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Parasitisme helminthique gastro-intestinal des moutons abattus aux abattoirs de Dakar

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par Nadège TAMSSAR Ichakou
Université Cheik Anta Diop - Doctorat d'Etat 2006
  

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I.3.2.1. Les oeufs de Moniezia expansa

L'oeuf est de taille moyenne avec une forme triangulaire. Sa paroi est épaisse et lisse. L'oeuf contient un embryon hexacanthe nettement visible situé dans un appareil piriforme.

I.3.2.2. Les oeufs de Paramphistomum sp

Les oeufs sont ovoïdes, de grande taille, operculés à un pôle et à coque lisse. Les oeufs contiennent chacun un syncitium vert pâle, non homogène et présentant des « mottes » occupant tout l'oeuf.

I.3.2.3. Les oeufs de « strongles »

Ces oeufs ont la coque mince et sont incomplètement emplis par une morula. Le terme « strongle » désigne l'ensemble constitué par les nématodes de l'ordre des Strongylidea.

La présence d'oeufs de strongles se rapporte à la diversité des nématodes adultes Strongylidea que nous avons rencontrés lors des séances d'autopsie. Cependant, le caractère de ces oeufs ne permet pas d'identifier à partir de ces derniers, les vers caractéristiques.

I.3.2.4. Les oeufs de Strongyloides papillosus

Ils sont embryonnés ou contiennent une larve pas toujours nettement visible et recouverts par une coque mince. Les oeufs de Stongyloides papillosus ont été facilement reconnus par leur aspect et par leur taille. Les oeufs sont de petite taille, quadrangulaire, à bords parallèles à coque mince et de coloration claire. L'embryon que contient l'oeuf de Strongyloides sp continue de bouger à l'intérieur de la coque au cours des examens coproscopiques.

II. Discussion

II.1. Autopsies helminthologiques

II.1.1. Taux d'infestation

Les résultats montrent que 96% des moutons abattus aux abattoirs de Dakar sont infestés d'helminthes pour la période allant de Novembre à Décembre.

Les associations parasitaires sont fréquentes, ce qui explique une disproportion par excès lorsqu'on se rapporte aux compartiments gastro-intestinaux infestés.

Les formes nodulaires larvaires en hypobiose d'Oesophagostumum columbianum ont une prévalence élevée (90%) et ceci se rapproche des observation faites par VASSILIADES (1975) chez les moutons au Sénégal et par SALIFOU (1996) chez les moutons du Sud du Bénin. Selon ces observations, l'oesophagostomose nodulaire représente l'affection la plus fréquemment rencontrée aux abattoirs de Dakar.

Nos résultats montrent que les taux d'infestation les plus élevés concernent :

- pour les Plathelminthes : Moniezia (85 %), Thysaniezia (84 %) et Avitellina (46 %). Les résultats sur Moniezia sont conformes à ceux observés par NDAO et al., (1995) qui ont réalisé une enquête épidémiologique des helminthoses des petits ruminants dans la zone sylvo-pastorale du Sénégal. Nous n'avons pas pu avoir des informations sur les autres parasites faute d'études spécifiques déjà faites à propos. Les études déjà réalisées sur le parasitisme gastro-intestinal au Sénégal ne signalent pas la présence de Stilesia qui a été trouvé lors de notre étude ; Paramphistomum sp. est le seul trématode qui a été trouvé lors de notre étude et les données que nous avons trouvées chez ce dernier sont inférieures de moitié à ceux trouvées par NDAO et al., ( 1995 ) ;

- pour les Némathelminthes : Haemonchus contortus (32 %) et Oesophagostomum columbianum (18 %). Ce résultat se rapproche de ceux obtenus par VONDOU (1989) qui a travaillé sur les nématodes gastro-intestinaux des petits ruminants du Cameroun Septentrionale. Nos résultats sont également proches de ceux de BONFOH et col. (1995) sur l'épidémiologie des nématodes gastro-intestinaux chez les petits ruminants dans la région des plateaux au Togo et de BASTIAENSEN et al. (2003) sur le parasitisme de petits ruminants dans la zone périurbaine de Sokodé au Togo.

Les résultats obtenus peuvent s'expliquer de plusieurs manières :

- les prévalences chez Moniezia sont plus élevées que celles des autres parasites. Au Sénégal généralement les éleveurs déparasitent les animaux en fin de saison de pluies. La molécule qui est couramment utilisée au Sénégal est l'Ivermectine. Or certaines études ont montré que cette molécule détruit la majorité des helminthes au profit de Moniezia (DORCHIES, 1991). Ces données élevées seraient donc dues à cette sélection et non à une infestation massive par les Moniezia ;

- les nombreux nodules larvaires en hypobiose d'Oesophagostomum sont liés à la saison. En effet, en saison sèche le pâturage se fait rare et les animaux sont moins bien nourris qu'en saison de pluies ce qui diminuent considérablement la charge parasitaire adultes et les larves présentes ne pouvant continuer leur évolution elles sont alors emprisonnées dans la muqueuse du gros intestin (TEMBELY et col., 1985)

- les conditions climatiques et la faible quantité d'aliment expliqueraient le pourcentage assez faible des nématodes ;

- le polyparasitisme explique que certaines portions soient plus parasitées que d'autres.

- Les oeufs de Moniezia confirment la présence des vers adultes trouvés lors de l'autopsie helminthologique.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon