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Quelle gouvernance des risques majeurs pour une meilleure résilience des territoires?

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par Léo MASSEY
Institut catholique de Paris - Master 2 métiers du politique et de la gouvernance 2012
  

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2-1-2 Une approche pluraliste : l'exemple des EPCI

Ç La nouvelle conception de gestion des risques amène également à poser la question de l'adéquation des échelles de l'organisation administrative, la commune, le département, voire la région, au regard des territoires exposés aux risques, qui par nature, ne correspondent pas aux cellules administratives.È79

Cette citation de V. Sansévérino-Godfrin résume la seconde vision que nous allons adopter pour analyser la gouvernance française de la gestion des risques majeurs. Nous allons ainsi développer l'approche pluraliste selon laquelle l'action publique serait davantage le résultat d'opinions contradictoires de groupes d'intérêts. Ainsi, la vision centrale de la gestion des risques majeurs rencontre des visions territoriales parfois contradictoires.

Pour argumenter cette approche, nous allons brièvement analyser l'impact de la décentralisation sur la gouvernance des risques majeurs. Nous prendrons ensuite pour exemple la gestion du risques d'inondation par les EPTB pour étayer cette analyse.

2-1-2-1L'impact de la décentralisation

Ç Le problème des relations entre collectivités locales n'était pas déterminant avant 1982, parce que le préfet se situait au centre du système et pouvait à tout instant arbitrer entre les élus. »80

Cette citation du politologue et géographe Jean-Pierre Gaudin nous fait prendre la mesure de l'évolution engendrée par la décentralisation dans la gouvernance des territoires. La décentralisation a placé les communes, les départements, les régions et l'Etat sur un même niveau formel, les obligeant ainsi à entretenir des relations directes et à négocier.

78 Valérie Sansévérino-Godfrin, Ç Risques naturels, vulnérabilité, résilience et le droitÉ Dans un contexte de développement durable È, dans les Actes des Ç 20ème journées scientiÞques de l'environnement - Environnement entre passé et futur : les risques à l'épreuve des savoirs È, mai 2011, 10p, p8

79 voir note précédente

80 Jean-Pierre Gaudin, Ç Politiques urbaines et négociations territoriales. Quelle légitimité pour les réseaux de politiques publiques ? È, Revue française de science politique, n°1 45e année, 1995, p31-56

Les transferts de compétences en matiere d'aménagement se sont accompagnés par une réduction des effectifs dans les services déconcentrés. Les collectivités territoriales se dotent donc de nouvelles capacités d'expertises et d'ingénierie. Ces nouvelles capacités, en fournissant une expertise propre aux territoires, apportent un nouveau pouvoir aux collectivités. Les collectivités territoriales sont donc de plus en plus en mesure de défendre leurs intérets via la mobilisation de cette «contre-expertise.

Autour des collectivités territoriales «classiques (ville, département, région), la loi sur l'intercommunalité du 12 juillet 1999 a également multiplié les structures de coopération intercommunale, qui ajoute un peu plus au ßou perceptible du processus de décision politique en matiere de gestion des risques.

Pour la gestion des risques majeurs, l'organisation intercommunale présente plusieurs intérets. Elle permet d'abord de mutualiser les moyens techniques et humains.

La communauté urbaine de Nantes Métropole en est un bon exemple. Au niveau intercommunal, une Direction «Risques et Pollutions de 15 personnes permet ainsi de fournir un soutien aux services en charge des risques des différentes mairies.

Cette Direction intercommunale a, entre autres, pour mission 81:

- d'animer un groupe de travail sur les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS)82 associant les référents risques des 24 communes, des services de Nantes Métropole et des représentants du SDIS

- d'intervenir directement dans les communes, à leur demande pour aider au lancement du PCS

Le second intéret des structures intercommunales est de s'adapter à la spatialité des risques. Comme nous l'avons vu en 1-2-2-2, la gestion des risques majeurs passe par l'identification des clefs de voOte des risques qui déterminent le territoire. Pour gérer ces clefs de voOte, la structure intercommunale est alors la plus pertinente. Pour une métropole confrontée à des risques urbains spécifiques (ruissellement urbains, vulnérabilité des réseaux interconnectés,...), l'organisation intercommunale classique (par métropole, agglomération et zone urbaine) appara»t alors tout à fait légitime.

Pour certains autres risques, des structures intercommunales innovantes ont été édifiés.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote