Université Paris Ouest - Nanterre - La Défense
UFR Sciences sociales, administration - département
Histoire Institut des sciences sociales du politique - UMR 72 20
Master 2 Histoire accompagné
Les relations internationales : organisations, circulations,
transferts
LES RELATIONS ENTRE LA
FRANCE ET LES SEYCHELLES DE
FRANCE-ALBERT RENÉ D'APRÈS
LA PRESSE FRANÇAISE (1977-2004)
Guillaume BURDEAU N°: 30024309 Sous la direction de
Ludovic TOURNÈS
SOURCE : Nouvel Observateur, 26 mars-1er avril
1992.
2010-2011
L'Université n'entend donner ni approbation ni
improbation aux opinions émises dans ce mémoire : ces opinions
doivent être considérées comme propres à leur
auteur.
SOMMAIRE :
· Remerciements 6
· Introduction 7
· Chapitre préliminaire : La diplomatie
française dans la région des Seychelles . 16
A) La diplomatie française en Afrique . 16
B) La diplomatie française dans l'océan Indien
19
· Première partie : La presse
française aux Seychelles et dans les relations franco-seychelloises
24
- Chapitre I : Les acteurs de la presse française
aux Seychelles de René 25
A) Les journaux, magazines et agences de presse 25
B ) Les journalistes français . 30
C) Les lieux de correspondance . . 33
- Chapitre II : Les Seychelles décrites par la
presse française . 35
A) Les Seychelles de l'indépendance au coup d'État
d'après la presse française (1976-1977) 35
1. Les Seychelles de MANCHAM 35
2 . Le coup d'État et la mise en place du régime de
RENÉ 37
B) Les Seychelles de René décrite par la presse
française 38
1. La politique intérieure 38
2. La politique extérieure . 40
3. La politique économique .. 42
- Chapitre III : Présentation des articles sur les
relations franco-seychelloises sous RENÉ ...
46
A ) Les articles sur les relations franco-seychelloises par
rapport aux articles sur les Seychelles en général .. 46
B) Présentation des articles sur les relations
franco-seychelloises . . 48
C) Présentation des articles sur la coopération
bilatérale .. 50
· Deuxième partie : Les relations
diplomatiques et politiques francoseychelloises d'après la presse
française 54
- Chapitre IV : Des acteurs des relations
franco-seychelloises dans la presse française
A) Les acteurs français
1. Les hommes politiques
|
55
.. 55 55
|
2.
|
Les ambassadeurs et consuls
|
58
|
3.
|
Les coopérants
|
60
|
4.
|
Les militaires
|
60
|
|
B) Les acteurs seychellois . 61
1 . France-Albert RENÉ 61
2 . Les acteurs seychellois 62
- Chapitre V : Les visites diplomatiques 65
A) Les visites françaises 65
1. La visite de François MITTERRAND . 65
2 . Les visites des ministres de la Coopération et des
« Messieurs Afrique »
. 67
3. La visite privée de Georges LEMOINE 69
B) Les visites seychelloises 69
1. Les visites de France-Albert RENÉ . 69
2. Les visites de personnalités politiques seychelloises
. 73
- Chapitre VI : État et qualité des
relations franco-seychelloises 76
A) Des relations bilatérales bonnes 76
1. Des relations étroites et amicales 76
2. L'image des bonnes relations à travers la
coopération 79
3. L'image des bonnes relations à travers la
solidarité . 81
B) Des tensions franco-seychelloises qui existent . 82
1. La crise diplomatique (1979-1981) 82
2. La question de la Réunion 83
3. D'autres tensions ..... 84
- Chapitre VII : Les relations
seychello-réunionnaises 87
A) Les premières relations à travers les liens
entre le SPUP et le PCR 87
B) De la « pomme de la discorde » 88
C) .... à l' « aubaine pour les Seychelles » .
.... 88
- Chapitre VIII : L'imbrication de la France et des
Seychelles 92
A) La France dans les affaires seychelloises 92
B) Les Seychelles dans les affaires françaises 96
- Chapitre IX : La diplomatie française des droits
de l'Homme et de la démocratisation aux Seychelles . 99
A) La dictature révolutionnaire vue par la presse
française (1977-1991) 99
B) La France et la démocratisation des Seychelles
d'après la presse française (1990-1993) ...
101
1. Pressions pour la démocratie (1990-1991) .... 102
2. La transition démocratique (1992-1993) 104
C) La politique française pour le renforcement de la
démocratie d'après la presse française
(1993-2004) .. 106
- Chapitre X : Les relations franco-seychelloises
à travers les organisations internationales
109
A) La Francophonie . 109
B) Les sommets franco-africains 111
C) La COI 112
D) L'IOTC 115 · Troisième partie : La
coopération franco-seychelloise 117
- Chapitre XI : Les relations sanitaires
118
- Chapitre XII : Les relations culturelles .
121
A) Culture en générale 122
B ) Médias et télévision 123
C) Langue et éducation 125
- Chapitre XIII : Les relations militaires .
127
A) Escales et visites diplomatiques 127
B) La coopération bilatérale . . 131
- Chapitre XIV : Les relations économiques et
financières . . 135
A) Aspects économiques 135
1. L'aide financière 136
2. Les relations commerciales 138
3. La dette seychelloise . 140
B) L'agriculture et l'alimentation 141
C) Les transports . 143
D) Le tourisme 144
E) La pêche . 146
· Conclusion . 150
· Indications chronologiques . . 155
· Annexes 161
· Sources . . 169
· Bibliographie 200
· Sitographie 202
REMERCIEMENTS
Avant de présenter notre étude, nous tenons
à remercier M. Ludovic TOURNÈS, professeur
spécialisé dans l'histoire contemporaine des relations
internationales à Paris 10, pour avoir accepté de diriger mon
mémoire de master 2, suivi l'avancement de mes travaux, et donné
plusieurs conseils forts utiles concernant les recherches sur un nouveau sujet
de mémoire - ayant conduit à étudier le sujet
présent -, les sources bibliographiques ou sur la façon de
rédiger une partie de mon travail, enfin d'avoir répondu à
toutes mes questions. Encore merci pour l'intérêt que vous avez
porté à mes recherches et pour votre aide très
précieuse.
INTRODUCTION :
Connaissez-vous le paradis touristique seychellois ?
Probablement ! Mais connaissez-vous vraiment son histoire ? Connaissez-vous
l'histoire des relations entre ce pays exotique au large de l'océan
Indien et la France ?
Plus de vingt ans après le début de la vague
d'indépendance en Afrique, les historiens ont commencé à
s'intéresser à la présence de la France en Afrique et
à ses relations avec les pays de ce continent. Dès les
années 80, d'autres historiens, en particulier ceux de la
Réunion, ont mené en parallèle des études sur la
présence de la France dans l'océan Indien et avec les pays
riverains, surtout ceux du sud-ouest, au large des côtes africaines. Nous
sommes davantage renseignés sur les relations françaises avec
Madagascar et les Comores ou anglaises avec Maurice et les Seychelles. Mais
nous sommes en revanche moins renseignés sur les relations entre la
France et les Seychelles. Si les Seychelles sont mondialement connues pour leur
réputation touristique, leur histoire est, quant à elle,
méconnue et a été l'objet de peu de recherches
historiques. L'histoire des relations de l'archipel avec la France est encore
davantage méconnue. Si nous connaissons assez bien l'histoire des
relations diplomatiques entre la France et les pays africains, et dans une
certaine mesure avec les pays riverains de l'océan Indien - en
particulier avec l'Inde -, celle des liens entre la France et les Seychelles
constitue un aspect méconnue de la politique française dans ces
régions, mais aussi de l'histoire du continent africain et de
l'océan Indien. Si on trouve certains éléments
disséminés dans les ouvrages, articles scientifiques ou
thèses, les relations franco-seychelloises n'ont jamais fait l'objet
d'une grande étude. C'est une des raisons pour laquelle nous avons
choisi d'étudier ces relations, en particulier sous France-Albert
RENÉ. Pourquoi avoir choisi d'étudier les relations
franco-seychelloises sous la direction de cet homme ? Tout d'abord, l'auteur
porte un grand intérêt personnel sur l'histoire des régimes
autoritaires depuis 1900, et le régime de RENÉ en fait partie.
Mais aussi parce que France-Albert a longtemps gouverné les Seychelles,
pays dont il est devenu un personnage phare. Si nous avons choisi
d'étudier l'histoire des relations franco-seychelloises sous
RENÉ, pourquoi avoir décidé d'utiliser comme sources les
articles de presse française plutôt que des documents
diplomatiques, source historique la plus importante sur les relations
internationales ou bilatérales ? Avant tout, c'est un sujet
extrêmement récent : France-Albert RENÉ a quitté le
pouvoir il y a sept ans seulement. Selon le Code du patrimoine (art. L. 213-1
et 2), il faut un délai de trente ans minimum entre la publication d'un
document et la possibilité d'être communiqué. De ce fait,
il faudrait attendre 2034. Nous ne pouvons consulter les documents d'archives
françaises que jusqu'en 1983 : nous manquons donc de vingt ans de
documentation sur les relations entre la France et les Seychelles de
RENÉ. Cette restriction doit être similaire aux Seychelles, mais,
contrairement à la France, les Seychelles ont un régime politique
autoritaire et ce pays est dirigé actuellement par l'équipe
gouvernementale de l'ère RENÉ. Accéder aux archives de
Victoria pourrait être encore plus difficile que de s'y rendre à
la Courneuve, ville accueillant les archives du Quai d'Orsay. Malgré la
possibilité d'interroger les différents acteurs des relations
franco-seychelloises, les interviews ne constituent pas forcément une
source de premier choix et ne peuvent se substituer aux documents d'archives.
Or, la presse française, qui nous permet de contourner le
problème de
sources, constitue effectivement une bonne, voire une
excellente source. Elle peut couvrir tous les sujets à n'importe quelle
époque, y compris les Seychelles depuis 1976 jusqu'à nos jours.
Et contrairement aux documents d'archives, les articles de presse sont
plutôt faciles d'accès. Il existe des études d'histoire et
non de journalisme sur les relations internationales basées sur des
journaux français. Par exemples : Les relations entre
l'Égypte et l'URSS d'après la presse française
de 1955 de Vincent JEAN, sous la direction de Nikita ELISSÉEFF
(1972) ; Les relations franco-polonaises après la chute de Gomulka
à travers la presse française : Le Monde, Le Monde
Diplomatique, l'Humanité, Le Figaro de
Jacqueline GUILHEM, sous la direction d'Antonín SNEJDAREK (1974) ; ou
encore Les relations israélo-palestiniennes entre 1982 et 1999,
d'après les caricatures de presse du « Monde », « The
Jerusalem Post » et « Al-Fair » d'Emmanuelle MESON, sous la
direction de Carol IANCU (2007). Par conséquent, nous avons choisi le
sujet sur les relations entre la France et les Seychelles de France-Albert
RENÉ d'après la presse française (1977-2004). Cela peut
s'avérer intéressant d'étudier ces relations en se basant
uniquement sur nos échantillons de journaux ou de magazines sans
utiliser des documents d'archives ou des témoignages oraux dans la
mesure où on peut voir la façon dont la presse présente sa
vision des relations entre la France et les Seychelles sous RENÉ.
Le sujet a-t-il un lien avec l'actualité ?
L'année 2011 n'est pas n'importe quelle année pour les
Seychelles. Le 29 juin 2011, l'archipel a célébré sa
trente-cinquième année d'indépendance. 2011 est surtout
celle de la réélection, le 22 mai, de son président de la
République, James Alix MICHEL, successeur de France-Albert RENÉ.
Membre de son gouvernement depuis 1977, l'actuel président, ainsi que
son parti au pouvoir1, représentent depuis 2004, la
continuité du pouvoir installé il y a trente-quatre ans par
RENÉ et de sa politique. Sous France-Albert RENÉ les relations
n'ont cessé de s'affermir. Sous son successeur, les relations entre la
France et les Seychelles sont toujours aussi importantes. Par exemple, en 2009
et 2010, nous pouvons constater une normalisation des relations
économiques entre la France et les Seychelles2 alors
qu'elles étaient mises à mal durant les dernières
années de la présidence de RENÉ. La signature le 18
septembre 2009 d'un accord militaire entre la France et les Seychelles est
présentée comme une marque de la vigueur des relations
franco-seychelloise. Un lien entre le sujet et l'actualité peut donc
exister.
1 Le Parti Lepep (Parti du Peuple en créole
seychellois), appelé autrefois Seychelles People's Unity Party
(SPUP) puis Seychelle's People Progressive Front (SPPF).
2 Normalisation grâce à d'importantes
réformes pour stabiliser sa situation financière alors gravement
en crise. La signature le 6 juillet 2010 d'un accord de restructuration de la
dette seychelloise entre la France et les Seychelles est une étape
majeure de cette normalisation.
Un sujet comporte toujours plusieurs aspects. Ici, le
mémoire possède plus d'une dizaine de facettes. Ces
différentes dimensions du sujet sont les suivantes : diplomatique,
consulaire, protocolaire, internationale, médiatique, politique,
géopolitique, régionale, sanitaire, culturelle, militaire,
environnemental, économique, financière, commerciale et
énergétique. Nous pouvons évoquer la présence d'un
aspect diplomatique car la diplomatie se confond avec les relations
internationales ou la politique étrangère. Les relations entre
deux pays est d'ordre diplomatique. Parmi les aspects diplomatiques, il peut y
avoir des déplacements officiels, l'accréditation de diplomates
ou encore la signature d'accords après négociations. L'aspect
consulaire est étroitement lié à la diplomatie. Il
concerne surtout la
défense des intérêts nationaux ou des
ressortissants dans un territoire étranger. Par exemple, la
défense des intérêts et des ressortissants français
aux Seychelles. La dimension protocolaire est indissociable de la diplomatie.
Parmi ces protocoles, il y a la réception d'une personnalité
politique ou diplomatique par son hôte, comme le ministre des Affaires
étrangères ou l'ambassadeur par le chef de l'État. Ensuite
nous avons la dimension internationale. Il ne faut pas oublier que les
relations entre la France et les Seychelles sont d'ordre international : cela
suffit pour justifier cet aspect. D'autres éléments peuvent
également justifier cet aspect, comme les réunions ou les sommets
internationaux où les relations franco-seychelloises peuvent être
mêlées, comme l'ONU ou la Francophonie. Etant donné que
nous allons étudier les relations franco-seychelloises en nous basant
sur la presse française, il est normal que le sujet détienne un
aspect médiatique. Le sujet possède un aspect politique car
à travers les relations entre la France et les Seychelles, des aspects
de la vie intérieure d'un de ces pays peuvent être
mêlés à la diplomatie. Parmi les missions diplomatiques, le
diplomate, en particulier l'ambassadeur, a le devoir d'informer le
Ministère des Affaires étrangères de l'évolution
politique du pays où il est accrédité. Ainsi, la France
peut réagir selon les événements aux Seychelles, par
exemple. Le sujet peut avoir également un aspect géopolitique. En
effet, l'emplacement géographique des Seychelles attire des convoitises
et est sujet de manoeuvres politiques et diplomatiques. La France y est
mêlée. La géopolitique est donc liée à la
diplomatie. Pour mieux comprendre la diplomatie française dans la
région des Seychelles, il est indispensable de faire appel à des
ouvrages de géopolitique. Ensuite, nous avons l'aspect régional.
Afin de comprendre davantage la politique française aux Seychelles, il
est nécessaire d'avoir une vision régionale : en Afrique, dans
l'océan Indien et encore dans le sud-ouest de cet océan. Cet
aspect peut être également justifié par l'importance de la
Réunion, territoire français riverain des Seychelles. Nous avons
ensuite les aspects sanitaire, culturel, militaire, environnemental,
économique, financier, commercial et énergétique car ils
font partie du domaine de la coopération bilatérale. Toutes ces
facettes que nous vous avons présentées seront traitées,
à l'exception des aspects énergétique, consulaire et
environnemental. Ils seront écartés de notre étude en
raison du manque d'information sur ces points dans les articles de notre
corpus. En revanche, nous pouvons ajouter une facette du sujet : statistique.
Nous pouvons l'intégrer dans la mesure où nous ferons des
analyses sur l'ensemble des articles de notre corpus, des différents
journaux qui couvrent les relations franco-seychelloises sous France-Albert
RENÉ, la répartition des articles ou des types d'informations
selon les différents sujets3, et encore.
Comment peut-on définir les termes ou les concepts de
notre sujet ? Cette démarche est essentielle pour nous permettre de
comprendre le titre et/ou le sujet de notre mémoire. Nous pouvons
diviser le titre de notre mémoire de la façon suivante : Les
relations / entre / la France / et / les
Seychelles / de / France-Albert RENÉ /
d'après / la presse / française /
(1977-2004).
3 Ces sujets se confondent avec certaines facettes du sujet. Par
exemple, la culture.
Nous jugeons qu'il est inutile de définir les mots
« de » et « et ». Tout d'abord, nous avons la notion de
« relations ». Que désigne ce mot ? Les « relations
» peuvent avoir plusieurs définitions. Dans le cas
présent, les « relations » désignent les relations
internationales, c'est-
à-dire, les relations entre États faisant
partie intégrante du droit international public. Cela fait donc partie
de la diplomatie. Ensuite nous avons le mot « entre ». Quel est sa
signification ? D'après Le petit Larousse, cette notion
désigne un état intermédiaire. Le mot est donc
utilisé pour lier la France et les Seychelles de France-Albert
RENÉ. La France, est un État d'Europe occidentale. D'une
superficie de 549 000 km2 pour plus de 65 millions d'habitants, la France a une
histoire extrêmement riche. Sur la scène internationale comme pour
la scène européenne, la France est un acteur majeur et influent.
Les Seychelles désignent un État composé exclusivement
d'un archipel de 92 à 115 îles et îlots. C'est une
micro-nation de 410 km2 pour 81 000 habitants en 2004 parlant officiellement le
créole seychellois (dialecte dérivé du français),
l'anglais et le français. Les Seychelles sont situées dans le
sud-ouest de l'océan Indien face aux côtes est de l'Afrique. D'un
point de vue historiographique, les Seychelles sont le plus souvent
placées géographiquement dans cet océan Indien. Mais d'un
point de vue continental, les Seychelles forment, au même titre que ses
voisins insulaires4, un pays africain. La carte ci-dessous
provenant du Point nous montre que l'archipel seychellois constitue
bel et bien un territoire africain. Nous pouvons voir également la
grande extension de l'archipel, les nombreuses petites îles qui le
composent et leur éparpillement géographique.
Vue générale des îles de la
République des Seychelles par rapport à
l'Afrique Source : LESIEUR Jean, « La fièvre des
cocos-fesses », Le Point, 23 août 1982.
Ci-dessous, nous avons une carte représentant les
principales îles seychelloises, en particulier celle de
Mahé6. En effet, c'est sur ces îles que se trouve
la majorité des habitants, en particulier à
Mahé7.
4 Ces voisins insulaires sont, par ordre alphabétique,
les Comores, Madagascar et Maurice.
5 Titre inventé pour mieux représenter
l'illustration.
6 Ce type de carte est plus fréquent dans la presse
française.
7 L'île de Mahé regroupe 90 % de la population
seychelloise composée majoritairement de noirs ou de métisses et
c'est sur son sol que se trouve la capitale des Seychelles, Victoria, parfois
appelée Port-Victoria.
Vue rapprochée des principales îles
seychelloises et de leurs alentours8 Source : ANONYME, « Les
Seychelles ont accédé à l'indépendance »,
Le Monde, 30 juin 1976
8 Titre inventé pour mieux représenter
l'illustration.
Comme les Seychelles sont relativement méconnues
historiquement, nous jugeons qu'il est nécessaire de faire un petit
rappel historique. Avant d'être découvertes par Vasco de GAMA en
1502, les Arabes les auraient probablement atteintes durant le Haut
Moyen-âge. Elles furent explorées dès 1742 par Lazare
PICAULT, un Français. Devenues françaises en 1756, elles prirent
le nom du ministre des Finances de Louis XV : le vicomte Jean MOREAU DE
SÉCHELLES. Colonisées dès 1770, les Seychelles furent
occupées par les Britanniques dès 1810 suite aux guerres
révolutionnaire puis napoléonienne. En 1814, elles devinrent une
colonie britannique rattachée à Maurice. Elles se
séparèrent en 1903. Elles connurent un début
d'éveil politique dans les années 60 avant d'accéder
à l'indépendance en 1976. France-Albert RENÉ, qu'on peut
appeler Albert RENÉ ou FAR, était le deuxième
président de la République des Seychelles. Président
socialiste, il a dirigé d'une main de fer pendant presque 27 ans les
Seychelles, marquant de son empreinte durable l'histoire de l'archipel. Sa
présidence s'est pratiquement confondue jusqu'en 2004 avec les
Seychelles indépendantes.
Pour en revenir à l'explication de notre titre, nous
avons également le mot « d'après ». Quelle est sa
signification exacte ? Le petit Larousse définit ce terme par
« selon ». La presse désigne ici un ensemble de journaux mais
aussi l'activité et le monde du journalisme. Dans ce mémoire,
nous nous intéresserons aux journaux et aux magazines qui forment
dès lors un corpus. L'adjectif « française », quant
à lui, se rapporte à la nationalité des journaux et des
magazines qui nous intéressent. Enfin, nous disposons d'une
période chronologique très précise : 1977 et 2004. Cela
correspond à la présidence ou « règne » de
France-Albert RENÉ à la tête de la République des
Seychelles. 1977 est l'année de son arrivée au pouvoir. 2004 est
celle de son départ. De ce fait, le sujet consiste à
étudier les liens unissant la France, pays européen au poids
international
majeur, et les Seychelles, petit pays d'Afrique et de
l'océan Indien et dirigé par France-Albert RENÉ, tels
qu'ils sont décrits par l'ensemble des journaux en France pendant le
long « règne » du chef de l'État seychellois.
Le mémoire a un double objectif. Dans un premier
temps, notre travail consiste à approfondir nos connaissances sur les
relations entre la France et les Seychelles, tout particulièrement sous
la présidence de France-Albert RENÉ. Que peut-on percevoir
concernant ces relations si méconnues, notamment à travers la
presse française ? Dans un deuxième temps, il est primordial de
voir si la presse française couvre les relations francoseychelloises de
1977 et 2004 sous tous les angles convenables. Autrement dit, est-ce qu'elle
couvre complètement tous les aspects des relations dans son ensemble
sachant que les Seychelles est un pays méconnu, donc peu
évoqué dans les articles de journaux ?
Voici notre présentation de notre méthodologie
de travail. Avant d'effectuer des recherches sur notre sujet, nous avions
déjà recueilli dans sa majorité des articles du Monde
et de La Lettre de l'Océan Indien, ainsi que du Monde
diplomatique et du Nouvel Observateur dans le cadre de
notre approche sur la description de la dictature de France-Albert RENÉ
d'après les sources françaises. Ces articles du Monde
proviennent de la BDIC (Bibliothèque de Documentation
Internationale Contemporaine). Ils ont été recueillis
après identifications sur des fiches classées par ordres
chronologiques et alphabétiques. Les indexes du Monde se
trouvant dans cette bibliothèque mais également à la BNF
(Bibliothèque Nationale de France) peuvent nous aider à
identifier les articles recherchés. On trouve également à
la BNF les indexes du Monde diplomatique. La Lettre de
l'Océan Indien est plus spécialisée : le plus
souvent, on trouve au moins un article sur les Seychelles par exemplaire.
Après avoir proposé d'étudier les relations
franco-seychelloises d'après la presse française, nous avons
entrepris des recherches bibliographiques sur la politique française en
Afrique et dans l'océan Indien, sur les relations internationales ou la
géopolitique dans cet océan, sur la place de la Réunion
dans son environnement régional et sur les Seychelles. Ces recherches
devaient nous permettre de recadrer les liens entre la France et les Seychelles
dans la politique française en Afrique et dans l'océan Indien,
utiliser les informations pour mieux comprendre certains aspects ou
démarches des relations ou encore pour montrer que des informations
importantes manquent dans la presse française, pour nous faire une
idée de l'évolution chronologique de l'archipel et de ses
relations avec la France, et enfin identifier des articles utilisés ou
cités par les chercheurs. Nous avons également consulté
les documents d'archives du Quai d'Orsay de 1977 à 1983 dans l'objectif
d'identifier des articles. Certains de ces articles peuvent être
identifiés sur certaines pages internet sur les Seychelles, comme sur le
site de l'UNHCR9. Après avoir identifié un grand
nombre d'articles de presse française dans ces ouvrages, articles
scientifiques, thèses ou documents diplomatiques, nous les avons
consultés à la BNF ou à la Documentation française
et nous les avons ensuite incorporés dans notre corpus. Nous nous sommes
également rendus à la bibliothèque de la Fondation de
Science Politique pour consulter des articles de journaux et de magazines
réunis dans un dossier sur les Seychelles10. Les
articles de presse française conservés se sont
arrêtés avant 1993. Nous avons comblé ce manque en
consultant le site web Factiva qui permet de consulter tous les
articles après 1995. Enfin, nous sommes allés sur les sites web
des différents journaux, comme Le Figaro, où certains
articles sont numérisés. Comment nos données ont-elles
été traitées ? Nous avons d'abord fait une synthèse
de nos lectures. Synthèse devant être utilisée de deux
façons : d'abord pour recadrer les Seychelles dans la politique
française en Afrique et dans l'océan Indien, puis pour mieux
comprendre les différents aspects des relations franco-seychelloises ou
combler certaines lacunes. Puis nous avons établi une chronologie sur la
politique intérieure des Seychelles et
sur ses relations avec la France sous RENÉ. Par la
suite, nous avons mené toute une série d'analyse ou de classement
des articles : classement des articles par type d'information (par exemple sur
l'économie, sur la culture ou encore sur les relations politiques),
analysé la quantité par type d'information ou par journal,
l'évolution du Monde et de La Lettre de l'Océan
Indien - ce sont les deux journaux français les mieux
renseignés -, organisé notre mémoire autour des aspects
les plus évidents des relations bilatérales et les types
d'informations contenues dans la presse française, et encore. Les
chapitres sont organisés en fonctions des types d'informations
existantes. Nous évitons de nous lancer dans une analyse pointilleuse
pour éviter d'alourdir le mémoire : nous privilégions la
présentation des faits contenus dans la presse française par
domaine et par ordre chronologique11 de manière plus ou
moins succincte, toujours pour éviter un alourdissement de notre
mémoire. Dans la mesure du possible, nous tentons d'analyser ou de
commenter ces faits, ou de les renforcer à partir de nos propres
lectures. Cela peut se faire à partir de notre réflexion, de
notre intuition ou en faisant appel à la comparaison des informations.
Nous écartons les types d'informations ne possédant que trop peu
d'éléments et nous pouvons utiliser Internet pour
présenter certains aspects, par exemple les journaux, certains individus
ou les organisations régionales ou mondiales.
9
http://www.unhcr.org/refworld/docid/3ae6a80d4.html.
10 À la bibliothèque de la Fondation de Science
Politique, les articles conservés sont classés par pays. Nous
pouvons donc trouver des articles français ou anglophones sur n'importe
quel État, dont les Seychelles.
L'auteur de ce mémoire est un étudiant de
Master 2 d'Histoire accompagné à l'Université Paris
Ouest-Nanterre-La Défense ou Paris 10. Il a d'abord passé sa
licence à l'Université Paris 4 Paris-Sorbonne (2006-2009) avant
de faire un master 1 d'Histoire à l'Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne (2009-2010). Il s'exprime à titre d'individu
ayant proposé le sujet de cette étude, effectué des
recherches sur ce sujet sous la direction du professeur Ludovic TOURNÈS
et souhaitant présenter aux lecteurs, qu'ils soient étudiants,
chercheurs ou simples curieux, le résultat de deux ans d'investigations.
Pendant ces deux années de recherches, l'auteur s'est efforcé
d'étudier les Seychelles de France-Albert RENÉ en se basant sur
des sources françaises. Au fil des recherches, le sujet a
évolué, passant de la dictature de France-Albert RENÉ
d'après les Français jusqu'à notre étude actuelle,
en passant par la vision des diplomates français sur son régime
autoritaire sous la forme d'une approche. Nous affirmons que l'étudiant
ayant déposé ce mémoire en son nom et sous la direction du
professeur TOURNÈS est bel et bien l'auteur de ce mémoire : les
propos et opinions émis sont propres à leur auteur, ils ne sont
issus d'aucune autre personne et il y a eu un attachement particulier à
ne faire aucun plagiat et en signalant la source des citations qui sont
reprises.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, c'est-à-dire
étudier les relations entre la France et les Seychelles sous le
président RENÉ d'après les journaux français, il
est primordial d'adopter un regard panoramique pour mieux comprendre la
politique étrangère de la France aux Seychelles dans l'ensemble
de cette politique en Afrique et dans l'océan Indien. Ce sera
donc notre chapitre préliminaire. Après ce
chapitre introductif, nous aborderons notre sujet d'étude. Plutôt
que de commencer par les relations franco-seychelloises, il serait
préférable d'étudier d'abord l'ensemble des journaux qui
ont couvert les Seychelles et ses relations avec la France. L'ensemble des
chapitres sur ce point constituera donc notre première partie. La
première question que nous pourrons nous poser est la suivante : qui a
couvert les Seychelles et donc les relations franco-seychelloises ? Ce sera
notre premier chapitre. Si la presse française nous donne sa vision des
relations franco-seychelloise, comment décrit-elle les Seychelles
à ses lecteurs et, en même temps, que faut-il voir sur les
Seychelles de RENÉ pouvant avoir une incidence sur les relations entre
l'archipel et la France ? Nous pouvons donc faire un chapitre sur la
description des Seychelles par la presse française. Ensuite, quelle
place les relations franco-seychelloises tiennent-elles dans la presse
française et comment sont répartis les types d'informations et en
quelle quantité ? Il est donc nécessaire de faire une
présentation des articles de notre corpus sur les relations
franco-seychelloises. Ce chapitre nous permettra de faire la transition entre
la présentation de la presse française ayant couverte les
relations franco-seychelloises et l'étude de ces liens à partir
de ce type de source. Nous distinguons deux types de relations
bilatérales : les relations diplomatiques et politiques entre deux
États et la coopération entre ces nations. Cela nous donne deux
parties distinctes. Nous commencerons donc par la plus importante et la plus
évidente des deux : les relations diplomatiques et politiques. Il vaut
mieux commencer par étudier les aspects les plus importants. Avant
d'étudier ses différents aspects, il est important de
connaître d'abord ses acteurs : ce sera donc le premier chapitre de cette
partie. Les visites diplomatiques est l'un des aspects les plus évidents
des relations diplomatiques : ils constitueront dès lors le
deuxième chapitre. La qualité des relations est également
un aspect important, mais moins que les acteurs ou les déplacements :
nous l'étudierons alors en guise de troisième chapitre de cette
partie. La Réunion est un territoire ayant une place très
importante dans l'océan Indien et c'est le voisin des Seychelles : il
est indispensable de consacrer un chapitre là-dessus et de placer ce
dernier parmi les chapitres les plus importants derrière les acteurs,
les visites et la qualité des relations franco-seychelloises. Ensuite,
nous avons des informations moins importantes sur la France dans la politique
seychelloise et inversement, et sa politique des droits de l'Homme et de la
démocratisation dans l'archipel, ainsi que sur les relations entre les
deux pays à travers des organisations et sommets internationaux. Les
liens entre la France et les Seychelles à travers des organisations
comme la Francophonie ont une place importante. Mais le chapitre est d'ordre
plus panoramique. L'implication de la France dans les affaires seychelloises ou
inversement et la politique française des droits de l'Homme aux
Seychelles peuvent être liées aux quatre premiers chapitre de la
deuxième partie dans la mesure où les relations
franco-seychelloises restent ciblées en France ou dans l'archipel. Donc,
nous étudierons d'abord l'implication de la France aux Seychelles et
inversement, puis la diplomatie des droits de l'Homme puisque c'est lié
au chapitre précédent, et enfin les relations
franco-seychelloises à travers les sommets ou organisations
internationaux. Enfin, la coopération franco-seychelloise pourra servir
de dernière partie de notre étude. Les informations contenues
dans la presse française nous permettent d'identifier quatre aspects que
nous pourrions regrouper en quatre chapitres distincts : la santé, la
défense, l'économie et la culture. Dans cette partie, nous
commencerons par l'aspect le moins important jusqu'au plus important selon leur
place dans la presse et non dans les relations. En effet, si la culture
est censée être l'aspect le plus important des
relations franco-seychelloises, on dispose de moins d'information que sur
l'économie. Donc, nous étudierons dans cette partie les chapitres
dans l'ordre suivant: les relations sanitaires, culturelles, militaires, et
enfin économiques et financières.
Notre plan sera donc le suivant. Nous commencerons par une
étude préliminaire sur la politique française dans la
région des Seychelles. Nous débuterons notre étude en
étudiant dans un premier temps la presse française aux Seychelles
et dans les relations francoseychelloises. Dans cette partie, nous
identifierons et présenterons les acteurs de la presse française
afin de percevoir la présentation des Seychelles par celle-ci et
étudier la place des relations franco-seychelloises de 1977 à
2004 dans les journaux et magazines français. Ensuite, nous
étudierons les relations diplomatiques et politiques entre les deux pays
en nous basant principalement sur les articles de presse française.
Cette partie sera divisée en sept chapitres: d'abord sur les acteurs des
relations franco-seychelloises, puis sur les visites diplomatiques, ensuite la
qualité des liens entre la France et les Seychelles, les relations entre
la Réunion et les Seychelles, la France aux Seychelles et inversement,
la diplomatie française des droits de l'Homme et de la
démocratisation dans l'archipel, et les liens entre la France et les
Seychelles par le biais d'organisations ou sommets internationaux. Enfin, nous
étudierons en guise de troisième partie, la coopération
entre les deux pays telle qu'elle est décrite par la presse
française. Quatre chapitres couvrant la santé, la culture, la
défense militaire et l'économie la diviseront.
Chapitre préliminaire : La diplomatie
française dans
la région des Seychelles
Pour mieux comprendre les relations entre la France et les
Seychelles de RENÉ, il était indispensable d'adopter un regard
panoramique. Nous allons donc recadrer les relations francoseychelloises dans
l'ensemble de la politique étrangère de la France dans la
région. Les Seychelles sont situées par les chercheurs dans deux
zones géographiques : d'un côté l'Afrique, de l'autre
l'océan Indien. Deux zones géographiques sont-elles le signe de
deux diplomaties différentes ? La politique étrangère de
la France aux Seychelles résulte-t-elle d'une politique
étrangère unique pour deux zones ou de deux diplomaties
distinctes, une pour chaque aire géographique ?
A) La diplomatie française en Afrique
Comme les Seychelles forment un État-archipel
africain, il est important de voir comment la diplomatie française se
déroule en Afrique et comment elle peut être appliquée aux
Seychelles.
Le président de la République française
est le principal pilier des relations francoafricaines et est de facto
le chef de la Communauté. L'Afrique, surtout francophone, constitue
son domaine privilégié, son « pré carré
». DE GAULLE et MITTERRAND sont présentés comme étant
les plus africains des présidents français. La personnalisation
des liens franco-africains par les présidents français permettent
de tisser des liens particuliers avec les dirigeants africains. Le ministre des
Affaires étrangères constitue le second pilier. Pourtant, c'est
le ministre de la Coopération qui s'occupe particulièrement des
affaires africaines en se chargeant de l'Aide et de la Coopération, ce
qui provoque des problèmes. Nous avons ensuite les conseillers du
président aux Affaires africaines, dits les « messieurs Afrique
». Ils détiennent le rôle important d'interlocuteur entre le
président de la République française et les dirigeants
africains. Le plus important était Jacques FOCCART, l'homme de la
tristement célèbre « Françafrique » et le
fondateur des fameux réseaux Foccart. Nous pouvons trouver cet ensemble
d'acteurs dans les relations franco-seychelloises (cf. chapitre
IV).
Après l'accès des colonies à
l'indépendance dès 1960, la France a préservé ses
liens avec elles en conservant des instruments spécifiques
hérités de la colonisation. La raison est qu'elle a des
intérêts économiques, stratégiques et surtout
culturels en Afrique. L'influence française permet à la France de
justifier son statut de grande nation. La France justifie sa présence en
Afrique en se présentant comme la défenseuse d'une Afrique
menacée, celle qui apporte son soutien économique à ce
continent, ou encore, elle rappelle l'ancienneté des relations franco-
africaines. La France tisse des relations plus harmonieuses avec l'Afrique
francophone qu'avec les pays maghrébins : elle constitue le coeur des
relations franco-africaines. La continuité marque les relations entre la
France et l'Afrique francophone. Dès les premières années
de l'indépendance, la France a aidé les dirigeants africains
à installer et consolider leurs régimes autoritaires à
parti unique ou militaires. D'après Jean-François MÉDARD,
la « Françafrique »
constitue, avec la Francophonie et la culture un des
fondements de l'exception française12. La Francophonie,
quant à elle, joue un rôle important dans les relations
franco-africaines : elle permet aux acteurs de dépasser les clivages et
apprendre à travailler ensemble. Les sommets francoafricains renforcent
les liens entre la France et les pays africains grâce aux entretiens en
tête-à-tête. Les déplacements diplomatiques
renforcent également ces relations et ont une place extrêmement
importante en Afrique. La zone Franc, héritage de l'époque
coloniale, liait également la France et les pays africains. La France a
même réussi à lier ses anciennes colonies à la CEE
et s'est efforcée à convaincre ses partenaires européens
de leur donner un libre accès au marché communautaire grâce
aux Conventions de Lomé. Les Seychelles, en plus d'appartenir à
l'Afrique anglophone, appartiennent à l'Afrique francophone, et la
Francophonie, les sommets franco-africains et les déplacements
diplomatiques jouent un rôle dans les relations francoseychelloises. En
revanche, l'archipel n'appartient ni à la « Françafrique
» car ce n'est pas une ancienne colonie française directe, ni
à la zone Franc car il utilise la roupie comme monnaie.
12 MÉDARD Jean-François, « Les avatars du
messianisme français en Afrique », L'Afrique politique
1999, Bordeaux, Centre d'étude d'Afrique noire, 1999, p.17.
La coopération avec l'Afrique est particulière
par la nature des relations franco-africaines. Elle sert de prétexte
à la France sur son rôle en Afrique et de son statut de puissance
mondiale. C'est aussi un héritage de la colonisation. Elle renforce les
liens franco-africains et permet à la France d'exercer son influence sur
le continent. Elle est sujette à de larges critiques (par exemple,
l'affaire des éléphants blancs). Au lieu d'aider
véritablement les États africains à se développer,
la France détourne la coopération pour assurer la
stabilité des régimes et consolider leurs liens avec elle. Le
clientélisme se développe en renforce la dépendance des
pays africains envers la France. Le Ministère de la Coopération
possède des antennes en Afrique et divers organismes d'aide au
développement, comme le Fonds d'Aide et de Coopération (FAC) et
la Caisse Centrale de Coopération Économique (CCCE) accordent des
crédits aux États africains pour les aider dans leur
développement. L'Afrique reçoit de la France une aide
financière importante : 40 à 50 % de l'aide globale. L'aide
à l'Afrique noire augmente au détriment du Maghreb. L'aide
à l'Afrique des années 60 a doublé trente ans plus tard.
On retrouve ces organismes d'aide au développement aux Seychelles ainsi
qu'une assistance financière. Trois domaines sont
privilégiés dans les accords franco-africains : les domaines
culturel, économique et de la défense. Nous retrouvons
particulièrement ces types d'accords dans les relations
franco-seychelloises. En outre, la coopération militaire a une place
très importante en Afrique. Ses objectifs sont précis et
consistent au maintien de la présence française, la
défense des intérêts, et l'aide au développement de
la défense nationale des pays africains. La coopération militaire
s'articule sur les accords de Défense, l'assistance militaire technique
(AMT) et la Force d'Action Rapide (FAR). Les accords de Défense sont des
accords de coopération dans le domaine militaire. L'AMT fournit du
personnel, une aide à la formation, et un soutien logistique. La FAR est
le signe le plus évident de la présence française : 62 000
soldats sont implantés dans des bases militaires dans toute l'Afrique.
Elle intervient tout particulièrement en cas de troubles et
s'avère dès lors relativement importante pour la France car elle
cherche à éviter le chaos et la remise en cause des
régimes alliés malgré leur nature majoritairement
autocratique. Il existe une politique sanitaire de la France en Afrique qui
fait alors figure de sinistrée. Pendant deux décennies, la France
prétendait aider les jeunes États africains à lutter
efficacement contre les grandes épidémies en développant
les institutions et les équipements sanitaires alors qu'en
réalité sa politique est cloisonnée et mal
définie, d'où la tentative de
réorganisation de la stratégie française dans ce domaine
dès les années 80 (cf. chapitre XI). La
coopération franco-africaine est décentralisée en 1992.
Pourtant, malgré des personnalités politiques
et diplomatiques ainsi que des coopérants compétant, la France
n'arrive pas à définir une politique étrangère
claire, cohérente et sur le long terme en Afrique. Cela provoque
l'apparition de problèmes, comme le poids croissant des
coopérants français dans les pays africains alors qu'ils devaient
former les cadres. Sous DE GAULLE, la diplomatie française en Afrique
était conçue comme un combat. Les relations franco-africaines
sont inégales. On confond aide et coopération. Après son
élection, MITTERRAND a voulu rénover les relations
franco-africaines, mais la complexité est telle qu'il a dû y
renoncer et revenir à une politique classique. Dans les années
80, les relations économiques entre la France et l'Afrique
s'affaiblissent : la France est contrainte d'accepter que ses « clients
» fassent des réformes économiques radicales. Mais la France
perd ses moyens économiques : elle est donc incapable d'aider l'Afrique
à s'en sortir. Elle est même dépassée par l'ampleur
des événements qu'elle n'arrive pas à comprendre :
écroulement du Bloc de l'Est, fin de la guerre froide et remise en cause
des régimes autoritaires africains. C'est pourquoi 1990 constitue une
date particulièrement importante. Le président MITTERRAND a donc
annoncé à contrecoeur à La Baule que l'aide serait
conditionnée par la démocratisation, annonce
généralement mal accueillie par ses partenaires africains. Les
Seychelles étaient concernées par cette annonce en raison de la
nature dictatoriale de son régime politique. L'Afrique s'est
engagée sur la voie de la démocratisation mais elle rencontre des
problèmes économiques et politiques : elle a donc du mal à
changer. Le sommet de La Baule devait permettre à la France de
réorienter sa stratégie de politique étrangère en
Afrique. On dénonce le manque de coordination, voir l'incohérence
des services, la surconcentration de la coopération en Afrique, les
modalités de l'Aide et de la coopération. On propose et on
applique diverses solutions. Mais comme l'Afrique, la politique
étrangère de la France sur ce continent rencontre des
difficultés. Pire, la politique et l'influence de la France
déclinent et pour cela on s'en prend au Royaume-Uni13.
La guerre au Zaïre et le génocide rwandais prouvent que le
néocolonialisme français est en crise. Il est donc probable que
la diplomatie et la coopération franco-seychelloise sous le
régime de France-Albert RENÉ aient souffert et souffrent encore
actuellement d'un manque de définition claire et sur le long terme. Il
est même possible que tout comme en Afrique, la diplomatie
française décline dans l'archipel au profit du Royaume-Uni
autrefois si présent dans l'archipel.
13 Le Royaume-Uni est rendu responsable de tous les maux de
la France en Afrique par sa culture, sa langue, sa « pensée unique
» et sa volonté de supplanter la France sur le continent : c'est le
« complot anglo-saxon. SOURCE : Op. cit. MÉDARD
Jean-François, « Les avatars du messianisme français en
Afrique », L'Afrique politique 1999, Bordeaux, Centre
d'étude d'Afrique noire, 1999.
Enfin, nous pouvons voir, d'après Danielle
DOMERGUE-CLOAREC, que l'opinion public française se
désintéresse des relations franco-africaines et qu'elle est, en
outre, mal informée14 : cela indique que ces relations
auraient donc une faible place dans la presse française. C'est sans
aucun doute le cas pour les relations franco-seychelloises.
D'un point de vue historiographique, voire médiatique,
les Seychelles constituent un territoire appartenant à l'océan
Indien. Quelle politique la France applique-t-elle dans la région et
comment la considère-t-on dans l'archipel ? Pour rester cadré
avec notre sujet, nous allons écarter la politique française dans
une zone vedette : le Proche et le Moyen-Orient.
La France, tout comme l'ensemble des États
européens, s'est intéressée tardivement à
l'océan Indien, autrement dit, durant la deuxième moitié
du XVIIe siècle15. Nous pouvons citer comme moments
marquants de la politique française dans cette région
jusqu'à la période qui nous intéresse : la création
en 1664 de la Compagnie des Indes orientales, l'installation de comptoirs en
Inde et dans les îles Mascareignes - dont la Réunion -, la
rivalité avec le Royaume-Uni pour le contrôle de cette
région16, ou encore son entreprise coloniale (par
exemple la conquête de Madagascar en 1895). Les Seychelles étaient
officiellement françaises de 1756 à 1814. L'entreprise coloniale
française prend fin avec la décolonisation dans les années
60-70 (par exemple celles des Comores en 1975 et de Djibouti en 1977). La
présence française dans l'océan Indien est donc ancienne.
Jusqu'en 1967, le Royaume-Uni, puissance coloniale des Seychelles,
étaient la principale puissance étrangère dans la
région avant de décliner suite à l'annonce de son retrait
de l'est du canal de Suez. Ce fut pendant son déclin que les Seychelles
ont été décolonisées17.
Aujourd'hui le Royaume-Uni ne possède plus dans l'océan Indien
que la British Indian Ocean Territory crée en 1965.
La France, grâce à ses atouts que nous verrons tout à
l'heure, a profité du déclin du Royaume-Uni et du vide qu'il a
laissé pour devenir la principale puissance étrangère de
l'océan Indien.
14 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995.
15 La France s'est donc intéressée à
l'océan Indien plus tardivement que les Portugais, les Anglais ou les
Hollandais déjà présents.
16 Rivalité remportée par le Royaume-Uni aux prix
de guerres défavorables à la France.
17 L'indépendance a permis aux Seychelles de
récupérer les îles Aldabra, Desroches et Farquhar
utilisées comme bases par les Britanniques et les Américains.
SOURCE : MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un enjeu
pour l'Occident, Paris, CHEAM, 1995, p.31.
Dès le retrait britannique du canal de Suez en 1967,
l'océan Indien, en particulier le sud-ouest, est devenu un enjeu pour
l'Occident, donc pour la France : c'est une importante voie de communication,
la route du pétrole. Les pétroliers quittant le Golfe
arabo-persique doivent passer par le sud-ouest de l'océan Indien pour
traverser le canal du Mozambique, atteindre la route du Cap et se rendre
à l'Ouest. La route est longue et les pétroliers peuvent
être exposés à de multiples dangers, comme celui d'une
rencontre hostile avec un sous-marin. D'après Philippe LEYMARIE, la
constitution progressive d'une « barrière socialiste
»18 menacerait cette route aux yeux des
Occidentaux19. Il est donc indispensable d'assurer la
sécurité des pétroliers pendant leur trajet. Les
puissances, en particulier les États-Unis et l'URSS, cherchent donc
à contrôler cette voie de communication : il y ainsi de grandes
rivalités et c'est là un aspect de la guerre froide. À ces
puissances nous pouvons ajouter la France. Diego Garcia, Djibouti et la
Réunion servent à la surveillance de l'océan Indien. En
revanche, la route du pétrole vers l'est, c'est-à-dire en
direction du Japon ou encore de l'Australie, est moins vulnérable et les
navires passent par le sud du Sri Lanka. Les divers
États du sud-ouest de l'océan Indien sont
chacun situés à un emplacement stratégique. Les Seychelles
constituent, avec Maurice, un point de passage entre l'est et l'ouest de
l'océan. Les pétroliers passent depuis l'est de l'archipel. Les
Seychelles attirent donc involontairement les convoitises des grandes
puissances. Leur position stratégique les rend vulnérables aux
pressions extérieures. C'est pourquoi le régime de RENÉ a
rééquilibré ses relations Ouest-Est et est
non-aligné, réussissant à préserver un
équilibre fragile. Sa position stratégique incite les puissances
à assurer la stabilité du régime, d'où
l'intervention de la France et de l'URSS après la tentative de coup
d'État en 1981. C'est aussi pour cela que les pays non-alignés de
l'océan Indien, dont les Seychelles, ont cherché à mettre
fin au « processus d'escalade et d'expansion » de la présence
militaire des grandes puissances dans l'océan Indien. Ainsi, en 1971,
l'ONU adopte le projet de création d'une « zone de paix » dans
l'océan Indien démilitarisée. Les États-Unis et la
France sont les premiers visés. En fait, l'idée de créer
une « zone de paix » est difficile à appliquer et a
rencontré des obstacles.
Hélène MAZERAN présente la France comme
un soutien économique et un facteur d'équilibre face à la
rivalité américano-soviétique20. La
France a plusieurs intérêts dans l'océan Indien : ses
territoires, c'est-à-dire la Réunion, Mayotte et d'autres
îles ; ses fortes relations avec plusieurs pays, surtout ceux du
sud-ouest de l'océan Indien, parmi lesquels les Seychelles ; enfin, le
rôle stratégique qu'elle tient dans cette partie du monde. Pour
défendre ses intérêts, la France est donc très
présente militairement dans l'océan Indien, bien que les moyens
déployés soient modestes. Grâce à une importante
flotte de la « Royale » (nom de la Marine française), et
à ses bases à Djibouti, la Réunion et Mayotte, la France
est la principale puissance étrangère présente dans la
région. La « Royale » est la flotte la plus importante de
l'océan : plus de 15 % de son tonnage total, c'est-à-dire 300 000
à 1 million de tonnes se trouvent dans l'océan Indien. Elle a une
vocation régionale et a une capacité mondiale. La « Royale
» dissuade les agresseurs de pays amis ou de territoires français,
projette la puissance de la France et maintient la présence
française dans l'océan Indien. Djibouti est la principale base
française : elle permet à la France de surveiller l'océan
Indien, surtout pendant l'occupation soviétique de l'Afghanistan.
18 Cette barrière socialiste est composée par
les Comores de SOILIH, l'Éthiopie de MENGISTU, Madagascar de RATSIRAKA,
le Mozambique de MACHEL, la Somalie de SYAD BARRE, la Tanzanie de NYERERE, le
Yémen du Sud du FNL et ... les Seychelles de RENÉ.
19 LEYMARIE Philippe, Océan Indien : nouveau coeur du
monde, Paris, Éditions Karthala, 1981.
20 MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un
enjeu pour l'Occident, Paris, CHEAM, 1995, p.178.
La FAR, présente en Afrique, l'est également
dans l'océan Indien. La France pratique deux stratégies :
directe, c'est-à-dire protéger ses intérêts par la
dissuasion ; et indirecte qui consiste à mettre en place une riposte
graduée de toute tentative de grignotage des intérêts
français par le déploiement de la FAR. La France est la garante
de la sécurité des voies maritimes de l'océan Indien. En
dominant le trafic maritime, la France entretient des relations commerciales
avec l'ensemble des pays riverains. En tant que principale puissance militaire
étrangère présente dans l'océan Indien, la France
est mise en cause par les pays qui cherchent à créer une «
zone de paix » dans la région. Pourtant, on a accepté de
maintenir la présence militaire française « au nom de la
paix ». En effet, elle joue un rôle de stabilisatrice et son retrait
aurait été profitable à
l'hégémonie d'autres puissances, surtout celle
de l'URSS. De plus, la France est une puissance navale moyenne et non
hégémonique, elle rassure les pays alliés face à
ses agresseurs et évite aux pays riverains d'être
confrontés sans cesse à l'URSS : elle attire plus facilement la
sympathie des États. Cela permet à la France de jouer son
rôle de gendarme de l'océan Indien et d'affirmer son statut de
puissance riveraine. Position que l'URSS a vainement tenté de
supplanter. Pourtant, il y a des cas de « cohabitation » de navires
français et soviétiques, par exemple aux Seychelles.
Les territoires français dans l'océan Indien
sont importants : avec une Zone Économique Exclusive (ZEE) de 2,8
millions de km2 (un quart du domaine maritime français) aux multiples
ressources, ils font de la France la première puissance maritime du
sud-ouest de l'océan Indien. La dissémination de ces territoires
et leur superficie posent des problèmes car elles privent des ressources
économiques aux pays riverains. La Réunion est la plus
importante. C'est « la vitrine de la France » dans l'océan
Indien. Elle sert de relais culturel entre la France et l'océan Indien,
mais également de base militaire à 2 800 soldats, 8
bâtiments de combats et 5 bâtiments de soutien depuis le
départ des troupes françaises de Madagascar en 1973. En
réalité, elle est le siège du commandement des Forces
Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien (FAZSOI). Elle est
indispensable à la France. Pourtant, son économie est faible, ce
qui pose des problèmes. Dans les années 70 et jusqu'au
début des années 80, le statut de la Réunion était
contesté par ses voisins, dont les Seychelles, réunis au sein
d'une commission ad hoc de l'OUA. Afin que les pays riverains
acceptent cette présence française, la France pratique une
diplomatie sans exclusive et souple avec eux, accorde de l'importance aux
usages locaux et développe de bonnes relations. La diplomatie
d'acception de la présence française dans l'océan Indien
et d'intégration régionale de la Réunion -
décentralisée en 1982 et en plein dynamisme - a porté ses
fruits : le 10 janvier 1986, la France intègre la Commission de
l'Océan Indien (COI) dont font partie les Seychelles : c'est
l'évènement le plus important des années 80 dans
l'océan Indien d'après Arnaud de LA GRANGE21. En
effet, c'est rare qu'une puissance développée s'associe avec des
pays en voie de développement. La Réunion a même pris la
présidence de la COI en 1988, en 1992 et en 1996. Mayotte abrite
également une base et possède une importance stratégique
grâce à son lagon d'une longueur de 150 km. Ayant choisi le
rattachement avec la France plutôt qu'avec les Comores - car elle a
conscience de ses faiblesses économiques et puisqu'elle
préfère le système français à celui des
Comores - elle est le sujet du contentieux entre la France et les Comores. Les
îles Éparses dans le canal du Mozambique sont revendiquées
par Madagascar. La France défend donc ses territoires. Les Terres
australes et antarctiques françaises (TAAF) ne sont nullement remises en
cause.
21 LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
Après l'accession à l'indépendance des
États du sud-ouest de l'océan Indien, la France a
immédiatement établi avec eux des liens étroits. Si ces
liens sont aussi étroits, c'est avant tout grâce à une
langue et une culture commune : l'ensemble de la région parle
français et possède une culture héritée de la
colonisation française (par exemple, on continue d'utiliser le code
Napoléon comme base de droit à Maurice et aux Seychelles). C'est
la culture qui domine la coopération entre la France et les pays du
sud-ouest de l'océan Indien. Tout comme en Afrique, la Francophonie
permet l'établissement de liens privilégiés avec ces pays,
dont les Seychelles. Les liens culturels avec la France se renforcent de plus
en plus à Maurice et aux Seychelles. Dans le domaine économique,
la France est le principal bailleur de fond et client de la région. Dans
le
domaine militaire, il y a des accords d'assistance technique
mais jamais de défense. Enfin, la coopération sanitaire dans
l'océan Indien est, d'après Claude ROUY, un des meilleurs reflets
de la volonté de la France de coopérer avec les États
riverains22. Ces relations privilégiées
confortent l'importance de la France dans le monde. En dehors des Seychelles,
que peut-on dire des liens entre la France et les pays du sud-ouest de
l'océan Indien ? Avec Madagascar, les rapports étaient excellents
jusqu'en 1972 avec le départ du président malgache Philibert
TSIRANANA et l'arrivée au pouvoir des militaires. Sous la dictature
socialiste du capitaine de frégate Didier RATSIRAKA (1975-1991), les
relations avec la France étaient difficiles sans qu'elles ne soient pour
autant mauvaises. Aux Comores, les relations étaient suspendues
dès l'arrivée au pouvoir du maoïste révolutionnaire
Ali SOILIH (1975-1978). Elles n'ont été rétablies
qu'après son assassinat lors d'un putsch des mercenaires dirigés
par Bob DENARD. Bien que les relations francocomoriennes soient devenues
bonnes, seule la question de Mayotte les oppose. Enfin, à Maurice, ses
relations avec la France n'ont eu de cesse de se développer. Elles se
sont même considérablement renforcées après la
victoire électorale du Mouvement militant mauricien (MMM) en juin 1982.
Toutefois, la collaboration privilégiée de la France avec
l'Afrique du Sud heurte la sensibilité des États insulaires, dont
les Seychelles : confrontée à la remise en cause de sa
collaboration avec ces différents pays, la France s'efforce de maintenir
sa position traditionnelle dans la région. Sa complaisance avec les
individus impliqués dans les entreprises de déstabilisation
régionale, comme Bob DENARD, ainsi que la colonisation « utilitaire
» ternissent sa diplomatie régionale.
22 ROUY Claude, « La coopération sanitaire
française avec les pays de l'océan Indien », Annuaire
des pays de l'Océan Indien, Volume VII, Aix-en-Provence, Presses
universitaires d'Aix-Marseille, 1980, p.35.
23 CAMPREDON Jean-Pierre et SCHWEITZER Jean-Jacques,
France, Océan Indien, Mer Rouge, Paris, CHEAM, 1986.
Malgré les apparences, on se rend compte que les
résultats de la diplomatie française dans l'Océan Indien
ne sont pas très bons. Pour Jean-Pierre CAMPREDON et Jean-Jacques
SCHWEITZER, sa politique régionale a connu des semis-succès,
voire des échecs23. La raison de ces échecs ?
L'insuffisance des moyens financiers, un manque de volonté des
coopérants et des entreprises françaises dans la région,
ainsi que les obstacles dressés volontairement par les États-Unis
et l'URSS en matière d'aide au développement. D'après
Hélène MAZERAN, le manque de moyens financiers risque de priver
la France de son statut de puissance navale24. Dès les
années 90, tout comme en Afrique, la politique étrangère
de la France dans l'océan Indien s'affaiblit, et sa grandeur si ancienne
dans la région décline. En effet, elle est confrontée
à la multiplication de plusieurs puissances concurrentes étendant
progressivement leurs influences dans la région : les États-Unis,
la Russie, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine, l'Inde ou encore l'Afrique du
Sud. En même temps, tout comme en Afrique, les pays de l'océan
Indien se démocratisent. Il est considéré que la
démocratisation de l'océan Indien est une condition de la paix et
de la sécurité internationale Pour pallier la faiblesse de se
moyens diplomatiques, la France a cherché à intégrer sa
politique régionale dans celle de l'Union européenne. Pourtant,
le renforcement de sa coopération avec les pays riverains peut
être un atout. Elle pourrait peut-être avoir une présence
militaire plus active à l'avenir25 ?
La France pratique deux politiques étrangères
quasi distinctes en Afrique et dans l'océan Indien. Néanmoins,
elles peuvent se confondre, en particulier dans le sud-ouest de l'océan
Indien qui est rattaché au continent africain. L'Afrique et
l'océan Indien sont deux zones géographiques importantes aux yeux
de la diplomatie française car elles font la grandeur de la France. Sa
place, sa politique de collaboration, surtout culturelle, et son influence sont
importantes et elle est appréciée des habitants. Elle met en
place d'importantes relations diplomatiques avec l'Afrique et l'océan
Indien. Dans ces deux régions, surtout dans l'océan Indien, la
France a des intérêts qu'elle ne peut pas se permettre de perdre.
Mais sa politique n'est pas claire, elle n'a pas assez de moyens, ce qui
provoque des difficultés et son déclin. La politique
étrangère de la France aux Seychelles depuis son
indépendance est le résultat de la combinaison de ces deux
diplomaties. Au fil de notre développement, nous retrouverons certains
des éléments évoqués dans notre étude sur
les relations francoseychelloises pendant le « règne » de
France-Albert RENÉ.
24 MAZERAN Hélène, Géopolitique de
l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
25 MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.), Les relations
internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis, Université
de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
PREMIÈRE PARTIE :
LA PRESSE FRANCAISE AUX SEYCHELLES
ET DANS LES RELATIONS FRANCO-
SEYCHELLOISES
Chapitre I : Les acteurs de la presse
française aux
Seychelles de René
Pour étudier les relations franco-seychelloises sous
France-Albert RENÉ en utilisant essentiellement comme sources les
articles de presse française, il est préférable de
commencer par vous présenter les acteurs de la couverture
médiatique française dans l'archipel. Quels journaux ou magazines
ont publié des articles sur les Seychelles de RENÉ et en
même temps sur ses relations avec la France ? Qui sont ses journalistes ?
Et à partir d'où suivent-ils les événements dans
l'archipel ? Dans le souci d'étudier la vision des relations
franco-seychelloises à travers la presse métropolitaine, nous
écarterons les journaux d'outre-mer comme Le Quotidien de la
Réunion et franco-africains comme Jeune Afrique.
A) Les journaux, magazines et agences de
presse
Dans notre corpus, nous avons répertorié plus
de vingt journaux ou magazines : Le Monde, Le Point, Les
Échos, L'Express, Le Figaro, Le Quotidien de
Paris, Le Matin, Libération, La Croix,
La Lettre de l'Océan Indien, et encore. Quelques bulletins de
deux agences de presse française, l'AFP et News Press
y sont inclus. Nous allons vous les présenter.
D'abord, il est jugé préférable de
commencer par l'AFP. Sans elle, les journaux français mais
également étrangers seraient beaucoup moins renseignés sur
l'actualité internationale. Fondée le 20 août 1944 pendant
la résistance parisienne, l'Agence France-Presse devient un
réseau international de l'information avec l'Agence
Press, Bloomberg et Reuteurs. Il obtient un
statut spécifique le 10 janvier 1957 : il est indépendant et
neutre. En 1971, les dépêches sont transmises par satellites.
Elles sont informatisées dès 1973-1975. L'AFP s'investit
ensuite dans la photographie, l'infographie et Internet. Aujourd'hui, l'AFP
couvre 165 pays grâce à ses 115 bureaux et 50 correspondants
et à travers cinq centres régionaux : Washington DC pour
l'Amérique du Nord, Hong-Kong pour l'Asie et le Pacifique, Montevideo
pour l'Amérique latine,
Nicosie pour le Moyen-Orient, et Paris pour l'Europe et
l'Afrique (dont les Seychelles). 2 900 personnes de 80 nationalités
différentes employées par l'agence sont réparties à
travers tous les pays couverts et six langues de travail sont utilisées
(français, anglais, espagnol, allemand, portugais et
arabe)26.
26
http://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_France-presse,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
Le Monde est considéré comme
étant la référence de la presse francophone dans le monde.
Crée en décembre 1944 par Hubert BEUVE-MÉRY par la
volonté de Charles de GAULLE de donner à la France un journal de
référence, ce « quotidien du soir » a pour
particularité d'être daté du lendemain du jour de sa
publication - ainsi, sa première édition parait le 18
décembre 1944, daté du 19 décembre -, ce qui lui permet
d'être disponible dès midi à Paris et le soir dans les
grandes villes de France. Avec 300 000 exemplaires diffusés, Le
Monde se trouve pourtant derrière L'Équipe,
Ouest France ou 20 minutes en termes de diffusion. Pourtant,
il possède une audience quotidienne supérieure avec ses 1.895.000
lecteurs et il est le quotidien français le plus diffusé dans le
monde (120 pays). Le Monde possède plusieurs rubriques, comme
Le Monde Magazine et il est présent sur Internet depuis 1995.
Ses locaux sont restés pendant quarante-quatre ans dans les locaux du
Temps dont il en est devenu le propriétaire en 1956. Son
siège s'est ensuite déplacé à plusieurs reprises ;
actuellement il se trouve au boulevard Auguste-Blanqui depuis 2004. Suites
à des difficultés financières dans les années 80 et
90, Le Monde a dû abandonner son statut de SARL pour celui de
société anonyme à directoire et conseil de surveillance en
1994. Dans les années 2000, il connaît des crises allant
jusqu'à la perte de son indépendance en
201027.
27
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-le-journal-le-monde---presentation-ethistoire-2045.htm,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
28
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde_diplomatique,
consulté le mardi 23 août 2011.
Le Monde diplomatique est un supplément du
Monde fondé en 1954. Surnommé « le Diplo », il
était destiné à l'origine aux « cercles diplomatiques
et aux grandes organisations internationales ». Bien que Le Monde
détienne encore 51 % du capital du Monde
diplomatique, ce dernier a pris progressivement son autonomie
et il possède actuellement une rédaction et une
société d'édition différentes du quotidien. Parmi
les sujets traités, nous avons la géopolitique,
l'économie, les questions sociales, l'écologie, la culture ou
encore les médias. Il peut se montrer favorable envers des personnes
controversées, comme Fidel CASTRO ou Hugo CHAVEZ, ou bien se montrer
particulièrement critique, à l'égard de la politique
israélienne à propos du conflit
israélo-palestinien28, par exemple.
Le Figaro est le plus ancien quotidien
français encore publié : il a été fondé le
15 janvier 1826, c'est-à-dire sous Charles X. Sa devise utilisée
en une est tirée du Mariage de Figaro - d'où le nom du
journal - de BEAUMARCHAIS : « Sans la liberté de blâmer,
il n'est point d'éloge flatteur ». Petit journal satyrique
connaissant le succès puis l'échec, il devient un grand quotidien
le 16 novembre 1866, engrangeant ainsi un succès beaucoup plus large. Le
journal a su attirer des auteurs illustres comme Alexandre DUMAS et il est l'un
des premiers journaux à publier des grands reportages sur place. Le
Figaro s'est mêlé dans la vie politique
française du XIXe siècle : chute de Charles X, la prise de
position contre la Commune ou encore l'Affaire Dreyfus (ZOLA fait publier ses
trois premiers articles avant de publier son célèbre «
J'accuse » dans L'Aurore).
Entre 1914 et 1918, le journal est privé de son
identité mondaine et littéraire suite à l'assassinat de
son directeur par Henriette CAILLAUX (14 mars 1914) et par la guerre. Il renoue
avec son esprit mondain pendant l'entre-deux-guerres et publie dans les
années 30 de grands reportages, par exemple sur la Guerre d'Espagne.
Pendant l'Occupation, Le Figaro installé à Lyon, subit
une lourde censure avant d'être sabordé le novembre 1942. Il
réapparaît en publiant un éditorial de François
MAURIAC sur Charles de GAULLE lors de la Libération (25 août
1944). Depuis son rachat par Robert HERSANT en 1975, le journal est dans la
tourmente jusqu'à sa prise de contrôle en juin 2004 par le groupe
Dassault (GIMD). Malgré des problèmes économiques et
financiers, la place actuelle du Figaro dans notre
société demeure toujours importante29.
29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Figaro,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
30
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_croix,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
31
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Point,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
La Croix, quotidien catholique appartenant au groupe
Bayard Presse, est avec Le Figaro l'un des journaux français
les plus anciens à être encore publié : il a
été fondé en 1880 sous la forme d'un mensuel par le
père Emmanuel d'ALZON. Devenu un quotidien en 1883, La Croix
réussit à fédérer les courants catholiques
mais s'est montré violemment antidreyfusarde et antisémite.
Après la dissolution de la congrégation des assomptionnistes le
25 janvier 1900, La Croix est racheté par Paul FERON-VRAU. Le journal
paraît alors sous deux formats : un périodique de petit format
destiné au lectorat populaire d'un côté, et de l'autre un
grand journal pour un public plus exigeant et plus cultivé. Pendant la
Seconde Guerre mondiale, son siège se déplace à Bordeaux
puis à Limoges. Cessant de paraître le 21 juin 1944, il est
relancé le 1er février 1945 par le père GABEL qui
introduit de nouvelles rubriques. Le 1er février 1956, le crucifix est
supprimé de la « une ». Le journal soutient le concile Vatican
II (1962-1965). En 1972, La Croix devient La
Croix-L'Événement avant de reprendre son nom originel en
1983. En 1995, il connaît une nouvelle impulsion, suivie d'une
modernisation en 2006. En 2003, La Croix à fait la une des
journaux en licenciant un de ses collaborateurs ayant écrit un livre
portant atteinte à la ligne éditorial du
journal30.
Le Point est un magazine d'information
générale fondée en 1972 par une ancienne équipe de
journalistes de L'Express en se basant sur les grands magazines
américaines. En trois ans, il a atteint son équilibre financier,
puis est devenu largement bénéficiaire. Menacé
d'être nationalisé après la victoire de la gauche en 1981,
il quitte les éditions Hachette. La société Gaumont
rachète le 25 janvier 1982 51 % du capital du Point à
Hachette et devient son principal actionnaire. En septembre 1992, la «
Générale Occidentale », filiale d'Alcatel-Asthom acquiert 40
% du capital et devient son principal actionnaire en septembre 1993. Un GIE
L'Express-Le Point apparaît pour gérer le domaine de la
publicité, ce qui constitue une importante source de revenus. Le
Point lance sa première édition ciblée le 29 janvier
1994 sur les Grandes écoles et les universités. Son directeur
actuel est Étienne GERNELLE depuis décembre
200931.
Les Échos est un quotidien d'information
économique et financière fondée en 1908 par les
frères SERVAN-SCHREIBER d'abord sous la forme d'un petit mensuel avant
de devenir un quotidien vingt ans plus tard. L'ensemble de l'actualité
nationale, régionale et internationale ayant des répercussions
sur la vie économique et financière est traitée et
analysée. Ancienne référence de presse économique,
il connaît une interruption pendant l'occupation avant de
réapparaître après la Libération sous un format
réduit. À cause des tensions au sein de la famille
Servan-Schreiber, le journal est vendu aux BEYTOUT en 1963. Le journal
connaît alors une modernisation et se développe. Il est
racheté en 2007 par le groupe LVMH32.
32
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Echos,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
33
http://www.gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-l-express---presentation-et-histoire2025.htm,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
34
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Quotidien_de_Paris,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
35
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Matin_de_Paris,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
36
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ration_(journal),
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
L'Express, magazine généraliste, est
crée par Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER et Françoise GIROUD le 16
mai 1953, d'abord comme supplément des Échos avant de
devenir indépendant. Sous l'impulsion de son président
SERVAN-SCHREIBER qui accueille des écrivains reconnus tels SARTRE ou
CAMUS, L'Express engrange le succès. Pendant les
élections législatives de 1955-1956, il est publié
quotidiennement. En 1964, il change de formule pour devenir le premier
hebdomadaire d'informations français sur le modèle du Time
américain. En 1977, il est vendu au financier Jimmy GOLDSMITH. Il
appartient ensuite à divers groupes, dont Express-Roularta
depuis 200633.
Le Quotidien de Paris, du Groupe Quotidien
aujourd'hui disparu, est fondé en 1974 par Philippe TESSON. La survie de
ce quotidien généraliste était difficile : sa diffusion
modeste était plutôt « élitiste » et ses
capacités financières étaient limitées. Il ne
réussit à survivre que grâce au succès du
Quotidien du Médecin, autre publication du groupe. Mais le 19
juin 1994, ce groupe est placé en liquidation judiciaire. En
février 1995, le journal est racheté par Nicolas MIGUET, et le 14
novembre 1996, il cesse définitivement de
paraître34.
Le Matin est un quotidien généraliste
fondé le 1er mars 1977 par Claude PERDRIEL comme quotidien du Nouvel
Observateur. Les liens entre ces deux médias étaient
financiers. Des journalistes du Nouvel Observateur collaboraient
même avec ce journal. S'inscrivant dans une logique plus politique que
commerciale, Le Matin soutient les socialistes, surtout à
travers la multiplication des suppléments. Son agonie commence
après la victoire de la gauche en 1981 : sa diffusion d'environ 100 000
exemplaires chute brusquement. En 1987, seuls 50 000 exemplaires sont à
peine sortis. Des solutions financières ont été
tentées. Le journal finit par disparaître le 6 mai 1987 par
liquidation judiciaire35.
Libération est un quotidien
généraliste fondé par Jean-Paul SARTRE lui-même, le
18 avril 1973. D'abord extrême-gauche, il est passé à la
social-démocratie dans les années 80. Sous SARTRE, le journal
encourageait le combat de tous les opprimés et soutenait les
travailleurs. Il a subi plusieurs interruptions à cause de nombreuses
crises. Il réapparaît trois jours après la victoire de
François MITTERRAND à la présidentielle sous la forme
d'une nouvelle formule, Libération
2. Sa diffusion ne cesse d'augmenter dans les
années 80-90. Lancé le 26 septembre 1994, Libération 3
peine à trouver son lectorat : la nouvelle formule est
abandonnée. Depuis 2001, le journal connaît de graves
difficultés financières et une baisse de sa diffusion
malgré des sursauts36.
La Tribune est un quotidien économique et
financier paru pour la première fois le 15 janvier 1985 après
avoir été L'Information dans les années 50 puis
Le Nouveau Journal en 1970. Sa diffusion n'était pas
importante. En 1992, d'importants investissements de relance sont lancés
par le groupe Expansion, mais ce dernier a du céder La Tribune
à l'homme d'affaires libanais Georges GHOSN, puis à LVHM. En
1999, des changements se sont déroulés et La Tribune se
lance davantage sur Internet. Fin 2006, le quotidien change de formule. En
novembre 2007, il est vendu à News Participations. En 2010, des
ajustements sont lancés, permettant une stabilisation de l'audience,
voire sa hausse. Le 11 janvier 2011, La Tribune est placée en
procédure judiciaire de sauvegarde pour une durée de six mois
afin que le quotidien puisse se recapitaliser37.
Quant à La Lettre de l'Océan Indien ou
LOI, son cas est particulier. Cet hebdomadaire, crée en 1981,
est l'un des journaux les mieux renseignés sur les Seychelles. Bien
qu'il soit petit (huit pages), les chercheurs et les spécialistes de
l'océan Indien ou des Seychelles, comme Charles CADOUX, le
considère comme une référence
bibliographique38. En effet, l'hebdomadaire
révèle des informations inédites sur les réseaux de
pouvoirs politiques et économiques39. L'hebdomadaire
peut donc publier plusieurs articles sur un seul pays par exemplaire. Les
articles, qui ne sont jamais signés, couvrent essentiellement les pays
africains riverains de l'océan Indien et ils sont répartis en
trois rubriques : politique et diplomatie, économie et « Who's Who
» qui décrit les individus présents dans l'actualité.
C'est le groupe Indigo Publications à Paris qui l'édite.
Ensuite, nous avons des presses écrites dont un seul
article a pu être identifié et ajouté à notre
corpus. Ces presses écrites sont les suivantes :
· Cols bleus, magazine bimensuel de la Marine
nationale française, est fondée par Jean RAYNAUD le 23
février 1945. Il est l'organe de liaison de la Marine nationale pour ses
unités40.
· Le Canard enchaîné, hebdomadaire
satyrique fondé le 10 septembre 1915 en réaction à la
censure, à la propagande et au bourrage de crâne pendant la
Première Guerre mondiale. Seul journal français politiquement
indépendant, et présenté par l'historien Laurent MARTIN
comme étant « une forme alternative de presse qui n'a guère
d'équivalents en France et dans le monde », il est connu pour
dénoncer des scandales politiques et à révéler au
grand jour plusieurs affaires, comme l'Affaire STAVISKY
(1934)41.
· Le Dauphiné libéré est
un quotidien régional paru pour la première fois le 7 septembre
194542.
· Le Nouvel Observateur, familièrement
appelé Nouvel Obs, est lancé le 19 novembre 1964 en
succédant à France Observateur. Sa capacité a
évoluer en fonction de son temps et des moeurs lui a permis de
connaître le succès auprès de son lectorat. En 1995, il
devient le premier magazine d'actualité français devant
L'Express.
· Marine, La Revue Maritime et
La Nouvelle Revue Maritime, magazines publiés par des
institutions ou associations maritimes43.
· La Revue Défense Nationale, revue
mensuelle crée en mai 1939 traitant de tous les domaines se rapportant
à la stratégie et à la défense. Ce ne sont pas des
journalistes qui rédigent les articles mais des spécialistes de
divers domaines allant de la politique à la
science44.
· Et enfin, Rouge, hebdomadaire de la Ligue
communiste révolutionnaire paru le 18 septembre 1968 et disparu le 12
février 2009. Fidèle à la ligne communiste,
Rouge développe ses informations sur la lutte contre
l'oppression et l'exploitation, commente l'actualité internationale et
nationale ainsi que les débats de la gauche et de
l'extrême-gauche45.
42
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dauphin%C3%A9_lib%C3%A9r%C3%A9,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
43
http://revuemarine.fr/myWordPress/,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
44
http://fr.wikipedia.org/wiki/Revue_d%C3%A9fense_nationale,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
45
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rouge_(presse),
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
B) Les journalistes
Sous la présidence de France-Albert RENÉ, plus
d'une quarantaine de journalistes ont suivi les Seychelles. Dans notre corpus,
seuls quelques-uns ont rédigé plus de deux articles sur ce pays
à cette époque. Qui sont donc ces principaux journalistes qui ont
couvert les Seychelles de RENÉ ?
Philippe DECRAENE et Jean-Pierre LANGELLIER, travaillant tous
les deux pour Le Monde, ainsi que Philippe LEYMARIE de RFI et du
Monde diplomatique, semblent être les journalistes parmi les
mieux renseignés sur les Seychelles. Philippe DECRAENE fut le chef de la
rubrique Afrique noire au journal Le Monde pendant vingt-cinq ans et
le rédacteur en chef de La Revue française d'études
politiques africaines. Il a également été
président honoraire de l'Académie des sciences d'outre-mer
(1972), professeur émérite des Universités à
l'INALCO, directeur au CHEAM et enseignant à l'Institut d'études
politiques de Paris, chef de la revue Afrique-Asie et membre du
Haut-conseil de la francophonie (1989). Il est l'auteur d'une douzaine
d'ouvrages sur l'Afrique, parmi lesquels Sénégal (PUF,
collection Que sais-je ? 1985) et Onze leçons sur l'Afrique
australe (CHEAM, 1995), ainsi qu'un article, « Congo
(République »), paru dans l'Encyclopaedia
universalis46. Jean-Pierre LANGELLIER est le
rédacteur adjoint au Monde. Travaillant pour ce journal depuis
plus de trente ans, il a été son correspondant en Afrique
Orientale et en Israël, puis chef du service étranger et
éditorialiste. Actuellement, il est correspondant au Royaume-Uni,
l'ancienne puissance coloniale aux Seychelles. Il est l'auteur de plusieurs
livres dont Mauritanie, dans l'Adrar et l'erg Makteir (Les
Imagynaires, collection Les Carnets de la Balguère, 2001).
Philippe LEYMARIE est journaliste à RFI. Spécialiste des
questions africaines, de la marine et de la défense, il assure
des revues de presse et des chroniques à cette
chaîne de radio, tout en collaborant en même temps avec Le
Monde diplomatique. Il est l'auteur de certains livres dont celui que nous
utilisons : Océan indien : le nouveau coeur du monde (Karthala,
1981).
Ensuite, nous pouvons présenter Jacques de BARRIN
(Le Monde), Patrice CLAUDE (Le Monde), Jean-Claude POMONTI
(Le Monde), Bernard GROLLIER (Les Échos et Le
Point), Philippe FLANDRIN (La Croix), Anthony MOCKLER
(L'Express et Libération) et Pierre HASKI
(Libération).
Nous allons tout d'abord présenter les journalistes du
Monde en dehors de DECRAENE et LANGELLIER. Jacques de BARRIN,
né à Tours le 14 octobre 1938, est actuellement à la
retraite. Il a commencé sa carrière de journaliste en entrant au
Monde en 1969 en Province, puis en Corse en 1980. Il
s'intéressa d'abord aux transports. Ensuite, il a été
correspondant en Thaïlande où il couvrit les pays asiatiques, puis
au Kenya pour couvrir l'apartheid, surtout la libération de Nelson
MANDELA qui l'aurait profondément touché. Revenu à Paris
en 1990, il s'occupa des articles sur les pays du Maghreb avant de prendre sa
retraite en 199647. Patrice CLAUDE a fait son entrée au
Monde en 1980. Devenu correspondant en Afrique australe, en Asie du
Sud, en Europe et au Moyen-Orient, il a essentiellement couvert les conflits
internationaux tels que ceux qui ont secoué l'Afrique du Sud, l'Angola,
le Sri Lanka ou encore l'Afghanistan lors de l'occupation soviétique et
la guerre contre les Talibans après les attentats du 11 septembre 2001.
En mars 2003, dès le début des frappes anglo-américaines
contre l'Irak de Saddam HUSSEIN, il devient correspondant permanent à
Bagdad. Devenu spécialiste de l'Irak, il obtient en 2006 le Prix
Hachette du grand reportage pour l'un de ses articles sur le
pays48. Jean-Claude POMONTI, né en 1940 et ancien
étudiant à l'Institut d'études politiques ainsi
qu'à l'INALCO, a été le correspondant du Monde
à Bangkok (1968-1974) où il a principalement couvert la
guerre américaine au Vietnam, ce qui lui a valu le prix Albert-Londres
en 1973. Spécialiste de l'Asie du Sud-Est, il est devenu correspondant
en Afrique orientale à Nairobi (1974-1979), puis au desk Afrique
à Paris (1979-1985) avant de devenir chef adjoint du service
étranger en charge de l'Asie (1985-1991), pour redevenir correspondant
à Bangkok (1991-2005). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la
péninsule indochinoise et sur l'Afrique, tel Un Vietnamien bien
tranquille (Équateur, 2006)49.
46
http://www.academieoutremer.fr/academiciens/fiche.php?aId=187,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.geopolitique-africaine.com/author/philippe-decraene,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ; Encyclopaedia
universalis, Paris, 2008.
47
http://www.ac-creteil.fr/lecturecollinet/Ple%20infos/mai/ple_ressource_lecture_%C3%A9criture.htm,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
48
http://www.lemonde.fr/proche-orient/porfolio/2010/11/12/nouri-al-maliki-un-homme-autoritaire-qui-
concentre-beaucoup-de-pouvoir_1439241_3218.html,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.revue21.fr_Patrice-Claude_, consulté le mercredi 13 juillet
2011.
49
http://www.bibliomonde.com/auteur/jean-claude-pomonti-2098.html,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.diffusion.lokomodo.fr/Jean-Claude-Pomonti.html,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
Nous nous intéresserons également à
Philippe FLANDRIN (La Croix), Bernard GROLLIER (Le Point et Les
Échos), Pierre HASKI (Libération) et Anthony
MOCKLER (L'Express et Libération). Grand reporter
ayant couvert l'Orient, romancier, essayiste et docteur en science politique
à la Sorbonne, Philippe FLANDRIN a couvert avec passion l'Orient, en
particulier l'Afghanistan où il a effectué plusieurs
séjours clandestins, pour plusieurs journaux : La Croix,
Actuel, Paris-Match, Le Figaro et la BBC.
Il est l'auteur de plusieurs romans et essais parmi lesquels Saqqarah, une
vie : entretiens avec Jean-Philippe Lauer (Payot-Rivages, 1992) et
Aenigma (Rocher, 2006). Bernard GROLLIER est un journaliste
indépendant, ce qui explique pourquoi il a travaillé à la
fois pour Le Point et Les Échos en même temps.
Depuis 1987, il est « réfugié climatique » à la
Réunion. Depuis 1988, il effectue de nombreux reportages à
Mayotte tout en restant basé à la Réunion. Il est
rédacteur en chef d'Océan Indien Magazine. Il publie des
textes pour les éditions Orphie, par exemple dans Scènes de
la Réunion vue d'en haut (photographies de Roland BÉNARD).
Pierre HASKI, né le 8 avril 1953 à Tunis, et diplômé
au Centre de formation des journalistes (CFJ) en 1974, il devient journaliste
à AFP la même année et il devient son correspondant en
Afrique du Sud (1976-1980). Il entre dans Libération en 1981
d'abord comme responsable de la rubrique Afrique (1981-1988) avant de se
charger des relations internationales (1988- 1993). Correspondant à
Jérusalem (1993-1995), il devient ensuite chef du service international
et rédacteur en chef adjoint en 1995. En 2000, il devient correspondant
en Chine où il met à jour son blog « Mon journal de Chine
», ce qui lui a valu des démêlés avec les
autorités chinoises. Directeur adjoint de la rédaction
(2006-2007), il quitte Libération pour devenir le cofondateur
du site d'information Rue89 et devenir chroniqueur sur Europe 1. Il est
l'auteur de livres principalement sur la Chine, comme Internet et la Chine
(Seuil, collection Médiathèque, 2008)50.
Né à Monaco en 1946, Anthony MOCKLER, collaborateur au Matin
de Paris, fait parti de l'équipe fondatrice de
Libération. Homme de télévision et grand reporter
à TF1, il a conseillé François de GROSSOUVRE à
L'Élysée (1981-1982), réalisé des films dont
Les Filières de l'immigration clandestine lui a permis de
remporter le prix Italia, produit et dirigé les éditions
Montparnasse qu'il a créées. Il est l'auteur de plusieurs livres
dont L'Orchestre Noir (Stock, 1978).
Enfin, nous allons traiter de Pierre SOUBIRON. Bien qu'aucun
de ses articles ne figurent dans notre corpus, Pierre SOUBIRON peut être
ajouté dans notre présentation des principaux journalistes qui
ont suivi les Seychelles sous la présidence de RENÉ. Marseillais
d'adoption et journaliste au Méridional (Le
Méridional fusionne avec Le provençal pour devenir
en 1997 La Provence), il a été chef des Infos
régionales et a couvert des grands reportages tel que « Cuba pas
libre ». En 1972, il devient le fondateur de la Société de
relations publiques. Il coproduit des films sous-marins pour FR3 et des
reportages pour « la une », dont l'indépendance des
Seychelles. Ensuite, pendant dix ans, il assume sa fonction de Consul des
Seychelles pour le Sud de la France (cf. Chapitre IV Les acteurs).
Auteur de quelques livres, un seul retient notre attention : le roman-fiction,
La Poudrière des Seychelles (Denoël, 1992).
50
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Haski,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
Paul CAMBON - à ne pas confondre avec le
célèbre diplomate du début du XXe siècle - a
travaillé au Quotidien de Paris. Deux de ses articles ont
été identifiés et ajoutés dans notre corpus : l'un
datant du 22 octobre 1991, l'autre du 17 décembre 1992. Toutefois, nous
ne possédons aucune information sur ce journaliste.
Les autres journalistes français n'apparaissent en
tant qu'auteur que dans un seul de leur article identifié et
ajouté à notre corpus. Ces journalistes sont les suivants, par
ordre alphabétique : Roger BIANCHINI (Le Point), Alix DIJOUX
(Le Monde), Stéphane DUPONT (Les Échos), Julia
FICATIER (La Croix), Laurence FOLLEA (Le Monde),
Frédéric FRITSCHER (Le Monde), Gilles GAETNER
(L'Express), Xavier HAREL (La Tribune), Jean-Marc KALFLECHE
(Le Figaro), Frédéric LAURENT
(Libération), Olivier LE BRUN (Le Monde diplomatique),
Sixtine LÉON-DUFOUR (Le Figaro), Jean LESIEUR (Le
Point), Michel MONNEREAU (Le Monde), Gérard NIRASCOU
(Le Figaro), Claude PAVARD (Le Matin), Serge RAFFY (Le
Nouvel Observateur), Frank TENAILLE (Rouge), Laurence TOVI
(Les Échos) et Daniel VERNET (Le Monde). Certains ne
sont pas encore identifiés : Ch. C. (Le Matin), J.-P. C.
(Le Monde), Y. C. (Le Matin), J.-M. K. (Quotidien de
Paris), J.-Ph. L. (La Tribune) et V. L. (Quotidien de
Paris).
C) Les lieux de correspondance
Comme nous avons pu le constater, les pays rapportés
dans les journaux sont le plus souvent couverts par des correspondants. Ces
derniers suivent la situation des pays depuis leur ville de correspondance,
telle Bangkok pour l'Asie du Sud-Est avec Jean-Claude POMONTI. Ces villes ou
lieux peuvent également être l'emplacement de travail des
envoyés spéciaux. Pour le cas des Seychelles de RENÉ,
quels sont ces lieux de correspondance ?
Il arrive souvent que les journalistes écrivent le nom
du lieu de leur correspondance. Dans notre corpus, quatre lieux sont
cités :
· D'abord, naturellement, Victoria, capitale des
Seychelles sur l'île de Mahé. Aucun correspondant n'a
été identifié là-bas. Ce sont surtout les
correspondants de l'AFP qui envoient des bulletins d'information
depuis cette ville, ainsi que les envoyés spéciaux. Quatre
envoyés spéciaux ont été identifiés :
Jean-Marc KALFLECHE en août 1977, Jacques de BARRIN en décembre
1986, Jacques AMALRIC à l'occasion de la visite du président
MITTERRAND aux Seychelles en juin 1990, et Serge RAFFY en mars 1992 au moment
du début de la démocratisation des Seychelles.
· Ensuite Nairobi, capitale du Kenya, dans le cadre de
la couverture journalistique de l'Afrique orientale. Jean-Pierre LANGELLIER a
été correspondant du Monde dans cette ville pendant plus
de dix ans, ainsi que Jacques de BARRIN.
· Puis Johannesburg, en Afrique du Sud, pour la zone de
l'Afrique australe. Patrice CLAUDE a couvert les Seychelles dans cette ville au
début des années 80.
· Enfin, Saint-Denis-de-la-Réunion pour la
Réunion et ses environs, dont les Seychelles. Alix DIJOUX a
été le correspondant du Monde dans cette ville.
Les Seychelles sont donc suivies par au moins quatre zones de
couvertures médiatiques.
Plusieurs journaux ou magazines ont couverts les Seychelles :
nous avons pu identifier l'ensemble d'entre eux. Certains sont illustres comme
Le Monde, d'autres anciens et appréciés comme Le
Figaro, tandis qu'il y en a qui sont plus ou moins
spécialisés, comme la LOI. Nous avons pu voir quels
journalistes ont couvert les Seychelles, leurs parcours et l'importance qu'ils
prennent dans la couverture de la presse française, en particulier les
journalistes du Monde. Enfin, en étudiant les articles, nous
pouvons voir que les journalistes et/ou les journaux français suivent
l'actualité des Seychelles et/ou leurs relations depuis quatre zones
géographiques. Néanmoins, il semble que les Seychelles soient de
moins en moins suivies en raison de la disparition de certains journaux et
magazines. Les difficultés économiques que rencontrent
actuellement certains journaux en activité, comme Le Monde,
pourraient expliquer l'impossibilité d'accéder à leurs
archives et pourraient entraîner la disparition de certains d'entre eux,
peut-être même chez les plus illustres.
Chapitre II : Les Seychelles décrites par la
presse
française
Il faut garder à l'esprit qu'en dehors des relations
franco-seychelloises, la presse française a d'abord et avant tout
couvert les Seychelles. C'est le plus souvent dans les articles couvrant divers
sujets sur les Seychelles qu'il arrive que des éléments
d'informations sur les relations franco-seychelloises y soient
intégrés. Depuis 35 ans, la presse française couvre
l'actualité seychelloise en tant qu'État indépendant. Bien
que ce soit un important pays touristique, les Seychelles ont une place assez
faible, voire modeste, dans la presse française (exceptée dans la
LOI où elle peut faire la une). Nous allons voir comment la
presse française a présenté à ses lecteurs les
Seychelles depuis son indépendance jusqu'à la démission de
France-Albert RENÉ. Nous pouvons diviser notre étude en deux
périodes : celle de l'avant-RENÉ (1976-1977) et celle de la
présidence de RENÉ.
A) Les Seychelles de l'indépendance au coup
d'État d'après la presse française (1976-1977)
Avant d'étudier la présentation des Seychelles
de France-Albert RENÉ, il nous paraît primordial de définir
la vision de la presse française de l'archipel durant sa première
année d'indépendance dans le but de mieux connaître
l'histoire du pays, de voir comment la présidence de James MANCHAM, le
premier président des Seychelles, est présentée afin de
comprendre les raisons du coup d'État des partisans de RENÉ.
Enfin, il s'agira de se demander comment ce putsch et la mise en place du
nouveau régime ont été présentés en France
?
1. Les Seychelles de James MANCHAM (1976-1977)
Les Seychelles sont un archipel-État récent. Les
92 îles seychelloises accèdent à l'indépendance le
29 juin 1976 et forment la République des Seychelles. Son premier
président de la République était le débonnaire
James MANCHAM et son premier chef du gouvernement n'était autre que...
France-Albert RENÉ ! La présidence de MANCHAM était
éphémère puisqu'elle n'a même pas duré un an.
Donc très peu de choses peuvent être dites. Dans notre corpus,
nous n'avons que cinq articles - tous originaires du Monde - durant
cette période. Par contre, d'autres articles publiés sous
RENÉ peuvent compléter la description faite par la presse
française des Seychelles de MANCHAM.
principales îles, l'article est d'assez petite taille et
il est divisé en quatre petits paragraphes. Le premier décrit la
descente symbolique du drapeau britannique pour célébrer
l'indépendance seychelloise. Le deuxième décrit la
géographie du nouvel État, le nombre de ses habitants et rappelle
que les Seychelles étaient britanniques pendant cent-soixante-deux ans.
Le troisième présente les nouveaux dirigeants, MANCHAM et
RENÉ, et leurs idéologies. Enfin, le dernier paragraphe annonce
la présence d'une délégation française conduite par
le ministre de la Coopération, Jean de LIPKOWSKI, aux fêtes de
l'indépendance et l'annonce d'un futur accord de coopération
entre la France et les Seychelles51. Deux jours plus tard, un
nouvel article sur l'indépendance, de plus grande taille, apparait sous
la plume de l'envoyé spécial du Monde, P.-J.
FRANCESCHINI. Le journaliste donne plus de précisions sur le
déroulement de cette indépendance. Le journaliste évoque
la descente de l'Union Jack sous le chant de God Save the Queen, le
défilé militaire et la levée du drapeau seychellois devant
le duc de Gloucester, envoyé de la reine pour les
célébrations de l'indépendance. La présence de la
délégation française est confirmée et un portrait
du président MANCHAM est dressé. On évoque les discours de
MANCHAM et de RENÉ prononcés en trois langues. Les Seychellois
semblent satisfais de l'indépendance sans être
enthousiasmés. Ils craignent le danger d'un coup d'État que le
RoyaumeUni écartait jusqu'à l'indépendance. Enfin, on
apprend que MANCHAM a accepté l'invitation de GISCARD
D'ESTAING52.
Les trois articles du Monde qui suivent,
décrivent la longue visite privée de MANCHAM en France.
D'après Le Monde du 10 juillet, elle a eu lieu du 9 au 17
juillet ! On annonce que le président seychellois devait signer une
série d'accords de coopération, qu'il pourrait amender la
Constitution pour faire du français une des langues officielles du pays,
et qu'il allait assister à la revue navale de Toulon ainsi qu'au
défilé militaire du 14 juillet à Paris en compagnie du
président GISCARD D'ESTAING. Cet article était de petite taille
alors qu'un portrait dressé de MANCHAM, « francophile convaincu
», le dépasse en taille53. Le 17 juillet, Le
Monde annonce la signature de cette série d'accords par MANCHAM et
LIPKOWSKI. Des conventions particulières devaient compléter ces
accords en septembre 1977. On voit que les liens entre la France et les
Seychelles sont déjà privilégiés d'après
MANCHAM. Le 20 juillet, Le Monde annonce le retour de MANCHAM aux
Seychelles.
Les articles postérieurs à la présidence
de MANCHAM sont peu nombreux. Ils décrivent, par sous-entendus, «
l'homme des Britanniques »54 comme passant son temps
à rouler en Jaguar blanche en compagnie de jeunes
Suédoises55. On présente
généralement ce chef d'État débonnaire comme se
souciant davantage de ses propres intérêts plutôt que ceux
de son pays. Il aurait même cherché, avec l'argent de son ami le
prince saoudien milliardaire, Adnan KASHOGI, à transformer l'archipel en
un paradis touristique en le livrant aux tour- opérateurs, trafiquants
d'armes et investisseurs étrangers, ces derniers contrôlant 90 %
de l'économie nationale, provoquant ainsi un grave problème
économique et social. À cela on ajoute la rivalité entre
MANCHAM et RENÉ : l'un est pro-occidental, l'autre est
présenté comme « marxiste »56. Ces
raisons, ainsi que la rivalité entre les propriétaires fonciers
et les grands commerçants57, conduisent RENÉ et
ses partisans à organiser un coup d'État.
51 ANONYME, « Les Seychelles ont accédé
à l'indépendance », Le Monde, 30 juin 1976.
52 FRANCESCHINI P.-J., « « Eux au moins, ils ont la
manière » », Le Monde, 2 juillet 1976.
53 « Le président de la république des
Seychelles en visite privée à Paris, Le Monde, 10
juillet 1976.
54 LAURENT Frédéric, « La route du
pétrole passe par les Seychelles », Libération, 13
septembre 1978 ; TENAILLE Frank, « Un coup d'État renverse l'homme
des Britanniques », Rouge 6 juin 1977.
55 RAFFY Serge, « Marx va mourir aux Seychelles »,
Le Nouvel observateur, 26 mars-1er avril 1992.
56 « Les Russes sur la route du pétrole »,
Le Nouveau journal, 16 juin 1977.
57 LE BRUN Olivier, « De l'esclavage au socialisme »,
Le Monde diplomatique, juillet 1982.
2. Le coup d'État et la mise en place du
régime de RENÉ
Le coup d'État du 4-5 juin 1977, dit «
Libération » par le régime socialiste, porta au pouvoir
RENÉ. Deux-cent partisans de RENÉ dirigés par Ogilvy
BERLOUIS ont pris le pouvoir pendant que MANCHAM assistait à Londres
à la conférence du Commonwealth et institué un
« Conseil révolutionnaire »58. Le coup
d'État a été consacré par plusieurs journaux
français : dans notre corpus, on peut citer Le Monde,
Rouge, Le Matin de Paris, Le Nouveau journal et
La Croix peu après sa réalisation. D'autres
éléments ont été relevés dans des articles
postérieurs. Nous allons voir comment ces journaux abordent le putsch,
les jours qui ont précédé ce coup de force et de quelle
façon le nouveau régime est présenté.
Le journal communiste Rouge, Le Matin de Paris et
Le Monde font partie des premiers journaux à annoncer la
réalisation du coup d'État le 6 juin. Le Monde publie un autre
article le lendemain. Les quatre articles ont presque tous un titre commun qui
présentent clairement la situation : « coup d'État aux
Seychelles ». Pour Le Matin de Paris, si les Seychelles
étaient épargnées par les cyclones, elles ne
l'étaient pas par l'instabilité décrite comme une maladie
africaine. Le journal rapporte la justification des putschistes : MANCHAM
« voulait modifier la Constitution et repousser de cinq ans les
élections [de] 1979 » et parce qu'il « voulait devenir un
dictateur ». Cette justification est reprise par Le Monde du 7
juin. La véritable raison, d'après la presse française,
serait la rivalité entre MANCHAM et RENÉ59.
Frank TENAILLE de Rouge, lui, ne présente peu le coup
d'État, préférant davantage décrire les Seychelles.
Quant à DECRAENE, il décrit MANCHAM, sa présidence qui se
résume à de nombreux voyages - il aurait passé plus de
temps à l'étranger qu'aux Seychelles -, et à ce qui a
conduit au coup d'État. Presque quinze ans plus tard, Serge RAFFY
présente les putschistes comme « une poignée de jeunes
intellectuels gauchistes, formés dans les séminaires suisses et
français [qui] prirent le pouvoir » avec à sa tête
RENÉ décrit comme « un jeune avocat fasciné par Fidel
CASTRO et par toutes les légendes anticolonialistes
»60.
Pour le Figaro, face à moins d'une centaine de
policiers aux moyens réduits comme seule force seychelloise, les
putschistes n'avaient aucun mal à réussir leur
coup61. Ainsi, les points stratégiques furent
occupés et le couvre-feu instauré. MANCHAM, désormais
déchu, dénonce un complot soviétique à cause de
l'emplacement stratégique des Seychelles. Cette thèse est
défendue par Le Nouveau journal du 16 juin 1977 qui
décrit longuement comment les Soviétiques ont
préparé et appuyé le coup d'État. RENÉ prend
la tête du régime et
souhaite construire un « socialisme typiquement
seychellois ». Les officiers britanniques sont expulsés et les
institutions suspendues. Enfin, des élections sont annoncées pour
197962. Le 8 juin, on apprend la composition du gouvernement,
on sait également que quatre personnes auraient été
tuées pendant le putsch et que les dictateurs AMIN DADA et RATSIRAKA ont
largement félicité le nouveau dictateur. À Londres, on
s'interrogeait sur la participation des Seychelles à la
conférence du Commonwealth. Enfin, RENÉ et la presse
soviétique démentent la participation de l'URSS dans le coup
d'État63. Dans cet article, Plantu caricature le coup
d'État sous la forme d'une tortue seychelloise secouant sa carapace pour
se débarrasser des pions représentant les puissances
étrangères (cf. annexe n°9). Le 10, Le Monde
rapporte que le nouveau régime « ne sera certainement pas
marxiste » d'après RENÉ. Le 11 juin, on apprend la
création d'une « armée populaire de sécurité
»64. Le Royaume-Uni reconnait le nouveau régime le
13 juin65, et la France par l'annonce de la venue du ministre
de la Coopération, Robert GALLEY, aux célébrations du
premier anniversaire de l'indépendance. Les soldats tanzaniens arrivent
aux Seychelles pour encadrer la milice66. La Croix du
22 août 1977 reprend plusieurs éléments déjà
évoqués par la presse les jours précédents le coup
d'État. L'article estime, plus de deux mois après le coup
d'État, qu'il était « encore trop tôt pour
connaître l'orientation définitive du nouveau régime
».
58 GUÉBOURG Jean-Louis, Les Seychelles, Paris,
Karthala, 2004, p.76.
59 ANONYME, « Les Russes sur la route du pétrole
», Le Nouveau journal, 16 juin 1977 ; DECRAENE Philippe, «
Coup d'État aux Seychelles », Le Monde, 7 juin 1977.
60 Op. cit. RAFFY Serge, « Marx va mourir aux
Seychelles », Le Nouvel observateur, 26 mars-1er avril 1992.
61 NIRASCOU Gérard, « Aux Seychelles, Karl Marx
contre le tourisme », Le Figaro, 5 juin 1978.
62 Op. cit. DECRAENE Philippe, « Coup d'État
aux Seychelles », Le Monde, 7 juin 1977.
63 ANONYME, « Le coup d'État aurait fait plusieurs
morts, Le Monde, 8 juin 1977.
64 Le Monde, 11 juin 1977.
65 Le Monde, 15 juin 1977.
66 Le Monde, 24 juin 1977.
B) Les Seychelles de René décrite par la
presse française
France-Albert RENÉ a longtemps gouverné les
Seychelles depuis son indépendance jusqu'à récemment. La
presse française a suivi son règne et son pays pendant plus d'un
quart de siècle. Comment les Seychelles de 1977 à 2004 sont-elles
décrites dans les journaux et magazines français ? Trois aspects
de la vie d'un pays vont devoir être étudiés sur les
Seychelles : la vie intérieure, les relations extérieures et
l'économie.
1. La politique intérieure
Généralement, il n'y a que très peu de
chose à dire sur les Seychelles de RENÉ. Ce qu'on retient le plus
souvent, c'est l'arrivée au pouvoir de ce dernier, la tentative de coup
d'État en 1981, la rébellion militaire de 1982, le
rétablissement du multipartisme à la fin de l'année 1991,
l'adoption d'une Constitution multipartite et les premières
élections présidentielles libres en 1993 et la démission
de RENÉ en 2004. Que pouvons-nous dire de la politique intérieure
des Seychelles sous RENÉ ? Cf. Indications chronologiques.
Sitôt que RENÉ a mis en place un régime
socialiste qui se dit non marxiste, il fait venir des troupes tanzaniennes aux
Seychelles. Après le coup d'État des mercenaires aux Comores en
1978, le régime vit dans la crainte d'une même situation aux
Seychelles. Ainsi, en mai de la même année, il dénonce une
« tentative de complot ». En mars 1979, une nouvelle Constitution,
mettant en place le monopartisme, est promulguée et RENÉ est
élu président de la République en juin. En octobre, des
manifestations estudiantines ont lieu contre l'instauration du National
Youth Service (Service Nationale de la Jeunesse ou NYS) et en
novembre, une répression s'abat après la dénonciation d'un
« complot » par le régime. Le NYS est mis en place en
1981. Novembre 1981 est un mois traumatisant, avec notamment la tentative de
coup d'État de mercenaires en provenance d'Afrique du Sud. L'ONU
mène alors l'enquête dès décembre. 1982 est, quant
à elle, l'année du procès des six mercenaires mais aussi
l'année d'une rébellion militaire déclenchée en
août. En 1983, des élections législatives se
déroulent. En juin, les mercenaires sont amnistiés et
expulsés et en décembre, l'agent secret sud-africain Martin
DOLINCHEK est libéré. S'en suit une nouvelle crainte du
régime après l'intervention américaine à Grenade.
Pour 1984, nous pouvons retenir la réélection de RENÉ et
sa nomination en tant que secrétaire-général du parti
unique, la création du Marketing Board, la réduction du
gouvernement à cinq ministres et la réaffirmation du
non-alignement des Seychelles. En mai-juin, un « complot » de la
Garde nationale est réprimé tandis que le 27 septembre, la
question de la démocratie est abordée lors du 6e congrès
du parti unique. Enfin, en décembre 1985, le principal opposant de
RENÉ, Gérard HOAREAU, est assassiné à Londres. En
1986, la fausse Ambassade de l'Ordre de Malte du mafieux Mario RICCI prend fin
le 19 mai, un nouveau gouvernement est formé le 19 septembre et une
« tentative de coup d'État » est déjouée. 1987
est l'année des élections législatives et de la
célébration avec éclat des dix ans du régime. Mais
en 1988, il y a un remaniement ministériel et un nouveau « complot
» contre RENÉ. 1989 voit pourtant la réélection de ce
dernier. 1990-1991 correspondent à un mouvement démocratique qui
aboutit au rétablissement du multipartisme et à la transition
démocratique de 1992 à 1993. Fin 1993, un procès
intenté à un opposant a un effet boomerang. En novembre 1994, le
président de l'Assemblée fait expulser un élu de
l'opposition. En 1995, les partis politiques obtiennent un statut similaire
à une compagnie commerciale (janvier) et le choix d'un nouveau drapeau a
suscité une controverse (juin). En 1996, la loi de l' «
Economic Development Act » (EDA) provoque des remous en
janvier et en avril, un accord sur les propriétés de
l'Église catholique est signé. 1997 voit s'ouvrir le débat
sur la citoyenneté et la célébration en grandes pompes du
vingtième anniversaire du coup d'État de RENÉ. En 1998,
RENÉ est réélu lors d'élections
générales, le NYS prend fin et en
octobre, un accrochage se déroule au Parlement. En
2000, un cinquième amendement de la Constitution permet à
RENÉ de décider, quand il le souhaite, la date des
élections présidentielles afin de prendre de vitesse
l'opposition. En 2001, RENÉ est réélu, mais sa
réélection est largement contestée. En décembre
2002, les élections législatives se déroulent très
violemment. En 2003, le vice-président James MICHEL est
désigné comme dauphin de RENÉ (9 mars). Il y a une
éphémère normalisation entre RENÉ et l'opposition
(mars-juillet) avant que celle-ci soit réprimée par le pouvoir.
Enfin, 2004 est l'année où RENÉ abandonne le pouvoir : il
démissionne au profit de son dauphin désigné, James Alix
Michel, le 14 avril.
2. La politique extérieure
Que dire des relations extérieures ? Comment les
journaux français présentent les liens diplomatiques entre les
Seychelles de RENÉ et les autres nations en excluant la France ? Nous
pouvons avoir une idée assez claire dans ce domaine. En effet, nous
disposons, dans notre corpus, d'une centaine d'articles y faisant allusions. La
majorité provient de la LOI. Voici ce que nous pouvons voir.
On constate que la presse française donnait
l'impression que les Seychelles étaient plus proches des États
marxistes que des Occidentaux. Il est donc arrivé qu'on accuse Victoria
d'être marxiste et d'être à la solde de Moscou. Pourtant, il
s'agit d'une situation beaucoup plus complexe qu'elle en a l'air. Le
régime est en réalité non-aligné, chose que
RENÉ a affirmée à plusieurs reprises. Des journalistes,
comme Jacques de BARRIN, en ont conscience, tels que le prouvent certains
articles sur la difficile tentative d'équilibrer des liens avec l'Ouest
et l'Est, surtout avec les deux Super-grands. RENÉ a même
déclaré au journal Le Point du 7 juin 1987 que s'il lui
fallait choisir un camp, ce serait l'Ouest « largement ».
D'abord, on peut constater que les relations
soviéto-seychelloises étaient très importantes. Elles sont
présentes dans la presse française. Moscou a ouvert une ambassade
dans les heures qui ont suivi le coup d'État de RENÉ. Moscou
soutient ouvertement Victoria, comme le montre la présence d'une flotte
soviétique après le putsch manqué de 1981. L'ambassadeur
soviétique, Mikhaïl ORLOV, est décrit comme exerçant
une influence sur le régime seychellois et tentant d'amener les
Seychelles dans le giron soviétique en créant des tensions.
D'après Jacques de BARRIN, l'ambassadeur entretient chez RENÉ
l'idée d'un complot permanent contre son régime. L'escale des
navires soviétiques est présentée comme plus longue que
celle des Occidentaux. Les deux pays ont développé une
coopération dans le domaine scientifique et culturelle. Les visites
diplomatiques sont citées dès la seconde moitié des
années 80, telle la première visite de membres du PCUS en
août 1987 et celle, en septembre 1987, de James MICHEL qui est
resté trois semaines en URSS pour intensifier la coopération
militaire entre les Seychelles et l'URSS. En avril 1991, des parlementaires
soviétiques visitent les Seychelles.
Si les relations américano-seychelloises étaient
jugées bonnes dès l'arrivée au pouvoir de René, il
semble qu'elles se soient détériorées car le régime
est progressiste. Le premier ambassadeur américain n'a été
nommé qu'en 1982. Certains ambassadeurs américains sont
cités. En 1986, elles sont décrites comme étant non
chaleureuses, surtout après un « complot » avec le Royaume-Uni
et la France. Pourtant, les États-Unis sont satisfaits du non-alignement
de Victoria et une aide massive de 2-3 millions $ est apportée aux
Seychelles. Jusqu'en 1983 aucun navire américain, ni britannique, ne
fait escale aux Seychelles car leurs pays refusent de se plier au
règlement de mouillage dans les eaux seychelloises, d'où la
recherche d'un compromis. Les États-Unis louent une base d'observation
de satellites dont le bail est renouvelé sans cesse jusqu'en 1995. Une
coopération militaire existe : des visites de militaires
américain sont évoquées. En 1989, les relations se
réchauffent : RENÉ accepte de faciliter la marine
américaine aux ports seychellois et le 19 juillet, il effectue sa
première visite aux États-Unis.
Que peut-on dire des relations avec les régimes
progressistes voisins ? Nous pouvons voir que les relations entre les
Seychelles et la Tanzanie du socialiste Julius NYERERE étaient
très importantes. Dès l'arrivée au pouvoir de RENÉ,
l'étroitesse des liens entre les Seychelles et la Tanzanie
inquiètent les Occidentaux. La Tanzanie soutient le régime de
RENÉ. La présence de troupes tanzaniennes et la
coopération militaire sont les aspects les plus évoqués
dans ces relations. L'ambassade tanzanienne ne s'ouvre qu'en octobre 1987.
D'importants liens entre les Seychelles et Maurice existent. La presse
décrit souvent des visites diplomatiques entre ces deux pays. Les liens
sont surtout forts idéologiquement avec le Mouvement milicien mauricien
(MMM). On constate qu'en 1981, les relations diplomatiques étaient
très froides. En novembre 1981, les relations se sont encore
détériorées. Elles ne se sont réchauffées
qu'après la victoire de la gauche à Maurice le 11 juin 1982,
d'où la visite de RENÉ. Des accords de coopération, comme
celui de mars 1984, sont évoqués. La première visite d'un
Premier ministre mauricien est effectuée les 21-24 septembre 1989 afin
de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays. Le
président mozambicain, Samora MACHEL, a effectué sa
première visite aux Seychelles les 16-19 avril 1982 pour définir
plusieurs secteurs de coopération et par solidarité avec
l'archipel. Pour lui, les Seychelles sont « une base arrière
sûre pour l'indépendance et les révolutions du continent
sud-africain ». Les liens seychello-malgaches sont souvent
évoqués sans être véritablement
développés. Coopération militaire avec Madagascar et
soutient malgache au régime de RENÉ.
Dès l'arrivée au pouvoir de RENÉ, la
Chine populaire envoi une vingtaine de représentants. RENÉ voyage
à plusieurs reprises en Chine populaire et plus de quatre fois en
Corée du Nord. La Chine appuie l'idée seychelloise de
démilitariser l'océan Indien. En mars 1988 et en avril 1990, une
délégation de chaque pays a visité la Chine puis les
Seychelles. Des soldats nord-coréens ont remplacé les troupes
tanzaniennes pour entraîner l'armée seychelloise. Ils ont une
influence croissante mais sont remplacés à leur tour par les
Soviétiques. En outre, Cuba se trouve présent aux Seychelles. On
apprend que Giovinella GONTHIER a représenté les Seychelles
à Cuba. En 1983, un accord de coopération est signé entre
les deux pays même si la visite du vice-président cubain les 17-20
janvier 1983 a provoqué un incident diplomatique avec les
États-Unis.
Le Kenya est cité comme une référence
seychelloise. Pourtant, Victoria l'accuse souvent d'être impliqué
dans des complots, surtout celui de 1978. En janvier 1990, un accord de
coopération est signé entre les deux pays. RENÉ visite
pour la première fois le Kenya les 11-12 juillet 1990. Des relations
avec la Libye sont abordées à certaines reprises. Des visites
diplomatiques sont surtout évoquées, comme celle d'Ogilvy
BERLOUIS, ministre seychellois de la Jeunesse et de la Défense, à
Tripoli et son entretien avec le colonel KADHAFI le 18 avril 1982. Il existe
une coopération militaire, intensifiée après le putsch
manqué des mercenaires.
Que dire des liens avec l'ancienne puissance coloniale, le
Royaume-Uni, l'Afrique du Sud et l'Inde qui sont influentes ? Les relations
sont décrites comme bonnes en 1977. Les visites diplomatiques sont
surtout relatées, comme la venue d'une délégation
britannique les 7-13 mars 1982, suivi en mai de la visite de Guy SINON au
Royaume-Uni. Le dernier article identifié portant sur les visites
diplomatiques date du 8 mai 1997. En 1986, avec les ÉtatsUnis et la
France, le Royaume-Uni est en crise avec les Seychelles à cause d'un
« complot » contre Victoria. On constate que les relations avec
l'Afrique du Sud étaient mauvaises à cause du système de
l'apartheid, d'où la recherche de nouveaux partenaires pour l'archipel.
On peut sentir des tensions entre les deux pays, surtout à cause de
l'affaire des mercenaires responsables du coup d'État manqué de
novembre 1981. En effet, l'Afrique du Sud ségrégationniste est
souvent accusée comme étant complice du putsch manqué.
Après l'abolition de l'apartheid, les relations semblent s'être
réchauffées, surtout sous la présidence de Nelson MANDELA.
D'importants liens existent avec l'Inde. Des visites en Inde sont
évoquées à plusieurs reprises. On peut constater que
l'Inde devient de plus en plus présente aux Seychelles comme dans tout
l'océan Indien. Les relations militaires sont importantes : plusieurs
articles de la LOI l'évoquent, par exemple, la participation de
la marine indienne pour le sixième anniversaire de l'arrivée au
pouvoir de RENÉ. En août 1983, une délégation
scientifique indienne est venue aux Seychelles. Un haut-commissariat indien
ouvre en octobre 1987. RENÉ a effectué une visite en Inde au
moins en 1980 et le 22 avril 1986. En novembre 1988, RENÉ confirme les
bonnes relations entre l'Inde et les Seychelles.
La création de la COI en 1982 par Madagascar, Maurice
et les Seychelles est évoquée par la LOI. Les trois pays
ont signé ensemble un accord commercial commun, et un autre sur une
coopération générale en janvier 1984. Le régime a
crée en juin 1984 une fausse ambassade de l'Ordre de Malte
dirigée par le mafieux Mario RICCI, décrit comme
l'éminence grise de RENÉ. L' « ambassade » RICCI prend
fin le 1er mai 1987. 1986 est une année importante pour les Seychelles :
l'archipel a reçu la visite du pape Jean-Paul II. On constate qu'il
arrive que Victoria ferme plusieurs de ses ambassades pour des questions
économiques. Dans la rubrique « Who's Who », plusieurs
diplomates ou allusions diplomatiques sont cités. Par exemple, Claude
MOREL, ambassadeur de Belgique et de l'UE aux Seychelles, ou encore la visite
en Chine de James MICHEL les 4-9 mai 1998. D'autres aspects diplomatiques sont
présentés, par exemples, le Maroc, la Belgique ou encore
Israël.
3. La politique économique
Une vingtaine d'articles évoquent des aspects de la
politique économique de RENÉ. Toutefois, c'est la LOI
qui nous renseigne le plus sur ce domaine. Dans cet hebdomadaire, les
articles sont regroupés dans la rubrique « Économie » :
plus de trois cent articles économiques sont estimés ! Que
pouvons-nous souligner concernant la politique économique de RENÉ
grâce à la presse française ? Il existe de très
nombreux aspects, ce qui aurait nécessité une étude
largement plus importante : tout ce qui est évoqué ici n'est
qu'un petit aperçu global de la politique économique du
régime de RENÉ.
La politique économique du régime de RENÉ
est celle du développement67. Nous pouvons le voir
ainsi dans l'ensemble des articles. D'après Jean-Pierre LANGELLIER,
trois domaines sont privilégiés par le nouveau régime : la
hausse de la production agricole, le logement pour tous et la réforme de
l'éducation68. Plusieurs plans économiques sont
dressés, comme celui de 1985-1989 évoqué par la LOI
du 12 janvier 1985. Sous RENÉ, qui était aussi ministre de
l'Économie et des Finances, l'école et la médecine
deviennent gratuites, la sécurité sociale est instaurée,
et tous les Seychellois sont logés avec eau et
électricité. Une grande partie de l'activité
économique - les deux tiers des activités économiques -
est contrôlée par le régime qui tente d'établir un
système d'économie mixte. On évoque des nationalisations
qui seraient, aux yeux de Jacques AMALRIC, souvent peu efficaces.
67 PAVARD Claude, « Un officier sud-africain avoue »,
Le Matin, 8 décembre 1981.
68 LANGELLIER Jean-Pierre, « La constitution «
socialiste » va officialiser le système du parti unique »,
Le Monde, 14 novembre 1978.
Les journaux présentent très souvent les
Seychelles bénéficiant de l'aide internationale pour l'aider dans
son développement, par exemple, pour développer la côte Est
de Mahé. Parmi ces aides, nous pouvons citer celles du Japon et de
l'Union soviétique, celui-ci faisant souvent des dons, comme celui du
carburant. Les Seychelles sont souvent perçues comme étant un
paradis fiscal. Dès le début du régime, des
réformes agraires sont engagées dès le début du
régime socialiste visant à s'approprier des terres mal mises en
valeur. Des terres agricoles sont nationalisées. Ainsi, au début
des années 80, le régime cherche à relancer la cannelle,
une des plus importantes sources économiques de l'archipel. Ensuite, il
cherche à la développer, par exemple en construisant une
distillerie. On constate aussi une volonté de diversifier l'agriculture.
Plusieurs articles en matière de transports, surtout aériens,
sont publiés particulièrement dans la LOI. On peut voir
qu'au fil du temps, de nouvelles liaisons aériennes se
développent. Air Seychelles inaugure son premier vol international le 27
octobre 1983, mais connait des difficultés. On évoque même
dans plusieurs articles de la LOI la recherche
pétrolière dans la région. En effet, les Seychelles sont
présentées comme étant « sur la route du
pétrole ».
La pêche et le tourisme sont les principales ressources
économiques des Seychelles. La pêche au thon est
présentée en 1978 comme étant le grand espoir de
l'économie seychelloise. De très nombreux articles traitent de la
politique économique de Victoria dans ce domaine. Plusieurs accords de
pêche sont signés avec divers États tels que l'URSS. On
peut constater que l'industrie thonière se développe très
bien. En 1986, 140 000 tonnes de
thons sont pêchés. Les Seychelles sont souvent
décrites comme étant un paradis touristique. Si le nouveau
régime n'affecte pas le tourisme, on peut voir à certaines
reprises qu'il cherche à diversifier l'économie pour que celle-ci
n'en soit plus dépendante. Dès 1979, le nombre de touristes
diminue avant de revenir à la hausse dès 1984. Et si en 1990 le
tourisme continue son accroissement, la pêche au thon, en revanche,
diminue. 1991 est considérée comme une mauvaise année pour
le tourisme.
L'inflation est faible (4 %) en 1981, mais l'économie
subissait un déficit commercial record à cause de la baisse du
tourisme depuis 1979. Pour faire face à cela, un plan de redressement
puis de relance économique est dressé en 1983. Le déficit
commercial baisse en 1984 avant de repartir à la hausse en 1986. En
1985, la LOI s'interroge sur la maîtrise de l'inflation. Les
Seychelles connaissent des difficultés économiques à la
fin des années 80 : un dossier parait dans la LOI du 2 avril
1988. Un nouveau plan de redressement économique est dressé. Si
l'économie seychelloise connait de bons résultats en 1988, deux
ans plus tard, « l'avenir économique s'assombrit » comme le
titrait la LOI du 13 octobre 1990. Avec la hausse du tourisme (100 000
touristes au début des années 90) et le développement
économique présidé par RENÉ, le PNB par habitant
passe à 5 000 $ dans les années 80-90, soit plus que le Portugal,
contre 1000 $ en 1978. Mais dès 1990, on évoque le
problème de la dette qui absorbe plus de 40 % des recettes
budgétaires. Entre 1990 et1991, les Seychelles ont perdu 100 millions de
dollars de recettes à cause d'un modèle en faillite -
marxiste-léniniste - et le poids jugé excessif du secteur public.
La gestion centralisatrice « à la soviétique » aurait
« ruiné » les Seychelles. Mais les acquis économiques
et sociaux ne sont nullement contestés par ses opposants au moment du
passage du monopartisme au multipartisme, période où
l'économie se libéralise. Cela a permis à René
d'être réélu en 1993 lors des premières
élections présidentielles libres.
Après la libéralisation du régime,
plusieurs articles évoquent des privatisations, par exemple dans
l'hôtellerie et l'activité portuaire. Entre 1994 et 2004, la LOI
publie de très nombreux articles économiques aux thèmes
très variés. Durant cette période, l'hebdomadaire traite
le plus souvent de l'hôtellerie, l'offshore, la compagnie Cable
&Wireles, l'aviation, la Gold Card, la vente des passeports,
la controverse autour de l'EDA, la crise financière, le refus
de RENÉ de dévaluer la roupie comme le recommande le FMI,
Beachcomber, ou encore la baisse du tourisme dès la fin des
années 90.
L'indépendance seychelloise a été assez
bien présentée par Le Monde sans être trop
détaillée. On a pu voir que la coopération
franco-seychelloise a été établie très rapidement
et couverte par la presse. Les Seychelles de MANCHAM ne semblent pas suivies
dans leur actualité, mais les articles postérieurs à sa
présidence nous ont permis de voir que l'archipel rencontrait de graves
difficultés, ce qui aurait conduit au coup d'État du 5 juin 1977
portant RENÉ au pouvoir. Ce coup d'État a été
relativement bien suivi par la presse, celle-ci nous fournissant de nombreuses
informations. Les principaux événements qui ont marqué les
Seychelles, comme le putsch de 1981 et la rébellion de 1982, où
encore les élections
seychelloises, ont été suivis et la LOI
nous fournit de nombreuses informations sur la politique
intérieure, mais aussi extérieure et économique de
l'archipel. Sur les relations extérieures, on peut voir qu'on avait
l'impression que les Seychelles de RENÉ s'alignaient sur les
régimes communistes et s'éloignait de l'Occident, alors qu'en
réalité il y a un nonalignement, une neutralité et un
équilibrage délicat. Enfin, on peut voir que le régime de
RENÉ a développé l'économie seychelloise et le
niveau de vie des habitants à travers une diversification
économique et des réformes sociales, mais qu'il n'a jamais
cessé de rencontrer des difficultés, surtout dès les
années 90. Donc, bien que les Seychelles soient peu couvertes, nous
pouvons avoir une bonne idée de son évolution sous la
présidence de France-Albert RENÉ.
Chapitre III : Présentation des articles sur
les
relations franco-seychelloises sous
René
Cette étude est plus statistique et analytique que
n'importe quel chapitre de ce mémoire. Tous les chiffres que nous
donnons sont issus de nos propres calculs. Cela nous permet de voir la place de
chaque journal dans notre corpus sur les relations entre la France et les
Seychelles de France-Albert RENÉ. De quels types d'informations
traitent-ils et en quelle quantité ? Quelle place les relations
franco-seychelloises tiennent-elles dans la presse française ?
A) Les articles sur les relations franco-seychelloises
par rapport aux articles sur les Seychelles de René en
général
Nous distinguons deux catégories d'articles de presse
écrite française. D'un côté, les articles sur les
Seychelles de France-Albert RENÉ dans tous les domaines (politiques
intérieure, extérieure, économiques). De l'autre, les
articles sur les relations franco-seychelloises pendant le « règne
» de « Papa » - terme utilisé pour dire «
président » en créole seychellois, très souvent
utilisé pour désigner RENÉ - issus de la première
catégorie d'articles. Nous avons donc deux corpus que nous
désignons respectivement de « corpus n°1 » et «
corpus n°2 ». Nous jugeons qu'il est utile de faire une étude
comparative pour avoir une idée de la place de la couverture
journalistique française des relations franco-seychelloises sous
RENÉ dans l'investigation générale de la presse
écrite française dans l'archipel à l'époque qui
nous intéresse.
D'abord, nous allons étudier les articles composant
notre premier corpus avant de le comparer au second (cf. annexes
n°1 et 2). Ce premier corpus peut être utilisé dans notre
étude pour présenter de façon générale les
Seychelles de RENE d'après la presse écrite française ou
pour renforcer notre étude sur les relations bilatérales. Plus de
1180 articles de presse française sur les Seychelles de France-Albert
RENÉ ont été identifiés. Tous ces articles sont
incorporés dans nos sources (cf. « Sources »).
Comme nous pouvons le constater, les articles de la LOI
dominent largement le corpus n°1 avec 990 sur plus de 1180. Le
Monde, malgré ses 120 articles, n'est que peu de choses
comparé à cet hebdomadaire : il couvre 10 % du corpus seulement.
Si nous supprimons de ce corpus les articles de la LOI, les
statistiques changent radicalement: nous passons de 1180 articles à
approximativement 185 articles, donc nous aurions supprimé 84 % des
articles de ce corpus. Cela montre que la LOI est un document
indispensable pour la recherche sur l'histoire des Seychelles sur plusieurs
domaines. Sans la LOI, Le Monde regroupe les deux tiers du
corpus. Dans l'annexe n°4 intitulé « Relevés des
articles de La Lettre de l'Océan Indien (LOI) » (cf.
« Annexes »), nous pouvons voir l'évolution du nombre
d'articles de la LOI entre 1981 et 2004. Nous constatons d'abord que
les 990 articles ont été publiés sur 24 ans, soit une
moyenne de 40
articles par an. En consultant les articles, nous avons
remarqué qu'entre 1981 et 1985, il y avait davantage d'articles sur la
politique économique seychelloise qu'intérieure ou
extérieure. Entre 1982 et 1989, les articles sur les Seychelles
deviennent de moins en moins nombreux. Puis, jusqu'en 1993, leur
quantité est instable avant de tomber à 26 articles cette
année là. Puis, probablement grâce à l'apparition en
1992 d'une nouvelle rubrique intitulé « Who's Who », les
articles redeviennent de plus en plus nombreux jusqu'en 1996 avant de chuter
légèrement en 1997. Le nombre d'articles devient quasiment stable
jusqu'en 2003. En 2004, en raison du départ du pouvoir de RENÉ,
il était inévitable que le nombre d'articles sur les Seychelles
sous sa présidence s'écroule. Pour Le Monde, nos
relevés intégrés dans l'annexe n°3 (cf.
« Annexes ») nous donnent les indications suivantes. Avec 120
articles sur 27 ans, cela nous donne une moyenne de quatre articles par an :
c'est extrêmement peu. De 18 articles en 1977, nous descendons
progressivement jusqu'à atteindre trois articles seulement en 1980. En
1981 et 1982, leur nombre augmente jusqu'à atteindre le pic de 22 en
1982 en raison du coup d'État manqué des mercenaires, leur
procès et la mutinerie militaire. Puis leur nombre redescend brutalement
à deux articles en 1983. Jusqu'en 2004, leur nombre tourne autour de
notre moyenne calculée, c'est-àdire quatre par an. Mais aucun
article sur les Seychelles n'a été publié en 1987-1988 et
2003. Donc, bien qu'il soit considéré comme l'un des journaux
français les mieux renseignés sur les Seychelles, Le Monde
ne couvre pas tant que cela ce micro-État. Quant au reste de nos
principales presses écrites françaises, à savoir Le
Figaro, La Croix et Libération, tout en incluant
Le Matin de Paris, nous constatons qu'ils sont écrasés
par la LOI, Le Monde, et le reste des articles de journaux ou
de magazines. Cette dernière catégorie regroupe les presses
écrites possédant chacune entre un à trois articles qui
ont été identifiés puis intégrés dans notre
corpus n°1.
Parmi les articles qui composent le corpus n°1, plus de
250 seulement possèdent des éléments concernant les
relations franco-seychelloises pendant le « règne » de
RENÉ : ils constituent notre second corpus. C'est ce corpus que nous
allons particulièrement utiliser dans la suite de notre étude. Ce
corpus représente approximativement 21 % des articles composant notre
corpus sur les Seychelles, donc un article sur cinq, ce qui est relativement
faible.
Comme dans le corpus n°1, la LOI domine
largement le corpus n°2. Toutefois, le poids de ses articles sur les
autres est moins pesant: de 84 % dans le premier corpus, on passe à 66
%, soit les deux-tiers, de la composition du second corpus. Les autres articles
prennent donc plus d'importance, mais cela confirme une nouvelle fois
l'importance de l'hebdomadaire dans la recherche sur l'histoire des Seychelles
à partir de 1981. Sans lui, notre vision sur les relations
franco-seychelloises serait beaucoup plus réduite. Bien que les articles
de la LOI couvrent une large partie du corpus n°2, en revanche,
ils ne représentent que 17 % des articles du même journal
intégrés dans le corpus n°1 : l'hebdomadaire accorde donc
une faible place aux relations francoseychelloises. Nous pouvons le justifier
par la place accordée par la LOI aux affaires
intérieures et économiques des Seychelles, ainsi que des
relations de l'archipel avec les autres pays comme l'Inde par exemple. Le
Monde prend davantage d'importance par rapport au corpus n°1 : de 10
%, nous passons au double. Ses articles évoquant les relations
franco-seychelloises sous France-Albert RENÉ couvrent 42 % des articles
sur les Seychelles sous la férule de cet homme : Le Monde
accorde plus d'importance que la LOI sur ces relations. Il y a
des périodes où tous les articles publiés par Le Monde
contiennent des informations sur les relations franco-seychelloises : en 1986,
1990, 1994, 1996, 2000 et 2002. En revanche, on ne trouve aucun
élément d'informations sur ces relations dans les articles
publiés en 1980, 1983-1985, 1991, 1993, 1999,
2001 et 2004 : neuf ans sur vingt-huit en comptant
l'année du coup d'État des partisans de RENÉ ! Quant au
Figaro, La Croix, Libération et
Le Matin de Paris, ils semblent être
moins écrasés par la LOI, Le Monde et le
reste des presses écrites françaises contrairement au corpus
n°1.
À présent, il est utile de présenter les
articles de notre corpus contenant des informations sur les relations
franco-seychelloises en matière de diplomatie et de politique.
B) Présentation des articles sur les relations
franco-seychelloises
Dans cette partie, nous écartons les
éléments comportant des informations sur la coopération
franco-seychelloise afin de nous intéresser aux articles évoquant
les relations diplomatiques et politiques sur plusieurs formes. Nous allons
d'abord évoquer les relations franco-seychelloises dans la LOI
et Le Monde. Nous préférons éviter
d'évoquer le mieux que possible les articles portant sur la
coopération bilatérale dans un souci de les présenter dans
une partie à part. Ces articles seront traités
ultérieurement.
De 1981 à 2004, plus de 165 articles de la
LOI, soit 7 articles par an en moyenne, contiennent des
éléments sur les relations franco-seychelloises sous la
présidence de France-Albert RENÉ. Ces articles connaissent leur
apogée entre 1981 et 1987 en couvrant approximativement 23 % (70 sur 306
dont un pic de 19 articles en 1982) des articles de l'hebdomadaire.
Après 1987, les articles sur les relations franco-seychelloises couvrent
en moyenne près de 15 % des articles de la LOI par an. De 1981
à 1985, les articles provenant de la rubrique économie
étaient plus nombreux que le reste. Nous constations grâce
à l'annexe n°4 que le nombre d'articles sur les relations
franco-seychelloises est quasiment stable, avoisinant effectivement la moyenne
de 7 articles par an. En publiant 50 articles sur les relations
francoseychelloises, Le Monde fait paraître en moyenne deux
articles par an seulement. Son pic a été atteint en 1978 avec 8
articles (cf. annexe n°3). Contrairement à la
LOI, la courbe concernant le nombre d'articles sur les relations
franco-seychelloises sous RENÉ n'est pas stable. Leur nombre chute entre
1978 et 1980, suivant celui des articles sur les Seychelles de RENÉ en
général, avant de remonter entre 1981 et 1982 pour chuter
l'année suivante. De 1983 à 1993, la courbe est quasiment stable
: durant cette période, entre un et trois articles, voir aucun, sont
paru. Puis, dès 1994, leur nombre augmente avant de tomber en 1997 et
d'être de nouveau quasiment stable jusqu'en 2004. En dehors de la LOI
et du Monde, nous avons 45 articles, donc 18 % du corpus
n°2.
Que peut-on dire sur les articles contenant des informations
sur les relations diplomatiques et politiques entre la France et les Seychelles
de RENÉ ? En justifiant notre plan d'étude, nous avons
distingué sept groupes d'articles que nous pouvons assimiler à
des aspects des relations diplomatiques et politiques : les acteurs des
relations franco-seychelloises, les visites diplomatiques, l'état des
relations, les relations entre la Réunion et les Seychelles, ce que nous
appelons « l'imbrication des États », la politique
française des droits de l'Homme aux Seychelles, et enfin les relations
par le biais des sommets internationaux (cf. la légende de
l'annexe n°5).
Les plus importants d'entre eux sont sans doute les suivants :
les acteurs, les visites, l'état des relations et les liens
seychello-réunionnaises. Près de 80 articles, soit un tiers de
notre corpus n°2, possèdent des informations sur des
personnalités ayant joué un rôle plus ou moins important
(ministres, diplomates, et encore) : nous avons une bonne idée de
l'identité de l'ensemble de ces protagonistes, même si beaucoup
d'entre eux ne sont cités qu'une seule fois. Nous avons autant
d'informations sur les personnalités françaises que seychelloises
(cf. chapitre IV). Ce sont surtout la LOI et Le Monde
qui nous renseignent le plus : la LOI couvre plus de la
moitié des articles sur ces personnes tandis que Le Monde, lui,
le quart. Sur les visites diplomatiques, plus de 50 articles - le
cinquième des articles sur les relations diplomatiques et politiques -
évoquent une visite effectuée par une personnalité
française ou seychelloise. Les visites diplomatiques est l'un des
aspects les plus évidents des relations bilatérales,
peut-être même l'un des plus importants. Bien que tous ces
déplacements ne soient pas cités par la presse écrite
française, nous pouvons avoir une bonne idée de leurs
déroulements, que ce soit du côté français ou
seychellois. La LOI couvre 56 % tandis que Le Monde et le
reste concernent respectivement 22 %. L'état des relations
francoseychelloises sous France-Albert RENÉ est également
important. La presse française semble l'avoir cerné puisque plus
de 50 articles - autrement dit le cinquième des articles - ont
été recensés puis incorporés dans notre corpus. 43
% des articles sur ce sujet proviennent de la LOI tandis que 35 %
viennent du Monde : ainsi, à eux deux ils couvrent 78 % des
articles sur l'état des relations franco-seychelloises. Nous pouvons
avoir une assez bonne idée quant à la qualité des
relations franco-seychelloises sous RENÉ à travers
l'étroitesse et la nature amicale de ces liens, ainsi que l'image
donnée de ces relations par le biais de la coopération et la
solidarité. Il ne faut pas oublier d'inclure les divers
éléments qui ont empoisonné ces relations. Quant à
la Réunion, parce qu'elle a une place importante à la fois dans
la géopolitique et les relations diplomatiques dans l'océan
Indien et qu'elle est indispensable pour la France dans la région, il
nous a semblé naturel de lui donner un rôle conséquent dans
les relations franco-seychelloises, et donc, dans notre étude. Or, la
presse française et les journalistes ne l'évoquent que peu et
semblent s'intéresser à d'autres sujets d'information sur les
Seychelles de RENÉ ou sur les relations francoseychelloises sous la
présidence de cet homme : plus de 15 articles seulement - à peine
6 % des articles sur les relations diplomatiques et politiques -,
composé aux trois quart des articles provenant de la LOI, ont
été identifié et incorporé à notre corpus.
Le Monde semble trop peu renseigné. Bien que nous puissions
avoir une idée des liens entre ces îles, en particulier à
travers la coopération, la presse française ne nous donne pas
assez d'information dans les autres domaines, en particulier diplomatique, ce
qui est fort regrettable en raison de l'importance de la Réunion.
En dehors de ces sujets d'études que nous
considérons comme étant les aspects les plus conséquents
ou les plus évidents des relations franco-seychelloises sous le
président France-Albert RENÉ, nous avons « l'imbrication des
États », la politique française des droits de l'Homme aux
Seychelles, et enfin les liens franco-seychellois à travers les sommets
internationaux. L'imbrication des États représente
approximativement 13 % des informations sur les relations diplomatiques et
politiques entre la France et les Seychelles de France-Albert RENÉ. Nous
remarquons que contrairement aux autres chapitres, la LOI n'est pas le
journal le mieux informé, ne couvrant que 22 % des articles sur ce
domaine. Le Monde fait mieux en couvrant le quart des articles, mais
il est largement battu par le reste des journaux et magazines français,
ces derniers étant présents dans 53 % de notre corpus sur «
l'imbrication des États ». Sur la politique française de la
promotion de la démocratie et de la défense des droits de l'Homme
aux Seychelles,
en excluant les informations sur les aspects dictatoriaux du
régime de France-Albert RENÉ, c'est la LOI qui nous
fournit largement les informations à 78 % contre un seul article pour
Le Monde69 et environ 18 articles pour le reste. Ces
articles couvrent environ 7 % des articles sur les relations diplomatiques et
politiques entre les deux pays. Quant aux articles traitant de l'entretien des
relations franco-seychelloises par le biais des sommets internationaux, ils
représentent également près de 7 %. C'est principalement
la LOI qui nous donne des renseignements sur les relations
franco-seychelloises à travers la Francophonie par exemple en assurant
65 % des articles. Le Monde et le reste regroupent à eux deux que
quelques articles seulement.
69 Celui de Jacques AMALRIC intitulé « M.
Mitterrand réaffirme que Paris reste à l'écoute du
tiers-monde » et publié dans l'édition du 13 juin 1990.
Concernant les relations diplomatiques et politiques, nous
pouvons donc compter majoritairement sur la LOI. Le Monde,
journal pourtant primordial dans la presse française, semble
présenter des faiblesses quant au niveau de ses informations.
C) Présentation des articles sur la
coopération bilatérale
La coopération bilatérale est différente
de la diplomatie ou de la politique étrangère consistant à
entretenir, maintenir et affermir les liens unissant deux pays. Elle se
distingue par la volonté des deux États à coopérer
dans l'objectif d'aider le pays bénéficiaire d'un renforcement de
son développement par le transfert de moyens lui permettant surtout un
décollage économique.
Nous estimons que les articles contenant des informations sur
la coopération bilatérale couvrent entre la moitié et les
deux tiers de notre corpus sur les relations franco-seychelloises pendant la
présidence de France-Albert RENÉ. Généralement, la
LOI domine largement les articles dans les différents
thèmes de notre étude sur la coopération
bilatérale. Il n'y a que le secteur militaire où Le Monde
rattrape la LOI. Dans nos échantillons, nous trouvons
quatre secteurs : la santé, la culture, la défense et
l'économie (cf. « Sommaire »), ce qui correspond aux
domaines les plus importants d'une coopération bilatérale
effectuée entre deux États. Nous n'avons trouvé que trop
peu d'article décrivant une coopération dans le domaine
technique, énergétique ou encore environnemental : nous ne
pouvons pas les utiliser dans notre étude. D'après l'annexe
n°6 (cf. « Annexes »), la santé est le secteur
de la coopération francoseychelloise le moins développé
par la presse française : il ne couvre que 5 % des articles seulement.
Les relations culturelles sont davantage traitées par la presse
française en couvrant 10 % des articles sur la coopération
franco-seychelloise. Si la culture est présentée comme
étant plus importante que le domaine militaire, celui-ci est davantage
décrit par la presse en couvrant 20 % des articles. Enfin, nous
constatons que la coopération économique et financière
dépasse largement tous les secteurs réunis : 65 % des articles
sur la coopération bilatérale. Donc, la presse privilégie
les relations économiques et financières au reste.
Dans le domaine de la santé, il n'y a que très
peu de choses à dire. On ne peut pas le diviser en plusieurs secteurs :
la santé peut être présentée sous un seul et unique
aspect. On trouve essentiellement des accords sur la coopération, le
financement et le développement de la santé
entre la France et les Seychelles, voire entre l'archipel et
la Réunion. Les articles proviennent majoritairement de la LOI
: cinq articles contre deux du Monde. La coopération
culturelle peut être plus variée. Les articles peuvent être
regroupés dans trois domaines : la culture en
général70, les médias et la
télévision, l'éducation et la langue. Dans l'annexe
n°7 (cf. « Annexes »), on peut voir que la
répartition des articles de ces trois domaines est presque parfaitement
équilibrée avec sept articles pour les
télécommunications et la langue-éducation chacun, et huit
pour la culture en générale. Les articles
échantillonnés sur la coopération culturelle proviennent
à 44 % de la LOI tandis que Le Monde, quant à
lui, n'en compte que deux. Dans notre échantillon sur le domaine
militaire, on peut diviser les articles en deux catégories pouvant
correspondre à deux souschapitres : d'un côté les articles
sur les escales et les visites diplomatiques, et de l'autre sur la
coopération bilatérale. Chacune de ces sous-parties couvre la
moitié de notre échantillon sur le domaine militaire : sur 34
articles, 17 couvrent les escales et les 17 autres la coopération. Nous
constatons que la moitié des articles proviennent de la LOI.
Les articles du Monde, eux, ne représentent que le tiers.
Enfin, nous avons la coopération économique qui est sans nul
doute le domaine de coopération le mieux renseigné par la presse
française. Si nous sommes en mesure de les présenter avec une
certaine précision, c'est parce qu'elles sont très
fréquemment présentes dans la LOI et presque toujours
dans la rubrique « Économie ». Plus des deux tiers des
articles échantillonnés dans ce domaine proviennent de cet
hebdomadaire. Le Monde, lui, ne représente pas moins de 5 % de
cet échantillonnage. Les articles sur l'économie peuvent
être regroupés en cinq secteurs : les relations économiques
et financières en général - domaine divisé en trois
secteurs, à savoir l'aide financière, les liens
économiques et commerciaux, et la dette seychelloise - les transports,
l'agro-alimentaire, le tourisme et la pêche. D'après l'annexe
n°8 (cf. « Annexes »), ce sont les articles sur
l'économie qui sont majoritaires avec 49 articles sur 108, donc 45 % du
corpus sur la coopération économique. Dans ce secteur, c'est
l'aide financière au développement qui domine avec 26 articles
sur 49, donc 53 % des articles, et 24 % du corpus sur les relations
économiques. Suivent ensuite les liens économiques et commerciaux
avec 17 articles et la dette seychelloise avec 6. Avec 14 articles, les
transports couvrent 13 %. Ce sont essentiellement des articles sur le transport
aérien. Pour l'agro-alimentaire, c'est 10 % avec ses 11 articles. Comme
nous l'avons vu précédemment, le tourisme est la principale
ressource économique des Seychelles. La coopération entre la
France et les Seychelles de France-Albert RENÉ devait donc être
importante. Or, nous constatons que les articles sur la coopération ne
couvrent que 9 % seulement de notre corpus sur la coopération
économique avec ses 10 articles. Cela ne signifie pas que la
coopération franco-seychelloise sur le tourisme aux Seychelles
n'était pas importante. Néanmoins nous pouvons constater que la
presse ne prête que peu d'attention à ce secteur. Les articles
concernent surtout la coopération entre les Seychelles et la
Réunion, et ils sont étroitement liés aux informations sur
les transports. Enfin, nous avons la pêche. Comme nous l'avons vu, la
pêche au thon a une très grande importance aux yeux du
régime de RENÉ car elle permet à la fois de diversifier
l'économie longtemps écrasée par le tourisme et parce
qu'elle apporte des revenus considérables à l'État
seychellois. Avec l'aide financière au développement, elle est le
sujet économique le plus traité par la presse française
avec 24 articles, donc 22 % du corpus sur les relations économiques
entre la France et les Seychelles de RENÉ.
Nous avons pu constater, au fil de cette étude, que les
relations franco-seychelloises représentent un cinquième de
l'ensemble des articles sur les Seychelles de France-Albert RENÉ. Si les
Seychelles possèdent une faible place dans la presse française,
celle des relations francoseychelloises l'est encore plus. La LOI a
une très grande importance pour l'étude des Seychelles quel que
soit le domaine : elle est indispensable pour notre étude sur les
relations francoseychelloises sous RENÉ. Sans elle, notre vision serait
beaucoup plus restreinte malgré les articles du Monde. Le reste
des articles de presse est, certes, utiles mais ils ne sont que peu de choses
comparés à ceux de la LOI et du Monde. La
presse française semble avoir assez bien couvert dans son ensemble les
principaux aspects de ces relations, excepté pour les liens
seychello-réunionnais. D'autres aspects sont évoqués mais
mériteraient un développement approfondi, comme les relations
à travers les sommets franco-africains. Dans le domaine de la
coopération bilatérale, les journalistes ou les journaux semblent
cibler leurs informations en privilégiant l'économie et la
défense au détriment de la culture, ignorant pratiquement
d'autres secteurs. Toutefois, il convient d'analyser certains chiffres fournis
avec prudence. Ces chiffres sont globaux et de ce fait loin d'être d'une
précision sans faille. Les informations se confondent presque toujours
dans un même article. Par exemple, dans un article de Philippe DECRAENE
publié le 21 juillet 1978 dans Le Monde, nous avons à la
fois des informations sur la visite d'un ministre seychellois, l'état
des relations à travers les coopérants français et
l'ouverture de l'ambassade des Seychelles, l'aide financière de la
France, l'aide au développement de la pêche, et encore.
DEUXIÈME PARTIE :
LES RELATIONS DIPLOMATIQUES ET
POLITIQUES FRANCO-SEYCHELLOISES
D'APRÈS LA PRESSE FRANCAISE
Chapitre IV : Des acteurs des relations
franco-
seychelloises dans la présence
française
Les relations bilatérales sont toujours entretenues par
divers acteurs. Ces acteurs sont soient des diplomates, soient des hommes
politiques. Les chefs d'État semblent être les plus importants. Le
Premier ministre français a un rôle limité car l'Afrique
est le « domaine réservé » du président de la
République. Il y a les ministres des Affaires étrangères
et de la Coopération, les coopérants et les « Messieurs
Afrique » (conseillers du président français sur
l'Afrique)71. Nous allons voir quels acteurs sont
identifiés par les médias et les journalistes français et
de quelles façons chacun d'entre eux sont présentés. Nous
écartons les chefs d'entreprise ou d'autres noms moins importants.
71 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p. 47, 82, 96-97, 100 et 105.
A) Les acteurs français
La presse française a retenue davantage de noms
français que seychellois. En comptant les trois présidents de la
République durant la présidence de RENÉ, nous avons une
longue liste de cinquante-cinq noms. Comme ils sont évoqués
brièvement sans aucun portrait ou présentation, nous allons vous
citer ces personnes qui ont participé aux relations
franco-seychelloises.
1. Les hommes politiques
Il semble qu'il n'est pas nécessaire de
présenter les présidents de la République
française. La raison est que nous, Français, nous connaissons nos
présidents au point que ça devient une quasi-évidence. La
seule chose que nous pouvons constater, c'est qu'ils ont une forte
présence dans les articles échantillonnés : trois articles
avec GISCARD D'ESTAING, vingt-deux avec MITTERRAND - le président le
plus évoqué - et dix pour CHIRAC en incluant les articles
où ce dernier n'était pas encore président.
Sur onze Premiers ministres, quatre sont présents dans
nos échantillons en ne comptant pas CHIRAC : Raymond BARRE (1976-1981),
Michel ROCCARD (1988-1991), Lionel JOSPIN (1997-2002) et Jean-Pierre RAFFARIN
(2002-2005). BARRE est cité dans deux articles de notre
corpus72. ROCCARD et RAFFARIN ne sont cités qu'une
seule fois dans nos échantillons73. Lionel JOSPIN a
d'abord été cité en tant que
secrétaire-général du parti socialiste74
(1981-1988). Puis il a été évoqué dans
quatre articles, tous en rapport avec l'aide au développement des
Seychelles75. Dans la LOI du 30 août 1986,
Jacques FOCCART, le premier « Monsieur Afrique », a été
présenté comme Premier ministre par erreur et sous le nom de
« Jacques FOCCARD ».
72 BOURGEOIS Claude, « Le président des Seychelles
à Paris », Le Dauphiné libéré, 13
septembre 1978 ; DECRAENE Philippe, « La visite du président des
Seychelles », Le Monde, 13 septembre 1978.
73 « France-Albert René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 30 juillet 1988 ; «
Jean-Pierre Raffarin répond à Graham Watson », La Lettre
de l'Océan Indien, 17 janvier 2004.
74 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 1er mai 1982.
75 DUPONT Stéphane, « Jospin - la disparition du
ministère du ministère de la Coopération préservera
l'aide française », Les Échos, 5 février
1998 ; HAREL Xavier, « Jospin veut accroître l'aide au
développement », La Tribune, 15 février 2002 ; TOVI
Laurence, « Jospin se flatte d'avoir enrayé la baisse de l'aide
française », Les Échos, 15 février 2002 ;
LÉON-DUFOUR Sixtine, « Querelle sur l'aide au développement
», Le Figaro, 18 février 2002.
76 DECRAENE Philippe, « La visite du président des
Seychelles », Le Monde, 13 septembre 1978.
77 « René en visite à Paris », La
Lettre de l'Océan Indien, 30 août 1986.
78 « Le président René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 septembre 1992.
79 « La goutte qui fait déborder le vase »,
La Lettre de l'Océan Indien, 13 septembre 2003.
80 Le Monde, 24 juin 1977 ; DECRAENE Philippe, «
Les dirigeants de Mahé redoutent un éventuel «
scénario à la comorienne » », Le Monde, 21
juillet 1978 ; DECRAENE Philippe, « M. France-Albert René est
l'hôte du gouvernement français », Le Monde, 12
septembre 1978 ; LANGELLIER Jean-Pierre, « La constitution «
socialiste » va officialiser le système du parti unique »,
Le Monde, 14 novembre 1978.
81 « Signature d'un accord de coopération »,
La Lettre de l'Océan Indien, 14 janvier 1984 ; « La France
reconnue comme pays riverain », La Lettre de l'Océan
Indien, 11 févier 1984 ; « René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 4 mai 1985 ; « Paris remercie
Victoria », La Lettre de l'Océan Indien, 1er mars 1986.
82 « Who's Who », La Lettre de l'Océan
Indien, 17 février 2001 ; « Josselin fait la leçon
à René », La Lettre de l'Océan Indien, 24
février 2001 ; La Lettre de l'Océan Indien, 17
février 2001 ; « À noter : Élysée 11 heures :
voeux des forces vives », Le Figaro, 8 janvier 2002.
83 HASKI Pierre, « Seychelles : SOS contre les mercenaires
», Libération, 4 décembre 1981 ; «
Coopération renforcée avec Paris », La Lettre de
l'Océan Indien, 27 février 1982.
84 « René en visite en France », La Lettre
de l'Océan Indien, 30 août 1986 ; « Commerce croissant
avec la France », La Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier
1988.
85 « France-Albert René à Paris », La
Lettre de l'Océan Indien, 30 juillet 1988 ; « Protection de
l'environnement », La Lettre de l'Océan Indien, 23
décembre 1989.
86 « Le président René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 septembre 1992.
Seuls quatre ministres des Affaires étrangères
sur onze sont identifiés, tous dans la LOI : Louis de
GUIRINGAUD76 (1976-1978), Jean Bernard RAIMOND77
(1986-1988), Roland DUMAS78 (1984-1986 et 1988-1993)
et Dominique de VILLEPIN (2002-2004)79. Tous les deux font
chacun une apparition unique. Les ministres des Affaires
étrangères sont pourtant très importants en tant que chefs
de la diplomatie française. En revanche, les ministres de la
Coopération sont davantage présents dans nos échantillons
: huit sur quatorze. Cela confirme qu'en Afrique, les ministres de la
Coopération prennent plus d'importance que ceux des Affaires
étrangères. Parmi ces huit ministres nous avons : Robert
GALLEY80 (1976-1981), Christian NUCCI81
(1982-1986) et Charles JOSSELIN82 (1997-2002) qui
sont présents dans quatre articles ; Jean-Pierre COT83
(1981-1982), Michel AURILLAC84 (1986-1988) et Jacques
PELLETIER85 (1988-1991) qui sont cités à deux
reprises ; Marcel DEBARGE (1992-1993) qui n'apparait que dans un seul
article86 ; Jacques GODFRAIN,
ministre-délégué de la Coopération (1995-1997), qui
fait trois apparitions87 ; enfin, le plus
évoqué, André WILTZER, d'abord en tant qu'observateur pour
des élections, puis à quatre reprises en tant que ministre de la
Coopération et de la Francophonie (2002-2004)88.
87 « Axe de coopération française »,
La Lettre de l'Océan Indien, 21 octobre 1995 ; « Paris
modère la critique de l'UE », La Lettre de l'Océan
Indien, 27 avril 1996 ; « Le français, la TV et la dette
», La Lettre de l'Océan Indien, 21 novembre 1996.
88 « Des observateurs pour les élections »,
La Lettre de l'Océan Indien, 25 juillet 1992 ; Bulletins de
News Press des 1er, 4 octobre 2002 et 13 février 2003 ; «
L'Afrique dans le monde », Afrique contemporaine 2/2003 (no
206).
89 Op. cit. HASKI Pierre, « Seychelles : SOS contre
les mercenaires », Libération, 4 décembre 1981.
90 Op. cit. DECRAENE Philippe, « La visite du
président des Seychelles », Le Monde, 13 septembre
1978.
91 Op. cit. « Axe de coopération
française », La Lettre de l'Océan Indien, 21
octobre 1995.
92 « En concurrence avec la Réunion », La
Lettre de l'Océan Indien, 24 décembre 1983.
93 La Lettre de l'Océan Indien, 11 janvier
1997.
94 La Lettre de l'Océan Indien, 9 juin 1984.
95 « Visite privée d'un ministre et d'industriels
français », La Lettre de l'Océan Indien, 10
novembre 1987.
96 « France-Albert René à Paris », La
Lettre de l'Océan Indien, 30 juillet 1988 ; La Lettre de
l'Océan Indien, 11 mai 1991.
97 « Quatrième Festival Créole », La
Lettre de l'Océan Indien, 11 novembre 1989 ; « La francophonie
au coeur de la commission mixte », La Lettre de l'Océan
Indien, 3 mars 1990.
98 Op. cit « Axes de coopération
française », La Lettre de l'Océan Indien, 21
octobre 1995.
Cinq conseillers aux Affaires africaines sont
évoqués par la presse française. D'abord René
JOURNIAC, conseiller du président GISCARD D'ESTAING, dans le
Libération paru le 13 septembre 1978. Guy PENNE, conseiller du
président MITTERRAND (1981-1986) est cité quatre fois dans la
LOI et deux articles aux Libération des 27 novembre et
4 décembre 1981. Jean-Christophe MITTERRAND, conseiller sur l'Afrique de
son père (1986-1992), surnommé « Papamadi » et
particulièrement mêlé aux réseaux de la
Françafrique (en particulier dans l'Angolagate), n'est cité que
par la LOI du 15 octobre 1988. Et enfin, Michel DUPUCH, conseiller du
président CHIRAC (1995-2002) dans un article de la LOI du 21
octobre 1995.
Ceux qui suivent ne sont que des ministres ou autres
personnalités politiques. Le ministre de l'Intérieur et de la
Décentralisation, Gaston DEFFERRE89 (1981-1984), ceux de
l'Environnement, Michel d'ORNANO90 (1978-1981) et Corinne
LEPAGE91 (1995-1997), le secrétaire d'État
à la Mer Guy LENGAGNE92 (1983-1984), Pierre COULON et
Alain AZOUAOU qui dirigeaient la sous-direction d'Afrique australe et de
l'océan Indien du Ministère des Affaires
étrangères93, et enfin, Danielle MITTERRAND qui
représentait la France aux célébrations du 5
juin94, font tous une brève et unique apparition. Deux
ministres aux DOM-TOM et deux ministres délégués de la
Francophonie apparaissent eux aussi brièvement, tous dans la LOI
: Georges LEMOINE95 (1983-1986) et Louis LE
PENSEC96 (1988-1993) pour les DOMTOM, Alain DECAUX97
(1988-1991) et Margie SUDRE98 (1995-1997) pour la
Francophonie. Enfin, Charles HERNU, ministre de la Défense (1982-1986),
est évoqué dans Le Monde du 18 février 1982, la
LOI du 6 mars 1982 et Le Matin du 19 août 1982.
2. Les ambassadeurs et les consuls
Les ambassadeurs et les consuls français sont mieux
présentés que les politiciens car ils sont mieux décrits
par les articles de presse et les journalistes.
Onze ambassadeurs ont représentés la France aux
Seychelles de RENÉ : René de CHOISEUL-PRASLIN (1976-1978),
Francis DORÉ (1978-1981), Georges VINSON (1981- 1985), MARSAN
(1985-1987), Renaud VIGNAL (1987-1989), Jean-Claude BROCHENIN 1989- 1993),
Roger BOURDIL (1993-1995), Pierre VIAUX (1995-1996), Marcel SURBIGUET (1996-
2001), Josiane COURATIER (2001-2002) et Claude FAY
(2002-2005)99. Sur ces onze ambassadeurs, quatre ne sont
cités qu'une seule fois dans la presse française, soit le
tiers.
99
http://www.ambafrance-sc.org/spip.php?article6
consulté le 29 avril 2011.
100 LEYMARIE Philippe, Océan Indien : nouveau coeur du
monde, Paris, Karthala, 1981.
101 DECRAENE Philippe, « Dans le sillage de la « Royale
»... », Le Monde, 6 février 1978.
102 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p.76.
103 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p.125-126.
104 GAETNER Gilles, « Les marionnettes de la
République », L'Express, 7 août 2003.
105 C. Ch., « Seychelles : la rébellion matée
», Le Matin, 19 août 1982.
106 Op. cit. VERNET Daniel, « La « force
tranquille » au service de l'entreprise de France », Le
Monde, 11 septembre 1996.
107 « Aide française et américaine »,
La Lettre de l'Océan Indien, 6 avril 1985.
108 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p.266.
109 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p.298-299, 302.
René de CHOISEUL-PRASLIN est cité par deux
articles du Le Monde. Il est aussi évoqué par Philippe
LEYMARIE et Pierre SOUBIRON à travers leurs livres. Il est
présenté comme étant le « descendant d'une vieille
famille coloniale française qui a d'ailleurs donné son nom
à une des îles de l'archipel »100. En,
effet, l'ambassadeur descendrait du ministre de la marine, PRASLIN. Sa
présence illustre la fidélité au
passé101. Il aurait été en poste à
Cuba puis au Mozambique102. Francis DORÉ est
cité dans Le Monde du 21 novembre 1979 et est décrit par
Pierre SOUBIRON dans son livre. Il aurait été nommé
ambassadeur aux Seychelles par faveur spéciale. C'était sa
première ambassade. Celle-ci s'est mal terminée. En effet, il y a
eu la crise diplomatique (1979-1981), puis Jacques GARCIN qui saperait les
liens francoseychellois, et pour finir, le putsch manqué des
mercenaires. Il serait l'ami du ministre FERRARI103. Georges
VINSON est l'un des ambassadeurs français le plus décrit dans la
presse française. Proche de MITTERRAND104, il serait
devenu ambassadeur aux Seychelles en guise de récompense. Sa
désignation est perçue aux Seychelles comme un geste de
sympathie105. Aux Seychelles, il a laissé le souvenir
d'un « grand ambassadeur de la cuisine française
»106. Il quitte sa fonction aux Seychelles pour
être ambassadeur en Tanzanie107. L'ambassadeur serait un
véritable ami pour FERRARI108. Robert MARSAN est
cité par la LOI du 6 avril 1985. Il est cité sans
être nommé par SOUBIRON à propos de la possibilité
que les Seychelles accueillent l'ex-dictateur haïtien DUVALIER alors en
France109. Renaud VIGNAL est cité dans la LOI
du 6 juin 1987 et dans Le Monde du 9 juin 2001 à
l'occasion de sa nomination au Libéria. Né le 18 avril 1943
à Valence, il a été élève à l'ENA.
Diplomatedès les années 70, il est nommé ambassadeur aux
Seychelles le 6 juin 1987 avant d'être en poste en Roumanie, en Argentine
et en Côte d'Ivoire en autres. Jean-Claude BROCHENIN apparaît
uniquement dans Le Monde du 4 février 1998. Né le 15
juin 1935 à Crest, élève à l'Ecole nationale de la
France d'outre-mer, il a exercé ses fonctions de diplomates dès
les années 60. Il devient ambassadeur aux Seychelles de 1989 à
1993 avant d'exercer sa fonction au Ghana. Roger BOURDIL n'est cité que
par la LOI du 4 mars 1995. Dans cet article, on apprend que suite
à sa mort, Pierre VIAUX allait lui succéder. VIAUX est né
le 23 février 1945 à Paris. Ancien élève à
l'ENA, Il commence sa carrière d'abord à l'administration
centrale avant de devenir diplomate. Ambassadeur aux Seychelles de 1995
à 1996, il quitte ses fonctions pour être directeur des sports au
ministère de la jeunesse110. Marcel SURBIGUET,
apparaît dans Le Monde du 29 mars 1996 et dans la LOI
du 30 mars 1996. Né le 31 janvier 1937, ce
diplômé d'études supérieures de
droit public et de sciences politiques et qui a fait sa carrière dans
l'administration centrale des Affaires étrangères, a
été nommé ambassadeur aux Seychelles le 11 mars 1996.
D'après la LOI, ce serait son premier poste d'ambassadeur et
également son premier poste à l'étranger. Josiane
COURATIER, paraît dans Le Monde le 17 mars 2001 et la LOI
du 24 mars 2001. Née le 8 juillet 1948, elle a étudié
à l'Institut d'études politiques. Devenue ambassadrice aux
Seychelles par décret, elle a exercé sa fonction pendant un an et
demi. D'après la LOI du 9 novembre 2002, elle ne s'entendait
pas avec le personnel : son rappel par Paris pourrait être une sanction.
Enfin, Claude FAY, dernier ambassadeur de France sous RENÉ, voit son
portrait dressé uniquement par la LOI dans la rubrique «
Who's Who » le 9 novembre 2002. Né en 1945, il a d'abord
exercé ses fonctions d'enseignant avant de devenir diplomate dès
1975.
Les consuls ou vice-consuls sont moins bien connus : trois
noms seulement ont pu être identifiés. François-Alexandre
GUYOT n'est cité que dans Le Monde sur une affaire de
corruption. Il était le consul honoraire des Seychelles à la
Réunion111 (1980-1986). Pierre SOUBIRON a lui aussi
été consul honoraire des Seychelles à Marseille dans les
années 80. Il a été nommé consul honoraire des
Seychelles à Marseille en décembre 1979112.
L'auteur soupçonne son ami FERRARI de l'avoir aidé dans cette
nomination113. Dans son livre il évoque plutôt
ses voyages aux Seychelles, ses entretiens avec les dirigeants seychellois, son
implication à l'hôtel Barbarons menacé par le
régime en place. Trois articles de la LOI décrivent
SOUBIRON et son livre, La Poudrière des Seychelles, et le
procès intenté contre lui par RENÉ et ses ministres.
Enfin, le nom de Philippe HENRIET, vice-consul de France, est
évoqué par SOUBIRON. HENRIET est décrit comme un vieil
habitué des ambassades africaines qui ne serait « pas du genre
à pratiquer la langue de bois »114.
3. Les coopérants
Six noms de coopérants français sont
évoqués par les médias ou les journalistes
français.
François CHAPPELLET, licencié en droit et
breveté de l'École nationale de France d'outre-mer né le 2
décembre 1935 à Bourgoin-Jallieu, a été en poste
aux Seychelles de 1980 à 1984115comme chef de mission
de Coopération116. Jacques CHEVALLEREAU, cité
cinq fois dans la presse française, a marquée les relations
franco-seychelloises en étant le centre de la crise diplomatique grave
qui a secoué les deux pays de 1979 à 1981 (voir chapitre V sur
l'état des relations). Il était conseiller technique
auprès de la préfecture de police de
Victoria117. Après son expulsion, il aurait
trouvé refuge à Nîmes118. Jacques GARCIN
était l'un des plus proches conseillers de RENÉ. SOUBIRON
transforme son nom en « LARCIN » pour les besoins son livre. «
Fils d'un président de conseil général », il arriva
aux Seychelles en tant que coopérant sous MANCHAM. Puis il est
nommé conseiller par RENÉ qui lui confie ensuite souvent des
missions spéciales. Il est plutôt mal perçu par l'auteur.
D'après ce dernier, il défavorisait la France, d'où la
crise diplomatique de 1979-1981. L'auteur laisse entendre que son rappel avec
six coopérants serait une manoeuvre pour préserver les liens
franco-seychellois119. Ensuite en 1987, sur ordre de
RENÉ, il devait dénoncer le « complot » du Quai
d'Orsay120. Norbert JACQ était
directeur du département des produits touristiques au
Ministère français du tourisme (1986-1987) avant de devenir
directeur du tourisme et des transports aux Seychelles (1989-1992) qui fait
partie intégrante de la mission de Coopération et d'Action
Culturelle121. Christian JOB est présenté comme
le chef de la mission de coopération et d'action culturelle aux
Seychelles122 (1995-1998). Il est fait chevalier de la
Légion d'honneur en 1997123. Enfin, Philippe ZELLER
apparaît dans Le Monde du 8 octobre 2000 et Le Figaro
du 30 août 2001. Né le 3 octobre 1952 à Lyon, ce
diplômé du HEC et ancien élève de l'ENA, a
été à la tête de la mission de coopération et
d'action culturelle aux Seychelles (1984-1986).
115 « Nominations diplomatie : François Chappellet
», Le Monde, 3 septembre 1996.
116 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p.173-174.
117 LANGELLIER Jean-Pierre, « L'arrestation d'un assistant
technique français risque de jeter la suspicion sur une
coopération fructueuse », Le Monde, 21 novembre 1979.
118 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p.302-303.
119 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p. 89, 95, 125.
120 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p. 303.
121 Op. cit. « Protection de l'environnement
», La Lettre de l'Océan Indien, 23 décembre
1989.
122 « Who's Who », La Lettre de l'Océan
Indien, 20 mai 1995.
123 « Légion d'honneur », Le Monde, 1er
avril 1997.
4. Les militaires
Les militaires français jouent un rôle important
dans les relations diplomatiques. En particulier entre la France et l'Afrique
ou encore avec l'océan Indien. Dans la presse française, seuls
deux officiers ont été identifié par la LOI dans
la rubrique « Who's Who ». Le premier est le contre-amiral Jacques
LANXADE, chef des forces maritimes françaises de l'océan Indien.
Il est cité à l'occasion de sa visite aux Seychelles dans
l'article publié le 20 septembre 1986. Le second est le capitaine
Christian GIRAND, reçu par James MICHEL, commandant en chef des forces
armées seychelloises124.
B) Les acteurs seychellois
On constate que les acteurs seychellois sont beaucoup moins
nombreux que ceux qui sont cités tout à l'heure du
côté français. En incluant RENÉ, dont nous vous
dresserons le portrait, nous n'avons que douze noms. Ils représentent
donc 15,58 % seulement des individus identifiés125.
Nous allons voir qui est retenu par la presse ou les journalistes.
1. France-Albert RENÉ
Nous allons commencer par le plus important de tous : le
président de la République des Seychelles, France-Albert
RENÉ. Le premier portrait du dirigeant seychellois parait dans Le
Monde le 7 juin 1977, deux jours après le coup d'État. Il
existe plusieurs articles français où il existe des
éléments sur l'homme qui a dirigé les Seychelles pendant
presque vingt-sept ans. Pour mieux présenter ce personnage qui
mérite notre attention, nous avons pris la décision de compiler
les informations et nous tenterons de dresser un portrait unique.
France-Albert RENÉ est un « grand Blanc » (un
descendant de colons frnçais) de lointaine ascendance bretonne né
en novembre 1935 sur l'île de Mahé. D'abord séminariste, il
a étudié au collège Saint-Louis des Frères maristes
à Victoria. Puis il s'est rendu en Suisse, puis à Londres. Devenu
avocat en 1957, il milite au sein du parti travailliste. Bonhomme,
charismatique, modeste, souriant, s'habillant simplement avec une
préférence pour les chemises à col ouvert, fuyant les
mondanités contrairement à MANCHAM, étroitement à
l'écoute de son peuple, ce profond nationaliste soucieux de justice
sociale dénonce la misère et l'exploitation. Il revient aux
Seychelles quelques années plus tard et exerce sa fonction au barreau de
Victoria. Il se lance en politique en fondant le Parti uni du peuple des
Seychelles (SPUP) en 1964. En 1970, date où il participe une
première fois à la conférence constitutionnelle de
Londres, il est élu à l'Assemblée législative et
devient chef de l'opposition. Militant activement pour l'indépendance,
il participe aux conférences constitutionnelles de Londres de 1975 et
1976. Il devient Premier ministre dès la proclamation de
l'indépendance le 29 juin 1976. Presque un an après
l'indépendance, il prend le pouvoir par un coup d'État et
établit un régime autoritaire de parti unique
considéré comme socialiste, progressiste, non-aligné et
modéré. Après avoir échappé à un coup
d'État en 1981 et à une mutinerie en 1982, il restaure le
multipartisme en1991. Il est réélu en 1993, 1998 et en 2001. Le
24 février 2004, à 68 ans, il annonce son intention de quitter le
pouvoir lors de son discours annuel devant l'Assemblée nationale et les
représentants du corps diplomatique. Il cède officiellement le
pouvoir à James MICHEL le 14 avril.
124 La Lettre de l'océan Indien, 7 mai 1988.
125 D'après nos calculs.
Bien que ses adversaires le décrivent comme un vulgaire
despote, RENÉ serait plus que cela126. Même
Charles CADOUX, spécialiste des îles du sud-ouest de
l'océan Indien, s'il leur donne en partie raison à cause du
« renforcement du système policier et autres contrôles
», il reconnait que le président seychellois est « un
pédagogue politique soucieux du devenir économique et social de
cette société seychelloise à laquelle il appartient
»127. Régulièrement appelé «
Papa » (« président » en créole
seychellois), RENÉ « représente dans l'océan Indien
une volonté d'indépendance qu'il défend envers et contre
tous ». Il a combattu l'hégémonie occidentale en jouant un
« rôle de premier plan dans les institutions régionales et
panafricaines » et milité activement pour la
démilitarisation de l'océan Indien. Le modèle social qu'il
met en
place attire les capitaux et développe le tourisme.
Jugé exemplaire, son système à permis aux Seychellois
d'avoir l'un des niveaux de vie les plus élevés
d'Afrique128. On peut donc considérer RENÉ
à la fois comme un personnage phare de l'océan Indien, une
personnalité importante de l'histoire des Seychelles, et un despote
éclairé.
126 DECRAENE Philippe, « Coup d'État aux
Seychelles », Le Monde, 7 juin 1977 ;DECRAENE Philippe, « Un
nationaliste soucieux de justice sociale », Le Monde, 12
septembre 1978 ; « France-Albert René : Une zone de paix pour les
Seychelles », La Croix, 13 septembre 1978 ; LAURENT
Frédéric, « La route du pétrole passe par les
Seychelles », Libération, 13 septembre 1978 ;ANONYME,
« France-Albert René, le Papa des Seychelles », Le
Monde, 19 août 1982 ; K. L.M., « Le président
René, un tropical marxiste très très dangereux »,
Le Quotidien de Paris, 19 août 1982 ; LESIEUR Jean, « La
fièvre des cocos-fesses », Le Point, 23 août 1982 ;
FICATIER Julia, « France-Albert René, « papa »
réélu aux Seychelles », La Croix, 15 juin 1989 ;
MURAT Christine, « Le président quitte son poste après 27
ans de pouvoir », RFI, 15 avril 2004 ; « Le président
France-Albert René a été réélu comme
président des Seychelles », consulté sur
http://www.comoresonline.com/Comores-infosweb/archives/Com46/article7.htm
le 23 février 2010.
127 CADOUX Charles, « Seychelles », Encyclopaedia
universalis, 2008.
128 Op. cit. DECRAENE Philippe, « Un
nationaliste soucieux de justice sociale », Le Monde, 12
septembre 1978 ; op. cit. ANONYME, « France-Albert René, le Papa
des Seychelles », Le Monde, 19 août 1982 ; op. cit.
LESIEUR Jean, « La fièvre des cocos-fesses », Le
Point, 23 août 1982 ; op. cit. FICATIER Julia, «
France-Albert René, « papa » réélu aux
Seychelles », La Croix, 15 juin 1989 ; ANONYME, « Le
président France-Albert René a été
réélu, Le Monde, 27 juillet 1993 ;« Le
président des Seychelles, au pouvoir depuis 1977, annonce qu'il se
retirera en 2004 », AFP, 24 février 2004 ; op. cit.
MURAT Christine, « Le président quitte son poste après
27 ans de pouvoir », RFI, 15 avril 2004 ; ROCHELAND Christophe,
« James Michel succède à France-Albert René »,
Témoignages, consulté sur
http://www.temoignages.re/james-michel-succede-a-france,3031.html
le 19 février 2010 ; « Le président France-Albert
René a été réélu comme président des
Seychelles », consulté sur
http://www.comores-online.com/Comores-infosweb/archives/Com46/article7.htm
le 23 février 2010.
129 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p. 88.
2. Les autres acteurs seychellois
Danielle de SAINT-JORRE, épouse de Philippe
d'OFFAY129, est vraisemblablement la personnalité qui a
le plus marqué la diplomatie seychelloise avec le président
RENÉ. D'après le géographe Jean-Louis GUÉBOURG, Mme
de SAINT-JORRE « a su affirmer l'image des Seychelles sur la scène
internationale et elle s'est imposée comme une interlocutrice
appréciée et respectée »130. Elle a
étudié dans les universités d'Edimbourg, de Londres et de
York. D'abord enseignante, elle devient ensuite secrétaire
générale de plusieurs ministères. De 1983 à 1986,
elle cumulait les fonctions d'ambassadrice des Seychelles à Paris et
à Bonn et de haut-commissaire à Londres131,
ainsi qu'au Canada, à Cuba et en URSS132. Après
la démission et le départ en exil de FERRARI, elle prend en
charge les dossiers des Affaires étrangères d'après la
LOI du 30 juin 1984. Dès 1993, elle devient le chef de la
diplomatie seychelloise. Atteinte d'un cancer qui l'a extrêmement
fatiguée, elle est hospitalisée à Paris pour suivre un
traitement médical spécialisée dès la semaine du 11
janvier
1997133. Elle meurt le 25 février. Deux
articles français paraissent pour annoncer sa disparition : l'un dans
Le Monde le 22 mars, l'autre dans la LOI du 1er mars.
Ensuite, ce sont des ministres, des diplomates ou
d'importantes personnalités politiques mêlées aux relations
franco-seychelloises. D'abord Ogilvy BERLOUIS, ministre de la Jeunesse et de la
Défense. On le trouve brièvement dans trois articles
différents. Ensuite, l'un des ministres les plus évoqués,
Jérémy BONNELAME, est présent dans dix articles.
Secrétaire aux Affaires étrangères,
ministre de l'Agriculture et de la Pêche et ministre des
Affaires étrangères On le trouve dans Le Figaro du 8
janvier 2002, les trois dépêches recueillies de News
Press, et le reste dans la LOI. L'ancien président James
MANCHAM apparait six fois dans les articles, surtout sur ses visites en France
lors de sa « croisade pour la démocratie » au début des
années 90. Callixte d'OFFAY était le directeur des Relations
extérieures et ambassadeur en Asie134 et l'ambassadeur
en France. Il a été reconfirmé dans ses fonctions
d'ambassadeur en 1997 par souci économique135. Il
était encore en poste en France en 2003136. Maxime
FERRARI, ministre de l'agriculture et des pêches, du développement
économique puis ministre des Affaires étrangères, est l'un
des plus présents dans nos articles échantillonnés sur les
relations. Il présente aux yeux de la France l'image d'un «
modéré » au sein du régime seychellois. Cet homme
à la barbichette et aux cheveux gris est décrit comme
sincère, aimé en Europe - également en France bien
évidemment -, rond et ouvert137. Jacques HODOUL
ministre du Développement national puis ministre des Affaires
étrangères (1979-1982), apparaît quatre fois dans nos
échantillons sur les relations franco-seychelloises. La description que
donne SOUBIRON de ce personnage ne semble pas fiable, tant il est
décrié par l'ex-consul. Il est présenté comme un
marxiste pur et dur dans Le Figaro et la LOI. Adil ISKAROS,
consul général des Seychelles en France en 1981, est cité
une fois par Le Figaro à l'occasion du putsch manqué des
mercenaires. James MICHEL est cité dans deux articles sur les relations.
Vu son importance - actuel chef de l'État seychellois, nous vous
dressons un portrait à partir d'autres articles sans lien avec les
relations francoseychelloises. Ministre sous RENÉ depuis le coup
d'État de 1977, il est présenté comme l'un des plus
fidèles du régime. Il a eu plusieurs fonctions
ministérielles avant de devenir viceprésident en 1996. Il
était le colistier de RENÉ aux présidentielles de 1998 et
2001. Après la démission de ce dernier en 2004 il est devenu
président138. Alain PAYETTE, secrétaire général du
ministère des Affaires étrangères seychellois, est
présent dans la LOI 9 novembre 2002. Enfin, Guy SINON,
secrétaire-général du SPPF, est présent dans un
article de la LOI le 1er mai 1982. Ministre de tutelle de SOUBIRON, il
est décrit par ce dernier comme étant un « Noir solide au
contact chaleureux ». Il est l'un des animateurs de l'aile la plus
progressiste du parti de RENÉ139.
130 GUÉBOURG Jean-Louis, Les Seychelles, Paris,
Karthala, 2004.
131 « Disparition : Danielle de Saint-Jorre », Le
Monde, 22 mars 1997.
132 La Lettre de l'Océan Indien, 30 juin 1984.
133 La Lettre de l'Océan Indien, 11 janvier
1997.
134 « Relance diplomatique », La Lettre de
l'Océan Indien, 6-13 août 1983.
135 « Réorganisation diplomatique », La
Lettre de l'Océan Indien, 20 décembre 1997.
136 « La pression européenne monte », La
Lettre de l'Océan Indien, 4 octobre 2003.
137 « SOUBIRON Pierre, La Poudrière des
Seychelles, Paris, Éditions Denoël, 1992, p. 120.
138 Op. cit. « Le président des
Seychelles, au pouvoir depuis 1977, annonce qu'il se retirera en 2004 »,
AFP, 24 février 2004 ; op. cit. «
Démission du président des Seychelles, son numéro 2 le
remplace », AFP, 14 avril 2004 ; « Transmission du pouvoir
en douceur aux Seychelles », Le Monde, 15 avril 2004 ; La
Lettre de l'Océan Indien, 7 mai 1988.
139 Op. cit. NIRASCOU Gérard, « Aux
Seychelles, Karl Marx contre le tourisme », Le Figaro, 5 juin
1978.
Étudier les acteurs cités par la presse et les
journalistes français nous a permis de voir que de nombreux noms, tant
français que seychellois, sont cités. Cela nous a aidé
à identifier un grand nombre de personnes qui ont joué un
rôle dans les relations. Cette identification peut être utile pour
de futures recherches sur les relations franco-seychelloises : on peut tenter
d'entrer en contact avec eux pour les interroger, à condition qu'ils
soient toujours en vie. Si peu de noms seychellois sont cités, il est
étonnant de constater le nombre de français cités par la
presse. On constate que presque la moitié des personnes citées -
trente-quatre personnes sur soixante-dix-sept, c'est-à-dire 44,16 % des
personnes identifiées140 - font une unique et
brève apparition sans plus de précisions. Les personnes les mieux
décrites sont les ambassadeurs et les coopérants français.
La presse cite beaucoup d'éléments français, mais peu du
côté seychellois. Par exemple, aucun coopérant seychellois
en France n'est cité. Peu de portraits sont dressés dans la
presse. Pour certains d'entre eux, leurs portraits sont complétés
par les livres de LEYMARIE et de SOUBIRON, comme Jacques GARCIN. D'autres sont
présents dans aucun article, seulement dans ces livres, comme le
vice-consul Philippe HENRIET. Pour les personnages les plus importants, comme
RENÉ, il a fallu aller au-delà des articles
échantillonnés sur les relations pour mieux connaître et
comprendre le personnage. Les acteurs proviennent surtout du journal Le
Monde et dans une large mesure de la LOI. Certains noms
apparaissent dans la rubrique « Who's Who » de cet hebdomadaire,
évoquant brièvement leur actualité. Enfin, ces noms ne
représentent pas complètement leurs fonctions. Par exemple, tous
les ministres de la coopération, des Affaires étrangères,
ou encore les Premiers ministres, ne sont pas évoqués. Beaucoup
d'acteurs sont cités, mais ils ne sont pas assez présentés
par les médias et les journalistes dans les articles en rapport avec les
relations franco-seychelloises.
140 D'après nos calculs.
Chapitre V : Les visites diplomatiques
Les visites diplomatiques ont une place très importante
dans nos échantillons, mais aussi dans le fonctionnement de la
diplomatie ou de la politique étrangère141.
C'est l'un des thèmes les plus traités par la presse
française. Il faut savoir que les déplacements d'une
personnalité politique font partie du cérémonial
politique. Elles reflètent la qualité des relations entre deux
pays, surtout entre la France et les pays africains. Il existe trois types de
déplacements : la visite officielle, très prisée en
Afrique et beaucoup médiatisée car c'est la plus importante ; la
visite de travail ou d'entretien ; et les visites privées. Le chef de
l'État peut se déplacer avec des ministres ou des conseillers,
avec ou sans sa famille. Les ministres peuvent également se
déplacer après invitation par leurs homologues. Ces
déplacements permettent de mesurer l'étroitesse des liens
existants entre les deux pays, pour faire connaître leur position sur
telle situation, pour résoudre des problèmes ou encore
préparer des accords142. Nous allons maintenant voir
comment les visites françaises et seychelloises sont
présentées par les articles de presse publiés en
France.
141 Ces deux notions sont distinctes mais extrêmement
liées.
142 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p.34-36.
143 Comme le sujet est trop récent, il est pratiquement
impossible de vérifier le nombre exact de visite française aux
archives des Affaires étrangères à la Courneuve
après 1983.
A) Les visites françaises
La presse française semble avoir assez bien suivi les
déplacements effectués par les personnalités politiques
françaises. Néanmoins, nous savons pertinemment que ces visites
évoquées ne représentent qu'une partie du nombre de
visites réellement effectuées par le président de la
République, le Premier ministre, un ministre, un conseiller ou une autre
personnalité politique française143.
1. La visite de François MITTERRAND
La visite française la plus importante est sans aucun
doute celle du président MITTERRAND lors de sa tournée dans le
sud-ouest de l'océan Indien. Il n'a effectué qu'une seule visite
aux Seychelles. Comment la presse française présente-elle cette
visite et ses préparatifs ?
Pour l'édition du 13 mars 1982, la LOI
interview le secrétaire général du MMM, Paul
BERENGER, de retour des Seychelles. D'après lui, il aurait
discuté avec le président RENÉ d'une visite prochaine du
président MITTERRAND dans l'océan Indien - elle constitue une des
phrases clés de l'article, d'où le titre de ce dernier, «
Une visite de MITTERRAND ? ». D'après l'homme politique mauricien,
le régime seychellois et un éventuel gouvernement MMM-PSM issu
des élections mauriciennes allaient organiser une tournée du
président français dans la région si elle n'était
pas concrétisée avant ces élections144.
Pourtant, nous savons que si cette coalition a vu le jour après les
législatives du 11 juin 1982, la tournée de MITTERRAND n'a jamais
eu lieu.
144 « Une visite de Mitterrand ? », La Lettre de
l'Océan Indien, 13 mars 1982.
145 « Tournée prochaine de François MITTERRAND
», La Lettre de l'Océan Indien, 15 octobre 1988.
146 « Le retour en force du président René
», La Lettre de l'Océan Indien, 23 juin 1990.
147 AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que
Paris reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde,
13 juin 1990.
148 D'après nos calculs, sachant qu'une roupie
seychelloise coûtait 1,26 franc et 0,19 euro.
Ce n'est que fin 1988 qu'une tournée du
président français dans le sud-ouest de l'océan Indien est
prévue. C'est la LOI qui l'a annoncée le 15 octobre 1988
en se basant de sources décrites comme bien informées.
D'après l'hebdomadaire, cette tournée serait prévue pour
1989, même si aucune date n'a été retenue. L'hebdomadaire
fait remarquer que c'est la première fois que le président
français allait se rendre dans cette région145.
Cette tournée n'a pas eu lieu en 1989 : elle a été
reportée à l'année suivante.
Elle a eu lieu du 11 au 15 juin 1990. D'après Jacques
AMALRIC, envoyé spécial du Monde à Victoria,
l'itinéraire fut le suivant : les Seychelles sont le premier pays
visité (11 juin), suivis ensuite de Maurice (12 juin), des Comores (13
juin) et de Madagascar (14-15 juin). D'après la LOI du 23 juin,
le régime affiche son unité, après avoir traversé
une crise politique, la veille de l'arrivé du chef de l'État
français146. AMALRIC traite de la visite de MITTERRAND
aux Seychelles dans un article non négligeable de 808 mots publié
le 12 juin147. MITTERRAND serait arrivé aux Seychelles
dans l'après-midi et participé à un dîner en son
honneur. D'après le journaliste, il se serait entretenu avec le
président RENÉ sur la « précieuse »
collaboration entre la France et les Seychelles. Dans son discours, ce dernier
a présenté deux demandes concernant les Jeux de l'océan
Indien prévus pour 1993 et la construction d'une bibliothèque
nationale à Victoria. L'envoyé spécial remarque qu'il
n'utilise plus ses « discours tiers-mondistes purs et durs de jadis
» en raison de la chute du bloc communiste. Le climat entourant la
visite de MITTERRAND devait être serein puisque les temps paraissaient
bien loin, pour AMALRIC, du temps où la France et les Seychelles
s'opposaient sur la Réunion. Les réponses aux demandes de
RENÉ sont jugées positives sans être trop précises
par AMALRIC : le journaliste a compris, et il l'écrit, qu'il ne fallait
pas s'attendre à des « miracles » de la part de MITTERRAND. La
question de la dette considérable des Seychelles d'1,2 milliard de
francs de l'époque - environ 800 millions d'euros, soit plus de 42
millions de roupies seychelloises148 - a été
abordé par RENÉ.
MITTERRAND aurait alors présenté les grandes
lignes de son futur discours de La Baule où il lie développement
et démocratie. AMALRIC sent que des individus allaient être
déçus de ce discours puisqu'il ne met pas en garde RENÉ
contre l'accroissement de la dette et
ne fait aucune allusion à son régime dictatorial
(cf. chapitre VIII « La diplomatie des droits de l'Homme et de la
démocratie aux Seychelles de la France », p.). Cette
déception semble être prouvée une semaine plus tard comme
le présente la LOI du 30 juin. Une maison coloniale
traditionnelle située à Anse-aux-Pins, restaurée par les
fonds d'aide française, a été incendiée.
L'hebdomadaire rapporte que selon certains observateurs et l'opposition,
c'était probablement la manifestation d'un geste de protestation
anti-français lié au silence de MITTERRAND sur le thème du
multipartisme seychellois149.
3. Les visites des ministres de la Coopération et
des « Messieurs Afrique »
Normalement, le ministre des Affaires étrangères
est, avec le président de la République, l'élément
clé de la politique extérieure de la France. Or, ce sont surtout
les ministres de la Coopération qui interviennent en
Afrique150. C'est fondé pour le cas des Seychelles et
dans la presse française sur ce pays. En effet, aucune visite d'un
Premier ministre n'a été décelée dans notre corpus.
Seules celles effectuées par le ministre de la Coopération ont
été évoquées par la presse française. Nous
pouvons ajouter les visites des conseillers aux Affaires africaines car ils
jouent un rôle important dans la politique française en
Afrique.
La première visite d'un ministre de la
Coopération sous la présidence de France-Albert RENÉ est
celle de Robert GALLEY le 29 juin 1977 à l'occasion du premier
anniversaire de l'indépendance des Seychelles. Le Monde a
annoncé ce déplacement dans l'édition du 24 juin 1977. Il
a effectué une nouvelle visite aux Seychelles vers la mi-novembre 1978.
Jean-Pierre LANGELLIER, envoyé spécial du Monde à
Victoria, présente ce déplacement sous forme d'un court
paragraphe introductif pour mieux présenter France-Albert RENÉ,
la situation politique et économique des Seychelles151.
D'après le journaliste, GALLEY a achevé sa visite de travail le
13 novembre. Il s'est entretenu avec le président RENÉ sur les
différents projets de coopération en cours entre la France et les
Seychelles.
149 « La transparence sans le changement », La
Lettre de l'Océan Indien, 30 juin 1990.
150 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p.37 et 97.
151 LANGELLIER Jean-Pierre, « La constitution «
socialiste » va officialiser le système du parti unique »,
Le Monde, 14 novembre 1978.
Entre 1981 et 1982, les visites aux Seychelles du conseiller
aux Affaires africaines de MITTERRAND, Guy PENNE sont évoqués
plus ou moins brièvement par la presse française. Le 27 novembre
1981, Libération évoque son passage récent et sa
réception par le président RENÉ dans un contexte de
troubles engendrés par l'attaque des mercenaires, thème
traité par l'article152. Puis, vers le début du
mois de juillet 1982, Guy PENNE fait la tournée des pays du sud-ouest de
l'océan Indien, Madagascar exclu. Cette tournée a
été traitée par la LOI du 10-17 juillet
1982153. L'hebdomadaire indique qu'il a visité les
Seychelles du 2 au 4 juillet.
Il a discuté avec les dirigeants seychellois sur l'aide
financière française à certains projets de
développement, comme celui de l'extension de l'électrification de
l'archipel. Le 4 décembre 1982, la LOI annonce une nouvelle
tournée du conseiller depuis le 1er décembre en y incluant
Madagascar et le Soudan, mais en y excluant les Comores. Cela est repris
brièvement dans l'édition du 11
décembre154. PENNE aurait été
accompagné par le secrétaire d'État à la
Défense, Georges LEMOINE. D'après l'hebdomadaire, cette visite
devait affirmer la volonté de la France de renforcer sa présence
dans l'océan Indien.
Puis, ce sont les visites du ministre de la
Coopération, Christian NUCCI, et de JeanFrançois MITTERAND, alors
conseiller aux Affaires africaines auprès de son père. Ces deux
visites ne sont citées que dans un seul article de la LOI
chacun. La visite de NUCCI fut la première à être
évoquée le 14 janvier 1984155. D'après
l'hebdomadaire, il était prévu que le ministre visite les
Seychelles puis Madagascar pour fin 1983. On constate que cette visite a
été reportée sans qu'on nous donne les raisons de ce
report. Donc, au moment de la publication de l'article, la visite a
été prévue pour la fin du mois. Dans un article paru le 15
octobre 1988, la LOI, annonce la visite aux Seychelles de
Jean-François MITTERAND pour fin 1988, sans donner plus de
détails156.
Quelques années plus tard, la LOI publie deux
articles sur les visites du ministre de la Coopération, Jacques
GODFRAIN. Le 16 décembre 1995, la LOI publie dans sa rubrique
« Who's Who » un petit article sur ce ministre. Dans cet article, il
est question d'une longue tournée prévue en Afrique australe pour
janvier et février 1996. Il était prévu que les Seychelles
deviennent, avec Madagascar, le dernier pays de cette tournée.
D'après l'hebdomadaire, le ministre devait visiter ces deux pays entre
le 15 et le 18 février. Le 27 avril 1996, un autre article
paraît157. Dans cet article, le sujet se porte sur la
critique de l'Union européenne à propos de la nouvelle loi
seychelloise EDA qui accorde l'immunité judiciaire en échange
d'un important investissement. L'article évoque tout simplement que le
ministre a visité « récemment » les Seychelles à
cette époque, donc en février. Pendant son passage, on lui aurait
montré une certaine ouverture de Victoria et chercherait à «
sauver sa face ».
152 HASKI Pierre, « Échec à un
débarquement de mercenaires sud-africains »,
Libération, 27 novembre 1981.
153 « Coopération française », La
Lettre de l'Océan Indien, 10-17 juillet 1982.
154 « La France dans l'océan Indien », La
Lettre de l'Océan Indien, 11 décembre 1982.
155 « Distillerie de cannelle », La Lettre de
l'Océan Indien, 14 janvier 1984.
156 « Tournée prochaine de François MITTERRAND
», La Lettre de l'Océan Indien, 15 octobre 1988.
157 « Paris modère la critique de l'UE », La
Lettre de l'Océan Indien, 27 avril 1996.
Enfin, les 17 et 24 février 2001, la LOI
évoque la visite du ministre de la Coopération, Charles
JOSSELIN. Dans le premier article placé dans la rubrique « Who's
Who », il est annoncé que le ministre allait se rendre aux
Seychelles les 19 et 20 février 2001 pour inaugurer le nouveau
bâtiment de l'Alliance française, signer un accord de
délimitation de la frontière maritime entre la France et les
Seychelles et rencontrer le président RENÉ. Dans le second
article intitulé « Josselin fait la leçon à
René », on apprend que la visite du ministre était la
première d'un ministre français
depuis un peu plus de quatre ans, donc depuis la visite de
Jacques GODFRAIN en février 1996. Cette visite devait servir à
renouer le contact entre la France et les Seychelles suite à la
réduction de la coopération franco-seychelloise dès 1996
à cause du problème du remboursement de la dette à
l'Agence française de développement (AFD). Le ministre a
évoqué cette question avec le président RENÉ, et a
rappelé à ce dernier l'attachement de la France à la
liberté de la presse dans l'archipel.
3. La visite privée de Georges LEMOINE
Un seul article évoquant une visite effectuée
par une personnalité française autre que le ministre ou le chef
de l'État français a été identifié : celui
de la LOI du 10 novembre 1987. L'article évoque la visite
privée de 48 h de Georges LEMOINE, secrétaire d'État aux
DOMTOM, invité par Michel de L'HOPITAULT, président d'Effi
International, son entretien d'une heure avec RENÉ et sa rencontre
avec BERLOUIS, le ministre de la Jeunesse et de la Défense.
D'après la LOI, le cabinet du secrétaire d'État a
démenti ces rencontres.
B) Les visites seychelloises
D'un point de vue du nombre des articles de presse
possédant des éléments sur le sujet, les visites
seychelloises semblent beaucoup plus nombreuses que celles des dirigeants
français. Pourtant, tout comme pour les déplacements
français, ce n'est qu'une partie du nombre de visites réellement
effectués158. Comment se sont déroulés
les déplacements seychellois d'après la presse française
?
158 Tout comme pour les déplacements français,
il est actuellement quasiment impossible de vérifier aux archives de la
Courneuve.
159
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/seychelles_401/index.html
le vendredi 6 novembre 2009.
1. Les visites de France-Albert RENÉ
D'après le site internet de la diplomatie
française, France-Albert RENÉ a effectué dix-sept voyages
en France159. Les visites les plus évoquées dans
la presse sont celles effectuées par cet homme. Sur quarante-cinq
articles sur les visites seychelloises, vingt-cinq sont consacrées
à la présence de RENÉ en France. Que peut-on voir des
déplacements effectué par le dirigeant seychellois en France ?
La première visite du président seychellois a
été consacré par plusieurs articles de plusieurs journaux
français : Le Monde, Le Figaro, La
Croix, et encore. C'est sans nul doute la visite de RENÉ en France
la plus traitée par la presse française. Le Monde
présente RENÉ comme « l'hôte du gouvernement
français », justifiant le titre de l'article du 12 septembre. Il
serait arrivé à Orly le 11 septembre à 11 heures avec le
ministre du Plan, du Développement et du Logement, Maxime FERRARI. C'est
le ministre de la Coopération, Robert GALLEY qui les a
accueillis160. Pour Le Figaro, le président
GISCARD D'ESTAING a reçu en audience le président seychellois
pour discuter sur la démilitarisation de l'océan Indien et la
création d'une zone de paix dans la région -
préoccupations présentées par le quotidien comme un
leitmotiv de RENÉ -, avant de prendre ensemble le
déjeuner161. Ces éléments sont repris par
Le Dauphiné libéré. Le président
français a défendu la présence française dans
l'océan Indien, bien que le dictateur seychellois fasse plutôt
allusion à la présence américaine et
soviétique162. Le Monde publie un nouvel
article le lendemain163. D'après Philippe DECRAENE, qui
a profité de la visite du chef de l'État pour l'interviewer,
l'audience a été tenu le 12 septembre. Le 11, RENÉ
était à l'hôtel de Matignon où il s'est entretenu
avec le Premier ministre Raymond BARRE dans l'après-midi. D'après
Le Dauphiné libéré, ils ont tous deux évoqué
les liens historiques entre les deux pays. Un dîner au Quai d'Orsay a
été offert en l'honneur du président seychellois par le
ministre de l'environnement et du cadre de vie, Michel d'ORNANO, en l'absence
de Louis de GUIRINGAUD, ministre des Affaires étrangères.
D'ORNANO a affirmé devant RENÉ la volonté de GISCARD
D'ESTAING de poursuivre le dialogue entre la France et l'Afrique, ainsi que
l'océan Indien. Le 12 septembre au soir, RENÉ a tenu une
conférence de presse à Paris avant de la quitter le lendemain
pour un voyage de cinq jours à Londres. Tous ces éléments
ont servis d'introduction à l'interview de DECRAENE. Pour La
Croix, la visite du 11 au 13 septembre devait permettre à
RENÉ à plaider sa cause auprès de Paris, permettre
à son pays de vivre dans une zone de paix. Comme dans Le Monde,
La Croix présente la France comme étant favorable a ce
projet164. En guise de phrase d'accroche,
Libération évoque tout simplement la présence de
RENÉ à l'Élysée et son inquiétude face
à « un coup d'État des services spéciaux
français contre son pays ». D'après Frédéric
LAURENT, les conseillers du président français se seraient
montrés hypocrites, qu'ils étaient « au parfum » et que
pour que l'océan Indien reste « une mer française »,
ils utiliseraient tous les moyens165. Ce genre d'affirmation
n'est pas impossible. Il est arrivé que la France agisse
défavorablement à l'encontre d'un régime africain
essentiellement francophone, le plus souvent grâce aux réseaux
Foccart. Donc, on peut voir que RENÉ a une certaine crainte de la
France, malgré les liens qui unissent les deux pays.
160 DECRAENE Philippe, « M. France-Albert René est
l'hôte du gouvernement français », Le Monde, 12
septembre 1978.
161 ANONYME, « Les Seychelles : clés de
l'océan Indien », Le Figaro, 12 septembre 1978.
162 BOURGEOIS Claude, « Le président des Seychelles
à Paris », Le Dauphiné libéré, 13
septembre 1978.
163 DECRAENE Philippe, « Nous n'accepterions en aucun cas
une base militaire dans l'archipel », Le Monde, 13 septembre
1978.
164 ANONYME, « France-Albert René : Une zone de paix
pour les Seychelles », La Croix, 13 septembre 1978.
165 LAURENT Frédéric, « La route du
pétrole passe par les Seychelles », Libération, 13
septembre 1978.
Dans son édition du 15 septembre 1979, Le Monde,
quant à lui, annonce simplement la visite privée de 48
heures de RENÉ en France.
Ensuite nous avons une série d'articles liant la visite
de France-Albert RENÉ en visite en France et l'attaque des mercenaires
du 25 novembre 1981. Le 27 novembre 1981 Le Monde, Le Figaro
et Le Matin évoquent la visite prévue en France du
président RENÉ la semaine suivante, le 4 décembre, et sa
réception par le président MITTERRAND166.
D'après Le Figaro, citant l'AFP, l'AP et Reuter, sa venue
devait être confirmée ou non le jour même de la publication
de son article. En effet, le coup d'État manqué des mercenaires
remet en cause cette visite. Ce n'est que dans son édition du 1er
décembre que Le Monde annonce l'annulation de la visite du
président RENÉ en France167. Dans son
édition du 18 février 1982, Le Monde annonce la proclamation
d'une « ère nouvelle de coopération » par le
président RENÉ après avoir été reçu
par MITTERRAND le 16. Il a également discuté avec le ministre de
la Défense, Charles HERNU sur la coopération militaire, mais le
journal ignore les détails168. D'après Jean-Marc
BALENCIE, ce voyage qui s'est déroulé du 12 au 16 était un
signe de remerciement du régime seychellois pour le soutien
apporté par la France après l'épreuve du 25 novembre
1981169. Un article de la LOI paru le 6 mars 1982
évoque ce séjour. RENÉ se serait entretenu avec le
ministre de la Défense, Charles HERNU sur le renforcement de la
coopération militaire entre les deux pays parce que l'armée
seychelloise n'a pas su avoir les bonnes réactions face aux
mercenaires170.
166 ANONYME, « Coup de force manqué aux Seychelles
», Le Figaro, 27 novembre 1981 ; C. Y., « Cent mercenaires
font vaciller le pouvoir », Le Matin, 27 novembre 1981 ;
LANGELLIER Jean-Pierre, « Aucune organisation ne revendique la
responsabilité de la tentative de coup d'État », Le
Monde, 28 novembre 1981.
167 ANONYME, « Le président des Seychelles annule sa
visite en France », Le Monde, 1er décembre 1981.
168 ANONYME, « « Une ère nouvelle » de
coopération », Le Monde, 18 février 1982.
169 BALENCIE Jean-Marc, La Diplomatie navale France en
océan Indien (1967-1992), Lille, Atelier nationale de reproduction
des thèses, 1993, p. 288.
170 « Coopération militaire », La Lettre de
l'Océan Indien, 6 mars 1982.
171 « Aide française et américaine »,
La Lettre de l'Océan Indien,
Après, nous avons plusieurs articles sur les diverses
visites de RENÉ en France. Dans son édition du 14-15 septembre
1982, Le Monde annonce la visite de travail de RENÉ dès
le 13 février et son entretien avec MITTERRAND les 16 et 17, sans plus
de précisions. La LOI du 15 octobre 1983 a, de manière
sous-entendue, annoncé la visite de RENÉ en France dans la
semaine du 4 octobre 1983. En effet, l'hebdomadaire a présenté
avoir réalisé l'interview du président seychellois le 4
octobre lors de son passage à Paris. Aucune précision sur cette
visite, ni dans aucun journal français. D'après la LOI
du 6 avril 1985, une visite du président RENÉ était
prévue pour les 27 et 28 avril. Selon l'hebdomadaire, cette visite
devait probablement définir de nouveaux objectifs entre la France et les
Seychelles en raison de la fin d'une phase de la nouvelle ère de
coopération soulignée par le nouvel ambassadeur de
France, Robert MARSAN171. Un mois plus tard,
la LOI publie un petit article intitulé « René à
Paris ». Dans son analyse, l'hebdomadaire trouve que dorénavant les
déplacements du chef de l'État sont « entourés du
plus grand secret » : la presse seychelloise a annoncé la visite de
RENÉ pour le 21 avril tandis qu'à son arrivée l'ambassade
à Paris annonce que cette visite était terminée depuis
plusieurs jours ! Le président RENÉ aurait été
reçu le 26 avril par le ministre de la Coopération, Christian
NUCCI, la veille de son départ pour Maurice. Tous deux auraient
discuté sur la pêche et la santé. La semaine du 30
août 1986, France-Albert RENÉ est de nouveau en France. La LOI
publie ce jour là un nouvel article intitulé «
René en visite en France ». C'était une visite privée
d'une semaine suivi d'une visite de travail. Il a été reçu
par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Bernard RAIMOND,
celui de la Coopération, Michel AURILLAC, le conseiller aux Affaires
africaines, Guy PENNE, et Jacques FOCCART, l'homme de la Françafrique et
fondateur des fameux réseaux Foccart. Le Premier ministre Jacques CHIRAC
n'a pas pu le recevoir pour des raisons « d'emploi du temps ».
L'hebdomadaire annonce la publication pour la semaine suivante d'une interview
exclusive de RENÉ. Cet interview fut publié les 6 et 13
septembre. Deux ans plus tard, le 30 juillet 1988, l'article intitulé
« France-Albert René à Paris » paraît dans la
LOI. Vers la mi-juillet, RENÉ était déjà
en visite privée. Il s'est entretenu avec le Premier ministre Michel
ROCCARD et plusieurs membres du gouvernement. Le 28 juillet, il est reçu
par MITTERRAND. Avec ces personnalités politiques françaises,
RENÉ a parlé d'économie, surtout sur la pêche, sur
la COI, et des projets culturels. Après une tournée en Malaisie
et en Europe, en mars 1990, RENÉ a effectué un séjour
privé en France à la fin du mois. D'après la LOI,
il a pris le temps de visiter en Bretagne le chantier naval qui construit les
thoniers seychellois172. Dans une note parue le 11 mai 1991,
la LOI signale la visite effectuée par RENÉ durant la
semaine. Il devait rencontrer des responsables du ministère de la
Coopération et le ministre des DOM-TOM, Louis LE PENSEC. Cette visite a
été développée par l'hebdomadaire le 25 mai.
RENÉ aurait expliqué à MITTERRAND sur les réformes
de structure adopté par le parti unique en raison de la contestation
démocratique en cours aux Seychelles tandis que le président
français aurait parlé de démocratie. Ce dernier n'a pris
aucun engagement sur le rééchelonnement de la dette seychelloise
contractée à l'égard de la France demandé par
RENÉ173. Ces faits sont rappelés et
développés par Paul CAMBON au Quotidien de Paris le 22
octobre 1991. Sur la demande de rééchelonnement de la dette
seychelloise, MITTERRAND l'aurait accueilli avec une « certaine
fraîcheur »174. Un nouvel article de la LOI
avec un titre semblable à d'autres que nous venons de voir a
été publié le 12 septembre 1992. D'après cet
article, RENÉ était en visite privée en France la semaine
du 8 septembre. Il se serait entretenu avec plusieurs responsables
français. L'entretien avec le nouveau conseiller aux Affaires
africaines, Bruno DELAYE, a été développé : il
était question d'évolution politique des Seychelles, la
réduction de la dette et la question sud-africaine. Le 8 mai, il s'est
entretenu avec les ministres des Affaires étrangères et la
Coopération, Roland DUMAS et Marcel DEBARGES sur la pêche et le
prochain sommet de la Francophonie175. Dans une note parue le
13 juillet 1996, la LOI annonce une visite de deux jours prévue pour le
16 septembre 1996. Cette visite est évoquée par l'hebdomadaire le
21 septembre 1996176. Pendant sa visite, un déjeuner en
son honneur lui a été offert par le ministre de la
Coopération Jacques GODFRAIN. Ce dernier a décoré le
président seychellois de la médaille de la coopération
française. La francophonie, la télévision et la dette ont
été les trois sujets de
discussion. Après, aucun autre article n'a
été identifié. Cela semble correspondre à la
réduction des relations entre la France et les Seychelles suite à
l'arrêt de financement de projets de développement des Seychelles
par l'AFD comme nous l'avons vu précédemment. Au final, nous
constatons que douze voyages sur dix-sept ont été traités
ou évoqués.
172 « Le président René en Malaisie et en
Europe », La Lettre de l'Océan Indien, 7 avril 1990.
173 « Apparition d'un parti clandestin », La Lettre
de l'Océan Indien, 25 mai 1991.
174 CAMBON Paul, « Lénine au paradis »,
Quotidien de Paris, 22 octobre 1991.
175 « Le président René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 septembre 1992.
176 « Le français, la TV et la dette », La
Lettre de l'Océan Indien, 21 novembre 1996.
2. Les visites de personnalités politiques
seychelloises
Maxime FERRARI, présenté comme le «
numéro deux » du nouveau régime, est le premier membre du
gouvernement de RENÉ à se rendre en France. Nous constatons que
jusqu'en 1981, il est le seul ministre seychellois en visite à France
à être évoqué par la presse. Cela indique
l'appréciation que porte la France pour ce personnage, comme semble
l'indiquer un dossier paru dans la LOI le 5 décembre 1981.
Sa première visite effectuée en France fut
évoqué par Le Monde dans l'édition du 4 septembre
1977, c'est-à-dire trois mois presque jour pour jour après
l'arrivée au pouvoir de RENÉ177. Il était
ministre de l'Agriculture et des pêches, Maxime FERRARI. D'après
Philippe DECRAENE, il a été présent en France pendant au
moins une semaine. Pendant sa visite, il aurait tenté de justifier le
coup d'État du 5 juin. Nous constatons qu'il a présenté
les principales lignes du gouvernement seychellois dans la politique
intérieure et extérieure. Maxime FERRARI a effectué une
nouvelle visite à Paris en juillet 1978, cette fois en tant que ministre
du Développement et du logement. Il serait arrivé à Paris
le 19 juillet. Le 20, il a déjeuné avec le ministre de la
Coopération, Robert GALLEY, et devait se rendre à Strasbourg pour
visiter le Conseil de l'Europe et prononcer une conférence à la
chambre de commerce avant de partir pour Bruxelles. D'après Philippe
DECRAENE, il est venu en France pour dénoncer « les menaces
extérieures qui [...] pèsent sur son pays » - il
dénonce les partisans de MANCHAM, la « tentative de coup
d'État » d'avril 1978 depuis le Kenya, et Victoria se sent
menacé depuis le coup d'État des mercenaires menés aux
Comores -, et attirer l'attention de Paris pour développer la
coopération bilatérale178. Son passage à
Paris et la crainte d'une intervention de mercenaires payés par les
partisans de MANCHAM sont évoqués par Frédéric
LAURENT dans Libération quelques semaines plus
tard179. Entre le 4 et le 5 décembre 1981, une semaine
après la tentative de coup d'État des mercenaires, la presse
française évoque la présence en France de FERRARI,
envoyé spécial de RENÉ pour dénoncer l'attaque et
chercher l'aide de la France contre le mercenariat mondial. D'après
Pierre HASKI de Libération, il était étroitement
accompagné par quatre gardes du corps à cause de cet
événement : on craindrait donc pour sa sécurité. Il
était prévu qu'il rencontre le ministre de la
Coopération, Jean-Pierre COT, le conseiller du
président aux Affaires africaines, Guy PENNE, et le ministre de la
Défense, Gaston DEFFERRE180. Le Monde
évoque seulement son séjour en France depuis le 2
décembre et ses soupçons le lendemain envers l'Afrique du
Sud181.
177 DECRAENE Philippe, « Le socialisme dans la joie ?
», Le Monde, 4 septembre 1977.
178 DECRAENE Philippe, « Les dirigeants de Mahé
redoutent un éventuel « scénario à la comorienne
» », Le Monde, 21 juillet 1978.
179 LAURENT Frédéric, « La route du
pétrole passe par les Seychelles », Libération, 13
septembre 1978.
180 HASKI Pierre, « SOS contre les mercenaires »,
Libération, 4 décembre 1981.
Ensuite, quelques visites de diverses personnalités
seychelloises sont évoquées par la LOI. Le 24 avril
1982, dans la rubrique « Agenda », l'hebdomadaire annonce la visite
de deux personnalités seychelloises en France pour des raisons
économiques : E. DESBOUSSES, directeur général de la
SEYCOM, et BRADBORN, directeur général de Wel
Supplies182. Dans la même rubrique, on annonce, le 1er
mai de la même année, la visite de Guy SINON, secrétaire
général du SPPF, et sa rencontre prévue avec Lionel
JOSPIN, secrétaire du Parti socialiste183. Enfin, nous
avons la visite d'une semaine en France d'une délégation
menée par Jacques HODOUL, ministre du Développement national,
vers la fin février 1985. Elle se serait entretenue avec des
responsables publics et privées du secteur de pêche industrielle,
et visitée les installations de l'Armement Coopératif
Finistérien, en Bretagne, où des thoniers seychellois sont
construits184.
Les 15 octobre 1988 et 23 décembre 1989, la LOI
évoque les visites en France de Danielle de SAINT-JORRE, alors
secrétaire d'État au Plan et aux Relations extérieures.
Comme nous l'avons vu tout à l'heure, SAINT-JORRE a marqué la
diplomatie seychelloise. Le 15 octobre, la LOI annonce son voyage en
Hongrie et en France. Comme elle a visitée la Hongrie « la semaine
dernière », nous pouvons supposer qu'elle est passée en
France entre le 7 et le 15 octobre. Elle se serait entretenue avec le
ministère de la Pêche pour évoquer l'exportation de thon en
boîte en France et à la Réunion18s. Cette
visite n'a été développée qu'en trois lignes
seulement ! Dans la LOI du 23 décembre 1989, une autre visite
en France de SAINT-JORRE est évoquée en cinq lignes.
D'après l'hebdomadaire, elle se serait entretenu avec le ministre de la
Coopération, Jacques PELLETIER, sur la réunion de la prochaine
commission mixte franco-seychelloise prévue du 6 au 8 mars 1990 à
Paris, la construction d'un complexe sportif pour les Jeux de l'océan
Indien de 1993 prévus aux Seychelles et les projets qui y
impliquent186.
Entre 1990 et 1991, à la place des ministres
seychellois, nous avons des opposants qui apparaissent dans la LOI.
Comme nous le verrons dans une étude postérieure, les opposants,
en particulier l'ancien président en exil, James MANCHAM, et Maxime
FERRARI, lui aussi exilé ont visité la France pour la
sensibilisé sur le combat démocratique aux Seychelles (cf.
chapitre VIII « La diplomatie française des droits de l'Homme
et de la démocratie aux Seychelles », p.). Ainsi, la LOI
du 5 mai 1990 annonce la venue en France de MANCHAM où
il est reçu par Jacques CHIRAC187, une
autre le 4 novembre 1991188, avec FERRARI à Paris vers
juillet 1991189 et encore. Il faut attendre le 28 septembre
2002 pour qu'on évoque une nouvelle fois le déplacement de
l'opposition seychelloise à Paris, justifiant le titre d'un article de
la LOI190.
181 ANONYME, « Le gouvernement demande une enquête de
l'ONU sur l'attaque des mercenaires », Le Monde, 5
décembre 1981.
182 « Visite en France de deux personnalités des
Seychelles », La Lettre de l'Océan Indien, 24 avril
1982.
183 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 1er mai 1982.
184 « Hodoul en France », La Lettre de
l'Océan Indien, 2 mars 1985.
185 « Visite en Hongrie et en France », La Lettre
de l'Océan Indien, 15 octobre 1988.
186 « Protection de l'environnement », La Lettre de
l'Océan Indien, 23 décembre 1989.
187 « La difficile croisade de James MANCHAM », La
Lettre de l'Océan Indien, 5 mai 1990.
188 CAMBON Paul, « Lénine au paradis »,
Quotidien de Paris, 22 octobre 1991.
189 « Contre-offensive diplomatique du président
René », La Lettre de l'Océan Indien, 20 juillet
1991.
190 « L'opposition en visite à Paris », La
Lettre de l'Océan Indien, 28 septembre 2002.
Le 21 octobre 1995, on apprend par la LOI que
Danielle de SAINT-JORRE, alors devenue ministre des Affaires
étrangères, du Plan et de l'Environnement, est venue à
Paris au début du mois191. Comme le titre de l'article
l'indique, la ministre a discuté avec divers ministres français
sur les différents axes de coopération bilatérale. Ce
serait la dernière fois qu'on évoque la visite en France de cette
femme avant sa mort en 1997.
Enfin, les derniers éléments de notre corpus sur
la visite de personnalités politiques seychelloises se portent sur
celles effectuées par le ministre des Affaires étrangères
mais également président en exercice de la COI,
Jérémie BONNELAME, entre le 2 et le 4 octobre 2002. Il aurait
été reçu par le ministre délégué de
la Coopération et de la Francophonie, André WILTZER. Tous deux
auraient discuté de la politique intérieure des Seychelles, en
particulier sur les élections législatives et les discussions
entre les Seychelles et le FMI, des principales questions de la
coopération entre la France et les Seychelles, et sur la prochaine
réunion de la COI. Ces discussions sont considérées comme
« chaleureuses »192.
En l'absence d'un libre accès aux documents sur les
Seychelles aux archives des Affaires
étrangères193, il nous est impossible de savoir
le nombre exact effectué entre les deux pays sous RENÉ, leurs
raisons et leurs déroulements. Toutefois, la presse française
nous en donne une assez bonne idée. Plusieurs déplacements ont
été cités puis présentés par les
journalistes, les journaux ou les magazines et leurs déroulements sont
plus ou moins décrits. Néanmoins, cela n'aurait pas
été possible sans la LOI : les autres journaux ou
magazines ne nous auraient présenté moins de
déplacements diplomatiques. Nous remarquons que les
articles sur les visites seychelloises en France sont plus nombreux que ceux
sur les déplacements français aux Seychelles. Le cas est
similaire pour le nombre de visites dans les deux camps que nous pouvons
recenser dans notre corpus n°2. Cela indique qu'il y aurait eu davantage
de visites seychelloises que françaises. La fréquence des visites
rapportées par la presse française semble nous indiquer que les
Seychelles paraissent accorder plus d'importance à l'entretien de ses
relations avec la France que celle-ci.
Chapitre VI : État et qualité des
relations franco-
seychelloises
Nous jugeons qu'il est nécessaire de voir l'état
et la qualité des relations francoseychelloises à l'époque
de RENÉ à travers les journaux français. La qualité
des relations entre États est importante. Il y a des États qui
entretiennent de bonnes, voire d'excellentes relations (par exemple la France
et l'Allemagne), d'autres qui entretiennent des liens mauvais, voire
conflictuels (comme la France avec la Côte d'Ivoire de Laurent GBAGBO).
D'après Benjamin KANINDA MUDIMA, la qualité des relations
diplomatiques est relative car elle évolue en fonction des facteurs
historiques, culturels, idéologiques, politiques, économiques,
psychologiques194. Par la colonisation en autre, la France
entretient des relations relativement bonnes avec les États africains,
en particulier avec ses anciennes colonies (par exemple la Côte d'Ivoire
ou le Sénégal). C'est pareil dans le sud-ouest de l'océan
Indien. Sous la présidence de RENÉ, comment peut-on qualifier les
relations entre la France et les Seychelles et comment sont-elles
présentées par la presse française ? Nous envisagerons ce
sujet à travers un plan en deux parties : tout d'abord, il s'agira de
voir les relations plutôt positives qui émanent de facteurs
spécifiques ; et ensuite la partie négative des liens pour des
raisons précises.
194 KANINDA MUDIMA Benjamin, Les privilèges et
immunité en droit international : cas du ministre des affaires
étrangères de la RDC, Kinshasa, Université de
Kinshasa, 2008.
195 ANONYME, « Le nouveau président affirme que son
régime « ne sera certainement pas marxiste » », Le
Monde, 10 juin 1977.
A) Des relations bilatérales bonnes
Un certain nombre d'articles de presse française nous
indique que les relations francoseychelloises sous RENÉ étaient
bonnes. Sous quels aspects ces relations positives sont-elles visibles ?
1. Des relations étroites et amicales
Avant que RENÉ ne s'empare du pouvoir, les relations
entre la France et les Seychelles étaient déjà
relativement bonnes. Elles étaient également anciennes. Donc,
lorsque ses partisans ont pris le pouvoir le 5 juin 1977, il a
hérité de ces relations dans cet état. Ainsi, le 8 juin
1977, lors d'une conférence à Victoria afin de présenter
son gouvernement, il a affirmé que les Seychelles entretenaient des
bonnes relations avec la France, que celle-ci est un pays ami, d'après
Le Monde195. La légitimité d'un pouvoir
putschiste aux yeux de la communauté internationale a
toujours posé problème. Pourtant, le
régime de RENÉ a très vite obtenu sa reconnaissance. Dans
son édition du 24 juin 1977, Le Monde annonce que le ministre
de la Coopération, Robert GALLEY, allait assister au premier
anniversaire de l'indépendance seychelloise. De ce fait, la France a
entériné le putsch.
En outre, on constate que plusieurs descriptions des relations
diplomatiques sont faites par les journaux français en 1978, en
particulier à l'occasion de la visite en France du président des
Seychelles. Les articles consacrés à la visite du
président RENÉ à Paris peuvent refléter en parti la
qualité des relations franco-seychelloises dès le début du
régime de RENÉ comme nous allons le voir.
Deux aspects présentés par Le Monde
semblent montrer un intérêt particulier de RENÉ pour
la France, facilitant ainsi les relations franco-seychelloises. D'abord, il est
présenté par Philippe DECRAENE comme étant «
francophone comme presque tout les Seychellois [et] francophile comme la
plupart de ses compatriotes, et comme James MANCHAM lui-même196
». En effet, il ne faut pas oublier que les Seychelles
étaient jusqu'en 1810 une colonie française. Malgré 166
années de colonisation britannique, le caractère francophone et
le passé français demeurent toujours aussi vivaces : les
Seychellois préfèrent donc sentimentalement la France au
Royaume-Uni. On retrouve ce même capital de sympathie dans plusieurs
États d'Afrique noire. Le Figaro du 12 septembre 1978 justifie
la présentation de DECRAENE : il évoque l'existence d'entretiens
de « liens sentimentaux réels avec la France ». C'est sans
doute une des raisons qui ont décidé RENE et BARRE à
discuter ensemble des « liens historiques » qui unissent les deux
pays par le biais de la Réunion197. Deuxième
aspect, RENÉ pense qu'un lien avec la France serait « un moyen de
faire pièce au poids de la Grande-Bretagne, dont l'influence reste
prépondérante non seulement aux Seychelles, mais dans l'ensemble
de l'océan Indien » toujours d'après
DECRAENE198. Au nom de l'indépendance nationale et par
souci de rupture avec le passé colonial britannique aux effets parfois
néfastes sur l'économie et la société, mais aussi
au nom de la démilitarisation de l'océan Indien, RENÉ
souhaite donc écarter l'influence britannique déjà en
déclin. La Croix du 13 septembre 1978 présente le
président RENÉ, à l'occasion de sa visite en France du 11
au 13 septembre 1978, comme étant un « ami de la France ».
Dans Le Monde du 13 septembre 1978, le président GISCARD
D'ESTAING semble répondre à RENÉ en souhaitant la
poursuite du dialogue avec les Seychelles en englobant l'archipel dans la
« politique de dialogue entre la France et l'Afrique, jusques et y compris
dans l'océan Indien »199. Nous pouvons voir que
RENÉ a hérité « des relations confiantes et
fructueuses [...] établies avec la France » d'après Le
Figaro. Et l'enseignement du français à parité avec
l'anglais200 est un indice d'appréciation des
Seychellois et du gouvernement envers la France.
196 DECRAENE Philippe, « M. France-Albert René est
l'hôte du gouvernement français », Le Monde, 12
septembre 1978.
197 BOURGEOIS Claude, « Le président des
Seychelles à Paris », Le Dauphine libéré, 13
septembre 1978.
198 Op. cit. DECRAENE Philippe, « M.
France-Albert René est l'hôte du gouvernement français
», Le Monde, 12 septembre 1978.
199 DECRAENE Philippe, « Nous n'accepterions en aucun cas
une base militaire dans l'archipel », Le Monde, 13 septembre
1978.
200 Op. cit. ANONYME, « Les Seychelles :
clés de l'océan Indien », Le Figaro, 12 septembre
1978.
Enfin, Le Monde, ainsi que Le Figaro, nous
décrivent l'état des liens bilatéraux en 1978.
D'après Le Figaro, « la France développe en
direction des Seychelles une assistance économique, culturelle et
technique selon différents axes » grâce à une
quinzaine de coopérants et des crédits de coopération.
Cela refléterait, d'après le quotidien, « la volonté
d'assistance de la France à l'égard de ce jeune État
»201. L'article du Monde, antérieur
à celui du Figaro202, nous donne davantage de
descriptions. La quinzaine de coopérants, des « experts et [des]
techniciens », est confirmée. On apprend que le ministre
seychellois du développement, Maxime FERRARI, souhaitait voir leur
nombre augmenter. On apprend également que les Seychelles vont ouvrir
une ambassade en France : soit deux ans après l'indépendance
seychelloise, même sous MANCHAM, il n'y avait pas d'ambassadeur
seychellois à Paris. Voilà ce qu'on peut dire des relations
françaises en 1978 d'après les articles.
Ensuite, d'autres articles décrivent ou évoquent
l'étroitesse, la qualité et l'histoire des relations entre la
France et les Seychelles du président RENÉ.
Dans son article paru dans Libération le 4
décembre 1981, Pierre HASKI évoque la rencontre entre le ministre
seychellois du Développement, Maxime FERRARI, envoyé
spécial du président RENÉ, avec les dirigeants
français. À l'issu de ces rencontres, ces hommes politiques
disent que les relations franco-seychelloises sont « très bonnes
»203. Fin décembre 1986, l'envoyé
spécial du Monde à Victoria, Jacques de BARRIN, a
présenté le début de son article en annonçant que
« Paris [est] à l'écoute de la « révolution
socialiste » ». L'idée du dialogue entre la France et le
régime de RENÉ est donc reprise.
Dans l'édition du 2 juillet 1998, Frédéric
FRITSCHER, correspondant du Monde à Luanda (Angola), rapporte
la tournée du président CHIRAC en Afrique australe
racontée par le chef de l'État français avant de quitter
la capitale angolaise le 30 juin et de terminer ainsi son voyage. En confirmant
sa demande au président sud-africain Nelson MANDELA et à son
vice-président Thabo MBEKI, ainsi qu'au président mozambicain
Joaquim CHISSANO, de soutenir la demande française d'adhésion
à l'association des pays riverains de l'océan Indien, CHIRAC
évoque l'importance qu'elle représente aux yeux de la France.
Parmi les justifications, il y a les rapports étroits entretenus avec
les îles du sud-ouest de l'océan Indien, dont les Seychelles.
Donc, en 1998, les rapports franco-seychellois étaient toujours
étroits204. Un an avant le départ à la
présidence de RENÉ, on peut constater, d'après un bulletin
d'information de l'agence de presse française News Press datant
du 13 février 2003, que la France avait la volonté de «
renforcer ses liens de coopération et d'amitié avec les
Seychelles à tous les niveaux ». Autrement dit, les relations
franco-seychelloises étaient toujours amicales.
201 Op. cit. ANONYME, « Les Seychelles :
clés de l'océan Indien », Le Figaro, 12 septembre
1978.
202 DECRAENE Philippe, « Les dirigeants de Mahé
redoutent un éventuel « scénario à la comorienne
» », Le Monde, 21 juillet 1978.
203 HASKI Pierre, « SOS contre les mercenaires »,
Libération, 4 décembre 1981.
204 FRITSCHER Frédéric, « M. Chirac
clôt en Angola sa tournée de « nouveau partenaire » de
l'Afrique australe », Le Monde, 2 juillet 1998.
Enfin, pour terminer notre développement sur la
présentation des liens diplomatiques à travers la
réorganisation de l'ambassade des Seychelles à Paris, il convient
de souligner que ce sujet est traité par trois articles parus dans la
LOI. Tout d'abord, il y a celui du 6-13 août 1983
intitulé « Relance diplomatique ». D'après
l'hebdomadaire, les Seychelles avaient fermé des ambassades par mesure
d'économie en 1981. Dès 1983, elles ont décidé
d'être de nouveau présentes sur la scène diplomatique,
d'où l'accréditation de plusieurs ambassadeurs seychellois, dont
un prévu pour la France « dans les prochain mois » à
compter du mois d'août. Nous savons que cette personne n'est autre que
Danielle de SAINT-JORRE (cf. Chapitre IV « Les principaux acteurs
d'après la presse française, p. ».). L'article du 20
décembre 1997 a un titre presque semblable : «
Réorganisation diplomatique ». On apprend que toutes les ambassades
seychelloises en Europe allaient être fermées pour des mesures
d'économie. Seule l'ambassade à Paris est restée ouverte
afin de représenter les Seychelles dans toute l'Europe. On apprend
également qu'un nouvel ambassadeur seychellois en France allait
être nommé : Callixte d'OFFAY. Enfin, nous avons l'annonce faite
par la LOI du 4 juillet 2003 de la fermeture de cinq ambassades pour
octobre 2003 en raison de mesures économiques prises par le gouvernement
seychellois. L'hebdomadaire a affirmé que le sort de l'ambassade des
Seychelles à Paris, alors toujours dirigé par Callixte d'OFFAY,
n'est pas encore connu à cette époque.
2. L'image des bonnes relations à travers la
coopération
La coopération bilatérale et son renforcement
peut être un reflet de l'état des relations entre deux pays. Pour
le cas de la France et les Seychelles sous la présidence de RENÉ,
elle peut être un miroir des bonnes relations entretenues par les deux
États. Quels indices peuvent être identifiés à
travers les articles de presse française ?
Avant tout, il y a la volonté du ministre seychellois
du développement, du plan et du logement, Maxime FERRARI, d'attirer
l'attention du gouvernement français, dont le ministre de la
Coopération se nomme Robert GALLEY, sur « les possibilités
de développement de la coopération bilatérale avec
l'archipel des Seychelles »205. Cette volonté,
faite après le 19 juillet 1978, nous indique, certes, une volonté
de Victoria de renforcer sa coopération avec la France dans un souci de
développer davantage le pays, mais cela peut constituer la manifestation
d'un souhait de renforcement des liens, déjà amicaux, entre la
France et les Seychelles. C'est une preuve de confiance car sans confiance il
ne peut y avoir de renforcement de la coopération bilatérale,
voire pas de coopération du tout. Quatre mois plus tard, nous retrouvons
ce genre de situation avec la visite du ministre GALLEY aux Seychelles le 13
novembre 1978 et son entretien avec le président RENÉ « dans
le cadre des différents projets de coopération en cours entre les
deux pays »206.
206 LANGELLIER Jean-Pierre, « La constitution «
socialiste » va officialiser le système du parti unique »,
Le Monde, 14 novembre 1978.
Le 16 février 1982, les relations franco-seychelloises
franchissent une nouvelle étape avec la proclamation faite par
RENÉ à Paris d'une « ère nouvelle de
coopération. Trois articles de notre corpus l'évoquent. Le
Monde est l'un des premiers à le traiter le 18 février 1982
dans un article de petite taille. D'après ce journal, le renforcement de
la coopération concernerait la sécurité, et aucune autre
précision n'a été fournie par le président
seychellois. La LOI du 27 février 1982 nous apporte plus de
précisions. D'après l'hebdomadaire, RENÉ, à son
retour à Victoria, a affirmé avoir trouvé en MITTERRAND
« un homme sincère et franc dont la volonté d'aider les pays
en développement est bien réelle ». Cette phrase illustre
l'état des relations entre la France et les Seychelles. RENÉ
avait bel et bien discuté du renforcement de la coopération
militaire en matière de sécurité avec le ministre
français de la Défense, Charles HERNU. Il y a aussi le domaine
économique avec l'annonce du ministre français
délégué de la Coopération et au
Développement, Jean-Pierre COT, d'une aide financière pour aider
les Seychelles dans son développement. Le Matin du 19
août 1982, lui, n'a fait que rappeler l'ouverture de cette «
ère nouvelle de coopération » et l'entretien sur les
perspectives de coopération militaire. L'ouverture de cet ère
serait un remerciement du gouvernement seychellois pour l'aide apportée
par la France après le coup manqué du 25 novembre
1981207. On sait qu'entre 1986 et début janvier 1988
que 30 coopérants français travaillaient aux Seychelles, et
qu'aucun problème de fond ne gênait à cette époque
le développement croissant des relations
bilatérales208. Un article de la LOI du 30
septembre 1989 nous donne une indication du poids de la coopération
française aux Seychelles par rapport à un autre État :
Maurice. D'après l'hebdomadaire, il y a une rivalité entre la
France et Maurice en matière de coopération avec les Seychelles.
La rivalité française est même présentée
comme étant « de plus en plus envahissante [...] via la
Réunion209. En effet, la Réunion sert de relais
régional de la France, qu'elle soit économique, diplomatique ou
culturelle. Et Maurice est l'État riverain possédant la
coopération la plus active avec les Seychelles derrière la
France, justement grâce à la Réunion. La rivalité
est décrite comme envahissante car la coopération
franco-seychelloise n'a cessé de croître, et cela au
détriment de la coopération seychellomauricienne. Le 12 juin
1990, Jacques AMALRIC présente la France comme n'ayant jamais
été aussi courtisée par les
Seychelles210. En 1992, Jean-Pierre LANGELLIER affirme que 35
coopérants servent aux Seychelles, ce qui constitue à ses yeux le
plus fort taux par habitant après Djibouti. Selon le journaliste, la
France est le premier pourvoyeur de coopérants211. Par
conséquent, quinze ans après l'arrivée au pouvoir de
RENÉ, la France est restée le premier pourvoyeur de
coopérants de l'archipel.
207 BALENCIE Jean-Marc, La Diplomatie navale française
dans l'océan Indien, Lille, Atelier national de reproduction de
thèses, 1992, p. 288.
208 « Commerce croissant avec la France », La
Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier 1988.
209 « Succès pour la visite de Jugnauth »,
La Lettre de l'Océan Indien, 30 septembre 1989.
210 AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que
Paris reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde,
13 juin 1990.
211 LANGELLIER Jean-Pierre, « Vent de démocratie
aux Seychelles. Après quatorze années de socialisme autoritaire,
cet archipel de l'océan Indien se convertit au multipartisme et
libéralise son économie », Le Monde, 7 janvier
1992.
3. L'image des bonnes relations à travers la
solidarité
La solidarité d'un régime envers un autre quelle
qu'en soit la raison est l'un des miroirs les plus importants de l'état
des relations entre deux gouvernements. Cette solidarité se retrouve
dans les relations franco-seychelloises. Les ouvrages ou thèses
rapportent cette solidarité essentiellement française, en
particulier après l'agression de mercenaires le 25 novembre 1981. Nous
allons voir quelles ont été les occasions d'après la
presse française.
Dans Le Figaro du 12 septembre 1978, on
peut voir un certain soutien du gouvernement français au régime
du président RENÉ. Le régime seychellois souhaitait une
véritable indépendance pour les Seychelles, point souligné
par le quotidien. D'après Le Figaro, Paris soutient Victoria
dans cette volonté d'indépendance nationale.
Le coup d'État manqué des mercenaires en 1981
est l'un des moments les plus marquants, voire des plus traumatisants, de
l'histoire de la République des Seychelles. En signe de
solidarité avec le régime de RENÉ, le gouvernement
français envoi le Victor Schoelcher, un aviso-escorteur ou
frégate de guerre, en direction du port de Victoria : ce fut le plus
important signe de solidarité des autorités françaises
envers les dirigeants seychellois. Cette manoeuvre d'intimidation de la Marine
nationale envers un perturbateur dans l'océan Indien s'appelle la
diplomatie de la canonnière. Elle est utilisée pour
protéger les intérêts français ou la
stabilité d'un régime ami de la France212. Une
semaine après la tentative manquée des mercenaires de renverser
le régime de RENÉ le 25 novembre 1981, Le Monde publie
un article concernant ce qui s'est passé après cet
événement. La solidarité du gouvernement française
n'est évoquée que dans le dernier paragraphe et elle ne constitue
que six lignes ! Dans ce paragraphe, on apprend qu'en signe de
solidarité avec le président des Seychelles, le Victor
Schoelcher a fait escale le « samedi », autrement dit le 28
novembre, aux Seychelles. L'annonce a été faite par le Quai
d'Orsay le « mardi », soit le 1er
décembre213. Dans son article publié dans Le
Monde du 8 décembre 1981, Jean-Pierre LANGELLIER constate que le
président RENÉ a remercié la France pour son soutien
apporté par l'envoi rapide de la frégate. Ce type de
solidarité a été renouvelé après la
mutinerie militaire du camp d'Union Valle le 17 août 1982.
D'après Le Monde du 19 août 1982, RENÉ en aurait
fait la demande auprès des autorités françaises. Ainsi, un
« bâtiment de la flotte française de l'Océan Indien
» faisait route vers les Seychelles. Le Monde paru le lendemain a
annoncé son arrivée le 18 août dans la soirée,
c'est-à-dire après un voyage de plusieurs heures.
212 DELCORDE Raoul, Le Jeu des grandes puissances dans
l'océan Indien, Paris, Harmattan, 1993.
213 ANONYME, « 39 des 44 mercenaires arrêtés en
Afrique du Sud ont été libérés », Le
Monde, 3 décembre 1981.
214 « L'IOTC sera basée à Victoria »,
La Lettre de l'Océan Indien, 21 décembre 1996.
215 « Axes de coopération française »,
La Lettre de l'Océan Indien, 21 octobre 1995.
Il y a aussi le soutien de la France de la candidature des
Seychelles pour accueillir le siège de l'IOTC. Ce soutien a permis en
parti aux Seychelles d'être désignées pour abriter le
siège du secrétariat de l'IOTC214. Ou encore le
même soutien pour la candidature seychelloise pour abriter le
siège de l'atelier régional de l'océan Indien sur
l'environnement215.
Deux articles sur la solidarité seychelloise envers la
France peuvent être cités : ceux de la LOI du 1er mars
1986 et du 21 novembre 1996. On peut voir dans le premier article que le
ministre français de la Coopération, Christian NUCCI, a
remercié les Seychelles pour son rôle dans l'adhésion de la
France à la COI, d'où le titre de l'article, « Paris
remercie Victoria ». En effet, les Seychelles, en tant qu'un des
États fondateurs et membres de cette organisation régionale, a
autorisé, avec Madagascar, l'entrée de la France dans la
COI216. Dans le second, le ministre français de la
Coopération, Jacques GODFRAIN, a salué, devant RENE alors en
visite à Paris, l'aide apportée par la ministre SAINT-JORRE pour
la promotion de la langue française à travers les réunions
internationales217.
216 BALENCIE Jean-Marc, La Diplomatie navale
française en Océan Indien (1967-1992), Lille, Atelier
national de reproduction de thèses, 1992.
217 « Le français, la TV et la dette », La
Lettre de l'Océan Indien, 21 novembre 1996.
218
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/seychelles_401/index.html,
consulté le
vendredi 6 novembre 2009.
219 LANGELLIER Jean-Pierre, « L'arrestation d'un assistant
technique français risque de jeter la suspicion sur une
coopération fructueuse », Le Monde, 21 novembre 1979.
B) Des tensions franco-seychelloises qui
existent
Malgré les apparences, la France et les Seychelles de
RENÉ n'ont pas toujours été en très bons termes. En
effet, il y a eu des périodes de refroidissements dans les relations,
surtout dans les années 70-80218. La presse
française nous décrit ces tensions. Les plus empoisonnantes
d'entre elles sont évoquées par les journalistes. Nous allons
voir comment elles sont présentées.
1. La crise diplomatique (1979-1981)
La crise diplomatique de 1979 à 1981 est sans nul doute
la forme de tension la plus grave ayant secouée la France et les
Seychelles de RENÉ. Quelle place a-t-elle tenu dans la presse
française et comment cette dernière l'a-t-elle abordé ?
C'est Jean-Pierre LANGELLIER qui est un des premiers à
aborder la crise le 21 novembre 1979. Le titre de son article d'assez bonne
taille annonce clairement un risque de mise à mal d'une
coopération jugée fructueuse219. Tout commence
par la troisième dénonciation d'un « complot » par
Victoria, rapporté dans Le Monde du 18-19 novembre. Entre
quatre-vingt et cent personnes seraient arrêtées, essentiellement
des opposants. Parmi ces personnes, un coopérant français,
Jacques CHEVALLEREAU (cf. chapitre IV). Son arrestation est suivie par
le débarquement forcé de douze marins instructeurs du Topaze
- ancien navire de guerre français appelé Croix du Sud
- pour cause de « liens personnels » entretenus avec lui. Si la
France est accusée par la radio seychelloise de complot, le gouvernement
seychellois ne met en cause que les
individus. L'ambassadeur de France a tenté
d'intervenir. LANGELLIER sent que l'affaire risque de jeter un froid sur les
relations franco-seychelloises. D'après une petite dépêche
du Monde du 18 décembre 1979, RENÉ présente
CHEVALLEREAU comme étant le cerveau du complot monté contre lui.
La thèse officielle seychelloise serait que ce complot a
échoué grâce à son arrestation, ainsi que celle de
plus de quatre-vingt personnes. Dans cette même dépêche, on
apprend que Paris a décidé, le 17 décembre, de
réduire sa coopération avec Victoria en rappelant six
coopérants. Libération du 18 août 1982
évoque l'expulsion de CHEVALLEREAU des Seychelles en janvier 1980.
Il existe pourtant quelques articles postérieurs
à cette crise l'évoquant succinctement. Cinq d'entre eux ont
été identifiés. Trois d'entre eux, publiés lors du
coup manqué des mercenaires en novembre 1981 et la mutinerie
d'août 1982, n'évoquent cette crise en évoquant simplement
que RENÉ a dénoncé un complot fomenté de
l'étranger, avec la participation de mercenaires qui attendaient
à Durban (Afrique du Sud) et qu'un coopérant français,
CHEVALLEREAU, a été arrêté pour complicité,
d'où la dégradation des relations220. Seul
Le Matin du 19 août 1982 évoque la restauration de la
confiance entre la France et les Seychelles depuis l'élection de
François MITTERRAND en mai 1981. La LOI du 11 décembre
1982, si elle évoque elle aussi l'incident diplomatique entre la France
et les Seychelles par l'arrestation de CHEVALLEREAU, elle apporte certaines
indications. Ainsi donc, des enregistrements détenus par le gouvernement
seychellois sur des discussions entre Gérard HOAREAU (MPR), principal
chef de l'opposition, et ses « complices », feraient état
d'une implication de la France dans « le coup d'État manqué
de novembre 1979 », et de contacts entre le MPR et le Quai d'Orsay par le
biais de CHEVALLEREAU. Dans une interview accordée à la LOI
le 28 août 1986, RENÉ présente toujours CHEVALLEREAU
comme étant toujours en liaison avec HOAREAU : l'ancien coopérant
français aurait averti HOAREAU - avant son assassinat en 1985 - que
l'opposition seychelloise en France est mise sur écoute par le
régime de RENÉ. Dans cette interview, la LOI rappelle
l'ancien statut de CHEVALLEREAU et son expulsion.
220 C. Ch., « La rébellion matée »,
Le Matin, 19 août 1982 ; C. Y., « Cent mercenaires font
vaciller le pouvoir », Le Matin, 27 novembre 1981 ; HASKI Pierre,
« Échec à un débarquement de mercenaires
sud-africains », Libération, 27 novembre 1981.
221 Centre de hautes études sur l'Afrique et l'Asie
modernes, La Réunion dans l'océan Indien, Paris, CHEAM,
1986.
222 WAUTHIER Claude, Quatre présidents et l'Afrique.
De Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, Mitterrand. Quarante ans de politique
africaine, Paris, Éditions du Seuil, 1995.
2. La question de la Réunion
La question du statut de la Réunion était un
sujet de contentieux entre la France et les Seychelles de RENÉ. En
effet, les Seychelles ont fais partie du Comité had hoc de
l'OUA pour la Réunion. Avec le Malgache RATSIRAKA - le premier à
remettre en cause le statut de la Réunion le 30 décembre
1976221 - et le Libyen KADHAFI - le premier à
évoquer la question à l'OUA en 1978222 -,
RENÉ est l'un des plus farouches opposants à la Réunion
française. L'article qui
semble l'illustrer le plus est certainement celui du magazine
Afrique-Asie des 11-24 juin 1979. Interviewé, RENÉ
présentait la Réunion française comme étant «
un anachronisme que l'Histoire finira tôt ou tard par éliminer
». En dehors de cet article, comment la presse française
traite-t-elle du conflit opposant la France et les Seychelles sur la
Réunion ?
La question réunionnaise semble moins suivie que la
crise diplomatique. À l'exception de l'article
d'Afrique-Asie, le seul article identifié sur la
question à l'époque du conflit est la LOI du 13 mars
1982. Dans ce petit article avant tout consacré sur la possible visite
de MITTERRAND aux Seychelles (cf. chapitre V) on apprend que
RENÉ, avec le Mauricien Paul BÉRENGER, a affirmé que
c'était « aux Réunionnais de décider du statut de
leur île conformément au principe de l'autodétermination
». En effet, un référendum d'autodétermination fut
prévu afin de régler la question, mais il ne s'est jamais
déroulé car les Réunionnais perçoivent les
faiblesses de leur île sans la France223. Cet article
correspond donc au contexte d'abandon de l'idée d'indépendance de
la Réunion par l'ensemble du Comité had hoc auxquels
président les Seychelles224. Si les Seychelles et
Madagascar ont abandonné l'idée d'indépendance de la
Réunion c'est parce qu'ils auraient pris une certaine conscience de
l'importance de la présence française par le biais de la
Réunion grâce aux programmes de la coopération
française mais aussi l'évolution du contexte régional qui
les auraient incité à être plus
pragmatiques225.
223 LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
224 Op. cit., Centre de hautes études sur
l'Afrique et l'Asie modernes, La Réunion dans l'océan
Indien, Paris, CHEAM, 1986.
225 Op. cit. BALENCIE Jean-Marc, La Diplomatie
navale française en Océan Indien (1967-1992), Lille, Atelier
national de reproduction de thèses, 1992.
Deux articles postérieurs au conflit franco-seychellois
sur la question du statut de la Réunion sont identifiés et
incorporés dans notre corpus : l'un a paru le 11 février 1984
dans la LOI à l'occasion de la reconnaissance seychelloise de
la France comme pays riverain de l'océan Indien, l'autre le 13 juin 1990
dans Le Monde au moment du passage de MITTERRAND aux Seychelles. Le
premier évoque la formation du comité ad hoc
chargé de préparer l'indépendance de la
Réunion. On peut constater que vers 1984 la question réunionnaise
est définitivement close. L'article du Monde du 13 juin 1990
affirme que la Réunion n'est plus depuis longtemps « une pomme de
la discorde », indiquant qu'elle était autrefois un sujet de
conflit entre la France et les Seychelles. L'auteur de cet article, Jacques
AMALRIC, rappelle uniquement le fait que « France-Albert RENÉ
interpellait vivement la France pour lui reprocher l'entreprise «
coloniale » de la Réunion ».
3. D'autres tensions
Mis à part les conflits franco-seychellois les plus
importantes que nous venons d'étudier, il existe d'autres tensions qui
ont opposé la France aux Seychelles de RENÉ. Nous allons voir
quelles sont ces tensions et comment elles sont présentées.
D'abord, il y a l'adhésion française à la
COI. On apprend que les Seychelles ont décidé de bloquer
l'adhésion de la France dans cette commission : elle est
présentée comme étant hostile à cette
adhésion, au même titre que l'Inde et l'Australie, deux
États riverains de l'océan Indien. D'après la
LOI, les pays membres de la COI, dont les Seychelles, auraient subi
des pressions discrètes des États-Unis et du Royaume-Uni,
soucieuses de contenir l'influence française dans la région.
À cause de cette décision seychelloise, les relations entre la
France et les Seychelles se sont considérablement refroidies. La France
a alors choisi d'exercer des pressions sur les Seychelles226.
Cela semble avoir porté ses fruits puisque deux mois plus tard, la
France adhère à la COI.
On peut voir qu'une nouvelle tension avec la France s'est
déroulée en 1986. En juillet 1986, le président des
Seychelles a écrit à REAGAN, TCHATCHER mais aussi à
MITTERRAND pour dénoncer un complot des services américains,
britanniques et français fomenté à Paris dans le but de
déstabiliser les Seychelles227. Jacques GARCIN,
conseiller français auprès de RENÉ, aurait transmis la
lettre décrivant le complot intitulé « Distant Lash
» à MITTERRAND le 4 juin 1986228. En raison
de ce complot, le régime a interdit les navires français de
mouiller à Victoria pour les festivités du 5 juin 1986, laissant
plutôt ceux des Soviétiques229. Un an
après l'éphémère crise, RENÉ a
affirmé au Point que ce n'était qu'une fausse rumeur de
complot230. D'après la LOI, la présence
de l'Albatros et la nomination d'un nouvel ambassadeur français
en 1987 devaient rassurer le régime socialiste231.
Ensuite il y a eu l'affaire du Monte Confurco, bateau
de pêche appartenant à une société mixte
seychello-espagnole établie sur l'île de Mahé. Ce navire,
intercepté par la marine française le 8 novembre 2000, aurait
pêché illégalement dans les eaux des Terres australes et
antarctiques françaises (TAAF). La LOI présente le
procès au Tribunal international de la mer de Hambourg à travers
deux articles parus les 9 et 23 décembre 2000. On apprend que les
Seychelles ont saisi le tribunal et qu'elles sont défendues par Me Ramon
Garcia SALGADO. Le premier jugement rendu désavoue partiellement la
France. L'avocat a ensuite estimé que les Seychelles souhaitaient «
sortir de cette affaire « du tourbillon médiatique et politique
» au sein duquel [...] « les autorités françaises
» tentaient de l'inscrire ».
226 « Tension avec Paris », La Lettre de l'Océan
Indien, 23 novembre 1985.
227 « Les dix du régime », La Lettre de
l'Océan Indien, 6 juin 1987 ; Op. cit. BIANCHINI Roger,
« Nous ne sommes la colonie de personne... », Le Point, 7
juin 1987.
228 « Satisfecit américain », La Lettre de
l'Océan Indien, 18 juillet 1987.
229 Op. cit. « Les dix du régime »,
La Lettre de l'Océan Indien, 6 juin 1987.
230 Op. cit. BIANCHINI Roger, « Nous ne sommes la
colonie de personne... », Le Point, 7 juin 1987.
231 Op. cit. « Les dix du régime »,
La Lettre de l'Océan Indien, 6 juin 1987.
Comme nous l'avons vu précédemment, les Seychelles
ont une dette considérable. D'après la LOI, elle
s'élève en 2002 à 23 millions d'euros232.
Nous constatons à travers un
article de la LOI paru le 24 février 2001 que
depuis quelques années, à partir de cette date, les relations
entre la France et les Seychelles sont devenues très limitées
à cause du remboursement de la dette seychelloise envers
l'AFD233. Cette agence finance les projets de
développement des pays émergeants. Les Seychelles ayant des
problèmes d'arriérés de remboursement de sa dette envers
l'agence, celle-ci a cessé de financer les projets du gouvernement
seychellois depuis quatre ans, donc 1997, d'après la LOI. Donc,
cela peut provoquer quelques complications dans la coopération
bilatérale pourtant jugée fructueuse. Cela explique pourquoi
France-Albert RENÉ « snobe Paris »234. C'est
sans doute pourquoi le ministre français JOSSELIN s'est rendu aux
Seychelles : pour renouer le contact entre la France et les Seychelles
d'après l'hebdomadaire.
232 « L'opposition en visite à Paris », La
Lettre de l'Océan Indien, 28 septembre 2002.
233 « Josselin fait la leçon à René
», La Lettre de l'Océan Indien, 24 février 2001.
234 Op. cit. « L'opposition en visite à
Paris », La Lettre de l'Océan Indien, 28 septembre
2002.
Chapitre VII : Les relations
seychello-réunionnaises
La Réunion, département d'outre-mer, est le
territoire français le plus important de l'océan Indien. Avec
Djibouti et Mayotte, elle sert de base à la présence
française dans l'océan Indien237 : en effet,
elle abrite le quartier-général de ses forces pour le sud de cet
océan avec 2 800 hommes, bien que l'essentiel de la flotte soit
basée à Djibouti238. Elle a donc un poids
régional important. Elle est même considérée comme
la « vitrine de la France » de l'océan
Indien239. Sans la Réunion, la présence
française dans l'océan Indien n'a pratiquement plus aucune raison
d'être240. La Réunion intéresse, voire
attire les pays voisins, dont les Seychelles - les sociétés
réunionnaises et seychelloises sont parentes241. Il est
donc important, voire indispensable, d'évoquer les relations entre la
France et les Seychelles de RENÉ à travers les liens entre
l'archipel et la Réunion.
237 WAUTHIER Claude, Quatre présidents et l'Afrique.
De Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, Mitterrand. Quarante ans de politique
africaine, Paris, Éditions du Seuil, 1995.
238 DELCORDE Raoul, Le Jeu des grandes puissances dans
l'océan Indien, Paris, Harmattan, 1993.
239 Centre de hautes études sur l'Afrique et l'Asie
modernes, La Réunion dans l'océan Indien, Paris, CHEAM,
1986.
240 Op. cit. DELCORDE Raoul, Le Jeu des grandes
puissances dans l'océan Indien, Paris, Harmattan, 1993.
241 Op. cit. Centre de hautes études sur
l'Afrique et l'Asie modernes, La Réunion dans l'océan
Indien, Paris, CHEAM, 1986.
242 TENAILLE Frank, « Un coup d'État renverse l'homme
des britanniques », Rouge, 6 juin 1977.
A) Les premières relations à travers les
liens entre le SPUP et le PCR
Les premiers éléments de la presse
française sur les relations franco-seychelloises se portent sur les
relations entre le SPUP, parti de RENÉ au pouvoir, et le PCR (Parti
communiste réunionnais). Le PCR est l'un des principaux partis
communistes de la Réunion. Il est proche du SPUP de RENÉ. Quatre
articles ont été identifiés : le premier est paru dans
Rouge le 6 juin 1977, c'est-à-dire au lendemain du
coup d'État qui a porté au pouvoir RENÉ et l'équipe
socialoprogressiste ; viennent ensuite Le Monde et Le Figaro
le 5 mai 1978 ainsi que Libération le 13 septembre de la
même année.
Tout d'abord, on relève une supposition émise
par Frank TENAILLE au lendemain du coup d'État des partisans de
RENÉ. D'après le journaliste de Rouge, le parti de
RENÉ aurait « agit en coordination avec les forces progressistes de
l'île Maurice, de la Réunion et le gouvernement malgache
»242. Par conséquent, le SPUP avait déjà des
relations avec le PCR tout comme avec le MMM mauricien. La coordination entre
le SPUP et le PCR aurait permis en parti à RENÉ de prendre le
pouvoir.
Nous pouvons observer une nouvelle fois l'existence des
relations entre le parti de RENÉ et le PCR à travers la
réunion des partis et organisations progressistes et
révolutionnaires du sudouest de l'océan Indien. La
Conférence s'est tenue au « Mahé Beach », le plus grand
hôtel de l'île d'après Gérard NIRASCOU, du 17 au 24
avril 1978. Durant cette conférence, les partis seychellois et
réunionnais, avec les mouvements mauricien et malgache, ont
condamné la politique des Occidentaux243. Avec le PCR,
sans oublier les autres partis progressistes de la région, le SPUP
crée le Comité permanent de liaison et d'information basé
sur l'île de Mahé244.
243 NIRASCOU Gérard, « Aux Seychelles, Karl Marx
contre le tourisme », Le Figaro, 5 juin 1978.
244 Le Monde, 5 mai 1978 ; LAURENT
Frédéric, « La route du pétrole passe par les
Seychelles », Libération, 13 septembre 1978.
245 AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que
Paris reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde,
13 juin 1990.
B) De la « pomme de la discorde
»...
Comme nous l'avons vu précédemment, il y avait
eu des tensions entre la France et les Seychelles autour du statut de la
Réunion. (cf. Chapitre VI L'État des relations). Nous
avons vu que la Réunion en tant que département français a
été remis en cause par les Seychelles de RENÉ qui ont fait
partie du Comité had hoc de l'OUA. Elle constituait donc une
« pomme de la discorde » entre la France et les Seychelles,
d'après Jacques AMALRIC245. Les relations entre la
Réunion et les Seychelles étaient sans doute assez houleuses
malgré les liens culturels, démographiques et économiques
anciens qui les unissent. Pourtant, les journalistes ne donnent aucune
description des relations seychello-réunionnaises durant cette
discorde.
C) ... jusqu'à l' « aubaine pour les
Seychelles »
Nous allons voir quels aspects de ces relations sont
décrits par les journaux français. Avant de débuter notre
étude, nous constatons que les informations sont peu nombreuses et
qu'elles proviennent largement de la LOI : dix articles de notre
corpus contre trois du Monde.
Près de dix ans après la fin du contentieux,
Jacques AMALRIC présente, au moment de la visite de MITTERRAND aux
Seychelles en juin 1990, la Réunion comme « une aubaine pour les
Seychelles ». En effet, d'après le journaliste, elle formait une
tête de la coopération francoseychelloise qui contribue au
développement des Seychelles. Le journaliste a bien vu que la
coopération française par le biais de la Réunion n'a
cessé de se développer. Nous allons voir dès lors quel a
été son développement.
diplomatiques et politiques, presque aucun
élément n'a été trouvé, si ce n'est la
visite de délégations industrielles menée par des
personnalités réunionnaises ou françaises, ou encore la
venue du préfet de la Réunion, Jean ANCIAUX et le
président du Conseil régional, Pierre LAGOURGUE, les 8 et 12
juillet 1988 - pendant cette visite, ils ont rencontré le
président RENÉ246. Toutefois, un seul article
plus détaillé a été identifié. Il est paru
dans la rubrique « Diplomatie » de la LOI le 14 janvier 1984
sous le titre de « Signature d'un accord de coopération ». Cet
article évoque la signature d'un accord général de
coopération entre les États membres de la COI nouvellement
créée. Dans cet article, on peut constater que la Réunion
a participé à la réunion, qui s'est déroulée
les 9 et 10 janvier, en tant qu'observateur (cf. chapitre IX « La
France et les Seychelles à travers les réunions internationales
»). Il faut attendre le 10 janvier 1986 pour voir la Réunion
intégrer la COI.
Ensuite, on peut constater qu'une seule allusion aux relations
militaires entre la Réunion et les Seychelles a été
identifiée : la formation de deux hélicoptères seychellois
à la Réunion pour 1989247 (cf. Chapitre
XIII « Les relations militaires »).
Des informations dans le domaine sanitaire ont
été fournies par les journaux français. Ainsi, nous
pouvons voir que l'administration française à la Réunion
prenait en charge les soins des Seychellois dans les hôpitaux
réunionnais, hormis pendant l'éphémère crise qui a
opposé la France et les Seychelles en 1985 (cf. chapitre VI
« L'état des relations »). Dès 1992, un partenariat
hospitalier entre le Centre hospitalier départemental (CHD) de
Saint-Denis de la Réunion et l'hôpital de Victoria se met en place
puis se renforce en 1996248. La même année, la
Réunion exhorte ses voisins, dont les Seychelles, à lutter contre
le SIDA249. (cf. chapitre XI Les relations
sanitaires).
Les articles traitant de manière plus approfondie la
coopération seychelloréunionnaises portent sur les relations
économiques entre la Réunion et les Seychelles (cf.
Chapitre XIV « Les relations économiques », p...). Ces
relations sont visibles dans les articles de la LOI. Un premier
article de taille modeste, intitulé « En concurrence avec la
Réunion » parait le 24 décembre 1983. L'article
évoque le risque d'une concurrence entre la Réunion et les
Seychelles en termes d'accueil de thoniers en raison de l'impasse à
cette époque des négociations sur la pêche entre les
Seychelles et la CEE. Dans un article intitulé « Baisse du
déficit commercial » paru le 9 juin 1984, on peut constater que la
Réunion est, avec le Pakistan, le Japon et l'Algérie, l'un des
principaux clients des Seychelles. Il est également, avec le Japon, le
principal client pour le poisson seychellois. Un autre article de la LOI,
datant du 7 juillet 1984, confirme ce fait en précisant qu'une partie
des tonnages pêchés - d'après la FAO, la pêche
artisanale seychelloise s'est élevée à 5 000 tonnes en
1981 - est réservée à l'exportation, «
essentiellement vers la Réunion ». On sait que 80 % de
l'importation réunionnaise en provenance des Seychelles est
constituée de poissons. Pourtant, les échanges entre la
Réunion et les Seychelles étaient modestes à cause des
faibles ressources économiques de l'État-archipel, et les
exportations réunionnaises vers les Seychelles étaient
faibles250. Le 18 novembre 2000, la LOI annonce que
Parabole Réunion débarque sur les écrans seychellois. En
effet, la société de télévision par satellite
réunionnaise a entamé des négociations avec les
autorités seychelloises pour obtenir l'autorisation d'émettre aux
Seychelles.
246 « Renforcement de la coopération avec la
Réunion », La Lettre de l'Océan Indien, 16 juillet
1988.
247 « Coopération militaire tous azimuts »,
La Lettre de l'Océan Indien, 3 décembre 1988.
248 « Aide médicale de Paris », La Lettre de
l'océan Indien, 20 janvier 1996.
249 FOLLÉA Laurence, « L'île de La
Réunion exhorte les pays voisins de l'Océan Indien à
lutter contre le sida », Le Monde, 31 décembre 1996.
250 Op. cit. Centre de hautes études sur
l'Afrique et l'Asie modernes, La Réunion dans l'océan
Indien, Paris, CHEAM, 1986.
En dehors des articles sur les relations économiques
dans le domaine de la pêche, nous pouvons évoquer les
investissements réunionnais effectués suite à deux
missions industrielles réunionnaises aux Seychelles en mai et fin
octobre 1987. Ainsi, on peut voir que le groupe Chane-Nam a
décidé d'implanter trois petites unités dans
l'agro-alimentaire, qu'Apavou finançait un projet d'hôtel
chiffré à 40 millions de FF (plus de 6 150 000
d'euros251), que Bourbon-Bois a obtenu des
marchés dans l'habitat social et que la société
Profilage de la Réunion « pourrait fournir les Seychelles
en hangars et en tôles métalliques ». À cela on peut
rajouter l'aide d'un million de dollars à Air-Seychelles par la Banque
française commerciale-Océan Indien (BFCOI), ainsi que
l'investissement de trois sociétés de pêche de la
Réunion et des Ets I.A.Ravate aux
Seychelles252. En cinq lignes, un article de la LOI
évoque la création future de sociétés mixtes
entre des entreprises réunionnaises et seychelloises après la
visite d'une délégation d'industriels réunionnais
dirigée par Claude-Francis GODERIAUX, conseiller du commerce
extérieur français253. Le 16 juillet 1988, on
apprend que la coopération entre la Réunion et les Seychelles
s'est renforcée: le préfet de la Réunion et le
président du Conseil général ont participé
personnellement aux négociations d'un contrat favorable à
l'entreprise Bourbon-Bois.
251 D'après nos calculs.
252 « Investissements réunionnais », La
Lettre de l'Océan Indien, 7 novembre 1984.
253 « Sociétés mixtes », La Lettre de
l'Océan Indien, 26 mars 1988.
254 « Visite du ministre des Affaires
étrangères de la République des Seychelles »,
News Press, 4 octobre 2002.
255 « Entretien du Ministre délégué
à la coopération et à la Francophonie avec les
autorités seychelloises », News Press, 13 février
2003.
Enfin, les derniers éléments dont nous disposons
par la biais de notre corpus sur les relations entre la Réunion et les
Seychelles de France-Albert RENÉ, proviennent de deux bulletins
émis par l'agence de presse française News Press. Le
premier date du 4 octobre 2002 et évoque la visite en France du 2 au 4
octobre du ministre seychellois des Affaires étrangères,
Jérémie BONNELAME. Il se serait entretenu avec le ministre
délégué de la Coopération et de la Francophonie,
Pierre-André WILTZER, sur une coopération
décentralisée, notamment avec la Bretagne et bien sûr la
Réunion, sur la pêche et le tourisme254. Dans un
bulletin datant du 13 février 2003, on apprend qu'un accord de
coopération entre la Réunion et les Seychelles a
été signé en présence du ministre BONNELAME. Selon
ce bulletin d'information, cet accord élargit la coopération
entre la Réunion et les Seychelles à tous les secteurs. Parmi les
secteurs cités, il y a le tourisme, la pêche, l'aménagement
du territoire, la sauvegarde de
l'environnement, la francophonie, et on peut constater qu'il y
a d'autres domaines que le bulletin d'information a
préféré ne pas citer, car ils devaient être
nombreux255. La coopération entre la Réunion et
les Seychelles jusqu'à la fin de règne de RENÉ aurait
été plus restreinte. Néanmoins, cet accord confirme le
renforcement de plus en plus accru des relations entre les deux territoires
depuis les années 80.
Si l'on dispose d'un aperçu des relations
économiques et si l'on a rappelé le conflit autour du statut du
département d'outre-mer, il n'en demeure pas moins que les relations
entre la Réunion et les Seychelles sont très mal couvertes par
les journaux français. Sans La Lettre de l'Océan Indien,
il aurait été quasiment impossible d'évoquer ici les
relations entre la Réunion et les Seychelles à l'époque du
président RENÉ. Toutefois, cela ne signifie pas qu'il en est
ainsi dans l'ensemble de la presse écrite française. Si les
journaux métropolitains semblent bouder les relations entre le
département d'outre-mer et l'État-archipel de l'océan
Indien, on suppose que cela s'avère différent pour les magazines
franco-africains comme Afrique-Asie ou encore les journaux
français publiés dans les territoires français de
l'océan Indien, notamment à la Réunion. La meilleure
référence pour cette île serait Le Quotidien de la
Réunion.
Chapitre VIII : L'imbrication de la France et des
Seychelles
Nous parlons ici d'« imbrication » en
désignant en même temps l'ingérence, la participation ou la
réaction de la France et des Seychelles à un
événement de la politique intérieure de l'un et de
l'autre, ou encore le suivi de l'évolution du pays par les diplomates.
La politique intérieure des États fait partie de la vie
diplomatique. Lors de rencontres diplomatiques ou politiques, les hommes
politiques ou les diplomates parlent souvent de la situation intérieure
de leur pays. Les diplomates, en particulier les ambassadeurs ou les consuls,
ont pour mission de rapporter la situation intérieure des pays où
ils sont accrédités. C'est parce que les instances dirigeantes
d'un État sont tenues au courant de la situation des pays dans le monde
par le biais des diplomates, mais aussi de la presse, qu'elles peuvent
réagir à tel ou tel événement, comme un coup
d'État, des élections ou à la politique extérieure
entreprise par le pays. Ainsi, dans notre étude, la France suit les
affaires seychelloises et inversement. Quels éléments sont
rapportés par la presse française ?
A) La France dans les affaires seychelloises
Le premier aspect que nous pouvons évoquer est la
réaction du gouvernement français face au nouveau régime
seychellois issu du coup d'État du 5 juin 1977. Nous pouvons inclure
quatre articles de notre corpus. Tout d'abord, nous avons la reconnaissance
officielle du régime par l'annonce de la venue du ministre de la
Coopération pour assister aux cérémonies du premier
anniversaire de l'indépendance des Seychelles256. Pour
La Croix, les capitales occidentales ont entériné
officiellement le changement de régime. Parmi ces capitales, nous
pourrions y inclure Paris257. Si les préoccupations
d'indépendance des Seychelles du nouveau régime ont
été entendues par Paris d'après Le
Figaro258, nous pouvons supposer que le gouvernement
français s'est montré inquiet des liens « apparemment »
étroits entre les Seychelles et la Tanzanie progressiste de Julius
NYERERE, puisque Philippe DECRAENE évoque devant le président
RENÉ lui-même « l'inquiétude de certaines
chancelleries » sur ce sujet259.
256 ANONYME, Le Monde, 24 juin 1977.
257 ANONYME, « La révolution du sourire »,
La Croix, 22 août 1977.
258 ANONYME, « Les Seychelles : clés de
l'océan Indien », Le Figaro, 12 septembre 1978.
259 DECRAENE Philippe, « Nous n'accepterions en aucun cas
une base militaire dans l'archipel », Le Monde, 13 septembre
1978.
États riverains » (nous pouvons penser à
Madagascar ou au Sri Lanka). C'est pour cela que RENÉ, en visite
à Paris du 11 au 13 septembre, a tenté d'obtenir l'appui de la
France « pour que son pays vive dans [cette] « zone de
paix » », d'où le titre de l'article : «
France-Albert René : Une zone de paix pour les Seychelles ». Cet
article met en lumière l'une des principales lignes de politique
extérieure du président RENÉ : la démilitarisation
de la région, le démantèlement des bases
étrangères implantées dans l'océan Indien et la
création d'une « zone de paix ». On la retrouve dans la
Libération du 13 septembre 1978 avec la conférence des
partis progressistes, dont celui de RENÉ, du 27 au 29 avril 1978,
réclamant la démilitarisation de l'océan Indien et visant
particulièrement les forces françaises. La volonté de
neutraliser l'océan Indien et de créer cette « zone de paix
» remonte au début des années 70. L'océan Indien est
marqué par la guerre froide et la rivalité entre les
États-Unis et l'URSS dans cette région260. De ce
fait, les États riverains réagissent : le 16 décembre
1971, la proposition du Sri Lanka de créer une « zone de paix
» est adoptée à l'ONU par 61 voix pour et 55 abstentions
dont celle de la France261. La France est l'État le
plus concerné par le projet de démilitarisation et de
création d'une zone de paix dans l'océan Indien. Sa
présence militaire dans la région est la plus importante, bien
qu'elle soit modeste, grâce à sa flotte, mais aussi à ses
bases (cf. annexe n°13). Elle s'était donc montrée
défavorable en premier lieu. Mais sa position particulière la
contraint à devenir favorable au projet262. L'article
de La Croix correspond à ce contexte d'acceptation de la France
de l'idée de créer cette « zone de paix ». Pourtant, la
présence militaire française est maintenue « au nom de la
paix »263. En effet, son retrait aurait été
profitable pour les superpuissances, en particulier l'URSS264.
La France rappelle aussi son rôle de
stabilisatrice265.
260 MAZERAN Hélène, Géopolitique de
l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
261 LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
262 Op. cit. LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
263 MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.), Les relations
internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis, Université
de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
264 Op. cit. LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
265 Op. cit. MAZERAN Hélène,
Géopolitique de l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
Cela est vérifié avec le coup d'État
manqué des mercenaires du 25 novembre 1981 et de la rébellion
militaire du 17 août 1982 (cf. chapitre VI « L'état
et la qualité des relations francoseychelloises ». Ce sont les
événements les plus marquants de l'histoire des Seychelles sous
France-Albert RENÉ. Et c'est à travers ces
événements que nous remarquons le plus l'imbrication de la France
dans les affaires seychelloises.
Plusieurs articles de journaux français traitent du
coup d'État manqué des mercenaires et ses conséquences.
Les titres du Monde, du Figaro, de La
Croix, de Libération et du Matin des 27 et 28
novembre 1981 évoquent un coup d'État manqué,
l'échec d'un débarquement de mercenaires sud-africains ayant fait
vaciller le pouvoir, une « bataille pour l'océan Indien ».
Presque tous ces articles ont une taille non négligeable. Le putsch
manqué a fait la une de la LOI du 28 novembre 1981 sous la
forme d'un article de grande taille (une page entière). On y
décrit le
déplacement d'une centaine de mercenaires
majoritairement sud-africains à bord neuf morts dont deux civils,
quatre-vingt-onze mutins arrêtés dont deux des chefs de la
mutinerie.
Dans son roman, La Poudrière des
Seychelles, Pierre SOUBIRON présente l'ambassadeur
Georges VINSON en train de suivre attentivement et discrètement la
situation depuis l'ambassade de France, jumelles à la
main273. Pendant la mutinerie militaire, les journaux
français ont réussi à obtenir le témoignage de
l'ambassadeur de France - son nom n'est pas cité - et d'un diplomate, de
nationalité française également, d'où notre choix
d'étudier les articles sur la mutinerie militaire dans notre sujet.
L'ambassadeur et le diplomate sont des témoins oculaires puisqu'ils
étaient présents à Victoria au moment des faits : ainsi
donc, en prenant en compte leur statut, leurs témoignages peuvent
être jugés crédibles. Malheureusement, ces
témoignages ne sont présentés qu'en quelques lignes
seulement : ce sont donc des brides d'informations. Le Monde du 20
août 1982 rapporte le témoignage de l'ambassadeur depuis son
interview par Radio-Monte-Carlo le soir du 18 août. On apprend que George
VINSON a présenté la rébellion comme étant «
un règlement de compte entre militaires » et non une tentative de
coup d'État. Libération rajoute d'autres
éléments que ne cite pas Le Monde. Ainsi, selon
l'ambassadeur, « les otages ne semblaient pas avoir
été libérés » l'après-midi du 18
août et a confirmé la reprise de la radio, ainsi que le port de
Victoria, après « des combats assez violents ».
Le Matin a publié le 19 août 1982 le résumé
de son interview, réalisé par appel téléphonique,
faite à un diplomate français en poste à Mahé.
D'après ce diplomate, « il s'agissait seulement d'une
rébellion de la base, au niveau local, sans manipulation de
l'étranger ». En effet, le régime pouvait facilement
imaginer un complot étranger, en particulier celui de l'Afrique du Sud
comme semblait prouver l'appel à l'aide des mutins au gouvernement de
l'apartheid. Le diplomate décrit la situation aux Seychelles : «
la plupart des rebelles, un groupe fort d'une cinquantaine d'hommes
environ, ont été arrêtés, mais certains sont
parvenus à s'enfuir et à se disperser dans la nature ».
Donc, d'après lui, « tout est terminé ».
Enfin, nous avons l'envoi de navires de guerre français à l'appel
du président RENÉ (cf. chapitre VI « L'état
et la qualité des relations franco-seychelloises »).
273 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Denoël, 1992, p.181-183.
274 « Visite du ministre des Affaires
étrangères de la République des Seychelles »,
News Press, 1er octobre 2002 ; « Visite du ministre des Affaires
étrangères de la République des Seychelles »,
News Press, 4 octobre 2002.
Il ne faut pas oublier d'inclure dans notre étude les
articles relatant la crise diplomatique entre la France et les Seychelles
après l'arrestation de CHEVALLEREAU et du débarquement
forcé des marins du Topaze puisque la France est
mêlée à la répression organisée par le
régime seychellois (cf. chapitre VI « L'état et la
qualité des relations franco-seychelloises »). Ou encore la
pression exercée sur le régime de RENÉ afin de
démocratiser son régime ou pour améliorer la situation des
droits de l'Homme dans l'archipel (cf. chapitre IX « La diplomatie
française des droits de l'Homme et de la démocratie aux
Seychelles »).
Enfin, grâce à deux dépêches de
News Press274, le ministre seychellois des Affaires
étrangères et président en exercice de la COI,
Jérémie BONNELAME, et le ministre délégué
français à la Coopération et à la Francophonie,
WILTZER, ont discuté de la situation intérieure des Seychelles,
en particulier des élections législatives prévues
prochainement et la politique économique du régime. Ainsi, ils
ont discuté de la possibilité de la venue d'une mission
d'observation internationale et l'état des discussions des
Seychelles avec le FMI dont dépend l'examen de la dette seychelloise au
Club de Paris.
B) Les Seychelles dans les affaires
françaises
Nous constatons que la presse française évoque
également les Seychelles dans les affaires françaises. Mais les
articles traitant ce sujet sont moins nombreux que sur la France dans les
affaires seychelloises : huit articles de notre corpus. Comme quatre d'entre
eux proviennent de la LOI, nous pouvons en déduire que sans cet
hebdomadaire, nous avons une vision extrêmement fermée des
Seychelles dans les affaires françaises. Pourtant, malgré ces
articles, notre vision demeure toujours extrêmement étroite en
raison des types d'informations qu'ils nous fournissent. Parmi les quatre
articles de la LOI, trois évoquent la mise en garde de
RENÉ au président MITTERRAND contre l'activité des
opposants seychellois installés en France et le « complot » de
la France contre son régime dont nous pouvons inclure Le Point
du 1er juin 1987275. Nous allons donc voir quels sont les
sujets traités par la presse française sur les Seychelles dans
les affaires françaises.
275 « Un entretien exclusif avec le président
France-Albert René (suite) », La Lettre de l'Océan
Indien, 13 septembre 1986 ; « Les dix du régime », La
Lettre de l'Océan Indien, 6 juin 1987 ; BIANCHINI Roger, «
Nous ne sommes la colonie de personne... », Le Point, 7 juin 1987
; « Satisfecit américain », La Lettre de l'Océan
Indien, 18 juillet 1987.
276 BALENCIE Jean-Marc, La Diplomatie navale
française en Océan Indien (1967-1992), Lille, Atelier
national de reproduction de thèses, 1992, p. 285.
277 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p.300-304.
278 HASKI Pierre, « Échec à un
débarquement de mercenaires sud-africains »,
Libération, 27 novembre 1981.
L'élection de François MITTERRAND à la
présidence de la République française le 10 mai 1981 est
sans nul doute l'un des événements politiques français qui
a le plus marqué les Seychelles sous France-Albert RENÉ. Nous
savons qu'il y a eu une certaine euphorie dans l'Étatarchipel et que
l'élection a été longuement saluée par le quotidien
gouvernemental Nation. En effet, il y a la mise en place d'un
régime socialiste en France - donc un gouvernement proche de celui des
Seychelles - reposant sur une idéologie tiers-mondiste et
généreuse276, et MITTERRAND a
déclaré être pour le changement dans la logique de la
coopération et du dialogue277. Dans
Libération, Pierre HASKI cite un extrait d'une interview
publiée par AfriqueAsie sur la réaction du gouvernement
seychellois à l'élection de MITTERRAND278. On
apprend que le régime socialiste a été soulagé.
RENÉ justifie ce soulagement aux attentes de changement de son
gouvernement envers le nouveau régime français. En effet, en
cette période de crise diplomatique (1979-1981), RENÉ
présentait la France comme l'une des trois principales sources de
déstabilisation des Seychelles, avec les États-Unis et l'Afrique
du Sud. Le régime de RENÉ espère donc ne pas être
déçu.
Le 29 mars 1986, la LOI publie un article en
reprenant un autre paru dans le Canard enchaîné du 19
mars 1986 et intitulé « Baby Doc chez Papy Médecin
». Les deux articles se portent sur la négociation entre
la France et les Seychelles sur la possibilité que
l'État-archipel accueille comme terre d'exil le dictateur haïtien
Jean-Claude DUVALIER dit Baby Doc, renversé par la rue le mois
précédent et se trouvant alors en France, d'où le titre de
la LOI : « Négociation sur Baby Doc ». Pierre
SOUBIRON évoque ces négociations dans son roman. D'après
le Canard enchaîné, RENÉ aurait accepté
d'accueillir sur le sol seychellois DUVALIER sous deux conditions. La
première condition aurait été acceptée par la
France : il a exigé le renforcement de la coopération
franco-seychelloise. La deuxième, par contre, aurait été
refusée, ce qui explique pourquoi le dictateur déchu d'Haïti
soit encore présent en France. Cette condition portait sur le
financement des États-Unis au gouvernement seychellois « pour
remercier les Seychelles de leur hospitalité ».
D'après le Canard enchaîné, les Américains
ont en fait manoeuvré pour que l'ancien dictateur haïtien reste en
France pour écorcher l'image de la France aux yeux d'Haïti et
réduire ainsi son influence dans ce pays.
Le 12 janvier 1996, Le Monde publie une liste de
cent-soixante-et-onze pays représentés aux obsèques de
MITTERRAND célébrées à Notre-Dame. Parmi ces pays
et chez les États africains, il y a les Seychelles. En revanche, aucun
nom n'est cité. Étant donné que la majorité des
personnes présentes sont des dirigeants, on peut supposer que c'est
RENÉ en personne qui a assisté à la
cérémonie.
La presse nous permet de voir la diplomatie dans la politique
seychelloise principalement à travers le coup de force manqué des
mercenaires et la rébellion militaire. On peut voir que la France est
impliquée dans la politique de RENÉ de démilitarisation et
de création d'une « zone de paix » dans l'océan Indien.
En revanche, la presse, y compris la LOI, ne nous fournit pas assez
d'informations sur la France dans les affaires seychelloises telles les
élections, la politique étrangère des Seychelles ou
l'évolution politique de l'archipel. La presse française nous
donne encore moins d'informations sur les Seychelles du président
France-Albert RENÉ dans les affaires françaises. Parmi les
éléments qui ne sont pas couverts, il y a la réaction des
Seychelles face à la politique étrangère de la France
vis-à-vis de l'Afrique, en particulier au Tchad dans les années
70 ou encore après l'élection de Jacques CHIRAC le 7 mai 1995. La
réaction seychelloise de l'élection de François MITTERRAND
n'est pas assez évoquée, et nous savons pourtant que les
Seychelles, son gouvernement et ses habitants étaient très
enthousiasmés, voir euphoriques. Et nous savons également que la
France faisait souvent la une de Nation, le seul journal
autorisé par le régime entre 1979 et 1991. Donc, la presse
métropolitaine ne constitue pas une excellente source sur l'imbrication
de la France et des Seychelles. Néanmoins, elle nous donne des
indications pouvant nous orienter, et il y a la possibilité de renforcer
l'étude sur l'imbrication de la France et des Seychelles avec les
journaux d'outre-mer, la presse seychelloise279, des
témoignages des acteurs des relations franco-seychelloises et enfin les
documents d'archives diplomatiques françaises et seychelloises.
279 Il faudra faire preuve de prudence vis-à-vis des
articles de presse seychelloise. S'il existe quelques rares journaux libres
entre 1977 et 1979 avant d'être remplacés par un quotidien unique
jusqu'en 1992, l'information n'était pas libre : elle était
même contrôlée par le gouvernement socialiste.
Chapitre IX : La diplomatie française des droits
de
l'Homme et de la démocratie aux
Seychelles
Comme pratiquement partout en Afrique et dans l'océan
Indien, les Seychelles n'ont pas échappé au
phénomène des régimes autoritaires. Lors de l'accession au
pouvoir de France-Albert RENÉ, une dictature s'est établie
(1977-1991). Ensuite, une période dite de « transition
démocratique » s'ouvre (1992-1993) pour déboucher sur le
« Constitutionnalisme libéral ». La France, quant à
elle, a développé une diplomatie des droits de l'Homme et de
valorisation de la démocratie. Comment cette diplomatie est-elle
présentée ? C'est ce que nous tenterons de voir à travers
les trois phases du régime seychellois.
A) La dictature révolutionnaire vue par la presse
française (1977-1991)
D'abord, pour mieux comprendre la politique française
des droits de l'Homme, il nous faut connaître la nature autoritaire de
Victoria. Il serait intéressant de voir comment cette nature est
décrite par la presse française. Derrière le paradis
touristique se trouve « l'envers de la carte postale » d'après
Serge RAFFY. Des aspects autoritaires du régime «
révolutionnaire » sont disséminés dans de nombreux
articles de presse française : plus de cent-dix. Ces aspects sont
globalement cités en quelques mots ou lignes. En dehors de ceux
publiés dans la LOI, les articles qui décrivent le mieux
la dictature de RENÉ seraient Le Matin du 27 novembre 1981,
Le Monde des 27 décembre 1986 et 13 juin 1990, et le
Quotidien de Paris du 22 octobre 1991. En étudiant notre
corpus, nous pouvons dresser un portrait global de cette «
principauté autocratique »280 telle qu'elle est
présentée par la presse française.
280 AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que
Paris reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde,
13 juin 1990.
281 DECRAENE Philippe, « Coup d'État aux Seychelles
», Le Monde, 7 juin 1977.
282 C. Y., « Seychelles : cent mercenaires font vaciller le
pouvoir », Le Matin, 27 novembre 1981.
283 « Les dix ans du régime », La Lettre de
l'Océan Indien, 6 juin 1987.
Dès l'arrivée de RENÉ au pouvoir, les
institutions sont suspendues281 jusqu'à l'octroie d'une
nouvelle Constitution en 1979. Durant cette période, RENÉ
gouvernait par décret282. Le nouveau régime
prend une orientation socialiste, progressiste et révolutionnaire. Le
régime socialiste est souvent présenté comme marxiste par
la presse française. L'anniversaire du coup d'État est
systématiquement célébré, notamment le
dixième283.
Il y a des allusions sur la concentration des pouvoirs de
RENÉ, surtout à travers la LOI. Il est à la fois
président de la République et
secrétaire-général du SPPF (Front progressiste du peuple
seychellois)284. L'hebdomadaire constate qu'au fil du temps
l'équipe gouvernementale se réduit, RENÉ prenant la place
de certains de ses ministres. De sept ministres en 1977285 on
passe à
quatre en 1986286. L'existence d'un culte de la
personnalité développé par les Nord-Coréens est
évoquée seulement par la LOI des 30 juin 1984 et 15 juin
1985.
284 La Lettre de l'Océan Indien, 30 juin 1984.
285 Op. cit. « Le coup d'État aurait fait
plusieurs morts », Le Monde, 8 juin 1977.
286 « L'armée décapitée », La
Lettre de l'Océan Indien, 20 septembre 1986.
287 LANGELLIER Jean-Pierre, « La Constitution «
socialiste » va officialiser le système du parti unique »,
Le Monde, 14 novembre 1978.
288 DECRAENE Philippe, « Nous n'accepterions en aucun cas
une base militaire dans l'archipel », Le Monde, 13 septembre
1978.
289 RAFFY Serge, « Marx va mourir aux Seychelles »,
Le Nouvel Observateur, 26 mars-1er avril 1992.
290 « Élections législatives et
libérations de mercenaires », La Lettre de l'Océan
Indien, 6-13 août 1983.
291 BARRIN Jacques de, « Victoria et le « coup
d'État permanent » », Le Monde, 27 décembre
1986.
292 Cf. Annexes.
293 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Denoël, 1992, p.120.
294 Op. cit. RAFFY Serge, « Marx va mourir aux
Seychelles », Le Nouvel Observateur, 26 mars-1er avril 1992.
295 CAMBON Paul, « Seychelles : Lénine au paradis
», Quotidien de Paris, 22 octobre 1991.
296 Op. cit. RAFFY Serge, « Marx va mourir aux
Seychelles », Le Nouvel Observateur, 26 mars-1er avril 1992.
297 « Assassinat du chef de l'opposition », La
Lettre de l'Océan Indien, 7 décembre 1985.
298 « Succès économiques, difficultés
politiques », La Lettre de l'Océan Indien, 12 octobre
1985.
L'existence d'un parti unique est l'un des aspects les plus
évoqués par la presse française. Depuis le coup
d'État, seul le parti de RENÉ, le SPPF, est
autorisé287. Lors d'une interview qu'il a
accordée au Monde le 13 septembre 1978, RENÉ confirme
l'établissement du monopartisme pour éviter à tout prix la
division du pays288, reprenant la justification
utilisée par les régimes monopartites africains. Dix-sept «
branches » (sections) du parti encadrent la
population289. L'Assemblée législative a des
pouvoirs très limités290. RENÉ est
régulièrement réélu en candidat unique. Cette
absence de démocratie est dénoncée à certaines
reprises dans les journaux français.
La population seychelloise serait ainsi lourdement
encadrée291. On évoque la volonté de
créer une nouvelle société et l'existence d'organisations
de masse dépendant du SPPF. Le National Youth Service qui
« embrigade » et « endoctrine » des jeunes de 15-17 ans est
très souvent cité par la presse française. Il existe une
photographie publiée représentant ces jeunes défilant en
uniforme292. La branche « sait tout, entend tout,
contrôle tout ». D'après Pierre SOUBIRON, il existerait
même un service de renseignement intérieur infiltrant la
société seychelloise : le CDI293. Il y aurait un
flicage à la mode de Cuba294 et la population aurait
peur des délations295.
L'opposition est quant à elle muselée. Elle
subit des arrestations arbitraires, voire des disparitions
mystérieuses296. L'assassinat à Londres du
principal chef de l'opposition, Gérard HOAREAU, le 29 novembre 1985, a
fait l'objet d'un article de taille colossale - une page et demie - à la
une de la LOI297. Le système policier se
renforce298 et peut se montrer violent299. On
évoque aussi de nombreux exilés : plus de 12 % de la
population300 dont de nombreux cadres. Des opposants sont
tournés en ridicule lors d'un feuilleton radio301.
RENÉ a d'ailleurs avoué à la LOI du 6-13
septembre 1986 avoir fait poser des écoutes chez ses opposants
exilés en France. Enfin, un seul article évoque la torture,
infligée aux prisonniers de la prison de Grand
Police302.
Le manque de liberté de la presse ou d'expression est
évoqué à certaines reprises. Le journal Week-end Life
a fermé à la fin de l'année 1979303
et la présence signalée par la presse française
d'un quotidien unique au service du gouvernement, Nation, constitue un
exemple parfait de la suppression de la liberté d'expression.
En étudiant ces articles, on se rend compte que le
régime de RENÉ est paranoïaque : il imagine des complots
partout. C'est véritablement la théorie du complot
(phénomène fréquent dans une dictature). C'est
néanmoins l'aspect le moins évident à cerner. Il aurait
été développé par l'attaque des mercenaires sur les
Comores socialistes en mai 1978. Nombre d'articles font allusion à la
psychose du régime, comme le « complot » de la
France304. Et cette crainte du régime conduit
malheureusement celui-ci à se radicaliser305.
D'autres aspects sont évoqués comme
l'interdiction de manifestations306, l'existence d'une milice
ou encore du SMB qui contrôle l'activité économique de
l'archipel307. Cependant, on n'évoque pas les
conditions de vie pénitentiaire ou encore l'isolement de l'Église
seychelloise par la dictature. Le régime est davantage pointé du
doigt, surtout par la LOI, entre 1990 et 1991 lors de la contestation
démocratique dans une quinzaine d'articles.
299 BARRIN Jacques de, « Victoria et le « coup
d'État permanent », Le Monde, 27 décembre 1986.
300 CAMBON Paul, « Seychelles : Lénine au paradis
», Quotidien de Paris, 22 octobre 1991.
301 Op. cit. RAFFY Serge, « Marx va mourir aux
Seychelles », Le Nouvel Observateur, 26 mars-1er avril 1992.
302 « Sermons et lettres ouvertes pour la démocratie
», La Lettre de l'Océan Indien, 3 novembre 1990.
303 ANONYME, « Le président France-Albert René
dénonce l'existence d'un « complot fomenté de
l'étranger » », Le Monde, 18-19 novembre 1979.
304 « Satisfecit américain », La Lettre de
l'Océan Indien, 18 juillet 1987.
305 Op. cit. ANONYME, « Le président
France-Albert René dénonce l'existence d'un « complot
fomenté de l'étranger » », Le Monde, 18-19
novembre 1979.
306 LANGELLIER Jean-Pierre, « Le président
France-Albert René dénonce l'existence « d'un complot visant
à renverser le gouvernement » », Le Monde, 16 octobre
1979.
307 Op. cit. BARRIN Jacques de, « Victoria et le
« coup d'État permanent » », Le Monde, 27
décembre 1986.
B) La France et la démocratisation des
Seychelles d'après la presse française (1990-1993)
On peut constater que la diplomatie des droits de l'Homme de
la France aux Seychelles est très peu évoquée par la
presse française. La politique des droits de l'Homme est placée
au « deuxième rang des priorités diplomatiques
françaises ». C'est son devoir de défendre les droits de
l'Homme dans le monde308. Mais au nom du réalisme, de
la noningérence et de la défense des intérêts
français, la France continue de soutenir des dictatures dont celle de
RENÉ. D'après SOUBIRON, Paris ne condamne pas le régime en
raison de la question de la Réunion, de la position délicate de
la France dans la région, et surtout de la volonté
française d'adhérer à la COI309. De ce
fait, on ne relève aucune condamnation dans la presse
française.
1. Pressions en faveur de la démocratie
(1990-1991)
Il faut attendre la chute du bloc de l'Est pour qu'une remise
en cause du régime soit évoquée dans les journaux. Le
« vent de démocratie »310 qui touche tous les
pays africains à parti unique à ce moment là n'a pas
épargné l'archipel seychellois. On peut dès lors sentir
une fragilisation du régime avec le départ des Soviétiques
et des Cubains311. Les Seychelles suivirent le mouvement
démocratique dès février 1990 comme l'explique la
LOI, lorsque l'ancien président en exil, Sir James MANCHAM,
entreprend sa « croisade pour la démocratie ». Le mouvement
semble prendre de l'ampleur dès avril après le départ de
RENÉ pour un voyage de deux mois à l'étranger :
début d'activation de l'opposition312, distributions de
tracts, et réclamation du ministre des Finances James MICHEL de «
transparence » et de « démocratie »313.
MANCHAM lance une campagne de sensibilisation dans les pays occidentaux. Ainsi,
on le voit en France, rencontrant Jacques CHIRAC et donnant une interview
à la LOI314. L'ancien ministre exilé en
France, Maxime FERRARI, se lance lui aussi dans la campagne et prône la
réconciliation nationale315. RENÉ, dans son
discours prononcé le 5 juin, affirme son hostilité au changement
et invite les personnes à quitter le « bateau de la
révolution », réaction jugée
inédite316.
La France aurait commencé à exercer une pression
réelle sur le régime socialiste lors de la visite du
président MITTERRAND aux Seychelles le 11 juin 1990 lors de sa
tournée dans les îles du sud-ouest de l'océan Indien.
L'envoyé spécial du Monde, Jacques AMALRIC,
évoque la question de la démocratisation dans une partie
intitulée « Démocratie et développement » qui
couvre plus de la moitié de l'article317. Le chef de
l'État français aurait longuement évoqué la
question de la démocratie lorsque le dictateur seychellois a
abordé celle de la dette seychelloise. La phrase clé retenue est
la suivante : « Il ne peut pas y avoir de démocratie sans
développement (...) les deux termes sont inséparables
». Il esquisse ainsi les
grandes lignes du futur discours de La Baule. Pourtant des
personnes regrettent qu'il n'ait pas évoqué le multipartisme.
308 GUILLET Sarah, Diplomatie et droits de l'homme,
Paris, La Documentation française, 2008.
309 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Éditions Denoël, 1992, p.267.
310 LANGELLIER Jean Pierre, « Vent de démocratie
aux Seychelles. Après quatorze années de socialisme autoritaire,
cet archipel de l'océan Indien se convertit au multipartisme et
libéralise son économie », 7 janvier 1992.
311 Op. cit. AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand
réaffirme que Paris reste à l'écoute du tiers-monde
», Le Monde, 13 juin 1990.
312 « Le réveil de l'opposition », La Lettre
de l'Océan Indien, 28 avril 1990.
313 « Le retour en force du président René
», La Lettre de l'Océan Indien, 23 juin 1990.
314 « La difficile croisade de James Mancham », La
Lettre de l'Océan Indien, 5 mai 1990.
315 « Retour de Maxime Ferrari à la politique »,
La Lettre de l'Océan Indien, 16 juin 1990.
316 « Albert René contre le changement », La
Lettre de l'Océan Indien, 9 juin 1990.
317 Op. cit. AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand
réaffirme que Paris reste à l'écoute du tiers-monde
», Le Monde, 13 juin 1990.
Le 20, lors du sommet franco-africain à La Baule,
MITTERRAND prononce son fameux discours où il lie l'aide
française aux pays africains à l'effort de
démocratisation. Ce discours est en fait mal accueilli par les
dictateurs africains. Même le président français l'aurait
prononcé à contrecoeur318. Si on sait que c'est
le ministre des Affaires étrangère, Danielle de SAINT-JORRE, qui
a représenté les Seychelles au sommet319, la
presse française n'évoque pas l'accueil de Victoria de ce
discours. Néanmoins, on apprend peu après que RENÉ se
montre pour la « transparence », tout en restant hostile au
changement320, et un an plus tard, que la liaison de l'aide et
de la démocratisation est considérée par le régime
comme étant un diktat321.
318 MÉDARD Jean-François, « Les avatars du
messianisme français en Afrique », L'Afrique politique
1999, Bordeaux, Centre d'étude d'Afrique noire, 1999, p.30.
319 HUGUES Jean-Paul, Prime à la
démocratisation ? (16ème sommet, La Baule, 1990),
consulté sur
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/afrique_1063/sommets-afriquefrance_326/prime-democratisation-16eme-sommet-baule-1990_1578.html
le 14 février 2010.
320 « La transparence sans le changement », La
Lettre de l'Océan Indien, 30 juin 1990.
321 « Modalités de vote pour les élections
locales », La Lettre de l'Océan Indien, 19 octobre
1991.
322 « Les limites à la liberté d'expression
», La Lettre de l'Océan Indien, 10 novembre 1990.
323 « Le parti unique favorable à des réformes
», Le Monde, 9 avril 1991.
324 « Le président démissionnera si le
multipartisme l'emporte », Le Monde, 8 juin 1991.
325 CAMBON Paul, « Seychelles : Lénine au paradis
», Quotidien de Paris, 22 octobre 1991.
326 « Contre-offensive diplomatique du président
René », La Lettre de l'Océan Indien, 20 juillet
1991.
327 Op. cit. « Contre-offensive diplomatique du
président René », La Lettre de l'Océan
Indien, 20 juillet 1991 ; Op. cit. CAMBON Paul, « Seychelles
: Lénine au paradis », Quotidien de Paris, 22 octobre
1991.
Une trentaine d'articles publiés entre juin 1990 et
décembre 1991 décrivent la lutte pour la démocratie
à travers l'organisation et les campagnes de l'opposition, surtout
à travers MANCHAM et FERRARI ; volonté de tenir une
conférence de réconciliation ; distributions de tracts ; grogne
des députés seychellois ; pression de l'Église
seychelloise, et encore... RENÉ est décrit à plusieurs
reprises comme étant agacé par ces pressions et les conseils en
faveur de la démocratisation. Des arrestations sont
évoquées, surtout celle de Jean-François FERRARI, le fils
de l'ancien ministre322. Si le 6 avril 1991 le SPPF se
déclare à l'idée d'organiser un référendum
sur des réformes323, RENÉ menace de
démissionner si le multipartisme l'emporte, car selon lui, «
l'économie ne survivrait pas »324, discours qu'on
retrouve à la une de la LOI du 8 juin 1991. Dans cet article,
ainsi que ceux du 20 juillet et du Quotidien de Paris du 22 octobre
1991, RENÉ considère la pression des pays Occidentaux comme
étant un complot, propos tenus peu après avoir rencontré
MITTERRAND à Paris le 15 mai. Ce dernier lui a fait un long plaidoyer en
faveur de la démocratie. D'après Paul CAMBON, il aurait
souligné la nécessité pour Victoria de libéraliser
son régime, et n'a reçu que des réponses évasives
de RENÉ325. Ce dernier prétend pourtant ne subir
aucune pression, y compris de la part de la France326. Entre
juillet et novembre, on voit que MANCHAM, ainsi que FERRARI, multiplient les
visites en France et à l'étranger327. Pendant ce
temps, la France continue d'agir. Ainsi, vers le mois de juin 1991, le
sousdirecteur pour l'Afrique australe et l'océan Indien au
Ministère des Affaires étrangères français, Guy
YELDA, s'est entretenu avec son homologue allemand, Hans OVER, aux sujet des
Seychelles et a tenté de coordonner leur pression328,
et en octobre 1991, un représentant de l'ambassade de France aux
Seychelles soutient Kathleen PILLAY qui tentait difficilement de rentrer dans
l'archipel329.
Il fallut attendre le 6 décembre pour apprendre dans
Le Monde et le 7 dans la LOI que RENÉ autorise enfin
le rétablissement du multipartisme et le retour des exilés lors
du congrès du SPPF du 3 décembre. RENÉ aurait senti la
lassitude du peuple envers son système lors des élections locales
du 1er décembre et voulait éviter une solitude
coûteuse330. D'après la LOI du 14
décembre, il s'agit d'une tactique pour rester à la tête de
l'État, puisqu'il ne pouvait briguer de nouveau mandat : il lui fallait
une nouvelle Constitution. C'est donc la glasnost, la mort de
Marx331, la fin de quatorze années de socialisme
autoritaire332.
On peut dès lors constater que la lutte des opposants
et les pressions, dont celle de la France, ont contraint RENÉ à
initier un processus démocratique dans son pays. On a également
observé une certaine implication de la France dans cette lutte à
travers la presse française. Qu'en est-il lors du processus
démocratique ?
2. La transition démocratique (1992-1993)
La transition a commencé en janvier 1992 et a pris fin
en juillet 1993, soit dix-huit mois après. Nous allons voir comment
s'est déroulée cette transition et comment la France l'a
accompagnée selon la presse française.
Dans certains articles, comme celui de Jean-Pierre LANGELLIER,
publié le 7 janvier 1992, RENÉ donne des garanties, tels que
l'ouverture de la télévision et de la radio aux opposants ou
encore le remplacement de la radio d'État par une station
indépendante. L'économie se libéralise. Le
président autorise même la création d'un Institut pour la
démocratie333. Neuf partis d'opposition
apparaissent334. Le 16 avril, Le Monde annonce le
retour d'exil de MANCHAM depuis le 13, accueilli par 20 000 de ses partisans.
Néanmoins, on peut constater des limites dans ce début de
transition : on dénonce sa maîtrise par le SPPF, le contrôle
des médias et les « conditions injustes » qu'aurait subies
l'opposition335, ainsi que le refus de RENÉ de tout
compromis sur la composition du Seychelles Broadcasting Corporation.
D'après la LOI, RENÉ chercherait à semer la
zizanie dans l'opposition336.
328 « Appel à une conférence de
réconciliation », La Lettre de l'Océan Indien, 6
juillet 1991.
329 « Conditions au retour des exilés », La
Lettre de l'Océan Indien, 2 novembre 1991.
330 Op. cit. LANGELLIER Jean Pierre, « Vent de
démocratie aux Seychelles. Après quatorze années de
socialisme autoritaire, cet archipel de l'océan Indien se convertit au
multipartisme et libéralise son économie », 7 janvier
1992.
331 Op. cit. RAFFY Serge, « Marx va mourir aux
Seychelles », Le Nouvel Observateur, 26 mars-1er avril 1992.
332 Op. cit. LANGELLIER Jean Pierre, « Vent de
démocratie aux Seychelles. Après quatorze années de
socialisme autoritaire, cet archipel de l'océan Indien se convertit au
multipartisme et libéralise son économie », 7 janvier
1992.
333 « Un Institut pour la démocratie », La
Lettre de l'Océan Indien, 22 février 1992.
334 « Déjà neuf partis d'opposition, La
Lettre de l'Océan Indien, 25 janvier 1992.
335 « Les craintes de l'opposition », La Lettre de
l'Océan Indien, 15 février 1992.
336 « Les limites du changement », La Lettre de
l'Océan Indien, 16 mai 1992.
Cela n'empêche pas de constater une « effervescence
pré-électorale », selon la LOI du 11 juillet. Le
26, les « premières élections pluralistes depuis dix-sept
» - titre de l'article du Monde du 26 juillet - donnent 58,4 % et
11 sièges au SPPF, 8 au Democratic Party de MANCHAM et un seul
au Parti Seselwa (Parti seychellois). 90% des électeurs ont
voté337. Parmi les observateurs, on compte un
français, le député de l'Essonne André
WILTZER338. La cohabitation débute le 27 août
avec l'élection de Joseph BELMONT en tant que président de la
commission constitutionnelle339. Lors de son passage à
Paris en septembre, RENÉ a présenté l'évolution
politique de son pays au nouveau conseiller aux Affaires africaines de
MITTERRAND, Bruno DELAYE. Les Seychelles auraient reçu sa prime à
l'effort démocratique puisqu'on constate que Paris a accepté de
réduire sa dette340.
titre de la LOI du 17 octobre 1992. L'opposition se
prononce sur le non, déclenchant une polémique avec le
SPPF343. Le 15 novembre, 53% des électeurs ont
voté oui alors qu'il en fallait 60% : le projet constitutionnel est
rejeté344. Des tensions apparaissent : le SPPF fait
désormais cavalier seul et les opposants subissent des menaces et des
pressions. MANCHAM souhaite la venue d'observateurs du Commonwealth.
Le conseiller de MANCHAM, Daniel BELLE, s'est alors rendu à Paris. En
effet, d'après Paul CAMBON, « l'opposition souhaiterait [...] la
participation d'un constitutionnaliste français ». Pour elle, la
France doit jouer un rôle indispensable dans les régions
francophones. Selon l'opposition, toujours d'après CAMBON, la venue du
constitutionnaliste renforcerait le poids de Paris dans
l'archipel345. Jusqu'au dernier moment, avant la reprise des
travaux, RENÉ se refuse à consulter MANCHAM sur
l'élaboration de la Constitution346.
337 « Victoire du parti présidentielle à
l'élection de la Commission constitutionnelle », Le Monde,
28 juillet 1992.
338 « Des observateurs pour les élections »,
La Lettre de l'Océan Indien, 25 juillet 1992.
339 « Début de cohabitation », La Lettre de
l'Océan Indien, 29 août 1992 ; « L'impatience
d'André SAUZIER », La Lettre de l'Océan Indien, 5
septembre 1992.
340 « Le président René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 septembre 1992.
341 « Le calendrier électoral en question »,
La Lettre de l'Océan Indien, 26 septembre 1992.
342 « Le SPPF adopte sa Constitution », La Lettre
de l'Océan Indien, 10 octobre 1992.
343 « L'opposition dit non », La Lettre de
l'Océan Indien, 24 octobre 1992 ; « Référendum
constitutionnel », Le Monde, 15 novembre 1992.
344 « Rejet de la Constitution », La Lettre de
l'Océan Indien, 21 novembre 1992 ; CAMBON Paul, « Ce n'est pas
le paradis pour le président René », Quotidien de
Paris, 17 décembre 1992.
345 Op. cit. CAMBON Paul, « Ce n'est pas le paradis
pour le président René », Quotidien de Paris, 17
décembre 1992.
346 « L'indécision du Democratic Party
», La Lettre de l'Océan Indien, 9 janvier 1993.
Au moment où les travaux ont repris, fin janvier 1993,
MANCHAM est entré en contact avec un expert en consultation
électorale, membre du RPR de Jacques CHIRAC alors maire de Paris, afin
d'obtenir des conseils pour les futures élections
seychelloises347. En mars, les débats constitutionnels
ont été prolongés348. Les travaux prirent
fin début mai349. La Constitution a été
adoptée par référendum le 18 juin à 73,6
%350 avec un taux de participation de 74,66
%351. Trois candidats à la présidentielle sont
présentés : RENÉ, MANCHAM, et Philippe BOULLE de
l'United Opposition. On s'attendait sans surprise à la
réélection de RENÉ le 23 juillet352.
C'est chose faite. Il est réélu avec 59,5 % contre 36,7 % pour
MANCHAM : c'est « l'écrasante victoire d'Albert RENÉ
»353. Ces élections générales, qui
se seraient déroulées dans le calme, auraient donné 28
sièges sur 33 au SPPF. C'est donc la fin d'une transition qui aura
duré 18 mois354.
347 « Les aléas du débat constitutionnel
», La Lettre de l'Océan Indien, 27 février 1993.
348 « Débats constitutionnels prolongés
», La Lettre de l'Océan Indien, 27 mars 1993.
349 « Nouveau planning électoral », La
Lettre de l'Océan Indien, 8 mai 1993.
350 « La nouvelle Constitution a été
approuvée à une large majorité », Le Monde,
22 juin 1993.
351 « Élections générales fin juillet
», La Lettre de l'Océan Indien, 26 juin 1993.
352 « Triangulaires générales fin juillet
», La Lettre de l'Océan Indien, 10 juillet 1993.
353 « Écrasante victoire d'Albert René »,
La Lettre de l'Océan Indien, 31 juillet 1993.
354 « Le président France-Albert René a
été réélu », Le Monde, 27 juillet
1993.
C) La politique française de renforcement de la
démocratie et de défense des droits de l'Homme aux Seychelles
d'après la presse française (1993-2004)
Il est étonnant de voir un dictateur se convertir
à la démocratie. Certes, il existe des cas où d'anciens
dictateurs deviennent des présidents démocratiquement élus
comme le Bolivien Hugo BANZER ou récemment le Santoméen Manuel
PINTO DA COSTA dont le régime était proche de celui de
RENÉ. Est-il possible que RENÉ soit vraiment devenu du jour au
lendemain un vrai démocrate ? Sur ce point, nous pouvons compter
uniquement sur La Lettre de l'Océan Indien pour obtenir des
informations médiatiques sur la présentation de la politique
française de renforcement de la démocratie aux Seychelles, les
autres médias ne nous donnant aucun renseignement.
Parmi les principales libertés, il y a la
liberté d'aller et venir, la liberté d'expression (la
liberté de la presse en fait partie), le droit à
l'intégrité corporelle, le droit au respect de la vie
privée, le droit de manifester, le droit de réunion et
d'association355. D'après Freedom House, il
n'y avait aucune liberté entre 1980 et 1992. Puis, entre 1993 et 1996,
les Seychellois deviennent partiellement libres. Depuis, rien ne semble avoir
changé356. Si le multipartisme est autorisé,
l'exil exclu et qu'une certaine liberté d'expression existe, le
régime continu d'être pointé du doigt pour ses manquements
aux droits de l'Homme357. En étudiant les articles de
la LOI, nous pouvons constater que ces manquements commencent à
être régulièrement pointés du doigt par Paris
dès 2001. Au moment où les travaux ont repris, fin janvier 1993,
MANCHAM est entré en contact avec un expert en consultation
électorale, membre du RPR de Jacques CHIRAC alors maire de Paris, afin
d'obtenir des conseils pour les futures élections
seychelloises347. En mars, les Seychelles, RAFFARIN affiche de
façon sous-entendue son attachement au respect des droits de l'Homme aux
Seychelles.
L'inquiétude de l'Union européenne et celle de
la France sur l'état de la démocratie seychelloise,
d'après les articles de la LOI, se fait ressentir dès la
fin du « règne » du président RENÉ. On remarque
que la France, avec l'UE, fait pression sur le régime seychellois et que
pendant près de dix ans, après la fin de la transition «
démocratique », la diplomatie française a nié, tout
comme l'UE, les entorses à la démocratie par le régime de
RENÉ
358. Ces entorses sont
présentées dans La Lettre de l'Océan Indien comme
étant des « problèmes aux Seychelles ». L'ambassadeur
des Seychelles à Paris, Calixte d'OFFRAY, propose alors l'envoi d'une
commission d'enquête sur l'état de la démocratie avec les
droits de l'Homme. Aucun article français n'affirme si le
président RENÉ a donné ou non son accord à l'envoi
de cette commission.
La liberté de la presse, sans doute la plus importante,
semble être celle qui en pâtit le plus. Voici comment la presse
française nous présente la situation. Pour RAFFY, RENÉ est
devenu « en quelques semaines un adepte de la liberté d'expression
»359. Pourtant, il continue de la bafouer. La LOI
du 24 février 2001 évoque la question avec la visite du
ministre de la Coopération Charles JOSSELIN les 19 et 20 février.
Dans son entretien avec RENÉ, il lui aurait rappelé l'attachement
de la France à la liberté de la presse et d'expression. En effet,
les deux seuls médias véritablement indépendants,
Regar et Vizyon, sont menacés de fermeture à
cause de plusieurs procès en diffamation par le régime. En 2002,
Regar est au bord de l' « étranglement », d'où
le combat en Europe des sympathisants de l'hebdomadaire. À Paris, il est
mené par Pauline FERRARI, la fille de l'ex ministre et soeur de
l'éditeur de Regar, JeanFrançois. On sait qu'au bout de
plusieurs mois de combats médiatiques, elle a réussi à
obtenir l'envoi d'une lettre de Reporters sans frontières à
RENÉ et tenté d'entrer en contact avec la Fondation France
libertés présidée par Danielle
MITTERRAND360.
Les missions diplomatiques françaises et britanniques
à Victoria relèvent des violations des droits de l'Homme et
l'augmentation de la brutalité (brutalité policière et
possible existence de milices pro-RENÉ). Ces informations reçues
par la Commission européenne incitent l'UE, et donc la France, à
modifier leur position vis-à-vis-du régime, d'où la
proposition de l'ambassadeur seychellois à Paris de l'envoi d'une
commission d'enquête361. Ce même ambassadeur a
également envoyé au président RENÉ une
sévère lettre du président du Sénat
européen, Pat COX362 condamnant l'arrestation de
l'éditeur de Regar et le meurtre de Thérèse
BLANC-PAYET, Française étant liée - est-ce une
coïncidence ? - à cette personne. Le dernier article est sans doute
celui de la LOI publié le 17 janvier 2004. On apprend que
Watson GRAHAM a écrit au Premier ministre RAFFARIN à propos des
droits de l'Homme aux Seychelles. Donc, au moment où RENÉ se
prépare à abandonner le pouvoir, les droits de l'Homme posaient
toujours problèmes. Si RAFFARIN reconnaît l'augmentation des
homicides, d'après lui, le pays traverse de profonds bouleversements au
moment du départ du pouvoir de RENÉ. En revanche, en soutenant la
poursuite de la démocratisation des Seychelles, RAFFARIN affiche de
façon sous-entendue son attachement au respect des droits de l'Homme aux
Seychelles.
358 « La pression européenne monte », La
Lettre de l'Océan Indien, 4 octobre 2003.
359 Op. cit. RAFFY Serge, « Marx va mourir aux
Seychelles », Le Nouvel Observateur, 26 mars-1er avril 1992.
360 « Les lobbyistes de Regar en Europe »,
La Lettre de l'Océan Indien, 13 avril 2002.
361 Op. cit. « La pression européenne monte
», La Lettre de l'Océan Indien, 4 octobre 2003.
362 «Sévère lettre de Pat Cox », La
Lettre de l'Océan Indien, 27 septembre 2003.
qui y font allusion. Même si la France a fait pression
sur les Seychelles en se faisant donneuse de leçons, il n'en demeure pas
moins que la presse française n'a jamais évoqué une
quelconque dénonciation de Paris du gouvernement de Victoria, ni
expliqué les raisons. Mais on a pu constater que cela a changé
avec la fin de la guerre froide et le début de la vague de
démocratisation en Afrique. La France a, en outre, joué un
rôle non négligeable en ayant été l'un des pays les
plus visités par l'opposition durant la lutte pour la
démocratisation, mais surtout avec la visite de MITTERRAND aux
Seychelles et le discours de La Baule. Le rôle de la France dans le
processus démocratique s'avère en revanche plus absent dans la
presse. On a pu constater qu'il a fallu attendre le début des
années 2000 pour que la diplomatie française des droits de
l'Homme aux Seychelles revienne dans la presse, exclusivement dans la
LOI. En conclusion, la presse française peut nous donner une
idée de cette diplomatie française, mais certaines zones d'ombres
demeurent, tel que l'accompagnement de la France dans le processus
démocratique.
Chapitre X : Les relations franco-seychelloises
à
travers les organisations internationales
L'entretien des relations diplomatiques entre deux pays ne se
fait pas uniquement dans ces pays mais aussi à travers des organisations
ou sommets internationaux. En effet, selon les pays et leur région, les
organisations internationales peuvent jouer un rôle d'instrument dans les
relations diplomatique. Par exemple, le Royaume-Uni et le Cameroun par le biais
du Commonwealth ou encore la France avec également le Cameroun
grâce à la Francophonie. C'est le cas pour la France et les
Seychelles. Dans notre corpus n°2, plusieurs articles couvrant les liens
franco-seychellois à travers diverses organisations ou sommets
internationaux ont été identifiés, rendant possible
l'étude de cet aspect des relations diplomatiques. Mais la presse
française a-t-elle bien couverte ces liens diplomatiques à
travers ces sommets ? Que peut-on voir sur le déroulement et l'entretien
des relations franco-seychelloises par ces instruments de la politique
étrangère ?
A) La Francophonie
D'après Hélène MAZERAN, la Francophonie a
une place spécifique dans le sud-ouest de l'océan
Indien363. Pour Jean-François MÉDARD, c'est l'un
des fondements de l'exception française en Afrique364.
La Francophonie, fondée sur l'utilisation de la langue française,
joue le rôle d'instrument dans les relations franco-africaines. Ayant
commencé à émerger à partir des années 50
par des Africains, elle a connu une phase décisive le 20 mars 1970 avec
la création de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique
(ACCT). Elle a commencé à prendre sa place dans le gouvernement
français dès 1973. En 1974, un service aux Affaires francophones
est créé au sein des Affaires étrangères.
Après plusieurs réorganisations des institutions francophones, le
premier sommet de la Francophonie s'est tenu en 1986. Depuis la réunion
est périodique365. La Francophonie demande
l'instauration d'un nouveau type de coopération par l'échange et
la complémentarité366. La Francophonie permet
donc à la France d'entretenir des liens privilégiés avec
ses anciennes colonies367, comme les Seychelles (colonie
française jusqu'en 1810). Les Seychelles ont d'ailleurs une
particularité intéressante : elles sont l'un des dix États
à être à la fois membres de la Francophonie et du
Commonwealth368. Il est donc important d'étudier les
relations francoseychelloises à travers cette organisation.
Nous pouvons constater qu'il y a très peu d'articles de
presse sur ce sujet. Même l'hebdomadaire français le mieux
renseigné sur les Seychelles, la LOI, n'en parle pratiquement
jamais. À cela, nous pouvons ajouter nos trois dépêches de
l'agence de presse News Press. Nous constatons également que
ces articles ou dépêches ne traitent presque pas des relations
franco-seychelloises à l'occasion d'un sommet de la Francophonie. Leurs
auteurs ont préféré aborder les discussions entre un
ministre français chargé de la
Francophonie avec les dirigeants seychellois, le plus souvent
sur des affaires concernant la langue française et des programmes
culturels liés.
D'abord, le 12 septembre 1978, pendant sa visite à
paris, le dictateur seychellois a répondu à une interview de
Philippe DECRAENE. À la question de l'appartenance des Seychelles
à de grands organismes interafricains ou régionaux de
coopération, RENÉ a affirmé son grand attachement à
l'appartenance à l'Agence de coopération culturelle et technique
(ACCT) des pays francophones - aujourd'hui Organisation internationale de la
Francophonie - car, selon lui, « son action [lui] semble
particulièrement efficace »369. Outre une
coopération linguistique, l'ACCT permet une coopération
culturelle commune entre États membres, donc entre la France et les
Seychelles.
Ensuite nous avons la participation du ministre
français de la Francophonie, Alain DECAUX, au quatrième
Festival créole. La LOI l'évoque dans deux
articles datant des 11 novembre 1989 et 3 mars 1990. La LOI constate
que la participation du ministre à ce festival du 26 au 31 octobre 1989
a constitué « une sorte de consécration
»370. Donc, nous pouvons présumer que sans sa
présence, le festival aurait moins d'importance. Dans celui du 3 mars
1990, en plus du rappel de la participation du ministre DECAUX à ce
festival, il est question de francophonie dans la cinquième commission
mixte franco-seychelloise. Des programmes d'ordre culturel sont
évoqués afin d'éviter une régression de la langue
française. L'article n'évoque pas s'il y a eu ou non une
participation d'Alain DECAUX.
Dans un article publié le 12 septembre 1992, la LOI
annonce que le 8 septembre, le président RENÉ, alors en
visite privée en France, a discuté avec le ministre des Affaires
étrangères, Roland DUMAS, et le ministre de la
Coopération, Marcel DEBARGES, sur l'organisation du prochain sommet de
la Francophonie prévu à Maurice pour 1993371. Le
21 octobre 1995, l'hebdomadaire publie un autre article372
dans lequel nous apprenons que la ministre seychelloise des Affaires
étrangères, du Plan et de l'environnement, Danielle de
SAINT-JORRE aurait discuté, début octobre, avec le
secrétaire d'État à la Francophonie, Margie SUDRE. Ces
discussions portaient sur la création de l'université de
l'océan Indien373 et la préparation du sommet de
la Francophonie prévue à Cotonou (Bénin). C'est le seul
article de notre corpus où la tenue d'un sommet de la Francophonie est
évoquée. Enfin, les trois dépêches de News Press
datant des 1er, 4 octobre 2002 et 13 février 2003 évoquent
la rencontre à deux reprises (2-4 octobre 2002 et 12-13 février
2003) du ministre délégué de la Coopération et de
la Francophonie, Pierre WILTZER, avec le ministre des Affaires
étrangères et président en exercice de la COI en 2002,
Jérémie BONNELAME, ainsi qu'avec les dirigeants seychellois. On
peut voir que dans leurs discussions, ils ont évoqué l'avenir de
la francophonie et discuté des projets culturels liés à la
langue française, comme l'installation aux Seychelles des programmes de
TV5.
363 MAZERAN Hélène, Géopolitique de
l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
364 MÉDARD Jean-François, « Les avatars du
messianisme français en Afrique », L'Afrique politique,
Bordeaux, Centre d'étude d'Afrique noire, 1999, p.17.
365 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p. 62-69.
366 Op.cit. MAZERAN Hélène,
Géopolitique de l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
367 MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.), Les relations
internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis, Université
de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
368 Consulté sur
http://www.francophonie.org/Etats-et-gouvernements-.htmh
et
http://www.statistiquesmondiales.com/commonwealth.htm
le lundi 27 juin 2011. Les neuf autres États membres sont les suivants :
Cameroun, Canada, Chypre, Dominique, Ghana, Maurice, Rwanda, Sainte-Lucie et
Vanuatu.
369 DECRAENE Philippe, « Nous n'accepterions en aucun cas
une base militaire dans l'archipel », Le Monde, 13 septembre
1978.
370 « Quatrième Festival créole », La
Lettre de l'Océan Indien, 11 novembre 1989.
371 « Le président René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 septembre 1992.
372 « Axes de coopération française »,
La Lettre de l'Océan Indien, 21 octobre 1995.
373 L'université de l'océan Indien est un
programme de réseau d'enseignement et de la recherche réunissant
les membres de la COI. Jouant le rôle d'université sans les murs,
elle est partiellement financée par les fonds européens (SOURCE :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_l'Oc%C3%A9an_Indien,
consulté le samedi 23 juillet 2011).
B) Les sommets franco-africains
Tout comme la Francophonie, les sommets franco-africains
servent d'instrument dans les relations franco-seychelloises. Il est donc
important de l'inclure dans notre étude. C'est un rituel initié
par le général de GAULLE d'abord sous la forme d'une
réunion informelle. Le premier sommet a été tenu en 1973,
mais c'est sous GISCARD d'ESTAING que le sommet francoafricain - appelé
aussi « réunion de famille » ou « retrouvaille » - a
été organisé. Ces sommets représentent
l'intimité des relations entre la France et les pays africains. À
l'origine, seules les anciennes colonies françaises d'Afrique
étaient concernées avant que cela ne s'étende vers
d'autres pays d'Afrique (par exemple, la Guinée-Bissau, lusophone, en
1976). Depuis 1988, la réunion est biannuelle. Au fil du temps, ces
réunions ressemblent de plus en plus aux sommets internationaux sur
l'Afrique : les questions africaines sont abordées374.
Le dernier sommet, le vingt-cinquième, a été tenu à
Nice en 2010375. Avant d'accéder à
l'indépendance, les Seychelles y assistaient en tant
qu'observateur376 avant d'y intégrer après
l'accession à la souveraineté nationale.
Les sommets franco-africains sont systématiquement
évoqués dans la presse française. Toutefois, il est
infiniment rare qu'on décèle une trace de la participation des
Seychelles à ces réunions. La seule qui nous fait supposer leur
éventuelle participation est le nombre de représentants de chaque
État présent. Comme pour la Francophonie, les journaux
français semblent préférer la participation des Seychelles
de RENÉ à ces sommets. Trois articles ont été
inclus dans notre corpus. La LOI l'ignore quasiment tout comme pour la
Francophonie. On ne relève aucune évocation dans la presse
française de la présence des Seychelles au sommet franco-
africain de La Baule d'où est sorti le
célèbre discours, ni du refus seychellois de participer au sommet
de Nice en 1980 en raison de la crise diplomatique entre les Seychelles et la
France. Nous n'avons donc que de très minces éléments
médiatiques sur les relations franco-seychelloises à travers les
sommets franco-africains.
Une première signalisation de la participation des
Seychelles aux sommets francoafricains aurait été faite par
La Croix du 13 septembre 1978. Malheureusement, le quotidien l'a
signalé en évoquant seulement la participation « au dernier
sommet franco-africain », donc celui des 22-23 mai de la même
année, de France-Albert RENÉ (la première participation de
son régime à la réunion). Il n'y a pas d'autres
développements. Seize ans plus tard, un petit article de la rubrique
« Who's Who » dans la LOI évoque la participation du
président RENÉ au sommet franco-africain de Biarritz des 7 et 8
novembre 1994377. On apprend que le chef de l'État
seychellois n'allait pas y participer, sans que l'hebdomadaire nous fournisse
la raison. Toutefois, les Seychelles allaient quand même y participer :
en effet, d'après la LOI, le président des Seychelles a
délégué son ministre des Affaires
étrangères, Danielle de SAINT-JORRE, pour le représenter.
Enfin, Le Monde du 2 décembre 1995 a publié une liste de
cinquante États ou entités invités au «
sixième » - en réalité le dix-huitième -
sommet franco-africain prévu à Cotonou378. Nous
pouvons constater que les Seychelles figurent parmi les invités.
377 « France-Albert René », La Lettre de
l'Océan Indien, 5 novembre 1994.
378 « 50 cartons d'invitation », Le Monde, 2
décembre 1995.
379 Op. cit. MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.),
Les relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis,
Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
380 Op. cit. MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.),
Les relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis,
Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
381 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, éditions Denoël, 1992, p.267.
C) La COI
La COI (Comité de l'Océan Indien) a
été créé par Madagascar, Maurice et les Seychelles
en 1984. Elle a pour objectifs la coopération entre les États
membres aux niveaux diplomatique, économique et commerciale, agricole,
de pêche, culturelle ou encore scientifique379. La
France a souhaité intégrer la COI « pour le compte de la
Réunion »380. D'après SOUBIRON,
c'était une des priorités du Quai d'Orsay dans la
région381. Pour Arnaud de LA GRANGE, l'adhésion
devait légitimer la présence française dans l'océan
Indien382. L'adhésion de la France dans la COI devait
permettre une meilleure insertion de la Réunion dans son environnement
régional383. La France adhère à la COI le
10 janvier 1986, ce qui est exceptionnel : il est rare de voir un pays
développé s'associer avec des pays en voie de
développement dans une organisation
régionale384. Ce serait «
l'événement le plus
important de la décennie »385. La
COI a permis à la France de devenir une puissance riveraine à
travers la coopération régionale386 et de
développer sensiblement la coopération économique entre la
France et les Seychelles par le biais de la Réunion387.
Notre étude sur les relations franco-seychelloises d'après la
presse française serait donc incomplète sans elle.
La question de l'adhésion de la Réunion, avec
celle des Comores, a été évoquée par les futurs
États membres, dont les Seychelles, en octobre 1982. Les Seychelles,
Madagascar et Maurice cherchaient à mettre en place la
COI388. D'après la LOI, la Réunion a
assisté à la première réunion de la COI tenue les 9
et 10 janvier 1984 à Victoria. Ce fut le secrétaire
général aux affaires économiques de la préfecture
de la Réunion et un autre fonctionnaire français qui ont
représenté l'île. Une rencontre avec des experts
économiques, dont seychellois, a eu lieu en
parallèle389. Si ce n'est pas évoqué dans
cet article, il faut savoir que si la Réunion a obtenu le statut
d'observateur, c'est grâce à ses liens importants avec les
États membres390. Il faut savoir que si la
Réunion a été présente à la COI en tant
qu'observatrice, c'est grâce à ses liens culturels,
démographiques et économiques anciens avec les États
fondateurs de la COI, dont les Seychelles391.
382 LA GRANDE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
383 Op. cit. MAURICE Pierre et GOHIN Olivier, Les
relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis,
Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
384 Op. cit. MAURICE Pierre et GOHIN Olivier, Les
relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis,
Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
385 Op. cit. LA GRANDE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
386 DELCORDE Raoul, Le Jeu des grandes puissances dans
l'océan Indien, Paris, Harmattan, 1993.
387 Op. cit. MAZERAN Hélène,
Géopolitique de l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
388 « Réunion des ministres de Maurice, Madagascar,
Seychelles », La Lettre de l'Océan Indien, 16 octobre
1982.
389 « Signature d'un accord de coopération »,
La Lettre de l'Océan Indien, 14 janvier 1984.
390 Op. cit. MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.),
Les relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis,
Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
391 Op. cit. MAURICE Pierre et GOHIN Olivier, Les
relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis,
Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
L'adhésion de la Réunion n'est pas remise en
cause. La nécessité de sa participation est même
reconnue392. D'après André ORAISON, les
Seychelles souhaitaient que la Réunion siège « directement
» en tant que telle à la COI, mais la France ne souhaitait pas
avoir l'impression d'un début d'abandon de souveraineté sur
l'île. On accepte donc l'idée que la France adhère à
la COI393. Mais un article de la LOI évoque
une tension entre la France et Victoria (cf. chapitre VI «
État des relations franco-seychelloises »). En effet, en
novembre
1985, les Seychelles bloquent l'adhésion de la France,
probablement à cause de pressions qu'elles ont subies par divers
États. La France a alors fait pression sur les Seychelles. Cela a sans
doute marché en parti puisqu'elle a adhéré à la COI
deux mois plus tard, entre le 9 et le 10 janvier 1986 en même temps que
les Comores394. Pourtant, on peut constater que les Seychelles
ont entrepris des démarches en faveur de la France, d'où le
remerciement de Paris pour le rôle qu'elles ont joué dans leur
adhésion. Remerciement consacré par un article de la LOI
datant du 1er mars 1986, c'est-à-dire presque deux mois
après l'entrée de la France dans ce comité. Ce fut lors de
la tenue de la commission mixte franco-seychelloise en février 1986 que
le ministre français de la Coopération, Christian NUCCI, a
transmis au ministre seychellois du Plan, Jacques HODOUL, les remerciements
publics du gouvernement français envers le régime
seychellois395. En effet, les Seychelles ont joué un
rôle en tant qu'État dépositaire de l'Accord de Victoria :
l'archipel a reçu les instruments de ratifications des Protocoles
d'adhésion à cet accord, ce qui est considéré comme
une victoire diplomatique pour la France396.
Le 16 janvier 1988, la LOI nous donne une idée des
relations franco-seychelloises à travers la COI. D'après
l'hebdomadaire, la France soulignait quelquefois que les Seychelles avaient
tendance à « faire bande à part », notamment dans cette
réunion internationale, mais qu'elle a appris à s'en
accommoder397. Dans la LOI du 30 juillet 1988, on
apprend que RENÉ, en visite en France, a demandé qu'au prochain
sommet de la COI présidé par les Seychelles en 1989, la France
soit représentée par le ministre des DOM-TOM, Jacques
PELLETIER398.
392 Op. cit. LA GRANDE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
393 ORAISON André, « La Commission de
l'Océan Indien revisitée (À l'issue du deuxième
sommet des chefs d'État ou de Gouvernement des pays membres
réunis à Saint-Denis-de-la-Réunion le 3 décembre
1999, un nouvel élan de la coopération inter-îles dans la
zone sud-ouest de l'océan Indien ?) », Annuaire des pays de
l'Océan Indien, Aix-en-Provence, CNRS, Presses universitaires
d'Aix-Marseille, 1999, p.275-324.
394 « La COI renforcée », La Lettre de
l'Océan Indien, 18 janvier 1986.
395 « Paris remercie Victoria », La Lettre de
l'Océan Indien, 1er mars 1986.
396 ORAISON André, « La Commission de
l'Océan Indien revisitée (À l'issue du deuxième
sommet des chefs d'État ou de Gouvernement des pays membres
réunis à Saint-Denis-de-la-Réunion le 3 décembre
1999, un nouvel élan de la coopération inter-îles dans la
zone sud-ouest de l'océan Indien ?) », Annuaire des pays de
l'Océan Indien, Aix-en-Provence, CNRS, Presses universitaires
d'Aix-Marseille, 1999, p.275-324.
397 « Commerce croissant avec la France », La Lettre de
l'Océan Indien, 16 janvier 1988.
398 « France-Albert René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 30 juillet 1988.
399 « Paris modère les critiques de l'UE »,
La Lettre de l'Océan Indien, 27 avril 1996.
Nous constatons qu'entre 1988 et 1996, aucun article de presse
française ne semble évoquer les relations franco-seychelloises
à travers la COI. On peut voir, grâce à la LOI,
que la diplomatie peut utiliser la COI pour exercer une pression
discrète sur le régime de France-
Albert RENÉ399. Les Échos
du 10 janvier 2001 évoque brièvement la présidence du
sommet de la COI en décembre 1999 par Jacques CHIRAC. Si le journal
présente les Seychelles comme étant membres de la COI, aucune
allusion aux relations franco-seychelloises à travers la COI. Pourtant,
un petit élément peut être décelé à
travers trois dépêches de News Press : les discussions
entre le ministre délégué français à la
Coopération et à la Francophonie, Pierre WILTZER, avec le
ministre seychellois des Affaires étrangères et président
en exercice de la COI en 2002, Jérémie BONNELAME (2- 4 octobre
2002), et avec les dirigeants seychellois à l'occasion de sa
participation à la conférence de la COI les 12 et 13
février 2003. Lors de leur rencontre à Paris en 2002, WILTZER et
BONNELAME ont préparé la réunion des ministres des
États membres de la COI prévue à cette époque pour
février 2003400. D'après la dépêche
du 4 octobre 2002, les principaux sujets seraient « les orientations
stratégiques de la Commission, la place de la COI dans les
négociations des Accords de Partenariat Economique (APE) avec la
Commission et son rôle dans le cadre du Programme Indicatif
Régional de la zone COMESA, ainsi que les questions de stabilité
régionale ».
Par conséquent, nous avons très peu
d'éléments de presse française sur les relations
franco-seychelloises à travers la COI.
C) L'IOTC
En dehors de la Francophonie, les sommets franco-africains et
la COI, il y a l'IOTC. Un seul article l'évoque (cf. chapitre
VI « État et qualité des relations franco-seychelloises
»).
L'IOTC (Indian Ocean Tuna Commission) est une
organisation intergouvernementale mandatée pour gérer les thons
et les thonidés, ainsi que leurs stocks dans l'océan Indien et
les mers adjacentes grâce la coopération des
membres401. Elle a été crée le 25
novembre 1993402. Elle est proche de la Commission
internationale pour la conservation des thonidés de
l'Atlantique403. Les relations franco-seychelloises à
travers cette organisation ne sont évoquées que par un article de
la LOI paru le 21 décembre 1996404.
D'après l'hebdomadaire, le gouvernement français a fait ratifier
de justesse par le Parlement le 21 novembre 1996 l'accord du 25 novembre 1993
afin qu'il puisse participer en tant qu'État membre de l'IOTC à
la réunion de la FAO à Rome début décembre dans le
but de voter pour le lieu où devait siéger le secrétariat
de l'IOTC. La France et les Seychelles en sont membres. On apprend que la
France a apporté son soutien à la candidature des Seychelles face
au Sri Lanka pour abriter le siège du secrétariat de l'IOTC. Les
États membres, dont la France, ont choisi les Seychelles à
l'issue de trois votes à bulletin secret.
constater, les journaux français semblent
préférer bouder cet aspect des relations diplomatiques.
Très peu de choses sont traitées. Il est évident que de
nombreux éléments manquent, comme par exemple l'accueil
seychellois de la présidence prise en 1988 et en 1992 de la
Réunion à la COI405. La presse française
semble donc nous donner une vision extrêmement restreinte des relations
franco-seychelloises à travers les institutions mondiales et leurs
sommets. L'étude peut être renforcée en incluant des
articles de magazines francoafricains, Le Quotidien de la Réunion
et les dépêches de l'AFP.
400 « Visite du ministre des Affaires
étrangères de la République des Seychelles »,
News Press, 1er et 4 octobre 2002.
401
http://www.iotc.org/English/index.php,
consulté le vendredi 22 juillet 2011.
402 « L'IOTC sera basée à Mahé »,
La Lettre de l'Océan Indien, 21 décembre 1996.
403
http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_internationale_pour_la_conservation_des_thonid%C3%A9s
_de_l'Atlantique, consulté le vendredi 22 juillet 2011.
404 Op. cit. « L'IOTC sera basée à
Mahé », La Lettre de l'Océan Indien, 21
décembre 1996.
405 Op. cit. MAURICE Pierre et GOHIN Olivier, Les
relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis,
Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
TROISIÈME PARTIE : LA
COOPÉRATION
FRANCO-SEYCHELLOISE
Chapitre XI : Les relations sanitaires
Sur le plan sanitaire, l'Afrique fait figure de
sinistrée. Selon Claude ROUY, la coopération sanitaire est un
domaine privilégié pour l'évaluation qualitative d'une
aide bilatérale et est un des meilleurs reflets de volonté de
coopération pour la France406. Elle est dirigée
par le ministère de la Coopération, surtout en Afrique dès
les années 70. La coopération sanitaire étant peu
structurée, cela provoque un cloisonnement de l'action médicale,
d'où les tentatives de réorienter la stratégie
française dans ce domaine dès les années
80407. Les Seychelles bénéficient globalement du
même aide que ses voisins du Sud-ouest de l'océan Indien. Pour que
la France répondre aux besoins de ses habitants, les Seychelles, tout
comme ses voisins, doivent exprimer ses besoins et entamer ensuite des
négociations lors de tenues de commissions mixtes. La définition
de ses objectifs en fonction d'un héritage structurel en matière
de santé constitue le principal défi dans la coopération
bilatérale avec la France dans le domaine sanitaire408.
Nous pouvons donc nous demander comment ces relations sont
présentées par la France ?
406 ROUY Claude, « La coopération sanitaire
française avec les pays de l'océan Indien », Annuaire
des pays de l'Océan Indien, Volume VII, Aix-en-Provence, Presses
universitaires d'Aix-Marseille, 1980.
407 BRUNET-JAILLY Joseph et KEROUEDAN Dominique, « La
France a-t-elle une stratégie de coopération en matière de
santé avec l'Afrique et Madagascar ? », L'Afrique politique
2001, Paris, Karthala, 2001.
408 Op. cit. ROUY Claude, « La
coopération sanitaire française avec les pays de l'océan
Indien », Annuaire des pays de l'Océan Indien, Volume VII,
Aix-en-Provence, Presses universitaires d'AixMarseille, 1980.
409 « Aide médicale de Paris », La Lettre de
l'Océan Indien, 20 janvier 1996.
410 BALENCIE Jean-Marc, La Diplomatie navale française en
océan Indien (1967-1992), Lille, Atelier nationale de reproduction des
thèses, 1992.
identifiés : un publié dans Le Monde,
quatre dans la LOI. Pour deux d'entre eux, le domaine sanitaire est
à peine évoqué. Les deux autres bénéficient
d'un article consacré à la coopération sanitaire. Deux
possibilités peuvent expliquer un tel désintéressement de
la presse française. La première, la plus simple, c'est que cette
coopération n'intéresse guère les journalistes. La
seconde, probablement la plus plausible, c'est que la situation sanitaire aux
Seychelles est satisfaisante409. Cette théorie peut
être confirmée par Jean-Marc BALENCIE. En effet, d'après
lui, les Seychelles sollicitaient de plus en plus rarement l'assistance
sanitaire française. Pourtant, il n'était pas rare qu'à la
demande des autorités seychelloises, des bâtiments français
font escale dans des îles isolées ou de lointaines
dépendances pour permettre aux spécialistes français de
faire la maintenance des appareils de médecine, comme la radiographie
dans les hôpitaux insulaires410. Cette situation, on le
doit à France-Albert RENÉ411. En même
temps, la santé n'est pas une priorité dans la politique
extérieure de la France : elle est plutôt délaissée
au profit de l'action sociale412. Ainsi, lors de rencontres,
les dirigeants français et seychellois s'entretiennent très peu
sur la santé, ce qui expliquerait pourquoi les journalistes n'en parlent
pratiquement jamais. Pourtant, il y a des aspects importants qui ne sont pas
évoqués dans la presse mais qui sont décris dans des
annales scientifiques comme l'Annuaire des pays de l'Océan Indien
: par exemple, la tenue à Victoria d'une commission mixte
franco-seychelloise en juillet 1979 sur l'aide à la Santé rurale
et sur la décentralisation des soins de base et qui a
débouché sur trois projets d'aide413.
Le premier article remonte au 4 mai 1985 dans un article de la
LOI intitulé « René à Paris ». Dans cet
article, nous apprenons que RENÉ s'est entretenu sur la santé et
la pêche avec le ministre français de la Coopération,
NUCCI, le 26 avril 1985. On peut voir également que lors des tensions
entre Paris et Victoria fin 1985 au sujet de l'adhésion de la France de
la COI, les soins de certains malades seychellois dans les hôpitaux
réunionnais alors pris en charge par l'administration française
ont cessés414, le temps que l'atmosphère se
calme entre les deux pays, bien sûr. Vers le 4 janvier 1988, pendant sa
visite aux Seychelles à l'occasion de la quatrième commission
mixte franco-seychelloise, Michel AURILLAC, ministre de la Coopération,
a signé un accord dans le cadre d'un jumelage entre l'hôpital de
Victoria et celui de Saint-Denis-de-la-Réunion415.
D'après le ministre de la Coopération PELLETIER
le 17 septembre 1990, la CCCE s'intéresse au domaine de la santé
aux Seychelles416. Un autre article intitulé «
Axes de coopération française » parait dans l'hebdomadaire
dix ans plus tard, le 21 octobre 1995. La ministre seychelloise des Affaires
étrangères, Danielle de SAINT-JORRE, s'est entretenue,
début octobre, avec le ministre délégué de la
Coopération, Jacques GOFFRAIN, pour faire le point sur la
coopération franco-seychelloise. Parmi les trois projets issus de ces
entretiens, rapportés ensuite par l'hebdomadaire gouvernemental
seychellois Nation, il y a un programme d'appui à la
santé publique dans l'archipel de 2,5 millions FF, soit environ 384 600
euros417. On apprend davantage en détails ce projet
dans un article publié dans la LOI le 20 janvier 1996. C'est le
Fond d'action et de coopération (FAC), dépendant du
ministère de la Coopération, qu'est chargé d'apporter
cette aide à l'hôpital de Victoria. D'après cet article,
cette aide qui devait s'étaler sur trois ans vise à soutenir et
développer les actions réalisées depuis 1987 par la
Coopération française à cet hôpital. Cela devait
permettre la création d'une unité de néonatologie
performante pour réduire le taux de mortalité infantile et le
renforcement du partenariat hospitalier existant depuis 1992
entre l'hôpital de Victoria et le Centre hospitalier départemental
(CHD) de Saint-Denis de la Réunion.
411 LANGELLIER Jean Pierre, « Vent de démocratie
aux Seychelles. Après quatorze années de socialisme autoritaire,
cet archipel de l'océan Indien se convertit au multipartisme et
libéralise son économie », 7 janvier 1992.
412 Op. cit. ROUY Claude, « La
coopération sanitaire française avec les pays de l'océan
Indien », Annuaire des pays de l'Océan Indien, Volume VII,
Aix-en-Provence, Presses universitaires d'AixMarseille, 1980.
413 Op. cit. ROUY Claude, « La
coopération sanitaire française avec les pays de l'océan
Indien », Annuaire des pays de l'Océan Indien, Volume VII,
Aix-en-Provence, Presses universitaires d'AixMarseille, 1980.
414 « Tension avec Paris », La Lettre de
l'Océan Indien, 23 novembre 1985.
415 « Commerce croissant avec la France », La
Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier 1988.
416 Op. cit. « La coopération
française en 1989 », La Lettre de l'Océan Indien,
22 septembre 1989.
417 D'après nos calculs.
Enfin, le 31 décembre 1996, Laurence FOLLÉA,
chef de la section médecines-mode de vie, service société
au journal Le Monde, publie dans ce quotidien un article dont le titre
de l'article veut tout dire : « L'île de La Réunion exhorte
les pays voisins de l'Océan Indien à lutter contre le sida
». Parmi ses voisins, les Seychelles qui sont cités :
d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dix-huit
sidatiques sont recensés aux Seychelles à cette époque. Le
SIDA était encore difficilement visible dans les îles du sud-ouest
de l'océan Indien selon FOLLÉA. Pourtant, il faut savoir que le
SIDA est une menace pour les sociétés et l'économie des
États africains, d'où la participation accrue de la France aux
côtés de l'UE, même si c'est du bout des
lèvres418. D'après FOLLÉA, si la
Réunion exhorte ses voisins, dont les Seychelles, à lutter contre
le SIDA, c'est parce que dans ces pays, les malades ne jouissent des
accès aux soins que possède la Réunion, cette
dernière faisant alors figure de privilégiée dans la
région.
418 Op. cit. BRUNET-JAILLY Joseph et KEROUEDAN
Dominique, « La France a-t-elle une stratégie de coopération
en matière de santé avec l'Afrique et Madagascar ? »,
L'Afrique politique 2001, Paris, Karthala, 2001.
Nous avons pu voir que les informations sur la
coopération bilatérale dans le domaine de la santé ne sont
quasiment pas évoquées dans notre corpus. Beaucoup
d'éléments présents dans les annales scientifiques ou
ouvrages semblent absents. Pourtant, c'est un aspect important des relations
entre deux pays. Les quelques éléments cités par les
journaux français sont intéressants mais nous donnes qu'une
faible idée sur ce domaine. La presse française ne nous donne
donc pas assez de renseignements sur la coopération sanitaire entre la
France et les Seychelles de RENÉ. Si la presse française semble
bouder ces relations, il n'est pas impossible que la presse seychelloise y
accorde plus d'importance. En effet, il ne faut pas oublier que le
développement de la santé fait parti des acquis importants du
développement social seychellois présidé par cet homme.
Chapitre XII : Les relations culturelles
D'après Danielle DOMERGUE-CLOAREC, le domaine culturel
fait partie, avec la défense et l'économie, des trois domaines
privilégiés par la diplomatie française en Afrique. La
coopération culturelle avec l'Afrique est présentée comme
étant la plus naturelle419. D'après
JeanFrançois MÉDARD, le fait que la France entretienne de grandes
relations culturelles avec l'Afrique est important car c'est ce qui permet de
distinguer la France par rapport aux autres pays présents en Afrique, en
particulier le Royaume-Uni420. Les relations culturelles entre
la France et les États insulaires du sud-ouest de l'océan Indien
sont parfois considérées comme étant les plus importantes,
plus que les liens diplomatiques ou militaires421,
élément qu'on retrouve dans un article du Monde
diplomatique422. Max LINIGER-GOURMAZ affirme que ces
relations sont très importantes423. Les relations
culturelles entre la France et les Seychelles ne seraient pas issues d'une
domination coloniale mais de liens traditionnels d'après Claude
ROUY424. D'après Hélène MAZERAN, les
relations entre la France et les Seychelles étaient davantage d'ordre
culturel qu'économique en raison de l'appartenance commune à la
francophonie. La France a un puissant relais culturel et linguistique dans la
région, surtout grâce à la
Réunion425. Enfin, nous savons que la France a
demandé aux Seychelles de fournir des efforts culturels indispensables
pour soutenir leur francophonie, ce qui est considéré comme
impossible pour l'État-archipel426. Si les chercheurs
accordent tant d'importance aux relations culturelles entre la France et les
pays d'Afrique ainsi que de l'océan Indien, est-ce le cas pour les
journalistes et les journaux français ? Notre étude sur les
relations culturelles franco-seychelloises d'après la presse
française peut être basée sur trois domaines : la
présentation générale de ces liens, les médias et
la télévision, ainsi que tout ce qui se rapporte à la
langue et à l'éducation.
419 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p.28.
420 MÉDARD Jean-François, « Les avatars du
messianisme français en Afrique », L'Afrique politique,
Bordeaux, Centre d'étude d'Afrique noire, 1999, p.17.
421 MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.), Les relations
internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis, Université
de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
422 LEYMARIE Philippe, « De Djibouti au sud-ouest de
l'océan Indien. Une aire stratégique dévolue aux
Français », Le Monde diplomatique, mars 1989.
423 LINIGER-GOURMAZ Max, Démocrature : dictature
camouflée, démocratie truquée, Paris, Harmattan,
1992, p.35.
424 ROUY Claude, « La coopération sanitaire
française avec les pays de l'océan Indien », Annuaire
des pays de l'océan Indien, Volume VII, Aix-en-Provence, Presses
universitaires d'Aix-Marseille, 1980, p.42.
425 DELCORDE Raoul, Le Jeu des grandes puissances dans
l'océan Indien, Paris, Harmattan, 1993 ; MAZERAN
Hélène, Géopolitique de l'Océan Indien,
Paris, CHEAM, 1995.
426 CAMPREDON Jean-Pierre et SCHWEITZER Jean-Jacques, France,
Océan Indien, Mer Rouge, Paris, CHEAM, 1986.
A) Culture en générale
Il s'agit ici de présenter la coopération
culturelle en générale en se basant sur notre corpus d'articles
de presse française. Dans cette partie de notre étude, il est
question de présentation de la qualité de ces relations ou encore
son renforcement. Les discussions entre les personnalités
françaises et seychelloises sont évoquées dans la presse.
Les journalistes français donnent même certains détails
concernant cette coopération, ce que nous étudierons tout
à l'heure par type de coopération culturelle: médias,
télévision, langue, éducation ou autre.
Nous avons vu précédemment que deux
personnalités françaises ayant dirigé la
coopération culturelle aux Seychelles ont été
citées par la presse française (cf. chapitre IV «
Les acteurs d'après la presse française »). Il s'agit de
Christian JOB, cité par Le Monde du 1er avril 1997, et de
Philippe ZELLER, évoqué par Le Figaro du 30
août 2001. Comme nous l'avons vu dans le quatrième chapitre de
notre étude, si ces deux diplomates français sont cités
par ces deux journaux, c'est en raison de leur nomination dans cette mission
diplomatique. Aucun autre diplomate français à la tête de
la coopération culturelle aux Seychelles n'est cité par les
journalistes et les journaux français. Aucun diplomate seychellois ayant
dirigé la coopération culturelle en France n'a été
identifié dans notre corpus.
À l'occasion de la visite de France-Albert RENÉ
à Paris, Le Figaro annonce, le 12 septembre 1978, que la France
a développé à l'égard des Seychelles une assistance
culturelle, sans préciser les domaines, préférant
décrire la coopération économique et
technique427. Comme nous l'avons vu précédemment
(cf. chapitre IX « Les relations franco-seychelloises à
travers les organisations internationales »), il existe une
coopération linguistique entre la France et les Seychelles de
RENÉ à travers l'ACCT, future Organisation internationale de la
Francophonie428. Lors d'une commission mixte tenue fin
février 1986, Paris a décidé de renforcer sa
coopération dans la culture sans plus de
précisions429. À la question posée par
Roger BIANCHINI, journaliste au Point, sur l'état de ses
relations avec la France, le président RENÉ a affirmé que
l'empreinte culturelle de la France aux Seychelles est « encore plus forte
», ce qui indique que l'influence française ainsi que la
coopération bilatérale n'a cessé d'accroître. Le
dictateur a même émis le souhait que la coopération
culturelle entre la France et les Seychelles se renforce, ce qui prouve qu'il
en apprécie les bienfaits430. En 1988, il y avait un
projet de manifestation culturelle et agricole entre les Seychelles et les
Antilles françaises, ainsi que la future construction à Victoria
d'un musée de la Mer et de la Marine431. D'après
un bulletin d'information émis par News Press, un accord entre
la Réunion et les Seychelles permettant l'élargissement de la
coopération bilatérale dans tous les secteurs a été
signé entre le 12 et le 13 février 2003432. Bien
que ce bulletin ne le cite pas, nous pouvons deviner aisément que l'un
des secteurs concernés par cet accord est celui de la culture, et tous
les domaines qui y vont avec.
427 ANONYME, « Les Seychelles : clés de
l'océan Indien », Le Figaro, 12 septembre 1978.
428 DECRAENE Philippe, « Nous n'accepterions en aucun cas
une base militaire dans l'archipel », Le Monde, 13 septembre
1978
429 « La francophonie au coeur de la commission mixte
», La Lettre de l'Océan Indien, 3 mars 1990.
430 BIANCHINI Roger, « Nous ne sommes la colonie de
personne... », Le Point, 7 juin 1987.
431 « France-Albert René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 30 juillet 1988.
432 « Entretien du Ministre délégué
à la coopération et à la Francophonie avec les
autorités seychelloises », News Press, 13 février
2003.
B) Médias et télévision
Les médias et la télévision sont
sûrement l'un des aspects les plus fréquents dans les relations
culturelles franco-seychelloises. Sur la télévision, la
coopération serait surtout sous la forme d'une assistance
financière. Même SOUBIRON parle d'une « assistance
(financière) pour la création d'une télévision
seychelloise » qui aurait été réclamée par le
ministre FERRARI en 1981 lors d'une éventuelle visite à
Paris433.
Dans une note portant essentiellement sur la signature d'un
accord scientifique et culturel entre les Seychelles et l'Union
soviétique, la LOI présente la coopération entre
l'archipel et la France dans le domaine de la télévision en 1983
de la façon suivante : la France participe au développement de la
télévision seychelloise en fournissant des programmes.
D'après l'hebdomadaire, peu avant septembre 1983, Paris a annoncé
une aide accrue par l'envoi prochain de quatre techniciens
français434. Lors d'une commission mixte tenue fin
février 1986, Paris a décidé de renforcer sa
coopération dans le domaine de l'information. La LOI ajoute
qu'en collaboration avec l'Algérie qui finance les locaux, la France
allait participer au développement de la télévision
seychelloise sur les équipements435. En évoquant
à Roger BIANCHINI l'état de ses relations avec la France, et en
parlant de l'empreinte de la France dans la coopération
bilatérale dans le domaine culturel, le dirigeant seychellois nous donne
une description de cette coopération à ce moment,
c'est-àdire vers juin 1987. D'après lui, des coopérants
français animent la station de télévision et
l'école de journalisme créées par le régime
progressiste436. D'après la LOI du 3 mars
1990, le gouvernement français veut mettre en place une station de
réception de chaînes françaises en avril 1990. Les
Seychellois pouvaient alors recevoir gratuitement les programmes francophones
grâce au satellite Télécom 1437.
L'évocation de ce projet est reprise par Jacques AMALRIC trois mois plus
tard à l'occasion de la visite de François MITTERRAND aux
Seychelles. D'après l'envoyé spécial du Monde, parmi les
mentions du président français sur la « précieuse
» coopération franco-seychelloise, il y a la mise en place d'une
station de réception de programmes de la télévision
française dans l'objectif de renforcer la francophonie dans
l'archipel438. Pendant la cinquième commission mixte
francoseychelloise, le gouvernement seychellois a demandé à Paris
le financement de l'équipement d'un studio de télévision,
et n'a pas obtenu une réponse directe. Toutefois, Paris a
décidé de
maintenir la présence d'un coopérant au journal
Nation et accorder des bourses d'études aux journalistes
seychellois439. Comme nous l'avons vu
précédemment, la ministre des Affaires étrangères,
Danielle de SAINT-JORRE, a discuté de plusieurs axes de
coopération avec diverses personnalités politiques
françaises pendant sa visite à Paris début octobre 1995
(cf. chapitre V « Les visites diplomatiques »).
D'après l'hebdomadaire, en citant le quotidien seychellois
Nation, la ministre a discuté avec le ministre de la
Coopération, Jacques GODFRAIN, de la mise en place aux Seychelles de la
chaîne francophone TV5 - chaîne à vocation internationale -
et de Radio France Internationale (RFI) en modulations de
fréquences440. Comme nous l'avons vu
précédemment, la société réunionnaise
Parabole Réunion a entamé des négociations avec
le régime de France-Albert RENÉ afin de pouvoir retransmettre
leurs programmes aux Seychelles441. Enfin, l'un des derniers
projets de coopération culturelle dans le domaine de la
télévision date de début 2003. D'après un bulletin
émis le 13 février 2003 par l'agence de presse News
Press, le ministre délégué de la Coopération
et de la Francophonie, Pierre-André WILTZER, après s'être
entretenu avec le ministre seychellois des Affaires étrangères,
Jérémie BONNELAME, a annoncé le financement par la France
en deux phases dès 2003 de l'installation d'un relais pour la diffusion
aux Seychelles des programmes de TV5. Ce projet est estimé à 450
000 euros442.
433 SOUBIRON Pierre, La Poudrière des Seychelles,
Paris, Denoël, 1992, p.127.
434 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 3 septembre 1983.
435 Op. cit. « La francophonie au coeur de la
commission mixte », La Lettre de l'Océan Indien, 3 mars
1990.
436 Op. cit. BIANCHINI Roger, « Nous ne sommes la
colonie de personne... », Le Point, 7 juin 1987.
437 Op. cit. « La francophonie au coeur de la
commission mixte », La Lettre de l'Océan Indien, 3 mars
1990.
438 AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que
Paris reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde,
13 juin 1990.
439 Op. cit. « La francophonie au coeur de la
commission mixte », La Lettre de l'Océan Indien, 3 mars
1990.
440 « Axes de coopération française »,
La Lettre de l'Océan Indien, 21 octobre 1995.
441 « Parabole Réunion débarque », La
Lettre de l'Océan Indien, 18 novembre 2000.
442 « Entretien du Ministre délégué
à la coopération et à la Francophonie avec les
autorités seychelloises », News Press, 13 février
2003.
C) Langue et éducation
française y est enseignée à
parité avec l'anglais ». La langue française permet
à la France de renforcer son influence aux Seychelles, ainsi que dans la
région qui est, ne l'oublions pas, essentiellement
francophone444. Ce fait est confirmé par
Libération le 18 août 1982 en affirmant que «
l'influence française y est toujours sensible, tant au niveau de la
langue que de la religion (catholique)445
». Nous allons voir comment la presse française couvre la
coopération bilatérale à travers la langue, en ajoutant
l'éducation et les recherches scientifiques, ces trois domaines
étant plus ou moins liés.
443 CADOUX Charles, « Seychelles », Encyclopaedia
universalis, Paris, 2008.
444 LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988; op.cit. DELCORDE Raoul, Le Jeu des grandes
puissances dans l'océan Indien, Paris, Harmattan, 1993.
445 MOCKLER Anthony, « Mutinerie aux Seychelles »,
Libération, 18 août 1982.
Dans l'article de Jean-Pierre LANGELLIER faisant
référence au début de la crise diplomatique entre la
France et les Seychelles en novembre 1979, on trouve en guise d'allusion la
présence de coopérants-enseignants parmi la cinquantaine de
coopérants français présents aux
Seychelles446. Donc, en 1979, il y avait déjà
une coopération bilatérale en matière d'enseignement.
Le 15 mai 1982, la LOI publie un article
intitulé « Coopération en créole ».
D'après cet article, un accord de coopération scientifique et
culturelle en matière de recherche fondamentale et appliquée a
été signé le 7 mai 1982 par le ministre seychellois de
l'Éducation et deux universitaires français. Cet accord devait
permettre de réaliser « des recherches sur la syntaxe du
créole pour la mise au point d'une grammaire », phrase
clé de l'article justifiant son titre, mais aussi la formation de
chercheurs et d'enseignants seychellois. Ce serait dans le cadre d'une
réforme éducative (la LOI rappelle que le créole
a commencé à être enseigné en primaire en janvier
1982). D'après les deux universitaires, les Seychelles réunissent
tous les éléments pour mener à bien cette
réforme.
Ensuite, nous avons quelques petits éléments.
D'abord, nous pouvons constater que lors d'une commission mixte tenue fin
février 1986, Paris a décidé de renforcer sa
coopération dans le domaine de l'éducation447.
Comme nous l'avons vu tout à l'heure, la LOI et Le Monde
évoquent le renforcement de la langue française aux
Seychelles grâce à la mise en place d'une station de
réception de chaînes françaises448.
D'après le ministre de la Coopération PELLETIER le 17 septembre
1990, le renforcement de la francophonie par les médias et
l'enseignement est un des secteurs privilégiés de la
CCCE449.
L'article de la LOI publié le 11 novembre 1989
sous le titre de « Quatrième Festival créole » nous
fournit certains éléments sur la coopération
franco-seychelloise sur la langue créole. Nous avons vu que Danielle de
SAINT-JORRE, certes, défend la langue française lors de sommets
internationaux (cf. chapitre VI « État et qualité
des relations franco-seychelloises »), mais elle est également une
grande ambassadrice du créole. En effet, elle était la
présidente de l'Association Bann Zil Kreol - l'association a
pour objectif de développer et de promouvoir la culture créole
sous toutes ses formes450. Grâce à elle, les
Seychelles sont
devenus le pays créolophone qui défend le plus
la langue créole. Ainsi, à chaque rencontre avec le
président MITTERRAND, elle lui rappelle que le créole est la
deuxième langue la plus parlée en France, d'après
l'hebdomadaire. Ainsi, lors de leur dernière rencontre - avant le 11
novembre 1989 - MITTERRAND a promis à la ministre seychelloise que la
future Bibliothèque Nationale de France - qui allait porter son nom -
possèdera « le plus grand département de créole au
monde ». La ministre aurait même défendu le créole
à la Réunion, région créolophone, mais les
Réunionnais, ainsi que d'autres créolophones, dont les
Seychellois eux-mêmes, se sont montrés très fortement
réticents. C'est pourquoi le ministre de la Francophonie, Alain DECAUX,
a participé au quatrième Festival créole du 26 au 31
octobre 1989. D'après la LOI, sa présence à ce
festival serait en quelque sorte une consécration du combat de Danielle
de SAINT-JORRE.
446 LANGELLIER Jean-Pierre, « L'arrestation d'un assistant
technique français risque de jeter la suspicion sur une
coopération fructueuse », Le Monde, 21 novembre 1979.
447 Op. cit. « La francophonie au coeur de la
commission mixte », La Lettre de l'Océan Indien, 3 mars
1990.
448 Op. cit. « La francophonie au coeur de la
commission mixte », La Lettre de l'Océan Indien, 3 mars
1990 ; op.cit. AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que Paris
reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde, 13
juin 1990.
449 Op. cit. « La coopération
française en 1989 », La Lettre de l'Océan Indien,
22 septembre 1989.
450 «
BanZilKreol.sc »
consulté sur
http://www.bannzilkreol.sc/pages/apropos.aspx
le mardi 2 août 2011.
Enfin, nous avons l'Alliance française. En visite aux
Seychelles les 19 et 20 février 2001, le ministre de la
Coopération, Charles JOSSELIN, devait inaugurer le nouveau
bâtiment de l'Alliance française451. L'Alliance
française, fondation reconnue d'utilité publique, a
principalement pour mission de promouvoir la langue et la culture
française dans le monde. Avec l'inauguration du nouveau bâtiment
de l'Alliance française à Victoria, nous pouvons voir une
manifestation française de promouvoir la culture française, donc
de renforcer l'influence de la France aux Seychelles. La promotion de la langue
serait, d'un côté, dans cette stratégie, mais devait
permettre aussi au français de regagner du terrain aux Seychelles
après un recul initié par l'introduction du créole
crypté par le président RENÉ. Enfin, l'un des derniers
éléments de coopération culturelle dans le domaine
linguistique est l'évocation de l'avenir de la francophonie aux
Seychelles par Jérémie BONNELAME et Pierre-André WILTZER
le 3 octobre 2002 pendant la visite du ministre
seychellois452. Nous pouvons rajouter l'accord cadre de
coopération entre les Seychelles et la Réunion dans lequel on
trouve le domaine de la Francophonie453.
451 « Charles Josselin », La Lettre de
l'Océan Indien, 17 février 2001.
452 « Visite du ministre des Affaires
étrangères de la République des Seychelles »,
News Press, 1er octobre 2002.
453 « Entretien du Ministre délégué
à la coopération et à la Francophonie avec les
autorités seychelloises », News Press, 13 février
2003.
Malgré l'importance des relations culturelles entre la
France et les Seychelles accordée par les chercheurs, elles sont
très peu évoquées dans les médias : seule une
vingtaine d'articles échantillonnés les abordent. La Lettre
de l'Océan Indien figure dans plus de la moitié des
échantillons. Le Monde le quart. Ces relations ne semblent donc
pas assez suivies. La presse française ne nous donne qu'une assez faible
idée des relations culturelles entre la France et les Seychelles. Ces
liens présentés comme si importants ne se retrouvent pas dans nos
journaux métropolitains. Sans la LOI, notre aperçu des
relations entre la France et les Seychelles dans ce domaine serait encore plus
restreint. Donc, la presse française ne semble pas couvrir assez l'un
des domaines les plus importants en Afrique, dans l'océan Indien, et
peut-être même dans le monde. Toutefois, nous pouvons supposer que
la presse d'outre-mer a une vision différente des journaux
métropolitains.
Chapitre XIII : Les relations militaires
D'après Danielle DOMERGUE-CLOAREC, la défense
fait parti, avec la culture et l'économie, des trois domaines
privilégiés par la diplomatie française en Afrique. La
notion de coopération militaire entre la France et l'Afrique est
ambiguë : quelle est sa limite et sur quoi repose repose-t-elle454
? Dans l'océan Indien, en particulier le sud-ouest, c'est la
Marine nationale française dite la « Royale » qui est
particulièrement présente. Les relations militaires ont une place
importante dans les relations diplomatiques : ce n'est pas pour rien qu'il
existe une diplomatie militaire. Dans le cas de l'océan Indien, ce
serait une diplomatie navale. D'après Arnaud de LA GRANGE, la «
Royale » joue parfaitement son rôle d'ambassadrice de la France dans
le sud-ouest de l'océan Indien, donc aux Seychelles, grâce
à ses relations particulières455. Jean-Marc
BALENCIE l'affirme en 1993 en soutenant sa thèse sur la diplomatie
navale de la France dans la région entre 1967 et 1992. À
première vue, les relations militaires franco-seychelloises semblent
souvent présentes dans les articles traitant de la France et des
Seychelles : on peut compter plus de trente articles dans notre corpus. Mais la
presse française accorde-t-elle autant d'importance ? Et comment cet
aspect des relations diplomatiques est-il présenté ?
454 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p.28.
455 LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
456 Cf. Annexe n°5.
457 LEYMARIE Philippe, Océan Indien : le nouveau coeur
du monde, Paris, Éditions Karthala, 1981.
458 BOURGEOIS Claude, « Le président des Seychelles
à Paris », Le Dauphiné libéré, 13
septembre 1978.
A) Escales et visites diplomatiques
Dans le deuxième tome de son livre, le journaliste
Frank TENAILLE utilise une carte présentant les bases et les ports
d'attache militaire de l'armée française dans l'océan
Indien456. On peut voir l'île de Mahé, donc
Victoria, comme étant un port d'attache militaire. D'après
Philippe LEYMARIE de RFI, les Seychelles est un des points d'escale
privilégiés de la flotte française car celle-ci se sent
« chez elle »457. Claude BOURGEOIS, semble
être le seul journaliste français à avoir signalé
dans un de ses articles que les navires français faisant escale à
Victoria viennent de la garnison de Djibouti458. L'escale d'un
navire français revêtait d'une certaine importance aux Seychelles,
que ce soit politique ou économique. Aux Seychelles, tout comme dans les
pays de la région, cela permettait de nouer le contact avec les
occidentaux plutôt que d'être confronté sans cesse à
l'URSS. C'est aussi un moyen de garantir la stabilité politique et
l'indépendance de l'État. D'après BALENCIE, les visites de
« routine » seraient une sorte de visites d'amitié entre la
France et les Seychelles et permet le rapprochement entre les
deux pays. Voilà pourquoi l'escale d'un navire français a tant
d'importances aux Seychelles et dans les relations franco-seychelloises sous la
présidence de France-Albert RENÉ. Voyons à présent
comment la presse présente cet aspect des relations diplomatiques entre
la France et les Seychelles.
L'un des premiers journaux français à
évoquer une escale française aux Seychelles de RENÉ, mais
également l'un des premiers à traiter des relations militaires
entre la France et le régime progressiste est Le Figaro. C'est
Jean-Marc KALFLECHE qui a abordé le sujet en faisant paraître en
deux parties séparées un article de taille moyenne
intitulé « L'ère des puritains » le 8 août 1977,
c'est-à-dire deux mois après l'arrivée au pouvoir de
RENÉ. D'après KALFLECHE, il n'y aurait eu aucune hostilité
du nouveau régime de la présence de la flotte française
dans l'océan Indien. Il justifie ces propos en affirmant que le nouveau
pouvoir voyait cette présence comme un « élément
d'équilibre, capable de tempérer les appétits
des « superpuissances » ». Pourtant, dans un article de
Libération datant du 13 septembre 1978, on peut constater qu'il
y a une remise en cause de la flotte française dans l'océan
Indien par le parti de RENÉ, ainsi que les autres partis progressistes
du sud-ouest de l'océan Indien réunis en avril
1978459. Cela fait parti de la volonté du régime
seychellois de démilitariser l'océan Indien pour créer une
« zone de paix » dans la région. Mais en 1982, nous retrouvons
la bonne estime du régime envers la flotte française pour son
rôle dissuasif à l'égard des opposants autant qu'aux
visées prétendues « déstabilisatrices » de
l'Afrique du Sud460. KALFLECHE signale la présence
avant le 8 août 1977 de l'escale du Tourville
considéré comme « l'un des plus beaux
bâtiments de la « force Saphir » qui patrouille sans
relâche dans l'océan Indien ». Le Tourville est
une frégate anti sous-marin de type F67 lancé en 1972. Le
Tourville aurait fait une escale de trois jours. Des centaines de
marins qu'on appelle les « pompons rouges » sont descendus à
terre. D'après le journaliste, leur présence à terre est
une aubaine pour le commerce seychellois puisqu'ils dépensent 600 000
roupies seychelloises, donc 400 000 F, soit plus de 60 000
euros461. Les Seychellois semblent apprécier la
présence des marins français d'après Le Matin
à travers la familiarité des habitants avec le pompon
rouge462. D'après KALFLECHE, Si les marins
français semblent heureux d'être aux Seychelles par son
côté paradisiaque, ils seraient frustrés car un ordre
puritain serait établi par le régime seychellois : les marins
auraient moins de plaisir, comme par exemple avec la bière ou les jeunes
filles ou femmes réputées pour n'être guère
farouches.
459 LAURENT Frédéric, « La route du
pétrole passe par les Seychelles », Libération, 13
septembre 1978.
460 C. Ch., « La rébellion matée »,
Le Matin, 19 août 1982.
461 D'après nos calculs.
462 Op. cit. C. Ch., « La rébellion
matée », Le Matin, 19 août 1982.
Le premier article entièrement consacré à
la présence de la « Royale » aux Seychelles a
été signé par Philippe DECRAENE en février 1978 :
il paraît dans Le Monde sous le titre évocateur de «
Dans le sillage de la « Royale »... » le 5 février 1978.
C'est un article de bonne taille évoquant la place de la Marine
française et de la France aux Seychelles depuis 1742, ainsi que des
escales comme celui du commandant COUSTEAU : de nombreux éléments
ne seront donc pas retenus dans notre étude. Le journaliste
évoque d'abord la présence à l'aéroport
international de Victoria d'un Breguet-Atlantic français - dans Le
Figaro du 8 août 1977, la
présence de deux Alizés de
l'aéronavale française ayant pour mission de
récupérer le courrier du Foch est évoquée
-, puis de trois navires au large de la capitale : le
porte-hélicoptère Jeanne d'Arc en train de quitter
l'archipel pour accomplir son tour du monde annuel, l'escorteur d'escadre
Forbin et l'aviso Commandant-Bory alors en pleines manoeuvres
et ayant fait descendre à terre ses marins. Le journaliste confirme
qu'il est fréquent que les bâtiments de la « Royale »
fréquentent la zone, voire, atteignent les côtes seychelloises (on
retrouve cette information dans Le Dauphiné
libéré). En revanche, il serait rare, d'après lui, de
voir un si grand nombre de « pompons rouges » - une centaine de
matelots - sur l'île de Mahé. DECRAENE a réussi à
interviewer l'ambassadeur de France, René de CHOISEUL-PRASLIN.
D'après l'ambassadeur, « la France bénéficie
auprès des Seychellois d'un capital affectif exceptionnel »,
justifiant la fréquence aussi importante des escales françaises
dans l'archipel : un bâtiment par mois. Il affirme même que ces
escales sont aussi nombreuses que celles effectuées par la Marine
britannique ou soviétique. DECRAENE a également interviewé
un commandant français présent aux Seychelles sur les escales
effectuées par la « Royale » dans l'archipel. D'après
ce commandant, dont le nom n'est pas cité, les Seychelles ne servent pas
uniquement d'escale : il évoque la coopération militaire entre
les deux pays.
L'escale d'un bâtiment de la « Royale » aux
Seychelles la plus connue est sûrement celle effectuée par
l'aviso-escorteur Victor Schoelcher fin 1981. Comme nous l'avons vu
précédemment, le Victor Schoelcher a été
envoyé aux Seychelles après l'attaque des mercenaires qui ont
tenté de renverser le pouvoir de RENÉ (cf. chapitre VI
« État et qualité des relations franco-seychelloises »,
p.). Cette manifestation de diplomatie navale était, comme nous l'avons
vu, un gage de solidarité de Paris envers Victoria, et avait pour but de
dissuader les agresseurs potentiels ou officiels, et de s'en prendre à
un régime ami de la France. L'envoi et l'escale du Victor Schoelcher
ont été présentés par Le Monde les 3
et 8 décembre 1981, Libération le 4 décembre et
la LOI le 5 décembre. Après la tentative de coup
d'État des mercenaires, la présence militaire
étrangère et française s'est considérablement
renforcée aux Seychelles. D'après la LOI du 16 janvier
1982, trois navires français ont récemment mouillé :
l'aviso-escorteur Victor Schoelcher revenu aux Seychelles, le
Commandant Rivière, autre aviso-escorteur, et le navireatelier
Rhin dont l'escale était prévue depuis longtemps. La
présence de ces navires a été évoquée dans
le Matin du 19 août 1982. À ces bâtiments de la
« Royale » la France a rajouté deux avions de reconnaissances
Breguet-Atlantique habituellement basés à Djibouti, ainsi qu'un
avion de transport militaire Transall en provenance de la
Réunion463. On voit donc à travers ce
déploiement exceptionnel une véritable manifestation de
solidarité française envers le régime de RENÉ.
Libération, lui, affirme que la flotte française a
mouillée à plusieurs reprises aux
Seychelles464.
463 « Soldats et navires étrangers », La
Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier 1982.
464 MOCKLER Anthony, « Mutinerie aux Seychelles »,
Libération, 18 août 1982.
La « Royale » est de nouveau intervenue aux
Seychelles après la mutinerie militaire du 17 août 1982,
près de neuf mois après le coup d'État manqué.
Cette intervention a été évoquée par Le
Monde, Le Matin, Libération et
L'Humanité. Ces journaux affirment tous avoir reçu la
confirmation de l'envoi d'un bâtiment de la Marine française dans
l'océan Indien en direction des Seychelles à la demande du
président RENÉ. Selon L'Humanité et Le Monde
du 20 août, le navire est arrivé le soir du 18 août.
D'après la LOI du 6 juin 1987, chaque
année, à l'occasion des célébrations du coup
d'État qui a porté au pouvoir France-Albert RENÉ, un
navire français faisait escale aux Seychelles. Le 5 juin 1986, fait
inhabituel, il n'y avait aucun bâtiment de la « Royale ». En
effet, à cause du « complot » réunissant les
États-Unis, le Royaume-Uni et la France, les navires français
étaient interdits d'escale à Victoria tandis que les
bâtiments soviétiques pouvaient y rester pendant des
mois465. Jacques de BARRIN, envoyé spécial du
Monde en décembre 1986, y a déjà fait allusion. En effet,
au moment où RENÉ a dénoncé un complot des
États-Unis, du Royaume-Uni et de la France à leurs dirigeants,
les trois pays ont déposé une demande d'escale pour des
bâtiments de leur flotte à la même date. D'après le
journaliste, c'est un hasard. Et à cause de ce hasard, le gouvernement
seychellois a opposé une fin de non recevoir : il voyait là un
complot d'invasion plutôt qu'un « rendez-vous naval trop bien
agencé »466. En plus de la
nomination d'un nouvel ambassadeur, Renaud VIGNAL, la présence du
patrouilleur L'Albatros le 6 juin 1987 devait calmer la paranoïa
de France-Albert RENÉ. D'après la LOI, L'Albatros
a été envoyé par la France à la demande de
l'ambassadeur français467. Les dernières escales
que nous trouvons dans la presse française sont celles du Le Var
- pétrolier ravitailleur - entre le 18 et le 21septembre
1986468 et du porte-hélicoptère et
également bateau-école Jeanne d'Arc le 27 avril 1988
avant d'arriver à Djibouti le 3 mai469.
465 « Les dix ans du régime », La Lettre de
l'Océan Indien, 6 juin 1987.
466 BARRIN Jacques de, « Victoria et le « coup
d'État permanent » », Le Monde, 27 décembre
1986.
467 Op. cit. « Les dix ans du régime »,
La Lettre de l'Océan Indien, 6 juin 1987.
468 « Le chef des forces françaises à Victoria
», La Lettre de l'Océan Indien, 20 septembre 1986.
469 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 7 mai 1988.
470 Op. cit. « Le chef des forces françaises
à Victoria », La Lettre de l'Océan Indien, 20
septembre 1986.
471 Op. cit. « Seychelles », La Lettre de
l'Océan Indien, 7 mai 1988.
Une première mission diplomatique effectuée par
des militaires peut être évoquée dans Le Matin du
19 août 1982. D'après l'article, « il y a deux mois »,
donc en juin 1982, trois officiers français se sont rendus à
Victoria pour effectuer leur mission. Dans un article de courte taille paru
dans la LOI, nous avons la visite aux Seychelles du contre-amiral des
forces maritimes françaises de l'océan Indien, Jacques LANXADE,
le 18 septembre 1986. Arrivé à bord du Le Var le 18
septembre 1986 et en visite pendant quatre jours, il aurait été
reçu par le ministre James MICHEL qui était également chef
d'État major de l'armée seychelloise - Seychelles Defense
Forces - huit jours après la « démission » de son
prédécesseur, Ogilvy BERLOUIS470. Ensuite, dans
une note de l'hebdomadaire, ce fut le capitaine Christian GIRAND qui fut
reçu par MICHEL le 27 avril 1988471. Enfin, nous avons
la visite en France du chef d'État major des forces seychelloises, le
colonel Léopold PAYET, avant le 2 juillet 1994. D'après la une de
la LOI du 2 juillet 1994, cette visite pouvait être liée
à un scandale sur la vente d'armes par le régime de RENÉ
à la ville de Goma dans l'actuelle République démocratique
du Congo, ce qui alimente des spéculations sur le rôle des
personnalités politiques françaises dans cette
affaire472.
472 « Marchand d'armes », La Lettre de
l'Océan Indien, 2 juillet 1994.
473 Cf. Annexe n°6.
474 MAZERAN Hélène, Géopolitique de
l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
475 MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un
enjeu pour l'Occident, Paris, PUF, 1987, p. 54.
476 DECRAENE Philippe, « Dans le sillage de la « Royale
»... », Le Monde, 6 février 1978.
477 BALENCIE Jean-Marc, La Diplomatie navale française
en Océan Indien (1967-1992), Lille, Atelier national de
reproduction de thèses, 1992.
B) La coopération bilatérale
Naturellement, il existe une coopération
bilatérale dans le domaine militaire en dehors des simples escales ou
des visites diplomatiques effectuées par des officiers. Cela provient du
soutien technique et logistique aux accords de coopération et/ou de
défense militaires. Qu'en est-il de la coopération
franco-seychelloise dans le domaine militaire sous France-Albert RENÉ ?
Que peut nous apprendre la presse française sur ce point?
L'Express du 22-28 janvier 1979 a publié une
carte montrant la répartition des forces françaises en
Afrique473. On peut constater qu'en 1979, il y avait vingt
assistants militaires techniques présents aux Seychelles avant la crise
diplomatique (cf. Chapitre VI « État des relations
»). Toutefois, d'après Hélène MAZERAN, la
coopération militaire entre la France et les Seychelles se limitait
à cette fourniture de coopérants militaires et aux
fréquentes escales474. Elle rajoute même que les
Seychelles poursuivent une véritable coopération militaire
qu'avec la Tanzanie et Madagascar socialistes dans les années
80475.
Interviewé par Philippe DECRAENE avant le 5
février 1978, un commandant de bâtiment de la « Royale »
évoque plusieurs aspects de la coopération franco-seychelloise.
Là où le gouvernement veut construire des pistes d'atterrissages
pour relier les différentes îles isolées de l'archipel et
Mahé, la « Royale » apporte des bulldozers et des
équipements de travaux publics. La Marine française a permis au
ministre seychellois de l'agriculture de reconnaître par
hélicoptère l'état des forêts de Mahé. Enfin,
la seule présence de la « Royale » a permis la fuite de
plusieurs navires-usines « formosans » - taïwanais - qui
pêchaient clandestinement dans les eaux
seychelloises476. Il faut savoir que les îles composant
l'archipel des Seychelles sont très isolées. Les Seychelles sont
donc très dépendantes du transport. C'est pour cette raison que
la « Royale » apporte son concours auprès du gouvernement de
Victoria dans le transport de matériels ou de dirigeants aux
différentes îles. Enfin, la dissuasion fait partie des missions de
la « Royale ». À la demande de pays amis, comme les
Seychelles, la Marine française effectue des patrouilles de surveillance
de plus en plus ponctuelles des Zones Économiques Exclusives (ZEE). En
effet, la marine seychelloise est insuffisante pour couvrir une zone aussi
large (c'est l'une des plus grande ZEE de la
région)477.
Les 7 décembre 1996 et 10 avril 1998, Le Monde
présente succinctement les accords de défense et de
coopération militaire entre la France et les pays africains, les
Seychelles incluses. Ainsi, le journal annonce publiquement que la France et
les Seychelles ont signé un
accord de coopération ou d'assistance militaire
technique en 1979. Les Seychelles seraient l'un des vingt-trois pays africains
à avoir signé avec la France ce type d'accord
militaire478. Selon le quotidien, ces accords de
coopération et d'assistance militaire technique entre ces pays peuvent
être suspendus479. Cela a été le cas des
Seychelles pendant la crise de 1979 à 1981, confirmé par la
LOI du 16 janvier 1982480. D'après
l'hebdomadaire, il n'y a plus eu aucun obstacle au resserrement des liens dans
le domaine militaire entre la France et les Seychelles depuis l'arrivée
au pouvoir de François MITTERRAND. Selon Le Monde, certains des
accords passés avec ces pays ont paru dans le Journal officiel
puisque le gouvernement français veut garder secret plusieurs
aspects de ses relations militaires avec les États
africains481.
Dans son article consacré à la crise
franco-seychelloise, Jean-Pierre LANGELLIER fait allusion à la
présence de marins français travaillant comme coopérants
aux Seychelles. Parmi ces marins, il y a des instructeurs comme ceux du
Topaze482. À propos du Topaze, ancien
patrouilleur français appelé Croix du Sud, il existe un
accord scellant sa cession aux Seychelles pour surveiller sa ZEE. Toutefois,
aucun article de presse française ne semble l'évoquer.
478 D'après Le Monde, ces pays sont : le
Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la République
centrafricaine, les Comores, le Congo, la République démocratique
du Congo, la Côted'Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée
équatoriale, la Guinée, Madagascar, le Mali, Maurice, la
Mauritanie, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, le Tchad et le
Togo.
479 ANONYME, « La présence militaire française
», Le Monde, 7 décembre 1996.
480 « Soldats et navires étrangers », La
Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier 1982.
481 ANONYME, « Accords de défense et de
coopération militaire », Le Monde, 10 avril 1998.
482 LANGELLIER Jean-Pierre, « L'arrestation d'un assistant
technique français risque de jeter la suspicion sur une
coopération fructueuse », Le Monde, 21 novembre 1979.
L'attaque des mercenaires a, semble-t-il, permis un
renforcement sensible de la coopération militaire entre la France et les
Seychelles. Plusieurs articles sur ce thème sont parus dans la presse
française entre 1981 et 1982. D'après Pierre HASKI, la France a
proposé, tout comme la Tanzanie, Madagascar et l'Inde une aide militaire
à la République des Seychelles483. Aux dires du
président RENÉ, tous les efforts de son gouvernement ont
été entièrement consacrés à
l'indépendance nationale à travers le développement
économique et la création d'une société plus juste.
Donc, le régime socialiste n'aurait « jamais dépensé
un sou pour une arme » : la France, comme certains pays, en aurait
offert484. Cette affirmation est reprise par la LOI
dans son dossier consacré aux Seychelles le 5 décembre 1981.
Donc, le régime de RENÉ chercherait dorénavant à
avoir les moyens pour défendre l'indépendance nationale. Le 10
décembre 1981, Maxime FERRARI, ministre seychellois de
l'Économie, affirme devant Philippe FLANDRIN de La Croix que la
France pouvait se charger de former le personnel de sécurité
seychellois485. La coopération militaire entre la
France et les Seychelles a été renforcée après la
visite du président RENÉ à Paris en février 1982.
En effet, le dictateur a proclamé l'ouverture d'une « nouvelle
ère de coopération » entre les deux pays. Pendant sa visite,
RENÉ se serait entretenu avec le ministre de la Défense, Charles
HERNU.
Cela est confirmé par Le Matin du 19
août 1982. Le chef de l'État seychellois a alors
réclamé des conseils d'experts en matière de formation et
d'équipement pour permettre aux Seychelles de se défendre contre
ses agresseurs, et pour discuter sur les moyens de renforcer la
coopération militaire entre les deux pays. À cela s'ajoute la
volonté de renforcer la défense des côtes et de la
sécurité des aérodromes486. Cette
tentative de développement de la coopération militaire avec la
France est évoquée par Libération le 18
août 1982. Le journal affirme même que des coopérants
militaires ont été envoyés aux Seychelles, mais il affirme
ignorer si des soldats français étaient présents pendant
la mutinerie d'août 1982487. D'après Le Matin,
aucun soldat français n'est stationné aux Seychelles et qu'aucun
Seychellois ne suit de formation dans les écoles militaires
françaises488. Le 12 juin 1982, la LOI publie
un petit article sur la livraison d'équipement militaire français
aux Seychelles. D'après l'hebdomadaire, le matériel, surtout des
armes et des camions, ont été présentés au cours du
défilé militaire du 5 juin célébrant l'anniversaire
du coup d'État des partisans de RENÉ489. Cette
livraison est rappelée par l'hebdomadaire dans un article paru le 21
août 1982 sous le titre suivant : « D'importantes relations
militaires extérieures ». Six ans plus tard, un article parait dans
la LOI le 3 décembre 1988. Cet article évoque le
renforcement de l'armée seychelloise grâce à l'aide
militaire de plusieurs États depuis la tentative de coup d'État
de 1981. La LOI évoque la volonté du gouvernement
seychellois de poursuivre sa coopération militaire, en 1988, avec la
France. D'après l'article, deux pilotes seychellois allaient être
bientôt formés à la Réunion490 (la
principale base française dans l'océan Indien après
Djibouti). S'il n'y a aucun article d'identifié entre 1982 et 1988, cet
article nous indique que durant cette période, il y a eu une
coopération active entre la France et les Seychelles. Entre 1982 et
1988, voir 1989, la France, avec d'autres pays, ont aidé les Seychelles
à développer son armée en livrant du matériel
d'équipement et en formant les soldats. La presse française nous
présente donc une des trois principales lignes de la coopération
militaire en Afrique et qui s'applique aux Seychelles : l'assistance militaire
technique (AMT)491. Cette assistance permet la fourniture de
personnel qualifié, une aide à la formation et un soutien
logistique492. Le 14 mars 1987, le magazine Cols bleus
nous donne « un exemple de coopération aux Seychelles
»493. En 1986, un accord a été signé
entre la France et les Seychelles. La France devait envoyer une équipe
de techniciens militaires pour des opérations de déroctages pour
aider le gouvernement progressiste à réaliser ses travaux
entrepris dès 1985 de dragage d'un chenal d'accès d'un nouveau
port en construction. En octobre 1986, on donna l'ordre au Rhin de
faire route vers l'archipel. Le navire a veillé à son
équipement avant son départ. Il atteint le port de Victoria le 19
novembre 1986 et commence sa mission le lendemain. Elle prend fin le 26. Le
Rhin quitte l'archipel le lendemain.
483 HASKI Pierre, « SOS contre les mercenaires »,
Libération, 4 décembre 1981.
484 Op. cit. HASKI Pierre, « SOS contre les
mercenaires », Libération, 4 décembre 1981.
485 FLANDRIN Philippe, « « Nous voulons la paix dans
l'océan Indien » », La Croix, 10 décembre
1981.
486 « Coopération renforcée avec Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 27 février 1982 ; «
Coopération militaire », La Lettre de l'Océan
Indien, 6 mars 1982.
487 Op. cit. MOCKLER Anthony, « Mutinerie aux
Seychelles », Libération, 18 août 1982.
488 Op. cit. C. Ch., « La rébellion
matée », Le Matin, 19 août 1982.
489 « Équipement français », La
Lettre de l'Océan Indien, 12 juin 1982.
490 « Coopération militaire tous azimuts »,
La Lettre de l'Océan Indien, 3 décembre 1988.
491 Les deux autres lignes sont les accords de Défense
et la Force d'Action Rapide (FAR). SOURCE : DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La
France et l'Afrique après les indépendances, Paris,
Sedès, collection Regards Sur L'histoire, 1995, p.70.
492 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p.72-74.
493 MARTIN C. F., « Un exemple de coopération aux
Seychelles », Cols bleus, 17 mars 1987.
Aucun autre article sur la coopération militaire entre la
France et les Seychelles de RENÉ après 1989 n'a été
identifié.
Nous nous rendons compte que c'est l'un des thèmes les
plus traités par la presse française avec les relations
politiques et économiques. Même si la coopération
culturelle est censée être beaucoup importante que les relations
militaires, ces dernières ont été
préférées aux premières par les journalistes qui
ont couvert les Seychelles et ses relations avec la France. La quantité
d'articles et d'informations sur les relations militaires rendent ces derniers
importants. Nous avons pu voir que les relations étaient - et sont
encore - essentiellement navales. Nous nous rendons compte à quel point
les relations militaires, en particulier les escales françaises, si
nombreuses, sont importantes pour l'archipel et le régime de
RENÉ. Sur la coopération, on a pu voir que la France a
apporté un important soutien technique et logistique, ainsi qu'une
assistance militaire dans l'objectif d'aider le gouvernement seychellois
à développer son armée naissante et défendre sa
souveraineté contre ses agresseurs. Si la coopération militaire
est surtout évoquée entre 1981 et 1982, elle est pratiquement
absente en dehors de ses dates. On regrette également que la presse
française n'ait pas suffisamment présentée l'entretien des
relations militaires franco-seychelloises dans les années 90 et 2000. On
a donc une assez bonne idée sur le déroulement des relations
militaires entre la France et les Seychelles sous le président
RENÉ, mais il faudra également combler certaines lacunes.
Chapitre XIV : Les relations économiques et
financières
La France porte de grands intérêts
économiques sur l'Afrique. Ce serait même un domaine
privilégié par la diplomatie française en Afrique. La
coopération économique avec l'Afrique est le plus souvent
présentée sous la forme d'aide aux États africains. On
confond aide et coopération. Celle-ci serait plutôt la
participation à la croissance d'un pays494. Dans
l'océan Indien, les relations économiques avec la France
étaient très importantes grâce à sa domination du
trafic maritime. Avec les pays du sud-ouest de l'océan Indien, la France
est la seule à avoir créé et entretenue « un
réseau de relations privilégiés non seulement commerciales
mais surtout financières » avec les pays de la région, le
plus souvent des anciennes colonies. Elle est devenue le premier client et le
premier fournisseur de la région495. Si les relations
économiques entre la France et les États insulaires du sud-ouest
de l'océan Indien, dont les Seychelles étaient importantes, elles
le sont moins par rapport aux liens culturels d'après
Hélène MAZERAN496. Entre 1976 et 1977,
c'était le Royaume-Uni qui accordait le plus son aide aux Seychelles. La
France l'a rattrapée en 1978. Depuis cette date, l'aide française
au développement de l'archipel est la plus importante. Elle est
même considérée par Hélène MAZERAN comme
l'une des plus importantes proportionnellement à ce que la France
apporte aux pays d'Afrique497. Pourtant, de tous les aspects
des relations franco-seychelloises sous France-Albert RENÉ,
l'économie et les finances tiennent une des places les plus importantes
dans la presse française, en particulier grâce à la
LOI. Mais que peut-on voir des relations économiques et
financières franco-seychelloises à travers ces articles ? Dans le
souci d'éviter de faire un développement démesuré
de cette étude, nous allons nous efforcer de vous présenter de
manière succincte l'information contenue dans chaque article de
façon chronologique plutôt que de les analyser minutieusement.
494 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995, p.28.
495 MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.), Les relations
internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis, Université
de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
496 MAZERAN Hélène, Géopolitique de
l'Océan Indien, Paris, CHEAM, 1995.
497 MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un
enjeu pour l'Occident, Paris, PUF, 1987, p.54.
A) Les aspects économiques
En juin 1990, RENÉ a reconnu que la coopération
avec la France - économie incluse - était « précieuse
» et évoque les différents aspects des relations
économiques que nous étudierons dans la suite de notre
étude. Lorsque la France a adhéré à la COI en 1986,
le développement de sa coopération économique avec les
Seychelles s'est sensiblement développée498.
Dans cette partie,
nous pouvons distinguer trois aspects : l'aide financière,
les relations commerciales et la dette seychelloise.
1. L'aide financière
Les Seychelles dépendent très largement des
aides extérieures pour pouvoir financer ses ambitieux projets de
développement et d'équipement. Jean-Pierre LANGELLIER du
Monde a remarqué cela à travers son article
publié pour le 14 novembre 1978499. Différents
auteurs comme Charles CADOUX s'accordent à dire que la France est le
premier partenaire économique des Seychelles (près de 20 % de la
part du marché seychellois) et également le premier bailleur de
fonds de l'archipel devant le Royaume-Uni (en 1983, c'était près
de 800 000 euros, soit 27 % de l'aide octroyée aux Seychelles). Les
Missions d'Aide et de Coopération (MAC) créées en 1974
servent d'antennes locales du ministère de la Coopération. L'aide
au développement en Afrique regroupe 40 % de l'aide globale. Elle passe
par le Fond d'Aide et de Coopération (FAC) et la Caisse Centrale de
Coopération Économique (CCCE). La FAC accorde des crédits
aux projets des pays africains et la CCCE paie les
opérations500.
Quatre articles publiés entre le 21 juillet 1978 et le
21 novembre 1979 décrivent l'aide financière entre la France et
les Seychelles à cette époque. Nous constatons qu'effectivement
le FAC et la CCCE apportent au nom de la France son assistance
économique501. En 1979, la France était
déjà le premier pourvoyeur d'aide étrangère aux
Seychelles avec environ 5 millions d'euros. Les programmes d'aide
économique les plus importants ne devaient pas être remis en cause
pendant la crise diplomatique (1979-1981).
498 Idem.
499 LANGELLIER Jean-Pierre, « La constitution «
socialiste » va officialiser le système du parti unique »,
Le Monde, 14 novembre 1978.
500 Op. Cit. DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France
et l'Afrique après les indépendances, Paris, Sedès,
collection Regards Sur L'histoire, 1995, p.28.
501 Op. Cit. DECRAENE Philippe, « Les dirigeants
de Mahé redoutent un éventuel « scénario à la
comorienne » », Le Monde, 21 juillet 1978; ANONYME, «
Les Seychelles: clés de l'océan Indien », Le
Figaro, 12 septembre 1978; LANGELLIER Jean-Pierre, « La constitution
« socialiste » va officialiser le parti unique », Le
Monde, 14 novembre 1978; LANGELLIER Jean-Pierre, « L'arrestation d'un
assistant technique français risque de jeter la suspicion sur une
coopération fructueuse », Le Monde, 21 novembre 1979.
Que dire des années 80 ? Nous constatons qu'entre 1981
et 1984 l'aide financière de la France aux Seychelles a augmenté.
Par exemple, la CCCE est passée près de 400 000 euros à
moins de 10 millions d'euros502. En février 1982, dans
l'esprit d'une « nouvelle ère de coopération »,
Jean-Pierre COT, a annoncé l'octroi « d'une enveloppe
financière globale » destinée aux projets de
développement503. En mai 1982, l'ONU débloque un
fonds spécial pour réparer les dégâts
causés par les mercenaires pendant leur attaque le 25
novembre 1981. D'après la LOI, la France pouvait proposer ses
services pour coordonner les activités de cefonds504.
Pendant sa visite aux Seychelles en juillet 1982, Guy PENNE a discuté
avec les dirigeants seychellois de l'aide financière dépassant
les 10 millions d'euros de la France pour plusieurs
projets505. Vers mai 1983, la CCCE accorde aux Seychelles un
prêt d'environ 2 millions d'euros pour développer l'île
Silhouette506. D'après la LOI du 25 juin 1983,
la CCCE s'apprête à cofinancer avec le Fonds Koweïtien, la
BADEA et la Banque mondiale un programme de développement structurel de
25 millions de dollars destinés aux Seychelles507. Cela
a été démenti par l'édition du 14 juillet: en
effet, la CCCE n'aurait pas été contactée par Victoria et
le programme ne serait que seulement à
l'étude508. En août 1983, l'ambassadeur de France
a signé des accords pour financer la construction d'un chantier naval
d'un montant d'environ 230 000 euros et d'une école
hôtelière pour plus d'un million d'euros509. En
février 1984, la CCCE a accordé des prêts à
plusieurs pays riverains de l'océan Indien, dont près d'1,5
millions d'euros aux Seychelles pour l'électrification de l'île de
Digue510. Deux articles de la LOI évoquent la
participation de la France à travers le CCCE à une
conférence de banques mondiales à Victoria le 13 mars 1984 pour
discuter sur le financement de la côte Est de Mahé. Victoria
espérait obtenir entre 4,5 et 5,5 millions d'euros511.
Le 6 avril 1985, la LOI évoque qu'une série de
prêts a été accordée à Victoria par Paris en
mars, parmi lesquels la signature le 28 mars de deux conventions sur le
financement du développement agricole et de l'exploitation du phosphate
pour un montant de plus de 500 000 euros512. En octobre 1985,
la CCCE accorde un prêt d'environ 800 000 euros pour le
développement agricole des Seychelles513, puis
près de 5,5 millions d'euros en décembre 1985, avec le Fonds
africain de développement et le gouvernement seychellois qui ont
débloqué près de 13 millions d'euros pour l'assainissement
de Victoria514. Dès 1985, cette aide a diminué
avec plus de 7 millions d'euros au lieu de 10 millions en
1984515. Début septembre 1986, la CCCE accorde un
prêt de 3,8 millions de dollars pour la création d'une
conserverie516. Le 14 février 1987, on apprend que la
BNP a financé les travaux de réfection de l'hôtel
Mahé Beach sans en préciser le
montant517.
502 « René en visite en France », La Lettre
de l'Océan Indien, 30 août 1986.
503 « Coopération renforcée avec Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 27 février 1982.
502 « René en visite en France », La Lettre
de l'Océan Indien, 30 août 1986.
503 « Coopération renforcée avec Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 27 février 1982.
504 « Fonds spécial de l'ONU », La Lettre de
l'Océan Indien, 22 mai 1982.
505 « Coopération française », La
Lettre de l'Océan Indien, 10-17 juillet 1982.
506 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 28 mai 1983.
507 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 25 juin 1983.
508 « Seychelles », 14 juillet 1983.
509 « Chantier naval et école hôtelière
», La Lettre de l'Océan Indien, 20 août 1983.
510 « Prêts de la CCCE », La Lettre de
l'Océan Indien, 25 février 1984.
511 « Financement pour la côte Est », La
Lettre de l'Océan Indien, 17 mars 1984 ; « Financement acquis
pour la côte Est », La Lettre de l'Océan Indien, 24
mars 1984.
512 « Aides française et américaine »,
La Lettre de l'Océan Indien, 6 avril 1985.
513 « Diversification agricole », La Lettre de
l'Océan Indien, 26 octobre 1985.
514 « Aide française », La Lettre de
l'Océan Indien, 7 décembre 1985.
515 Op. Cit. « René en visite en France
», La Lettre de l'Océan Indien, 30 août 1986.
516 « Conserverie », La Lettre de l'Océan
Indien, 6 septembre 1986.
517 « Un Sheraton en juillet », La Lettre de
l'Océan Indien, 14 février 1987.
Dès 1990, la France est toujours le premier pourvoyeur
de fonds dans l'archipel. En mars 1990, la France devait se prononcer sur le
montant de l'aide financière de la France. La LOI s'attendait
à plus de 3,5 millions d'euros provenant du Ministère de la
Coopération et moins de 15 millions d'euros accordés par la
CCCE518. Le 17 septembre 1990, Jacques PELLETIER affirme que
la CCCE « comporte dorénavant une composante prêts,
supérieure aux dons » et qu'elle privilégie des
secteurs précis519. Fin avril 1991, la CCCE accorde
environ 2 millions d'euros à la National Development
Bank520. LANGELLIER réaffirme à son tour
que la France est le premier bailleur de fonds de l'archipel en
précisant dans une note que l'aide française annuelle
était de près de 4 millions d'euros de dons et plus de 6 millions
d'euros de prêts à la CCCE521. Du 13 au 15
octobre 1993, le directeur de la Caisse Française de
développement (CFD), Philippe JURGENSEN, devait se rendre aux Seychelles
suite à la visite de RENÉ en septembre 1992. On supposait que
c'était pour discuter sur le financement de projets de pêche
industrielle ou d'investissements dans le secteur privé
évoqués à cette époque522.
Ensuite, début octobre 1995, Danielle de SAINT-JORRE et Michel DUPUCH
ont discuté de la réforme de l'aide publique française au
développement engagée cette année523.
Le 4 février 1998, le Ministère de la
Coopération disparaît. D'après le Premier ministre Lionel
JOSPIN, sa disparition ne se traduirait par la réduction de l'aide au
développement. Une zone de solidarité prioritaire (ZSP)
comprenant les pays moins développés en termes de revenus et
n'ayant pas accès au marché des capitaux est crée. Les
Seychelles ont été intégrées dans cette
zone524. Au moment de l'annonce le 15 février 2002, par
JOSPIN de la stabilisation de l'aide française au développement,
on apprend que les Seychelles sont sorties de la liste de la ZSP grâce
à l'amélioration de sa situation économique. Toutefois,
elles devaient entrer dans le cadre de la coopération régionale
depuis la Réunion et du soutien financier de
l'AFD525.
518 « La francophonie au coeur de la commission mixte
», La Lettre de l'Océan Indien, 3 mars 1990.
519 « La coopération française en 1989 »,
La Lettre de l'Océan Indien, 22 septembre 1989.
520 « Prêt de la CCCE à la
National Development Bank », La Lettre de l'Océan
Indien, 4 mai 1991 ; « Sept mois de prêts de la CCCE en 1991,
La Lettre de l'Océan Indien, 28 septembre 1991.
521 LANGELLIER Jean-Pierre, « Vent de démocratie aux
Seychelles. Après quatorze années de socialisme autoritaire, cet
archipel de l'océan Indien se convertit au multipartisme et
libéralise son économie », Le Monde, 7 janvier
1992.
522 « Philippe Jurgensen », La Lettre de
l'Océan Indien, 28 août 1993.
523 « Axes de coopération française »,
La Lettre de l'Océan Indien, 21 octobre 1995.
524 DUPONT Stéphane, « Jospin - la disparition du
ministère de la Coopération préservera l'aide
française », Les Echos, 5 février 1998.
525 HAREL Xavier, « Jospin veut accroître l'aide au
développement », La Tribune, 15 février 2002;
LEON-DUFOUR Sixtine, « Querelle sur l'aide au développement »,
Le Figaro, 18 février 2002; TOVI Laurence, « Jospin se
flatte d'avoir enrayé la baisse de l'aide française »,
Les Échos, 15 février 2002.
2. Les relations économiques et commerciales
Nous allons voir à présent comment étaient
les relations économiques au début du régime de
RENÉ.
Plus de dix jours après le coup d'Etat des partisans de
RENÉ, Le Nouveau journal annonce que l'Occident, sans doute la
France incluse, devait « passer par profit et perte aux Seychelles »
d'un point de vue économique526. Nous pouvons constater
qu'au début du régime de RENÉ, la France
s'apprêtait, en août 1977, à financer les premières
opérations de diversifications économiques de
l'archipel527.
526 ANONYME, « Les Russes sur la route du pétrole
», Le Nouveau journal, 16 juin 1977.
527 KALFLECHE Jean-Marc, « L'ère des puritains
», Le Figaro, 8 août 1977.
Le 9 juin 1984, la Réunion est présentée
par la LOI comme étant l'un des principaux clients des
Seychelles pour le poisson528. Avant 1984, la Banque
française commerciale (BFC) est la deuxième plus importante
banque étrangère implantée dans l'archipel après la
Barclays. Fin 1984, on croyait qu'elle allait fermer529. Nous
pouvons admettre qu'à la fin des années 80 la France était
le principal client des Seychelles. En effet, RENÉ affirme au
Point, repris ensuite par la LOI, que la France est la
meilleure partenaire, voire la partenaire préférée des
Seychelles. À cette époque, la France aurait apporté une
aide de 10 millions de dollars530. La LOI confirme
une nouvelle fois que la France est la meilleure partenaire des Seychelles avec
20 % des parts du marché seychellois531. Du 4 au 10
novembre 1987, 80 industriels français ont effectué une
importante visite économique aux Seychelles532. Le 16
janvier 1988, la LOI présente le commerce franco-seychellois
comme étant croissant. D'après le ministre de la
Coopération, Michel AURILLAC, « les Seychellois sont des
partenaires sérieux qui ont de la suite dans les idées
»533. En mars 1988, une délégation
d'industriels réunionnais a rencontré les autorités
seychelloises pour négocier la création de sociétés
mixtes534.
En 1993, une étude a été effectuée
par le Ministère de la Coopération sur la coopération
économique en 1992 et les perspectives pour 1993 en Afrique et dans
l'océan Indien. On félicite Victoria pour sa réaction
rapide face aux difficultés économiques. On pense que la
situation économique peut s'améliorer. Pourtant, on
décèle plusieurs obstacles, comme celui de l'accroissement de la
dette535.
En 1996, la communauté internationale, en particulier
l'UE, critique la nouvelle loi de l'EDA (Economic Developement
Act). D'après la LOI, cette loi devait attirer les
investisseurs et offrir l'immunité judiciaire à toute personne
investissant 10 millions de dollars dans l'archipel. Au nom de la France, son
ambassadeur a protesté avec ses homologues européens en mars.
Cela a provoqué la rédaction par le régime d'un
mémorandum en défense de l'EDA536. Un
mois plus tard, la France modère les critiques de l'UE : elle juge
excessive ou disproportionnée la pression européenne sur les
Seychelles et estime que le régime de RENÉ a été
réceptif537.
528 « Baisse du déficit commercial », La
Lettre de l'Océan Indien, 9 juin 1984.
529 « La BFC reste », La Lettre de l'Océan
Indien, 24 novembre 1984.
530 BIANCHINI Roger, « « Nous ne sommes la colonie de
personne... » », Le Point, 7 juin 1987 ; « Les dix ans
du régime », La Lettre de l'Océan Indien, 6 juin
1987.
531 « Commerce croissant avec la France », La
Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier 1987.
532 « Visite privée d'un ministre et d'industriels
français », La Lettre de l'Océan Indien, 10
novembre 1987.
533 Op. Cit. « Commerce croissant avec la France
», La Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier 1987.
534 « Sociétés mixtes », La Lettre de
l'Océan Indien, 26 mars 1988.
535 « L'économie seychelloise vue de Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 25 décembre 1993.
536 « Pression maximale contre l'EDA », La Lettre
de l'Océan Indien, 9 mars 1996.
537 « Paris modère les critiques de l'UE »,
La Lettre de l'Océan Indien, 27 avril 1996.
Avant septembre 1999, le vice-président de la
Commission des Finances de l'Assemblée nationale française a
présenté un rapport présentant l'archipel comme «
un État touristique qui a quelques velléités de
constituer un paradis fiscal important » et égratigne la
société Advanced Trading Offshore Ltd
(Atol)538. Le 6 décembre 1999, Bernard GROLLIER a
présenté les échanges entre les Seychelles et la
Réunion, en tant que membres de la COI, comme étant marginaux et
leurs économies peu complémentaires, et ce depuis
1984539.
Dans les années 2000, on peut trouver quelques
articles. Dans le cadre d'une nouvelle loi française contre la
corruption internationale, La Tribune a interviewé le
professeur Mark PIETH, président du groupe de travail de l'OCDE sur la
corruption internationale. D'après lui, il est envisageable que la
France suspende ses liens financiers avec les Seychelles540
(sans doute pour le contraindre à lutter contre la corruption).
Dans l'édition du 31 mai 2001, Le Monde annonce la signature
d'une convention franco-seychelloise sur la délimitation de la
frontière maritime de la ZEE des deux pays541.
Pendant sa visite aux Seychelles du 19 au 20 février
2001, Charles JOSSELIN a parlé avec RENÉ des difficultés
économiques du pays542. Quelques mois avant la
démission de RENÉ, on peut voir que l'économie
seychelloise est bouleversée, d'où d'importantes réformes.
Pour ces raisons, RAFFARIN a souhaité que Victoria mette en oeuvre des
réformes économiques543.
538 « Un apprenti paradis fiscal », La Lettre de
l'Océan Indien, 25 septembre 1999.
539 GROLLIER Bernard, « Vers une zone de
libre-échange dans l'océan Indien », Les Echos, 6
décembre 1999.
540 ANONYME, « « La loi française soulève
plusieurs questions » », La Tribune, 30 juin 2000.
541 ANONYME, « Accords internationaux », Le
Monde, 31 mai 2001.
542 « Josselin fait la leçon à René
», La Lettre de l'Océan Indien, 24 février 2001.
543 « Jean-Pierre Raffarin répond à Graham
Watson », La Lettre de l'Océan Indien, 17 janvier 2004.
3. La dette seychelloise
Enfin, nous pouvons constater qu'il existe dans la presse
seychelloise des éléments liant la dette seychelloise et les
relations franco-seychelloises.
Comme nous l'avons vu à plusieurs reprises, la question
de la dette immense des Seychelles a été abordée et le
président français ne l'a pas mis en garde sur l'endettement de
l'archipel544. Pendant sa visite à Paris en mai 1991,
RENÉ a demandé à MITTERRAND de rééchelonner
la dette des Seychelles. Le chef de l'Etat français n'a pris aucun
engagement545 pour le contraindre à la
démocratisation. Au cours d'une nouvelle visite en septembre 1992,
RENÉ a de nouveau demandé la réduction de la dette
seychelloise car il a entrepris la démocratisation de son pays. Le
président MITTERRAND lui aurait rappelé le refus de la France de
traiter les Seychelles comme un PMA alors que le revenu par habitant est
très élevé546.
En visite à Paris la semaine du 21 novembre 1996,
Danielle de SAINT-JORRE a discuté de la réduction de la dette -
environ 27,5 millions d'euros envers la CFD dont des arriérés de
paiement de moins de 5 millions d'euros - avec Jacques GODFRAIN. CHIRAC y
serait favorable mais il y a des problèmes de mécanismes,
d'où la recherche d'une solution. Celle retenue, à savoir la
dévaluation de la roupie seychelloise et la prise en charge de la dette
par le FMI, n'est pas appréciée par
RENÉ547. Cela a empoisonné les relations des
deux pays.
Entre le 19 et le 20 février 2001, JOSSELIN et
RENÉ ont discuté de la dette. On annonce la venue à
Victoria d'une délégation de l'AFD pour trouver une solution au
problème548. Entre le 2 et le 4 octobre 2002,
Jérémie BONNELAME et Pierre-André WILTZER ont
discuté sur l'état des discussions entre Victoria et le FMI.
À cette époque, les Seychelles devaient toujours 23 millions
d'euros à l'AFD549. Enfin, on peut voir qu'au moment
où le président RENÉ se prépare à abandonner
volontairement le pouvoir, le problème de la dette seychelloise n'est
toujours pas réglé. RAFFARIN a donc souhaité qu'une
solution au problème de la dette soit
trouvée550.
544 AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que
Paris reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde,
13 juin 1990.
545 « Apparition d'un parti clandestin », La Lettre
de l'Océan Indien, 25 mai 1991.
546 « Le président René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 septembre 1992.
547 « Le français, la TV, la dette », La
Lettre de l'Océan Indien, 21 novembre 1996.
548 Op. Cit. « Josselin fait la leçon
à René », La Lettre de l'Océan Indien, 24
février 2001.
549 « Jérémie Bonnelame à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 octobre 2002.
550 Op. Cit. « Jean-Pierre Raffarin répond
à Graham Watson », La Lettre de l'Océan Indien, 17
janvier 2004.
B) L'agro-alimentaire
En 1992, Jean-Pierre LANGELLIER a noté comme produits
de l'agriculture traditionnelle la noix de coco, la cannelle et la
vanille551. La cannelle représentait l'une des
principales ressources économiques des Seychelles jusqu'à la fin
des années 60552. L'agroalimentaire est l'un des axes
économiques privilégiés par le gouvernement de RENE, en
particulier l'aquaculture553. Cela peut être
justifié par Le Figaro, deux mois après l'arrivée
au pouvoir de RENE, présentant les productions maraichères et
fruitières comme faisant partie des projets de diversification
économique financés par la France554. Un an plus
tard, lors de la visite en France de RENÉ, Le Figaro
présente, parmi les différents axes de relations
économiques bilatérales, la création et l'accroissement de
la production maraichère et fruitière555.
À l'exception des deux articles du Figaro,
nous remarquons que seuls des articles de la LOI datant des
années 80 nous sont connus. Aucun article dans les années 90 et
2000, même dans l'hebdomadaire le mieux spécialisé sur
l'archipel. La raison peut être la suivante: les projets de
coopération bilatérale dans l'agroalimentaire de cette
période sont les plus importants. Les projets des deux autres
décennies sont donc ignorés par la presse française. Reste
à voir quels sont ces projets et comment s'est déroulée
cette coopération à cette époque.
Dans le cadre du renforcement de la coopération
bilatérale, un accord prévoyant l'implantation d'une unité
de distillation d'essence de feuille de cannelle et de fertilisant
financée à plus de 120 000 euros, et un autre sur le renforcement
de l'exploitation et la gestion d'une ferme pilote maraîchère et
fruitière avec en plus la construction d'un centre de formation pour
jeunes horticulteurs ont été signés à Victoria le
23 février 1982556. Deux mois plus tard, les directeurs
généraux de la SEYCOM et de la Wel Supplies, DESBOUSSES
et BRADBORN, sont venus en France pour voir plusieurs secteurs, dont
l'agro-alimentaire557. Parmi les projets de
développement de l'île Silhouette financés par la CCCE, il
y a la relance de la culture traditionnelle de coprah et de cultures
vivrières558. Le mois suivant, la CCF cofinance, avec
entre autre la Banque mondiale, la mise en valeur des terres et la
diversification économique aux Seychelles, surtout dans le domaine
agricole, pour les trois ans à venir559. On peut voir
que le gouvernement seychellois tente de relancer le commerce de la cannelle en
créant, avec l'aide de la France, des distilleries560.
Le 8 mars 1986, un projet gouvernemental d'établissement des «
potentialités des sols des principales îles de l'archipel »
confié au Bureau pour le développement des productions agricoles
(BDPA) et financé par la
France est évoqué par la
LOI561. En ouvrant le secteur agro-industriel aux
investisseurs réunionnais, les Seychelles ont développé
des projets de création de confiseries, de crèmes glacées
et de biscuiteries, sans oublier l'achat de fruits et de
légumes562. Enfin, le dernier article que nous
possédons dans le domaine agricole date du 30 juillet 1988. Dans cet
article Comme nous l'avons vu précédemment, il y avait un projet
de manifestation agricole commune entre les Seychelles et les Antilles
françaises563. Enfin, la CCCE accorde un prêt
à la National Development Bank pour financer des petits projets
d'agriculture564.
551 LANGELLIER Jean-Pierre, « Vent de démocratie
aux Seychelles. Après quatorze années de socialisme autoritaire,
cet archipel de l'océan Indien se convertit au multipartisme et
libéralise son économie », Le Monde, 7 janvier
1992.
552 « Distillerie de cannelle », La Lettre de
l'Océan Indien, 14 janvier 1984.
553 CAMPREDON Jean-Pierre et SCHWEITZER Jean-Jacques, France,
Océan Indien, Mer Rouge, Paris, CHEAM, 1986.
554 Op. cit. KALFLECHE Jean-Marc, « L'ère
des puritains », Le Figaro, 8 août 1977.
555 ANONYME, « Les Seychelles: clés de l'océan
Indien », Le Figaro, 12 septembre 1978.
556 « Coopération renforcée avec Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 27 février 1982.
557 « Visite en France de deux personnalités des
Seychelles », La Lettre de l'Océan Indien, 24 avril
1982.
558 Op. Cit. « Seychelles », La Lettre de
l'Océan Indien, 28 mai 1983.
559 Op. Cit. « Seychelles », La Lettre de
l'Océan Indien, 25 juin 1983.
560 Op. Cit. « Distillerie de cannelle »,
La Lettre de l'Océan Indien, 14 janvier 1984.
561 « Pédologie », La Lettre de
l'Océan Indien, 8 mars 1986.
562 « Amorce de coopération », La Lettre de
l'Océan Indien, 27 juin 1987.
563 « France-Albert René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 30 juillet 1988.
564 « Prêt de la CCCE à la
National Development Bank », La Lettre de l'Océan
Indien, 4 mai 1991.
C) Les transports
Nous avons vu que les Seychelles sont extrêmement
dépendantes du transport. La mise en service de l'aéroport
international de Mahé en juillet 1971 a permis de sortir l'archipel de
son isolement géographique, ce qui a permis son ouverture au
tourisme565. Il est donc normal d'intégrer les
transports dans notre étude sur la coopération bilatérale
dans le domaine économique. Pourtant, il n'y a que très peu
d'articles sur ce domaine. Ce sont les transports aériens qui sont les
plus évoqués et, le plus souvent, en liaison avec le tourisme.
565 DECRAENE Philippe, « Les Seychelles et la protection du
patrimoine », Le Monde, 4 mars 1978.
566 C. J.-P., « Seychelles fidèles. Les Robinsons
peuvent être exigeants », Le Monde, 29 juin 1985.
567 KALFLECHE Jean-Marc, « L'ère des puritains
», Le Figaro, 8 août 1977.
568 « Nouvelles liaisons aériennes », La
Lettre de l'Océan Indien, 8 septembre 1984.
569 « Accord avec Air-France et la chaîne
Méridien », La Lettre de l'Océan Indien, 12 octobre
1985.
570 « Coopération pour le tourisme », La
Lettre de l'Océan Indien, 23 juillet 1988.
571 « Prêt français pour l'espace aérien
seychellois », La Lettre de l'Océan Indien, 14 juillet
1990.
572 Op. cit. « La coopération
française en 1989 », La Lettre de l'Océan Indien,
22 septembre 1989.
573 « Suppression vol Air-France », La Lettre de
l'Océan Indien, 10 décembre 1994.
D'après Le Monde en 1985, Air-France a
été la seule compagnie aérienne à avoir
assuré la liaison entre les Seychelles et le monde
extérieur566. Parmi les projets de diversification
économique du nouveau régime financés par la France, il y
avait l'aménagement des îles
éloignées567. Parmi les accords conclus
début septembre entre les Seychelles et des compagnies aériennes
pour attirer au moins 75 000 visiteurs pour 1985, il y a celui avec Air-France
prévoyant d'introduire un nouveau Jumbo entre Marseille et les
Seychelles568. La semaine du 12 octobre 1985, un accord entre
Air-France et Air-Seychelles a été signé : Air-France
s'est engagé à assurer de nouvelles liaisons aériennes et
à louer à Air-Seychelles un Airbus A-300 pendant cinq
ans569. En juillet 1988, Air-Seychelles prépare
l'inauguration d'une liaison aérienne avec la France et que le
gouvernement seychellois projetait de réduire le billet d'avion
Réunion-Seychelles afin d'attirer les
Réunionnais570. Le 12 juin 1990, les Seychelles et ses
voisins, dont la France par le biais de la Réunion, ont signé un
accord portant sur la création d'une Flight Information Region
(FIR). La CCCE apporte une aide financière à son
développement. Le 4 juillet 1990, la CCCE accorde un prêt de plus
de 5 millions d'euros aux autorités aériennes seychelloises afin
d'améliorer le contrôle de leur espace aérien et leurs
communications571. D'après le ministre de la
Coopération PELLETIER, le transport aérien est l'un des secteurs
privilégiés de la CCCE572.
Ensuite, entre 1994 et 1999, nous avons quelques articles
traitant de la suppression des vols Air-France aux Seychelles. Le 10
décembre 1994, la LOI annonce que la compagnie aérienne
française envisage d'étudier la suppression pour 1995 du vol
entre la Réunion et les Seychelles à cause du fait que Maurice
soit la destination finale et la diminution du nombre de touristes
réunionnais aux Seychelles573. Nous constatons que
cette suppression a été retenue par Air-France puisque la
compagnie aérienne française se retire officiellement de cette
liaison le 12 juin 1997. En revanche, les vols Paris-Seychelles
doublent574. Quelques mois plus tard, on apprend que la ligne
Maurice-Seychelles est désormais assurée par Air-Seychelles et
Air-Mauritius575. Le remplacement d'Air-France sur la ligne
Maurice-Seychelles par Air-Mauritius est rappelé par la LOI le
29 mai 1999 au moment où la compagnie mauricienne supprimait des vols
avec les Seychelles576.
574 « En fait, Air France se retire », La Lettre de
l'Océan Indien, 21 juin 1997.
575 « Réorganisation des liaisons aériennes
», La Lettre de l'Océan Indien, 8 novembre 1997.
576 « Réduction des vols pour les Seychelles »,
La Lettre de l'Océan Indien, 29 mai 1999.
Ensuite nous avons les véhicules. À la fin
d'octobre 1982, un représentant du Comité pour la Promotion de
l'Industrie et de l'Agro-alimentaire (CEPIA) a pris contact avec les
autorités seychelloises. En même temps, un projet
seychello-réunionnais prévoyait pour les mois à venir la
commande de 85 cars réunionnais pour les Seychelles estimés
à moins de 4 millions d'euros. La commande devait inaugurer
l'implantation à Mahé d'une usine Renault Vehicules
Industriels en collaboration avec la société
Thomas577. Nous pouvons ajouter le financement par la CCCE de
l'établissement d'une desserte plus régulière entre
Mahé et Silhouette578, ou encore l'aide
financière pour l'amélioration de la route de Victoria à
l'aéroport579.
D) Le tourisme
Nous avons vu que le tourisme est la principale ressource
économique du pays. D'après Philippe DECRAENE en 1978,
l'économie seychelloise reposait presque exclusivement sur le
tourisme580. Le tourisme a peut-être conduit le
régime à être non-aligné : s'il s'était
aligné sur Moscou, les touristes composés essentiellement
d'Occidentaux seraient moins nombreux à venir visiter
l'archipel581. Nous avons vu dans le chapitre II quelle a
été l'évolution du tourisme et de la politique du
régime de RENÉ vis-à-vis de celui-ci. Pourtant, la
coopération bilatérale sur le tourisme semble être
largement moins développée par la presse française que sur
la pêche que nous étudierons par la suite : peut-être parce
que les ressources touristiques sont déjà largement mises en
valeur582.
577 « Des cars pour les Seychelles », La Lettre de
l'Océan Indien, 13 novembre 1982.
578 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 28 mai 1983.
579 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 25 juin 1983.
580 DECRAENE Philippe, « Les dirigeants de Mahé
redoutent un éventuel « scénario à la comorienne
» », Le Monde, 21 juillet 1978.
581 MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un
enjeu pour l'Occident, Paris, PUF, 1987, p.176-177.
582 Op. Cit. CAMPREDON Jean-Pierre et SCHWEITZER
Jean-Jacques, France, Océan Indien, Mer Rouge, Paris, CHEAM,
1986.
Il existe au moins deux articles du Monde
évoquant le tourisme aux Seychelles. Dans le premier de ces deux
articles, Philippe DECRAENE parle de 50 000 touristes venus en 1977,
année de l'arrivée au pouvoir de RENÉ, des hôtels
construits ou en construction ou encore les 140 millions de roupies583
de recettes touristiques, joint à l'aide
étrangère, contre 18 millions pour l'ensemble des
exportations584. Le Monde du 29 juin 1985
décrit la politique touristique de Victoria et adopte un regard de
touriste. Il présente les Français comme « les premiers
visiteurs de l'archipel » et « leur principale clientèle
»585. La France a donc une place très importante
dans le tourisme seychellois.
583 Philippe DECRAENE a ajouté comme note qu'une roupie
seychelloise valait 0,70 F d'époque.
584 Op. cit. DECRAENE Philippe, « Les Seychelles et
la protection du patrimoine », Le Monde, 4 mars 1978.
585 C. J.-P., « Seychelles fidèles. Les Robinsons
peuvent être exigeants », Le Monde, 29 juin 1985.
Entre 1977 et 1983, nous ne trouvons aucun article sur la
coopération bilatérale en matière de tourisme. Puis nous
avons quelques articles entre 1983 et 1990. En août 1983, un accord
portant sur la construction d'une école hôtelière a
été signée586. Le 4 octobre 1985,
après des négociations entamées au printemps, un accord a
été signé à Paris entre la société
d'Etat Seychelles Hotels et la chaîne
Méridien, société hôtelière
d'Air-France pour assurer la gestion du Fisherman's Cove et le
Barbarons Beach, les deux hôtels les plus luxueux des
Seychelles587. Vers mai 1987, la France annonce qu'elle va
accorder deux prêts d'un total d'environ 4 millions d'euros pour la
rénovation de deux hôtels : le Barbarons Beach Hotel et
le Fisherman's Cove588. En juin 1987, dans l'amorce
de coopération seychello-réunionnaise, les Seychelles ont ouvert
le secteur du tourisme aux investisseurs réunionnais pour augmenter de
50 % leur capacité hôtelière et accroître le nombre
de touristes589. Vers juillet 1988, une mission a
été effectuée par des représentants de
sociétés réunionnaises pour définir plusieurs
projets d'investissements dans le tourisme dans l'archipel. Victoria cherchant
à attirer des investisseurs et la clientèle réunionnaise,
elle envisage alors de baisser le tarif aérien entre la Réunion
et les Seychelles590. Le 4 août 1990, on apprend que le
Ministère seychellois du Tourisme a annoncé à la Chambre
de commerce et d'industrie à Paris la réalisation d'une
étude financée par la CCCE sur le tourisme aux Seychelles pour
définir de nouvelles clientèles touristiques dans
l'archipel591. Le 17 septembre 1990, Jacques PELLETIER
déclare que le soutien au tourisme est l'un des secteurs
privilégiés de la CCCE592. En 1997, Air-France
et Air-Seychelles cherchent à augmenter le nombre de touristes
français593. En 1999, la France est toujours l'un des
principaux pourvoyeurs de touristes aux Seychelles594 : donc
vingt ans après l'arrivée au pouvoir de RENÉ, la position
de la France n'aurait guère changé malgré la concurrence
croissante.
586 « Chantier naval et école hôtelière
», La Lettre de l'Océan Indien, 20 août 1983.
587 Op. Cit. « Accord avec Air-France et la
chaîne Méridien », La Lettre de l'Océan
Indien, 12 octobre 1985.
588 « Aide française au tourisme », La
Lettre de l'Océan Indien, 16 mai 1987.
589 « Amorce de coopération », La Lettre de
l'Océan Indien, 27 juin 1987.
590 « Coopération pour le tourisme », La
Lettre de l'Océan Indien, 23 juillet 1990.
591 « Seychelles », La Lettre de l'Océan
Indien, 4 août 1990.
592 Op. cit. « La coopération
française en 1989 », La Lettre de l'Océan Indien,
22 septembre 1989.
593 Op. Cit. « En fait, Air France se retire
», La Lettre de l'Océan Indien, 21 juin 1997.
594 « Les difficultés financières d'Air
Seychelles », La Lettre de l'Océan Indien, 16 janvier
1999.
En 1994, nous avons un premier article sur la baisse du
tourisme. Cette année là, d'après la LOI, 2 100
voyageurs réunionnais ont visité les Seychelles en 1993, soit une
baisse de 33 %. On cherche donc à accroître le nombre de touristes
réunionnais595. Entre 1996 et 2000, on remarque une
baisse consécutive des touristes français. En 2000, le nombre de
touristes français aux
Seychelles a baissé de 4 %. Leur temps de séjour
(10,4 nuits en moyenne) a diminué de 4 % par rapport à 1998, le
taux de fréquentation des hôtels de 54 %596.
Aucun article sur la coopération bilatérale pour enrayer cette
baisse n'a été identifié, ni aucun autre aspect dans ce
domaine entre 2000 et 2004.
595 Op. Cit. « Suppression du vol Air-France
», La Lettre de l'Océan Indien, 10 décembre
1994.
596 « Baisse du nombre de visiteurs aux Seychelles »,
La Lettre de l'Océan Indien, 26 février 2000.
E) La pêche
La pêche constitue la principale ressource
économique des Seychelles après le tourisme. La pêche est
l'axe de coopération franco-seychelloise la plus décrite par les
médias français. Nous avons vu que c'est surtout la pêche
au thon qui est développée par le régime socialiste car le
thon constitue une source économique extrêmement importante. C'est
aussi pour pouvoir faire contrepoids au tourisme et diversifier davantage son
commerce extérieur (l'archipel n'exporte que dix-sept produits).
D'après Jean-Pierre LANGELLIER, son développement
représentait « le grand espoir des Seychellois
»597.
Nous constatons que le développement de la pêche
au thon avec l'aide de la France a été développé
dès l'arrivée au pouvoir de France-Albert RENE. En août
1977, Le Figaro a su voir que parmi les projets de
diversification économique du nouveau régime financés par
la France il y a la grande pêche598. Au même
moment, La Croix annonce que la France allait aider les Seychelles
à bâtir une grande usine de pêche au
thon599. Le 13 novembre 1978, Le Monde évoque
la construction de quatre thoniers français - devant être
livrés en 1979600 - à Dieppe et le financement
de la construction d'une école des métiers de la
pêche601. Ensuite, nous n'avons que des articles en
provenance de la LOI. Si les journaux les mieux
appréciés des Français semblent étrangement bouder
la coopération en matière de pêche, nous pouvons avoir une
bonne idée de son évolution à travers plusieurs articles
parus entre 1983 et 2002 dans la LOI.
597 LANGELLIER Jean-Pierre, « La constitution «
socialiste » va officialiser le système du parti unique »,
Le Monde, 14 novembre 1978.
598 Op. cit. KALFLECHE Jean-Marc, « L'ère
des puritains », Le Figaro, 8 août 1977.
599 ANONYME, « La révolution du sourire »,
La Croix, 22 août 1977.
600 WAUTHIER Claude, Quatre présidents et l'Afrique.
De Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, Mitterrand. Quarante ans de politique
africaine, Paris, Éditions du Seuil, 1995.
601 Op. Cit. LANGELLIER Jean-Pierre, « La
constitution « socialiste » a officialiser le système du parti
unique », Le Monde, 14 novembre 1978.
D'abord, pour les années 80, nous pouvons
évoquer la signature d'un important accord sur la pêche artisanale
prévoyant le financement de la construction d'un chantier naval à
l'île de La Digue602. Entre 1982 et 1983, au nom de la
CEE, la France a mené une campagne expérimentale dans la ZEE
seychelloise avec quatre thoniers. Les résultats étant
encourageants, la France, avec
la CEE, ont engagé, dès le 5 octobre 1983, la
reprise des négociations avec Victoria sur le financement des projets de
développement de la pêche seychelloise sur trois
ans603. Le mois suivant, on apprend que l'Espagne a pris de
vitesse la France, pourtant soutenu par la CEE, en signant un accord avec les
Seychelles. Quelques jours plus tard, la France et les Seychelles ont
signé un « petit accord » qui serait transitoire autorisant
Paris d'envoyer jusqu'à douze thoniers de mi-novembre 1983 à
mi-janvier 1984604. Les négociations se trouvant dans
l'impasse, on voyait en décembre un possible profit pour la
Réunion : en cas d'échec des négociations, l'île
pourrait remplacer les Seychelles605. En janvier 1984, un
accord entre la CEE et les Seychelles a enfin été trouvé
au grand soulagement de la France. La France pouvait donc envoyer dix-huit
thoniers congélateurs dans l'archipel606. Le 7 juillet
1984, la LOI publie un dossier sur la pêche. L'accord
signé le 19 janvier 1984 entre la CEE et les Seychelles et l'envoi de 27
thoniers européens est rappelé. Comme nous l'avons vu, une partie
des tonnages pêchés est réservé notamment à
l'exportation vers la Réunion607. Décembre 1984,
les Seychelles et des armateurs français de Lorient annoncent la
création d'une commission mixte de pêche chargée de
préparer deux thoniers d'une quinzaine d'hommes (plus de la
moitié sont Français) et battant pavillon
seychellois608. Fin février 1985, une
délégation dirigée par le ministre seychellois du
Développement national a visité les chantiers de l'Armement
Coopératif Finistérien en Bretagne où trois
thoniers-senneurs seychellois ont été construits. La
société a proposé de construire une conserverie à
Mahé et la délégation s'est entretenue avec les principaux
responsables du secteur de la pêche609. Dans un article
de grande taille datant du 16 mars 1984, la LOI annonce le
départ de la totalité de la flotte française - 27 thoniers
- des eaux seychelloises pour revenir en France. On apprend que quelques
quarante thoniers avaient été envoyés dans l'océan
Indien et choisis Victoria comme port d'attache610. On peut
voir que la quasi totalité de la flotte française dans la ZEE
seychelloise est utilisée par les Seychelles et touchent d'importantes
redevances sur les captures. Mais le thon connait la crise après la
décision de l'armement français SOPAR de déposer son bilan
la semaine du 15 mars 1986611. Le 6 septembre 1986, on apprend
que l'Armement coopératif finistérien et la société
Pêcheurs de France contrôlent à 30 % les Conserveries de
l'Océan Indien, contrôlées à 70 % par l'État
seychellois, et que la CCF finance le projet de conserverie aux Seychelles pour
près de 3,8 millions de dollars sur un total de 7,5 millions de
$612. La semaine du 17 janvier 1987, la CEE et les Seychelles
renouvellent pour trois ans leur accord ayant expiré le 10 janvier. Dans
cet accord, la France est autorisée à envoyer 18 thoniers, soit
moins que dans le précédent accord613.
Après sa visite à Paris en octobre 1987, RENÉ a
autorisé la vente de plusieurs containers de thon en conserve provenant
de la Conserverie de l'Océan Indien en direction du territoire
français. Par contre, il n'y a aucun quota alloué aux
Seychelles614. En juillet 1988, en vertu des accords
signés entre la CEE et les pays du sud-ouest de l'océan Indien,
les armements de thoniers français annoncent la construction de douze
thoniers pour 1990615. La LOI du 30 juillet 1988
présente la Conserverie de l'océan Indien. D'après
l'hebdomadaire, le président RENÉ, reçu par
l'Élysée le 28 juillet 1988, a demandé à ce que les
Seychelles bénéficient de parts de marchés de
marché plus importantes, au niveau de la Réunion et de Mayotte
ainsi qu'au sein de la CEE, pour ses exportations de thon en
conserve616. En octobre, la ministre SAINT-JORRE, en visite
à Paris, a discuté avec le ministère français de la
Pêche sur les moyens d'augmenter les exportations de thon en conserve
vers la France et la Réunion617.
602 « Chantier naval et école hôtelière
», La Lettre de l'Océan Indien, 20 août 1983.
603 « Aide de la CEE pour la pêche », La
Lettre de l'Océan Indien, 8 octobre 1983.
604 « L'Espagne emporte une première manche »,
La Lettre de l'Océan Indien, 26 novembre 1983.
605 « En concurrence avec la Réunion », La
Lettre de l'Océan Indien, 24 décembre 1983.
606 « Accord de pêche enfin signé avec la CEE
», La Lettre de l'Océan Indien, 28 janvier 1984.
607 « La pêche dans l'océan Indien », La
Lettre de l'Océan Indien, 7 juillet 1984.
608 « Deux thoniers », La Lettre de l'Océan
Indien, 22 décembre 1984.
609 « Hodoul en France », La Lettre de
l'Océan Indien, 2 mars 1985.
610 « Départ des thoniers », La Lettre de
l'Océan Indien, 16 mars 1985
611 « Crise du thon », La Lettre de l'Océan
Indien, 15 mars 1986.
612 « Conserverie », La Lettre de l'Océan
Indien, 6 septembre 1986.
613 « Accord avec la CEE sur le thon », La Lettre
de l'Océan Indien, 17 janvier 1987.
614 « Pas de quota sur le thon », La Lettre de
l'Océan Indien, 31 octobre 1987.
615 « Nouveaux thoniers français », La
Lettre de l'Océan Indien, 9 juillet 1988.
616 « France-Albert René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 30 juillet 1988.
617 « Visite en Hongrie et en France », La Lettre
de l'Océan Indien, 15 octobre 1988
Fin mars 1990, pendant sa visite privée en France, le
président RENÉ a pris le temps de visiter en Bretagne le chantier
naval où sont construits les bateaux de pêche
seychellois618. Grâce à un article
consacré à la coopération bilatérale sur la
pêche datant du 7 juillet 1990, nous savons que des bateaux de
pêche seychellois sont conçus à Concarneau, en Bretagne, et
à Sète, en Méditerranée. La France a
équipée avant 1990 deux palangriers construits aux Seychelles
pour la pêche continentale. Le ministre seychellois de la Pêche en
visite à Concarneau en juillet 1990 a évoqué les projets
d'armement de pêche, affiché sa volonté de compléter
la flotte seychelloise et a révélé l'existence de
négociations portant sur la création d'une société
thonière mixte619. Fin avril 1991, la CCCE accorde un
prêt pour financer des petits projets de pêche620.
D'après Jacques PELLETIER le 17 septembre, le renforcement de la
pêche est l'un des secteurs privilégiés de la
CCCE621. D'après la LOI, les chantiers
Piriou, à Concarneau, devaient construire à Victoria un
atelier de réparation naval et ont reçus la commande de deux
thoniers congélateurs devant être livrés pour septembre
1993622. Mais l'information sur la commande est
démentie le 12 septembre 1992 : la proposition de Piriou serait
inacceptable pour Victoria. On apprend aussi que le président
RENÉ en visite en France a discuté des difficultés de la
pêche au thon avec le ministre français des Affaires
étrangères623. Un article de la LOI
datant du 18 novembre 1995 indique qu'une société
française, Cobrecaf, a des investissements dans l'usine seychellois de
thon en boîte, Conserverie de l'Océan Indien (COI), et gère
une large proportion de la flotte de pêche dans l'océan
Indien624.
617 « Visite en Hongrie et en France », La Lettre
de l'Océan Indien, 15 octobre 1988
618 « Le président René en Malaisie et en
Europe », La Lettre de l'Océan Indien, 7 avril 1990.
619 « Coopération avec la France pour la pêche
», La Lettre de l'Océan Indien, 7 juillet 1990.
620 Op. cit. « Prêt de la CCCE
à la National Development Bank », La Lettre de
l'Océan Indien, 4 mai 1991.
621 Op. cit. « La coopération
française en 1989 », La Lettre de l'Océan Indien,
22 septembre 1989.
622 « Deux nouveaux thoniers », La Lettre de
l'Océan Indien, 21 mars 1992.
623 « Le président René à Paris »,
La Lettre de l'Océan Indien, 12 septembre 1992.
624 « Heinz confirme son achat », La Lettre de
l'Océan Indien, 18 novembre 1995.
Pour les années 2000, nous pouvons constater que les
Seychelles sont devenues de plus en plus actives dans la pêche à
la légine dans les Terres australes et antarctiques françaises
(TAAF), ce qui inquiète des armateurs réunionnais car l'archipel
ne possédait aucun quota officiel et ne faisait pas parti de la
Commission pour la conservation de la faune et de la flore marine antarctique
(CCAMLR)625. Enfin, plus d'un an avant le départ de
RENÉ au pouvoir, on voit la volonté de l'UE d'offrir à la
Thaïlande et aux Philippines les mêmes avantages douaniers que les
pays membres de l'ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), dont les Seychelles,
mettant ainsi en danger leurs ventes de thon. D'après la LOI,
la France, avec l'Espagne et la Commission européenne, soutient les pays
de l'ACP, donc les Seychelles626.
625 « Nouveaux pirates de la légine », La
Lettre de l'Océan Indien, 28 juillet 2001.
626 « Les ventes de thon en danger », La Lettre de
l'Océan Indien, 14 décembre 2002.
Les relations économiques et financières
étaient effectivement importantes. L'aide financière de la France
l'est aussi et semble se démarquer des liens commerciaux, touristiques
et peut-être aussi de la pêche. La France s'est attachée
à aider les Seychelles à développer et diversifier son
économie sur les secteurs que nous avons étudiés, en
particulier dans le domaine de la pêche au thon. Nous constatons que la
France a bel et bien eu, et elle l'a peut-être encore, une des places les
plus importantes dans l'économie seychelloise. La presse écrite
française nous donne deux types d'aperçu : si d'un
côté elle nous permet d'avoir une bonne idée sur les
relations économiques et financières bilatérales
grâce à sa présentation de certains sujets comme l'aide
financière et la pêche, on peut regretter qu'elle ne nous donne
pas assez d'éléments pour le reste, en particulier sur le
tourisme pourtant si important pour l'économie seychelloise (le choix de
la politique économique du régime de RENÉ y est sans doute
pour quelque chose). Sans la LOI, notre vision des relations
économiques auraient été beaucoup plus restreinte. Les
journalistes en dehors de la LOI ont donc fait preuve de
sélection des informations. Par conséquent, bien que nous ayons
globalement une bonne idée des relations économiques
bilatérales, on regrette le manque de couverture médiatique sur
certains secteurs.
CONCLUSION
Rappelons-nous quels étaient nos objectifs et notre
méthodologie de travail pour les atteindre. Notre étude sur les
relations entre la France et les Seychelles de France-Albert RENÉ
d'après la presse française devait nous permettre d'approfondir
nos connaissances sur l'histoire de ces liens bilatéraux méconnus
et la manière dont la presse française couvre et présente
cet aspect des relations internationales. Pour atteindre nos objectifs, nous
nous sommes renseignés sur la diplomatie de la France en Afrique et dans
l'océan Indien afin de mieux comprendre la politique française
aux Seychelles. Nous avons utilisé des articles que nous avions
déjà recueillis et identifié les articles et la
localisation de leurs lieux de consultation. Après avoir mené des
séries d'analyses ou de classements d'articles et organisé notre
étude en fonction des types d'informations contenus dans la presse
française par ordre chronologique, nous avons tenté de les
présenter et, dans la mesure du possible, analyser les faits
présentés par l'ensemble de nos journaux et magazines.
Nous avons pu identifier l'ensemble des journaux ou magazines
français, les journalistes qui ont couvert les Seychelles, et donc les
relations franco-seychelloises de 1977 à 2004 ainsi que leurs champs
d'action. Nous avons pu dresser l'histoire des Seychelles grâce à
la presse française pour mieux comprendre le contexte et la politique de
RENÉ. Nos analyses sur les relations francoseychelloises de 1977
à 2004 dans la presse française nous ont montré qu'elles
ne représentaient approximativement qu'une partie des informations sur
les Seychelles à cette époque, étant donné que
La Lettre de l'Océan Indien écrase tous les journaux, y
compris Le Monde, et que certains types d'informations sont plus
évoqués que d'autres, comme les visites diplomatiques et la
qualité des relations par rapport aux relations
seychello-réunionnaises ou encore les liens économiques
dépassant de loin tous les aspects de la coopération
bilatérale. En étudiant les articles, plusieurs acteurs peuvent
être identifiés, voire présentés, surtout du
côté français. Nous avons pu trouver de nombreux
éléments sur les visites diplomatiques effectuées tant du
côté seychellois que français, et l'implication de ces
déplacements sont souvent évoqués, comme pour la signature
d'accords. Divers aspects de la qualité des relations
franco-seychelloises sous RENÉ peuvent être décelés
dans la presse, les bonnes comme les mauvaises. Sur les mauvais aspects des
relations francoseychelloises, des éléments manquent, notamment
sur la question réunionnaise. Sur les relations
seychello-réunionnaises, on retrouve ce problème du manque
d'éléments sur le conflit entre la France et les Seychelles
autour de son statut. Mais à travers des éléments plus
fournis, essentiellement économiques (nous n'avons trouvé que
très peu d'informations politiques ou diplomatiques), nous avons pu
constater que la Réunion est devenue une aubaine pour les Seychelles. En
étudiant les articles de presse, nous nous sommes rendus compte qu'il
existe des éléments sur la participation de la France dans les
affaires seychelloises et inversement, d'où notre tentative de
présenter « l'imbrication des États » à travers
l'exemple franco-seychellois. Quelques éléments, surtout sur les
événements seychellois, ont été
décelés et présentés dans ce sens dans la presse
française. Avant d'entamer notre étude sur la politique
française des droits de l'Homme et de la démocratisation aux
Seychelles, nous avons pu voir les différents aspects de la nature
dictatoriale du régime de RENÉ. Aspects dénoncés
par la presse française. Celle-ci a présenté la politique
de la France en matière de défense des droits de l'Homme et de la
démocratie dans le contexte de remise en cause du régime et
dès la fin de règne du chef de l'État seychellois. La
Francophonie, les sommets franco-africains et la COI sont des
instruments importants des relations franco-seychelloises. Nous avons
tenté d'étudier leurs déroulements et avons
constaté que la presse a peu traité cet aspect. Dans le domaine
de la coopération, quatre secteurs, c'est-àdire la santé,
la culture, la défense et l'économie, ont été
présentés par la presse française. Malgré sa
très faible place dans notre corpus, nous avons pu voir le
déroulement de la coopération sanitaire entre la France et la
Réunion avec les Seychelles. Pour mieux comprendre cette politique, nous
avons fait appel à nos connaissances issues de nos lectures. Sur les
articles concernant le domaine culturel, on constate que ce dernier n'est pas
si important que l'on aurait supposé en raison de l'importance
donnée par les chercheurs à la culture dans les relations
francoseychelloises. Néanmoins, des éléments sur divers
secteurs culturels comme sur la langue ou la télévision sont
évoqués. Nous trouvons davantage d'informations sur les relations
militaires, sur les escales, les visites diplomatiques effectuées par
des officiers ou encore la coopération dans les années 80. Enfin,
nous avons pu avoir une idée plus ou moins précise, selon les
secteurs, dans le domaine économique.
Que ressort-t-il de cette étude ? Comment notre
mémoire a-t-elle pu faire avancer notre étude ? Nous pouvons dire
que les journaux et les magazines, surtout La Lettre de l'Océan
Indien, ainsi que les journalistes français, peuvent nous donner
une certaine idée du déroulement des relations entre la France et
les Seychelles de RENÉ, et sur les personnes qui y ont joué un
rôle. En étudiant les articles de presse, nous avons pu constater
des éléments de politique française vis-à-vis de
l'Afrique et de l'océan Indien dans les liens franco-seychellois.
Grâce aux diverses personnalités, entre autres les ministres de la
Coopération, les « Messieurs Afrique », les coopérants
et particulièrement le président RENÉ désireux
d'entretenir des liens privilégiés avec la France, nous pouvons
dire que les relations entre la France et les Seychelles entre 1977 et 2004
sont globalement bonnes et qu'elles se sont renforcées au fil du temps,
malgré des périodes de refroidissements. C'est cette image qui
est essentiellement retenue par la presse française. Néanmoins,
l'analyse et l'existence des tensions nous ont permis de voir que malgré
cette image, les relations franco-seychelloises étaient plus complexes
qu'elles n'y paraient. La presse française redonne aux visites
diplomatiques, si importantes aux yeux des élites seychelloises, leur
importance dans les relations. Ces visites, et tout particulièrement
celles effectuées par le président RENÉ, maintiennent et
renforcent les liens si anciens et étroits entre la France et les
Seychelles. Leurs fréquences dans la presse semblent indiquer que les
Seychelles accordent plus d'intérêts envers la France que celle-ci
vis-à-vis de l'archipel. Dans le contexte de la démocratisation
de l'Afrique et de l'océan Indien dès 1990, la France a fait
pression sur le régime de RENÉ, dénoncé par la
presse française, et accompagné celui-ci dans sa transition
démocratique, transition suivie par nos médias, avant de refaire
pression au début des années 2000 pour la défense des
droits de l'Homme. Ceci peut être un aspect de « l'imbrication
» de la France et des Seychelles. Sur « l'imbrication », la
presse française ne nous donne qu'une très faible idée :
nous voyons surtout la réaction française au coup d'État
manqué de 1981 et la rébellion militaire de 1982. En fait, les
journalistes, les journaux et les magazines semblent cibler ou
privilégier les types d'informations : ainsi, certains aspects
importants comme les relations entre la Réunion et les Seychelles, la
coopération culturelle ou encore les liens franco-seychellois à
travers la COI sont davantage boudés ou mis de côté.
Certains aspects prennent davantage d'importances, comme la défense ou
surtout l'économie. Néanmoins, nous avons assez de matière
pour développer les éléments suivants. Si les relations
entre la Réunion et les Seychelles étaient houleuses, dès
le début des années 80, elles se sont
développées
progressivement, surtout économiquement627. La
Francophonie, les sommets franco-africains et la COI jouent leur rôle
d'instruments des relations franco-seychelloises malgré le peu
d'intérêts qu'ils apportent à la presse française.
Celle-ci présente la coopération bilatérale comme
étant fructueuse. Les trois secteurs les plus importants en Afrique et
dans l'océan Indien ont été privilégiés dans
la presse, en particulier l'économie. La France est
présentée régulièrement comme le principal bailleur
de fonds aux Seychelles et son principal partenaire économique. En
accordant d'importants crédits - aspect économique le plus
important dans les liens franco-seychellois - ou en signant divers accords de
coopérations, la France aide l'archipel à se développer.
Le domaine sanitaire est peu évoqué car le régime de
RENÉ réclamait de moins en moins l'aide de la France. La France
apporte une importante aide technique pour le développement des
médias, de la télévision, de l'éducation et le
renforcement de la langue dans le domaine culturel, dans l'agro-alimentaire,
les transports, le tourisme et principalement la pêche dans le domaine de
la diversification économique si nécessaire pour l'archipel. Aux
Seychelles, comme dans la presse française, on accorde de l'importance
aux escales si nombreuses de la Marine nationale. Celle-ci apporte son
assistance technique au régime et aux forces seychelloises, mais il n'y
a aucun accord de défense. Cet aspect est visible uniquement dans les
années 70 et 80. Donc, l'essentielle est présentée et
traitée par la presse française, mais elle nous donne une
idée limitée de l'ensemble de l'histoire des relations
franco-seychelloises sous RENÉ.
627 Bien que la presse française ne l'évoque
pas, on peut supposer que les relations culturelles entre la Réunion et
les Seychelles se sont considérablement développées.
Le manque d'éléments sur les relations
franco-seychelloises de 1977 à 2004 dans la presse française peut
être considéré comme une limite de ce mémoire. Nous
pouvons regretter que plusieurs sujets pourtant forts intéressants et
aspects importants des relations francoseychelloises, comme les relations
seychello-réunionnaises, ne soient pas complètement
développées par la presse française. On regrette
également que d'autres éléments ne soient trop peu, voire
pas du tout évoqués, nous obligeant ainsi à renoncer
à les étudier. Parmi ces éléments :
l'énergie, si importante dans la coopération en raison de
l'emplacement des Seychelles dans une zone contenant probablement du
pétrole, et par la place de plus en plus importante de l'offshore ;
l'environnement, politique si chère à l'archipel ; ou encore, les
relations franco-seychelloises à travers les Jeux de l'Océan
Indien, événement emblématique, voir incontournable, de la
région. Bien que nous ayons pu voir l'ensemble des aspects des relations
entre la France et les Seychelles pendant le « règne » de
France-Albert RENÉ, l'étude de cet ensemble paraît assez
limitée. En effet, l'organisation des relations internationales ou
bilatérales est bien plus complexe que cela. Ainsi, nous n'avons
guère d'éléments sur le protocole (voeux, messages,
fêtes, cérémonies), le fonctionnement des ambassades, des
consulats ou des agences consulaires, les missions d'inspection, davantage de
précisions sur la question des frontières, la prospection des
hydrocarbures, les travaux publics, la coopération dans les domaines
sociaux, de l'hygiène ou encore des transports (la navigation),
l'influence de la France dans l'archipel, la défense des
intérêts et des ressortissants, les questions administratives,
l'aide humanitaire ou encore les diplomaties française et seychelloises
avec leurs homologues sur les Seychelles (par exemple, les corps diplomatiques
françaises, seychelloises et
soviétiques mêlées). La limitation de
notre analyse que nous nous sommes imposé pour éviter d'alourdir
notre sujet peut être également considérée comme une
limite car elle risque de provoquer un « effet catalogue » au
mémoire. Le manque d'information en provenance des agences de presse ou
des sièges sociaux des différents médias, surtout
iconographique, peut constituer une limite éventuelle. Les ouvrages, les
articles scientifiques - surtout ceux réalisés à
Aix-en-Provence - et les thèses peuvent nous aider à rassembler
des bagages de connaissances sur les relations entre la France et les
Seychelles. Pourtant, l'absence de travaux exclusifs aux Seychelles ou sur ces
relations limite notre mémoire. Telles sont les limites
éventuelles de notre mémoire.
Pourtant, il existe plusieurs possibilités de
prolongements du sujet. D'abord, on pourrait identifier des articles qui nous
ont échappés. Si on continue de concentrer notre étude sur
les sources médiatiques, on pourrait espérer qu'un jour les
archives des agences de presse ou des sièges sociaux des
différents journaux ou magazines français rouvrent à
nouveau. Ainsi, nous pourrions consulter plus facilement les articles, mais
nous aurions alors accès aux bulletins, dépêches, des
témoignages conservés, peut-être des notes et des dossiers
d'investigations, ainsi que des documents iconographiques (des photographies).
Nous aurions donc de nombreuses matières à étudier et qui
renforceront notre étude sur les relations franco-seychelloises de 1977
à 2004 et sur la presse française. Notre mémoire peut
être étendu de deux façons. Jusqu'à présent,
nous nous étions efforcés d'éviter d'alourdir notre
mémoire. Pour cette raison, nous avons présenté
succinctement à plusieurs reprises, surtout dans les relations
économiques, les informations présentées par la presse, et
évité de nous lancer dans une analyse trop approfondie, donc trop
conséquente. Dans le cas d'un prolongement du mémoire, nous
pourrions nous libérer de cette contrainte : les éléments
peuvent être présentés plus en détails et les
analyses sur les différents articles peuvent être
appliquées et approfondies minutieusement. C'est le premier axe
d'extension. Le second axe consisterait à introduire de nouveaux
chapitres, donc de nouvelles possibilités d'études. Nous pouvons
évoquer deux chapitres potentiels. Le premier porterait sur l'histoire
de l'investigation des journalistes français aux Seychelles de
RENÉ et dans les relations franco-seychelloises sous son régime.
Le second pourrait consister à étudier les aspects que la presse
française a choisi d'ignorer ou qu'elle a trop peu
développés : les lectures et la réflexion peuvent
être utilisées, voire les documents d'archives diplomatiques et
les témoignages d'acteurs des relations franco-seychelloises
(possibilité que nous évoquerons tout à l'heure). Si nous
restons dans le cadre de la presse française, il est possible,
même intéressant, de l'étendre à la presse
d'outre-mer et peut-être même aux journaux et magazines que nous
pouvons considérer comme franco-africains. En effet, nous nous
étions focalisés exclusivement sur la presse
métropolitaine. Parmi les journaux d'outre-mer, nous pourrions inclure
Le Quotidien de la Réunion. Parmi les journaux ou magazines de
la presse « franco-africaine »628, nous pourrions
également faire appel à l'Afrique-Asie, l'Asie et
Afrique modernes, ou encore l'Afrique Contemporaine. Enfin, il y
a la possibilité de sortir notre mémoire du cadre exclusif de la
presse pour s'ouvrir aux documents d'archives diplomatiques et à
l'interview de personnalités ayant joué un rôle dans les
relations franco-seychelloises. Cela nous permettra de mieux voir ce que la
presse évoque ou non et mieux comprendre les différentes facettes
de l'histoire des liens unissant la France et les Seychelles pendant le
règne marquant du seychellois France-Albert RENÉ.
628 Ce sont des journaux africains publiés hors d'Afrique
et où leurs sièges sociaux sont basés en France. Des
journalistes français peuvent les diriger, comme Philippe DECRAENE dans
Afrique-Asie.
INDICATIONS CHRONOLOGIQUES
|
Événements marquant la politique
intérieure des Seychelles
|
Événements marquant les
relations franco-seychelloises
|
1977
|
- Juin : coup d'État («
Libération ») des partisans du Premier ministre F.-A. RENÉ,
suspension des institutions et mise en place d'un régime socialiste
(4-5). Création d'une armée populaire et arrivée des
troupes tanzaniennes.
|
- 24 juin : reconnaissance du régime
putschiste par Paris par l'annonce de la venue du ministre de la
Coopération, R. GALLEY, pour la
célébration du premier anniversaire
de l'indépendance.
|
1978
|
- 29 avril : découverte d'un complot
et
répression.
- Juin : Le SPUP est rebaptisé SPPF.
- Juillet : crainte d'un coup d'État
après le putsch des mercenaires aux Comores.
|
- 27 avril : 20 millions de FF sont
accordés par la CCCF pour que les Seychelles puissent acquérir 4
thoniers français.
- 23 mai : V. GISCARD D'ESTAING reçoit
à l'Élysée des chefs d'État dont RENÉ
à l'issu du 5e sommet franco-africain.
- 29 juin : accord de coopération
franco-
seychellois.
- Juillet : visite à Paris (19),
conférence de presse à Paris (20) et visite dans le Sud de la
France (29) du ministre seychellois du Développement économique
et du Plan M. FERRARI.
- Septembre : visite en France de F.-A.
RENÉ reçu par le Premier ministre (le 11) et le président
de la République (le 12). Remise d'un patrouilleur constituant le
premier élément d'une nouvelle politique de coopération
francoseychelloise sur la mer.
- 13 octobre : signature à Victoria
avec la France de 2 conventions pour financer la construction d'une maison de
la culture et d'un centre de formation maritime aux Seychelles.
- 11-12 novembre : visite aux Seychelles du
ministre de la Coopération R. GALLEY pour des projets de
coopérations franco-seychelloises.
|
1979
|
- 26 mars : mise en place de la nouvelle
constitution établissant le parti unique (SPPF) qui entre en vigueur le
5 juin.
- Juin : scrutins généraux et
élection en
|
- 11 janvier : réception seychelloise
d'un cargo construit à Lorient.
- 1er février : lettres de
créances de
|
1980
|
- 17 avril : appel de RENÉ contre
« les dangers de la militarisation dans l'Océan Indien, par des
puissances étrangères ».
- 11 décembre : le SPPF demande le
démantèlement de toutes les bases militaires.
|
- 14 janvier : ministère de la
Coopération française accorde 7 millions de FF pour une
ferme-pilote et pour une école hôtelière.
- 27 janvier : libération de J.
CHEVALLEREAU.
- Avril : reprise progressive de la
coopération franco-seychelloise.
- 16 mai : signature à Victoria d'un
accord sur la pêche au thon.
|
|
- 1er décembre : signature à
Victoria d'un accord de coopération sur le développement de la
pêche.
|
1981
|
- Février: lancement du National
Youth Service à Port Launay.
|
- 13-17 mai : pendant son voyage en
Algérie, F.- A. RENÉ félicite F. MITTERRAND.
|
- 26 novembre : tentative de coup
d'État par
|
- 5 juillet : le Congrès du SPPF
prend acte des
|
candidat unique de F.-A. RENÉ comme président de
la République (23) ; nouveau gouvernement (30).
- 15 octobre : manifestations des
étudiants contre la mise en place d'un service obligatoire de la
jeunesse (National Youth Service).
- 16 Novembre : découverte d'une
« tentative de complot » et répression (plus de 80
arrestations).
l'ambassadeur français F. DORÉ.
- 23 mars : signature d'un accord
francoseychellois sur les transports (appliquée le 22 février
1980).
- 2-6 juillet : première
réunion d'une commission mixte de coopération
francoseychelloise.
- 14 juillet : volonté affichée de
Victoria de voir la Réunion autonome, voire indépendante.
- 24-26 juillet : RENÉ à Paris
accueilli par le ministre de la Coopération. Ministre seychellois du
Développement économique et du Plan signe un 2e avenant de la
Convention de Financement pour la livraison des 4 thoniers.
- 13-15 septembre : visite de 48h de
France-Albert RENÉ accueilli par le ministre de la
Coopération.
- Octobre-novembre : visite du ministre
seychellois du Tourisme, Mr CERVINA.
- Novembre : début de la crise
francoseychelloise dû à l'arrestation d'un coopérant
français, J. CHEVALLEREAU, et le débarquement forcé des
marins du Topaze (18). Suspension par la France de la
coopération navale mais pas civile (23).
- 17 décembre : réduction de la
coopération franco-seychelloise.
|
des mercenaires sud-africains dirigés par le «
colonel » M. HOARE.
- 2 décembre : le régime
socialiste demande à l'ONU une enquête internationale sur la
tentative de coup d'État du 26 novembre.
|
déclarations de MITTERRAND, surtout sur les relations
franco-seychelloises.
- 8 octobre : volonté seychelloise de
renforcer les relations franco-seychelloises.
- 2 novembre : sommet franco-africain.
- Décembre : soutient français
au régime de RENÉ victime d'une tentative de coup d'État
et envoi d'un navire de guerre et d'experts militaires (1er). Entretien entre
MITTERRAND et le ministre du Développement et du Plan FERRARI sur le
prêt financier de la France pour reconstruire l'aéroport de
Victoria victime de la tentative de coup d'État (4).
|
1982
|
- 13 avril : début du procès
des mercenaires ayant tenté le coup d'État du 26 novembre
1981.
- 17 août : mutinerie militaire au camp
d'Union Vall.
- Septembre : 4e Congrès du parti
unique.
- 3 novembre : Remaniement
ministériel.
- 1er décembre : appel aux anciens
opposants de RENÉ.
|
- 16 février : visite de F.-A.
RENÉ à Paris et début d'une « ère nouvelle de
coopération » entre la France et les Seychelles.
- Mai : visite à Paris du premier
secrétaire du parti unique, G. SINON.
- Juin : remise d'équipements militaires
français aux Seychelles.
- 2-4 juillet : visite aux Seychelles du
conseiller du président MITTERRAND sur les Affaires africaines, G.
PENNE.
- Décembre : nouvelle visite de G.
PENNE.
|
1983
|
- 1er février : 7 comités
exécutifs de districts du SPPF nommés.
- 22-23 juillet : amnistie et expulsion des six
mercenaires condamnés à mort.
- 7 août : élections
législatives.
- Novembre : craintes d'un renversement
par l'intervention américaine suite au
renversement par l'armée américaine
du régime castriste à Grenade.
- Décembre : libération de l'agent
secret sudafricain M. DOLINCHEK.
|
- Octobre : visite en France de F.-A.
RENÉ.
|
1984
|
- Juin : réélection en candidat
unique de France-Albert RENÉ (17) ; concentration des pouvoirs de
RENÉ : cumul de mandats et réduction de l'équipe
gouvernementale (5 ministres au total) ; F.-A. RENÉ élu
secrétaire général du SPPF (23).
|
- 28 janvier : la France est reconnue comme
étant un pays riverain de l'océan Indien par les Seychelles.
- 18 janvier : signature d'un important
accord
|
|
- 1er août : création du
Seychelles Marketing Board chargé de planifier et de
centraliser les échanges avec l'étranger.
- 30 novembre : F.-A. RENÉ
réaffirme son non-alignement.
|
de pêche.
- Vers mai : F.-A. RENÉ en France.
- 5 juin : présence de Danielle
MITTERRAND aux célébrations du coup d'État de
RENÉ.
|
1985
|
- Mai-juin : répression du « complot
» de la Garde nationale.
- 27 septembre : 6e Congrès du SPPF et
débat sur la question de la démocratie.
- 29 novembre : assassinat à Londres du
principal chef de l'opposition, G. HOAREAU.
|
- 26 avril : visite de France-Albert RENÉ
à Paris à propos de la pêche et la santé.
- Novembre : tension avec Paris en raison du
blocage seychellois du processus d'entrée de la France dans la COI.
|
1986
|
- 19 mai : fin de la fausse ambassade de l'Ordre
de Malte du mafieux M. RICCI.
- Septembre : « tentative de coup
d'État » du ministre de la Défense O. BERLOUIS,
démission (10) ; nouveau gouvernement (19).
- 28 novembre : 7e Congrès du parti
unique, trois jours avant l'arrivée du pape Jean-Paul II.
|
- 11 janvier : adhésion de la France
à la COI.
- Juillet : dénonciation de F.-A.
RENÉ d'un « complot » fomenté à Paris par les
services américains, britanniques et français.
- Août : visite privée de F.-A.
RENÉ en France.
- 18 septembre : arrivée du chef des
forces françaises à Victoria.
|
1987
|
- 5 juin : célébration avec
éclat du 10e
anniversaire du coup d'État de RENÉ.
- 5 décembre : élections
législatives.
|
|
1988
|
- 31 octobre : remaniement
ministériel.
|
- 28 juillet : F.-A. RENÉ à
Paris.
- Octobre : visite à Paris de D. de
SAINTJORRE, secrétaire d'État au Plan et aux Relations
extérieures.
|
1989
|
- 12 juin : réélection de F.-A.
RENÉ et nouveau gouvernement.
|
|
1990
|
- Février-mai : début du
mouvement
démocratique aux Seychelles suite à la
vague démocratique africaine issue de la chute du Mur de Berlin et
la fin de la guerre froide.
|
- Avril : J. MANCHAM en France pour sa campagne
en faveur de la démocratie.
- Juin : visite aux Seychelles de F.
MITTERRAND (11 juin) et aide conditionnée
|
|
Prend de l'ampleur.
- Avril : J. MICHEL propose des
réformes.
- 5 juin : F.-A. RENÉ affiche son
hostilité au changement et invite les individus à «
abandonner le navire de la révolution ».
|
(discours de La Baule le 20). Visite privée en France de
F.-A. RENÉ à la fin du mois.
|
1991
|
- 6 avril : maintien du parti unique lors du 9e
congrès du SPPF.
- 5 juin : F.-A. RENÉ menace de
démissionner si le multipartisme s'instaure.
- Décembre : élections locales
(2),
autorisation du rétablissement du
multipartisme (4) et modification constitutionnelle en vue de
l'enregistrement des partis (27).
|
- 15 mai : F.-A. RENÉ à Paris.
|
1992
|
- 14 février : création d'un
Institut pour la démocratie.
- Mars : violences contre l'opposition des
partisans de RENÉ.
- 26 juillet : premières
élections multipartites remportées par le SPPF qui poursuit seul
les travaux sur la nouvelle constitution.
- 15 novembre : rejet par
référendum du premier projet de constitution.
|
- Septembre : visite privée en France de
F.-A. RENÉ.
|
1993
|
- 18 juin : adoption par
référendum du second projet de constitution.
- 23 juillet : premières élections
générales libres remportées par F.-A. RENÉ.
- Décembre : effet boomerang d'un
procès intenté contre un opposant par des
révélations.
|
|
1994
|
|
|
1995
|
- Janvier : les partis politiques obtiennent un
statut similaire à une compagnie commerciale.
- Février : fermeture de la station
d'écoute américaine stationnée sur le territoire
seychellois.
|
|
|
- Juin : controverse autour du nouveau
drapeau.
|
|
1996
|
- Janvier : début de remous autour de
la loi Economic Development Act (EDA) adopté en novembre 1995,
d'où l'adoption de lois contre le blanchiment d'argent.
- 9 avril : accord sur les
propriétés de l'Église catholique.
|
- 19-20 février : visite de J. GODFRAIN,
ministre de la Coopération, aux Seychelles.
- Avril : Paris modère les critiques de
l'Union européenne contre le régime seychellois.
|
1997
|
- Avril : reconnaissance par le gouvernement
de la vente de 250 passeports à des étrangers à 25 000 $
pièces en 3 ans.
- 5 juin : célébrations en
grandes pompes du 20e anniversaire du coup d'État des partisans de
RENÉ.
- Septembre : débats sur la
citoyenneté
seychelloise.
- Novembre : polémiques après
l'organisation sur son territoire du concours « Miss Monde ».
|
- 25 février : décès
à Paris du ministre des Affaires étrangères, D. de
SAINT-JORRE.
|
1998
|
- 20 mars : élections
générales et réélection de F.-A. RENÉ.
- Octobre : accrochage au Parlement.
- Décembre : fin du National Youth
Service.
|
|
1999
|
|
|
2000
|
- Avril: 5e amendement de la Constitution
pour que le président décide de la date des élections
présidentielles comme bon lui semble.
- Juillet : démontage de la station
d'écoute américaine.
|
|
2001
|
- 31 août : élections
présidentielles anticipées remportées par F.-A.
RENÉ contestées par l'opposition.
|
- 19-20 février : déplacement
de C. JOSSELIN aux Seychelles, première visite d'un ministre
français depuis 1996.
|
|
|
- Septembre : venue à Paris de
l'opposition
|
2002
|
- 4 décembre : élections
législatives violentes.
|
seychelloise.
- Octobre : venue à Paris du ministre
seychellois des Affaires étrangères.
|
2003
|
- 9 mars : J. MICHEL (vice-président)
désigné dauphin de RENÉ.
- Mars : normalisation avec l'opposition. -
19 juillet : répression de l'opposition.
|
- 9 septembre : mort mystérieuse d'une
Française suscitant des réactions
européennes.
|
2004
|
- 24 février : annonce de F.-A.
RENÉ de sa démission prochaine.
- 14 avril : démission volontaire de
F.-A. RENÉ (68 ans) et arrivée au pouvoir de l'actuel
président des Seychelles, J. MICHEL.
|
|
ANNEXES :
Annexe n°1 :
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant le corpus n°1.
Annexe n°2 :
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant le corpus n°2.
Annexe n°3 : Relevés des articles du Le
Monde
|
Articles totaux provenant du Le
Monde
|
Articles évoquant les relations
franco- seychelloises
|
Représentation en pourcentage des
articles par rapports aux articles totaux
|
1977
|
18
|
4
|
50 %
|
1978
|
14
|
8
|
57 %
|
1979
|
8
|
3
|
38 %
|
1980
|
3
|
0
|
0 %
|
1981
|
12
|
5
|
42 %
|
1982
|
20
|
5
|
25 %
|
1983
|
2
|
0
|
0 %
|
1984
|
2
|
0
|
0 %
|
1985
|
1
|
0
|
0 %
|
1986
|
3
|
3
|
100 %
|
1987
|
0
|
0
|
0 %
|
1988
|
0
|
0
|
0 %
|
1989
|
3
|
2
|
67 %
|
1990
|
1
|
1
|
100 %
|
1991
|
4
|
0
|
0 %
|
1992
|
5
|
1
|
20 %
|
1993
|
2
|
0
|
0 %
|
1994
|
1
|
1
|
100 %
|
1995
|
6
|
2
|
33 %
|
1996
|
6
|
6
|
100 %
|
1997
|
3
|
2
|
67 %
|
1998
|
4
|
3
|
75 %
|
1999
|
2
|
0
|
0 %
|
2000
|
2
|
2
|
100 %
|
2001
|
5
|
0
|
0 %
|
2002
|
2
|
2
|
100 %
|
2003
|
0
|
0
|
0 %
|
2004
|
1
|
0
|
0 %
|
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant nos deux corpus.
1981
|
13
|
3
|
23 %
|
1982
|
70
|
19
|
26 %
|
1983
|
50
|
10
|
20 %
|
1984
|
49
|
14
|
29 %
|
1985
|
44
|
10
|
23 %
|
1986
|
45
|
10
|
20 %
|
1987
|
37
|
9
|
24 %
|
1988
|
41
|
10
|
23 %
|
1989
|
26
|
7
|
24 %
|
1990
|
58
|
12
|
19 %
|
1991
|
39
|
7
|
14 %
|
1992
|
52
|
4
|
8 %
|
1993
|
26
|
3
|
12 %
|
1994
|
36
|
3
|
8 %
|
1995
|
51
|
6
|
12 %
|
1996
|
52
|
7
|
13 %
|
1997
|
43
|
5
|
12 %
|
1998
|
44
|
0
|
0 %
|
1999
|
43
|
3
|
7 %
|
2000
|
36
|
5
|
14 %
|
2001
|
44
|
6
|
14 %
|
2002
|
43
|
8
|
19 %
|
2003
|
39
|
5
|
13 %
|
2004
|
9
|
1
|
11 %
|
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant nos deux corpus.
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant le corpus n°2.
Annexe n°6 :
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant le corpus n°2.
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant le corpus n°2.
Annexe n°8 :
SOURCE : d'après nos calculs à partir des articles
composant le corpus n°2.
SOURCE : ANONYME, « Le coup d'État aurait fait
plusieurs morts », Le Monde, 8 juin 1977.
Annexe n°10 : L'ex président James Mancham
avec le ministre de la Coopération, René Jouniac
SOURCE : « Sommaire », L'Express, 15-21
décembre 1979.
Annexe n°11 : Le National Youth Service
SOURCE : RAFFY Serge, « Marx va mourir aux Seychelles
», Le Nouvel observateur, 26 mars-1er avril 1992.
Annexe n°12 : Les libertés aux Seychelles
d'après Freedom house
Annexe n°13 : Bases ou ports d'attache militaires
dans l'océan Indien
SOURCE : TENAILLE Frank, Les 56 Afriques. Guide politique / 2
de M à Z, Paris, Maspero, 1979.
Annexe n°14 : Les forces françaises en
Afrique
SOURCE : « Les forces françaises en Afrique »,
L'Express, 22-28 décembre 1979.
SOURCES
- AFP :
> « Le président des Seychelles, au pouvoir depuis
1977, annonce qu'il se retirera en 2004 », 24 février 2004.
> « Démission du président des Seychelles,
son numéro deux le remplace », 14 avril 2004.
> « Seychelles: le président France-Albert
René a laissé la place à James Michel (papier
général) », 14 avril 2004.
- Cols bleus :
> MARTIN C. F., « Un exemple de coopération aux
Seychelles », 14 mars 1987.
- L'Express :
> GAETNER Gilles, « Les marionnettes de la
République », 7 août 2003.
> MOCKLER Anthony, « Le crépuscule des mercenaires
», 6 août 1982.
- La Croix :
> ANONYME629, « Seychelles : La
révolution du sourire », 22 août 1977.
> ANONYME, « France Albert René : Une zone de paix
pour les Seychelles », 13 septembre 1978.
> FLANDRIN Philippe, « Maxime Ferrari (ministre de
l'Économie seychellois) : « Nous voulons la paix dans
l'océan Indien » », 10 décembre 1981.
> FLANDRIN Philippe, « Bataille pour l'océan
Indien », 28 novembre 1981.
629 Dans bon nombre d'articles de presse française, le nom
de l'auteur est souvent remplacé par celui d'une agence de presse telles
l'AFP, l'AP et Reuters. Il arrive aussi qu'il n'y en ait aucun.
SOURCES
> « Le président des Seychelles, au pouvoir depuis
1977, annonce qu'il se retirera en 2004 », 24 février 2004.
> « Démission du président des Seychelles,
son numéro deux le remplace », 14 avril 2004.
> « Seychelles: le président France-Albert
René a laissé la place à James Michel (papier
général) », 14 avril 2004.
- Cols bleus :
> MARTIN C. F., « Un exemple de coopération aux
Seychelles », 14 mars 1987.
- L'Express :
> GAETNER Gilles, « Les marionnettes de la
République », 7 août 2003.
> MOCKLER Anthony, « Le crépuscule des mercenaires
», 6 août 1982.
- La Croix :
> ANONYME629, « Seychelles : La
révolution du sourire », 22 août 1977.
> ANONYME, « France Albert René : Une zone de paix
pour les Seychelles », 13 septembre 1978.
> FLANDRIN Philippe, « Maxime Ferrari (ministre de
l'Économie seychellois) : « Nous voulons la paix dans
l'océan Indien » », 10 décembre 1981.
> FLANDRIN Philippe, « Bataille pour l'océan
Indien », 28 novembre 1981.
629 Dans bon nombre d'articles de presse française, le nom
de l'auteur est souvent remplacé par celui d'une agence de presse telles
l'AFP, l'AP et Reuters. Il arrive aussi qu'il n'y en ait aucun.
- La Lettre de l'Océan Indien
:
· Agenda ou À noter :
> « Seychelles », 31 octobre 1981.
> « Seychelles », 7 novembre 1981.
> « Seychelles - Maritime », 13 mars 1982.
> « Seychelles », 24 avril 1982.
> « Seychelles », 24 avril 1982.
> « Seychelles », 1er mai 1982.
> « Seychelles », 8 mai 1982.
> « Seychelles - Tourisme », 15 mai 1982.
> « Seychelles », 31 juillet 1982.
> « Soudan-Seychelles-Maurice-Madagascar », 4
décembre 1982.
> « Seychelles », 11 décembre 1982.
> « Seychelles », 5 mars 1983
(1)630.
> « Seychelles », 5 mars 1983 (2).
> « Seychelles », 2 avril 1983.
> « Seychelles », 9 avril 1983 (1).
> « Seychelles », 9 avril 1983 (2).
> « Seychelles », 23 avril 1983 (1).
> « Seychelles », 23 avril 1983 (2).
> « Seychelles », 7 mai 1983.
> « Seychelles », 28 mai 1983.
> « Seychelles », 4 juin 1983 (1).
> « Seychelles », 4 juin 1983 (2).
> « Seychelles », 25 juin 1983.
> « Seychelles », 14 juillet 1983 (1).
> « Seychelles », 14 juillet 1983 (2).
> « Seychelles », 14 juillet 1983 (3).
> « Seychelles », 6-13 août 1983.
> « Seychelles », 3 septembre 1983.
> « Seychelles », 1er octobre 1983.
> « Seychelles », 17 décembre 1983 (1).
> « Seychelles », 17 décembre 1983 (2).
> « Seychelles », 24 décembre 1983.
> « Seychelles », 7 janvier 1984.
> « Seychelles », 10 mars 1984.
> « Seychelles », 24 mars 1984.
> « Seychelles », 28 avril 1984 (1).
> « Seychelles », 28 avril 1984 (2). 630 Cette
numérotation est utilisée ici pour éviter de confondre
plusieurs articles de cette rubrique.
> « Attentats à la bombe à Mahé
», 16 mai 1998.
> « L'hôtellerie de mal en pis », 20 juin
1998.
> « Deux mesures contre le marché noir », 3
avril 1999.
> « Les travailleurs Indiens veuillent des devises
», 1er avril 2000.
> « Les Sud-Africains quittent la SPTC », 8 avril
2000.
> « Nouvelle liaison avec Milan », 12 mai 2001.
> « Nouveau pirates de la légine », 28
juillet 2001.
> « Seychelles », 13 juillet 2002.
> « Seychelles », 27 juillet 2002.
> « Seychelles », 12 octobre 2002.
> « Seychelles », 19 octobre 2002.
> « Seychelles », 21 décembre 2002.
> « Seychelles », 27 février 2003.
> « Seychelles », 22 mars 2003.
> « Seychelles », 5 avril 2003.
> « Seychelles », 24 mai 2003.
> « Seychelles », 7 juin 2003.
> « Seychelles », 2 août 2003.
> « Seychelles », 22 novembre 2003.
> « Seychelles », 17 janvier 2004.
Économie et finances :
> « Des enseignants aux Seychelles », 19
décembre 1981.
> « Affaires seychelloises », 23 janvier 1982.
> « Le budget 82 », 23 janvier 1982.
> « Manque à gagner », 23 janvier 1982.
> « Projets de la BAD », 3 avril 1982.
> « Mission grecque » , 24 avril 1982.
> « Prêt de l'OPEP », 24 avril 1982.
> « Baisse de la mortalité infantile », 1er
mai 1982.
> « Formation professionnelle », 1er mai 1982.
> « Aide de l'Inde pour l'énergie », 8 mai
1982.
> « Prêts de la CCCE », 8 mai 1982.
> « Pêche irakienne », 3 juillet 1982.
> « Prêts de la BEI : Seychelles », 10-17
juillet 1982.
> « Conservation de la nature », 31 juillet
1982.
> « Pressions japonaises », 31 juillet 1982.
> « Pour une relance de la cannelle », 4 septembre
1982.
> « Extension et rénovation totale du
réseau régionale de communications », 18 septembre 1982.
> « Nouveaux hôtels », 31 octobre 1982.
> « Kenya Airways prend la relève de British
Airways et de Luftansa », 5 février 1983.
> « Des cars pour les Seychelles », 13 novembre
1982.
> « Budget 1983 », 8 janvier 1983.
> « À noter : Seychelles », 25 juin 1983.
> « Dossier : La Banque européenne
d'investissement dans l'océan Indien », 2 juillet 1983.
> « Redressement économique », 14 juillet
1983.
> « Chantier navale et école
hôtelière », 20 août 1983.
> « Relance économique », 17 septembre
1983.
> « Seychelles », 3 septembre 1983.
> « Premier vol international d'Air Seychelles »,
29 octobre 1983.
> « Déficit record de la balance commerciale
», 19 novembre 1983.
> « L'Espagne emporte une première manche »,
26 novembre 1983.
> « En concurrence avec la Réunion », 24
décembre 1983.
> « Distillerie de cannelle », 14 janvier 1984.
> « Accord de pêche enfin signé avec la CEE
», 28 janvier 1984.
> « Les difficultés d'Air Seychelles », 25
février 1984.
> « Prêts de la CCCE », 25 février
1984.
> « Campagne de pêche espagnole », 10 mars
1984.
> « Financement de la côte Est », 17 mars
1984.
> « Important gisement de nodules », 31 mars
1984.
> « Aide soviétique », 5 mai 1984.
> « Aide à la pêche », 19 mai 1984.
> « Appel à la protection des richesses
halieutiques », 26 mai 1984.
> « Relance du tourisme », 26 mai 1984.
> « Baisse du déficit commercial », 9 juin
1984.
> « Njonjo impliqué dans le coup d'État
aux Seychelles », 16 juin 1984.
> « Don soviétique de carburants », 30 juin
1984.
> « Les Soviétiques à la recherche de
nodules ? », 18 août 1984.
> « Bons résultats du tourisme », 25
août 1984.
> « Les recommandations de la Banque centrale », 25
août 1984.
> « Nouvelles liaisons aériennes », 8
septembre 1984.
> « 40 millions de roupies consacrés à 985
réalisations en cinq ans », 24 septembre 1984.
> « Port de Mahé », 13 octobre 1984.
> « Stagnation des exportations », 13 octobre
1984.
> « Étude énergétique », 20
octobre 1984.
> « Visite privée d'un ministre et d'industriels
français », 10 novembre 1984.
> « La BFC reste », 24 novembre 1984.
> « Coopération avec l'Italie », 24 novembre
1984.
> « René réaffirme son non-alignement
», 8 décembre 1984.
> « Deux thoniers », 22 décembre 1984.
> « Dossier Seychelles : la politique économique
pour 1985-89 », 12 janvier 1985.
> « Des cars pour les Seychelles », 13 novembre
1982.
> « Budget 1983 », 8 janvier 1983.
> « À noter : Seychelles », 25 juin 1983.
> « Dossier : La Banque européenne
d'investissement dans l'océan Indien », 2 juillet 1983.
> « Redressement économique », 14 juillet
1983.
> « Chantier navale et école
hôtelière », 20 août 1983.
> « Relance économique », 17 septembre
1983.
> « Seychelles », 3 septembre 1983.
> « Premier vol international d'Air Seychelles »,
29 octobre 1983.
> « Déficit record de la balance commerciale
», 19 novembre 1983.
> « L'Espagne emporte une première manche »,
26 novembre 1983.
> « En concurrence avec la Réunion », 24
décembre 1983.
> « Distillerie de cannelle », 14 janvier 1984.
> « Accord de pêche enfin signé avec la CEE
», 28 janvier 1984.
> « Les difficultés d'Air Seychelles », 25
février 1984.
> « Prêts de la CCCE », 25 février
1984.
> « Campagne de pêche espagnole », 10 mars
1984.
> « Financement de la côte Est », 17 mars
1984.
> « Important gisement de nodules », 31 mars
1984.
> « Aide soviétique », 5 mai 1984.
> « Aide à la pêche », 19 mai 1984.
> « Appel à la protection des richesses
halieutiques », 26 mai 1984.
> « Relance du tourisme », 26 mai 1984.
> « Baisse du déficit commercial », 9 juin
1984.
> « Njonjo impliqué dans le coup d'État
aux Seychelles », 16 juin 1984.
> « Don soviétique de carburants », 30 juin
1984.
> « Les Soviétiques à la recherche de
nodules ? », 18 août 1984.
> « Bons résultats du tourisme », 25
août 1984.
> « Les recommandations de la Banque centrale », 25
août 1984.
> « Nouvelles liaisons aériennes », 8
septembre 1984.
> « 40 millions de roupies consacrés à 985
réalisations en cinq ans », 24 septembre 1984.
> « Port de Mahé », 13 octobre 1984.
> « Stagnation des exportations », 13 octobre
1984.
> « Étude énergétique », 20
octobre 1984.
> « Visite privée d'un ministre et d'industriels
français », 10 novembre 1984.
> « La BFC reste », 24 novembre 1984.
> « Coopération avec l'Italie », 24 novembre
1984.
> « René réaffirme son non-alignement
», 8 décembre 1984.
> « Deux thoniers », 22 décembre 1984.
> « Dossier Seychelles : la politique économique
pour 1985-89 », 12 janvier 1985.
> « Réunion de la commission mixte
hispano-seychelloise », 23 février 1985.
> « Hodoul en France », 2 mars 1985.
> « Départ des thoniers », 16 mars 1985.
> « Mise au point sur le thon », 30 mars 1985.
> « Aide française et américaine », 6
avril 1985.
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> « Nouveaux partenaires pétroliers ? », 5
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> « Prêt pour l'environnement », 9 janvier
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> « Heinz confirme son achat », 18 novembre
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> « Aide massive des États-Unis », 3 mai
1983.
> « La Marine aux Seychelles et aux Comores », 18
juin 1983.
> « Élections législatives et
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> « Relance diplomatique », 6-13 août
1983.
> « Seychelles », 9 septembre 1983.
> « Levée du couvre-feu », 27 août
1983.
> « Le ministre de la Défense en Grande-Bretagne
», 24 septembre 1983.
> « Baisse du tourisme », 1er octobre 1983.
> « Des mutins condamnés », 1er octobre
1983.
> « Aide de la CEE pour la pêche », 8 octobre
1983.
> « Entretien avec le président France-Albert
René (réalisé le 4 octobre 1983 à Paris) », 15
octobre 1983.
> « J. Mancham crée un nouveau mouvement »,
12 novembre 1983.
> « Après Grenade », 19 novembre 1983.
> « Libération de mercenaires », 17
décembre 1983.
> « Réunion aux Seychelles », 7 janvier
1984.
> « Signature d'un accord de coopération »,
14 janvier 1984.
> « La France reconnue comme pays riverain », 11
février 1984.
> « Coopération avec les Seychelles et l'Afrique
du Sud », 17 mars 1984.
> « Financement acquis pour la côte Est », 24
mars 1984.
> « Rumeurs de remaniement », 28 avril 1984.
> « Concentration des pouvoirs », 12 mai 1984.
> « Coopération accrue avec l'Algérie
», 19 mai 1984.
> « Préparatifs de la Commission », 9 juin
1984.
> « La police impliquée dans la tentative de coup
d'État », 23 juin 1984.
> « Réduction de l'équipe gouvernementale
», 23 juin 1984.
> « Dossier : La pêche dans l'océan Indien
», 7 juillet 1984.
> « Le MPR se structure », 25 août 1984.
> « Coopération militaire accrue avec la Tanzanie
» , 29 septembre 1984.
> « La question du communisme », 13 octobre
1984.
> « Le MPR ne renonce pas à la force », 20
octobre 1984.
> « MPR », 24 novembre 1984.
> « Libération de Martin Dolinchek », 24
décembre 1984.
> « Aide américaine », 2 février
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> Tentative avortée de « réconciliation
nationale » », 16 mars 1985.
> « Mise au point », 30 mars 1985.
> « Adhésion à trois traités sur
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> « Le premier ministre de Nouvelle-Zélande
à Victoria », 20 avril 1985.
> « René à Paris », 4 mai 1985.
> « Berlouis en Inde », 11 mai 1985.
> « Des mercenaires aux Seychelles ? », 11 mai
1985.
> « Les Seychelles et la guerre des étoiles
», 15 juin 1985.
> « René sur la défensive », 15 juin
1985.
> « Victoire d'un militaire US », 29 juin 1985.
> « Complot ? », 6 juillet 1985.
> « Ambassadeur américain », 20 juillet
1985.
> « Gouvernement en exil », 20 juillet 1985.
> « Mise en garde aux opposants », 27 juillet
1985.
> « Trois arrestations à Londres », 21
décembre 1985.
> « La démocratie à l'ordre du jour
», 5 octobre 1985.
> « Succès économique, difficultés
politiques », 12 octobre 1985.
> « Congrès du SDP », 19 octobre 1985.
> « Diversification agricole », 26 octobre
1985.
> « Plateau frigorifique », 26 octobre 1985.
> « Escadre indienne », 9 novembre 1985.
> « Tension avec Paris », 23 novembre 1985.
> « Accord avec les Etats-Unis », 30 novembre
1985.
> « Assassinat du chef de l'opposition », 7
décembre 1985.
> « La justice française enquête », 9
avril 1986.
> « René en Inde », 24 avril 1986.
> « Berlouis à Moscou », 17 mai 1986.
> « Le nouveau chef de l'opposition menacé de
mort », 17 mai 1986.
> « Négociations sur Baby Doc », 29 mai
1986.
> « Six arrestations », 7 juin 1986.
> « René en visite en France », 30
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> « Démission et purge de l'armée »,
6 septembre 1986.
> « Dossier Seychelles : entretien exclusif avec le
président France-Albert René », 6 septembre 1986.
> « Dossier Seychelles : entretien exclusif avec le
président France-Albert René (suite) », 13 septembre
1986.
> « Le chef des forces françaises à
Victoria », 20 septembre 1986.
> « L'armée décapitée », 20
septembre 1986.
> « Nouveau gouvernement », 27 septembre 1986.
> « Le mystère Berlouis », 4 octobre
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> « Trafic de drogue », 18 octobre 1986.
> « Dossier », 25 octobre 1986.
> « Divisions au SNM », 1er novembre 1986.
> « Conférence de presse du SNM », 15
novembre 1986.
> « Assemblée extraordinaire du SNM », 29
novembre 1986.
> « Mario Ricci en Afrique du Sud », 29 novembre
1986.
> « Congrès du SPPF », 6 décembre
1986.
> « Visite de Jean-Paul II », 6 décembre
1986.
> « Patrouilleur soviétique », 20
décembre 1986.
> « Les Britanniques savaient », 28 février
1987.
> « Les affaires de Mario Ricci », 25 avril
1987.
> « Haro sur les propriétaires », 16 mai
1987.
> « Fin de « l'ambassade » Ricci », 23
mai 1987.
> « Les dix ans du régime », 6 juin 1987.
> « Trois lois impopulaires », 20 juin 1987.
> « Satisfecit américain », 18 juillet
1987.
> « Délégation soviétique »,
10 août 1987.
> « J. Hodoul dans le Golfe », 10 août
1987.
> « Visite à Moscou », 19 septembre 1987.
> « Visite d'un militaire US », 26 septembre
1987.
> « Nouvelles ambassades », 10 octobre 1987.
> « Étrange complot », 31 octobre 1987.
> « Un pays sous influence », 14 novembre 1987.
> « Accord avec le PCUS », 21 novembre 1987.
> « Élections législatives », 12
décembre 1987.
> « Délégation chinoise », 26 mars
1988.
> « Mario Ricci sera jugé en France », 2
avril 1988.
> « L'Inde offre un hélicoptère », 4
juin 1988.
> « Complot contre René », 2 juillet
1988.
> « Nouveaux thoniers français », 9 juillet
1988.
> « Démilitarisation de l'océan Indien
», 16 juillet 1988.
> « France-Albert René à Paris », 30
juillet 1988.
> « Le retour de James Mancham », 30 août
1988.
> « Tournée prochaine de François
Mitterrand », 15 octobre 1988.
> « Visite en Hongrie et en France », 15 octobre
1988.
> « Remaniement ministériel », 5 novembre
1988.
> « Approbation de l'intervention indienne », 12
novembre 1988.
> « Une stabilité retrouvée », 26
novembre 1988.
> « Coopération militaire tous azimuts », 3
décembre 1988.
> « Relations diplomatiques avec le Maroc », 24
décembre 1988.
> « 3ème mandat pour René », 18 mars
1989.
> « Aide américaine », 18 mars 1989.
> « L'homme des écoutes londoniennes parle
», 8 avril 1989.
> « Nouvelle direction de l'opposition », 22 avril
1989.
> « René candidat à sa succession »,
13 mai 1989.
> « René réélu », 27 juin
1989.
> « René au USA », 29 juillet 1989.
> « Succès pour la visite de Jugnauth », 30
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> « Manoeuvres militaires », 14 octobre 1989.
> « Quatrième Festival créole », 11
novembre 1989.
> « Protection de l'environnement », 23
décembre 1989.
> « Coopération avec le Kenya », 20 janvier
1990.
> « Le président René en Malaisie et en
Europe », 7 avril 1990.
> « Le réveil de l'opposition », 28 avril
1990.
> « La difficile croisade de James Mancham », 5 mai
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> « « L'absence du président » »,
12 mai 1990.
> « Le faux programme du Democratic Party
», 26 mai 1990.
> « Albert René contre le changement », 9
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> « Retour de Maxime Ferrari à la politique
», 16 juin 1990.
> « Le retour en force du président René
», 23 juin 1990.
> « La transparence sans le changement », 30 juin
1990.
> « Conférence sur les problèmes de
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> « La main tendue à l'Église catholique
», 21 juillet 1990.
> « Nouvelle tournée diplomatique du
président René », 28 juillet 1990.
> « Vers une refonte du National Youth Service
? », 1er septembre 1990.
> « Création d'un comité de coordination
État-Église », 8 septembre 1990.
> « Maxime Ferrari s'adresse au président Albert
René », 8 septembre 1990.
> « Le National Youth Service ramené
à un an », 15 septembre 1990.
> « La coopération française en 1989
», 22 septembre 1989.
> « Le président René demande l'aide de la
CEE », 29 septembre 1990.
> « Un vote difficile à l'Assemblée du
peuple », 29 septembre 1990.
> « L'enjeu des Jeux de l'océan Indien de 1993
», 6 octobre 1990.
> « Un mensuel de l'opposition est lancé à
Londres », 6 octobre 1990.
> « Tournée de Maxime Ferrari aux
États-Unis », 20 octobre 1990.
> « Le président Albert René s'en prend
aux prêtres », 27 octobre 1990.
> « Sermon et lettre ouvertes pour la démocratie
», 3 novembre 1990.
> « Les limites à la liberté d'expression
», 10 novembre 1990.
> « Le président Albert René a reçu
un dissident », 24 novembre 1990.
> « Projet de coopération avec le Maroc », 8
décembre 1990.
> « Maxime Ferrari lance un parti politique », 15
décembre 1990.
> « Querelles entre l'Église et le gouvernement
», 15 décembre 1990.
> « Conditions de l'opposition pour un
référendum », 29 décembre 1990.
> « Nouvelle loi sur la délivrance des passeports
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> « Prochain référendum sur les
réformes ? », 19 janvier 1991.
> « Station d'observation et guerre du Golfe », 2
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> « Prochain congrès du SPPF », 9 mars
1991.
> « Vote de la loi sur la délivrance des
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> « Rencontre d'opposants à Bruxelles », 23
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», 23 mars 1991.
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> « Apparition d'un parti clandestin », 25 mai
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> « Acculé au changement ? », 8 juin
1991.
> « Maxime Ferrari annonce son retour », 22 juin
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», 6 juillet 1991.
> « Seychelles », 6 juillet 1991.
> « Contre-offensive diplomatique », 20 juillet
1991.
> « Bataille de chefs dans l'opposition », 27
juillet 1991.
> « Y a-t-il une affaire Bodco ? », 3
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> « Les promesses de changement du président
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> « L'assemblée institue des conseils de district
», 23 septembre 1991.
> « Initiatives sur le front médiatique »,
28 septembre 1991.
> « Mini-remaniement ministériel », 8
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> « Modalités de vote pour les élections
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> « Les mésaventures d'une opposante », 26
octobre 1991.
> « Conditions au retour des exilés », 2
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> « Albert René opte pour le pluralisme », 7
décembre 1991.
> « L'opposition entre en scène », 14
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> « Coup d'envoi au multipartisme », 11 janvier
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> « Déjà neuf partis d'opposition »,
25 janvier 1992.
> « Le programme de Jacques Hodoul », 8
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> « Les craintes de l'opposition », 15
février 1992.
> « Un Institut pour la démocratie », 22
février 1992.
> « Préparatifs électoraux », 21 mars
1992.
> « Document ou roman ? », 2 mai 1992.
> « La RTS à l'heure du changement
», 9 mai 1992.
> « Les limites du changement », 16 mai 1992.
> « Un anniversaire contesté », 13 juin
1992.
> « Le projet de constitution du SPPF », 27 juin
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> « Marchands d'armes », 2 juillet 1992.
> « Effervescence pré-électorale »,
11 juillet 1992.
> « Vrai ou faux Ordre de Malte ? », 18 juillet
1992.
> « Des observateurs pour les élections »,
25 juillet 1992.
> « Le succès du SPPF contesté », 1er
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> « Début de cohabitation », 29 août
1992.
> « L'impatience d'André Sauzier », 5
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> « Le président René à Paris
», 12 septembre 1992.
> « Le calendrier électoral en question »,
26 septembre 1992.
> « Le SPPF fait cavalier seul », 3 octobre
1992.
> « Le SPPF adopte sa constitution », 10 octobre
1992.
> « Un référendum à marche
forcée », 17 octobre 1992.
> « L'opposition dit non », 24 octobre 1992.
> « L'opposition unie pour le « non » »,
7 novembre 1992.
> « Rejet de la constitution », 21 novembre
1992.
> « Changement dans l'armée », 28 novembre
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> « Albert René et l'Église catholique
», 12 décembre 1992.
> « Après l'armée, la marine », 19
décembre 1992.
> « L'indécision du Democratic Party
», 9 janvier 1993.
> « Nouveaux débats constitutionnels », 23
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> « L'évêque monte au créneau
», 30 janvier 1993.
> « Les aléas du débat constitutionnel
», 27 février 1993.
> « Débats constitutionnels prolongés
», 27 mars 1993.
> « Un remaniement révélateur », 10
avril 1993.
> « Nouveau planning électoral », 8 mai
1993.
> « Élections générales fin juillet
», 26 juin 1993.
> « Triangulaires électorales », 10 juillet
1993.
> « Écrasante victoire d'Albert René
», 31 juillet 1993.
> « L'effet boomerang d'un procès », 18
décembre 1993.
> « Des hausses de prix contestées », 22
janvier 1994.
> « Les élus mécontents de la SBC »,
21 mai 1994.
> « Des armes pour le Zaïre », 25 juin
1994.
> « Marchand d'armes », 2 juillet 1994.
> « Pris la main dans le sac », 16 juillet 1994.
> « Incendie dans les locaux du NYS », 1er
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> « Les élus de l'opposition lèvent le ton
», 19 novembre 1994.
> « Le journal Regar touché à la
caisse », 17 décembre 1994.
> « Nouveau statut des partis politiques », 21
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> « René et l'État providence », 18
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> « Un dignitaire sur la sellette », 25
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> « Fermeture de la station US d'écoute », 4
mars 1995.
> « Conseillers israéliens pour la police
», 11 mars 1995.
> « Congrès surprise du DP », 18 mars
1995.
> « Congrès de rupture pour le DP », 25 mars
1995.
> « De Hong Kong à Mahé », 27 mai
1995.
> « La maison de Mancham incendiée », 1er
avril 1995.
> « Censure préalable », 10 juin 1995.
> « Controverse pour un drapeau », 17 juin 1995.
> « Le nouvel évêque intronisé
», 1er juillet 1995.
> « Nouvelles irrégularités », 22
juillet 1995.
> « La dissidence du DP s'organise », 29 juillet
1995.
> « Nouveau leadership à l'UO », 16
septembre 1995.
> « Austère radio chrétienne », 30
septembre 1995.
> « Nouvelle direction à la SBC », 14
octobre 1995.
> « René porte plainte à Maurice », 4
novembre 1995.
> « Paradis judiciaire », 18 novembre 1995.
> « Mancham veut être ministre », 2
décembre 1995.
> « Le gouvernement sous pression », 6 janvier
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> « Recours contre la loi scélérate
», 13 janvier 1996.
> « Pour une poignée de dollars », 20
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> « Remous autour d'une loi », 27 janvier 1996.
> « La justice défend l'EDA », 2 mars
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> « Mauvais rapport américain », 16 mars
1996.
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1996.
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> « Paris modère la critique de l'UE », 27
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> « La confiance règne », 25 mai 1996.
> « Débat sur le mandat présidentiel
», 1er juin 1996.
> « Comment contenir l'opposition », 8 juin
1996.
> « Effet boomerang d'un limogeage », 15 juin
1996.
> « Katleen Pillay gagne son procès », 13
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> « Tour de vis du SPPF », 20 juillet 1996.
> « Mahé mécontent des Etats-Unis »,
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> « Les réserves de Mancham », 7 septembre
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> « Nouvelle loi sur les audits », 23 novembre
1996.
> « Bras de fer dans l'hôtellerie », 11
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> « Une nationalité intéressante »,
1er février 1997.
> « Incendies à répétition »,
8 février 1997.
> « Plainte d'un ex-militaire anglais », 18
février 1997.
> « Décès de Mme de St Jorre », 1er
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> « Qui aux Affaires étrangères ? »,
17 mai 1997.
> « Commémoration du 5 juin 1977 », 7 juin
1997.
> « Des naturalisations payantes », 21 juin
1997.
> « Le citoyenneté en débat », 20
septembre 1997.
> « Accrochage au Parlement », 11 octobre 1997.
> « Passeport et trafic de drogue », 18 octobre
1997.
> « Du rififi à l'Assemblée nationale
», 22 novembre 1997.
> « Le français, la TV et la dette », 22
novembre 1997.
> « Les dessous du « Miss Monde » », 29
novembre 1997.
> « Pas d'alliance de l'opposition », 6
décembre 1997.
> « Mancham sort de ses gons », 13 décembre
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> « Réorganisation diplomatique », 20
décembre 1997.
> « Effet pervers du séjour de Blair », 17
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> « Les élections approchent », 31 janvier
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> « Élections le 20 mars prochain », 7
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> « Le banditisme progresse », 14 février
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> « Le président René reconduit », 28
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> « Gouvernement post-électoral », 4 avril
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> « Le régime se méfie de l'opposition
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> « Exit le NYS », 16 mai 1998.
> « Abandon de l'éducation gratuite », 30
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> « Qu'il fait bon être député
», 20 juin 1998.
> « Wavel Rakawalawan au front », 27 juin 1998.
> « Black out sur le sida », 4 juillet 1998.
> « Les ennuis de l'opposition », 4 juillet
1998.
> « L'opposition fait peau neuve », 25 juillet
1998.
> « Attaque d'une jeep présidentielle », 12
septembre 1998.
> « Tony Blair pris à partie », 16 janvier
1999.
> « De l'intérim à la succession », 6
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> « Moins de passeports vendus », 20 mars 1999.
> « Une télévision bien en main », 9
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> « Projets de loi par surprise », 4
décembre 1999.
> « Le président René réajuste son
équipe », 8 janvier 2000.
> « Risque de délit d'initié », 29
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> « Le Mario Ricci », 4 mars 2000.
> « Que veut le président René ? »,
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> « La station d'écoute enfin
démontée », 15 juillet 2000.
> « Pas de cash pour le président », 25
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> « Mahé défend un bateau pirate », 9
décembre 2000.
> « Paris à moitié désavoué
», 23 décembre 2000.
> « Michel s'installe à la présidence
», 13 janvier 2001.
> « Albert René tire à vue », 3
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> « Josselin fait la leçon à René
», 24 février 2001.
> « Privé de parole à l'OUA et à
l'ONU », 30 mars 2001.
> « Exit Norman Weber », 7 avril 2001.
> « Le SMB aux commandes », 2 juin 2001.
> « Élection présidentielle
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> « Confusion électorale », 21 juillet
2001.
> « Une procédure préparée contre
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> « Le président René joue son va-tout
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> « Le président René l'a
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> « Le SNP refuse les résultats électoraux
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> « Mancham joue le bon samaritain », 20 octobre
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> « René prépare les élections
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> « L'opposition se prépare aux
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> « Les lobbyistes de Regar en Europe »,
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», 13 avril 2002.
> « Des observateurs électoraux européens
», 23 mai 2002.
> « Les citoyens chinois ne rapportent plus », 8
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> « Patrick Cox au diapason de l'opposition », 8
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> « Coup de pouce américain au SNP », 20
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> « Ramkalawan veille à sa sécurité
», 21 août 2002.
> « L'opposition en visite à Paris », 28
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> « Jérémie Bonnelame à Paris
», 12 octobre 2002.
> « Les législatives approchent », 19
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> « Une réaction du gouvernement », 9
novembre 2002.
> « Exemptions fiscales pour Mancham », 16 novembre
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> « Mission du Parlement européen pour les
législatives », 16 novembre 2002.
> « Le président perd son sang froid », 23
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> « Des élections sous haute tension », 7
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> « La FEBA va cesser d'émettre », 11
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> « Un colonel irascible », 15 février
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> « Mancham est un homme heureux », 1er mars
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> « Albert René désigne son
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> « Le gouvernement et la TV câblée »,
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> « L'opposition s'organise à Londres », 12
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> « Prudente stratégie de dialogue », 10 mai
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> « Fermetures d'ambassades », 5 juillet 2003.
> « La police contre les opposants », 26 juillet
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