Conclusion générale
La dorsale de Réguibat se caractérise du point
de vue lithologique par la présence d'un socle ancien formé de
gneiss et des granitoïdes ainsi que par les ceintures de roches vertes et
par l'abondance de formations de fer rubanées (BIF) plus récentes
; les BIFs archéens et les BIFs de protérozoïque inferieur
du groupe d'Ijil. Elle correspond aux formations d'OussatGhallaman de Tiris,
Tasiast, et d'Amsaga (domaine archéen) et aux formations de Karets,
Yetti et Eglab (domaine birimien). La région de Tiris s'individualise
par son caractère ferrifère. Les formations ferrugineuses
s'étendent, en effet, sur une centaine de kilomètres autour de
Zouerate. On y distingue deux types de formations encaissant deux types de
minéralisations distinctes :
Groupe d'Ijil et le socle environnant ou groupe du Tiris. Ce
dernier correspond à une série précambrienne de
métamorphisme catazonal essentiellement quartzo-feldspathique. Elle
inclut des niveaux de quartzites à magnétite d'extension
régionale autour de Zouérate. Leurs gisements sont
considérés comme étant probablement des
dépôts sédimentaires clastiques originaires des BIF
archéennes du type Algoma.
La Kedia d'Ijil, (groupe d'Ijil), y appartient le gisement de
F'Derik, correspond à un ensemble d'unités allochtones en
discordance tectonique complète sur le groupe du Tiris. Son âge
birimien est précisé par les âges modèles Nd
à 2.1 #177; 0.2 Ga. Le métamorphisme y est épizonal.
Cependant leurs gisements sont des BIF de type lac Supérieur qui ont
étés formées dans le Protérozoïque
après la formation des gisements de fer de Tiris dans
l'archéen.
Un des événements majeurs de l'histoire
tectonique du Groupe d'Ijil est sa mise en place en discordance sur le Groupe
du Tiris. C'est donc par rapport à cet événement que doit
être reconstituée la succession des différentes phases
tectoniques observées. On pourra ainsi distinguer les phases
précoces constituant les phases les plus importantes, les phases
contemporaines de la mise en place et les phases tardives.
Deux types de minéralisations d'hématite ont
été reconnus au niveau du gisement de F'Derik comme dans tous les
gisements de la Kedia d'Ijil: la minéralisation d'hématite en
plaquettes et la minéralisation de type rocheux. Deux principales
hypothèses sur l'origine de ces minéralisations se distinguent :
origine métasomatique ou hydrothermale et origine latéritique par
circulation d'eaux météoriques.
L'étude microscopique effectuée sur des
échantillons ferrifères du gisement de F'Derik nous a permet de
distinguer une minéralogie simple avec quartz, hématite et de
chlorite avec et de faible proportion de : martite, magnétite et
ilménite. Antérieurement, quelques auteurs ont pu distinguer en
plus de ces minéraux précédemment cités des
aluminosilicates en accessoires (stilpnomélane parfois transformé
en kaolinite). En revanche, cette simplicité minéralogique est
expliquée sur le plan géochimique par la pauvreté
extrême de tous les éléments chimique à l'exception
du fer et de la silice. Ces deux éléments sont
corrélés négativement. Cette corrélation indique
donc un caractère géochimique du lessivage supposé par des
eaux météoriques, lessivage qui conduirait à la formation
du minerai.
Cependant, la même étude nous a permis de
déterminer trois principales phases de minéralisations à
savoir: phase précoce synsédimentaire liée à la
sédimentation des BIFs et, une deuxième phase liée
à la tectonique constituant la phase la plus importante. A ces deux
phases s'ajoute une troisième phase résultant de
l'altération météorique.
D'autre part, tous les travaux de prospection qui ont
été réalisée sur la Kedia d'Ijil se focalisent sur
les affleurements de sa bordure nord. A cet effet, tenant compte des
données théoriques sur l'origine de la minéralisation,
nous pensons que d'autres concentrations dont d'origine non
météorique cachées peuvent exister dans la Kedia d'Ijil,
(cas de TO14). Donc la réalisation des sondages aux niveaux de zones
tectonisées et à grande profondeur s'impose.
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