2.4.
La catégorisation des pratiques d'exploitation.
Il existe, au niveau de la zone d'étude, des pratiques
et des croyances qui favorisent la conservation des forêts et d'autres
qui sont défavorables à la conservation des forêts.
2.4.1.
Les pratiques favorables
Les enquêtes ont relevé, dans les
différents sites visités, un certain nombre de pratiques qui
concourent à la conservation de la biodiversité et
d'écosystèmes forestiers.
On a pu observer que certaines forêts servent à
conserver les objets et outils traditionnels et sont de ce fait,
érigées en forêts sacrées. D'autres servent aux
rites traditionnels et sont, à ce titre, interdites d'accès, de
droits d'usage et d'exploitations.
Une autre pratique observée dans cette zone est
l'interdiction de couper certaines espèces végétales
utilisées comme plantes médicales ou de consommer certaines
espèces animales « hibou, chauve-souris, serpents, poissons
comme le mpiak etc. ». L'on a également noté la
présence de bosquets de forêts, dénommés
« Musir » ou « Kisanga »,
réservés à l'intronisation ou à l'enterrement des
chefs traditionnels ou des notables.
Un îlot de forêts où pousse le
« Brachystegia sp » est protégé par
le groupement coutumier de NDAM et NGWEME « Kisanga
Bomba, Bojune » dans le secteur de Manzasay, parce qu'il favorise la
croissance des champignons comestibles.
Dans le territoire de Bagata, on observe le
développement de l'agroforesterie associant les arbres fruitiers et les
espèces du bois d'oeuvre. Des initiatives de reboisement communautaire
ont aussi été recensées dans ce territoire dont
le projet (Bankay et B.A.T.) British Américain Tabac.
On doit également signaler l'usage dirigé du feu
ou l'incendie autorisé de la végétation comme pratique
favorable en ce qu'il influe positivement sur la dynamique des formations
végétales. Les dates sont fixées par les chefs des
secteurs et se situent entre le 1er juillet et le 15 août,
soit pendant la saison sèche.
Enfin, s'agissant des croyances susmentionnées qui
semblent concourir à la préservation des forêts de la
biodiversité, il faut observer qu'elles sont de plus en plus
négligées dans de nombreuses zones visitées, par l'effet
de la prédication de l'Evangélisation par les églises
dites de réveil, celles-ci dénoncent ces croyances et les
considèrent comme des véhicules de malédictions sur les
familles villageoises. Il n'est pas moins évident que de telles
croyances disparaitront de ce fait dans les décennies à venir.
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