Introduction
Première partie : Introduction
I. Généralités sur la
Mauritanie
La République Islamique de Mauritanie couvre une
superficie de 1030700 Km2 entre
les 15 ° et 27° parallèles nord et
entre les 5° et 17 ° méridiens ouest.
Historiquement, elle a toujours constitué un lien entre le monde
arabo-berbère du Nord de l'Afrique et le monde de l'Afrique noire.
I.1 Principaux caractères Géographiques
(Fig.1) I.1.1 Climat
La Mauritanie se subdivise en deux régions climatiques
: au Sud, un climat tropical humide avec une pluviométrie atteignant 600
mm/an.
Le reste du pays est désertique avec l'influence d'un
climat océanique le long de l'océan Atlantique. Seul le Sud
permet une agriculture et un élevage. Les écarts de
température, diurnes et annuels sont élevés.
L'évaporation est très forte ainsi que
l'évapotranspiration car l'air est sec.
I.1.2 Réseau hydrographique
Du point de vue hydrographique, seul le fleuve
Sénégal a un régime d'écoulement permanent. Ses
deux grands affluents, le Gorgol et le Karakoro s'essèchent dans leur
partie amont. Tout le reste du réseau hydrographique est fossile. Les
oueds ensablés peuvent cependant connaitre des crues violentes mais
brèves tous les trois ou quatre ans. Les lacs sont rares : le lac de
Rkiz est le plus important. En revanche de nombreuses sources prennent
naissance au pied des falaises de l'Adrar, du Tagant et de l'Assaba.
I.1.3 Relief
De l'immense pénéplaine essentiellement
précambrienne, dont l'altitude croit depuis le littoral jusqu'aux
confins algero-maliens (400 m en moyenne), sortent quelques reliefs
couronnés le plus souvent par des formations paléozoïques.
On distingue aussi ; le Zemmour, le Hank, l'Adrar qui culmine au point de
Téniagouri à 730 m se prolonge vers le sud par le Tagant puis
l'Assaba. Des collines isolées, souvent des inselbergs (Butte qui se
dresse au-
dessus de plaines d'érosion, dans les régions
tropicales ou désertiques), parsèment la pénéplaine
précambrienne. La plus importante, est la Kediat d'Ijil (région
de Zouerate), culminant à plus de 915 m.
Figure1 : Carte géographique de la Mauritanie I.2
Géologie de la Mauritanie
Pays de l'Afrique de l'Ouest, la Mauritanie laisse affleurer
plusieurs des grands ensembles lithostratigraphiques et structuraux qui
composent l'Afrique de l'Ouest (Fig.2).
L'ossature de l'Afrique de l'Ouest est constituée par
un socle précambrien communément appelé Craton Ouest
Africain, totalement stabilisé vers 1.7 Ga. Ce craton apparait
principalement au niveau de deux dorsales : Réguibat (Mauritanie) au
nord et Léo (Mali) au sud. Il affleure aussi dans les
boutonnières de Kayes et de KENIEBA-Kédougou (de part et
d'autre de la frontière entre le Sénégal et
le Mali). Le reste du craton est couvert par des dépôts de
plate-forme dont les plus anciens sont datés de 1 Ga (Fig.2).
Figure 2 : Carte structurale de l'Afrique de l'ouest (Caruba et
Dars, 1991)
La Mauritanie se subdivise en quatre grandes unités
géologiques réparties comme suit (Fig.3) :
Figure 3 : Carte géologique simplifiée de la
Mauritanie (modifié d'après Caruba et Dars 1991)
- La bordure occidentale du pays correspond au bassin
côtier d'âge Jurassique à quaternaire qui se prolonge au
Nord par le bassin Boujdour-Layoun d'âge
crétacé-quaternaire.
- Des ensembles sédimentaires sub-horizontaux
datés du Protérozoïque supérieur au
Carbonifère sont représentés, au Nord par la terminaison
méridionale du bassin de Tindouf et au Sud par le bassin de Taoudeni.
- Vers l'Ouest, la chaine hercynienne des Mauritanides,
constitue la troisième unité qui dessine un arc dont la
concavité est tournée vers l'Atlantique. Cette chaine renferme un
complexe ophiolitique impliquant des formations sédimentaires,
éruptives et métamorphiques plissées.
- Au Nord, affleure un socle cristallin baptisé Dorsale
de Réguibat. Cet important domaine, formé en grande partie de
terrains catazonaux plissés, de granites d'âges 3 - 1.6 Ga, des
roches basiques et ultrabasiques ainsi que des roches métamorphiques
variées. Cet ensemble se subdivise en deux grands domaines (Fig.4): un
domaine central et oriental dit Birimien d'âge Protérozoïque
inferieur et un domaine archéen à l'Ouest et au Sud-ouest
correspondant
aux formations d'Oussat-Ghallaman, de Tiris, Tasiast, et
d'Amsaga, contenant toutes des formations ferrifères.
Figure 4 : Unités lithosratigraphiques de la dorsale
Réguibat (Lahondere et al, 2003).
Dans ce domaine archéen, la région de Tiris se
distingue par son caractère ferrifère. Les formations
ferrugineuses s'étendent, en effet, sur une centaine de
kilomètres autour de Zouerate. On y distingue deux types de formations
encaissant deux types de minéralisations distinctes :
- La Kedia d'Ijil (groupe d'Ijil) : Elle se distingue par ses
BHQ (Banded Hématite Quartzite), son style tectonique et
métamorphique, sa brèche originale et surtout d'importants amas
de minerai riche en fer sous forme de "chapelet" le long de sa bordure nord.
- Le socle environnant (groupe de Tiris proprement dit) :
c'est une série précambrienne essentiellement
quartzo-feldspathique affectée par un métamorphisme catazonal,.
Elle inclut des niveaux de quartzites à magnétite d'extension
régionale autour de Zouérate.
Dans ce travail nous allons baser principalement sur la
subdivision de Bronner (1979). Les termes de divergence entre ces deux groupes
sont les suivants : la morphologie, le relief, l'âge des formations, la
pétrographie et la minéralogie, l'importance
métallogénenique et la
géochimie des éléments en traces. Ce qui
conduit Bronner (1979) à penser que le groupe du Tiris et celui de la
Kedia d'Ijil sont deux unités géologiques distinctes.
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