II.2.1 Origine hydrothermale
Cette hypothèse fait intervenir un remplacement
métasomatique du quartz par de l'hématite, qui serait intervenu
lors de la dernière phase tectonique et le métamorphisme des
itabirites. Il serait le résultat de venues hydrothermales liées
à la mise en place de massifs éruptifs. (Cette hypothèse
parait peu vraisemblable pour la simple raison que les phénomènes
éruptifs sont rares).
La localisation des gisements est étroitement
liée à des zones plus fortement tectonisées que dans le
reste du massif d'itabrites1. On suppose qu'accompagnant le
plissement intense des itabrites, Il y a une élévation
localisée de température, liée soit à des venues
hydrothermales soit au métamorphisme dynamique. Cette
élévation est proportionnelle à la profondeur. On aurait
deux stades :
- Premier stade : à une
température d'environ 150 C°, seul la silice est entrainée
vers la surface. L'itabrite est enrichie par simple désilicification en
minerai en plaquettes.
- Deuxième stade : à plus
grande profondeur et, à 450 C°, les oxydes de fer eux-mêmes
sont mobilisés avec un mouvement ascendant. Les solutions profitent
d'abord des failles et diaclases, puis colmatent entièrement les espaces
inter plaquettes du minerai.
A ce stade, la structure originelle de la roche n'a pas
été touchée. Plus en profondeur ou sous l'effet de
contraintes tectoniques postérieures, la structure litée du
minerai est détruite pour donner un minerai massif (Sengorn, 1973).
II.2.2 Origine latéritique par circulation
d'eaux météoriques
Cette hypothèse suppose que, le vecteur de la
minéralisation serait des eaux météoriques chargées
d'acides humiques dissolvant la silice et laissant le fer sur place. La
désilicification semble s'effectuer en plusieurs phases.
Cependant, le fait que du minerai riche soit encore reconnu
à plusieurs centaines de mètres de profondeur, alors que
l'altération météorique ne semble guère
dépasser une centaine de mètres, invite à penser que
d'autres agents de concentration du fer ont pu intervenir.
II.3 Age de la minéralisation
Suivant que l'on se réfère à l'une ou
à l'autre théorie sur la genèse des minerais, celui-ci
pourrait varier. Si on adopte la théorie métasomatique,
l'âge devrait être la fin de la dernière phase tectonique,
donc largement précambrien.
1 Itabirite, jaspillites, Banded Iron Formations
(BIF), et Banded Hématite Quartzite (BHQ) ; des synonymes
désignant des roches ferrugineuses rubanées d'où
dérivent ces gisements de fer : locutions mondialement utilisées
par les spécialistes.
Au contraire, si l'on adopte la théorie
latéritique, l'âge de la minéralisation est récent
et devrait être tertiaire.
En effet, plusieurs faits amènent à penser que la
minéralisation, pourrait être en partie précambrienne :
- des galets de minerai rocheux ont été
trouvés dans le conglomérat de base de l'infracambrien du bassin
de Taoudeni.
- La localisation très stricte de la
minéralisation avec des « pièges » tectoniques, en
exemple, les gisements de type « rocheux » sont placés dans
les deux grandes flexures tectoniques de la bordure Nord de la Kedia d'Ijil.
Les gisements de type « plaquettes» sont eux aussi
liés, au moins en partie, à la tectonique. Ils sont
étroitement localisés au niveau de la zone de contact entre la
formation itabiritique et la brèche d'Ijil. On sait que celle-ci est
parfois en contact anormal, accompagné peut-être d'un
chevauchement.
D'autres faits amèneraient, au contraire à
penser que la minéralisation est beaucoup plus récente. Cette
désilicification s'effectue dans des pays à climat tropical
humide. Est-ce que ce type de climat existait au précambrien ?
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