INTRODUCTION GENERALE
La fin du XXème siècle a
été marquée par un mouvement de libéralisation
économique et d'intégration des sociétés à
l'échelle mondiale, engendrant une évolution sans cesse
croissante du volume mondial des échanges de marchandises. Ce volume
évalué à 3000 milliards USD vers les années 1980
passe à 6000 milliards USD au début des années 2000
(PAVEAU et al., 2003, pp 13-29). Cette situation, qui suscite des
interrogations tant sur les opportunités que sur les risques qu'elle
crée, amène de nombreux pays à initier de vastes
programmes de réformes visant la modernisation de la gestion des
opérations portuaires. Toutes ces activités de modernisation
concernent, pour la plupart, le changement des systèmes de gestion
d'échanges de données existants, avec pour point focal la
dématérialisation des flux dans les places portuaires. Certains
pays ayant compris l'intérêt de ces travaux pour la
compétitivité de leurs places portuaires se sont investis dans ce
domaine et les résultats obtenus jusqu'ici sont appréciables, tel
que le montre le rapport économique sectoriel de la Banque Mondiale
« Doingbusiness » (Annexe 3). Il
s'agit par exemple du PEROU, du COSTA-RICA, de la NOUVELLE ZELANDE et de
SINGAPOUR.
La dématérialisation des flux est un processus
permettant de passer de la gestion manuelle (physique) des documents à
une gestion électronique. S'agissant des procédures du commerce
extérieur, elle présente de multiples avantages tels que :
- La simplification et la facilitation des procédures,
avec moins de signatures ;
- La réduction des coûts et des délais de
passage portuaire,
- La sécurisation des opérations et des
transactions financières,
- La fluidité de l'information grâce à une
gestion électronique des données.
Dans le but de ne pas rester en marge de l'évolution
technologique et des modes de management adaptés, le gouvernement
camerounais a décidé de s'arrimer à cette nouvelle donne
afin de faire face à la concurrence mondiale.
Ainsi, depuis l'année 2000, la place portuaire de
Douala a connu un changement dans la gestion de ses activités en termes
d'amélioration des conditions de travail, de simplification et de
facilitation des procédures grâce à la mise sur pied du
Guichet Unique des opérations du Commerce Extérieur (GUCE).
En effet, opérationnelle depuis le 25 août 2000,
cette structure fonctionne sous sa forme physique, avec une gestion manuelle
des procédures et permet de répondre aux exigences de
compétitivité en réduisant les coûts et les
délais des procédures du commerce extérieur. L'on est
ainsi passé d'une moyenne de 25 jours à moins de 18 jours
à l'importation et de 15 à moins de 10 jours à
l'exportation (GUCE Contact, jan. 2006, n°33).
Bien qu'ayant permis aux opérateurs économiques
de réaliser des gains appréciables sur les déplacements en
regroupant l'essentiel des intervenants en un seul lieu, de réduire les
coûts et les délais des formalités en facilitant les
procédures, le GUCE présente de nos jours de nombreux
dysfonctionnements et limites qui entravent significativement le processus du
commerce extérieur au port de Douala. On peut citer entre autres :
- des lenteurs administratives dans le traitement des
dossiers ;
- une gestion manuelle des opérations ;
- un manque de collaboration entre différents
opérateurs ;
- de multiples conflits dus aux contacts physiques entre
intervenants ;
- d'énormes risques et tracasseries dus à une
mauvaise gestion des règlements.
Ces facteurs, qui proviennent majoritairement du
caractère physique des opérations, constituent aujourd'hui un
handicap pour la compétitivité de la PPD. Il est par
conséquent temps, de mettre en place un nouveau système qui
fonctionnera de façon électronique, dans le but de corriger ces
dysfonctionnements tout en réduisant davantage les coûts et
délais.
Dans cette optique, les responsables du GUCE, le
Comité National de facilitation du trafic international (Comité
FAL) et l'ensemble d'opérateurs de la PPD ont lancé
officiellement depuis Mai 2006, des travaux d'informatisation de la gestion des
échanges de données au sein de la communauté portuaire de
Douala. A l'issu de ces travaux, le système manuel actuel sera
progressivement remplacé par un système de gestion
électronique des procédures du commerce extérieur.
Malgré de nombreux avantages que présente ce
projet pour la CPD, on observe néanmoins un manque d'engouement de la
part des différents opérateurs économiques ;
d'où la remise en cause de la réussite de ce projet.
L'effectivité du démarrage d'un tel système
nécessite une dynamique de changement impliquant tous les acteurs
concernés.
Partant de cette considération, nous avons choisi de
mener une étude axée sur le thème suivant:
Processus de conduite du changement au sein de la
communauté portuaire de Douala : Application au Guichet Unique
Electronique.
La CPD constitue un système, composé d'acteurs
ayant une diversité de comportements. Changer le système de
gestion et de suivi des procédures consiste à modifier tant
l'organisation que le comportement des acteurs qui, le plus souvent, sont en
face des clients. Or, comme le souligne DUPUY (
2001,
p.35), l'acteur intelligent n'acceptera de changer que s'il trouve sa place
dans le nouveau système. Cette place, il ne la trouvera que par la
compréhension de la situation, par une appropriation des solutions,
à travers une participation active à leur élaboration.
Il s'agit donc de réfléchir, non pas sur la
conception technique du système à mettre en place mais sur les
stratégies de mobilisation des acteurs de la CPD en rapport avec le
projet. Ceux-ci doivent faire partie intégrante de sa
réalisation. Notre réflexion dans cette étude sera
guidée par la question ci-après :
Quelle démarche devra être
adoptée par les responsables du projet pour maximiser la réussite
de la mise en place du Guichet Unique Electronique ?
Cette question de recherche suscite les interrogations
suivantes :
- Quelles actions peuvent permettre de mobiliser les acteurs
et de conduire à l'intégration des systèmes de la
communauté portuaire?
- Quels sont les attentes et les enjeux de la
dématérialisation des flux ?
- Quel schéma d'actions pour aboutir à un
système optimal ?
L'objectif principal de cette étude
est de proposer aux responsables du projet une démarche et
des outils stratégiques pour conduire avec succès le projet
Guichet Unique Electronique de Douala.
A ce fil conducteur, viennent se greffer d'autres
paramètres qui permettent de mieux le cerner :
- Proposition des outils stratégiques pour assurer la
dynamique des acteurs ;
- Présentation des enjeux de la
dématérialisation des flux au port de Douala ;
- Proposition d'un modèle optimal de conduite du
changement adapté au contexte des places portuaires camerounais.
Cette recherche présente de nombreux
intérêts perceptibles à plusieurs niveaux:
- L'impact de la mobilisation des acteurs dans la
réussite du projet ;
- La mise à la disposition des entrepreneurs, et du
chef de projet, des outils stratégiques nécessaires dans la
gestion des changements organisationnels ;
- La contribution à la redéfinition de la
structure organisationnelle de la gestion des échanges de données
au sein de la CPD.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté
l'approche qualitative inductive. Cette recherche, bien qu'étant
complexe dans sa mise en oeuvre surtout dans notre contexte, permettra de
recueillir des informations importantes pour l'établissement d'un
modèle optimal de conduite du changement au port de Douala.
Compte tenu de la spécificité de notre
thème de recherche reposant sur le concept de changement, il sera
intéressant de parcourir la documentation nécessaire à ce
sujet, afin de mieux formuler la problématique et d'aboutir aux
résultats concrets et utiles pour la réussite dudit projet.
Le présent travail de recherche s'organise autour de
deux grandes parties subdivisées en deux chapitres. Dans la
première partie, pour mieux comprendre l'organisation dans laquelle
s'effectue le changement, nous procéderons à la
présentation de la chaîne d'activités du port de Douala
(Chapitre1) et à l'analyse du concept de changement organisationnel
(Chapitre2). S'agissant de la deuxième partie, elle conduira à la
présentation de la démarche méthodologique de notre
recherche (Chapitre3) et enfin, nous aborderons la présentation des
résultats obtenus sur le terrain ainsi que de diverses recommandations
conduisant à une adhésion massive des intervenants à
l'implantation d'un système intégré de gestion des
échanges de données (Chapitre 4).
PARTIE 1 :
ENVIRONNEMENT PORTUAIRE DE DOUALA
ET
ANALYSE DU CONCEPT DE
CHANGEMENT
Cette première partie, qui constitue le socle de notre
travail, est conceptuelle et théorique, et se construit autour de deux
chapitres. Pour mieux comprendre les causes réelles de la
nécessité du changement du système d'échanges de
données au port de Douala, il convient de présenter dans un
premier chapitre, l'activité portuaire en terme des procédures du
commerce extérieur et des différents intervenants de ce
processus.
Le deuxième chapitre nous introduira au coeur de
l'analyse du concept de changement. Il ne s'agira pas seulement de
présenter la littérature sur cette notion, mais contribuera
à ressortir les travaux d'un certain nombre d'auteurs susceptibles de
nous guider vers un modèle optimal de conduite de projet1(*).
Chapitre 1 :
PRESENTATION DE L'ACTIVITE AU SEIN DE LA COMMUNAUTE
PORTUAIRE DE DOUALA
Le Cameroun est ouvert sur l'Atlantique sur environ 400km. Il
dispose de quatre ports autonomes : deux ports maritimes à Kribi et
Limbé, un port fluvial à Garoua et un port d'estuaire à
Douala. Le port de Douala assure près de 95% (APN News, n°011,
2003) du trafic portuaire national ; il est ainsi le principal port du
Cameroun, voire d'Afrique centrale et dessert les pays limitrophes sans
littoral tels que le Tchad, la République Centrafricaine et le nord du
Congo. Ce qui constitue un avantage concurrentiel non négligeable pour
la communauté portuaire de Douala. Dans le développement de ce
chapitre, nous nous appesantirons dans une première section sur
l'analyse de l'activité portuaire, et dans une deuxième section,
nous procéderons à la présentation du Guichet Unique, de
ses procédures, et de ses dysfonctionnements.
1.1 ANALYSE DE
L'ACTIVITE AU PORT DE DOUALA
Le port de Douala est l'interface principale du Cameroun avec
le monde. Les activités s'y déroulent à un régime
accéléré 24 heures sur 24, 07 jours sur 07 à
travers des séquences d'opérations à l'importation et
à l'exportation. Pour mieux apprécier le degré et la
nature des activités développées dans la PPD, il est
convenable de présenter les deux chaînes de procédures
ainsi que les intervenants de ce processus du commerce extérieur.
1.1.1 Les procédures du
commerce extérieur
Une procédure est un ensemble de règles ou
tâches à accomplir pour atteindre un résultat. Les
procédures du commerce extérieur dans la CPD sont aussi diverses
que complexes. Leur analyse se fait généralement suivant le type
ou la valeur de la marchandise. Etant donné que cette étude vise
une identification de l'ensemble des échanges de données entre
différents opérateurs, il est opportun qu'une analyse soit faite
par type de procédures. Ainsi, nous examinerons les chaînes des
procédures à l'importation et à l'exportation.
1.1.1.1 Chaîne des
procédures d'importation des marchandises
La chaîne des procédures du commerce
extérieur relative à l'importation des marchandises au port de
Douala s'étend de l'agent du port de chargement jusqu'à
l'importateur ou son représentant (Commissionnaire agréé
en douane). Elle englobe un certain nombre d'opérations dont les
séquences seront développées dans le tableau 1.
Tableau 01 : Matrice des
procédures à l'import
Ordre
|
Emetteur
|
Récepteur
|
Opération / documents transmis
|
01
|
Consignataire
|
Armateur/Navire
|
- Demande d'ETA et du Plan de déchargement
|
|
Armateur/Navire
|
Consignataire
|
- Prévision de l'ETA
- Plan de déchargement du navire
|
02
|
Armateur
|
DIT
|
- Plan de déchargement
|
03
|
Importateur
|
SGS
|
- Demande de la Déclaration d'Importation (DI SGS)
- Facture commerciale, Liste de colisage
|
|
SGS
|
Importateur
|
- Déclaration d'Importateur (DI SGS)
|
04
|
Agent port chargement
|
Consignataire
|
- Réception du Manifeste et des Copies du B/L
|
05
|
Navire
|
Consignataire
|
- Besoins ravitaillement, relève Tiran d'eau, Niveau
ISPS, Estimation journalière de l'arrivée
|
06
|
Consignataire
|
|
- Edition et envoi des avis d'arrivée
|
07
|
Consignataire
|
Conférence
|
- Annonce verbale une semaine avant arrivée
- Demande de pilote du navire
|
08
|
Chargeur
|
Transitaire
|
- Ordre de transit, Facture commerciale, B/L ou LTA
- DI SGS, assurance locale
- Documents Services Techniques (le cas échéant)
|
09
|
CAD
|
SGS
|
- Demande du rapport d'inspection
|
|
SGS
|
Transitaire
|
- Avis de disponibilité du rapport d'inspection
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais d'inspection
|
10
|
Bord
|
Douane
|
- Demande de mise à disposition magasin
|
11
|
Bord
|
Différents contrôles
|
- Demande de contrôle de la marchandise et des personnes
à bord du navire, Demande d'analyse
|
|
MINEPIA
|
Bord
|
- Certificat de Saisie conservatoire
- Certificat de Saisie définitive
- Laissé passer ou autres certificats
|
|
MINEP
|
Bord
|
- Certificat de Saisie conservatoire
- Certificat de Saisie définitive
- Certificat vétérinaire ou autres certificats
|
|
MINADER
|
Bord
|
- Certificat de Saisie conservatoire
- Certificat de Saisie définitive
- Procès verbal d'inspection phytosanitaire
- Autres certificats
|
|
MINSANTE
|
Bord
|
- Certificat de Saisie conservatoire
- Certificat de Saisie définitive, Certificat de
salubrité
- Certificat de libre pratique, autres certificats
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais Services Techniques
|
12
|
CAD
|
PAGODE
|
- Saisie des informations
|
|
PAGODE
|
CAD
|
- Déclaration en douane Provisoire
|
13
|
CAD
|
SGS
|
- Demande d'AVI, Facture commerciale
- B/L ou LTA, DI SGS, Licence d'importation
- Visas techniques
|
|
SGS
|
CAD
|
- AVI (si les éléments requis sont conformes)
- Lettre de non remise d'AVI
|
14
|
CAD
|
SGS
|
- Demande du CIVIO, Facture commerciale
- B/L ou LTA, DI SGS, Licence d'importation
- Visas techniques
|
|
SGS
|
CAD
|
- CIVIO (si les éléments requis sont conformes)
- Lettre de non remise du CIVIO (non-conformité)
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais d'AVI ou du CIVIO
|
15
|
SGS
|
Autre Opérateurs
|
- Transmission de l'information ou pas de
l'AVI ou du CIVIO
|
16
|
CAD
|
PAGODE
|
- Saisie des informations définitives
|
|
PAGODE
|
CAD
|
- Validation de la Déclaration en douane
|
|
CAD
|
Douanes
|
- Demande du BAE Douane
|
|
Douanes
|
CAD
|
- Obtention du BAE Douane
|
|
CAD
|
Banque
|
- Validation de la Déclaration en douane
|
17
|
Consignataire
|
Douane
|
- Dépôt du Manifeste pour Ne Varietur
(au moins 24h avant
l'arrivée du navire)
|
18
|
CAD
|
Consignataire
|
- Demande de mise à disposition pour
enlèvement sous palan
|
|
Consignataire
|
CAD
|
- Avis de mise à disposition
|
19
|
Consignataire
|
|
- Envoi des copies du manifeste (soit 10 exemplaires pour les
Douanes, 01 Capitainerie, 01 SGS, 01 services techniques, 01 GPAC,
01Manutentionnaire)
|
20
|
Consignataire
|
Pagode
|
- Saisie et validation du manifeste,
|
21
|
Consignataire
|
|
- Envoi des copies du manifeste PAGODE (soit 10 Douanes, 01
Capitainerie, 01 SGS, 01 services techniques, 01 GPAC, 01Manutentionnaire)
|
22
|
Consignataire
|
Manutentionnaire
|
- Plan de déchargement
|
23
|
Consignataire
|
Douane
|
- Demande autorisation de décharger (pour le Riz,
les produits en vrac, le sel, la farine,
etc.)
- Demande autorisation d'ouverture du magasin
avec travail extra légal (TEL)
|
|
Douane
|
Consignataire
|
- Autorisation de décharger
- Autorisation d'ouverture du magasin avec (TEL)
|
|
Consignataire
|
Banque
|
- Règlement des frais en Douane
|
24
|
Consignataire
|
PAD
|
- Demande de shifting
- Demande de pré facturation du ravitaillement
en eau par les pompiers
|
|
PAD
|
Consignataire
|
- Mise à disposition des shifts
- Ravitaillement du navire
|
|
Consignataire
|
Banque
|
- Règlement des frais du PAD
|
25
|
Consignataire
|
Affaires Maritimes
|
- Demande appareillage
- Demande de visite technique
|
|
Affaires Maritimes
|
Consignataire
|
- Accord de mise à disposition d'appareillage
- Certificat de navigabilité
|
|
Consignataire
|
Banque
|
- Règlement des frais des Affaires Maritimes
|
26
|
Acconier
|
Consignataire
|
- Etat différentiel (en précisant bien le
numéro du Container ou du
véhicule) après déchargement par
rapport au Ne Varietur
|
27
|
Consignataire
|
Douane
|
- Demande motivée de mise à jour, d'annulation ou
d'ajustement du manifeste (liste des
connaissements)
|
|
Douane
|
Consignataire
|
- Confirmation de la mise à jour, d'annulation ou
d'ajustement du manifeste
|
28
|
CAD
|
Consignataire
|
- Connaissement original (pour échange)
- Paiement des frais de manutention, du stationnement
et des surestaries si possible
|
|
Consignataire
|
CAD
|
- Laisser suivre ou BAD Consignataire
|
|
Consignataire
|
Transitaire
|
- Livraison, dans le cas des marchandises
en conventionnel ou en groupage
|
|
Consignataire
|
Banque
|
- Règlement des frais du Consignataire
|
29
|
CAD
|
Consignataire
|
- Demande de location container
|
|
Consignataire
|
Transitaire
|
- Contrat de location container
- Dépôt de caution
|
|
Consignataire
|
Banque
|
- Règlement des frais et caution
|
30
|
Transitaire
|
Acconier
|
- Présentation BAD Consignataire
- Présentation du reçu de la facture de
Manutention
|
|
Acconier
|
CAD
|
- Laisser suivre ou Bon De Livraison : BDL
|
31
|
CAD
|
Douane Physique
|
- Contrôle physique des marchandises
- Présentation BAE - BDL
|
|
Douane Physique
|
CAD
|
- Apurement manifeste
- VISA Laissé passer (des Brigade mobile et
de surveillance Douane)
|
32
|
CAD
|
Agent PAD
|
- Contrôle physique des marchandises
- Présentation BAE, BDL et Reçu redevance
PAD
|
|
Agent PAD
|
CAD
|
- Apurement manifeste + VISA Laissé passer PAD
|
33
|
CAD
|
Gendarmerie
|
- Contrôle physique des marchandises
- Présentation BAE - BDL
|
|
Gendarmerie
|
CAD
|
- Apurement manifeste +VISA Laissé passé
|
34
|
CAD
|
Chargeur
|
- Livraison de la marchandise au lieu indiqué
- Facture transit import
|
|
Chargeur
|
Banque
|
- Règlement facture transit import
|
Source : Monté par
nous sur la base du rapport général des ateliers ayant
regroupé tous les acteurs de la chaîne des procédures du
commerce extérieur au port de Douala,
du 01 au 06 Juin 2006
dans la salle de conférence du Guichet Unique.
Cette matrice montre qu'une importation au port de Douala
nécessite en moyenne trente quatre (34) opérations
matérialisées par des échanges d'information (annonce
d'arrivée du navire, information PAGODE, etc.) ou de documents
(Manifeste, Connaissement, Déclaration d'importation, Facture
commerciale, etc.). L'accomplissement de cette séquence
d'opérations ne suit pas forcément un ordre
préétabli ; certaines peuvent s'effectuer
parallèlement pour réduire les délais des
formalités. Mais il faut souligner que le nombre d'opérations
à effectuer rend complexe la procédure car nécessitant un
grand nombre de déplacements pour obtenir les visas (signatures).
1.1.1.2 Chaîne des
procédures d'exportation
des marchandises
Le processus d'exportation des marchandises au port de Douala
s'étend de l'Exportateur ou son représentant (Commissionnaire
Agréé en Douane) jusqu'à la Banque. La séquence
d'opérations et des formalités à remplir est la
suivante:
Tableau n°2 : Matrice des
procédures export
Ordre
|
Emetteur
|
Récepteur
|
Opérations / Documents transmis
|
01
|
Chargeur
|
SGS
|
- Demande de Déclaration d'Exportation (DE SGS)
|
|
CACAO / CAFE
|
- Facture Commerciale, Liste de colisage
- Bon de commande ou contrat de vente
|
|
PRODUITS MANUFACTURES
|
- Facture Commerciale, Liste de colisage
- Bon de commande ou contrat de vente
|
|
BOIS
|
- Facture Commerciale
- Bulletin de Spécification (pour le bois)
- Bon de commande ou contrat de vente
|
|
SGS
|
Chargeur
|
- Déclaration d'Exportation (DE SGS)
|
02
|
Chargeur
|
Banque
|
- Demande de domiciliation d'exportation
|
|
CACAO / CAFE
|
- DE SGS ou Formule 1, Facture définitive ou Pro Forma
- Bon de commande ou Liste de colisage
|
|
PRODUITS MANUFACTURES
|
- DE SGS ou Formule 1, Facture définitive ou Pro Forma
- Bon de commande ou Liste de colisage
|
|
BOIS
|
- DE SGS ou Formule 1, Facture définitive ou Pro Forma
- Bon de commande, Bulletin de spécification
|
|
Banque
|
Chargeur
|
- DE SGS ou Formule 1 Domiciliée
- Facture commerciale domiciliée
|
|
Chargeur
|
Banque
|
- Règlement des frais de domiciliation
|
03
|
Client
|
CAD
|
- Ordre de Transit
|
|
CACAO / CAFE
|
- DE SGS ou Formule 1, Facture Commerciale
- Bon de commande ou Liste de colisage
|
|
PRODUITS MANUFACTURES
|
- DE SGS ou Formule 1, Facture Commerciale,
- Liste de colisage, Bon de commande ou contrat de vente
|
|
BOIS
|
- DE SGS ou Formule 1, Facture Commerciale
- Bon de commande ou Contrat de vente
- Bulletin de spécification, Bordereau de route (Bois en
transit)
|
04
|
CAD
|
Service des Changes
|
- Demande d'enregistrement/VISA de l'exportation
|
|
CACAO / CAFE
|
- DE SGS Domiciliée, Formule 1
- Facture commerciale domiciliée
- Bon de commande ou contrat de vente
|
|
PRODUITS MANUFACTURES
|
- DE SGS Domiciliée
- Facture commerciale domiciliée, Liste de colisage
|
|
BOIS
|
- DE SGS Domiciliée, Formule 1, Factures
domiciliée
- Bon de commande, Bulletin de spécification
|
|
Service des Changes
|
CAD
|
- DE SGS ou Formule 1 Enregistrée et Visée
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais
|
05
|
Transitaire
|
ONCC
|
- Demande de pré liquidation de la redevance ONCC
|
|
CACAO / CAFE
|
- Facture Commerciale, Bon de commande ou Liste de colisage
- Décompte manuel
|
|
ONCC
|
CAD
|
- Fiche Pré liquidation ONCC, Certificat d'Origine
(OIC/ICO)
- Recepissé de vente
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais ONCC
|
06
|
CAD
|
MINEPIA
|
- Demande d'analyse
- Demande d'inspection sanitaire vétérinaire
|
|
MINEPIA
|
Transitaire
|
- Certificat vétérinaire, Certificat de saisie
conservatoire
- Certificat de saisie définitive
|
07
|
CAD
|
MINEF
|
- Demande certificat d'origine
|
|
MINEF
|
CAD
|
- Certificat d'origine
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais d'analyse
|
08
|
CAD
|
SGS
|
- Demande d'établissement du Bordereau De Taxation
(BDT)
|
|
SGS
|
CAD
|
- Obtention du BDT
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais du BDT
|
09
|
CAD
|
PAD
|
- Demande d'établissement facture redevance PAD
|
|
CACAO / CAFE
|
- Déclaration en douane Provisoire
- Facture Commerciale, Liste de colisage
- Description de la marchandise
|
|
PRODUITS MANUFACTURES
|
- Déclaration en douane Provisoire
- Facture Commerciale, Liste de colisage
- Tickets de pesée (pour certains produits)
|
|
BOIS
|
- Déclaration en douane Provisoire
- Facture Commerciale, Bulletin de spécification
|
|
PAD
|
CAD
|
- Facture redevance PAD
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement facture redevance PAD
|
10
|
CAD
|
Services Techniques
|
- Demande de certificat phytosanitaire
|
|
CACAO / CAFE
|
- Facture Commerciale, Liste de colisage
|
|
PRODUITS MANUFACTURES
|
- Facture Commerciale, Liste de colisage
|
|
BOIS
|
- Bulletin de spécification du bois, Certificat des Eaux
et Forêts
- Certificat d'origine (pour le bois en transit)
|
|
Services Techniques
|
CAD
|
- Certificat phytosanitaire ou autre
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais d'inspection
|
11
|
CAD
|
Consignataire
|
- Bulletin d'embarquement, Matrice de connaissement
- Nom du Payeur du fret, Lieu de paiement du fret
|
|
Consignataire
|
CAD
|
- Nom du navire, date précise d'embarquement, N°
booking
|
12
|
Transitaire
|
Consignataire
|
- Demande de mise à disposition du conteneur vide
|
|
Consignataire
|
CAD
|
- Document de mise à disposition du conteneur (ou 01
exemplaire du Bulletin d'embarquement)
- Mise à disposition du conteneur vide sur le lieu
indiqué
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement frais embarquement
|
13
|
Transitaire
|
Douane
|
- Demande d'empotage ou de vérification (marchandise en
conventionnel)
|
|
Douane
|
Transitaire
|
- Certificat d'empotage ou de vérification
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais d'empotage
|
14
|
CAD
|
Acconier
|
- Dès que l'empotage est terminé, le transitaire va
présenter à l'entrée du Parc le bulletin d'embarquement
remis par le consignataire suite à la confirmation du booking mais qui
porte parfois un numéro de confirmation fictif
- Le pointage est fait par DIT et ensuite les informations sont
enregistrées dans le système du consignataire.
|
|
Acconier
|
CAD
|
- Confirmation du Booking
|
15
|
CAD
|
Douane
|
- Déclaration en douane définitive
- Certificat d'empotage ou de vérification, DE SGS
- Déclaration Spécifique des Valeurs
- Bordereau de route (pour le Bois en transit)
- Certificat phytosanitaire, Facture PAD
|
|
Douane
|
CAD
|
- BAE Douane
|
|
CAD
|
Banque
|
- Règlement des frais de sortie
|
16
|
CAD
|
Brigade Douane
|
- Demande d'Autorisation d'Embarquement
|
|
Brigade Douane
|
CAD
|
- Autorisation d'Embarquement
|
17
|
CAD
|
Consignataire
|
- Remise de la liasse des documents d'embarquement
- Instructions du connaissement
|
|
Consignataire
|
CAD
|
- Confirmation d'embarquement
|
18
|
Consignataire
|
Acconier
|
- Remise de la liasse des documents
- Plan de chargement, Booking final, Liste de marchandises
|
|
Acconier
|
Consignataire
|
- Confirmation d'embarquement, Etat différentiel
|
19
|
Armateur/Bord
|
Consignataire
|
- Plan de chargement
|
20
|
Acconier
|
Douane
|
- Remise de la liasse des documents reçus du consignataire
|
21
|
Consignataire
|
|
- Rédaction du manifeste
|
22
|
Consignataire
|
Douane
|
- 8 exemplaires du manifeste
|
23
|
Consignataire
|
PAD
|
- 2 exemplaires du manifeste
|
24
|
Consignataire
|
SGS
|
- 1 exemplaire du manifeste
|
25
|
Consignataire
|
GPAC
|
- 1 exemplaire manifeste
|
26
|
Consignataire
|
Agent POD
|
- 1 exemplaire manifeste + 1 exemplaire de chaque BL
|
27
|
Consignataire
|
Bord
|
- 1 exemplaire manifeste
|
28
|
Consignataire
|
Armateur
|
- 1 exemplaire manifeste + 1 exemplaire de chaque BL
|
|
Consignataire
|
Banque
|
- Règlement des frais PAD et Douane
|
29
|
CAD
|
Chargeur
|
- Remise de la liasse des documents, facture de Transit
|
30
|
Chargeur
|
Banque
|
- Remise de la liasse documentaire
|
Source : Monté par
nous sur la base du rapport général des ateliers ayant
regroupé tous les acteurs de la chaîne des procédures du
commerce extérieur au port de Douala,
du 01 au 06 Juin 2006
dans la salle de conférence du Guichet Unique.
Le tableau 2 permet de comprendre qu'une exportation engendre
en moyenne une séquence de trente (30) opérations.
Les développements ci-dessus donnent une vue globale de
l'ensemble d'opérations à accomplir par les usagers selon qu'il
s'agit de l'importation ou de l'exportation. Ce travail permet de constater que
les procédures du commerce extérieur, au Cameroun en
général et au port de Douala particulièrement,
présentent encore une forte complexité à cause de la
multitude des visas et documents exigés. Ce qui se justifie par le
nombre élevé des formalités à accomplir ainsi que
celui des informations et documents échangés.
1.1.2 Les différents
intervenants
La chaîne logistique du commerce extérieur au
port de Douala est très étendue et se caractérise par le
dynamisme des différents intervenants qui la composent. Compte tenu de
leur multiplicité et de l'orientation de notre étude, nous serons
amenés, après un recensement de tous les intervenants, à
les classer par ``processus métier''. Le processus métier
signifie un regroupement de ces intervenants par corps de métier,
c'est-à-dire par type d'activité ou de mode de fonctionnement
dans la chaîne. Il sera donc question d'identifier tant à
l'exportation qu'à l'importation des groupes d'opérateurs,
des services et administrations intervenant directement ou indirectement dans
la chaîne des procédures. Dans le souci d'une meilleure
lisibilité, ce travail d'identification se fera à travers des
tableaux.
1.1.2.1 Intervenants par
chaîne des procédures
Il s'agit de ressortir les intervenants agissant directement
ou indirectement dans la chaîne des opérations d'importation et
d'exportation.
Tableau n°3 : Liste des intervenants
à l'import et à l'export
|
DIFFERENTS INTERVENANTS
|
N°
|
Procédures d'importation
|
Procédures d'exportation
|
01
|
Chargeur/ Importateur
|
Chargeur/Exportateur
|
02
|
CNCC
|
CNCC
|
03
|
Armateur
|
SGS
|
04
|
Consignataire
|
Banques
|
05
|
Conférence
|
CAD
|
06
|
DIT
|
Services des changes
|
07
|
Navire
|
ONCC
|
08
|
Affaires Maritimes
|
MINEPIA
|
09
|
SGS
|
MINEF
|
10
|
Acconier
|
PAD
|
11
|
CAD
|
Services Techniques
|
12
|
Douanes
|
Consignataires
|
13
|
PAD
|
Douanes
|
14
|
PAGODE
|
Aconier
|
15
|
Services Techniques
|
Brigade Douanes
|
16
|
Douane Physique
|
Armateur
|
17
|
Banque
|
Banques
|
18
|
Trésor
|
GPAC
|
19
|
Recettes des Douanes
|
|
20
|
FEICOM
|
Total =
|
20
|
18
|
Source : Adapté des
tableaux n° 1 et 2
Ce tableau ressort le récapitulatif des
opérateurs agissant plus ou moins dans la place portuaire de Douala. On
enregistre respectivement :
- Vingt (20) intervenants dans la chaîne import,
- Dix sept (18) intervenants dans la chaîne export.
Ces effectifs témoignent de la longueur et de la
complexité des procédures du commerce extérieur au
Cameroun, contrairement à ce qui est fait dans d'autres pays tel que le
témoigne le rapport sectoriel de la Banque Mondiale (Annexe
03).
1.1.2.2 Différents
intervenants par corps de métier
Mettre en place un système intégré dans
la CPD demande une définition claire des procédures qui devront
être opérationnelles. Pour y arriver, il importe de regrouper les
intervenants répertoriés plus haut (Cf. Tableau n°3) par
type d'activités économiques dans la chaîne des
procédures afin aboutir aux corps de métier. Il s'agit d'un
regroupement des entreprises par la nature de leurs activités ou de leur
rôle dans le processus. Ce qui rentre dans une logique de facilitation de
la définition de la cartographie des échanges.
Le fonctionnement du nouveau système sera donc
basé sur les procédures définies par corps de
métier et non par intervenant identifié. Le tableau suivant
présente les différents intervenants par corps de métier
ainsi que leurs représentants respectifs.
Tableau n° 4 : Différents
corps de métier à l'import
N°
|
Intervenants
|
Corps de métier
|
Représentants
|
01
|
Chargeur/Importateur
|
Chargeur, CAD
|
CAD
|
02
|
CNCC
|
CNCC
|
CNCC
|
03
|
Armateur
|
Consignataire, Armateur, Navire, DIT, Acconier
|
Consignataire
|
04
|
Consignataire
|
05
|
Conférence
|
06
|
DIT
|
Douanes, PAGODE, Douane physique
|
Douanes
|
07
|
Navire
|
08
|
Affaires Maritimes
|
SGS
|
SGS
|
09
|
SGS
|
10
|
Acconier
|
PAD
|
PAD
|
11
|
CAD
|
12
|
Douanes
|
Services Techniques, Affaires maritimes
|
Services Techniques
|
13
|
PAD
|
14
|
PAGODE
|
Conférences
|
Conférences
|
15
|
Services Techniques
|
16
|
Douane Physique
|
Banques, Trésor, Recettes des douanes, FEICOM
|
Banque
|
17
|
Banque
|
18
|
Trésor
|
19
|
Recettes des Douanes
|
20
|
FEICOM
|
TOTAL =
|
09
|
Source : Monté à partir
des intervenants sur la chaîne import
Il ressort de ce tableau qu'il existe neuf (09) corps de
métier qui interviennent dans le processus d'importation des
marchandises au Cameroun. Il s'agit de :
1. CAD, 2. CNCC, 3. PAD, 4. SGS, 5. DOUANES, 6. CONSIGNATAIRES,
7. SERVICES TECHNIQUES, 8. BANQUES, 9. CONFERENCE.
Tableau n° 5 :
Différents corps de métier à
l'export :
N°
|
Intervenants
|
Corps de métier
|
Représentants
|
01
|
Chargeur/Exportateur
|
Chargeur/Exportateur, CAD
|
CAD
|
02
|
CNCC
|
CNCC
|
CNCC
|
03
|
SGS
|
SGS
|
SGS
|
04
|
Banques
|
Consignataires, DIT, Armateur
|
Consignataires
|
05
|
CAD
|
06
|
Services des changes
|
Services Techniques, MINEPIA
|
Services Techniques
|
07
|
ONCC
|
08
|
MINEPIA
|
PAD
|
PAD
|
09
|
MINEF
|
10
|
PAD
|
Douanes, Brigade douanes
|
Douanes
|
11
|
Services Techniques
|
12
|
Consignataires
|
Services des changes
|
Services des changes
|
13
|
Douanes
|
14
|
DIT
|
ONCC
|
ONCC
|
15
|
Brigade Douanes
|
GPAC
|
GPAC
|
17
|
Armateur
|
Banques
|
Banque
|
18
|
GPAC
|
19
|
Banque
|
|
Total =
|
11
|
Source : Monté à
partir des intervenants de la chaîne export
Au regard des tableaux n°5, on déduit qu'il
existe onze (11) corps de métier à l'exportation au port de
Douala :
1. CAD, 2. CNCC, 3. PAD, 4. SGS, 5. DOUANES, 6. CONSIGNATAIRES,
7. SERVICES TECHNIQUES, 8. BANQUES, 9. GPAC, 10. ONCC, 11. SERVICES DES
CHANGES.
Une analyse conjointe des corps de métier à sur
les deux chaînes des procédures permet de ressortir globalement
douze (12) corps de métier dans le processus du commerce
extérieur au port de Douala. On y retrouve:
1. CAD, 2. CNCC, 3. PAD, 4. SGS, 5. DOUANES, 6. CONSIGNATAIRES,
7. SERVICES TECHNIQUES, 8. BANQUES, 9. CONFERENCE, 10. GPAC, 11. ONCC, 12.
SERVICES DES CHANGES.
Ce sont ces différents intervenants qui constituent la
base d'étude de notre système car dans le nouveau système,
chaque procédure prendra en charge à la fois les
opérations les formalités pour l'importation et l'exportation.
1.1.3 Les
dysfonctionnements
L'analyse de l'activité portuaire montre que la mise
en place du GUCE a permis de répondre certes à un certain nombre
de préoccupations, mais que depuis la libéralisation de la
gestion des activités au port de Douala, cette structure présente
d'énormes difficultés pour s'arrimer à l'évolution
internationale. On remarque ainsi que le processus du commerce extérieur
se trouve encore entaché par de multiples obstacles à l'atteinte
des objectifs de 02 jours à l'export et 07 jours à l'import.
Présenter ces différents facteurs revient à identifier
leur provenance afin de mettre sur pied des mesures correctives.
1.1.3.1 Au niveau
organisationnel
Sur le plan organisationnel, on relève ici :
Ø Le manque de collaboration entre
différents acteurs :
La structure actuelle des échanges de données au
sein de la CPD ne facilite pas la fluidité d'information. Certains
opérateurs agissent le plus souvent sans tenir compte du rôle des
autres intervenants de la chaîne des opérations, créant un
manque de coordination de tâches, donc des délais et coûts
supplémentaires. Tout ceci se justifie parfois par des jeux de pouvoir
auquel s'adonnent les responsables des services, avec pour conséquence
le développement d'un climat peu propice pour les affaires.
Ø Le non respect des séquences
d'opérations
La longueur et la complexité de la chaîne des
procédures, avec un minimum de 30 opérations nécessitant
au moins 15 signataires2(*),
sont à la base des dérapages (non-conformité du dossier,
manque de pièces, magouilles, etc.) que l'on observe dans
l'accomplissement des formalités. Certains usagers, dans le but de ne
pas payer certains frais, font souvent abstraction des formalités
jugées « non nécessaires », bien que
connaissant les risques et sanctions encourus. Ainsi, on retrouve parfois au
niveau de l'enlèvement des dossiers des clients n'ayant pas de
certificat phytosanitaire alors qu'une visite technique est impérative
pour ce type de marchandise.
1.1.3.2 Au niveau de la
gestion des flux
Depuis l'année 2000, la structure des échanges
de données au port de Douala connaît des améliorations
très appréciables grâce à la création du GUCE
qui a permis de regrouper en un seul lieu l'essentiel des intervenants de la
chaîne des procédures. Malgré cet apport, il subsiste
encore des dysfonctionnements liés à la gestion manuelle des
opérations. On relève entre autres :
Ø Des conflits de
personnes
Le caractère physique des opérations est
à la base de nombreux contacts entre les intervenants car le suivi du
processus nécessite les déplacements de cellule en cellule ou de
service en service. Cet état de choses constitue la principale source de
conflits de personnes qui entravent considérablement le bon
déroulement des procédures.
Ø Des lourdeurs
administratives
Le manque de coordination et d'harmonisation de tâches
au niveau des services de l'administration dans la gestion des dossiers laisse
apparaître le long de la chaîne des procédures des lenteurs
dans le traitement des dossiers. Ces services qui, à priori, n'ont pas
d'obligation de résultats oublient souvent qu'ils rendent services aux
opérateurs économiques qui ne sont pas dans le même
registre que ces derniers. Les visas qui nécessitent en principe moins
de 05 minutes, sont souvent délivrés après des heures,
voire des jours. Les opérateurs se retrouvent souvent contraints de
payer les pénalités pour retard sur certains frais tels les
surestaries sur stationnement, les cautions, etc.
Tous ces facteurs constituent des obstacles dans l'atteinte
des objectifs de facilitation des procédures et de réduction des
coûts et délais poursuivis par la communauté portuaire
toute entière, entamant de ce fait la compétitivité du
port de Douala.
1.2 LA PLACE DU
GUICHET UNIQUE DANS LA CHAINE
DES PROCEDURES DU
COMMERCE EXTERIEUR
Face à l'émulation
observée sur les places portuaires internationales à la fin des
années 90, le Cameroun depuis 1999, compte tenu de sa position
stratégique sur l'économie de la sous région CEMAC, avait
entrepris un vaste programme d'investissement visant la modernisation de
ses ports. C'est dans ce cadre que les autorités camerounaises en accord
avec les bailleurs de fonds (surtout l'Union Européenne) ont
chargé le Comité de Facilitation du trafic maritime international
(Comité FAL) de réfléchir sur des solutions à
orientations institutionnelle, organisationnelle et réglementaire. Le
but de ces réflexions était de réduire les coûts et
les délais de passage portuaire dans l'accomplissement des
formalités du commerce extérieur. Il naîtra de toutes ces
investigations le GUCE.
1.2.1 Présentation du
Guichet Unique
Fruit d'une série de concertations sur la réforme
portuaire engagée en 1999, le Guichet Unique a été
créé le 07 juillet 1999 et inauguré le 25 août
2000. Sa mise en place atteste ainsi de l'adhésion du
Cameroun à la convention ``FAL'', adoptée par les Nations Unies
le 09 avril 1965.
1.2.1.1 Objectifs et
missions
Dans les textes de sa création, sa mise sur pied sein
de la CPD devra se faire en deux phases :
- le regroupement dans un seul site de tous les intervenants
impliqués dans l'accomplissement des formalités (forme
physique) ;
- l'informatisation des échanges de données
(forme électronique).
Les principaux objectifs de cette structure sont :
- la diminution des coûts et délais de
réalisation des opérations commerciales et logistiques au port de
Douala, par la circulation plus rapide et plus efficace des documents et
formulaires requis par les différents intervenants ;
- la facilitation et la simplifier les procédures au
profit d'une expansion économique du Cameroun et de la sous
région.
Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire
de :
- minimiser les risques et les pertes de temps en rassemblant
en un même point tous les intervenants du commerce extérieur;
- accélérer le traitement des dossiers;
- optimiser les avantages de l'informatisation des
échanges de données;
1.2.1.2 Rôle dans
la chaîne des procédures
Le Guichet Unique des opérations du commerce
extérieur n'est ni un acteur, ni un administrateur du système des
échanges de la place portuaire de Douala. Il joue le rôle de
facilitateur dans la chaîne des procédures. De ce fait, il
déploie tous les moyens possibles et nécessaires dans la
facilitation et la simplification des procédures. D'où la mise
sur pied d'un plan de communication à travers son portail Internet et sa
revue ``GUCE Contact'' qui informent largement le
public et les intervenants sur les formalités de dédouanement,
les cotations des services ainsi que sur les procédures du commerce
extérieur.
Toutes ces actions font du Guichet Unique aujourd'hui, un
outil stratégique de compétitivité pour l'ensemble des
opérateurs et partant de la place portuaire de Douala.
1.2.2 Fonctionnement du
Guichet Unique
Dès sa création, le Guichet Unique a permis de
répondre à la première préoccupation qui
était de rassembler en un même lieu le maximum d'intervenants.
Fonctionnant sous sa forme physique (avec la première
génération des procédures du commerce extérieur),
la structure dispose d'un champ d'action restreint pour plus d'une
raison :
Ø Il ne rassemble pas la totalité des
intervenants. On retrouve ici :
a) Les Douanes
b) La Société Générale de
Surveillance (SGS)
c) Le Port Autonome de Douala (PAD)
d) Les Banques
e) Les Services Techniques
f) L'Office National de Cacao Café (ONCC)
g) Le service des changes
h) Le Trésor
Ø Il n'a pas le contrôle de toute la
chaîne des procédures du commerce extérieur dans l'espace
portuaire de Douala, ce qui est la source des délais aussi importants en
amont et qu'en aval du Guichet Unique : 11 jours en amont et 03 jours en
aval (GUCE contact, Janvier 2006, N°33, P.02).
1.2.2.1 Système de
suivi des procédures
Comme signalé plus haut, le GUCE n'est qu'un outil de
facilitation des procédures au port de Douala. C'est la raison pour
laquelle il s'investit à mettre à la disposition des
différents intervenants tous les moyens nécessaires à la
bonne marche des opérations du commerce extérieur dans la
communauté portuaire de Douala. Voilà pourquoi nous n'avions pas
fait allusion à son intervention dans la présentation des
procédures faites à la première section de ce chapitre.
S'agissant de son intervention, elle n'apparaît que dans le
contrôle et le suivi des procédures, tant dans leur
accomplissement que dans le temps mis au niveau de chaque acteur de la
chaîne. Ainsi, pour assurer un meilleur suivi des procédures, un
système d'analyse séquentielle du séjour des marchandises
au port de Douala avait été mis sur pied par le Guichet Unique.
Il s'appuie sur le mécanisme d'horodatage3(*), avec pour support
physique la ``Fiche de suivi de dossier''. Ce
mécanisme permet d'avoir tous les détails du processus pour
chaque déclaration, de l'arrivée du navire jusqu'à la
sortie de la marchandise du port. D'où l'évaluation des
délais sur trois segments : Amont GUCE, GUCE et Aval GUCE. Le cumul
des délais donne les délais de passage portuaire pour chaque type
de marchandise.
Le principe de fonctionnement de ce système est le
suivant :
Cas des procédures internes au
GUCE :
A partir d'une fiche de suivi de dossier comportant des
colonnes, les Agents des cellules présentes au GUCE, y portent des
mentions d'horodatage, sous la supervision de leur Responsable. Deux types de
dates et heure sont généralement enregistrés :
Ø La date et l'heure de l'entrée du dossier dans
la cellule
Dans la pratique, il s'agit de la date et l'heure de
réception du dossier par l'agent de la cellule concerné ;
Ø La date et l'heure de la sortie du dossier de la
cellule
Il s'agit de la date et l'heure de la fin de la
formalité requise dans ladite cellule.
C'est l'ensemble de ces horodatages qui permet aux
Responsables du Guichet Unique, après analyse, de faire une
évaluation du temps mis pour le traitement d'un dossier par cellule et
pour l'ensemble. Il faut noter que ce mécanisme ne s'applique pas de la
même façon pour l'amont et l'aval GUCE.
Cas des procédures hors
GUCE :
Les procédures hors GUCE concernent les
opérations de validation du manifeste (Amont GUCE) et de sortie des
marchandises (Aval GUCE). Pour une meilleure appréciation de ces
délais et de leur impact sur les délais de passage portuaire
à Douala, nous prendrons pour support une opération d'importation
avec les marchandises conteneurisées.
Ø Délais amont
GUCE :
La détermination des délais amont s'appuie sur
les dates et heures d'arrivée du navire à quai et celles
d'entrée du dossier au GUCE. Ainsi les informations sur l'arrivée
des navires sont fournies par la Conférence/PAD/DIT au GUCE qui,
à partir de la Fiche de suivi des dossiers, calcule le temps mis avant
son entrée dans ses services. D'après les statistiques, on
constate que le temps qui s'écoule avant l'entrée du dossier au
GUCE demeure assez long, de 10 à 11 jours (GUCE contact, Janvier 2006,
N°33, page 02). Ceci s'explique par le libre champ de l'opérateur
sur cette partie de la chaîne des procédures, étant
donné que la fiche prend corps dès l'entrée au Guichet
Unique.
Ø Délais aval GUCE :
Les délais aval quant à eux s'évaluent de
la sortie du dossier du GUCE jusqu'à la sortie de la marchandise de
l'espace portuaire. En pratique, la fiche de suivi mise en circulation
dès l'entrée au Guichet Unique, reçoit sa dernière
mention d'horodatage à la sortie du port de Douala. Une fois que cela
est fait, elle remonte au niveau du Guichet Unique pour l'analyse
séquentielle du séjour du conteneur au port de Douala.
Le système qu'utilise actuellement le GUCE permet
d'avoir une lisibilité du processus suivi par chaque dossier à
l'importation et à l'exportation au port de Douala. Il contribue
efficacement à la réduction des délais de traitement des
dossiers, ce qui s'explique par une baisse constante du Temps Mort de
traitement de dossiers au GUCE (T.M. GUCE). Ce temps est passé de 4.06
jours en 2002 à 1.08 jours en 2005, soit une
régression de 75% pour les trois ans (avec une moyenne de 25%/an). Il
présente néanmoins quelques limites qui méritent
d'être énumérées ici.
1.2.3 Les dysfonctionnements
et limites du système actuel
Le fonctionnement du GUCE physique tel que nous venons de le
décrire présente des obstacles et limites dans le processus de
suivi des procédures. Fondé sur le mécanisme d'horodatage,
ce système laisse apparaître aujourd'hui des failles à plus
d'un niveau du processus :
Ø Le suivi des procédures ne couvre pas toute
la chaîne des opérations : de nombreux manquements sont
observés et s'expriment par les délais assez longs sur les
deux segments, amont GUCE et l'aval GUCE, avec respectivement les quotes-parts
de 55% et 20% sur les délais moyens de passage portuaire ;
Ø L'enregistrement manuel des mentions d'horodatage ne
garantie pas toujours la fiabilité de l'information figurant sur la
fiche vu le volume des transactions commerciales: une moyenne de 330
fiches par jour, enregistrées à l'entrée du GUCE et une
moyenne de 200 fiches traitées par jour dans les cellules. Il arrive
régulièrement que l'on ait des retards dans l'enregistrement des
mentions d'horodatage car le traitement manuel suit un mécanisme
progressif.
Bien qu'ayant entraîné une nette
amélioration des conditions de travail, suivie d'une réduction
des coûts et délais de passage, des efforts doivent encore
être faits car le système de suivi des procédures actuel ne
permet pas d'avoir une meilleure appréciation des délais de
passage portuaire. Pour avoir une bonne traçabilité des
opérations dans la CPD, il importe de mettre en place un système
capable d'assurer, en temps réel, le suivi et la coordination des
opérations entre les intervenants de la chaîne des
procédures. Un tel système ne peut s'implanter dans la place
portuaire qu'à travers l'informatisation des processus aboutissant
à l'E-GUCE. Cependant, un certain nombre de questions méritent
d'être posées :
- Comment ce nouveau système devra-t-il
fonctionner ?
- Quelle peut-être la meilleure démarche
à adopter pour assurer l'adhésion des opérateurs
portuaires à la philosophie de ce projet ?
Nous tenterons d'apporter des éléments de
réponse à ces interrogations dans les chapitres qui vont
suivre.
Chapitre 2 :
DEMARCHE THEORIQUE VERS
UNE MEILLEURE CONDUITE DU
CHANGEMENT
L'évolution et le bouleversement de l'environnement ne
peuvent être contrôlés continuellement qu'à travers
une adaptation constante de ces processus. Les secteurs entiers sont par
conséquent contraints de changer régulièrement en
permanence s'arrimer à l'évolution des marchés, des
technologies et des modes de gestion. Tout ceci nous amène à
comprendre que le ``changement'' a changé de statut. Autrefois
perçu comme un phénomène étranger à
l'organisation, il fait maintenant partie intégrante de sa vie. Il
devient de plus en plus présent dans les sociétés qui
peuvent la solliciter ou la subir. Il convient de mieux appréhender les
contours de ce concept avant de nous engager dans le processus de conduite du
changement.
2.1 ANALYSE DU CONCEPT DE
CHANGEMENT
Analyser le concept du changement revient à le
définir, le caractériser et à donner les principes de base
pour sa conduite. Cette section permettra d'avoir des outils pour une meilleure
compréhension de la notion de changement avant de procéder
à la modélisation d'un système adapté au contexte
du port de Douala.
2.1.1 Différentes
conceptions du changement
Il n'est pas aisé d'isoler le changement du
fonctionnement des entreprises car celles-ci sont appelées à se
transformer sous l'effet de facteurs divers pouvant être internes ou
externes. Pour mieux comprendre les différents aspects de ce concept,
nous allons procéder à la consultation des conclusions des
travaux d'un certain nombre d'auteurs.
Selon PERRET (1996), le changement organisationnel doit
être conçu comme une solution permettant à l'entreprise de
répondre au problème crucial de l'adaptation à
l'environnement dont elle se nourrit et dont elle dépend.
BRILMAN (2003), définit le changement comme consistant
à modifier la structure et l'organisation des entreprises pour les
rendre plus réactives, plus flexibles, afin de mieux répondre aux
attentes des clients.
Ces deux définitions permettent de comprendre que le
changement organisationnel est un mécanisme qui peut se traduire par des
baisses de prix, une réduction des temps de cycle, le foisonnement des
innovations, l'implantation des nouvelles méthodes de management comme
le Supply Chain Management (SCM), Total Quality Management (TQM), etc.
GUILHON (1998, pp. 98-104), s'inspirant de HAFSI et FABI
(1997), définit le changement organisationnel comme un processus de
transformation radicale ou marginale des structures et des compétences
qui ponctuent le processus d'évolution des organisations. Le changement
naît ainsi de la différence entre un état vécu et un
état désiré dont la prise de conscience provient d'un
surcroît d'information qui génère le
« stress » organisationnel. Entre l'état actuel et
l'état désiré, il faut donc acquérir de nouvelles
capacités. Les dispositions à l'apprentissage des individus vont
être déterminantes, car acquérir de nouvelles
capacités revient à désapprendre les anciennes pratiques
pour en apprendre de nouvelles.
Pour COLLERETTE et A1. (
2002,
p.20), le changement organisationnel pourrait être
considéré comme toute modification relativement durable dans un
sous-système de l'organisation, pourvu que cette modification soit
observable par ses membres ou les gens qui sont en relation avec le
système. Il suffit donc qu'une modification soit observée pour
qu'on parle de changement. En effet, ce qui provoque le changement, ce n'est
pas le fait que la modification mise en cause soit plus ou moins grande, mais
plutôt le fait qu'elle soit observée, c'est-à-dire qu'elle
oblige à une modification dans les perceptions de celui qui vit dans
l'environnement en question. Par ailleurs cette définition ne
préjuge en aucun cas de la valeur du changement, car
l'intérêt d'un changement n'appartient pas à sa
définition, mais plutôt au jugement de celui qui l'observe.
CROZIER et FRIEDBERG (
1977,
pp.383-385), considèrent le changement comme étant d'abord la
transformation d'un système d'action devant se produire dans un
système composé d'acteurs. Cette transformation requiert un
apprentissage et une action collective de la part des acteurs afin de s'adapter
au nouveau type de jeu, au nouveau système complètement
différent.
Cette dernière définition, en plus de faire un
bon résumé des précédentes, nous conforte dans la
perspective de notre recherche dans la mesure où elle pose en toile de
fond la question de la prise en compte de la notion de système et de la
dimension humaine dans la conduite du changement dans les organisations.
Par ailleurs, tel que le montrent ces auteurs, le changement
est une modification de l'organisation demandant un mécanisme
d'apprentissage et d'adaptation, donc un phénomène
systémique. Sa mise en oeuvre exige un processus intégrant
plusieurs facteurs dont la réalisation passe par une démarche
scientifique rigoureuse. Ainsi pour mieux comprendre le processus de mise ne
oeuvre du Guichet Unique Electronique au port de Douala, nous travaillerons en
prenant le changement comme un phénomène scientifique et
analyserons le rôle des acteurs composant le système avant de
s'investir dans le processus de changement, car changer, c'est modifier un
ensemble de conditions matérielles et sociales d'un système
donné.
2.1.2 Domaines du
changement
L'entreprise est constituée par deux grandes
composantes indissociables : celles qui la concrétisent
(stratégie, structure et système) et celles qui l'animent
(culture et mode de management). Parler des domaines du changement revient
à se focaliser sur ces composantes qui sont susceptibles de changer.
Selon BEN KAHLA (1999, p.2), les domaines du changement
peuvent être soit matériels, soit idéels. Les domaines
idéels relèvent généralement des orientations
stratégiques et de la culture de l'entreprise, tandis que les domaines
matériels portent généralement sur la structure et les
systèmes de gestion.
S'agissant de la stratégie, les changements
organisationnels sont toujours à l'origine des changements
stratégiques, déterminés par l'émergence de
nouvelles conditions environnementales, auxquelles l'organisation doit
s'adapter. La gestion stratégique des organisations implique l'existence
d'une vision, des objectifs à atteindre ou des missions à
accomplir. Pour qu'il y ait cohérence dans la mise en oeuvre d'une
stratégie globale, il faudra que tous les acteurs adhèrent
à la vision du projet afin que leurs objectifs convergent vers un
même but, car c'est la stratégie qui fixe l'activité de
l'organisation, ses objectifs et les moyens à engager.
Pour ce qui est de la structure, elle se définit
d'après DESREUMAUX (1992, p.13) comme étant l'ensemble des
dispositifs selon lesquels une entreprise ou plus généralement,
une organisation répartit, coordonne, contrôle ses
activités et, au-delà, oriente ou tente d'orienter les
comportements de ses membres. Mise sur pied par la direction de l'entreprise,
la structure est déterminée en fonction des réponses
à apporter au marché et des besoins de communication interne.
Le changement structurel au sein d'une organisation a pour
objectif de faciliter son fonctionnement, d'assurer la cohérence entre
la stratégie, la culture et le mode de management et non pas être
le résultat de la seule volonté de la direction d'imprimer sa
marque et non pas un phénomène de mode.
Enfin, les systèmes définissent la
manière dont les flux circulent formellement dans la structure :
flux d'information, flux physiques, flux financiers, et autres. Ils sont au
coeur de tout changement, soit parce que le changement concerne directement un
système, soit parce qu'il implique d'agir sur les systèmes. La
multiplicité des systèmes, leur diversité et les
interactions qui existent entre eux rendent leurs changements complexes
malgré leur relative souplesse et leur adaptabilité.
La gestion du changement organisationnel permet de
définir la stratégie de l'organisation, la structure des
échanges entre les acteurs afin de créer une dynamique de
changement. Dans le cadre de la conduite du projet Guichet Unique
Electronique, la mise sur pied d'une démarche de gestion du changement
aura pour avantage de faciliter la mobilisation des différents
intervenants et conduire à un système intégré de
gestion des échanges de données dans la communauté
portuaire.
Bien que les domaines de changement ci-dessus soient visibles,
il en existe d'autres non négligeables et déterminants dans le
processus de conduite changement. Il s'agit de la culture organisationnelle et
du mode de management.
La culture organisationnelle est définie par GROUARD et
MESTON (1998) comme un ensemble de valeurs durables et partagées par
tous les membres de l'entreprise. Une bonne adéquation entre la culture
et l'environnement se traduit par des performances nettement meilleures. Etre
capable de changer la culture est donc crucial et compliqué car, c'est
une étape importante pour toute organisation en quête de
performance mais qui connaît le plus souvent une résistance
farouche de la part des acteurs du système.
Le mode de management, quant à lui,
est une composante importante qui anime les organisations. C'est un
système de management des dirigeants, la manière avec laquelle
ils gèrent les entreprises et dont les fondements s'expliquent, selon
CROZIER et FRIEDBERG (1977, p. 338), à travers deux facteurs:
Ø La personnalité des dirigeants : car le
changement passe par eux en entreprise ;
Ø L'exemplarité : car leur mode de
management tend à se reproduire aux niveaux inférieurs de la
structure et constitue un réel levier pour faire changer
l'entreprise.
Une forte personnalité des dirigeants contribue
sensiblement à la réussite du changement et facilite la
transformation du mode de management ainsi que sa réorientation vers les
objectifs visés par l'entreprise.
Les changements de culture même s'ils sont compatibles
avec la culture externe de l'organisation, restent néanmoins
délicats. Ils sont plus faciles à réaliser lorsque la
situation de l'organisation est précaire. La culture change plus sous
l'effet des actions quotidiennes que sous celui des efforts de formation ou des
décisions des dirigeants.
La plupart des travaux sur les objets du changement tendent
aujourd'hui vers une réflexion de la capacité de changement,
notamment pour ce qui est des éléments liés à la
structure et à la culture, qui peuvent constituer des facteurs de
rigidité ou de flexibilité pour l'organisation. Cependant, quels
que soient les domaines sur lesquels est centrée la conduite du
changement, nous verrons par la suite comment le facteur humain peut se poser
comme un levier ou au contraire un frein, en fonction de la démarche
adoptée par les promoteurs du changement.
2.1.3 Mobiles et types de
changement
Chaque changement est unique, mais un certain nombre de
traits communs se dégagent par rapport à ce qui motive le
changement. Ce paragraphe va permettre d'identifier les différentes
causes dans un premier point et dans un second, nous recenserons les types de
changement.
2.1.3.1 Mobiles du
changement
Les causes du changement peuvent être réparties
en quatre groupes selon la nature des sources. Les différents
éléments constituant ces groupes sont donnés par le
tableau n°6 :
Tableau n° 6 : Présentation
des quatre sources de changement organisationnel
1. Sources de nature économique
- Mondialisation
- Accroissement de la concurrence
- Evolution d'une économie de masse vers une
économie du savoir
|
2. Sources de nature technologique
- Innovation technologique (TIC)
- Echanges de données (EDI, etc.)
- Systèmes de gestions intégrés
- Gestion du savoir
|
3. Sources de nature politique
- Déréglementation des marchés
- Précarité des structures de contrôle
|
4. Sources de nature sociale
- Diversification de la main d'oeuvre
- Déclin des traditions et de la hiérarchie
- Croissance de l'autonomie et du libre arbitre dans les choix
sociaux
|
Source : Adaptation des travaux de
RONDEAU A. (1999)
Il ressort de cette répartition que les causes du
changement peuvent être externes ou internes. Concernant le port de
Douala, les causes du changement sont surtout de sources technologique et
économique car il est question ici de mettre en place un nouveau
système d'échanges de données pour face à
l'accroissement de la concurrence due à la mondialisation.
2.1.3.2 Types de
changement
Les types de changement sont extrêmement divers. Dans
certains cas, le changement est très circonscrit et bref, dans d'autres
il est vaste, très profond, très long, et parfois rapide et
violent. Par ailleurs, notons qu'il peut être très consensuel ou
imposé par les dirigeants.
Selon GROUARD et MESTON (1198), trois dimensions majeures
permettent de caractériser les types de changement : la profondeur,
la rapidité et le mode d'imposition.
La profondeur caractérise la
manière dont le changement affecte la réalité de
l'entreprise. Celle-ci peut être modifiée
« superficiellement » ou en
« profondeur », avec toutes les nuances possibles entre ces
deux extrêmes.
Les changements superficiels, faciles à
décider, jouent un rôle essentiel dans les entreprises. Ces petits
changements continuels répondent parfaitement à la
nécessité de l'entreprise de s'adapter dans un environnement en
mouvement.
Les changements en profondeur quant à eux, sont ceux
qui transforment fortement la réalité de l'entreprise. Ils sont
nécessaires, mais doivent rester rares car très coûteux et
demandent la mobilisation d'une grande partie des forces vives de l'entreprise.
Ils portent généralement sur la stratégie, la structure
organisationnelle et la culture de l'entreprise.
Lorsqu'on parle d'un processus du changement, la
rapidité se définit comme étant une dimension
résultant de la combinaison de la durée et de la profondeur du
changement. Cette durée doit être la plus courte possible pour
deux principales raisons :
Ø La nécessité de mobiliser les
ressources nécessaires de l'entreprise durant le processus sur les
tâches ne correspondant pas à leur finalité
première ;
Ø La capacité d'implication des individus
concernés, car plus la durée est longue, plus ils ont tendance
à perdre leur motivation laissant place au scepticisme.
La rapidité de réaction et de mise en oeuvre est
devenue primordiale pour les entreprises qui doivent s'adapter, innover,
contre-attaquer dans un environnement qui, lui-même est en mouvement.
Changer ne suffit plus, il faut changer rapidement pour être plus
réactif et améliorer ses positions stratégiques et
concurrentielles.
La manière dont le changement est
initié peut varier d'une imposition forte à un consensus total.
Dans le cas du fonctionnement des organisations, il est extrêmement rare
que le changement soit imposé jusqu'à son achèvement, son
succès supposant la participation des intéressés.
Les changements consensuels se traduisent par une forte
adhésion des intéressés dès son lancement. Ce qui
crée une forte mobilisation et une participation des acteurs.
Ces types de changements induisent généralement
soit des résistances, soit une adhésion massive personnes
concernées.
2.1.4 La résistance au
changement
COLLERETTE, DELISE et PERRON (1997) définissent la
résistance au changement comme l'expression implicite ou explicite de
réactions négatives à l'endroit de l'intention de
changement. Il s'agit de l'émergence des forces restrictives en vue de
limiter ou de faire obstruction au processus du changement. La
résistance n'est plus perçue comme un sous-produit
indésirable du changement, mais plutôt comme une manifestation
propre au changement, une étape essentielle du processus dynamique de
diffusion et d'appropriation du changement.
2.1.4.1 Les sources des
résistances
Il existe diverses sources de résistance au changement
que l'on peut regrouper en trois catégories : les
résistances liées à la personnalité, les
résistances liées au système social et les
résistances liées au mode d'introduction.
Les résistances liées à la
personnalité se rapportent aux habitudes, à la peur de
l'inconnu, à la perception sélective et à la satisfaction
des besoins.
Ø Les habitudes
Pour un individu, une habitude est plus facile à
acquérir qu'à perdre. En fait, l'habitude est une mesure
d'économie car il s'agit de reproduire le même comportement, la
même tâche ; on évite de réfléchir,
d'apprendre, bref de changer son environnement. Celle-ci se manifeste par une
préférence de la stabilité au sein des organisations.
Ø La peur de l'inconnu
La résistance des individus face au changement est
souvent fondée sur une crainte de l'inconnu nourrie par des doutes sur
l'aptitude ou les capacités personnelles à réaliser un
travail. Malgré de belles promesses des promoteurs du changement, il
demeure des zones d'incertitudes car accepter de s'engager dans l'inconnu,
c'est accepter d'avoir de bonnes et ou de mauvaises surprises, avec le risque
de regretter le passé.
Ø La satisfaction des
besoins
Le changement implique très souvent un bouleversement
de l'équilibre des besoins des individus concernés. Or plus un
changement compromettra la satisfaction des besoins, de quelque ordre qu'il
soit, plus il suscitera des résistances des intéressées.
S'agissant des résistances liées au
système social, elles sont surtout liées à la
conformité, aux normes, à la cohérence du système,
aux intérêts et aux droits acquis.
Ø La conformité aux
normes
La résistance à ce niveau provient de ce que
tout système est régi par des normes. Or tout changement a
toujours tendance à bouleverser l'équilibre de ces normes,
contrariant ainsi une propension des individus à se conformer aux normes
anciennes.
Ø La cohérence du
système
La cohérence de tout système est fondée
sur une certaine tendance à la stabilité et à
l'homéostasie. Le changement est souvent ressenti comme une menace pour
cette cohérence, et provoque une montée de la résistance
face à la liberté des acteurs.
Ø Les intérêts et les droits
acquis
Pour BRILMAN (2003, p.421), l'intérêt est le
critère de changement le plus décisif quant à son
acceptation. Du moment où le changement remet en cause cet
intérêt à travers une répartition des sources de
pouvoir au sein de l'organisation, l'on peut s'attendre à de la
résistance de la part de ceux qui craignent de perdre leurs acquis.
Enfin, les résistances liées au mode
d'introduction mettent en exergue la crédibilité des responsables
du projet car elle constitue une source de sécurité pour ceux qui
subissent le changement. Les résistances ici proviennent du respect des
personnes et des compétences, aux disponibilités en temps et
moyens pour s'adapter, et à la crédibilité des promoteurs.
Ø Le respect des personnes et des
compétences
Lorsqu'un changement est initié sans tenir compte du
point de vue des acteurs du système, ces derniers peuvent tout
simplement ne pas se sentir concernés et refuser d'adhérer
à la philosophie du projet.
Ø Le temps et les moyens fournis pour
s'adapter
Le changement exige souvent du temps, des moyens et des
ressources matérielles dans son déroulement. Les
intéressés présenteront des résistances une fois
que ces éléments se trouvent insuffisamment disponibles.
Ø La crédibilité des
promoteurs
Face aux bouleversements et à
l'insécurité créés par le processus du changement,
les individus concernés reposent souvent leur confiance sur les
promoteurs du projet. Un manque de crédibilité de l'équipe
dirigeante bloque inconsciemment l'échange et donc la dynamique du
changement.
2.1.4.2 Les manifestations
des résistances
Les résistances au changement peuvent se manifester
d'une multitude de façons, pouvant prendre des formes explicites, ou au
contraire, des voies indirectes. Les exemples les plus répandus sont
entre autres:
Manifestations explicites :
- refus de participer activement aux ateliers ;
- création des obstacles pour ralentir le rythme
d'évolution des travaux ;
- remise en cause la nécessité d'introduire un
changement ;
- discréditation des initiatives du
changement ;
- présentation alarmante de toutes les
difficultés rencontrées dans le processus ;
Manifestations indirectes :
- invocation de multitude conséquences fâcheuses
qu'entraînera à coup sûr le changement
souhaité ;
- suggestion régulièrement du report des
échéances du lancement du projet ;
- proposition à chaque occasion de soumettre le projet
aux comités d'étude pour évaluation.
- Amplification des avantages du système
existant ;
Voilà quelques unes des manifestations des
résistances que rencontrent régulièrement les responsables
des projets de changement au sein des organisations quelle que soit leur
nature. Ces multiples résistances qu'opposent les acteurs lors d'un
processus du changement peuvent être mieux contrôlées si
l'on réussit à mettre sur pied un plan de conduite du changement
ayant pour référentiel le facteur humain.
2.2 MANAGEMENT DU
PROCESSUS DU CHANGEMENT ORGANISATIONNEL
D'après KAMDEM, E. (2002, p.27), le management est la
conduite des activités d'une organisation ou de la direction de celle-ci
dans un contexte de différence et de pluralisme culturel. Pour
maximiser la réussite de ce projet, il est utile d'adopter une
démarche et un style de management cadrant avec le contexte de
l'environnement du Cameroun en général et celui du port de Douala
en particulier. Comme les êtres humains, les organisations ne se tournent
pas spontanément vers le changement, chacune recherchant inlassablement
une stabilité dans son mode de fonctionnement. Le rêve de toute
organisation est d'avoir un avantage concurrentiel durable, c'est-à-dire
acquérir pour une longue période, la maîtrise des processus
afin d'offrir un service de qualité aux clients/usagers. Une fois que ce
rêve se réalise ou l'organisation pense l'avoir
réalisé, il devient difficile d'initier un changement au vu des
oppositions manifestement visibles. Dès lors, le manager se pose la
question de savoir : Quelles stratégies mettre en place pour
gérer avec succès le changement souhaité ? La
réponse à cette question constituera le développement qui
sera fait dans cette section, car gérer un projet de changement
nécessite la prise en compte de plus d'un facteur.
2.2.1 Stratégies de
mobilisation et d'intégration des systèmes
La conduite du changement lié à l'implantation
des nouvelles technologies de l'information n'est pas chose facile pour les
managers évoluant dans un environnement incertain. Mais on constate le
plus souvent que ce soit par ignorance, par tradition, par besoin de
sérénité ou par esprit d'optimisme que les dirigeants ont
malheureusement l'habitude de sous-estimer l'importance du facteur humain dans
leur démarche. Ce qui entraîne généralement des
échecs dans la conduite du changement
Au regard de ce qui précède,
les préoccupations qui devront être les nôtres sont les
suivantes : quelles peuvent être les actions mieux
appropriées pour susciter la mobilisation au projet ? Sur quels
facteurs agir pour assurer l'intégration des systèmes de la
communauté portuaire de Douala ?
2.2.1.1 Stratégies
de mobilisation
Gérer le changement consiste à planifier et
à appliquer les stratégies destinées à produire le
changement de comportement souhaité. Les responsables des projets ne
doivent plus focaliser leur plan d'action sur le choix des méthodes et
outils de gestion, mais plutôt sur une approche systémique
axée sur l'analyse des comportements des divers acteurs.
Face au processus de changement, l'analyse de l'ensemble des
individus confrontés à ce changement permet de les
décomposer en trois sous-groupes :
Ø les Proactifs ou
supporteurs :
Il s'agit des individus qui, dès le départ,
voient des avantages évidents au changement et s'enthousiasment. Ils
s'impliquent ou font des efforts pour s'approprier le changement ;
Ø les indécis ou
ambivalents
Pour eux, avantages et désavantages se valent, de sorte
qu'ils hésitent à rompre avec le statu quo,
considéré comme moins risquant. Si la pression au changement
s'avère néanmoins assez forte, ils le verront comme un mal
nécessaire. Ils ne résisteront pas activement, mais ne se
mobiliseront pas non plus.
Ø les opposants :
Leur bilan est négatif, et ils se mobilisent pour faire
obstacle. Ils vont se montrer réfractaires, et en cas d'échec
peuvent se transformer en victimes, à l'affût des moindres erreurs
pour les souligner. Ils ne cherchent pas à s'adapter au changement; au
mieux, ils finiront par s'y soumettre avec rancoeur.
La présentation de ces trois groupes d'acteurs permet
de dire que la mise sur pied d'une stratégie de mobilisation devra tenir
compte des comportements des acteurs de ce réseau ; car que ce soit
les proactifs, les indécis et les opposants, tous ces individus ne
s'engageront jamais de la même manière dans le processus du
changement.
Une fois que l'on a identifié les trois profils-types
d'individus de l'organisation, l'étape suivante, moins évidente
pour les responsables du projet, consiste en un choix des actions ou des
stratégies à déployer.
Il arrive parfois que les responsables consacrent une grande
partie de leur énergie sur les opposants, pour les rallier à la
vision du projet de changement. Cette stratégie présente un
aspect négatif en ce sens qu'elle renforcera le phénomène
d'opposition, en focalisant l'attention de l'ensemble des acteurs de
l'entreprise vers ceux qui ne veulent pas changer. Elle a pour
conséquences une dépense d'énergie, une absence de
résultats et un épuisement de ceux qui la mettent en oeuvre.
Pour arriver à mobiliser les individus au changement,
l'expérience montre qu'il préférable de s'appuyer sur ses
alliés, les amener à agir pour le changement car leur action
finira par entraîner d'autres personnes dans l'action constructive tel
que le montre la figure ci-après.
Figure n°1: Illustration d'un mode d'action de
mobilisation des acteurs
Source : Michel SAPIN (2001)
La figure n° 2 ci-dessus nous donne une illustration du
mode d'action approprié après détermination des
différents groupes. Pour être efficace, l'on devra agir sur les
proactifs et la dynamique de changement qui sera ainsi créée
entraînera progressivement les indécis dans le groupe des
proactifs.
Mais faut-il pour autant laisser tomber les
opposants ?
Cette question, qui mérite d'être posée
ici, aura une réponse. S'il s'agit de mettre en place des moyens pour
les convaincre, la réponse sera « oui » car il faut
économiser les énergies pour les proactifs et
« non » dans la mesure où il est nécessaire
de rester vigilant quant leur capacité à développer leur
propre réseau de communication d'opposition.
Quoiqu'il en soit, l'opposition et la résistance sont
bénéfiques au changement car elles obligent les responsables du
projet à rechercher les solutions nouvelles en faveur de
l'intérêt collectif et à renforcer des actions de
communication. D'où l'importance, dans les projets d'une telle
envergure, de l'élaboration d'une démarche stratégique
visant tant la mobilisation des personnes que l'intégration des
systèmes
2.2.1.2 Stratégies
d'intégration des systèmes
A partir des années quatre-vingt, les chercheurs se
sont tournés vers le processus d'intégration des technologies,
des systèmes. Ce processus nécessite dans son accomplissement la
prise en compte d'un certain nombre de facteurs et des actions
stratégiques pour montrer aux différents acteurs le bien
fondé de l'intégration des systèmes.
Les facteurs d'intégration des systèmes sur
lesquels l'on devra baser son action pour l'implantation d'un système
intégré de gestion des échanges de données entre
diverses entités du système exigé un accord collectif. Ils
doivent les convaincre de :
Ø la facilité d'usage du nouveau
système,
Ø l'utilité du nouveau système.
Ces deux facteurs sont déterminants dans le processus
d'intégration des systèmes car ils créent au niveau des
personnes concernées, une intention d'utiliser le
système »qui, finira par une utilisation réelle du
système ».
C'est pour mieux expliquer l'impact de ces facteurs sur
l'intégration des systèmes que DAVIS, BAGOZZI et WARSHAW (1989),
après de longues recherches ont proposé le Technology Acceptance
Model (TAM) comme le processus facilitant l'intégration des
systèmes.
Figure n°2: Processus
d'intégration des systèmes
Source : DAVIS, BAGOZZI, et WARSHAW,
(1989), adapté par COLLORETTE et al. (2002, p.66)
Au regard de cette figure, on déduit que pour
réussir l'intégration des systèmes lors d'un processus
conduite du changement, le manager doit tenir compte des facteurs de
facilitation suivant :
- les utilisateurs perçoivent que cette technologie
sera utile pour l'accomplissement de leur travail,
- ils pensent que cette technologie sera facile à
utiliser,
- le nouveau système offre des avantages significatifs
par rapport aux pratiques existantes,
- la technologie introduite fournit des données
pertinentes pour l'accomplissement de leur travail.
Dans le processus de conduite du changement dans la
communauté portuaire de Douala, l'obtention d'un système
intégré passera inévitablement la prise en compte de ces
différents éléments.
2.2.2 Démarche vers un
modèle optimal
Conduire un projet de changement représente toujours un
exercice difficile pour les entrepreneurs qui doivent choisir et
élaborer des stratégies et des démarches susceptibles de
maximiser leurs chances de succès. Plusieurs auteurs proposent des
modèles de conduite du changement à caractère purement
théorique ou pratique.
2.2.2.1 Quelques
modèles de conduite du changement organisationnel
Par modèle, il faut entendre une
représentation schématique d'un processus réel ; en
sciences sociales, il s'agit d'une représentation abstraite,
idéale, mathématique ou symbolique de la réalité
qui fournit une vision simplifiée mais caractéristique d'un
phénomène. Dans le cadre de cette recherche, la mise sur pied
d'un modèle qui soit adapté à notre contexte, se fera sur
la base des travaux des auteurs tels que COLLERETTE, GROUARD et FERNANDEZ.
Modèle de COLLERETTE, LEGRIS et
SCHNEIDER
Les travaux de ces auteurs ressortent trois grandes phases
dans le processus de conduite du changement organisationnel comme le montre la
figure ci-dessous.
Figure n° 3: Phases du
processus de conduite du changement organisationnel
Source : COLLERETTE et al.
(2003, p.60)
Comme le montre bien cette figure, le processus de gestion de
changement organisationnel selon ces auteurs se décompose en trois
principales phases :
Phase 01 : Eveil
Ce stade, crucial pour la réussite du changement,
débute lorsque les individus portent attention à une
sollicitation au changement. C'est le cas du contremaître qui s'interroge
sur l'organisation du travail proposée par le département de la
qualité; c'est le cas du vendeur qui se demande s'il doit vraiment
compléter les nouvelles fiches sur le profil des clients comme
demandé par le service du marketing. Ces personnes sont incitées
à changer, et se questionnent sur la pertinence de le faire ou non. Il
s'agit donc d'une période de réflexion où l'on
soupèse les avantages et désavantages du changement promu par les
dirigeants en vue de prendre position. Selon que le bilan sera positif,
mitigé ou négatif, les réactions iront de l'enthousiasme
au refus, en passant par la résignation.
Phase 02 : Transition
La transition correspond à la
période où les gens doivent abandonner les pratiques en vigueur,
pour s'apprivoiser d'autres. C'est une période comprise entre les
anciens automatismes qui n'ont plus leur place, et les nouveaux qui ne sont pas
encore acquis. Ce passage vers de nouveaux automatismes active deux processus
interdépendants
Ø
Désintégration :
Une désintégration est un processus progressif
consistant à déterminer les aspects jugés non
adaptés du système. Les anciennes habitudes s'estompent laissant
place aux nouvelles pratiques.
Ø Reconstruction
Au fur et à mesure que la désintégration
s'effectue, engendrant des vides fonctionnels, le système se met
à la recherche de nouvelles bases, de nouvelles pratiques pouvant
l'aider à agir efficacement face aux situations de son environnement.
Ces nouvelles pratiques peuvent être proposées ou inventées
par elle-même.
Tant sur le plan individuel que sur le plan collectif et
organisationnel, la transition est une période souvent marquée
par les flottements, de l'ambiguïté, de la turbulence, des
tensions, des conflits, des paradoxes, du désordre, du
mécontentement, de l'inefficacité et une
vulnérabilité de l'entreprise. Pour contrer ces risques, il faut
se doter d'un système de pilotage méthodique comportant des
mesures d'exception qui serviront à :
- limiter la fatigue
- réduire les sources de confusion et d'angoisse et
- éviter les expériences d'échec.
Voilà pourquoi cette période exige
généralement beaucoup d'efforts de la part des dirigeants que des
gens touchés.
Phase 03 : Ritualisation
La ritualisation est une phase au cours de laquelle les
nouvelles pratiques commencent à se stabiliser, les doléances
s'apaisent, les individus développent graduellement les automatismes et
retrouvent un niveau d'efficacité plus élevé. L'enjeu ne
se situe pas entre les anciennes et les nouvelles pratiques, mais plutôt
dans la recherche d'un état d'équilibre, d'harmonie pour
éviter que l'entreprise se retrouve dans une situation inconfortable.
Telle que présentées, ces phases
s'étalent progressivement dans le temps et suivant cet ordre parce que
l'on ne saurait parler par exemple de la transition si l'éveil ne s'est
pas encore réalisé ; car c'est elle qui permet de remettre
en cause l'ancien système, d'identifier les problèmes et leurs
symptômes avant d'entamer le processus de la transition.
Modèle de GROUARD et MESTON
Dans leurs investigations, ces deux auteurs proposent aux
dirigeants d'entreprise un outil stratégique, un modèle de
gestion du changement basé sur dix (10) clés.
Clé 01 : Définir la
vision
La définition de la vision repose sur
une connaissance approfondie de l'entreprise et de son environnement ainsi que
sur une perception globale des enjeux du projet de changement à
opérer. La vision est le repère que les responsables du
changement vont utiliser pour piloter le processus et de s'assurer de son bon
déroulement. Son élaboration s'appuie sur une démarche
générale en cinq étapes :
- Formaliser la nécessité de changer,
- Identifier les enjeux du changement,
- Etablir des visions alternatives,
- Choisir la vision,
- Formaliser la vision.
Cette étape est primordiale dans le processus de
mobilisation des acteurs car ces derniers ne pourront adhérer au projet
que lorsqu'ils comprennent bien sa vision, les objectifs à atteindre et
ses enjeux.
Clé 02 : Mobiliser
Une fois que la vision est bien définie, l'on pourra
ainsi se lancer dans le processus mobilisation. Cette clé poursuit cinq
objectifs :
- Créer l'appropriation de la vision,
- Bâtir le changement avec et sur les hommes,
- Libérer les énergies,
- Confirmer les enjeux du processus de changement,
- Construire la structure du processus de changement.
Cette clé propose trois démarches
différentes mais complémentaires :
a) la cascade des séminaires avec la population
cible ;
b) l'analyse et la programmation pour s'assurer de la
compréhension de la vision ;
c) les ateliers du changement, pour générer sur
le terrain des améliorations personnelles à fort impact.
Clé 03 : Catalyser
Catalyser le processus de changement, c'est
accélérer le changement dans l'entreprise sous influence d'une
organisation et d'un fonctionnement conçus à cet effet. Il s'agit
concrètement de mettre en place une structure de pilotage formée
de :
- La direction générale,
- L'équipe de facilitation du changement,
- Les équipes de compétences,
- Les divisions opérationnelles et fonctionnelles,
- Les équipes support.
Clé 04 : Piloter
Il s'agit de définir le
système de pilotage qui permettra de s'assurer que le changement suit le
cheminement voulu, de prévenir les dysfonctionnements et les
écarts et d'orienter efficacement les efforts. Parmi les
activités de pilotage on peut énumérer :
- la construction d'une logique du processus du changement,
- la planification et le suivi de ce processus,
- la faciliter du changement et de son
accélération,
- le suivi des personnages clés de l'organisation
vis-à-vis du changement,
- l'identification des méthodes et des outils
requis,
- l'initialisation et le suivi du coaching,
Clé 05 : Concrétiser
La concrétisation consiste en un réel passage de
la situation actuelle à la situation visée. Pour
concrétiser son action, il faut :
a) Changer les rôles et les responsabilités avant
de tenter de modifier les comportements,
b) Assurer une participation massive le plus tôt
possible,
c) Laisser de l'autonomie à l'intérieur du cadre
défini par la vision,
d) Adapter la démarche de concrétiser en
fonction des acteurs.
La concrétisation repose sur un processus qui permet
à chacun de comprendre comment il peut concrètement participer au
changement.
Clé 06 : Faire Participer
La participation de tous à la
concrétisation du changement est d'un enjeu important car elle rend
possible l'exploitation de la richesse que constitue la diversité des
personnes. Elle aide à convaincre les résistances grâce
à l'implication directe des salariés et assure une
pérennité du changement.
Pour obtenir une participation massive des acteurs, les
responsables du projet devront le plus souvent guider sans chercher à
contrôler, gérer les attentes des premiers niveaux d'encadrement,
donner suite aux idées et aux initiatives, accorder le droit à
l'erreur car le changement s'assimile à un apprentissage.
Clé 07 : Gérer les aspects
émotionnels
Tout changement perturbe les individus et
les remet en cause car il touche directement les individualités en
agissant sur leur image, leur rôle et leur identité. Cette
situation crée de nombreuses réactions émotionnelles
provoquées par la peur ou à l'inverse par l'attrait de la
nouveauté, l'attachement aux façons de faire, l'espoir d'un
travail plus enrichissant ou la peur de l'échec, etc.
Pour gérer ces aspects émotionnels, les
dirigeants doivent au cours du processus de conduite de changement
établir un diagnostic de la situation actuelle, identifier et suivre les
pôles de résistances et de blocage, et enfin élaborer des
stratégies pour contrecarrer ces résistances et blocages.
Clé 08 : Gérer les enjeux de
pouvoir
Pouvoir et changement sont souvent
antagonistes or la réussite du changement demande que la
répartition du pouvoir évolue pour être cohérente
avec les objectifs visés. Ceci peut conduire certains individus à
résister ou à vouloir infléchir le changement dans un sens
qui leur serait favorable. Dès lors la réorientation du pouvoir
vers les objectifs visés s'avère comme une
nécessité dans la réussite du changement. Elle exige une
forte implication de la part du dirigeant et s'appuie sur trois
phases :
- La définition de la situation de pouvoir
visé,
- La gestion des enjeux de pouvoir,
- L'utilisation des systèmes pour réorienter le
pouvoir.
Clé 09 : Former et coacher
Le changement organisationnel requiert l'acquisition et
l'interprétation de compétences nouvelles mais aussi de
comportements et de modes de pensée nouveaux. La formation et le
coaching occupent donc une place importante dans le processus de changement qui
aboutit sur une dynamique d'auto apprentissage. On y retrouve clairement:
- La détermination et l'évaluation des besoins
en formation et en coaching,
- La formation en distinguant les besoins techniques
spécifiques à l'évolution des métiers et le
développement des savoir-faire de type relationnel nécessaires au
changement,
- Le coaching qui a pour but d'accompagner individuellement
les managers ou les décideurs pour les aider à faire face
à des situations exceptionnelles ou nouvelles,
- Le feed-back ou « effet miroir ». Peu
habituel dans les entreprises, il vise à accélérer le
développement du potentiel d'un salarié en l'encourageant dans
l'analyse de ses performances et de ses comportements.
Clé 10 : Communiquer
Durant le processus de changement, la communication doit
être extrêmement intense sur les plans interne et externe. La
communication permet d'informer à la fois sur le déroulement du
processus et également de générer un foisonnement
d'idées qui enrichit le processus et l'accélère. Pour
soutenir efficacement le processus de changement organisationnel, la mise en
oeuvre de la communication du changement doit remplir quatre
conditions :
- Elle doit être cohérence avec les politiques de
communication externe et interne,
- Elle doit s'appuyer sur une véritable politique de
communication avec des objectifs,
- Elle doit être à la fois globale et locale,
- Elle doit renforcer l'implication et la participation de
tous les acteurs.
Modèle de FERNANDEZ
Selon FERNANDEZ (2005), il est crucial pour un chef de projet
d'adopter une approche pratique et concrète pour aller au delà
des outils et des méthodes ordinaires utilisées et réussir
la conduite de projet en termes de création de valeurs. Pour ce faire,
il propose une démarche composée de douze facteurs clés
structurés autour de 4 grands axes d'actions
transversaux :
AXE 1 : Intégrer l'analyse de la valeur afin de
bâtir le référentiel projet
Organiser ne se limite pas à définir la phase de
planification. Organiser, c'est aussi bâtir le cadre de
référence déterminant le système de valeur et de
performance, en parfaite compréhension avec l'ensemble des acteurs du
projet. Les facteurs de base sont :
Facteur clé 1 : La construction
d'un référentiel de valeurs consensuel est un préalable
à tout projet de changement. Ce qui passe par le calcul du coût
d'investissement, du retour sur investissement, etc.
Facteur clé 2 : Dépasser
l'approche mécaniste et déterministe lors de la phase de
planification pour privilégier la réactivité qui passe par
la planification, l'ordonnancement. Les outils le plus utilisés ici sont
le GANTT, le PERT ou le CPM, etc.
L'utilisation de l'analyse de la valeur garantit un recentrage
sur les besoins essentiels afin d'éliminer les coûts inutiles.
L'analyse de la valeur ne sert pas uniquement à définir le
meilleur coût. Elle est aussi de la première importance pour
bâtir un référentiel de compréhension commune des
attendus du futur système en cours de réalisation.
AXE 2 : Adopter un style de management
coopératif
Dynamiser la coopération étendue, ce n'est pas
coordonner l'origine du projet ; le manager ne dispose pas de toutes
les cartes et ne peut dicter à la virgule près les tâches
respectives. Seules les approches dynamisant la coopération de
l'ensemble des acteurs sont susceptibles de mener à la réussite.
Facteur clé 3 : Remplacer la
coordination des tâches par la synchronisation des rôles. Pour
cela, il faut mettre en oeuvre le management coopératif, encourager
l'initiative
Facteur clé 4 : Abandonner
réellement le mode de management autoritaire.
Il faut dépasser le cadre du management directif et
adopter un style de management "start-up".
Facteur clé 5 : Adopter des
principes de management d'équipes favorisant la coopération
interne et externe. Ce qui nécessite la construction des
équipes, la coopération et l'autonomie, le partager des valeurs
et enfin la poursuite d'un but commun.
AXE 3 : Développer les outils de
pilotage
Réussir un projet, c'est maîtriser l'art de la
subtile symbiose entre les hommes, les techniques et les enjeux
économiques.
Développer les outils d'assistance à
l'anticipation n'est pas seulement mesurer, faire un contrôle
répressif, sans pour autant contribuer à la limitation des
dérives. Seule la mise en place de véritables outils d'assistance
à l'anticipation, intégrant notamment la gestion des risques et
des menaces, permettra de prévenir les fausses routes.
Facteur clé 6 : Mesurer la
performance pour assister la prise de décision à travers la
construction du tableau de bord du projet
Facteur clé 7 : Ne pas se
contenter de mesurer les délais et les coûts sans assurer le suivi
des enjeux.
Facteur clé 8 : Adopter une
démarche d'amélioration continue.
Facteur clé 9 : Anticiper les
risques d'échecs.
AXE 4 : Accompagner le changement
Faciliter l'intégration, ce n'est pas uniquement mettre
en oeuvre. Les approches parcellaires des projets sont à l'origine de la
création de nouvelles frontières, véritable rupture de la
continuité de services autant sur les plans organisationnels,
technologique que culturel. Facteur clé
10 : Intégrer les projets dans la chaîne de
valeur.
Les actions à mettre en place sont :
- Identifier la chaine de valeur,
- Intégrer le projet dans toutes les dimensions
organisationnelle, technologique et culturelle au coeur de la chaîne de
création de valeurs.
Facteur clé 11 : Assurer un
pilotage actif du changement de bout en bout à travers la conduite du
changement en pratique.
Facteur clé 12 : Intégrer
les coûts directs et indirects du processus d'intégration dans les
budgets initiaux avec la préparation du budget financier de la conduite
du changement.
Une profonde analyse de ces trois modèles permet de
faire les constats suivants :
Le modèle COLLERETTE et Al., bien que donner une bonne
orientation de la conduite du changement organisationnel, reste trop focaliser
vers la gestion des processus car il ne met pas un accent particulier sur le
facteur humain.
Par contre GROUARD et MESTON, en plus de pendre en compte le
côté processus, s'attardent plus sur l'aspect humain dans le
processus de conduite de changement.
Pour finir, nous dirons que FERNANDEZ quant à lui,
oriente sa réflexion sur la conduite de changement vers une approche
quantitative, l'analyse de la valeur. D'où le développement des
outils d'analyse des coûts comme système de pilotage des projets.
Après toutes ces observations et au regard des
objectifs de cette étude, nous arrivons à la conclusion selon
laquelle, seul le modèle de GROUARD et MESTON pourrait mieux s'adapter
à la conduite du projet Guichet Unique Electronique. Ce choix se fonde
sur le fait qu'en plus de son orientation processus, ce module met un accent
particulier sur le facteur humain qui est la clé de la réussite
de ce projet.
2.2.2.2 Modèle
optimal de conduite du projet Guichet Unique
Electronique au
port de Douala.
D'après (KAMDEM, 2002, p.199), la réussite du
changement se détermine par un style de management fondés sur
deux facteurs principaux : le rôle de premier plan des ressources
humaines et la nécessité d'adaptation au contexte l'environnement
de mise en oeuvre. Ainsi, pour mieux adapter le modèle GROUARD et MESTON
au contexte du port de Douala, nous allons regrouper les dix clés
proposées en quatre phases de façon à obtenir un
modèle optimal pour la conduite de ce projet.
Phase 01 : Découverte &
conception : Clés 01 et 10
1 - Découverte : A cette
étape, la direction et l'encadrement définissent la vision,
c'est-à-dire la cible organisationnelle, les objectifs à
atteindre, les transformations à engager. Celles-ci s'appuient sur une
nécessité préalablement mise en évidence par une
réflexion stratégique et/ou des initiatives de terrain.
La cohésion entre les membres de l'équipe
d'encadrement, sa perception de la capacité de changement du
système et son engagement à réussir, constituent le socle
de la dynamique sur laquelle s'appuiera par la suite le changement.
2 - Conception : La deuxième
étape de cette phase donne un cadre au changement en précisant la
nature, le périmètre, et la faisabilité. A ce stade sont
définis les grands axes du plan de mise en oeuvre du changement et du
plan de communication associé (notamment la communication de lancement).
Cette phase associe la direction et quelques experts, spécialistes et
acteurs tests choisis parmi l'encadrement.
Phase 02 : Lancement : Clés 02 et
06
Le lancement correspond à l'annonce du
projet de changement. Elle implique l'ensemble des acteurs de l'entreprise :
direction, encadrement, et tous les acteurs de la place portuaire. Plus la
rupture entre le passé (avant le changement) et le futur (après
le changement) sera forte, plus le changement sera déstabilisateur.
Néanmoins aucun système ne change, aucun apprentissage n'est
possible, sans déstabilisation et remise en question. Celles-ci sont
donc nécessaires.
La communication sur la vision et les succès jouent un
rôle primordial à ce stade pour la mobilisation: ils doivent
rendre cohérent et accessible ce changement, dont l'enjeu, lors de cette
phase est de communiquer, faire participer, écouter (pour adapter et
dédramatiser), organiser.
Phase 03 : Pilotage : Clés 03,
04, 05 et 09
A ce niveau, il s'agit de la phase de réalisation qui
commence par la définition du système de pilotage. Elle implique
l'ensemble des collaborateurs, personnel et encadrement, directement
concernés par le changement, et qui sont les "clients" du changement.
Elle implique également la direction, garante du maintien de la vision,
ainsi que l'équipe projet ou les acteurs clés du changement, qui,
au quotidien, alimentent la dynamique et communiquent
régulièrement sur les succès. A ce stade, il s'agit de
mettre en oeuvre le projet, d'où l'importance des formations, du
coaching car l'utilité et la facilité d'usage du nouveau
système ne pourront être perçues qu'à travers ces
facteurs.
Phase 04 : Suivi : Clés 07,
08
Cette dernière phase a pour objectif de faire vivre le
changement qui fait partie à présent du quotidien de tous : la
direction, l'encadrement et les acteurs de la chaîne des
procédures. Il faut mettre un système de suivi pour assurer
l'intégration des nouveaux modes de travail, attitudes, et
comportements, valoriser les succès et surtout gérer les aspects
émotionnels et les enjeux de pouvoir. Par ailleurs il faudra mettre un
accent sur la gestion des capacités afin d'assurer la
pérennisation du changement au port de Douala.
La mise en oeuvre de ce modèle devra se faire de
manière progressive dans le temps car il faudrait d'abord bien
définir les différentes orientations ainsi que les objectifs
avant de procéder au lancement c'est-à-dire à l'annonce du
projet. Mais une fois que certaines procédures seront déjà
mise en place les deux dernières phases, le pilotage et le suivi,
pourront s'accomplir simultanément pour éviter les
dérives. Voilà pourquoi cette démarche classique, en
quatre phases plus ou moins longues, se trouve être avantageuse pour une
bonne conduite du projet Guichet Unique Electronique. Il faut rappeler que seul
le respect du déroulement de ces phases, permettra d'assurer une forte
mobilisation des acteurs et l'intégration des systèmes de la
place portuaire.
Conclusion de la
première partie
La première partie qui s'achève a
été très enrichissante par son caractère analytique
et descriptif. Il nous a donné l'occasion dans un premier temps de
présenter l'activité portuaire et de ressortir les
différents obstacles à la facilitation du processus du commerce
extérieur. Nous avons à cet effet inventorié les
chaînes de procédures ainsi que l'ensemble des intervenants qui
les animent.
Le deuxième chapitre quant à lui, nous a permis,
d'abord de parcourir la littérature sur la notion de changement
organisationnel, par la suite nous avons fait une analyse des travaux de divers
auteurs sur la conduite de changement. Cette dernière étape nous
a conduit au modèle à adopter pour la mise en place du Guichet
Unique Electronique.
Constitué de quatre principales phases, ce
modèle présente un grand avantage s'agissant de sa souplesse dans
sa mise. Mais il est importe de souligner que seul le respect de ces quatre
phases maximisera les chances de succès de ce projet.
La deuxième partie de notre travail sera
essentiellement consacrée à l'approche méthodologique de
notre recherche et à l'analyse empirique de la conduite du changement
dans la communauté portuaire de Douala.
Deuxième
partie :
APPROCHE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DES
RESULTATS
Le thème de notre étude présente des
particularités car il exige à la fois un maximum de
connaissances dans des domaines tels les procédures du commerce
extérieur, la gestion du changement organisationnel et les
systèmes d'échanges de données électroniques.
Toutes ces considérations demandent la mise sur pied d'une
méthodologie de recherche appropriée pour arriver à des
résultats probants.
Cette partie de notre travail se consacre donc essentiellement
dans le troisième chapitre, à la définition de l'approche
méthodologique et du canevas de notre recherche et à la
présentation du système cible, c'est-à-dire vers lequel
cette étude devra permettre d'aboutir.
Le dernier chapitre quant à lui analyse les
résultats de la recherche empirique et propose des recommandations
susceptibles de maximiser les chances de réussite de la mise en place du
nouveau système.
Chapitre 3 :
DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DU SYSTEME CIBLE
Le déroulement de toute recherche scientifique trouve
toujours son fondement dans une démarche librement choisie par son
auteur, compte tenu de l'environnement dans lequel il évolue. Ce
chapitre va donc permettre dans sa première section de dérouler
la méthodologie de recherche qui a été adoptée dans
cette étude afin d'atteindre nos objectifs de départ. Comme nous
ne pouvons parler d'un système qui n'est pas encore connu, la
deuxième section sera consacrée à la présentation
du système cible de ce projet.
3.1 CADRE
METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Tout travail de recherche scientifique a pour finalité
l'aboutissement à des résultats significatifs et utiles pour
l'entreprise. Ce qui signifie, bien définir l'approche
méthodologique, le design4(*) de la recherche et le processus de mise en oeuvre de
son action.
3.1.1 Approche
méthodologique
En management, on distingue deux principaux types
d'approches méthodologiques de la recherche qui, peuvent être
à leur tour combinées pour donner une troisième. Il s'agit
entre autres des approches qualitative, quantitative et intégrative ou
complémentaire. Le choix d'une d'entre elles se fonde sur des
critères prédéfinis. Pour mieux comprendre le processus
de notre choix, nous ressortirons dans ce paragraphe la problématique
ainsi que la définition et le choix de l'approche de notre recherche.
3.1.1.1
Présentation de la problématique
Présenter la problématique de notre
étude revient à rappeler la question et l'objet de notre
recherche. Ce qui conduira au choix d'une approche convenable.
Question de la recherche
Le questionnement est sans doute l'élément
crucial de la recherche scientifique. Il donne un sens, structure et oriente
tout travail de recherche.
Depuis sa création en Août 2000 et fonctionnant
sous sa forme physique, le Guichet unique présente de nos jours de
nombreux dysfonctionnement et limites préjudiciables à la
compétitivité du port de Douala et par conséquent celle de
l'économie camerounaise. Face une demande de plus en plus forte et la
nécessité de s'arrimer aux internationales, il est
impératif de changer le système actuel et mettre en place un
système de gestion électronique des échanges de
données. Sachant que la réussite d'un tel projet s'évalue
à la fois, à travers la mobilisation de tous les acteurs
concernés et le degré d'intégration des systèmes en
place, il nous est apparu opportun d'axer notre étude sur le
thème : «Processus de conduite du changement au sein
de la communauté portuaire de Douala : Application au Guichet
Unique Electronique ».
La question générale qui servira de guide dans
la suite de ce travail se formule de la manière
suivante : Sur quelle démarche devront s'appuyer
les responsables du projet pour maximiser la réussite de la mise en
place du Guichet Unique Electronique ?
Au-delà de cette idée centrale viennent
s'ajouter d'autres interrogations secondaires qui nous orientent d'avantages
dans le processus de collectes et d'analyse de données :
- quelles sont les actions pouvant susciter la mobilisation
des acteurs et l'intégration des systèmes de la communauté
portuaire?
- quels sont les attentes et enjeux de l'informatisation des
échanges de données ?
- quel schéma d'action peut-on adopter pour aboutir
à un système optimal de gestion des échanges de
données au port de Douala?
Objet de l'étude
Compte tenu de la complexité de la gestion du
changement organisationnel et les usages au port de Douala, il est important
pour les responsables de ce projet d'avoir des outils et une approche
stratégique pour assurer la mobilisation et l'intégration des
systèmes.
A cet effet, l'objectif principal de ce travail est de :
Proposer aux responsables une démarche et des outils
stratégiques pour conduire avec succès le projet Guichet Unique
Electronique de Douala.
A cet objectif principal, viennent se greffer d'autres qui
permettent de mieux appréhender ce dernier dans tous ces contours:
- Proposer un des outils stratégiques pour assurer la
dynamique au changement des acteurs de la communauté
portuaire à la vision du projet;
- Présenter les enjeux de la
dématérialisation des flux ;
- Proposer un modèle de conduite du changement
adapté au contexte des places portuaires Camerounais.
3.1.1.2 Définition
différentes approches
Selon THIETART (2003, pp. 94-103), la distinction entre
l'approche qualitative et l'approche quantitative peut se sur :
- la nature des données recherchées,
- la taille de la population à étudier,
- l'orientation et la flexibilité de la recherche.
Le tableau ci-dessous nous donne une vue d'ensemble sur ces
notions.
Tableau n° 7 : Facteurs de
différenciation des approches méthodologiques
Elément de l'analyse
|
Eléments caractéristiques
|
Approche
qualitative
|
- Nature des données :
Données mesurées sur des échelles nominales et ordinales
(données non numériques),
- Taille de la population :
Inférieure à 30 unités,
- Orientation de la recherche :
Exploration, génération qualitative des hypothèses,
- Flexibilité : Très
flexible car le chercheur peut modifier à mi-parcours, la question de
recherche afin que les données du terrain soient proches de la
réalité,
|
Approche quantitative
|
- Nature des données :
Données collectées avec des échelles mixtes,
- Taille de la population :
Supérieure à 30 unités,
- Orientation de la recherche :
Vérification, test quantitatif des hypothèses suivant une
pensée Cartésienne et déductive allant du
général au particulier,
- Flexibilité : Rigide, car tout
est défini dès le départ.
|
Approche
intégrative
|
- Nature des données : Non
numériques et numériques,
- Taille de la population : Variable,
- Orientation de la recherche : Le
qualitatif constitue une étape nécessaire dans la conduite du
quantitatif
- Flexibilité : Plus ou moins
rigide grâce à la triangulation de la recherche.
|
Source : Adaptation de THIETART
(2003, pp 94-103)
3.1.1.3 Choix et
justification de l'approche
Au regard de la nature de ce thème, de son domaine
d'application, de l'orientation de cette étude, ainsi que des
caractéristiques des différentes approches ci-dessus, nous
adopterons pour ce travail une approche qualitative inductive. Ce choix trouve
son fondement dans cette interrogation de GRAWITZ,
(1993) : « Vaut-il mieux trouver des
éléments intéressants dont on n'est pas certain, ou
être sûr que ce que l'on trouve est vrai, même si ce n'est
pas très intéressant ?». Que d'avoir des
données exactes issues d'une pensée cartésienne
très rigide, il est préférable d'obtenir les informations
fiables, proches de la réalité sur le terrain à travers
une démarche très flexible. Bien que d'autres facteurs tels que
la taille de la population, l'orientation de la recherche soient
déterminants, ce choix se justifie par rapport à deux principales
raisons :
Ø Elle permettra d'explorer le système
portuaire, de comprendre son fonctionnement et enfin de décrire le
processus d'échanges de données entre les intervenants,
Ø Elle conduira à une information pertinente et
sa flexibilité permettra de définir un modèle
adapté à contexte du port de Douala.
Par ailleurs, étant donné que l'objectif de
l'étude est de proposer une démarche de conduite du changement,
il est judicieux de procéder par une approche qualitative pour arriver
aux résultats significatifs.
3.1.2 Design de la
recherche
Selon THIETART (2003, PP. 139-168), le design d'une recherche
ou l'architecture d'une recherche est la trame qui permet d'articuler les
différents éléments d'une recherche. Il s'agit en d'autres
termes de définir clairement le canevas et les moyens nécessaires
pour répondre à la problématique. Son élaboration
se situe entre la définition de la problématique et le recueil
des données, bien que la problématique soit l'un de ses
éléments constitutifs. Le design n'est pas
stéréotypé car il s'adapte au type de recherche et
à l'environnement où elle s'effectue. Le design de ce travail est
composé : de la problématique, de la
population/échantillon, des besoins en information (sources), des
techniques et instruments de collecte de données, des méthodes
d'analyse, et des résultats.
3.1.2.1 Définition
de la population de la recherche
Cette étude fait référence non pas aux
individus, mais plutôt aux organisations qui interagissent dans le
système portuaire. La population de recherche sera donc composée
de tous les intervenants des procédures du commerce extérieur au
sein de la CPD. L'échantillon de recherche sera tiré de cette
population suivant les principes de représentativité.
3.1.2.2 Définition
des besoins en informations
La quantité d'information et sa nature constituent
autant de conditions à la réussite ou l'échec de l'effort
de vérification. Dans le cadre de cette recherche portant sur le
processus de conduite du changement organisationnel, l'on a eu recours à
la fois aux données de sources primaire et secondaire.
Données de source secondaire
Les données secondaires sont les informations
existantes, mises en place par d'autres chercheurs et dont l'utilisation
présente de nombreux avantages car généralement moins
coûteuses et rapides à obtenir.
L'information utile pour ce travail provient des
données secondaires internes à l'entreprise (Archives, notes,
rapports, documents, procédures écrites, revues, etc.) et aux
données secondaires externes (Internet, bibliothèques, des
mémoires, des publications officielles d'organismes publics et /ou
internationaux, des fonds de revue de presse, etc.).
Données de source primaire
Les données primaires sont des
informations recueillies directement auprès des unités d'analyse.
La recherche de ces informations découlement généralement
de l'insuffisance des informations secondaires, pour ce qui de la
modélisation de la situation sur le terrain. Sa collecte, dans le cas
d'espèce, s'est faite pour l'essentiel par des entretiens de groupes
(Focus groupe), soit par l'observation non participative.
3.1.2.3 Techniques et
instruments de collecte de données
Une fois la population est définie et les besoins en
informations identifiés, l'étape suivante, est la collecte des
informations. Au regard de l'approche méthodologique de la recherche,
l'on se servira des éléments suivants :
Ø Techniques de collecte de
données
Parmi toutes les techniques existantes, il a été
retenu :
- la recherche documentaire, pour les informations
secondaires ;
- l'observation non participante, pour visualiser le
système en place et recueillir les informations additionnelles ;
- les entretiens de groupe (Focus group), THIETART, (2003),
pour les informations de source primaire.
S'agissant du Focus group, c'est une technique de collecte
d'information efficace dans une telle étude ; il permet de
recueillir en un laps de temps réduit, un volume important de
données car :
- il minimise la responsabilité du membre qui agit,
- il permet de réduire les risques d'erreur par la
confrontation des données,
- il augmente la créativité à travers une
dynamique au travail.
Bien qu'étant d'une grande efficacité, les Focus
groups présentent quelques risques. Ils peuvent parfois engendrer des
effets inhibants, de l'ascendance de certains participants sur les autres, des
comportements conformistes ou la réduction des capacités des
membres.
Ø Instruments de collecte de
données
Le principal instrument utilisé ici est un guide
d'entretien (Cf. Annexe n°1).
3.1.2.4 Traitement des
données
Le traitement des données recueillies à travers
les entretiens se fera à la fois selon l'analyse du contenu dite
thématique à travers un découpage et un codage axial
(STRAUSS et CORBIN, 1990)5(*) des différents thèmes, et l'analyse des
réseaux du système de notre étude.
L'analyse thématique est une technique de recherche par
description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste
des communications ayant pour but de les interpréter (AKTOUF, 1995, pp.
117-127).
Cette définition suggère trois principes
directeurs :
Ø description
objective : tous les documents et les données ayant
des objectifs identiques devraient aboutir aux mêmes
résultats ;
Ø description
systématique : toutes les données
significatives par rapport aux objectifs poursuivis doivent être
recensées, triées et exploitées ;
Ø description
quantitative : à partir des données
significatives, le chercheur peut faire des comparaisons statistiques, des
corrections, des pondérations, etc.
Cette première analyse permettra d'avoir l'information
essentielle pour l'élaboration d'une démarche stratégique
de conduite du changement organisationnel dans le contexte de l'environnement
portuaire de Douala.
L'analyse des réseaux, quant à
elle, repose sur la mise en évidence des liens existant entre les
différentes unités du système en question. Il peut s'agir,
entre autres, des individus, des acteurs, des groupes, des organisations, etc.
Pour mettre en évidence les acteurs ayant un rôle crucial dans la
réussite du projet, nous ferons recours à une technique
basée sur la notion de « centralité». Parmi
les multiples méthodes développées sur cette notion, nous
retiendrons celles proposées par FREEMAN (1979, pp. 215-239),
fondées sur la notion de centralité :
Ø la centralité de
degré : un individu est central s'il est fortement
connecté aux autres membres du réseau. Son indice de
centralité s'évalue par la formule (Ii =
ni/N) où Ii est l'indice
de l'individu i, ni nombre de
relations de i et N nombre total de relations
du réseau.
Ø la centralité de
proximité : il s'agit d'une mesure plus globale
faisant intervenir non pas les seules connexions d'un individu avec son
voisinage mais aussi sa proximité à l'ensemble des membres du
réseau.
Ø La centralité
intermédiaire : ici un individu ayant un indice de
centralité faible peut être un intermédiaire indispensable
dans les échanges au sein du réseau.
Ces techniques, qui trouvent leur force dans la
capacité du chercheur à modéliser et à
interpréter ses résultats, contribueront à la
détermination des acteurs stratégiques. Les centralités de
degré et intermédiaire semblent mieux s'adaptées au
contexte de cette étude.
Les instruments de mesure qui ont été
utilisés ici sont : la matrice d'adjacence et le
sociogramme.
La matrice d'adjacence est un tableau donnant la
synthèse des échanges entre les acteurs d'un réseau. Le
sociogramme, quant à lui, est la consolidation de ces échanges en
termes de relations. L'analyse de l'ensemble de ces relations permet
d'identifier les acteurs prépondérants du réseau
concerné.
3.1.2.5 Les
résultats obtenus
La présentation des résultats constitue la
dernière étape de l'élaboration du design de notre
étude. Ce sont les conclusions des investigations sur le terrain,
l'aboutissement de la démarche, le plus souvent renforcé par des
recommandations.
3.1.3 Mise en oeuvre de la
recherche
La réalisation d'une étude suivant l'approche
qualitative nécessite la détermination d'un cadre de recherche
pour sa mise en oeuvre. Ce cadre exige d'une part un mode de collecte
d'informations régi par les règles bien précises et
d'autre part, une démarche de mise en oeuvre et des outils d'analyse
fiables pour assurer la validité de la recherche.
3.1.3.1 Recueil des
informations
Les principales méthodes utilisées pour le
recueil des données dans le cadre de cette étude ont
été les entretiens de groupe, à travers les ateliers ou
focus group, et l'observation non participative. L'administration du guide
d'entretien s'est effectuée en deux phases ; la première
ayant regroupé tous les intervenants des procédures du commerce
extérieur, s'est déroulée en quatre jours de travaux. La
deuxième, plus spécialisée, s'est opérée en
un jour avec les dix banques de la place. Il faut signaler que nous avons
rencontré quelques difficultés (ascendance de certains
participants sur d'autres, non maîtrise du domaine d'étude par
tous, effet de groupe, ...) dans la réalisation de ces entretiens.
Pour éviter ce genre de dérives, il a
été mis sur pied un cahier des charges présentant le
projet et remis aux participants au moins deux semaines avant les ateliers. Et
pendant les travaux, lorsqu'un aspect du guide d'entretien était
abordé, le modérateur faisait la ronde de la table afin que
chaque membre ait l'opportunité de donner son avis.
3.1.3.2 Echantillon de
notre recherche
L'échantillon de cette étude a
été défini à partir des intervenants agissant sur
les chaînes des procédures dans la CPD. Les procédures
manuelles élaborées par le Comité FAL permettent
d'identifier un certain nombre d'organismes et administrations qui agissent
dans le processus du commerce extérieur. Sur la base de ces
informations, un échantillon de vingt (20) entités a
été constitué pour la mise en oeuvre de la recherche. Les
premiers groupes des travaux ont réuni l'ensemble des intervenants du
processus. La phase test de la démarche de conduite du changement, quant
à elle, axée sur la procédure des règlements
électroniques, s'est opérée avec un échantillon de
vingt (20) représentants des banques de la place. La répartition
des différents répondants par groupe de travail se
présente de la manière suivante :
Tableau n° 8 : Répartition
des répondants des entretiens de groupe n° 1
Echantillon
|
Types répondants
|
Répondants
|
Nombre
|
Groupe 1
|
- Consignataires
|
MAERSK
|
1
|
- Acconiers
|
DELMAS
|
1
|
- CAD
|
GETMA, COPEM
|
2
|
- Chargeurs
|
SGM, CHOCOCAM
|
2
|
- Administrations
|
DOUANE, PAD, ONCC, CNCC,
SERVICES DES CHANGES
|
5
|
- Contrôles
|
MINSANTE, MENEPIA, MINEF
|
3
|
- Syndicats
|
GPAC, CONFERENCE
|
2
|
- Banques
|
SGBC
|
1
|
- Sécurisation
|
SGS
|
1
|
- Facilitation
|
GUCE, Comité FAL
|
2
|
|
Total des interviewés des entretiens groupe
n°1 =
|
20
|
Source : Monté sur la
base des données du Comité FAL
Tableau n° 9 : Répartition
des répondants des entretiens de groupe n° 2
Echantillon
|
Types répondants
|
Répondants
|
Nombre
|
Groupe 2
|
BANQUES
|
SGBC
|
2
|
AMITY BANK
|
2
|
STANDARD CHARTERED BANK
|
2
|
UNION BANK CAMEROON
|
2
|
BICEC
|
2
|
AFRILAND FIRST BANK
|
2
|
CREDIT LYONNAIS CAMEROUN
|
2
|
CITIBANK
|
2
|
COMMERCIAL BANK CAMEROON
|
2
|
ECOBANK
|
2
|
|
Total des interviewés des entretiens groupe
2
|
20
|
Source : Monté sur la
base la liste des Banques présentes au GUCE
Après la détermination des individus à
interviewer, l'étape suivante de notre recherche concernera la mise en
oeuvre du processus de réalisation de notre design ci-dessus.
Figure n°4: Processus de mise en oeuvre
de notre démarche
Source : Adapté de notre design
de recherche
La figure ci-dessus retrace de manière
synthétique le processus adopté pour la mise en place du Guichet
Unique Electronique. Il laisse apparaître quatre phases :
Ø Phase 01 :
Cette phase constitue l'étape exploratoire de notre
recherche qui nous a permis, à travers une analyse documentaire et des
observations, de mieux définir notre problématique et de monter
le guide d'entretien et le cahier des charges pour les ateliers groupe 1.
Ø Phase 02 :
Cette phase a été déterminante parce que
les travaux effectués ici nous ont conduit à l'identification des
procédures, les différents intervenants (ainsi que des acteurs
stratégiques) des deux chaînes des procédures et de la
mise sur pied du modèle de conduite du changement au port de Douala.
Ø Phase 03 :
Après l'identification des acteurs stratégiques
et l'adoption du modèle du processus de réalisation de ce projet,
la troisième phase était essentiellement consacrée aux
travaux de formalisation de la procédure des règlements
électroniques. Soulignons que cette phase constitue une phase test de
notre modèle de conduite de changement au port de Douala.
Ø Phase 04 :
La dernière phase de notre démarche, quant
à elle, a été axée sur les travaux de finalisation
et d'intégration de cette procédure dans le Système
central de gestion des échanges de données de la
communauté portuaire, basé au Guichet Unique, encore
appelé « Liasse Unique ».
La procédure des Banques est l'une des premières
à être effectivement mise en place. La réalisation des
travaux des autres procédures, suivra la même démarche, le
même cheminement pour les phases 3 et 4. Donc ces deux dernières
phases seront généralisables pour le reste du processus de
réalisation de ce projet.
3.2 PRESENTATION DU SYSTEME
CIBLE
Toutes les démarches entreprises jusqu'ici consistent
à mobiliser l'ensemble des intervenants à la réalisation
du projet. La finalité étant de mettre en place un système
d'échanges de données au sein de la communauté portuaire
de Douala.
Cette seconde section sera consacrée, pour l'essentiel,
à la présentation du système cible, qui est le Guichet
Unique Electronique.
3.2.1 Fonctionnement du
Guichet Unique Electronique
Venant résoudre les multiples dysfonctionnements
observés dans le système physique, le Guichet Unique Electronique
est un système qui devra permettre aux opérateurs
économique de Douala en particulier et ceux du Cameroun en
général de faire face à la rude concurrence mondiale. Bien
que présentant une différence majeure sur le mode de gestion de
flux, le nouveau système poursuit les mêmes objectifs que le
premier c'est-à-dire la réduction des délais et les
coûts. La dématérialisation des flux au sein de la CPD
permettra d'améliorer davantage les délais des procédures
grâce à la collecte, l'échange et la mise à
disposition des informations utiles, tant pour l'accomplissement des
procédures que pour le suivi des dossiers.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce système
il importe de présenter son architecture, les modalités
d'utilisation, ainsi que son processus.
3.2.1.1 Architecture du
nouveau système
L'architecture technique adoptée pour le nouveau
système prendra en charge les différents flux qui seront
échanges entre corps de métier dans le processus du commerce
extérieur. Pour garantir une fluidité dans les échanges
et un fonctionnement harmonieux Guichet Unique Electronique, son architecture
sera basée sur un noyau de progiciels adaptés aux besoins des
usagers et repartis en quatre modules. Ces modules prendront en compte
respectivement des échanges au niveau de la plate-forme de
production ; le portail et le site Internet ; le suivi, le
paramétrage et les statistiques des procédures ; et la
gestion du réseau du Guichet Unique au sein de la communauté
portuaire de Douala.
Les échanges de données à travers le
système du GUCE suivront ce schéma :
Figure n° 5 Architecture
simplifiée des échanges de données à travers le
GUCE.
Source : Notre
conception
Etant qu'un outil de facilitation, le système du GUCE
ne jouera qu'un rôle de «Relais» entre les systèmes de
ses différents partenaires. Ce qui nécessitera la mise en place
d'une station d'interfaçage pour optimisation le processus
d'échanges de données.
3.2.1.2 Modalités
d'utilisation
L'architecture du nouveau système
présentée plus haut offre deux possibilités de connexion
à la « LIASSE UNIQUE6(*) » et suivant un certain nombre de
conditions.
Mode WEB
L'utilisation du système GUCE à travers une
connexion via Internet est un mode simple mais limité. Simple parce
qu'il est facile de nos jours d'avoir une connexion Internet et limité
parce que n'offrant pas l'accès à tous les services de la LIASSE
UNIQUE tels que l'accomplissement des formalités en ligne et autres. Il
ne pourra que consulter les informations du système central sans
toutefois y apporter des modifications.
Pour qu'un opérateur se connecte par mode WEB, un
certain nombre de conditions doivent être remplies. Il doit entre
autres :
- disposer d'un ordinateur dans son lieu de travail ;
- avoir une connexion Internet ;
- avoir un compte d'accès au réseau du GUCE.
Mode EDI
La connexion au système GUCE à travers le mode
échanges de données informatiques (EDI) bien que
présentant plus d'avantages que le précédent,
nécessite un coût relativement élevé. Ce mode permet
à l'usager d'exécuter des requêtes en ligne, de recevoir et
envoyer des documents.
Les conditions de connexion par le mode EDI sont les
suivantes :
- Disposer d'un ordinateur (Pentium III au minimum) ;
- Avoir une application d'interfaçage ;
- Avoir un accès direct au réseau du Guichet
Unique;
- Avoir un compte de messagerie du GUCE ;
Voilà présentés de façon
synthétique les deux modes de connexion dans le système
intégré qui sera mis en place. Quel que soit l'un ou l'autre qui
sera utilisé, il permettra de gagner énormément en temps
et de réaliser des économies car l'usager aura moins de
déplacements.
Pour optimiser les échanges de données au niveau
de la plate-forme, les formats des données seront standardisés et
clairement définis selon les normes internationales EDIFACT/ONU,
régissant les échanges de données informatiques. Sachant
qu'il en existe deux types : les fichiers XML7(*) et les formats de base de
données relationnelles.
Ces deux formats offrent de nombreux avantages en
matières de gestion des échanges de données et des
documents tels que :
Ø La lisibilité : aucune
connaissance ne doit théoriquement être nécessaire pour
comprendre un contenu d'un document XML,
Ø Une structure arborescente : permettant
de modéliser la majorité des problèmes
informatiques ;
Ø Universalité et
portabilité : les différents jeux de caractères
sont pris en compte ;
Ø Déployable : il peut être
facilement distribué par n'importe quels protocoles à même
de transporter du texte, comme http ;
Ø Intégrabilité : un
document XML émis par le système central sera utilisable par les
systèmes des partenaires pourvus d'un logiciel permettant d'analyser un
code XML ;
Ø Extensibilité : un document XML
doit pouvoir être utilisable dans tous les domaines d'applications.
3.2.1.3 Processus de
fonctionnement
Les échanges de données entre différents
intervenants de la chaîne des procédures se feront
désormais à travers un système informatique
sécurisé, défini et mis en place par les acteurs de la
place portuaire. Ainsi, au lieu de se déplacer de bureau en bureau pour
suivre son dossier, chaque opérateur pourra se connecter, à
partir de son lieu de travail, au système central du Guichet Unique et
accomplir les formalités de sortie ou d'entrée des marchandises
en ligne. Par exemple, un importateur pourra demander au Port Autonome de
Douala (PAD), à travers le système, l'établissement de la
facture « redevance d'embarquement » ; dès que
les services de la facturation du PAD reçoivent cette requête, ils
élaborent la facture et renvoient la réponse (la facture)
à ce dernier via le même canal. Une fois que l'importateur
reçoit ladite facture, il envoie un « ordre de
paiement » à sa banque à travers le
« document unique de paiement : D.U.P »
(Annexe 2). La banque étudie l'ordre et
procède : soit à une demande de complément
d'informations en cas de doute, soit à un rejet en cas de manque
provision dans le compte et soit finalement au virement en cas de
conformité ; et l'avis de crédit ou de débit est
envoyé automatique au bénéficiaire (PAD) et à
l'émetteur (importateur), permettant à ce dernier de poursuivre
son processus. Il faut rappeler que la mise en place du règlement
électronique n'élimine pas d'autres modes. Mais les
opérateurs économiques ne seront plus contraints d'effectuer les
règlements en espèce car ils pourront utiliser les cartes
bancaires. Ce qui réduira les tracasseries et les risques de vol ou de
pertes. L'illustration de ce mécanisme est donnée par la figure
ci-dessous.
Figure 6: Processus de la procédure
redevance du Port Autonome de Douala suivie d'un règlement
électronique.
Source : Notre
conception
Dans ce processus, il apparaît clairement que le
rôle de relais du système du GUCE.
Ainsi un flux émis par un partenaire ne subira aucun
traitement au niveau des serveurs du GUCE avant sa transmission chez son
destinataire. Le système n'aura qu'à vérifier les
coordonnées du destinataire et si possible sauvegarder les
données pour le suivi des dossiers.
La procédure des règlements électronique
aura comme principal support le D.U.P. Toute demande de règlement (ordre
de paiement) se fera à travers ce document.
3.2.2 Enjeux du Guichet
Unique Electronique
Comme tout projet de changement organisationnel, la mise en
place du Guichet Unique Electronique présente d'énormes enjeux
tant pour les opérateurs économiques que pour la CPD. Ce qui
exige de la part des responsables dudit projet la mise en place d'un plan de
conduite du changement adapté à l'environnement afin de maximiser
sa réussite.
3.2.2.1 Les enjeux pour
les différents intervenants
L'informatisation des échanges de données va
engendrer de nombreuses opportunités d'affaires pour les
opérateurs et les usagers. Ces opportunités s'évaluent en
termes d'avantages dont les plus remarquables pourront être :
Ø La facilité dans les
traitements :
La dématérialisation des flux est un vecteur de
facilitation dans l'exécution des procédures du commerce
extérieur grâce à :
- la soumission des dossiers, des pièces jointes par
voie électronique,
- la possibilité de bénéficier d'une
aide en ligne,
- la possibilité de créer un dossier par copie
d'anciens dossiers, etc.
Ø La transparence dans les
relations :
Les contacts physiques étant à la base de
nombreux conflits et malversations dans l'ancien système trouveront une
solution à plus d'un niveau :
- Le traitement des dossiers à distance,
- La traçabilité sur la chaîne des
opérations,
- La mise à disposition rapide de la marchandise,
etc.
Ø Les gains en coûts et en
temps :
Les intervenants, suite à cette modernisation du port
de Douala, bénéficieront :
- De l'abaissement des coûts, grâce à la
réduction du nombre de déplacements, des copies et photocopies
des documents pour le suivi des dossiers. On l'évalue de l'ordre de 1,5
à 2,4% dans les pays ayant dématérialisé la
gestion des opérations portuaires tels que le Japon, le Pérou,
l'Ile Maurice, etc. ;
- D'une réduction des délais de séjour
des marchandises au port grâce à la célérité
des procédures suite aux mesures de facilitation et simplification des
procédures.
Bien que la mise en place du Guichet Unique Electronique
soit source de multiples bienfaits pour la performance des entreprises oeuvrant
dans la place portuaire de Douala, il importe de signaler que la mobilisation
de tous les acteurs stratégiques est un facteur déterminant dans
tout ce processus. Car si l'un d'entre eux n'intervient pas dans ce nouveau
système, l'on pourrait se retrouver dans une situation pire que la
précédente avec des délais et coûts très
élevés.
3.2.2.2 Les enjeux pour
la place portuaire de Douala
Les échanges entre le Cameroun et le reste du monde
sont assurés à près de 95% par le port de Douala. Ce qui
lui confère une position d'outil stratégique de
compétitivité de l'économie nationale en
général et celle de la place portuaire sur la scène
internationale en particulier. Son informatisation permettra de s'arrimer aux
exigences de facilitation de l'Organisation Mondiale de Commerce et de
l'Organisation Mondiale des Douanes.
La modernisation du système de gestion des
échanges de données en cours au port de Douala permettra
inévitablement l'amélioration de la position économique du
Cameroun dans le classement sectoriel mondial que publie chaque année la
Société Financière Internationale, filiale de la Banque
Mondiale. S'agissant des procédures du commerce extérieur, le
Cameroun occupe actuellement la 120ème position dans le
classement des 155 pays répertoriés (Voir annexe 3). Ce qui
témoigne de la réelle nécessité de la mise en place
du Guichet Unique Electronique pour réduire considérablement les
coûts et les délais relatifs à l'accomplissement des
procédures dans la communauté portuaire de Douala.
3.2.3 Limites de notre
recherche
Dans le processus de mise en oeuvre de cette étude,
nous avons rencontré un certain nombre de problèmes relatifs
à la détermination des unités d'analyse, à
l'absence de l'un des acteurs stratégiques, aux lenteurs et enfin au
manque de travaux dans ce domaine.
La population de recherche n'a pas été facile
cernée parce que constituée des organisations et non des
individus, rendant moins aisée la détermination des unités
d'analyse.
S'agissant de l'identification des acteurs
stratégiques, nous avons fait face à l'absence du Conseil
National des Chargeurs du Cameroun (CNCC) au début du processus et dans
la conception du schéma des échanges de données au sein de
la communauté portuaire de Douala.
Enfin, il faut relever qu'il y'a un manque criarde des travaux
de recherche dans le domaine de l'informatisation des procédures du
commerce extérieur dans le contexte des pays en voie de
développement, moins encore dans l'environnement Camerounais.
Voilà brièvement listées, quelques
limites qui n'ont pas facilité le déroulement de notre recherche.
Mais à partir du complément d'information venant de nos
observations sur le terrain et de l'analyse des travaux de certains auteurs
dans le domaine du changement, nous sommes parvenus à proposer une
démarche que nous pensons mieux s'adapter au contexte du port de Douala.
Ce chapitre a permis dans un premier temps, suite à
l'analyse comparative des différentes démarches
méthodologiques, de conclure que l'approche qualitative inductive
s'adapte mieux au contexte et à l'orientation de cette étude.
Ensuite, la description du système cible a permis de
comprendre que la mise en place du Guichet Unique Electronique au port de
Douala présente des enjeux énormes tant pour la CPD que pour
l'économie nationale.
Il reste à donner les résultats issus des
diverses investigations sur le terrain ainsi que les recommandations possibles
pour conduire avec succès ce projet.
Chapitre 4 :
PRESENTATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
Les précédents chapitres, consacrés
à une profonde analyse de l'environnement du déroulement de la
recherche et du concept de changement, ont permis d'élaborer une
démarche de conduite du changement ainsi que le processus de mise en
place du nouveau système de gestion des échanges de
données au port de Douala.
Dans ce chapitre, nous procéderons à la
présentation des résultats de l'analyse de l'étude
empirique et nous terminerons par des recommandations visant l'optimisation du
processus de mise en place du Guichet Unique Electronique au sein de la CPD.
PRESENTATION DES RESULTATS DE
L'ETUDE EMPIRIQUE
Présenter les résultats suppose l'analyse et
l'interprétation des données recueillies sur le terrain à
l'aide du guide d'entretien. Ce travail sera fait suivant les thèmes
ci-dessous :
- Procédures du commerce extérieur
- Dysfonctionnements du système actuel
- Recherche des solutions
- Facteurs de mobilisation des acteurs
- Facteurs d'intégration des systèmes.
Il faut de rappeler que les investigations sur le terrain se
sont effectuées deux grandes étapes : l'une devant
d'aboutir au modèle de conduite du changement, l'autre à la mise
en oeuvre de ce modèle à travers un test sur les
procédures de règlements électroniques. A partir des
vingt (20) participants aux groupes de travail, l'analyse des données
recueillies sur les cinq thèmes donne la répartition
suivante :
Tableau n° 10 : Répartition
des répondants par thème
Thèmes des entretiens
|
Répondants
|
Abstentions
|
Total
|
Procédures du commerce extérieur
|
14
|
6
|
20
|
Dysfonctionnements du système actuel
|
17
|
3
|
20
|
Recherche des solutions
|
19
|
1
|
20
|
Facteurs de mobilisation des acteurs
|
20
|
0
|
20
|
Facteurs d'intégration des systèmes
|
18
|
2
|
20
|
Source : Adapté des
résultats du dépouillement des enquêtes
Le tableau (n°11) montre que le nombre d'avis varie d'un
thème à l'autre pour deux principales raisons :
premièrement lorsque les informations recueillies sur un thème
devenaient redondantes, on arrêtait pour passer au suivant ;
deuxièmement, certains participants n'ayant pas connaissance d'un
thème abordé, préféraient ne pas se prononcer.
Cette distribution permet ainsi d'avoir pour chaque thème, le nombre des
personnes ayant réagi et celui des non répondants. Les
différents avis collectés permettront de l'impact de chaque
aspect des thèmes dans la conduite de ce projet.
4.1.1 Résultats de la
première étape de l'étude empirique
L'analyse des cinq thèmes de notre guide d'entretien
s'est opérée à deux niveaux suivant les deux principales
parties portant sur l'analyse de l'activité portuaire et sur le
processus de conduite du changement organisationnel.
4.1.1.1 Analyse des
l'activité portuaire
Il s'agit de la présentation des résultats issus
des deux premiers thèmes, à savoir :
- Procédures du commerce extérieur,
- Dysfonctionnements du système actuel
Les procédures du commerce
extérieur
Ce thème est constitué de trois
éléments étroitement liés entre eux : les
procédures du commerce extérieur, le rôle du Guichet Unique
dans le processus et les différents intervenants du processus du
commerce extérieur.
Des informations issues des entretiens laissent, il ressort
qu'il existe deux principales chaînes de procédures du commerce
extérieur au port de Douala :
- une chaîne des procédures à
l'importation
- une chaîne des procédures à
l'exportation.
Le détail des séquences d'opérations de
chacune de ces deux chaînes de procédures est donné par les
tableaux 1 et 2 (cf. chapitre 1).
S'agissant du rôle du Guichet Unique dans le processus
du commerce extérieur, il apparaît clairement à travers les
avis des interviewés que cette structure est un outil de facilitation et
non un acteur proprement dit de la chaîne des procédures. Cette
situation lui confère le rôle d'interface dans le processus du
commerce extérieur dans la CPD. La présentation du GUCE est
largement donnée dans la première partie de ce document (Cf.
Chap. 1, section 2, P. 18).
Une analyse des séquences d'opérations sur les
deux chaînes des procédures permet d'identifier respectivement 20
et 18 intervenants à l'importation et l'exportation (cf. Tableau
n°3), soit 09 et 11 corps de métier (cf. Tableaux n°4 et 5).
Compte tenu de l'impact de la maîtrise du réseau
des acteurs dans le processus de conduite du changement organisationnel, une
étude très poussée a été
réalisée afin d'identifier des intervenants qui agissent ou pas
dans le système portuaire de Douala.
Les outils d'analyse des réseaux proposés par
THIETART (2003, P.407), ont permis de procéder à la
détermination des acteurs stratégiques8(*) dudit système.
Ce travail s'est effectué par l'élaboration de
la matrice d'adjacence et le sociogramme, ainsi qu'il suit :
Tableau n° 11 : La matrice d'adjacence du
réseau des acteurs
Source : Adapté de
l'ensemble des échanges des tableaux n° 1 et 2
Les définitions des différents sigles
utilisés ici sont les suivantes :
CNCC : Conseil National des Chargeurs du
Cameroun, CAD : Commissionnaire Agréé en
Douane, CSG : Consignataires, BAN :
Banques, PAD : Port Autonome de Douala,
S.T : Services Techniques, CONF :
Conférence, ONCC : Office National de
Cacao Café, DOU : Douanes,
SGS : Société
Générale de Surveillance, GPAC :
Groupement Patronal des Acconiers du Cameroun, S.C :
Services de changes.
Le tableau ci-dessus présente l'ensemble des flux
émis ou reçus par chaque corps de métier dans les
chaînes des procédures d'import-export. On constate qu'il y'a en
moyenne 44 flux échangés dans le système à
l'importation ou à l'exportation. Vue sous cet angle, un classement de
ces intervenants permet de faire des interprétations:
En termes de flux émis :
Les Banques (9/44), les Commissionnaires agréés
en douane (9/44), les Douanes (5/44) et les Consignataires (5/44) sont des
acteurs principaux car ils agissent beaucoup dans le système. Le nombre
de flux émis individuellement dépasse la moyenne qui est de 4,4
(44/10). Par contre, le Groupement Patronal du Cameroun (0/44) et la
Conférence (0/44) ne peuvent pas être considérés
comme acteurs car ils n'agissent pas dans le système.
En termes de flux reçus :
Les Banques (9/44), les Commissionnaires agréés
en douane (9/44) et les Douanes (6/44) sont les acteurs principaux parce qu'ils
échangent avec près que tous les opérateurs. S'agissant du
GPAC (0/44), on constate une fois de plus que même indirectement, il
n'agit pas dans les chaînes des procédures.
Partant sur cette base, il est judicieux d'utiliser le
Sociogramme pour déterminer des acteurs stratégiques devant
constituer le noyau base du nouveau système. Il s'agit d'une
représentation schématique de la consolidation des
résultats obtenus à partir de la matrice d'adjacence. Pour mieux
observer les échanges entre les acteurs du noyau de base, il est
raisonnable de ne pas intégrer le GPAC et la
Conférence dans ce réseau.
Figure n° 7: Sociogramme
des acteurs du réseau portuaire de Douala :
Source : Adapté de la
matrice d'adjacence (Cf. Tableau n°12)
Le réseau des acteurs que représente le
sociogramme ci-dessus laisse apparaître une forte disparité entre
ces dix acteurs. On distingue ainsi trois groupes pouvant prendre diverses
qualifications :
- Les acteurs stratégiques par nombre de
flux échangés :
Il s'agit des opérateurs qui échangent
intensément dans le processus du commerce extérieur au port de
Douala. Ce qui se justifie par une forte connectivité de derniers dans
le réseau. On retrouve dans ce registre les Banques, les
Commissionnaires agréés en douane, les Douanes, avec
respectivement des taux de centralité9(*) de 20, 20 et 14% supérieurs au taux moyen qui
est de 10%.
- Les acteurs stratégiques par nature des
flux échangés :
Ce sont les opérateurs qui émettent des
informations ou des documents primordiaux dans l'accomplissement des
procédures. On dénombre ici le CNCC avec le Bordereau
électronique de suivi des cargaisons (BESC), le PAD avec l'Autorisation
d'enlèvement ou de débarquement, la SGS avec la
Déclaration d'importation ou d'exportation et les Consignataires le
Manifeste et le Connaissement. Malgré leur faible taux de
connectivité, avec respectivement un taux d'échange de 5 ;
9; 7 et 9%), ces acteurs sont incontournables dans le processus du commerce
extérieur dans la CPD.
- Les autres acteurs :
Ayant aussi un apport non négligeable dans les
échanges au sein de la CPD, ces acteurs échangent moins et de
façon discontinue car s'il s'agit de l'importation par exemple, on
n'aura pas besoin d'un visa de l'Office National du Cacao Café ou du
Services des changes.
Cette analyse donne plus d'éclaircis sur le rôle
des différents acteurs identifiés dans le processus du commerce
extérieur au port de Douala. Mais pour rester dans l'optique de
facilitation, le processus de mise en place du Guichet Unique Electronique
devra se faire progressivement, en fonction de l'importance de ces
opérateurs dans le processus d'intégration des
systèmes.
Dans le cadre de cette étude, les Banques ont
été choisi comme l'un des acteurs stratégiques sur lequel
devait porter la phase test du modèle de cette recherche. Ce choix se
justifie par deux raisons : les banques échangent avec l'essentiel
des opérateurs économiques de la CPD ; la procédure
des règlements électroniques seront identique pour toutes les
procédures. Donc elle présente une facilité dans sa
généralisation et un grand intérêt côté
mobilisation des acteurs portuaires.
Les dysfonctionnements du système
actuel
Dans cette rubrique, l'on doit procéder à
l'analyse des avis des répondants afin de déterminer l'importance
de chaque aspect du thème.
Tableau n°12 : Perception des
dysfonctionnements du système actuel
Eléments caractéristiques
|
Détail des avis
|
Poids de l'élément
|
Complexité des formalités
|
1
|
6%
|
Gestion manuelle des opérations
|
14
|
82%
|
Lenteurs administratives
|
2
|
12%
|
Total =
|
17
|
100%
|
Source : Résultats du
dépouillement des enquêtes
La synthèse des avis des répondants sur les
différents aspects des dysfonctionnements du système actuel
dévoile que les principaux obstacles au processus de facilitation
sont :
- la gestion manuelle des opérations avec 82%
d'avis.
Ces résultats suscitent des réflexions sur les
solutions adéquates afin de résoudre de multiples
difficultés que rencontrent actuellement les usagers. La
réduction des coûts et des délais de passage portuaire ne
pourra être effectif qu'à travers l'élimination des freins
au processus de facilitation des procédures dans la CPD.
4.1.1.2 Analyse du
processus de conduite du changement
La conduite du changement organisationnel est un aspect vital
pour le devenir des entreprises, car une mauvaise appréciation de
certains facteurs clés conduit inévitable à une situation
pire que la première.
Ce paragraphe sera consacré à l'analyse du
degré d'importance de ces éléments dans le processus de
mise en oeuvre de ce projet. Les résultats donnés concerneront
les différents avis des opérateurs les trois derniers
thèmes :
- recherche des solutions,
- facteurs de mobilisation des acteurs,
- facteurs d'intégration des systèmes.
Recherche des solutions
Le traitement des trois aspects de ce thème conduit au
tableau suivant :
Tableau n°13 : Perception des
solutions aux dysfonctionnements du système
Eléments caractéristiques
|
Détail des avis
|
Poids de l'élément
|
Réorganisation de la chaîne des procédures
|
1
|
5%
|
Dématérialisation des flux
|
15
|
79%
|
Réduction du nombre de signatures
|
3
|
15%
|
Total =
|
19
|
100%
|
Source : Résultats du
dépouillement des enquêtes
D'après le tableau ci-dessus, 79% des
interviewés de la chaîne des procédures penchent pour la
dématérialisation des flux échangés, 15% pour la
réduction des signatures et 5% pour la réorganisation de la
chaîne des procédures.
La dématérialisation des flux au sein de la CPD
se présente ainsi comme la solution appropriée compte tenu des
objectifs de facilitation poursuivis le GUCE et les autres opérateurs
portuaires.
Face à cette volonté affirmée de mettre en
place un système de gestion électronique des opérations,
il importe de déterminer les éléments sur lesquels les
actions de sa mise oeuvre devront s'appuyer.
Facteurs de mobilisation des
acteurs
On ne saurait parler d'un projet de changement sans
évoquer le côté mobilisation des acteurs du système
ou de l'environnement concerné. Les entretiens effectués dans le
cadre de la mobilisation ont permis d'obtenir les résultats
suivants :
Tableau n°14 : Perception des
facteurs de mobilisation des acteurs
Eléments caractéristiques
|
Détail des avis
|
Poids de l'élément
|
Implication de la direction générale
|
6
|
30%
|
Communication
|
2
|
10%
|
Participation active des acteurs
au projet
|
12
|
60%
|
Total =
|
20
|
100%
|
Source : Résultats du
dépouillement des enquêtes
S'agissant de la mobilisation des différents
opérateurs du système portuaire, les interviewés trouvent
que les deux facteurs clés est leur participation active (60%) à
l'élaboration et à la mise en oeuvre du projet. Pour les deux
autres éléments, à savoir l'implication inconditionnelle
de la direction générale (30%) et pour la communication et 10%,
n'en demeurent pas moins importants dans ce processus.
Ces conclusions corroborent avec les développements
des auteurs présentés dans plus haut (Cf. Chapitre 2, section
2). En conséquence, lors du déploiement du guichet unique
électronique dans la CPD, l'équipe dirigeante devra s'appuyer sur
ce principal levier pour assurer la mobilisation des intervenants à la
philosophie du projet.
Facteurs d'intégration des
systèmes
Le dernier aspect du processus de conduite du changement
abordé au cours de notre analyse empirique est l'intégration des
systèmes. Au port de Douala, il existe des opérateurs
économiques qui agissent plus ou moins sur la chaîne des
procédures. Ces opérateurs ont des systèmes qui
fonctionnement indépendamment. L'obtention d'un système
intégré suppose l'interfaçage de tous ces systèmes
afin qu'ils puissent inter agir entre eux. Ce qui nécessite au
préable l'accord de tous. Les facteurs pouvant favorablement
contribué à ce processus d'intégration des
systèmes sont :
- l'utilité du nouveau système,
- la facilité dans son utilisation.
Tableau n°15 : Perception des
facteurs d'intégration des systèmes
Eléments caractéristiques
|
Détail des avis
|
Poids de l'élément
|
Utilité du nouveau système
|
13
|
72,2%
|
Facilité dans son utilisation
|
5
|
27,8%
|
Total =
|
18
|
100%
|
Source : Résultats du
dépouillement des enquêtes
Le tableau 15, donne les résultats suivants :
- 72,2% des avis sont favorables pour l'utilité du
nouveau système et
- 27,8% pour sa facilité dans l'utilisation.
Ces résultats témoignent de
l'intérêt que les intervenants portent sur l'utilité du
système. Ce facteur déterminant du processus d'intégration
passera nécessairement par :
- l'augmentation de la productivité,
- l'augmentation de la performance et de l'efficience au
travail,
Nous pouvons en déduire que la mise en place d'un
système intégré d'échanges de données au
sein de la communauté passera par la fiabilisation et la
sécurisation de l'ensemble de documents et informations.
Par ailleurs, il convient de signaler que le faible
degré d'importance de l'aspect facilité dans l'utilisation du
nouveau système (27,8%) s'explique par le fait qu'un grand
d'opérateurs intervenant dans le processus du commerce extérieur,
utilise déjà les microsystèmes informatiques. Ainsi
l'arrivée de l'E-GUCE ne posera pas trop de problème quand
à son utilisation.
En somme, il est important de retenir que les investigations
sur le terrain ont permis :
- d'une part de savoir qu'il existe deux principales
chaînes de procédures du commerce extérieur au port de
Douala ; et que la principal obstacle au processus de facilitation est la
gestion manuelle des opérations.
- d'autre part, de comprendre que la solution idéale
à ce problème est la dématérialisation des flux
échangés ; la réussite de la conduite de ce projet
nécessitera la prise en compte des facteurs clés dont la
synthèse est donnée par le tableau ci-dessous :
Tableau n°16 : Synthèse des
facteurs pour la conduite du projet E-GUCE
Thèmes
|
Eléments caractéristiques
|
Avis
|
Poids de l'élément
|
Dysfonctionnements du système actuel
|
Gestion manuelle des opérations
|
14
|
82%
|
Recherche des solutions
|
Dématérialisation des flux
|
15
|
79%
|
Facteurs de mobilisation des acteurs
|
Participation active des acteurs
au projet
|
12
|
60%
|
Facteurs d'intégration des systèmes
|
Utilité du nouveau système
|
13
|
72,2%
|
Source : Adapté des
différents résultats obtenus des entretiens
Le tableau 16 ressort les éléments
caractéristiques de cette recherche. Ce sont ces facteurs qui ont
guidé pour l'essentiellement les investigations sur le terrain.
4.1.2 Résultats de la
phase test : Mise en oeuvre du modèle
Le modèle mis sur pied pour la
réalisation de ce projet de prime à bord parait simple, mais il
exige une grande souplesse dans son application. Pour s'assurer de sa
validité et de sa fiabilité, nous avons choisi de le tester. Ce
travail s'est opéré à travers la mise en place de la
procédure des règlements électroniques.
Le choix du corps de métier des Banques trouve son
explication sur le fait qu'il s'agit de l'un des acteurs stratégiques et
que la procédure des banques sera identique et facilement
généralisable pour tout type de règlement.
Partant des conclusions, le processus de formalisation de la
procédure des règlements électroniques avait pour base de
travail un cahier des charges. Ces travaux qui se sont déroulés
durant une journée, regroupaient prioritairement les dix banques de la
place. La démarche adoptée pour ces activités consistait
à élaborer un cahier des charges et à le remettre aux
différents participants deux semaines avant, de façon à
mieux s'imprégner des orientations du dit projet, ainsi que des attentes
de l'équipe du projet.
Le processus de mise en oeuvre de cette démarche se
présente ainsi qu'il suit :
Figure n°8 processus de mise en oeuvre
de la procédure des règlements électroniques
Source : Adapté de la
démarche de l'étude et des résultats des travaux
sur
la procédure des règlements
électroniques au port de Douala
Ce schéma représente le canevas adopté
pour la mise sur pied de la procédure des règlements
électroniques. Le premier niveau met en exergue les principales
développées dans ce document. Il s'agit de : la
définition de la vision, le document unique de paiement, l'architecture
du nouveau système et son processus de fonctionnement.
Sur les vingt participants présents, soit deux
représentants (un informaticien et un exploitant) par banque sur les dix
répertoriées, plus de 85% estiment que la démarche
utilisée pour le cas des Banques s'adapte mieux au contexte Cameroun.
Ils ont ainsi eu l'opportunité de contribuer à la mise en place
de la procédure des règlements électroniques.
Pour faciliter les transactions financières, nous avons
proposé un document : le « document unique de
paiement : D.U.P », qui sera utilisé dans la
procédure des règlements électroniques au sein de la
communauté portuaire. Par exemple, l'émission d'un ordre de
paiement se fera désormais à travers le D.U.P, qui restera
identique pour tous les règlements. Nous avons remarqué que ce
document a été bien accueilli par les banques, bien qu'un certain
nombre de modifications lui soient apportées.
Les raisons évoquées sont simples :
- garantie dans la sécurisation des informations,
- facilité dans les traitements (avec seulement deux
champs à remplir),
- forte rentabilité pour la mise au point des
états et autres.
L'analyse du contenu de ces travaux a permis d'obtenir des
résultats très intéressants comptes tenus de nos objectifs
de départ. Les participants ont par exemple demandé qu'en plus
des facteurs d'intégration des systèmes relevés plus haut,
il soit ajouté l'aspect légal. Car il ne pourra y avoir plus du
sérieux dans les échanges que s'il y'a une réglementation
rigoureuse devant régir les relations entre acteurs.
Compte tenu du caractère stratégique et
confidentiel de certaines informations, il ne convient pas de faire une
présentation plus détaillée tant du processus de
déroulement de ces travaux que des résultats obtenus. Vous
trouverez en annexe (annexe n°4) quelques conclusions de ces travaux sur
la mise sur pied de la procédure des règlements
électroniques. Rappelons que cette procédure après
validation, a été paramétrée et sera
opérationnelle dès le lancement du Guichet Unique Electronique de
Douala.
4.2 RECOMMANDATIONS POUR
UNE BONNE CONDUITE
DU PROJET GUICHET
UNIQUE ELECTRONIQUE
Cette étude a pour but de mettre à la
disposition des responsables du projet, une démarche de conduite de
changement susceptible d'assurer l'adhésion des acteurs de la place
portuaire à la vision du projet. D'après les résultats
issus de l'analyse empirique et des observations sur le terrain, nos
recommandations concerneront pour l'essentiel les aspects :
- mobilisation des intervenants,
- intégration des systèmes,
- processus de mise en oeuvre du Guichet Unique Electronique
dans la CPD.
Le choix de ces trois facteurs s'explique d'abord par le fait
que l'adhésion de l'ensemble des opérateurs facilitera
l'interconnexion de leurs systèmes, conduisant à un
système intégré d'échanges de données.
Ensuite, il faut noter que la réussite de ce projet est
étroitement liée au style de management, donc de la façon
avec laquelle les différentes phases seront gérées.
4.2.1 Recommandations pour la
mobilisation des acteurs
Des investigations sur le terrain, il ressort que les
facteurs clés pour la réussite de ce projet sont : la
participation active des acteurs et plus moins l'implication de la direction
générale.
Ø La participation active des acteurs au
projet :
La réussite de tout projet de changement demande
l'approbation de toutes les forces de l'organisation. Ceci est d'autant plus
pertinent dans le cadre d'un projet d'informatisation car la
modélisation du nouveau système nécessite des informations
pratiques. Vue ainsi, les individus concernés se sentiront totalement
impliqués et s'approprieront de la quintescence du projet.
Aussi
nous recommandons:
- de les intéresser à toutes les étapes
de réalisation du projet ;
- de tenir compte de toutes leurs observations et
recommandations.
Ø L'implication de la direction
générale :
Il faut signaler que dans la conduite d'un projet d'une telle
envergure, le dirigeant joue le rôle d'un « Coach »
dans une équipe de football. Ainsi son implication doit être
effective et perceptible sur les plans interne et externe, à travers des
actions bien précises car elle maîtrise tous les contours du
projet et par conséquent, elle est la seule apte à créer
une réelle dynamique du changement.
Nous suggérons :
- Que le dirigeant principal assume un leadership actif au
sein de l'équipe de direction en faisant le point
régulièrement, en relevant les problèmes perçus,
bref en jouant le rôle d'arbitre ;
- Qu'il soit mis sur pied, un plan d'encouragement et de
récompense pour tous ceux qui produisent de bons résultats car
son action ne doit pas seulement se limiter au niveau de la répression,
des sanctions ;
- Qu'en ce moment de turbulence, le Directeur
Général assiste aux réunions internes au moins une fois
toutes les deux semaines ; sa présence témoignera de son
attachement au projet, à sa réussite et constitue une source
psychologique de motivation pour l'ensemble du personnel.
Ø La communication :
Bien que ne rentrant pas dans la priorité des
interviewés, la communication est un outil stratégique dans le
processus de conduite de changement et la ramener à la communication de
l'information serait réductrice. Le principal défi de la
communication consiste à établir et maintenir un lien de
confiance et d'échange continu sur tous les aspects du projet. Dans le
cadre du processus de mise en place de l'E-GUCE dans la CPD,
Nous recommandons :
- De désigner un responsable de la communication
crédible et capable d'influencer positivement les relations avec ses
interlocuteurs ;
- D'utiliser les médias de communication de masse,
créant un lient direct le public intéressés ; ceci
pourra se faire à travers des discussions, des réunions, des
présentations en groupe, les séances de travail, ...
- Que la haute hiérarchie s'engage visiblement en
jouant un rôle catalyseur ;
- D'élaboration un plan de communication interne au
Guichet Unique et un plan de communication pour les partenaires et les usagers.
4.2.2 Recommandations pour
l'intégration des systèmes
La mise en place d'un système intégré au
sein de la CPD est un travail qui nécessite beaucoup d'effort, de
confiance entre partenaires et devra se faire progressivement dans le temps. En
plus des facteurs cités plus, la confiance, bien que subjective, sera
un élément déterminant dans ce processus car les
systèmes de l'ensemble des intervenants devront être
interfacés de manière à échanger directement les
données à travers le système central du Guichet Unique.
Nous recommandons:
- de s'assurer que les leaders du milieu ne font pas
obstacle,
- que le nouveau soit à la fois facile à
comprendre et à mettre en application,
- de donner l'occasion aux utilisateurs de le tester, de
l'expérimenter.
Plusieurs facteurs influencent le projet d'implantation des
systèmes d'échange de données. Le recours aux mesures
décrites dans cette rubrique facilitera l'intégration des
systèmes de la place portuaire de Douala.
4.2.3 Recommandations pour le
management du processus
de mise en oeuvre du
nouveau système
Le management du processus de changement est un aspect
primordial dans la réussite de tout projet de changement
organisationnel. Pour cela, le choix de la stratégie ainsi que son
mécanisme de mise en oeuvre s'avèrent indispensable pour la suite
des travaux.
Les styles de management variant suivant le contexte et
l'environnement, il revient aux responsables du projet de choisir une
stratégie d'optimisation axée sur une approche participative.
Cette stratégie permettra, à partir des apports des
différents opérateurs portuaires, de réviser les pratiques
existantes, l'utilisation des ressources et divers systèmes en vue d'y
apporter des correctifs. Les éléments de suivi sont entre le
contrôle des coûts et délais, la simplification des
processus, l'amélioration de l'organisation et des conditions de travail
et enfin la révision des stratégies marketing (de communication).
Nous conseillons :
- de bien définir les processus de fonctionnement du
nouveau système afin d'assurer une transparence de l'information et
accroître la traçabilité des opérations ;
- de définir les rôles et les
responsabilités pour chaque poste de la chaîne des
procédures ;
- d'élaborer un plan directeur définissant
clairement les objectifs recherchés et les actions à mener pour
les atteindre ;
- de mettre en place un système de récompense et
de sanctions ;
- d'élaborer un plan de suivi du projet ressortant les
tâches, les périodes de réalisation, et les
différentes ressources.
D'une manière générale, voila l'ensemble
des recommandations que nous pouvons faire dans le but de faciliter le
processus de mise en oeuvre du Guichet Unique Electronique, surtout pour ce
qui est de la mobilisation des opérateurs et de l'intégration des
systèmes.
Conclusion de la
deuxième partie
Tout travail scientifique demande une méthode, un
canevas et une rigueur dans sa mise en oeuvre pour obtenir des résultats
reflétant la réalité sur le terrain. Cette partie de notre
recherche qui s'achève nous a permis, dans un premier temps de
présenter la démarche méthodologique adoptée pour
mener à bien cette étude et de donner un aperçu
général sur le système cible.
Dans un second temps, il a été question de
présenter dans le dernier chapitre de ce travail, tous les
résultats de la partie empirique ; étant entendu que cette
dernière s'est déroulée en deux grandes phases. La
première phase nous a conduit à l'identification des acteurs
stratégiques sur lesquels notre plan de déploiement devait
être élaboré et la deuxième, nous a donnée
l'opportunité de tester notre modèle à travers la
procédure des règlements électroniques.
Nous avons terminé, au regard de ces résultats,
par quelques suggestions et recommandations afin de maximiser les chances de
succès de ce projet.
Conclusion
Générale
Arrivés au terme de cette longue et périlleuse
étude et au regard des conclusions partielles
précédemment établies, il nous revient de rappeler
quelques éléments prépondérants.
Ayant pour point focal la dématérialisation des
flux, la recherche que nous venons de terminer s'appuyait sur le
thème : Processus de conduite du changement au sein de la
communauté portuaire de Douala : Application au Guichet Unique
Electronique. L'objectif visé était de proposer aux responsables
du projet, un modèle de conduite du changement organisationnel
susceptible d'assurer tant la mobilisation des acteurs de la place portuaire
que l'intégration de leur système.
Pour y arriver, après avoir opté pour une
démarche qualitative réalisée à travers des
entretiens sur la base d'un guide d'entretien, nous avons bâti ce travail
autour de deux principales parties : une première partie
conceptuelle et théorique, décrivant les activités au port
de Douala et analysant la notion de changement. Une deuxième partie
essentiellement consacrée au côté empirique de notre
recherche, présentant la démarche de la mise en place du Guichet
Unique Electronique.
Dans son déroulement, cette étude s'est
effectuée en étapes plus ou moins longues, chacune mettant en
exergue un ou plusieurs éléments déterminants pour la
suite du processus.
Ainsi, pour déterminer les intervenants de la place
portuaire de Douala et mieux comprendre le rôle de chacun dans le
processus du commerce extérieur, nous avons procédé
à l'analyse de l'activité portuaire. Cette première
étape a permis de ressortir les deux chaînes de procédure
à l'importation et à l'exportation, les différentes
intervenants sur celles-ci, ainsi que les dix acteurs stratégiques de
ce système.
Dans un second lieu, une analyse de la notion du changement
organisationnel a été faite dans l'optique de bien cerner ses
contours afin de proposer une démarche de conduite de changement prenant
en compte les aspects mobilisation et intégration des systèmes.
Il ressort de ce travail que le système de gestion des échanges
de données au port de Douala va subir un changement en profondeur,
devant modifier le mode de gestion des flux et la structure organisationnelle
des échanges. Sa réussite nécessite une forte
adhésion des intéressés dès son commencement et son
mode d'imposition devra être consensuel afin que tous les
opérateurs y trouvent leur compte. Partant des modèles
proposés par COLLERETTE, GROUARD et FERNANDEZ, nous sommes
arrivés à la conclusion que le modèle de GROUARD et MESTON
semble être mieux approprié à notre étude. Sa mise
en oeuvre suivra un processus subdivisé en quatre phases afin qu'il
s'adapte au contexte de l'environnement de notre recherche. Une fois que le
modèle de conduite du changement a été adopté,
l'étape suivante, non moins importante que la première, a
consisté à l'élaboration de la démarche de sa mise
en oeuvre.
La mise en oeuvre de notre démarche de recherche s'est
opérée en deux phases.
Une première phase qui s'est effectuée à
travers des entretiens de groupe, a permis de recueillir des informations
auprès de tous les intervenants du processus du commerce
extérieur au port de Douala. Il résulte de ces investigations que
pour conduire avec succès le changement au port de Douala, les
responsables du projet devront s'appuyer sur les facteurs tels que :
l'implication de la direction générale, la participation active
des intéressés, l'utilité du nouveau système, sa
facilité, ainsi que son degré de sécurisation des
données.
Au regard de ces considérations, nous avons
effectué la deuxième phase sur la mise en place de la
procédure des règlements électroniques. Regroupant
essentiellement les banques de la place, ces travaux ont permis de formaliser
le processus qui sera opérationnel dans la LIASSE UNIQUE10(*), d'adopter le document unique
de paiement : D.U.P comme support de l'ordre de paiement. Il importe de
souligner que cette phase, constituait une phase test car elle nous a permis de
bien ajuster notre démarche de mise oeuvre du nouveau système.
Ces différents résultats de la partie empirique
de cette recherche ont suscité un certain nombre d'observations donnant
lieu aux recommandations en vue de maximiser les chances de succès de ce
projet. Succès qui ne sera perceptible qu'à travers une forte
mobilisation et l'intégration des systèmes de la
communauté portuaire de Douala.
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l'administration,
Ministre de la
fonction publique et de la réforme de l'État, France, Paris,
78p.
In:
http://archives.fonction-publique.gouv.fr/home20020121/lareform/admelec/pdf/ticorga.pdf
Consulté le 14 Juin 2006.
TABLE DES ANNEXES
Annexe 01 : Guide d'entretien
Annexe 02 : Document Unique de Paiement
Annexe 03 : Rapport sectoriel DoingBusiness
2006
Annexe 04 : Synthèse des travaux de
la procédure des règlements électroniques
ANNEXE 01 : Guide d'entretien
GUICHET UNIQUE DES OPERATIONS
DU COMMERCE EXTERIEUR
Projet d'informatisation des échanges de
données
au sein de la communauté portuaire de Douala
GUIDE D'ENTRETIEN
Dans le cadre du projet de mise en place d'un système
d'échanges de données électroniques au sein de la
communauté portuaire de Douala, nous souhaitons avoir la participation
de tous les intervenants du processus du commerce extérieur. La
réussite de ce vaste projet dépend étroitement de votre
contribution à travers des entretiens et votre participation aux
ateliers qui seront organisés.
Objectif : - Identifier les
procédures du commerce extérieur, les intervenants ainsi que les
dysfonctionnements au bon déroulement des processus.
- Déterminer les facteurs clés
pour la mobilisation des acteurs ainsi que l'intégration des
systèmes de la communauté portuaire.
I. Identification des répondants
1. Nom & Prénoms
2. Raison sociale
3. Domaine d'activité
4. Poste occupé
Partie 1 : ACTIVITE
PORTUAIRE AU PORT DE DOUALA
II. Procédures du commerce extérieur
a) Parlez-nous des procédures du commerce extérieur
au port de Douala ;
b) D'après vous, quel est le rôle du Guichet Unique
dans ce processus ?
c) Quels sont les différents intervenants des
procédures
III. Dysfonctionnements du système actuel
Parmi les facteurs suivants, lesquels entravent le processus du
commerce extérieur dans la communauté portuaire de
Douala ?
a) Complexité des formalités à l'import et
à l'export,
b) Gestion manuelle des séquences d'opérations,
c) Lenteurs administratives
Partie 2 : PROCESSUS DE CONDUITE DE
CHANGEMENT ORGANISATIONNEL
IV. Recherche des solutions
Quelles solutions préconisez-vous pour remédier
à cette situation et réduire davantage les coûts et les
délais actuels ?
1. La réorganisation de la chaîne des
procédures du commerce extérieur,
2. La dématérialisation des flux
échangés entre opérateurs portuaires,
3. La réduction du nombre de signatures.
V. Facteurs de mobilisation des acteurs
A votre avis, quels sont les principaux
leviers sur lesquels doit-on s'appuyer pour assurer la
mobilisation des acteurs de la chaîne des
procédures ?
a) L'implication de la direction générale,
b) La communication,
c) La participation active des acteurs dans le processus de mise
en oeuvre,
VI. Facteurs d'intégration des
systèmes
Parmi les facteurs suivants, lesquels peuvent favorablement
contribuer à l'intégration des systèmes des
opérateurs portuaires ?
a) L'utilité et la facilité d'usage du nouveau
système ;
b) La sécurisation des données
échangées.
Nous vous remercions pour votre franche
collaboration !
NOTA : L'administration du présent
guide s'effectuera en deux phases suivant les groupes d'entretiens qui seront
organisés.
ANNEXE 02 : Document
Unique de Paiement : D.U.P
ANNEXE 03 :
Rapport sectoriel DoingBusiness 2006
N.B : Ce rapport de la
Société Financière Internationale, filiale de la Banque
Mondiale, concerne principalement le secteur des procédures du
commerce extérieur au Cameroun.
ANNEXE 04 : Synthèse des travaux de
la procédure des règlements électroniques
GUICHET UNIQUE ELECTRONIQUE DE DOUALA
Procédure des Banques
Edition du 25/09/2012 05:24:006
CONTENU DES TRAVAUX
La salle de conférence du Guichet Unique de Douala a
accueilli, le 17 Août 2006 de 09h 30 à 13H00, l'atelier restreint
regroupant les Responsables du projet Guichet Unique Electronique et les
Banques de la place. Lancés par M. Edwin ZIBI EBANGA,
le représentant par intérim du Directeur Général de
cette structure, ces travaux ont permis de définir et formaliser la
procédure des règlements en Banque ainsi qu'il suit:
A. FONCTIONNEMENT DU NOUVEAU
SYSTEME :
Le modèle adopté par les participants pour la
gestion des opérations de règlement dans la communauté
portuaire de Douala prendra en charge pour sa phase de lancement, trois types
de règlements à savoir:
Ø Règlement des frais du CIVIO ;
Ø Règlement des frais des Services
Techniques ;
Ø Règlement des frais de la redevance PAD.
La procédure des règlements sera accomplie
suivant la cinématique (scénario) ci-après :
Liste des imprimés de la
procédure:
Ø Document unique de paiement
Ø Facture à régler (ou tout autre
document exigé par la Banque pour le contrôle)
Dans l'optique de rester en phase avec les objectifs de
facilitation et de simplification poursuivis par le Guichet Unique, les
administrations et services ainsi que les opérateurs portuaires, il a
été mis sur pied un document unique qui servira comme support de
base dans les transactions financières au sein de la communauté
portuaire de Douala.
Ce document, qui n'est autre que le Document Unique
de Paiement : D.U.P, matérialisera tous les Ordres de
paiement (Z100). La finalité étant de
faciliter le suivi des opérations et réduire les erreurs de
saisie. Lors d'une opération de règlement, l'émetteur de
l'ordre le remplit soigneusement avant de le transférer à la
banque concernée.
Les Banques ne saisiront les informations que dans les deux
cases :
Ø Numéro de compte pour
s'assurer du compte à débiter, le traitement sera bloqué
en cas d'erreur de saisie,
Ø Montant payé pour
s'assurer de la conformité de celui-ci par rapport au montant à
payer.
Le schéma détaillé du Document Unique
Paiement vous est donné à l'annexe n° 2.
B. OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONS
Au cours de la phase d'échange, les
participants ont apprécié la vision du projet et surtout la
démarche entreprise par les promoteurs pour sa réalisation. Un
certain nombre d'éléments ayant un rôle déterminant
ont retenu notre attention. Il s'agit entre autres de :
§ La sécurisation :
S'agissant de la sécurisation du système et des
informations qui y seront échangées, les Banques ont fait un
certain nombre de proposition telles que :
Ø Les numéros des comptes figurant sur le
D.U.P, doivent être transmis en aucun cas aux autres
usagers du système qui sera mis en place ;
Ø Un paiement à travers le D.U.P
devra avoir au moins deux niveaux d'autorisation, saisie et
validation ;
Ø Un document portant la signature du
propriétaire du compte, tel la procuration, devra être
scanné et joint au D.U.P à chaque fois qu'un
ordre de paiement sera donné ;
Ø Des contrôles devront être
effectués pour garantir le bon traitement (ex : règlement si
AVI reçu par la banque)
2. La législation :
Pour ce qui est du volet légal, il a été
suggéré que :
Ø Le système des règlements
électroniques ne soit lancé que dès que la loi sur les
échanges de données sera signée ;
Ø Des contrats devront définis et signés
entre différents partenaires pour éviter les abus et
protéger chaque partie ;
· La formation :
Dans le but d'optimiser le rendement et les performances du
nouveau système, les Banques suggèrent que soient
faites :
Ø Des formations aux différents utilisateurs de
ce système pour éviter les erreurs et les doubles
saisies ;
· Autres :
En plus des points ci-dessus, l'on a pu relever d'autres
éléments non moins négligeables à savoir :
Ø Que le nouveau système soit un outil de
facilitation, de ce fait il devra être capable de fournir les
statistiques nécessaires aux usagers ;
Ø Qu'un module de suivi des opérations y soit
intégré de façon à informer les différents
partenaires du niveau d'évolue des procédures à travers
les accusés de réception et autres ;
Questions :
1) Quel mécanisme est-il mis en place pour annuler un
règlement fait par erreur ?
Réponse : Pour éviter ce genre de
problème, un mécanisme de vérification sera
intégré dans le système de chaque Banque. Son rôle,
s'assurer que la valeur de Montant payer est inférieure à la
valeur du solde du compte de l'émetteur et conforme au montant à
payer.
2) Est-ce que les mesures de contournement ont
été prévues en cas de blocage du système ?
Réponse : L'architecture du nouveau
système est dotée d'un ensemble de serveurs redondants, si une
panne survient au niveau d'un, l'autre prend automatiquement le contrôle
pour éviter les arrêts.
Fait à Douala, le 18/09/2006
M. Pierre ALOMA
Responsable Département Exploitation Système
Guichet Unique des opérations du commerce
extérieur
TABLE DES MATIERES
Dédicace..................................................................................................................................I
Remerciements.........................................................................................................................II
Avant
propos............................................................................................................................III
Liste des
figures........................................................................................................................IV
Liste des
tableaux......................................................................................................................V
Liste des
abréviations................................................................................................................VI
Résumé..................................................................................................................................VII
Abstract..................................................................................................................................VIII
Sommaire...............................................................................................................................................IX
INTRODUCTION GENERALE
1
1ère Partie: ENVIRONNEMENT PORTUAIRE ET
ANALYSE DU CONCEPT DE CHANGEMENT
5
Chapitre 1 : PRESENTATION DE
L'ACTIVITE AU SEIN DE LA COMMUNAUTE PORTUAIRE DE
DOUALA...........
6
1.1 ANALYSE DE L'ACTIVITE AU PORT DE
DOUALA
6
1.1.1 Les procédures du commerce
extérieur
6
1.1.1.1 Chaîne des procédures
d'importation des marchandises
7
1.1.1.2 Chaîne des procédures
d'exportation
10
1.1.2 Les différents intervenants
13
1.1.2.1 Intervenants par chaîne des
procédures
13
1.1.2.2 Différents intervenants par corps
de métier
14
1.1.3 Les dysfonctionnements
17
1.1.3.1 Au niveau organisationnel
17
1.1.3.2 Au niveau de la gestion des flux
18
1.2 LA PLACE DU GUICHET UNIQUE DANS
LA CHAINE
DES PROCEDURES DU COMMERCE
EXTERIEUR
19
1.2.1 Présentation du Guichet Unique
19
1.2.1.1 Objectifs et missions
19
1.2.1.2 Rôle dans la chaîne des
procédures
20
1.2.2 Fonctionnement du Guichet Unique
20
1.2.2.1 Système de suivi des
procédures
21
1.2.3 Les dysfonctionnements et limites du
système actuel
23
Chapitre 2 :
DEMARCHE THEORIQUE VERS
UNE MEILLEURE CONDUITE DU
CHANGEMENT
24
2.1 ANALYSE DU CONCEPT DE
CHANGEMENT
24
2.1.1 Différentes conceptions du
changement
24
2.1.2 Domaines du
changement....................................................................................................................................................
26
2.1.3 Mobiles et types de changement
29
2.1.3.1 Mobiles du changement
29
2.1.3.2 Types de changement
29
2.1.4 La résistance au changement
31
2.1.4.1 Les sources des résistances
31
2.1.4.2 Les manifestations des
résistances
33
2.2 MANAGEMENT DU PROCESSUS DU
CHANGEMENT ORGANISATIONNEL
34
2.2.1 Stratégies de mobilisation et
d'intégration des systèmes
34
2.2.1.1 Stratégies de mobilisation
35
2.2.1.2 Stratégies d'intégration des
systèmes
37
2.2.2 Démarche vers un modèle
optimal
39
2.2.2.1 Quelques modèles de conduite du
changement organisationnel
39
2.2.2.2 Modèle optimal de conduite du
projet Guichet Unique
Electronique au port de Douala.
48
Conclusion de la première
partie
51
2ème Partie :
APPROCHE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DES
RESULTATS
52
Chapitre 3 :
DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DU
SYSTEME CIBLE
53
3.1 CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
53
3.1.1 Approche méthodologique
53
3.1.1.1 Présentation de la
problématique
53
3.1.1.2 Définition différentes
approches
55
3.1.1.3 Choix et justification de l'approche
56
3.1.2 Design de la recherche
56
3.1.2.1 Définition de la population de la
recherche
57
3.1.2.2 Définition des besoins en
informations
57
3.1.2.3 Techniques et instruments de collecte de
données
58
3.1.2.4 Traitement des données
58
3.1.2.5 Les résultats obtenus
60
3.1.3 Mise en oeuvre de la recherche
60
3.1.3.1 Recueil des informations
60
3.1.3.2 Echantillon de notre recherche
61
3.2 PRESENTATION DU SYSTEME
CIBLE
64
3.2.1 Fonctionnement du Guichet Unique
Electronique
64
3.2.1.1 Architecture du nouveau système
64
3.2.1.2 Modalités d'utilisation
65
3.2.1.3 Processus de fonctionnement
67
3.2.2 Enjeux du Guichet Unique Electronique
69
3.2.2.1 Les enjeux pour les différents
intervenants
69
3.2.2.2 Les enjeux pour la place portuaire de
Douala
70
3.2.3 Limites de notre recherche
70
Chapitre 4 :
PRESENTATION DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
72
4.1. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ETUDE
EMPIRIQUE
72
4.1.1 Résultats de la première
étape de l'étude empirique
73
4.1.1.1 Analyse des l'activité
portuaire
73
4.1.1.2 Analyse du processus de conduite du
changement
78
4.1.2 Résultats de la phase test :
Mise en oeuvre du modèle .
82
4.2 RECOMMANDATIONS POUR UNE BONNE
CONDUITE
DU PROJET GUICHET UNIQUE
ELECTRONIQUE....
84
4.2.1 Recommandations pour la mobilisation des
acteurs
84
4.2.2 Recommandations pour l'intégration
des systèmes
86
4.2.3 Recommandations pour le management du
processus
de mise en oeuvre du nouveau système
86
Conclusion de la deuxième
partie
88
Conclusion
Générale
89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
91
TABLE DES ANNEXES
94
TABLE DES MATIERES
105
* 1 Un projet a pour objet
d'utiliser le plus efficacement possible les ressources humaines et techniques
disponibles, afin d'apporter un service ou un produit précis, dans un
environnement donné, en un temps défini et avec un budget
limité, d'après FERNANDEZ, A., (2005, p. 14)
* 2 Suivant le rapport
général des ateliers import et export du 01 au 06 Juin 2006 au
GUCE
* 3 Principe de suivi de dossier
consistant à porter les dates et de sortie de dossier dans un service
(une cellule)
* 4 Le design d'une recherche
est la définition des moyens nécessaires pour répondre
à la problématique. Il s'agit, en d'autres termes, de la
démarche adoptée par un chercheur pour atteindre les objectifs
fixés ou les résultats attendus.
* 5 Le codage axial est une
technique dont l'objectif est de spécifier une catégorie ou des
idées afin de faciliter le processus de regroupement et de créer
les liens entre catégories.
Le codage axial fait partie des trois modes de codage (ouvert,
axial et sélectif) proposés par STRAUSS et CORBIN, (1990), pour
l'étude des phénomènes nouveaux.
* 6 Terme utilisé pour
désigner le serveur central de gestion des échanges de
données situé au GUCE.
* 7 EXtensible Markup
Language et traduit en français par Langage à balises
étendu, ou Langage à balises extensible. Il s'agit
effectivement d'un langage permettant de mettre en forme des documents
grâce à des balises (markup).
* 8 Un acteur stratégique
est un opérateur économique ayant un rôle primordial dans
le processus du commerce extérieur. Son intervention présente
d'énormes enjeux pour le nouveau système qui sera mis en place
dans la CPD.
* 9 Il s'agit de la
centralité de degré.
* 10 Le système central
du GUCE qui jouera le rôle de relais dans le processus d'échange
de données
|