BURKINA FASO Unité - Progrès - Justice
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE ES SCIENCES ECONOMIQUES ET
DE GESTION
(UFR/SEG)
DEPARTEMENT DE TROISIEME CYCLE PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE
INTERUNIVERSITAIRE EN ECONOMIE (PTCI/Economie)
ANALYSE DES DETERMINANTS DE
L'ADOPTION DES TECHNOLOGIES
DE CONSERVATION DES EAUX ET
DES SOLS DANS LE PLATEAU
CENTRAL DU BURKINA FASO
EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME
D'ETUDES APPROFONDIES
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Présenté et soutenu par : KINI Janvier
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Sous la Direction de :
Pr. Kimseyinga SAVADOGO Dr. Souleymane OUEDRAOGO
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KINI Janvier, 12eme Promotion,
DEA/PTCI
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DED/CACE
Ce travail est entièrement dédié
à :
· Ma Mère
· Mon Oncle
· Mes frères et soeurs
WEWIEWCIEWIEWTS
A l'endroit du Professeur Kimseyinga SAVADOGO, qui
malgré la distance et son emploi de temps chargé a bien voulu
guider ce travail.
Au Docteur Souleymane OUEDRAOGO pour avoir
donné l'occasion de traiter d'un sujet aussi passionnant et de nous
confronter à la réalité de la recherche
scientifique.
Aux Docteurs Pam ZAHONOGO, Yiriyibin BAMBIO, Tambi
Samuel KABORE pour leur soutien multiforme à la réalisation de ce
travail.
A tout le personnel de l'INERA Kamboincé pour
leur l'accueil au sein de l'institution. A tous les étudiants de la
XIIème promotion du DEA/PTCI pour la famille
fondée.
Au personnel et aux amis et camarades du PTCI pour
la grande famille dont on forme à jamais
A tous les amis et camarades qui d'une manière
ou d'une autre ont contribué à la mise en oeuvre de ce
document.
Résumé
La présente étude veut analyser les facteurs
qui motivent les ménages à adopter les techniques de conservation
des eaux et des sols (CES) dans le Plateau Central du Burkina Faso. De
façon spécifique, l'on veut montrer l'importance des droits de
propriété fonciers dans l'adoption de ces technologies ainsi que
le rôle fondamental que joue l'action collective dans cette prise de
décision par les ménages.
L'étude s'appuie sur la théorie de la pression
créatrice ainsi que la théorie de l'innovation induite pour
comprendre les facteurs motivateurs de l'adoption des innovations agricoles.
Une analyse en composantes principales a été utilisée
ainsi qu'un modèle empirique le logit multinomial pour estimer la
probabilité qu'un ménage adopte une combinaison donnée de
techniques (CES).
Il ressort que le coût d'adoption des techniques CES est
le facteur déterminant le plus significatif des ménages face
à l'adoption de ces techniques. La taille des ménages, la
superficie aménagée, les rendements escomptés ainsi que la
perception de l'utilité des CES sont également des facteurs
déterminants de l'adoption des CES dans le plateau central.
En définitive, il serait intéressant que des
mesures soient prises en vue de réduire les coûts d'adoption des
pratiques CES pour assurer une agriculture productive
SIGLES ET ABREVIATIONS
CES : Conservation des Eaux et des Sols
CILSS : Comité Inter Etats de Lutte
Contre la Sécheresse au Sahel INERA : Institut de
l'Environnement et des Recherches Agricoles INSAH : Institut
du Sahel
NPK : Azote Phosphore Potassium
PDRD : Programme de Développement Rural
et Durable
PS-CES/AGF : Programme Spécial pour la
Conservation des Eaux et des Sols et de l'agroforesterie
RNA : Régénération
Naturelle Assistée
SPAD : Système Potentiel d'Analyse des
Données
TABLES DES WATIERES
Introduction 9
I. Revue de littérature 13
1.1. Les caractéristiques du Plateau central
13
1.2. Les différentes technologies de conservation
des eaux et des sols 14
1.2.1. Le Zaï 15
1.2.2. Le Paillage ou mulching 16
1.2.3. Les cordons pierreux 17
1.2.4. La fumure organique et le compostage
18
1.2.5. Les demi-lunes 20
1.2.6. La régénération naturelle
assistée (RNA) 20
1.2.7. Les haies vives 21
1.2.8. Les aménagements sur les bassins versants
21
II. Cadre théorique de la recherche : les
facteurs déterminants de l'adoption 24
2..1. La théorie de la diffusion de l'innovation
24
2.2. Le modèle d'acceptation de la technologie
25
2.3. La théorie de l'action raisonnée
26
2.4. Théorie de la pression créatrice de
la population et la théorie de l'innovation
induite 27
2.5. Etudes empiriques sur les facteurs
déterminants de l'adoption des CES 29
2.6. Définition des différents concepts de
l'étude 34
2.7. Modèle économétrique
35
2.8. Présentation du modèle Logit
multinomial théorique. 36
III. Analyse des données de l'enquête
auprès des ménages dans le Plateau Central 40
3.1. Analyse statistique des données
41
3.2. Analyse économétrique des
données 50
3.2.1. Modèle théorique 50
3.2.2. Résultats des estimations empiriques
51
3.2.3. Validité économique des
coefficients 53
3.2.4. Implications économiques des
résultats de l'estimation et recommandations57 Conclusion
générale 61
Introduction
En déclarant 2006, année internationale des
déserts et de la désertification, les Nations Unies ont mis en
lumière la nécessité de protéger et restaurer les
terres arides afin d'accroître les espaces vivriers du monde rural. Ceci
expose les multiples problèmes auxquels sont confrontés les sols
sur toute la surface de la terre. En effet, la dégradation
accélérée des sols en est un exemple. Cette
dégradation des sols est due principalement à l'érosion de
ceux-ci. L'érosion est une usure de la couche supérieure fertile
des sols les rendant improductifs à l'activité agricole. En plus
de l'érosion, les systèmes d'exploitation agricoles sont de
véritables sources de dégradation des ressources
environnementales. C'est l'exemple des cultures sur brûlis, l'extension
des superficies cultivées qui engendrent un défrichement
exagéré des forêts exposant l'environnement à la
désertification. A cela il faut ajouter les demandes en bois comme
source d'énergie et comme matériel de construction. Ces demandes
sont à la base de la destruction de la couverture végétale
de plusieurs zones contribuant ainsi à la dégradation des sols.
L'ensemble de ces facteurs compromet la réussite des activités
agricoles, principales sources d'alimentation des populations dans de nombreux
pays en développement dont le Burkina Faso.
A cause des contraintes de sols et de ressources
environnementales, augmenter la production alimentaire dans les pays en
développement exige l'introduction de nouvelles technologies visant
à améliorer la production et la productivité des
ressources. Ces technologies couvrent à la fois les technologies
externes et internes. Les technologies externes sont celles qui ont
été importées de l'extérieur tandis que les
technologies internes concernent celles qui sont développées
à l'intérieur d'un pays. Ouédraogo et Illy (1996)
désignent par nouvelle technologie une technique ou une innovation
susceptible d'améliorer la production agricole qu'elle provienne du
milieu rural ou qu'elle soit introduite de l'extérieur. A cet
égard, la fumure organique, la fumure minérale, la culture
attelée ainsi que les pratiques traditionnelles de conservation de eaux
et des sols (zaï, paillage, cordons pierreux, etc.) sont
considérées comme des technologies (Ouédraogo et Illy,
1996). En particulier, la conservation des eaux et des sols (CES) peut
être définie comme l'ensemble des activités menées
localement pour maintenir ou augmenter la capacité de production de la
terre dans les zones sujettes à la dégradation ou
déjà dégradées (Agenda 21 du Sommet de la terre,
1992). Dans ce sens, la CES inclut la prévention ou la réduction
de l'érosion, de la compaction et de la salinisation, de même que
la conservation ou le drainage de l'humidité, le maintien ou
l'amélioration des
sols. Pour ce qui est des technologies CES, c'est l'ensemble
des pratiques agronomiques et végétales, des structures physiques
et des modes de gestion à même de maîtriser la
dégradation du sol et d'améliorer la productivité des
champs. Le problème qui se pose est de connaître les facteurs et
le degré d'adoption des technologies CES par les producteurs dans les
pays en développement et dans le Plateau Central du Burkina Faso en
particulier. En effet, la partie sahélienne du Burkina Faso est l'une
des plus exposées aux caprices de la dégradation des sols et
nécessite que des actions concrètes soient menées afin de
réduire les effets de ce phénomène.
De nombreuses initiatives de développement sur
l'adoption des technologies visant l'amélioration de la
productivité agricole ont été frustrées par les
faibles taux d'adoption de ces technologies. Ainsi, malgré le nombre
important de projets de développement initiés dans les pays les
moins avancés en vue de réduire les contraintes majeures à
l'adoption des innovations technologiques, on observe toujours de faibles taux
d'adoption de celles-ci (Feder et al, 1985) En conséquence, la
production alimentaire dans bien de pays en développement n'est pas en
concordance avec la croissance de la population (Stevens et Jabara, 1988).
Comprendre alors le rôle des facteurs
influençant les décisions d'adoption peut être d'un apport
important à la réussite du développement agricole. A cet
égard, Jamison et Lau (1982) ont trouvé que les raisons des
faibles taux d'adoption des technologies agricoles étaient d'ordre
social, économique, technique et environnemental. De même, les
différences dans la diffusion de l'information peuvent être
d'importants déterminants des décisions d'adoption des
technologies (Feder et al, 1985). Dadi et al (2004), introduisent la notion du
temps-variant et de temps-invariant comme facteurs influençant la
vitesse d'adoption des fertilisants et des herbicides dans les hautes montagnes
Ethiopiennes. Mais, ils aboutissent au fait que les incitations
économiques comme les prix des facteurs de production et des produits
sont les déterminants les plus importants de l'adoption de ces
technologies. Kebede et al (1993) prennent en compte la production des
connaissances dans l'analyse des déterminants de l'adoption des
technologies. Kebede, en Ethiopie, souligne l'importance du rôle des
connaissances traditionnelles dans l'adoption des technologies nouvelles. En
effet, la plupart des études sur l'adoption de technologies ne prenaient
pas en compte de façon approfondie cet aspect. Juste une approche
indirecte sur l'évaluation de l'impact des connaissances traditionnelles
était utilisée et se basait sur des variables de gestion (Kebede,
1993). Or, les ménages évoluent dans un environnement
socio-économique à forte inter et intra-influence de ceux-ci, ce
qui joue sur le processus de prise de décision (Eisemon et al, 1988).
Knox et Meinzen-Dick (1999) ajoutent l'importance des droits de
propriété et de l'action collective
dans la gestion des ressources naturelles comme facteurs
déterminants de l'adoption des technologies CES. Ces deux facteurs
agissent sur d'autres facteurs qui sont également des
déterminants de l'adoption. Il s'agit des infrastructures et de
l'information, des risques environnementaux et commerciaux, de la richesse, du
crédit, de la main d'oeuvre, des lois, des règles communautaires,
des normes de la société.
Zoungrana (2004), dans le cas du Burkina Faso, trouve que
l'adoption des technologies CES est influencée entre autres par des
facteurs sociaux (taille de ménage, âge du chef de ménage),
économiques (revenu du chef de ménage, prix d'output). Sanders et
al (1990) formulent la théorie du développement de technologie
agricole avec une pression démographique et une dégradation de la
terre pour le cas du Burkina. Selon ces auteurs, la baisse en qualité et
en disponibilité des terres combinée à la
productivité réduite du travail amène le gouvernement du
Burkina à promouvoir de nouvelles technologies. De même,
l'adoption de nouvelles technologies par les producteurs est influencée
par ces deux facteurs fondamentaux. A ces facteurs, il faut ajouter les prix
des facteurs de production ainsi que les prix des produits sur le marché
qui sont également des signaux économiques à même
d'influencer l'adoption de nouvelles technologies (Sanders et al, 1990).
Dans la théorie de la diffusion de l'innovation
proposée par Rogers en 1962, cinq facteurs principaux déterminent
l'adoption ou la diffusion d'une nouvelle technologie. Il s'agit de l'avantage
relatif, la complexité, la compatibilité, la testabilité
et l'observation (Rogers, 1995). Mais selon Rogers (1983), une combinaison de
ces facteurs a plus d'impact positif sur l'adoption des technologies. Tornatzky
et Klein (1982) ont montré que la compatibilité, les avantages
relatifs et la complexité d'une technologie influençaient
davantage l'adoption de celle-ci.
Davis et al (1989) dans leur modèle d'acceptation de
la technologie trouvent deux facteurs d'ordre psychologique qui
détermineraient l'adoption d'une technologie. Il s'agit de la perception
de l'utilité et la perception de la facilité d'utilisation de la
technologie. Ainsi, face à deux systèmes offrant les mêmes
fonctionnalités, l'utilisateur trouvera plus utile celui qu'il pense
facile à utiliser (Dillon et Morris, 1996). Bien que la perception de
l'utilité et la perception de la facilité de l'utilisation
influencent l'attitude générale de l'utilisateur face à la
technologie, la facilité d'utilisation influence plus significativement
l'adoption d'une technologie à travers l'auto efficacité et
l'instrumentalité (Davis et al, 1986).
Au regard de toutes ces analyses, il est clair que l'ensemble
des facteurs économiques, sociaux, environnementaux, psychologiques,
ont été abordés dans les travaux sur l'adoption de
nouvelles technologies tant en théorie que dans la pratique. Bien
qu'ayant été conçues pour
des questions industrielles et informationnelles au
départ, ces théories d'adoption de technologie s'appliquent aussi
bien au domaine agricole dont les technologies de conservation des eaux et des
sols.
Cette étude vise principalement à analyser les
facteurs qui stimulent les ménages à adopter une technologie de
conservation des eaux et des sols dans le Plateau Central. Pour ce faire, un
modèle économétrique a été utilisé.
Des recommandations seront dégagées de cette analyse et serviront
à élargir et enrichir l'arsenal d'outils dont dispose le pouvoir
décisif sur d'éventuelles politiques de développement du
secteur agricole.
Pour atteindre ces objectifs, dans un premier temps une revue
de littérature détaillée pourrait définir le cadre
théorique de l'étude et servir de base pour présenter le
modèle qui sera utilisé. Dans un second temps, l'analyse des
résultats de l'estimation du modèle sera objet d'attention.
Enfin, une synthèse du travail sera menée en vue de faire des
recommandations pouvant servir d'instruments de politiques économiques
dans le domaine agricole.
I. Revue de littérature
1.1. Les caractéristiques du Plateau central
Le Plateau central est une zone agro-alimentaire
homogène couvrant une superficie de 70 778 km2, soit environ
32% du territoire national (INSD, 1991). Il s'étant sur 13 provinces :
Bam, Bazèga, Boulgou, Boulkiemdé, Ganzourgou, Kadiogo,
Kouritenga, Namentenga, Oubritenga, Passoré, Sanmatenga, Yatenga et
Zoundwéogo.
Le climat du Plateau central est de type
soudano-sahélien. Celui-ci est en général
caractérisé par la succession d'une saison sèche d'Octobre
à Mai et d'une saison pluvieuse de Juin à Octobre. Les
précipitations sont mal réparties dans l'espace et dans le temps
et connaissent une grande variabilité (300 à 900 mm) selon l'INSD
(1991). Des, poches de sécheresse fréquentes apparaissent pendant
la période agricole et constituent la contrainte majeure des
activités paysannes dans les différentes régions de la
zone. Ces contraintes sont accentuées par les ruissellements qui privent
les sites cultivés d'une partie de l'eau pluviale. Les pluies sont
souvent violentes, de courtes durées et forte intensité
constituant ainsi le facteur le plus important de l'érosion.
Le potentiel en terres cultivables comprend une
diversité de sols classifiés selon leurs caractéristiques
physiques et chimiques. Les sols présentant un intérêt
agronomique composés de vertisols, des sols bruns et des sols
ferrugineux tropicaux. Les vertisols sont caractérisés par une
forte capacité d'absorption et un drainage interne réduit rendant
difficile le labourage. Les sols bruns ont une bonne couverture
végétale et sont aptes à la culture. Enfin les sols
ferrugineux ont une faible teneur en matière organique et sont
très sensibles au ruissellement. Le second type de sols concerne les
terres de fertilité moyenne. Ce sont de sols humifère très
pauvres et moins épais favorable à l'érosion. Le
troisième type de sols est constitué des sols incultes
composés des lithosols et des halomorphes. Ce sont des sols à
épaisseur faible empêchant le développement des racines.
Le plateau central correspond principalement au territoire
mossi. La population y est en pleine croissance (2.9% par an) selon l'INSD, en
1991 si bien que les densités varient considérablement d'une
région à l'autre. Selon le recensement de la population de 1991,
les densités fluctuaient entre 41 et 80 habitants au km2 dans
le Passoré et entre 80 et 139 habitants au km2 dans
Kadiogo.
Cette concentration démographique entraîne une
occupation totale des superficies et une surexploitation des sols.
Les activités de production sont basées sur la
culture pluviale. Les céréales occupent environ 82% des
superficies cultivées (INSD, 1991). L'augmentation démographique
a entraîné une occupation de l'espace se traduisant par une mise
en culture des terres marginales. Ceci implique des rendements bas variables
d'une année à l'autre et d'une région à l'autre.
L'élevage constitue la seconde activité source de revenu pour les
populations. Il porte principalement sur les caprins, les ovins et les
bovins.
Tous ces facteurs ont favorisé la rupture de
l'équilibre homme/terre et ont entraîné les systèmes
dans une impasse. C'est pour restaurer cet équilibre que des mesures
anti-érosives sont nécessaires dans la zone.
2.2. Les différentes technologies de
conservation des eaux et des sols
La dégradation des ressources environnementales est
une des préoccupations majeures dans le monde entier et dans le monde en
développement en particulier. En effet, dans ce dernier l'agriculture
est la principale source d'alimentation des populations. Cette agriculture est
aujourd'hui confrontée à de sérieux problèmes dont
la dégradation des ressources environnementales et celle des sols en
particulier. Le problème est que cette dégradation touche les
ressources naturelles renouvelables à un point critique tel qu'il
convient de connaître les causes réelles de celle-ci afin de lui
affronter une lutte curative. Les causes de cette dégradation sont
multiples, variées et liées à l'activité de
l'homme. Dans ce sens, Malthus avait trouvé que la croissance
exponentielle de la population était à la base de cette
dégradation environnementale. En effet, pour lui, plus la population
s'accroît, plus les espaces et ressources disponibles par tête
diminuent engendrant ainsi une pression démographique sur les sols, en
particulier, qui supportent l'activité de production. Southgate et al
(1990) trouvent qu'en plus de cette pression démographique, les
politiques gouvernementales et les attributions des droits de
propriété jouent sur la dégradation de ces ressources
environnementales. L'érosion des sols est aussi citée comme une
des causes principales au phénomène de dégradation. Pour
le cas du Burkina Faso, Mazzucato et al (2000) attestent la dégradation
des sols aux taux élevés de croissance démographique
conjugués à une pauvreté très répandue ainsi
qu'à un manque d'intensification agricole. Bandré et Batta
(1998)
distinguent cinq causes majeures de la dégradation des
terres au Burkina Faso : les pratiques traditionnelles1, la
sécheresse, l'utilisation des tracteurs et autres machines pour la
préparation du sol, l'exploitation intensive des pâturages, le
changement du répertoire des semences2.
Face à ce phénomène, les techniques ou
stratégies développées par les agriculteurs et la
recherche sont variées. Ces techniques visent toutes le contrôle
de l'érosion, le maintien de la matière organique et des
propriétés physiques du sol (Bandré et al 1998).
L'importance accordée à la conservation des sols ou à la
récupération de l'eau peut varier selon la moyenne
pluviométrique, le type de sol et la situation du terrain dans le
relief. Ainsi, dans les zones humides où le lessivage des
éléments nutritifs du sol et l'érosion en nappe sont des
problèmes pour la production agricole, les mesures de conservation des
sols sont d'une importance capitale. Par contre, dans les zones sèches
où l'eau est la contrainte de la production agricole, les techniques de
collecte d'eau sont à valoir (Bandré et al, 1998).
Selon donc les zones agro-climatiques dans le pays on
dénombre une panoplie de techniques traditionnelles de conservation des
eaux et des sols à effet plus ou moins efficace dans la
préservation et la restauration des ressources naturelles. Ces
techniques comprennent le zaï, le paillage, le cordon pierreux, la fumure
organique, les demi-lunes, la régénération naturelle
assistée, les haies vives, le compostage en tas et les
aménagements sur les bassins versants.
1.2.1. Le Zaï
Une des techniques traditionnelle de CES pratiquée
dans le Plateau Central du Burkina est le « Zaï ». Dans cette
zone, la pluviométrie moyenne est de 562 mm (Bandré et al, 1998)
et les sols y sont fortement encroûtés. Par définition, les
« Zaï » sont des trous ou des cuvettes à diamètre
compris entre 20 et 30 cm avec une profondeur de 10 à 15 cm
(Bandré et al, 1998). Les dimensions des Zaï varient en fonction
des types de sols sur lesquels ils sont creusés. Ainsi, sur les sols
latéritiques à capacité de rétention d'eau
limitée, ils sont le plus souvent grands. Par contre, sur les sols
argileux moins perméables à l'eau, les « Zaï »
sont plus réduits. La terre excavée est déposée en
croissant vers l'aval du creux afin de capter les eaux de ruissellement. Le
nombre de cuvettes par hectare est fonction de leur espacement et fluctue entre
12.000 et 15.000. Les lignes de Zaï doivent être
décalées et perpendiculaires à la plus grande pente du
terrain
1 Il s'agit des feux de brousse, des cultures sur
brûlis, la coupe du bois
2 C'est l'utilisation abusive des produits chimiques
due aux variétés modernes
Cette technique est surtout utilisée dans l'optique de
réhabiliter les sols latéritiques et sabloargileux devenus
dénudés. La période appropriée pour mettre en place
le zaï est la saison sèche (Novembre à Mai) en raison de la
disponibilité de la main d'oeuvre nécessaire.
Le temps nécessaire à la mise en «
zaï » d'un champ de l'ordre d'un hectare est d'environ 60 jours de
travail. Les « zaï » captent la litière et les sables
fins transportés par le vent. A cela, les paysans ajoutent une certaine
quantité de fumier dans les cuvettes afin d'attirer les termites. Les
termites quant à eux creusent des galeries et facilitent ainsi
l'infiltration profonde des eaux de pluie et de ruissellement. En plus de leur
contribution à l'amélioration de la porosité des sols et
à la capacité de rétention de l'eau, les termites
transportent également les éléments nutritifs des couches
supérieures profondes vers des horizons supérieurs et
inversement. Les zaï sont efficaces parce qu'ils concentrent l'eau et la
fumure en un même point (Ouédraogo et Kaboré, 1996). Les
rendements en céréales (mil et sorgho) à partir des
zaï sont remarquables en année de pluviométrie normale avec
environ 500 à 1000kg/ha (Bandré et al, 1998). Pendant la seconde
année de culture de zaï, les paysans sèment à nouveau
dans les cuvettes existantes ou dans de nouvelles cuvettes si l'espacement
entre les anciennes cuvettes permet d'en creuser de nouvelles. Ainsi,
après environ cinq années de culture, l'ensemble de la surface
aménagée est amélioré par les zaï et l'action
des termites (Roose et al, 1994). Dans le Plateau central, le zaï a un
taux d'adoption compris entre 60 et 80% (Ouédraogo et al, 2006).
1.2.2. Le Paillage ou mulching
Cette technique de conservation des eaux et des sols est bien
répandue dans le plateau central du Burkina Faso. En effet, dans cette
région, peu de résidus de culture restent sur le champ
après la récolte du fait qu'ils sont utilisés aussi bien
pour l'alimentation du bétail que pour servir de source
d'énergie.
Le paillage consiste à couvrir le sol avec une
épaisseur d'environ 2 cm d'herbe sèche, ce qui correspond
à une quantité de 3 à 6 tonnes/ha. Pendant les
périodes sèches, les paysans entreprennent la fauche de l'herbe,
le Loudetia togoensi en particulier, généralement
rencontré sur les sols pauvres des collines environnantes. Là
où cette herbe n'est pas suffisante, certains producteurs utilisent les
feuilles sèches de différents arbres, en particulier du
Butyrospermum parkii.
La technique présente des avantages relatifs à
sa simplicité et au fait qu'elle est facilement maîtrisée
par les producteurs. En plus, elle permet la fertilisation des sols grâce
à la décomposition des résidus végétaux
augmentant ainsi les rendements des cultures de l'ordre de 210 kg/ha
(Ouédraogo et al, 2006). Cette fertilisation des sols est aussi soutenue
par l'action des termites qui creusent des couloirs dans les sols et à
la surface des sols. Ainsi, grâce aux termites, la porosité et la
perméabilité du sol augmentent de façon
considérable. L'ensemble de ces facteurs crée des conditions plus
favorables pour le développement des racines. Le relief
créé par les paillages après la consommation par les
termites suffit pour absorber une certaine quantité de pluie et pour
diminuer le ruissellement.
Ouédraogo et al (2006) ont estimé le taux
d'adoption de la technologie de paillage dans le cas du Plateau Central
à 34%.
Cependant, cette technique a des exigences non
négligeables. Il s'agit de la nécessité de respecter
l'utilisation de la paille de 1,5 à 2 tonnes/ha pour contrôler
l'érosion éolienne, de l'augmentation de la sensibilité
des cultures au stress hydrique en raison d'une grande teneur en
matières organiques mal décomposées. En plus, le paillage
expose aux risques de parasitose par les insectes dans le sol (Ouédraogo
et al, 2006).
1.2.3. Les cordons pierreux
Le cordon pierreux est un alignement semi-perméable
constitué de 2 à 3 lignes de pierres rangées selon les
courbes de niveau de façon à se renforcer l'une l'autre. C'est
une technologie locale d'aménagement anti-érosif,
améliorée par la recherche, dans le but de contribuer à la
prévention de la dégradation des terres et à la
réhabilitation ou réduction des terres dégradées.
Cette technique permet de ralentir le ruissellement afin qu'il s'infiltre plus
rapidement provoquant ainsi la sédimentation successive des sables, des
particules fines humifères. Le cordon filtre également les
pailles et diverses matières organiques flottantes.
La pratique de cordons pierreux exige de déterminer
les courbes de niveaux en vue de la détermination de la pente. Il s'agit
alors d'ouvrir un sillon de 10 à 15 cm de profondeur et de 15 à
20 cm de largeur et d'y disposer une ligne de grosses pierres. Cette ligne doit
être renforcée en aval avec une autre ligne de petites pierres.
Enfin, l'on couvre le tout par une couche de terre afin de consolider l'assise
du cordon pierreux. Le temps nécessaire de travail est estimé
à environ 60 à 80 jours et la durée de vie des cordons
pierreux est de 10 ans en moyenne (Ouédraogo et al, 2006).
La technique de cordons pierreux est appliquée dans la
zone nord soudanienne et sahélienne où la pluviométrie
varie entre 300 et 900 mm d'eau par an. La technique exige un travail collectif
ou une main d'oeuvre familiale importante, une disponibilité des
cailloux à proximité des zones à aménager. Elle
exige également une bonne maîtrise des méthodes de
détermination des courbes de niveau, une disponibilité de la
matière organique et/ou une maîtrise des techniques de compostage.
Enfin, la technique de cordons pierreux implique aussi que le producteur soit
propriétaire du terrain à aménager. Ainsi, celui-ci pourra
véritablement bénéficier des retombées de son
investissement et avoir la possibilité d'accéder au crédit
ou d'être subventionné afin de supporter les coûts
d'acquisition du matériel de traçage et de transport des cailloux
sur le site.
Les cordons pierreux, en fonction de leur écartement
et de la pluviosité, permettent une réduction du ruissellement,
des pertes de terre et une augmentation du taux d'humidité du sol
(Ouédraogo et al, 2006). Les tests de mesure d'amélioration des
rendements pour les aménagements de type cordon pierreux ont
révélé des gains de l'ordre de 100 kg/ha pour le sorgho et
le mil (Bandré et al, 1998). Dans le plateau central, le taux d'adoption
des cordons pierreux par les producteurs est compris entre 80 et 90%
(Ouédraogo et al, 2006). Ceci confirme la classification des cordons
pierreux parmi les technologies de gestion des ressources naturelles à
niveau d'adoption élevé dans les pays du CILSS (CILSS/INSAH,
2003).
1.2.4. La fumure organique et le compostage
La fumure organique est un moyen d'enrichissement des sols et
d'amélioration des rendements agricoles. La fumure organique est une
pratique collective et dont l'utilisation s'effectue par l'intermédiaire
de plusieurs procédés. Ainsi, les champs collectifs peuvent
être fumés soit par des troupeaux de bovins qui y stationnent,
soit par l'épandage des déjections d'animaux et des
détritus domestiques recueillis dans l'enceinte des habitations. La mise
en oeuvre de ce dernier procédé nécessite le transport de
l'engrais depuis les lieux d'habitation jusqu'au lieu de culture. Ce sont donc
les champs les plus proches de la résidence qui
bénéficient en général de la fumure domestique
tandis que les champs les plus éloignés sont engraissés
par le stationnement de troupeaux d'éleveurs. Ouédraogo et al
(2006) ont trouvé que la fumure organique est adoptée par les
producteurs à un taux compris entre 55 et 70% dans le plateau central.
Pour obtenir la fumure organique, un moyen mis au point par la
recherche est le compostage. Le compostage est une pratique
agronomique mise au point par la recherche, visant à promouvoir une
agriculture performante et durable à travers la valorisation agricole
des ressources disponibles localement. C'est une opération consistant
à faire subir aux matières premières
végétales et animales une fermentation dirigée et
contrôlée. Ceci aboutit à la formation d'un produit
stabilisé, hygiénique qui est le compost. Du point de vue
biologique, le compostage est la décomposition des matières
organiques et leur transformation en humus par l'action de d'un grand nombre de
microorganismes dans le milieu chaud et humide.
La technique met à la disposition des producteurs des
quantités appréciables de matières organiques et permet
une meilleure disponibilité du phosphore. Elle permet également
de restaurer, d'améliorer et de maintenir la fertilité des sols.
Le compostage est utilisé particulièrement pour améliorer
la structure du sol, ce qui est un effet d'amendement organique. De même,
il est utilisé pour apporter des éléments nutritifs au sol
sous forme organique et minérale, ce qui est un effet fertilisant ; et
permettre l'activité biologique du sol. Le compostage permet de recycler
la paille de céréales perdue par le feu pour la fertilisation du
sol. En effet, les intrants pour le compostage sont essentiellement
constitués de la paille de céréales, des résidus de
battage, des balles et du son de riz, du fumier de ferme, des déchets
d'animaux. Le compostage en tas présente des avantages tels que la
réduction des distances entre les champs et les sources des
matières premières et de l'eau, la facilitation des
opérations de plein air, la réduction du temps de compostage et
la possibilité d'utiliser l'eau de pluie.
Les dimensions idéales d'un tas de compost sont telles
que la largeur est comprise entre 1,5m et 2m et la hauteur atteignant 1,5 m au
maximum. La construction du tas de compost exige de commencer la base par un
matériau végétal grossier2 car l'air y circule
plus aisément et tout excès d'eau peut être rapidement
évacuer. Le compostage s'achève 2,5 à 6 mois après
sa mise en place et la durée du compostage dépend de la
qualité des substrats utilisée, des retournements
opérés et de la technicité du manipulateur. A ce moment,
le compost ne dégage plus d'odeur. Pour son utilisation, le compost doit
être mélangé avec couche superficielle de terre au cours de
la préparation du lit de semences. Ceci permet d'éviter le risque
de perte des éléments nutritifs due à la pluie, l'eau
d'irrigation et les rayons du soleil. La profondeur avec laquelle le compost
doit être est estimée à 10-15cm
1 Ce matériau végétal grossier
est constitué de branches d'arbre, de tiges de sorgho, de mil, de
maïs
1.2.5. Les demi-lunes
La demi-lune est une pratique de collecte des eaux de
ruissellement consistant à creuser une cuvette en forme de demi-cercle
de diamètre compris entre 2 et 6 mètres et une profondeur de 15
à 20 cm. Introduite à partir du Niger, cette technologie est une
méthode de réhabilitation des terres qui vise à collecter
l'eau de ruissellement nécessaire à la croissance des cultures
dans les zones arides et semi-arides. Elle est pratiquée sur les terres
encroûtées et dénudées. La terre excavée est
déposée en aval sur le demi-cercle en forme de banquette. Cette
dernière est quelque fois revêtue de blocs de pierres. Selon la
pratique traditionnelle, une charretée de compost ou de fumier à
30% d'humidité en moyenne est déposée dans la demi-lune,
soit une dose moyenne de 10,2 tonnes/ha (Ouédraogo et al, 2006).
Une demi-lune occupe une surface théorique de 1.57
à 14.13 m2 et le nombre de demi-lunes par hectare est de
l'ordre de 312 à 417 selon l'espacement entre celles-ci
(Ouédraogo et al, 2006).
Les demi-lunes s'appliquent dans les zones sahéliennes
où la pluviométrie est inférieure à 600 mm. Dans
les autres zones, leur application est exposée à des risques
d'inondations. En plus, la technologie des demi-lunes convient mieux aux sols
lourds limoneux ou argilo-limoneux qui ont une capacité assez
élevée de rétention d'eau. Les demi-lunes exigent
également un travail collectif ou d'une main d'oeuvre familiale
importante et une disponibilité des matières organiques.
Ouédraogo et Lompo (2006) trouvent que dans le plateau central, la
demi-lune est adoptée à 10% par les producteurs.
1.2.6. La régénération naturelle
assistée (RNA)
La régénération naturelle
assistée est une pratique agroforestière mise au point par la
recherche dans le but d'apprendre aux producteurs les différentes
techniques de régénération naturelle, d'augmenter la
fertilité des sols. Elle vise à produire de produits forestiers
secondaires, reconstituer le couvert végétal et à obtenir
les arbres dans les champs et ce à moindre coût. La RNA est une
méthode permettant d'enrichir les parcs agroforestiers en termes de
diversité mais aussi d'augmenter le nombre de pieds d'espèces
ligneuses. Elle s'effectue soit par ensemencement des champs avec des
espèces choisies, soit par entretien de la
régénération naturelle.
La RNA présente des avantages en ce qu'elle permet
l'enrichissement de la diversité biologique des parcs agroforestiers,
l'accroissement de la disponibilité des produits forestiers
ligneux et non ligneux. Les contraintes auxquelles fait face
cette pratique sont, entre autres, l'absence d'un dispositif de suivi et de
règles de gestion rationnelle, la pénibilité du travail de
repérage et d'entretien de la régénération
naturelle, et la difficile protection des jeunes pousses contre les animaux.
Néanmoins, le taux d'adoption de cette technologie est faible,
estimé à 31% dans le plateau central selon Ouédraogo et al
(2006).
1.2.7. Les haies vives
Les haies vives sont des formations denses alignées
d'arbres ou d'arbustes utilisées le plus souvent en agroforesterie
Elle est introduite par la recherche et vise à
matérialiser les propriétés ; protéger les jardins,
les vergers ou les champs de cultures contre le passage des animaux. Elle vise
également à créer une clôture de bétail,
à produire des sous-produits ligneux et non ligneux, fixer les ouvrages
anti-érosifs. Enfin, les haies vives visent à lutter contre
l'érosion des sols et à mobiliser les eaux de ruissellement
à partir des cuvettes.
Installées en bandes perpendiculaires à la
direction du vent dominant au bord et à l'intérieur des champs,
les haies vives permettent également d'atténuer les effets de
l'érosion éolienne. Pour des surfaces clôturées de
petite taille, les haies vives sont suffisamment protégées et
présentent des taux de réussite d'environ 80% pour la plantation
et de 60% pour les semis directs (Bandré et al, 1998). Les
espèces les plus utilisées pour la réalisation des haies
vives sont entre autres l'Acacia nilotica, le Prosopis
juliflora, le Bauhinia rufescens pour les semis directs. Quant
à la plantation, il s'agit des espèces telles que le Ziziphus
mauritiana, l'Acacia nilotica et la Bauhinia
rufescens.
Bien que cette technique semble intéressante, son taux
d'adoption reste faible à 2% dans le Plateau Central (Ouédraogo
et al, 2006).
1.2.8. Les aménagements sur les bassins
versants
Les aménagements des bassins versants servent entre
autres à ralentir le ruissellement de l'eau pour mieux l'infiltrer dans
le sol, à retenir l'eau pour cultiver soit la dedans, soit lorsque l'eau
se retire, et à retenir l'eau pour l'abreuvement du bétail ou la
culture irriguée par pompage. On distingue alors les digues filtrantes,
les diguettes de bas-fonds, les digues de retenue et les marres
surcreusées.
· Les digues filtrantes sont des dispositifs en pierres,
libres ou partiellement liées en forme de gabion4, construits
dans des cours d'eau à écoulement temporaire ou dans un
bas-fonds. Le but visé est l'écrêtement des pointes de
crue, l'épandage des écoulements et la création de champs
de cultures en amont de l'ouvrage qui provoque la sédimentation des
apports solides. La combinaison de cette sédimentation et de
l'infiltration du sol a un effet bénéfique pour les cultures.
· Les diguettes de bas-fonds sont situées dans
les zones soudaniennes et diffèrent des digues filtrantes par ce
qu'elles tentent de retenir l'eau jusqu'à la maturité du riz.
Elles relèvent aussi le niveau de la nappe phréatique, permettant
son exploitation pour des petites cultures maraîchères. La plupart
du temps, les digues ont moins de 1,0 m de hauteur et sont construites au
dessus de fondations étanches avec un déversoir en
maçonnerie. Cette pratique est répandue un peu partout dans les
pays soudanosahéliens.
· Les digues de retenue ou barrages de décrue
servent à retenir l'eau pendant un mois ou deux jusqu'à ce que le
sol soit assez humide. Les digues sont ensuite ouvertes pour permettre la
culture du sorgho en particulier dans des terres exondées par la
décrue. Pour ce qui est des barrages, il faut des études
techniquement solides afin d'éviter les ruptures fréquentes lors
de fortes crues.
· Les marres surcreusées, encore appelées
boulis lorsqu'elles sont près des villages, sont un moyen de stocker de
l'eau. En effet, le volume habituel d'une mare est de quelques milliers de
mètres cubes desquels doit être déduit le volume
évaporé. Pour que les marres durent longtemps, elles doivent
avoir des talus latéraux à pentes très faible entre 1/7 et
1/10 pour éviter que la terre des déblais ne soit ramenée
dans la mare, on doit la déposer loin de la mare. L'entretien des marres
surcreusées consiste à recreuser de temps en temps la mare.
Il faut noter qu'à coté des technologies
ci-dessus présentées, il existe encore bien d'autres comme les
cultures associées, les technologies traditionnelles
améliorées, la plantation d'arbres, les bandes enherbées,
les semences améliorées, la jachère.
Les cultures associées consistent à produire sur
un même espace différentes cultures qui ont pratiquement des
besoins en éléments nutritifs similaires. C'est l'exemple de la
culture du sorgho associée au niébé beaucoup
pratiqué dans le plateau central.
4 Le gabion, ce sont des caisses de grillage de
dimension 2m x 1m x 0,5m remplies de pierres. Il est fixé dans une
tranchée d'encrage creusée perpendiculairement au sens
d'écoulement de l'eau.
Les technologies traditionnelles améliorées
quant à elles concernent l'association des différentes
technologies CES en vue d'une plus grande productivité agricole. C'est
ainsi qu'on peut rencontrer des technologies où sont pratiqués
à la fois le cordon pierreux et la fumure organique. Cette pratique
implique que le sol soit d'abord aménagé en cordon pierreux, puis
on y ajoute du fumier. Ce type de pratiques est plus intéressant que les
pratiques à aménagements simples en ce sens qu'il accroît
davantage les rendements des cultures. Ainsi, le PS-CES/AGF (1998) a fait une
évaluation économique de cette pratique et a montré que
les rendements en sorgho avaient augmenté de 12% par rapport à la
pratique à aménagement simple sans fumure organique.
Les bandes enherbées sont constituées de lignes
de végétations naturelles ou plantées. Une bande peut
avoir une largeur d'environ 20 à 50 cm. Les bandes enherbées
jouent le rôle de filtre et permettent de freiner le ruissellement et
l'érosion.
La jachère quant à elle est une technique
consistant à laisser une terre au repos sans l'exploiter pendant une
certaine période au cours de laquelle elle reconstitue les
éléments nutritifs nécessaires à la croissance des
cultures. Cette pratique exige une grande disponibilité en terre pour
chaque producteur. Or, le plateau central du Burkina est une zone à
densité de populations très élevée rendant
pratiquement impossible la mise en jachère des terres.
Toute cette gamme de technologies de conservation des eaux et
des sols est pratiquée au Burkina et en particulier dans la zone du
Plateau central. Parmi ces technologies, les plus pratiquées dans les
pays du CILSS sont les aménagements de bassin versant, les cordons
pierreux, le zaï ou tassa, les cultures associées, la fumure
organique (CILSS/INSAH, 2003). Selon Ouédraogo et al, (2006), les
technologies CES les plus pratiquées dans le plateau central sont le
cordon pierreux (80 à 90%), le zaï (60 à 80%) et la fumure
organique (55 à 70%). Dans la présente étude, toutes les
technologies CES seront retenues. Ceci permettra non seulement de comprendre
les raisons des différents degrés d'adoptions constatées
de ces technologies mais aussi de prendre en compte les décisions
d'adoption par les ménages des autres technologies qui ne sont pas assez
utilisées. Dans ce sens, on appellera technologie CES toute pratique
quelconque qui est adoptée par un producteur. Ainsi, seuls les facteurs
qui expliquent les décisions d'adoption de telle ou telle autre pratique
CES semble être la préoccupation de premier ordre dans cette
étude.
II. Cadre théorique de la recherche : les
facteurs déterminants de l'adoption
Cette section se veut le lieu du débat théorique
sur la question de l'adoption des technologies et des technologies CES en
particulier. La section passe en revue des théories sur l'adoption de
technologies ainsi que des études empiriques menées en vue de
confirmer ou infirmer ces théories. La section se donne également
pour objectif de décrire les facteurs susceptibles d'influencer
l'adoption des techniques CES. Enfin, il sera question de la
spécification du modèle économétrique à
utiliser comme outil d'analyse.
2.1. La théorie de la diffusion de
l'innovation
Cette théorie a été proposée par
Rogers en 1962. Le but de cette théorie est d'expliquer la
manière dont une innovation technologique évolue du stade
d'invention vers celui de son utilisation élargie. Selon Rogers (1983),
la diffusion est un processus par lequel une innovation est communiquée
à tout moment aux membres d'un système social à travers
certains canaux. Une innovation quant à elle, est une idée, une
pratique ou objet perçu comme nouveau par un individu ou d'autres
unités. Le modèle de diffusion de l'innovation stipule qu'une
technologie a circulé de sa source vers les utilisateurs finals par
l'intermédiaire des agents. De plus, la diffusion de cette innovation
par les utilisateurs potentiels est une fonction de la majorité des
attributs personnels de l'utilisateur. Aussi, Rogers (1983) considère
que l'adoption ne doit pas être vue comme un simple choix mais
plutôt comme une série d'évènements menant à
l'utilisation continue de la technologie étudiée. Dans ce sens,
Rogers (1995) trouve cinq éléments qui détermineraient
l'adoption ou la diffusion d'une nouvelle technologie. Ce sont l'avantage
relatif, la compatibilité, la complexité, la testabilité
et l'observabilité.
L'avantage relatif d'une innovation se réfère au
degré auquel celle-ci est perçue comme étant meilleure que
celles qui existent déjà. Ainsi, il n'est pas nécessaire
que cette innovation possède beaucoup plus d'avantages que les autres,
mais l'important, c'est que l'individu la perçoive comme étant
avantageuse.
La compatibilité est la mesure du degré auquel
une innovation est perçue comme consistante avec les valeurs existantes,
les expériences passées, les pratiques sociales et normes des
utilisateurs. Ceci dit, une idée qui est incompatible avec les valeurs
et normes actuelles mettrait plus de temps à être adoptée
qu'une innovation compatible.
La testabilité quant à elle, consiste en la
possibilité de tester une innovation et de la modifier avant de
s'engager à l'utiliser. L'opportunité de tester une innovation
permettra aux éventuels utilisateurs d'avoir plus de confiance dans le
produit car il aura eu la possibilité d'apprendre à
l'utiliser.
Enfin, l'observabilité mesure le degré auquel
les résultats et bénéfices d'une innovation sont clairs.
Ainsi, plus les résultats de l'adoption de l'innovation seront clairs et
plus les individus l'adopteront facilement.
Cependant, chacune de ces caractéristiques, prise
individuellement, n'est pas suffisante pour prédire l'adoption d'une
innovation. En effet, Rogers (1995) a montré qu'une combinaison de
celles -ci1 aura pour effet l'augmentation des chances d'adoption de
l'innovation. Par ailleurs, Tornatzky et Klein (1982) ont
démontré que trois des cinq caractéristiques
influençaient davantage l'adoption d'une innovation. Pour eux, la
compatibilité et les avantages relatifs seraient positivement
liés à l'adoption tandis que la complexité y serait
négativement liée.
Moore et Benbasat (1991) démontrent que les
caractéristiques qui déterminent l'adoption d'une technologie
étaient ceux mentionnées par la théorie de la diffusion de
l'innovation de Rogers mais avec quelques modifications. En effet, ils ont
également ajouté le concept d'image qui se réfère
au degré auquel l'utilisation de l'innovation améliore le statut
social de l'individu. Ils ont distingué de même deux dimensions
dans l'attribution de l'observabilité, la visibilité de
l'innovation et la possibilité d'en démontrer les
résultats.
2.2. Le modèle d'acceptation de la
technologie
Ce modèle a été développé
par Davis en 1989 et concerne plus spécifiquement la prédiction
de l'acceptabilité d'un système d'information. Le but de ce
modèle est de prédire l'acceptabilité d'un outil et
d'identifier les modifications qui doivent être apportées au
système afin de le rendre acceptable aux utilisateurs. Ce modèle
postule que l'acceptabilité d'un système d'information est
déterminée par deux facteurs, la perception de l'utilité
et la perception de la facilité d'utilisation.
La perception de l'utilité est définie comme le
degré auquel une personne croit que l'utilisation d'un système
améliorera ses performances. La perception de la facilité
1 La combinaison concerne les avantages relatifs, une
compatibilité avec les croyances et les normes, un niveau de
complexité bas, une possibilité de tester l'innovation et un fort
degré d'observabilité
d'utilisation se réfère quant à elle au
degré auquel l'individu pense que l'utilisation d'un système lui
sera dénuée d'efforts.
Il faut noter que le modèle d'acceptation de la
technologie postule que l'utilisation d'un système d'information est
déterminée par l'intention comportementale. Par contre, il
stipule que cette intention est déterminée conjointement par
l'attitude de la personne envers l'utilisation du système et la
perception de l'utilité. Ainsi, selon Davis, l'attitude
générale de l'individu face au système ne serait pas le
seul déterminant de l'utilisation mais peut être basée sur
l'impact qu'il aura sur ses performances. De ce fait, même si un
employé n'apprécie pas un système, il a de grandes chances
de l'utiliser s'il le perçoit comme améliorant ses performances
au travail. De même, le modèle d'acceptation de la technologie
montre un lien entre la perception de l'utilité et la perception de la
facilité d'utilisation. Ceci signifie que face à deux
systèmes offrant les mêmes fonctionnalités, l'utilisateur
trouvera plus utile celui qu'il pense facile à utiliser (Dillon et
Morris, 1996).
En plus, Davis (1986) trouve que la perception de la
facilité d'utilisation influencerait significativement l'attitude d'un
individu et cela à travers l'auto-efficacité et
l'instrumentalité. En effet, selon la théorie de Bandura (1982),
plus un système est facile à utiliser, plus l'utilisateur aura un
sentiment d'auto-efficacité. Le sentiment d'auto-efficacité
étant la conviction qu'a un individu d'être capable d'organiser et
de réaliser les actions nécessaires à l'accomplissement
d'une tâche, Bandura (1982). Lepper (1985) ajoute la facilité
d'utilisation d'un outil donnerait également à l'utilisateur la
sensation d'avoir un contrôle sur ce qu'il fait. Ces deux auteurs
s'accordent pour dire ensemble que l'efficacité est l'un des facteurs
principaux qui sous-tend la motivation intrinsèque d'un individu,
d'où le lien direct entre la perception de la facilité
d'utilisation et l'attitude (Bandura (1982) ; Lepper (1985)).
Enfin, Davis et al (1989) ont montré par leurs travaux
que l'intention d'utiliser un système et la perception de
l'utilité ont un lien plus fort que celui entre l'intention et la
perception de l'utilité d'utilisation. Ainsi, on peut s'attendre
à ce que l'élément qui influence le plus une utilisation
soit la perception de l'utilité d'un outil.
2.3. La théorie de l'action raisonnée
C'est un modèle provenant de la psychologie sociale
développé par Fishbein et Ajzen en 1975. Ce modèle
définit les liens entre les croyances, les attitudes, les normes, les
intentions et les comportements des individus. Selon cette théorie,
l'attitude d'une personne serait déterminée par son intention
comportementale à adopter. Cette intention serait quant à elle
déterminée par l'attitude de la personne et par
ses normes subjectives relatives au comportement en question. Fishbein et Ajzen
(1975) définissent alors les normes subjectives comme étant la
perception de l'individu sur le fait que la plupart des personnes qui sont
importantes à ses yeux, sont d'avis qu'il devrait ou ne devrait pas
adopter le comportement en question.
Selon la théorie de l'action raisonnée,
l'attitude d'une personne envers un comportement serait
déterminée par ses croyances sur les conséquences de ce
comportement multiplié par son évaluation de ces
conséquences. Ainsi, les croyances sont définies par la
probabilité subjective de l'individu sur le fait qu'adopter un
comportement particulier va produire des résultats spécifiques.
Ce modèle se base donc sur le postulat que les stimuli externes
influencent les attitudes et cela modifie la structure des croyances de
l'individu. Par ailleurs, l'intention d'effectuer un comportement est
également déterminée par les normes subjectives, elles
mêmes déterminée par les croyances normatives d'un individu
et par sa motivation à se plier aux normes. La théorie de
l'action raisonnée postule en outre que tous les autres facteurs
influençant le comportement le font de manière indirecte, ce qui
a un impact sur l'attitude ou sur les normes subjectives. Ces autres facteurs
sont considérés comme des variables externes selon Fishbein et al
(1975). Ce sont entre autres les caractéristiques des tâches, de
l'interface ou de l'utilisateur ; la nature du développement, les
influences politiques, la structure organisationnelle (Davis et al, 1989).
Sheppard et al (1982), par une méta-analyse, montrent que le
modèle de l'action raisonnée permettait d'effectuer de bonnes
prédictions sur les choix que faisait un individu lorsqu'il se trouve
face à plusieurs alternatives.
2.4. Théorie de la pression créatrice de
la population et la théorie de l'innovation induite
· La théorie de la pression
créatrice de la population
Cette théorie a été mise au point par E.
Boserup en 1965. C'est une théorie qui donne une vision optimiste face
à ce que l'on peut qualifier de désastre malthusien. Il faut
rappeler que Malthus dans sa première publication en 1798 affirmait la
croissance géométrique de la population face à une
croissance arithmétique de la production alimentaire. Ainsi, Malthus
montrait que les pressions démographiques peuvent dégrader
l'environnement et conduire à la famine, la guerre, la maladie elles
mêmes à mesure de contrôler la population. Pour Boserup
(1965), du fait que les densités de population augmentent,
l'intensification agricole fait de
même, et cela n'accroît pas seulement la
production mais aussi stimule l'adoption des techniques de gestion des terres
conservatrices des ressources naturelles. Boserup affirme donc que la pression
démographique entraîne une réorganisation de la production
agricole. Contrairement à l'analyse malthusienne, on ne peut
séparer l'évolution de la production agricole de celle de la
population. C'est la taille de la population et donc le niveau de subsistance
nécessaire qui conduit à des modifications dans les
modèles d'exploitations des terres. Ainsi, la pression
démographique par exemple a obligé les pays du Nord à
adopter la charrue afin d'augmenter la productivité des terres
agricoles. Boserup ajoute qu'une population clairsemée n'incite pas la
société à changer le système d'utilisation du sol.
La croissance démographique joue donc un rôle moteur dans le
changement des techniques, c'est la pression créatrice.
· La théorie de l'innovation
induite
Dotation culturelle
Dotation en ressources
Innovations technologiques
Innovations sociales
Innovations institutionnelles
La théorie de l'innovation induite a été
développée par Hayami et Ruttan en 1985. Selon eux, les
progrès techniques et institutionnels sont : i) endogènes au
système économique ; ii) en mutuelle interaction ; iii)
dépendants des spécificités culturelles propres à
chaque nation. C'est dire que les innovations qu'elles soient techniques,
sociales ou instrumentales ne sont ni des phénomènes
extérieurs venant influencer l'agriculture, ni des
événements isolés les uns des autres. Le modèle de
l'innovation induite stipule l'existence d'un équilibre
général résultant également de l'interaction entre
cinq éléments comme le montre le graphique cidessous
Ainsi, une modification dans la dotation en ressources, une
diminution de la surface cultivable par exemple, aura une incidence sur le
choix des innovations technologiques comme les variétés à
hauts rendements ou l'utilisation d'intrants. L'inverse est également
vrai : l'utilisation de variétés à hauts rendements pourra
provoquer une diminution de la surface des terres et, de ce fait, une
réduction de la charge de travail. Entre les innovations, des
interactions réciproques existent également. L'organisation
coopérative du crédit facilitera l'utilisation d'intrants. De
même, l'utilisation d'une variété pluviale modifiera la
gestion de distribution de l'eau d'irrigation.
Il faut remarquer que la majorité de ces
théories sur l'adoption de technologies portent sur les technologies de
l'information et informatiques à l'exception de la théorie de la
pression créatrice. Bien que n'étant pas
développées pour les technologies de conservation des eaux et des
sols, leur application dans le domaine agricole est judicieuse. En effet, la
question qui est commune aux deux situations est de connaître les
déterminants de l'adoption d'une technologie quelconque par un individu.
De ce fait, les mêmes facteurs peuvent être à la base de la
motivation de l'individu d'adopter ou de ne pas adopter la technologie. Ainsi,
les déterminants de l'adoption de technologie développés
dans ces théories sont essentiellement psychologiques et
sociologiques.
2.5. Etudes empiriques sur les facteurs
déterminants de l'adoption des CES
Des études empiriques sur l'adoption des technologies
de gestion des ressources environnementales en général et des
technologies de conservation des eaux et des sols en particulier ont
été menées par plusieurs auteurs. De ces études,
plusieurs facteurs sensés influencés l'adoption de ces
technologies ont été répertoriés.
Knox et Meinzen-Dick (1999) montrent qu'au moins six
facteurs1 influencent le choix technologique des producteurs
agricoles. En effet, selon eux, la détention des droits de
propriété est un facteur déterminant de l'adoption d'une
technologie visant à améliorer la productivité agricole.
Les droits de propriété sont perçus non seulement comme
étant l'appropriation des ressources conformément aux lois du
pays, mais aussi une variété de droits issus du droit coutumier
et des usages locaux (Knox et Meinzen-Dick, 1999). Ces droits
1 Il s'agit de la détention des droits de
propriété, l'action collective, l'information, les risques
environnementaux et commerciaux, la richesse, le crédit, la main
d'oeuvre et les autres facteurs.
doivent prendre en compte des éléments tels que
l'exclusion, la durée, la garantie. En effet, l'exclusion permet
à ceux qui disposent de droits d'exclure les autres de l'utilisation
d'une ressource particulière. De même, la durée permettra
au détenteur de droits de récolter les fruits de son
investissement et ce pour un horizon temporel suffisamment lointain. Enfin, les
droits de propriétés doivent être garantis par des
institutions compétentes capables de les faire appliquer en faveur d'un
individu. Southgate et al (1990) estiment que les droits de
propriété constituent un élément fondamental dans
la motivation des agriculteurs à investir dans la conservation des
ressources naturelles. Ils montrent que l'absence de ces droits
décourage la conservation de l'environnement. Enfin, Barbier (1990)
montre que la détention des droits de propriété
influençait de façon significative la décision des
agriculteurs indonésiens à investir dans le contrôle des
sols perdus et en dégradation.
Knox et Meinzen-Dick (1999) soulignent également que
l'action collective est aussi un facteur qui intervient lorsque l'on veut
aborder la question du choix de technologie. L'action collective englobe les
investissements conjoints destinés à l'achat, la construction et
l'entretien des infrastructures locales et des équipements. L'action
collective concerne aussi l'élaboration et la mise en oeuvre des
règles d'exploitation d'une ressource et l'établissement de
mécanismes de partage de l'information. En parlant d'information, ces
deux auteurs pensent que l'adoption d'une technologie agricole passe par
l'accès des exploitants à l'information sur la technologie et sur
les avantages que ces exploitants pourraient en retirer. Ceci montre que
l'action collective est en relation avec le facteur « information »
en ce sens que l'action collective et la formation de réseaux entre les
membres d'une communauté peuvent faciliter leur accès à
l'information. Aussi, la diffusion des technologies et de l'information est
liée aux droits de propriété.
L'adoption de technologie agricole est aussi soumise à
l'influence des risques environnementaux et commerciaux. En effet, comme l'ont
montré Knox et Meinzen-Dick (1999), les exploitants à faibles
revenus sont peu motivés à prendre des risques et hésitent
souvent à adopter de nouvelles technologies parce qu'ils ont besoin d'un
revenu et des circuits de commercialisation stables. Kebede (1993) s'accorde
avec cette notion de risque comme facteur influençant l'adoption de
technologies agricoles. Ainsi, les réactions des paysans au
développement des stratégies sont, en partie, expliquées
en termes de comportement de prise de risques. Il ajoute que dans leur
sélection des méthodes alternatives de réduction du
risque, les ménages exhibent des degrés variés de
comportements de prise de risques. Il aboutit au fait que le comportement
averse face au risque des producteurs réduit la probabilité
d'adoption des nouvelles technologies dans les régions d'étude en
Ethiopie. De même, Ortiz
(1980), montre que la réticence des paysans à
adopter les innovations n'est pas due à un comportement irrationnel,
mais à leur désire de maximiser leur sécurité en
minimisant leur risque. En relation avec les droits de propriété,
Knox et Meinzen-Dick (1999) soulignent que l'action collective et les droits de
propriété peuvent influer sur la capacité à
gérer le risque. Quant à Feder et al (1981), ils distinguent deux
sortes de risques. Les risques liés aux prix ou à
l'instabilité de la pluviométrie qui affectent la confiance des
paysans dans le court terme. Et les risques liés à
l'insécurité de la détention des terres ainsi que le
risque d'appropriation du capital qui affectent la confiance dans le long
terme. Clay et al (1998) montrent qu'un grand risque conduit les paysans
à baisser l'investissement dans la conservation des sols pour ceux qui
sont averses au risque.
La richesse est aussi perçue comme un facteur
déterminant de l'adoption de nouvelle technologie. Knox et Meinzen-Dick
(1999) utilisent le terme de richesse pour désigner la possession
d'actifs du ménage. Ces auteurs informent que le revenu est
étroitement lié au pouvoir et aux droits de
propriété sur les ressources naturelles, ce qui affecte
l'adoption des technologies agricoles. Ainsi, au Pakistan, les exploitants qui
possèdent plus de terre sont plus riches et plus motivés à
installer des puits, et donc à maîtriser l'eau souterraine
accroissant davantage leur revenu déjà élevé. En
plus, Knox et Meinzen-Dick (1999) ajoutent que les individus mieux
dotés1 attacheront une valeur accrue à aux
bénéfices à moyen et long terme que l'investissement
technologique est susceptible de leur procurer. Clay et al (1998) font une
distinction entre le revenu hors ferme et le revenu provenant de la ferme. Le
revenu hors ferme est un facteur déterminant qui affecte
l'investissement des paysans dans la conservation des eaux et des sols, en
accroissant la capacité des ménages à adopter
l'intensification basée sur le capital. De même, le revenu extra
ferme est perçu comme une importante source de liquidité dans une
situation de sous-développement des marchés de crédit, et
est important pour les ménages pour payer les matériels, les
animaux, le travail et tout ce qui est nécessaire à une
intensification durable (Clay et al, 1998).
Knox et Meinzen-Dick (1999) ajoutent que l'action collective,
considérée comme un dispositif de répartition du risque,
peut diminuer les craintes d'insécurité liées au besoin de
survie, ce qui réduit la crainte de perte future et atténue les
obstacles à l'adoption technologique. De plus, ils mentionnent que
l'action collective permet de rééquilibrer la distribution des
gains provenant de l'exploitation d'une ressource en facilitant l'adoption des
technologies plus avancées qui exigent de gros investissements.
1 Cette dotation est relative à l'ensemble des
droits de l'individu et à la sécurité de ces droits,
ajoutés à la valeur de ses biens, à son revenu et à
sa sécurité alimentaire
Le crédit est également vu par Knox et
Meinzen-Dick (1999) comme un facteur déterminant de l'incitation des
paysans à adopter les technologies de conservation des eaux et des sols.
En effet, le crédit, pour eux, peut être un moyen pour les pauvres
d'investir. A ce propos, il est souvent argumenté que les exploitants
doivent posséder un titre foncier comme garantie de crédit et
leur donnerait accès à des services financiers reconnus.
Cependant, dans de nombreuses régions rurales, les institutions
financières sont rares et en particulier celles qui accordent des
prêts agricoles considérés comme hautement risqués.
Feder et al (1985) reconnaissent que le crédit est un facteur
déterminant de l'adoption de technologie. Ils montrent que l'une des
contraintes majeures à la rapide adoption des innovations est le manque
de crédit destiné aux producteurs agricoles.
L'adoption de technologie de conservation des eaux et des sols
est aussi déterminée par la disponibilité de la main
d'oeuvre dans le ménage. En effet, chaque technique de conservation des
eaux et des sols exige une certaine quantité de main-d'oeuvre
nécessaire pour être efficace. Cependant, comme le relèvent
Knox et Meinzen-Dick (1999), les difficultés qui résultent des
demandes de main-d'oeuvre sont les obstacles à l'adoption technologiques
notamment si ces technologies entraînent des périodes de pointes
saisonnières qui chevauchent d'autres activités agricoles. Face
à ces difficultés, les auteurs pensent que l'action collective
peut constituer le moyen de surmonter le manque de main-d'oeuvre au sein des
ménages, dont le niveau d'épargne et d'argent disponible est
faible. Et cela peut faciliter l'emploi en plus grand nombre de technologies
à main-d'oeuvre intensive.
Enfin, Knox et Meinzen-Dick (1999) pensent que certaines lois,
règles communautaires, normes et idées sont à mesure
d'influencer le choix de technologies. Ainsi, au Mexique, l'adoption de
pratiques de conservation des labours est en partie due aux politiques
agricoles de l'Etat, notamment la loi interdisant le brûlage des
résidus de récoltes.
A côté de ces facteurs ci-dessus
présentés, d'autres facteurs importants ont un poids dans la
motivation des producteurs à adopter les technologies de conservation
des eaux et des sols. Ainsi, Sanders et al (1990), dans le cas du Plateau
Central du Burkina, montrent que le profit potentiel que les producteurs
peuvent retirer de l'adoption des techniques de conservation des eaux et des
sols était un facteur déterminant. De même,
Ouédraogo (2005) mesure la profitabilité des nouvelles
technologies et montre que celle-ci détermine la décision des
producteurs du Plateau central d'adopter ces techniques de conservation des
eaux et des sols. Kebede (1993) et Zoungrana (2004) quant à eux
répertorient un certain nombre de facteurs dont le prix des inputs et de
l'output, la taille du ménage, l'expérience, la superficie
emblavée, le niveau d'éducation et surtout les connaissances
traditionnelles. Le prix des
inputs concerne le prix d'acquisition de l'ensemble des
éléments incorporés dans la production. Le prix de
l'output est le prix de vente du produit issu de l'exploitation. Kebede (1993)
insiste sur l'importance du rôle des connaissances traditionnelles sur
l'adoption des technologies agricoles. En effet, celles-ci combinées
à l'expérience ont un impact, non pas seulement positif, mais
également plus grand que celui de beaucoup de variables
économiques et sociales sur les décisions d'adoption de
technologies.
Dadi et al (2004) introduisent la notion de durée dans
l'analyse de l'adoption des technologies en Ethiopie. Le temps est
scindé en deux parties dont le temps-variant et le temps-invariant.
Selon eux, ces deux notion du temps ont un impact sur la rapide adoption des
fertilisants et des herbicides par les petits fermiers dans les hautes
montagnes éthiopiennes. Le temps dont il est question ici est le temps
mis par les fermiers avant d'adopter de nouvelles technologies.
En somme, une panoplie de facteurs détermine l'adoption
des technologies de gestion des ressources naturelles en général
et de la conservation des eaux et des sols en particulier. De la théorie
de l'adoption aux cas pratiques, on peut regrouper tous ces facteurs en
plusieurs classes à savoir les facteurs économiques, sociaux,
psychologiques, institutionnels et techniques comme l'ont montré Jamison
et Lau (1982).
Dans la présente étude l'accent sera mis sur
l'ensemble de ces facteurs et en particulier sur le risque environnemental. En
effet, le problème majeur auquel sont confrontés les producteurs
est le risque pluviométrique. Dans ce sens, l'enjeu de ce facteur
nécessite qu'on lui accorde une importance assez particulière
dans l'analyse. De même, l'on aura recours aux facteurs psychologiques
selon la théorie de la diffusion innovation de Rogers et de Davis.
Ainsi, les facteurs suivants semblent être les plus déterminants
de l'adoption des technologies de conservation des eaux et des sols au dans le
Plateau Central du Burkina Faso. Il s'agit des facteurs économiques tels
l'accès au crédit, le revenu du ménage, le coût
d'adoption de la technologie, le coût d'entretien, les rendements
escomptés de l'adoption, la superficie emblavée, le coût
des intrants, le prix du produit, l'information. Les facteurs environnementaux
concernent le risque environnemental alors que les facteurs psychologiques sont
la perception de l'utilité de la technologie et la perception de la
facilité d'utilisation de la technologie. Enfin, le niveau
d'éducation, la taille du ménage, l'adoption des fertilisants,
des pesticides et des semences améliorées.
2.6. Définition des différents concepts
de l'étude
n L'accès au crédit concerne la capacité
d'un ménage à entrer en possession d'un crédit provenant
des institutions financières de la place ou d'ailleurs. Dans ce sens,
l'intérêt est accordé aux différentes sources de
financement des activités agricoles. Ainsi, le crédit ici prend
à la fois en compte le crédit bancaire, le crédit de micro
finance et le crédit basé sur la caution solidaire.
n Le coût d'adoption de la technologie se
réfère à l'ensemble des dépenses que le producteur
engage dans l'acquisition de la technologie. Ce coût regroupe les
coûts de transaction tels que les coûts de recherche de
l'information sur la technologie, les coûts de transmission de la
technologie depuis l'innovateur jusqu'à l'utilisateur de celle-ci.
n Le coût d'entretien est donné par l'ensemble des
dépenses que le producteur supporte une fois la technologie
adoptée. Ce coût sera mesuré en francs CFA.
n Les rendements escomptés. Il s'agit des rendements
que le producteur souhaite obtenir lorsqu'il fait le choix d'adopter une
technologie donnée. Autrement, c'est la quantité de produit par
hectare que l'adoption d'une nouvelle technologie pourrait procurer au
producteur selon ses estimations.
n La superficie emblavée est relative à la
quantité de terre exploitée par le producteur et sur laquelle les
technologies de conservation des eaux et des sols sont pratiquées. Elle
est mesurée en hectares.
n Le coût des intrants n'est rien d'autre que le prix
d'approvisionnement des producteurs en intrants agricoles. Les intrants dont il
question concernent les fertilisants, les semences. Il sera mesuré en f
CFA
n Le prix du produit est le prix de vente de produit agricole.
Ce prix est fortement dépendant des performances de la campagne
agricole.
n L'information. Il s'agit du degré de l'accès des
producteurs à l'information sur les technologies disponibles et leurs
caractéristiques particulières.
n Le risque environnemental dont il est question concerne le
risque lié à la l'insuffisance et à
l'irrégularité de la pluviométrie. Ainsi, le risque sera
considéré comme élevé ou faible selon que les
producteurs prennent plus de mesures de conservation des eaux et des sols.
n La perception de l'utilité de la technologie mesure
le degré d'importance que le producteur accorde à la technologie
en question. Ainsi, cette perception peut être forte, faible ou
moyenne.
n La perception de la facilité d'utilisation de la
technologie mesure le degré auquel le producteur pense que la
technologie lui permettra d'économiser en travail, synonyme de sa
facilité d'utilisation. Cette, perception peut alors être
élevée, moyenne ou faible.
n Le niveau d'éducation concerne le niveau le plus
élevé possible de scolarité atteint par le chef de
ménage.
n La taille du ménage est relative au nombre total
d'individus qui composent ce dernier. Autrement dit, c'est l'ensemble des
personnes qui dépendent de retombées de l'activité du
ménage.
n L'adoption des fertilisants, des semences
améliorées et des pesticides. Il s'agit de l'utilisation
additionnelle de ces intrants sur les superficies déjà
aménagées par les pratiques CES. Ainsi, le producteur a la
possibilité d'adopter ou de ne pas adopter l'utilisation de ces
intrants.
2.7. Modèle économétrique
Bien d'études sur l'adoption des technologies de
conservation des eaux et des sols ont utilisé des traitements
économétriques. Le but de l'économétrie est de
formaliser les phénomènes à étudier en vue d'une
plus grande facilité d'explication.
Des modèles de programmation linéaire aux
modèles de variables qualitatives limitées ou discrètes
ont fait l'objet d'outils d'analyse. En effet, Sanders et al (1990),
Ouédraogo (2005) et Barbier (1990), ont utilisé le modèle
de la programmation linéaire pour mesurer l'impact de l'introduction
d'une nouvelle technologie sur le profit des producteurs. Ce type de
modèle est intéressant dans la mesure où il permet de
baser la prise de décision d'adopter une technologie sur sa
rentabilité économique. Cependant, ce modèle reste
limité dans la mesure où il ne permet pas d'inclure une certaine
catégorie de facteurs influençant l'adoption des technologies
CES. C'est le cas des facteurs psychologiques et même
socio-démographiques qui ne peuvent être pris en compte dans ce
type de modèle.
Clay et al (1998) ont utilisé à la fois, le
modèle Logit et le linéaire simple pour analyser
les déterminants de l'investissement des paysans rwandais dans la
conservation des sols. Ces modèles ont permis l'inclusion des
facteurs économiques, sociaux, agronomiques,
psychologiques environnementales dans l'analyse de l'adoption
des technologies de conservation des sols. En particulier, le modèle
Logit qui permet d'inclure les variables discrètes donne une estimation
de la probabilité d'adopter une technologie. L étude de Zoungrana
(2004) a utilisé le modèle Probit pour analyser l'adoption des
technologies de conservation des sols. Ce dernier modèle est similaire
au modèle Logit en ce sens qu'il permet également d'utiliser
à la fois les variables quantitatives et qualitatives. Enfin, ces deux
modèles permettent d'estimer la probabilité qu'un producteur
adopte une technologie donnée.
Cependant, ces modèles restent limités en ce
sens qu'ils sont basés sur des variables dépendantes
dichotomiques. Ceci ne prend pas en compte les variables dépendantes
multinomiales qui montrent qu'un individu peut opérer un choix parmi
plusieurs alternatives et donc d'estimer la probabilité associée
à chaque alternative. Le modèle logit multinomial est un
modèle qui permet de considérer les variables polytomiques. C'est
un modèle qui est à même de mesurer la probabilité
qu'un producteur adopte une ou plusieurs technologies CES à la fois.
L'intérêt pour le logit multinomial est qu'il se base sur le
modèle d'utilité aléatoire qui est un modèle
théorique de comportement. Ce modèle admet une variable latente
mesurant « l'utilité » ou l'attrait de chaque option pour
l'individu adoptant. Au regard des caractéristiques du logit
multinomial, il semble approprié dans la présente étude.
Il est donc retenu comme outil d'analyse de l'adoption des technologies CES
dans le plateau central
2.8. Présentation du modèle Logit
multinomial théorique. Hypothèses de travail
Soient les hypothèses de travail suivantes : (i) tous
les facteurs déterminants de l'adoption ont une influence significative
sur le choix des techniques CES. (ii) la détention ou pas des droits de
propriété n'a aucun impact sur l'adoption des techniques CES dans
le plateau central. (iii) l'aménagement en techniques CES est
individuelle dans le Plateau central
La modélisation en question porte sur des choix non
ordonnés en ce sens qu'il est difficile de classer a priori les
différentes technologies ou combinaisons de technologies auxquelles
fait face l'individu. Cette modélisation repose en fait sur la
maximisation d'une fonction d'utilité
aléatoire. La variable dépendante est donc une
variable multinomiale et à modalités non ordonnées.
Dans la classe des modèles multinomiaux non
ordonnés, on a les modèles logit multinomiaux non ordonnés
regroupés en trois classes : les modèles logit multinomiaux
indépendants ou modèles logit multinomiaux, les modèles
logit multinomiaux conditionnels ou modèles logit conditionnels et enfin
les modèles logit multinomiaux universels ou modèles logit
universels. Tous ces modèles satisfont à l'hypothèse
d'indépendance des alternatives non pertinentes selon laquelle le
rapport de deux probabilités associées à deux
événements particuliers est indépendant des autres
événements. De ce qui précède, le logit multinomial
dont il est question dans la présente étude est le logit
multinomial indépendant. Par définition, le logit multinomial
indépendant est un modèle pour lequel la fonction
d'utilité est une fonction linéaire dont les paramètres
diffèrent selon les modalités et pour laquelle les variables
explicatives varient uniquement en fonction des individus.
Spécification du logit multinomial
Soit j = 0, 2, .....m les différentes alternatives
possibles et par k = 1, 2, .....K les variables explicatives. Il convient de
souligner l'existence de variables propres au choix et des variables propres
à l'individu parmi ces variables explicatives comme le souligne. Une
variable propre à l'individu est une variable qui reste la même
quelle que soit l'option retenue par l'individu tandis qu'une variable propre
au choix dépendant à la fois de l'individu et du choix
opéré.
Ainsi, pour chaque choix j, l'utilité atteinte par un
individu i s'écrit Uij = âj'xij +
åij où âj'xij est la
partie déterministe de la fonction d'utilité et
åij la partie aléatoire ou terme d'erreur. âj
représente le paramètre associé à la variable
explicative xi au regard de l'option j, la variable explicative étant un
facteur déterminant l'adoption des techniques CES.
Soit yij une variable qui vaut 1 si
l'individu i a réalisé le choix j et zéro dans le cas
contraire. La probabilité que le choix j soit effectué par
l'individu s'écrit :
P (yij = 1) = P (Uij = Uil) pour tout
l ? j en remplaçant chaque fonction d'utilité par sa valeur P
(âj'xij + åij ? âl'xil
+ åil) = P (åil - åij ?
âj'xij - âl'xil).
De façon concrète, dans un logit multinomial, la
probabilité que l'individu i choisisse la modalité
j, ?j = 0, ... , m est définie par
'
'
j
exp(â
exp
(â
)
j
xij
Pr
)
=
ob
m
( yi=j)
xij
m
'
(â
)
j
exp
xij
'
(â
)
j
xij
1 + exp
j = 0 j=1
Où le vecteur âo est
normalisé à zéro : âo = 0
Sous l'hypothèse de normalisation
âo = 0, la probabilité associée
à la modalité de référence 0
Pr
|
ob
|
(yi
|
0)
|
|
|
1
|
|
|
|
|
m
|
exp
|
(â
|
'
|
j
|
xij
|
)
|
1
m
est définie par :
'
(â
)
j
xij
1 + exp
j=0 j=1
Où les vecteurs de paramètres
âj peuvent différer selon les modalités
j
Ainsi, les paramètres du modèle
s'interprètent comme des écarts au référentiel,
c'est-à-dire aux paramètres de la modalité 0.
Estimation des paramètres du logit
multinomial
La méthode d'estimation utilisée est la
méthode du maximum de vraisemblance. Cette méthode est
utilisée dans la plupart des modèles à variables
qualitatives. En effet, la méthode a de l'intérêt dans la
mesure où son estimateur est doté de propriétés
d'efficacité et de normalité asymptotique rendant ainsi
l'inférence statistique particulièrement intéressante.
La vraisemblance associée au logit multinomial
indépendant à m+1 modalités s'écrit en fonction de
m vecteurs de paramètres âj ,
j=1,..., m du fait de la normalisation âo =
0.
Ainsi, l'estimation des paramètres du modèle logit
multinomial s'effectue alors en maximisant la log-vraisemblance par rapport aux
vecteurs de paramètres ( â1 ,
â2,...âm ) .
N m
log ( , â , â ,... â
)
L y = y ii log[Prob( y
i = j)]
i= 0 j= 0
Avec Yij =1 si Yij = j et 0
sinon.
Dans la suite, j varie de 0 à 5 et concerne les
combinaisons de technologies CES. De même, i varie de 1 à 134 et
désignant l'indice associé au nombre de ménages.
Ce modèle est également utilisé pour
estimer le risque pluviométrique. La variable dépendante qui
est le degré d'exposition au risque prenant les modalités 1, 2 et
3 et correspondant respectivement au degré faible, degré moyen
et degré élevé. Ceci montre
effectivement que la variable dépendante qu'est le
dégré du risque est multinomiale et dont l'estimation par le
logit multinomial est judicieuse. Les variables explicatives retenues sont la
pluviométrie et l'indice de diversification des cultures utilisé
par Kebede (1993). Cet indice se calcule selon la formule suivante:
K
Ii = 1 - Lk2 avec K le nombre
total de spéculations produites sur l'exploitation du ménage i
k 1
et Lk la proportion de terre consacrée à la la
spéculation k. Cet indice varie entre 1 et 0 dans le cas d'une
monoculture.
Interprétation des coefficients du
modèle
Dans la spécification du logit multinomial, le
coefficient associé à la modalité 0 est
normalisé à 0 ( âo =0). Ceci fait
que l'écriture de la probabilité sous la forme ci-dessus revient
à
normaliser les paramètres du modèle qui
correspondent aux différences entre les paramètres originaux 9
et le vecteur de paramètres de la modalité de
référence, en l'occurrence âo .
Ainsi, les paramètres du logit multinomial
s'interprètent comme des écarts au référentiel,
c'est-à-dire aux paramètres de la modalité 0. L'effet
marginal d'une variable est obtenu en dérivant la probabilité
associée à chaque choix par rapport à cette variable selon
la formule suivante:
Comme dans le cas des modèles à variable
dépendante binaire, l'interprétation des coeffients ne s'effectue
pas directement. Il faut calculer les effet maginaux qui prennent en compte ces
coefficients ainsi que des probabilités liées à chaque
choix. Dans le cas du logit multinomial, les effets marginaux sont obtenus en
multipliant les coefficients par une certaine combinaison de
probabilités.
Les données utilisées
Les données utilisées dans cette étude
sont essentiellement primaires. C'est dire que des enquêtes de terrain
ont été réalisées auprès des ménages
ruraux dans les deux provinces du Plateau Central du Burkina Faso. Il s'agit de
la province du Yatenga, et du Passoré. Le critère retenu pour le
choix de ces provinces est qu'elles sont couvertes par les Stations de
l'Institut National d'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA). De
même, ces provinces sont appuyées par des projets de
dévelpoppement rural comme l'ex PS/CES-AGF et le PDRD. Il faut noter que
l'appelation du Plateau Central se refère à l'ancienne
considération
de l'ensemble des régions Mossi regroupant les
provinces à dominance Mossi. Les difficultés majeures
rencontrées lors de cette collecte des données portaient
principalement sur la non maîtrise de la langue locale :le mooré.
Ceci a conduit à la sollicitation d'un interprète dans chaque
village.
III. Analyse des données de l'enquête
auprès des ménages dans le Plateau Central
3.1. Analyse statistique des données
Les données de l'enquête réalisée
auprès des ménages montrent une très grande similitude
entre les deux provinces du Plateau Central retenues pour l'étude. Bien
qu'étant distantes d'environ 180 km, ces deux provinces ont en commun un
certain nombre de contraintes à savoir les contraintes
pluviométriques qui sont similaires.
Selon les données pluviométriques de la
météorologie, la pluviométrie annuelle enregistrée
au cours de l'année 2006 vaut en moyenne 575,1 mm pour le Yatenga contre
481,7 mm pour le Passoré (Direction Générale de la
Météorologie). La différence pluviométrique entre
ces deux provinces est certes nette, mais le faible niveau
pluviométrique est commun aux deux provinces. Pour l'année 2006,
l'ensemble des ménages enquêtés tant dans le Yatenga que
dans le Passoré ont souligné de façon criarde
l'insuffisance de la pluviométrie. Comme résultat imminent, les
récoltes des cultures ont été précaires manifestant
l'installation d'une famine dans bien des ménages
enquêtés.
De même, quant aux techniques culturales adoptées
par les ménages, l'enquête à révéler dans
l'ensemble que, les mêmes techniques de conservations des eaux et des
sols sont croisées dans les deux provinces. Pour plus de
précision sur ces faits, les données collectées au cours
de l'enquête ont d'abord été traitées sous le
logiciel Excel ainsi que le logiciel Spad (système potentiel d'analyse
des données). Sous Excel, un certain nombre de tableaux ont
été conçus à base des données recueillies
lors de l'enquête.
Il faut noter que pour l'ensemble des deux provinces, la
taille moyenne des ménages enquêtés est de 12,57 personnes.
A côté de ce chiffre, le nombre moyen des actifs que compte chaque
ménage est de 6,66 personnes. De plus, la taille minimale des
ménages vaut 3 personnes tandis que la taille maximale est de 40
personnes. Aussi, le nombre de d'actifs varie entre 2 et 30 individus. Au
regard de ces chiffres, l'on perçoit l'importance de la population dans
ces deux provinces et par ricochet dans le Plateau Central.
En s'intéressant à l'âge des chefs de
ménages, l'on obtient que la moyenne de l'âge de celuici est
d'environ 50 ans. Ceci montre que le chef de ménage représentatif
est assez expérimenter pour prendre des décisions raisonnables et
bénéfique au ménage tout entier.
Pour ce qui est des superficies aménagées en
technologies de conservation des eaux et des sols par les ménages, elles
valent en moyenne 4,33 hectares. Lorsqu'on effectue le ratio
superficie moyenne aménagée/taille moyenne du ménage, l'on
obtient la valeur 0,344 hectare par personne. Ceci traduit la
faible capacité des individus à disposer de terre dans le Plateau
Central. Ce qui explique de même la forte densité de population
relevée dans cette partie du Burkina Faso et rendant ainsi difficile
l'accès à la terre cultivable ou aménageable.
Concernant l'adoption des technologies de conservation des
eaux et des sols, l'on peut noter que pour l'ensemble des deux provinces, les
ménages font face à des coûts très
élevés lorsqu'ils décident de les adopter. Ainsi, en
moyenne, les coûts d'adoption des CES s'élèvent à
477634,27 Fcfa par hectare. L'estimation du coût d'adoption des CES prend
en compte à la fois les aspects financiers et les aspects physiques.
En effet, pour les aspects financiers, les dépenses
engendrées par les amortissements du matériel nécessaire
à la mise en oeuvre de ces techniques sont comptabilisées. Dans
ce cas, le prix de ce matériel signalé par le marché est
considéré de même que la quantité de ce
matériel. Pour la pratique du zaï par exemple, les charrettes, la
pioche, la barre à mine, la dame de 10 kg, la charrue l'épandeuse
sont nécessaires. De plus, pour les ménages en mesure d'embaucher
de la main d'oeuvre, le coût de celle-ci doit être
considéré ainsi que sa quantité. Pour ce qui est des
aspects physiques, l'estimation du coût d'adoption essaie de valoriser
l'effort physique que les ménages consacrent à la mise en
pratique des techniques CES sur leur exploitation. A ce niveau, il est
important de souligner que dans les deux provinces, la majorité des
ménages sont caractérisés par le déploiement de
leur propre effort physique lors de la mise en oeuvre des CES.
En rapport avec la notion de ménages pauvres et non
pauvres, les données de l'enquête ont permis d'estimer le revenu
de chaque ménage enquêté ainsi que le revenu par tête
dans chacune des deux provinces. L'estimation du revenu s'est basée sur
l'inventaire des différentes activités pouvant
générer un revenu pour le ménage et de la contribution de
chacune des activités au revenu total reçu par le ménage.
En moyenne, pour l'ensemble des deux provinces, le revenu d'un ménage
est de 340 109,18 Fcfa selon les données de l'enquête. Le revenu
moyen par tête est estimé à 31657,54 Fcfa (données
de l'enquête). En comparant ce revenu par tête avec le seuil de
pauvreté estimé dans le Burkina à 82 672 Fcfa en 2003
selon les données du Ministère de l'économie et des
finances. L'on peut alors faire le constat qu'en moyenne, l'ensemble des
ménages enquêtés dans les deux provinces est pauvre.
Analysons le tableau ci-dessous
Tableau1 : Valeurs moyennes de quelques
variables par province
Province taille
|
âge
|
actifs
|
Rescomp Superficecoutad
|
coutent
|
revenu
|
revenu/tête Indice
|
|
Yatenga
|
12,54
|
51,62
|
6,9
|
923,41
|
4,2
|
2821116,9
|
2062718
|
144760
|
2094,15
|
6,32
|
Passoré
|
12,61
|
48,48
|
6,44
|
1587,32
|
4,44
|
1400036,7
|
1245461
|
383688
|
35311,87
|
0,74
|
Source : Données de l'enquête
réalisée par l'auteur
La taille moyenne des ménages dans le Yatenga est
estimée à 12,54 contre 12,61 individus dans le Passoré.
Quant au nombre d'actifs des ménages, dans le Yatenga leur moyenne vaut
6,90 individus contre 6,44 individus dans le Passoré Cela montre une
relative identité entre ces deux provinces en matière de
population et réaffirme la similitude dans les caractéristiques
de la population évoquée plus haut..
De même, l'âge moyen du chef de ménage dans
le Yatenga est de 51,62 contre 48,48 ans dans le Passoré. Ceci traduit
une plus grande expérience des ménages du Yatenga pour la prise
de décision sur la mise en oeuvre des CES que les ménages du
Passoré.
En considérant la superficie aménagée, en
moyenne 4,20 hectares sont aménagés au Yatenga tandis qu'au
Passoré l'on a 4,44 hectares. Pour ce qui est des coûts d'adoption
des CES (coutad), la différence entre les deux provinces est assez
remarquable car dans le Yatenga, ce coût est estimé à 2 821
116,87 Fcfa en moyenne contre 1 400 036,70 Fcfa pour le Passoré, soit un
écart de 1 421 080,1 Fcfa.
Le revenu moyen par tête au sein des ménages du
Yatenga s'estime à 31657,3327 Fcfa contre 35261,1126 Fcfa.
Pour la diversification des cultures dans les deux provinces,
l'indice moyen de diversification des cultures vaut 0,74 au Passoré
tandis qu'il est de 0,72. Cet indice est élevé dans chacune des
deux provinces et montre que les ménages diversifient leurs cultures
pour se prémunir contre le risque auquel ils sont confrontés.
Cependant, cette diversification n'est pas assez forte. En effet, lors de
l'enquête, la majorité des ménages pratiquaient quatre
cultures différentes sur leurs exploitations. Il s'agit du sorgho blanc,
du sorgho rouge, du mil local et du niébé pour le Passoré.
Par contre dans le Yatenga, presque tous les ménages
enquêtés cultivent à la fois le sorgho blanc, le mil local,
le niébé et les arachides.
Analysons le graphique suivant afin de faire une comparaison
entre les différents villages qui ont été retenus pour
l'enquête.
Graphique spad1 : graphique montrant la
position relative des villages sur les deux axes factoriels
Sur le graphique, sont représentés les cinq
villages Bouro, Boursouma (Bours) pour le Yatenga et Baniou, Dana et Gomponsom
(Gomp) pour le Passoré.
En se référant à l'axe factoriel 1 dont
l'obtention a été effectuée avec une reconstitution de
14,22% de l'information totale fournie par la matrice des données, l'on
peut observer les oppositions suivantes. Le village Baniou et Gomponsom dans le
Passoré sont situé sur le même coté droit du
graphique. L'explication sous jacente est que ces deux villages sont
semblables. Autrement dit, les facteurs qui influencent l'adoption des
techniques de conservation des eaux et des sols tendent à être
identiques pour ces deux villages.
De même les trois villages Bouro, Boursouma et Dana
opposés au premier groupe sont semblables sur le même axe
factoriel signifiant la ressemblance du comportement de mise en oeuvre des CES.
Rappelons que les villages Bouro et Boursouma sont de la province du Yatenga
tandis que Dana est du Passoré. C'est dire que malgré la distance
séparant ces deux
village
risque
facilité
utilité
fertilisant
semences pesticides crédit
niveau
mo
information
provinces, il se trouvent que les ménages ont une
certaine similitude dans leur comportement face aux CES.
Cependant, prenons le cas des villages du Passoré. L'on
peut remarquer que Dana est opposé aux deux villages Baniou et Gomponsom
sur l'axe factoriel 1 montrant ainsi l'opposition des facteurs qui motivent les
ménages à adopter les CES. Pourtant ces trois villages sont issus
du même département de Gomponsom et sont voisins l'un de l'autre.
Ceci traduit la nature complexe du comportement des ménages selon
l'espace et même le temps. Quant à Bouro et Boursouma, ces deux
villages du Yatenga sont semblables sur l'axe1 traduisant la ressemblance dans
le comportement des ménages face aux techniques CES.
Pour compléter cette analyse graphique, utilisons le
tableau ci-dessous qui présente la proportion des ménages
affectée à chacune des variables ou facteurs influençant
l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols.
Tableau 2 : Regroupement des
ménages selon certains facteurs d'adoption des CES
|
Bouro
|
Boursouma Total Yatenga Baniou
|
Dana
|
Gomponsom Total Gompon
|
1
|
0
|
9,52
|
9,52
|
1,41
|
9,86
|
29,58
|
40,85
|
2
|
0
|
4,76
|
4,76
|
-
|
4,23
|
12,68
|
16,90
|
3
|
19,05
|
66,67
|
85,71
|
26,76
|
7,04
|
8,45
|
42,25
|
2
|
17,46
|
58,73
|
76,19
|
16,90
|
11,27
|
19,72
|
47,89
|
6
|
1,59
|
19,05
|
20,63
|
7,04
|
7,04
|
22,54
|
36,62
|
9
|
0,00
|
3,17
|
3,17
|
4,23
|
2,82
|
8,45
|
15,49
|
2
|
0
|
11,11
|
11,11
|
0
|
2,82
|
5,63
|
8,45
|
6
|
6,35
|
22,22
|
28,57
|
4,23
|
4,23
|
15,49
|
23,94
|
9
|
12,70
|
47,62
|
60,32
|
23,94
|
14,08
|
29,58
|
67,61
|
0
|
15,87
|
47,62
|
63,49
|
11,27
|
14,08
|
19,72
|
45,07
|
1
|
3,17
|
33,33
|
36,51
|
16,90
|
7,04
|
30,99
|
54,93
|
0
|
11,11
|
46,03
|
57,14
|
16,90
|
12,68
|
25,35
|
54,93
|
1
|
7,94
|
34,92
|
42,86
|
11,27
|
8,45
|
25,35
|
45,07
|
0
|
0
|
7,94
|
7,94
|
23,94
|
9,86
|
22,54
|
56,34
|
1
|
19,05
|
73,02
|
92,06
|
4,23
|
11,27
|
28,17
|
43,66
|
0
|
19,05
|
74,60
|
93,65
|
28,17
|
21,13
|
45,07
|
94,37
|
1
|
0,00
|
6,35
|
6,35
|
0
|
0
|
5,63
|
5,63
|
0
|
11,11
|
57,14
|
68,25
|
21,13
|
14,08
|
29,58
|
64,79
|
1
|
7,94
|
15,87
|
23,81
|
7,04
|
0,00
|
9,86
|
16,90
|
2
|
0
|
7,94
|
7,94
|
0,00
|
5,63
|
9,86
|
15,49
|
0
|
14,29
|
50,79
|
65,08
|
18,31
|
14,08
|
19,72
|
52,11
|
1
|
4,76
|
30,16
|
34,92
|
9,86
|
7,04
|
30,99
|
47,89
|
0
|
3,17
|
14,29
|
17,46
|
5,63
|
1,41
|
5,63
|
12,68
|
1
|
15,87
|
66,67
|
82,54
|
22,54
|
19,72
|
45,07
|
87,32
|
Source : Données de l'enquête
réalisée par l'auteur
A partir du tableau l'on constate qu'en fonction du
degré d'exposition des ménages au risque pluviométrique
et de leur attitude face à ce risque 9,52% des ménages du Yatenga
contre
40,85% au Passoré y expriment leur faible degré
d'exposition. Par contre, 85,71% des ménages dans le Yatenga contre
42,25% au Passoré estiment que le risque pluviométrique est une
contrainte qui les enfonce en permanence dans l'angoisse. Ceci explique en
partie le comportement de ces ménages vis-à-vis du risque car
presque tous les chefs de ménages enquêtés adoptent les
mesures de conservation des eaux et des sols et surtout les techniques CES
améliorées. Rappelons que ces techniques améliorées
sont une combinaison de différentes techniques CES traditionnelles.
La perception de la facilité d'utilisation des CES est
un facteur déterminant de l'adoption de ces technologies et son
importance est révélée par les chefs de ménages
interrogés dans chacune des localités. Pour les ménages
des deux provinces, l'adoption ou la mise en oeuvre des CES n'est pas une chose
aisée car celles-ci nécessitent d'énormes efforts
physiques. Ainsi, 76,19% des ménages au Yatenga contre 47,89% au
Passoré perçoivent les CES comme des techniques très
difficiles à mettre en oeuvre. A l'inverse, 3,17% des ménages du
Yatenga contre 15,49% au Passoré estiment que ces pratiques sont
relativement faciles à utiliser. Quant à la perception de
l'utilité des CES, 60,32% des ménages du Yatenga contre 67,61% au
Passoré perçoivent aux CES des techniques très utiles en
ce sens qu'elles accroissent fortement leur capacité de production. L'on
peut alors comprendre la raison qui emmène ces ménages à
adopter plusieurs techniques à la fois. Par contre, 11,11% des
ménages du Yatenga contre 8,45% des ménages du Passoré
perçoivent en ces techniques un faible degré d'utilité.
L'intensification agricole suppose une utilisation plus accrue
des facteurs production tels les fertilisants agricoles et tous les autres
inputs. Ainsi, 36,51% des ménages du Yatenga adoptent, en plus du
compost nécessaire à la mise en oeuvre des CES, des fertilisants
en particulier les engrais chimiques NPK. En revanche, dans le Passoré
54,93% des ménages utilisent les fertilisants. Pour les ménages
qui n'utilisent pas ces fertilisants chimiques, deux groupes se distinguent.
Les ménages qui reconnaissent l'importance de l'utilisation des engrais
en ce qu'ils accroissent fortement leur productivité agricole.
Cependant, les coûts d'accès à ces fertilisants demeurent
élevés puisqu'en moyenne, le sac de 50 kg de NPK vaut 15000 Fcfa.
Ceci est coûteux selon ce groupe de ménages. Par contre, le
deuxième groupe est celui des ménages qui pensent qu'en utilisant
les engrais chimiques, ils détruiront davantage leur environnement
déjà soumis à des contraintes de sécheresse
sévères. Ainsi, par soucis de conservation de l'environnement ces
ménages décident de ne pas utiliser les fertilisants sur leur
exploitation. Pour ce qui est des semences améliorées, il faut
dire que l'intensification
suppose également leur utilisation dans les
activités agricoles. Dans ce sens, 42,82% des ménages du Yatenga
contre 45,07% au Passoré adoptent les semences améliorées
dans leurs activités. Par contre 58,18% des ménages du Yatenga
contre 54,93% au Passoré n'utilisent pas les semences
améliorées. L'on peut remarquer que les ménages qui
adoptent les semences améliorées ont un nombre inférieur
à ceux qui n'en adoptent pas. Ceci est dû au fait que la plupart
des chefs de ménages enquêtés manifestent leur
incapacité à y accéder. Ce faible accès des
ménages aux semences s'explique selon eux par leur
indisponibilité sur le marché local ainsi que par leur coût
relativement élevé. Notons que certains chefs de ménages
enquêtés avouent connaître les caractéristiques des
semences améliorées tandis que bien d'être eux les
ignorent. Il est alors évident que l'ignorance sur ces semences ne
favorise pas leur adoption par les paysans.
Les pesticides entrent dans le cadre de l'intensification
agricole. Dans le présent cas, les pesticides utilisés par les
ménages sont en particulier celles qui permettent d'éliminer les
insectes dévastateurs des semences. A l'exception de la poudre avec
laquelle on mélange les semences lors des semis, les autres types de
pesticides ne sont pas utilisés. Ainsi, 92,06% des ménages du
Yatenga contre 43,66% au Passoré utilisent ces pesticides pour garantir
la germination des semences.
Pour ce qui concerne l'accès à l'information sur
les technologies CES, 82,54% des ménages du Yatenga contre 87,32% dans
le Passoré affirment qu'il leur est facile d'accéder à
celle-ci. En effet, pour les ménages du Passoré, des projets de
développement rural tels que l'ex PSCES/AGF, le PDRD aident les paysans
dans l'adoption des technologies CES. Des formations sont organisées par
le projet pour le compte des paysans soit directement dans les villages ou par
l'intermédiaire des représentants des groupements villageois.
Quant aux 17,46% et des 12,68% des ménages qui trouvent difficile
l'accès à l'information respectivement pour le Yatenga et pour le
Passoré, les raisons avancées sont le manque de formation
à domicile occasionnant des coûts de déplacement vers les
centres de formations ou les lieux d'expérimentation des CES.
Le crédit est un élément important dans
toute activité de production car il permet de produire efficacement dans
la mesure où l'on doit le rembourser à partir de ses rendements.
Dans ce sens, l'observation du tableau montre que 93,65% des ménages du
Yatenga contre 94,37% au Passoré n'ont pas accès ou n'ont pas
contracté de crédit agricole. Selon certains chefs de
ménages, il leur est impossible d'obtenir un crédit même
auprès des institutions de microfinance au regard des conditions que
celles-ci exigent. Un des exemples est le cas de la
Baoré Traditionnelle d'Epargne et de Crédit
à Gomponsom dans le Passoré et répandue un peu partout
dans le Plateau Central. Les conditions minimales exigées par cette
institution c'est la fourniture de documents attestant la possession de d'engin
à deux roues, d'un âne et que les 75% du crédit au moins
doit être utilisé dans l'activité de production. Si autant
de ménages ne peuvent accéder à ce crédit, cela
traduit dans une certaine mesure la pauvreté des ménages dans la
localité. D'autres chefs de ménages par contre estiment
être à mesure de contracter le crédit pour financer leurs
activités. Cependant, ce qui les empêche de le faire est le risque
pluviométrique auquel ils sont confrontés. En effet, pour eux,
lorsque l'on contracte un crédit et qu'à la récolte la
production n'est pas à mesure de couvrir les besoins du ménage du
fait du manque de pluie, il serait alors difficile d'honorer les engagements
pris vis-à-vis de l'institution de crédit.
Cette analyse sommaire sur les facteurs est
complétée par l'analyse en composantes principales des
mêmes variables en vue de percevoir lesquelles semblent les plus
pertinentes. Le tableau spad2 dénommé matrice des
corrélations en annexe montre l'ensemble des relations existant entre
les différentes variables qui ont fait l'objet de l'enquête. En
particulier, la corrélation entre la variable tech « nombre de
technologies adoptées » et les autres variables y est bien
indiquée. Il s'agit en fait des coefficients de corrélation
partielle entre le nombre de technologies CES adoptées et les autres
variables sensées être les facteurs déterminants de leur
adoption. Ainsi, la taille du ménage est liée à la
variable technologie (tech) à 21%. Cette liaison, certes faible indique
une relation positive entre les deux variables. L'âge du chef de
ménage et l'adoption des technologies sont corrélés
à 13%, donc existence d'une relation positive entre les deux
variables.
De même, la quantité de main d'oeuvre, la
perception de l'utilité des CES, le rendement escompté, la
superficie aménagée, l'utilisation des pesticides et des semences
améliorées, le coût d'adoption et le coût d'entretien
et enfin le revenu sont positivement liés à au nombre de
techniques CES adopté par les ménages. On a par contre une
corrélation négative entre la variable « technologie »
et les autres variables telles que le niveau d'instruction du chef de
ménage, l'utilisation ou pas de la main d'oeuvre, le coût de la
main d'oeuvre, l'accès au crédit, la valeur du crédit, la
facilité d'utilisation, l'accès à l'information,
l'utilisation des fertilisants et les rendements avant les CES.
Au regard de ces différentes valeurs des coefficients
de corrélation, il se dégage que certaines variables ont
effectivement une liaison plus au moins importante que d'autres par rapport
à la variable expliquée, le nombre de technologies
adoptées. Dans la suite du travail, il ne sera considéré
que les variables dont le coefficient de corrélation partielle est
supérieur ou égal à
14%. Ceci permet de d'éliminer avant l'estimation
économétrique les variables qui semblent ne pas être
pertinentes et ne garder que celles qui peuvent l'être.
Cependant, avec les facteurs préalablement retenus lors
de la formalisation du modèle logit multinomial, certains seront exclus
pour des raisons de conformité avec la théorie. En effet, le
coût d'entretien des technologies ne sera pas utilisé dans les
estimations dans la mesure où ce coût n'est pas en
réalité différent du coût d'adoption. Lors de
l'enquête, la majorité des ménages ont signifié que
l'entretien des technologies était une nouvelle adoption de celles-ci.
En d'autres termes, ces coûts concernent le renouvellement des
technologies sur le champ aménagé.
Au finish, les variables explicatives de l'adoption des
technologies CES retenues sont le coût d'adoption, le nombre de
techniques adoptées (tech), le coût d'adoption (cout), la
perception de la facilité d'utilisation (facilte) la perception de
l'utilité des CES (utilite), la superficie aménagée
(superficie), la taille du ménage (taille), les rendements
escomptés (escompt) et le risque pluviométrique (risque).Soit le
tableau :
Tableau3 : pourcentages d'adoption des
technologies
|
CES améliorées
|
|
|
Technologies
|
Pourcentage d'adoption
|
Aucune (0)
|
4,48
|
Cordon (1)
|
6,72
|
Cordon+compost (2)
|
17,16
|
Cordon+compost+zaï (3)
|
36,57
|
Cordon+comp+demi-lune (3)
|
2,24
|
Zaï +compost (2)
|
14,77
|
Demi-lune+compost
|
7,46
|
Zaï+demi-lune+compost (3)
|
0,00
|
Cordon+ zaï+paillage+demilune+compost (5)
|
0,00
|
Cordon+zaï+demi-lune+compost+haies vives (5)
|
0,75
|
Fumure ou compost (1)
|
|
|
0,75
|
Cordon+zaï+RNA (3)
|
5,97
|
Cordon+zaï (2)
|
0,75
|
Zaï (1)
|
1,49
|
Compost+zaï+cordon+paillage (4)
|
0,75
|
Source : données de l'enquête
réalisé par l'auteur
Ce tableau montre que 4.48% des ménages
enquêtés n'adoptaient aucune technologie de conservation des
eaux et des sols. Sur les 6 chefs de ménages n'adoptant aucune CES, 5
sont
du Passoré tandis que l'autre est du Yatenga. Les
raisons avancées par ces derniers sont de deux ordres. Pour les uns,
leur exploitation est située dans une zone assez fertile ne
nécessitant pas une prise des mesures CES. Par contre, pour les autres,
le manque de droits de propriété sur les terres qu'ils exploitent
est un frein à leur mise en valeur. Pour eux, si l'on valorise ces
terres dégradées par la pratique des CES, il est fort probable
que le propriétaire de la terre vienne la récupérer.
La combinaison de technologies CES la plus utilisée par
les ménages dans les deux provinces est celle portant sur le cordon
pierreux, le compost et le zaï. Ainsi, sur les 49 ménages adoptant
cette combinaison, 35 sont du Yatenga contre 14 du Passoré. Ceci montre
l'importance ou l'expérience acquise par les ménages du Yatenga
dans la mise en oeuvre des zaï par rapport au Passoré. Par contre,
les technologies qui combinent cinq et quatre techniques CES sont les moins
adoptées par les ménages qui ont été
enquêtés. En effet, seulement deux ménages sur les 134
adoptent ces combinaisons et représentent 0,75% de l'effectif total pour
chacune d'elles.
Il faut noter que seule dans la province du Passoré,
les ménages utilisent uniquement la combinaison cordon pierreux +
compost. De même, l'on peut remarquer que les demi-lunes sont plus
utilisées dans le Yatenga que dans le Passoré au regard des
données du tableau1 en annexe.
L'observation du tableau3 permet en outre de comprendre le
nombre de technologies adoptées par les ménages dont il est
question dans les estimations économétriques.
3.2. Analyse économétrique des
données
3.2.1. Modèle théorique
Rappelons que le modèle empirique retenu pour
l'étude est le modèle logit multinomial dont l'estimation
s'effectue par la méthode du maximum de vraisemblance. Le modèle
théorique quant à lui se base sur la théorie de
l'innovation technologique de Rogers (1995), de la théorie de
l'acceptation de technologie de Davis (1989), de la théorie de la
pression créatrice de Boserup (1965). Selon ces théories les
facteurs influençant l'adoption d'une technologie sont reliés
à celle-ci selon une relation mathématique bien
déterminée. C'est dans ce sens que
théoriquement, l'on s'attend à ce que le coût
d'adoption des technologies soit négativement lié au nombre de
CES adoptés.
De même, l'on fait l'hypothèse que les rendements
escomptés influencent positivement sur l'adoption des technologies CES.
Ainsi, plus les ménages escomptent des rendements élevés,
plus la probabilité qu'ils adoptent de nouvelles technologies
augmentera. Théoriquement, la perception de la facilité
d'utilisation et la perception de l'utilité des CES sont respectivement
liées à la probabilité d'adopter les CES selon une
relation positive. C'est dire, plus les CES sont faciles à utiliser et
plus le ménage en perçoit leur utilité, il aura un
accroissement de la probabilité qu'il adoptent davantage de CES.
Quant à la taille des ménages, la superficie
aménagée et le risque pluviométrique, l'on suppose qu'ils
sont tous positivement liés au nombre de techniques CES
adoptées.
Le modèle théorique s'écrit lors de la
manière suivante :
Tech = a0 + a1 cout + a2 facilite + a3 utilite + a4 escompt + a5
superficie + a6 taille + a7 risque + & avec a1<0, a1, a2, a3, a4, a5, a6
et a7, 20
3.2.2. Résultats des estimations empiriques
Le modèle logit multinomial estimé sous le logiciel
Stata version 8, permet d'obtenir les résultats consignés dans le
tableau ci-dessous :
Tableau4 : Résultats de l'estimation du
modèle logit multinomial
Variable dépendante : tech (nombre de technologies CES)
Variables
|
Coefficients
|
Std. Err
|
Z
|
Prob
|
Effet
|
Z
|
Prob
|
explicatives
|
|
|
|
|
marginal
|
|
|
P (tech=1) cout
|
-6.311008***
|
1.146958
|
-5.50
|
0.000
|
-0.0345488
|
-1.21
|
0.227
|
facilte
|
0.1244665
|
0.2675408
|
0.47
|
0.642
|
0.0028201
|
0.63
|
0.529
|
utilite
|
-0.1963432
|
0.3173703
|
-0.62
|
0.536
|
-0.0088051
|
-1.11
|
0.266
|
superficie
|
0.5927408
|
0.384076
|
1.54
|
0.123
|
-0.0004451
|
-0.08
|
0.934
|
|
KINI Janvier, 12eme Promotion,
DEA/PTCI
|
|
52
|
|
|
|
|
|
|
|
|
taille
|
-0.1903279*
|
0.1127115
|
-1.69
|
0.091
|
-0.0026911
|
-1.00
|
0.315
|
escompt
|
-0.4874255
|
0.9535067
|
-0.51
|
0.609
|
0.0046512
|
0.29
|
0.770
|
risque
|
-0.7076787
|
0.6751335
|
-1.05
|
0.295
|
-0.0112062
|
-0.93
|
0.351
|
cons
|
92.83205
|
17.28966
|
5.37
|
0.000
|
-
|
-
|
-
|
P (tech=2) cout
|
-5.084995***
|
1.052767
|
-4.83
|
0.000
|
-0.3640332
|
-3.52
|
0.000
|
facilte
|
0.0057664
|
0.1857118
|
0.03
|
0.975
|
0.0172843
|
0.48
|
0.633
|
utilite
|
0.2291505
|
0.1758194
|
1.30
|
0.192
|
-0.017326
|
-0.38
|
0.704
|
superficie
|
0.7373844***
|
0.2795553
|
2.64
|
0.008
|
0.0813171
|
1.80
|
0.072
|
taille
|
-0.0709134
|
0.0618854
|
-1.15
|
0.252
|
-0.0123922
|
-0.95
|
0.340
|
escompt
|
-1.1359***
|
0.4612785
|
-2.46
|
0.014
|
-0.2736788
|
-2.42
|
0.016
|
risque
|
-0.1386203
|
0.4685017
|
-0.30
|
0.767
|
|
-0.04
|
0.967
|
|
|
|
|
|
-0.0036721
|
|
|
cons
|
77.5068
|
15.44663
|
5.02
|
0.000
|
-
|
-
|
-
|
P (tech=3) cout
|
6.311007***
|
1.146958
|
5.50
|
0.000
|
0.1466089
|
1.55
|
0.122
|
facilte
|
-0.1244665
|
0.2675408
|
0.47
|
0.642
|
0.00065
|
0.13
|
0.899
|
utilite
|
0.1963432
|
0.3173702
|
0.62
|
0.536
|
-0.0082387
|
-1.00
|
0.316
|
superficie
|
-0.5927408
|
0.384076
|
-1.54
|
0.123
|
-0.0198798
|
-1.49
|
0.135
|
taille
|
0.1903279*
|
0.1127115
|
1.69
|
0.091
|
0.0016906
|
0.86
|
0.392
|
escompt
|
0.4874255
|
0.9535067
|
0.51
|
0.609
|
0.0234432
|
1.04
|
0.299
|
risque
|
0.7076787
|
0.6751335
|
1.05
|
0.295
|
0.0042991
|
0.32
|
0.749
|
cons
|
-92.83205
|
17.28966
|
-5.37
|
0.000
|
-
|
-
|
-
|
P (tech=4) cout
|
-3.64195***
|
0.9988913
|
-3.65
|
0.000
|
0.2519731
|
2.69
|
0.007
|
facilte
|
-0.0940674
|
0.1803052
|
-0.52
|
0.602
|
-0.0207544
|
-0.59
|
0.557
|
utilite
|
0.3775534*
|
0.2277186
|
1.66
|
0.097
|
0.0343698
|
0.75
|
0.451
|
superficie
|
0.3982703
|
0.2571337
|
1.55
|
0.121
|
-0.0609923
|
-1.39
|
0.165
|
taille
|
-0.0046353
|
0.0534778
|
-0.09
|
0.931
|
0.0133927
|
1.08
|
0.279
|
escompt
|
0.1490242
|
0.5230435
|
0.28
|
0.776
|
0.2455845
|
2.17
|
0.030
|
risque
|
-0.0954299
|
0.4104068
|
-0.23
|
0.816
|
0.0105791
|
0.13
|
0.900
|
|
KINI Janvier, 12eme Promotion,
DEA/PTCI
|
|
53
|
|
|
|
|
|
|
|
|
cons
|
47.5002
|
14.65516
|
3.24
|
0.001
|
-
|
-
|
-
|
P (tech=5) cout
|
-4.045883***
|
1.374478
|
-2.94
|
0.003
|
4.38e-10
|
0.00
|
1.000
|
Facilite
|
0.1033059
|
0.5123983
|
0.20
|
0.840
|
1.09e-10
|
-
|
-
|
Utilité
|
5.540855
|
1469.605
|
0.00
|
0.997
|
4.69e-09
|
0.00
|
0.999
|
superficie
|
0.7181979
|
0.6465843
|
1.11
|
0.267
|
9.10e-11
|
-
|
-
|
Taille
|
-0.4074238
|
0.3237387
|
-1.26
|
0.208
|
-3.15e-10
|
-0.05
|
0.958
|
escompt
|
0.6032348
|
1.35169
|
0.45
|
0.655
|
1.18e-09
|
0.00
|
0.999
|
Risque
|
16.50057
|
4408.814
|
0.00
|
0.997
|
1.48e-08
|
0.00
|
0.999
|
Cons
|
-46.24354
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mac Fadden
|
R2 = 0,5448
|
|
|
|
|
|
|
Sources : Données de l'enquête
réalisée par l'auteur Z : Statistique test de la
loi normale
Prob : probabilité de
significativité des coefficients du model
3.2.3. Validité économique des
coefficients
Adéquation d'ensemble du
modèle
Dans le cas des modèles à variables
dépendantes discrètes ou limitées, l'adéquation
du modèle est indiquée par l'indice du ratio de vraisemblance
aussi appelé le R2 de Mac Fadden.
Son expression est donnée par R2 = 1 -
|
L 1
L0
|
avec L1 la vraisemblance du modèle avec
|
variables de valeur -90,7843 et L0 la vraisemblance du
modèle sans variables de valeur - 199,4597. L'adéquation d'un
modèle permet de rendre compte de la pertinence du modèle
spécifié et estimé. L'indice du ratio de vraisemblance
donne donc le pourcentage de la variation de la variable dépendante du
fait de la présence des variables explicatives. Dans ce sens,
R2 = 0,5448 signifie que 54,48% des variations de la
probabilité d'adopter un nombre donné de technologies CES sont
expliquées par l'ensemble des variables explicatives incluses dans le
logit multinomial. Etant donné ce type de modèle, l'on peut dire
que le modèle spécifié est adéquat dans son
ensemble.
Le test de vraisemblance du modèle est également
utilisé pour mesurer l'adéquation d'ensemble du modèle.
Le principe de ce test est basé sur le test de l'hypothèse que la
« moins double log vraisemblance » est nulle (Ho : -2LL = 0). La
démarche consiste à tester
l'hypothèse que la différence entre la -2LL du
modèle sans variable et la -2LL du modèle à tester est
nulle. En calculant la différence des « moins double log
vraisemblance » entre ces deux modèles, l'on obtient que la valeur
calculée vaut 217,3507 tandis que la valeur théorique est de
20,01 lue sur la table de la loi de Chi2 avec 8 degrés de liberté
au seuil de 1%. La valeur calculée étant supérieure
à la valeur théorique à ce seuil, l'on rejette alors
l'hypothèse de nullité de la différence entre les deux
-2LL. En conclusion, le modèle est donc adéquat dans son
ensemble
Significativité statistique des coefficients du
modèle
La méthode utilisée pour tester la
significativité individuelle des coefficients du modèle consiste
à comparer la valeur de la probabilité de significativité
de chaque coefficient au seuil de significativité retenu. Ce seuil est
fixé à 1%, 5% et 10% respectivement pour les coefficients
très significatifs, moyennement significatifs et significatifs à
la limite.
Pour la probabilité que les ménages adoptent une
seule technologie CES, les coefficients des variables cout et taille sont
significatifs respectivement au seuil de 1% et de 10%. Les coefficients des
autres variables ne sont significatifs à ces seuils.
Concernant la probabilité d'adopter deux technologies, les
coefficients des variables cout, superficie sont significatifs à 1%
alors que le coefficient de escompt est significatif à 5%. Quant
à la probabilité que les ménages adoptent trois
technologies CES, les coefficients des variables cout et taille sont
significatifs respectivement au seuil de 1% et de 10%.
Enfin, les coefficients de la variable cout et de utilite sont
significatifs respectivement au seuil de 1% et de 10% pour la
probabilité que les ménages adoptent quatre technologies. Par
contre la probabilité que le ménages adoptent cinq mesures CES,
seul le coefficient de cout est significatif au seul de 1%.
Interprétation économique des
coefficients
L'intérêt de cette partie porte sur les variables
pour lesquelles les coefficients sont statistiquement significatifs. De plus,
il s'agit de prendre en compte les signes des différents coefficients
des variables ainsi que de leurs effets marginaux. Rappelons que les
coefficients estimés du modèle ne sont pas directement
interprétables, ils servent plutôt à donner orientation sur
la nature de la relation entre la variable expliquée et la variable
explicative en question. Seuls les effets marginaux du modèle
estimé sont interprétés en se référant
aux
coefficients de la modalité de référence,
celle de la non adoption. Il faut également souligner que l'analyse se
mène en se référant à la moyenne de
l'échantillon. En d'autres termes, c'est l'impact de la variation de
chaque variable sur le comportement du ménage moyen qui est
analysé.
Remarquons que pour l'adoption d'une seule technologie CES, le
coefficient de la taille du ménage est négatif de même que
son effet marginal. Cela signifie que la taille des ménages a un effet
individuel négatif sur la probabilité d'adopter une seule
technique toutes choses égales par ailleurs. Autrement dit, lorsque la
taille du ménage augmente d'une personne supplémentaire, la
probabilité que ce ménage adopte une seule technique baisse de
0,0027 points. Ce résultat s'explique par le fait que l'arrivée
d'un nouveau membre dans le ménage accroît la consommation globale
du ménage. Celui-ci doit accroître sa production afin de
répondre à ce besoin additionnel. Le ménage serait alors
peu incité à rester sur l'utilisation d'une seule technique si
celle-ci ne lui permet pas d'atteindre son nouvel objectif d'accroître sa
production. Ce résultat est conforme à la théorie
décrite plus haut.
La variable cout a également un coefficient de signe
négatif de même que son effet marginal. Autrement dit, le
coût d'adoption des CES a un effet négatif sur la
probabilité que les ménages adoptent une seule technologie sur
son exploitation. Ainsi, lorsque ce coût s'accroît de 1%, toutes
choses égales par ailleurs, la probabilité que les ménages
continuent à adopter une technique de conservation des eaux et des sols
baisse de 0,0345point. Cela s'explique par le fait que la seule technique
utilisée par le ménage peut être déjà
coûteuse comme le zaï dont la réalisation sur un seul hectare
a un coût estimé à 723 000 Fcfa (Rijks et al, 1997). Si ce
coût doit encore s'accroître, il est clair que certains
ménages seront peu motivés à adopter cette technique.
En considérant l'adoption de deux techniques CES, les
coefficients des variables cout, superficie et escompt sont respectivement
négatif, positif et négatif. Leurs effets marginaux sont
également de même signe et significatifs à 1% pour la
variable cout, 10% pour la variable superficie et 5% pour la variable escompt.
Ainsi, lorsque le coût d'adoption s'accroît de 1%, la
probabilité qu'un ménage adopte une combinaison à deux
techniques CES baisse de 0,3603 point toutes choses égales par ailleurs
en comparaison avec la situation de non adoption des CES. Ce résultat
confirme l'hypothèse sur le signe du coût d'adoption par rapport
à l'adoption des CES. En effet, dans l'estimation de ce coût,
l'effort physique et financier est pris en compte. Plus ce coût est
élevé, moins les ménages seront à mesure d'adopter
deux techniques coûteuses.
Concernant la superficie aménagée, lorsqu'elle
augmente d'un hectare, la probabilité que les ménages adoptent
deux techniques s'accroît de 0,0081 point en considérant les
autres facteurs constants et par rapport à la situation de non adoption.
L'on peut expliquer ce résultat par le fait que le gain d'un nouvel
espace non aménagé de terre augmente la chance que les
ménages adoptent la combinaison de deux techniques toutes choses
égales par ailleurs. En effet, dans la zone d'étude où la
disponibilité en terre est rare, tout espace additionnel acquis par un
ménage serait automatiquement mis sous mesures CES en vue de
prétendre à un rendement de l'activité de production.
Quant aux rendements escomptés, si les ménages
escomptent que ceux-ci vont s'accroître de 1% par rapport la situation
où ils utilisent aucune technique CES, la probabilité d'adopter
deux techniques CES baissent de 0,2737 points cétéris paribus. En
effet, si les ménages espèrent plus en la technologie
adoptée des rendements satisfaisant à ses attentes, ces
ménages seront peu motivés à utiliser une combinaison de
deux techniques sur leur exploitation.
Pour l'adoption de la combinaison à trois technologies,
le coefficient de la variable cout et celui de la variable taille sont positifs
de même que leurs effets marginaux. Ainsi, lorsque le coût
d'adoption de ces techniques augmente de 1%, la probabilité que les
ménages adoptent cette combinaison s'accroît de 0,1466 points tous
les autres facteurs restants constants.
Ce résultat va en contradiction avec le signe
théorique attendu de l'effet de cette variable sur la probabilité
d'adopter un certain nombre de techniques. En effet, cela paraît
paradoxal que les ménages adoptent davantage de techniques CES alors que
leurs coûts de mise en oeuvre augmentent. Cependant, l'on peut comprendre
ce fait lorsqu'on relâche une des hypothèses fondamentales du
modèle. Cette hypothèse stipule que dans le plateau central,
l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols est
individuelle. Selon cette hypothèse, la mise en oeuvre des cordons
pierreux et des autres techniques est effectuée par le ménage
luimême.
Or, une des remarques importantes est que dans les
localités qui ont été retenues pour la collecte des
données de l'enquête, le point commun à celles-ci est
qu'elles sont toutes situées sur les bassins versants (PS-CES/AGF).
Ainsi, lors de l'enquête, l'on a remarqué notamment dans la
province du Passoré que les paysans sont organisés en groupement
villageois créant de la sorte un système d'entraide mutuelle
entre eux. Ceci leur permet d'effectuer des travaux difficiles à
réaliser individuellement comme la casse des pierres en vue de
l'obtention des moellons pour la mise en oeuvre des cordons pierreux. De plus,
des projets de développement existent dans la zone à l'instar du
programme de développement rural durable (PDRD) qui
apporte une assistance technique et matérielle au
groupement de paysans. L'assistance matérielle concerne la fourniture
des groupements en matériel de casse des moellons, de camions de
transport des moellons. L'ensemble de cette aide diminue les coûts
réels d'adoption au niveau des ménages qui peuvent alors adopter
des combinaisons avec un plus grand nombre de technologies. De ce fait, sous
l'effet de l'action collective la probabilité que les ménages
adoptent trois techniques augmente lorsque les coûts d'adoption
s'accroissent. Remarquons aussi que 39,56% des ménages, soit 53 sur un
effectif de 134, des deux provinces adoptent trois techniques CES.
Pour l'adoption de quatre et de cinq techniques, seul le
coût d'adoption a un coefficient significatif à 1% et son effet
marginal est négatif et significatif à 1% dans le cas de la
combinaison à quatre techniques et non significatif dans le cas de la
combinaison à cinq techniques. L'accroissement du coût d'adoption
des mesures CES de 1% entraîne donc toutes choses égales par
ailleurs une baisse de la probabilité que les ménages utilisent
cinq techniques sur leur exploitation. De même, la perception de
l'utilité des techniques CES a un coefficient positif ainsi que son
effet marginal. L'on peut dire que lorsque le ménage perçoit un
passage du degré d'utilité de la technologie du niveau faible au
niveau moyen ou du moyen au élevé, la probabilité
d'adopter une combinaison de quatre technologies augmente de 0,0347 point
toutes choses égales par ailleurs. L'explication possible à ce
résultat est que plus le ménage voit en la technologie le
stimulateur de sa productivité, il sera mieux motiver à vouloir
se l'approprier. Ce résultat est conforme à celui obtenu par
Davis (1986). Noter que cette dernière combinaison de technique CES est
faiblement adoptée (0,75% de l'effectif total) par les ménages
qui ont été interviewés du fait du manque de
l'indisponibilité en terre dans la région.
A travers cette analyse des impacts des différentes
variables explicatives sur la variable dépendante, il serait important
de connaître les implications sous-tendues par ces résultats.
3.2.4. Implications économiques des
résultats de l'estimation et recommandations
Les résultats des estimations montrent que l'ensemble
des variables explicatives retenues expliquent de façon
adéquate les probabilités d'adoption des différentes
combinaisons de
techniques CES encore appelées techniques
améliorées de conservation des eaux et des sols. Ce sont le
coût d'adoption des CES, la taille du ménage, la superficie
aménagée, les rendements escomptés par les ménages,
la perception de l'utilité des CES et la perception de la
facilité d'utilisation de ces pratiques et enfin le risque
pluviométrique auquel sont exposés les ménages.
L'élément intéressant est que le coût d'adoption des
CES est un facteur significativement déterminant de la
probabilité que les ménages adoptent une technique CES
améliorée donnée. Autrement dit, les fluctuations sur les
coûts de mise en oeuvre de ces techniques se font sentir sur le
comportement des ménages face à l'adoption de celles-ci. C'est
dire que pour une vulgarisation des techniques améliorées de
conservation des eaux et des sols, non seulement dans les deux provinces mais
aussi à l'étendue des autres provinces, il faudra tenir compte de
leur coût comme instrument de politique économique. Ainsi, cette
vulgarisation doit passer par un effort de diminution de ces coûts
d'adoption en jouant sur les coûts des différents
éléments qui interviennent dans l'estimation des coûts
totaux d'adoption. Par exemple, l'on peut favoriser l'accès des paysans
à l'accès au matériel de mise en CES des exploitations. Ce
matériel concerne principalement les charrettes, les charrues, les
pioches, les dames de 10 kg pour la casse des pierres. L'indisponibilité
ou l'accès réduit des ménages à ce matériel
a été souligné par ceux-ci lors de l'enquête. En
effet, bien de chefs de ménages interviewés ne sollicitent que le
matériel de travail afin de mener à bien leurs activités.
« Nous ne demandons que le matériel de travail auprès de
l'Etat » affirmait un chef de ménage de Boursouma. Pour ce faire,
des mesures de subvention pourraient être prises en vue de réduire
les coûts de ce matériel afin que le ménage le plus pauvre
puisse l'acquérir avec de conditions minimales d'exclusion.
La perception de l'utilité des CES a seulement un effet
individuel sur l'adoption de la combinaison à quatre techniques.
Néanmoins, ce facteur psychologique a des effets même pour
l'adoption des autres techniques bien que cet effet ne soit pas significatif.
Ainsi, pour amener les ménages à adopter les combinaisons de
quatre techniques, il faudrait inciter ces ménages à bien
comprendre les avantages et les contraintes liées à ces
techniques. Des séances de formations doivent être
organisées périodiquement (mensuelles par exemple) par des
techniciens de l'agriculture assistés par ceux de la recherche en vue de
mettre à la disposition des ménages des informations
détaillées sur les techniques améliorées par la
recherche. Ces formations même si elles existent déjà
demeurent insuffisantes car, certains ménages adoptent les CES juste en
imitant leurs voisins d'exploitation pratiquant les CES à l'issue d'un
encadrement technique reçu d'un projet par exemple.
La taille des ménages joue également un
rôle dans l'adoption des techniques CES. Si l'accroissement de la taille
du ménage conduit à une réduction de la probabilité
que ce dernier adopte une technique CES, alors le ménage serait
prêt à adopter plus d'une technique CES dès que son
utilité totale induite augmenterait. En d'autres termes, l'accroissement
de la population a un effet stimulateur sur l'innovation technologique car, les
ménages chercheront à utiliser des techniques plus productives en
vue de répondre à ce besoin supplémentaire apporté
par l'impulsion démographique. Ce résultat confirme
également la théorie de la pression créatrice de la
population de Boserup (1965). La population est donc un facteur de
développement très important auquel il faut accorder une
attention particulière en préservant sa santé et en lui
donnant un cadre approprié pour s'épanouir.
La superficie aménagée intervient comme facteur
déterminant de l'adoption des techniques CES même si son effet est
explicitement perçu sur la probabilité d'adopter deux techniques.
Cet effet significatif traduit l'importance de la disponibilité des
terres pour la mise en oeuvre des CES. En effet, si l'accès à la
terre est réduit pour les ménages, ceux-ci ne seront pas à
mesure d'utiliser plus de deux techniques même s'ils en perçoivent
des amélioratrices de leur performance. Cette contrainte de la terre
bien répandue dans la zone de l'étude peut être
perçue comme un des facteurs influençant négativement sur
l'accroissement de la productivité des sols. Cette contrainte est
alourdie par l'existence des droits de propriété coutumiers qui
exclus bon nombre de ménages. Ainsi, l'inexistence de droits de
propriété pour certains ménages les conduits à ne
pas investir davantage ou pas du tout en mesures anti-érosives et de
collecte des eaux de surface.
Il est donc nécessaire de revoir cette question de la
redistribution des terres. L'on peut inciter les populations détentrices
des droits de propriété à dialoguer avec celles qui en
sont démunies avec la participation des techniciens au
développement afin de mettre à nue les avantages et les
inconvénients de la restriction des droits sur l'économie du
pays. En outre, un système de compensation peut être
envisagé en vue d'inciter les détenteurs des droits fonciers
à céder leurs terres aux autres. Ainsi, des facilités
particulières d'accès au matériels agricoles et de
crédits peuvent être données à ces
propriétaires fonciers s'ils acceptent de d'attribuer leurs terres
à ceux qui n'en possèdent pas.
Quant aux rendements escomptés par les ménages
des pratiques anti-érosives, leur effet marginal est significatif sur
la probabilité d'adopter deux et quatre techniques. Cependant
l'effet sur la probabilité d'adoption des 2 techniques
est négatif tandis que l'autre effet est positif sur l'adoption des
quatre techniques. Les rendements escomptés affectent donc la
décision des ménages d'adopter les CES. Il faut alors mettre en
place des techniques CES plus performantes et montrer aux paysans leur
caractéristiques particulières. Cela peut permettre à ces
derniers d'accroître leurs croyances en ces techniques et ainsi inciter
les ménages à les adopter sur leur exploitation.
Les limites majeures de l'étude concernent les
difficultés observées depuis la collecte des données
jusqu'à leur traitement statistique et économétrique. Le
problème d'incompréhension de la langue locale des villages
enquêtés peut être source de doute sur la fiabilité
des informations recueillies lors de l'administration du questionnaire de
l'enquête auprès des ménages. En effet, il a fallu trouver
un interprète dans chaque village de niveau moyen, le cours moyens
deuxième année (CM2), dont la compréhension du
questionnaire reste limité. En plus, il faut compter avec les chefs de
ménages susceptibles de fournir des informations erronées et
biaiser ainsi les résultats de l'étude.
En plus des contraintes sur la collecte des données,
l'on doit prendre en compte la méthode de codification de l'information
recueillie ainsi que de l'estimation des valeurs de certaines variables dont le
coût d'adoption et d'entretien des techniques CES et le revenu de chaque
ménage. L'estimation des coûts d'adoption se réfère
à une étude de Rijks et al (1997) sur les coûts des CES. Le
problème majeur est que le questionnaire de l'enquête n'avait pas
pris en compte la proportion des superficies aménagées
réservées aux pratiques anti-érosives. Ceci a conduit
à l'utilisation d'une base de calcul certes logique du point de vue
scientifique mais qui pourrait sous-évaluer ou surévaluer ces
coûts d'adoption par ménage. Le coût d'entretien est
également évalué par la même méthode que le
coût d'adoption. Cependant, les limites de cette estimation sont
liées au fait que la plupart des ménages affirment renouveler les
techniques plutôt que de les entretenir. Il s'en suit une grande
similitude entre les valeurs de ces deux types de coûts.
Conclusion générale
L'étude s'était donnée pour objectif
principal d'analyser les facteurs qui stimulent les ménages à
adopter les mesures CES dans le Plateau Central. Spécifiquement, cette
analyse visait à utiliser un modèle économétrique
pour mieux rendre compte de l'impact de ces facteurs sur l'adoption des CES. Le
problème majeur était de détecter les déterminants
significatifs de l'adoption des CES dans le Plateau Central longtemps
confronté à la dégradation des sols. A cette question
fondamentale, certains auteurs apportent des réponses bien
enrichissantes. Dadi et al (2004) trouvent que les prix des facteurs de
production et des produits sont des facteurs déterminants de l'adoption
des CES en Ethiopie. Pour Kebede (1993), la production des connaissances
traditionnelles sur les mesures anti-érosives est un facteur
déterminant de l'adoption de celles-ci. Knox et Meinzen-Dick (1999)
montrent que la détention des droits de propriété et
l'action collective sont de véritables déterminants de l'adoption
des CES. Pour eux, ces deux facteurs agissent de façon directe sur les
variables comme la richesse, le crédit, la main d'oeuvre et
l'information ayant elles-mêmes un effet significatif sur l'adoption des
CES. Boserup (1965) montre que la population et donc la taille d'un
ménage influence significativement sur l'adoption de technologies de
conservation des eaux et des sols.
La présente étude a abouti à des
résultats selon lesquels la superficie aménagée est un
facteur déterminant significatif de l'adoption des CES et en particulier
pour la combinaison à deux techniques. Le coût d'adoption est un
déterminant significatif de l'adoption des différentes
combinaisons de techniques CES présentées. La taille du
ménage est également un facteur déterminant qu'il faut
prendre en compte dans l'analyse des facteurs de l'adoption car il a un effet
significatif sur ce phénomène. Les rendements escomptés
par les producteurs constituent aussi un instrument sur lequel l'on s'appuyer
pour apprécier le comportement des ménages face à
l'adoption des CES dans le Plateau Central. Cette adoption des CES est de
même influencée par la perception de l'utilité que les
ménages voient aux CES.
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AnnEXES
Tableau spad1 : Statistiques sommaires des
variables continues
STATISTIQUES SOMMAIRES DES VARIABLES
CONTINUES
EFFECTIF TOTAL : 134 POIDS TOTAL :
134.00
+ + +
+
| NUM . IDEN - LIBELLE EFFECTIF POIDS | MOYENNE
ECART-TYPE | MINIMUM
|
|
+
|
+
|
|
134
|
134.00
|
| 1.00 0.00
|
|
|
1.00
|
134
|
134.00
|
| 12.57 6.92
|
|
|
3.00
|
126
|
126.00
|
| 50.05 15.88
|
|
|
17.00
|
134
|
134.00
|
| 0.49 0.76
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 6.66 3.82
|
|
|
2.00
|
134
|
134.00
|
| 0.42 0.49
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 5.63 10.63
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 5189.55 18831.27
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 0.06 0.24
|
|
|
0.00
|
132
|
132.00
|
| 6060.61 30944.91
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 2.49 1.10
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 7.54 2.23
|
|
|
2.00
|
134
|
134.00
|
| 3.84 2.45
|
|
|
2.00
|
134
|
134.00
|
| 1275.19 978.18
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 4.33 2.14
|
|
|
0.75
|
134
|
134.00
|
| 0.85 0.36
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 0.46 0.50
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 0.66 0.47
|
|
|
0.00
|
134
|
134.00
|
| 0.44 0.50
|
|
|
0.00
|
128
|
128.00
|
| 651.25 606.30
|
|
|
30.00
|
134
|
134.00
|
|2068156.131806342.00
|
|
|
|
127
|
127.00
|
|1645910.881703088.13
|
|
|
|
134
|
134.00
|
| 2.37 0.87
|
|
|
1.00
|
134
|
134.00
|
| 340109.19 261677.88
|
|
|
|
134
|
134.00
|
| 31657.34 24841.58
|
|
|
3574.74
|
134
|
134.00
|
| 0.72 0.07
|
|
|
0.49
|
134
|
134.00
|
| 648.47 143.77
|
|
|
357.50
|
MAXIMUM |
+
+
| 1 . - Nombre ménage
1.00 |
| 2 . C3 - taille
40.00 |
| 3 . C4 - âge
92.00 |
| 4 . C5 - niveau
3.00 |
| 5 . C6 - actifs
30.00 |
| 6 . AA_1 - MO
1.00 |
| 7 . C8 - Quantité MO
60.00 |
| 8 . C9 - Coût MO
175000.00 |
| 9 . AB_1 - crédit
1.00 |
| 10 . C11 - valeur crédit 225000.00
|
| 11 . C12 - technologies
5.00 |
| 12 . C13 - perception d'U
9.00 |
| 13 . C14 - perception facilité 9.00
|
| 14 . C15 - rendmt escompté (kg) 6000.00
|
| 15 . C16 - superficie
12.00 |
| 16 . AC_1 - information
1.00 |
| 17 . AD_1 - fertilisant
1.00 |
| 18 . AE_1 - pesticide
1.00 |
| 19 . AF_1 - semences amélio
1.00 |
| 20 . 1 - rendemt avt ces (kg) 4500.00
|
| 21 . 2 - coût d'adoption
0.007647530.00 |
| 22 . 3 - coût d'entretien
0.006851130.00 |
| 23 . 4 - risque
3.00 |
| 24 . 5 - revenu
28920.001765300.00 |
| 25 . 6 - revenu/tête 132483.00
|
| 26 . 7 - indice
0.88 |
| 27 . 8 - pluvimétrie
1090.60 |
KINI Janvier, 12eme Promotion,
DEA/PTCI
|
|
|
66
|
+
|
|
|
+
|
|
|
+
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau spad2 : matrice des
corrélations
|
entre les variables
|
|
|
|
|
MATRICE DES CORRELATIONS
|
|
|
|
|
|
|
|
| C3 C4 C5
|
C6
|
AA1
_
|
C8 C9
|
AB1
_
|
C11
|
C12
|
C13
|
C14 C15 C16 AC_1 AD_1
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| 0.00
|
|
|
|
|
|
|
|
C3
|
| 0.00 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
C4
|
| 0.00 0.16 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
C5
|
| 0.00 -0.05 -0.11 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
C6
|
| 0.00 0.71 0.28 -0.05
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
AA_1
|
| 0.00 0.06 -0.13 0.02
|
0.02
|
1.00
|
|
|
|
|
|
C8
|
| 0.00 0.07 -0.07 -0.04
|
0.04
|
0.63
|
1.00
|
|
|
|
|
C9
|
| 0.00 0.04 -0.12 0.30
|
0.08
|
0.33
|
0.26 1.00
|
|
|
|
|
AB
_1
|
| 0.00 0.03 0.01 0.17
|
0.06
|
0.17
|
0.02 0.47
|
1.00
|
|
|
|
C11
|
| 0.00 0.02 -0.04 0.30
|
0.06
|
0.16
|
0.00 0.77
|
0.78
|
1.00
|
|
|
C12
|
| 0.00 0.21 0.13 -0.06
|
0.14
|
-0.09
|
-0.05 -0.19
|
-0.14
|
-0.17
|
1.00
|
|
C13
|
| 0.00 0.10 0.07 -0.03
|
0.05
|
0.09
|
0.10 -0.11
|
-0.06
|
-0.10
|
0.34
|
1.00
|
C14
|
| 0.00 -0.06 -0.08 0.05
|
-0.06
|
0.08
|
-0.03 0.17
|
0.18
|
0.26
|
-0.38
|
-0.42
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C15
|
| 0.00 0.17 0.04 -0.05
|
0.06
|
0.01
|
0.13 -0.02
|
-0.09
|
-0.07
|
0.18
|
0.24
|
0.10
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
C16
|
| 0.00 0.51 0.13 -0.11
|
0.39
|
0.14
|
0.10 -0.06
|
-0.01
|
-0.06
|
0.27
|
0.08
|
0.00
|
0.32 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
AC_1
|
| 0.00 0.02 0.01 -0.15
|
0.06
|
-0.03
|
-0.08 0.05
|
0.02
|
0.01
|
-0.04
|
-0.06 -
|
0.03
|
0.18 0.15 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
AD_1
|
| 0.00 0.08 -0.17 0.04
|
0.02
|
0.28
|
0.16 0.10
|
0.02
|
-0.02
|
-0.17
|
0.04
|
0.09
|
0.05 0.13 0.09 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
AE_1
|
| 0.00 0.02 -0.03 0.00
|
0.06
|
0.09
|
-0.01 0.09
|
0.11
|
0.09
|
0.06
|
-0.01 -
|
0.22
|
-0.29 -0.01 0.06 0.03
|
|
|
|
|
|
|
|
AF_1
|
| 0.00 0.16 0.14 0.07
|
0.12
|
0.10
|
0.02 0.13
|
0.03
|
0.08
|
0.18
|
0.15 -
|
0.04
|
0.04 0.15 -0.01 -0.01
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
| 0.00 0.11 0.01 -0.03
|
0.05
|
0.03
|
0.10 0.03
|
-0.04
|
0.00
|
-0.13
|
-0.06
|
0.25
|
0.66 0.29 0.20 0.17
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
| 0.00 0.33 0.19 -0.08
|
0.24
|
-0.06
|
-0.03 -0.12
|
0.07
|
-0.05
|
0.52
|
0.16 -
|
0.31
|
0.04 0.50 -0.01 -0.04
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
| 0.00 0.21 0.17 -0.16
|
0.13
|
-0.13
|
-0.12 -0.15
|
0.10
|
-0.03
|
0.35
|
0.05 -
|
0.16
|
0.11 0.42 0.13 -0.04
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
| 0.00 0.11 0.14 -0.11
|
0.05
|
-0.15
|
-0.05 -0.08
|
0.00
|
-0.07
|
0.31
|
0.06 -
|
0.02
|
0.06 0.10 -0.09 -0.18
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
| 0.00 0.42 -0.15 0.01
|
0.33
|
0.42
|
0.27 0.32
|
0.26
|
0.26
|
0.05
|
0.13
|
0.06
|
0.30 0.47 0.03 0.24
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
| 0.00 -0.34 -0.27 0.08
|
-0.25
|
0.35
|
0.27 0.25
|
0.24
|
0.24
|
-0.07
|
-0.01
|
0.11
|
0.14 0.07 -0.05 0.16
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
| 0.00 0.02 -0.07 -0.05
|
0.01
|
0.03
|
0.01 -0.14
|
-0.02
|
-0.09
|
-0.03
|
0.36 -
|
0.03
|
0.04 -0.04 -0.08 0.03
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
| 0.00 -0.06 0.15 0.02
|
-0.11
|
0.11
|
0.07 -0.10
|
0.01
|
-0.09
|
0.02
|
0.17 -
|
0.23 -0.07 -0.12 0.08 -0.25
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
| C3 C4 C5
|
C6
|
AA
_1
|
C8 C9
|
AB
_1
|
C11
|
C12
|
C13
|
C14 C15 C16 AC_1 AD
_1
|
|
|
|
|
|
|
|
| AE_1 AF_1 1 2
|
3
|
4
|
5 6
|
7
|
8
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
AE_1
|
| 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
AF
_1
|
| 0.22 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
| -0.32 -0.04 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
| 0.12 0.03 -0.05 1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
| 0.10 0.02 -0.01 0.84
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
4
|
| 0.03 -0.06 0.05 0.39
|
0.35
|
1.00
|
|
|
|
|
|
5
|
| 0.01 0.19 0.28 0.13
|
0.03
|
-0.02
|
1.00
|
|
|
|
|
6
|
| -0.07 0.03 0.16 -0.06
|
-0.09
|
-0.08
|
0.56 1.00
|
|
|
|
|
7
|
| -0.12 0.10 -0.10 -0.04
|
-0.02
|
-0.05
|
-0.07 -0.08
|
1.00
|
|
|
|
8
|
| -0.06 0.03 -0.06 -0.09
|
-0.06
|
0.04
|
-0.05 -0.02
|
0.14
|
1.00
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
| AE_1 AF_1 1 2
|
3
|
4
|
5 6
|
7
|
8
|
|
|
Tableau Excel : valeurs moyennes de quelques
variables et leur écart type
Village
|
taille
|
âge
|
actifs
|
rendemt escompté (kg)
|
superficie
|
coût d'adoption
|
revenu
|
revenu/têt e
|
Indice
|
Pluviom étrie
|
Bours
|
8
|
56
|
5
|
600
|
4,5
|
2081650
|
432560
|
54070
|
0,692
|
575,1
|
8
|
55
|
7
|
900
|
4
|
3214960
|
36420
|
4552,5
|
0,7187
|
596
|
32
|
72
|
30
|
1500
|
8
|
4822440
|
407100
|
12721,875
|
0,6562
|
569,8
|
9
|
40
|
6
|
1200
|
3
|
1372146
|
378100
|
42011,111
|
0,7226
|
579,6
|
10
|
52
|
7
|
900
|
2
|
914758
|
208800
|
20880
|
0,625
|
733,9
|
6
|
42
|
3
|
900
|
2,5
|
1143435
|
254700
|
42450
|
0,72
|
577,8
|
12
|
40
|
5
|
600
|
4
|
1829076
|
246600
|
20550
|
0,6875
|
672,5
|
12
|
40
|
5
|
900
|
4
|
1844076
|
337300
|
28108,333
|
0,6875
|
671,3
|
12
|
43
|
5
|
1050
|
3
|
1659579
|
352500
|
29375
|
0,7225
|
590,9
|
12
|
75
|
11
|
1200
|
6
|
2209486
|
589120
|
49093,333
|
0,7225
|
730,4
|
5
|
39
|
3
|
600
|
4
|
1829076
|
362200
|
72440
|
0,6623
|
613,2
|
17
|
51
|
9
|
1200
|
4
|
3327460
|
540300
|
31782,353
|
0,7031
|
934,7
|
15
|
71
|
12
|
600
|
5,75
|
4822440
|
141620
|
9441,3333
|
0,5974
|
603,9
|
25
|
57
|
10
|
3000
|
7
|
3201674
|
851300
|
34052
|
0,6939
|
713,5
|
15
|
65
|
7
|
900
|
7,5
|
6028050
|
490400
|
32693,333
|
0,7289
|
679,5
|
17
|
70
|
10
|
2100
|
5
|
4018700
|
556500
|
32735,294
|
0,655
|
403,1
|
7
|
70
|
4
|
1200
|
3
|
2411220
|
234100
|
33442,857
|
0,7222
|
612
|
10
|
57
|
5
|
1500
|
3,5
|
1600837
|
717900
|
71790
|
0,6123
|
707,1
|
15
|
42
|
10
|
1800
|
4
|
3214960
|
593200
|
39546,667
|
0,6562
|
466,4
|
6
|
39
|
3
|
600
|
2,25
|
16500
|
144030
|
24005
|
0,6914
|
590,5
|
15
|
40
|
10
|
750
|
7,75
|
5425245
|
240900
|
16060
|
0,7451
|
420,3
|
8
|
39
|
4
|
900
|
2,25
|
16000
|
208500
|
26062,5
|
0,595
|
391
|
40
|
45
|
7
|
3000
|
12
|
4116437
|
794700
|
19867,5
|
0,7221
|
358,2
|
7
|
17
|
7
|
900
|
4,5
|
32000
|
269800
|
38542,857
|
0,7036
|
360,1
|
4
|
40
|
2
|
150
|
1,75
|
15000
|
57420
|
14355
|
0,7494
|
836,1
|
16
|
26
|
7
|
900
|
3,5
|
2411200
|
449700
|
28106,25
|
0,7755
|
576,1
|
15
|
60
|
10
|
750
|
6
|
2286910
|
501300
|
33420
|
0,7222
|
578,7
|
3
|
30
|
2
|
600
|
3,25
|
2302755
|
231050
|
77016,667
|
0,7574
|
775,9
|
17
|
50
|
6
|
800
|
4
|
3214960
|
355700
|
20923,529
|
0,6562
|
357,5
|
7
|
52
|
5
|
1500
|
2
|
1607480
|
324750
|
46392,857
|
0,75
|
520,1
|
15
|
60
|
8
|
1500
|
5,5
|
3896970
|
463900
|
30926,667
|
0,854
|
583,2
|
17
|
36
|
8
|
600
|
7
|
5626180
|
500900
|
29464,706
|
0,6969
|
758,2
|
4
|
60
|
3
|
900
|
2,5
|
1773100
|
423600
|
105900
|
0,63
|
477
|
16
|
70
|
11
|
900
|
7,5
|
6040550
|
421750
|
26359,375
|
0,6578
|
501,5
|
4
|
27
|
3
|
600
|
4
|
3214960
|
174900
|
43725
|
0,6592
|
481,4
|
25
|
39
|
15
|
1800
|
2,5
|
4744350
|
153990
|
6159,6
|
0,8
|
521,7
|
4
|
57
|
3
|
600
|
2,5
|
2011100
|
89140
|
22285
|
0,72
|
610,3
|
13
|
51
|
6
|
900
|
9,5
|
7647530
|
432100
|
33238,462
|
0,6312
|
596
|
8
|
35
|
3
|
1500
|
2
|
1612480
|
227800
|
28475
|
0,75
|
782,4
|
14
|
30
|
6
|
75
|
5
|
3544200
|
117670
|
8405
|
0,72
|
660,3
|
5
|
37
|
4
|
90
|
2
|
1612480
|
126660
|
25332
|
0,75
|
747
|
5
|
50
|
4
|
0
|
3
|
0
|
84320
|
16864
|
0,7222
|
589
|
9
|
50
|
5
|
60
|
3,5
|
2479890
|
42840
|
4760
|
0,6939
|
819,3
|
15
|
75
|
6
|
45
|
3
|
2130320
|
125570
|
8371,3333
|
0,7222
|
805,9
|
7
|
89
|
6
|
300
|
2
|
2135620
|
49170
|
7024,2857
|
0,7187
|
749
|
|
8
|
45
|
6
|
150
|
2
|
1608980
|
47850
|
5981,25
|
0,6875
|
622,7
|
6
|
60
|
5
|
300
|
1,5
|
1207110
|
28920
|
4820
|
0,6667
|
648,7
|
19
|
47
|
10
|
180
|
2
|
1608780
|
67920
|
3574,7368
|
0,75
|
742,6
|
15
|
71
|
10
|
600
|
2
|
1612480
|
83250
|
5550
|
0,75
|
712,3
|
16
|
65
|
10
|
225
|
3
|
2417220
|
123810
|
7738,125
|
0,7222
|
707,9
|
4
|
59
|
2
|
450
|
2,5
|
2015350
|
162810
|
40702,5
|
0,74
|
856,6
|
Bouro
|
20
|
53
|
7
|
600
|
4,25
|
7167125
|
225500
|
11275
|
0,6924
|
575,1
|
15
|
71
|
10
|
1200
|
3
|
2412720
|
114960
|
7664
|
0,7222
|
569,8
|
18
|
30
|
6
|
900
|
3,75
|
3016525
|
130560
|
7253,3333
|
0,5155
|
579,6
|
20
|
39
|
6
|
900
|
4,75
|
3823765
|
225400
|
11270
|
0,5431
|
733,9
|
5
|
30
|
3
|
900
|
7
|
5636180
|
371400
|
74280
|
0,6633
|
577,8
|
18
|
58
|
7
|
1200
|
7
|
3221673
|
249570
|
13865
|
0,7041
|
672,5
|
11
|
80
|
6
|
900
|
5
|
4028700
|
141660
|
12878,182
|
0,66
|
671,3
|
11
|
48
|
6
|
900
|
5
|
4033700
|
409020
|
37183,636
|
0,7686
|
590,9
|
16
|
76
|
12
|
1200
|
2,5
|
1153455
|
223260
|
13953,75
|
0,64
|
730,4
|
14
|
57
|
10
|
600
|
5
|
4024700
|
276720
|
19765,714
|
0,66
|
613,2
|
10
|
68
|
4
|
1800
|
4
|
3232960
|
317560
|
31756
|
0,6562
|
934,7
|
18
|
54
|
7
|
1800
|
5
|
4048700
|
389700
|
21650
|
0,575
|
603,9
|
Baniou
|
3
|
38
|
2
|
1800
|
3
|
1860600
|
397450
|
132483,33
|
0,7499
|
481,7
|
6
|
59
|
5
|
1800
|
5
|
4038700
|
208740
|
34790
|
0,795
|
598,8
|
5
|
|
5
|
2100
|
3,25
|
285600
|
233460
|
46692
|
0,7013
|
867,3
|
9
|
|
6
|
2700
|
3
|
1194246
|
302340
|
33593,333
|
0,7083
|
500,8
|
25
|
|
10
|
3000
|
5,5
|
4420570
|
538440
|
21537,6
|
0,7769
|
769,2
|
10
|
54
|
5
|
2400
|
8,75
|
4390700
|
897680
|
89768
|
0,7609
|
614,1
|
9
|
29
|
6
|
3000
|
6
|
4456640
|
787860
|
87540
|
0,7951
|
879,2
|
35
|
57
|
7
|
1050
|
7,5
|
6028050
|
920900
|
26311,429
|
0,8155
|
808,8
|
20
|
63
|
12
|
1200
|
4,5
|
1785869
|
386405
|
19320,25
|
0,7532
|
675,2
|
10
|
38
|
5
|
900
|
3
|
305600
|
239745
|
23974,5
|
0,7942
|
685,7
|
10
|
30
|
5
|
1500
|
4,25
|
524800
|
314680
|
31468
|
0,8027
|
707,3
|
5
|
59
|
4
|
1200
|
3,25
|
154325
|
426460
|
85292
|
0,7574
|
1090,6
|
16
|
60
|
8
|
1200
|
5
|
502000
|
272300
|
17018,75
|
0,78
|
492,3
|
35
|
79
|
16
|
900
|
9,5
|
3578700
|
1035370
|
29582
|
0,7369
|
695,3
|
8
|
52
|
3
|
6000
|
3,5
|
2598040
|
263220
|
32902,5
|
0,7654
|
793,3
|
6
|
58
|
4
|
6000
|
3
|
25000
|
143830
|
23971,667
|
0,6805
|
442
|
11
|
55
|
6
|
900
|
5
|
3558300
|
265885
|
24171,364
|
0,885
|
591,5
|
10
|
30
|
4
|
2700
|
6,25
|
4621500
|
732200
|
73220
|
0,7904
|
572,5
|
19
|
72
|
11
|
1800
|
5,5
|
3920970
|
393420
|
20706,316
|
0,7769
|
427
|
17
|
67
|
9
|
2100
|
6
|
4456640
|
399340
|
23490,588
|
0,7361
|
525
|
Dana
|
9
|
72
|
7
|
600
|
7,25
|
3058185
|
282860
|
31428,889
|
0,7276
|
481,7
|
9
|
72
|
5
|
1050
|
3,25
|
94250
|
301050
|
33450
|
0,78
|
598,8
|
12
|
|
6
|
1500
|
6,25
|
2175250
|
395410
|
32950,833
|
0,704
|
867,3
|
32
|
60
|
12
|
1800
|
6,5
|
2251060
|
191600
|
5987,5
|
0,71
|
500,8
|
12
|
55
|
5
|
3000
|
3,35
|
1335400
|
127570
|
10630,833
|
0,7265
|
769,2
|
15
|
25
|
9
|
1800
|
8,25
|
288650
|
383220
|
25548
|
0,8131
|
614,1
|
20
|
83
|
18
|
1800
|
11
|
1077200
|
302850
|
15142,5
|
0,781
|
879,2
|
10
|
58
|
7
|
1500
|
4
|
3911800
|
515550
|
51555
|
0,75
|
808,8
|
7
|
41
|
4
|
1500
|
4
|
1839528
|
106890
|
15270
|
0,7812
|
675,2
|
17
|
52
|
6
|
2000
|
2,75
|
107975
|
97560
|
5738,8235
|
0,8327
|
685,7
|
11
|
92
|
6
|
900
|
5
|
154500
|
192420
|
17492,727
|
0,78
|
707,3
|
23
|
55
|
5
|
1500
|
4,25
|
1831130
|
331140
|
14397,391
|
0,7751
|
1090,6
|
7
|
40
|
4
|
1800
|
5,5
|
4431570
|
93420
|
13345,714
|
0,7604
|
492,3
|
9
|
55
|
5
|
2700
|
6,5
|
2590710
|
101700
|
11300
|
0,7219
|
695,3
|
9
|
51
|
6
|
1500
|
3,5
|
2268550
|
149940
|
16660
|
0,7755
|
793,3
|
Gomp
|
15
|
26
|
8
|
750
|
3
|
98700
|
236240
|
15749,333
|
0,7917
|
481,7
|
12
|
|
7
|
750
|
2,5
|
238000
|
189840
|
15820
|
0,72
|
598,8
|
9
|
46
|
2
|
600
|
3,5
|
92700
|
91380
|
10153,333
|
0,7347
|
867,3
|
3
|
28
|
2
|
0
|
0,75
|
0
|
99330
|
33110
|
0,72
|
500,8
|
12
|
37
|
8
|
0
|
2
|
0
|
719360
|
59946,667
|
0,6875
|
769,2
|
7
|
52
|
3
|
600
|
3
|
2431220
|
246520
|
35217,143
|
0,7916
|
614,1
|
14
|
52
|
7
|
1200
|
2,5
|
2015350
|
238200
|
17014,286
|
0,7787
|
879,2
|
12
|
70
|
4
|
1500
|
2,5
|
1771350
|
103680
|
8640
|
0,76
|
808,8
|
6
|
27
|
4
|
900
|
4
|
139600
|
264820
|
44136,667
|
0,7812
|
675,2
|
4
|
44
|
2
|
750
|
2
|
898940
|
524440
|
131110
|
0,7812
|
685,7
|
10
|
50
|
5
|
0
|
4
|
0
|
281060
|
28106
|
0,7662
|
707,3
|
6
|
|
3
|
0
|
3
|
0
|
281060
|
46843,333
|
0,5197
|
1090,6
|
12
|
30
|
7
|
900
|
5
|
4058700
|
520300
|
43358,333
|
0,7578
|
492,3
|
12
|
56
|
3
|
1200
|
2
|
72800
|
112100
|
9341,6667
|
0,7162
|
695,3
|
10
|
55
|
5
|
1800
|
2
|
72800
|
105300
|
10530
|
0,75
|
793,3
|
9
|
54
|
9
|
1500
|
1,5
|
7500
|
118440
|
13160
|
0,6487
|
442
|
12
|
70
|
9
|
2700
|
10
|
977000
|
326240
|
27186,667
|
0,68
|
591,5
|
16
|
40
|
7
|
2100
|
3,5
|
349200
|
695320
|
43457,5
|
0,7334
|
572,5
|
6
|
32
|
3
|
900
|
2,5
|
12000
|
217720
|
36286,667
|
0,72
|
427
|
12
|
38
|
9
|
0
|
2
|
0
|
1020080
|
85006,667
|
0,58
|
525
|
4
|
50
|
4
|
1200
|
4
|
123600
|
201360
|
50340
|
0,75
|
574,5
|
15
|
|
6
|
1200
|
3
|
16000
|
332400
|
22160
|
0,6875
|
504,6
|
20
|
|
10
|
0
|
2
|
0
|
149200
|
7460
|
0,7656
|
570,1
|
17
|
27
|
7
|
900
|
5
|
164500
|
217915
|
12818,529
|
0,81
|
606,3
|
10
|
70
|
6
|
3000
|
4
|
123600
|
261000
|
26100
|
0,7812
|
694,7
|
16
|
40
|
6
|
1500
|
5
|
2307910
|
229420
|
14338,75
|
0,765
|
793,1
|
12
|
30
|
7
|
1200
|
4
|
1841528
|
332600
|
27716,667
|
0,8125
|
801,6
|
5
|
40
|
3
|
750
|
2
|
61800
|
223370
|
44674
|
0,8109
|
725,3
|
22
|
30
|
11
|
600
|
4
|
136600
|
414260
|
18830
|
0,7891
|
681,1
|
9
|
39
|
4
|
900
|
4
|
123600
|
191580
|
21286,667
|
0,7812
|
629,9
|
28
|
28
|
22
|
2100
|
5
|
175500
|
1765300
|
63046,429
|
0,815
|
657,6
|
7
|
22
|
3
|
900
|
2
|
61800
|
338260
|
48322,857
|
0,7812
|
640,6
|
10
|
68
|
4
|
1800
|
4
|
138600
|
489330
|
48933
|
0,4922
|
592,9
|
10
|
28
|
5
|
3000
|
10
|
324000
|
1189500
|
118950
|
0,5875
|
655,1
|
19
|
27
|
7
|
3600
|
7
|
216300
|
877850
|
46202,632
|
0,6003
|
463,5
|
21
|
37
|
7
|
2700
|
7
|
228800
|
904200
|
43057,143
|
0,603
|
588,4
|
Moyenne
|
12,57
|
50,05
|
6,66
|
1275,19
|
4,33
|
2068156,4
9
|
340109,18
|
31657,33
|
0,72
|
648,47
|
Ecart type
|
6,92
|
14,95
|
3,82
|
978,18
|
2,14
|
1806342,3
9
|
261677,86
|
24841,59
|
0,07
|
143,77
|
Questionnaire de l'enquête auprès des
ménages dans le Plateau Central : technologies CES
Date :
Province :
Département :
Village :
Nom du chef de ménage :
Quel est votre statut socio-économique dans le village ?
Age du chef de ménage :
Taille du ménage :
Nombre d'actifs dans le ménage :
Niveau d'étude du chef de ménage :
Employez-vous de la main d'oeuvre hors de votre ménage ?
Oui Non
Si oui, quelle quantité de main d'oeuvre employez-vous
?
A combien estimez-vous le coût total de cette main d'oeuvre
embauchée ?
Avez-vous accès au crédit agricole ? Oui Non
Si oui de quelle institution l'obtenez-vous ?
Banque ONG ou association Micro finance1
Crédit informel
Quelle est la valeur du crédit que vous obtenez par
campagne ?
Quelles sont les conditions d'attribution du crédit ?
Quelle technologie(s) agricole de conservation des eaux et des
sols utilisez-vous ?
Durée d'utilisation de la (des) même(s)
technologie(s) ?
L'aménagement que exploité a-t-il été
collectivement ou individuellement réalisé ?
1 Il s'agit des Institutions de micro finance
Autrement dit, êtes-vous l'auteur de l'aménagement
ou a-t-il été réalisé par projet pour le compte
d'un groupe dont vous membre ?
Si oui, quel est ce projet ?
Selon vous, jusqu'à quel degré pensez-vous que
l'utilisation de la technologie vous permettra d'améliorer vos
performances (perception de l'utilité) ?
Faible degré Degré moyen Degré
élevé
Selon vous, jusqu'à quel degré pensez-vous que
l'utilisation de la technologie vous nécessitera d'efforts (perception
de la facilité d'utilisation) ?
Faible degré Degré moyen Degré
élevé
Combien cela vous a-il coûté lorsque vous utilisiez
pour la première fois la technologie ? (Coût d'adoption) ?
Quel est le coût annuel de l'entretien de la technologie
?
Selon vous, avec l'adoption pour la première de la
technologie, quelle quantité de produit par hectare (ha) pensiez-vous
obtenir à la récolte (rendement escompté) ?
Quels étaient vos rendements avant l'adoption de la
technologie ?
Selon vous, quel est votre degré d'exposition au risque
environnemental ? Faible degré Degré moyen Degré
élevé
Quelle est votre attitude face au risque ?
Comportement risqué Averse au risque Indifférent
face au risque
Quelles sont les différentes cultures pratiquées
sur votre champ ?
Quelle est la superficie allouée à chaque culture
?
Quelle est superficie totale de votre exploitation ?
Pour obtenir l'information sur les technologies disponibles et
sur les autres domaines de l'économie en général, combien
dépensez-vous :
- en temps
- en argent
Autrement dit, est-il facile pour vous d'accéder à
l'information sur les technologies disponibles et leurs caractéristiques
particulières ?
Quelles sont selon vous les contraintes de l'accès
à l'information ?
Utilisez-vous de fertilisants ? Oui Non
Si oui lesquels ?
Si non pourquoi ne les utilisez-vous pas ?
Utilisez-vous de pesticides ? Oui Non Si oui lesquelles ?
Si non, pourquoi ?
Utilisez-vous les semences améliorées ? Oui Non Si
non, pourquoi ?
Quelle quantité totale de produits avez-vous obtenu cette
année ? Quelles sont les quantités par spéculation ?
Pendant la saison pluvieuse, avez-vous menées des
activités parallèles à votre activité de culture ?
Oui Non
Si oui, combien cela vous a-t-il rapporté ?
Avez-vous des activités rémunératrices en
cette saison sèche ? Oui Non Si Oui, combien cela vous rapporte-t-il
?
Recevez-vous des fonds venant d'ailleurs ? Oui Non
Si oui, quel est le montant de ces transferts ?
Quels matériels agricoles utilisez-vous pour vos
activités de production ?
Pensez vous que les prix des produits sont favorables ? Oui Non
Si non quel prix souhaiteriez-vous obtenir ?
|
|