Deuxième
partie : Participation des populations au débat foncier
CHAPITRE I: MODALITES, IMPLICATION EFFECTIVE ET LIMITES
La participation est l'implication des populations locales
dans la conception et la gestion de toutes les activités de
développement de leur milieu et de leur terroir. La participation n'est
pas une fin en soi, mais un principe de base à observer pour une gestion
concernée des ressources naturelles et l'amélioration des
conditions de vie des populations. A travers la mise en oeuvre de l'OPSF/
Padéma, la question de la participation des populations locales a
été abordée de front. Mais, quelles sont les
modalités de mise en oeuvre de cette participation? Quel est le
degré d'implication réelle des différentes composantes des
populations locales? Quelles en ont été les limites?
I.
LES MODALITES D'IMPLICATION DES POPULATIONS DANS LE DEBAT FONCIER
Les modalités théoriques de participation des
populations au débat et à la prise de décision s'observent
à travers les approches et les principes directeurs adoptés au
départ, et les cadres de concertation mis en place.
I. 1. Les approches et les
principes directeurs de l'OPSF
Les approches de mise en oeuvre de l'OPSF sont à la
fois graduelles et centrées sur le dialogue. La nécessité
d'une approche graduelle s'explique par le contexte spécifique
d'intervention caractérisé par une montée des tensions
sociales, la rupture du dialogue et une diversité des situations
locales. Les situations locales sont marquées par la présence de
villages sans maîtrise foncière, l'existence de plusieurs
générations de migrants, la volonté ou non de s'engager
dans le processus, etc. Le dialogue a été instauré autour
des préoccupations foncières exprimées par les populations
locales.
En outre, la mise en oeuvre de l'OPSF est basée sur
trois principes. Le premier principe prône l'implication et la
participation de toutes les composantes sociales.
Le second principe est le refus de toute solution
préétablie ou imposée de l'extérieur.
L'intervention extérieure se situe dans un rôle de
médiation et favorise l'expression des points de vue, afin d'accompagner
le processus de négociation entre acteurs locaux. Les axes de travail,
résumant les préoccupations des acteurs ruraux, ont
été définis de façon concertée, au niveau
local. Le rôle de l'animateur, c'est de faire en sorte que tous les
enjeux soient explorés.
Le troisième principe est la mise en oeuvre de
solutions consensuelles. La recherche du consensus est placée au coeur
de ce processus. En effet, aucune catégorie d'acteurs n'est
placée en situation de monopôle. Chaque groupe d'acteurs est
appelé à revoir ses prétentions à la baisse, afin
que tous y gagnent au bout du compte.
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