2.4.3.3 Consommation due aux fuites de courant
Cette consommation négligeable dans les anciennes
technologies pose de plus en plus de problèmes avec le
développement technologique. Toujours sans entrer dans les
détails électriques, ce type de consommation est en relation
étroite avec la tension de seuil d'un transistor Vth (tension
à partir de laquelle le transistor commence à conduire) et la
différence de potentiel entre la tension de grille du transistor et son
noeud-source Vgs. Le transistor NMOS (un raisonnement similaire peut
être fait pour le transistor PMOS) conduit si Vgs > Vth. Le `0'
logique pour le transistor NMOS correspond à Vgs=0. En pratique, ce
niveau logique n'est pas exactement nul, mais proche de 0. Or avec les
anciennes technologies, la tension de seuil du transistor était assez
élevée (relativement aux tensions actuelles).
Ceci assurait toujours Vgs < Vth et donc il n'y'a aucun
courant dans le canal du transistor quand celui-ci est bloqué. De nos
jours, malheureusement (pour les fuites de courant) et heureusement (pour une
commutation rapide des transistors), la tension de seuil du transistor est
très faible. De ce fait, même si le transistor est censé
être bloqué (`0' logique à sa grille), on peut avoir Vgs
> Vth (puisqu'en pratique Vgs n'est pas parfaitement nul et que de l'autre
côté Vth est très faible). Quoique dans les
nouvelles technologies ce problème n'entrave pas la bonne
fonctionnalité du circuit, il n'en demeure pas moins que cette
dissipation indésirable est estimée à 40% de la
dissipation totale d'énergie, ce qui est loin d'être
négligeable !
Ces types de consommation de puissance étant
définis, nous allons voir dans ce qui suit comment estimer la
consommation de la puissance engendrée par une combinaison d'instances
déjà caractérisées par leurs puissances.
Considérons le pas de contrôle i dans lequel sont
ordonnancées les opérations j, k et l. Si ces opérations
sont soumises à la même condition de contrôle, elles seront
alors parallèlement exécutées. La figure 2.3 indique la
description structurelle de ces trois unités fonctionnelles, des
registres et des interconnexions qu'elles utilisent pour le traitement
simultané des trois opérations.
X X X X X X X X
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X
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X
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X
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X
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Rs
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UFj
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Rt
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Ru
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UFk
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Rv
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Rw
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UFl
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Ry
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X: Interrupteur autorisant ou interdisant un
transfert d'une donnée
Figure 2.3 Description structurelle partielle d'une partie
opérative
Du fait que les trois unités fonctionnelles sont
déconnectées les unes des autres et qu'elles opèrent
uniquement avec leurs propres registres et interconnexions, la dissipation de
l'énergie à un cycle i est alors simplement :
Ni
E i = e ij (2.8)
j 1
Ni est le nombre total d'opérations
exécutées simultanément durant le ième
cycle ; eij est l'énergie dissipée par la jème
opération ordonnancée dans le cycle i. Du fait que ces
opérations sont effectuées grâce aux instances
sélectionnées à partir de la bibliothèque, donc
déjà caractérisées par leurs dissipations
d'énergie, eij est donc totalement définie, et la
dissipation d'énergie en un cycle donné s'obtient simplement en
utilisant l'équation (2.8).
L'obtention de l'énergie totale dissipée par la
combinaison d'instances sélectionnée s'obtiendra, elle aussi,
simplement par l'équation suivante :
Nb cycles
(2.9)
_
Ecomb = E i
i = 1
Enfin, la puissance totale consommée par la combinaison
est :
P = E comb (2.10)
comb Tcomb
Tcomb est tel que défini par l'équation (2.5).
NOTE :
Nous voudrions juste souligner que les équations (2.9)
et (2.10) n'auraient pas été valables si ces unités
fonctionnelles (caractérisées par leurs consommations
d'énergie) étaient conjointement utilisées pour produire
un résultat (c'est-à-dire que le chemin des données depuis
les entrées jusqu'aux sorties traverse ces unités). Il aurait
alors fallu déterminer de nouveau cette dissipation en
tenant compte de l'ensemble de ces unités.
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