Conclusion partielle
L'Ouest ivoirien couvert par cette recherche comprend la
région des 18 Montagnes et celle du Moyen Cavally. Les
départements particulièrement visés ont été
celui de Man et le département de Duékoué. La
transposition du conflit ivoirien -initialement mettant en opposition
l'armé des FDS aux combattants rebelles- en conflits intercommunautaires
a fortement ébranlé la cohésion sociale entre les
communautés autochtones, allochtones et les allogènes, le tissu
économique et la paupérisation de l'ensemble des régions.
Ces zones ont été le théâtre des confrontations et
en raison de l'intensité des affrontements entre les différentes
communautés, les armés ou les mouvements ; les populations
ont été les plus touchés.
La situation d'insécurité a conduit de milliers
de personnes à abandonner leurs activités humaines, leurs biens
de tout ordre pour se réfugier dans des localités offrant plus de
sécurité. La rupture des relations sociales a
caractérisé le nouveau mode de vie des communautés qui
désormais se regardent en chiens de faïence.
Pour favoriser un retour à la normalité, l'ONG
CARE à l'instar de plusieurs organismes a initié de nombreuses
interventions dans ce sens. Ainsi, différents projets ont
été élaborés, puis financés par divers
bailleurs de fonds pour permettre aux populations victimes des conflits de
réapprendre à vivre ensemble en redynamisant leurs
activités de production.
Ces projets à quelques différences près
sont identiques du point de vue de leurs origines, de leurs objectifs et de
leurs gestions globales.
Le projet PARCI est l'un des tout premiers projets
managé par l'ONG CARE dans la région de l'Ouest couvrant sept
(07) localités reparties sur les départements de Man, Guiglo et
Danané. Il relève de la volonté des bailleurs de fonds
à financer des projets de pacification du grand Ouest et de
cohésion sociale. Ce projet visait donc à accroître la
capacité locale de gestion des conflits par le renforcement
institutionnel des organisations locales et aussi à procéder
à l'analyse participative des causes fondamentales des conflits
intercommunautaires et interethniques. Tout ce processus devait avoir pour
porte d'entrée dans les communautés la mise en oeuvre
d'activités de reconstruction, de réhabilitation et de
réconciliations communautaires.
Quant aux projets ECHO et AUDIO, ils ont été
exécutés tous les deux dans le département de
Duékoué plus précisément à Fengolo et Toa
zéo pour le premier et Fengolo et Blody pour le second. Ils avaient le
même objectif, c'est-à-dire créer les conditions du retour
des personnes déplacées internes dans leurs localités
d'origines à travers les projets de reconstruction, de
réhabilitation, de réconciliation communautaires voire la
redynamisation des activités de production économique. Ces
programmes vu les besoins exprimés non pas toujours couverts l'ensemble
des sites des régions concernées ni toutes les personnes des
localités bénéficiaires de projets.
L'on a procédé au ciblage de
bénéficiaires de toutes les interventions de l'ONG CARE dans la
région. Ce type de ciblage a porté sur deux niveaux. Nous avons
dans un premier temps le ciblage géographique, c'est-à-dire
l'identification et la sélection spatio-temporelle des zones
d'intervention. D'autre part, il s'agit d'identifier et de choisir des
individus ou des groupes d'individus pouvant bénéficier de
façon directe des projets initiés. Lors de cette activité,
des méthodes et stratégies sont mises en oeuvre par les
différents acteurs en présence.
Mais quels sont les écarts observés dans
l'identification et la sélection des zones bénéficiaires
des projets voire des bénéficiaires directs de projets mis en
oeuvre par l'ONG CARE ?
Discussion
DEUXIEME PARTIE : Politiques de ciblage :
distance entre normes et pratiques de fonctionnement dans la lutte contre la
pauvreté
Cette étude se veut l'explication des logiques
d'acteurs autour de la question du ciblage des bénéficiaires des
projets de lutte contre la pauvreté. Après la présentation
de quelques projets dans la partie précédente,
l'élucidation de cette préoccupation constitue
l'intérêt principal de la présente partie. Les indicateurs
de cette analyse sont la construction sociale des concepts de
vulnérabilité et de pauvreté d'une part, et le paradoxe de
la méthodologie de ciblage des bénéficiaires des projets
exécutés par CARE d'autre part.
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