III. LES AMENAGEMENTS PASTORAUX
Le traitement de l'axe de travail sur les aménagements
pastoraux a abouti à l'identification et la matérialisation
à la peinture, des emprises foncières d'espaces pastoraux,
à la réalisation d'infrastructures pastorales et à la mise
en place de comités de surveillance.
III. 1. La mise en place des
pistes à bétail
Parmi les problématiques liées à la
question pastorale, celle des pistes à bétail a été
longuement discutée au sein des GR. Il y a eu plusieurs étapes
dans les négociations.
III. 1. 1. L'identification
des itinéraires
Les réflexions ont permis tout d'abord aux populations
de se faire une idée claire sur les itinéraires possibles et
celles anciennement suivies par les troupeaux. Cette première
étape a permis d'identifier deux types de piste : il y a d'une part, les
pistes internes qui sont en fait des couloirs d'accès aux ressources
(point d'abreuvement, pâturage, etc.), et d'autre part, les pistes de
transhumance qui permettent aux troupeaux de traverser le terroir villageois. A
Djigouèma, une équipe du GR s'est rendue sur le terrain pour
identifier les itinéraires possibles. Dans la maîtrise
foncière de Padéma, ce sont les membres du GR à qui se
sont associés des cultivateurs et des éleveurs qui ont
procédé à l'identification des itinéraires des
pistes à partir des campements peulhs. A Banwaly, il a été
surtout question d'identification des itinéraires des pistes de
transhumance et des zones d'accueil possibles. Dans chacun des trois villages,
les itinéraires semblent faire consensus au sein des personnes
enquêtées.
Quant au tracé des pistes de transhumance, les
négociations ont été faites en collaboration avec les
départements voisins. Des représentants des différents GR
ont réalisé un voyage d'étude dans les départements
de Solenzo et Kouka en janvier 2007. Les échanges avec les
éleveurs des deux départements voisins ont permis de se mettre
d'accord sur la connexion des pistes inter-départementales, en vue
d'établir un réseau cohérent. Cependant les discussions
ont été tenues sans les transhumants, absents de la zone.
III. 1. 2. La
détermination de la largeur des pistes
La seconde étape des négociations a porté
sur la détermination de la largeur des différents types de
pistes. Cette question a mis en confrontation les intérêts des
éleveurs à ceux des cultivateurs. Pendant que les éleveurs
souhaitent des pistes suffisamment larges pour une circulation plus
aisée de leurs troupeaux, les cultivateurs, eux, souhaitent limiter la
largeur des pistes pour limiter l'empiètement sur leurs champs.
Cependant, un consensus a été aisément obtenu sur la
question. Dans tous les villages, il a été retenu une largeur de
trente (30) mètres pour les pistes internes, et cinquante (50)
mètres pour les pistes de transhumance. Tout comme lors de
l'identification des itinéraires, les transhumants n'ont pas pris part
à la détermination de la largeur des pistes de transhumance.
Pourtant, ils sont les principaux utilisateurs de ces pistes-là. Il est
vrai que leur nomadisme est un frein à leur implication au débat,
mais leur manque d'intégration dans les populations locales explique
également leur mise à l'écart.
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