L'autofinancement et sa nécessité au sein d'une institution sanitaire : cas du centre hospitalier C.B.C.A./Butembo( Télécharger le fichier original )par Nelson PALUKU VUHINGE Université libre des pays des grands lacs - Graduat 2006 |
I.2.3. Le financement interne « L'autofinancement »Le concept « Autofinancement » a été défini de diverses manières par les auteurs. « L'autofinancement correspond aux ressources secrétées par l'entreprise, et que celle-ci conserve pour assurer son financement interne »23(*). Cet autofinancement se réalise régulièrement dans l'entreprise mais il suppose et nécessite la mise en place d'une véritable politique de financement. D'où, ne pas utiliser cet autofinancement à des opérations dépourvues de rentabilité qui équivalent à un gaspillage de ressources. Quant à M. EMONO, l'autofinancement est donc « un ensemble des moyens de financement puisés dans l'entreprise elle-même »24(*). Il ressort de cette définition que l'autofinancement sert d'abord à maintenir le patrimoine de l'entreprise par la constitution des fonds d'amortissement et de diverses provisions qui sont même composantes de l'autofinancement. Pour P. VERNIMMEN, l'autofinancement représente le potentiel de capitaux que l'entreprise peut réinvestir dans son activité, à partir des excédents dégagés par son exploitation et ses calculs. Donc, en déduisant de la marge brute d'autofinancement les bénéficiaires mis en distribution25(*). Dans ses idées, P. VERNIMMEN montre ou présente l'intérêt de cette capacité d'autofinancement qui prend tout son sens pour les investissement qui ne doivent pas être renouvelés immédiatement. Elle constitue alors pour l'entreprise, un véritable volant des ressources qu'elle peut librement utiliser. Le résultat des investissements passés (capacité d'autofinancement) est ainsi une ressource qui permet par ailleurs de financer les investissements actuels, ou tout autre emploi des fonds. La capacité de s'autofinancer joue ainsi un rôle multiplicateur. De toutes ces définitions, nous constatons que l'autofinancement n'est pas pris du point de vue juridique ni comptable, plutôt considéré sous l'angle économique où l'on doit tenter d'en cerner le contenu. Toute fois, signalons que cet autofinancement ne se confond pas avec les réserves ou les provisions que reconnaît le droit commercial. D'une manière générale, il peut être défini également comme la part non distribuée des profits réalisés par une entreprises au cours d'une période donnée. L'autofinancement est une ressource facilement accessible aux petites, moyennes unités qui ne sont pas toujours en mesure d'emprunter. Il comporte à ce titre multiples avantages tels que : - permettre de pallier, dans certaines conjonctures, à l'insuffisance des modes de financement externe, même si l'on admettait que l'entreprise ait recours à un emprunt pour répondre aux besoins de financement dans son exploitation. Ici, ressort son caractère d'accessibilité facile car il ne comporte pas des charges. - Ces fonds d'autofinancement sont susceptible d'être supérieurs au profit qu'on pourrait obtenir des placements extérieurs et dont les résultats sont même risqués. Cependant, malgré ces avantages, l'autofinancement comporte quelques inconvénients : Tout d'abord, il peut ne pas être suffisant : d'où le risque de retarder l'essor de l'entreprise. Ensuite il peut nuire à la rentabilité et entraîner l'entreprise à recourir ultérieurement au financement externe. B. MARTORY et al.26(*) dans leur ouvrage, « Economie de l'entreprise » retiennent la critique faite à l'autofinancement à trois niveaux. Ce sont essentiellement : 1° Les consommateurs, qui lui reprochent son caractère inflationniste : les entreprises ont tendance à augmenter leur prix afin de dégager des ressources de financement suffisantes ; 2° Les salariés et les actionnaires qui voient dans l'autofinancement une procédure de réduction de leurs revenus ; comme tout surplus, l'autofinancement ne peut être augmenté qu'en comprimant les coûts de production à l'instar du facteur humain. 3° Les pouvoirs publics qui lui reprochent son caractère irrationnel, les entreprises riches continuent à s'enrichir, elles disposent des ressources trop abondantes qu'elles peuvent gaspiller tandis que les plus pauvres ou celles qui démarrent ; conservent leurs difficultés de financement d'où l'incapacité d'autofinancement. A la lumière de ce même auteur, appuyé par beaucoup d'autres comme M. DARBELET, l'autofinancement a comme sources principale : l'amortissement, les provisions et les réserves. L'amortissement « peut être défini comme une constatation comptable de la perte de valeur et de la dépréciation des biens. Il convient d'ajouter la désuétude, l'obsolescence ou le vieillissement »27(*). Alors que l'amortissement constate la dépréciation nécessaire des biens surtout immobilisés avec le temps, « les provisions pour dépréciation d'actif constatent une perte de valeur pour d'autres motifs de caractère exceptionnel ; par exemple : une créance client douteux et impayée après plusieurs rappels. D'où risque de ne jamais être encaissé, un stock de marchandises invendues... »28(*). Il ressort de ces deux définitions que l'enregistrement comptable de la provision est identique à celui de l'amortissement. A la fin de chaque exercice, il faut estimer le montant global de la perte. Ce qui augmente des charges de l'exercice par une dotation aux comptes de provision et diminue la valeur des éléments d'actifs déprécié appartenant à l'entreprise. Enfin, on retient deux formes que revêt l'autofinancement : D'une part l'autofinancement brut, qui correspond à « l'ensemble des ressources d'origine interne dont dispose l'entreprise après avoir réaliser toutes les opérations de gestion relatives à l'exercice y compris l'affectation des résultats »29(*). Il comprend à son tour, les ressources durables (dites encore fonds d'amortissement) qui pourront être réinvesties, et les provisions. D'autre part, l'autofinancement net ; celui-ci « est l'ensemble des bénéfices conservés par l'entreprise ( sous formes des réserves, reports à nouveau) afin d'augmenter ses ressources propres »30(*). Il constitue et fournit à l'entreprise un moyen nouveau de financement. Bref, un autofinancement d'expansion pouvant permettre à l'entreprise de se maintenir et s'épanouir. * 23 S.a., Op. Cit., p. 85 * 24 M. EMONO, Organisation des entreprises, Cours inédit, G2 ISC - Kisangani, 1990, pp. 38-39 * 25 P. VERNIMMEN, Finance d'entreprise : Analyse et gestion, éd. Dalloz, Paris, 1988, p. 672 * 26 B. MARTORY et al., Op. Cit., p. 185 * 27 R. MAZARS, Le calcul et le contrôle du prix réel « Ce qu'il faut savoir », éd. Delmas, Paris, 1934, p. 604 * 28 S.a., Op. Cit. * 29 Idem. * 30 J. GIRODDET, Op. Cit., p. 178 |
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