BURKINA FASO
UNITE-PROGRES-JUSTICE
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE BOBO-DIOULASSO
INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
en vue de l'obtention du
DIPLOME D'INGENIEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL OPTION :
Sociologie et économie rurales
Analyse socio-economique des interrelations
entre
aires protegees et populations locales cas du
Parc
W/Burkina Faso et du terroir riverain de
Kotchari
|
Présenté par : ZOMBRA Abdoul
Wahab
Maître de stage : Dr SOMDA Jacques Directeur de
mémoire : Dr TOE Patrice
JUILLET 2008
N°:00 -2008/ SER
Sommaire Sommaire iDédicace iiRemerciements
iiiTable des sigles et abréviations v
Table des illustrations viRésumé
viiAbstract viiiINTRODUCTION GENERALE 1
1. Contexte et problématique 2
2. Objectifs et hypothèses 7
3. Matériel et méthode 8
4. Plan d'ensemble du document 11
PREMIERE PARTIE : GENERALITES 12
Chapitre I : Généralités sur la zone
d'Etude 13
Chapitre II. Généralités sur les
aires protégées 17
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS 20
Chapitre I. : Etude de perception 21
Chapitre II : Evaluation des impacts 24
CONCLUSION GENERALLE ET RECOMMANDATIONS 42
Bibliographie 46
ANNEXES 50
Dédicace
A
Ma, Ma, Ma et Pa.
Je me garde de faire un long commentaire à la
suite de cette dédicace de peur que l'écriture ne fasse des
restrictions sur ce que j'éprouve, dois ou souhaite à votre
égard.
Qu'ALLAH vous fasse miséricorde comme vous l'avez
été envers nous depuis tout petit.
Remer ciements
La réalisation du présent travail n'est
pas seulement le fruit de nos efforts. Elle a connu le concours direct ou
indirect de plusieurs personnes. C'est pourquoi dans la conception du document
nous avons réservé cette partie pour leur adresser nos
remerciements. Ainsi donc nos remerciements s'adressent :
- au Pr. KABORE-ZOUNGRANA Yvette Chantal et Mlle KIMA
Sophie Agnès qui ont bien voulu nous proposer ce thème que
nous avons traité avec beaucoup d'intérêts ;
- au Dr SOMDA Jacques, notre maître de stage et
à Mr SAWADOGO Issa son représentant. Votre constante
disponibilité et l'intérêt que vous nous avez
accordé au cours de ce stage ont constitué un
élément essentiel pour la bonne marche de nos travaux
;
- à la Coopération pour la recherche
universitaire et scientifique (CORUS), qui a assuré le financement de
cette étude ;
- au Dr TOE Patrice, notre directeur de mémoire,
dont les conseils et suggestions ont guidé nos premiers pas de chercheur
;
- à la famille GUIRE à Diapaga. Mr GUIRE
Roland, merci une fois encore pour votre grande considération et pour
l'implication dont vous avez fait preuve vis-à-vis de nos travaux
;
- à mon collègue OUEDRAOGO Dominique dont
la présence et le soutien furent indispensables lors de nos travaux sur
le terrain ;
- aux habitants de Kotchari qui ont bien voulu nous
livrer les informations qui nourrissent la partie résultats et
discussions de ce document ;
- au Dr SEINI Amadou, pour ses conseils et suggestions
;
- à nos aînés, BASSEPE Wépia
Serge, et OUEDRAOGO Nassé, qui ont apporté un plus à ce
document par le biais de leur lecture ;
- à Mrs MAHAMADOU Salofo, THIOMBIANO Nazaire,
KABORE Alexis, pour les recommandations qu'ils ont porté au
présent mémoire ;
- à tout le corps enseignant de l'Institut du
développement rural (IDR), pour les trois ans de transfert de
connaissance qu'il a bien voulu nous accorder ;
- à l'ensemble du personnel de l'INERA/Fada, pour
l'accueil convivial et le soutien qu'il nous a accordé ;
- à tous mes collègues étudiants,
pour l'ambiance inoubliable qui a caractérisé ces trois ans de
formation à l'IDR ;
- à l'ensemble des frères et scours
musulmans de l'Université polytechnique de Bobo (UPB) ;
- à toute la famille ZOMBRA pour le soutien moral
dont elle a fait preuve à notre égard ; - à tous ceux qui
se reconnaîtront à travers ce mémoire.
Table des sigles et abreviations
- AOF : Afrique occidentale française
;
- ASP : Agro-sylvo-pastoral ;
- C. F. : Code forestier ;
- CORUS : Coopération pour la recherche
universitaire et scientifique ;
- CVGF : Comité villageois de gestion de la faune
;
- DRECV : Direction régionale de l'environnement
et du cadre de vie ;
- ECOPAS : Ecosystème protégé de
l'Afrique soudano sahélienne ;
- EIE : Évaluation des impacts environnementaux
;
- FPEPETE : Fonds pour la promotion des études
préalables, des études transversales et des
évaluations
- GPC : Groupement de producteurs de coton ;
- GRN : Gestion des ressources naturelles ;
- IISD : Institution internationale pour le
développement durable ;
- INERA : Institut de l'environnement et de la recherche
agronomique ;
- INSD : Institut national de la statistique et de la
démographie ;
- MARP : Méthode active de recherche
participative ;
- PADDAB : Programme d'appuis danois au
développement de l'agriculture du Burkina ;
- PICOFA : Programme d'investissement communautaire en
fertilité agricole ;
- PRONAGEN : Programme national de gestion des
écosystèmes naturels ;
- RAF : Reforme agraire et foncière ;
- SP : Système de production ;
Table des illustrations
Liste des tableaux
Tableau 1: Répartition des exploitations
enquêtées selon l'ethnie et l'origine. 10
Tableau 2 : Pourcentage et nombre
d'enquêtés par secteur d'activité 10
Tableau 3 : Répartition des enquêtés
par rapport à l'utilisation de la jachère 25
Tableau 4 : Répartition des exploitations
selon le ratio superficie de terre disponible sur taille de l'exploitation 26
Tableau 5 : Répartition des exploitations selon le
ÿÿtiÿÿsuperficie de terre disponible
sur nombre d'hommes dans l'exploitation 27
Tableau 6 : Tendances des activités de chasse et
de pêche 30
Tableau 7 : Tendances des activités de
récolte de produits forestiers, de sculpture et de
forge 31
Tableau 8 : Tendances et projection de l'activité
d'élevage 32
Tableau 9 : Pourcentages et nombre de personnes
allées à l'aventure par exploitation et motifs de
déplacement 33 Tableau 10 : Importance de personnes appliquant des
technologies de culture
adaptatives 34
Tableau 11 : Importance de personnes adoptant certaines
stratégies d'élevage 36
Tableau 12 : Principaux motifs de saisie dans le Parc W
37
Tableau 13 : Principaux motifs de vente d'animaux
d'élevage 38
Tableau 14 : Importance de l'adoption des
stratégies palliatives au manque de Bois de chauffe 39 Tableau 15 :
Niveau de satisfaction des chefs d'exploitations par rapport aux ZOVIC
40
Liste des figures
Figure n°1 : Evolution des conflits au sein de la
population enquêtée. 28
Figure n°2 : Evolution du pourcentage
d'enquêtés par rapport au nombre de conflits par campagne
29
Liste des photos
Photo n°1 : Occupation d'espace pastoral par un
champ de coton 28
Résumé
La création d'une aire protégée
a toujours des effets socio-économique et institutionnel plus ou moins
négatifs. La connaissance de ces impacts peut donner lieu à des
mesures et actions visant la réalisation d'une coexistence pacifique
entre ces aires et leurs communautés riveraines. C'est pourquoi la
présente étude s'est fixé pour principal objectif,
l'analyse socio-économique et institutionnelle de l'impact du Parc W sur
ses communautés riveraines.
La méthodologie adoptée pour cette
étude à constituée dans un premiers temps, (a) au
repérage des changements socio-économiques et institutionnels
imputables à l'existence du Parc. Dans un second temps, (b) il s'est agi
de construire des indicateurs de mesure des changements les plus significatifs.
(c) L'évaluation des indicateurs suivie d'une analyse discussion
viennent clore cette méthodologie.
Les résultats de l'étude montrent entre
autres : (a)une amélioration de la cohésion et du capital social,
(b) une baisse tendancielle des activités de chasse et de pêche,
(c) un durcissement croissant des conditions d'exercices des activités
d'élevage et production végétale, (d) un relatif
appauvrissement des exploitations agro-sylvopastorales, (e) une amplification
des phénomènes d'exode rural et d'émigration.
Mots dles : aires, communautés, impacts,
institutionnel, Kotchari, Parc W, pauvreté, périphérie,
populations, protégées, riveraines, socio-économique,
terroir.
Abstract
The creation of a protected area has always effects
of socio-economic and institutional more or less negative. Knowledge of these
impacts can lead to measures and actions aimed at achieving peaceful
coexistence between these areas and riverside communities. That is why this
study has set as its main objective, the socio-economic and institutional
impact of W Park on its riverside communities.
The methodology adopted for this study consisted in a
first time, (a) the identification of socio-economic and institutional
attributable to the existence of the Park. In a second time, (b) he acted to
build indicators measuring the most significant changes. (c) The assessment of
the indicators followed by a discussion coming close this
methodology.
The results of the study show among other things: (a)
improving the cohesion and social capital, (b) a downward trend of hunting and
fishing, (c) a hardening growing conditions exercises activities livestock and
crop production, (d) a loss on farms agrosylvo-pastoral, (e) an amplification
of the phenomena of rural exodus and emigration.
Keywords: areas, communities, impacts,
institutional, Kotchari, Park W, poverty, suburb, populations, protected
shoreline, socio-economic area.
. Contexte et problématique
Le Burkina, à l'instar des autres pays
anciennement membres de l'Afrique occidentale française (AOF), a
hérité du colonisateur d'un certain nombre d'aires
protégées1 au lendemain des indépendances. Ces
aires occupent environ 16 458 km2, soit 6 % du territoire national
(ZAMPALIGRE, 1998). Elles se localisent en grande partie dans la région
administrative est2 du pays. A l'échelle provinciale, la
Tapoa, située à l'extrême est de cette région,
abrite 7 240 km2 d'aires protégées. Le Parc national
du W, avec une superficie de 2 349 km2, constitue la plus grande
aire protégée du pays et se situe dans cette province (DRECV,
2007).
Au cours de ces dernières années,
beaucoup d'études et de projets se sont intéressés
à la problématique des aires protégées. Cela
traduit l'intérêt que les Etats et leurs partenaires
(Organisations internationales), ainsi que les collectivités locales
accordent à cette question. Les objectifs assignés aux aires
protégées sont nombreux, et se trouvent récapitulés
dans une typologie effectuée par l'Union internationale pour la
conservation de la nature (UICN) (UICN, 1994). De cette catégorisation,
il ressort que la conservation et la gestion durable de la biodiversité
au profit des générations futures sont primordiales pour les
acteurs que sont les Etats et les organismes internationaux. Ceci est traduit
expressément dans le Code forestier du Burkina, qui stipule à son
article 85 que : « un parc national est une partie du territoire national
classée au nom de l'Etat en vue de la conservation de la flore, de la
faune, des eaux, des sols, des paysages ou des formations géologiques
ayant une valeur scientifique ou esthétique ». Cependant,
l'atteinte de ces objectifs n'est pas si aisée ; en témoigne les
agressions anthropiques (agriculture, élevage et braconnage) dont sont
victimes les aires protégées de l'est. En effet, un rapport de
2007 de la Direction régionale de l'environnement et du cadre de vie
(DRECV) de l'est montre que la durabilité des aires de la région
est menacée par l'occupation illégale des aires fauniques par le
bétail, les méthodes d'exploitation agricole (extensives,
consommatrices d'espaces et utilisatrices de produits comme les
1Selon l'article 77 de loi n0 006/ 97/
ADP portant code forestier au Burkina, il s'agit essentiellement, des (a) parcs
nationaux, (b) réserves totales ou partielles de faune, (c)
réserves de biosphère, (d) sanctuaires, (e) ranchs, (f) Zone
villageoise d'intérêt cynégétique (ZOVIC), (g)
refuges locaux.
2 Constituée par les provinces de la Gnagna,
du Gourma, de la Komandjoari, de la Kompienga, et de la Tapoa.
insecticides ou pesticides nuisibles à la
faune), le braconnage entre Etat et le braconnage intérieur qui est
perçu par les populations locales comme un acte de survie (UICN, 2004).
Ces agressions peuvent s'expliquer par le caractère
descendant3 des textes régissant l'exploitation des aires
protégées (DRECV, 2007), la méconnaissance de ces textes
(SAWADOGO, 2004), l'accroissement des populations riveraines
généralement pauvres (SOMDA et al.,
2005), l'essor de la culture cotonnière (GUIBERT et PRUDENT, 2005), etc.
Pour faire l'économie de tous ces déterminants, on dira que les
politiques de gestion des aires protégées ne prennent pas
suffisamment en compte les réalités socio-économiques des
populations locales.
Au Burkina, plus de 79.7 % de la population sont des
ruraux (INSD, 2006) et sont principalement occupés par les
activités socio-économiques primaires que sont l'agriculture et
l'élevage. Ces activités y sont conduites
généralement selon un système extensif, consommateur
d'espace et peu productif, si bien que, les populations rurales et plus
particulièrement celles de la Tapoa, sont confrontées à la
pauvreté. Par conséquent, les populations de la zone
périphérique du Parc W ont généralement recours
à la forêt, pour subvenir à leurs besoins. En
réalité, « les forêts et les parties communes
constituent une réserve disponible pour les plus démunis chaque
année pendant les périodes de soudure, disette ou famine.
Cueillir des fruits, des feuilles, ramasser des cailloux, du sable, ou
collecter du bois sec pour aller en vendre quelques morceaux, est une
possibilité qui reste aux plus démunis » (PRONAGEN, 2001).
OUEDRAOGO (2003) estime, par exemple, la part des produits forestiers non
ligneux autoconsommés par les populations locales de Pampali à 96
% des récoltes effectuées essentiellement dans le Parc W et dans
la concession de chasse de Tapoa-djerma.
Par ailleurs, l'augmentation des densités de
populations sous l'effet combiné du taux élevé de
natalité et des migrations engendre une demande accrue en terres
cultivables (UICN, 2004).
Dans un tel contexte de dépendance et de
croissance du besoin en terre, il apparaît évident qu'une
politique de création d'aires protégées - donc de
réduction du principal facteur de production des populations locales -
qui ne prend pas suffisamment en compte les facteurs socio-économiques
et culturels des riverains, serait incapable
3 Elaboration et adoption des textes par le
gouvernement.
d'assurer une gestion durable des ressources
naturelles. Cette gestion durable pourrait toutefois être assurée,
si les populations riveraines tiraient profit des aires protégées
sans pour autant constituer une menace vis-à-vis de la
biodiversité.
L'histoire de la gestion des aires
protégées au Burkina a connu plusieurs périodes,
marquées par une capitalisation d'expériences. Ainsi, le pays est
passé, de la période coloniale à nos jours, d'une gestion
répressive et barbare à une gestion participative basée
sur le développement socio-économique des populations locales
(ZAMPALIGRE, 1998). Cette dernière est traduite expressément dans
le Code forestier du Burkina. Ainsi, elle garantit la préservation du
milieu naturel au profit des générations futures, tout en
assurant la satisfaction des besoins socio-économiques et culturels des
générations présentes. La mise en application du Code
forestier a amené les décideurs à mettre en place des
outils d'atténuation des effets pervers des aires
protégées sur les riverains4. Nonobstant ces efforts
fournis, la durabilité des aires protégées reste
menacée (DRECV, 2007).
Comme toute activité humaine, la
réussite du processus de conservation par le biais des aires
protégées est conditionnée par sa rentabilité
socio-économique au profit des différents acteurs et plus
particulièrement au profit des populations locales. C'est dans ce sens
que s'inscrit la présente étude intitulée analyse
socio-économique des interrelations entre aires protégées
et populations locales : cas du Parc W/Burkina Faso et du terroir riverain de
Kotchari. Financée par le programme CORUS, ce travail constitue l'un des
objectifs spécifiques d'un projet de recherche intitulé gestion
des activités d'élevage et des feux de végétation
et conservation de la biodiversité au Burkina Faso. L'objectif de ce
projet est d'évaluer la possibilité et les limites de
l'utilisation de l'activité pastorale comme moyen de gestion des aires
protégées en accordant une importance particulière
à la gestion conjointe des feux de végétation.
Ainsi, l'intérêt de la prise en compte
des considérations socio-économiques dans le succès de la
conservation n'est plus à démontrer. Il apparaît par
exemple clair que si les populations riveraines n'ont pas la même
perception des aires protégées que les conservateurs de la
biodiversité, tout effort de protection des ressources naturelles serait
voué à l'échec. En d'autres termes, si les aires
protégées sont perçues par les
4 Cf. généralités
populations riveraines comme des contraintes au
développement des activités de production agro-sylvo-pastorales,
ces dernières seront moins enclines à entreprendre des actions
favorables à la conservation de la biodiversité.
Quelques recherches ont tenté d'analyser les
perceptions des populations sur le Parc W. Ainsi, une première tentative
a été faite par l'UICN au cours d'une mission en 1997. Le rapport
de la même mission effectuée dans le village de Kondjo5
note une perception négative du Parc W et de la zone de chasse de la
même localité par la population locale. Cette perception est due
à la contrainte que représentent ces aires quant à la
satisfaction des besoins de la population en terres cultivables, en gibier ou
en ressources halieutiques.
Ensuite, SAWADOGO (2004) à travers son
étude sur la transhumance et les pratiques pastorales dans le terroir de
Kotchari s'est intéressé à la vision du Parc par les
éleveurs de la zone. Des propos révélateurs comme «
le Parc est une «chose des blancs» » retenus sur le terrain par
l'auteur montre le déphasage entre les perceptions que les
différents acteurs se font du Parc. Le même auteur signale aussi
la méconnaissance des textes relatifs à la gestion des ressources
naturelles (Code Forestier, Code pastoral, RAF.).
Plus récemment, PALM (2005) a consacré
une partie de son étude à la perception du Parc W par les
habitants des villages de Kaabougou et de Toptiagou6. Il ressort de
cette étude que les quartiers les plus éloignés ont une
vision positive du Parc. En revanche, les populations plus proches en ont une
mauvaise perception. Ces résultats suggèrent que les effets et
changements socio-économiques négatifs du Parc seraient fonction
de la distance des communautés par rapport au Parc. Les
communautés les plus proches ressentiraient donc les externalités
négatives7 du Parc avec plus de sévérité
que leurs homologues localisées plus loin. Les communautés les
plus concernées par la
5 Kondjo est une enclave villageoise située
entre le Parc W et la zone de chasse du même nom (on l'appelle aussi zone
de chasse de la Kourtiagou).
6 Kaabougou et Toptiagou sont des localités
également contiguës au Parc W, donc présentant à peu
près les mêmes caractéristiques que notre zone
d'étude.
7 Effets indésirés liés à
l'existence du Par cet pouvant être négatifs ou positifs.
création d'un Parc sont évidement les
riveraines dont les ressources foncières ont été extraites
de leur emprise.
Dans ces tentatives d'élucidation des
relations parc-communautés, une des faiblesses des approches
méthodologiques utilisées est le fait d'avoir
considéré le Parc comme un bien économique
homogène. Ce faisant, la perception négative signifierait en
termes de politique, un déclassement du Parc avec pour
conséquence une dégradation accélérée de ses
ressources. Ce cadre d'analyse a réduit au strict minimum le rôle
ou la fonction du Parc. Dans la réalité, un parc fournit un
ensemble de biens et services de valeurs différentes du point de vue
économique, social et culturel. Le Parc W n'est pas une exception.
Ainsi, il fournit aux communautés riveraines des biens et services dont
le degré de convoitise par les populations est certainement
différent. Ce qui nécessairement influencerait leur perception du
Parc. Il est donc important de prendre en compte l'aspect
systémique8 du Parc en termes de biens et services fournis,
pour une analyse conséquente de la perception des communautés
riveraines sur le Parc.
Pour ce qui est de l'évaluation des impacts du
Parc national du W sur les populations locales, quelques effets et changements
qualitatifs ont été identifiés par certains auteurs au
cours de leurs travaux de recherche (cf. Annexe 6, p XIX).
L'impact d'un projet sur un phénomène
peut être considéré comme la situation nouvelle
résultante de l'ensemble des effets du phénomène
imputables au projet (FPEPETE, 1999). L'évaluation de cet impact
consiste en la matérialisation de la nouvelle situation par le biais
d'indicateurs. L'indicateur est une grandeur qui évalue et simplifie un
phénomène afin d'en faciliter la
compréhension.
Les tentatives d'évaluation d'impact
socio-économique montrent l'existence de plusieurs catégories
d'indicateurs (GIULIANI, 2007). Ainsi, WOODHOUSE et al.
(2000) cité par GIULIANI (2007) distinguent entre autres,
les indicateurs conventionnels (exemple : Pourcentage de la population vivant
en dessous du seuil de pauvreté ; taux de prévalence de la
malnutrition ; etc.) et les indicateurs spécifiques définis selon
le contexte. Ces deux catégories d'indicateurs alternent en avantages et
en
8 Il s'agit de considérer le Parc comme un
assemblage de biens et services qui entretiennent entre eux des relations.
inconvénients. En effet, les premiers ont,
contrairement aux seconds, l'avantage d'êtres connus internationalement
et, par conséquent, peuvent permettre des comparaisons entre des sites
différents, alors que les seconds contrairement aux premiers ont
l'avantage de mieux refléter les réalités propres à
chaque site. Ainsi, NUNAN et al. (2002) affirment que
les indicateurs peuvent être développés en fonction des
buts et objectifs spécifiques en présence. C'est dans ce sens que
le Fonds pour la promotion des études préalables, des
études transversales et des évaluations (FPEPETE)
préconise une construction des indicateurs d'impact au cas par cas
à travers une démarche précise. Cette dernière
consiste à : (a) repérer et inventorier les changements :
résultats et effets, (b) sélectionner les effets produisant des
changements significatifs et durables, (c) établir une grille de lecture
commune pour tous les effets retenus, (d) établir des indicateurs qui
permettront de donner une valeur à chaque élément de la
grille de lecture, et (e) analyser de façon systématique, les
relations entre ces divers éléments et leur importance
relative.
2. Objectifs et hypotheses 2. 1.
Objectifs
Le principal objectif de cette étude est de
faire une analyse socio-économique et institutionnelle de l'impact de
l'existence du Parc national W sur les communautés villageoises du
terroir riverain de Kotchari.
De façon plus spécifique, il s'agit
:
- de connaître la perception que les populations
riveraines se font du Parc W ;
- d'évaluer les impacts socio-économique
et institutionnel imputables à l'existence du Parc.
2.2. Hypotheses
Les objectifs spécifiques énoncés,
conduisent à la formulation des hypothèses suivantes
:
- le Parc constituerait pour les populations locales une
contrainte pour la réalisation de leurs activités de production
;
- l'existence du Parc provoquerait des changements
socio-économiques et institutionnels au sein des
populations.
3. Matériel et méthode
3. 1 Choix de la zone d'étude
Le terroir de Kotchari est limité au nord et
à l'ouest par la chaîne des falaises du Gobnangou, au sud par la
concession de chasse de Kondjo et à l'est par le Parc W. Avec ce dernier
le terroir a en commun une frontière d'environ 50 Km. Par ailleurs, il
n'existe pas de zone tampon le long de cette frontière, si bien que la
satisfaction des populations en produits forestiers est compromise par
l'existence du Parc. Ces deux situations (géographique et de
dépendance) font de Kotchari un excellent champ pour une étude
d'impacts socio-économique et institutionnel de la création d'une
aire protégée sur ses populations riveraines.
3.2 Matériel et méthode par objectif
spécifique
Pour atteindre notre premier objectif
spécifique qui consiste en une étude de la perception du Parc W
par sa population riveraine, une approche participative à travers des
outils comme l'interview, le focus groups et la
matrice de classification préférentielle ont été
mis à profit. L'observation directe a également été
largement utilisée pour compléter les données
collectées.
Dans le souci d'une meilleure prise en compte du
facteur genre, trois groupes ont été considérés
pour les interviews. Il s'agit du groupe des femmes, de celui des chefs
d'exploitation et du groupe des jeunes. En effet, ces groupes n'entretiennent
pas forcement les mêmes relations avec le Parc et cela pourrait
influencer les représentations qu'ils se font du Parc.
Cette étude de perception s'est faite selon une
approche systémique9 du Parc. D'abord, l'identification des
éléments constitutifs du Parc s'est faite à partir d'une
approche activité ; c'est-à-dire que l'on se base sur les
différentes activités exercées par les populations pour
déterminer les produits forestiers utilisés dans chaque secteur.
Ensuite, la hiérarchisation des produits forestiers identifiés
par ordre de préférence s'est effectuée grâce
à un tableau de classification préférentielle
appliqué à chaque groupe.
9 , . .
Il s'agit ici de considérer le Parc comme un
système constitué de terres, de gibier, de fourrage, de
PFNL, etc.
Les principaux outils utilisés pour atteindre
notre deuxième objectif spécifique sont la revue de
littérature, l'interview et un questionnaire.
D'abord, la revue a permis le repérage de
certains changements socioéconomiques et institutionnels liés
à l'existence du Parc. Ensuite, les interviews ont permis d'actualiser
les changements socio-économiques et institutionnels
repérés au cours de la phase de recherche documentaire d'une
part, et d'autre part, de les hiérarchiser selon leur pertinence
à partir d'une matrice de classification. Cette hiérarchisation a
permis de retenir les changements les plus significatifs pour la construction
des indicateurs de mesure de l'impact (Cf. Grille de lecture en annexe
n°5, p. XII).
Puis, le questionnaire a servi à
récolter les données nécessaires pour quantifier les
effets du Parc par le biais des indicateurs retenus à l'issue des
interviews en focus groups. La phase d'enquête
par questionnaire a été menée à deux niveaux,
à savoir le niveau exploitation et le niveau individu. Le premier a
permis de traiter des activités communes de production et le second de
faire l'économie des activités individuelles.
Enfin, une analyse systématique des relations
qu'entretiennent les changements et leur importance relative a
été faite pour mettre en évidence l'impact du Parc sur la
population locale. Il ne s'est pas agi de faire une compilation des effets et
changements dus au Parc, mais de faire une lecture des dynamiques en cours afin
de mettre à nu la nouvelle situation socio-économique et
institutionnelle des populations locales.
3.3 Echantillonnage
L'échantillonnage s'est effectué
à trois niveaux. Le premier niveau a concerné les villages
à enquêter, le deuxième a touché les exploitations
agricoles des villages choisis, et le troisième niveau s'est
intéressé aux individus membres des exploitations agricoles
choisies par village.
Le choix des villages ou quartiers à
enquêter a tenu compte de la proximité des exploitations par
rapport au Parc. Ainsi, les villages de Nangbanli, de Tchontchonga, de
Todouanga, de Lada et de Gnimbwama ont été retenus (cf. annexe
n°2, p. II).
L'échantillon était constitué de
60 exploitations prises de façon aléatoire. Au sein de chaque
exploitation, 2 individus ont été enquêtés. Il
s'agit du chef d'exploitation (CE) qui a répondu en même temps aux
questions relatives aux activités communes de production, et d'un autre
membre de l'exploitation - l'épouse du CE, son fils, son frère ou
tout autre membre -. En somme, les enquêtes se sont
déroulées auprès de 60 exploitations
représentées par les chefs d'exploitation et 120 vingt
individus.
Ainsi, 12 exploitations soit 24 individus ont
été touchés dans chaque village. Cette répartition
égale des enquêtés entre les villages se justifie par la
non disponibilité de données fiables sur les nombres
d'exploitations par village. Cependant, les 120 individus de
l'échantillon ont été repartis de façon à
toucher tous les genres. C'est pourquoi l'enquête a concerné 60
chefs d'exploitation, plus 30 femmes et 30 jeunes. Les tableaux 1 et 2 donnent
une description de notre échantillon.
Tableau 1: Répartition des exploitations
enquêtées selon l'ethnie et l'origine.
|
Statut
|
Ethnie
|
Autochtone
|
Allochtone
|
Total
|
Gourmantché %
|
52
|
5
|
57
|
91
|
9
|
100
|
Peul %
|
3
|
0
|
3
|
100
|
0
|
100
|
Total %
|
55
|
5
|
60
|
92
|
8
|
100
|
A l'échelle de l'exploitation agricole, le
tableau 1 montre que les exploitations enquêtées se repartissent
entre les deux ethnies majoritaires, à savoir, les Gourmantché et
les Peul. En effet, les 91 % des exploitations sont gourmantchés et
seulement 9 % sont peuls. Aussi, les exploitations touchées sont
à 92 % autochtones. La description de l'échantillon à
l'échelle individus s'obtient par simple multiplication des nombres par
deux, les pourcentages restant inchangés.
Tableau 2 : Pourcentage et nombre d'enquêtés
par secteur d'activité
Activités
|
|
Agriculture
|
Elevage
|
Chasse
|
Pêche
|
Sculpture
|
Apiculture
|
Forge
|
Commerce PFNL
|
Nombre d'enquêtés
|
117
|
117
|
13
|
14
|
8
|
31
|
11
|
68
|
enquêtés(%)
|
97,5
|
97,5
|
10,83
|
11,67
|
6,67
|
25,83
|
9,17
|
56,67
|
Le tableau 2, quant à lui, donne des
informations sur la répartition socioprofessionnelle des individus
enquêtés. Ainsi, les activités de production animale et
végétale mobilisent toutes, 97.5 % des
échantillonnés. A l'échelle de l'exploitation, tous les
individus enquêtés pratiquent l'élevage et l'agriculture.
Aussi, la commercialisation des produits forestiers non ligneux et l'apiculture
sont des activités assez bien représentées dans
l'échantillon, avec respectivement 56.67 et 25.83 % des individus. Les
activités de chasse, de pêche, de sculpture et de forge ne sont
pas très pratiquées, et cela, les pourcentages du tableau en
question le confirment.
4. Plan d'ensemble du document
A la suite de la partie introductive ci-dessus qui
fait le point sur le cadre théorique de l'étude, le reste du
document se présente comme suit : dans un premier temps, les
informations sur la zone d'étude et sur les aires
protégées en général sont données dans la
partie généralités ; dans un second temps, les
résultats de l'étude, suivis d'une discussion sont exposés
; une conclusion assortie de quelques recommandations constitue la
dernière partie du rapport.
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
|
Chapitre I : Generalites sur la zone d'Etude . 1.
Caractéristiques biophysiques
. 1. 1. Situation géographique
La province de la Tapoa se situe à
l'extrême est du Burkina Faso. Elle s'étend entre les latitudes
11°22' et 12°50' nord et les longitudes 1°10' et 2°25' est.
D'une superficie d'environ 14 800 Km2, elle est limitée au
nord et à l'est par la République du Niger, au sud-ouest par la
République du Bénin, à l'ouest par les provinces de la
Komandjoari, de celles du Gourma et de la Kompienga. Suite à la
communalisation intégrale du territoire burkinabè, la province se
retrouve constituée par huit communes dont une urbaine (Diapaga) et sept
rurales (Botou, Kantchari, Logobou, Namounou, Partiaga, Tambaga,
Tansarga).
La commune rurale de Tansarga est vaste de 650
Km2 et est limitée au nord par Diapaga, au sud par Logobou,
à l'ouest par Partiaga et Tambaga, puis à l'est par le Parc W. Ce
dernier couvre une superficie d'environ 10 300 Km2 dont 5 720 au
Bénin, 2 349 au Burkina et 2 231 au Niger.
Le terroir de Kotchari qui constitue la zone
d'étude relève de Tansarga. Il se situe à l'ouest du Parc
et partage avec ce dernier une frontière longue d'environ 50 Km. Il est
limité au nord et à l'ouest par les falaises de Gobnangou, et au
sud par la concession de chasse de la Kourtiagou (cf. Annexe n°1, p.
I).
. 1.2. Conditions climatiques
La province de la Tapoa se situe entre les
isohyètes 700 et 900 mm. Par conséquent, elle a deux types de
climat : le climat nord soudanien et le climat sud soudanien selon le
découpage phytogéographique du territoire national. Comme le
reste du pays, elle se caractérise par une saison pluvieuse qui
s'étend de mai à septembre et une saison sèche qui dure
d'octobre à avril.
. 1.3. Ressources forestières et
fauniques
Le Burkina Faso est pourvu d'un nombre assez important
d'aires protégées dont la grande majorité se localise dans
la région est du pays. Dans cette région, la province
de la Tapoa est la mieux dotée en aires
protégées, soit une superficie de 2 740 Km2. En outre,
la province se caractérise par un important réseau hydrographique
; si bien que sa richesse en ressources halieutiques, fauniques et floristiques
est des plus importante du pays.
.2. Caracteristiques socio-economiques et
institutionnelles .2. 1. Milieu humain
La Tapoa est une province à faible
densité de population (environ 23 habitants/Km2 contre 50 sur
le plan national (INSD, 2006)). Cette population est inégalement
repartie et les densités les plus élevées se rencontrent
au sud avec, par exemple, 35 % de la population dans le département de
Tansarga et 15 % dans celui de Kantchari. Elle est à 85 %
gourmantché, si bien que la langue la plus parlée est le
gulmancema. On y retrouve également des Peul (12 %). Les Moosé,
les Djerma et les Haoussa constituent ensemble les 3 % restants de la
population. La principale religion est l'animisme. Le christianisme et l'islam
sont pratiqués par environ 15 % de la population.
.2.2. Activites socio-economiques
Dans la province de la Tapoa l'agriculture et
l'élevage sont les activités dominantes. L'agriculture mobilise
la presque totalité de la population. Pratiquées selon le
système extensif (GRAD CONSULTING et UICN, 2004b), les
spéculations se repartissent entre cultures vivrières (sorgho,
mil, maïs, niébé, riz, etc.) et cultures de rente (coton,
arachides, sésame, soja, produits maraîchers). Les outils
traditionnels de production comme la daba, la houe et la pioche sont les plus
utilisés. Cependant, l'essor de la culture cotonnière
entraîne avec lui l'adoption des nouvelles technologies que sont la
traction animale (bovine et asine), l'engrais chimique et les pesticides. En
outre, l'intervention de certains programmes comme le Programme d'appuis danois
au développement de l'agriculture du Burkina Faso (PADDAB) et le
Programme d'investissement communautaire en fertilité agricole (PICOFA)
a eu pour effet l'adoption par les populations des technologies
d'intensification telles que, la culture fourragère, les semences
améliorées, et le compostage.
L'élevage, quant à lui, est une
activité secondaire mais connexe à l'agriculture. En
réalité, la plupart des exploitations agricoles
rencontrées dans la zone sont à caractère
agro-sylvo-pastoral. Dans le système d'élevage, la possession de
bétail représente d'une part une épargne aux yeux des
populations, et d'autres part un moyen de diversification des activités
de production. Les espèces concernées sont les bovins, les ovins,
les caprins, les asins, les porcins et la volaille. Les pratiques
d'élevage sont caractérisées par la cohabitation de deux
modes (GUIBERT et PRUDENT, 2005) : le mode transhumant pratiqué surtout
par les Peul, et le mode sédentaire.
Outre l'agriculture et l'élevage, la
pêche, la chasse, l'apiculture, l'artisanat et le petit commerce, sont
des activités pratiquées dans une moindre mesure par les
populations.
.2.3. Milieu institutionnel (en relation avec la
conservation)
Le milieu institutionnel du terroir de Kotchari est
marqué par l'existence de certaines représentations qui sont
entre autres :
- le Programme régional Parc W/ ECOPAS. C'est
un programme financé par l'Union européenne qui vise la mise en
valeur du Parc W à travers l'uniformisation de sa gestion dans les trois
pays qui l'abritent. Son objectif général est «
d'arrêter et d'inverser les processus de dégradation des
ressources naturelles du Parc dans le complexe transfrontalier de parcs et de
réserves, afin de protéger de façon durable la
biodiversité, au bénéfice des gouvernements et des
populations concernées » (Consortium ECOPAS, 2000) ;
- le Ministère de l'environnement et du cadre de
vie (MECV) à travers ses directions régionale et provinciale
;
- l'Institut de l'environnement et de la recherche
agronomique (INERA) à travers son département chargé de la
gestion des ressources naturelles et des systèmes de production (GRN/SP)
;
- les Comités villageois de gestion de la
faune (CVGF). Constitués généralement de douze membres,
ils sont mis en place ou animés grâce aux actions du Programme
régional Parc W/ ECOPAS. Ils sont au nombre de cinq et assurent
respectivement la
gestion des Zones villageoises d'intérêt
cynégétique (ZOVIC) de Gnimbwama, Lada, Pielgou, Kaabougou et
Nangbanli.
Chapitre II. Generalites sur les aires protegees 2. 1.
Historique de la gestion des aires protegees au Burkina
Selon ZAMPALIGRE (1998), l'histoire des aires
protégées du Burkina débute officiellement pendant la
période coloniale et peut être subdivisée en quatre grandes
périodes qui sont : la période coloniale, la post coloniale (1960
à 1985), la période de 1985 à 1995 et la période
depuis 1995. En réalité, les aires protégées ont
existé bien avant la colonisation, et étaient instituées
par les populations locales, dans le but de conserver et d'assurer la
pérennité de certaines espèces animales ou
végétales (SAWADOGO, 2002).
Les pays anciennement membres de l'AOF ont
hérité du colonisateur, d'un réseau d'aires
classées. La création de ces aires classées était
motivée par l'envie du colon de planifier l'espace afin d'en tirer le
maximum de richesses à travers l'exploitation des cultures de rente, du
bois d'oeuvre, de la faune sauvage, du minerais, etc. L'administration et la
législation forestières ont véritablement
débuté en 1935 avec les réserves de Gaoua, de Koudougou et
du Parc W, tous institués en 1926. Cette législation se
caractérisait par des droits d'usage restreints de la population sur les
aires protégées. Au lendemain des indépendances, la
gestion des aires protégées s'apparentait toujours à celle
de la période coloniale.
Ainsi, la gestion des aires protégées
de 1960 à 1985 avait pour objectif principal, la conservation du milieu
et du cheptel sauvage. Elle avait également pour principale
caractéristique la répression contre les contrevenants. Cette
vision de la conservation de la biodiversité a très vite
montré ses limites qui se traduisaient par la persistance du braconnage
et du pacage illégal.
C'est pourquoi, la période de 1985 à
1995 fut marquée par une réorientation de la politique de gestion
des aires protégées vers le partenariat entre l'Etat, les
populations riveraines des forêts et les opérateurs privés.
Les objectifs visés ici étaient le soulagement des tâches
de l'Etat par rapport à l'activité de conservation, puis
l'implication au mieux des populations et du privé dans la gestion du
patrimoine forestier. Les résultats de ce processus furent entre autres,
la création des associations de
chasseurs et des concessions de chasse. Cependant, de
nombreuses insuffisances furent constatées, suite à une
évaluation de la gestion des zones de chasse en 1995.
Actuellement, on assiste à une nouvelle
reformulation de la politique de gestion des aires protégées
à travers la loi 006/ 97/ ADP portant Code forestier (CF) au Burkina. Ce
dernier en vigueur de nos jours est le résultat d'une superposition des
principes découlant des textes à caractère fondamental que
sont la Constitution, la Réorganisation agraire et foncière (RAF)
et les conventions internationales ratifiées par le Burkina. Son
objectif global est la pérennisation du capital faunique en vue de
contribuer au développement socio-économique et à
l'autosuffisance alimentaire des populations. Plus spécifiquement, les
objectifs visés par le Code forestier sont : (a) la conservation de la
diversité biologique, (b) la valorisation des ressources
forestières, fauniques et halieutiques pour le développement
économique et l'amélioration du cadre de vie, (c) la
génération d'emplois et des revenus au profit de la population et
(d) la participation et la responsabilisation effective de la population dans
la conception, l'exécution, le suivi et l'évaluation des
activités forestières, notamment à travers la gestion
décentralisée des ressources naturelles (Code forestier du
Burkina).
2.2. Apercu sur les outils d'attenuation des
externalites negatives des aires protegees au Burkina
La conservation de la biodiversité par le
biais des aires protégées produit des effets indésirables
qui ne sont plus à démontrer. Conscient de cette situation, les
différents acteurs de la conservation adoptent souvent des mesures pour
atténuer les effets pervers des aires protégées. Ainsi, on
rencontre au Burkina un certain nombre d'outils qui sont entre autres
:
- le privilège accordé aux
communautés locales par rapport aux opportunités d'emploi
temporaire ou permanent ;
- le transfert de compétence à travers la
mise en place des Comité villageois de gestion de la faune (CVGF) afin
d'assurer une gestion participative ;
- la réalisation d'infrastructures sociales
(forages, CSPS, etc.) ;
- le partage des retombés de la valorisation des
aires protégées à travers le tourisme de vision ou la
chasse sportive.
Pour le cas spécifique du Parc W, la
création n'a pas respecté tous les principes10 de mise
en place d'une aire protégée. En réalité, le noyau
du Parc n'est séparé des installations humaines que par une piste
de moins de 10 mètres de largeur. L'inexistence des zones tampon,
accentue les externalités négatives dues au Parc sur les
populations riveraines ; si bien que les mesures et actions
d'atténuation mises en place par les gestionnaires de l'aire
protégée semblent insuffisantes. Ces dernières sont entre
autres :
- la réalisation d'un couloir de transhumance vers
le Bénin ;
- l'emploi de la main-d'oeuvre locale lors des
activités d'aménagements à l'intérieur du Parc
;
- les Zones villageoises d'intérêt
cynégétique (ZOVIC) de Gnimbwama, Lada et Nangbanli qui peuvent
être considérées comme des zones tampon pour lesdits
villages. Il existe également, deux autres ZOVIC, mais cette fois non
frontalière au Parc. Il s'agit de celles de Piélgou et de
Kaabougou. La gestion de ces ZOVIC est assurée par des CVGF
;
- l'octroi aux populations riveraines d'autorisations
de prélèvement11 de certains produits forestiers
(paille, fruit de baobab, plantes médicinales essentiellement) à
certaines périodes de l'année.
10 Pour qu'une aire protégée
remplisse toutes ses fonctions, elle devrait être constituée de 3
zones concentriques à savoir : une zone centrale ou noyau de la
réserve caractérisée par une surveillance continue (1),
une zone tampon tutrice des activités de recherches, de tourisme et
d'éducation environnementale (2), et une zone de transition assurant la
promotion d'activités de développement pour les riverains du Parc
(3) (MENGUE-MEDOU C., 2002).
11 Il convient de signaler que la délivrance
de ces autorisations était interrompue jusqu'à nouvel ordre parce
que certaines personnes en profitaient pour s'adonner au braconnage (entretien
au poste forestier de Kaabougou).
DE UXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS
|
Chapitre I. : Etude de perception
L'étude de perception s'est basée
principalement sur des interviews en focus groups. Au
total, 321 personnes se composant en 27 % de chefs d'exploitations, 49 % de
femmes et 24 % de jeunes, furent rencontrées dans l'ensemble des cinq
villages lors de la phase d'enquête qualitative. Les perceptions que les
populations se font du Parc W sont traduites par leur degré de
convoitise des différents éléments constitutifs du Parc.
Mais avant, il conviendrait de s'attarder un peu sur certaines remarques
effectuées lors des enquêtes.
La quiétude des différents groupes
rencontrés se trouve troublée dès lors où le mot
parc est mentionné. Autrement dit, les riverains du Parc W n'aiment pas
parler de ce dernier. En particulier, les activités de chasse et de
pêche sont des sujets tabous. Hors mis les villages de Nangbanli et
Tchontchonga où les vieux ont exprimé leur besoin en viande
sauvage, cette dernière semblait non désirée. Ceci est
d'autant plus vrai que seulement 15 % des hommes enquêtés ont
reconnu pratiquer les activités de chasse et de pêche ; alors
qu'au cours de l'exercice de notation (entre 0 et 10) de ces deux
activités selon leur importance, la grande majorité des
enquêtés a donné des notes différentes de
zéro. Ce qui présage que plus des 15 % des hommes
enquêtés pratiquent la chasse.
De plus, des cas de commercialisation illégale
de viande sauvage nous ont été rapportés par des personnes
ressources. Les villages de Nangbanli, de Lada et de Gnimbwama ont
également été indexés par rapport à
l'ampleur du phénomène de braconnage. Par ailleurs, la
pénétration clandestine dans le Parc semble admise dans la zone.
En réalité, au cours de l'enquête qualitative, à la
question de savoir quelles difficultés caractérisaient certaines
de leurs activités quotidiennes telle que la récolte des Produits
forestiers non ligneux (PFNL) et l'artisanat, les premières
difficultés citées par la population cible sont les
problèmes de saisies, et les excès12 commis par les
pisteurs. Ce n'est qu'après que la raréfaction des ressources
naturelles dans le terroir villageois est citée. Suite à ces
observations, il apparaît évident que la fraude est perçue
par les riverains du Parc comme une stratégie qui contribue à
garantir leur survie.
12 Il s'agit entre autres des séances de
bastonnade et de manoeuvre des personnes appréhendées, et du
massacre des caprins en cas d'infraction.
. 1. Perception des chefs d'exploitation
Le Parc constitue pour les populations situées
à sa périphérie une contrainte pour leur satisfaction en
produits forestiers. Le genre constitue un facteur déterminant de ces
besoins. En outre, les besoins en produits forestiers d'un genre donné
dépendent des responsabilités ou des activités qui lui
sont assignées.
Ainsi, les hommes qui occupent une grande
responsabilité dans la construction des maisons et des greniers
accordent un grand intérêt à la paille et au bois de
construction. Un intérêt non moins important est accordé
aux plantes médicinales. Aussi, leurs anciens champs aujourd'hui dans le
Parc sont les constituants les plus convoités. Autrement dit, les hommes
demandent à ce qu'on leur concède une partie du Parc. Ce
phénomène de convoitise de la terre est grandissant à
cause des effets combinés de l'augmentation démographique et de
la baisse de fertilité des sols.
Après les constituants13 ci-dessus
cités du Parc (paille, bois de construction, plantes médicinales,
champs), viennent les facteurs de production de l'activité
d'élevage à savoir les sources d'eau et les pâturages
naturels. Le grand attachement des habitants de Kotchari à
l'activité d'élevage, la raréfaction du fourrage et des
points d'eau en saison sèche, la presque inexistence de pâturages
en saison pluvieuse sont entre autres les déterminants du haut
degré de convoitise de ces facteurs de production de
l'élevage.
Les autres produits du Parc tels que le charbon pour
les forgerons, le gibier, le miel, le pain de singe, les raisins sauvages et le
tamarin intéressent dans une moindre mesure cette frange de la
population.
.2. Perception des jeunes
La traduction de la perception que les jeunes se font
du Parc à travers les éléments convoités ne
s'écarte pas trop de celle des chefs d'exploitation. Cet état des
choses peut s'expliquer, d'une part, par le fait que les jeunes recherchent
souvent des produits forestiers pour leurs pères, et, d'autre part,
parce que le plus souvent, n'étant pas loin du statut de chef
d'exploitation, ils exercent à peu près les mêmes
activités.
13
Il faut tout de même relativiser cet ordre de succession
des produits forestiers, car les CE Peul ne mettent rien devant les facteurs de
production de l'élevage.
Les particularités au niveau de ce genre sont
entre autres, l'intérêt qu'il accorde au pain de singe et au
tamarin perçus comme une bonne source de revenu, car atteignant
respectivement 20 000 et 3 000 F CFA le sac de 100 Kg, et les solutions qu'ils
proposent pour atténuer les effets pervers du Parc sur ses riverains.
Ainsi, contrairement aux parents qui souhaitent la restitution d'une partie du
Parc, la majorité des jeunes souhaite que des permis de
prélèvement leur soient octroyés. Ce constat montre que
les jeunes ont mieux intégré l'existence du Parc dans leur vie
par rapport aux personnes âgées.
.3. Perception des femmes
Dans le terroir de Kotchari, les femmes ont pour
activité principale le ménage. Elles pratiquent également
l'agriculture et l'élevage à petite échelle car n'ayant
pas droit à la terre. C'est probablement la raison pour laquelle les
groupes de femmes rencontrés dans le cadre de cette étude de
perception n'ont pas tellement fait ressentir des besoins en terre, en
pâturage, ou en eau d'abreuvement du bétail. De même, la
paille et le bois d'oeuvre ou de construction ne représentent pas
grand-chose à leurs yeux.
En revanche, le bois de chauffe, le pain de singe, le
tamarin, les grains de néré pour le soumbala, les tisanes, l'eau
de boisson en saison sèche sont les constituants du Parc qui retiennent
le plus l'attention de ces femmes. Le principal facteur déterminant de
ce phénomène est la raréfaction de ces produits dans les
espaces villageois suite à la forte pression exercée sur les
ressources naturelles, induite elle-même par l'augmentation de la
population. Un autre facteur explicatif de l'engouement des femmes
vis-à-vis de ces produits se trouve dans les petites activités
génératrices de revenus qu'elles exercent très souvent. Il
s'agit entre autres de la production du dolo (la bière du sorgho
exigeante en bois et en eau), du commerce de la farine des fruits du baobab, du
tamarin et du soumbala.
Chapitre II : Evaluation des impacts 2. 1. Impact
socio-économique
Dans le souci d'une meilleure présentation des
résultats de l'étude d'impact nous traiterons d'abord, (1) de
l'impact relatif au foncier. Ensuite, sera présenté (2) l'impact
relatif aux produits forestiers. Enfin, (3) les pratiques adaptatives mises en
place par les paysans pour faire face aux conséquences liées
à l'existence du Parc seront appréhendées.
2. 1. 1. Impact en relation avec le foncier
Les premiers changements dus à l'existence du Parc
sont relatifs à la réduction des espaces villageois et ses
conséquences.
Le Parc W a acquis son statut d'aire
protégée depuis 1926. A cette époque, la province de la
Tapoa se caractérisait par de très faibles densités de
population. Ainsi, la délimitation du Parc a donné lieu à
des déguerpissements, et les populations concernées se sont vues
refoulées. On assiste à l'époque, à une
légère augmentation des densités de population, d'une
part, et d'autre part, à une amélioration de la cohésion
sociale avec des communautés qui, autrefois, étaient très
éloignées.
De nos jours, la croissance démographique de la
zone d'étude met à nu la réduction de l'espace par le
Parc, et cela à travers la raréfaction des ressources naturelles
dont la terre.
Les systèmes de production rencontrés
dans le terroir de Kotchari sont du type extensif. La restauration de la
fertilité des sols dans ces systèmes est assurée par la
mise en jachère lorsque la disponibilité en terres cultivables
est importante. Cependant, les données du tableau 3 montrent que la
pratique de la jachère est en baisse dans les villages
enquêtés.
Tableau 3 : Répartition des enquêtés
par rapport à l'utilisation de la jachère
|
Pratique de jachère
|
Statut
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Autochtone %
|
96
|
15
|
111
|
86
|
14
|
100
|
Allochtone %
|
8
|
1
|
9
|
89
|
11
|
100
|
Total %
|
104
|
16
|
120
|
87
|
13
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau ci-dessus est le résultat du
croisement des deux variables, statut et adoption de la jachère comme
stratégie agricole. Ainsi, outre le fait de donner des informations sur
le degré d'adoption de la jachère, le tableau donne des
indications sur l'origine des enquêtés. La question de savoir si
l'enquêté pratique la jachère ou pas, s'est adressé
aux 120 personnes de notre échantillon. Au total, 104
enquêtés dans l'ensemble des villages ne se livrent pas à
la pratique, et cela à cause, principalement du manque d'espace
cultivable.
Ainsi, la jachère n'est pratiquée que
par seulement 13 % des personnes touchées au cours de l'enquête.
Ceci dépeint un peu la situation foncière dans laquelle se
trouvent les villages riverains du Parc. Au regard des proportions du tableau,
il apparaît évident que le statut d'autochtone ou d'allochtone ne
constitue pas un facteur déterminent dans la non adoption de la
jachère. En effet, respectivement 86 et 89 % des autochtones et
allochtones ne pratiquent pas la jachère. Autrement dit, la
raréfaction des terres cultivable sévit aussi bien chez les
autochtones que chez les allochtones.
Aussi, les ratios superficie de terre disponible sur
taille de l'exploitation, consignés dans le tableau ci-dessous,
traduisent bien le phénomène de raréfaction de la
terre.
Tableau 4 : Répartition des exploitations selon le
ratio superficie de terre disponible sur taille de l'exploitation
Village
|
classes du ratio
|
] 0; 1]
|
] 1; 2]
|
] 3; + [
|
Total
|
Gnimbwama %
|
9
|
3
|
0
|
12
|
75
|
25
|
0
|
100
|
Nangbanli %
|
12
|
0
|
0
|
12
|
100
|
0
|
0
|
100
|
Lada %
|
9
|
2
|
1
|
12
|
75
|
16,67
|
8,33
|
100
|
Todouanga %
|
9
|
3
|
0
|
12
|
75
|
25
|
0
|
100
|
Tchontchonga %
|
12
|
0
|
0
|
12
|
100
|
0,00
|
0,00
|
100
|
Total %
|
51
|
8
|
1
|
60
|
85
|
13,33
|
1,67
|
100
|
Source : Données d'enquête
Ce tableau 4 est le fruit du croisement de la variable
village, et du ratio, superficie de terre disponible sur taille de
l'exploitation. Pour éviter les discontinuités, les ratios
exprimés en ha par membre de l'exploitation, ont été
regroupés en trois classes. La classe] 2 ; 3] se caractérisant
par des fréquences nulles a été ignorer lors de la
présentation du tableau.
85 % des exploitations enquêtées
disposent de moins d'un hectare (1 ha) par individu et seulement 2 % disposent
de plus de trois hectares (3 ha). Ce ratio peut s'avérer impertinent
échelle national à cause du fait que tout le monde ne pratique
pas l'agriculture. Cependant dans un milieu où l'économie n'est
basée que sur les ressources naturelles il peut être
considéré comme un bon indicateur de pression sur la
terre.
Par ailleurs, au sein des populations
enquêtées, la terre n'appartient qu'à l'homme. C'est
pourquoi les superficies de terres rapportées au nombre d'hommes dans
l'exploitation (Tableau 5) reflètent mieux le phénomène de
raréfaction de la terre.
Tableau 5 : Répartition des exploitations selon le
ratio superficie de terre disponible sur nombre d'hommes de
l'exploitation
Village
|
Classes du ratio
|
] 0; 1]
|
] 1; 2]
|
] 2; 3]
|
] 3; + [
|
Total
|
Gnimbwama %
|
6
|
2
|
4
|
0
|
12
|
50
|
16,67
|
33,33
|
0
|
100
|
Nangbanli %
|
9
|
3
|
0
|
|
12
|
75
|
25
|
0
|
0
|
100
|
Lada %
|
7
|
3
|
1
|
1
|
12
|
58,33
|
25,00
|
8,33
|
8,33
|
100
|
Todouanga %
|
5
|
4
|
2
|
1
|
12
|
41,67
|
33,33
|
16,67
|
8,33
|
100
|
Tchontchonga %
|
10
|
2
|
0
|
0
|
12
|
83,33
|
16,67
|
0
|
0
|
100
|
Total %
|
37
|
14
|
7
|
2
|
60
|
61,67
|
23,33
|
11,67
|
3,33
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau 5 résulte du croisement de la
variable village, et du ratio, superficie de terre disponible sur nombre
d'homme de l'exploitation. Pour éviter les discontinuités, les
ratios exprimés en ha par homme de l'exploitation, ont été
regroupés en quatre classes.
Ainsi, dans 62% des exploitations
enquêtées, chaque homme dispose de moins d'un hectare de champ
qu'il devra repartir équitablement entre ses fils. On assiste donc
à une raréfaction croissante des terres cultivables dans la
périphérie du W. Cette raréfaction des terres induit deux
autres phénomènes que sont la surexploitation des terres
disponibles et la forte compétition foncière entre l'agriculture
et l'élevage.
Le premier phénomène est à
l'origine de processus bien connus à savoir la dégradation des
sols, la baisse des rendements agricoles, et partant l'augmentation de la
pauvreté. Cependant, les différentes exploitations adoptent de
nouvelles stratégies de production pour faire face à ces
difficultés (cf. sous-section 2.1.3, p.34).
Le second phénomène, c'est-à-dire
la compétition foncière entre l'agriculture et l'élevage
se solde comme partout au Burkina par une ascendance de l'activité
agricole (cf. photo n°1).
Photo n°1 : Occupation d'espace pastoral par un
champ de coton (cliché de l'auteur)
Ceci achève de rendre difficile la pratique de
l'activité d'élevage. En effet, la raréfaction des
pâturages est plus poussée surtout pendant les campagnes
agricoles. Or, en plus du fait que le terroir est une zone de transit et
d'accueil pour les transhumants (SAWADOGO, 2004), les populations qui s'y
trouvent sont fortement attachées à l'activité
d'élevage. Le cheptel à contenir hors des champs est très
important, si bien que les conflits éleveurs/agriculteurs sont
récurrents. Le phénomène prend de l'ampleur d'année
en année et les figures n°1 et 2 traduisent cet état des
choses.
Nombre de conflits
350
300
250
200
150
100
50
0
2005-2006 2006-2007 2007-2008
175
Campagnes agricoles
271
298
Cumuls des conflits
Figure n°1 : Evolution des conflits au sein de la
population enquêtée.
pourcentage d'enquetes
40%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
53
2005-2006 2006-2007 2007-2008
24
13
54
campagnes agricoles
35
33 2932
15
9
8
24
8
8
0
]0; 2] ]2; 4] ]4; 6] ]6; +[
Figure n°2 : Evolution du pourcentage
d'enquêtés par rapport au nombre de conflits par
campagne
Au regard des figures, au cours des trois
dernières campagnes agricoles, le nombre total de conflits pour ce qui
est des exploitations enquêtées a connu une hausse
régulière, passant de 175 en 2005-2006 à 298 en 2007-2008
(Figure n°1). Plus spécifiquement, le pourcentage
d'enquêtés n'ayant pas été impliqués dans un
conflit au cours de la même période est passé de 53
à 29 %, tandis que celui des enquêtés ayant
été 3 ou 4 fois impliqués ou plus de 6 fois par campagne
à pratiquement doublé ; allant de 13 à 24 % (cf. figure
n° 2). Par ailleurs, la part des enquêtés ayant
été au moins une fois acteurs dans un conflit est passée
de 47 % à 71 % au cours des trois campagnes. Cette situation n'est pas
de nature à faciliter l'une ou l'autre des deux activités. En
réalité, les dégâts causés par le
bétail sur les cultures provoquent une baisse des productions
végétales. On assiste également à une
réduction du cheptel par vente car 49 % des enquêtés
vendent souvent leurs animaux pour éviter les
dégâts.
Face à ces difficultés, les paysans
adoptent un certain nombre de stratégies qui sont entre autres, le
pâturage illégal dans le Parc, la réduction du troupeau par
vente ou à travers la transhumance, l'utilisation des résidus de
culture, la recherche de fourrage. Au nombre des stratégies
précitées, il conviendra de s'attarder sur quelques-unes qui
peuvent jouer négativement sur l'activité de production animale
(cf.2.1.3, p.34).
2. 1.2. Impact en relation avec les produits forestiers
Au nombre de ces produits forestiers, nous avons ceux
utilisés dans les activités de production végétale,
des activités d'élevage, de chasse et de pêche, de
sculpture et menuiserie, de forge, d'apiculture, de commerce (dolo et
PFNL).
La conséquence immédiate de la
raréfaction des terres est le développement de la
stratégie de fraude par les villageois pour assurer la
pérennisation de certaines activités. Cependant, le renforcement
de la garde du Parc grâce au Programme ECOPAS décourage la
pratique des activités illégales de chasse, de pêche et
d'élevage.
Tableau 6 : Tendances des activités de chasse et
de pêche
Village
|
Tendance de la chasse
|
Tendance de la pêche
|
hausse
|
baisse
|
Total
|
hausse
|
baisse
|
stabilisation
|
Total
|
Gnimbwama %
|
0
|
9
|
9
|
0
|
7
|
0
|
7
|
0
|
100
|
100
|
0
|
100
|
0
|
100
|
Nangbanli %
|
1
|
2
|
3
|
0
|
1
|
0
|
1
|
33,33
|
66,67
|
100
|
0
|
100
|
0
|
100
|
Lada %
|
0
|
13
|
13
|
1
|
13
|
0
|
14
|
0
|
100
|
100
|
7,14
|
92,86
|
0
|
100
|
Todouanga %
|
0
|
1
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
100
|
100
|
0
|
100
|
0
|
100
|
Tchontchonga %
|
0
|
6
|
6
|
0
|
3
|
1
|
4
|
0
|
100
|
100
|
0
|
75
|
25
|
100
|
Total %
|
1
|
31
|
32
|
1
|
25
|
1
|
27
|
3,125
|
96,875
|
100
|
3,7037
|
92,5926
|
3,7037
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau ci-dessus a été construit
à l'aide des informations recueillies auprès des hommes, qui sont
les seuls à s'adonner à ces activités. Au cours du
traitement des données, les enquêtés n'ayant pas
répondu aux questions ont été simplement ignorés.
C'est pourquoi le tableau à été construit pour les 32
hommes ayant répondu à la question relative aux tendances de la
chasse, tandis que 27 ont bien voulu se prononcer sur les tendances de la
pêche.
Ainsi, 31 personnes soit 97 % des répondants,
confirment une baisse de l'activité de chasse. Il en est de même
pour la pêche dont la baisse a été confirmée par 25
personnes soit 93 % des répondants (Tableau 6).
Cependant, selon un des enquêtés les
activités de chasse et de pêche connaissent pour lui un regain
d'importance. Même s'il ne s'agit que d'un cas isolé, de telles
affirmations montrent que la répression présente des limites et
que la conservation de la biodiversité passe une fois encore par la
gestion participative des aires protégées. Ceci est d'autant plus
vrai que les activités génératrices de revenus
substantiels, à savoir le commerce de PFNL (farine de baobab, tamarin,
paille, etc.) et de dolo, la sculpture et la forge connaissent une hausse en
termes d'importance. Dans la localité 100 Kg de farine de fruit de
baobab s'achètent parfois jusqu'à 22 000 FCFA. Aussi, les prix
des produits de la sculpture et de la forge deviennent-ils de plus en plus
rémunérateurs. Il suffit donc qu'il y ait un marché
intéressant pour les productions des activités
socio-économiques utilisant des produits forestiers pour que les paysans
y accordent une grande importance.
Tableau 7 : Tendances des activités de
récolte de produits forestiers, de forge et de sculpture
|
Tendance Récolte
Produits Forestiers
|
Tendance de la forge
|
Tendance de la sculpture
|
Village
|
Hausse
|
baisse
|
stable
|
hausse
|
baisse
|
hausse
|
baisse
|
stable
|
Gnimbwama
|
23
|
0
|
1
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
|
96
|
0
|
4
|
0
|
0
|
100
|
0
|
0
|
Nangbanli
|
20
|
2
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
90,9
|
9,1
|
0
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Lada
|
16
|
8
|
0
|
2
|
0
|
1
|
1
|
1
|
|
67
|
33
|
0
|
100
|
0
|
33,33
|
33,33
|
33,33
|
Todouanga
|
16
|
1
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
94
|
6
|
0
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Tchontchonga
|
14
|
3
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
|
82
|
18
|
0
|
50
|
50
|
100
|
0
|
0
|
Total
|
89
|
14
|
1
|
7
|
1
|
5
|
1
|
1
|
Total %
|
86
|
13
|
1
|
87,5
|
12,5
|
71,4
|
14,3
|
14,3
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau croisé dynamique ci-dessus donne une
idée des tendances des activités qui y sont mentionnées.
Tout comme le tableau 6, il ne prend en compte que ceux qui ont répondu
aux questions sur les tendances de la rÿÿolteÿÿes PFNL,
soit 104 enquêtés. Il prend également en compte les
forgerons et les sculpteurs de l'échantillon, respectivement au nombre
de 8 et 7.
Ainsi, 86 % des enquêtés ayant
répondu aux questions, pensent que la récolte des PFNL est en
hausse. Respectivement 88 et 71 % de forgerons et de sculpteurs attestent que
leurs activités respectives connaissent également une hausse
significative.
L'apiculture est une activité compatible avec
la conservation de la biodiversité et est pratiquée par 35 % des
hommes enquêtés. Cependant, elle reste interdite à
l'intérieur du Parc car, selon les services forestiers, certaines
personnes profitent des autorisations pour s'adonner au braconnage. Mais le
Programme ECOPAS dans le cadre de ses actions en faveur des riverains du Parc
contre ses externalités négatives encourage l'apiculture. C'est
dans ce sens que des ruches améliorées ont été
octroyées aux membres des CVGF des villages de Gnimbwama, Lada et
Nangbanli.
L'existence du Parc prive les communautés
riveraines d'espaces pouvant faire office de pâturage. Ainsi, la
raréfaction des pâturages en saison pluvieuse, leur
appauvrissement en période sèche, de même que la
raréfaction des sources d'eau au cours de la même période
compromettent l'activité de production animale. Outre ces
difficultés, les éleveurs sont confrontés aux
problèmes de saisie d'animaux dans le Parc et aux maladies. Dans un tel
contexte, on peut s'attendre soit à un déplacement des grands
éleveurs, ou à une réduction du cheptel de certaines
exploitations. Cette dernière prédiction a été
confirmée par 49 % des individus enquêtés, tandis que 51 %
des enquêtés reconnaissent une augmentation de leur cheptel
grâce à leur abnégation vis-à-vis de
l'activité d'élevage. La prise en compte de l'ethnie, montre que
les Peul spécialisés dans la production animale sont les plus
touchés par le phénomène, soit 67 % de ceux d'entre eux
qui ont été enquêtés. Quant aux Gourmantché,
e sont 48 % des enquêtés qui se plaignent d'une baisse de leur
cheptel (Tableau 8). La première prédiction a quant à elle
été confirmée par les enquêtes qualitatives. De
plus, 39 % des enquêtés émettent l'intention de se
déplacer vers le Bénin en cas d'augmentation considérable
de leur cheptel.
Tableau 8 : Tendances et projection de l'activité
d'élevage
|
Tendance du cheptel
|
Avenir de l'élevage
|
Ethnie %
|
Hausse
|
Baisse
|
Total
|
Pas d'avenir
|
Avenir
|
Total
|
Gourmantché %
|
56
|
51
|
107
|
70
|
42
|
112
|
52
|
48
|
100
|
63
|
38
|
100
|
Peul %
|
2
|
4
|
6
|
6
|
0
|
6
|
33
|
67
|
100
|
100
|
0
|
100
|
Total %
|
58
|
55
|
113
|
76
|
42
|
118
|
51
|
49
|
100
|
64
|
36
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau 8 comme tous les autres, a
été construit à l'échelle des répondants aux
questions requises. 113 enquêtés répartis entre les cinq
villages, ont bien voulu donner leur perception sur les tendances du cheptel,
et 118 se sont prononcés sur l'avenir de l'élevage.
Bien que des stratégies palliatives
(utilisation des résidus de culture, recherche de fourrage,
transhumance, réduction des troupeaux, etc.) aient été
mises en place par les populations, la grande majorité reste sceptique
quant à l'avenir de l'élevage dans les villages
enquêtés. Ainsi, 64 % des enquêtés du tableau 8
pensent que si les choses devaient restées inchangées, l'avenir
de l'activité de production animale serait compromis. Parmis les plus
sceptiques, on retrouve tous les 6 Peul enquêtés. En outre, ces
derniers affirment que l'activité d'agriculture est devenu leur
principale activité depuis quelques années, et cela à
cause des difficultés induites par le Parc sur
l'élevage.
La baisse tendancielle de l'exercice de ces
activités de chasse et de pêche vient amplifier dans la
périphérie du W le phénomène de sous-emploi de la
main-d'oeuvre qui caractérise déjà le milieu rural
burkinabè. Ainsi, le sous-emploi associé à l'augmentation
de la pauvreté, conséquence de la chute progressive des
rendements agricoles et des amendes en cas de violation quelconque du Parc,
pousse les jeunes à l'émigration ou à l'exode à la
recherche de conditions de vie meilleures.
Tableau 9 : Pourcentages et nombre de personnes
allées à l'aventure par exploitation et motifs de
déplacement
Village
|
Nombre d'aventurier par classe
|
Perception sur les motifs des
déplacements
|
0
|
] 0; 3]
|
] 3; 6]
|
] 6; + [
|
Total
|
pauvreté
|
manq terre
|
autres
|
Total
|
Gnimbwama %
|
5
|
6
|
1
|
0
|
12
|
10
|
0
|
3
|
13
|
42
|
50
|
8
|
0
|
100
|
77
|
0
|
23
|
100
|
Nangbanli %
|
3
|
6
|
2
|
1
|
12
|
16
|
0
|
0
|
16
|
25
|
50
|
17
|
8
|
100
|
100
|
0
|
0
|
100
|
Lada %
|
7
|
4
|
1
|
0
|
12
|
4
|
2
|
2
|
8
|
58
|
33
|
8
|
0
|
100
|
50
|
25
|
25
|
100
|
Todouanga
%
|
2
|
6
|
1
|
3
|
12
|
19
|
1
|
|
20
|
17
|
50
|
8
|
25
|
100
|
95
|
5
|
0
|
100
|
Tchontchonga %
|
2
|
7
|
3
|
0
|
12
|
18
|
1
|
1
|
20
|
17
|
58
|
25
|
0
|
100
|
90
|
5
|
5
|
100
|
Total %
|
19
|
29
|
8
|
4
|
60
|
67
|
4
|
6
|
77
|
32
|
48
|
13
|
7
|
100
|
87
|
5
|
8
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Pour le tableau ci-dessus, les 60 chefs d'exploitation
de l'échantillon ont donné une réponse à la
question de savoir combien de personne de l'exploitation ont
émigré vers le Bénin. En revanche, seulement 77
enquêtés ont bien voulu donner leurs perceptions sur les motifs
des déplacements.
Le tableau 9 montre, d'une part, que 68 % des
exploitations enquêtées ont au moins un membre qui a
émigré ou qui pratique l'exode et explique, d'autre part, ces
phénomènes (exode rural et émigration) par la
pauvreté. Ainsi, 87 % des répondants incriminent la
pauvreté comme principal motif du déplacement des jeunes vers le
Bénin surtout.
2. 1.3. Strategies adaptatives
Nous avons vu plus haut les effets
socio-économiques imputables à l'existence du Parc. L'exercice
des activités de production est devenu plus que problématique
dans les périphéries du W. Face à une telle situation, les
populations adoptent nécessairement de nouvelles pratiques qui font
partie intégrante de l'impact socio-économique de l'existence du
Parc. Le tableau 10 résume les principales stratégies de culture
mises en oeuvre.
Tableau 10 : Importance de personnes appliquant des
technologies de culture adaptatives
|
Fumier
|
compost
|
paillage
|
engrais
|
pesticide
|
Sexe
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Homme %
|
8
|
81
|
83
|
6
|
9
|
80
|
19
|
70
|
14
|
75
|
8,99
|
91,01
|
93,26
|
6,74
|
10,11
|
89,89
|
21,35
|
78,65
|
15,73
|
84,27
|
Femme %
|
18
|
10
|
28
|
0
|
4
|
24
|
21
|
7
|
24
|
4
|
64,29
|
35,71
|
100
|
0
|
14,29
|
85,71
|
75
|
25
|
85,71
|
14,29
|
Total %
|
26
|
91
|
111
|
6
|
13
|
104
|
40
|
77
|
38
|
79
|
22,22
|
77,78
|
94,87
|
5,13
|
11,11
|
88,89
|
34,19
|
65,81
|
32,48
|
67,52
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau 10 a été construit à
partir du croisement de la variable sexe aux variables relatives aux nouvelles
technologies de culture. En même temps qu'il donne des informations sur
le degré d'adoption des technologies de culture, il dépeint un
peu la situation de pauvreté dans laquelle se trouvent les femmes de
Kotchari. Comme les autres tableaux, il est fait à l'échelle des
enquêtés qui s'adonnent à l'activité d'agriculture,
soit 117 personnes.
Ainsi, contre l'appauvrissement des sols, les paysans
utilisent principalement le fumier de ferme, le compostage, le paillage,
l'engrais et les pesticides ou herbicides. La fumure organique et le paillage
ne nécessitent pas beaucoup de moyens financiers si bien que leur
degré d'adoption sont appréciables (respectivement 76 % et 87 %
des agriculteurs). En revanche, le compostage nécessite plus de moyens
et n'est pratiqué que par une minorité des agriculteurs (5 %).
Quant à l'engrais et aux pesticides, leur degré d'adoption
élevée (64 % et 66%) s'expliquent par l'essor de la culture
cotonnière dans le terroir. Par ailleurs, la culture du coton constitue
en elle-même une stratégie d'amélioration de la
fertilité. En effet, la rotation - pratiquée par 77 % des
agriculteurs de l'échantillon de départ - entre le coton et les
cultures vivrières, permet à ces dernières de valoriser
les résidus des engrais utilisés par le coton.
Le croisement de la variable sexe avec les
technologies de culture traduit un peu la situation de pauvreté dans
laquelle se trouvent les femmes des cinq villages visités. Le tableau
ci-dessus montre en réalité une faible adoption des technologies
par le genre féminin. Autrement dit, les problèmes de
fertilité se posent à cette frange de la population avec plus
d'acuité. Ceci peut s'expliquer par l'état de pauvreté
dans lequel se trouvent les femmes de la zone ou par les limitations
d'appropriation du foncier.
Pour ce qui est de l'activité d'élevage,
les principales stratégies mises en place sont le pâturage
illégal dans le Parc, l'utilisation des résidus de culture pour
l'alimentation du bétail, la recherche de fourrage, le pacage dans les
collines pendant les campagnes agricoles, la réduction du cheptel par
vente, la transhumance.
Cependant, si l'utilisation des résidus de
culture et la recherche de fourrage se caractérisent par des taux
d'adoption relativement appréciable de 83 et 43 % respectivement, il
n'en est pas de même pour le pacage dans les collines et la transhumance
(Tableau 11). Ceci peut s'expliquer par l'éloignement des collines par
rapport aux villages à l'exception de celui de Nangbanli qui se
caractérise par un taux d'adoption de 33 %. Mais les Peul des autres
villages qui, d'une part, possèdent de grands troupeaux et, d'autre
part, pratiquent la transhumance, s'adonnent également au pacage dans
les collines. La pratique de la transhumance reste une
spécificité peule et sa faible adoption s'explique par le nombre
réduit des exploitations peules dans les villages
enquêtés.
Tableau 11 : Importance de personnes adoptant certaines
stratégies d'élevage
Village
|
Résidus de culture
|
Recherche fourrage
|
Pacage collines
|
transhumance
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Gnimbwama %
|
4
|
20
|
10
|
14
|
24
|
0
|
23
|
1
|
17
|
83
|
42
|
58
|
100
|
0
|
96
|
4
|
Nangbanli %
|
5
|
19
|
18
|
6
|
16
|
8
|
24
|
0
|
21
|
79
|
75
|
25
|
67
|
33
|
100
|
0
|
Lada %
|
2
|
22
|
14
|
10
|
24
|
0
|
24
|
|
8
|
92
|
58
|
42
|
100
|
0
|
100
|
0
|
Todouanga %
|
4
|
18
|
17
|
5
|
21
|
1
|
21
|
1
|
18
|
82
|
77
|
23
|
95
|
5
|
95
|
5
|
Tchontchonga %
|
3
|
20
|
7
|
16
|
20
|
3
|
19
|
4
|
13
|
87
|
30
|
70
|
87
|
13
|
83
|
17
|
Total %
|
18
|
99
|
66
|
51
|
105
|
12
|
111
|
6
|
15
|
85
|
56
|
44
|
90
|
10
|
95
|
5
|
Source : Données de l'enquête
Tout comme le tableau précédent, le tableau
11 concerne uniquement les enquêtés s'adonnant à
l'activité de production animale, soit 117 personnes.
Le pâturage illégal est une pratique qui
prend de l'ampleur entre les mois de mai et août où le Parc est
pratiquement inaccessible aux forestiers et aux pisteurs (SIDIBE, 2007).
Cependant elle occasionne très souvent des saisies de troupeaux
assorties d'amendes parfois élevées. Ainsi, 67 % des personnes
ayant payé des amendes aux services forestiers l'ont fait pour
pâturage illégal (Tableau 12). En outre, la principale source de
revenu pour régler les amendes est constituée par
l'épargne animale. C'est ce qui explique que 53 % des personnes
enquêtées vendent leurs animaux en cas de saisie (Tableau 13) ; ce
qui n'est pas de nature à favoriser l'activité d'élevage,
si bien que 49 % des enquêtés affirment que leur cheptel est en
baisse.
Tableau 12 : Principaux motifs de saisie dans le Parc
W
|
Type infraction
|
Village
|
Pâturage
|
Prélèvement produit
Forestier (PF)
|
Braconnage
|
Pâturage+ PF
|
Pâturage+ braconnage
|
Total
|
Gnimbwama %
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Nangbanli %
|
15
|
1
|
0
|
1
|
1
|
18
|
83,33
|
5,56
|
0,00
|
5,56
|
5,56
|
100
|
Lada %
|
7
|
1
|
4
|
1
|
0
|
13
|
53,8
|
7,7
|
30,8
|
7,7
|
0
|
100
|
Todouanga %
|
8
|
5
|
0
|
7
|
1
|
21
|
38
|
24
|
0
|
33
|
5
|
100
|
Tchontchonga %
|
16
|
1
|
0
|
1
|
0
|
18
|
88,89
|
5,56
|
0
|
5,56
|
0
|
100
|
Total
|
49
|
8
|
4
|
10
|
2
|
73
|
%
|
67
|
11
|
5
|
14
|
3
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau 12 exprime les motifs de saisie des
enquêtés dans le Parc. Il a concerné uniquement les
personnes qui ont reconnu avoir versé au moins une amende aux services
forestiers, soit 73 personnes.
Le pâturage illégal n'est qu'un
élément de la stratégie de fraude. En
réalité, au cours des deux phases de l'enquête, il est
ressorti clairement que la principale source d'approvisionnement des villages
en produits forestiers est le Parc. C'est-à-dire que la fraude concerne
aussi la récolte des produits forestiers ligneux ou non, la sculpture et
la menuiserie, la forge, la chasse et la pêche, etc. (Cf. Tableau 12).
Ainsi, 61 % des enquêtés ont eu à payer des amendes au
moins une fois, et 25 % ont déjà payé plus de trois fois.
Les saisies qu'occasionnent ces fraudes sont généralement
assorties d'amendes dont le règlement contribue à accentuer la
pauvreté des populations.
Tableau 13 : Principaux motifs de vente d'animaux
d'élevage
|
Vente à cause des conflits
|
Vente à cause des amendes
|
Vente à cause de
la sécheresse
|
Village
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Gnimbwama
|
11
|
12
|
23
|
20
|
3
|
23
|
8
|
15
|
23
|
%
|
48
|
52
|
100
|
87
|
13
|
100
|
35
|
65
|
100
|
Nangbanli
|
14
|
10
|
24
|
7
|
17
|
24
|
12
|
12
|
24
|
%
|
58
|
42
|
100
|
29
|
71
|
100
|
50
|
50
|
100
|
Lada
|
15
|
9
|
24
|
14
|
10
|
24
|
13
|
11
|
24
|
%
|
63
|
38
|
100
|
58
|
42
|
100
|
54
|
46
|
100
|
Todouanga
|
12
|
12
|
24
|
6
|
18
|
24
|
16
|
8
|
24
|
%
|
50
|
50
|
100
|
25
|
75
|
100
|
67
|
33
|
100
|
Tchontchonga
|
11
|
11
|
22
|
7
|
15
|
22
|
9
|
13
|
22
|
%
|
50
|
50
|
100
|
32
|
68
|
100
|
41
|
59
|
100
|
Total
|
63
|
54
|
117
|
54
|
63
|
117
|
58
|
59
|
117
|
%
|
54
|
46
|
100
|
46
|
54
|
100
|
50
|
50
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Construit à l'échelle des
enquêtés pratiquant l'élevage, le tableau 13 renseigne sur
trois raisons qui justifient la réduction par vente du
cheptel.
La réduction du troupeau par vente est une
stratégie qui permet d'éviter les conflits
éleveurs/agriculteurs et les difficultés d'alimentation en saison
sèche. Les données du tableau 13 confirment cette
hypothèse avec 46, 54 et 50 % des éleveurs qui vendent
respectivement à cause des conflits, des amendes en cas de saisie et de
la sécheresse. Cette pratique, dans un système où
l'élevage est un élevage de contemplation ou constitue
l'essentiel de l'épargne, est considérée comme un mal
nécessaire. La réduction du cheptel d'une exploitation est
synonyme d'appauvrissement.
Face à la raréfaction du bois de chauffe
qui constitue la principale source d'énergie calorifique, les villageois
utilisent en substitution les résidus de culture, les fèces de
bovins et les coques des fruits du Baobab. Ces substituts, comme l'indiquent
les données du tableau ci-dessous sont utilisés respectivement
par 97 %, 33 % et 30 % des enquêtés.
Tableau 14 : Importance de l'adoption des
stratégies palliatives au manque de Bois de chauffe
|
Utilisation des résidus
de culture
|
Utilisation des déchets d'animaux
|
Utilisation des coques de pain de singe
|
Village
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Gnimbwama %
|
0
|
24
|
24
|
22
|
2
|
24
|
22
|
2
|
24
|
0
|
100
|
100
|
92
|
8
|
100
|
92
|
8
|
100
|
Nangbanli %
|
1
|
23
|
24
|
15
|
9
|
24
|
22
|
2
|
24
|
4
|
96
|
100
|
63
|
38
|
100
|
92
|
8
|
100
|
Lada %
|
1
|
21
|
22
|
15
|
7
|
22
|
11
|
11
|
22
|
5
|
95
|
100
|
68
|
32
|
100
|
50
|
50
|
100
|
Todouanga %
|
1
|
23
|
24
|
17
|
7
|
24
|
24
|
0
|
24
|
4
|
96
|
100
|
71
|
29
|
100
|
100
|
0
|
100
|
Tchontchonga %
|
0
|
24
|
24
|
10
|
14
|
24
|
4
|
20
|
24
|
0
|
100
|
100
|
42
|
58
|
100
|
17
|
83
|
100
|
Total
|
3
|
115
|
118
|
79
|
39
|
118
|
83
|
35
|
118
|
%
|
3
|
97
|
100
|
67
|
33
|
100
|
70
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
(2008)
Ce tableau 14 exprime le degré d'adoption des
stratégies palliatives au manque de bois de chauffe. Il a
été construit à l'échelle des 118 répondants
aux questions requises.
Ces nouvelles pratiques introduisent diverses
compétitions qui à long terme peuvent porter préjudice
à certaines activités de production. Au nombre de ces
compétitions on peut citer : la compétition homme/animaux pour la
valorisation des résidus de culture et la compétition
homme/agriculture pour la valorisation des déchets d'animaux. Ces
compétitions contribuent sans doute à endurcir les
difficultés propres aux activités d'élevage et
d'agriculture. Ces difficultés sont essentiellement d'alimentation pour
la production animale et d'amélioration de la fertilité pour la
production végétale.
2.2 Impact institutionnel
Comme précisé dans la partie
généralités, la création du Parc national du W n'a
pas respecté toutes les règles, si bien qu'il n'existe pas de
zone tampon entre le noyau du Parc et les villages riverains. Pour pallier
à ce déficit, les populations riveraines ont été
encouragées par les autorités chargées de la gestion du
Parc à créer des Zones villageoises d'intérêt
cynégétique (ZOVIC) qui font office de zone tampon. C'est dans ce
sens que les ZOVIC de Gnimbwama, Lada et Nangbanli furent
instituées.
La gestion de chaque zone est assurée par un
Comité villageois de gestion de la faune (CVGF) constitué de 12
membres. Elle consiste principalement en la surveillance, l'aménagement
et la gestion des retombées de la zone. L'existence des ZOVIC a permis
des réalisations importantes dans les trois villages, si bien que le
niveau de satisfaction des enquêtés sur les zones est
appréciable (Cf. Tableau 15). Au nombre de ces réalisations on
peut citer la construction des maternités de Lada et Gnimbwama, la
réalisation de pompes, la formation de femmes en saponification et en
production de beurre de karité, la récolte des fruits sauvages,
l'organisation de reboisement, le soutien à l'apiculture. On peut aussi
ajouter les disponibilités bancaires des Comités qui sont de 1
600 000 FCFA pour Lada, 600 000 FCFA pour Gnimbwama et 180 000 FCFA pour
Nangbanli au mois de mars 2008. Ces fonds sont utilisés pour les
investissements communautaires desdits villages.
En plus de ces réalisations, les ZOVIC
constituent des sources d'emploi pour les villageois. Ainsi, 52 % des
enquêtés des villages ayant des ZOVIC y ont servi au moins une
fois. Pour ce qui est de la contrepartie financière, à titre
d'exemple, 1 Km de piste aménagé donne droit à 12 500 FCFA
par équipe de 12 travailleurs.
Tableau 15 : Niveau de satisfaction des chefs
d'exploitations par rapport aux ZOVIC
Village
|
Satisfaction vis-à-vis des ZOVIC
|
Participation aux travaux dans les ZOVIC
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Gnimbwama %
|
1
|
22
|
23
|
8
|
15
|
23
|
4
|
96
|
100
|
35
|
65
|
100
|
Nangbanli %
|
0
|
12
|
12
|
7
|
5
|
12
|
0
|
100
|
100
|
58
|
42
|
100
|
Lada ù
|
1
|
23
|
24
|
13
|
11
|
24
|
4
|
96
|
100
|
54
|
46
|
100
|
Total
|
2
|
57
|
59
|
28
|
31
|
59
|
%
|
3
|
97
|
100
|
47
|
53
|
100
|
Source : Données de l'enquête
(2008)
Le tableau 15 concerne les trois villages
possédant des ZOVIC. Dans l'ensemble des trois villages, 59 au total ont
exprimé leur degré de satisfaction par rapport aux zones. Les
zones de Lada et Gnimbwama sont toute deux vieilles de 13 ans, si bien que le
nombre de répondants dans chacun de ces villages est appréciable
; respectivement 24 et 23 enquêtés. En revanche, la ZOVIC de
Nangbanli date seulement de deux ans, et par conséquent la moitié
des enquêtés de ce village n'est pas au courant de l'existence la
zone.
Ainsi donc, la création des ZOVIC a
contribué à améliorer le capital social des villages
concernés. Par ailleurs, ces villages bénéficient d'un
traitement de faveur du Programme ECOPAS qui inscrit ses actions de soutien aux
riverains du Parc autour des CVGF. Du coup, les villages de Tchontchonga et
Todouanga dont la disponibilité en terre ne permettait pas la
création de ZOVIC sont défavorisés par le manque d'actions
pouvant atténuer les effets pervers du Parc. Cette discrimination du
Programme est contraire à son objectif d'uniformisation de la gestion du
W dans les 3 pays car cette dernière se veut participative.
En dépit des effets positifs des Zones
villageoises d'intérêt cynégétique, elles viennent
ici accroître les difficultés d'approvisionnement des populations
en facteurs de production, comme la terre par exemple. En outre, le braconnage
semble plus important dans les villages ayant des ZOVIC. Ces dernières
sont en réalité perçues comme une continuité du
Parc. Ceci est d'autant plus vrai que la pâture et la récolte de
produits forestiers, nécessaires à la satisfaction de certains
besoins (bois d'oeuvre, charbon de bois, etc.) y sont toujours interdites. Or,
les règles de gestion d'une zone villageoise doivent êtres
établies par la communauté villageoise en question. Il est donc
étonnant que face aux conditions difficiles de l'activité
d'élevage, la pâture reste prohibée dans les ZOVIC. Il
apparaît donc évident que la main mise du Parc sur les zones est
encore forte et que l'idéal de gestion participative des ressources
forestières reste à atteindre.
CONCLUSION GENERALLE ET RECOMMANDATIONS
|
L'existence du Parc W limite l'exercice des
activités socio-économiques des populations qui utilisent des
éléments du Parc comme facteurs de production. En retours, les
stratégies de fraude développées par les populations
constituent une menace sérieuse pour la conservation de la
biodiversité. L'atteinte d'une coexistence pacifique entre le Parc et sa
périphérie passe nécessairement par une actualisation de
la perception des populations sur ceux-ci et de l'impact
socio-économique du Parc vis-à-vis de
celleslà.
A l'issue de la présente étude, il
apparaît clairement que le Parc est perçu par ses riverains comme
une contrainte vis-à-vis de leur satisfaction en produits forestiers.
Les besoins des riverains sont également fonction du genre, des
responsabilités et des activités qui caractérisent chaque
individu. C'est pourquoi, les terres, la paille, les pâturages et le bois
de construction sont les éléments du Parc les plus
convoités par les hommes. Les femmes quant à elles portent leurs
intérêts sur les PFNL, le bois de chauffe et les sources
d'eau.
Pour ce qui est des impacts socio-économique et
institutionnel du Parc sur sa périphérie, on assiste à la
création de ZOVIC dans certains villages. Cette action a
contribué à améliorer le capital social de ces villages
d'une part, et d'autre part, a permis la réalisation d'infrastructures
sociales améliorant du même coup les conditions de vie de leurs
habitants. Cÿÿenÿÿnt, les effetsÿÿéfastes
du Parc sur sa périphérie sont les plus nombreux.
Premièrement, le Parc a contribué
à la diminution du foncier agricole et d'élevage,
entraînant une raréfaction sans cesse croissante des terres
cultivables. Ceci a abouti à une situation de compétition
foncière et une augmentation des conflits agriculteurs/éleveurs
conduisant à une baisse également croissante des activités
de production animale et végétale.
Deuxièmement, l'existence du Parc
entraîne une raréfaction croissante des produits forestiers qui
constituent les facteurs de production de certaines activités
socioéconomiques (élevage, apiculture, chasse et pêche
surtout). Il s'en suit une baisse tendancielle de l'exercice de ces
activités où une augmentation des phénomènes de
sous-emplois et de pauvreté. Les conséquences de ces
phénomènes sont l'exode rural et l'émigration
croissante.
Face à la précarité croissante
des conditions de vie à la périphérie du Parc, les
populations riveraines développent des stratégies. Ainsi, on
assiste à une meilleure intégration de l'agriculture et de
l'élevage à travers l'utilisation du fumier dans les champs et la
valorisation des résidus de culture dans l'alimentation du
bétail. Cependant, certaines stratégies peuvent s'avérer
néfastes à long terme car introduisant des compétitions de
tout genre. Il s'agit entre autres, des compétitions
homme/élevage pour le contrôle des résidus de cultures et
des compétitions homme/agriculture pour le contrôle des
déchets d'animaux. En outre, les stratégies de réduction
des troupeaux par vente et de déplacement en cas d'augmentation du
cheptel ne sont pas de nature à soutenir le développement de
l'activité d'élevage dans la zone d'étude.
De tout ce qui précède, les
recommandations suivantes peuvent êtres formulées :
- officialiser et rendre plus accessibles les
autorisations de prélèvement qui étaient octroyées
dans un passé récent aux populations riveraines du Parc. Aussi,
les gestionnaires du Parc devraient mener des réflexions autour de cette
question afin que les autorisations jouent pleinement leur rôle
d'atténuation des effets socio-économiques négatifs du
Parc sans pour autant constituer une menace pour la conservation de la
biodiversité ;
- amener les villageois à s'organiser en
associations selon les activités exercées. Ces cadres de
concertation pourront constituer des forces de négociation entre la
population et les services forestiers autour des questions relatives aux
autorisations de prélèvements de certains produits forestiers
;
- encadrer et appuyer les communautés
riveraines du Parc dans la mise en oeuvre des techniques de CES/DRS afin de
freiner et/ou d'inverser le processus de dégradation croissante des
terres cultivables ;
- former les producteurs en techniques de fauche et de
conservation du fourrage abondant en saison pluvieuse ;
- encourager les villages possédant des ZOVIC
à amorcer une gestion sylvo-pastorale d'une partie ou de la
totalité de ces zones afin d'atténuer les
phénomènes de dégâts dans les champs, de
conflits
agriculteurs/éleveurs, et de déplacement
des éleveurs vers les pays voisins ;
- lutter contre l'occupation illégale des aires
réservées à l'activitéd'élevage
par les champs. Ceci contribuera également à réduire
les
conflits ;
- réduire le phénomène de
sous-emplois et partant le processus d'émigration de la jeunesse
à travers le développement des cultures de contre-saison
;
- une des limites de cette étude se retrouve
dans le fait que les enquêtes n'aient pas pris en compte les transhumants
qui affluent dans le terroir au début du mois de mai. Il serrait donc
intéressant d'élargir cette étude à ce groupe
d'acteurs.
Bibliographie
Q CAMARA L., 2002. Savoir, besoins et institutions
territoriales dans les périphéries du Parc W : typologie
d'acteurs et configurations conflictuelles à partir de 6 villages
cibles. Ouagadougou, Parc W/ ECOPAS. 174p.
Q Consortium ECOPAS, 2000. offre technique, Vol.I,
96 p.
Q DABRE E., 1997. Etude des systèmes de
production de la région Est du Burkina : Potentialités et
contraintes de développement agricoles, Ouagadougou, INERA,
81p.
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sur la dynamique de la végétation dans le Parc W - Burkina,
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Annexe n°1 : Carte de localisation du terroir de
Kotchari
Annexe n°2 : Représentation des villages
enquêtés ici encerclés.
Annexe n°3 : GUIDE D'ENTRETIEN
Objectif I : Etude de perception du Parc W par les
populations riveraines
Date : ____/ ____/ 2007/ 2008 à ____ heure ____
mns. ISS (Hommes/ Femmes/ Enfants) n°
Village de :
Nombre de participants (es) :
Chefs d'exploitation : Femmes : ...... jeunes
:
I. Identification des changements dus à l'existence
du Parc W
1.1. Tout en justifiant vos positions, dites nous quels
sont les changements socio-économiques et institutionnels causés
par l'existence du
Parc? Autrement dit, quels sont selon vous les
changements socio-économiques et institutionnels liés à
l'existence du W ?
N°
|
Changements (symboliser ces changements)
|
Justifications
|
1
|
|
|
2
|
|
|
n.
N°
2
1
Activités de saison pluvieuse
Contraintes et potentialités
1.2. Pouvez vous nous classer ces changements par ordre
d'importance ?
II. Activités de saison pluvieuse
2.1. Pouvez-vous nous dire quelles sont vos principales
occupations en saison pluvieuse tout en indiquant les contraintes et
potentialités de ces
activités ?
n.
..
..
III. Activités de saison sèche
3.1. Pouvez-vous nous dire quelles sont vos principales
occupations en saison sèche tout en indiquant les contraintes et
potentialités de ces
activités ?
N°
|
Activités de saison sèche
|
Contraintes et potentialités
|
1
|
|
|
..
n.
3.2. Quels sont les biens ou les services forestiers que
vous utilisés pour la réussite de chaque activité ? Donnez
en les différents usages en question.
IV. Autres activités utilisant des biens et
services forestiers
4.1. Existe-t-il d'autres activités en relation
avec des éléments forestiers dont nous n'avions pas fait cas plus
haut ? Parlez nous des contraintes et potentialités de ces
activités.
N°
|
Autres activités
|
Biens ou services en question (symboliser les
B&S)
|
Contraintes et potentialités
|
1
|
|
|
|
..
|
|
|
|
n.
|
|
|
|
V. Classification préférentielle des biens et
services potentiels du Parc
5.1. Si toute fois le Parc devait être ouvert
à votre exploitation, quelles seront vos préférences en
terme de B&S potentiels du Parc ?
Annexe n°4 : FICHE D'ENQUETE
I. Groupe familial
Identification de l'enquêter
- Nom et prénom(s) de l'enquêté
- Ethnie : âge : ... lien avec le CE :
- Statut : autochtone /_/ allochtone /_/, si allochtone :
origine Date d'installation Motif
- Nombre de : femmes ... jeunes garçons ... jeunes
fille ... enfants ... de l'exploitation
Activité de l'exploitation : agriculture /_/
élevage /_/ chasse // pêche /_/ commerce /_/ apiculture /_/
artisanat /_/ (préciser : )
Activités individuelles : agriculture /_/
élevage /_/ chasse // pêche /_/ commerce /_/ apiculture /_/
artisanat /_/ (préciser : )
Capital de l'exploitation
Disponibilité en terre de : l'exploitation De
l'enquêté ..
Moyen de production : tracteur /_/ charrue /_/ boeufs de
trait /_/ ânes /_/ daba /_/
Technologies de production végétale :
tracteur /_/ traction bovine /_/ traction asine /_/ compostage /_/ fumure de
ferme /_/ paillage /_/ engrais chimique /_/ pesticides chimiques /_/
agroforesterie /_/ association de culture /_/ rotation /_/ jachère
/_/
Effectifs du cheptel : bovins ... ovins ... caprins ...
asins ... porcins ... volaille ...
Technologie de production animale : pâturage
naturel /_/ transhumance /_/ pacage dans les collines /_/ résidus de
culture /_/ recherche de fourrage /_/ habitat d'élevage /_/ produits
vétérinaires /_/ pharmacopée /_/
êtes vous membre d'une association ? Oui /_/ Non
/_/, si oui Nom . Exemples de services dont vous profité
dans
l'association
Productions et finalités 3.1. Production
végétale
N°
|
Spéculations
|
Finalité
|
1
|
|
Autoconsommation
|
2
|
|
Vente
|
3.2. Production animale
N°
|
espèces
|
Finalité
|
1
|
|
Autoconsommation
|
2
|
|
Vente
|
3
|
|
Epargne
|
4
|
|
Traction
|
3.3. Productions des autres activités
N°
|
Production
|
Finalité
|
1
|
|
Autoconsommation
|
2
|
|
Vente
|
Conflits éleveur/ agriculteur
Avez-vous été au moins une fois acteur
dans un conflit ? Oui /_/ Non /_/ si Oui au moins combien de fois par an au
cours de ces cinq
dernières années : 2003 ..., 2004 ..., 2005
..., 2006 ..., 2007 ...
Pensez vous que le phénomène prend de
l'ampleur d'année en année ? Oui /_/ Non /_/ si Oui pourquoi
?
Stratégie de fraude
Avez-vous déjà payé des amendes au
service de l'environnement ? Oui /_/ Non /_/ si Oui combien de fois .
et
pourquoi ?
Des membres de votre exploitation ont-ils
déjà été saisis dans le Parc ? Oui /_/ Non /_/ si
Oui combien Et
pourquoi ?
Difficultés de l'activité
d'élevage
Vendez vous souvent vos animaux ? Oui /_/ Non /_/ si Oui
serait il pour :
- résoudre un problème ponctuel ? Oui /_/
Non /_/
- éviter les conflits suite aux
dégâts causés par les animaux ? Oui /_/ Non /_/
- régler des amendes suite à une saisie ?
Oui /_/ Non /_/ si Oui donnez le motifs de la
saisie ?
- éviter les difficultés liées au
manque d'eau et de fourrage en saison sèche ? Oui /_/ Non
/_/
- autres motifs pour vendre les animaux
Distances parcourues pour l'obtention d'eau :
- en saison sèche : eau de boisson ... eau
d'abreuvement des animaux ...
- en saison pluvieuse : eau de boisson ... eau
d'abreuvement des animaux ...
Comparativement aux années passées, les
effectifs de votre cheptel connaissent ils une hausse ? /_/ une baisse /_/ ou
une stabilisation /_/. Quels sont selon vous les raisons de cette
évolution
Pensez vous que l'activité d'élevage a un
avenir dans votre :
- exploitation : Oui /_/ Non /_/ justifiez votre
réponse .
- village : Oui /_/ Non /_/ justifiez votre
réponse .
Connaissez vous des familles ayant émigrée
d'ici ? Oui /_/ Non /_/ si Oui pourquoi ?
Face aux difficultés que connaît
l'élevage (manque d'eau et de pâturages), serez vous disposer
à émigrer en cas d'augmentation de votre troupeau ? Oui /_/ Non
/_/ si Non pourquoi ?
Phénomène migratoire
Y a-t-il des jeunes de votre exploitation qui sont
allés à l'aventure ces dernières années ? Oui /_/
Non /_/ si Oui combien ... et pourquoi ?
Partirez vous à l'aventure si vous en avez les
moyens ? Oui /_/ Non /_/ si Oui pourquoi ?
Difficultés des autres activités en
relation avec la forêt
Hors mis l'agriculture et l'élevage, quelles sont
les autres activités exercées dans l'exploitation :
- récolte de produit forestiers : paille /_/
fourrage /_/ bois de construction /_/ bois d'oeuvre /_/ charbon /_/ miel /_/
plantes médicinales /_/ pain de singe /_/ tamarin /_/ raisins sauvage
/_/ soumbala /_/ karité /_/ bois de chauffe /_/ eau de boisson
/_/
- artisanat : menuiserie /_/ sculpture/_/ forge /_/
tissage /_/
- commerce : bétail /_/ dolo /_/ tamarin /_/ pain
de singe /_/ soumbala /_/
- autres activités : chasse /_/ pêche /_/
apiculture /_/
De par le passé quelle valeur comprise entre 0 et
10 donnerez vous à chaque activité y compris l'agriculture et
l'élevage ?
Agriculture ... élevage ... récolte de
produits forestiers (Paille, fourrage, bois de construction, bois d'oeuvre,
charbon, miel, plantes médicinales, pain de singe, tamarin, raisins
sauvage, soumbala, karité, bois de chauffe, eau de boisson) ...
artisanat (menuiserie, sculpture, forge, tissage, autres) ... chasse ...
pêche ... commerce de bétail ... autre commerce ...
8.3. De nos jours quelle valeur comprise entre 0 et 10
donnerez vous à chaque activité ? Agriculture ... élevage
... récolte de produits forestiers (Paille, fourrage, bois de
construction, bois d'oeuvre, charbon, miel, plantes médicinales, pain de
singe, tamarin, raisins sauvage, soumbala, karité, bois de chauffe, eau
de boisson) ... artisanat (menuiserie, sculpture, forge, tissage, autres) ...
chasse ... pêche ... commerce de bétail ... autre commerce
...
8.4. Stratégies mises en place par les
villageois:
- utilise t-on souvent des résidus de culture en
substitution du bois dans votre exploitation ? Oui /_/ Non /_/ si Oui pourquoi
?
- utilisez-vous d'autres sources d'énergie
calorifique en dehors du bois et des résidus de culture ? Oui /_/ Non
/_/ si Oui lesquelles et pourquoi ?
ZOVIC
Votre village dispose t-il d'une ZOVIC ? Oui /_/ Non
/_/
- si non pourquoi en avez-vous refusé la
délimitation ?
- Si oui êtes vous satisfaites des services de la
ZOVIC ? Oui /_/ Non /_/ justifiez votre réponse
Avez-vous déjà servie pour la ZOVIC ?
Oui/_/ Non /_/ si oui quel genre Et quel était la
contrepartie
Annexe n° 5 : GRILLE DE LECTURE
Effets
|
Changement0
|
Changement1
|
Changement2
|
Changement3
|
Changement4
|
Changement5
|
Changement6
|
Changement7
|
1
|
-Existence du Parc
- Evolution démographique
|
- Réduction et raréfaction de l'espace
de vie
|
Raréfaction des terres cultivables et des
pâturages
|
Forte compétition foncière remportée
par l'agriculture au détriment de l'élevage
|
Raréfaction
plus poussée des pâturages mais aussi des
pistes
pastorales
1. (photo du champ de coton)
|
Augmentation des dégâts causés par
les animaux domestiques sur les
cultures
|
Augmentation des conflits
éleveur/agriculteur,
agriculteur/agriculteur
1. % d'enquêtés ayant été
acteur dans un conflit au cours de ces dernières années (5
ans)
2. % d'enquêtés pensant que le
phénomène prend de l'ampleur avec le temps
|
- Mutation des pratiques d'élevage
(stratégies : parcours, résidus de culture, fraude)
1. nombre de
membre de l'exploitation
déjàsaisie dans le Parc (motif)
2. % d'enquêtés dont les animaux ont
déjàfait l'objet de saisie dans le P.
3. évolution des cumules annuels des taxes de
saisie et principaux motifs (postes forestier)
4. % d'enquêtés s'adonnant aux autres
stratégies (utilisation des résidu de C, recherche de fourrage,
pacage dans les collines, autres) (motif)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Baisse de la production animale par vente - %
d'enquêtés vendant parfois des animaux à cause
des
difficultés que
connaît l'élevage- ou par émigration
des grands éleveurs - % d'enquêtés qui émigreraient
en cas d'augmentation de leur troupeau-
|
2
|
|
|
Raréfaction des terres cultivables
1. Ratio effectif du ménage/
superficie de terre disponible
2. ratio nombre de personne en âge de
posséder un champ/ superficie disponible
|
Surexploitation de la terre d'où baisse de
fertilité
|
- Baisse des rendements agricoles
- Adoption de nouvelles stratégies (utilisation du
fumier,
rotation avec le coton)
1. % d'enquêtés ayant adopté les
nouvelles stratégies de production (motif)
|
Accentuation de la pauvreté
|
Emigration des jeunes vers le Bénin
1. nombre d'émigrés par exploitation
enquêtée
2. % d'enquêtés jeunes
désirant
émigrer (motif)
|
Retour de devises
|
3
|
|
|
Raréfaction des sources d'eau
1. ratio effectif des populations/
nombre de source d'eau
|
Augmentation de la
compétition
entre l'homme et les animaux
|
- adoption de stratégies nouvelles
(fraude
1. nombre de membre de l'exploitation déjà
saisie
dans le Parc (motif)
2. % d'enquêtés
dont les animaux ont déjà fait
l'objet de
saisie dans le P.
3. évolution des cumules annuels des taxes de
saisie sur le bétail (postes forestier)
, parcours de grandes distances
1. distance moyenne à
|
Emigration
des grands éleveurs vers le Bénin et le
Togo
|
|
|
|
|
|
|
|
parcourir pour l'obtention d'eau de boisson
3. distances moyennes
pour abreuver les animaux (en saison sèche, en
saison
pluvieuse)
- Baisse de la productivité animale par
mortalité
|
|
|
|
4
|
|
déguerpissement
|
Regroupement des populations
|
Amélioration de la cohésion
sociale
|
|
|
|
|
5
|
|
|
Grande proximité du Parc
1. distance moyenne entre l'hameau et le P.
|
Infractions volontaires ou involontaires (des animaux
généralement)
1. évolution des cumules annuels des taxes de
saisie sur le bétail (postes
forestier)
|
Saisies d'hommes ou d'animaux suivis
d'amendes trop élevées 1. % ou nombre
d'enquêtés
ayant réglé au moins une fois des amendes
(motif)
|
Baisse de la production animale par vente
1. %
d'enquêtés vendant
parfois des animaux
(motif : ex à cause des difficultés
que
|
|
|
|
|
|
|
Dégâts causés par les
animaux sauvages sur les cultures 1. nombre
d'enquêtés
victime de ce phénomène
|
|
connaît l'élevage)
|
|
|
6
|
|
- Réduction de l'espace de vie
- augmentation démographique
|
Forte pression sur les ressources naturelles
du
terroir
|
Raréfaction
des PFNL et
du Bois (d'oeuvre ou de chauffe) dans l'espace
villageois
|
- apparition de nouvelles stratégies (fraude,
utilisation des résidus de culture et parfois de la bouze comme
source
d'énergie) 1. % ou nombre d'enquêtés
s'adonnant
aux nouvelles stratégies (motif)
- Baisse des activités sylvicoles (récolte
de PFNL et de
|
Accentuation du phénomène de
sous
emplois de la main d'oeuvre
|
Emigration vers le Bénin ou le Togo
1. nombre d'émigrés par exploitation
enquêtée
2. % d'enquêtés jeunes
désirant
émigrer (motif)
|
|
|
|
|
|
|
bois, artisanat, chasse, pêche,
forge,
production du dolo, etc.)
1. taux de substitution des activités sylvicoles
par les autres activités
|
|
|
|
7
|
|
Création des ZOVIC de Lada et de
Gnimbwama
|
Responsabilisation des populations
sur la gestion des ressources
naturelles
1. CVGF, nombre de membres
2. nombre de formations sur dans le cadre du
comité
3. nombre d'enquêtés se faisant une bonne
représentation du comité
|
- Création d'emplois
1. nombre d'enquêtés ayant servie au moins
une fois dans la ZOVIC
2. nombre de personnes employées à temps
plein au compte de la zone
- immigration
à la recherche d'emplois
1. nombre d'immigrés à
|
Source de revenus au bénéfice des
villages
1. réalisations grâce au
revenu tiré de la ZOVIC (ex construction
d'une
maternité à Gnimbwama)
|
|
|
|
la recherche d'emplois
Annexe n°6 : Tableau : récapitulatif des
effets qualitatifs du Parc sur les riverains.
|
Caractéristiques socio-économiques et
institutionnelles de la population
|
sociodémographiques
|
institutionnelles
|
Economiques
|
|
Identité culturelle
|
Education
|
Migrations
|
Relations locales
|
Tenure foncière
|
Organisation villageoise
|
Emploie
|
Activités de
production
|
Actions caracteristiques de la
|
Expropriation de terres
|
|
|
Emigration (VERMEULEN et MOREAU, 2001)
|
|
Disparition de
l'appropriation par défrichement (ZAMPALIGRE,
1997)
|
|
|
Perte de
facteurs de
production (PRONAGEN, 2001)
|
Délocalisation
|
|
|
Emigration (VERMEULEN et MOREAU, 2001)
|
Conflits entre
villages (LOMPO,
2002)
|
|
|
|
|
|
Retrait du Parc aux usages traditionnels
|
Exploitation clandestine des produits
|
|
Exode rural ()
|
Pression accrue sur les zones agro-
sylvo-pastorales
|
|
|
|
Substitution
des activités
liées à la forêt
|
|
|
forestiers
|
|
Emigration des
|
voisines en
|
|
|
|
par
|
|
|
(OUEDRAOGO, 2000)
(PRONAGEN, 2001)
|
|
grands éleveurs (SAWADOGO, 2004)
|
particulier par le
recul des troupeaux (PRONAGEN,
2001)
|
|
|
|
l'agriculture (LOMPO,
2002)
|
|
|
|
|
|
Conflits éleveur/agriculteur ;
|
|
|
|
|
|
Outils d'internalisation des
externalités
|
|
|
|
|
|
Amélioration du capital social
(CVGF) ()
|
|
Intensification des activités agro-
pastorales
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(SOMDA et
al., 2005)
|
|
Exploitation
|
|
|
Immigration à
|
|
|
|
Création
|
|
|
formelle
|
|
|
la recherche
|
|
|
|
d'emploie
|
|
|
|
|
|
d'emploi
|
|
|
|
(VERMEULEN
|
|
|
|
|
|
(VERMEULEN et MOREAU, 2001)
|
|
|
|
et MOREAU,
2001)
|
|
Table des matières
Sommaire
Dédicace
Remerciements
Table des sigles et abréviations
Table des illustrations
INTRODUCTION GENERALE
|
iiiiiiv vi
1
|
|
1. Contexte et problématique
|
2
|
|
2. Objectifs et
hypothèses
|
7
|
|
2.1. Objectifs
|
|
7
|
2.2. Hypothèses
|
|
7
|
3. Matériel et méthode
|
8
|
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3.1 Choix de la zone d'étude
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8
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3.2 Matériel et méthode par objectif
spécifique
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3.3 Echantillonnage
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4. Plan d'ensemble du document
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PREMIERE PARTIE : GENERALITES
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Chapitre I : Généralités sur la zone
d'Etude
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1.1. Caractéristiques biophysiques
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13
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1.1.1. Situation géographique
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13
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1.1.2. Conditions climatiques
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1.1.3. Ressources forestières et fauniques
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13
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1.2. Caractéristiques socio-économiques et
institutionnelles
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1.2.1. Milieu humain
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14
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1.2.2. Activités socio-économiques
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1.2.3. Milieu institutionnel (en relation avec la
conservation)
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Chapitre II. Généralités sur les
aires protégées
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2.1. Historique de la gestion des aires
protégées au Burkina
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2.2. Aperçu sur les outils d'atténuation
des externalités négatives des aires protégées au
Burkina 18
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS 20
Chapitre I. : Etude de perception 21
1.1. Perception des chefs d'exploitation 22
1.2. Perception des jeunes
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1.3. Perception des femmes
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Chapitre II : Evaluation des impacts
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2.1. Impact socio-économique
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2.1.1. Impact en relation avec le foncier
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2.1.2. Impact en relation avec les produits forestiers
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2.1.3. Stratégies adaptatives
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2.2 Impact institutionnel
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CONCLUSION GENERALLE ET RECOMMANDATIONS
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Bibliographie
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ANNEXES
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