Conclusion:
Quelles leçons tirer de ce parcours sinueux sur l'espace
du centre-ville de Rufisque ? On serait tout de suite tenté de dire
qu'elles sont nombreuses en raison des multiples transformations, productions,
qui en font le théâtre d'une perpétuelle recomposition
structurelle et d'une réappropriation d'un espace dont l'héritage
lui prédestinait, un avenir commercial aussi prometteur.
S'il est aussi vrai que les villes coloniales à l'image de
Gorée, St-Louis et Rufisque
sont les héritiers de patrimoines architecturaux très
riches, il n'en demeure pas moins que cet héritage soit aujourd'hui la
seule voie par laquelle elles devraient s'affirmer.
Ainsi, les nouvelles orientations qui s'opèrent dans le
« vieux Rufisque », sont des indicateurs d'une ville qui aspire
à se moderniser, sans renier son passé, mais en posant les
fondements d'une nouvelle époque.
Cette étude vient à point nommé en
évaluant la véritable dimension de l'héritage colonial et
les opportunités, sinon, les contraintes qu'il impose à la Ville
de Rufisque.
Après une appréciation globale du patrimoine
architectural rufisquois, nous pouvons dire que son état actuel n'est
pas favorable à une amélioration de l'image de la ville, et que
pour tirer profit de celui-ci, il faudrait que la politique de sauvegarde et de
revalorisation culturelle puisse s'intéresser à l'ensemble du
centre historique notamment dans la zone du marché où l'urgence
demeure.
C'est également dans cet espace de grande
décrépitude du bâti, qu'aient lieu de profondes mutations
aussi bien dans les fonctions qu'au niveau des structures, redéfinissant
du coup le statut du centre-ville de Rufisque en tant que pôle commercial
et administratif prédestiné.
Cette mutation est en cours, loin de s'achever pour le moment,
seulement elle ne contribue réellement à faire « du
vieux tissu » un outil fonctionnel très performant. C'est
une voie nécessaire à Rufisque si elle veut échapper
à l'étau de la capitale qui se resserre continuellement, lequel
l'a pendant longtemps relégué en un rang de simple satellite, un
réservoir de main d'Suvre.
Cette situation est loin de se terminer si l'on regarde, les
principales structures présentes dans la cité de «
Mame Coumba Lamb », à fortes dominantes commerciales,
administratives, et
éducatives. Cela vient confirmer l'hypothèse selon
laquelle le centre-ville de Rufisque n'est pas suffisamment outillé pour
répondre aux défis actuels de modernisation (des structures
à forte dominante commerciale et administrative).
Cependant, cette situation semble évoluer de
manière positive, même si elle n'est pas encore bien en place, et
que pour bientôt le centre-ville de Rufisque sera reconnu comme un
véritable pôle avec une zone périphérique bien
outillé.
Il serait donc nécessaire de compléter cette
première approche en analysant les mutations fonctionnelles au niveau de
la périphérie proche du centre-ville, pour voir s'il y'a une
réelle politique de délocalisation au niveau de cette zone, et
éventuellement étudier les relations étroites entre les
populations du centre-ville et leur environnement proche, à savoir
l'héritage culturel.
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