II. 1. 3. La participation en
chiffres
Les chiffres qui ressortent dans ce paragraphe concernent les
activités que les GR des trois villages ont menées uniquement au
cours de l'année 2006. Le GR de Padéma est celui dont les
réunions sont les plus fréquentes avec une cadence de vingt un
(21) jours. Les cadences des réunions sont de trente-six jours pour le
GR de Djigouèma et quarante jours pour celui de Banwaly. Les taux moyens
de présence des membres des GR aux réunions sont de 75% pour
Djigouèma, 73% pour Banwaly et de 70% pour Padéma.
Conformément à leur représentation, il y a
systématiquement plus d'autochtones présents aux réunions
que de migrants. Les taux moyens de participants autochtones aux rencontres
vont de 55% (Banwaly) à 67% (Padéma et Djigouèma) et pour
les migrants, de 35% (Padéma et Djigouèma) à 45%(Banwaly).
Pour cette année 2006, les taux de participation pris globalement,
peuvent donc être jugés satisfaisants dans ces trois villages.
Mais, la participation des migrants est à certains égards,
insuffisante.
Tableau n°5: Les activités des GR en
2006
Villages
|
Cadences des réunions (en jours)
|
Nombre de membres
|
Nombre moyen de participants
|
Nombre moyen de migrants présents
|
Nombre moyen d'autochtones présents
|
Padéma
|
21
|
17
|
12
|
04
|
08
|
Djigouèma
|
36
|
16
|
12
|
04
|
08
|
Banwaly
|
40
|
15
|
11
|
05
|
06
|
Source: Comptes rendus d'activités, OPSF
II. 2. La réflexion sur les
axes de travail
L'évaluation de la participation se fait
également à travers les acquis qu'elle permet aux populations
d'engranger. C'est pourquoi nous avons décidé de nous
arrêter un instant, sur les résultats de la réflexion
menée autour des axes de travail. Au départ, les populations ont
identifié une dizaine d'axes de travail à l'échelle
départementale. Chemin faisant, certains ont été
abandonnés ou greffés à d'autres. En fin de compte, les
populations ont retenu trois (03) axes de travail qui sont : la formalisation
des accords fonciers, les aménagements pastoraux et les instances
locales de gestion foncière. Les GR ont longuement
réfléchi à ces axes et sont parvenus à des
consensus sur décisions d'actions concrètes.
II. 2. 1. L'axe sur la
formalisation des accords fonciers
Cet axe, parmi les deux plus cités lors des
premières rencontres, a fait l'objet de travaux dans de nombreux
villages du département. Dans un premier lieu, les GR ont établi
que les transactions doivent être écrites. Dans la maîtrise
foncière de Banwaly par exemple, des contrats-types ont
été rédigés. Les identités des deux parties
sont précisées, l'objet de la transaction, minutieusement
défini dans le temps et dans l'espace.
Ensuite, les populations ont retenu des formes de transactions
qu'elles jugent acceptables vis-à-vis des us et coutumes. C'est ainsi
que les locations et les ventes de terres ont été
prohibées. De nouvelles transactions ont été
adoptées à l'issue du travail des GR. Le prêt à
durée déterminée a été
préconisé par les migrants et les autochtones que cela
sécurise. Les prêts à durée déterminée
concernent les terres acquises sur des jachères par des migrants. La
seconde transaction est l'accord de jouissance permanente dont
bénéficient les autochtones et les migrants installés dans
les villages depuis plusieurs décennies.
Enfin, pour mettre en place ces accords, les populations ont
procédé au recensement des exploitations des maîtrises
foncières villageoises. Cela a permis de connaître qui est
détenteur des droits fonciers sur chaque parcelle, qui l'exploite,
comment l'exploitant a obtenu sa terre.
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