|
UNIVERSITE MOULAY ISMAIL
Faculté des Sciences Département de
Géologie Meknès
|
|
Master Spécialisé : Ressources
Minérales et Énergétiques : Genèse et Mise en
Valeur
MÉMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
SPECIALISE
Réalisé par Elwaled Ould
Emine
Sous le thème :
ETUDE D'UN GISEMENT TYPE BANDED IRON FORMATIONS
:
GISEMENT DE F'DERIK, KEDIA D'IJIL (PROVINCE
DE TIRIS-MAURITANIE)
Soutenu publiquement le 10 Novembre 2009 devant la commission
d'examen :
Pr. Mohamed AMENZOU (FS - Meknès) Encadrant et
Président
Pr. Hassan OUGUIR (FS - Meknès) Encadrant
Pr. El Mostafa AGHCHMI (FS - Meknès) Examinateur
Mr. Sangotte MAMADOU (SNIM-Zouerate) Invité
Année universitaire 2008-2009
Remerciement
Ce travail a été réalisé en deux
parties : la première partie est consacrée aux travaux de terrain
durant un stage de deux mois au sein de Département de Recherche
Géologique de la Société Nationale Industrielle et
Minière (SNIM, Mauritanie) sous la direction de Monsieur Sangotte
Mamadou. La deuxième est consacrée à l'étude
pétro-métallographique qui à été
réalisée au sein du Département de Géologie de la
Faculté des Sciences de Meknès (Maroc) sous la direction des
Professeurs : Mohamed AMENZOU et Hassan OUGUIR.
Ma profonde reconnaissance ira tout d'abord à ces
personnes sans les quelles la réalisation de ce travail n'aurait pas
été possible : mes Professeurs et mes encadrants, Mr. Mohamed
AMENZOU responsable du Master spécialisé RMEGMEV, Mr. Hassan
OUGUIR Chef du Département de Géologie pour avoir suivi le
travail depuis le Maroc et Monsieur Sangotte MAMADOU, qui me fait
bénéficier de leur grande connaissance du domaine et de leur
longues années d'expérience des travaux de terrains, mais
également de leurs encouragements, leurs conseils et leurs critiques
constructifs.
Ma reconnaissance et mes remerciements aussi s'adressent
également à mes chers professeurs constituant l'équipe
pédagogique du Master Spécialisé Ressources
Minérales et Energétiques pour cette formation solide aussi bien,
du point de vue, théorique que pratique. Mes sincères
remerciements s'adressent spécialement à mes encadrants et
à : Mr. EL Moustafa AGHCHMI et Mr. Mohamed AISSA. Notamment mes
remerciements vont également aux membres du jury.
Je tiens à remercier également Messiers Med Ould
WESSAT chef de Département de Recherche Géologique de la SNIM, El
Khalifa Ould ELAB, Med Ould HAMDINOU, Oks SENGORN et tous les géologues
de département de géologie de la SNIM pour la qualité de
leur enseignement, leurs conseils et de leur accueil ainsi que tous les
employeurs du département sans oublier mon amis et mon frère
Ahmed Ould HAMDINOU.
J'exprime aussi mes reconnaissances à tous mes
collègues et amis du Master «Ressources Minérales et
Energétiques (RME) » qui ont contribué au maintien d'une
bonne humeur.
J'adresse mes très chaleureux remerciements aussi
à deux personnes qui m'ont aidé Elghotob Md Salem et Monsieur
Gabriel ZONON pour son aide et encouragement.
Je ne saurais aussi exprimer toute ma sympathie à mes
amis mauritaniens et marocains de Meknès pour les moments
agréables que nous avons passés ensemble, je nomme
particulièrement : Brahim, Elmokhtar, Emrabih, Elfeta, Ahmed,
Sidimohamed, Limam ...
Mes remerciements vont aussi à l'ensemble des habitants
du Tiris en particulier ceux de F'Derik et Zouerate à les quelles
j'appartiens.
Enfin, je ne saurais jamais comment remercier mes proches, en
particulier ma mère, mon père, qui ont consenti de grands
sacrifices pour me permettre ces longues années d'étude, c'est
à eux que je dédie ce travail.
Objet du travail et moyens
Certains auteurs considèrent les minéralisations
de la Kedia d'Ijil qui sont encaissé dans des BHQ (ou Banded
Hématite Quartzite), comme le résultat d'une longue
période d'altération météorique, alors que d'autres
proposent un modèle génétique hydrothermal.
Afin d'enrichir ce débat et d'essayer
d'éclaircir les processus d'enrichissement du fer à partir de ces
BHQ (Banded Hématite Quartzite), une étude minutieuse de
géologie de terrain et métallogénique couplée
à une étude géochimique s'impose.
L'objectif du présent travail est d'approfondir
l'étude métallogénique et pétrographique des
formations en essayant d'éclaircir la relation probablement
génétique de la minéralisation avec les BHQ. (A cet
objectif s'ajoute les deux points suivants :)
- Nous présentons également un essai de
synthèse géologique de la Kedia d'Ijil à la lumière
des travaux antérieurs et de nos observations personnelles ; et nous
donnerons
- Une idée sur les BIFs (Banded Iron Formations) d'une
manière générale, ceux de la Kedia d'Ijil en particulier
et ses principales caractéristiques.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons procédé
à une recherche bibliographique, une étude géologique de
terrain, et des études métallogénique et
géochimique au laboratoire.
Résumé
Le gisement de type « Banded Iron Formation, BIF »
étudié ici est celui de F'Derik, est l'un de principaux gisements
de fer « Hématite » naturellement riche, dans la province
ferrifère de Tris, en République Islamique de Mauritanie.
Exploité de 1963 à 1983, le gîte de fer de
F'Derik est encaissé dans les formations sédimentaires
détritiques, de quartzites ferrugineux rubanés (BIFs ou BHQ :
banded hematite quartzites) ou non de la Kedia d'Ijil (groupe d'Ijil). Bronner,
(1979) décrit le groupe d'Ijil, dont fait partie la Kedia d'Ijil, comme
un ensemble d'unités allochtones en discordance tectonique
complète sur le groupe du Tiris. Son âge birimien est
précisé par les âges modèles Nd à 2.1 #177;
0.2 Ga. Le métamorphisme y est épizonal et montre deux phases
principales de déformation : phase 1 caractérisée par un
plissement synmétamorphique intense et phase 2 nettement
postérieur, qui met en jeu, au cours d'une évolution structurale
progressive, cisaillement, boudinage et laminage. Les études
antérieure et cette étude en lames minces des roches de la Kedia
d'Ijil et sur celles du gisement de F'Derik respectivement montrent une
minéralogie simple avec quartz, oxydes de fer (essentiellement de
l'hématite), et accessoirement des aluminosilicates
(stilpnomélane parfois transformé en kaolinite).
Du point de vue géochimique, les faciès
ferrugineux sont très riches en Fe et en Si et très pauvres en
d'autres éléments.
Deux types de minéralisation d'hématite ont
été reconnus dans ces formations: minéralisation en
plaquettes et minéralisation type rocheux. A ces minéralisations
correspondent deux principales hypothèses génétiques :
origine métasomatique ou hydrothermale et origine latéritique par
circulation d'eaux météoriques.
Cependant, l'étude microscopique nous a permis de
déterminer trois phases de minéralisations : phase précoce
synsédimentaire liée à la sédimentation des BIFs
et, une deuxième phase liée à la tectonique. A ces deux
phases on peut ajouter une troisième phase résultant de
l'altération météorique.
Enfin, les BIFs de la Kedia d'Ijil sont de type lac superieur
qui ayant formées pendant le Protérozoïque après la
formation des gisements de fer de Tiris pendant l'archéen.
Mots clés : Dorsale Réguibat,
Tiris, Kedia d'Ijil, F'Derik, BHQ, BIF, Fer.
SOMMAIRE
Première partie : Introduction 1
I. Généralités sur la Mauritanie 1
I.1 Principaux caractères Géographiques 1
I.1.1 Climat 1
I.1.2 Réseau hydrographique 1
I.1.3 Relief 1
I.2 Géologie de la Mauritanie 2
II. Aperçu géographique et géologique de la
province du Tiris (région de Zouerate) 6
II.1 Groupe du Tiris 7
II.1.1 Caractères généraux 7
II.1.2 Pétrographie et Minéralogie du groupe de
Tiris 7
II.2 Groupe d'Ijil 8
II.2.1 Kedia d'Ijil 9
II.2.2 Chaîne de M'Houdat 9
Deuxième partie : Kedia d'Ijil et les gisements
ferrifères associés 10
I. Contexte géologique de la Kedia d'Ijil 10
I.1 Succession stratigraphique 10
I.1.1 Zone du mur 10
I.1.2 Zone de quartzites à hématites 10
I.2 Unités géologique de la Kedia d'Ijil 11
I.2.1 Unité de Zouerate 12
I.2.2 Unité d'Elhmariat 12
II.2.3 Unité de Tazadit 12
I.2.4 Unité de l'Achouil 12
I.2.5 Unité de la Bréche 13
I.2.6 Unité d'El Hadej 14
II.3 Tectonique de la Kedia d'Ijil 14
I.3.1 Phases précoces 14
I.3.2 Mise en place 15
I.3.3 Déformations tardives 15
I.4 Métamorphisme 16
II. Géologie des gisements ferrifères
associés 16
II.1 Types des gisements 17
II.1.1 Gisements de type Plaquettes 17
II.1.2 Gisements de type Rocheux 17
II.2 Origine de la minéralisation 18
II.2.1 Origine hydrothermale 18
II.2.2 Origine latéritique 19
II.3 Age de la minéralisation 19
II.4 Exemple de modèles de gisements 20
II.4.1 Gisement de TO14 22
II.4.2 Groupe de Tazadit 22
II.4.3 Groupe de Roussat 22
II.4.4 Groupe de Seyala-Azoazil 23
II.4.5 Gisement de F'Dérik 23
Troisième partie: Formations de fer rubanés
(BIF) 26
I. Rappels sur les formations de fer rubanes (BIF) 26
I.1 Introduction 26
I.2 Généralités sur les BIF 27
I.2.1 Définition 27
I.2 2.Classification des BIF 29
I.2.3 Modèles génétiques 30
II. Les BIFs de la Kedia d'Ijil 31
II.1 Introduction 31
II.2 Cadre géologique 32
II.3 Minéralogie 32
II.4 Géochimie 32
II.4.1 Eléments majeurs et en traces 32
II.3.2 Terres rares 37
Quatrième partie : Gisement de F'Derik
40
I. Situation géographique et contexte géologique
local 40
I.1Situation géographique 40
I.2 Contexte géologique 41
I.2.1 Principaux types lithologiques 41
I.2.2 Tectonique 48
I.2.3 Description de gisement 49
II Etude microscopique 50
II.1 Observation des principaux faciès ferrugineux 50
II.1.1 Echantillonnage 50
II.1.2 Bancs d'hématite quartzite (BHQ) 51
II.1.3 Quartzites ferrugineux non rubanés 53
II.1.4 Brèches 54
II.1.5 Chloritoschiste à hématite 55
II.2 Synthèse des observations 56
II.2.1 Première phase 56
II.2.2 Deuxième phase 56
II.2.3 Troisième phase 58
Conclusion générale 60
Bibliographie 62
Abréviations utilisées dans le
texte
BIF: Banded Iron Formations : Formations
ferrifères rubanées. BHQ: Banded Hematite
Quartzite (Quartzite à hématite en ruban). CVR:
Coupe Vertical Renseigné
SNIM: Société Nationale
Industrielle et Minière
OMRG : Office Mauritanien de Recherches
Géologiques
BRGM : Bureau de Recherches Géologiques
et Minières (France)
Première partie :
Introduction
Première partie : Introduction
I. Généralités sur la
Mauritanie
La République Islamique de Mauritanie couvre une
superficie de 1030700 Km2 entre
les 15 ° et 27° parallèles nord et
entre les 5° et 17 ° méridiens ouest.
Historiquement, elle a toujours constitué un lien entre le monde
arabo-berbère du Nord de l'Afrique et le monde de l'Afrique noire.
I.1 Principaux caractères Géographiques
(Fig.1) I.1.1 Climat
La Mauritanie se subdivise en deux régions climatiques
: au Sud, un climat tropical humide avec une pluviométrie atteignant 600
mm/an.
Le reste du pays est désertique avec l'influence d'un
climat océanique le long de l'océan Atlantique. Seul le Sud
permet une agriculture et un élevage. Les écarts de
température, diurnes et annuels sont élevés.
L'évaporation est très forte ainsi que
l'évapotranspiration car l'air est sec.
I.1.2 Réseau hydrographique
Du point de vue hydrographique, seul le fleuve
Sénégal a un régime d'écoulement permanent. Ses
deux grands affluents, le Gorgol et le Karakoro s'essèchent dans leur
partie amont. Tout le reste du réseau hydrographique est fossile. Les
oueds ensablés peuvent cependant connaitre des crues violentes mais
brèves tous les trois ou quatre ans. Les lacs sont rares : le lac de
Rkiz est le plus important. En revanche de nombreuses sources prennent
naissance au pied des falaises de l'Adrar, du Tagant et de l'Assaba.
I.1.3 Relief
De l'immense pénéplaine essentiellement
précambrienne, dont l'altitude croit depuis le littoral jusqu'aux
confins algero-maliens (400 m en moyenne), sortent quelques reliefs
couronnés le plus souvent par des formations paléozoïques.
On distingue aussi ; le Zemmour, le Hank, l'Adrar qui culmine au point de
Téniagouri à 730 m se prolonge vers le sud par le Tagant puis
l'Assaba. Des collines isolées, souvent des inselbergs (Butte qui se
dresse au-
dessus de plaines d'érosion, dans les régions
tropicales ou désertiques), parsèment la pénéplaine
précambrienne. La plus importante, est la Kediat d'Ijil (région
de Zouerate), culminant à plus de 915 m.
Figure1 : Carte géographique de la Mauritanie I.2
Géologie de la Mauritanie
Pays de l'Afrique de l'Ouest, la Mauritanie laisse affleurer
plusieurs des grands ensembles lithostratigraphiques et structuraux qui
composent l'Afrique de l'Ouest (Fig.2).
L'ossature de l'Afrique de l'Ouest est constituée par
un socle précambrien communément appelé Craton Ouest
Africain, totalement stabilisé vers 1.7 Ga. Ce craton apparait
principalement au niveau de deux dorsales : Réguibat (Mauritanie) au
nord et Léo (Mali) au sud. Il affleure aussi dans les
boutonnières de Kayes et de KENIEBA-Kédougou (de part et
d'autre de la frontière entre le Sénégal et
le Mali). Le reste du craton est couvert par des dépôts de
plate-forme dont les plus anciens sont datés de 1 Ga (Fig.2).
Figure 2 : Carte structurale de l'Afrique de l'ouest (Caruba et
Dars, 1991)
La Mauritanie se subdivise en quatre grandes unités
géologiques réparties comme suit (Fig.3) :
Figure 3 : Carte géologique simplifiée de la
Mauritanie (modifié d'après Caruba et Dars 1991)
- La bordure occidentale du pays correspond au bassin
côtier d'âge Jurassique à quaternaire qui se prolonge au
Nord par le bassin Boujdour-Layoun d'âge
crétacé-quaternaire.
- Des ensembles sédimentaires sub-horizontaux
datés du Protérozoïque supérieur au
Carbonifère sont représentés, au Nord par la terminaison
méridionale du bassin de Tindouf et au Sud par le bassin de Taoudeni.
- Vers l'Ouest, la chaine hercynienne des Mauritanides,
constitue la troisième unité qui dessine un arc dont la
concavité est tournée vers l'Atlantique. Cette chaine renferme un
complexe ophiolitique impliquant des formations sédimentaires,
éruptives et métamorphiques plissées.
- Au Nord, affleure un socle cristallin baptisé Dorsale
de Réguibat. Cet important domaine, formé en grande partie de
terrains catazonaux plissés, de granites d'âges 3 - 1.6 Ga, des
roches basiques et ultrabasiques ainsi que des roches métamorphiques
variées. Cet ensemble se subdivise en deux grands domaines (Fig.4): un
domaine central et oriental dit Birimien d'âge Protérozoïque
inferieur et un domaine archéen à l'Ouest et au Sud-ouest
correspondant
aux formations d'Oussat-Ghallaman, de Tiris, Tasiast, et
d'Amsaga, contenant toutes des formations ferrifères.
Figure 4 : Unités lithosratigraphiques de la dorsale
Réguibat (Lahondere et al, 2003).
Dans ce domaine archéen, la région de Tiris se
distingue par son caractère ferrifère. Les formations
ferrugineuses s'étendent, en effet, sur une centaine de
kilomètres autour de Zouerate. On y distingue deux types de formations
encaissant deux types de minéralisations distinctes :
- La Kedia d'Ijil (groupe d'Ijil) : Elle se distingue par ses
BHQ (Banded Hématite Quartzite), son style tectonique et
métamorphique, sa brèche originale et surtout d'importants amas
de minerai riche en fer sous forme de "chapelet" le long de sa bordure nord.
- Le socle environnant (groupe de Tiris proprement dit) :
c'est une série précambrienne essentiellement
quartzo-feldspathique affectée par un métamorphisme catazonal,.
Elle inclut des niveaux de quartzites à magnétite d'extension
régionale autour de Zouérate.
Dans ce travail nous allons baser principalement sur la
subdivision de Bronner (1979). Les termes de divergence entre ces deux groupes
sont les suivants : la morphologie, le relief, l'âge des formations, la
pétrographie et la minéralogie, l'importance
métallogénenique et la
géochimie des éléments en traces. Ce qui
conduit Bronner (1979) à penser que le groupe du Tiris et celui de la
Kedia d'Ijil sont deux unités géologiques distinctes.
II. Aperçu géographique et
géologique de la province du Tiris (région de Zouerate)
Le Tiris est une région naturelle comprise entre les
méridiens 12° et 14° Ouest et les parallèles 22°
et 24° Nord. Il est situé au Nord de l'Amsaga, au Sud-Ouest d'El
OussatGhallaman et limité à l'Est par les dunes de l'Hamami et la
falaise de l'Adrar.
Le Tiris est formé d'une puissante série
métamorphique d'âge précambrien se rattachant au groupe de
l'Amsaga (Blanchot, 1953 ; Barrère, 1967). Cette série est
constituée essentiellement de formations quartzo-feldspathiques
(leptynites, gneiss) en partie migmatisées à la base et de
formations amphibolitiques et quartzo-ferrugineuse au sommet.
Cette série se distingue par deux traits essentiels :
- Le métamorphisme, qui a affecté les formations,
est moins profond et la migmatisation ainsi que la granitisation sont beaucoup
moins importants ;
- Le développement considérable des formations
ferrugineuses.
Certains auteurs (in Sengorn 1973) subdivisent la province du
Tiris en plusieurs zones séparées par le grand massif de Kedia
d'Ijil et on distingue:
- Zone d'Ijil-Sud : Cette zone fait la
transition entre les formations du Tiris au nord et celle de l'Amsaga au
sud.
- Kedia d'Ijil : La kedia d'Ijil est un massif
imposant par ses dimensions, 25 Km de long sur plus de 10 Km sur sa grande
largeur, dominant la pénéplaine de 500 m.
- Zone d'Ijil Nord : C'est la zone qui se
caractérise par l'abondance des bancs de quartzites ferrugineux. Elle se
situe au Nord de la Kedia d'Ijil et comprend la majorité des Guelbs
à magnétite y compris le célèbre gisement de guelb
El Rhen, qui est en exploitation depuis plus de 20 ans.
Par contre Bronner (1979) a subdivisé la province de
Tiris en deux ensembles :
- Le socle précambrien du Tiris ou groupe du Tiris ;
- La série allochtone d'Ijil ou groupe d'Ijil.
II.1 Groupe du Tiris
II.1.1 Caractères généraux
Le Groupe du Tiris occupe la majeure partie de la région
de F'Dérik-Oum Dférat. Ce groupe peut se définir comme
étant la région des Guelbs à magnétite, c'est une
pénéplaine d'oüémergent des massifs
arrondis ou des chainons de 400 m d'altitude. Ces massifs sont
appelés
Guelbs (Inselbergs), (Fig.5). Essentiellement formé de
matériel quartzo-feldspathique, il est caractérisé par
l'abondance de quartzites ferrugineux. Il est daté archéen : 2779
#177; 84 Ma (Vachette et Bronner, 1973).
II.1.2 Pétrographie et Minéralogie du
groupe de Tiris
Le groupe du Tiris est caractérisé par un
faciès granulitique dû au métamorphisme catazonal qui l'a
affecté. A la différence d'autres socles de même âge,
il présente plusieurs niveaux ferrugineux représentés par
des quartzites à magnétite très résistants à
l'érosion et qui constituent l'essentiel du relief de cette
région. La cartographie géologique et l'établissement des
logs stratigraphiques ont permis de classer en trois catégories
essentielles de roches en se basant sur l'importance du matériel
quartzitique dans la roche:
- Quartzites à magnétite ;
- Quartzo-feldspathiques et gneiss et,
- Complexe leptyno-amphibolitique de base.
En outre si on regarde l'importance du quartz et de la
magnétite associés dans la roche, le premier groupe peut se
subdiviser en trois sous groupes, suivant que la magnétite y est
prédominante, accessoire, rare ou absente (Cunney, Bronner et al., 1975)
: quartzites à magnétite sains, quartzites à
magnétite associée à d'autre minéraux et les
quartzites blancs, composée exclusivement de quartz.
Figure5: Schéma structurale de la province
ferrifère de Tiris, (Bronner, 1978a) II.2 Groupe
d'Ijil
Le Groupe d'Ijil affleure principalement dans la Kedia d'Ijil
et partielement dans la Chaîne de M'Houdat (Bronner and Chauvel, 1979).
II se distingue du socle archéen catazonal, sur lequel il repose en
discordance tectonique, par un métamorphisme plus faible, une tectonique
plus simple et un âge vraisemblablement plus jeune : 1.7 Ga avec des
formations ferrifères différentes de celles du Groupe du Tiris,
en particulier, généralement un rubanement très
marqué et moins métamorphisées.
II.2.1 Kedia d'Ijil
La Kedia d'Ijil est un massif montagneux de forme
grossièrement piriforme, orienté suivant une direction Est -
Ouest sur une longueur de 25 km. Elle est constituée par six
unités, tectoniquement superposées. Elle correspond à un
synforme à flanc Sud incomplet. Ces unités ont été
ensuite reprises lors d'une phase tectonique ultime en un complexe formant un
vaste syclinorium, déversé vers le Nord et qui est en contact
anormal avec le socle du Tiris environnant. Au sud- Est, la Kedia d'Ijil
s'ennoie sous les formations sédimentaires du bassin de Taoudeni
(infracambrien). L'unité de Tazadit, l'unité la plus importante
des unités de la Kedia d'Ijil où se situe notre secteur
d'étude, forme la Bordure Nord et Nord- Est. Elle est formée de
quartzites et schistes à grenat à la base et de quartzites
ferrugineux rubanés (BIF) au sommet
II.2.2 Chaîne de M'Houdat
Elle se situe à 50 km au Nord-Est de Zouérate
formant une bande linéaire, orientée NW - SE, sur 14 Km de long.
Elle correspond à une formation réduite, équivalent de la
partie supérieure de l'unité de Tazadit (Kedia d'Ijil). La
séquence lithologique peut être résumée ainsi :
> A la base, des schistes ou des micaschistes, non
étudiées. Leur appartenance à l'unité de M'houdat
ou au groupe de Tiris n'est pas clarifiée, du fait de la non
localisation de l'accident chevauchant constituant le contact anormal entre le
chaîne de M'Houdat et le Tiris.
> Au dessus, on distingue quatre groupes de faciès
principaux:
v' Les groupes faciès ferrifères
v' Les groupes faciès non ferrifères.
v' Les groupes faciès ferrifères carbonatés
à apatite.
Si ces derniers faciès sont caractéristiques du
gisement de M'Haoudat4, les autres faciès présentent des
variations d'un type à l'autre. Celles- ci peuvent être
progressives dans un même banc ou d'un banc à l'autre.
En ce qui concerne la puissance estimée de la colonne
lithologique, elle ne peut qu'être estimée à la puissance
de l'affleurement de l'Unité du M'Haoudat puisque cette dernière
est limitée par deux accidents chevauchants, c'est-à-dire entre
300 et 400 m.
Deuxième partie :
Kedia d'Ijil et les gisements
ferrifères
associés
Deuxième partie : Kedia d'Ijil et les
gisements
ferrifères associés
I. Contexte géologique de la Kedia d'Ijil
La Kedia d'Ijil occupe une place privilégiée
dans la géologie régionale du Tiris. En effet, elle forme une
entité géologique indépendante, tant par sa structure que
par sa lithologie et son histoire géologique.
I.1 Succession stratigraphique
L'étude géologique du flanc Nord,
réalisée par Spindler, (1958), (in Destombes, 1962), a mis en
évidence une succession de micaschistes et de quartzites devenant
massifs et de plus en plus riches en hématite vers le sommet de la
série (Fig.6) : zone du mur et zone de quartzites à
hématites.
I.1.1 Zone du mur (ou zone U de J.P. SPINDLER)
Nommée zone U par Spindler, (1958), elle comprend
essentiellement des micaschistes et des quartzites blancs, beiges, roses ou
gris de 1 à 10 m d'épaisseur et des quartzites colorés
à hématite rubanée en lits alternés de plusieurs
millimètres ou centimètres d'épaisseur (BIF) .
L'épaisseur totale de la zone est de l'ordre de 150 m.
I.1.2 Zone de quartzites à hématites,
à morphologie raide
Cette zone comprend, une zone inférieure,
appelée par Spindler, (1958) : J, K, ou N suivant la position
structurale. Il s'agit des quartzites à hématite à grains
fins, d'aspect vitreux, à cassure conchoïdale, assez peu
rubanés en général. Ils ont l'aspect de jaspes noir-
bleuâtres. Ils se débitent en petites plaquettes par opposition
à ceux de la zone inférieure. La présence de schistes
rouges à jaspe rouges permet de les reconnaître rapidement.
Une zone supérieure, appelée W ou Y par
Spindler, (1958). On n'y trouve plus aucune passée de schistes. Le
rubanement est moins net, (en raison d'une plus grande teneur en
hématite). La patine est brune, bleue ou verte. La puissance totale de
ces deux zones est probablement de l'ordre de 150 à 200 m.
Figure 6 : Stratigraphie de quartzites à hématite,
série de la Kedia d'Ijil ( in Destombes, 1962)
I.2 Unités géologiques de la Kedia d'Ijil
(Bronner, 1979)
G. Bronner (1979) a défini six unités,
tectoniquement superposées dans la Kedia d'Ijil (Fig.7).
Figure 7 : Carte géologique de la Kedia d'Ijil (O'Connor
et al., 2005 in Schofield, Gillespie, 2007).
I.2.1 Unité de Zouerate
Au Nord, l`unité de Tazadit repose sur l'unité
de Zouerate dont une faible partie seulement affleure. Cette unité,
formée de quartzites ferrugineux, cipolins, schistes à
amphiboles, amphibolites et quartzites non ferrugineux, repose directement sur
le socle archéen au niveau du Guelb Zouérate.
I.2.2 Unité d'El Hmaryat
Elle est à l'extrême Nord de la Kedia d'Ijil, de la
base au sommet on distingue: du cipolin à tourmaline, des micashistes
à staurotide et grenat, quartzites micacés « cigares
».
I.2.3 Unité de Tazadit
L'unité de Tazadit forme la bordure Nord et Nord- Est
de la Kedia d'Ijil. Elle est formée de quartzites et schistes à
grenat à la base et de quartzites ferrugineux rubanés (BIF) au
sommet. C'est dans ces derniers que l'on rencontre des enclaves
d'enrichissement naturel, actuellement exploitées. A cette unité
appartient le gisement de F'Derick dont l'extension est en cours de prospection
et, qui est l'objet de la quatrième partie de ce travail.
Les formations géologiques de l'unité de Tazadit
plongent uniformément vers le Sud ou le Sud- Ouest, avec un pendage
compris entre 60° et 90°. La largeur des affleurements varie
considérablement d'un point de la bordure à un autre : de 500 m
à plus de 2.5 Km. Ces variations de puissance peuvent s'expliquer s'il
s'agit d'une série isoclinale par un nombre de plis différents
suivant les divers secteurs de cette bordure.
II.2.4 Unité de l'Achouil
Entre l'unité de Tazadit et l'unité de la
brèche, se développe l'unité de l'Achouil. Elle est
formée essentiellement de micaschistes de plusieurs milliers de
mètres d'épaisseur qui ne subsistent que sous forme
d'écailles très étroites et discontinues entre Rouessat et
l'extrémité NW de la Kedia d'Ijil.
I.2.5 Unité de la Bréche
Elle constitue le coeur de la Kedia d'Ijil, la roche est faite
d'éléments anguleux de quartzite à hématie
rubanés (BIF) soudés entre eux par du matériel quartzeux
et hématitique.
I.2.5.1 Description de la Bréche
La brèche d'Ijil est généralement
constituée d'éléments anguleux ou ronds noyés dans
un ciment quartzo- ferrugineux à grains fin, riche en hématite.
La dimension moyenne des éléments est variable, mais
dépasse rarement un décimètre. Les éléments
de la brèche sont constitués de quartzites ferrugineux plus ou
moins lités, de quartzites blancs ou de quartzites micacés
(photo1).
Photo 1 : Echantillon de brèche d'Ijil, secteur de F'Derik
On peut distinguer principalement trois types de Brèche :
- La Brèche isotrope dans laquelle les
éléments sont sans orientation apparente et qui constitue la
masse principale de la Kedia d'Ijil.
- La Brèche à structure linéaire dans
laquelle les grands axes de certains éléments forment une famille
de droites. Elle s'étend suivant une bande plus ou moins
régulière à la limite septentrionale de la brèche
d'Ijil.
- La Brèche laminée à structure planaire,
remplaçant progressivement la Brèche isotrope dans sa bordure
méridionale.
I.2.5.2 Théories de genèses
Diverses hypothèses ont été avancées
pour expliquer la genèse de la brèche. Certains auteurs la
considèrent comme une brèche d'origine volcanique, alors que
d'autres émettent
l'hypothèse d'une « pipe bréchique ».
En revanche, l'étude microscopique de ce faciès que nous avons
effectué ne montre aucune marque d'élément ou matrice
volcanique. Destombes, (1969), dans une étude détaillée,
fait intervenir l'existence d'une cordillère dont le
démantèlement progressif d'origine sismique aurait
conféré à la brèche un caractère
sédimentaire.
I.2.6 Unité d'El Hadej
Elle est formée par l'alternance de quartzite à
magnétite, de quartzite micacé et de micaschiste à grenat,
staurotide et amphibole. Elle affleure en bordure de la Kedia d'Ijil et forme
les reliefs du Geulb Taouzbaguet, d'Oum el Habel et du Guelb el Hadej.
I.3 Tectonique de la Kedia d'Ijil
Un des événements majeurs de l'histoire
tectonique du Groupe d'Ijil est sa mise en place en discordance sur le Groupe
du Tiris. C'est donc par rapport à cet événement que doit
être reconstituée la succession des différentes phases
tectoniques observées. On pourra ainsi distinguer les phases
précoces, les phases contemporaines de la mise en place et les phases
tardives.
I.3.1 Phases précoces
Les différentes unités de la Kedia d'Ijil et
l'unité de M'Haoudat sont profondément marquées par deux
phases principales :
Phase 1 : Elle est particulièrement
visible dans l'unité de Tazadit. Elle est caractérisée par
des plis serrés à isoclinaux, à géométrie
énantiomorphe, à longueur d'onde millimétrique à
kilométrique, à axes d'orientation régulière
NNE-SSW à NE-SW avec un plongement SW de 50° à 70°. Les
charnières sont matérialisées à l'affleurement par
des meneaux et par une linéation omniprésente, fortement
marquée et soulignée par l'alignement des minéraux.
Parallèlement à leurs plans axiaux, dans les faciès
micacés, se développe une schistosité de flux. Elle est en
général parallèle à la stratification du fait de la
géométrie des plis. Elle est synchrone de la phase
métamorphique principale, faciès amphibolite à
faciès schistes verts, responsable de la recristallisation presque
complète des roches (Bronner, 1979).
Phase 2 : Elle est caractérisée
par une évolution structurale progressive qui met en jeu
les mécanismes suivants : cisaillement, boudinage et laminage. Cette
évolution s'est échelonnée
dans le temps et l'espace, débutant au Sud et se
déplaçant vers le Nord, déterminant plusieurs stades
évolutifs successifs ; au terme de la phase 2, on observe des zones
caractérisées chacune par un faciès structural typique
dont la brèche d'Ijil constitue le terme le plus important et le plus
évolué (Bronner, 1970).
I.3.2 Mise en place
Parmi les différentes unités allochtones qui
constituent le synclinal de nappes de la Kedia d'Ijil, ce sont les
unités de la bordure nord et NE qui fournissent le plus d'informations
concernant leur mise en place. La géométrie des contacts anormaux
est essentiellement caractérisée par des troncatures sommitales
et par la forme lenticulaire des différentes unités :
unité de Tazadit sur l'unité de Zouerate et sur le socle
archéen, unité de la brèche sur l'unité de
l'Achouil et sur l'unité de Tazadit (Fig.8). Le mode de leur mise en
place est cependant difficile à préciser compte tenu de
l'impossibilité d'observer directement les contacts.
Figure 8: coupe schématique structural du complex de la
Kedia d'Ijil (O'Connor et al., 2005 in Schofield, Gillespie, 2007).
I.3.3 Déformations tardives
La plus évidente est la courbure kilométrique
centrée sur Tazadit qui déforme à la fois les
différentes unités, les contacts anormaux et à fortiori
les plans axiaux de la phase 1. Elle est suivie par l'accident Sud-ijilien et
son satellite, l'accident d'Oum el Habel auquel semble être lié le
laminage de la partie méridionale de la brèche d'Ijil.
Enfin, de nombreuses failles, en général NW-SE,
traversent de part en part les différentes unités et sont donc
postérieures à leur mise en place. Elles sont parallèles
aux nombreuses fractures qui affectent le Protérozoïque
supérieur ainsi que le socle archéen au Sud de l'accident
Sud-ijilien. II est de ce fait difficile de préciser leur âge :
antérieur au dépôt du Protérozoïque et rejeu
postérieur, ou postérieur au dépôt ? Certaines
d'entre elles sont injectées de dolérites (secteur de
Rouessat).
I.4 Métamorphisme
Le Groupe d'Ijil a subi une seule phase majeure de
métamorphisme qui se situe dans le domaine de transition entre le
faciès schiste-vert et le faciès amphibolite de type Barrow,
selon les paragenéses suivantes :
- quartz + hématite + chlorite
- quartz + hématite + amphibole (hornblende bleu-vert)
- quartz #177; magnétite / ferroactinote alumineuse
(verte)
- quartz + biotite + muscovite + grenat (riche en almandin) #177;
staurotide
- hornblende + plagioclase en relique (ancien gabbro) #177;
épidote + grenat #177; actinote #177; albite #177; quartz.
II. Géologie des gisements ferrifères
associés
Les concentrations naturelles d'hématite
représentent un phénomène géologique de
caractère régional, étroitement localisées dans les
formations quartzo-ferrugineuses de la bordure Nord de la Kedia d'Ijil. Ces
formations quartzo-ferrugineuses correspondent lithologiquement à des
roches formées d'alternances de lits, d'épaisseur
millimétriques en général, de silice pure et d'un
mélange de silice et d'hématite. Le rubanement est très
bien marqué et donne à la roche son aspect macroscopique typique,
aspect typique des BIF. Ces roches sont très semblables aux Itabirites
ou BIFs, qui encaissent les gisements de fer du Brésil.
II.1 Types des gisements
Toutes les concentrations d'hématite présentent
un certain nombre de caractéristiques géologiques communes, qui
permettent de les classer en deux grands types : gisements de type Plaquettes
et gisements de type Rocheux.
II.1.1 Gisements de type Plaquettes
La minéralisation se présente suivant un
empilement de plaquettes très fines, non cohésives,
d'hématites, friables et même parfois réduites en poudre.
Ces plaquettes sont très riches en fer, mais elles enferment très
souvent un «sable« silico-ferrugineux, qui fait baisser sensiblement
les teneurs moyennes. Un autre caractère distinctif est leur
enracinement le plus souvent restreint 50 à 60 m sous la surface
topographique actuelle, au plus 100m. La variation des teneurs varie de 37,5%
de Fe2O3 pour l'itabirite, la roche mère non
désilicifiée, jusqu'à 68% de Fe2O3 pour le
minerai en plaquettes presque entièrement désilicifié
(Photo 2)
Photo 2 : Affleurement de minerai en plaquette, gisement de
F'Derik II.1.2- Gisements de type massif ou rocheux
Dans ce type de gisement, la minéralisation se
présente en roche compacte, suivant des bancs au litage bien
marqué et concordant avec celui des itabirites encaissantes. Elle forme
des amas lenticulaires, qui s'enracinent profondément (plusieurs
centaines de mètres sous la surface topographique actuelle). La
désilicifation des itabirites, ou BIFs, est quasi-totale. Ce qui
explique des teneures élevées en Fe2O3 de 68,5%.(photo3).
Photo 3 : Affleurement de minerai massif ou rocheux, gisement
de F'Derik
Ce type caractérise les gisements de Tazadite et, de
F'Dérik, situés à l'intérieure des deux grandes
flexures tectoniques qui affectent la bordure Nord et le gisement de TO14,
alors que, le premier caractérise les gisements de Roussat et
d'Azouazil, situés au centre de la même bordure.
II.2 Origine de la minéralisation
D'après Sengorn, (1973) deux principales
hypothèses sur l'origine de la minéralisation sont émises
: Origine métasomatique ou hydrothermale et origine latéritique
par circulation d'eaux météoriques.
II.2.1 Origine hydrothermale
Cette hypothèse fait intervenir un remplacement
métasomatique du quartz par de l'hématite, qui serait intervenu
lors de la dernière phase tectonique et le métamorphisme des
itabirites. Il serait le résultat de venues hydrothermales liées
à la mise en place de massifs éruptifs. (Cette hypothèse
parait peu vraisemblable pour la simple raison que les phénomènes
éruptifs sont rares).
La localisation des gisements est étroitement
liée à des zones plus fortement tectonisées que dans le
reste du massif d'itabrites1. On suppose qu'accompagnant le
plissement intense des itabrites, Il y a une élévation
localisée de température, liée soit à des venues
hydrothermales soit au métamorphisme dynamique. Cette
élévation est proportionnelle à la profondeur. On aurait
deux stades :
- Premier stade : à une
température d'environ 150 C°, seul la silice est entrainée
vers la surface. L'itabrite est enrichie par simple désilicification en
minerai en plaquettes.
- Deuxième stade : à plus
grande profondeur et, à 450 C°, les oxydes de fer eux-mêmes
sont mobilisés avec un mouvement ascendant. Les solutions profitent
d'abord des failles et diaclases, puis colmatent entièrement les espaces
inter plaquettes du minerai.
A ce stade, la structure originelle de la roche n'a pas
été touchée. Plus en profondeur ou sous l'effet de
contraintes tectoniques postérieures, la structure litée du
minerai est détruite pour donner un minerai massif (Sengorn, 1973).
II.2.2 Origine latéritique par circulation
d'eaux météoriques
Cette hypothèse suppose que, le vecteur de la
minéralisation serait des eaux météoriques chargées
d'acides humiques dissolvant la silice et laissant le fer sur place. La
désilicification semble s'effectuer en plusieurs phases.
Cependant, le fait que du minerai riche soit encore reconnu
à plusieurs centaines de mètres de profondeur, alors que
l'altération météorique ne semble guère
dépasser une centaine de mètres, invite à penser que
d'autres agents de concentration du fer ont pu intervenir.
II.3 Age de la minéralisation
Suivant que l'on se réfère à l'une ou
à l'autre théorie sur la genèse des minerais, celui-ci
pourrait varier. Si on adopte la théorie métasomatique,
l'âge devrait être la fin de la dernière phase tectonique,
donc largement précambrien.
1 Itabirite, jaspillites, Banded Iron Formations
(BIF), et Banded Hématite Quartzite (BHQ) ; des synonymes
désignant des roches ferrugineuses rubanées d'où
dérivent ces gisements de fer : locutions mondialement utilisées
par les spécialistes.
Au contraire, si l'on adopte la théorie
latéritique, l'âge de la minéralisation est récent
et devrait être tertiaire.
En effet, plusieurs faits amènent à penser que la
minéralisation, pourrait être en partie précambrienne :
- des galets de minerai rocheux ont été
trouvés dans le conglomérat de base de l'infracambrien du bassin
de Taoudeni.
- La localisation très stricte de la
minéralisation avec des « pièges » tectoniques, en
exemple, les gisements de type « rocheux » sont placés dans
les deux grandes flexures tectoniques de la bordure Nord de la Kedia d'Ijil.
Les gisements de type « plaquettes» sont eux aussi
liés, au moins en partie, à la tectonique. Ils sont
étroitement localisés au niveau de la zone de contact entre la
formation itabiritique et la brèche d'Ijil. On sait que celle-ci est
parfois en contact anormal, accompagné peut-être d'un
chevauchement.
D'autres faits amèneraient, au contraire à
penser que la minéralisation est beaucoup plus récente. Cette
désilicification s'effectue dans des pays à climat tropical
humide. Est-ce que ce type de climat existait au précambrien ?
II.4 Exemple de modèles de gisements
Nous avons vu que dans la Kedia d'Ijil, il existait deux types
de gisements. Elles se rencontrent à toute échelle (du
m2 à plusieurs milliers de m2). Nous distinguons
en allant d'Est en Ouest : gisement de TO14, groupe de Tazadit, groupe de
Roussat, groupe de Seyala-Azouazil et, le gisement de F'Derik.
Ces gisements sont localisés tout au long de la bordure
Nord de la Kedia d'Ijil, au niveau de l'unité de Tazadit. C'est en
effet, tout au long d'elle que se succède le chapelet des gisements
d'hématite. La formation à itabirite prédominante dans
cette unité est un quartzite à hématite disposé en
BIF, elle est souvent accompagnée par des quartzites schisteux non
ferreux. La formation à itabirite dont l'épaisseur varie entre
300 et 2000 m comprend, de bas en haut, une phyllite siliceuse, une itabirite
siliceuse (35 à 45% Fe2O3 sur une épaisseur de 60 m)
et une itabirite à hématite en bandes (63 à 64%
Fe2O3 sur 150 m d épaisseur) (BRGM, 1975), (Fig.9).
Figure 9: Detail de microrubanement et les données
pétrographique de formations ferrifères du groupe d'Ijil
(unité de Tazadit), (Bronner et Chauvel, 1979).
La masse minéralisée est lenticulaire avec une
teneur de 65% de Fe2O3 principalement de l'hématite avec de
la goethite. C'est une masse à hématite à 68% de Fe2O3, en
forme de poche massive dans la formation de l'itabirite. Notons que les
concentrations minérales présentant un intérêt
économique sont seulement les zones lenticulaires présentant des
teneurs Fe2O3 > 50%. Les concentrations peuvent être classées
en trois groupes :
Fe2O3 < 50% Stérile (non commercialisées), 50%
< Fe2O3 < 60% Mixte (peuvent être commercialisée) et, Fe2O3
> 60% Riche (commercialisée).
II.4.1Gisement de TO14
Découvert en 1991, c'est un gisement massif d'une
grande importance, presque entièrement caché sous les grés
et d'autres formations du Bassin de Taoudenni. Nous pensons, en accord avec M.
Med WESAT,(communication orale), que les minerais d'hématites
rencontrés au TO14 proviendraient des phénomènes
d'enrichissement comparable à ceux des autres gisements de la Kedia,
limités dans des cols et des zones très fracturées
(Fig.10).
Figure 10 : Gisement de TO14 : Ccoupe de la bordure Nord-Est de
la Kedia d'Ijil (SNIM). II.4.2 Groupe de Tazadit
La minéralisation est, soit, sous forme de bancs
d'hématite compacte et pratiquement pure qui s'enracinent ; c'est le cas
de Tazadit 1 et 6, soit sous forme de poches de minerai tendre, relativement
superficielles c'est le cas de Tazadit5.
II.4.3 Groupe de Roussat
Ce groupe comptait une dizaine des petits gisements
très dispersés. La minéralisation est superficielle et
essentiellement sous forme de poche de minerai tendre (Fig.11, couleur rouge
correspond à la minéralisation).
Figure 11 : Coupe géologique montrant le faible
enracinement de la minéralisation, Rouessat ouest.
II.4.4 Groupe de Seyala-Azouazil
La minéralisation est essentiellement du type rocheux,
ce groupe comprend également les gisements d'Azouazil-Est et
Azouazil-Ouest, correspond à des gisements de minerai en plaquette qui
rappelle beaucoup ceux de Roussat (Fig.12).
II.4.5 Gisement de F'Dérik
La minéralisation est comparable à celle de
TO14, à hématite massive dure et dense et se retrouve à
plus de 400 m de profondeur. Un chapelet des affleurements
minéralisés : Hématite dure massive riche, principalement
dans la partie Ouest et Nord-Ouest, correspondant à la zone la plus
déformée avec présence par endroit, d'affleurements
d'hématite brechique. Hématite en plaquettes très minces
souvent cachées sous des éboulis vers l'Est et vers son extension
Est avec des passées de petits affleurements du BHQ parfois dans les
poches (Fig.13).
Figure12 : Coupe géologique montrant le faible
enracinement de la minéralisation, Azouazil Ouest.
Figure13 : Coupe Verticale Renseignée, montrant
l'enracinement de la minéralisation de plus de 500 m (coupe 1200W,
gisement de F'Derik, SNIM 2009)
Conclusion
La Kedia d'Ijil a fait l'objet de nombreuses études
suscitées essentiellement par des intérêts miniers.
L'étude de base qui a permis de définir le Groupe d'Ijil et qui
en présente les principaux caractères est celle de Bronner et
Chauvel, 1979.
Sur la base de ces études, on peut conclure que toutes les
concentrations économiquement exploitables de la Kedia d' Ijil
présentent certains caractères communs:
- Elles appartiennent à la même unité
géologique, unité de Tazadit. Un chapelet des affleurements
minéralisés dont la direction générale, semble
coïncider avec celles des quartzites ferrugineux.
- Elles ont une relation nette avec les déformations
que la Kedia d'Ijil a subie durant son histoire géologique. Car ces
gisements sont liés à de grandes failles ou des zones de
dépressions (TO14 par exemple) ; comprise entre des pitons des BHQ
(BIF).
- Les minéralisations d'hématite massives
(Tazadit et F'Derik...) sont liées aux zones intensément
déformées et se rencontrent à des grandes profondeurs, ce
qui suggère la possibilité d'un rôle probable joué
par des venues hydrothermales par le biais des failles et qui auraient
procédées un remplacement métasomatique de la silice par
du fer.
- Les minéralisations d'hématite en plaquette se
trouvent à des faibles profondeurs où l'altération
superficielle ou météorique est active. Les fractures ou les
joints entre les bancs de quartzite ferrugineux ont servi de pièges
favorisant la circulation des eaux et par conséquent, le départ
de la silice et l'accumulation ou la concentration d'hématite. Un
certain nombre de questions restent toutefois en suspens parmi lesquelles :
- Les minerais riches proviennent-ils des BHQ (BIF)
encaissants par des processus faisant intervenir des facteurs
météoriques ou hydrothermaux ou une association des deux? en
relation avec la tectonique ?
- La brèche d'Ijil provient-elle d'un remaniement
tectonique des BHQ de la Kedia d'Ijil ou d'un autre processus ? ...
Troisième partie:
Formations de fer rubanées (BIF)
Troisième partie: Formations de fer
rubanées (BIF)
I. Rappels sur les formations de fer rubanées
(BIF) I.1 Introduction
Les formations ferrifères (Banded Iron formations ou
BIFs) sont très répandues en Mauritanie. Elles se rencontrent
principalement dans la dorsale Réguibat, où le potentiel est
très élevé (Amsaga, Tasiat, Tiris et groupe de l'Ouassat).
Le socle précambrien de la région du Tiris (zone de F'Derik et
Zouerate) contient deux types de formations ferrifères :
Les formations du groupe catazonale du Tiris et les formations
du groupe mésozonal d'Ijil. Ces deux formations renferment tous les
gisements Mauritaniens de minerais de fer économiquement exploitables
actuellement, notamment Guelb Elghen, M'haoudt, TO14 ...
Le minerai est composé principalement de
magnétite avec une teneur qui varie de 35 à 42% de Fe (groupe de
Tiris) et des BIFs à hématite du groupe d'Ijil. La masse
minéralisée est une itabirite à hématite d'environ
150 m d'épaisseur. Elle révèle généralement
une structure en bandes de plusieurs millimètres d'épaisseur. Les
hautes teneurs se trouvent dans la couche concentrée d'hématite
à grains fins et mettent en évidence de 67-68% Fe.
Les gisements en activités sont : la masse
minéralisée de TO14, le gisement de Seyala et le gisement de M
Haoudat des BIF de haute teneur de la Kedia d'Ijil et le gisement d El Rhein de
la formation de Tiris. Les réserves de minerai dans les gisements
précités sont données dans le Tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Réserves de fer des gisements en
activités (OMRG, 2002)
I.2 Généralités sur les BIF
(Formations de fer rubanées) I.2.1 Définition
Les formations de fer rubanées ou BIF (Banded Iron
Formations) est un terme qui s'applique à toute roche
sédimentaire qui présente une alternance (à
différentes échelles) de lits riches en fer et de lits riches en
quartz (photo 4). Ces formations fournissent plus de 50 % des ressources
mondiales en minerai de fer. Ils sont d'âge précambrien ; le
développement maximal ayant eu lieu entre 2.7-2.3 Ga. Les BIF sont
souvent associés au volcanisme et caractérisés par une
extension latérale considérable (jusqu'à 1000 Km) et une
forte épaisseur (parfois plus de 300 m).
Photo4 : Echantillon de BIF provenant du gisement de F'Derik
qui montre l'alternance millimétrique de lits d'hématite
(sombres) et de lits siliceux (clairs).
D'un point de vue minéralogique, les
minéralisations ferrifères des BIF sont de quatre types :
- Les oxydes, les plus riches en fer tels que la magnétite
(Fe3O4), l'hématite (Fe2O3), la goethite (FeOOH) et la limonite
(association : hématite- magnétite-goethite) ;
- Les sulfures de fer: constitués pour l'essentiel de
pyrite (FeS2), pyrrhotite (Fe 1-x S2) et rarement de la chalcopyrite (CuFeS2)
;
- Les carbonates de fer: sidérite (FeCO3) et
ankérite [Ca(Mg,Fe)CO3] ;
- Les silicates : Greenalite (Fe6Si4O10(OH)8),
minnesotalite Fe3Si4O1O(OH)2, et stilpnomélane (Fe, Mg,
Al).2,7(Si, Al)4(O,OH)12XH2O.
Dans un bassin sédimentaire, les faciès
ferrifères sus-décrits montrent une variation latérale
très caractéristique des BIF (Fig.14). Les faciès
oxydés se déposent vers l'extérieure du bassin
(près des paléo-rivages), les faciès sulfurés se
concentrent en profondeur (loin des paléorivage) quant aux faciès
carbonatés, moyennement riches en fer, ils se localisent en position
intermédiaire.
Figure14 : Schéma qui montre l'enrichissement
latéral en fer avec la diminution de la profondeur, dans un bassin
isolé et profond (d'après James, 1954 in El hadj, 2002).
La variation latérale de faciès est liée
à la variation du potentiel d'oxydoréduction (Eh) et à
celle du pH (Fig.15) :
- A faible profondeur près de rivage, le pH est alcalin
(PH >7). Ceci correspond aux conditions de stabilité des oxydes de
fer (magnétite, hématite, ... etc.) ;
- Avec l'augmentation de la profondeur, le milieu devient de plus
en plus réducteur, neutre et favorable aux dépôts des
carbonates de fer (sidérite) ;
- Dans les horizons les plus profonds le milieu est nettement
réducteur et légèrement acide, et plutôt favorable
aux dépôts de sulfures de fer (pyrite, pyrrhotite,... etc.) ;
- En fin, les silicates de fer, peu contrôlés par
les variations du Eh et pH, sont souvent associés aux faciès
précédents.
Figure15: Diagramme de stabilité des espèces
minérales ferrifères : l'hématite (oxydes),
la sidérite (carbonates) et la pyrite (sulfures) en fonction de
variation de Eh-pH, (d'après Krumbein et Garrels, 1952 in El hadj,
2002).
I.2 2.Classification des BIF
La classification des BIF la plus commune distingue
d'après Gross (1972, 1980), ( in El hadj 2002) (Fig.16):
- Les BIFs de type Lac supérieur2 : ils
correspondent à des formations ferrugineuses déposées
pendant le protérozoïque inférieur dans un environnement de
plateforme épicontinentale subsidente. L'extension de ce type de BIF
peut dépasser les 1000 Km. L'épaisseur cumulée de
formations ferrugineuses peut atteindre 1000 mètres (Routhier, 1980).
Les minéraux ferrifères caractéristiques sont :
l'hématite, la magnétite, la greenalite, le stilpnomélane,
minnesotalite, la ribekite, la grünérite, la sidérite,
l'ankérite et la pyrite. Tous ces minéraux sont
sédimentaires diagénétiques plus ou moins tardifs. Ce type
de BIF constitue prés de 90% des gisements ferrifères
lités.
- Les BIFs de type Algoma : ils sont associés à
des ceintures mobiles archéennes dans lesquelles s'accumulent des
laves, des tufs et des sédiments volcano-clastiques (grauwakes). Dans
ce type de BIF, le minéral abondant est l'hématite qui se
transforme souvent en
2 Le lac Supérieur : il est le plus grand des
Grands Lacs de l'Amérique du Nord.
magnétite par métamorphisme. Par rapport au type
Lac supérieur, l'extension de ce type de BIF est beaucoup moins
importante.
Les BIF de type Algoma ou lac supérieur, constituent
d'excellents métallotectes lithologiques (par le contenu en fer) ou
structuraux (par les réseaux de failles de tension), pour
d'éventuelles minéralisations aurifères (gisement d'or de
Tasiast en Mauritani, par exemple Moktar, 2009). Ils encaissent des gisements
d'or soit concordants sous forme disséminée et
latéralement continus au sein de BIF sulfurés, soit discordants
et confinés dans des structures tardives ou en remplacement dans les BIF
oxydés ou sulfurés.
Figure16 : Diagramme illustrant les environnements
sédimentaires et tectoniques des différents types de BIF et
l'importance de gisements de type Lac supérieur (in Kassel, 2007).
I.2.3 Modèles génétiques
Les modèles génétiques des gisements de
type BIFs ont été et demeurent sujets à débats et
controverses. Les hypothèses de mise en place sont diverses :
sédimentaires, volcanosédimentaires, volcaniques et même
cosmiques. Les deux premières (sédimentaires et
volcano-sédimentaires) sont les plus adoptées (Bensus, 1975).
Néanmoins, le fait que la majorité des BIF ne sont pas
associés à des roches volcaniques, conforte l'hypothèse
d'une origine sédimentaire.
Par ailleurs, la source des éléments chimiques
reste encore largement débattue. Deux hypothèses principales sont
cependant d'actualité :
- Une origine continentale : provenance de l'altération
d'une croûte continentale.
- Une origine hydrothermale (mantellique pour le fer) : le
dépôt de Fe et Si faisant suite à un mélange entre
des fluides hydrothermaux, enrichis en fer et en silice avec les eaux
superficielles (Jacoson et al., 1988 ; El Hadj, 2002).
D'autre part la précipitation d'énormes
quantités de Fe3+, nécessite une quantité importante
d'oxygène. Deux processus sont proposés comme étant
à la base de la libération de l'oxygène:
- La photodissociation de la vapeur d'eau par les radiations
solaires UV (Canuto et al., 1983 in El Hadj ; 2002). Ce processus est
assuré par les bactéries. Il aurait nécessité 5
Milliards d'années pour déposer les BIF du bassin Hamersley en
Australie alors que leur mise en place n'aurait duré que 2 Millions
d'années. Par conséquent, la photodissociation de l'eau ne peut
expliquer à elle seule la production de telles quantités
d'oxygène nécessaires.
- La photosynthèse semble être le processus
principal de libération de l'oxygène. (Kasting, 1993 in El Hadj ;
2002).
Enfin, une activité organique saisonnière
à été invoqué pour expliquer la cyclicité
des dépôts fer-silice dans les BIFs. Il semblerait que durant les
périodes climatiques chaudes et humides le développement des
organismes est maximal (donc photosynthèse importante) et par la suite
l'oxygénation de l'atmosphère qui conduit à la
précipitation de fer sous forme de Fe3+. Durant les périodes
froides par contre, l'activité organique est ralentie. Des
microorganismes fixateurs de silice sont plus actifs.
II. Les BIFs de la Kedia d'Ijil II.1 Introduction
Les BIFs (Banded Iron Formation) de la Kedia d'Ijill et les
BIFs du Tiris appartiennent à un domaine métallogénique
qui a été formé dans la Dorsale de Reguibat. Les gisements
de la formation de Tiris sont considérés comme étant des
dépôts sédimentaires clastiques originaires des BIF
archéennes du type Algoma. Cependant les gisements de fer de
la formation de Kedia d'Ijil sont des BIF de type lac
Supérieur qui ont étés formées dans le
Protérozoïque après la formation des gisements de fer de
Tiris dans l'archéen.
II.2 Cadre géologique
La Kedia d'Ijil correspond à une série
d'unités qui ont été charriées sur le socle
archéen de la province de Tiris, et dont l'unité de Tazadit est
composée de formations sédimentaires détritiques contenant
des BIFs (partie précédente). Ces formations sédimentaires
sont interprétées comme étant une succession de
séquences sédimentaires ou les BIFs sédiments chimiques,
clôturent chaque cycle de dépôts (Bronner et al. 1979).
II.3 Minéralogie
Du point de vue minéralogique, l'étude en lames
minces des roches de la Kedia d'Ijil montre une minéralogie simple avec
quartz, oxydes de fer, et des alumino-silicates en accessoires
(stilpnomélane parfois transformé en kaolinite). Quatre
faciès d'oxyde de fer, interprètés comme quatre
faciès successifs. Il s'agit :
Des magnétites, dont les tailles varient fortement d'un
échantillon à un autre ; de petite hématite
conservé dans les lits de cherts (BIF) et à l'origine du
micro-litage ; de la martite qui se développe au sein de la
magnétite et qui marque une première phase d'altération et
enfin, de l'hématite secondaire, reprécipitée dans des
fissures, qui résulte d'une deuxième phase d'altération en
conditions oxydantes avec de forts enrichissements en fer (Bronner et al.
1992).
Par ailler, nous avons effectuée une étude
métallographique, elle porte sur les différents faciès
ferrifères de gisement de F'Derik, notamment, BIFs, quartzite
ferrugineux et brèche. Elle a pour but de préciser les
associations minéralogiques de ces faciès, en essayant de
déterminer la chronologie des phases minéralisatrices qui ont
abouti à ce type de gisement.
II.4 Géochimie
II.4.1 Eléments majeurs et en traces
La composition en éléments majeurs et en
éléments traces sont reportées dans les tableaux 2 et 3.
La caractérisation géochimique principale de ces BIFs est leur
richesse en fer. La teneur en Fe2O3 varie de 43% à 60% et en
silice (SiO2 varie de 37% à 55%). Les autres
éléments chimiques majeurs sont très
faiblement représentés. Les roches ont subi des remobilisations
successives conduisant à un enrichissement en fer, depuis des valeurs
moyennes initiales d'environ 46% (Bronner et al., 1992) jusqu'à des
valeurs élevées d'environ 60% (Henry, 1994). De la même
façon, la fraction alumineuse varie de 0.03 à 0.69% en Al2O3.
Tableau 2 : Composition chimique des BIFs (Kedia d'Ijil) en
éléments majeurs exprimés en pourcentages de poids
d'oxydes (%wt) (CRPG, Henry, 1994).
|
SiO2
|
Al2O3
|
Fe2O3
|
MgO
|
CaO
|
Na2O
|
P2O5
|
P.F.
|
Tot.
|
It2b
|
45.04
|
0.24
|
53.71
|
0.46
|
0.03
|
0.00
|
0.28
|
0.27
|
100,12
|
It8b
|
41.25
|
0.69
|
57.17
|
0.08
|
0.03
|
0.02
|
0.22
|
0.86
|
99,76
|
It8c
|
48.73
|
0.27
|
49.76
|
0.38
|
0.03
|
0.00
|
0.27
|
0.78
|
99,37
|
It40c
|
83.84
|
0.20
|
15.57
|
0.17
|
0.08
|
0.00
|
0.20
|
0.48
|
100,3
|
It41
|
39.46
|
0.10
|
59.00
|
0.52
|
0.02
|
0.08
|
0.24
|
0.38
|
100,17
|
It50a
|
45.57
|
0.50
|
52.21
|
0.05
|
0.00
|
0.04
|
0.17
|
0.63
|
100,03
|
It70a
|
37.32
|
0.14
|
61.54
|
0.54
|
0.04
|
0.01
|
0.26
|
0.20
|
99,9
|
It83b
|
39.34
|
0.44
|
58.29
|
0.43
|
0.06
|
0.00
|
0.24
|
0.55
|
99,13
|
Iem12
|
42.39
|
0.14
|
57.17
|
0.12
|
0.10
|
0.00
|
0.24
|
0.00
|
100,22
|
Iem13
|
45.96
|
0.07
|
53.19
|
0.08
|
0.00
|
0.00
|
0.19
|
0.41
|
100,54
|
Tableau 3 : Composition chimique des BIFs (Kedia d'Ijil) en
éléments traces (ppm), (CRPG, Henry, 1994).
|
Ba
|
Co
|
Cr
|
Cu
|
Ga
|
Ni
|
Sr
|
V
|
Y
|
Zn
|
Zr
|
It2b
|
< 5
|
13
|
11
|
18
|
19
|
16
|
5
|
36
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
It8b
|
24
|
16
|
22
|
11
|
27
|
28
|
5
|
47
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
It8c
|
77
|
12
|
12
|
17
|
19
|
17
|
14
|
29
|
15
|
< 5
|
< 5
|
It40c
|
54
|
< 5
|
6
|
6
|
< 5
|
< 5
|
16
|
8
|
41
|
< 5
|
< 5
|
It41
|
< 5
|
15
|
36
|
17
|
9
|
23
|
< 5
|
36
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
It50a
|
< 5
|
12
|
16
|
13
|
24
|
17
|
< 5
|
37
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
It70a
|
< 5
|
13
|
13
|
16
|
10
|
14
|
< 5
|
35
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
It83b
|
54
|
13
|
15
|
17
|
16
|
21
|
56
|
37
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
Iem12
|
93
|
15
|
14
|
10
|
18
|
20
|
10
|
36
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
Iem13
|
< 5
|
14
|
15
|
11
|
24
|
16
|
< 5
|
36
|
< 5
|
< 5
|
< 5
|
Le traitement des données analytiques des BIFs
(éléments majeurs et traces) et leur comparaison avec les
données de références, nous permet de faire les
observations suivantes :
> Dans les BIFs de la Kedia d'Ijil seuls deux
éléments sont largement représentés : Fe, Si. Si
l'on tient compte de tous les échantillons, on constante que ces deux
éléments sont corrélés négativement. Dans un
échantillon (It40c), le plus riche en silice et cependant plus pauvre en
fer (19.17), sa richesse en Ca est en fait, probablement liée à
une phase silico-carbonatée. Sa composition chimique l'exclue, toutefois
des BIFs.
> A l'exception du Fer qui montre une faible variation dans
tous les échantillons, tous les éléments ont des
concentrations inférieures aux Clarke (TAYLOR, 1964).
> Aucune corrélation nette n'apparait entre le
Fe2O3 et les autres éléments majeurs. La variation de
leur teneur est aléatoire vis-à-vis du fer. (Fig.17).
Figure18 : variation des éléments en traces en
fonction de Fe2O3 de BIFs de Kedia la d'Ijil
Figure19 : variation des éléments en traces en
fonction de Fe2O3 de BIFs de la Kedia d'Ijil II.3.2 Terres
rares
Les concentrations de quelques éléments de
terres rares (REE : Rare Erth Elements) des concentrations des BIFs sont
présentées dans le tableau 4. La normalisation de ces teneurs en
REE a été faite par rapport aux teneurs de ces
éléments dans les North American Shale (Composite NASC, Gromet et
al., 1984). Les spectres des REE de ces BIFs qui en découlent sont
représentés dans le diagramme de la figure 20.
Excepté l'échantillon It83b à spectre
particulier montrant un fractionnement différent des autres
échantillons avec un enrichissement en LREE et appauvrissement en HREE,
les autres échantillons montrent pratiquement les mêmes allures de
spectre avec une anomalie positive en Eu bien nette, (Fig.20).
Tableau.4 : Concentrations en terres rares (ppm) Henry 1994.
|
La
|
Ce
|
Nd
|
Sm
|
Eu
|
Gd
|
Dy
|
Er
|
Yb
|
It2b
|
4.25
|
7.19
|
4.09
|
0.77
|
0.26
|
0.90
|
0.69
|
0.47
|
0.50
|
It8c
|
15.74
|
19.62
|
6.91
|
1.12
|
0.33
|
1.32
|
1.52
|
1.13
|
0.86
|
It41
|
4.42
|
6.16
|
3.00
|
0.51
|
0.22
|
0.52
|
0.25
|
0.15
|
0.18
|
It83b
|
14.95
|
37.86
|
26.37
|
6.16
|
1.55
|
5.60
|
3.04
|
0.75
|
0.35
|
Figure 20 : Profils de terres rares où les concentrations
sont normalisées par rapport aux NASC.
Les formations ferrifères de la dorsale Réguibat
y compris celle de la Kedia d'Ijil ont fait l'objet de plusieurs études
géochimiques : Besnus et al., (1969), Bronner et al., (1990a) et Henry
(1994). Ce dernier (1994), a axé son investigation sur l'âge, sur
les sources des BIFs présumés birimiens [Bronner et al., 1979] du
groupe d'Ijil, l'environnement sédimentaire, les caractères de la
sédimentation clastique et chimique, l'importance de la participation
mantellique, érosion et le recyclage du fer des BIFs archéens
pendant la sédimentation du protérozoïque inférieur.
Les conclusions de Henry (1994) se présentent comme suit :
> L'âge birimien de la formation de la Kedia d'Ijil est
précisé par les âges modèles Nd à 2,1 #177;
0,2 Ga ;
> Les profils des terres rares et les compositions
isotopiques du couple Sm-Nd démontrent un mélange
sédimentaire entre, d'une part, une phase authigène marine et,
d'autre part, un composant détritique archéen ;
> La signature isotopique des phases authigènes (Nd=
2,1 Ga + 2,5 #177; 0,5) montre la participation importante d'entrées
hydrothermales, à signatures mantelliques, dans les teneurs des terres
rares de l'océan birimien. Les phases détritiques
représentent le recyclage d'une croûte archéenne bimodale
d'âge modèle de 3,0 #177; 0,2 Ga [Abouchami, 1990 ; Abouchami et
al., 1990 ; Boher, 1991 ; Boher et al., 1992] ;
> Le cotexte de ces sédiments chimiques est un
contexte de plate-forme en marge du continent archéen ;
> la source du fer semble être mixte, fer
hydrothermal (hypothèse de Jacobsen et al., 1988a et b) et fer
dérivé d'érosion de la croûte continentale
archéenne qui contient elle-même de nombreux BIFs
(hypothèse de Bronner et al., 1979).
Quatrième partie :
Gisement de F'Derik ; géologie et
étude microscopique
Quatrième partie : Gisement de F'Derik
;
Géologie et étude
microscopique
Les premières investigations ont tout naturellement
débuté sur les affleurements de minerais riches situés
dans la bordure Nord de la Kedia d'Ijil en 1948 et 1949, où le premier
sondage de reconnaissance a été implanté en 1952 dans le
gisement de F'Derik. Un riche gisement de minerai de fer est découvert.
Cinq ans plus tard, La Société des Mines de Fer de Mauritanie
(MIFERMA) a commencé l'exploitation de ce gisement pendant 16 ans pour
en extraire 20 MT de minerai riche et 3 MT de minerai siliceux.
Plus de 20 ans plus tard, la SNIM a lancé une active
campagne de recherche pour estimer les réserves de minerais existante au
fond de l'ancienne fosse d'exploitation ainsi que l'extension Est du
gisement.
Nous examinerons successivement:
- Le contexte géologique local du gisement de F'Derik ;
- La morphologie du gisement, les caractères du minerai
;
- Une étude microscopique qui porte
particulièrement sur les faciès ferrifères ;
I. Situation géographique et contexte
géologique local I.1Situation géographique
Le gisement de F'Derik est situé à
l'extrémité Ouest de la bordure Nord de la Kedia d'Ijil. Par la
route, F'Derik se trouve à 3 Km au NW et, Zouerate à 23 Km
environ vers le NE de ce gisement, (Fig.21). Notons que les gisements de la
région sont reliés au port minéralier de Nouadhibou, par
un chemin de fer à voie normale de 750 Km.
Figure 21 : Carte schématique montrant la succession de
gisements de la bordure nord de la Kedia d'Ijil (SNIM).
I.2 Contexte géologique
I.2.1 Principaux types lithologiques
Les travaux de reconnaissance et cartographique que nous avons
réalisé dans le secteur d'Azouazil Ouest - F'Derik avec Mr.
Sangotte MAMADOU, nous ont permis de distinguer plusieurs faciès ainsi
que huit poches minéralisées dans l'extension est du gisement de
F'Derik. Les teneurs moyennes de ces poches précités en
éléments majeurs sont données dans le Tableau ci-dessous
:
Tableau 5 : Teneurs moyennes des éléments majeurs
de poches cartographiées, gisement de F'Derik (Laboratoire de Chimie
de la SNIM, 2009).
poches minéralisées
|
Analyse chimique des poches minéralisées du
gisement de F'Derik est- Extension
|
Sym. Labo.
|
Fe2O3
|
P2O5
|
MnO
|
TiO2
|
CaO
|
MgO
|
Na2O
|
K2O
|
S
|
Tot.
|
pch1
|
61,5
|
0,023
|
0,021
|
0,013
|
0,303
|
0,033
|
0,009
|
0,007
|
0,047
|
72,496
|
pch2
|
66
|
0,023
|
0,024
|
0,009
|
0,395
|
0,046
|
0,011
|
0,006
|
0,073
|
70,657
|
pch3
|
58,9
|
0,029
|
0,022
|
0,049
|
0,246
|
0,041
|
0,009
|
0,006
|
0,033
|
72,065
|
pch4
|
60,5
|
0,042
|
0,02
|
0,027
|
0,38
|
0,045
|
0,008
|
0,008
|
0,028
|
73,078
|
pch5
|
63,4
|
0,043
|
0,027
|
0,065
|
0,646
|
0,046
|
0,01
|
0,007
|
0,037
|
69,681
|
pch6
|
64,3
|
0,036
|
0,025
|
0,013
|
0,339
|
0,076
|
0,01
|
0,008
|
0,067
|
71,414
|
pch7
|
61,7
|
0,039
|
0,018
|
0,031
|
0,291
|
0,035
|
0,008
|
0,014
|
0,036
|
71,802
|
pch8
|
65,3
|
0,05
|
0,018
|
0,028
|
0,292
|
0,04
|
0,008
|
0,006
|
0,056
|
71,578
|
Date d'envoi : 26/04/2009
|
Les poches minéralisées, s'étendent de
l'Ouest en Est dans l'ordre Poch1 à Poch 8, montrent toutes une teneur
élevée en fer ; variant faiblement entre 59 % pour la poche
minéralisée 3 à 66 % dans la poche 2. Globalement, la
teneur en fer reste constante et nous n'avons noté aucun trend
(tendance) géochimique selon l'extension de ces poches. Si les teneurs
en fer et en silice restent globalement constantes entre ces différentes
poches, les autres éléments par contre montrent des variations
aléatoires, et notamment pour le S, le P2O5 et le TiO2. Le CaO et Al2O3
montrent des variations identiques avec un maximum de teneurs au niveau de la
poche 5.
On peut conclure que les éléments chimiques
essentiels de ces poches minéralisées à savoir le fer et
la silice, présentent des concentrations uniformes, (Fig.22).
Figure 22 : Variation des éléments majeurs en
fonction des poches minéralisées, de poche1 jusqu'à la
poche 8.
Quand aux principaux faciès on distingue (Fig.23, 24, 25)
: I.2.1.1 Quartzites ferrugineux (Fig.24)
Ce sont les faciès les plus répandus,
essentiellement constitués par une alternance de lits siliceux et de
lits riches en oxydes de fer (hématite principalement). Suivant la
nature pétrographique, et l'épaisseur des lits, on peut
distinguer quatre types principaux:
- Quartzite à hématite homogène, non
rubané (FD3, FD17) ;
- Quartzite à rubanement fin mais net (BIF), avec des
lits clairs de 0.1 à 1 mm et, lits foncés de 1 à quelques
mulimètres (FD4, FD15);
- Quartzite à hématite à rubanement moyen
(FD8, FD20), où les lits très nettement séparés
avec des lits claires de 0.5 à 3 ou 4 mm et, lits foncés de 1
à 10 mm et plus ;
- Quartzite à hématite à rubanement
très large ayant une puissance variant de quelques millimètres
à 1 ou 2 cm. Les lits clairs sont plus larges que les lits
foncés (FD12).
I.2.1.2 Minerais
Les minerais d'hématite présentent presque
toujours les mêmes caractéristiques : patine bleue soyeuse, noire,
rouge, grain fin, parfois moyen à grossier. Les roches ont souvent une
texture granuleuse comparable à celle d'un grès, parfois
isotrope, et parfois litée.
On distingue deux types principaux de minerai :
- Le minerai en plaquettes ou hématite en plaquettes
(65 a 66%), correspondant à un ancien quartzite ferrugineux
rubané desilicifié dans lequel les vides laissés par le
départ de la silice peuvent être comblés par des hydroxydes
de fer (Oksengorn, 1973). Il se trouve principalement dans la partie Est du
gisement de F'Derik (F'Derik- Est, extension Est, (zone cartographié
dans ce travail) (FD9).
- Le minerai rocheux, ou hématite massive (68 %),
correspond à une roche massive à patine noirâtre à
bleu-noir (FD10, 11,). La minéralisation est localisée en amas
lenticulaires comme pour le type précédent, avec une frange de
désilicification incomplète et un passage progressif ou brutal au
quartzite ferrugineux sain (Bronner, 1988a et 1988b). Dans l'amas, par contre,
la
désilicification est homogène et
complète. Le premier type est d'origine supergène, par lessivage
météorique, alors que le second est considéré comme
le résultat d'un processus métasomatique, par
dissolution/recristallisation lié à une phase tectonique
distensive (Lethbridge and Perceval, 1954 ; Bronner, 1988a).
Du point de vue teneur en fer, la SNIM distingue : -
Stérile à une teneur inférieure à 50% en Fe ;
- Mixte, de : 50 à 59% en Fe ;
- Minerai riche avec une teneur supérieure à 60% en
Fe. I.2.1.3 Brèche d'Ijil (FD21)
Elle se rencontre dans tout le secteur de F'Derik, avec
abondance notable dans la partie Est et Sud-Est où le contact entre la
bordure Nord et l'unité de la Brèche est plus proche. C'est une
brèche à éléments variés, BHQ ou BIFs,
quartzite ferrugineux non rubané, minerais...
I.2.1.4 Autres faciès
D'autres faciès moins importants se trouvent dans le
secteur notamment : plusieurs variétés des schistes (schistes
verts, argentés...), micaschistes principalement aux alentour de
l'ancienne fosse d'exploitation. Quartzite blanc micacé, quartzite
rubéfié, fracturé écrasé, quartz et des
formations plus récentes couvrant la majorité du secteur
constitué par des éboulis, éboulis de minerai ou
«Canga« ...
Figure 23 : Carte géologique de la Kedia d'Ijil, secteur
F'Derik (SNIM)
57
Figure 24 : Exemples de BIF ou BHQ à différents
dégrées de rubanements, provenant du gisement de F'Derik.
Figure 25 : Colonne lithologique de sondage FDS 42, montrant la
lithologie et les variations de teneur en Fe et en Si en fonction de la
profondeur, gisement de F'Derik.
I.2.2 Tectonique
Le gisement de F'Derik se caractérise avec celui de
Tazadit par leur localisation, chacun, dans l'un des deux grandes flexures de
la bordure nord de la Kedia d'Ijil. Ces formations sont affectées par
une tectonique d'intensité plus ou moins importante, se traduisant de
deux façons:
I.2.2.1 Tectonique cassante
Deux familles de failles sans rejets notables se distinguent
dans le secteur de F'Derik. L'une des deux familles de directions NW-SE
coïncide avec la direction de la majorité des failles traversant
toutes les unités de la Kedia, puis une deuxième famille de
direction : NE-SW. Lorsqu'un rejet est visible, il est en
générale dextre.
Au niveau des affleurements minéralisés, on
distingue plusieurs réseaux de diaclases souvent transverses à
perpendiculaire aux bancs et possédant les directions suivantes :
N 35° E, 33 NW (la plus fréquente) - N 125 ° E,
85° NE - N90° E, 85° N et N0 ° E, 80 S. Notons aussi, que
l'analyse des carottes, nous a permis de distinguer en plus des anciennes
fissures, d'autres provoqués probablement par l'ancienne exploitation,
principalement au niveau de F'Derik Ouest et Nord Ouest.
I.2.2.2 Tectonique souple
Deux phases de plissement sont connues (observées). La
phase 1 de déformation est bien représentée dans le
secteur de F'Derik, par des plis à longueur d'onde variable et à
axes d'orientation régulière NNE-SSW à NE-SW avec un
plongement SW de 50° a 80°, sauf dans la partie Ouest où les
formations ont subi une rotation vers le Nord pour former avec l'Atomai une
structure en Z, (torsion en Z). Notons que dans cette zone le plongement des
couches devient inverse vers le NE et moins fort.
L'analyse des carottes permet la détermination des
microplis serrés à isoclinaux et à longueur d'onde
millimétrique á centimétriques.
D'autre part, la phase 2 est aussi visible dans le secteur.
Elle est représentée comme dans tous les secteurs de la Kedia par
une évolution structurale progressive qui met en jeu les
mécanismes suivants : cisaillement, boudinage et laminage.
I.2.3 Description de gisement
Les minéralisations sont encaissées dans des
hématites quartzites en banc (BHQ ou Banded Hématite Quartzite).
Elles se présentent sous deux formes:
I.2.3.1 Minéralisation en poche (en
plaquette)
Ce type de minéralisation se présente en poches
de minerai en plaquette de dimension extrêmement variable mais dont la
profondeur ne dépasse pas une soixantaine de mètres. La
désilicification est hétérogène et
incomplète à l'intérieur d'une poche
minéralisée et progressive en partant du quartzite ferrugineux
sain encaissant ou de la brèche vers la masse
minéralisée.
I.2.3.2 Minéralisation en amas lenticulaire
La minéralisation se présente en amas
lenticulaires. La dimension des amas est très variable mais
généralement importante (parfois plusieurs centaines de
mètres, Photo 5). Elle est constituée par de l'hématite en
roche quasiment pure. Contrairement au type précédent, la
profondeur de celle-ci n'est pas liée à la topographie. Ainsi,
Les coupes verticales renseignées (CVR) montrent que la
minéralisation descend à plus de 500 m sous le niveau
topographique actuel.
Photo 5 : Photo montrant un amas d'hématite massive, au
niveau de l'ancienne fosse de F'Derik
II Etude microscopique
L'étude microscopique des itabirites (BHQ ou BIFs),
c'est-à-dire de roches constituées de quartz et d'hématite
à l'exclusion de tout autre minéral silicaté,
présente un certain intérêt et ce pour deux raisons
essentielles :
- Tout d'abord, du fait que les agents métallotectes
peuvent conduire à la naissance des gisements de fer d'une très
grande richesse ; c'est le cas par exemple des gisements Brésiliens
(Minas Gerais), Mauritaniens (gisements du Tiris), où la teneur en fer
du minerai exploité peut atteindre 68 % et plus.
- D'autre part, pour des raisons académiques.
C'est ce qui nous a amené à entreprendre cette
étude minutieuse tentant d'expliquer ou d'enrichir le débat sur
les mécanismes qui ont abouti â des concentrations importantes de
minerais de fer (hématite) dans la Kedia d'Ijil à partir des BHQ.
Pour aboutir â ce but une vingtaine de lames minces et sections polies
des principaux faciès ferrifère a été
confectionnée au laboratoire de litholamellage de la Faculté des
Sciences de l'Université de Moulay Ismail.
Notons qu'un certain nombre de travaux ont déjà
été réalisés, soit, dans une optique
métallogénique sommaire, soit dans un but strictement
géochimique.
II.1Observation de principaux faciès ferrugineux
II.1.1 Echantillonnage
Les échantillons destinés à
l'étude microscopique ont été prélevés en
différents points du gisement de F'Derik. Le prélèvement a
été effectué principalement au nivaux de fronts de taille
de travaux de reconnaissance et dans l'ancienne fosse d'exploitation afin
d'éviter les roches superficielles très altérés.
Malgré les précautions prises pour l'échantillonnage, les
échantillons sont apparus sous le microscope, très
altérés.
II.1.2 Bancs d'hématite quartzite (BHQ)
(Fig.26)
Ce sont des roches constituées d'alternances de niveaux
blancs ou clair (Quartz) et de niveaux sombres constitués des oxydes de
fer dont l'hématite est le minéral essentiel. Les lits
ainsi observés ont une épaisseur qui varie d'un
millimètre environ à quelques millimètres voire
centimètre.
Au microscope, l'hématite a une couleur gris clair ou
blanche. Il se présente soit en cristaux de formes tabulaires ou
planaires et de taille relativement grande, soit en petit cristaux souvent
dispersés dans les lits de quartz et, avec une réflexion interne
rouge. Ce dernier type de cristaux est le moins fréquent (photo 6).
Photo6 : Photo en lumière réfléchie
montrant l'hématite en petits cristaux (couleur blanche) (à Gr
10 X) dans un lit de quartz.
Cependant, les lits clairs sont constitués de cristaux de
quartz en mosaïques. Selon la taille des cristaux du quartz qui varie d'un
échantillon à un autre, on peut distinguer deux types de lits
:
- Lits à cristaux hexagonaux de grande taille. Ce sont les
plus fréquents ;
- Lits à cristaux de petite taille : ce sont des lits
constitués aussi exclusivement des cristaux hexagonaux à
automorphes de quartz alternant avec le premier type et les lits
d'hématite et moins épaisses. Notons que ce type de lits se
retrouve principalement dans les échantillons, dont certains lits de
quartz sont étirés et boudinés par endroit.
D'autre part, les lits d'hématites sont constitués
de plus de 99% d'hématite et accessoirement de fins cristaux de la
magnétite presque totalement martitisés, et d'ilménite
(photo7).
Photo7 : Photo en lumière réfléchie
(à Gr 10 X) montrant la transformation presque totale de la
magnétite en martite (martitisation).
Notons aussi, que le rubanement sédimentaire de BHQ est
recoupé obliquement comme les autres faciès par des veines
tardives de quartz riche en inclusions.
Figure 26 : a) Principaux faciès de quartzites
ferrugineux rubanés du gisement de F'Derik : b) photos en LPNA (F
à Gr 10X et Gr, H à G 5 X) montrant les principales veines
traversant obliquement l'alternance sédimentaire de BIFs ou BHQ.
II.1.3 Quartzites ferrugineux non rubanés
(FD3)
Ce faciès est généralement isotrope
à sub-isotrope. II est composé essentiellement de quartz et
d'oxydes (hématite principalement, magnétite en fins cristaux
très rare) à des proportions à peu près
égale. Les grains sont fins et moins altérés par rapport
aux autres faciès (Phot.8).
Photo 8 : Photo en lumière réfléchie
(à Gr 5X) montrant le quartzite ferrugineux non rubané, un
assemblage de quartz et hématite.
II.1.4 Brèches (FD21)
Ce faciès est une brèche composée
d'éléments variés : quartz, hématite comme un seul
élément et de BHQ, qui sont visibles même à l'oeil
nu, dans une matrice constituée de fins cristaux de quartz et
d'hématite. On note à cet effet, l'absence d'aucune orientation
préférentielle des éléments de la brèche
(photo. 9).
Photo 9: photo montrant les éléments de la
brèche (à Gr 10 X), a) en LPNA b) droite LPA 66
II.1.5 Chloritoschiste à hématite
(FD13)
Leur couleur généralement vert sombre. Ce
faciès correspond à un assemblage schistosé de chlorite
principalement, de quartz et d'hématite. Ce faciès se trouve
coincé dans du BHQ très plissé de front nord et nord-est
de la fosse ou bien dans la zone la plus tectonisée. (photos.10).
Photos 10: Photo en LPNA (à Gr 10X) a) montrant
l'alternance quartz - hématite et chlorite (verdâtre), b)
détaille de la même photo, la schistosité est
parallèle à la stratification
II.2 Synthèse des observations
Après ces observations, nous pouvons dire qu'il y'a
trois phases de minéralisation. La concentration initiale de fer a subi
durant chacune de ces phases une évolution indépendante au cours
de laquelle le fer, concentré lors de la sédimentation, participe
à toute une série de transformations dont certaines peuvent
accroître localement la concentration initiale et aboutir à des
gisements exploitables.
II.2.1 Première phase
Cette phase est synsédimentaire, elle se traduit par le
rubanement ou l'alternance sédimentaire, montré par toutes les
variétés du BHQ ou BIF du gisement de f'Derik (Kedia d'Ijil) et
traduit donc le phénomène de concentration initiale originelle
(voir Fig.26).
En revanche, le rubanement centimétrique,
caractéristique du Groupe d'Ijil, rare dans le Groupe du Tiris, est
interprété par Bronner, (1990a) comme un phénomène
de ségrégation
qui fait migrer le fer des lits pauvres vers les lits riches
et qui accentue le contraste de teneur en fer entre les deux types de lits. Ce
phénomène, qui ne modifie cependant pas la teneur moyenne de la
roche, se fait au stade diagénétique (Bronner et al., 1990a).
II.2.2 Deuxième phase
Cette phase est liée à la tectonique. Cependant,
la relation entre la tectonique et la minéralisation reste assez souvent
mal définie au moins sur le plan microscopique. L'observation des lames
minces et de sections polies nous a permis de distinguer plusieurs types de
minéralisations liées à une:
- Tectonique souple :
Les BIFs de la Kedia d'Ijil permettent d'observer, à
l'échelle de l'a1ternance centimétrique régulière
des lits d'hématite et des lits de quartz, des phénomènes
de reconcentration sous l'effet de deux phases de plissement successives.
L'hématite se déplace par fluage des flancs vers les
charnières. Notons que ce phénomène est le moins important
du point de vue reconcentration d'hématite à l'échelle de
secteur d'étude et peut n'avoir qu'un effet indirect en préparant
des reconcentrations ultérieures.
- Tectonique cassante :
Ce type de reconcentration est bien illustré par la
plupart des échantillons observés. La minéralisation est
induite par toute rupture liée à une tectonique cassante
(naturelle et non provoquée par l'exploitation ancienne) où
l'hématite précipite dans les fissures et les diaclases
(Fig.27).
- Déformations mixtes : boudinage
Le phénomène de boudinage,
caractérisé par l'apparition au cours de l'individualisation des
boudins, d'une zone de faible pression ou espace cicatriciel entre deux boudins
voisins (zone d'ombre), peut être favorable à une reconcentration.
Ces vides se remplissent soit par du quartz, soit par de l'hématite
(Photo.11).
Ce phénomène visible microscopiquement est aussi
remarquable macroscopiquement. Il a été décrit sur
quelques affleurements par G. Bronner, (1990a) au niveau de la Kedia d'Ijil et
de la chaine de M'Houdat particulièrement, et où il dit : Le
boudinage, malgré ses
dimensions en général réduites, est
cependant un phénomène spectaculaire ; il peut avoir un
intérêt pour des minerais à valeur marchande
élevée.
Figure 27: Photos montrant la minéralisation liée
à la tectonique cassante II.2.3 Troisième
phase
Cette phase est liée à l'altération
météorique. Les différents types de déformations
précédemment cités augmentent le rôle joué
par l'eau et, de ce fait, une dissolution importante du quartz, ce qui conduit
à un enrichissement de la roche mère en hématite.
Ce phénomène est bien visible dans les
échantillons de minerais observés ici. Ces échantillons
montrent l'abondance des vides résultant de la dissolution du quartz
ainsi que des reliques du quartz (Photos. 12).
Photos 11 : Photo en LPNA à gauche et à LPA
à droite (à Gr 10X) montrant la minéralisation (noire)
associée au phénomène de boudinage avec cisaillement
dextre.
Conclusion générale
La dorsale de Réguibat se caractérise du point
de vue lithologique par la présence d'un socle ancien formé de
gneiss et des granitoïdes ainsi que par les ceintures de roches vertes et
par l'abondance de formations de fer rubanées (BIF) plus récentes
; les BIFs archéens et les BIFs de protérozoïque inferieur
du groupe d'Ijil. Elle correspond aux formations d'OussatGhallaman de Tiris,
Tasiast, et d'Amsaga (domaine archéen) et aux formations de Karets,
Yetti et Eglab (domaine birimien). La région de Tiris s'individualise
par son caractère ferrifère. Les formations ferrugineuses
s'étendent, en effet, sur une centaine de kilomètres autour de
Zouerate. On y distingue deux types de formations encaissant deux types de
minéralisations distinctes :
Groupe d'Ijil et le socle environnant ou groupe du Tiris. Ce
dernier correspond à une série précambrienne de
métamorphisme catazonal essentiellement quartzo-feldspathique. Elle
inclut des niveaux de quartzites à magnétite d'extension
régionale autour de Zouérate. Leurs gisements sont
considérés comme étant probablement des
dépôts sédimentaires clastiques originaires des BIF
archéennes du type Algoma.
La Kedia d'Ijil, (groupe d'Ijil), y appartient le gisement de
F'Derik, correspond à un ensemble d'unités allochtones en
discordance tectonique complète sur le groupe du Tiris. Son âge
birimien est précisé par les âges modèles Nd
à 2.1 #177; 0.2 Ga. Le métamorphisme y est épizonal.
Cependant leurs gisements sont des BIF de type lac Supérieur qui ont
étés formées dans le Protérozoïque
après la formation des gisements de fer de Tiris dans
l'archéen.
Un des événements majeurs de l'histoire
tectonique du Groupe d'Ijil est sa mise en place en discordance sur le Groupe
du Tiris. C'est donc par rapport à cet événement que doit
être reconstituée la succession des différentes phases
tectoniques observées. On pourra ainsi distinguer les phases
précoces constituant les phases les plus importantes, les phases
contemporaines de la mise en place et les phases tardives.
Deux types de minéralisations d'hématite ont
été reconnus au niveau du gisement de F'Derik comme dans tous les
gisements de la Kedia d'Ijil: la minéralisation d'hématite en
plaquettes et la minéralisation de type rocheux. Deux principales
hypothèses sur l'origine de ces minéralisations se distinguent :
origine métasomatique ou hydrothermale et origine latéritique par
circulation d'eaux météoriques.
L'étude microscopique effectuée sur des
échantillons ferrifères du gisement de F'Derik nous a permet de
distinguer une minéralogie simple avec quartz, hématite et de
chlorite avec et de faible proportion de : martite, magnétite et
ilménite. Antérieurement, quelques auteurs ont pu distinguer en
plus de ces minéraux précédemment cités des
aluminosilicates en accessoires (stilpnomélane parfois transformé
en kaolinite). En revanche, cette simplicité minéralogique est
expliquée sur le plan géochimique par la pauvreté
extrême de tous les éléments chimique à l'exception
du fer et de la silice. Ces deux éléments sont
corrélés négativement. Cette corrélation indique
donc un caractère géochimique du lessivage supposé par des
eaux météoriques, lessivage qui conduirait à la formation
du minerai.
Cependant, la même étude nous a permis de
déterminer trois principales phases de minéralisations à
savoir: phase précoce synsédimentaire liée à la
sédimentation des BIFs et, une deuxième phase liée
à la tectonique constituant la phase la plus importante. A ces deux
phases s'ajoute une troisième phase résultant de
l'altération météorique.
D'autre part, tous les travaux de prospection qui ont
été réalisée sur la Kedia d'Ijil se focalisent sur
les affleurements de sa bordure nord. A cet effet, tenant compte des
données théoriques sur l'origine de la minéralisation,
nous pensons que d'autres concentrations dont d'origine non
météorique cachées peuvent exister dans la Kedia d'Ijil,
(cas de TO14). Donc la réalisation des sondages aux niveaux de zones
tectonisées et à grande profondeur s'impose.
Bibliographie
ABDIVALL T. (1994). Caractérisation
pétrographique et géochimique du plutonisme birimien de la
dorsale Réguibat (Mauritanie, Afrique de l'ouest). Thèse
Université Nancy1, (France), 172 p.
BESNUS Y. (1977). Etude géochimique comparative de
quelques gisements supergènes de fer. Thèse Université
Louis Pasteur de Strasbourg (France), 101 p.
BESNUS Y., BRONNER G., MOSSER C. et OKSENGORN S. (1969). -
Etudes géochimiques et minéralogiques sur la province
ferrifère du Tiris (Précambrien de la Dorsale Réguibat,
Fort- Gouraud, Mauritanie). Bull. Serv. Carte Géo/., AlS. Lorr., p. 31
l-328.
BRONNER G. (1970). Plissement, cisaillement, boudinage et
laminage : mécanismes essentiels de la formation de la brèche
d'Ijil (Précambrien de la dorsale Réguibat, FortGouraud,
Mauritanie septentrionale). Bull. Serv. Carte Géo/. AlS.-Lorr., p.
51-83.
BRONNER G. (1988) Mémorandum. La Chaîne de
M'Haoudat (Mauritanie). Géologie, Architecture, Minéralisations
ferrifères riches associes. Rapport Inédit Société
Nationale Industrielle et Minière, 33p.
BRONNER G. (1992). Structure et évolution d'un craton
archéen. La dorsale Réguibat occidentale (Mauritanie). Tectonique
et métallogénie des quartzites ferrugineux Document du Bureau de
Recherches Géologiques et Minières, 201, 448p.
BRONNER G., CHAUVEL, J.J., 1979. Precambrian Banded Iron
Formation of the Ijil Group (Kediat Ijil, Reguibat Shield, Mauritania).
Economic Geology /. P. 77-94.
BRONNER G., CHAUVEL J.J. and TRIBOULET C. (1990a).
Geochemistry and knowledge of banded iron formations: The Western African
Shield, an example. in Ancient banded iron formations (Regional presentations),
Theophrastus Publ., Athens, Greece, p. 135 156.
CARUBA R. et DARS R. (1991), Géologie de la Mauritanie,
livre géologique spécifique (Mauritanie), 321p.
DESTOMBES J.P. (1962). Essai d'interprétation structurale
de la Kedia d'Ijil. Rapp. B.R.G.M., Dakar, v., 79 p.
EL HADJ H. (2002). Les minéralisations aurifères
dans les formations ferrifères d'Aouéouat, Tasiast, Mauritanie.
Mémoire de Maîtrise, 229 p. Université du Québec
à Montréal (UCAM).
GROMET L.P., DYMEK R.F., HASKIN L.A. and KOROTEV R.L. (1984).
The "North American Shale Composite", its compilation, major and trace element
characteristics. Geochim. Cosmochim. Acta, 48, 2469-2482.
HENRY P. (1994). Etudes chimique et isotopique (Nd) de formations
ferrifères (Banded Iron formations ou BIFs) du Craton ouest-africain,
Soc. Géol. France. 1995, t.n° 1, pp.3-13.
KANE M. (1983). Province ferrifère du Tiris. Rapport
Inédit Société Nationale Industrielle et Minière.,
28p.
KASSEL K. (2007). Potentiel géologique mauritanien. Table
ronde sur le secteur pétrolier et minier. Exposition 49 diapo.
LAHONDERE D., THIEBLEMONT D., GOUJOU J.-C., ROGER J.,
MOUSSINEPOUCHKINE A., LE METOUR J., COCHERIE A., GUERROT C., 2003. Notice
explicative des cartes géologiques et gîtologiques à 1/200
000 et 1/500 000 du Nord de la Mauritanie. Volume 1. DMG, Mi nistère des
Mines et de l'Industrie, Nouakchott.
MOKTAR D. (2009). Etude pétro-métallographique
de la minéralisation polymétallique de la ceinture de roches
vertes archéenne d'Aouéouat (Tasiast, nord de la Mauritanie),
PFE/Master, univ. Sidi Mohamed Ben Abdellah, 64p.
OKSENGORN S. (1973). Les gisements de fer de la région de
Zouérate (République de Mauritanie). Industrie Minérale,
15p.
SCHOFIELD D.I., GILLESPIE M.R.. (2007). A tectonic
interpretation of «Eburnean terrane» outliers in the Reguibat Shield,
Mauritania, Journal of African Earth Sciences 49 (2007) 179-186.
WOYSSATE M. (2002). recherche de minerai de fer à la SNIM.
Rapport Inédit Société Nationale Industrielle et
Minière., 11p.
Liste des figures
Figure 1 : Carte géographique de la Mauritanie 2
Figure 2 : Carte structurale de l'Afrique de l'ouest (Caruba et
Dars
1991) . 3
Figure 3 : Carte géologique simplifiée de la
Mauritanie (modifié d'après Caruba et Dars. 1991) . 4
Figure 4 : Unités lithosratigraphiques de la dorsale
Réguibat (Lahondere et al, 2003). 5
Figure5 : Schéma structurale de la province
ferrifère de Tiris, (Bronner, 1978a) 8
Figure 6 : Stratigraphie de quartzites à hématite,
série de la Kedia (in Destombes
1962) 11
Figure 7 : Carte géologique de la Kedia d'Ijil (O'Connor
et al., 2005 in D.I. Schofield, M.R. Gillespie, 2007) 11
Figure 8 : Coupe schématique structural du comlexe de la
Kedia d'Ijil 15
Figure 9: Detail de microrubanement et les données
pétrographiques des formations fearrifères du groupe d'Ijil
(unite Tazadit), (Bronner et Chauvel, 1979) 21
Figure 10 : Gisement de TO14 : Coupe de la bordure Nord-Est de la
Kedia d'Ijil (SNIM) 22
Figure 11 : Coupe géologique montrant le faible
enracinement de la minéralisation, Rouessat ouest 23
Figure12 : Coupe géologique montrant le faible
enracinement de la minéralisation, Azoazi ouest . 24
Figure13 : Coupe Verticale Renseignée, montrant
l'enracinement de la minéralisation
de plus de 500 m (coupe 1200W, gisement de F'Derik, SNIM 2009) .
24
Figure14 : Schéma qui montre l'enrichissement
latéral en fer avec la diminution de la 28 profondeur, dans un bassin
isolé et profond (d'après James, 1954 in El hadj,
2002)
Figure15: Diagramme de stabilité des espèces
minérales ferrifères : l'hématite (oxydes), la
sidérite (carbonates) et la pyrite (sulfures) en fonction de variation
de Eh-
pH, (d'après Krumbein et Garrels, 1952 in El hadj, 2002)
29 Figure16 : Diagramme illustrant les environnements sédimentaires
et tectoniques des différents types de BIF et l'importance de gisements
de type Lac supérieur (in Kassel,
2007) 30
Figure 17 : Variation des oxydes en fonction de Fe2O3
de BIFs de la Kedia d'Ijil... .. 35 Figure 18: Variation des
éléments en trace en fonction de Fe2O3 de BIFs de la
Kedia
d'Ijil 36
Figure 19: Variation des éléments en trace en
fonction de Fe2O3 de BIFs de la Kedia 37
Figure 20 : Profils de terres rares où les concentrations
sont normalisées par rapport
aux NASC 38 Figure 21 : Carte schématique montrant la
succession de gisements de la bordure nord
de la Kedia d'Ijil (SNIM) 41
Figure 22 : Variation des éléments majeurs en
fonction des poches minéralisées 42
Figure 23 : Carte géologique de la Kedia d'Ijil, secteur
F'derik (SNIM) . 45 Figure 24 : Exemples des BIF ou BHQ à
différent dégrées de rubanement, provenant 46
du gisement de F'Derik .. Figure 25 : Colonne lithologique de
sondage FDS 42, montrant la lithologie et les
variations de teneur en Fe et Si en fonction de la profondeur,
gisement de
47
F'Derik
Figure 26 : a) Principaux faciès de quartzites ferrugineux
rubanés du gisement de F'Derik : b) photos en LPNA (F à G. 10X et
G, H à G. 5 X) montrant les principales 53 veines traversant obliquement
l'alternance sédimentaire de BIFs ou BHQ
Figure 27: Photos montrant la minéralisation liée
à la tectonique cassante 58
Liste des photos
Photo 1 : Echantillon de brèche d'Ijil, secteur de F'Derik
13
Photo 2 : Affleurement de minerai en plaquette, gisement de
F'Derik 17
Photo 3 : Affleurement de minerai massif ou Rocheux, gisement de
F'Derik 18
Photo 4 : Echantillon de BIF provenant du gisement de F'Derik qui
montre l'alternance millimétrique de lits de hématite (sombres)
et de lits siliceux (clairs) 27
Photo 5 : Photo montrant un amas d'hématite massive,
ancienne fosse de F'Derik 49
Photo 6 : Photo en lumière réfléchie
montrant l'hématite en petits cristaux (couleur blanche) (à Gr
10X) dans un lit de quartz . 51
Photo 7 : Photo en lumière réfléchie
(à Gr 10X) montrant la transformation presque totale de magnétite
en martite (martitisation) 52
Photo 8 : Photos en lumière réfléchie
(à Gr 5X) montrant le quartzite ferrugineux non rubané, un
assemblage de quartez et hématite . 54
Photo 9 : Photo montrant les éléments de la
brèche, à gauche en LPNA (à G 5 X) à droite 55 LPA
Photo10 : Photo en LPNA (à G 10X) a) l'alternance quartzite -
hématite et le chlorite (verdâtre), b) détaille de
même photo montrant la matrice, la schistosité est
parallèle à la 55
stratification Photos 11 : Photo en LPNA à gauche et
à LPA à droite (à G 10X) montrant la minéralisation
(noire) associée au phénomène de boudinage avec
cisaillement dextre de
haut, degré . 59
Photos 12 : Photos en lumière réfléchie
(à G 10X) montrant les vides laissés par la dissolution du
quartez au niveau de deux échantillons riches en hématite 59
Liste des tableaux
Tableau 1 : Réserves de fer des gisements en
activités (OMRG, 2002) 26
Tableau 2 : Composition chimique en éléments
majeurs exprimés en pourcentages de
poids d'oxydes (Service d'Analyses du CRPG) [Henry 1994]. 33
Tableau 3 : Compositions chimiques pour les
éléments traces (concentrations en ppm, Service d'Analyses du
CRPG) [Henry 1994]. 33
Tableau.4 : Concentrations en terres rares (ppm) Henry 1994
38
Tableau 5 : Teneurs moyennes des éléments majeurs
de poches cartographiées,
gisement de F'Derik .. 41
|