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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INTRODUCTION GENERALE
Les aquifères sont généralement
caractérisés par leur capacité à stocker de l'eau
et à conduire le flux. En zone saturée et nappe captive, le
coefficient d'emmagasinement quantifie le volume d'eau stocké dans le
réservoir et éventuellement disponible à l'exploitation,
et la transmissivité exprime la productivité de l'aquifère
(Vouillamoz, 2002). Ces propriétés hydrodynamiques sont
généralement estimées par l'interprétation de
mesures in situ à partir des essais de pompage. Les coûts
importants engendrés par leur mise en oeuvre ne permettent pas toujours
de multiplier les essais de façon satisfaisante dans l'espace et dans le
temps, et la densité d'observation est parfois faible pour
caractériser les hétérogénéités des
réservoirs.
En Côte d'Ivoire, généralement, les essais
de pompage sont réalisés sans piézomètre mais
à partir des forages réalisés et pendant des temps
relativement courts (3 à 5 heures) contrairement à la
recommandation qui est de 24 à 72 heures. Cette manière de
procéder a pour conséquences des difficultés d'estimation
des paramètres hydrodynamiques en général et du
coefficient d'emmagasinement en particulier à partir de la
méthode de Théis et des méthodes dérivées
(Cooper-Jacob, Banton-Bangoy, etc.). En effet, la connaissance du coefficient
d'emmagasinement permet une estimation de la réserve en eau souterraine.
Il est donc nécessaire de parvenir à la détermination d'un
ordre de grandeur de ce paramètre très essentiel pour une
connaissance plus précise des capacités de stockage des
aquifères.
Pour contribuer à la résolution de cette
problématique, nous avons été amenés dans le cadre
de notre projet de fin d'étude à effectuer un travail dont le
thème est libellé comme suit : «Evaluation et
analyse géostatistique des paramètres hydrodynamiques des
aquifères fissurés de la région du N'zi-Comoé
(Centre-Est de la Côte d'Ivoire))». L'objectif
général de cette étude est l'estimation des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés et leur
analyse géostatistique pour une meilleure exploitation des ressources en
eau souterraine de la région du N'zi-Comoé. Pour atteindre cet
objectif général, des objectifs spécifiques ont
été définis:
- détermination de la transmissivité et du
coefficient d'emmagasinement ;
- analyse géostatistique des paramètres
hydrodynamiques déterminés pour une meilleure
compréhension de leur comportement spatial.
Ces différentes tâches ont été
possibles par l'utilisation de méthodes empiriques (Cooper-Jacob,
écopage, analytique et Logans) et géostatistiques
appliquées à des données issues des essais de pompage. Les
différents résultats obtenus suite aux traitements
appliqués aux données sont synthétisés dans le
présent mémoire.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
Le mémoire qui rend compte du travail
réalisé comprend trois (3) parties. La première partie,
axée sur les généralités donne de façon
succincte un aperçu du cadre géographique, géologique et
hydrogéologique de la zone d'étude. La seconde partie
définie les matériels utilisés et met en évidence
les différentes méthodologies ayant servi à l'acquisition
et au traitement des données. La troisième partie est
consacrée aux différents résultats issus du traitement des
données et leurs interprétations. Une conclusion et des
références bibliographiques complètent le
mémoire.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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CHAPITRE I :
GENERALITES
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
I. CADRE GÉOGRAPHIQUE DE LA REGION DU
N'ZI-COMOE
I.1. Présentation de la zone d'étude
I.1.1. Localisation et découpage de la
région du N'zi-Comoé
La région du N'zi-Comoé, située au
Centre-Est de la Côte d'Ivoire est comprise entre les longitudes
3°50' et 5° Ouest et les latitudes 6° et 8° Nord (figure
1). Elle occupe une superficie totale de 19 560 km2 et est
limitée à l'Ouest par la région des lacs, au Nord par les
régions de la Vallée du Bandama et du Zanzan, à l'Est par
la région du moyen Comoé et au Sud par les régions des
lagunes et de l'Agnéby. Le chef-lieu de région, la ville de
Dimbokro, est situé à environ 162 km d'Abidjan, capitale
économique du pays.
La région du N'zi-Comoé comprend quatre (4)
départements (figure 1):
· le département de Dimbokro ;
· le département de Daoukro ;
· le département de M'bahiakro ;
· le département de Bongouanou.
Faute de données de forage relatives au
département de Bongouanou, la zone d'étude sera restreinte aux
trois (3) premiers départements (Dimbokro, Daoukro, M'bahiakro). Ainsi
dans la suite de notre travail, le terme «région du
N'zi-Comoé » fera allusion aux départements de Dimbokro,
Daoukro et M'bahiakro.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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Figure 1 : Localisation de la région du
N'zi-Comoé
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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I.1.2. Population et activités
économiques de la région du N'zi-Comoé
La population de la région du N'zi-Comoé est
estimée à environ 900 000 habitants en 2010 avec une
densité moyenne de 45 hab./km2. La population autochtone est
composée des Akans (Agni et Baoulé). On y trouve également
des populations originaires d'autres régions de la Côte d'Ivoire
et des pays de l'Afrique de l'Ouest. La population est majoritairement jeune et
rurale.
L'agriculture, l'élevage, la pêche sont les
principales activités économiques de la région du
N'ziComoé. Le commerce et le transport faisaient partis de ces
principales activités économiques. L'artisanat et le tourisme qui
sont peu pratiqués, viennent en appoint à ces principales
potentialités économiques qui sont décrites ci-dessous.
La région du N'zi-Comoé est arrosée par
le N'zi dont les plaines sont propices à la riziculture et à de
nombreuses spéculations agricoles. Mais l'agriculture, dans la
région du N'zi-Comoé, reste peu diversifiée puisque les
cultures de rente, constituées pour l'essentiel du cacao (17 108 tonnes)
et du café (3 921 tonnes), occupent 50% de la superficie totale
cultivée. La région du N'zi-Comoé constitue ce qu'il est
convenu d'appeler l'ancienne «boucle du cacao». La culture du riz
pluvial (30 430 tonnes) vient en deuxième position avec plus de 20% de
la superficie totale cultivée. On y cultive également le coton
(38 tonnes), l'igname (142 242 tonnes), le manioc (26 894 tonnes), le maïs
(13 009 tonnes), la banane plantain (29 492 tonnes), l'arachide ainsi que les
cultures maraîchères et fruitières. La population agricole
de la région du N'zi-Comoé s'élève à 405
672. L'élevage constitue l'une des activités économiques
de la région du N'zi-Comoé avec un effectif global de 196 692
têtes constitué de 18 438 bovins (9%), 46 592 caprins (24%), 97
656 ovins (50%) et 34 006 porcins (17%). Cette composition est très
variable selon les départements. La pêche est pratiquée de
façon artisanale dans le N'zi. Le développement de cette
activité économique pourrait constituer une importante source de
revenus pour les populations locales. La Région du N'zi-Comoé
était jadis un grand centre commercial très actif, avec de
grandes maisons de commerce. Mais les longues sécheresses et les crises
successives sur les cours du café et du cacao, ont occasionné la
fermeture de ces maisons de commerce et le départ massif de leurs
propriétaires et des populations vers les zones plus favorables du pays.
Les activités de transport concernent les marchandises et les voyageurs.
Mais ce secteur est malheureusement tributaire de l'état
défectueux des routes. L'amélioration des voies d'accès
aux localités rurales contribuerait énormément à
l'écoulement des productions agricoles vers les grands centres urbains
et au développement du commerce. En outre, la voie de chemin de fer qui
traverse toute la région constitue un véritable atout
économique.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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I.2. Milieu naturel
I.2.1. Relief, végétation, et climat de la
région du N'zi-Comoé
Le relief de la région du N'zi-Comoé est
monotone et constitué d'un plateau légèrement
incliné de direction Nord-Sud, d'altitude moyenne supérieure
à 150 m, avec de faibles dénivelés dans le Sud de la
région situé entre les 6ème et
7ème parallèles. La vallée du N'zi a une
largeur de 5 km et une altitude moyenne inférieure à 100 m
(Géomines, 1982e; 1982f in Kouassi, 2007). Cette monotonie va
favoriser une stagnation des eaux qui auront tendance à s'infiltrer
et/ou s'évapotranspirer selon les conditions de
perméabilité du substratum et l'intensité des
activités évapotranspiratoires.
La végétation du N'zi-Comoé est
constituée de lambeaux de forêt mésophile, et de larges
mailles de savane séparées par des forêt-galeries.
Progressivement, l'influence de la zone de savane arborée se
développe et la forêt naturelle devient clairsemée. La
forêt dégradée devient de plus en plus
l'élément dominant de cette végétation. De
façon générale, il existe à côté de
ces végétations naturelles des végétations
liées à l'action anthropique (mosaïques
forêt-cultures, mosaïques savanes-cultures, cultures) (N'guessan,
1990 in Kouassi, 2007).
Le régime climatique de la région du
N'zi-Comoé est caractérisé par des précipitations
moyennes mensuelles (1961-2000) variant entre 11 mm et 198 mm (figure 2). Ce
régime climatique est défini par 4 saisons :
- une grande saison des pluies de mars à juin (4
mois);
- une petite saison sèche de juillet à août
(2 mois) ;
- une petite saison des pluies de septembre à octobre (2
mois) ;
- une grande saison sèche du mois de novembre à
février (4 mois).
28
Temperatures (°C)
27
26
25
24
23
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région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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250
Hauteurs de pluie (mm)
200
150
100
50
0
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Mois
Figure 2: Pluviométrie moyenne mensuelle (mm) de
la région du N'zi-Comoé (1961-2000)
29
Mois
Figure 3: Températures moyennes mensuelles de la
région du N'zi-Comoé (1961-2000)
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paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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I.2.2. Hydrographie de la région du
N'zi-Comoé et régime hydrologique du fleuve N'zi
La région du N'zi-Comoé est à cheval
entre deux bassins qui sont le bassin de la Comoé et celui du N'zi. Elle
repose en grande partie sur le bassin versant du N'zi. Le N'zi, affluent du
Bandama, prend sa source au Nord de la Côte d'Ivoire dans la
région de Ferkessédougou à une altitude de 400 m. Il coule
globalement dans une direction Nord-Sud avec une pente moyenne relativement
constante de l'ordre de 0,053%. Son affluent principal est le Kan qu'il
reçoit à environ 5 km en aval de Dimbokro. Cependant, il existe
d'autres affluents importants (Géomines, 1982a ; 1982b ; 1982c ; 1982d ;
1982e ; 1982f in Kouassi, 2007). Ce sont:
- le M'bé en rive gauche entre les stations
hydrométriques de Fêtekro et de M'bahiakro ; - la Baya en rive
gauche entre M'bahiakro et Dimbokro
Le régime hydrologique de la région du
N'zi-Comoé est caractérisé par un régime
équatorial de transition atténué. C'est un régime
marqué par une période de hautes eaux d'août à
octobre et une période de basses eaux pendant les mois de novembre, juin
et juillet. La période de décembre à mai est
marquée par un étiage avec des écoulements faibles, voire
nuls (février et mars) (figure 4).
Debits des pluies (m3/h)
180
160
140
120
100
40
80
60
20
0
Mois
Figure 4: Régime hydrologique du
N'zi-Comoé (1961-2000)
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région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
II. APERCU GEOLOGIQUE ET HYGROGEOLOGIQUE DE LA REGION
DU N'ZI-COMOE II.1. Contexte géologique de la région du
N'zi-Comoé
Le territoire ivoirien est situé dans le compartiment
méridional du craton Ouest Africain et appartient à la dorsale de
Man. Le socle cristallin ivoirien occupe 97,5% du territoire soit environ 312
300 km2. Bessoles (1977) y distingue deux domaines
séparés par la faille du fleuve Sassandra d'orientation NordSud
:
· à l'Ouest de la faille, le domaine archéen
(2,5 milliards d'années);
· à l'Est de la faille, le domaine
paléoprotérozoïque (2 milliards d'années).
La région du N'zi-Comoé appartient au domaine
paléoprotérozoïque encore appelé domaine
baoulémossi.
II.1.1. Description lithologique des formations
géologiques du N'zi-Comoé
Du point de vue lithologique, la zone d'étude est
recouverte par un ensemble complexe de formations géologiques
constituées essentiellement de roches ignées,
métamorphiques et volcano-sédimentaires (figure 5).
Les roches de la région du N'zi-Comoé sont
constituées de granitoïdes notamment les granites à deux
micas, les granites à biotite homogènes et
hétérogènes, et les granodiorites. Les granites à
deux micas se trouvent à l'Ouest de la région du
N'zi-Comoé sous forme de petites intrusions dans le département
de Dimbokro et au Sud dans le département de Bongouanou. Ce sont des
granites à grains fins et le plus souvent très sains. Les
granites à biotite affleurent le long de la frontière Ouest de la
région du N'ziComoé. Leurs principaux minéraux sont le
quartz, le feldspath et la biotite qui est dominante et leur confère une
couleur gris sombre. Les granodiorites sont des roches magmatiques voisines du
granite. Ce sont des roches grenues dont les principaux minéraux sont le
quartz, les feldspaths avec moins d'orthose que de plagioclase, et des
ferromagnésiens (biotite, amphibole). Elles contiennent plus de
minéraux noirs (40% de la roche) quand elles sont associées aux
diorites et aux gabbros dont elles dérivent par augmentation du quartz.
Les minéraux noirs sont peu abondants quand elles sont associées
aux granites et aux monzonites dont elles dérivent par augmentation de
la quantité des plagioclases. Ces formations, peu répandues, se
rencontrent plus au Sud dans le département de Bongouanou.
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région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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La figure 5 présente la carte géologique du
N'zi-Comoé extraite de la carte géologique de la Côte
d'Ivoire au 1/4000000 réalisée par Tagini en 1972 à la
SODEMI.
Dans la région du N'zi-Comoé on rencontre des
métasédiments et des métavulcanites. Les
métasédiments sont constitués en majeure partie de
grès et de schistes. Ces formations schisteuses constituent les
principales formations du volcano-sédimentaire et couvrent presque toute
la région. Sur ces terrains, l'épaisseur d'altération est
nettement plus marquée que sur les terrains granitiques. Les formations
latéritiques se rencontrent plus fréquemment sur les terrains du
birimien que sur les granites éburnéens (Tagini, 1972 in
Kouassi, 2007). Les métavulcanites de la région sont des
métavulcanites quartziques constituées principalement de
rhyolites.
II.1.2. Etudes structurales
Les formations géologiques du socle du N'zi sont
affectées par plusieurs systèmes d'accidents majeurs. Ainsi, le
N'zi et ses affluents sont installés dans des accidents tectoniques
majeurs (Yao, 1998 in Kouassi, 2007). Ces fractures sont de direction
préférentiellement Nord-Sud. Elles sont empruntées la
plupart du temps par les filons de quartz et de pegmatite. Ces nombreuses
fractures sont susceptibles de faciliter la circulation de l'eau dans les
roches qui sont de nature cristalline et cristallophyllienne, donc
imperméables à priori.
Le type de formation géologique qui affleure dans les
bassins a une influence sur la répartition des écoulements
superficiels. En effet, un bassin formé de matériaux très
perméables avec une couverture végétale continue aura en
général une densité de drainage faible assurant une
meilleure infiltration des eaux superficielles. Par ailleurs, un bassin
formé de roches imperméables, mais meubles et érodables,
comme des marnes et argiles, avec une végétation moyenne,
présente souvent une densité de drainage élevée, ce
qui favorise le ruissellement des eaux superficielles aux dépens de
l'infiltration (Bouanani, 2000 in Kouassi, 2007).
Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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Figure 5: Carte géologique de la région du
N'zi-Comoé (Tagini B., 1972)
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paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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II.2. Contexte hydrogéologique
La région du N'zi-Comoé, située en zone
de socle cristallin, est recouverte par des couches d'altérites
d'épaisseur plus ou moins importante avec des affleurements de roches
cristallines et cristallophylliennes par endroits. Deux types
d'aquifères y ont pris naissance au cours des temps géologiques:
les aquifères d'altérites et les aquifères de
fractures.
II.2.1. Aquifères d'altérites
Les aquifères d'altérites se développent
dans les couches d'altération plus ou moins épaisses. Ils sont
formés d'argiles et d'arènes. Ces argiles sont capables
d'accumuler d'importantes quantités d'eau, mais leur faible
perméabilité en rend l'extraction difficile. Ces aquifères
reçoivent directement les eaux des précipitations. Leurs niveaux
piézométriques baissent considérablement en saison
sèche et remontent en saison de pluie. Les réserves d'eau dans
ces réservoirs dépendent de l'épaisseur, de la
perméabilité et de l'extension des altérites. En
général, les roches birimiennes donnent par altération des
produits essentiellement argileux.
II.2.2. Aquifères de fractures
Ces aquifères se développent dans la zone
broyée, fracturée ou fissurée de l'encaissant. Ils sont
à l'abri des fluctuations saisonnières et de diverses sources de
pollution. En Côte d'Ivoire, ces réservoirs sont exploités
au moyen de forages pour assurer l'alimentation en eau potable des populations
rurales.
Les premières recherches hydrogéologiques en
zone de socle ont longtemps été effectuées seulement au
niveau de la couche d'altérites qui était exploitée par
des puits traditionnels et modernes. Il était admis que le socle ne
pouvait pas contenir de l'eau à cause de sa perméabilité
quasiment nulle (Lasm, 2000 in Kouassi, 2007). Désormais, le
socle est l'élément le plus sollicité pour les recherches
en eau. Cette situation s'explique par le fait que lorsqu'il est parcouru par
des fractures, le socle devient le milieu généralement
idéal en matière d'approvisionnement en eau potable car l'eau qui
y coule est sécurisée par les couches d'altération
importante qui la recouvre. Plusieurs travaux de recherches (N'Go et
al., 2002 ; Jourda, 2005) ont montré l'importance de la
fracturation dans le domaine de l'alimentation en eau.
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III. CONCLUSION PARTIELLE
La région du N'zi-Comoé appartient au domaine
paléoprotérozoïque encore appelé domaine
baoulémossi et est constituée de métasédiments, de
métavulcanites et de granitoïdes. Les métasédiments
sont constitués en majeure partie de grès et de schistes. Ces
formations schisteuses constituent les principales formations du
volcano-sédimentaire et couvrent presque toute la région. Les
granitoïdes quant à eux sont localisés dans l'extrême
Ouest. Le réseau de fractures y est dense, ce qui est propice à
l'altération des roches et à la circulation des eaux
souterraines. On y rencontre tout comme dans les régions du socle deux
types d'aquifère : les altérites et les fractures. Ce sont les
aquifères de fractures qui feront l'objet de notre étude dont les
matériels et méthodes seront présentés dans la
deuxième partie.
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MATERIELS ET METHODES
CHAPITRE II :
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région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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I. MATERIELS
La caractérisation hydrodynamique des aquifères
fissurés de la région du N'zi-Comoé a
nécessité au préalable une collecte de données,
puis le traitement de celles-ci. Pour réaliser cette collecte de
données et le traitement subséquent, nous avons eu recours
à plusieurs matériels.
I.1. Données collectées
La collecte des données hydrodynamiques a
été faite par le biais de dossiers de forage des programmes
d'hydraulique villageoise réalisés dans la région du
N'zi-Comoé de 1999 à 2000 lors des programmes financés par
le PROJET DON JAPONAIS AEP-II-3. Ces dossiers, comprenant des fiches techniques
de forage et des données des essais de pompage, nous ont
été fournis par la Direction territoriale de l'Hydraulique de
Yamoussoukro.
Au total 150 fiches techniques représentant 150
forages ont été retenues (Figure 6). En effet, cette figure nous
montre la répartition spatiale des points d'eau de la région.
Ainsi, nous remarquons qu'au niveau du département de M'bahiakro la
majorité des points d'eau se situe dans la partie Nord-Est. Quant aux
départements de Daoukro et de Dimbokro les points d'eau sont
localisés sur l'ensemble du territoire.
Ces fiches techniques de forage comprennent des coupes
géologiques sur lesquelles il est possible d'évaluer les
épaisseurs des altérites, la profondeur du forage et la
profondeur des arrivées d'eau (AE). Dans le cadre de notre étude,
plusieurs paramètres ont été retenus. Il s'agit entre
autres: de la longueur de crépine (Lc), la profondeur totale du forage
(Pt), le niveau statique (NS), le niveau dynamique (ND), le temps de pompage et
de remontée, le débit de pompage et le rabattement. Le choix de
ces données est motivé par leur rôle joué dans les
différentes méthodes pour la détermination de la
conductivité hydraulique, de la transmissivité et du coefficient
d'emmagasinement des aquifères.
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Figure 6 : Carte de répartition spatiale des
points d'eau
I.2. Outils de traitement des données
Le traitement des données pour cette étude s'est
fait au moyen de logiciels tels que :
· le logiciel Word pour différents
traitements de texte ;
· le logiciel Excel pour la
réalisation des différents calculs (détermination de la
transmissivité et du coefficient d'emmagasinement), des tableaux, des
graphiques ;
· le logiciel STATISTICA 6.0 pour
l'étude statistique des différents paramètres et la
détermination des matrices de corrélation;
· le logiciel VARIOWIN pour l'étude
géostatistique ;
· les logiciel MAP INFO 5.0 et SURFER 8.0
pour la localisation des différents points d'eau (forages) et
la réalisation de la carte des valeurs de coefficient
d'emmagasinement.
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II. METHODOLOGIE DE DETERMINATION DES PARAMETRES
HYDRODYNAMIQUES
La détermination des paramètres hydrodynamiques
de l'aquifère se fait au moyen des tests de pompage de longue
durée à l'aide des diverses méthodes
d'interprétation disponibles, qui pour la plupart découlent des
méthodes de Theis (1935) et de Jacob (1947). Divers travaux ont
montré qu'il était possible de calculer ces paramètres
à l'aide des pompages de courte durée ou pompage par paliers
à condition d'atteindre un palier au cours de chaque cycle. Le nombre de
paliers minimum nécessaire pour obtenir des résultats
satisfaisants est de trois (3). Plusieurs auteurs en Afrique de l'Ouest (Lasm,
2000 ; Dakouré, 2003 ; Allassane, 2004 ; Ahoussi, 2008 ; Houmed-Gaba,
2009 ; Soro, 2010 ; Yao et al., 2010 ; Soro et al., 2010 )
ont utilisé les pompages de courtes durées pour
l'évaluation des paramètres hydrodynamiques et montrent que les
valeurs des paramètres hydrodynamiques obtenues par les pompages par
paliers ne diffèrent pas significativement de celles issues des pompages
classiques.
II.1. Méthode d'approche du milieu
fracturé
Il existe plusieurs méthodes d'approche du milieu
fracturé dans l'interprétation des tests de pompage. Les plus
connus sont : le milieu poreux équivalent, le modèle à
double porosité ou modèle mixte et le milieu discontinu ou
modèle discret.
Notre choix portera sur le modèle du milieu poreux
équivalent car c'est l'approche la plus connue et la plus
utilisée des hydrogéologues de l'Afrique de l'Ouest (Lasm, 2000).
Le modèle du milieu poreux équivalent est le modèle le
plus classique.
Le milieu fissuré est assimilé à un
milieu poreux équivalent, homogène, continu, isotrope ou non.
Cette représentation a été adoptée dans le but de
rendre plus aisé les calculs en appliquant les moyens de calculs
existant pour le milieu continu au milieu fracturé. La notion de milieu
poreux équivalent fait référence au concept de Volume
Elémentaire Représentatif (V.E.R.). L'inconvénient majeur
de cette approche est qu'elle n'est valable qu'à une certaine
échelle d'observation qui parfois peut être active (Lasm, 2000).
Le V.E.R. peut donc ne pas exister ou ne sera pas mesurable dans certains cas.
On le définit comme le volume à partir duquel les
paramètres étudiés cessent de varier
(transmissivité et coefficient d'emmagasinement par exemple). Toth
(1967) cité par Lasm (2000) ont monté qu'après une
stabilisation du paramètre lorsque le V.E.R. est atteint, celui-ci
pouvait varier de nouveau avant de redevenir constant lorsqu'on augmente le
volume de l'échantillon.
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région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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II.2. Détermination de la
transmissivité.
Par définition, la transmissivité est le
débit d'eau qui s'écoule par unité de largeur d'un
aquifère sous l'effet d'une unité de gradient hydraulique. Elle
représente la capacité de l'aquifère à transmettre
l'eau à travers une unité de surface. Elle peut donc nous situer
sur la perméabilité du milieu. Selon que cette valeur est
élevée ou faible l'aquifère peut être jugé
bon ou mauvais. Pour sa détermination plusieurs méthodes
empiriques ont été établies (Théis, Cooper-Jacob,
Banton-Bangoy). Dans le cadre de notre étude, les méthodes
utilisées sont la méthode de Cooper-Jacob, la méthode
analytique, la méthode de l'écopage et la méthode de
Logans.
Les mesures issues des essais de pompage disponibles sur le
terrain sont celles des puits de pompage, faute de piézomètres
d'observation. A l'aide de ces données, la transmissivité de
l'aquifère peut être évaluée aussi bien par les
données de la descente que celles de la remontée. Dans le premier
cas, la valeur de celle-ci serait entachée d'erreurs dues aux
incertitudes dans les mesures causées par les pertes de charges
quadratiques (écoulement turbulent dans la pompe) (Lasm, 2000). Dans le
second cas, la valeur de la transmissivité obtenue est beaucoup plus
fiable (régime non influencé). Nous avons donc utilisé les
données de la remontée pour la détermination de ce
paramètre. Cette démarche à été
conseillée par différents auteurs dans de pareilles circonstances
(Lasm, 2000 ; Dakouré, 2003), car elle permet de réduire l'effet
des pertes de charges.
Pour mieux apprécier la distribution de la
transmissivité, une classification de celle-ci a été
établie et se présente comme suit (Lasm, 2000) :
- classe faible : T < 10-5;
- classe moyenne : 10-5 < T < 10-4; -
classe forte : T > 10-4.
II.2.1. Méthode de Cooper-Jacob
La détermination de la transmissivité a
été réalisée par la méthode de Cooper-Jacob.
Cette méthode d'interprétation des données d'essais de
puits est basée sur l'approximation logarithmique de l'équation
de Théis (1935) (Lasm, 2000). La série infinie ou la fonction de
puits W(u) a été tronquée d'après le
deuxième terme (équation 1):
(u) = ã - ( ) = -ã - ln (Equation 1)
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u = et ã = 0,577 ã : constante de Euler
L'expression du rabattement à l'instant t est
définie par les équations 2 et 3 suivantes :
s(t) = ( ) = (- - ln( )) ( 2)
4 4
1
s(t) = (ln - ln( )) = ( + ln ) ( 3)
4 4
En substituant u et ã par leurs expressions
respectives dans l'équation 3. On obtient l'égalité connue
sous le nom d'équation de Cooper-Jacob :
2,25 2,25 t
s(t) = = 0,183 log ( 4)
4 r s
avec : Q : débit de pompage en m3/h ;
s : rabattement observé en un temps t, exprimé en m
;
S : coefficient d'emmagasinement, sans dimension ;
T : transmissivité en m2/s ;
t : temps écoulé depuis le début du pompage,
exprimé en s ; r0 : distance entre le forage et le
piézomètre.
> Conditions d'application de la méthode de
Cooper-Jacob
Les hypothèses et les conditions d'application de cette
méthode sont les suivantes :
- l'aquifère a une extension latérale infinie ;
- le diamètre du puits est négligeable ;
- le puits est parfait ;
- l'aquifère est homogène, isotrope,
d'épaisseur constante sur toute la zone influencée par le
pompage ;
- l'écoulement vers le puits est transitoire.
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Cette méthode n'est applicable que si la valeur de u
est inférieure à 0,01. Lorsque dans certains cas, les essais de
pompage réalisés ne vérifient pas
l'intégralité de ces conditions, cette situation n'empêche
pas l'usage de la méthode pour l'interprétation de ces essais.
Cette méthode donne des résultats significatifs et
représentatifs des aquifères quand les conditions réelles
sont voisines des conditions théoriques (Kruseman et De Ridder, 1974,
1991 in Ahoussi, 2008).
> Détermination graphique de la
transmissivité par la remontée L'expression du
rabattement résiduel est donnée par l'équation 5 :
+ '
( ) = 0,183 log ( 5)
'
avec : t est le temps à la fin du pompage ;
t' est le temps écoulé depuis
l'arrêt du pompage.
Dans le cas de notre d'étude, les niveaux sont
mesurés dans le seul forage. On représente la fonction
' sur un papier semi-logarithmique en fonction du
rabattement, ensuite on choisit t1 et on
résiduelle
détermine le rabattement s1 correspondant et t2 tel que
t2=10t1 pour enfin déterminer s2. On calcule alors
la variation (?s) entre s1 et s2 puis la transmissivité
(T) à partir de la formule suivante :
0,183 ( 6)
?s
II.2.2. Méthode de l'écopage
Le calcul de la transmissivité par la méthode de
l'écopage (Ferris et al.,1962 in Lalbat, 2006) est
basé sur la formule suivante :
= ( 7)
4
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= avec : nombre de paliers ; ( 8)
: débit de pompage du palier i ; : temps de
pompage du palier i.
Pour des temps t suffisamment long l'exponentielle du
dénominateur tend vers 1 et on a :
' =
( 9)
4
= ( 10)
4 '
avec s' : rabattement résiduel dans le forage (m)
;
V : volume d'eau pompé ( ) ;
T : transmissivité (m2/ s);
t : temps écoulé depuis l'extraction du
volume d'eau pompé (s) ; R: rayon effectif du forage (m) ;
S : coefficient d'emmagasinement.
II.2.3. Méthode analytique
La détermination de la transmissivité par la
méthode analytique (Hvorslev, 1951) s'appuie sur le produit de la
conductivité hydraulique (K) par l'épaisseur de l'aquifère
( ), soit (Houmèd-Gaba, 2009) :
= ( 11).
Etant en milieu fissuré, on a considéré
(e) comme la longueur crépinée de forage.
ln ( )
> 8 ( 12)
2
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avec : K : conductivité hydraulique
(m/s) ; L : longueur crépinée de forage
(m) ; R : rayon du forage (m) ;
R0 : rayon du tubage (m) ;
: retard (s).
Hvorslev (1951), cité par Houmed-Gaba (2009) a
défini le temps (retard) comme le délai
nécessaire pour la dissipation de 37% du changement de
pression initiale induit par l'injection. est
déterminé graphiquement sur le diagramme
semi-logarithmique du recouvrement relatif par rapport au temps de recouvrement
(Hvorslev, 1951 ; Freeze et Cherry, 1979 in Houmèd-Gaba, 2009).
Les données de terrain sont projetées sous forme logarithmique
(log ( h /h )) sur l'axe Y par rapport au temps sur l'axe X. La valeur de est
lue sur l'axe X lorsque Y = (h /h ) = 0,37.
> Conditions d'application de la méthode de
Hvorslev (1951) (Houmed-Gaba, 2009)
La méthode de Hvorslev (1951) s'applique selon les
hypothèses suivantes:
- aquifère non semi-captif et d'extension apparemment
infinie;
- aquifère homogène, isotrope et d'épaisseur
constante ;
- piézométrie horizontale avant le début du
test;
- injection, ou ponction, instantanée d'un volume d'eau
provoquant un changement instantané de la hauteur d'eau ;
- inertie de la colonne d'eau et pertes non linéaires dans
le puits sont négligeables ;
- pénétration totale ou partielle du puits ;
- diamètre du puits supposé négligeable face
à l'épaisseur de l'aquifère ;
- écoulement horizontal autour du puits.
II.2.4. Méthode de Logans
L'estimation de la transmissivité à partir de la
méthode de Logans est basée sur l'expression suivante (Allassane,
2004) :
= 1,25 x ( 13)
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= ( 14)
avec : T : transmissivité ( / ) ;
qs : débit spécifique ( / ) ;
Q : débit du palier ;
s : rabattement du palier.
II.3. Détermination du coefficient
d'emmagasinement.
Le coefficient d'emmagasinement, noté S, sans dimension
est le rapport du volume d'eau libéré ou emmagasiné, par
unité de surface de l'aquifère, à la variation de charge
hydraulique Äh correspondante. En d'autre terme, le coefficient
d'emmagasinement quantifie le volume d'eau stocké dans le
réservoir et éventuellement disponible à l'exploitation.
Ce paramètre hydrodynamique a été déterminé
à partir de la méthode l'écopage. Cette méthode
diffère des autres méthodes (Cooper-Jacob, Théis et
Banton-Bangoy) parce qu'elle est capable de déterminer en plus de la
transmissivité, le coefficient d'emmagasinement en absence de
piézomètre donc à partir du seul puits.
L'expression du coefficient d'emmagasinement S (équations
15 et 16) est déduite de l'équation 7.
' =
4
4 ( ) = '
4 '
( ) =
4 '
( ) =
4 '
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4 '
= 2 ( 15)
S > 0 et ln ? ]0; 1] d'où l'équation 15 devient
.
4 '
= 2 ( 16)
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II.4. critères d'analyse des
résultats
Nous avons soumis les différents paramètres
hydrodynamiques (transmissivité, coefficient d'emmagasinement, et
conductivité hydraulique) aux traitements statistiques, afin de
déterminer les valeurs extrêmes (minimum et maximum), la moyenne,
l'écart-type et le coefficient de variation.
> Coefficient de variation:
Le coefficient de variation (Cv) est le rapport de
l'écart-type à la moyenne. Plus la valeur du coefficient de
variation est élevée, plus la dispersion autour de la moyenne est
grande. Il est généralement exprimé en pourcentage. Sans
unité, il permet la comparaison de distributions de valeurs dont les
échelles de mesure ne sont pas comparables. Plus la valeur du
coefficient de variation est faible, plus l'estimation est précise.
Selon la valeur de CV, on peut caractériser la série comme
suit:
- si CV < 0,02, la série est dite très
homogène ;
- si 0,02< CV < 0,25, la série est dite
homogène ; - si CV > 0,25, la série est dite
hétérogène.
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> Coefficient de
corrélation:
Le coefficient de corrélation, noté r,
est tout simplement la racine carré du coefficient de
détermination r2 ; son signe (#177;) donne le sens
de la relation. Plus la valeur de r se rapproche de #177;1, plus la
relation linéaire est forte, et plus la valeur de r est voisine
de 0, plus la relation linéaire est faible.
> Matrice de corrélation :
La matrice de corrélation expose le degré
d'accointances des éléments en présence. La
corrélation peut être positive et exprimer une union ou
négative et démontrer une divergence. La corrélation
maximale est #177;1 et la minimale est 0. Elle donne la liaison qui existe
entre toutes les variables deux à deux. La corrélation entre deux
éléments est très bonne si elle est proche de 1.
III. METHODOLOGIE DE L'ANALYSE GEOSTATISTIQUE
Initialement, la géostatistique a été
développée par Mathéron (1965) pour l'estimation des
caractéristiques des gisements miniers et pour connaître la
variance de ces estimations. Elle a été ensuite appliquée
à d'autres domaines des Sciences de la Terre. La géostatistique
utilise les variables régionalisées (VR) pour mener son
étude. Son objectif est de mettre en évidence la structuration
spatiale du phénomène étudié. On considère
comme variables régionalisées, un phénomène se
déployant dans l'espace et/ou dans le temps avec une certaine
structuration (Mathéron 1965 ; Lasm, 2000). La plupart des variables
étudiées en Sciences de la Terre, en général et en
hydrogéologie en particulier (fracturation, transmissivité,
débit spécifique, etc.) peuvent être
considérées comme des variables régionalisées
(Massoud, 1988).
Dans cette étude, le coefficient d'emmagasinement a
été soumis à l'analyse géostatistique. Un outil
mathématique de la géostatistique est le variogramme. Il permet
:
- de décrire la structure spatiale et de voir la
détérioration de la corrélation entre les points
mesurés quand la distance augmente ;
- de préciser certaines caractéristiques
qualitatives et quantitatives du milieu (continuité, anisotropie,
régionalisation, etc.).
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III.1. Modélisation du variogramme
La fonction y ( h) s'appelle << demi
variogramme » mais par abus de langage, il est appelé <<
variogramme » ou << fonction intrinsèque ». Ce
variogramme permet l'analyse structurale et est défini par les relations
suivantes (équation 17):
1
y ( h ) = VAR? Z ( x
+ h ) - Z ( x)] (Equation 17)
2
avec : Var [Z(x)] : variance au point x ;
h : vecteur de module (x'-x) avec x'= x+h;
y ( h) : demi-variogramme.
Il exprime le demi-accroissement quadratique moyen entre deux
points d'appui distants de h. La fonction << variogramme » est
évaluée à partir des couples de points
expérimentaux disponibles sur l'unique réalisation. Le
variogramme reflète la structuration des valeurs en fonction de la
distance les séparant. Il donne une description synthétique de la
structure du phénomène étudié et permet en outre la
liaison entre cette structure et la précision avec laquelle pourront
être résolus les différents problèmes
d'interpolation et d'estimation (Delhomme, 1976).
On étudie généralement le comportement du
variogramme au voisinage de l'origine, et à l'infini. Le variogramme
peut être soit borné avec un palier ou au contraire être
croissant avec une variance infinie. En effet, le palier est la distance
à laquelle la fonction variographique se stabilise. La distance à
laquelle ce palier est atteint est appelée "portée" et
notée << a »; elle renseigne sur l'extension de la
zone d'influence d'un point expérimental. Aux distances
supérieures à la portée les corrélations sont
nulles.
Le comportement du variogramme à l'origine traduit le
degré de continuité et de régularité spatiale de la
variable régionalisée. Il apparaît souvent des
discontinuités à l'origine connues sous le nom d'effet de
pépite et noté« Co ».
L'effet de pépite est dû à deux (2) causes
principales à savoir les erreurs de mesure (c'est-à-dire une
pauvre qualité des données) et une micro-régionalisation
(c'est-à-dire l'existence de structures à une échelle
beaucoup plus petite que celle explorée). Il n'est pas possible de
discerner a priori la part respective de ces deux (2) causes.
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Une fois le variogramme expérimental établi, il
faut lui caler un modèle qui lui convient le mieux. Il n'est pas
toujours facile de trouver le modèle théorique qui lui
correspond. De ce fait, à partir de l'estimation du variogramme, deux
objectifs sont en général assignés :
la détermination des caractéristiques de la
structure spatiale et l'ajustement d'un modèle au variogramme
expérimental. L'interprétation rigoureuse des variogrammes repose
sur l'ajustement de ceux-ci aux modèles théoriques existants
(sphérique, gaussien, exponentiel, puissance, linéaire, etc.).
Ces modèles doivent tenir compte des caractéristiques du
variogramme expérimental à savoir :
- le comportement à l'origine et au voisinage de l'origine
;
- l'existence éventuelle d'un effet de pépite ;
- l'existence éventuelle d'un palier ;
- l'existence éventuelle d'une dérive du
phénomène.
III.2. Choix du modèle
Pour le choix du modèle adéquat, l'analyse des
valeurs des écarts moyens quadratiques entre les valeurs
expérimentales et théoriques du variogramme est faite. Ces
valeurs sont fournies par le logiciel de géostatistique VARIOWIN
après modélisation. Le modèle fournissant les
écarts moyens quadratiques les plus faibles est retenu.
III.3. Analyse géostatistique du coefficient
d'emmagasinement
L'objectif visé en appliquant la géostatistique
dans l'étude du coefficient d'emmagasinement est de mettre en
évidence la structure de ce paramètre, de décrire la
structure spatiale et de voir la détérioration entre les points
mesurés quand la distance augmente. Dans le cadre de notre travail, nous
avons opté, pour les variogrammes sphérique et exponentiel car
ils sont les plus utilisés dans le domaine de l'hydrogéologie et
plus particulièrement certains auteurs comme Lasm, (2000), Youan-Ta
(2008) les ont utilisé pour les aquifères fissurés de
Côte d'Ivoire.
III.4. Cartographie des valeurs du coefficient
d'emmagasinement
Le coefficient d'emmagasinement est un paramètre
très variable dans l'espace et les données disponibles obtenues
des tests de pompage sont souvent rares et sont en très faible
quantité. Cette difficulté peut être palliée par une
estimation de ce paramètre à l'aide de la cartographie.
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INPHB ESMG
En effet, la structuration spatiale des données de
coefficient d'emmagasinement offre la possibilité d'estimer ce
paramètre là où il fait défaut.
La cartographie va nous permettre en premier lieu
d'évaluer les valeurs de coefficient d'emmagasinement sur la
totalité des mailles d'étude en se basant sur la connaissance de
la variable régionalisée en certains points. Ce qui peut
être fait à l'aide des cartes d'isovaleurs. Nous avons
cartographié le champ de coefficient d'emmagasinement à l'aide du
logiciel SURFER 8.0.
IV. CONCLUSION PARTIELLE
Des données de plusieurs natures (cartographiques,
hydrogéologiques) ont été collectées. Le traitement
et l'analyse de l'ensemble de ces données nécessitent
l'utilisation de méthodes et de logiciels appropriés. Ainsi,
l'utilisation des méthodes empiriques (Cooper-Jacob, écopage,
analytique et Logans) permet de déterminer les différentes
transmissivités. Quant aux coefficients d'emmagasinement, leur
détermination a été possible grâce à la
méthode de l'écopage. De plus des paramètres statistiques
(minimum, maximum, moyenne, écart-type, coefficient de variation,
coefficient de corrélation et matrice de corrélation.) vont viser
à normaliser la comparaison entre les différents résultats
de transmissivités et ceux des coefficients d'emmagasinement. Enfin,
pour une meilleure compréhension de la structuration spatiale des
différents paramètres hydrodynamiques, une analyse
géostatistique et une phase de cartographie seront
réalisées.
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CHAPITRE III:
RESULTATS, INTERPRETATIONS ET
DISCUSSION
INPHB ESMG
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INPHB ESMG
I. RESULTATS DE L'ETUDE DES PARAMETRES HYDRODYNAMIQUES
DES AQUIFERES I.1. Analyse et interprétation des résultats
I.1.1. Conductivité hydraulique
Les caractéristiques statistiques des résultats de
conductivités hydrauliques calculées à partir de la
méthode analytique sont consignées dans le tableau I.
Tableau I : Caractéristiques
statistiques de la conductivité hydraulique
|
Conductivité hydraulique (m/s)
|
Minimum
|
1,79.10-8
|
Maximum
|
3,80.10-6
|
Moyenne
|
6,35.10-7
|
Ecart-type
|
7,23.10-7
|
Coefficient de Variation
|
1,14
|
L'analyse du tableau I indique que les valeurs de
conductivité hydraulique dans la région du N'zi-Comoé sont
très faibles. En effet celles-ci varient entre 1,79.10-8 m/s
et 3,80.10-6 m/s, pour une moyenne de 6,35.10-7 m/s avec
un écart-type de 7,23.10-7 et un coefficient de variation de
1,14. La valeur du coefficient de variation montre que les valeurs de
conductivité hydraulique sont hétérogènes dans
l'espace.
I.1.2. Transmissivité
Les caractéristiques statistiques des résultats de
transmissivité calculée à partir des méthodes de
Cooper-Jacob, écopage, analytique et Logans sont consignées dans
le tableau II.
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INPHB ESMG
Tableau II. Caractéristiques
statistiques des transmissivités calculées
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart-Type
|
Coef-Variation
|
Tc
|
5,45.10-5
|
1,72.10-6
|
3,62.10-4
|
6,74.10-5
|
1,24
|
Te
|
4,67.10-6
|
4,05.10-7
|
2,55.10-5
|
3,70.10-6
|
0,79
|
Ta
|
7,74.10-6
|
2,54.10-7
|
4,64.10-5
|
8,66.10-6
|
1,12
|
Tl
|
2,59.10-4
|
6,36.10-6
|
2,67.10-3
|
3,71.10-4
|
1,43
|
L'analyse du tableau II montre que dans la région du
N'zi-Comoé, les valeurs de transmissivité sont dans l'intervalle
[2,54.10-7 m2/s ; 2,67.10-3m2/s]
avec des moyennes de 5,45.10-5 ; 4,67.10-6;
7,74.10-6 ; 2,59.10-4 et des coefficients de variation de
1,24 ; 0,792 ; 1,12 ; 1,43 respectivement pour les méthodes de
Cooper-Jacob, de l'écopage, analytique et de Logans. Les valeurs des
différents coefficients de variation sont élevées dans
l'ensemble (0,79 à1, 43). Elles traduisent la forte dispersion des
transmissivités.
Les résultats obtenus ont été
répartis selon les classes de transmissivité (Tableau III).
Tableau III : Répartition des résultats de
transmissivité en fonction des classes définies.
Importance des Transmissiv -ité
|
Classe De transmis- sivités
(m2/s)
|
Cooper-Jacob
|
Ecopage
|
Analytique
|
Logans
|
Nombre de forages
|
% des classes
|
Nombre de forages
|
% des classes
|
Nombre de forages
|
% des classes
|
Nombre de forages
|
% des classes
|
Faible
|
<10-5
|
31
|
20,67
|
137
|
91,33
|
105
|
70
|
2
|
1,33
|
Moyen
|
[10-5 ; 10-4]
|
96
|
64
|
13
|
8,67
|
45
|
30
|
66
|
44
|
Fort
|
>10-4
|
23
|
15,33
|
0
|
0
|
0
|
0
|
82
|
54,67
|
Cumul
|
150
|
100
|
150
|
100
|
150
|
100
|
150
|
100
|
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Evaluation et analyse géostatistique des
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INPHB ESMG
L'analyse du tableau III révèle les
différentes classes de transmissivité faible, moyenne et forte
des différentes méthodes :
- au niveau de la méthode de Cooper-Jacob, les valeurs
de transmissivité représentent respectivement dans les classes
faible, moyenne et forte 20,67 % ; 64 % et 15,33 %. Elles sont majoritaires
dans les classes faible à moyenne (84,67 %) ;
- concernant la méthode de l'écopage, la
quasi-totalité des transmissivités est de classe faible (91,33%).
La classe moyenne représente 8,67 % ;
- dans le cas de la méthode analytique, elles sont
également majoritaires avec 70 % pour la classe faible et 30 % pour la
classe moyenne ;
- pour la méthode de Logans, les transmissivités
sont quasiment reparties dans les classes moyenne et forte avec des valeurs
respectives de 44 % et 54,67 %.
La distribution des transmissivités montre qu'elles
sont élevées dans les classes faibles et moyennes pour trois (3)
méthodes (Cooper-Jacob, écopage et analytique). Tandis qu'elles
sont élevées dans la classe forte pour la méthode de
Logans.
Les corrélations entre les transmissivités obtenues
selon les différentes méthodes sont synthétisées
dans la matrice de corrélation du tableau IV.
Tableau IV : Matrice de corrélation des
transmissivités calculées
|
Tc
|
Te
|
Ta
|
Tl
|
Tc Te Ta Tl
|
1
0,75 -0,45 0,58
|
1 -0,54 0,71
|
1 -0,39
|
1
|
Le tableau IV montre que la transmissivité
calculée à partir de la méthode de l'écopage est
corrélée avec celle calculée à partir des
méthodes de Cooper-Jacob (0,75) (Figure 7) et de Logans (0,71) (Figure
8) à l'exception de la transmissivité obtenue à partir de
la méthode analytique.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
3,00E-05
|
|
|
y = 0,041x + 2.10-06 r = 0,75
|
2,50E-05
|
|
|
|
|
|
|
2,00E-05
Te
|
1,50E-05 1,00E-05 5,00E-06 0,00E+00
|
|
|
|
|
0,00E+00 5,00E-05 1,00E-04 1,50E-04 2,00E-04 2,50E-04 3,00E-04
3,50E-04 4,00E-04
Tc
Figure 7 : Courbe de transmissivité de
l'écopage en fonction de la transmissivité de Cooper-Jacob [Te =
f(Tc)].
3,00E-03
2,50E-03
y = 70,70x - 7.10-05 r = 0,71
2,00E-03
1,50E-03
1,00E-03
5,00E-04
0,00E+00
0,00E+00 5,00E-06 1,00E-05 1,50E-05 2,00E-05 2,50E-05 3,00E-05
-5,00E-04
Te
T1
Figure 8 : Courbe des transmissivités de Logans en
fonction des transmissivités de l'écopage [Tl=
f(Te)].
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
I.1.3. Coefficient d'emmagasinement
Les caractéristiques statistiques des résultats de
coefficient d'emmagasinement calculés à partir des
méthodes de l'écopage sont synthétisées dans le
tableau V.
Tableau V : Caractéristiques
statistiques des coefficients d'emmagasinement.
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart-Type
|
Coef-Variation
|
Sc
|
8,71.10-1
|
1,88.10-5
|
7,96.10-1
|
1,46
|
1,68
|
Se
|
3,82.10-2
|
4,51.10-4
|
3,12.10-1
|
5,2.10-2
|
1,37
|
Sa
|
5,58.10-2
|
9,43.10-5
|
7,01.10-1
|
8,86.10-2
|
1,59
|
Sl
|
5,19.10-1
|
6,16.10-3
|
6,87.10-1
|
9,13
|
1,76
|
L'analyse du tableau V montre que dans la région du
N'zi-Comoé, les valeurs de coefficient d'emmagasinement sont dans
l'intervalle [1,88.10-5 ; 7,96.10-1] avec des moyennes de
8,71.10-1 ; 3,82.10- 2 ; 5,58.10-2 ; 5,19.
10-1 et des coefficients de variation de 1,68; 1,37; 1,59 ; 1,76
respectivement pour Sc, Se, Sa et Sl. Pour toutes les méthodes, les
valeurs des différents coefficients de variation sont
élevées et dépassent 1. Elles mettent ainsi en exergue la
forte dispersion des coefficients d'emmagasinement.
Les corrélations entre les coefficients d'emmagasinement
obtenues selon les différentes méthodes sont consignées
dans la matrice de corrélation du tableau VI
Tableau VI : Matrice de corrélation des
coefficients d'emmagasinement calculés
|
Sc
|
Se
|
Sa
|
Sl
|
Sc Se Sa Sl
|
1
0,76 -0,27 0,58
|
1 -0,25 0,70
|
1 -0,21
|
1
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Figure 11 : Champ des valeurs du coefficient
d'emmagasinement
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
La corrélation entre deux éléments est
très bonne si elle est proche de 1. A l'analyse du tableau VI, on
constate que les coefficients d'emmagasinement obtenus à partir des
transmissivités calculées avec la méthode Cooper-Jacob et
la méthode de l'écopage sont corrélés (0,76)
(Figure 9). Les coefficients d'emmagasinement obtenus à partir des
transmissivités calculées avec la méthode de
l'écopage présentent également une corrélation avec
ceux obtenus à partir des transmissivités calculées avec
la méthode de Logans (0,70) (Figure 10).
y = 0,0271x + 1,47.10-2 r = 0,76
0,00E+00 2,00E+00 4,00E+00 6,00E+00 8,00E+00 1,00E+01
Se
3,50E-01
3,00E-01
2,50E-01
Sc
2,00E-01
1,50E-01
1,00E-01
5,00E-02
0,00E+00
Figure 9 : Courbe de Sc en fonction de Se [Sc =
f(Se)].
y = 122,5x + 0,5 r = 0,70
0,00E+005,00E-02 1,00E-01 1,50E-01 2,00E-01 2,50E-01 3,00E-01
3,50E-01 Se
8,00E+01
7,00E+01
6,00E+01
5,00E+01
Si
4,00E+01
3,00E+01
2,00E+01
1,00E+01
0,00E+00
Figure 10 : Courbe de Sl en fonction de Se [Sl =
f(Se)]
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
I.2. Discussion
? Conductivité hydraulique
Les valeurs de conductivité hydraulique issues de
l'interprétation de l'essai de pompage sur chaque forage des
aquifères fissurés du N'zi-Comoé sont comprises dans
l'intervalle [1,79.10-8 et 3,8.10-6 m/s]. Ces valeurs
restent faibles mais présentent sensiblement la même gamme de
variation que les conductivités hydrauliques (10-9 à
3.10-5 m/s) mesurées en Ouganda sur des roches cristallines.
Elles sont également en accord avec les résultats de certains
travaux antérieurs réalisés sur le socle en Afrique de
l'Ouest en général et en Côte d'Ivoire en particulier. Les
résultats des travaux de Koussoubé (1996) dans les mares de
Sammiwéogo et de Dissa au Burkina Faso donnent des valeurs de
conductivité Hydraulique qui s'échelonnent entre
5.10-7 et 7.10-7 m/s. Dans les basaltes fracturés
de Djibouti, Houmed-Gabba (2006) a trouvé des valeurs dans l'intervalle
[4,1.10-8 ; 5,2.10-8] ; Ahoussi (2008) a lui aussi
trouvé des valeurs qui oscillent entre 2,25.10-8 et
9,29.10-5 m/s dans la région d'Agboville. Dans les formations
fracturées des départements de Dimbokro-Bongouanou (Centre-Est de
la Côte d' Ivoire), Koïta (2010) a obtenu des valeurs allant de
2,5.10-8 à 3,2.10-6 m/s. Ces valeurs de
conductivité hydraulique peuvent s'expliquer par le rôle
aquifère joué par la couche altérite. En effet, dans la
région du N'zi-Comoé, la couche altérite est de faible
épaisseur et est généralement dénoyée
(niveau piézométrique plus bas) (Koïta, 2010). Par
conséquent, le rôle capacitif de la couche altérite est
dans ce cas quasi inexistant ; la couche altérite ne peut donc pas
soutenir l'écoulement dans la zone fissurée et fracturée
sous jacente, comme décrit par Taylor et Howard (2000). Enfin, les
valeurs de conductivité hydraulique montrent une certaine
disparité. Cette variation spatiale des valeurs de K proviendrait de
l'hétérogénéité et surtout des variations
latérales et verticales de faciès. Les ordres de grandeur de la
conductivité hydraulique obtenue s'inscrivent dans les valeurs obtenues
par plusieurs auteurs dans la même zone, en côte d'Ivoire et
ailleurs dans les milieux cristallins fissurés.
? Transmissivité
Les transmissivités calculées à partir
des différentes méthodes (Cooper-Jacob, écopage,
analytique et Logans), elles sont comprises dans l'intervalle
[2,5.10-7 m2/s ; 2,7.10-3 m2/s] et
s'étendent sur plusieurs ordres de grandeurs. Les valeurs relativement
élevées des transmissivités observées pourraient
être dues à une densité de fracturation des roches. Mais
l'existence d'une densité de fracturation élevée ne suffit
pas à elle seule pour garantir de bonnes propriétés
hydrodynamiques s'il n'existe pas une bonne connexion des réseaux de
fractures. L'existence de joints subverticaux dans l'aquifère, contribue
selon Lachassagne et
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
Wyns (2005), à la connexion de ce réseau de
fractures. Seule une activité tectonique intense
caractérisée par une réactivation d'anciennes fractures ou
la mise en place de nouvelles fractures pourrait être à l'origine
de ces propriétés hydrodynamiques (Faillat, 1986). En effet,
l'altération joue un rôle primordial dans l'origine des fractures
et influence par conséquent les paramètres hydrodynamiques des
aquifères (Maréchal et al., 2004). Il semble
également exister plusieurs indicateurs géologiques et
hydrogéologiques qui pourraient agir sur la transmissivité de
l'aquifère. Une étude de la répartition des valeurs de
transmissivité, en fonction du type de formation de la zone
d'étude, montre que les formations métamorphiques,
constituées en majeure partie de schiste et de grès sont plus
transmissifs que les autres formations de la région du N'zi-Comoé
qui se caractérise par les valeurs de transmissivité les plus
faibles. Ces valeurs de transmissivité corroborent les résultats
obtenus antérieurement sur les aquifères fissurés en
Afrique de l'Ouest et en Côte d'Ivoire dans les roches fracturées
en général. Vouillamoz (2002), a trouvé au Burkina Faso
des valeurs qui oscillent respectivement entre 10-6 et
10-3 m2/s. Houmed-Gaba (2006) a obtenu des valeurs allant
de 5,78.10-4 à 5,7.10-1 dans les basaltes
fissurés de Djibouti. Aïssata (2010) a obtenu à Niamey des
valeurs comprises entre 3.10-5 et 1.10-2
m2/s.
Selon Lasm (2000), en Côte d'Ivoire, Degallier (1977) a
obtenu des valeurs qui s'échelonnent entre 10-4 et
8,33.10-5 m2/s dans le bassin versant de Korhogo.
Engalenc (1978-1979-1981) a obtenu des valeurs variant entre 1.10-6
m2/s et 1.10-5 m2/s. Soro (1987) a
trouvé des valeurs allant de 10-4 à 10-6
m2/s dans le bassin de la Mé. Faillat (1986a) a trouvé
des valeurs oscillant entre 10-3 et 10-6 dans la
région de Yamoussoukro. Biémi (1992), dan la région de
Haute Marahoué, a obtenu des valeurs de transmissivités oscillant
entre 10-4 et 10-7. Lasm (2000) a obtenu des valeurs
variant entre 1,09.10-6 et 2,32.10-3 dans l'Ouest
montagneux de la Côte d'Ivoire. D'après Yao et al.
(2010), les travaux de Koffi réalisés en 2003 dans le domaine
cristallin ivoirien (Biankouma-Man) montrent que dans le secteur Biankouma-Man,
la transmissivité moyenne est de 5,62.10-6 m2/s
avec la méthode de Théis et 1,60.10-5 m2/s
avec la méthode de Jacob. N'go et al. (2005) ont obtenu des valeurs
moyennes de 2,3. 10-4 m2/s dans les schistes et 2,6.
10- 4 m2/s dans les granites à Agboville. Les
résultats des travaux de Ahoussi (2008) donnent des valeurs qui
oscillent entre 1,6.10-6 et 1,11.10-3 m2/s sur
le socle dans la région d'Agboville. Les valeurs de
transmissivités obtenues dans l'ancienne boucle du cacao varient entre
6.10-6 m2/s et 6.10-3 m2/s
(Haubert, 1977 in Ahoussi, 2008). Les valeurs obtenues par Yao et
al. (2010), dans la région de Toumodi évoluent entre
1,34.10-6 et 6,93.10-4 m2/s. Les
transmissivités obtenues dans la région du N'zi-Comoé sont
hétérogènes (écart-type variant entre
3,7.10-6 et 3,71.10-4). Cette
hétérogénéité des valeurs des
transmissivités a été également constatée
par Soro (2002) avec une variation de 5,97.10-6 à
7,45.10-4 m2/s
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
pour le socle granitique et 1,83.10-5
m2/s à 2,69.10-4 m2/s sur les
métasédiments et métavolcanites. La dispersion des valeurs
de transmissivité est conforme aux résultats déjà
obtenus dans les formations analogues, aussi bien en Côte d'Ivoire qu'en
Afrique de l'Ouest par beaucoup d'autres auteurs tels que Savadogo (1984),
Traoré (1985), Biémi (1992), Tapsoba (1995), Savané
(1997), Lasm (2000) (Ahoussi, 2008).
Les valeurs de transmissivité sont de moyens à
forts, soit parce que les méthodes que nous avons employées ont
pour inconvénient de surestimer la transmissivité, soit parce que
la densité des réseaux de fractures et surtout les
possibilités de leur connexion sont importantes pour permettre une
circulation d'eau plus facile. En ce qui nous concerne, nous penchons pour
cette deuxième éventualité parce qu'elle est conforme aux
résultats acquis par Koïta (2010) à travers l'étude
de la fracturation des aquifères de la région du
N'zi-Comoé. Il ressort de cette étude que les valeurs de
transmissivité acceptables oscillent entre 10-7 et
10-3 m2/s avec toutes les méthodes.
. Coefficient d'emmagasinement
Les valeurs de coefficients d'emmagasinement obtenus dans la
région du Nzi-Comoé, sont élevées et oscillent
entre 1,88.10-5 et 7,96.10-1. Les valeurs de coefficient
d'emmagasinement trouvés dans la littérature, pour des milieux de
nature similaire, sont de l'ordre de 10-7 à 10-2
(Montiers et al., 1965 ; Lapcevic et al.,1993). Au centre de
la Côte d'Ivoire, Faillat (1986a) a obtenu des valeurs de S allant de
9.10-5 à 1,1.10-3 ; Vouillamoz (2002), a obtenu
des valeurs de S, oscillant entre 1.10-4 et 1.10-1 au
Burkina Faso; Guissimbana et al., (1997) ont trouvé des valeurs
allant de 1.10-3 à 3.10-2 au Burkina Faso. Boukari
et Guiraud (1965) obtiennent dans les migmatites fracturés du
Bénin des valeurs allant de 5.10-6 à
6.10-5. Au Burkina Faso, des valeurs de 2,64.10-5
à 5,4.10-5 ont été trouvées dans les
granito-gneiss de Zigla et de Mogtedo. Dans le Nord-Est du Maroc, Mortier et
al., (1965) ont obtenu dans les formations volcaniques
fracturées des valeurs variant de 2.10-2 à
7.10-2. De même Jalludin (1993) a évalué dans
les réservoirs fracturés de Djibouti des valeurs de coefficient
d'emmagasinement oscillant entre 5.10-6 et 4.10-2. Les
fortes valeurs de coefficient d'emmagasinement se retrouvent dans les schistes
fissurés qui constituent les réservoirs les plus
intéressants car leur structure en feuillet leur permet d'emmagasiner
plus d'eau (Koïta, 2010). La grande dispersion des valeurs des
différents coefficients d'emmagasinement proviendrait de l'importante
hétérogénéité de faciès lithologiques
rencontrés au niveau du système aquifère et des variations
quantitatives et qualitatives de la fracturation (Bahir et al., 2008). En outre
il ressort de cette étude que dans région du N'zi-Comoé,
les valeurs acceptables du coefficient
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
d'emmagasinement s'échelonnent autour de 10-5
à 10-2 en utilisant les transmissivités
calculées avec la
méthode de l'écopage et la méthode
analytique.
II. RESULTATS DE L'ANALYSE GEOSTATISTIQUE
II.1 Analyse variographique
Le champ des valeurs du coefficient d'emmagasinement
s'étend sur environ 120×120 km2 et est illustré
à la Figure 11. Nous disposons pour cette étude d'un
échantillon de 150 valeurs par méthode de détermination du
coefficient d'emmagasinement.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
II.1.1 Variogramme de Sa
Les résultats de la modélisation des valeurs
logarithmiques du coefficient d'emmagasinement calculé à partir
de la méthode analytique sont illustrés par les figures 12 et
13.
Figures 12 : Variogramme des valeurs logarithmiques de
coefficient d'emmagasinement (Sa) : modèle exponentiel
Figures 13 : Variogramme des valeurs logarithmiques de
coefficient d'emmagasinement (Sa) : modèle sphérique
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
L'analyse des variogrammes a consisté à
décrire les comportements à l'origine et les comportements aux
grandes distances. Cette analyse a abouti à la détermination des
paramètres intrinsèques du variogramme que sont :
- l'effet de pépite (Co) ;
- le plateau ou balance (C) ; - le palier (ó2 =
C+Co) ;
- la portée (a).
Les valeurs des paramètres intrinsèques (effet de
pépite, plateau ou balance, palier et portée) sont
consignées dans le tableau VII.
Tableau VII : Paramètres
intrinsèques des variogrammes des valeurs logarithmiques de Sa
Modèle
|
Paramètres
|
Portée (a) (m)
|
plateau (C)
|
Effet de pépite (Co)
|
Palier (ó2)
|
Erreur quadratique
|
Sphérique
|
Sa
|
14910
|
0,18
|
0,35
|
0,53
|
5,87.10-04
|
Exponentiel
|
18460
|
0,18
|
0,35
|
0,53
|
5,88.10-04
|
A l'analyse, les variogrammes des valeurs logarithmiques du
coefficient d'emmagasinement présentent des discontinuités
à l'origine témoignant de l'irrégularité locale du
coefficient d'emmagasinement. Les distances maximales de structuration
(portées) sont 14,91 km et 18,46 km respectivement pour les
méthodes sphérique et exponentiel. Les valeurs des écarts
quadratiques moyens sensiblement égales indiquent que l'un ou l'autre
des modèles peut être utilisé pour la détermination
des paramètres régionalisés. Nous retiendrons cependant
pour notre étude, le modèle sphérique qui présente
un meilleur calage.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
II.1.2 Variogramme de Se
Les résultats de la modélisation des valeurs
logarithmiques du coefficient d'emmagasinement calculé à partir
de la méthode de l'écopage sont illustrés par les figures
14 et 15.
Figures 14: Variogramme des valeurs logarithmiques de
coefficient d'emmagasinement (Se) : modèle exponentiel
Figures 15 : Variogramme des valeurs logarithmiques de
coefficient d'emmagasinement (Se) : modèle sphérique
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
Les résultats des paramètres intrinsèques
des variogrammes des valeurs logarithmiques de (Se) sont
synthétisés dans le tableau VIII.
Tableau VIII : Paramètres
intrinsèques des variogrammes des valeurs logarithmiques de Se
Modèle
|
Paramètres
|
Portée(a) (m)
|
Plateau (C)
|
Effet de pépite (Co)
|
Palier (ó2)
|
Ecart quadratique
|
Sphérique
|
Se
|
8095
|
0,12
|
0,23
|
0,35
|
6,83.10-04
|
Exponentiel
|
5935
|
0,12
|
0,23
|
0,35
|
7,62. 10-04
|
La détermination des paramètres
intrinsèque des variogrammes des valeurs logarithmiques du coefficient
d'emmagasinement (Se) a été faite comme
précédemment. Tout comme le cas de Sa, les deux variogramme
présentent un effet de pépite (0,23) témoignant
également de l'irrégularité locale du coefficient
d'emmagasinement. En ce qui concerne les portées, elles sont de 8,09 km
pour le modèle sphérique et de 5,93 km pour le modèle
exponentiel. Quant aux valeurs des écarts quadratiques moyens, elles
sont de 6,83.10-04 et 7,62.10-04 respectivement pour les
modèles sphérique et exponentiel. Nous retiendrons le plus petit
écart quadratique c'est-à-dire l'écart quadratique qui a
la plus petite valeur et dans notre cas c'est l'écart quadratique du
modèle sphérique qui sera retenu avec une valeur de
6,83.10-04.
Les différents résultats obtenus montrent que
les valeurs log normale du coefficient d'emmagasinement s'apparentent à
une variable régionalisée. Nous retiendrons deux variogrammes
à savoir les variogrammes sphérique de (Sa) et de (Se). Cependant
pour une meilleure cartographie, nous somme amenés à choisir l'un
de ces variogrammes. Ainsi en appliquant le principe de comparaison des deux
(2) écarts moyens quadratiques, nous en sommes arrivés à
la conclusion que le variogramme sphérique des valeurs de (Sa)
présente le plus faible écart moyen quadratique, il
présente de ce fait la meilleure structuration et sera donc retenue pour
la phase de cartographie.
Figure 16 : Carte des valeurs de coefficient
d'emmagasinement
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
II.1.3 Cartographie des valeurs de coefficient
d'emmagasinement
L'interprétation du variogramme aboutie à la
cartographie. Cette cartographie s'est faite avec les valeurs brutes du
coefficient d'emmagasinement. La carte de la variabilité spatiale de Sa
est illustrée à la figure 16.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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INPHB ESMG
Cette carte présente les isolignes des valeurs brutes
de coefficient d'emmagasinement. La distribution des valeurs de coefficient
d'emmagasinement est hétérogène sur l'ensemble de la zone
d'étude et met ainsi en évidence des zones de fortes et faibles
valeurs de coefficient d'emmagasinement.
- au niveau du département de M'bahiakro, les fortes
valeurs de coefficient d'emmagasinement sont localisées dans la partie
centrale et au Nord-Est;
- en ce qui concerne le département de Daoukro, les
valeurs de coefficient d'emmagasinement sont relativement élevées
sur l'ensemble du département ;
- dans le cas du département de Dimbokro, les fortes
valeurs de coefficient d'emmagasinement se localisent dans la partie Sud-Est
principalement ;
- les autres parties des départements sont
caractérisées par des valeurs plus faibles.
Les valeurs de coefficient d'emmagasinement sont relativement
élevées d'Ouest en Est. Cela pourrait être dû au fait
que la partie Ouest constituée en grande partie de formations
granitiques est moins poreuse que la partie Est constituée de formations
schisteuses. Ainsi, les fortes valeurs au niveau des schistes peut s'expliquer
par l'existence au sein de ces roches de structures feuilletées leurs
permettant de retenir plus d'eau.
II.2 Discussion
· Analyse variographique
Le coefficient d'emmagasinement est un paramètre
très variable dans l'espace et les données disponibles obtenues
des tests de pompage sont souvent rares et en faibles quantités. Cette
difficulté peut être palliée par une estimation de ce
paramètre à l'aide de la géostatistique. Le calcul des
différents variogrammes a permis de montrer que les valeurs
transformées des coefficients d'emmagasinement (Log(Se) et Log(Sa)) sont
structurées. Ce résultat est en accord avec les travaux de
certains auteurs (Delhomme, 1978 ; Sinan, 1986 ; Ahmed et De Marsily, 1993 ;
Bracq et Delay, 1997 ; Fabbri, 1997 ; Roth et Chiles, 1997) qui montrent que la
structuration est meilleure avec les valeurs logarithmiques Youan-Ta (2008).
L'analyse variographique a mis en évidence la
présence d'effet de pépite. En effet, l'effet de pépite
est en général dû à l'effet combiné de deux
(2) raisons principales (Lasm, 2000) :
- l'existence d'une micro-régionalisation;
- l'existence d'incertitudes de mesures.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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Les différents résultats ont montré que les
écarts quadratiques les plus faibles ont été obtenus avec
le modèle sphérique quelles que soit les valeurs de coefficients
d'emmagasinement calculés.
La structuration spatiale du variogramme (existence d'un
palier, d'une portée et d'un effet de pépite) implique que le
coefficient d'emmagasinement se comporte comme une variable
régionalisée. Cette bonne structuration de ces paramètres
dans l'espace permet d'envisager leur estimation sur l'ensemble de la zone
d'étude. La discontinuité à l'origine signalée, est
un phénomène couramment rencontré dans la
littérature (Lasm 2000 ; Jourda, 2005 ; Soro et al 2010).
La distance de structuration de l'ordre de 14,91 km indique
que la structuration dans cette région de la Côte d'Ivoire est
importante sans doute du fait de la bonne inter-connectivité des
fractures. Des études analogues menées dans différentes
régions de la Côte d'Ivoire, par Lasm (2000), Jourda (2005), Lasm
et al. (2008), Youan-Ta (2008) et Soro et al (2010)) ont
donné respectivement des valeurs de 6,6 km (à l'Ouest), 4,5 km
(au Nord) et 10,08 km (à l'Est), 10,08 km (Nord-Est) et 8,4 km (au Sud).
Au Sud-Est de la Côte d'ivoire, Soro et al (2010) déterminent une
portée de 0,858 km à partir un variogramme très mal
structuré du fait sans doute du faible nombre de données
disponibles (38 points de mesures au total). Le nombre de points de mesure
expliquerait la valeur de la portée et jouerait un rôle important
dans la forme du variogramme et partant influencera sur la qualité de
l'estimateur. En effet, plus les données disponibles sont nombreuses,
meilleur sera le variogramme.
· Cartographie
Les fortes valeurs de coefficient d'emmagasinement
observées en certains endroits sur la carte pourraient être dues
à une densité de fracturation de la région et aussi
à la nature de ces roches. En effet, les études de terrain
réalisées par Bard (1974) et Yao et al. (1995) ont
permis de mettre en évidence deux accidents majeurs dans les formations
de la région. Il s'agit entre autres de l'accident de Dimbokro et
l'accident du N'zi (Koïta, 2010). D'autres accidents ont été
répertoriés par Delany (1965), Yao et al. (1995) dans
Koïta (2010) et lors de campagnes de terrain réalisées dans
la région en 2008 par Koïta.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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III. Conclusion partielle
L'étude des paramètres hydrodynamiques des
aquifères montre que les valeurs de conductivités hydrauliques de
la région du N'zi-Comoé varient de 1,79.10-8 à
3,8.10-6 m/s. Cette variation spatiale des valeurs de K proviendrait
de l'hétérogénéité et surtout des variations
latérales et verticales de faciès. Quant aux
transmissivités, elles oscillent entre 2,54.10-7
m2/s et 2,67.10-3 m2/s. Elles diffèrent
en fonction de la nature géologique des terrains aquifères et du
mode de fracturation de ces couches. La classification des
transmissivités dans la région, nous permet de retenir que les
aquifères de la région du N'zi-Comoé ont, en
général, une bonne fonction conduite. Les méthodes
utilisées donnent des valeurs qui s'inscrivent dans la gamme des valeurs
de transmissivité rencontrées dans le socle Ouest-Africain et
Ivoirien. Les valeurs de coefficient d'emmagasinement oscillent entre
1,88.10-5 et 7,96.10-1. Ces valeurs diffèrent
aussi en fonction de la nature géologique. En effet, les formations
schisteuses emmagasinent plus d'eau que les formations granitiques. Il ressort
de cette étude que les valeurs de coefficient d'emmagasinement
acceptables sont celles de l'écopage et de la méthode
analytique.
Les analyses géostatistiques menées ont
montré que le coefficient d'emmagasinement est un paramètre en
relation avec la densité de fracturation et s'apparente à une
variable régionalisée. L'effet de pépite au niveau des
variogrammes est à mettre sous le compte de l'effet combiné d'une
microrégionalisation et d'une incertitude de mesure. L'usage de la
cartographie a permis de mettre au point le champ d'estimation du coefficient
d'emmagasinement qui est assez représentatif du secteur d'étude.
Ainsi le coefficient d'emmagasinement croit d'Ouest en Est. La
géostatistique a montré son utilité. En effet, son usage a
permis d'estimer les valeurs logarithmiques du coefficient d'emmagasinement
là ou ne disposons pas de données de forage grâce à
la connaissance de valeurs en quelques points de la zone d'étude.
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Evaluation et analyse géostatistique des
paramètres hydrodynamiques des aquifères fissurés de la
région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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CONCLUSION GENERALE
Le travail réalisé dans la région du
N'zi-Comoé a permis de proposer une carte synthétique de la
réalité caractérisant le coefficient d'emmagasinement des
aquifères fissurés de la région.
En effet différentes méthodes ont
été appliquées sur 150 forages de la région du
N'zi-Comoé et nous ont donné des résultats contribuant
à une meilleure connaissance des caractéristiques hydrodynamiques
des aquifères fissurés. Les valeurs de conductivité
hydraulique obtenues varient de 1,79.10-8 à
3,8.10-6 m/s. Cette variation spatiale des valeurs de
conductivité hydraulique proviendrait de
l'hétérogénéité et surtout des variations
latérales et verticales de faciès. Quant aux
transmissivités, elles oscillent entre 2,54.10-7
m2/s et 2,67.10-3 m2/s. Elles diffèrent
en fonction de la nature géologique des terrains aquifères et du
mode de fracturation de ces couches. Les valeurs de transmissivité
obtenues s'inscrivent dans la gamme des valeurs de transmissivité
rencontrées dans le socle Ouest-Africain et Ivoirien. Les valeurs de
coefficient d'emmagasinement fluctuent entre 1,88.10-5 et
7,96.10-1. Ces valeurs diffèrent également en fonction
de la nature géologique de l'aquifère et de la densité de
fracturation. En effet, les formations schisteuses emmagasinent plus d'eau que
les formations granitiques et il ressort de cette étude que les valeurs
de coefficient d'emmagasinement acceptables sont celles calculées avec
les transmissivités de la méthode de l'écopage et de la
méthode analytique avec des moyennes respectives de 3,82.10-2
et 5,58.10-2. Les résultats des analyses
géostatistiques menées montrent que le coefficient
d'emmagasinement est en relation avec la densité de fracturation, la
nature des formations géologiques et s'apparente à une variable
régionalisée. L'usage de la cartographie a permis de mettre au
point le champ d'estimation du coefficient d'emmagasinement qui est assez
représentatif du secteur d'étude. La géostatistique a
montré son utilité. En effet, son usage a permis d'estimer les
valeurs de coefficient d'emmagasinement là ou ne disposons pas de
données de forage grâce à la connaissance de valeurs en
quelques points de la zone d'étude.
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région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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région du N'zi-Comoé (Centre-Est de la Côte d'Ivoire)
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ANNEXES
ANNEXE I : Coordonnées UTM des points d'eau
ANNEXE II : Paramètres hydrodynamiques et types
de
roches
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