Le but de la dilution est de fractionner un éjaculat
en doses fécondantes tout en additionnant des substances qui assurent la
survie des spermatozoïdes pendant la conservation.
La dilution se fait en deux temps : la prédilution et la
dilution finale.
La prédilution consiste à ajouter au sperme
récolté la moitié du volume total du dilueur non
glycérolé puis le refroidir à 4°C pend ant 30
minutes.
La dilution finale : quant à elle, consiste à
ajouter goutte à goutte au sperme prédilué, le dilueur
à 7,5 ou 9 % de glycérol. L'objectif de cette rigueur est
d'éviter le choc thermique. Les dilueurs les plus utilisés sont
à base de lait ou de jaune d'oeuf.
Le tableau nous présente la composition de deux milieux
de dilution.
Tableau III: Composition de deux dilueurs à base
de jaune d'oeuf et à base de lait
Source : NAGASE et NIWA, 1968
II.4.3.4 Conditionnement et conservation
II.4.3.4.1 Conditionnement
Le conditionnement consiste à repartir le sperme
dilué en doses. Il est recommandé d'avoir 15 000 000 de
spermatozoïdes par dose fécondante. La technique de conditionnement
la plus utilisée en Afrique est la paillette de CASSOU.
II.4.3.4.2 Conservation
Le principe de la conservation consiste à placer les
paillettes sur une rampe métallique à 5°C puis dans un
récipient cryogénique (-196°C) en contact avec les vapeurs
de l'azote liquide pendant 9 minutes. Enfin, le contrôle qualité
est effectué avant sa mise dans des bonbonnes d'azote liquide à -
196°C. Les paillettes sont ensuite placées dans un gobelet et
émergées de l'azote liquide pendant 9 minutes.
II.4.4 Technique de l'I.A.
II.4.4.1 Moment de l'I.A.
L'insémination doit être pratiquée
à un moment assez proche de l'ovulation. Si l'on admet que la
durée de l'oestrus est de 12 à 24 heures, que l'ovulation a lieu
10 à 12 heures après la fin de l'oestrus et que les
spermatozoïdes doivent séjourner pendant environ 6 heures dans les
voies génitales femelles (phénomène de capacitation), le
meilleur moment pour obtenir une insémination fécondante est la
deuxième moitié de l'oestrus (HASKOURI,2001).
DIOP(1994) conseille de réaliser des
inséminations 9,5 + 3,5 heures après le début des
chaleurs. Dans la pratique, les vaches reconnues en chaleurs le matin sont
inséminées le lendemain matin (BROERS, 1995).
Par ailleurs,
cette insémination doit de préférence
être réalisée pendant les périodes fraîches de
la journée.
Cependant, OUEDRAOGO et al. (1996) ont
révélé la nécessité de considérer le
génotype de bovin avant de choisir le moment optimal pour l'IA.
II.4.4.2 Procédé d'IA
Dans la pratique de l'IA, les précautions suivantes
doivent être prises :
· le matériel doit être en bon état
pour ne pas blesser la femelle ;
· le matériel doit être stérile ;
· l'intervention doit être faite avec douceur car
l'utérus est fragile.
La semence en pastilles est décongelée dans
l'eau tiède (35°- 37°C) pendant 15-30 secondes. Puis elle est
introduite dans le pistolet de CASSOU ; le bout thermosoudé vers l'avant
est sectionné et le pistolet est revêtu d'une gaine plastique puis
d'une chemise sanitaire.
Dans sa réalisation, une main gantée saisit le
col de l'utérus par la voie rectale pendant que l'autre main saisissant
le pistolet de « CASSOU » et l'introduit au travers des lèvres
vulvaires ; le col de l'utérus est ainsi
cathétérisé et la semence est déposée au
niveau du corps utérin. Les replis vaginaux sont évités en
poussant le col tenu de la main vers l'avant avec des mouvements de haut en bas
et sur les côtés (CRAPLET cité par
LAMINOU, 1999). La semence en pastille est
décongelée dans une ampoule d'un millilitre de sérum
physiologique et mise en place à l'aide d'un cathéter
relié à une seringue.
Figure 1 : Dépôt de la semence dans les
voies génitales de la vache
(Source : BARRET, 1992)
II.4.4.3 Lieu de dépôt de la
semence
Le dépôt de la semence dans les voies
génitales femelles tient compte non seulement des conditions
d'éjaculation mais aussi du fait que la semence est diluée. Ce
dépôt peut être réalisé à
différents niveaux: cervix, corps, les cornes utérines ou alors
dans certain cas au niveau de la jonction utérocervicale
(3ème repli).Cependant, le lieu préférentiel
reste le corps utérin. Selon KAMGA (2002) et au vu des
résultats obtenus par WILLIAMS et al. (1988)
sur la relation entre la conception et le lieu de dépôt,
le dépôt dans les cornes utérines présente plus de
risque de traumatisme et d'infection de l'utérus.