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Financement de l'investissement public par emprunt

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par François-Xavier Bigaoula
Université Omar Bongo - DEA 2010
  

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1

UNIVERSITE OMAR BONGO

DEPARTEMENT DE SCIENCES ECONOMIQUES

MEMOIRE DE MASTER II/NPTCI

Discipline : Sciences Economiques
Présenté et soutenu publiquement par

BIGAOULA François-Xavier

Le 05 Novembre 2010

FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT PUBLIC
PAR EMPRUNT

Directeur de mémoire :
Monsieur Albert ONDO OSSA, Professeur titulaire à l'Université
OMAR BONGO

Membres du Jury

Monsieur Symphorien ENGONE MVE, Professeur agrégé, à l'Université
OMAR BONGO
Monsieur Jean Louis NKOULOU NKOULOU, Docteur, à l'Université
OMAR BONGO
Monsieur Médard MENGUE BIDZO, Docteur, à l'Université OMAR BONGO

INTRODUCTION GENERALE

3

'accroissement des dépenses publiques, l'insuffisance de

L

l'épargne intérieure et les sources réduites de l'assiette fiscale expliquent, depuis le milieu des années quatre vingt, le recours à l'emprunt public et privé pour financer l'investissement public (GIAVAZZI, 2003 ; CHAMBAS, 2005).

En effet, l'emprunt est une opération par laquelle une personne juridique se procure une somme d'argent contre le versement d'un intérét (ECHAUDEMAISON, 2004). L'investissement public en revanche, est l'ensemble des dépenses engagées par l'Etat et les collectivités locales en équipement collectif, ce qu'on appelle aussi les infrastructures publiques (BOURGUIGNON, 2007).

Par ailleurs, l'effet distorsif de l'impôt sur l'activité économique à un certain seuil, notamment le risque d'émergence de l'économie souterraine et le risque de produire des effets opposés à ceux recherchés en matière des recettes fiscales (CHAMBAS, 2005), a remis au goût du jour le financement de l'investissement public par emprunt.

A cet effet, les travaux qui ont cherché à évaluer l'impact de la dette sur l'investissement public indiquent que cette dernière est neutre (BARRO, 1974) ou que son introduction n'est pas désirable en raison de l'éviction du capital physique qu'elle induit (BERNHEIM, 1989).

Théoriquement, le débat a porté essentiellement sur l'effet de l'emprunt sur l'investissement public. En effet, les analyses qui se sont intéressées au lien entre investissement public et emprunt mettent en évidence deux axes : la neutralité de la dette et la non neutralité de la dette.

Le premier axe appelé, neutralité de la dette ou équivalence ricardienne, combine les thèmes d'éviction et les anticipations rationnelles et postule que la dette publique sous forme des titres d'emprunts ou de

réduction d'impôt n'accroît pas la richesse nette1 car les agents ne sont pas victimes d'illusion fiscale2. Il en résulte que cette politique suivie par le gouvernement n'aura aucun effet stimulant sur l'économie ; les effets à long terme sont équivalents. (BARRO 1974 ; SEATER, 1993 ; OSBERG, 2004, MONNIER et TINEL 2006 LAMBRECHT, 2005 ; AGENOR, 2007 .

Selon les tenants de ce courant de pensée, l'emprunt est à proscrire, parce qu'il permet à l'État de dépenser plus que ce qui lui est nécessaire pour assurer sa fonction (NOVARESI, 2001). La gestion du budget public est assimilée à celle d'un ménage privé. On ne doit dépenser que ce que l'on a, de peur de tomber en faillite.

Les arguments en faveur de la discipline budgétaire émanent essentiellement de l'école classique. Ainsi, l'impôt est préférable à l'emprunt pour financer l'investissement public pour deux raisons : l'illusion fiscale d'une part, et le fait que l'emprunt constitue un fardeau pour les générations futures (AJAYI et OSEI, 2000; COHEN, 2003), d'autre part.

En effet, l'Etat dispose de plusieurs instruments pour financer ses services collectifs : les impôts et les taxes, l'emprunt et la création monétaire. L'emprunt implique un transfert du secteur privé vers le secteur public. Un tel transfert est implicite, car décalé dans le temps et non précisé. Les citoyens sont alors victimes de l'illusion fiscale, car la charge financière de l'emprunt est supportée par les générations futures (TOLLISON et WAGNER, 1987).

Ainsi, l'emprunt crée une rupture temporelle dans la relation entre les générations présentes et les générations futures. Il y a également rupture du lien entre une dépense et son financement, ce qui induit une illusion fiscale, car les générations actuelles ne ressentent pas le poids du financement. Par

1 Revenu disponible plus la valeur actualisée des actifs mobiliers, immobiliers et monétaires.

2 Les agents accroissent leur épargne actuellement en prévision des alourdissements futurs des impôts.

2 Les agents accroissent leur épargne actuellement en prévision des alourdissements futurs des

3 Les individus en réalité peuvent être rationnés sur les marchés financiers et des titres et ne peuvent impôts.

5

ailleurs, l'emprunt public a un effet d'éviction sur le secteur privé (RAFFINOT et IDLEMOUDEN, 2005). L'emprunt public provoque une diminution des fonds disponibles pour les agents privés, une hausse des taux d'intérêt due à l'augmentation de la demande de crédit et une baisse de l'investissement privé et la production (DESBONET et SUMUDU, 2007).

BUCHANAN (1958), en raisonnant en termes de pertes d'utilité individuelle, montre que les générations futures supportent la charge de la dette, leur revenu réel diminue, et elles doivent payer les intérêts et les amortissements, sans pour autant bénéficier des retombées de la dépense en question pour compenser le sacrifice consenti. Ce qui permet d'envisager deux situations :

1) si l'emprunt est effectué pour des investissements productifs, les futurs contribuables en retireraient des bénéfices, et la comparaison entre les investissements productifs et la charge de la dette permet d'aboutir à un résultat net.

2) Si l'emprunt est contracté pour finir les investissements productifs, il est possible de répartir le coût de cette dépense entre les générations qui en bénéficient. Ainsi, la distinction entre dépense de consommation et dépense d'investissement doit être faite. Le remboursement d'une dette doit alors s'étaler sur une période correspondant à la durée de vie présumée du projet financé par emprunt.

Ce qui permet également d'envisager deux situations :

1) Si cette condition est réalisée, la dette est supportée par les individus, qui en méme temps, bénéficient du service collectif ayant engendré l'emprunt. Il y a coïncidence entre les générations présentes et futures.

2) Si cette condition n'est pas remplie et que la charge de l'emprunt s'étend sur une période plus longue que le bénéfice retiré du service collectif, alors une génération paiera pour des services dont elle n'a pas pu bénéficier.

L'hypothèse de l'équivalence ricardienne, reprise par BARRO (1974), montre que l'impôt est seulement différé en cas d'emprunt et devra être payé

par les générations futures. Et parce que le contribuable anticipe rationnellement ses engagements futurs, l'emprunt est neutre et donc équivalent à l'impôt (NOVARESI, 2001).

Quant à la non neutralité de la dette qui constitue le second axe, du fait de la progressivité des impôts, les agents essaient de travailler et de consommer davantage aujourd'hui que dans la période future, car ils anticipent pour la période avenir une fiscalité lourde. L'effet de revenu l'emporte sur l'effet de substitution puisque les individus ont une aversion pour l'impôt, donc l'emprunt encourage l'activité de sorte qu'il ne peut y avoir équivalence.

De même, en intégrant les contraintes de liquidité3 et l'incertitude, il est préférable de procéder au financement de l'investissement public par emprunt au regard des contraintes de liquidité, car ces contraintes allégées atténuent l'environnement d'incertitude des agents. Au total, bien que les agents soient ricardiens4, leurs propensions à consommer sont keynésiennes (BUCHANAN, 1986 ; SOLOW, FITOUSSI et Le CACHEUX, 2002; CREEL, BLANCHARD et GIAVAZZI, 2003 ; VILLIEU et MINEA, 2008).

Des nombreux auteurs (HARROD et DOMAR, 1944 ; AVRAMOMIC, 1964 ; TOUNA MAMA, 1998 ; DASEKING, 2002 ; NORTHOVER, 2003), dans leurs analyses retiennent que l'emprunt peut aider les pays à accélérer leur croissance en finançant des investissements productifs et peut ainsi atténuer les effets de perturbations économiques. Mais si l'Etat accumule des dettes dont il ne peut pas assurer le service, une crise de la dette peut éclater, et ses coûts économiques et sociaux peuvent être élevés (DASEKING, 2002).

On admet volontiers que l'Etat s'endette, c'est-à-dire reporte les

3 Les individus en réalité peuvent être rationnés sur les marchés financiers et des titres et ne peuvent emprunter au tant qu'ils souhaitent.

4 Les agents prennent en compte l'effet des taxes futures.

charges à venir sur les générations futures, lorsque celles-ci profiteront des effets des investissements publics réalisés. Un certain niveau d'endettement est donc légitime. Pourtant il n'est pas sans danger car la dette peut devenir incontrôlable, dans la mesure où les charges de remboursement creusent le

déficit public qui, à son tour, risque d'être financé par un nouvel emprunt siles recettes publiques ne peuvent connaître une croissance suffisamment

rapide (GARNIER, 1990; JACQUEMOT et RAFFINOT, 1993 ; NORTHOVER, 2003).

DITTUS (1989) met l'accent sur la pression fiscale, parce qu'il souligne qu'en Afrique, beaucoup plus qu'ailleurs, l'Etat est amené à emprunter pour réaliser des infrastructures économiques et sociales qui peuvent avoir une rentabilité sociale élevée, mais ne génèrent pas des recettes publiques en tant que telles.

Pour ces auteurs, le recours à l'emprunt pourrait procurer des ressources pour financer les dépenses publiques productives (comme les infrastructures) permettant d'élever le sentier de la croissance de l'économie.

De ce fait, MODIGLIANI et al, (1998) ; CREEL, FITOUSSI et LE CACHEUX, (2002) ; CREEL, BLANCHARD et GIAVAZZI, (2004) pensent que dans un contexte ou les dépenses non productives (en particulier salariales) de l'Etat sont difficiles à réduire et les impôts difficiles à augmenter, l'ajustement budgétaire peut se faire au détriment des dépenses d'infrastructure, pourtant essentielles. Ainsi, l'adoption d'une « règle d'or » des finances publiques, permettant aux gouvernements de recourir à l'emprunt à la seule condition que cet emprunt soit consacré entièrement à des dépenses d'investissement (VILLIEU et MINEA, 2008).

Cette proposition rejoint des travaux plus anciens sur la séparation entre solde budgétaire courant et solde en capital (MUSGRAVE, 1939). Par extension, des nombreux auteurs parmi lesquels CREEL, LATREILLE et LE

CACHEUX (2002), BLANCHARD, GIAVAZZI (2003) ou FITOUSSI, (2003), préconisent de faire sortir les dépenses d'investissement public de la cible de déficit structurel, rejoignant la thèse défendue notamment par (EISNER, 1996 ; MODIGLIANI, 1998 ; BUITER, 2001) d'un financement par endettement des dépenses publiques productives.

L'idée de financer les dépenses publiques d'investissement par emprunt peut à première vue sembler attirante dans la mesure où les dépenses influencent positivement le sentier de la croissance potentielle de l'économie (comme c'est en particulier le cas dans une perspective de croissance « endogène » à la BARRO, 1990). Par ailleurs, en réponse à un ralentissement conjoncturel, les dépenses productives sont plus faciles à comprimer que les dépenses non productives, telles que les dépenses en salaires ou les transferts, au risque de peser sur la croissance. Dés lors, il semble qu'un plafond imposé sur le déficit public courant aura inévitablement un biais structurellement dépressif sur la croissance (CREEL et al, 2002) et, d'après ses prometteurs, la règle d'or pourrait permettre aux gouvernements de mener des politiques plus favorables à la croissance. L'endettement utilisé à des fins d'investissement public pourrait alors paraître « vertueux » dans la mesure où il encourage la croissance future.

EISNER (1996) défend ainsi l'idée que s'abstenir de dépenser aujourd'hui pourrait méme être néfaste pour la génération future. Utilisé dans une conjoncture déprimée, l'endettement pourrait ainsi procurer un double dividende en stimulant l'activité présente et en élevant le sentier de croissance potentielle. La «règle d'or des finances publiques » est aujourd'hui considérée désormais comme moyen efficace de financer l'investissement public (OSBORN et KELLERMAN, 2007).

Les partisans de la « règle d'or » défendent le financement par emprunt des investissements publics en considérant que ces investissements peuvent avoir un rendement social important, dépassant leur coût pour le budget de l'Etat. Mais cette proposition est trompeuse, puisque le gouvernement ne

peut pas s'approprier le rendement social des investissements publics, mais seulement leur coût. Si les gouvernements ne peuvent pas rembourser leur dette en contractant des nouveaux emprunts à des taux croissants (interdiction des jeux de Ponzi), le taux de croissance de la dette ne pourra jamais dépasser leur coüt de financement (le taux d'intérêt réel) à long terme. La règle d'or est généralement préconisée dans des situations ou il n'y a pas de possibilités de faire augmenter le taux d'imposition (PAVAGEAU, 2010).

A première vue, émettre de la dette peut paraître une bonne prescription pour éviter que les cibles budgétaires ne puissent évincer l'investissement public. La règle d'or devient intéressante lorsque l'endettement présent ne constitue pas une charge pour les générations futures et si ces dernières tirent parti d'un supplément de croissance induit des investissements présents. Cependant, l'examen de ces proposions doit se faire avec beaucoup de délicatesse.

L'intérêt de la règle d'or ne peut alors être que celui d'accroître les dépenses d'investissement dès aujourd'hui, alors que la génération présente n'est pas préte à les financer. Il s'agit donc d'une manière de contraindre les générations futures à réaliser l'ajustement que la génération présente ne veut ou peut pas faire aujourd'hui, en supposant qu'elles trouveront demain la recette que nous n'avons pas trouvée aujourd'hui pour financer les dépenses publiques productives, alors même que leur situation d'endettement sera dégradée par rapport à celle de la génération présente (VILLIEU et MINEA, 2010).

Cette proposition n'est pas surprenante dans la mesure où, qu'il s'agisse des dépenses productives ou improductives, tout accroissement de la dette soulève un problème inter-temporel car, sauf à se lancer dans une politique organisée d'insolvabilité, il faudra dans le futur rembourser la charge de la dette autrement que par nouvel endettement. La règle d'or peut être utile pour régler un problème conjoncturel, en évitant une restriction

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pro cyclique de l'investissement public lors d'un ralentissement de l'activité. La règle d'or a donc un coût en croissance et/ou en bien-être pour les générations futures, de sorte qu'elle représente un enjeu d'équité intergénérationnelle. En termes de bien-être, financer l'investissement public par emprunt peut déprécier suffisamment le bien-être des générations futures (taux d'actualisation élevé). La règle d'or peut méme être équitable sur le plan intergénérationnel, puisqu'il n'est pas forcement juste de faire payer intégralement aux générations présentes les infrastructures qui serviront aux générations de demain. Mais ne laissons pas penser que les générations futures n'auront pas à payer ces équipements5 (VILLIEU et MINEA, 2010).

En outre, KAMPS (2004) montre qu'il existe un arbitrage entre les effets à court terme (favorables) et les effets à long terme (défavorables) des déficits publics consacrés aux dépenses d'investissement. Il discute par ailleurs, des effets de l'endettement public, suivant que les impôts futurs ou les dépenses futures d'investissement s'ajustent pour satisfaire la contrainte budgétaire inter-temporelle du gouvernement (ARELLANO et LIPSCHITZ, 2009). Ainsi, un déficit public plus élevé procure des ressources pour l'investissement public, avec un effet favorable sur la croissance. Mais induit également une élévation de la charge de la dette publique qui constitue une dépense improductive évinçant l'investissement public, avec un effet défavorable sur la croissance. Si les gouvernements ne peuvent jouer les jeux de Ponzi, une augmentation permanente du déficit réduira donc le sentier de croissance stationnaire, même si elle est intégralement consacrée à l'investissement public (VILLIEU et MINEA, 2008).

Eu égard à l'impact de la politique budgétaire (emprunt) sur l'activité économique et de l'ensemble des contraintes auxquelles est soumis l'Etat dans l'accomplissement de ses taches, il convient de s'interroger sur la nature de lien existant entre celle-ci et l'investissement public. il s'agit donc

5 Il est d'ailleurs sans doute discutable d'anticiper des projets d'investissements publics au nom des enfants qui pourraient vouloir faire d'autres choix demain.

précisément de mesurer l'incidence des déséquilibres financiers publics sur les variables macroéconomiques fondamentales.

L'étude de la relation entre l'emprunt et l'investissement public revét ici un intérêt pratique particulier pour le Tchad pour un certain nombre de raisons :

1- la persistance des déficits publics ;

2- le faible taux de croissance annuel dû aux insuffisances des investissements publics et privés ;

3- la réalisation de l'investissement public qui permettra l'accès aux services sociaux tels que la santé, l'éducation, l'énergie, les routes, aujourd'hui considérés comme facteurs de croissance.

Ainsi, l'objet de la présente étude est de montrer que dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), caractérisée par un faible niveau de développement du marché financier et un faible taux d'endettement du secteur privé (ONDO OSSA, 2006) ; l'emprunt constitue un moyen efficace pour financer l'investissement public.

La présente réflexion qui a pour champ le Tchad (membre de la CEMAC) le propose d'analyser, à partir d'une vérification empirique, l'impact de l'emprunt sur l'investissement public.

A cette fin, la première partie du travail présente le modèle de détermination de l'impact de l'emprunt sur l'investissement public. La deuxième partie porte sur l'estimation du modèle, l'interprétation du résultat et les implications en termes de politique économique.

PARTIE I : PRESENTATION DU MODELE DE DETERMINATION DE L'IMPACT DE L'EMPRUNT SUR L'INVESTISSEMENT PUBLIC

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Il s'agit précisément de présenter le modèle qui sert de support à l'analyse de l'impact de l'emprunt sur l'investissement public en prenant appui sur la dette publique. Aussi, convient-il de présenter dans un premier temps les variables du modèle (Chapitre 1), avant de procéder dans un second temps à la présentation du modèle en question (Chapitre 2).

CHAPITTRE I :

PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE

Dans ce chapitre, nous analysons dans un premier temps la variable expliquée (section 1) avant de présenter dans un second temps les variables explicatives (sections 2).

Section 1 : La variable expliquée

Etant donné que l'objet du modèle est d'apprécier les effets de l'emprunt sur l'investissement public, nous retenons comme variable endogène (expliquée) le ratio entre la Formation Brute de Capitale Fixe (FBCF) et le Produit Intérieur Brut (PIB).

Graphique 1 : L'évolution de la FBCF (en pourcentage du PIB)

Source: Banque mondiale (World Development Indicators,CD-ROM, 2007)

Deux périodes peuvent être distinguées à cet effet :

La première période, de 1990 à 2000 caractérisée par un niveau faible de l'investissement public dü notamment aux conséquences de la crise de la dette, d'une part, et de la rareté des flux de capitaux extérieurs, d'autre part.

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La deuxième période (2002 - 2008) est caractérisée par une hausse du niveau de l'investissement public. Cette hausse peut être justifiée par les grands travaux de l'exploitation du pétrole tchadien.

Section 2: Les variables explicatives

Investir, c'est avant tout faire un pari sur l'avenir. De ce fait, les dépenses engagées n'auront des effets que plusieurs mois ou années après la prise de décision. Ainsi, le niveau de la demande anticipée, les profits attendus, les conditions financières, le niveau de la dette publique, la variation du taux de change, le risque et l'incertitude sont autant d'éléments déterminants pour la décision d'investir. L'adaptation aux données de l'économie tchadienne nous conduit à retenir trois variables exogènes : le déficit public, la dette publique et la taxation.

a. Le Déficit Public (SB)

Le déficit public rapporté au PIB est la variable qui représente le solde financier des administrations publiques. Plus précisément le déficit public est la différence entre les recettes totales hors don et les dépenses totales hors intérêt de la dette. Il permet en principe de mesurer le niveau des dépenses publiques par rapport aux recettes, ce qui amène à l'estimation du besoin de financement de l'Etat.

Les études récentes (ALESINA, ARDAGNA, PEROTTI et SCHIANTARELLI, 2002 ; GUIDICE et al, 2003) ont montré que les politiques budgétaires de consolidation (réduction des déficits publics par la baisse des dépenses) n'ont pas d'effets restrictifs sur la demande intérieure. Est-ce que cela se vérifie dans tous les cas ?

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Financement de l'investissement public par emprunt/2009-2010 Graphique n°2 : Evolution du ratio déficit public en pourcentage du PIB

Source: Banque mondiale (World Development Indicators, CD-ROM, 2007).

Le graphique 2 semble en effet confirmer que l'emprunt a bien un impact keynésien sur l'investissement au cours de la période allant de 1990 à 2004. On observe ainsi, en moyenne annuelle, une détérioration du solde budgétaire, accompagnée d'une hausse de l'investissement public.

En revanche, au cours de la période d'amélioration du solde budgétaire (2004-2008), la performance du Tchad en termes d'investissement public est inférieure à celle de la période 1990-2004, puisque l'évolution positive du solde budgétaire s'est accompagnée d'une baisse de l'investissement.

b. La Dette Publique (DP)

Elle est également exprimée en ratio par rapport au PIB et représente les engagements financiers bruts des administrations publiques. Il existe assurément un lien entre le déficit budgétaire et la dette, car l'excès des dépenses sur les recettes a été souvent financé par un accroissement de la dette (ENGONE, 2002).

Des travaux empiriques récents (LAUBACH, 2003 ; PEROTTI, 2004) montrent que les paramètres associés aux chocs budgétaires dans la fonction d'investissement dépendent du niveau atteint par le ratio dette publique sur

92 94 96 98 00 2 04 06 08

PIB. Un ratio élevé a des effets défavorables sur l'investissement privé à travers deux principaux canaux :

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1°) celui des ressources utilisées pour le paiement du service de la dette publique, qui peuvent évincer les investissements publics dans les domaines où des complémentarités importantes existent entre les dépenses publiques et privées en capital ;

2°) celui par lequel les agents domestiques préfèrent transférer leurs fonds à l'étranger plutôt que d'épargner, à cause de la crainte que les engagements d'impôts futurs servent à financer le service de la dette.

Graphique 3. Evolutions du ratio de la dette publique en pourcentage du PIB

Source: Banque mondiale (World Development Indicators,CD-ROM, 2007).

Deux périodes peuvent être distinguées :

La première période allant de 1990 à 2004 est marquée par la hausse du ratio stock de la dette publique en pourcentage du PIB. Trois facteurs majeurs retiennent notre attention :

1) cette hausse pourrait être expliquée par l'arrivée au pouvoir d'un nouveau régime politique et l'instabilité politique récurrente qui s'en est suivie ;

2) l'organisation de la conférence nationale et son financement en 1993;

3) enfin, la construction du pipe-line Tchad-Cameroun pour l'exploitation du pétrole de Doba.

Le financement quasi-total de ces facteurs par l'emprunt extérieur conjugué aux organisations des élections justifient cette hausse de la dette publique au Tchad.

La seconde période et la dernière est marquée par une baisse drastique du ratio suite aux remboursements anticipés de la dette vis-à-vis de la Banque Mondiale et qui se stabilise en deçà de 30 % du PIB.

Ainsi, pour des niveaux relativement élevés de dette publique (période allant de 1990 à 2004), on est enclin à admettre que des agents économiques tchadiens ont des comportements non keynésiens, puisque la corrélation dette publique/investissement est négative.

c. La Variable de Taxation (TX)

La variable taxation représente les recettes totales des administrations publiques d'origine fiscale et non fiscale ; elle est aussi exprimée par rapport au PIB. L'introduction de Cette variable taxation permet de prendre en compte l'effet non linéaire des taxes sur l'investissement public (VILLIEU, 2007).

Graphique 4 : Evolution du ratio de la taxation sur le PIB

Source: Banque mondiale (World Development Indicators,CD-ROM, 2007).

Le graphique ci-dessus montre que, de 1990 à 1995, la pression fiscale tchadienne est restée relativement faible. Ce pourrait s'expliquer par

18

un retournement de la conjoncture économique au lendemain des deux chocs pétroliers. Après cette période (1996-2007), on assiste à une augmentation de la pression fiscale qui coïncide avec l'évolution positive du déficit budgétaire. Cette hausse peut s'expliquer en partie par l'exploitation du pétrole tchadien.

SPECIFICATION DU MODELE

CHAPITRE II:

Dans ce chapitre, nous voudrions tout d'abord présenter le modèle théorique (section 1), avant de procéder à sa spécification à des fins d'estimation (section 2).

Section 1 : le modèle théorique

Le modèle de la présente étude, qui s'inspire du modèle BARRO (1990), repris par FUTAGAMI et al (1993), et par VILLIEU et MINEA (2008) se présente sous sa forme fonctionnelle suivante:

,

avec :

 

, le ratio de la formation brute de capital fixe à la production ; , le ratio du déficit public rapporté à la production ;

, le ratio de la dette publique rapportée à la production ;

, le ratio des recettes fiscales rapportées à la production ; , le Produit Intérieur Brut.

Il est intéressant de rapporter les variables du modèle à une grandeur de référence telle que le PIB, qui est une variable pertinente car donnant une idée de la capacité contributive du pays.

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Section 2. Le modèle à des fins d'estimation

L'expression du modèle de détermination de l'impact de l'emprunt sur l'investissement public donnée par l'équation ci après, est retenue à des fins d'estimation. Cette équation met en évidence les principales sources de financement de l'investissement public.

Ainsi, le modèle de détermination de l'impact de l'emprunt sur l'investissement public se présente comme suit :

=

,

avec :

, l'investissement sur la production à la période t;

, le solde budgétaire sur la production en t ;

, le ratio de la dette publique en t ;

, le ratio des recettes fiscales sur la production à la période t ; , le terme d'erreur.

Les représentent les coefficients de long terme par rapport

au solde budgétaire, au ratio de la dette publique et au ratio des recettes fiscales.

Le solde budgétaire, qu'il soit positif ou négatif, traduit le niveau des dépenses publiques par rapport aux recettes. Le désir de soutien de l'activité économique par le gouvernement aggrave les déficits (CREEL et al, 2005). Par le canal des modalités de financement, le solde budgétaire a un effet positif sur les prix en cas de déficit et un effet négatif en cas d'excédent budgétaire. On s'attend alors à ce que le coefficient du solde budgétaire soit positif.

Le service de la dette constitue un fardeau qui limite l'efficacité à long terme de la politique de soutien de l'activité par le déficit budgétaire (CREEL et al, 2000). Les déficits étant persistants, si l'Etat assure ses dépenses par la dette et que les ménages considèrent cette dernière comme une richesse nette (NDO NDONG, 2001), on s'attend à ce que le coefficient de la dette publique soit positif. Il sera négatif dans le cas contraire.

PARTIE II

PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

22

Tirant parti du modèle spécifié ci-dessus, nous voudrions dans cette partie, procéder à la vérification empirique du lien entre emprunt et investissement public. Ainsi, pour mener à bien notre analyse, nous procédons tout d'abord à l'estimation du modèle, à la présentation des résultats (chapitre III) et, ensuite, à leurs interprétations (chapitre IV).

CHAPITRE III
PRESENTATION DES RESULTATS

Afin de mener à bien notre analyse, nous voudrions dans ce chapitre, présenter tout d'abord le processus d'estimation du modèle (section1) avant de présenter ensuite les résultats obtenus (section 2).

Section 1 : Processus d'estimation

L'analyse économétrique d'un phénomène économique impose une certaine discipline dans la démarche à suivre. De ce point de vue, après avoir collecté les données, il convient de les analyser afin d'éviter des régressions fallacieuses.

1.1. Analyse des données

Les tests économétriques s'appuient sur des séries macroéconomiques annuelles. Nous utilisons la base de données de la Banque mondiale (Cdroom, World Bank Indicators, 2007), des annexes des rapports de la BAD (2009) et de la BEAC (2009). La période couverte est de 20 ans (1990-2009). Les séries sont exprimées en milliards de franc CFA.

L'analyse des données dans une démarche économétrique passe nécessairement par des tests préliminaires (TODA, 1995). Il s'agit pour l'essentiel des tests de racine unitaire et de cointégration. Notre désir de mettre en évidence la relation causale entre l'emprunt et l'investissement public oriente notre choix vers le test de cointégration.

Le test de cointégration de JOHANSEN (1988) permet de vérifier s'il est possible d'établir une relation d'équilibre entre différentes variables explicatives et expliquée d'un phénomène donné. Ce test a été réalisé en trois

24

étapes : en premier lieu, il nous a permis de déterminer le décalage optimal à expliquer pour l'estimation du modèle. Dans notre étude, le décalage optimal est d'une période et correspond au décalage maximal obtenu selon la méthode de NEWEY WEST (1987)6

Il est ensuite indispensable d'effectuer le résumé du test de rang de cointégration tableau de l'annexe n° 2. Ce dernier relève l'existence d'une seule relation de cointégration entre les variables retenues. En plus de la présomption d'existence de la relation de cointégration, le test de rang de cointégration a également permis de choisir le modèle qui ajuste au mieux les données disponibles. Il s'agit du modèle qui minimise l'un des deux critères d'information ci après : le critère d'AKAIKE et le critère de SCHWARS.

Enfin, Nous avons effectué notre test de cointégration sous l'hypothèse suivante :

H0 : Il existe une relation cointégration ;

H1 : Il n'existe pas de relation de cointégration.

Règle de décision du test de cointégration de JOHANSEN :

Pour un seuil de significativité donné, l'hypothèse nulle situant l'existence de relation de cointégration entre les variables du modèle est acceptée, si la valeur de la trace (TR) est inferieure à sa valeur critique tabulée (OSTERWALD-LENUM, 1992). En revanche, une valeur de la trace supérieure à sa valeur critique implique qu'il n'existe pas de relation de cointégration entre les variables.

6 Selon NEWEY WEST le lag optimal est approximé par la formule suivante : lag=(4(n/100))2 ; n= nombre d'observation

Résultats du test

Le test indique l'existence d'une relation de cointégration au seuil de 5 % d'après le critère de la trace et de la valeur propre maximale, d'une part (cf. annexe n° 1), et le critère d'information de SCHWARZ, d'autre part (cf. annexe n° 2). En effet, nous rejetons l'hypothèse de plusieurs vecteurs de cointégration entre la variable expliquée et les variables explicatives du modèle. Le fait que les variables soient cointégrées implique que leurs évolutions au cours du temps soient parallèles.

Le tableau ci-dessous présente le résumé du test de rang de cointégration de JOHANSEN (cf. annexe n° 2).

Data

Trend: None None Linear Linear Quadratic

No

Test Type Intercept Intercept Intercept Intercept Intercept No Trend No Trend No Trend Trend Trend

Trace 1 1 2 2 4

Max-Eig 1 1 1 2 2

A la lecture de ce tableau nous avons cinq types de modèle ayant une relation de cointégration. Les critères de la valeur propre maximale et la trace nous permettent de conclure qu'il existe une relation de cointégration. Le critère d'information de SCHWARZ nous permet ainsi de choisir le modèle 2 (c'est-à-dire le modèle non linéaire avec constante et sans tendance) (cf. annexe 1).

Etant donné l'existence de la relation de cointégration, nous pouvons passer à l'estimation du modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE).

26

Section 2 : Résultat de l'estimation du modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE)

La relation de cointégration étant certifiée, il est possible de recourir au modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE). Ce modèle, lorsque les variables sont intégrées d'ordre 1, aboutit à des relations très intéressantes.

L'équation ci-après du modèle vectoriel à correction d'erreurs est une équation du long terme. Ce choix se justifie clairement du fait que l'endettement est beaucoup plus une question structurelle (donc de long terme) que conjoncturelle.

Les principaux résultats de l'estimation du modèle vectoriel à correction d'erreur (MVEC) sont consignés dans le tableau ci après (cf. annexe 3).

Variables

FBCF (-1)

DP

SB

TX

Elasticités

-0.742095

-0.278

2.089

5.087

T-Student

-5.81003

-7.26113

+5.47166

+9.94129

 

0.782515

 

T-Fischer

8.635264

La fiabilité des résultats s'apprécie à travers la valeur et le signe des coefficients des paramètres estimés. La régression de la formulation du modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE) donne les résultats suivants pour le long terme. Ces derniers sont obtenus après calcul des coefficients de la représentation de l'équation par le logiciel Eviews 5.

La relation dynamique de long terme peut alors s'écrire comme suit :

D(FBCF)= - 0.742*FBCF (-1) - 0.278*DP + 2.089*SB + 5.087 *TX - 0.144

(-5.810) (-7.271) (5.461) (9.941)

Les chiffres entre parenthèses représentent la statistique de STUDENT.

Globalement, l'ajustement statistique est de bonne qualité. La représentation à correction d'erreur est validée puisque le coefficient du terme de correction d'erreurs(force de rappel) qui représente, d'une part, les déviations des valeurs d'équilibre de long terme et, d'autre part, la réponse à court terme nécessaire pour que l'investissement public se déplace vers son niveau d'équilibre de long terme, est significativement négatif et inferieur à l'unité en valeur absolue (-0.742) au seuil de 5 % car le T-Student est supérieur à 1.967 en valeur absolue (5.810) et toutes les variables sont significatives à long terme. Ainsi, d'une année à l'autre, la variable endogène (FBCF/PIB t) converge lentement vers son niveau d'équilibre de long terme (FBCF/PIB*t).

De même, globalement, les coefficients sont significativement différents de zéro (T-Fischer = 8.635). La valeur de R2 (78.25 %), signifierait que notre modèle n'est expliqué qu'à hauteur 78.25 % par les variables explicatives. Autrement dit, l'évolution de l'investissement public n'est pas seulement sensible aux seuls ratios de la dette et de la taxation mais aussi à d'autres facteurs.

S'agissant des signes attendus, seul le ratio de la dette sur le Produit Intérieur Brut (PIB) présente un coefficient négatif. Ce qui n'est pas le cas des ratios taxation sur le PIB et déficit budgétaire sur le PIB. Néanmoins, la significativité de la force de rappel permet de souligner la pertinence du modèle à fournir une explication du moins en partie de l'évolution de l'Investissement Public.

7 Valeur tabulée du Student

CHAPITRE IV

INTERPRETATION DES RESULTATS

28

Partant des observations faites des résultats ci-dessus présentés, il est question dans ce chapitre de procéder à leurs analyses, ce qui nous permettrait de mettre en évidence les implications en matière de politique économique.

Section 1 : Mise en évidence des effets non keynésiens

Les résultats empiriques semblent « confirmer» la possibilité d'effets non keynésiens des politiques budgétaires sur l'investissement, à cause notamment :

a) des comportements d'investissement non-keynésiens ;

b) de l'efficacité mitigée de l'emprunt à long terme.

1.1. Comportement d'investissements non keynésiens

Il semble que, à court terme, tout accroissement du déficit tend à réduire la propension à investir des firmes. Le signe négatif relatif au coefficient du ratio du solde budgétaire (-2.82) indique en effet qu'une augmentation de 10 % du déficit entraîne, en moyenne annuelle, une baisse de l'investissement de 28.2 %. On est enclin à admettre l'effet néo-ricardien des déficits publics sur le comportement d'investissement que bon nombre d'auteurs ont également mis en évidence dans les pays africains (SERVEN, 1998 ; PATILLO, 1998). Cette sensibilité des entreprises aux déficits publics s'explique principalement par le rythme élevé de progression du ratio d'endettement des années 90 au Tchad.

Les comportements non-keynésiens, mis en évidence ici, s'expliquent principalement par la perception du secteur privé de l'engagement de l'Etat à

faire face à sa contrainte budgétaire inter temporelle. Il est donc possible qu'il y ait une perte de crédibilité des agents économiques privés sur la capacité de l'Etat à faire face à sa contrainte budgétaire. Cette perte de crédibilité se traduit par le désintérêt des détenteurs de capitaux à investir. Le solde budgétaire a un effet positif et significatif à long terme sur l'investissement, ce qui n'est pas le cas à court terme puisque le ratio du solde budgétaire a un signe négatif.

1.2. L'efficacité mitigée de l'emprunt

Les résultats obtenus révèlent par ailleurs qu'à long terme le solde budgétaire a un effet positif et significatif sur l'investissement public au Tchad. La valeur du coefficient de long terme associé à cette variable est de +2,09, ce qui signifie que l'emprunt a un impact positif sur l'investissement public. Ce résultat met en mal la théorie économique, selon laquelle toute hausse des dépenses publiques provoque une baisse de la production du fait de ses effets défavorables sur les anticipations des agents privés.

En revanche, il conforte l'idée selon laquelle la politique budgétaire menée au Tchad est soutenable à long terme. Les autorités publiques peuvent ainsi utiliser les variations du solde budgétaire pour stimuler l'investissement public.

Ce résultat soutient les travaux, (MODIGLIANI et al, 1998; CREEL, FITOUSSI et LE CACHEUX, 2002 ; CREEL, BLANCHARD et GIAVAZZI, 2004) selon lesquels, dans un contexte où les dépenses non productives (en particulier salariales) de l'Etat sont difficiles à réduire et les impôts difficiles à augmenter, l'ajustement budgétaire peut se faire au détriment des dépenses d'infrastructures, pourtant essentielles. Ainsi, l'adoption d'une « règle d'or » des finances publiques, permettant aux gouvernements de recourir à l'emprunt pourvu que cet emprunt soit consacré intégralement à des dépenses d'investissement est envisageable.

30

Le gouvernement pour l'orientation de sa politique budgétaire à long terme doit également tenir compte du ratio d'endettement, parce qu'une politique budgétaire viable suppose que le niveau d'endettement (courant et futur) soit faible. Or, les résultats des tests révèlent que le ratio d'endettement, ainsi que nous l'avions souligné plus haut, a un effet significativement négatif sur l'investissement à long terme. Le coefficient associé à cette variable est de - 0.28, ce qui signifie que l'utilisation de l'emprunt comme moyen pour financer l'investissement public à long terme, n'est pas capable de stimuler la production. Ce résultat n'est pas sans précédent dans la littérature empirique. Particulièrement, ce résultat se trouve dans les travaux d'ALESINA et PEROTTI (1995), SERVEN (1997) et GIAVAZZI et PAGANO (2000), à propos desquels une économie à dette publique élevée accroît l'incertitude des agents économiques.

Les résultats de l'estimation semblent donc indiquer que les variations du solde budgétaire sur l'investissement ont des effets non keynésiens, parce qu'elles sont utilisées dans un régime d'endettement public élevé. L'efficacité de la politique conjoncturelle de relance par la hausse des dépenses publiques devient ainsi sans effet. N'ayant pas de marges suffisantes dans le domaine des finances publiques, l'Etat est incapable de mettre en oeuvre les programmes appropriés en matière de dépenses et de fiscalité, une part importante des dépenses étant consacrée au service de la dette publique.

Section 2. Les implications en termes de Politique Economique

Les politiques dont il est question portent en premier lieu sur la réduction de la dette publique et en second lieu sur la nécessité de mise en place d'une politique de relance et de discipline budgétaire.

2.1. Les politiques de réduction de la dette publique

Il ressort de nos résultats qu'une augmentation de la dette publique entraîne à long terme, une réduction de l'investissement public.

A cet effet, il convient de se poser deux questions essentielles : jusqu'où ira la dette publique ? Quel sera son impact sur le bien-être des générations futures ? Evidemment ces interrogations posent les problèmes de soutenabilité et de la neutralité de la dette. Ces problèmes trouvent leur fondement dans un taux de croissance élevé de la dette publique tchadienne. Aussi, sommes nous conduit à nous pencher sur les recommandations de politique économique susceptibles de réduire l'endettement de l'économie tchadienne.

De telles politiques tournent autour de l'augmentation des recettes fiscales et de la baisse rationnelle des dépenses budgétaires. La nécessité d'élargir l'assiette fiscale et de réduire, de manière rationnelle, le niveau de vie de l'Etat devient important lorsque les taux d'intérêts sont sensiblement plus élevés que le taux de croissance de l'économie.

a. L'augmentation des recettes fiscales

Les principales politiques utilisées à cet effet sont :

1) la mise en place des droits d'accises (taxe sur la pollution) ;

2) la canalisation du secteur informel (il génère des centaines des millions de francs CFA qui échappent au contrôle du trésor public) ;

3) l'intensification du contrôle relatif au recouvrement des recettes de l'Etat(le respect du principe de l'unité de caisse)

4) la dynamisation et la diversification soutenue de l'économie tchadienne. Si l'investissement est productif, la dette sera épongée par l'augmentation de l'activité économique et par voie de conséquence celle de la base de l'imposition.

Toutefois, la promotion d'un tel investissement public nécessite le respect des conditions telles que la bonne gouvernance, la mise en place d'un code d'investissement public...

32

b. La réduction des déficits budgétaires

Les principales mesures pour minimiser les dépenses budgétaires sont entre autres :

1) la programmation des emprunts publics ;

2) la promotion d'une stratégie d'endettement par emprunts obligataires ;

3) la création d'une centrale autonome d'évaluation et de sélection des projets d'investissements ;

4) la réalisation des paiements anticipés de la dette8 ;

5) la mise en place d'un pacte de soutenabilité nationale de la dette publique qui tient compte des ressources disponibles de l'Etat ;

6) la définition d'une cible d'endettement (un niveau optimal de l'endettement).

L'option d'un ajustement par une réduction des dépenses publiques est souvent présentée par les institutions internationales comme l'aspect principal de l'ajustement des finances publiques, en raison d'un niveau excessif des dépenses gouvernementales et du rôle prépondérant de l'Etat dans les économies des pays moins avancés.

Il convient cependant de faire observer que cette option de réduction systématique des dépenses publiques ne repose pas sur une analyse pertinente, notamment, celle de la dynamique conjointe des recettes et des

dépenses publiques. Se pose alors la question de la relation de causalitéentre les recettes et les dépenses publiques, une condition nécessaire du

retour à une situation de politique budgétaire soutenable serait de spécifier les origines des déficits, afin de mieux orienter la politique de financement de celles-ci (ENGONE, 2002). La réduction de la dette publique passe également par une stimulation de la croissance.

8 Il s'agit pour le Tchad, pays producteur du pétrole, d'utiliser les surplus des recettes pétrolières inhérentes des hausses successives et inattendues des prix de pétrole, pour les paiements anticipés de la dette.

2.2. De la nécessité de la mise en oeuvre des politiques de relance à la nécessité de la discipline budgétaire

Le financement des politiques de relance par l'emprunt, moyen privilégié, devient difficile puisque la dette publique est déjà importante. Il est donc nécessaire de recourir à des nouvelles sources de financement et d'utiliser avec discipline les ressources obtenues.

a. La nécessité de privilégier des nouvelles sources de financement

Notre étude ne s'est pas intéressé à la question de déterminer le niveau optimal de la dette publique qui sera compatible à des objectifs de croissance. Cependant, partant du constat que le niveau de la dette publique influence négativement l'activité économique, il convient d'explorer, les pistes alternatives de financement de l'investissement public au Tchad. Le moyen le plus efficace pour financer les dépenses publiques d'investissement est de mobiliser les ressources nationales et cela nécessite l'amélioration des recettes fiscales, l'accroissement de l'épargne intérieure et la dynamisation du marché financier régional.

b. La nécessité de la discipline budgétaire

« Les dépenses publiques jouent un rôle fondamental dans la stabilité et la croissance des pays en développement. Toutefois, l'orientation de l'investissement public est importante. La plupart des pays en développement ne peuvent pas se permettre d'accroitre l'investissement public dans tous les secteurs. Aussi, apparaît-il nécessaire d'établir des priorités » (GHOSH, 2007). A cet égard, l'Etat tchadien doit operer des choix prioritaires en matière de dépenses publiques et ces choix doivent être guidés par la nécessité de favoriser l'investissement public dans une vision à moyen terme voire à long terme, s'inscrivant dans une stratégie globale pour l'avenir. L'un des enjeux majeurs pour le Tchad est de disposer d'une main d'oeuvre qualifiée.

34

En effet, toutes les mesures que nous avons mentionnées plus haut ne peuvent devenir effectives si les moyens humains et intellectuels ne s'y prêtent pas. En outre, l'Etat doit créer les conditions pour une action plus efficace du secteur privé. Il faut donc consentir à des investissements dans les domaines de santé, de l'éducation et des infrastructures. La structure des dépenses publiques est un élément déterminant de l'efficacité des politiques budgétaires en général. La stratégie des dépenses courantes doit être orientée de manière à accroitre l'épargne publique et à éviter les dépenses inopportunes.

L'Etat tchadien devra adopter une véritable discipline budgétaire en matière des dépenses publiques si elle veut que sa politique budgétaire soit bénéfique à l'activité économique. La bonne gouvernance est encore ici plus

qu'indispensable. Elle nécessite que les autorités affirment une réelle volontéd'assainir les finances publiques.

CONCLUSION GENERALE

36

La présente étude, consacrée à la détermination du lien entre l'emprunt et l'investissement public, et plus précisément l'impact de l'emprunt sur l'investissement public au Tchad, nous a permis de voir comment la dette publique (emprunt) affecte les variables macroéconomiques comme l'investissement public. Elle nous a également permis de montrer que l'environnement macroéconomique influence significativement le rôle de l'Etat, notamment les modalités de financement des dépenses publiques d'investissement.

Il ressort de cette étude que la dette publique (emprunt) exerce une influence négative sur l'investissement public à long terme, Ce qui est en accord avec de nombreux travaux (GIAVAZZI et PAGANO, 1990 ; BLANCHARD, 1990 ; VILLIEU et MINEA, 2008) qui identifient l'existence d'un fort effet anti-keynésien des déficits publics lorsque que la dette publique est élevée.

Partant de l'environnement économique tchadien, nous nous sommes inspirés du modèle issu des travaux de BARRO (1990) ; FUTAGAMI (1993) et repris par VILLIEU et MINEA (2008). Nous avons eu recours à la technique la de co-intégration de JOHANSEN (1988) et à l'estimation d'un modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE) pour mettre en relief une liaison.

Au regard des enseignements de la théorie économique, trois variables explicatives ont été retenues : le déficit public, la dette publique et les recettes fiscales.

Les résultats obtenus confirment l'existence d'une corrélation négative entre la dette publique (emprunt) et l'investissement public au Tchad. De tels résultats inclinent à affirmer que la dette publique n'est pas considérée comme une richesse nette par les agents. Ces résultats traduisent le comportement anticipatif et rationnel des agents économiques (agents ricardiens) en ce qui concerne la hausse des impôts futurs pour rembourser les intérêts de la dette et le principal.

Enfin, les résultats obtenus permettent de mettre en relief les implications en termes de politique économique visant d'une part, la réduction de la dette publique par le biais de l'accroissement des recettes fiscales et la réduction des déficits budgétaires et d'autre part, la nécessité de la mise en oeuvre des politiques de relance à travers la nécessité de privilégier des nouvelles sources de financement et la nécessité d'instaurer une discipline budgétaire.

38

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ANNEXES

Annexe n°1 : test de cointégration de JOHANSEN(1988)

Date: 09/03/10 Time: 22:41

Sample (adjusted): 1992 2009

Included observations: 18 after adjustments Trend assumption: No deterministic trend Series: FB SB DP TX

Lags interval (in first differences): 1 to 1

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)

Hypothesize

 
 
 
 

d

 

Trace

0.05

 
 
 
 

Critical

 

No. of CE(s)

Eigenvalue

Statistic

Value

Prob.**

None *

0.922784

65.67152

40.17493

0.0000

At most 1

0.626798

19.57094

24.27596

0.1750

At most 2

0.091776

1.829500

12.32090

0.9626

At most 3

0.005360

0.096739

4.129906

0.7982

Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level **MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)

Hypothesize

 
 
 
 

d

 

Max-Eigen

0.05

 
 
 
 

Critical

 

No. of CE(s)

Eigenvalue

Statistic

Value

Prob.**

None *

0.922784

46.10058

24.15921

0.0000

At most 1

0.626798

17.74144

17.79730

0.0510

42

At most 2

 

0.091776

1.732761

11.22480

0.9494

At most 3

0.005360

0.096739

4.129906

0.7982

Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level

* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 le vel

**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

Unrestricted Cointegrating Coefficients (normalized by b'*S11*b=I):

FB SB DP TX

9.693722

-14.78946

-53.03924

4.052142

-3.650010

-57.43034

88.45739

-1.717321

-0.222474

-23.03022

-19.75104

6.637092

0.916212

11.29542

25.34378

-3.213381

Unrestricted Adjustment Coefficients (alpha):

 
 
 
 

-

0.00318

D(FB)

-0.066472

-0.024179

0.005077

5

 
 
 
 

0.00039

D(SB)

-0.005379

0.020065

0.000530

6

 
 
 
 

0.00046

D(DP)

-0.003629

-0.001428

-0.000205

3

 
 
 
 

0.00138

D(TX)

-0.024760

0.009240

-0.032084

0

1

Cointegrating Log

 
 

Equation(s):

 

likelihood

158.9035

 

Normalized parentheses)

cointegrating

coefficients

(standard

error in

FB

SB

DP

TX

 

1.000000 -1.525674 -5.471504 0.418017

 

(0.53080)

(0.62014)

(0.06309)

 

Adjustment parentheses)

coefficients

(standard

error

in

D(FB)

-0.644358

 
 
 
 

(0.15852)

 
 
 

D(SB)

-0.052144

 
 
 
 

(0.06996)

 
 
 

D(DP)

-0.035175

 
 
 
 

(0.01800)

 
 
 

D(TX)

-0.240020

 
 
 
 

(0.29154)

 
 
 

2 Equation(s):

Cointegrating Log

likelihood

167.7742

 
 

Normalized parentheses)

cointegrating

coefficients

(standard

error

in

FB

SB

DP

TX

 
 

1.000000

0.000000

-7.130066

0.422656

 
 
 
 

(0.54218)

(0.06479)

 
 

0.000000

1.000000

-1.087101

0.003041

 
 
 
 

(0.20321)

(0.02428)

 
 

Adjustment parentheses)

coefficients

(standard

error

in

 

D(FB)

-0.556105

2.371676

 
 
 
 

(0.15448)

(0.88448)

 
 
 

D(SB)

-0.125380

-1.072761

 
 
 
 

(0.04759)

(0.27248)

 
 
 

D(DP)

-0.029964

0.135657

 
 
 
 

(0.01879)

(0.10758)

 
 
 

D(TX)

-0.273747

-0.164471

 
 
 
 

(0.31039)

(1.77711)

 
 
 

44

3 Equation(s):

 

Cointegrating Log

likelihood

168.6406

 
 

Normalized parentheses)

cointegrating

coefficients

(standard

error

in

FB

SB

DP

TX

 
 

1.000000

0.000000

0.000000

-0.623042

 
 
 
 
 

(0.27414)

 
 

0.000000

1.000000

0.000000

-0.156394

 
 
 
 
 

(0.04177)

 
 

0.000000

0.000000

1.000000

-0.146660

 
 
 
 
 

(0.03847)

 
 

Adjustment parentheses)

coefficients

(standard

error

in

 

D(FB)

-0.557234

2.254742

1.286527

 
 
 

(0.15383)

(0.94460)

(1.55922)

 
 

D(SB)

-0.125498

-1.084969

2.049696

 
 
 

(0.04758)

(0.29216)

(0.48226)

 
 

D(DP)

-0.029918

0.140376

0.070216

 
 
 

(0.01879)

(0.11535)

(0.19041)

 
 

D(TX)

-0.266609

0.574421

2.764311

 
 
 

(0.29646)

(1.82042)

(3.00493)

 
 

46

Annexe n°2 : résultats du test de rang par la méthode de JOHANSEN(1988)

Date: 09/03/10 Time: 22:45 Sample: 1990 2009

Included observations: 18 Series: FB SB DP TX

Lags interval: 1 to 1

Selected

(0.05

level*)

Number of Cointegrat ing

Relations

by Model

Data

Trend: None None Linear Linear Quadratic

No

Test Type Intercept Intercept Intercept Intercept Intercept No Trend No Trend No Trend Trend Trend

Trace 1 1 2 2 4

Max-Eig 1 1 1 2 2

*Critical values based on MacKinnon-Haug-Michelis (1999)

Informatio n Criteria by Rank and Model

Data

Trend: None None Linear Linear Quadratic

Rank or No Intercept Intercept Intercept Intercept

Intercept

No. of CEs No Trend No Trend No Trend Trend Trend

Log Likelihood

 

by Rank

(rows) and Model (columns)

 
 
 
 

0

135.8532

135.8532

136.3220

136.3220

138.0155

1

158.9035

163.0563

163.4431

165.3581

166.6975

2

167.7742

172.7082

173.0945

179.8969

180.3693

3

168.6406

177.7097

177.9677

185.0390

185.4398

4

168.6890

178.4822

178.4822

189.7844

189.7844

 

Akaike

 
 
 
 
 

Informatio

 
 
 
 
 

n Criteria

by Rank

(rows) and Model (columns)

 
 
 
 

0

-13.31703

-13.31703

-12.92467

-12.92467

-12.66838

1

-14.98928

-15.33959

-15.04924

-15.15090

-14.96639

2

-15.08603

-15.41202

-15.23273

-15.76632*

-15.59659

3

-14.29340

-14.96775

-14.88530

-15.33766

-15.27109

4

-13.40989

-14.05357

-14.05357

-14.86494

-14.86494

 

Schwarz

 
 
 
 
 

Criteria by

 
 
 
 
 

Rank

 
 
 
 
 

(rows) and

 
 
 
 
 

Model

 
 
 
 
 

(columns)

 
 
 
 

0

-12.52558

-12.52558

-11.93536

-11.93536

-11.48122

1

-13.80212

-14.10297*

-13.66421

-13.71641

-13.38351

2

-13.50314

-13.73021

-13.45198

-13.88665

-13.61799

3

 

-12.31480

-12.84075

-12.70883

-13.01280

-12.89676

4

-11.03556

-11.48139

-11.48139

-12.09489

-12.09489

48

Annexe n°3 : résultat de l'estimation du modêle vectoriel à correction(MVCE)

Vector Error Correction Estimates

Date: 09/03/10 Time: 22:50

Sample (adjusted): 1992 2009

Included observations: 18 after adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

Cointegrating Eq:

CointEq1

 
 
 

FB(-1)

1.000000

 
 
 

SB(-1)

-2.815925

 
 
 
 

(0.51464)

 
 
 
 

[-5.47166]

 
 
 

DP(-1)

-6.856285

 
 
 
 

(0.68968)

 
 
 
 

[-9.94129]

 
 
 

TX(-1)

0.375500

 
 
 
 

(0.05171)

 
 
 
 

[ 7.26113]

 
 
 

C

0.193698

 
 
 

Error Correction:

D(FB)

D(SB)

D(DP)

D(TX)

CointEq1

-0.742095

-0.026259

-0.025411

-0.155147

 

(0.12773)

(0.07430)

(0.01973)

(0.30876)

 

[-5.81003]

[-0.35343]

[-1.28769]

[-0.50248]

D(FB(-1))

0.518808

-0.035353

0.034082

0.443709

 

(0.14477)

(0.08421)

(0.02237)

(0.34996)

 

[ 3.58373]

[-0.41982]

[ 1.52381]

[ 1.26790]

D(SB(-1))

-2.641486

-0.506429

-0.166203

2.494670

49

(0.61592)

 

(0.35828)

(0.09516)

(1.48891)

[-4.28866]

[-1.41350]

[-1.74657]

[ 1.67550]

D(DP(-1)) -1.166458

0.122962

0.410509

0.056438

(1.67762)

(0.97586)

(0.25919)

(4.05542)

[-0.69531]

[ 0.12600]

[ 1.58381]

[ 0.01392]

D(TX(-1)) -0.161677

-0.002946

-0.036709

-0.111143

(0.09802)

(0.05702)

(0.01514)

(0.23695)

[-1.64940]

[-0.05167]

[-2.42398]

[-0.46905]

C 0.003003

0.000239

0.001319

-0.007677

(0.01315)

(0.00765)

(0.00203)

(0.03178)

[ 0.22840]

[ 0.03128]

[ 0.64939]

[-0.24152]

R-squared 0.782515

0.186503

0.492014

0.421402

Adj. R-squared 0.691897

-0.152454

0.280353

0.180319

Sum sq. resids 0.037163

0.012575

0.000887

0.217169

S.E. equation 0.055650

0.032371

0.008598

0.134527

F-statistic 8.635264

0.550226

2.324541

1.747957

Log likelihood 30.10439

39.85693

63.72059

14.21617

Akaike AIC -2.678266

-3.761881

-6.413399

-0.912908

Schwarz SC -2.381475

-3.465091

-6.116608

-0.616117

Mean dependent 0.007222

0.000163

0.001611

-0.005500

S.D. dependent 0.100258

0.030154

0.010135

0.148589

Determinant resid covariance (dof adj.)

7.72E-13

 
 

Determinant resid covariance

1.52E-13

 
 

Log likelihood

163.4431

 
 

Akaike information criterion

-15.04924

 
 

Schwarz criterion

-13.66421

 
 

Financement de l'investissement public par emprunt/2009-2010 Annexe n°4 : relation de cointégration obtenues à l'aide de logiciel Eviews 5.

Estimation Proc:

EC(C,1) 1 1 FB SB DP TX VAR Model:

D(FB) = A(1,1)*(B(1,1)*FB(-1) + B(1,2)*SB(-1) + B(1,3)*DP(-1) + B(1,4)*TX(-1) + B(1,5)) + C(1,1)*D(FB(-1)) + C(1,2)*D(SB(-1)) + C(1,3)*D(DP(-1)) + C(1,4)*D(TX(-1)) + C(1,5)

D(SB) = A(2,1)*(B(1,1)*FB(-1) + B(1,2)*SB(-1) + B(1,3)*DP(-1) + B(1,4)*TX(-1) + B(1,5)) + C(2,1)*D(FB(-1)) + C(2,2)*D(SB(-1)) + C(2,3)*D(DP(-1)) + C(2,4)*D(TX(-1)) + C(2,5)

D(DP) = A(3,1)*(B(1,1)*FB(-1) + B(1,2)*SB(-1) + B(1,3)*DP(-1) + B(1,4)*TX(-1) + B(1,5)) + C(3,1)*D(FB(-1)) + C(3,2)*D(SB(-1)) + C(3,3)*D(DP(-1)) + C(3,4)*D(TX(-1)) + C(3,5)

D(TX) = A(4,1)*(B(1,1)*FB(-1) + B(1,2)*SB(-1) + B(1,3)*DP(-1) + B(1,4)*TX(-1) + B(1,5)) + C(4,1)*D(FB(-1)) + C(4,2)*D(SB(-1)) + C(4,3)*D(DP(-1)) + C(4,4)*D(TX(-1)) + C(4,5)

VAR Model - Substituted Coefficients:

D(FB) = - 0.7420946017*( FB(-1) - 2.815925358*SB(-1) - 6.856285382*DP(-1) +

0.3754998094*TX(-1)

+ 0.1936982852 ) +

0.5188081515*D(FB(-1))

-

2.641485615*D(SB(-1))

- 1.166457905*D(DP(-1))

- 0.1616767006*D(TX(-1))

+

0.003003112845

 
 
 

D(SB) = - 0.02625918959*( FB(-1) - 2.815925358*SB(-1) - 6.856285382*DP(-1) + 0.3754998094*TX(-1) + 0.1936982852 ) - 0.03535324498*D(FB(-1)) - 0.5064286696*D(SB(-1)) + 0.1229621857*D(DP(-1)) - 0.00294625504*D(TX(-1)) + 0.000239277496

D(DP) = - 0.02541073614*( FB(-1) - 2.815925358*SB(-1) - 6.856285382*DP(-1) + 0.3754998094*TX(-1) + 0.1936982852 ) + 0.03408226517*D(FB(-1)) - 0.1662027306*D(SB(-1)) + 0.4105087343*D(DP(-1)) - 0.03670928735*D(TX(-1)) + 0.001319198275

51

D(TX) = - 0.1551474211*( FB(-1) - 2.815925358*SB(-1) - 6.856285382*DP(-1) +

0.3754998094*TX(-1)

+ 0.1936982852 ) +

0.4437085931*D(FB(-1))

+

2.494670426*D(SB(-1))

+ 0.05643752706*D(DP(-1))

- 0.1111430568*D(TX(-1))

-

0.007676599228

 
 
 

52

TABLE DES MATIERES DEDICACE

REMERCIEMENTS

SOMMAIRES

INTRODUCTION GENERALE.................................................................. 1

PARTIE I. LE MODELE DE DETERMINATION DE L'IMPACT DE L'EMPRUNT SUR L'INVESTISSEMENT PUBLIC 11

CHAPITRE I. PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE 12

Section I. la variable endogene( dette publique) 12

Section II. les variables exogenes 13

CHAPITRE II. LA SPECIFICATION DU MODELE 18

Section I. Le modèle théorique 18

Section II. Le modèle à des fins d'estimation 19

PARTIE II. INTERPRETATION DES RESULTATS ..............................21

CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS 22

Section 1. Le procesus d'estimation 22

Section 2. Présentation des résultats 25

CHAPITRE IV. INTERPRETATION DES RESULTATS. 27

Section 1. Mise en évidence des effets non keynesiens 27

1.1. Comportements d'investissement non keynésiens............ 27

1.2. L'efficacité mitigée de l'emprunt........................................28

Section 2. Les implications en termes de politique économique 29

2.1. Les politiques de réduction de la dette........................... 29

2.2. De la nécessite de la mise en oeuvre des politiques de relance à la nécessité de la discipline budgétaire...........................32

CONCLUSION GENERALE 34

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 37

ANNEXES 40

TABLE DES MATIERES ......................................................................48






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