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REPUBLIQUE DU BENIN
@@@@@@@@@@@@
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
@@@@@@@@@@@@
UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
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@@@@@@@@@@@@
ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE
MAGISTRATURE
(ENAM)
@@@@@@@@@@@@
CYCLE II
@@@@@@@@@@@@
OPTION : FILIERE
:
ADMINISTRATION DES ADMINISTRATION DES
FINANCES FINANCES ET DU TRESOR
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
APPROCHES POUR L'AMELIORATION DE LA
GESTION ET DU SUIVI DES I
PARTIC PATIONS
DE L'ETAT EN REPUBLIQUE DU BENIN
Réalisé par :
Wadoud M.
LAWANI
Sous la direction de :
Maître de stage :
Soumanou ADODO Chef du Service de
la Recette à la DGTCP
|
Directeur de mémoire :
Professeur Nicaise
MEDE Agrégé de droit public Enseignant
à l'ENAM
|
JURY D'EVALUATION DU MEMOIRE
PRESIDENT : Clément DJOHOUN
VICE-PRESIDENT : Justin DJOSSOU
MEMBRE : Anourou APITHY
L'ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
N'ENTEND DONNER AU CUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE
. CES
MEMOIRE OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.
|
A
Mourâqib Adéola, mon
fils.
NOS SINCERES REMERCIEMENTS A
1 Professeur Nicaise MEDE
1' Monsieur Soumanou ADODO
1' Monsieur Moussiliou MAMADOU
1' Monsieur Adéyèmi SANNI, Inspecteur
Général du Ministère délégué
auprès du Président de la République chargé de
l'Economie Maritime, des Transports Maritimes et des Infrastructures
Portuaires
1' Monsieur Serge BATONON de la Chambre des Comptes de la
Cour Suprême
1' Monsieur MORA, Chef du Bureau de la Dette et du
Financement à la Direction Générale du Trésor et de
la Comptabilité Publique
1 Monsieur Mathieu HOUNNANOU, Chef du Service de la
Trésorerie à la Direction Générale du Trésor
et de la Comptabilité Publique
1' Monsieur Gabriel ALLADAGBIN de la Direction des
Dépenses en Capital de la Direction Générale du
Budget
1' Monsieur Epiphane AHOGLE de la Direction de Gestion et de
Contrôle du Portefeuille de l'Etat
I Monsieur Joseph AKOWE 1' Monsieur Pierre ALIKON I Monsieur
Patrick AKELE
1' Monsieur Marius ANAGONOU I Monsieur Alexis AITCHEDJI
I Tout le personnel du Service de la Recette de Direction
Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique
I Aux membres du jury qui ont, par leurs observations,
critiques et
suggestions, contribué à l'amélioration de
la qualité du document
LISTE DES SIGLES
APE : Agence des Participations de l'Etat
CFPT : Centre de Formation Professionnelle du
Trésor
CGAF : Compte Général de
l'Administration des Finances
CTD : Commission Technique de
Dénationalisation et de transfert de
propriété du secteur public au secteur
privé
DA : Direction des Assurances
DAMF : Direction des Affaires Monétaires
et Financières
DCCE : Direction de la Centralisation des
Comptes de l'Etat DERC : Direction des Etudes et de la
Réglementation Comptable DGAE : Direction
Générale des Affaires Economiques
DGCPE : Direction de Gestion et de
Contrôle du Portefeuille de l'Etat DGR : Direction de la
Gestion des Ressources
DGTCP : Direction générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique DGVM :
Division de la gestion des Valeurs Mobilières
DIR : Direction de l'Intégration
Régionale
DPC : Direction de la Prévision et de la
Conjoncture
DPE : Direction de la Promotion Economique
DSAEP : Direction du Suivi et de l'Assistance
aux Entreprises Publiques EPIC : Etablissement Public à
Caractère Industriel et Commercial
IGS : Inspection Générale des
Services
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economiques OHADA : Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires
RGCP : Règlement Général
sur la Comptabilité Publique RGF : Recette
Générale des Finances
SA : Service de l'Audit
SCG : Service du Contrôle de Gestion
SER : Service des Etudes et de la
Réglementation
SIGFiP : Système Intégré de
Gestion des Finances Publiques TBE : Tableau de bord de
l'étude
LISTE DES TABLEAUX
Pages
15
15
16
Tableau n°1 : Montant du poste ?Prises
de participations et cautionnements? au bilan dans le CGAF de 2006 à
2009
Tableau n°2 : Solde du compte 2611 ?Prise
de participations et
cautionnements? de 2006 à 2009
Tableau n°3 : Contributions des entreprises
publiques et dividendes de 2006 à 2010
Tableau n°4 : Inventaire des atouts et des
faiblesses 20
Tableau n°5 : Identification des
problématiques possibles 21
Tableau n°6 : Tableau de bord de
l'étude 32
Tableau n°7 : Restitution des
éléments d'enquête liés au 44
problème spécifique n°1
Tableau n°8 : Restitution des
éléments d'enquête liés au 45
problème spécifique n°2
Tableau n°9 : Synthèse de
l'étude « Approches pour 53
l'amélioration de la gestion et du suivi des
participations de l'Etat en République du Bénin»
GLOSSAIRE DE L'ETUDE
Action : titre de propriété
délivré par une société de capitaux. Elle
confère à son détenteur la propriété d'une
partie du capital, avec les droits qui y sont associés : intervenir dans
la gestion de l'entreprise et en retirer un revenu.
Annualité budgétaire : principe
budgétaire selon lequel le budget est voté et
exécuté pour une période d'un an correspondant à
une année civile.
Capital social : représentation au
passif des engagements de l'entreprise envers les associés ou
actionnaires d'une société du fait de leurs apports, contrepartie
des apports en biens ou numéraires réalisés par eux.
Comptabilité publique : ensemble des
règles juridiques et des systèmes comptables qui gouvernent et
retracent les opérations financières des organismes publics.
Compte Général de l'Administration des
Finances : document de synthèse des comptes de l'État
pour une année donnée.
Concession de service public : contrat par
lequel une personne publique confie à une personne physique ou morale
l'exécution d'un service public, à ses risques et périls,
pour une durée déterminée et moyennant le droit de
percevoir des redevances sur les usagers du service public.
Conseil d'administration : groupe de
personnes, morales ou physiques, chargé de diriger une institution,
comme une association, une entreprise ou un établissement public
Dénationalisation : transfert de
propriété d'une entreprise du secteur public au secteur
privé conformément aux prescriptions de la loi.
Dividende : versement d'argent aux actionnaires,
prélevé sur le bénéfice net ou sur les
réserves de la société.
Entreprise semi-publique :
société d'économie mixte dans laquelle soit
l'Etat ou toute collectivité publique détient au moins 50% des
actions, soit l'Etat bien que minoritaire décide de la considérer
comme telle.
Entreprises publiques : il s'agit, aux termes
de la loi n°88-005 du 26 avril 1986 relative à la création,
à l'organisation et au fonctionnement des entreprises publiques et
semi-publiques, des offices à caractère industriel et commercial
et des sociétés d'Etat.
Etablissement public à caractère
industriel et commercial : personne
publique ayant pour but la
gestion d'une activité de service public. Il est
financé par
les redevances perçues sur les usagers du service et qui sont
calculées en fonction du coût de la prestation
fournie. Il tient sa comptabilité conformément au plan comptable
privé.
Groupement d'intérêt économique :
groupement doté de la personnalité morale qui permet
à ses membres (au minimum deux) de mettre en commun certaines de leurs
activités afin de développer, améliorer ou accroître
les résultats de celles-ci tout en conservant leur
individualité.
Liquidation d'entreprise : opération
consistant à transformer en argent les éléments de l'actif
et à payer les dettes sociales de la société, afin d'en
apurer le patrimoine.
Loi de finances : loi qui détermine
pour une année (année civile) la nature, le montant et
l'affectation des ressources et des charges de l'Etat, compte tenu d'un
équilibre économique et financier qu'elle définit.
Offre publique d'acquisition (OPA) :
procédure boursière qui permet de prendre le
contrôle d'une société cotée en bourse ou de
renforcer une participation dans une société cotée
déjà contrôlée.
Participation : part du capital d'une entreprise
détenue par une personne physique ou morale.
Portefeuille : collection d'actifs financiers
détenus par une personne physique ou morale.
Service public : activité
d'intérêt général gérée par une
personne publique ou sous son contrôle étroit.
Tutelle : forme de pouvoir exercé par une
personne morale de droit public sur une autre ou sur une entreprise
publique.
Unité budgétaire : principe
budgétaire qui suppose l'établissement d'un document
budgétaire unique recensant l'ensemble des ressources et des charges.
Universalité budgétaire :
principe budgétaire prescrivant de faire recette du montant
intégral des produits, sans contraction ou compensation entre les
ressources et les charges et interdisant l'affectation des ressources
particulières à des charges particulières.
Valeurs mobilières : titres
émis par des personnes morales, publiques ou privées,
transmissibles par inscription en compte ou tradition, qui confèrent des
droits identiques par catégorie et donnent accès, directement ou
indirectement, à une quotité du capital de la personne morale
émettrice ou à un droit de créance général
sur son patrimoine.
RESUME
L'Etat béninois, à l'instar d'autres Etats, a
constitué des entreprises publiques et semi-publiques. Il détient
également d'autres participations dans diverses entreprises
privées et dans des entités sous-régionales,
régionales et internationales.
La gestion de ce portefeuille de participations est
confiée principalement à la Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique et à la Direction de
Gestion et de Contrôle du Portefeuille de l'Etat.
Cette gestion des participations étatiques
révèlent certaines insuffisances qui traduisent une gestion et un
suivi non satisfaisants desdites participations. Il s'agit :
- du manque de suivi effectif de l'ensemble des participations de
l'Etat ;
- de la méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat ;
- de la mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semipubliques.
La recherche des causes liées à ces
différents problèmes permet d'établir que : - le manque de
suivi effectif de l'ensemble des participations de l'Etat est dû à
l'absence d'une organisation adéquate;
- la méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat est imputable à l'absence de tenue d'une
véritable comptabilité patrimoniale ;
- la mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi-publiques s'explique par la qualité des organes de gestion.
Au regard de ce diagnostic, il convient d'améliorer la
gestion et le suivi des participations étatiques à travers :
- la conception et la mise en oeuvre d'un dispositif
approprié pour l'enregistrement et le suivi des participations ;
- l'instauration d'une véritable comptabilité
patrimoniale de l'Etat ;
- la réforme des organes de gestion des entreprises
publiques et semipubliques.
SOMMAIRE
Introduction
Chapitre 1 : Cadre institutionnel de l'étude et
problématique de la
gestion et du suivi satisfaisants des participations de
l'Etat
Section 1 : Cadre de la gestion des participations de
l'Etat
Paragraphe 1 : Structures en charge de la gestion des
participations de l'Etat
Paragraphe 2 : Etat des lieux sur la gestion des
participations de l'Etat
Section 2 : Problématique de la gestion et du suivi
satisfaisants des participations de l'Etat
Paragraphe 1 : Processus de choix de la
problématique
Paragraphe 2 : Vision globale de résolution de la
problématique de la gestion et du suivi satisfaisants des participations
de l'Etat
Chapitre 2 : Cadre théorique de
l'étude et conditions d'amélioration de la gestion et du suivi
des participations de l'Etat
Section 1 : Cadre théorique et
méthodologique de l'étude
Paragraphe 1 : Objectifs, hypothèses de
l'étude et revue de littérature Paragraphe 2 :
Méthodologie adoptée
Section 2 : Axes d'amélioration de la gestion et du
suivi des participations de l'Etat
Paragraphe 1 : Diagnostic lié à la
problématique de l'étude Paragraphe 2 : Approches de
solutions et conditions de mise en oeuvre Conclusion
Bibliographie
Annexes
Tables des matières
INTRODUCTION
L'Etat, dans une logique fondée sur
l'intérêt général, est amené à prendre
des participations (majoritaires ou minoritaires) dans le capital d'entreprises
privées. D'autres entreprises sont également créées
du fait de l'Etat lui-même, seul ou en association avec des capitaux
privés. Ces participations font de l'Etat un actionnaire,
c'est-à-dire un propriétaire d'actions, même s'il s'agit
d'un actionnaire atypique dans le cas des entreprises publiques ou
semipubliques1. Selon CARTIER-BRESSON (2010, p.1), le soutien
d'activités de service public, l'appropriation d'entreprises en vue
d'orienter leur gestion vers des fins de politique économique et
sociale, le sauvetage ou le contrôle d'entreprises stratégiques
constituent les objectifs qui déterminent ces choix de la puissance
publique.
Au Bénin, après la multitude d'entreprises
publiques et semi-publiques créées au cours de la période
révolutionnaire, l'Etat a entrepris, depuis la fin des années
1980, un vaste programme de privatisation et de restructuration de la plupart
de ses entreprises. En dépit de ces privatisations et de la vague de
dissolutions, de liquidations d'entreprises publiques pour des motifs
économiques dus essentiellement à la mauvaise gestion, l'Etat
reste encore propriétaire de nombreuses entreprises et est
demeuré dans le capital de certaines entreprises privatisées. Par
ailleurs, il a acquis des participations dans le capital de diverses
entreprises privées ainsi qu'au niveau d'entités
sous-régionales, régionales et internationales.
La gestion et le suivi desdites participations, confiés
à la Direction Générale
du Trésor et de la
Comptabilité Publique (DGTCP) et à la Direction
Générale
1 Dans ces entreprises, c'est le gouvernement qui
nomme les dirigeants, valide les stratégies industrielles qui
s'inscrivent dans le long terme... De même l'accomplissement de missions
de service public est souvent la priorité contrairement aux actionnaires
privés préoccupés par les performances financières
de l'entreprise.
des Affaires Economiques (DGAE) par le biais de sa Direction
de Gestion et de Contrôle du Portefeuille de l'Etat (DGCPE), souffrent de
certaines insuffisances. De même, la gestion interne des entreprises
publiques et semipubliques fait l'objet d'irrégularités qui
handicapent leur performance, rendant quasi nulle leur contribution à la
richesse nationale.
C'est pour mieux cerner le mécanisme de suivi des
participations étatiques, en déterminer les failles et y proposer
des approches de solutions que nous avons choisi de porter nos
réflexions sur le thème : Approches pour
l'amélioration de la gestion et du suivi des participations de l'Etat en
République du Bénin.
Après un premier chapitre consacré à la
présentation du cadre institutionnel de la gestion des participations de
l'Etat et au ciblage de la problématique, un second chapitre portera sur
les aspects théoriques ainsi que l'établissement du diagnostic et
les propositions de solutions y relatives.
CHAPITRE 1 :
CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE ET
PROBLEMATIQUE DE LA GESTION ET DU
SUIVI SATISFAISANTS DES PARTICIPATIONS
DE L'ETAT
Dans ce chapitre, il est procédé à la
présentation du cadre de la gestion des participations étatiques
et au ciblage de la problématique objet de la présente
étude.
Section 1 : Cadre de la gestion des participations
de l'Etat
Pour bien appréhender le cadre de la gestion des
participations de l'Etat, il s'agira, d'une part, de présenter les
organes en charge de cette gestion et, d'autre part, de restituer le dispositif
mis en place à cet effet et son fonctionnement actuel.
Paragraphe 1 : Structures en charge de la gestion
des participations de l'Etat
La gestion du portefeuille des participations de l'Etat est
confiée, pour l'essentiel, à deux structures du ministère
en charge des finances que sont : la Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) et la Direction
Générale des Affaires Economiques (DGAE) à travers sa
Direction de Gestion et de Contrôle du Portefeuille de l'Etat (DGCPE).
Il convient de signaler le rôle des différents
ministères sectoriels dans le cadre de la tutelle de l'Etat sur les
entreprises publiques et semi-publiques, et l'intervention fondamentale de la
Commission Technique de Dénationalisation et de transfert de
propriété du secteur public au secteur privé (CTD) dont le
secrétariat permanent est désormais rattaché à la
Primature, à l'occasion des opérations de privatisation,
liquidation ou simple cession de participations. Mais notre présentation
sera limitée aux deux premières structures citées.
A. Direction Générale du Trésor et de
la Comptabilité Publique
Créée par Loi n°61-35 du 14 août 1961
sous l'appellation de Trésor National du Dahomey, la DGTCP constitue, au
regard du rôle important qu'elle joue sur le plan budgétaire et
comptable mais également dans l'économie nationale, un des
principaux piliers de l'administration béninoise en
général et du ministère chargé des finances en
particulier. Ses missions, attributions, organisation et fonctionnement sont
fixés par le Décret n°2008-111 du 12 mars 2008 portant
attributions, organisation et fonctionnement du Ministère de l'Economie
et des Finances et l'Arrêté n°1188/MF/DC/SGM/DA du 14
décembre 1998 portant attributions, organisation et fonctionnement de la
DGTCP.
Conformément aux dispositions de l'article 67 du
Décret n°2008-111 du 12 mars 2008, deux fonctions principales sont
exercées par la DGTCP : la fonction « Trésor » et la
fonction « Comptabilité Publique ».
Les attributions liées à la fonction «
Trésor » sont :
- la gestion de la trésorerie de l'Etat ainsi que
l'étude et le suivi des problèmes y afférents et la
réalisation d'arbitrages ;
- la proposition et la mise en oeuvre de la politique
financière de l'Etat ;
- la réalisation de l'équilibre des ressources et
des charges publiques dans l'espace et dans le temps ;
- l'émission et la négociation d'effets publics
;
- la gestion du portefeuille de titres de
l'Etat ;
- l'exécution de la politique monétaire de l'Etat,
en collaboration avec l'Institut d'émission.
Quant à la fonction « Comptabilité Publique
», elle regroupe :
- l'animation des services extérieurs ;
- l'initiation ou l'étude des dossiers relatifs
à la réglementation, à l'organisation et au fonctionnement
de tous les services comptables de l'Etat ou des autres Collectivités
Publiques ;
- la centralisation des comptes de tous les comptables publics
;
- la reddition du compte de gestion de l'Etat ainsi que la mise
en état
d'examen des comptes de gestion des comptables principaux et
leur
transmission à la juridiction financière.
Dans le cadre de l'exécution de ses attributions, la DGTCP
est organisée en :
- services centraux directement r attachés à la
Direction Générale : l'Inspection Générale des
Services (IGS) et le Centre de Formation Professionnelle du Trésor
(CFPT);
- directions techniques : la Direction des Affaires
Monétaires et Financières (DAMF), la Direction des Etudes et de
la Réglementation Comptable (DERC), la Direction de la Centralisation
des Comptes de l'Etat (DCCE), la Direction de la Gestion des Ressources (DGR)
et la Recette Générale des Finances (RGF) ;
- services extérieurs : les recettes des finances et
recettes perceptions.
Les directions sont subdivisées en bureaux à
l'exception de la Recette Générale des Finances
subdivisées en services. Les bureaux et les services sont à leur
tour et le cas échéant organisés en divisions.
La DGTCP est dirigée par un directeur
général, nommé par décret pris en
Conseil des
Ministres sur proposition du ministre chargé des finances,
assisté
d'un directeur général adjoint nommé par
arrêté du ministre chargé des
finances et qui assure l'orientation, l'impulsion et la
coordination de l'ensemble des activités. Les directeurs techniques sont
nommés par arrêtés du ministre chargé des finances
sur proposition du directeur général mais le Receveur
Général des Finances, comptable principal de l'Etat, est
nommé par décret pris en Conseil des Ministres. Les Chefs de
bureaux, de services et de divisions sont nommés par décisions du
directeur général.
B. Direction de Gestion et de Contrôle du
Portefeuille de l'Etat
(DGCPE)
La DGCPE constitue l'une des cinq (5) directions de la
Direction Générale des Affaires Economiques (DGAE) telles que
fixées par l'article 75 du Décret n°2008-111 du 12 mars
2008, les quatre autres étant :
- la Direction de la Prévision et de la Conjoncture (DPC)
; - la Direction de l'Intégration Régionale (DIR) ;
- la Direction des Assurances (DA) ;
- la Direction de la Promotion Economique (DPE).
Précédemment Direction du Suivi et de
l'Assistance aux Entreprises Publiques (DSAEP), cette direction a changé
de dénomination pour désormais prendre en compte l'ensemble du
portefeuille des participations de l'Etat et ne plus se limiter aux seules
entreprises appartenant entièrement à l'Etat béninois.
Elle est donc l'entité chargée au sein de la DGAE de «
suivre la gestion et le contrôle des entreprises publiques,
semi-publiques ou entités assimilées » ; cette mission
étant assignée à la DGAE par l'article 74 du Décret
n°2008-111 du 12 mars 2008.
Toutefois, la DGCPE demeure régie par le texte fixant
les attributions et
l'organisation de la DSAEP, en l'occurrence
l'Arrêté n°098/MFE/DC/
SGM/DGE du 1er mars 2006 portant attributions,
organisation et fonctionnement de la Direction Générale de
l'Economie, ancienne dénomination de la DGAE. Aux termes de l'article 32
de cet arrêté, la DSAEP a pour attributions :
- l'appréciation de l'efficience de la gestion des
entreprises publiques et semi-publiques ainsi que la formulation de
propositions ou recommandations en vue de son amélioration et la mise en
oeuvre des redressements et corrections nécessaires;
- l'institution d'un système d'information et de
documentation sur la gestion desdites entreprises, en rapport avec les
ministères et autorités de tutelle ;
- l'assistance, pour le compte de l'Etat, des entreprises
publiques ;
- la préparation et l'exécution du programme de
privatisation, en collaboration avec la CTD ;
- l'examen de toutes questions liées à la vie des
entreprises publiques et semi-publiques.
Pour ce faire, l'article 33 de l'Arrêté
n°098/MFE/DC/SGM/DGE du 1er mars 2006 organisait la DSAEP en
trois (3) services à savoir:
- Service des Etudes et de la Réglementation (SER) ; -
Service de l'Audit (SA) ;
- Service du Contrôle de Gestion (SCG).
Elle dispose, en outre, d'un secrétariat administratif et
d'un Bureau des Affaires Administratives et Financières.
Après cette brève présentation des deux
structures principalement chargées de
la gestion et du suivi des
participations de l'Etat en République du Bénin, la
restitution des mécanismes mis en place dans ce cadre
permettra d'en faire une meilleure appréciation.
Paragraphe 2 : Etat des lieux sur la gestion des
participations de l'Etat
Les entreprises publiques et semi-publiques ainsi que les
prises de participations de l'Etat dans le capital d'entreprises du secteur
privé obéissent à une législation et une
réglementation en application desquelles divers mécanismes sont
institués, au sein des structures en charge des participations de
l'Etat.
A. Fondement juridique et structure du portefeuille
des participations de l'Etat
C'est fondamentalement les lois n°88-025 du 26 avril 1986
relative à la création, à l'organisation et au
fonctionnement des entreprises publiques et semi-publiques et n°92-023 du
06 août 1992 portant détermination des principes fondamentaux des
dénationalisations et des transferts de propriété
d'entreprises du secteur public au secteur privé ainsi que l'Acte
uniforme de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA) relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d'intérêt économique, qui organisent la gestion
des entreprises à participations étatiques.
La Loi n°88-025 du 26 avril 1986 définit les
entreprises publiques et semipubliques, en fixe les différentes
catégories en fonction de leur statut juridique et prévoit les
dispositions relatives à :
- leur administration, leur direction et leur gestion ;
- leurs comptes d'exploitation et budget d'investissement
prévisionnel ;
- l'inventaire de leurs comptes de résultat et à
leur bilan ;
- la répartition de leurs bénéfices ;
- le contrôle et l'exercice de la tutelle ;
- la sanction des infractions relatives à leur gestion et
à leur contrôle.
En ce qui concerne la Loi n°92-023 du 06 août 1992,
conformément à son objet, elle établit les règles
générales applicables au transfert au secteur privé d'une
partie ou de la totalité de la participation de l'Etat dans une
entreprise publique ou semi-publique. Elle crée, en outre, la Commission
Technique de Dénationalisation et de transfert de
propriété du secteur public au secteur privé (CTD) et en
fixe les attributions.
Quant à l'Acte uniforme de l'OHADA relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique qui, conformément à son article 1er,
s'applique à « toute société commerciale y compris
celle dans laquelle un Etat ou une personne morale de droit public est
associé... », il détermine les dispositions
générales applicables à l'ensemble des
sociétés commerciales ainsi que celles particulières
liées à chaque catégorie de sociétés. Ces
dispositions portent, entre autres, sur :
- la constitution et le fonctionnement de la
société commerciale ; - l'action en responsabilité civile
contre les dirigeants sociaux ;
- la transformation de la société, la fusion, la
scission et l'apport partiel
d'actifs ;
- la dissolution, la liquidation de la société.
Il convient d'ajouter à ces textes :
- la Loi organique n°86-021 du 26 septembre 1986 relative
aux lois de finances qui prévoit au titre des ressources de l'Etat
« ...la part de
l'Etat dans les bénéfices des entreprises
nationales ... » (article 3) et au titre des charges, « les prises de
participations de l'Etat » (article 10) ;
- le décret n°2001-039 du 15 février 2001
portant Règlement Général sur la Comptabilité
Publique (RGCP) qui fixe les règlements fondamentaux relatifs à
la gestion des deniers, valeurs et biens appartenant ou confiés à
l'Etat, aux établissements publics nationaux ou locaux, aux
collectivités territoriales ainsi qu'aux services et organismes que la
loi assujettit au régime juridique de la comptabilité publique au
Bénin ;
- les statuts des différentes entreprises publiques
approuvés par décrets en Conseil des Ministres.
On constate ainsi qu'il existe un ensemble de textes
législatifs et réglementaires qui régissent les
participations de l'Etat (Atout).
En termes de structure, le portefeuille des participations de
l'Etat regroupe conformément à l'article 2 de la Loi
n°88-005 du 26 avril 1988 :
- les offices à caractère industriel et/ou
commercial : ce sont « des établissements publics chargés
d'assurer et de gérer des services publics ». Ils sont dotés
de la personnalité morale et de l'autonomie financière et
créés par décret fixant leur dotation et approuvant leurs
statuts. Ils relèvent des juridictions de droit commun dans leur
relation avec les usagers mais la procédure d'expropriation pour cause
d'utilité publique leur est applicable dans certains cas ;
- les sociétés d'Etat : il s'agit, aux termes de
l'article 7 de la Loi n° 88- 005 du 26 avril 1988, « des entreprises
à caractère industriel et/ou commercial dont le capital social
est soit intégralement souscrit par l'Etat, soit en partie par l'Etat et
en partie par des personnes morales de droit public». Elles sont
créées par décret portant approbation de leurs
statuts, dotées de la personnalité morale et de
l'autonomie financière et relèvent des juridictions de droit
commun. Leur capital est subdivisé en actions ;
- les sociétés d'économie mixte qui sont
définies à l'article 12 de la Loi n°88-005 du 26 avril 1988
comme « des sociétés par actions dans lesquelles l'Etat ou
toute autre Collectivité Publique, ou toute entreprise sont
associés à des capitaux privés nationaux ou des capitaux
étrangers privés ou publics ». La participation de l'Etat
doit correspondre à au moins 50% des actions de l'entreprise mais
l'Etat, bien qu'actionnaire minoritaire, peut décider de
considérer une entreprise comme société d'économie
mixte du fait du secteur vital ou stratégique concerné ;
- les participations étatiques minoritaires au capital
d'entreprises privées, d'organismes sous-régionaux,
régionaux et internationaux.
B. Organisation de la gestion et du suivi des
participations de l'Etat
La libération du capital social des entreprises
publiques ou semi-publiques et les autres prises de participation de l'Etat se
font sur la base de mandats émis par la Direction Générale
du Budget (DGB) et transmis au Receveur Général des Finances pour
paiement après visa du Contrôleur Financier. Les
dépenses relatives aux prises de participations de l'Etat
obéissent donc à la procédure normale d'exécution
des dépenses publiques (Atout). Les titres de paiement
émis dans ce cadre sont imputés aux dépenses
d'investissements publics, en particulier aux investissements en portefeuille.
La nomenclature des pièces justificatives des dépenses a
prévu, en ses points 148 et 149, les pièces justificatives
relatives à cette catégorie d'opérations. Ces
pièces justificatives sont constituées de :
- en ce qui concerne la libération du capital social des
entreprises publiques et semi-publiques :
· le mandat de paiement édité dans le
Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFiP)
;
· la décision de mandatement ;
· l'acte portant création de l'entreprise et/ou
fixant le montant de l'apport de l'Etat ;
· la demande d'engagement ou de réservation de
crédit ;
· l'accord du ministre chargé des finances ;
· la convention ou le protocole d'accord.
- en ce qui concerne les prises de participations de l'Etat
béninois dans les institutions à caractère international
:
· le mandat de paiement édité dans SIGFiP
;
· la décision de mandatement ;
· la demande d'engagement ou de réservation de
crédit ;
· la lettre d'appel de fonds de l'institution ;
· la convention ou le protocole d'accord liant l'Etat
à l'institution ;
· l'accord du ministre chargé des finances.
Cependant, dans la pratique, seule la décision de
mandatement est transmise, en appui du mandat de paiement au Receveur
Général des Finances. La nomenclature des pièces
justificatives de dépenses n'est donc pas respectée en ce qui
concerne les dépenses liées aux prises de participations de
l'Etat (Faiblesse).
Une fois les entreprises publiques ou semi-publiques
constituées ou les autres participations acquises, leur suivi est
confié, comme il a été mentionné plus haut et
conformément aux textes, principalement à la DGTCP et à la
DGCPE : il existe des structures chargées de la gestion et du
suivi des
participations de l'Etat (Atout). Mais,
aucun texte n'a été pris pour préciser les
attributions de la DGCPE après son changement de dénomination
(Faiblesse) bien que conformément à sa
dénomination, son champ d'action aille au-delà de celui de
l'ancienne DSAEP. De même, l'arrêté portant
attributions, organisation et fonctionnement de la DGTCP n'est pas
harmonisé avec le décret fixant les attributions, l'organisation
et le fonctionnement du Ministère de l'Economie et des Finances
(Faiblesse). A titre d'illustration, on note que l'Arrêté
n°1188/MF/DC/SGM/DA du 14 décembre 1998 classe la RGF parmi les
services extérieurs de la DGTCP alors que le Décret
n°2008-111 du 12 mars 2008 en fait une direction technique.
Sur le plan de la mise en oeuvre des attributions de la DGTCP,
c'est la Direction des Affaires Monétaires et Financières (DAMF)
qui, aux termes de l'article 28 de l'Arrêté
n°1188/MF/DC/SGM/DA du 14 décembre 1998, est chargée de
« ...la prise et la gestion des participations... ». Mais en
réalité, cette direction ne fait que donner des avis et faire des
suggestions sur les dossiers de prise de nouvelles participations soumis
à son étude : contrairement aux dispositions
réglementaires, la DAMF n'assure pas véritablement la
gestion des participations étatiques (Faiblesse). Par ailleurs,
par Décision n°2420/MEF/CAB/SGM/DGTCP/RGF/DGR/BP/SP du 11
août 2008, le Directeur Général du Trésor et de la
Comptabilité Publique a créé au sein du Service de la
Trésorerie de la RGF, une division chargée de la gestion des
valeurs mobilières. Cette division, si l'on s'en tient à sa
dénomination, devrait s'occuper, entre autres, des participations de
l'Etat mais ses activités se limitent au suivi des Certificats
Spéciaux de Créances sur l'Etat émis par le Trésor
Public en règlement des arriérés salariaux : la
Division de la Gestion des Valeurs Mobilières (DGVM) du Service de la
Trésorerie ne gère pas les participations de l'Etat
(Faiblesse).
En ce qui concerne la tenue de la comptabilité, c'est
le compte 26 ?Prises de participations, placements et cautionnements? qui
enregistre à son débit les participations de l'Etat. Son solde
devrait donc indiquer la valeur comptable desdites participations. De 2006
à 2009, le poste ?Prises de participations? apparaît au bilan dans
le Compte Général de l'Administration des Finances comme
l'indique le tableau n°1.
Tableau n°1 : Montant du poste ?Prises de
participations et cautionnements? au bilan dans le CGAF de 2006 à
2009
Années
|
Montant du poste ?Prise de participations et
cautionnements? au bilan
(en FCFA)
|
2006
|
|
441
|
893
|
054
|
2007
|
4
|
250
|
938
|
172
|
2008
|
3
|
908
|
031
|
605
|
2009
|
14
|
175
|
618
|
940
|
Source : CGAF (2006 à 2009)
Mais lorsqu'on se réfère aux soldes successifs
de ce compte au titre de ces même années, tels que
restitués par le progiciel ASTER utilisé pour la tenue de la
comptabilité de la DGTCP, on obtient plutôt la situation
décrite dans le tableau n°2.
Tableau n°2 : Solde du compte 2611 ?Prises de
participations et cautionnements? de 2006 à 2009
Années
|
Solde du compte 2611 ?Prise de participations et
cautionnements?
(en FCFA)
|
|
2006
|
2
|
423
|
943
|
696
|
2007
|
6
|
674
|
881
|
868
|
2008
|
10
|
582
|
913
|
473
|
2009
|
13
|
026
|
069
|
358
|
Source : Fiches comptes ASTER (2006 à
2009)
Il est aisé de constater les discordances entre les
montants inscrits au bilan
dans le CGAF et les soldes du compte 2611 au
titre de ces années. De même,
ceci est confirmé par les agents de la DGTCP, aucune
des deux situations ne traduit la valeur comptable du portefeuille des
participations de l'Etat pour lesdites années. Il apparaît ainsi
que la valeur comptable des participations de l'Etat n'est pas connue
(Faiblesse).
La DGTCP a également la charge de recouvrer les revenus
gérés par les différentes participations. Ces revenus sont
constitués, conformément à la nomenclature
budgétaire en vigueur, par :
- les contributions des entreprises publiques au budget de
l'Etat : elles représentaient, en vertu de l'article 2 de la Loi
n°97-001 du 21 janvier 1997 portant loi de finances pour la gestion 1997,
40% du bénéfice distribuable (après déduction des
réserves du bénéfice net) desdites entreprises. Mais, avec
la loi de finances pour la gestion 2012, ce taux est désormais
porté à 80% du bénéfice après
déduction des réserves.
- les dividendes au titre des autres participations de l'Etat.
Les réalisations de recettes au titre des contributions
des entreprises au budget de l'Etat et des dividendes se présentent de
2006 à 2010 comme l'indique le tableau n°3.
Tableau n°3 : Contributions des entreprises
publiques et dividendes de 2006 à 2010
Années
|
Contributions des entreprises publiques au budget de
l'Etat
(en FCFA)
|
Dividendes
(en FCFA)
|
|
|
2006
|
|
508
|
560
|
729
|
|
632
|
898
|
179
|
2007
|
1
|
127
|
485
|
611
|
1
|
792
|
733
|
237
|
2008
|
1
|
068
|
488
|
708
|
|
640
|
597
|
500
|
2009
|
1
|
915
|
012
|
989
|
4
|
994
|
111
|
991
|
2010
|
2
|
741
|
703
|
385
|
6
|
055
|
923
|
033
|
Source : Service de la Recette/RGF
Les participations de l'Etat génèrent donc
des ressources pour son budget (Atout).
Au niveau de la DGCPE, une tentative de recensement des
éléments constitutifs du portefeuille de l'Etat a
été initiée en 2003 et a conduit à la prise de
l'Arrêté n°179/MFE/DC/DGAE/DSAEP/SER du 10 mars 2003 fixant
la liste des sociétés d'Etat et offices de la République
du Bénin et ceux dans lesquels l'Etat a une participation. Mais, cette
liste, d'une part, ne distingue pas les offices à caractère
social, culturel et scientifique2 des offices à
caractère industriel et/ou commercial et, d'autre part, ne rend pas
compte des participations que l'Etat béninois détient dans
certains organismes sousrégionaux, régionaux et internationaux.
Une autre liste a été conçue qui présente les
offices par catégorie mais elle a toujours la tare de ne pas être
exhaustive. Il en résulte donc l'inexistence d'un état
exhaustif des participations de l'Etat (faiblesse).
Par ailleurs, l'article 154 de la Loi n°2004-20 du 17
août 2007 portant règles de procédures applicables devant
les formations juridictionnelles de la Cour Suprême prévoit que la
liste annuelle des sociétés d'Etat, des sociétés
d'économie contrôlées par l'Etat et des
établissements publics nationaux à caractère industriel et
commercial soit produite par arrêté du ministre chargé des
finances. Mais depuis l'adoption de cette loi, cette obligation n'a jamais
été respectée. On note que la liste des
entreprises publiques et semipubliques n'est produite par arrêté
(Faiblesse).
La DGCPE reçoit, pour étude, les
procès-verbaux des Conseils d'Administration, les comptes d'exploitation
et les budgets d'investissement prévisionnels ainsi que les états
financiers des offices et sociétés d'Etat, avant la saisine du
Conseil des Ministres pour approbation. Elle étudie également les
rapports des commissaires aux comptes nommés auprès des
entreprises publiques et semi-publiques. L'étude des documents
comptables des
2 Cette catégorie d'offices est régie
par la loi n°94-009 du 28 juillet 1994 portant création des offices
à caractère social, culturel et scientifique
entreprises publiques est donc effective à la
DGCPE (Atout). Ces documents doivent être transmis au ministre
chargé des finances :
- au plus tard 15 jours avant la fin de l'exercice
précédent pour les comptes d'exploitation et le budget
prévisionnels ;
- aussitôt après l'approbation par le Conseil
d'Administration qui doit intervenir dans les trois mois qui suivent la
clôture de l'exercice, pour les états financiers.
Ces délais de transmission ne sont souvent pas
respectés (Faiblesse).
Il est également utile de mentionner qu'à la
suite de l'étude d'un rapport de l'Inspection Générale
d'Etat, le Conseil des Ministres, en sa séance du 8 juillet 2011, a
procédé à la nomination d'auditeurs internes au sein de
certaines entreprises publiques et semi publiques. Au nombre des
défaillances soulevées par ledit rapport et repris dans le compte
rendu du Conseil des Ministres, figurent, entre autres :
- la récurrence des réserves formulées par
les commissaires aux comptes ;
- l'absence de manuels de procédures administratives,
comptables et financières ;
- la mauvaise gestion des ressources humaines ;
- la gabegie et le gaspillage des ressources publiques ;
- le non respect des dispositions législatives sur les
entreprises publiques et semi-publiques.
Ces constats de l'Inspection Générale d'Etat
posent le problème de la
gouvernance des entreprises et on peut en
déduire que les entreprises
publiques et semi-publiques font l'objet de mauvaise
gouvernance (Faiblesse).
Après cette restitution de l'état des lieux sur
l'organisation et le suivi des participations étatiques, sa
synthèse grâce à l'inventaire des forces et faiblesses
permettra de cibler la problématique à retenir dans le cadre de
la présente étude.
Section 2 : Problématique de la gestion et du
suivisatisfaisants des participations de l'Etat
Il s'agit ici, après avoir restitué le processus
de choix de la problématique de notre étude, de préciser
les approches génériques qui sont susceptibles de contribuer
à la résolution des problèmes spécifiques qui lui
sont liés.
Paragraphe 1 : Processus de choix de la
problématique
Le regroupement des problèmes soulevés par
centre d'intérêt va contribuer, d'abord, à la
détermination des problématiques possibles puis, ensuite, au
choix de la problématique de la présente étude.
A. Identification des problématiques possibles
L'état des lieux présenté à la
section précédente nous permet d'établir, dans le tableau
n°4 ci-dessous, l'inventaire des atouts et faiblesses notées.
Tableau n°4 : Inventaire des atouts et des
problèmes
Atouts
|
Problèmes
|
N° d'ordre
|
Libellé
|
N° d'ordre
|
Libellé
|
1
|
Existence de textes législatifs et réglementaires
sur les participations de l'Etat
|
1
|
Non respect de la nomenclature des pièces justificatives
de dépenses pour les prises de participations de l'Etat
|
2
|
Respect de la procédure normale d'exécution des
dépenses pour les prises de participation de l'Etat
|
2
|
Absence de texte fixant les attributions de la DGCPE
|
3
|
Existence de structures chargées de la gestion et du suivi
des participations étatiques
|
3
|
Non harmonisation de l'arrêté régissant la
DGTCP avec le décret du Ministère de l'Economie et des Finances
(MEF)
|
4
|
Existence de revenus générés par les
participations de l'Etat
|
4
|
Non effectivité de la gestion des participations de l'Etat
par la DAMF
|
5
|
Etude des documents
comptables des entreprises publiques par la DGCPE
|
5
|
Non prise en compte des participations étatiques dans les
activités de la DGVM
|
|
|
6
|
Méconnaissance de la valeur comptable des participations
de l'Etat
|
|
|
7
|
Absence d'une situation exhaustive des participations de l'Etat
à la DGCPE
|
|
|
8
|
Non production de la liste des entreprises publiques et
semi-publiques par arrêté du ministre chargé des
finances
|
|
|
9
|
Non respect des délais de transmission des documents
comptables des entreprises publiques et semi-publiques au MEF
|
|
|
10
|
Mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semipubliques
|
Source : Etat des lieux
Les problèmes mentionnés dans cet inventaire des
atouts et des faiblesses sont regroupés par centre
d'intérêt dans le tableau n°5 qui suit. La
problématique liée à chaque centre d'intérêt
y est également identifiée.
Tableau n°5 : Identification des
problématiques possibles
N° d'ordre
|
Centres d'intérêt
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes généraux
|
Problématiques
|
1
|
Réglementation
|
Absence de texte fixant les attributions de la DGCPE
|
Non actualisation des textes
|
Problématique de
l'actualisation des textes
|
Non harmonisation de l'arrêté régissant la
DGTCP avec le décret du Ministère de l'Economie
et des Finances (MEF)
|
2
|
Respect de la réglementation
|
Non respect de la nomenclature des pièces justificatives
de
dépenses pour les prises de participations de
l'Etat
|
Non respect de la
réglementation
|
Problématique du respect de la réglementation
|
Non production de la liste des entreprises publiques et
semi-publiques par
arrêté du ministre chargé des finances
|
Non respect des délais de transmission des
documents comptables des entreprises publiques et semi-publiques
au MEF
|
3
|
Gestion et suivi des
participations de l'Etat
|
Non effectivité de la
gestion des participations de l'Etat par la DAMF
|
Gestion et suivi non satisfaisants des
participations de l'Etat
|
Problématique de la gestion et du suivi satisfaisants des
participations
de l'Etat
|
Non prise en compte des participations étatiques dans les
activités de la DGVM
|
Méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat
|
Absence d'une situation exhaustive des participations de l'Etat
à la DGCPE
|
Mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi-publiques
|
B. Choix de la problématique de la gestion et du
suivi satisfaisants des participations de l'Etat
Les problèmes liées à l'actualisation et
à l'harmonisation des textes sont certes importants et méritent
que des solutions y soient trouvées, mais ils peuvent logiquement
être réglés juste par une prise de conscience des
autorités administratives et l'adoption de règles
appropriées qui s'adaptent au contexte et qui cadrent avec les normes de
niveau supérieur. La problématique de l'actualisation des textes,
de ce fait, ne fera pas l'objet de notre étude.
Quant à la problématique liée au respect
des textes, elle relève, à notre avis, également de la
volonté des autorités politico-administratives. Il s'agit
à ce niveau d'instituer un dispositif de suivi adéquat qui
conduit au strict respect des règles établies par l'application
de sanctions appropriées prévues. Cette problématique
n'est également pas retenue.
Les participations étatiques sont acquises avec des
fonds publics, de l'argent du contribuable et en principe
intégrées au patrimoine de l'Etat, c'est-à-dire de toute
la communauté. En asseoir une bonne gestion et un suivi adéquat
répond alors à la logique de rigueur qui est sensée
encadrer l'utilisation des deniers publics et à la sauvegarde de
l'intérêt général. Même si l'objectif
principal visé par l'Etat n'est pas la rentabilité
financière, il importe de s'assurer que ses participations puissent
générer des revenus convenables pour permettre justement d'aider
à l'accomplissement de cette mission d'intérêt
général. Les préoccupations liées à la
gestion et au suivi comptable des participations étatiques ainsi
qu'à la gouvernance des entreprises du portefeuille de l'Etat sont donc
d'un intérêt capital. C'est au regard de ce qui
précède que la problématique de la gestion et du suivi
satisfaisants des participations de l'Etat est retenue. Le problème
général lié à cette
problématique est, comme l'indique le tableau n°4,
la gestion et le suivi non satisfaisants des participations de l'Etat et se
traduit par les problèmes spécifiques suivants :
- la non effectivité de la gestion des participations de
l'Etat par la DAMF ;
- la non prise en compte des participations étatiques dans
les activités de la DGVM ;
- la méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat ;
- l'absence d'une situation exhaustive des participations de
l'Etat à la DGCPE ;
- la mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi-publiques.
Toutefois, les problèmes de « la non
effectivité de la gestion des participations de l'Etat par la DAMF
», de « la non prise en compte des participations étatiques
dans les activités de la DGVM » et de « l'absence d'une
situation exhaustive des participations de l'Etat à la DGCPE »
traduisent en réalité un manque de suivi effectif de l'ensemble
des participations de l'Etat. Ces problèmes peuvent donc être
regroupés en un seul formulé comme suit : le manque de
suivi effectif de l'ensemble des participations de l'Etat.
Notre problématique de la gestion et du suivi
satisfaisants des participations de l'Etat est ainsi spécifiée
comme ci-après :
Problème général : Gestion
et suivi non satisfaisants des participations de l'Etat
Problème spécifique n°1 :
Manque de suivi effectif de l'ensemble des participations de l'Etat
Problème spécifique n°2 :
Méconnaissance de la valeur comptable des participations de
l'Etat
Problème spécifique n°3 :
Mauvaise gouvernance des entreprises publiques et semi-publiques.
Au regard de la problématique ainsi
spécifiée et pour apporter notre modeste contribution à la
résolution des problèmes qui y sont liés, le thème
autour duquel s'articule notre réflexion est : Approches pour
l'amélioration de la gestion et du suivi des participations de l'Etat en
République du Bénin.
Paragraphe 2 : Vision globale de résolution
de la problématique de la gestion et du suivi satisfaisants des
participations de l'Etat
La problématique retenue pose la thématique de
l'Etat dans l'un de ses récents rôles qui diffère de ceux
entrant dans le cadre de ses missions régaliennes : celui de l'Etat
agent économique c'est-à-dire interventionniste et plus
particulièrement celui de l'Etat promoteur et propriétaire
d'entreprise. Nous nous fonderons donc de façon générale
sur une approche qui permet de bien appréhender l'actionnariat
étatique.
Ce type d'approche pourra surtout servir à la
résolution du problème spécifique n°3, celui de la
mauvaise gouvernance des entreprises publiques et semi-publiques.
Pour le problème spécifique n°1 lié
à la tenue du portefeuille de l'Etat, il s'agit d'identifier des normes
portant sur la gestion de portefeuille et adaptées au contexte en
étude pour sa résolution.
Les éléments de comptabilité sont bien
indiqués pour comprendre les fondements du problème
spécifique n°2 et y apporter des solutions.
La démarche de résolution de la
problématique de la gestion et du suivisatisfaisants des
participations de l'Etat est caractérisée par les points suivants
:
- fixation des objectifs de l'étude : objectif
général et objectifs spécifiques ;
- identification des causes plausibles des problèmes en
résolution et formulation des hypothèses;
- construction du tableau de bord de l'étude (TBE) ;
- revue de littérature ;
- choix des outils de mobilisation et d'analyse des
données ;
- mobilisation et traitement des données ;
- vérification des hypothèses ;
- approches de solutions ;
- conditions de mise en oeuvre.
CHAPITRE 2 :
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET
CONDITIONS D'AMELIORATION DE LA
GESTION ET DU SUIVI DES PARTICIPATIONS
DE L'ETAT
Le présent chapitre porte sur les aspects
théoriques et méthodologiques de l'étude, puis sur
l'établissement du diagnostic et les approches de solutions pour
l'amélioration de la gestion et du suivi des participations
étatiques.
Section 1 : Cadre théorique et
méthodologique de
l'Etude
Comme nous l'avons indiqué précédemment,
la présente étude sera axée sur la problématique de
la gestion et du suivi satisfaisants des participations de l'Etat. Le
problème général lié à cette
problématique est : la gestion et le suivi non satisfaisants des
participations de l'Etat. Il est caractérisé par les
problèmes spécifiques suivants :
Problème spécifique n°1 :
Manque de suivi effectif de l'ensemble des participations de l'Etat
Problème spécifique n°2 :
Méconnaissance de la valeur comptable des participations de
l'Etat
Problème spécifique n°3 :
Mauvaise gouvernance des entreprises publiques
et semi-publiques.
Au regard desdits problèmes, les objectifs de
l'étude et les hypothèses de travail seront fixés et il
sera procédé à une revue de littérature. Sur cette
base, sera opéré le choix des outils de collecte et d'analyse des
données.
Paragraphe 1 : Objectifs, hypothèses de
l'étude et
revue de littérature A. Objectifs et
hypothèses de l'étude
1. Objectifs de l'étude
En tenant compte du problème général
lié à notre problématique, notre objectif
général est de contribuer à l'amélioration
de la gestion et du suivi des participations de l'Etat.
Quant aux objectifs spécifiques, ils sont
également formulés en liaison avec les problèmes
spécifiques caractérisant le problème
général. Ils se présentent ainsi qu'il suit :
Objectif spécifique n°1 : identifier
les modalités du suivi effectif de l'ensemble des participations de
l'Etat
Objectif spécifique n°2 :
déterminer les conditions d'une bonne estimation de la valeur
comptable des participations de l'Etat
Objectif spécifique n°3 :
définir les axes d'amélioration de la gouvernance des
entreprises publiques et semi-publiques.
Ainsi à l'issue de la présente étude, les
mesures susceptibles d'améliorer la gestion et le suivi des
participations de l'Etat seront déterminées car, de façon
spécifique :
- les modalités du suivi effectif de l'ensemble des
participations de l'Etat seront identifiées ;
- les conditions d'une bonne tenue de la comptabilité des
participations de l'Etat seront connues ;
- les axes d'amélioration de la gouvernance des
entreprises publiques et semi-publiques seront définis.
2. Hypothèses liées aux problèmes en
résolution
Elles sont formulées après la détermination
des causes les plus plausibles liées aux différents
problèmes spécifiques en résolution.
V1 Hypothèse liée au problème
spécifique n°1
Le manque de suivi effectif de l'ensemble des participations de
l'Etat pourrait être imputé aux causes possibles suivantes :
- absence de structure en charge de la gestion du portefeuille de
l'Etat ;
- absence d'une organisation adéquate pour le suivi de
l'ensemble des participations étatiques ;
- le manque de volonté des acteurs.
L'absence de structure en charge de la gestion du portefeuille
de l'Etat ne saurait être la cause du manque de suivi effectif de
l'ensemble des participations de l'Etat car, comme nous l'avons vu plus haut,
la gestion du portefeuille de l'Etat est confiée à la DGTCP et
à la DGCPE. Cette cause supposée doit donc être
écartée.
L'absence de relation formelle entre la DGTCP et la DGCPE est
apparente dans le cadre de la gestion des participations étatiques. Une
simple illustration est qu'au moment de la prise de participation, la DGTCP se
contente de payer le mandat ; elle ne tient en son sein aucun dossier sur ces
participations et aucune information sur l'opération n'est transmise
à la DGCPE. De ce fait, l'absence d'une organisation adéquate
pour le suivi de l'ensemble des participations étatiques peut être
retenue comme cause de notre problème.
Si des structures ont été créées
pour suivre et contrôler les participations étatiques, cela
témoigne bien du fait que les autorités sont soucieuses du bon
accomplissement de cette fonction. On ne saurait donc dire que la non
effectivité de la gestion du portefeuille des participations de l'Etat
est liée au manque de volonté des acteurs. Nous retenons alors
d'écarter également cette cause.
Ainsi, la cause la plus plausible du manque de suivi effectif
de l'ensemble des
participations de l'Etat, qui est l'absence d'une
organisation adéquate pour le
suivi de l'ensemble des participations étatiques, peut
être retenue comme cause de notre problème.
L'hypothèse liée au problème
spécifique n°1 est la suivante : le manque de suivi
effectif de l'ensemble des participations de l'Etat est imputable à
l'absence d'une organisation adéquate (Hypothèse
spécifique n°1).
v' Hypothèse liée au problème
spécifique n°2
En ce qui concerne la méconnaissance de la valeur
comptable des participations de l'Etat, les causes supposées
ci-après peuvent en être à la base :
- mauvaise tenue de la comptabilité à la DGTCP ;
- absence de tenue d'une véritable comptabilité
patrimoniale.
L'absence de tenue d'une véritable comptabilité
patrimoniale ne semble pas, à notre avis, expliquer le problème
de méconnaissance de la valeur comptable des participations de l'Etat.
Il est vrai qu'une comptabilité de type patrimoniale permet de
connaître la valeur de l'ensemble des éléments composant le
patrimoine. A cet effet, après la tenue de la comptabilité
budgétaire par la RGF, la DCCE se charge en principe des aspects
patrimoniaux.
Nous pouvons donc supposer que c'est la mauvaise tenue de la
comptabilité à la DGTCP qui est la cause du problème
spécifique n°2 et formuler l'hypothèse y relative ainsi
qu'il suit : la méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat est due à la mauvaise tenue de la
comptabilité à la DGTCP (Hypothèse spécifique
n°2).
v' Hypothèse liée au problème
spécifique n°3
La mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi-publiques pourrait s'expliquer par :
- la qualité des organes de gestion des entreprises
publiques et semipubliques ;
- la mauvaise foi des dirigeants des entreprises publiques et
semipubliques.
La bonne ou la mauvaise foi sont des notions assez subjectives
et abstraites, à notre avis, pour servir à la construction d'une
hypothèse. Nous ne retiendrons donc pas la mauvaise foi des dirigeants
des entreprises publiques et semipubliques comme cause la plus plausible.
Par contre, en ce qui concerne la qualité des organes
de gestion, elle paraît plus à même d'expliquer le
problème. En effet, les questions de gouvernance relèvent de
façon générale des organes de direction d'entreprise,
notamment le Conseil d'Administration. Nous pouvons donc retenir la
qualité des organes de gestion des entreprises publiques et
semi-publiques comme cause du problème spécifique n°3.
L'hypothèse en rapport avec ce problème spécifique est
formulée de la manière suivante : la mauvaise gouvernance
des entreprises publiques et semi-publiques s'explique par la qualité
des organes de gestion desdites entreprises (Hypothèse spécifique
n°3).
Au regard de tout ce qui précède, le tableau de
bord de notre étude relative à la problématique de la
gestion et du suivi satisfaisants des participations de l'Etat est
présenté dans le tableau n°6.
Tableau n°6 : Tableau de bord de
l'étude
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
(Problème Général)
Gestion et suivi non satisfaisants des participations de
l'Etat
|
(Objectif Général)
Contribuer à l'amélioration de la gestion et
du suivi des participations de l'Etat
|
(Cause Générale) -
|
(Hypothèse
Générale) -
|
Niveaux spécifiques
|
1
|
(Problème Spécifique
n°1)
Manque de suivi de l'ensemble des participations de
l'Etat
|
(Objectif Spécifique n°1)
Identifier les modalités du suivi effectif de
l'ensemble des participations de l'Etat
|
(Cause spécifique n°1)
Absence d'une organisation adéquate pour le suivi
de l'ensemble des participations de l'Etat
|
(Hypothèse Spécifique
n°1)
Le manque de suivi effectif de l'ensemble des participations
de l'Etat est imputable à l'absence d'une organisation
adéquate
|
2
|
(Problème Spécifique
n°2)
Méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat
|
(Objectif Spécifique n°2)
Déterminer les conditions d'une bonne estimation de
la valeur comptable des participations de l'Etat
|
(Cause spécifique n°2)
Mauvaise tenue de la comptabilité à
la DGTCP
|
(Hypothèse Spécifique
n°2)
La méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat est due à la mauvaise tenue de la
comptabilité à la DGTCP
|
3
|
(Problème Spécifique
n°1)
Mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi- publiques
|
(Objectif Spécifique n°3)
Définir les axes d'amélioration de
la gouvernance des entreprises publiques et semi-publiques
|
(Cause spécifique n°3)
Qualité des organes de gestion
desdites entreprises
|
(Hypothèse Spécifique
n°3)
La mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi- publiques s'explique par la qualité des organes de
gestion desdites entreprises
|
*Problématique de la gestion et du suivi satisfaisants des
participations de l'Etat
B. Revue de littérature sur les problèmes en
résolution
Parler de gestion et de suivi des participations étatiques
revient à envisager l'Etat dans une logique d'actionnaire.
CARTIER-BRESSON (2010, p.1) écrit : ...l'Etat a acquis
des participations, majoritaires ou minoritaires, dans de nombreuses
sociétés anonymes. Il a luimême constitué des
sociétés, seul ou avec d'autres actionnaires. Ces initiatives ont
obéi à des objectifs d'intérêt général
distincts de ceux qui animent ordinairement des actionnaires privés,
tels que le soutien d'activités de service public, l'appropriation
d'entreprises en vue d'orienter leur gestion vers des fins de politique
économique et sociale, le sauvetage ou le contrôle d'entreprises
stratégiques. Elles n'en ont pas moins fait de lui le détenteur
d'importantes prérogatives politiques et financières dans une
multitude de sociétés anonymes, en même temps que le
propriétaire d'un immense portefeuille d'actions.
Pour BOUCHIKHI et BENDIABDELLAH (2008) : La notion d' «
Etat actionnaire » est une notion récente. Elle apparaît
liée à la notion d' « entreprises publiques » et
évoque de grandes formes d'entités telles que la forme EPIC
(établissement public à caractère industriel et
commercial, pas de capital réparti en actions, fonds propres = dotation)
et la forme de sociétés commerciales (sociétés
anonymes, pour la plupart, capital réparti en actions, régies par
le code de commerce).
Après ces contributions d'ordre général
sur le sujet en étude, nous aborderons les réflexions
antérieures relatives aux problèmes spécifiques
liés à la problématique de la gestion et du suivi
satisfaisants des participations de l'Etat.
V1 Sur le problème spécifique n°1
Pendant une cinquantaine d'années, l'organisation de la
direction du Trésor a ainsi mêlé étroitement les
fonctions d'actionnariat, de financement, de réglementation, de
régulation et de tutelle. Outre qu'il est devenu de plus en plus
problématique au regard du droit communautaire, ce mélange des
genres a nui à l'efficacité du contrôle de l'Etat
actionnaire. La volonté de remédier à ces
inconvénients a conduit à la prise de conscience d'une
nécessité d'autonomiser la fonction d'Etat
actionnaire.3 (CARTIER-BRESSON, 2010, p.294)
C'est ainsi qu'en 1998, suite à une
réorganisation de la direction du Trésor en France, la fonction
d'Etat actionnaire a été confiée à un service
à part entière, le « service des participations », qui
s'est vu chargé « du suivi de l'ensemble des entreprises publiques
et des entreprises dans lesquelles l'Etat détient une participation,
ainsi que des relations entre ces entreprises et l'Etat actionnaire ».
Cette première réforme de l'Etat actionnaire n'a
cependant pas rassemblé l'intégralité des fonctions de
l'Etat actionnaire au sein du service des participations... En outre, cette
réforme n'a pas fourni au service des participations des moyens à
la hauteur de sa vocation à incarner l'Etat actionnaire tant sur le plan
du contrôle des entreprises que sur celui de la gestion des
participations... Enfin et surtout, cette réforme n'a pas mis fin aux
dysfonctionnements du contrôle de l'Etat sur les entreprises publiques...
(CARTIER-BRESSON, 2010, p.296)
3 Il s'agit ici de l'exemple français.
Pour BARBIER de LA SERRE et al. (2003, p.8), l'Etat
actionnaire doit être incarné par une entité
entièrement dédiée à ce rôle, capable
d'adapter ses interventions au secteur de l'entreprise, au taux de
participation de l'Etat à son capital et au degré d'ouverture
à la concurrence de ses marchés.
C'est alors que naît en France, l'Agence des
Participations de l'Etat (APE)4 pour « améliorer
l'efficacité de la fonction d'actionnaire de l'Etat en renforçant
son individualisation ». L'APE est constituée « des
compétences de management dans les entreprises publiques et
privées, des compétences administratives exercées au sein
du ministère des finances ou dans les départements assurant
traditionnellement la tutelle technique des entreprises, ainsi que des
compétences plus spécialisées (comptabilité, audit,
techniques financières...) ».
Forte de ces atouts, l'APE a pu contribuer à une
amélioration des performances de l'Etat actionnaire, non seulement dans
la gestion de son portefeuille de valeurs, mais plus largement dans la
gouvernance des entreprises relevant de sa compétence. (CARTIER-BRESSON,
2010, p.300)
Mais selon la Cour des Comptes française (2008), bien
qu'ayant produit des effets positifs, l'Agence des Participations de l'Etat a
montré certaines limites. Par exemple, « les intérêts
de l'Etat actionnaire minoritaire ne sont pas efficacement défendus
» et « les fonctions patrimoniales ne sont pas toujours
exercées efficacement ».
En Algérie, c'est un Conseil des Participations de
l'Etat qui a été institué par l'article 8 de l'Ordonnance
n°01-04 du 20 août 2001. Ses attributions, aux termes de l'article 9
de la même ordonnance consistent à :
4 L'APE a été érigée en
service à compétence nationale rattachée au ministre
chargé de l'économie et des finances.
- fixer la stratégie globale en matière de
participations de l'Etat et de privatisation ;
- définir et mettre en oeuvre les politiques et programmes
concernant les participations de l'Etat ;
- définir et approuver les politiques et programmes de
privatisation des entreprises publiques économiques ;
- examiner et approuver les dossiers de privatisation.
V1 Sur le problème spécifique n°2
Parce qu'elle met en jeu des fonds publics, la gestion des
participations étatiques doit s'opérer dans le respect des
règles du droit budgétaire et de la comptabilité publique,
a priori fort éloignées de la logique actionnariale. Le
budget est en effet soumis aux grandes règles classiques de
l'unité, de l'universalité et de l'annualité, qui visent
à assurer un emploi des crédits conformes à la
volonté des représentants du peuple. Ces principes ne semblent
pas plus adaptés à l'activité de gestion de portefeuille,
qui requiert souplesse et rapidité, qu'à la fonction
d'investisseur, qui s'exerce sur un horizon pluriannuel. Quant aux
règles de la comptabilité publique, elles procèdent
traditionnellement de l'idée selon laquelle les ressources des
organismes publics sont d'une essence différente de celles des
entreprises privées...La comptabilité publique n'a pas
été conçue pour décrire un vaste portefeuille de
valeurs mobilières. (CARTIER-BRESSON, 2010, p.315)
Pour ARTHUIS (1994), l'approche patrimoniale reste
étrangement absente (chez l'Etat), alors qu'elle constitue un
élément fondamental pour tout investisseur privé. Soumis
aux règles de la comptabilité publique, et au principe de
l'annualité, l'Etat est essentiellement animé par une logique de
trésorerie.
Toute comptabilité, pour CARTIER-BRESSON (2010,
pp.326-327), vise en principe à apporter aux gestionnaires des
informations économiques et financières fiables,
élaborées selon des normes généralement admises. Si
l'Etat dispose d'une comptabilité budgétaire
développée, on lui a souvent reproché de ne disposer que
d'une comptabilité patrimoniale embryonnaire. Cette lacune a
été soulignée dès les années 1930, à
propos notamment de la comptabilisation des participations étatiques.
Cependant les propositions en ce sens se sont heurtées à
l'idée d'une nécessaire spécificité de la
comptabilité étatique, tenant à « l'absence de
recherche de profit et à la poursuite de l'intérêt
général »... Le compte 26 enregistre distinctement les
titres de participations et les dotations et autres formes de participations.
Les rapports de la Cour des comptes sur l'exécution de la loi de
finances ont régulièrement dénoncé les
insuffisances de la comptabilisation des immobilisations de l'Etat, en
particulier de ses participations.
Le passage à une comptabilité patrimoniale, qui
permet à une entreprise de faire apparaître pour chaque
période les variations du revenu et du patrimoine résultant de sa
gestion, est ainsi devenu une priorité en France et la
présentation des comptes de l'Etat a été
améliorée. Ces améliorations ont, entre autres,
porté sur la mise en place d'un nouveau système
d'évaluation des dotations et participations de l'Etat.
Dans le compte général de l'Etat ..., les
participations financières sont comptabilisées en valeur
d'équivalence (quote-part des capitaux propres) pour les entreprises
qu'il contrôle et à leur coût historique (valeur
d'acquisition) pour les entreprises non contrôlées. (Cour des
Comptes, 2008, p.8)
V1 Sur le problème spécifique n°3
La gouvernance d'entreprise est un terme relativement
récent qui décrit un processus que les sociétés
pratiquent depuis toujours. Ce processus vise à garantir que les
affaires et la gestion des sociétés sont assurées
conformément aux normes les plus élevées de
déontologie et d'efficacité, en supposant qu'il s'agit là
du meilleur moyen de préserver et de promouvoir les
intérêts de tous les partenaires de l'entreprise. (BOUCHIKHI et
BENDIABDELLAH, 2008)
Selon le rapport CADBURY (1992), la gouvernance d'entreprise
est le système par lequel les entreprises sont dirigées et
contrôlées. Le conseil d'administration est le responsable de la
gouvernance de son entreprise. Le rôle des actionnaires dans la
gouvernance consiste à nommer les administrateurs et les
vérificateurs aux comptes, et à s'assurer qu'une structure
appropriée de gouvernance soit en place. Les responsabilités des
administrateurs consistent notamment à définir les objectifs
stratégiques de l'entreprise, à assurer la direction
nécessaire pour mettre ceux-ci en vigueur, à superviser la
gestion des affaires, et à faire rapport aux actionnaires sur leurs
fonctions d'administrateurs. Les actions du conseil d'administration sont
assujetties aux lois, aux réglementations ainsi qu'aux actionnaires lors
de la réunion générale.
Pour CHARLETTY (1994), on distingue quatre entités
susceptibles de contribuer au gouvernement des entreprises, soit en donnant aux
dirigeants des incitations de nature à aligner leurs objectifs sur ceux
de leur mandants, soit en améliorant l'information des actionnaires,
soit en incitant ces derniers ou leurs représentants (le conseil
d'administration) à mieux surveiller ou orienter la gestion de
l'entreprise :
- l'environnement légal et institutionnel des
entreprises et en particulier les organes de surveillance des marchés
financiers chargés de veiller à la bonne information des
actionnaires pour les sociétés cotées ;
- le marché des biens et services, les entreprises mal
gérées devant théoriquement disparaître par
sélection naturelle (défaillance) ;
- les marchés financiers, les entreprises moins bien
gérées constituant des cibles naturelles pour des
acquéreurs plus performants (système de contrôle interne)
;
- les actionnaires eux-mêmes avec à leur
tête le conseil d'administration, qu'ils surveillent directement les
dirigeants ou qu'ils mettent en place des mécanismes incitatifs pour les
dirigeants (système de contrôle interne).
BUREAU (1997, p.9) précise que dans le cas des
entreprises publiques, on doit compter sur le dernier terme,
c'est-à-dire le contrôle interne. En effet, l'accumulation de
pertes par une entreprise publique la conduit certes à avoir à
négocier les conditions de sa recapitalisation, mais la faillite est
exclue en général. De même la garantie de l'Etat,
même implicite, lui permet de faire appel à l'épargne dans
de très bonnes conditions, même lorsque sa situation
financière est dégradée.
BUREAU est appuyé par BOUCHKHI et BENDIABDELLAH (2008)
: cependant, les entreprises publiques posent un certain nombre de
problèmes spécifiques de gouvernement d'entreprise :
- l'une de ces spécificités tient au fait que
les entreprises publiques peuvent souffrir aussi bien d'ingérences
politiques directes que de la passivité totale de l'Etat actionnaire
;
- on assiste quelquefois aussi à une dilution des
responsabilités. Les
entreprises publiques sont souvent à l'abri de deux
menaces qui sont
essentielles au contrôle de la gestion dans le secteur
privé, à savoir la menace d'une OPA (offre publique
d'acquisition) et celle d'une faillite ;
- plus fondamentalement, les problèmes de gouvernement
d'entreprise proviennent de l'existence, en matière de
responsabilité des performances des entreprises publiques, d'une
chaîne complexe de délégation des pouvoirs (dirigeants,
conseil d'administration, entité actionnaire, ministères,
pouvoirs publics) où les mandats réels sont soit difficilement
identifiables, soit lointains. Structurer cette chaîne de
responsabilités de manière à garantir des décisions
efficientes et un gouvernement d'entreprise de qualité constitue un vrai
défi.
ESSOMBA AMBASSA affirme qu'il faudrait que les entreprises les
plus performantes soient disposées à recruter les dirigeants les
plus performants. Mais selon lui, la nomination des dirigeants dans les
entreprises publiques ne semble pas obéir à ces règles,
sinon comment expliquer la présence du même dirigeant à la
tête d'une entreprise publique durant des décennies alors qu'elle
alterne des phases de performances et des phases de déficit, comment
expliquer la nomination à la tête d'une entreprise publique plus
prestigieuse de certains dirigeants n'ayant pas été performants
où ils ont exercé précédemment. Le recrutement du
dirigeant d'une entreprise publique ne dépend donc pas essentiellement
de ses compétences managériales, le politique y joue un
rôle privilégié, ce qui tend à réduire
l'effectivité du marché des dirigeants comme mécanisme de
discipline des dirigeants.
Les entreprises publiques ne peuvent être des
entreprises de plein exercice qu'à condition de disposer d'un conseil
d'administration qui fonctionne dans des conditions aussi proches que possible
du droit des sociétés... La notion d'établissement public
à caractère industriel et commercial (EPIC) n'a en effet pas
grand sens pour une entreprise commerciale. Leur transformation en
société anonyme permettrait en revanche
d'associer de manière souple d'autres investisseurs publics ou
privés à leur développement et d'aligner la
responsabilité personnelle des administrateurs sur le droit commun des
sociétés. (BARBIER de LA SERRE et al. , 2003, p.13)
BARBIER de LA SERRE et al. (2003) poursuit : il doit
être clair que la responsabilité de la gestion de l'entreprise
relève exclusivement de ses dirigeants sous le contrôle de son
conseil d'administration.
Il faut, pour finir, noter les lignes directrices de l'OCDE
visant à instaurer des règles équitables pour les
entreprises publiques et privées se trouvant en concurrence :
- une séparation claire du rôle d'actionnaire de
l'Etat et de ses fonctions de réglementation ;
- une plus grande flexibilité dans les structures de
capital, en même temps qu'un accès à des conditions
équitables au financement ;
- une simplification de la chaîne de
responsabilité au moyen d'une coordination plus efficace de la fonction
actionnariale au sein de l'administration publique ;
- la réduction des ingérences politiques dans la
gestion au jour le jour des entreprises ;
- l'introduction d'un processus transparent de nomination des
administrateurs, sur la base de leurs compétences et de leur
qualification ;
- une définition précise du mandat des conseils
d'administration et le respect de leur indépendance ;
- une séparation des fonctions de président et
de directeur général et l'attribution aux conseils
d'administration du pouvoir de nommer les directeurs généraux
;
- un suivi systématique des performances du conseil
d'administration ;
- une amélioration de la transparence par le renforcement
des dispositifs de contrôle interne ;
- la réalisation d'audits externes indépendants
s'appuyant sur les normes internationales ;
- la divulgation des aides financières de l'Etat ;
- la production de rapports agrégés sur les
performances des entreprises publiques.
Paragraphe 2 : Méthodologie adoptée
La méthodologie retenue dans le cadre de la
présente étude comporte des approches empiriques et
théoriques.
A. Approches empiriques
Nous avons retenu une enquête interne au sein des deux
principales structures en charge de la gestion et du suivi des participations
de l'Etat. Elle se fonde sur un questionnaire adressé à un
échantillon de vingt (20) cadres répartis équitablement
entre la DGTCP et la DGCPE. Les questions composant ledit questionnaire sont
relatives aux problèmes spécifiques identifiés et
comportent les causes supposées identifiées pour chaque
problème. Des seuils de décision sont retenus par rapport
à chaque problème spécifique. Ainsi :
- pour le problème spécifique n°1 : la cause
à retenir est celle qui aura réuni au moins 40% des opinions ;
- pour le problème spécifique n°2 et le
problème spécifique n°3, nous choisissons de retenir la
cause qui aura réuni au moins 50% des opinions.
B. Approches théoriques
Notre étude repose essentiellement sur la
théorie de l'Etat actionnaire. Le terme « Etat actionnaire »,
qui a fait l'objet, selon A. CARTIER-BRESSON (2010) de nombreuses thèses
et études, connaît sa renaissance dans les années 1990
à la suite de la crise du Crédit Lyonnais. Les différentes
réflexions effectuées autour du sujet et dont certaines sont
reprises plus haut dans la revue de littérature permettent d'expliquer
en grande partie les problèmes liés à notre
problématique.
Section 2 : Axes d'amélioration de la gestion et
du
suivi des participations de l'Etat
Avant de déterminer ces axes d'amélioration, il
convient d'établir un diagnostic en identifiant les causes
réelles des problèmes en résolution. C'est à la
suite de ce diagnostic que les approches de solutions seront apportées
aux problèmes en résolution.
Paragraphe 1 : Diagnostic lié à la
problématique de l'étude
La restitution et l'analyse des données serviront de base
à l'établissement du diagnostic.
A. Restitution et analyse des données
v' Données relatives au problème
spécifique n°1 : non effectivité de la tenue du portefeuille
des participations de l'Etat
En ce qui concerne le problème spécifique
n°1 relatif au manque de suivi
effectif de l'ensemble des
participations de l'Etat, les approches théoriques
identifiées font état de la
nécessité de confier l'intégralité des fonctions de
l'Etat actionnaire, c'est-à-dire celles afférentes à la
gestion du portefeuille des participations de l'Etat, à une structure
donnée. Mais elles ne permettent pas d'infirmer ou d'affirmer notre
hypothèse spécifique n°1.
Les résultats de l'enquête menée en vue de
combler cette insuffisance se présentent conformément au tableau
n°7.
Tableau n°7 : Restitution des
éléments d'enquête liés au problème
spécifique n°1
Modalités
|
Effectifs
|
Fréquences relatives
|
Taux (%)
|
Absence de structure en charge de la gestion du portefeuille de
l'Etat
|
0
|
0
|
0
|
Absence d'une organisation adéquate pour le suivi de
l'ensemble des participations étatiques
|
17
|
0,85
|
85
|
Manque de volonté des acteurs
|
3
|
0,15
|
15
|
Totaux
|
20
|
1
|
100
|
Source : Données d'enquête
On constate ainsi que :
- 15% des enquêtés imputent le problème
spécifique n°1 au manque de volonté des acteurs ;
- 85% estiment que c'est l'absence d'une organisation
adéquate pour le suivi de l'ensemble des participations étatiques
qui en est la cause.
v' Données relatives au problème
spécifique n°2 : méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat
Les éléments théoriques recueillis
semblent rattacher la connaissance de la
valeur d'éléments du
patrimoine à la tenue d'une comptabilité de type
patrimoniale
qui s'oppose à celle tenue par l'Etat qui est essentiellement
budgétaire. Sur cette base, l'on est tenté de
dire que la méconnaissance de la valeur comptable des participations de
l'Etat est due à l'absence de tenue d'une comptabilité
patrimoniale. Mais nous avons procéder à l'enquête pour
établir un diagnostic sûr.
Les données de cette enquête sont restituées
dans le tableau n°8.
Tableau n°8 : Restitution des
éléments d'enquête liés au problème
spécifique n°2
Modalités
|
Effectifs
|
Fréquences relatives
|
Taux (%)
|
Mauvaise tenue de la comptabilité à la DGTCP
|
2
|
0,10
|
10
|
Absence de tenue d'une véritable comptabilité
patrimoniale
|
18
|
0,90
|
90
|
Autres (à préciser)
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
20
|
1
|
100
|
Source : Données d'enquête
On note que :
- la mauvaise tenue de la comptabilité à la DGTCP
obtient 10% d'opinions favorables ;
- l'absence de tenue d'une véritable comptabilité
patrimoniale obtient 90% d'opinions favorables.
v' Données relatives au problème
spécifique n°3 : mauvaise gouvernance des entreprises publiques
La grande partie des auteurs parcourus font de la gouvernance
d'entreprise l'apanage des organes de direction avec à leur tête
le conseil d'administration. S'il y a donc mauvaise gouvernance au sein d'une
entreprise, la responsabilité est imputable aux structures
chargées de gouverner ladite entreprise.
Sur cette base, nous avons préféré nous en
tenir aux éléments théoriques pour établir notre
diagnostic sur le problème spécifique n°3.
B. Etablissement du diagnostic proprement dit
En tenant compte des données obtenues et par rapport aux
seuils de décision retenus, nous retenons que :
- pour le problème spécifique n°1,
l'absence d'une organisation adéquate pour le suivi de l'ensemble des
participations étatiques recueillent 85% des opinions ; ce qui
dépasse largement le seuil de décision de 40%
préalablement établi. L'hypothèse
spécifique n°1 est donc vérifiée ;
- pour le problème spécifique n°2,
l'absence de tenue d'une véritable comptabilité patrimoniale a
obtenu 90% d'opinions favorables ; le seuil de décision fixé
étant d'au moins 50%. L'hypothèse spécifique n°2
ayant lié ce problème spécifique à la mauvaise
tenue de la comptabilité à la DGTCP, on conclut que
l'hypothèse spécifique n°2 n'est pas
vérifiée ;
- enfin, les apports théoriques permettent
d'établir que la mauvaise gouvernance des entreprises publiques est due
à la qualité des organes de direction. Par conséquent,
l'hypothèse spécifique n°3 est
vérifiée.
Au regard de tout ce qui précède, le diagnostic se
présente comme suit :
- le manque de suivi effectif de l'ensemble des participations
de l'Etat est imputable à l'absence d'une organisation adéquate
(Elément de diagnostic n°1) ;
- la méconnaissance de la valeur comptable des
participations de l'Etat est due à l'absence de tenue d'une
véritable comptabilité patrimoniale (Elément de
diagnostic n°2) ;
- la mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi-publiques s'explique par la qualité des organes de gestion desdites
entreprises (Elément de diagnostic n°3).
Ce diagnostic nous permet d'envisager les approches de solutions
susceptibles d'améliorer la gestion et le suivi des participations
étatiques.
Paragraphe 2 : Approches de solutions et
conditions de mise en oeuvre
D'une part, des solutions seront proposées pour
remédier aux problèmes identifiés et, d'autre part, il
sera envisagé les conditions de mise en oeuvre desdites solutions.
A. Approches de solutions pour une meilleure gestion et un
suiviadéquat des participations de l'Etat
Les causes réelles des différents
problèmes liés à la problématique de la gestion et
du suivi satisfaisants des participations de l'Etat étant connues, les
solutions respectives à chacun de ces problèmes se trouvent dans
l'éradication desdites causes.
v' Approches de solutions relatives au problème
spécifique n°1
Le manque de suivi effectif de l'ensemble des participations
de l'Etat étant imputable à l'absence d'une organisation
adéquate, il s'agit, pour y remédier, de concevoir et d'asseoir
un dispositif approprié pour l'enregistrement et le suivi de toutes les
participations étatiques (majoritaires et minoritaires, à
l'intérieur comme dans les organismes internationaux) dans une base
de
données unique. Cette base de données doit
renseigner sur les valeurs d'acquisition de chaque composante du portefeuille,
la proportion du capital détenue par l'Etat, la date d'acquisition, les
représentants de l'Etat dans les organes de gestion.
La définition claire et précise des
responsabilités à chaque niveau et le strict respect de la
législation et de la réglementation s'avèrent
également nécessaires.
v' Approches de solutions relatives au problème
spécifique n°2
Nous avons déterminé l'absence de tenue d'une
véritable comptabilité patrimoniale comme la cause de la
méconnaissance de la valeur comptable des participations de l'Etat. La
solution à ce problème réside donc dans la mise en place
d'une comptabilité patrimoniale effective de l'Etat. Cette
comptabilité, qui sera fondée sur le principe des droits
constatés, va permettre de retracer les flux et la situation du
patrimoine de l'Etat.
Les modalités d'évaluation de chaque
élément du patrimoine, notamment des participations
étatiques, devront être clairement établies.
v' Approches de solutions relatives au problème
spécifique n°3
En ce qui concerne la mauvaise gouvernance des entreprises
publiques et semi-publiques due à la qualité des organes de
gestion de ces entités, il convient de revoir la composition des
conseils d'administration et les modalités de désignation des
représentants de l'Etat en leur sein.
La qualité des organes de gestion est d'abord
liée au profil des membres de ces organes. Les représentants de
l'Etat au sein de ces organes doivent donc être réellement
désignés en fonction de leurs compétences et non ès
qualité en fonction du poste occupé, ce qui est très
fréquent dans la pratique actuelle : il n'est pas dit, par exemple,
qu'un membre d'un cabinet ministériel ait réellement le profil
convenable pour siéger au sein d'un conseil d'administration. Il
convient également de revoir le mode de nomination des directeurs
généraux des entreprises publiques et semi-publiques. Sans
enlever au gouvernement sa prérogative dans ce cadre, une
présélection sur appel à candidature du conseil
d'administration pourrait être envisagée. La pratique existe
déjà en ce qui concerne les organes de presse du service public,
même si dans ce cas c'est l'institution de régulation, en
l'occurrence la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication,
qui procède à la sélection.
B. Conditions de mise en oeuvre des solutions
proposées
Elles sont relatives respectivement à la tenue
effective du portefeuille des participations de l'Etat, à
l'évaluation comptable des participations de l'Etat et à la
gouvernance des entreprises publiques et semi-publiques.
v' En ce qui concerne la tenue du portefeuille des
participations de l'Etat
Un bon suivi du portefeuille de l'Etat ne peut s'accommoder de
l'existence de structures différentes dédiées à
cette tâche. C'est fort de cela que nous recommandons qu'à
l'instar de la France toutes les fonctions liées à la tenue et au
suivi du portefeuille des participations de l'Etat soient confiées
à une structure unique. La forme juridique de cette entité est
laissée à la discrétion des autorités du
ministère en charge des finances mais il est préférable
qu'elle
soit directement rattachée au ministre chargé
des finances. Cette structure devra assumer, comme dans le cas de l'APE, les
fonctions dévolues à l'Etat dans son rôle d'actionnaire.
La structure en charge de la fonction d'actionnaire de l'Etat
devra comprendre, outre les compétences déjà existantes au
sein de la DGCPE, des cadres ayant des expériences avérées
dans la gestion des entreprises, même ceux ayant exercé dans le
secteur privé.
Pour bien assurer sa mission, la structure devra
procéder dès son installation au recensement de l'ensemble des
participations détenues par l'Etat avec à l'appui tous les
renseignements nécessaires à la tenue d'une base de
données.
Il reste entendu que la DGTCP demeure chargée de la
comptabilité de l'Etat, donc qu'elle reste compétente en
matière de suivi comptable des participations étatiques.
v' En ce qui concerne l'évaluation comptable
des participations de l'Etat
Pour instaurer une véritable comptabilité
patrimoniale susceptible de permettre la connaissance de la valeur des
participations de l'Etat, une réforme générale des
règles applicables à la comptabilité de l'Etat est
indispensable. Cette réforme concerne, entre autres, la loi organique
relative aux lois de finances, le règlement général sur la
comptabilité publique et le plan comptable de l'Etat.
Il faut dire que les nouvelles directives
édictées par le Conseil des Ministres
de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont déjà
largement balisé le terrain. En effet, ces nouvelles
directives visent le renforcement de la comptabilité patrimoniale avec,
entre autres, la suppression de la classe 9 (comptabilité analytique
budgétaire). Ainsi, les comptes patrimoniaux (classes 1, 2, 6, 7) seront
directement mouvementés en cours de gestion au fur et à mesure de
l'exécution des opérations. Il revient juste au Bénin de
procéder à la transposition de ces règles dans son droit
positif : le processus d'internalisation entamé doit donc être
poursuivi et achevé à brève échéance.
Une fois la réforme de la comptabilité de l'Etat
opérée, l'ensemble des participations de l'Etat
préalablement recensées par la structure en charge du
portefeuille seront intégrées dans les comptes de l'Etat. Les
modalités d'évaluation devront être fixées à
cet effet.
v' En ce qui concerne la gouvernance des entreprises
publiques et semi-publiques
Pour accompagner la bonne gouvernance au sein des entreprises
publiques et semi-publiques, il convient tout d'abord de procéder
à une nette démarcation des fonctions régaliennes de
l'Etat de celle de détenteur de participations, c'est-à-dire
d'actionnaire. L'Etat pourrait alors envisager de procéder, tel que
recommandé par BARBIER de LA SERRE et al. (2003), à des
concessions de service public à l'égard des entreprises
auxquelles il voudrait déléguer une activité de service
public. Si cette démarcation des différentes fonctions est
opérée, le régime de tutelle qui a cours actuellement
n'aura certainement plus d'intérêt. D'ailleurs ne constituait-il
pas une occasion d'ingérence du politique dans la gestion des
entreprises publiques et semi-publiques ?
Il convient ensuite de procéder à une
responsabilisation effective des conseils
d'administration dans la gestion
des entreprises publiques et semi-publiques.
Ces conseils d'administration, qui doivent se doter de
règlements intérieurs, pourront fixer les pouvoirs qu'ils
délèguent aux directions des entreprises. Pour ce faire, comme
nous l'avons indiqué plus haut, le profil des administrateurs
s'avère très important. L'élaboration d'un statut des
administrateurs est également nécessaire pour fixer les droits et
obligations liées à cette fonction. En outre, les administrateurs
devront, également à leur entrée en fonction, signer un
contrat avec le ministre chargé des finances et il pourrait même
être envisagé leur prestation de serment pour la défense
des intérêts de l'Etat.
Il importe enfin de réviser le mode de
rémunération des dirigeants des entreprises publiques et
semi-publiques. Se basant sur les propositions de BARBIER de LA SERRE et al.
(2003), nous suggérons que cette rémunération soit
composée d'une partie fixe et d'une partie variable qui sera, par
exemple, indexée aux résultats de l'entreprise.
Par ailleurs, il est souhaitable que la juridiction
financière s'intéresse, lors de l'examen des comptes de gestion
de l'Etat, à la gestion des participations de l'Etat et qu'elle en fasse
cas dans ses rapports sur l'exécution de la loi de finances.
Le tableau n°9 présente la synthèse de
l'étude « Approches pour l'amélioration de la gestion et du
suivi des participations de l'Etat en République du Bénin
».
Tableau n°9 : Synthèse de
l'étude « Approches pour l'amélioration de la gestion et du
suivi des participations de l'Etat »
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Eléments de diagnostic
|
Approches de solutions
|
Niveau général
|
(Problème Général)
Gestion et suivi non satisfaisants des
participations de l'Etat
|
(Objectif Général)
Contribuer à l'amélioration de la gestion
et du suivi des participations de l'Etat
|
(Cause Générale) -
|
(Hypothèse
Générale) -
|
-
|
-
|
Niveaux spécifiques
|
1
|
(Problème Spécifique
n°1)
Manque de suivi effectif de l'ensemble
des participations de l'Etat
|
(Objectif Spécifique
n°1)
Identifier les modalités du suivi effectif
de l'ensemble des participations de l'Etat
|
(Cause spécifique
n°1)
Absence d'une organisation adéquate pour
le suivi de l'ensemble des participations de l'Etat
|
(Hypothèse Spécifique
n°1)
Le manque de suivi effectif de l'ensemble
des participations de l'Etat est imputable à l'absence d'une
organisation adéquate
|
(Elément de diagnostic
n°1)
Le manque de suivi effectif de l'ensemble des
participations de l'Etat est imputable à l'absence
d'une organisation adéquate
|
Conception et mise en oeuvre d'un
système approprié pour l'enregistrement et le suivi
des participations étatiques
|
2
|
(Problème Spécifique
n°2)
Méconnaissance de la valeur comptable
des participations de l'Etat
|
(Objectif Spécifique
n°2)
Déterminer les conditions d'une bonne estimation
de la valeur comptable des participations de l'Etat
|
(Cause spécifique
n°2)
Mauvaise tenue de la comptabilité à
la DGTCP
|
(Hypothèse Spécifique
n°2)
La méconnaissance de la valeur comptable
des participations de l'Etat est due à la mauvaise tenue de la
comptabilité à la DGTCP
|
(Elément de diagnostic
n°2)
La méconnaissance de la valeur comptable
des participations de l'Etat est due à l'absence de tenue d'une
véritable comptabilité patrimoniale
|
-Mise en
place d'une comptabilité patrimoniale effective de l'Etat
-Définition
des modalités d'évaluation
des participations étatiques
|
|
3
|
(Problème Spécifique
n°3)
Mauvaise gouvernance des entreprises publiques
et semi-publiques
|
(Objectif Spécifique n°3)
Définir les axes d'amélioration de
la gouvernance des entreprises publiques et semi-publiques
|
Cause spécifique n°3)
Qualité des organes de gestion
desdites entreprises
|
(Hypothèse
Spécifique n°3)
La mauvaise gouvernance des entreprises publiques et
semi-publiques s'explique par la qualité des organes de
gestion desdites entreprises
|
(Elément de diagnostic n°3)
La mauvaise gouvernance des entreprises publiques
et semi-publiques s'explique par la qualité des organes de
gestion desdites entreprises
|
-Révision de la composition
des conseils d'administration et des modalités de
désignation des représentants de l'Etat
-Révision du mode de nomination
des directeurs généraux
|
Source : Réalisé par
nous-mêmes
CONCLUSION
Dans le cadre de la gestion des participations détenues
par l'Etat et qui sont relatives aux entreprises publiques et semi-publiques
ainsi qu'à d'autres formes de participations aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieur du territoire national, la
Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique et la Direction de Gestion et de Contrôle du Portefeuille de
l'Etat ont été responsabilisées.
Mais l'état des lieux de la gestion du portefeuille
desdites participations révèle diverses défaillances
auxquelles il importe d'apporter des solutions.
A la suite de l'établissement du diagnostic relatif aux
causes des problèmes identifiés, la présente étude
propose des axes d'amélioration qui portent notamment sur :
- la conception et la mise en oeuvre d'une organisation
appropriée pour l'enregistrement et le suivi des participations
étatiques. La gestion desdites participations devra également
être confiée à une structure unique qui se chargera
d'assumer, sous la supervision du ministre chargé des finances, toutes
les fonctions liées à l'actionnariat étatique ;
- l'instauration d'une comptabilité patrimoniale de l'Etat
et la définition du mode d'évaluation des participations
étatiques ;
- diverses réformes portant sur la gouvernance des
entreprises publiques, notamment sur la composition des conseils
d'administration, la désignation des dirigeants d'entreprise et le
statut de ces derniers.
Ces approches visent à permettre à l'Etat, bien
qu'essentiellement soucieux de préoccupations d'intérêt
général, de s'assurer du bon fonctionnement, de la survie des
entreprises qu'ils contrôlent et d'en tirer de meilleurs revenus.
La volonté et l'engagement des autorités
politico-administratives déterminera la portée desdites
actions.
BIBLIOGRAPHIE
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par l'Etat de ses responsabilités d'actionnaire »,
www.senat.fr Travaux
parlementaires Rapports
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actionnaire et le gouvernement des entreprises publiques »,
www.ladocumentationfrancaise.fr
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Gouvernance des entreprises publiques : quel rôle pour l'Etat actionnaire
? »,
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www.minefe.gouv.fr/directionsservices/dgtpe/etudes/.../97-5.pdf
CADBURY A. et al. (1992): «Report of the Committee
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www.ecgi.org/codes/documents/cadbury.pdf
CARTIER-BRESSON, A. (2010): « L'Etat actionnaire
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CHARLETTY P. (1994): « Les développements
récents de la littérature », Revue d'Economie
Financière
COUR DES COMPTES DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE: «
L'Etat actionnaire : apports et limites de l'Agence des participations de
l'Etat »,
www.edgarie.fr/media/02/00/1464432371.pdf
ESSOMBA AMBASSA C. : « Entre gouvernance
privée et gouvernance publique : les enseignements pour une
privatisation de la Société Nationale des eaux du Cameroun (SNEC)
? »,
www.cidegef.refer.org/douala/Essomba.doc
MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES DE LA REPUBLIQUE DU
BENIN (2008) : « Nomenclature des pièces justificatives des
dépenses publiques »
MINISTERE DES FINANCES DE LA REPUBLIQUE DU BENIN (1998)
: « Arrêté n°1188/MF/DC/SGM/DA du 14
décembre 1998 portant attributions, organisation et fonctionnement de la
Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique »
MINISTERE DES FINANCES ET DE L'ECONOMIE DE LA REPUBLIQUE DU
BENIN (2003) : « Arrêté
n°1791/MFE/DC/DGAE/DSAEP/SER du 10 mars 2003 fixant la liste des
sociétés d'Etat et offices de la République du
Bénin et ceux dans lesquels l'Etat a une participation
»
MINISTERE DES FINANCES ET DE L'ECONOMIE DE LA REPUBLIQUE DU
BENIN (2006) : « Arrêté n°098/MFE/DC/SGM/DGE du
1er mars 2006 »
OHADA (1997) : « Acte uniforme relatif au droit
des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique »
www.droitafrique.com
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU BENIN (1992) : «
Loi n°92-023 du o6 août 1992 portant détermination des
principes fondamentaux des dénationalisations et des transferts de
propriété d'entreprises du secteur public au secteur privé
»
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU BENIN (1994) : «
Loi n°94-009 du 28 juillet 1994 portant création, attributions et
fonctionnement des offices à caractère social, culturel et
scientifique »
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU BENIN (2001) : «
Décret n°2001-039 du 15 février 2001 portant
règlement général sur la comptabilité publique
»
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU BENIN (2008) : «
Décret n°2008-111 du 12 mars 2008 portant attributions,
organisation et fonctionnement du Ministère de l'Economie et des
Finances »
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DU BENIN (1986) :
« Loi organique n°86-021 du 26 septembre 1986 relative aux
lois de finances »
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DU BENIN (1988) :
« Loi n°88-005 du 26 avril 1988 relative à la
création, à l'organisation et au fonctionnement des entreprises
publiques et semi-publiques »
ANNEXES
ANNEXE 1
Arrêté n°179/MFE/DC/DGAE/DSAEP/SER du 10
mars 2003 fixant la liste
des sociétés d'Etat et Offices de la
République du Bénin et ceux dans lesquels
l'Etat a une
participation
ANNEXE 2
Liste des sociétés dans lesquelles l'Etat
béninois a une prise de participation
(Actualisée en
2011)
ANNEXE 3
Questionnaire d'enquête
Questionnaire d'enquête
Madame/Monsieur,
Dans le cadre d'une étude portant sur la gestion et le
suivi des participations de l'Etat en République du Bénin, des
problèmes ont été identifiés. Pour proposer des
solutions pertinentes susceptibles de contribuer effectivement à
l'amélioration de la gestion desdites participations, il importe de
déterminer les causes réelles qui sont à la base de ces
problèmes.
Le présent questionnaire vise à recueillir votre
perception desdites causes. Nous vous remercions de votre collaboration.
1. L'étude de la gestion et du suivi des
participations de l'Etat révèle un manque de suivi de l'ensemble
desdites participations. Qu'est-ce qui, à votre avis, est à la
base de cette situation ?
€ l'absence d'une organisation adéquate €
autres (à préciser)
2. Il est apparu que la valeur comptable des participations
étatiques en République du Bénin n'est pas connue. Au
regard de votre expérience, cette méconnaissance de la valeur
comptable des participations de l'Etat est-elle imputable à:
€ la mauvaise tenue de la comptabilité à la
Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique ?
€ autres (à préciser)
TABLE DES MATIERES
Identification du jury i
Déclaration d'engagement de l'auteur du mémoire
ii
Dédicace iii
Remerciements iv
Liste de sigles v
Liste des tableaux vii
Glossaire de l'étude viii
Résumé x
Sommaire xii
Introduction 1
Chapitre 1 : Cadre institutionnel de l'étude et
problématique de la gestion et du suivi satisfaisants des participations
de l'Etat 3
Section 1 : Cadre de la gestion des participations de l'Etat
4
Paragraphe 1 : Structures en charge de la gestion des
participations de
l'Etat 4
A. Direction Générale du Trésor et de la
Comptabilité Publique 5
B. Direction de Gestion et de Contrôle du Portefeuille de
l'Etat 7
Paragraphe 2 : Etat des lieux sur la gestion des participations
de l'Etat 9
A. Fondement juridique et structure du portefeuille des
participations de l'Etat 9
B. Organisation de la gestion et du suivi du portefeuille des
participations de l'Etat 12
Section 2 : Problématique de la gestion
et du suivi satisfaisants des
participations de l'Etat 19
Paragraphe 1 : Processus de choix de la problématique
19
A. Identification des problématiques possibles 19
B. Choix de la problématique de la gestion et du suivi
satisfaisants
des participations de l'Etat 22
Paragraphe 2 : Vision globale
de résolution de la problématique de la
gestion et du suivi satisfaisants des participations de l'Etat
24
Chapitre 2 : Cadre théorique de l'étude
et conditions d'amélioration de la gestion et du suivi des
participations de l'Etat 26
Section 1 : Cadre théorique et méthodologique de
l'étude 27
Paragraphe 1 : Objectifs, hypothèses de l'étude et
revue de littérature 27
A. Objectifs et hypothèses de l'étude 27
1. Objectifs de l'étude 27
2. Hypothèses liées aux problèmes en
résolution 28
B. Revue de littérature 33
Paragraphe 2 : Méthodologie adoptée 42
A. Approches empiriques 42
B. Approches théoriques 43
Section 2 : Axes
d'amélioration de la gestion et du suivi des
participations de l'Etat 43
Paragraphe 1 : Diagnostic lié à la
problématique de l'étude 43
A. Restitution des données 43
B. Etablissement du diagnostic proprement dit 46
Paragraphe 2 : Approches de solutions et conditions de mise en
oeuvre 47
A. Approches de solutions pour une meilleure gestion et un
suivi
adéquat des participations de l'Etat 47
B. Conditions de mise en oeuvre des solutions proposées
49
Conclusion 55
Bibliographie 57
Annexes 59
Table des matières