REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
UNIVERSITE DE DOUALA THE UNIVERSITY OF DOUALA
FACULTE DES LETTRES FACULTY OF LETTERS
ET SCIENCES HUMAINES AND SOCIAL SCIENCES
PHILOSOPHY AND
DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
ET PSYCHOLOGIE PSYCHOLOGY DEPARTMENT
LABORATOIRE DES SCIENCES BEHAVIOURAL SCIENCES
DES COMPORTEMENTS ET DE AND APPLIED
PSYCHOLOGY
PSYCHOLOGIE APPLIQUEE LABORATORY
UNITE DE RECHERCHE N° 1 : RESEARCH UNIT N°
1:
PSYCHOLOGIE SOCIALE SOCIAL PSYCHOLOGY
BESOIN D'ESTIME SOCIALE ET STRATEGIES
D'INSERTION PROFESSIONNELLE
These presentee en vue de l'obtention du dipl8me de Master II en
Psychologie.
Spécialité : Psychologie Sociale
Par :
Alfred BESSIGA BINA Maître en
Psychologie
Sous la direction de : Sous la supervision de
:
Dr Samuel SAME KOLLE Pr. André EMTCHEU
Chargé de cours Maître de
Conférences
SOMMAIRE
i
SOMMAIRE
iii
DÉDICACES
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES ABREVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES FIGURES viii
RESUME ix
ABSTRACT x
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
5
Chapitre 1 : Problématique 6
1.1. Contexte général de l'étude 6
1.2. Problème de l'étude 9
1.3. Orientation théorique de l'étude 10
1.4. Question de recherche et hypothèse
générale 14
1.5. Objectifs et buts de l'étude 15
1.6. Intérêts et pertinence de l'étude 16
1.7. Type d'étude 18
1.8. Délimitation de l'étude 18
Chapitre 2 : Cadre conceptuel 20
2.1. La jeunesse 20
2.2. Le besoin d'estime sociale 23
2.3. L'insertion socioprofessionnelle 30
2.4. Les stratégies d'insertion professionnelle 34
Chapitre3 : Orientation
théorique 40
3.1. La théorie de la motivation 41
3.2. Quelques théories de la motivation 46
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE 57
Chapitre 4 : Modèle d'analyse et outil
d'investigation 58
4.1. Rappel du problème 58
4.2. Enoncé de la question de recherche 59
4.3. Formulation des hypothèses 59
Chapitre 5 : Population et échantillon
68
5.1. Le site de l'étude 68
5.2. La population 69
5.3. Echantillon et technique d'échantillonnage 69
5.4. Technique d'analyse 70
TROISIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE 74
Chapitre 6 : Présentation des
résultats 75
6.1. Identification des répondants 75
6.2. Résultats obtenus à partir des
modalités du besoin d'estime social 78
6.3. Résultats obtenus à partir des
stratégies d'insertion professionnelle 92
Chapitre 7 : Analyse et interprétation des
résultats 95
7.1. L'hypothèse de recherche no 1 (HR1) 95
7.2. L'hypothèse de recherche no 2 (HR2) 97
7.3. L'hypothèse de recherche no 3 (HR3)
100
7.4. Implications des résultats et suggestions 101
CONCLUSION GENERALE 104
BIBLIOGRAPHIQUE 107
ANNEXE iTABLE DES MATIERES
112
DEDICACE
A ma grand-mère Christine
NGANDANG, qui par ses interrogations incessantes nous a
donné le courage de poursuivre cette oeuvre.
A mes parents, M. et Mme BINA, afin que
ce travail soit le couronnement des efforts par eux consentis pour notre
éducation.
A ma fille Clarisse Thally NYANDZE,
puisse ce travail lui servir d'exemple tout au long de sa scolarité.
REMERCIEMENTS
La réalisation de cette étude a
nécessité la mobilisation d'énergies diverses. Au terme de
ce travail, je tiens à témoigner ma reconnaissance à tous
ceux qui ont aidé à l'atteinte de ce but.
De prime abord, j'adresse mes sincères remerciements au
Pr. André EMTCHEU qui, malgré ses multiples
sollicitations, a trouvé le temps de superviser ce travail. Mes
remerciements vont à l'endroit du Dr SAME KOLLE dont
les observations et conseils ont été déterminants dans la
direction de cette recherche.
Mes remerciements s'adressent également à tous
les enseignants du Département de Philosophie et de Psychologie, section
Psychologie, de l'Université de Douala. Je pense aux Dr
NKELZOK, Dr NJIENGWE et au Dr
Mayi.
Mes remerciements vont aussi à l'endroit de Pr.
André BOTTEMAN pour son expertise et toutes ses
judicieuses critiques.
Je dis merci à Mr et Mme LISSOUCK pour
leur hospitalité et l'indulgence dont ils ont fait preuve à mon
endroit.
Mes remerciements s'adressent en outre à MM.
Pierre SAVOM, Boris NGUEHAN et Mmes
Suzanne NYABEL, Juliette NWAME pour leur aide
morale, matérielle et financière.
Merci à mes aînés académiques que
sont Claude NOUMBISSIE et Joachen
BANINDJEL pour leur soutien.
J'adresse également mes sincères remerciements
à mes amis Armand DOUALA, Gyscard
POLA, Mireille Mii NDOUNGUE, Pascaline
MAYOU, Michel NDJAB et à tous mes camarades
qui ont bien voulu faire des commentaires sur ce travail.
A tous et à chacun, je présente le fruit de mes
efforts.
LISTE DES ABREVIATIONS
BACC : Baccalauréat
BIT : Bureau International du Travail
BTS : Brevet de Technicien Supérieur
DEUG : Diplôme d'Etudes Universitaires
générales
DEUP : Diplôme d'Etudes Universitaires
Professionnelles
DUT : Diplôme Universitaire de
Technologie
DSCN : Direction de la Statistique et de le
Comptabilité Nationale ECAM : Enquête
Camerounaise Auprès des Ménages
EESI : Enquête sur l'Emploi et le Secteur
Informel
FNE : Fonds National de l'Emploi
HG : Hypothèse Générale
HR : Hypothèse de Recherche
IES : Inventaire d'Estime de Soi Sociale
INS : Institut National de la Statistique
M : Modalité
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique RH : Reasearch Hypothesis
SFIP : Stratégies Formelles d'Insertion
Professionnelle
SIIP : Stratégies Informelles d'Insertion
Professionnelle
SIP : Stratégies d'Insertion
Professionnelle
SPSS : Statistical Package for Social
Sciences
VD : Variable Dépendante
VI : Variable Indépendante
LISTES DES TABLEAUX
Numéros Titres Pages
Tableau No 1 Plan factoriel des hypothèses de
recherche 61
Tableau No 2 Récapitulatif des
hypothèses, des variables, facteurs, modalités et indicateurs
63
Tableau No 3 Répartition des
enquêtés suivant l'âge 75
Tableau No 4 Répartition des
enquêtés suivant le sexe 76
Tableau No 5 Répartition des
enquêtés suivant le type d'enseignement secondaire effectué
76
Tableau No 6 Répartition des
enquêtés suivant l'état actuel d'étude 77
Tableau No 7 Répartition des
enquêtés suivant le dernier diplôme obtenu 78
Tableau No 8 Répartition des
enquêtés en fonction de la facilité dans les rapports 79
Tableau No 9 Répartition des
enquêtés en fonction du sentiment d'aise 80
Tableau No 10 Répartition des
enquêtés en fonction de la nécessité de travail pour
une meilleure
considération 81
Tableau No 11 Répartition des
enquêtés en fonction l'influence de la famille restreinte sur les
stratégies
d'insertion professionnelle 82
Tableau No 12 Répartition des
enquêtés en fonction de l'utilité du jeune 83
Tableau No 13 Répartition des
enquêtés en fonction de la bonne appréciation du jeune
84
Tableau No 14 Répartition des
enquêtés en fonction de la nécessité de travail pour
répondre aux
sollicitations 85
Tableau No 15 Répartition des
enquêtés en fonction de l'influence de la famille élargie
sur les stratégies
d'insertion professionnelle 86
Tableau No 16 Répartition des
enquêtés en fonction de la facilité de contact 87
Tableau No 17 Répartition des
enquêtés en fonction de la confiance en sa valeur 88
Tableau No 18 Répartition des
enquêtés en fonction de la nécessité de travail pour
une meilleure
intégration 89
Tableau No 19 Répartition des
enquêtés en fonction de l'impact du groupe de pairs sur les
stratégies
d'insertion professionnelle 90
Tableau No 20 Répartition des répondants
en fonction des niveaux de besoin d'estime sociale 91
Tableau No 21 Répartition des
enquêtés en fonction du niveau d'accord quant à
l'utilisation des
stratégies formelles d'insertion professionnelles 92
Tableau No 22 Répartition des
enquêtés en fonction du niveau d'accord quant à
l'utilisation des
stratégies informelles d'insertion professionnelle 94
Tableau No 23 Répartition des fréquences
du croisement des variables de l'HR1 95
Tableau No 24 Analyse de la corrélation de
l'HR1 96
Tableau No 25 Analyse de la corrélation avec la
V.D. secondaire (Type de stratégies) 97
Tableau No 26 Répartition des fréquences
du croisement des variables de l'HR2 98
Tableau No 27 Analyse de la corrélation de
l'HR2 98
Tableau No 28 Analyse de la corrélation avec la
V.D. secondaire (Type de stratégies) 99
Tableau No 29 Vue globale des résultats,
décisions et différents seuils de signification pour l'HR1 100
Tableau No 30 Vue globale des résultats,
décisions et différents seuils de signification pour l'HR2 101
LISTE DES FIGURES
Numéros Titres Pages
Figure No 1 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de la facilité dans les
rapports 79
Figure No 2 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction du sentiment d'aise 80
Figure No 3 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de la nécessité de
travail pour une meilleure considération 81
Figure No 4 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction l'influence de la
famille restreinte sur les stratégies d'insertion
professionnelle 82
Figure No 5 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de l'utilité du jeune 83
Figure No 6 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de la bonne
appréciation du jeune 84
Figure No 7 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de la nécessité de
travail pour répondre aux sollicitations 85
Figure No 8 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de l'influence de la
famille élargie sur les stratégies d'insertion
professionnelle 86
Figure No 9 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de la facilité de contact 87
Figure No 10 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de la confiance en sa
valeur 88
Figure No 11 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de la nécessité de
travail pour une meilleure intégration 89
Figure No 12 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction de l'impact du groupe
de pairs sur les stratégies d'insertion professionnelle
90
Figure No 13 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction des niveaux de besoin
d'estime sociale 91
Figure No 14 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction du niveau d'accord quant
à l'utilisation des stratégies formelles
d'insertion professionnelle 93
Figure No 15 Diagramme en secteur des
enquêtés en fonction du niveau d'accord quant
à l'utilisation des stratégies informelles
d'insertion professionnelle 94
RESUME
La présente étude a été conduite
autour du sujet : Besoin d'estime sociale et stratégies
d'insertion professionnelle.
Le constat part d'un contexte marqué par le
chômage en général et en particulier de celui des jeunes.
La faillite des approches théoriques du capital humain donnant lieu au
développement de la théorie des stratégies d'insertion
professionnelle, des démarches sont mises sur pied. Dans notre contexte
ce sont des stratégies non officialisées qui sont à
l'ordre du jour. Aussi avons-nous projeté de rechercher le lien qui
pourrait exister entre la quête de l'estime sociale et les
stratégies d'insertion professionnelle.
La question qui aura servi de fil d'Ariane à la
présente étude est la suivante : Existe-t-il un lien entre le
niveau de besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle ?
A cette question, nous avons projeté une réponse
anticipée qui constitue notre hypothèse générale.
Il existe un lien entre le niveau de besoin d'estime sociale et les
stratégies d'insertion professionnelle.
L'opérationnalisation de cette hypothèse
générale passe par la détermination des différents
niveaux de besoin obtenus à l'issu de la planification de
l'enquête, d'où ces hypothèses de recherche :
- HR1 : Il existe un lien entre le fort
besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle.
- HR2 : Il existe un lien entre le moyen
besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle.
- HR3 : Il existe un lien entre le faible
besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle.
L'enquête a touchée, en définitive, 110
demandeurs d'emploi par la méthode aléatoire simple. Les
données, recueillies à l'aide de l'adaptation de l'Inventaire
d'estime de soi sociale (IES) version Bouvard et coll., ont été
analysées par le logiciel SPSS version 10.0
Les résultats obtenus, à l'aide du test de
corrélation, sont les suivants. Les deux premières
hypothèses (HR1 et HR2) entretiennent
des liens avec les stratégies d'insertion professionnelle. La
dernière hypothèse (HR3) est statistiquement
invalide car représenté par un seul sujet. Ce cas de figure
requiert une analyse de contenu sous-tendue par un entretien. Cependant,
HR1 et HR2 étant
vérifiées, l'hypothèse générale est
vérifiée.
ABSTRACT
The present research was conducted around the following topic:
Need of social esteem and the professional insertion
strategies.
The remark came from a context marked by unemployment in
general and that of the youths in particular. The collapse of the theoretical
approaches of human capital leading to the development of the theories
professional insertion strategies, steps are put in place. In this context, it
is non officialised strategies that are on the agenda. Thus, we have projected
to study the relationship that can exist between the quest for social esteem
and professional insertion strategies.
The question that will guide this work is as follows: Is there a
relationship between the levels of social esteem and the professional insertion
strategies?
To this question we projected an anticipated answer which
constituted our general hypothesis. There is relationship between the level
of social esteem and the profession insertion strategies.
The conceptualization of this general hypothesis goes through the
determination of different levels of the need obtained through the planning of
the survey, to the research hypotheses:
-RH1: There exist a relationship between a strong need of
social esteem and professional insertion strategies.
-RH2: There exist a relationship between an average need of
social esteem and professional insertion strategies.
-RH3: There exist a relationship between a weak need of
social esteem and professional insertion strategies.
The survey touched 110 job seekers through the method of
simple random sampling. The data, collected with the aids of an adaptation of
Bouvard and Coll version of the Social Self Esteem Inventory (SSEI), were
analysed by the SPSS 10.0 version data base.
The results obtained with the aids of the test of correlation
are as follows: The first two hypotheses (RH1 and RH2) have relationships with
professional insertion strategies. The last hypothesis (HR3) is statistically
invalid by being represented by only one subject. This particular case requires
the use of content analysis sustained by an interview. Since HR1 and HR2 are
verified, the general hypothesis is thus verified.
INTRODUCTION GENERALE
Dans les sociétés traditionnelles, le fait
d'être un travailleur ne conférait aucun statut social particulier
car aucun adulte normal à l'intérieur de la collectivité
n'y demeurait sans participer à la production des moyens d'existence,
à la fois pour lui et pour ceux dont le groupe lui reconnaissait la
charge. Dans de telles sociétés dites primitives, personne n'a de
privilège spécial à cause de la nature de son travail.
Tous luttent pour leur subsistance par le biais de la chasse, de la pêche
ou de la cueillette. La propriété communautaire apparaît
ici comme fondamentale de la conception du travail et personne n'est
privé des moyens de vivre. Il en est ainsi car la
propriété des biens essentiels à l'existence tels le
territoire de chasse, la terre de culture, le rivage marin ou de
rivière, ainsi que les conditions qui la régissent sont, pour la
plupart, détenus par une communauté, un groupe social ou un clan.
Godelier (1975 : 37) écrit que :
« A sa naissance, avant même que l'individu ne
commence à travailler, du seul fait de son appartenance à un
groupe social qui possède et contrôle collectivement les
conditions essentielles de production, l'individu se trouve à l'avance
garanti d'avoir accès à des moyens matériels d'existence.
La propriété privée du sol n'existe pas et l'individu ne
peut être privé des moyens de travail sauf par la violence, la
guerre ou l'expulsion de son groupe ».
Vu sous cet angle, le travail ne permet pas de distinguer les
gens. Ainsi, malgré l'omniprésence du travail dans la vie
quotidienne, ce dernier ne joue ni sur la définition de l'individu, ni
sur son degré de dignité, ni même sur son statut
socioéconomique. Selon Giddens (1991), l'une des caractéristiques
des sociétés traditionnelles est que l'essentiel des
activités se déroule dans le cadre de communautés bien
localisées. Les relations de parenté y sont fondamentales. La
tradition y est forte et un système religieux unique donne à
chacun des assurances quant au sens de l'existence. Une forte structuration du
temps et de l'espace, des routines et des rites de passage donnent une
sécurité ontologique à chacun.
Dans les sociétés actuelles dites modernes et
industrialisées, un individu est qualifié en fonction de son
rapport spécifique à la production au sein de la
société c'est-à-dire par son utilité
économique, sociale ou socioéconomique. Et Tremolet de Villiers
cité par Jaccard (1960) pense que le phénomène du travail
économique et social à la base de
l'identité personnelle, est relativement récent
dans l'histoire. C'est dans notre société actuelle que, les
producteurs directs (ouvriers, travailleurs manuels), les technocrates ou les
spécialistes de divers domaines, tout en étant libres de leur
personne comme l'étaient les membres d'une communauté
traditionnelle, sont néanmoins privés de la
propriété des moyens sociaux de production. En raison de cette
privation, ils sont donc contraints d'échanger contre un salaire, leur
force de travail aux propriétaires desdits moyens de production (patrons
des secteurs privé, public et parapublic) à l'Etat ou aux
organismes à but non lucratif (ONG).
Désormais les agents modernes sont contraints de
construire leur personne en établissant eux-mêmes un lien entre
leur expérience individuelle et le changement social selon Giddens
(op.cit.). Les relations sociales ne sont plus insérées dans
leurs contextes locaux, les facteurs qui prévalaient dans les
sociétés traditionnelles ne sont plus. L'avenir par
conséquent est ouvert et apparaît comme fondamentalement
incertain. Cette incertitude de l'avenir pousse les individus à revenir
sur leur propre expérience passée pour se saisir, se construire.
Ce qui suppose l'engagement de l'individu dans une voie lui permettant de
réaliser. Cette entreprise consiste à préparer chacun
à faire face à ses responsabilités dans la construction de
soi dans le monde devenu instable qu'est le nôtre. Elias (1991)
définit les sociétés industrialisées du
20e siècle comme des sociétés des individus
où chacun est un sujet autonome, responsable et indépendant des
configurations dans lesquelles il se trouve pris. Cette centration sur soi est,
selon Giddens (op. cit.), la caractéristique des sociétés
industrielles d'aujourd'hui. Les individus, dans le souci de se
réaliser, se penchent vers le travail. Ils procèdent donc de
diverses façons et font, par-là, montre de leurs
différences. Ces dernières sont à la base des
stratégies qu'emploie chacun dans la perspective d'une insertion qui
garantirait la transition sociale.
Nous pensons ainsi mener une analyse des mécanismes
psychosociaux qui soutendent les différentes manières de
procéder qu'emploient les jeunes en quête d'une insertion
professionnelle. Ces différentes façons peuvent constituer,
dès lors qu'elles sont choisies dans un large éventail, des
stratégies. La présente recherche se veut un apport aux travaux
jusqu'ici réalisés dans ce domaine en se préoccupant des
facteurs sociaux qui interagissent avec les processus psychologiques dans la
détermination des buts et du choix des stratégies efficaces pour
la réalisation de l'insertion socioprofessionnelle.
L'activité socioéconomique actuelle est
caractérisée par un certain nombre de phénomènes
lourds de conséquences pour la main d'oeuvre et le marché du
travail dont ceux de la mondialisation des marchés et du
développement rapide des technologies dans de nouveaux champs de
l'activité humaine entre autres. Dans un tel contexte, l'insertion
socioprofessionnelle devient de plus en plus préoccupant et retient
l'attention des sociétés et des Etats. On accorde une place
importante à la notion du travail dans l'activité
économique et cette importance est corrélée aux
difficultés qu'ont de nombreuses personnes et en l'occurrence les jeunes
pour s'intégrer au marché du travail. L'insertion sociale et
surtout professionnelle devient ainsi l'objet de préoccupations des
instances politiques et attire l'attention dans les nombreux pays où
sévit le chômage. La réussite de l'insertion
professionnelle requiert une explication holistique du phénomène.
Il convient de prendre en compte et surtout de respecter sa complexité.
Il nous revient pour parvenir à une explication globale de respecter,
avant tout, ce qui la détermine tant au plan psychologique qu'au plan
social. La complexité de l'insertion socioprofessionnelle
développe chez les jeunes qui y sont engagés des
mécanismes susceptibles de favoriser sa réussite. Ces
différents mécanismes constituent autant de stratégies qui
diffèrent d'un jeune à un autre. Pour tenter de comprendre ce qui
pourrait conduire à l'adoption d'une stratégie plutôt
qu'une autre, ce sur quoi porte notre investigation, nous l'avons
intitulée : BESOIN D'ESTIME SOCIALE ET STRATEGIE D'INSERTION
PROFESSIONNELLE.
Une recherche ne peut être si elle n'est pas au
préalable planifiée. La présente étude se subdivise
en trois parties qui comportent chacune des chapitres.
La première partie, le cadre théorique de
l'étude, comporte trois chapitres qui vont de la problématique
aux fondements théoriques en passant par la revue de la
littérature.
La deuxième partie intitulée cadre
méthodologique, présente dans son premier chapitre la conception
du modèle d'analyse et l'instrument de collecte de données. Le
second chapitre comporte la population et la technique d'échantillonnage
ainsi que la présentation de l'outil d'analyse des données.
La troisième partie, elle, constitue le cadre
opératoire et se structure autour de deux chapitres. Le premier est la
présentation des résultats de l'enquête et le second ou le
dernier de la recherche, présente l'analyse et l'interprétation
des résultats.
La conclusion énoncera en substance ce que la
présente étude donne à retenir et quelles peuvent
être les perspectives à venir.
PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE
Chapitre 1 : PROBLEMATIQUE
1.1. Contexte général de
l'étude
L'insertion professionnelle qui impulse le jeune à un
statut social remarquable est de plus en plus une préoccupation
principale de ce dernier, et ceci devient davantage sérieux dans un
contexte marqué par un ensemble de phénomènes, tels la
précarité de l'emploi, la segmentation du marché du
travail, le chômage, la crise économique etc.
Les transformations économiques actuelles ont pour leur
part conduit à la segmentation du travail et de l'emploi. Selon la
théorie de la segmentation, il n'existe plus un seul mais plusieurs
marchés du travail cloisonnés. On distingue ainsi selon Tanguy
(1986) le segment primaire dans lequel on retrouve des emplois
intéressants et mieux payés. Dans ce segment, Orivel et Eicher
(1975) catégorisent trois types de marchés.
- Le marché supérieur : c'est celui
dans lequel les emplois exigent une formation initiale élevée de
nature générale, une forte capacité de mobilité
d'un emploi à un autre et même d'une entreprise à une
autre.
- Le marché secondaire qui englobe les
salariés de plus en plus nombreux mais est celui des emplois mal
payés et exercés parfois dans des conditions déplorables.
Sur ce marché, Maruani (1997) pense que les travailleurs n'ont besoin
que de peu de formation.
- Le marché primaire, lui, nécessite une
formation initiale plutôt technique et assez réduite. Pour de
nombreux salariés, l'emploi est ainsi devenu précaire. Mais
Paugam (2000) observe que ce n'est pas que l'emploi qui est désormais
précaire. Le travail l'est devenu, lui aussi.
Maillard (1968) pense que l'entrée dans la vie active
se fait mal, en ce qui concerne les jeunes, dans le domaine de l'emploi. Cette
entrée dans la vie active est devenue une préoccupation pour
l'humanité peut être, selon Evola (1996), à cause du
chômage. Le phénomène du chômage peut s'expliquer par
la croissance de la population active. Cette dernière est la tranche en
age de travailler de la population totale et qui dispose d'un emploi ou est au
chômage. Dans le manuel des concepts et définitions
utilisés dans les publications statistiques officielles du Cameroun, la
population active comprend toutes les personnes qui fournissent durant une
période de référence spécifiée, la main
d'oeuvre disponible pour la production des biens et des services. Ainsi, durant
la période quinquennale 1996-2001, la population active camerounaise a
cru faisant passer le taux d'activité de 68,3% à 71,3%.
Rappelons que le taux d'activité désigne, dans
un pays donné, le niveau général de participation au monde
du travail de la population en age de travailler et l'importance relative de la
main d'oeuvre disponible pour la production des biens et services dans
l'économie. Cette croissance de la population active a pour corollaire
de nouvelles arrivées sur le marché du travail favorisées
par la croissance démographique.
A coté de la croissance de la population active, il y a
la crise économique qui a frappé les pays africains en
général et le Cameroun en particulier à la fin des
années 80. Elle a fait passer le marché du travail camerounais
d'une structure formelle de l'emploi salarié à une structure de
l'emploi fortement dominée par le secteur informel. Ceci s'explique par
le gel des recrutements dans la fonction publique qui alors était le
principal pourvoyeur d'emplois dans le secteur formel. On est ainsi
passé d'environ 136000 recrutements dans la fonction publique
camerounaise en 1996 à 119000 en 1999 d'après la Direction de la
Statistique et de la Comptabilité Nationale (DSCN) de février
2000.
Le secteur formel, qu'il soit public ou privé,
concentre selon l'INS (2005) moins de 10% des emplois repartis de façon
quasi égale entre le privé et le public avec respectivement des
taux de 4,7% (pour le privé) et 4,9% (pour le secteur public). Face
à la baisse des recrutements dans le secteur public, les statisticiens
de l'INS ont pensé que le secteur privé prendrait pour
pérenniser les embauches dans l'économie formelle. Mais l'on a
constaté que la majorité des nouveaux arrivants sur le
marché de l'emploi s'orientait vers le secteur informel. En terme de
création d'emplois, l'économie informelle représente, au
Cameroun, le plus grand pourvoyeur d'emplois avec près de 86% de la
population active occupée en 2001 selon l'INS (op. cit.). La
pauvreté et le peu d'emplois générés par le gel des
recrutements dans le secteur « moderne » obligent les
individus à s'orienter vers les segments précaires de l'emploi,
tant en milieu rural dans l'agriculture de subsistance qu'en milieu urbain dans
le petit commerce et les services comme le relève l'EESI (2005).
Malgré cet intérêt pour le secteur informel, celui-ci
présente des inconvénients. Il se caractérise par une
très grande précarité car l'EESI (op. cit.) stipule que
seulement 17,3% des unités de productions informelles disposent d'un
local spécifique d'activité par exemple. Ce qui a pour
conséquence de les priver d'accès aux principaux services publics
que sont l'eau, l'électricité, le téléphone. La
montée en puissance du secteur informel comme mode d'insertion
privilégié de la main d'oeuvre se traduit par la multiplication
de la création des
unités de production informelle. Bien qu'il permette
dans une certaine mesure, de soulager l'Etat face à l'épineux
problème du chômage, il s'accompagne en même temps d'une
précarisation croissante des activités et des emplois.
Les statistiques du chômage font montre de la
difficulté qu'ont les jeunes à trouver un emploi. L'insertion
professionnelle est ainsi, comme nous l'avons relevé
précédemment, une question préoccupante pour les
politiques et principalement le gouvernement. L'investigation menée par
le FNE sur l'évolution annuelle des résultats dans l'Annuaire
Statistique de Cameroun révèle que le taux de chômage entre
1991 et 1999 atteindrait 71,5%, conséquence d'un taux de placement
(insertion) en emplois salariés de 28,5% durant la même
période.
L'Enquête Camerounaise Auprès des Ménages
(ECAM) dans une étude sur l'ampleur et les caractéristiques du
chômage au Cameroun en 1996 disait de ce dernier qu'il est principalement
urbain. A cette période, ce taux est fixé à 8,1% sur
l'échiquier national. Dans une étude plus récente, l'ECAM
(2005) définit au plan national un taux de chômage de 4,4% en
fonction des normes du Bureau International de Travail (BIT). Ce taux au niveau
urbain s'élève 10,7%. Yaoundé et Douala affichant les
valeurs les plus élevées avec respectivement 14,7% et 12,5%. Ces
chiffres résultent dans de nombreux cas d'un chômage longue
durée et selon l'ECAM (op. cit.) 47,3% des chômeurs sont des primo
demandeurs d'emploi, 60% recherchent de préférence un emploi
salarié, 22% un emploi indépendant et 18% sont
indifférents.
Au sens du chômage élargi (chômeurs BIT +
chômeurs découragés) le taux national est 6,2%, soit un
écart de 1,8% par rapport au taux du BIT. Les chômeurs
découragés sont en majorité des femmes.
1.2. Problème de l'étude
Le chômage frappe durement les jeunes car le taux de
chômage chez ces derniers est près de trois fois plus
élevé que celui des adultes. Ce taux croit avec le niveau
d'instruction. L'ECAM (op. cit.) estime à moins de 10% le taux pour le
niveau du premier cycle du secondaire. Il oscille entre 10,7% et 11,8% pour le
second cycle du secondaire. Il est de 13,4% pour l'enseignement
supérieur. Ces jeunes chômeurs sont pour la plupart à la
recherche d'un premier emploi et ne sont pas, selon l'ECAM, détenteurs
d'une qualification professionnelle. Cet impact qu'ont les actants sociaux
(crise de l'emploi et économique,
chômage élevé) sur les plans de vie des
jeunes engendre chez ces derniers des comportements tels : la baisse de
l'enthousiasme et de l'ambition, le découragement, la
démotivation. Les plus jeunes, influencés par les situations
déplorables de leurs aînés qui, bien que possédant
des diplômes et parfois des qualifications professionnelles, se
retrouvent au chômage, sont déçus et
découragés ; certains tendent vers l'arrêt des
études. Obiang (2003 : 58) fixe le taux d'abandon de l'école
à 75-80%. C'est aussi l'avis de Malcoms (1990 : 16) quand il traite des
problèmes d'abandon d'école et des cours
d'alphabétisation. Ces cas d'abandon ont des raisons soit
économique, soit religieuse, soit culturelle. Mais audelà des
considérations sus évoquées, ce sont la pauvreté,
la faible création d'emplois et le système éducatif
inadéquat orienté beaucoup plus vers l'enseignement
général qui selon l'ECAM (op. cit.) seraient à l'origine
du chômage des jeunes.
Au Cameroun, la particularité du système
éducatif veut que ce soit après avoir dépassé
l'âge de la jeunesse (au-delà de 25 ans) tel que définit
par le BIT que les nouveaux demandeurs d'emplois diplômés font
leur première entrée sur le marché du travail. La
croissance démographique tendant à augmenter l'apport des jeunes
à la demande d'emploi, l'accroissement du taux de scolarisation a pour
effet de retarder l'entrée dans la vie active. Le système
éducatif du pays oblige donc les jeunes à allonger leur parcours
quitte à engranger de nombreux diplômes pour espérer
décrocher un emploi salarié dans le secteur public ou le secteur
privé formel. Levy-Leboyer (1971 : 187) pense que : « le niveau de
diplômes obtenus peut décider des aspirations des individus, la
qualité des compétences acquises et leur valeur dans la vie
active. Les titres et les diplômes que les jeunes reçoivent
à la fin de leurs études ne représentent pas seulement une
attestation de savoir ou de mérite. Ils impliquent aussi le fait
d'entrer dans un groupe social, large ou restreint, informel ou organisé
selon le cas. Les études ont donc une double utilité : donner des
aspirations élevées et fournir un moyen initial (une
stratégie, à notre sens) de les satisfaire. »
Mais une scolarisation prolongée est coûteuse
pour tous, même pour les familles moyennes qui ne sont pas
arrêtées par cette considération. Et si les revenus de la
famille sont modestes, il est quasi normal que les parents fassent pression sur
les enfants pour qu'ils deviennent le plutôt productifs. C'est ainsi que
celui qui sera rapidement détenteur du pouvoir financier sera
gratifié d'une plus grande reconnaissance au mépris parfois de sa
position dans la fratrie, voir dans la famille. La comparaison sociale qui peut
naître d'une
pareille situation se fonde uniquement sur l'es avoirs
matériels et financiers. Il y a comme une exaltation de l'argent au
mépris des valeurs morales et intellectuelles. Ainsi, certains jeunes,
étant donné l'incertitude qui plane sur leur avenir, se ruent sur
tout ce qui s'offre à lui en terme d'activités, n'hésitant
pas à saisir toutes les opportunités au mépris même
des règles éthiques et déontologiques. La
prolifération des sectes et mouvements ésotériques, la
vulgarisation de l'homosexualité etc. en sont les preuves flagrantes.
L'objectif étant d'obtenir un emploi, c'est-à-dire un gagne pain
leur permettant de subvenir à leurs besoins et parfois par snobisme.
C'est eu égard de ce qui précède que nous
avons défini notre travail de recherche. Nous pensons évaluer
l'incidence du besoin d'estime sociale sur les stratégies d'insertion
professionnelle.
1.3. Orientation théorique de
l'étude
Les théories du capital humain représentent un
corpus d'énoncés généraux servant à
expliquer le processus par lequel les individus à la réalisation
de leur insertion professionnelle. On retrouve parmi ces théories un
ensemble d'approches qui appréhende l'insertion sur la base d'un certain
nombre de déterminants. Les théories du choix professionnel
s'intègrent dans cette optique en tant qu'approches. On les assimile
à des modèles explicatifs. Elles procèdent par
l'explication et la compréhension du processus de choix professionnel,
utile pour l'insertion professionnelle qui assure la transition sociale. Les
théories du choix professionnel s'inscrivent comme des approches
théoriques (micro théories) de la théorie du capital
humain. On distingue entre autres théories, l'approche du
développement vocationnel de Ginsberg (1951), l'approche du
développement de l'image de soi de Super (1985), l'approche de la carte
cognitive commune des professions de Gottfredson (1981).
Ces différentes approches théoriques
procèdent par la construction de l'identité personnelle et
professionnelle. Cette construction de l'identité personnelle et
professionnelle est inhérente au développement vocationnel et
passe, selon Ginsberg, par l'école, par l'image de soi pour Super et par
l'établissement d'une carte cognitive commune des professions au sens de
Gottfredson. Le modèle théorique du capital humain sur lequel
nous
fondons notre travail de recherche est l'approche du
développement vocationnel de Ginsberg.
La théorie du développement vocationnel
appréhende le processus d'insertion par le choix professionnel. Ce choix
résulte d'une évolution progressive en étapes et se
définit par la scolarisation. La théorie du développement
vocationnel est, d'après Ginsberg et al, un processus continu qui prend
sa source dans l'enfance et s'étend sur toute la vie d'un individu. Il
s'élabore à travers trois périodes successives et
irréversibles en ce qui concerne le choix et surtout la
spécification professionnelle. Elle comprend les périodes du
choix fantaisisme, de l'essayisme et celle du réalisme.
La période de choix fantaisistes constitue
l'étape pendant laquelle l'individu fait des choix ne correspondant ni
aux caractéristiques personnelles, ni à celles professionnelles.
Elles correspondent uniquement à la petite enfance où l'enfant
à tendance à imiter les personnages qui lui sont familiers : ce
sont les parents, les vedettes, les héros, etc.
Les travaux de Wallon (1942) sur le développement de
l'enfant ont permis à Ginsberg et al de postuler que c'est une
période pendant laquelle il se constitue chez l'enfant des blocs
syncrétiques d'impression et de réaction, qui lui font à
l'occasion, revêtir des personnages ou des fragments de personnages
distincts, suivant les situations par lesquelles il est passé et par
où il repasse. De plus, la formulation du choix met en évidence
le fait qu'il faille également, à un moment donné, tenir
compte du facteur de réalité.
Dans la période des choix essayistes, Ginsberg
identifie quatre stades. Les trois premiers sont ceux où l'enfant, loin
d'être lui-même une source immédiate et primitive de
connaissances d'où il tirerait des intuitions applicables à la
réalité externe, commence par se confondre par sa
sensibilité avec toute son ambiance. L'imitation de la première
période cesse peu à peu et l'enfant cherche à
extérioriser par l'expression de ses besoins, désirs
intérêts et attitudes.
La période du réalisme s'exprime par la
maturité professionnelle. Il s'agit de la réalisation du choix
professionnel qui caractérise un projet réel. Et Evola (1996)
pense, à ce sujet, que certaines personnes pour des raisons qu'elles
jugent nécessaires, peuvent décider d'acquérir une
formation très élevée pour accéder à une
profession donnée, d'autres peuvent décider d'acquérir une
formation moins élevée ou d'entrer dans la vie active en
poursuivant leur formation ou y revenir plus tard. Certains peuvent tout
simplement changer de choix
professionnel et par ricochet de stratégie d'insertion
dans le cas d'une impossibilité majeure. Les stades ginsbergiens peuvent
fournir des idées sur des facteurs qui, à certains moments
donnés (ou à certaines périodes) doivent être
considérés lors des choix professionnels ou pour connaître
des stratégies devant être déployées au cours de ce
processus.
L'idée centrale dans cette théorie est que le
choix professionnel, déterminant de la stratégie d'insertion
professionnelle, est le résultat d'un long processus de maturation. Pour
Ginsberg, le développement de la personne se fait pendant toute sa vie
à travers les périodes de l'enfance, de l'adolescence, d'adulte
et de vieillissement et le développement vocationnel épouse le
développement de la personne à travers les phases
préalables de choix professionnels, d'activité professionnelle et
de la retraite.
C'est ainsi la phase du modèle professionnel
structuré se traduisant par l'élaboration d'un projet
professionnel utilisé comme moyen ou mieux comme stratégie
d'insertion professionnelle. Il s'agit pour le jeune, selon Ginsberg, de
parvenir à ce stade par le biais d'une scolarisation
généralement élevée. C'est donc dans la
période du réalisme que le jeune va spécifier et son
choix, et la méthode par laquelle il s'emploiera pour parvenir à
une insertion qui constitue la finalité du processus de choix. C'est
ainsi que Ginsberg et al conçoivent la stratégie d'insertion
à travers la spécification professionnelle que confèrent
l'école et les études. La spécification professionnelle
est fondamentale pour la construction du projet et c'est ce projet
professionnel qui est le principal outil utilisé dans le processus
d'insertion.
Pour Ginsberg et al, l'insertion professionnelle est la
résultante d'une construction identitaire qui est à la fois
personnelle et professionnelle et passe par l'école et les études
dans lesquelles sont engagés les jeunes.
Le modèle théorique de Ginsberg et al ne tient
pas compte des multiples changements qui ont touché le domaine du
travail et de l'emploi. Cette approche s'inscrit dans une perspective qui ne
prend pas en considération la segmentation du marché tant du
travail que de l'emploi, l'augmentation de la demande de travail
inhérente à la croissance démographique ou encore la
pauvreté ambiante corollaire du chômage dont les statistiques sont
assez expressives. Nous n'ignorons pas que la paupérisation des
populations, la rareté de l'emploi et même la corruption sont
à considérer dans un contexte où, il faut le souligner,
l'école seule n'est plus garante de l'évidence de l'insertion.
Ainsi avons nous pensé qu'il était utile de
vérifier l'impact du concept de besoin d'estime sociale sur le choix
d'une stratégie plus qu'une autre dans le processus d'insertion
professionnelle. Le besoin d'estime sociale s'inscrit dans un environnement
empreint d'un malaise profond causé par le chômage en
général et du chômage des jeunes dont la population est en
nette augmentation en particulier. Cet environnement est celui dans lequel
sévissent dans la jeunesse les fléaux sociaux tels la
prostitution, l'alcoolisme, la délinquance, la promiscuité, la
toxicomanie etc. ; et, par l'adoption de ces comportements, les jeunes
témoignent de leur révolte à l'endroit de la
société et du pouvoir politique. Ils sont, par conséquent,
hostiles à toute autorité parce qu'ils se sentent
abandonnés à euxmêmes, laissés pour compte. La
conséquence est, à n'en point douter, le problème actuel
constaté dans notre société dans une frange de la
population à savoir l'inertie de la jeunesse. On peut en déduire
que l'environnement social joue un rôle important dans les comportements
individuels ; comportement que Fortin et Poirier (1979 : 18) considèrent
comme : « la résultante des facteurs psychologiques qui regroupent
à la fois la combinaison des facteurs psychiques, biologiques et
sociaux». C'est la raison pour laquelle notre choix théorique en
terme explicatif se base sur la théorie des besoins d'Abraham Maslow.
Cette théorie postule que les besoins s'expriment dans un ordre
croissant, partant de ceux physiologiques aux besoins de réalisation de
soi qui constitue le dernier stade. L'avant dernier stade étant celui
d'estime sociale qui nous intéresse. C'est ainsi la théorie des
besoins qui constitue le corpus d'énoncés généraux
ayant valeur prédictive et explicative d'un certain nombre de
comportements que nous comptons utiliser pour appréhender notre sujet
dont la précision de l'interrogation centrale est nécessaire.
1.4. Question de recherche et hypothèse
générale
Les données établies sur le chômage par
l'ECAM (2005) dénotent d'un pour assez significatif pour ce qui est du
niveau d'instruction du supérieur. Ces statistiques témoignent du
malaise des jeunes sur l'étendue du territoire tant au plan du BIT que
du chômage élargi. Le chômage affecte trois fois plus les
jeunes et concerne en grande partie les métropoles urbaines de Douala et
de Yaoundé qui sont les plus touchées. La forte demande de
scolarisation est une des conséquences de ce chômage. Il y a
à prendre en compte aussi la précarité de l'emploi et
surtout la baisse de l'embauche dans le secteur formel tant privé que
public. Le souci du demandeur d'emploi plus tant le prestige
ou le statut inhérent à l'exercice d'un métier mais
plutôt la volonté d'être productif. Au regard de la
pauvreté ambiante et de la misère rampante, il n'est plus
question de rechercher des métiers déterminés à
partir de la construction de notre identité personnelle et
professionnelle par le moyen de l'école au sens de Ginsberg et Al
(op.cit.). C'est la raison pour laquelle l'EESI (2005) ressort que 86,8% de
chômeurs sont disposés à réviser leurs
prétentions salariales à la baisse.
En considérant ce qui précède,
l'interrogation qui nous guide dans cette étude est ainsi
formulée : Existe-t-il un lien entre le niveau du besoin d'estime
sociale et la stratégie d'insertion professionnelle des jeunes ?
La réponse à cette interrogation d'ordre holistique
constitue notre hypothèse générale. En tant que
réponse provisoire et anticipée à la question de
recherche, cette hypothèse générale sera
éprouvée par les résultats de l'enquête de terrain.
Nous l'avons libellée ainsi que suit : Il existe un lien entre le
niveau du besoin d'estime sociale détermine la stratégie
d'insertion professionnelle des jeunes.
La présente hypothèse générale nous
donne l'opportunité de dire ce qui nous a conduit à cette
étude et les objectifs que nous entendons poursuivre.
1.5. Objectifs et buts de l'étude
Parler de l'objectif de cette étude revient à
donner le bien fondé de celle-ci, c'est-àdire ce que l'on
espère atteindre en le réalisant. C'est ainsi que principalement,
cette analyse vise à apporter une contribution à la gestion des
questions portant sur l'insertion professionnelle au travers des
stratégies qu'utilisent les jeunes pour sortir d'une situation de
chômage plus que pénible. Nous ambitionnons de relever la part du
besoin d'estime sociale sur le choix desdites stratégies dans la
perspective d'une insertion professionnelle qui se traduit par l'obtention d'un
emploi.
De façon spécifique nous voulons, par ce
travail, démontrer que les modalités du besoin d'estime sociale
que nous avons répertorié ont une incidence sur les
stratégies adoptées par les jeunes demandeurs d'emploi. Ainsi
avons-nous postulé que :
- Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et la
stratégie d'insertion professionnelle. Par ce facteur, nous voulons
montrer que, selon que le niveau du besoin
d'estime sociale du jeune demandeur inscrit au FNE est
élevé, la stratégie dudit jeune prendra en
considération ce facteur dans sa tentative d'insertion.
- Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et
la stratégie d'insertion professionnelle dans la mesure où eu
égard à ce niveau du besoin, la stratégie va subir des
modifications dans le processus d'insertion.
- Il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et
la stratégie d'insertion professionnelle que pourra adopter un jeune
diplômé du supérieur en quête d'emploi. Selon que son
niveau d'aspiration sera bas, ce dernier adoptera une stratégie
précise.
Ces articulations nous permettent d'évaluer l'incidence
des modalités sus évoquées du concept d'estime sociale sur
les stratégies des jeunes en quête d'emploi. Mais avant, il sera
question de mener une analyse explicative du concept d'estime sociale. Ces
objectifs s'inscrivent dans les buts que nous nous sommes assignés en
décidant de mener cette investigation.
Le but de cette recherche est d'interpeller les pouvoirs
publics, au cas où ils le consulteraient, sur la situation des jeunes
dans le monde impitoyable du travail et de la demande d'emploi. Les nombreux
problèmes auxquels ils font face méritent, un temps soit peu, de
retenir l'attention. Nous comptons aussi, à travers ce travail de
recherche, présenter aux décideurs, la nécessité
d'oeuvrer davantage dans la lutte contre la pauvreté en dotant les
jeunes d'un minimum vital leur permettant de mieux se prendre en charge. Il
s'agit en outre de présenter à l'Etat la souffrance des
diplômés en général et de ceux de l'enseignement
supérieur en particulier. Il peut être question de voir dans
quelle mesure recentrer le débat sur la valeur intellectuelle. Cette
dernière qui est tributaire à la fois du bagage
génétique et des apports sociaux, est garante du
développement national et les politiques n'ont jamais cessé de le
noter. Il est aussi question pour l'Etat d'entreprendre une structuration de ce
nouveau secteur d'activité qu'est le secteur informel dont la
capacité d'embauche concerne plus de 85% de ces nouveaux venus sur le
marché de l'emploi, contribuant de ce fait à résorber
l'épineuse question du chômage.
Enfin, nous n'ignorons pas la finalité première
de cette étude qui est d'ordre académique. Il s'agit ainsi pour
nous d'apporter notre contribution, aussi modeste soit-elle, au vaste domaine
de la recherche en psychologie sociale en général et en
psychologie de l'orientation surtout dans sa dimension portant sur l'insertion
en particulier.
1.6. Intérêts et pertinence de
l'étude
Le champ de la psychologie est si vaste et les rôles du
psychologue si variés que les mêmes qualités ne sont pas
requises partout. Ce qui nous amène à penser que cette
étude pourrait intéresser les chercheurs évoluant dans le
domaine de la psychologie du travail et des organisations. Cet outil,
auprès des employeurs, permettant à ceux-ci de mieux
insérer les jeunes au monde professionnel, en tenant compte de leurs
formations, leurs aspirations et des besoins de l'économie.
Les caractéristiques du marché du travail
influencent considérablement les comportements des jeunes face à
l'insertion. Ainsi, cette étude se propose d'apporter un
éclairage particulier aux psychologues exerçant dans
l'entreprise, non seulement sur les variables significatives qui pourraient
permettre de gérer les comportements des jeunes mais aussi sur des
questions relatives à la compréhension des jeunes afin
d'amoindrir l'inefficacité professionnelle dont ils font l'objet.
Ce travail ne devrait laisser indifférents les
scientifiques et chercheurs qui oeuvrent dans le domaine de la
compatibilité de l'homme avec les exigences des activités
sociales, c'est-à-dire de ceux qui accordent une attention
particulière à la réussite de le transition sociale chez
les jeunes. Dans le but de la réalisation de l'insertion, les
opérations mentales sont indissociables de l'action et comme le pense
Dumora (1990), la pensée définit les objectifs, développe
le processus pour les atteindre, permet d'analyser les situations
réelles, d'anticiper sur les actions possibles, de faire des
hypothèses, de choisir une action et d'en contrôler le
déroulement. De ce point de vue, notre travail pense pouvoir fournir des
informations susceptibles de générer des modifications favorables
à l'aboutissement de l'insertion professionnelle d'un jeune. De
même, de façon générale, l'éducateur peut s'y
inspirer pour comprendre les véritables mobiles qui orientent le choix
des stratégies d'insertion professionnelle des jeunes demandeurs
d'emploi et peaufiner ainsi efficacement la méthode d'aide,
d'orientation professionnelle.
La pertinence de ce travail s'établit au double plan
scientifique et social.
Au plan scientifique, l'application du besoin d'estime sociale
au processus d'insertion peut, si les hypothèses sont confirmées,
permettre de recenser un nouveau déterminant des stratégies
utilisées aux fins d'atteintes d'un objectif.
Au plan social, il est question d'apporter une explication
conceptuelle, à la fois, sur les concepts de besoin d'estime sociale et
de stratégies d'insertion professionnelle, à l'endroit d'un
lecteur pas toujours avisé. Ce travail peut aussi servir au conseiller
d'orientation professionnelle en terme d'apports nouveaux dans le cadre de
l'exercice de sa profession.
1.7. Type d'étude
Cette investigation est à considérer sous un angle
expérimental du fait de l'application de la démarche
expérimentale. Elle est de type descriptif et corrélationnel.
- Descriptif, dans la mesure où elle décrit les
facteurs qui soutendent le concept de besoin d'estime sociale de Maslow
appliqué à notre contexte. Elle présente aussi les
différentes stratégies d'insertion professionnelles par
lesquelles les jeunes procèdent pour parvenir à une insertion
réussie.
- Corrélationnel car elle fait référence
à la relation qui existe entre les variables et veut voir la relation de
dépendance ou d'indépendance qui peut s'établir entre le
besoin d'estime sociale appréhendé à travers ses
modalités et les stratégies d'insertion professionnelle des
jeunes.
1.8. Délimitation de l'étude
Pour parler du cadre dans lequel notre investigation demeure
fondamentale, nous l'avons délimitée au triple plan conceptuel,
géographique et temporel.
Au plan temporel, notre étude est menée pour le
compte de l'année académique 2006-2007, eu égard aux
exigences de notre inscription. Elle est fixée dans le cadre de
l'obtention du diplôme de Master II ou du Diplôme d'Etudes
Approfondies (DEA).
Notre étude se déroule dans la zone
géographique de la province du Littoral, département du Wouri et
principalement au sein du Fonds National de l'Emploi situé dans
l'arrondissement de Douala Ier. Nous avons choisi de travailler avec des jeunes
chercheurs d'emploi titulaires d'un diplôme de l'enseignement
supérieur. Ce choix se fonde sur le fait que la ville de Douala est une
métropole urbaine cosmopolite au sein de laquelle toutes les tendances
ethniques du pays se trouvent représentées. Ce milieu est, de ce
fait, le lieu d'un brassage culturel fort intéressant pouvant donner une
vision holistique de ce que pourrait
être l'objet de notre préoccupation auprès de
la population générale des chercheurs d'emploi sur
l'étendue du territoire national.
Par ailleurs, la plupart des études ayant porté
sur les jeunes tablent beaucoup plus sur les processus de choix ou de
représentations professionnelles. Il nous est apparu intéressant
de jeter un fondement en terme d'orientation sur la part des stratégies
utilisées pour décrocher un emploi.
Du point de vue conceptuel, notre étude se propose
d'appréhender la notion de besoin d'estime sociale,
considérée selon Maslow comme étape importante dans la
théorie des besoins pour parvenir à une auto reconnaissance
(reconnaissance de soi) qu'à une reconnaissance par autrui. Il s'agit,
en outre de voir le lien qu'il peut entretenir avec les différentes
stratégies identifiées de l'insertion professionnelle. Il faut
dire par ailleurs que ce développement conceptuel s'inscrit dans le
cadre de la psychologie sociale en général.
C'est donc dans le cadre du Fonds National de l'Emploi que va
se dérouler notre étude, dont le fondement théorique s'est
inspiré d'une abondante littérature ayant abordée le
phénomène qui fait l'objet de notre préoccupation.
Chapitre 2 : CADRE CONCEPTUEL
La notion de stratégie connaît un usage
impressionnant dans les discours, écrits, articles, ouvrages, qu'ils
soient politiques, scientifiques, historiques, économiques, etc.
Beaucoup de domaines ont abordé le concept d'insertion à cause
certainement des chiffres sur le chômage qui prennent des proportions
alarmantes. C'est ainsi par exemple que nous nous sommes orientés, en
parlant du besoin d'estime sociale, vers les stratégies d'insertion des
jeunes et l'interaction pouvant exister entre ces deux notions. Ainsi, nous
tenons à définir les principaux concepts que sont le besoin
d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle sans
oublier toutes les notions y relatives avant que de passer à la
présentation de la théorie qui constitue le fondement de ce
travail de recherche. Cette clarification conceptuelle nous permettra par la
suite de circonscrire le cadre dans lequel les différents concepts
devront s'appliquer. Mais avant, il convient de présenter la notion de
jeunesse à laquelle s'applique notre investigation.
2.1. La jeunesse
La jeunesse est une période faste du
développement d'un individu. Elle a longtemps fait l'objet de
questionnements à cause des nombreuses mutations dont elle est sujette.
Ce sont ces multiples mutations qui ont rendu complexe la fixation d'une
définition de ce concept par les scientifiques.
2.1.1. Définition et historique
La définition de la notion de jeunesse a connu une
évolution pour parvenir à celle connue de nos jours. Cette
évolution a traversé des époques et des âges.
Déjà au 17e siècle, l'on se
représenta la jeunesse comme un rapport de filiation : les jeunes sont
avant tout des fils. Cette qualité fondamentale leur prohibe toute
idée d'autonomie. Pour Galland (1991), le jeune est celui qui est en
attente de succession et, c'est ce rapport social qui sera à l'origine
des représentations de la jeunesse qui s'articulent autour de
l'impatience.
Le siècle des Lumières va, pour sa part, lier la
jeunesse à l'éducation. Le jeune est désormais celui qui
apprend pour être et non plus celui qui attend d'être
virtuellement. La
frivolité disparaît pour laisser place aux
études qui conduiraient à un idéal d'accomplissement
personnel.
Le 19e siècle définit la jeunesse sur la base
d'un rapport de générations. L'inquiétude du jeune face
à la société dans laquelle ils ne trouvent plus toutes les
potentialités pour leur accomplissement, se traduit par leur
non-conformisme. Cette représentation est liée à la
première moitié du siècle.
Dans la seconde moitié, la jeunesse va présenter
un aspect un peu plus conformiste parce qu'encadrée par l'école
et éduquée dans la famille. Le rapport de
générations entre parents et jeunes laisse promouvoir
dorénavant quelques intégrations. Cette évolution des
représentations de la jeunesse est relative, selon Galland (op.cit.), au
développement d'une culture rationaliste et scientifique.
Le 20e siècle est celui d'une révolution dans
les représentations de la jeunesse. Elle devient, avec les apports de la
psychologie, un processus et non plus une catégorie. Sur ce fait,
Debesse (1958), Erickson (1972) et bien plus tard Sillamy (1990) s'accordent
sur sa définition.
Aussi, Bloch et al (1997) la qualifient de période de
développement qui inclut l'adolescence. Elle est
considérée comme une phase au cours de laquelle s'opère le
passage de l'enfance à l'âge adulte.
Touzard (1998) pense qu'elle est une période de la vie
humaine comprise entre l'enfance et l'âge mûr. Elle recouvrirait
par conséquent une partie de l'âge adulte. C'est la raison pour
laquelle un certain nombre d'auteurs fixent sa fin à la trentaine.
Les jeunes qui nous concernent sont ceux qu'on peut appeler
des jeunes adultes car ils sont composés des diplômés de
l'enseignement supérieur. Dans notre travail, il va s'agir des jeunes
&adultes en quête d'emploi régulièrement inscrits au
FNE de la ville de Douala. Il faut dire que la jeunesse varie en fonction des
cultures, des civilisations, des milieux et même de l'état
physique des individus. La jeunesse devient alors un processus de
socialisation. De ce fait, elle est dépendante du milieu de vie et est
ainsi sujette au climat familial.
2.1.2. Jeunesse et milieu familial
Sur le plan social, la relation entre parents et jeunes est
fixée. On la pense au travers de deux attitudes : d'une part, la
bouderie et l'on constate que c'est une attitude qui concerne plus
l'adolescence car le jeune se surprend, selon Leif et Delay (1968 : 388) «
à en vouloir à ses parents de ne pas disposer de plus de grands
pouvoirs et de n'être pas à mesure de satisfaire les désirs
qu'il leur exprime ». D'autre part, la brusquerie par laquelle s'emploie
le jeune, traduit l'agacement qu'il éprouve devant l'excès de
soins et de vigilances. Elle témoigne non d'une tentative de rupture
mais de libération à l'égard d'une protection ressentie
comme étouffante, paralysante. Les attitudes susmentionnées sont
tournées vers la famille. Elles témoignent selon Sillamy (1983)
de la découverte de manière plus intime des êtres humains,
de soi et des autres et corrélativement d'une prise de distance
affective à l'égard des parents.
Ainsi, le jeune va développer une attitude lui
permettant de renégocier les rôles respectifs des uns et des
autres au sein de la famille. Cet état de chose aboutit à placer,
pour Kracke et Noack cités par Rodriguez-Tomé (1997) sur un pied
d'égalité de pouvoir le jeune et ses parents. On parle dans ce
cas d'individuation du jeune. L'individuation permet aussi de concevoir les
relations parents-jeunes car, Kracke et Noack (op.cit.) pensent que « les
notions de conflits violents entre les parents et les jeunes et de fossé
de générations ne correspondent pas à la
réalité de la plupart des familles » (154).
Cette distanciation du jeune à l'endroit de ses parents se
retrouve fortifiée par l'environnement social et ses apports en termes
d'influence.
2.1.3. Jeunesse et environnement social
Les apports de l'environnement et leur influence sur les
jeunes adultes se jouent à travers les groupes de pairs. Cette
dernière est le lien qui unie des individus qui ont reconnu entre eux
des similitudes. Ces similitudes créent une solidarité et une
cohésion entre les jeunes. La solidarité se manifeste par le
partage des soucis des uns et des autres à travers l'écoute. A ce
titre, le fait de se mettre ensemble se trouve appuyée par un lien un
peu plus fort, c'est l'amitié.
Avec l'école, le jeune est engagé dans un ordre
de relations psychologiques qui a son originalité propre. La structure
scolaire constitue, avant tout, une structure sociale qui a son
existence, son organisation, ses normes, ses
impératifs, en un mot, ses usages et habitudes propres. En dehors de la
structure sociale première dans laquelle le jeune est appelé
à se développer, l'établissement scolaire apparaît
comme une structure nouvelle. Et à chaque étape, l'organisation
scolaire va manifester sa nouveauté par le biais de l'orientation. On
distingue à juste titre l'orientation scolaire et professionnelle.
Or, il est reconnu généralement que les projets
des jeunes s'élaborent à partir de l'orientation professionnelle
vers laquelle ils tendent en fonction de leurs études
spécialisées dans lesquelles ils sont inscrits, pour ceux
scolarisés. C'est d'ailleurs l'école qui donne une certaine
estime aux jeunes en fonction de leur formation.
2.2. Le besoin d'estime sociale
Pour comprendre les sens dans lequel nous avons utilisé
ce concept, il convient avant tout d'apporter une définition de la
notion de besoin qui permette de la saisir de façon
générale et de présenter ensuite l'histoire qui entoure le
besoin d'estime sociale.
2.2.1. La notion de besoin
De l'anglais need, le besoin renvoie à
l'état psychologique ou psychophysiologique d'une personne qui ressent
un manque. Dans le dictionnaire Le Petit Robert, le besoin est une aspiration
naturelle et souvent inconsciente, un désir ardent. Bloch et al (1997)
l'assimilent à un état de l'organisme résultant d'un
déséquilibre entre d'une part, des normes physiologiques ou
culturelles et d'autre part, des informations sur l'état du milieu
intérieur ou extérieur, ou des représentations. Pour
Sillamy (1990) le besoin constitue l'état psychologique ou
psychophysiologique d'une personne qui ressent un manque. Le besoin agit comme
un signal d'alarme et conduit l'individu à accomplir l'action
nécessaire pour combler cette carence et le satisfaire. Richelle
cité par Doron et Parot (1998) dit du besoin qu'il représente un
état de déficit ou un écart à l'équilibre
homéostatique qui déclenche chez l'organisme des comportements
propres devant aboutir à l'acte de consommation pour combler le
déficit ou encore rétablir l'équilibre. Cette
définition de Richelle se situe au niveau de la notion physiologique
d'homéostasie et elle convient mieux à la compréhension
des besoins primaires de faim, de soif, de sommeil d'où la prise en
compte des instruments travaillant à la réduction des dits
besoins.
A coté des besoins primaires, on a postulé des
besoins secondaires de l'incapacité des premiers à rendre compte
de l'ensemble des conduites de l'homme. Ces besoins secondaires sont soit comme
des motivations moins directement vitales mais en relation avec les besoins
primaires, soit comme des motivations greffées par expérience
à des objets de satisfaction intermédiaires par rapport aux
satisfactions primaires ou dérivées d'elles. Il s'agit de ce que
Doron et Parot appellent besoin (drive) acquis. Il désigne en outre les
états de dépendance physiologique et psychologique qui se
développent à la suite d'une consommation
répétée de certaines substances telles l'alcool, la
drogue, etc.
Bloch et al (op.cit) identifient deux groupes de besoins. Ils
parlent de besoins organiques fondamentaux ou besoins primaires qui concernent
la survie de l'individu et de son espèce. Ils sont liés au
maintien de l'homéostasie du milieu intérieur (besoin d'eau,
d'oxygène...), à la préservation de
l'intégrité corporelle (évitement de stimuli douloureux),
à la perpétuation de l'espèce (reproduction, soins
parentaux). Il convient de considérer aussi comme primaires certains
besoins liés au développement et au fonctionnement physique ou
mental de l'individu (besoin de contact, de stimulation, de sommeil...)
Sur ces besoins se greffent par généralisation
ou par conditionnement des besoins secondaires d'autant plus nombreux que le
système nerveux est plus complexe : tels sont la plupart des besoins
sociaux, cognitifs et culturels.
Murray cité par Sillamy (op.cit.) en a
sélectionné vingt, considérés comme fondamentaux
(tels que les besoins de plaire, de dominer, d'être indépendant).
Mais il semble qu'on puisse en distinguer trois particulièrement
importants :
- Le besoin de sécurité qui se reflète par
exemple, dans le désir d'avoir un pays, une patrie, un lieu où
l'on se sente chez soi.
- Le besoin d'une réponse affective venant d'autrui,
qui est la racine même de la socialisation. En effet, l'homme a besoin de
son prochain non point seulement pour recevoir son aide, mais encore pour
pouvoir sympathiser avec lui, participer à ses conduites et ses
émotions dans un mouvement d'extension symbolique de ses limites
personnelles.
- Le besoin de nouveauté ou d'information qui conduit
l'individu à faire de nouvelles expériences « pour voir
». Si le besoin est nécessaire à la conservation et de
l'individu et de l'espèce, il sert surtout au développement et
à l'épanouissement du sujet. Il sert à dire dans un sens
ce qu'il attend de lui par ses objectifs et combien il s'estime.
2.2.2. La notion d'estime
L'estime de soi globale peut se définir comme la
perception que l'on a de nous même en tant que personne. Elle est
considérée de manière unidimensionnelle (comme une
évaluation de soi globale) ou multidimensionnelle (comme diverses
évaluations de soi spécifiques dans différents domaines).
Elle est souvent définie comme la composante affective du soi (qui
serait également composé du concept de soi qui serait la
composante cognitive). Les différents auteurs parlent également
d'une troisième composante du soi mais il n'y a pas réellement de
consensus à son propos (une composante de présentation de soi)
L'utilisation de ce terme dans la vie de tous les jours et les
divers termes et théories existants sur l'estime de soi dans le champ de
la psychologie ne simplifient pas sa définition. Pour ne citer que des
exemples : le terme concept de soi est parfois considéré comme un
concept théorique distinct pour Martinot ou encore comme un concept que
l'on peut utiliser de manière interchangeable avec l'estime de soi selon
Marsh, le terme perception de soi est utilisé pour définir
l'estime de soi spécifique dans différents domaines.
Les auteurs généralement retenu comme
précurseurs dans ce domaine sont James (1890) et les auteurs du courant
de l'interactionnisme symbolique (Cooley, 1902 et Mead, 1934). Pour James
(1890), l'estime de soi est le résultat d'un rapport entre nos
succès et nos prétentions dans les domaines importants de notre
vie. En d'autres termes, le postulat de James est que l'estime de soi est le
rapport entre ce que nous sommes (notre soi réel) et ce que nous
voudrions être (notre idéal de soi). Certaines recherches
empiriques montrent que plus l'écart entre le soi réel et
l'idéal de soi est important, plus l'estime de soi est faible (Boldero
& Francis, 1999; Higgins, 1987; Tangney, Niendenthal, & Barlow, 1998).
Pour les interactionnistes symboliques l'estime de soi est le résultat
de l'intériorisation des jugements d'autrui sur nous. Plus
précisément, dans sa théorie du looking glass
self, Coolley cité par De Koninck (2007) postule qu'autrui serait
un miroir dans lequel nous nous percevons et que les jugements d'autrui sur
nous seraient intériorisés et créeraient les perceptions
que nous avons de nous. Mead (1934) postule lui que ce serait la moyenne de ces
jugements qui serait intériorisée.
Pour Maslow (1970), l'estime de soi correspond à
une double nécessité pour l'individu : se sentir compétent
et être reconnu par autrui. C'est qui a déterminé notre
conception de besoin d'estime sociale que pour nous se situe à la
nécessité d'être reconnu par autrui. C'est cet autrui qui
se traduit dans le concept social
2.2.3. Le social
Pour ce qui est de l'adjectif « social », le
dictionnaire Encyclopédique Quillet (1990 : 9642) le définit
comme « ce qui se rapporte à une société, une
collectivité humaine considérée comme une entité
propre ».
Pour Doron et Parot (1998 : 667) c'est « le terme
employé pour qualifier les interactions interpersonnelles
effectuées dans un contexte relationnel pour en souligner la
spécificité par rapport aux manifestations naturelles,
biologiques ou physiques »
Selon Frölich cité par Sillamy (1990), le terme
social désigne tous les genres de relations mettant en rapport
interactif de façon directe ou indirecte deux ou plusieurs individus de
même type ainsi que, les sortes et les formes de modifications de
l'opinion et du comportement qui en résultent.
La définition qui convient à notre travail est
celle qui relève les interactions interpersonnelles effectuées
dans un contexte relationnel dans la mesure où les individus en relation
sont issus de différents milieux. A notre avis, ces milieux sont
à la fois la famille restreinte, la famille élargie, le groupe de
pairs etc. C'est dans ces différents milieux que se développent
les interactions qui sont à même d'influer les actes d'avenir du
jeune. Et si la structure et les fonctions préexistent aux individus,
elles modèlent, aux sens de Malrieu, la conception de la
réalité et la signification sociale de l'identité. Avec
Moscovici il est question de vérifier l'élaboration et les
significations du lien social. C'est alors pour Bessiga (2005) que
l'interaction symbolique considère la construction du sujet social
à travers l'évolution des communications intersubjectives entre
le moi, le je et autrui. Cette construction qui tient compte d'autrui implique
en contre partie une forme de reconnaissance par ce dernier.
Ainsi le besoin d'estime sociale devient la
nécessité pour un individu, un jeune, de rechercher la
reconnaissance de son environnement. C'est donc cette quête de
reconnaissance ou mieux d'une meilleure considération par l'autre qui
définit le pôle des
indentifications du moi social du jeune. Le jeune qui est en
quête d'une meilleure considération recherche une certaine
distinction d'avec ses congénères en particulier ou d'avec les
membres de son environnement en général. Cet environnement peut
être composé des différentes formes de famille (restreinte,
élargie) et peut s'étendre au groupe de pairs dans le cadre de
notre recherche. Il s'agit là, à notre sens de l'estime sociale.
Et la quête de cette reconnaissance par un individu peut aller au
delà des membres de sa famille pour s'étendre à son groupe
de pairs
Le groupe de pairs
Le groupe de pairs représente pour Hyman repris par
Doron et Parot (1998 : 330) la caractéristique psychosociale reliant la
participation d'un individu à sa position dans une structure sociale. Il
est « celui où un sujet est impliqué entant que membre
solidaire d'un ensemble de relations, d'activités et de valeurs qui
modèlent ses conduites sociales ». Le groupe de pairs renvoie
à un cadre psychosocial permettant d'établir des relations
préférentielles entre un individu et les membres de son
environnement. Ce style de groupe fournit au sens de Merton, des motifs de
comparaison et partant, des aspirations permettant de changer de conduites en
orientant des attitudes sociales selon une hiérarchie de valeurs.
L'appartenance à un groupe sert à situer un individu dans
l'échelle sociale, à structurer son champ cognitif, à
satisfaire ses besoins d'affiliation et de reconnaissance pour au mieux
définir son identité sociale. L'appartenance à un groupe
présente pour De Greef deux issus : soit elle est source de
stigmatisation sociale à cause de la résistance aux changements
qu'elle engendre ; soit elle procure une satisfaction affective
caractérisée par un degré élevé d'homophilie
suite à l'interdépendance de ses fonctions normatives et
comparatives.
Ainsi, lorsqu'une personne recherche l'approbation ou
même la considération d'autrui, il s'inscrit dans une perspective
de besoin. Le besoin dont il s'agira, dans ce cas, concerne l'approbation
favorable d'une personne ou d'une chose qui a valeur sociale. Les
différences auxquelles sont sujettes les personnes impliquées
dans divers processus sociaux ont une certaine incidence sur les
manières qu'elles ont de se percevoir et aussi sur la perception qu'ont
d'elles les personnes de leur entourage. C'est ainsi que le besoin d'estime
sociale passe par la quête de reconnaissance tant au milieu familial que
dans le contexte social. S'agissant du milieu familial, l'estime sociale se
développe par un certain nombre de
facteurs qui permettent de mieux le comprendre par les objectifs
que se fixe le jeune chercheur d'emploi pour réussir.
2.2.4. Le besoin de réussite
Le besoin de réussite est une expression qui
apparaît dans l'étude des motivations. Elle y est
considérée comme l'une des trois conditions de l'attitude
motivée, avec le contrôle d'une partie de la situation et
l'anticipation temporelle.
De l'anglais `'need for achievement», il est
défini par les théories de la motivation comme une
« Motivation voisine de l'implication mais plus
personnelle, c'est-à-dire plus indépendante des situations
concrètes de travail. Ce besoin est activé dans les situations
concrètes de travail où les tâches sont
présentées comme indicatrices des capacités du sujet. Son
effet sur la performance est d'autant plus important que les tâches sont
variées, autonomes, avec feedback »
Dans cette étude, il intervient pour signifier que le
besoin d'estime sociale dans lequel il est compris se déploie via ses
aspects. Le besoin de réussite recouvre le désir d'atteindre un
but, un objectif fixé et dans le cadre de ce travail, il est efficace
car il permet de spécifier le choix d'une stratégie. Il se fonde
en outre sur d'autres variables qui davantage le définissent.
Le besoin d'estime sociale n'est pas identique chez tous les
individus car il dépend, à notre avis, de l'origine
socioprofessionnelle, du secteur d'activité choisi dans le processus de
quête d'emploi et même du niveau d'aspiration.
Il convient de ce fait de présenter ces concepts dans le
contexte de notre étude.
2.2.5. L'origine socioprofessionnelle
La famille, pour plusieurs raisons, a une grande importance
sur le développement non seulement de la personnalité d'un sujet,
mais aussi et surtout sur ses représentations professionnelles. Il faut
relever que les premiers contacts significatifs d'un enfant surviennent avec
les membres de sa famille qui vont lui inculquer des attitudes, des valeurs et
croyances que ceux-ci vont considérer comme appropriées.
Bien avant qu'il ne vienne au monde, l'enfant est même
souvent déjà l'objet de projets pour ses parents et pour son
entourage. C'est d'ailleurs ce que pense Rocher cité par
Wassouo (2006 : 29) quand il affirme que l'enfant est «
le véritable lieu où s'investissent les projections symboliques
des parents ». Il est donc courant d'entendre les gens dire : « nous
ferons de notre fils un haut cadre ». Des études ont
démontré que des familles aisées ont plus d'ambitions pour
leurs enfants [ elles inculquent à ces derniers une certaine vision de
la vie] que les familles démunies qui ne disposent pas toujours de
moyens pour accompagner la réalisation des ambitions de leur
progéniture. Il faut préciser que lorsque le milieu familial est
déterminé par un statut élevé en terme
professionnel, les enfants pouvant bénéficier d'un réseau
de relations susceptibles d'être utilisé en cas de
nécessité. Dagenais (1997) pense à ce propos que lorsqu'un
parent est d'une certaine classe sociale, celui-ci peut faire
bénéficier à ses enfants, à quelques niveaux que ce
soit, de son appartenance à cette catégorie sociale. Elle
attribue le substantif « réseautage » à ce
phénomène qui, dans une certaine mesure peut se traduire en une
stratégie d'insertion assez efficace. L'origine socioprofessionnelle
parentale étant acquise, il naît donc chez ces jeunes un optimisme
qui fait d'eux, selon Levy-Leboyer (1971), de véritables ambitieux
grâce à la connaissance des possibilités socialement
acquises par la famille. Il est donc plus difficile pour les jeunes issus des
classes modestes ou basses, de penser le niveau de leur classe contrairement
à ceux des classes sociales élevées. Bien qu'ils ne le
nient pas, ils considèrent que l'identification d'un sujet à son
origine contribue encore plus sûrement à l'inscrire dans l'avenir
probable de sa classe sociale. Il est aussi important, comme le relève
Levy-Leboyer (op.cit. : 102), de mentionner que : « les membres des
classes moyennes apprennent à leurs enfants qu'il est nécessaire
de compter sur soi et souhaitable de tirer profit de ses efforts, plutôt
que de s'appuyer sur autrui ». Ainsi donc, la stratégie d'insertion
professionnelle du jeune peut être influencée par le statut et
surtout l'origine socioprofessionnelle des parents. Cette influence peut se
diversifier en fonction des secteurs d'activités choisis dans le
processus d'insertion professionnelle.
2.3. L'insertion socioprofessionnelle
L'insertion socioprofessionnelle consiste en l'accompagnement
de personnes qui éprouvent des difficultés à trouver un
emploi en raison, par exemple, d'un niveau de formation trop faible, d'un
manque d'expérience professionnelle ou d'une inactivité
prolongée. Vue sous cet angle, elle est un processus qui requiert des
habiletés utiles à sa réalisation. Il faut
néanmoins préciser qu'à cause des difficultés de
définition de ce concept, on la par celui de transition qui
détient un sens un peu plus global. Longtemps facteur d'insertion de
l'individu, l'emploi devient un élément plus incertain au sein
des transformations actuelles du système économique. C'est cette
incertitude qui révèle le côté aléatoire d'un
concept longtemps pris pour acquis dans la quête de compréhension
du chômage des jeunes.
Le processus d'insertion socioprofessionnelle, dans le
passé, était censé débuter à la fin de la
scolarité et se terminer lorsque, selon Dagenais (op.cit), les jeunes
sont considérés comme stabilisés dans leur vie
professionnelle. Actuellement, après la fin de la scolarité, qui
auparavant menait directement à un emploi stable, plusieurs entrent dans
un processus transitoire indéterminé pouvant être long et
fractionné.
Dans le processus d'insertion socioprofessionnelle, l'emploi
des jeunes se percevait de façon différente de celui des adultes.
Dans notre cas, l'insertion socioprofessionnelle renvoie à
l'accès dans le monde professionnel du travail
rémunéré que vise un jeune pour parvenir à une
autonomie tant sociale que personnelle. Il s'agit d'une primo insertion.
D'ailleurs, Tardif (1998) pense que la participation à l'économie
formelle est une condition préalable à l'accès à la
pleine citoyenneté. Perret (1995 : 25) justifie cette assertion
lorsqu'il affirme : « l'argent concrétise l'autonomie sociale des
personnes, mais seul le travail a vocation de le fonder ». Dagenais
(op.cit.) pense qu'après la scolarité, les cheminements des
jeunes au travail ne sont plus conformes au modèle théorique de
l'insertion qui présupposait l'accès quasi automatique à
une position sociale à partir d'un certain niveau de formation. Le
chômage des jeunes, pour se résorber, nécessite une
politique qui englobe plusieurs dimensions car le phénomène est
fonction de plusieurs paramètres. On peut citer entre autres un
marché de l'emploi où les déceptions, le manque d'emploi,
le chômage et les
remises en question sont choses courantes. Exigeant
aujourd'hui un long investissement de la part des jeunes, l'insertion
socioprofessionnelle n'apparaît plus comme un moment prévisible,
sans discontinuité, durant lequel les jeunes passent de la formation au
plein emploi. Il s'agit aujourd'hui plus qu'hier d'un processus au cours duquel
s'insèrent la formation, l'établissement d'un projet
professionnel, la recherche d'emploi et si possible des entrées et
sorties sur le marché du travail. Ces diverses étapes composent
le niveau plus global de l'insertion qu'est la transition sociale.
2.3.1. La notion de transition sociale
L'insertion socioprofessionnelle offrait une vision
linéaire s'appuyant uniquement sur l'individu et son offre de travail
comme le soulignent les théories du capital humain. La notion de
transition, approche de plus en plus admise, accorde aux dires de Ferrieux
(1992) un rôle essentiel aux aspects institutionnels qui agissent
à la fois sur l'offre et la demande de travail, pour mettre à mal
le mythe que les difficultés d'insertion des jeunes tiendraient à
l'absence ou à l'insuffisance des de qualifications. La transition offre
une vision sociale et structurelle centrée sur les stratégies des
acteurs, des pratiques de l'Etat, des entreprises ou encore des réseaux
sociaux. On parle alors de plusieurs types de transitions car certains jeunes
peuvent intégrer le marché du travail pour ensuite reprendre des
études, ou encore travailler temporairement afin de poursuivre des
études à temps plein. C'est ainsi que la transition sociale
permet donc de reconnaître les multiples situations qui ont lieu entre
les études (ou la formation) et le marché du travail.
Les processus de transitions socioprofessionnelles sont
complexes et faits d'éléments mêlés regroupant une
variété de statuts qui oscillent entre employé,
chômeur, stagiaire, étudiant,
etc. et parfois leur cumul. La transition
implique des populations croissantes très diversifiées et non
exclusivement des jeunes. Mais la question des jeunes est celle qui nous
préoccupe et c'est la raison pour laquelle il convient de voir comment
se structure leur transition.
2.3.2. La transition sociale
juvénile
Après la scolarité, les cheminements des jeunes
vers le monde du travail ne sont plus conformes au modèle
théorique de l'insertion professionnelle qui présupposait
l'accès quasi automatique à une position sociale à partir
d'un certain niveau de formation aux dires de Ginsberg. Ce point de vue
appartient à Dagenais (1997) qui pense que la logique de l'insertion ne
permet de saisir pourquoi elle ne se réalise pas pour tous dans le
passage du système de formation au marché de l'emploi. Avec la
crise économique des années 80, le passage automatique de l'un
à l'autre est de moins en établi. On comprend dès lors que
pour Dagenais (op.cit : 74) « ce n'est pas le niveau scolaire qui induit
un type d'emploi, mais ce sont les conditions du marché du travail qui
valorisent ou dévaluent tel niveau scolaire ». C'est pourquoi
l'explication trop courante et trop facile voulant que l'inadaptation de la
formation initiale des jeunes soit le facteur déterminant des emplois
déqualifiés et presque toujours instables qu'ils occupent, ou
encore du chômage qui les touche, serait à nuancer.
Pour l'Associations des âges (1977 : 423) le processus
d'insertion professionnelle, dans le passé, était sensé
débuter à la fin de la scolarité obligatoire et se
terminer lorsque « les jeunes sont considérés comme
stabilisés dans leur vie professionnelle ». Mais aujourd'hui,
l'entrée dans la vie active, se modelant sur une plus longue
période qu'auparavant a perdu son instantanéité et le
caractère aléatoire du processus d'insertion est renforcé.
Actuellement, après la fin de la scolarité, qui auparavant menait
directement à un emploi stable, plusieurs jeunes entrent dans une phase
transitoire indéterminée, pouvant être long et quelque fois
fractionnée.
Dans le processus de transition socioprofessionnelle, l'emploi
des jeunes se percevait de façon différente de celui des adultes.
Mais dans la mesure où l'emploi stable et définitif n'est plus
l'ultime donnée déterminante, la notion de transition,
habituellement appliquée de manière exclusive aux jeunes, et
s'appuyant d'une part sur la formation et d'autre part sur l'emploi, doit
être révisée.
2.3.3. La transition
socio-économique
La notion de transition professionnelle offrait une vision
linéaire et s'appuyant uniquement sur l'individu et son offre de
travail. La notion de transition accorde un rôle
essentiel aux aspects institutionnels qui agissent à la
fois sur l'offre et la demande de travail, pour mettre à mal le mythe
que les difficultés d'insertion des jeunes tiendraient uniquement
à l'absence ou à l'insuffisance de qualifications. Elle offre une
vision sociale et structurelle centrée sur les stratégies des
acteurs.
L'évolution des systèmes productifs de biens et
de services ainsi que l'évolution du rapport au travail changent. Au
niveau macro-sociologique et macro-économique, l'ouverture
internationale des frontières a impliqué la naissance de la
production flexible. Du point de vue micro-économique, la concurrence
internationale oblige l'entreprise à adopter un régime de
production plus souple.
Suite à ces mutations, le travail stable et le passage
linéaire : formation - emploi - retraite deviennent de nos jours de plus
en plus rares. Dans ce cadre, la notion de transition revêt une
importance primordiale de par sa fréquence et sa longueur
croissantes.
Or, nous sommes actuellement entre deux modèles de
passage de l'école au travail. Le modèle traditionnel
était linéaire, structuré et impliquait un seul choix. Les
jeunes suivaient de façon linéaire leurs études pour
ensuite entrer directement dans le monde du travail, avec des bonnes
perspectives de stabilité et de carrière. Le modèle
émergent est beaucoup plus confus : il est fait de réajustements
continus, de fragmentations, de retours en arrière, de phases d'attente
et implique plusieurs choix professionnels provisoires.
Dans un contexte social et économique
imprévisible et en mouvement continuel, l'individu est donc d'autant
plus sollicité à changer d'orientation et de contexte personnel
et professionnel, et cela peut créer des problèmes identitaires
et adaptatifs majeurs auprès de jeunes qui affrontent cette phase de vie
en situation de vulnérabilité (Donati & Solcà, 1999 ;
OCDE, 1999)
Dans les ouvrages de références (Havighurst,
1972) on relève que le jeune doit effectuer une double transition, soit
celle du passage de l'adolescence à l'âge adulte et celle du
passage de l'école au marché du travail. Les auteurs
Perret-Clermont & Zittoun (2002) comparent la notion de transition et celle
de développement, pour en conclure que la première n'est pas
toujours le synonyme du deuxième. En dépit de toutes ces
réflexions, il n'en demeure pas moins vrai que les jeunes
développent des stratégies pour parvenir à un emploi.
2.4. Les stratégies d'insertion
professionnelle
Il convient, avant de présenter quelques types de
stratégies, de définir ce qu'est une stratégie. Nous
comptons ainsi donner un aperçu du concept tout en évoquant son
histoire.
2.4.1. Définition
La notion de stratégie a évolué pour
s'appliquer aujourd'hui à tous les domaines de la connaissance. A
l'origine, pour Sillamy (op.cit), ce mot appartient au vocabulaire militaire,
mais on le retrouve désormais dans bien d'autres domaines parmi lesquels
la psychologie sociale. Le concept de stratégie qui comporte à la
fois l'aspect de « connaissance » et l'aspect d' «
habileté » signifie fondamentalement, selon Sillamy (op.cit : 1143)
« créer les pires conditions pour l'ennemi et les meilleurs pour
soi-même » ou « s'assurer des avantages pour les uns et des
désavantages pour les autres ». D'une façon plus
générale, si pour Sillamy, le terme est actuellement entendu
comme tout programme minutieusement établi pour parvenir à une
fin déterminée, tout plan dressé pour atteindre un but
précis malgré des conditions particulièrement instables,
Bloch et al (op.cit) lui reconnaissent trois définitions :
- Elle est premièrement une coordination planifiée
de moyens pour atteindre un but, les moyens étant en psychologie, les
connaissances, les opérations cognitives, les actions.
- Deuxièmement, la stratégie renvoie, selon la
théorie de la décision, à une règle
finalisée permettant de choisir une option parmi les options
possibles.
- Troisièmement enfin, la psychologie cognitive la
conçoit comme une règle ou procédure permettant
d'opérer une sélection parmi les options qui sont
déjà disponibles ou même d'en construire de nouvelles. On
lui reconnaît dans ce cas, les synonymes de métarègle et de
métaprocédure. Son usage, en psychologie cognitive, s'est d'abord
manifesté dans l'étude des décisions sous risque, puis
dans celle du test d'hypothèse avant de se généraliser
dans celle de la résolution des problèmes.
Nous entendons par stratégie, les activités par
lesquelles le sujet choisit, organise et gère ses actions en vue, soit
d'accomplir une tâche, soit d'atteindre un but. Appliqué à
l'insertion socioprofessionnelle, elle renvoie à l'ensemble d'actions
par lesquelles un individu, qui est demandeur d'emploi, procède pour
parvenir à l'atteinte de son but ; c'est à dire assurer sa
transition sociale.
Dans le domaine de l'emploi, plusieurs stratégies sont
définies sous forme de modèles via lesquels un individu peut
obtenir du travail.
2.4.2. Quelques types de stratégies
Si en psycholinguistique, un ensemble de stratégies de
compréhension qui sont des procédures de traitement
systématiquement utilisées par les enfants d'un âge
donné pour interpréter des phrases simples ou complexes, a
été mis en évidence à partir des années
1970, elles n'ont pas pour autant les mobiles. L'insertion professionnelle des
jeunes adultes revêt une préoccupation majeure de nos jours parce
qu'en particulier, plusieurs éprouvent des difficultés
d'insertion et de stabilisation sur le marché du travail. Ces
difficultés et la façon dont elles sont résolues
s'avèrent souvent lourdes de conséquences pour l'ensemble de leur
vie à la fois personnelle et professionnelle, pour Fournier et Croteau
(1998). Fournier et Careau (1991) soulignent qu'à un certain âge,
les jeunes adultes utiliseront tout un éventail de stratégies
dans le but d'acquérir une indépendance financière et se
montrer autonome aussi bien dans l'organisation de leur vie en
général que dans l'organisation visant la réalisation de
leur insertion professionnelle.
Ferrieux et Carayon, dans une étude sur l'impact du
bilan de compétences sur le positionnement personnel et professionnel
parue en 1996, relèvent un ensemble de démarches utilisées
pour parvenir à une insertion ou une réinsertion. Elles
définissent ainsi une douzaine de démarches qui sont en fait des
stratégies. Il s'agit entre autres de :
- Consulter les petites annonces dans la presse
- Envoyer des lettres de candidatures spontanées
- Consulter les offres de l'ANPE
- Démarcher directement auprès des entreprises
- Faire appel à des relations
- Suivre des formations pour améliorer ou diversifier les
compétences professionnelles - Suivre des actions pour apprendre
à mener des recherches d'emploi
- Passer des concours
- Solliciter l'aide des amis
- Contacter des agences d'intérim
- Recontacter les entreprises où l'on a déjà
travaillé
- Solliciter l'aide de la famille.
Dans le cadre de notre travail de recherche, nous avons
identifié, aux dires du FNE un certain nombre de stratégies qui
sont pour la plupart utilisé par les demandeurs d'emploi dans le but de
décrocher un travail. Ainsi, les stratégies ci-après
peuvent être retenues dans le cadre de cette recherche. Ce sont :
- démarcher directement auprès des entreprises
- passer des concours
- consulter les annonces (Presse, FNE)
- suivre des formations pour améliorer ou diversifier les
compétences professionnelles - attendre les propositions des parents ou
de la famille.
Les stratégies sus mentionnées peuvent
être considérées comme des stratégies formelles.
Elles sont un ensemble de démarches reconnues comme menant à
l'insertion professionnelle.
A coté de celles-ci, nous avons relevé des
démarches qui donnent aussi bien accès à l'insertion mais
qui ne sont pas reconnues comme telles. Ce sont :
- La cooptation
- L'adhésion aux sectes
- L'entretien des rapports (hétérosexuels ou
même homosexuels).
La cooptation s'inscrit dans un processus de
négociation et de promotion sociale par la transition via
l'intermédiation. L'intermédiaire prend dans ce cas le nom de
parrain et c'est à lui de choisir le jeune qui devient son poulain,
comme un manager. C'est dans ce sens que Zarka (2000) dit d'elle qu'elle est
d'une personne influente capable d'utiliser son réseau relationnel en
faveur de son protégé. Ce procédé n'est pas sans
coût pour le jeune. Elle est conditionnée par des exigences
individuelles et peut aller jusqu'à l'adhésion aux sectes.
Same Kolle (2007) pense à ce titre que les sectes ont
pris en otage l'Etat. Tonye Bakot (2006 : 17) lui constate aujourd'hui «
un activisme prosélyte débordant d'énergie pour recruter
de nouveaux adeptes à la Rose Croix et à la Franc
Maçonnerie ».
L'homosexualité dans notre milieu va au delà de
l'attrait naturel d'un individu à l'endroit d'un autre de même
sexe que relève Castaneda (2003). Doron et Parot (1998) parle de
pédérastie lorsque ces pratiques sont tournées vers des
individus d'âge inférieur. Tonye Bakot (op.cit : 6) déclare
qu' « ils sont nombreux ces jeunes qui disent avoir été
instrumentalisés ; nombreux aussi les cas de
pédophilie (...) et la presse (les médias) en fait état
»
Si le prosélytisme souligné par Tonye Bakot
cible comme catégorie de prédilection l'élite et surtout
politique pour avoir la main mise sur l'administration, il s'étend
néanmoins jusqu' « aux universités et grandes écoles
de l'Etat » (ibid : 17). C'est pour parvenir à un meilleur statut
social que ces différentes pratiques gagnent davantage de terrain et
d'adeptes.
D'ailleurs Mimché (2006) pense que la pratique de
l'homosexualité est une conditionnalité pour obtenir un emploi ou
réussir à un concours. La pauvreté ambiante y tient elle
aussi une place importante car « n'oublions pas que quatre camerounais sur
dix (10) vivent en dessous du seuil du revenu annuel de 232 547 F CFA, soit 19
000 F CFA par mois » Tonye Bakot (op.cit : 12).
S'il faut prendre en considération la part de la
famille, il convient tout aussi bien de relever la part du niveau d'aspiration
dans le développement des stratégies des jeunes pour l'ensemble
de leur vie.
2.4.3. Aspiration et famille
Sillamy (op.cit) conçoit l'aspiration comme un vif
désir qui pousse l'homme vers un idéal, un but, alors que pour
Bloch et al (op.cit), le niveau d'aspiration à avoir avec le seuil ou
niveau que l'on souhaite et que l'on espère atteindre, soit au
laboratoire dans une tâche répétée, soit à
long terme dans des domaines concernant la vie tout entière (la
profession et par extension l'insertion par exemple). Chaque personne a une
image de soi qui conditionne son comportement et les objectifs qu'elle
s'assigne. Les sujets les mieux adaptés visent des buts réalistes
en rapport avec leurs capacités, et ne doutent pas de pouvoir les
atteindre. D'autres, influencés par les conditions sociales (parce que
leurs parents ou les professeurs le demandent par exemple), se fixent, selon
Sillamy, des buts trop élevés et s'exposent par-là
à des désillusions, ce qui risque de les conduire à une
inadaptation. D'autres par contre ne se proposent que des objectifs
inférieurs à ceux qu'ils peuvent réaliser.
Au concept de niveau d'aspiration, s'est presque toujours
greffé celui de niveau d'expectation. Fraisse et Piaget parlant des
recherches de Robaye et de Nuttin, retiennent que ces derniers ont entrepris un
grand nombre de travaux sur le niveau d'aspiration et d'expectation. Ils
pensent que c'est Robaye qui établira la distinction entre les deux
concepts. Le niveau d'expectation constitue, en son sens, le
but que le sujet estime pouvoir atteindre, et c'est de ce niveau qu'il s'agit
de mesurer dans les expériences où le sujet doit indiquer le
degré de réussite auquel il s'attend. Si comme sus
mentionné, le niveau d'aspiration concerne l'idéal du moi, le
niveau d'expectation, lui, dépend non seulement d'une certaine confiance
générale qu'a un jeune en lui-même, mais aussi de la
confiance qu'il a en ses capacités. Les capacités dont il est
question ici sont celles que l'école lui confère et les diverses
formations qu'acquiert un jeune tout au long de sa scolarité. Cette
dernière est jalonnée de réussite ou d'échecs.
Ainsi, la réussite scolaire est fondamentale pour le niveau
d'aspiration. D'ailleurs, Levy-Leboyer (op.cit : 37) déclare dans ce
sens que « la réussite dans la tâche proposée
élève le niveau d'aspiration alors que l'échec conduit le
jeune à réduire ses prétentions ». Ainsi les jeunes
qui ont réussi leurs études ont un niveau d'aspiration et
même d'expectation élevé. Au contraire, ceux qui ont subi
des échecs et dont la vision de l'avenir, pour reprendre Wassouo
(op.cit), est mal adaptée, soit très basses, soit (le plus
souvent) trop élevée, ont un niveau d'aspiration et d'expectation
peu élevé. LevyLeboyer renchérit ce point de vue
lorsqu'elle dit que l'expérience du succès stimule l'individu, et
celle de l'échec le perturbe assez pour qu'il négative la
réalité ; c'est là une tentative pour effacer l'angoisse
de l'insuccès et ses conséquences.
Il faut donc dire que c'est chaque jeune qui évalue son
comportement par rapport à des critères qu'il choisit
lui-même ou que son milieu lui impose et il fixe alors son aspiration et
son expectation en fonction du point de ressemblance qu'il entrevoit dans les
résultats escomptés. Ainsi, le jeune fixera son choix de
stratégie selon qu'il pense que celleci sera rentable pour lui. La
rentabilité du processus est corrélée à la
transition sociale.
Ainsi, l'élaboration ou mieux le choix d'une
stratégie par rapport à une autre est le lieu d'une
pléthore d'influences définie dans la motivation et les
différentes approches théoriques sur lesquelles nous nous sommes
fondés dans le cadre de ce travail de recherche.
Chapitre 3 : ORIENTATION THEORIQUE
Il convient, pour aborder cet aspect de notre travail, de
présenter avant tout le concept clé de théorie qui
constitue l'objet du développement. Eu égard à
l'inscription de cette étude dans le vaste champ de la psychologie
sociale, nous avons jugé opportun de procéder par un rappel de
l'objet même de cette branche de la psychologie.
Pour Maisonneuve (1985), l'émergence et le
développement croissant de la psychologie proviennent de
l'incapacité de la sociologie ou de la psychologie prise
séparément de rendre compte de la totalité des conduites
humaines concrètes. C'est dans ce sillage que Fischer propose la
définition ci-après :
« La psychologie sociale est un domaine de la
psychologie qui étudie les relations et les processus de la vie sociale
inscrits dans les formes organisées de la société
(groupes, institutions, etc.) d'une part, et pensées et vécus par
les individus, d'autre part ; l'approche du social comme ensemble de processus
relationnels met en lumière la nature dynamique des conduites et des
phénomènes sociaux, qui se traduit par l'importance des
influences sociales et la valeur des représentations en oeuvre dans un
contexte déterminé » (1996 : 14)
C'est dire donc que la psychologie sociale est l'étude des
rapports interpersonnels, des rapports intergroupes et des rapports
individu-groupe.
Ainsi, Citeau et Engelhardt-Bitrian (1999) en reprenant
Stoetzel ont circonscrit le champ d'intervention et d'investigation des
psychosociologues autour de cinq grands secteurs d'intérêt :
- Les problèmes des rapports entre l'individu et la
culture ;
- L'étude des aspects divers de l'interaction entre les
personnes ;
- Les comportements dans les grands groupes ;
- La personnalité du point de vue psychosocial ;
- L'étude des comportements psychologiques dans des
conditions sociales.
Ce dernier aspect est celui dans lequel nous situons notre
étude. Compte tenu du fait qu'elle a un ancrage en psychologie sociale,
quelle (s) est (sont) la (les) théorie (s) sur laquelle (lesquelles)
s'appuie une recherche pareille ? Et d'entrée de jeu, qu'est ce qu'une
théorie ?
Selon Fischer, la théorie peut être définie
comme : « la formulation d'énoncés généraux,
organisés et reliés logiquement entre eux » (op.cit : 17)
Elle permet de décrire un domaine d'observation et de
fournir à son sujet un système explicatif général,
c'est à dire de dégager des lois propres et spécifiques
qui peuvent servir à comprendre des phénomènes identiques.
Il s'agit en outre de « propositions cohérentes qui tendent
à montrer pourquoi tels comportements se produisent et quelles relations
peuvent être établies entre tel phénomène et telle
attitude » (Fischer, 1996 : 17)
Appliquée à un domaine précis, la
théorie formule un ensemble cohérent et organisé
d'énoncés capables de rendre compte et d'analyser ce domaine
d'observation. Le domaine d'observation dans lequel notre théorie a
été prélevée est celui du travail car ses premiers
développements sont en rapport avec la vie de l'homme au travail : il
est question de la motivation.
3.1. La théorie de la motivation
Avant de présenter ses divers développements et
principalement les approches dans lesquelles s'inscrit cette recherche, il
convient de retracer son histoire, relever ses différentes
définitions pour après parvenir aux approches pouvant rendre dans
l'explication de cette investigation.
3.1.1. Historique
Le concept de motivation est apparu comme objet de recherche
pour la première fois dans les travaux de Tolman (1932) et Lewin (1936).
Ces études portent d'abord sur la famille, l'école,
l'église, le parti politique, etc.
La psychologie expérimentale, quant à elle,
orientât ses premières recherches sur la motivation vers les
notions de besoin et d'impulsion (drives) liées aux conditions
physiologiques. Le souci ici était alors d'évaluer l'influence
des phénomènes tels que la soif, la faim, la sexualité, le
besoin de respirer, de dormir, d'évacuer etc. sur le comportement. Les
behavioristes estiment que la motivation est une notion holistique et peu
scientifique. Pour eux, elle ne saurait être responsable de l'impact des
états physiologiques sur le comportement. Ils postulent que la
psychologie traite de tous les déterminants du
comportement sans en isoler ou grouper quelques-uns uns sous
le vocable de motivation. D'ailleurs le paradigme S-R postule que l'excitant
conditionne le comportement car la réponse est fonction du stimulus. Vu
sous cet angle, les behavioristes tiennent à l'écart le
phénomène motivationnel. Ils concluent donc à la
prédiction de tout comportement une fois le stimulus le
déclenchant est identifié. La motivation devient un leurre car
l'organisme étant essentiellement réactif, le comportement n'est
plus que réponse spécifique aux stimulations
spécifiques.
Certains psychologues, expérimentalistes en
particulier, dépassant les thèses behavioristes, pensent que
l'organisme ne réagit pas toujours à l'excitant que le milieu lui
propose. Ils préconisent pour cela une explication de ce
phénomène par l'influence du facteur de motivation. Ce dernier,
selon eux, permet d'expliquer le passage de l'organisme d'un état stable
à un état d'activité. Kelli (1958) récuse cette
thèse car il estime qu'elle est une conception statique de
l'organisme : l'état naturel de l'être vivant serait celui
d'inactivité et il faudrait faire appel à un ressort
spécial pour expliquer son passage à l'activité. En
considérant l'organisme vivant comme en soi actif, faire appel à
la motivation deviendrait donc superflu.
L'accent a donc été mis sur l'activité
spontanée du système nerveux et l'activité comportementale
serait inhérente à la vie même de l'organisme, de
même que l'activité physiologique.
3.1.2. Définition
Etymologiquement, le terme vient de l'anglais et a, autant que
possible, gardé son sens original car il recouvre un ensemble de
facteurs jouant un rôle primordial dans la vie de l'homme au travail.
Les travaux sur la motivation remontent au XXe
siècle où elle renvoyait à la justification d'un acte et
à l'exposé des motifs d'une décision. Cette notion apporte
des éclaircissements sur l'origine te le pourquoi des comportements dans
un groupe, dans une société. Elle permet de répondre
à la question qu'est ce qui pousse ou qu'est ce qui suscite la
décision de
l'individu de se comporter de telle ou telle manière selon
le contexte, d'agir dans telle ou telle direction selon sa décision ou
sous la pression exercée sur lui.
Dans le grand dictionnaire de la psychologie, la motivation
renvoie au :
« Processus physiologiques et psychologiques
responsables du déclenchement, de l'entretien et de la cessation d'un
comportement ainsi que de la valeur appétitive ou aversive
conférée aux éléments du milieu sur lesquels
s'exerce le comportement. »
La motivation est un processus psychophysiologique car elle
dépend des activités du système nerveux et des
activités cognitives. Du point de vue neurophysiologique, la motivation
est une variable qui rend compte des fluctuations du niveau d'activation, c'est
à dire du niveau d'éveil ou de vigilance d'une personne. Du point
de vue psychologique, elle correspond aux forces qui entraînent des
comportements orientés vers un objectif, forces qui permettent de
maintenir ces comportements jusqu'à ce que l'objectif soit atteint. En
ce sens, la motivation procure l'énergie nécessaire à une
personne pour agir dans son milieu.
Vallerand et Thill (1993 : 18) affirment que : « le
concept de motivation représente le construit hypothétique
utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes
produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la
persistance du comportement ». Ce qui met en évidence la
difficulté d'observer directement la motivation d'une personne. La
motivation confère trois caractéristiques à toute conduite
: la force, la direction et la persistance. En effet, toute conduite est
orientée vers un but (direction) auquel la personne attribue une
certaine valeur. Cette dernière est tributaire de la force du besoin
(pris au sens large) dont elle est issue et de la valeur sociale à
laquelle l'objectif visé est associé. L'intensité ou la
force et la persistance de l'action dénotent la valeur qu'attribue la
personne à l'objectif qu'elle poursuit ou, mieux, l'Internet que
représente la finalité du comportement pour le jeune.
Francès (1979) propose une définition plus
mathématique de la motivation. La force de la motivation
appliquée au travail (m) serait la somme des résultats attendus,
dans un emploi (A), multipliée par la valence (V). A correspond aux
attentes de l'emploi et V étant la désirabilité,
l'importance, la valence plus ou moins grande des attentes.
On relève trois éléments fondamentaux dans
toutes les définitions de la motivation : - Elle inclut ce qui pousse
une personne à agir
- Elle est décrite comme un processus (c'est à dire
dynamique) où l'on retrouve des concepts comme le choix, la direction et
l'objectif du comportement
- Enfin, pour Jones (1955), elle doit tenir compte de la
façon dont le comportement est déclenché, soutenu,
interrompu et de la sorte de réaction subjective qui est présente
dans l'organisation alors que tout ce processus est en marche.
Ces facteurs de motivations internes ou dispositionnels et
externes ou situationnels sont variables et fluctuent d'un individu à
l'autre et dans le cadre de notre recherche, d'un jeune à un autre.
Pinder (1984 : 8) pense que le niveau de motivation peut être « soit
fort, soit faible, variant à la fois entre les individus à des
moments déterminés, et chez une même personne à
différents moments et selon les circonstances »
3.1.3. Eléments constitutifs de la
motivation
Les psychologues s'accordent sur les principales
caractéristiques de la motivation et en distinguent quatre
éléments constitutifs de ce construit. Il s'agit du
déclenchement, de la direction, de l'intensité et de la
persistance du comportement. Il convient de présenter sommairement ce
que signifie chacun de ces concepts.
Le déclenchement du
comportement.
C'est la situation de transition entre l'absence
d'activité et l'exécution des tâches qui requièrent
une dépense d'énergie physique, intellectuelle ou mentale. La
motivation à ce niveau, fournit l'énergie nécessaire pour
effectuer le comportement. On se situe, ici, à la mise en route de
l'action, du comportement.
La direction du comportement
La motivation dirige l'action ou le comportement dans le sens
qui convient c'est à dire vers les objectifs que s'est fixé
l'individu et qu'il doit atteindre. C'est dans cette optique qu'on dit d'elle
qu'elle est une force incitatrice qui oriente :
- l'énergie nécessaire pour la réalisation
des buts à atteindre ;
- les efforts pour réaliser le mieux possible et selon ses
capacités, le travail attendu.
L'intensité du comportement
La motivation pousse à la dépense d'énergie
à la mesure des objectifs à atteindre. Elle se manifeste par le
niveau des efforts physiques, intellectuels et mentaux
déployés.
Lapersistance du comportement
La motivation incite à dépenser l'énergie
nécessaire à la réalisation régulière
d'objectifs, à l'exécution fréquente des tâches pour
atteindre un ou plusieurs buts. Elle se manifeste par la continuité dans
le temps des caractéristiques de direction et d'intensité de la
motivation.
Nous comprenons dès lors que la manifestation la plus
proche de la motivation est l'ensemble de l'effort déployé dans
le travail dirigé avec intensité et de manière persistante
vers les objectifs attendus.
3.1.4. Le phénomène
motivationnel
En tant que phénomène, la motivation s'applique
à toutes les situations de la vie courante. En effet, toutes les
activités de l'homme sont suscitées par la motivation et pour
Fraisse et Piaget (1979 : 8) « la conduite humaine est conçue
spontanément comme guidée et dominée par un effort de
réaliser ou d'atteindre un objet but. »
L'individu dans son environnement est en situation
d'interaction avec les faits, les objets, les évènements, etc.
parmi lesquels il a des préférences pour certains et non pour
d'autres. Il a donc tendance à rechercher certaines catégories
d'objets qui l'intéressent et à éviter celles des objets
qui ne l'intéressent pas. C'est de cette façon que ses conduites
sont orientées de manière sélective vers les objets
préférés ou recherchés, d'où la direction
intrinsèque et l'organisation du comportement. Cet objet
désiré peut ne pas être connu de l'individu ou être
retrouvé au travers d'une relation comportementale innée ou
acquise (apprise) qui dirige le sujet. Cependant, quand l'objet but
recherché est absent ou inexistant, il acquiert dans l'organisme une
importance capitale ; et les fonctions imaginatives et cognitives de l'individu
lui permettent de construire l'absent de façon anticipative ou
compensatrice. Cette conduite de l'homme envers ce qu'il désire occupe
une place privilégiée dans la motivation. Fraisse et Piaget
(op.cit : 9) affirment à ce sujet que : « cette orientation active,
persistante et sélective qui caractérise le comportement
constitue le
phénomène motivationnel de base qui s'exprime
sous une multitude de formes suivant le type de conduites (innée ou
acquise par exemple) et le niveau de développement de l'organisme.
»
Ce phénomène motivationnel présente deux
aspects :
- l'aspect dynamique en ce que la motivation est source
d'activité ;
- l'aspect directionnel en ce que la motivation dirige le
comportement vers l'objet-but à atteindre.
C'est fondamentalement autour du phénomène
motivationnel que se sont construites la majorité des approches
théoriques de la motivation. Nous allons essayer de présenter
quelques-unes unes pour ensuite parler de celles qui nous concernent.
3.2. Quelques théories de la
motivation
Campbell et al (1970) ont distingué une taxinomie
catégorisant les théories de la motivation en deux grands
groupes. Ce sont les théories de contenu et les théories de
processus. Plus tard, devenue exiguë pour contenir tous les
développements théoriques et rigides pour la classification de
certaines d'entre elles, la taxinomie de Campbell a connu de nombreux
amendements. C'est alors que Kanfer (1990) propose une taxinomie qui
intègre les derniers modèles théoriques de la motivation
et repose sur trois paradigmes qui sont : celui des besoins - mobiles -
valeurs, celui du choix cognitif et celui de
l'autorégulationmétacognition.
Les théories des besoins - mobiles - valeurs sont des
approches qui examinent les déterminants personnels c'est à dire
internes et ceux situationnels (externes) du comportement humain. Dans ce
groupe de théories, la taxinomie repère trois grands courants
théoriques. Ce sont les théories des besoins, les théories
classiques de la motivation intrinsèque, les théories de la
justice organisationnelle et de l'équité. Toutes ces
théories tentent d'identifier les besoins, les mobiles et les valeurs
qui sont à l'origine du comportement et de répondre à la
question quelles sont les forces internes et externes qui agissent comme
stimulus ? L'approche qui nous concerne est celle des besoins et nous pensons
présenter les différents aspects qui entrent dans ces
conceptions. Les théories des besoins dont il s'agit dans ce travail
sont la théorie des besoins de Maslow, la théorie des
besoins d'Alderfer et ses différentes applications avant
de les situer dans le cadre de notre travail.
3.2.1. La théorie des besoins de
Maslow
Abraham Maslow est un psychologue américain qui
développe le premier modèle théorique qui sera
appliqué plus tard et abondamment dans les organisations. Maslow
propose, dès 1943, une théorie de la hiérarchie des
besoins à partir d'observations cliniques. Cette théorie veut
donner une réponse à la question qu'est ce qui motive ? Quels
sont les facteurs de motivation ? En guise de réponse, Maslow postule
que la motivation de tout individu serait suscitée par la volonté
de satisfaire des besoins (force interne). Dès lors que l'individu a
cette volonté, il agit, on dit qu'il est motivé. Maslow observe
que les sujets hiérarchisent les besoins et cherchent à les
satisfaire selon un ordre prioritaire croissant. Il construit une
échelle de besoins en cinq points : besoins physiologiques, besoins de
sécurité, besoins d'amour (de rapports sociaux, d'affection,
d'appartenance à un groupe), besoins d'estime (de reconnaissance) et
enfin les besoins de réalisation de soi ou d'actualisation de soi (de
progresser, de se développer, de s'épanouir).
Pour Maslow (1970), le comportement est aussi notre
désir conscient de croissance personnelle. Les humanistes soulignent
même que certains individus peuvent tolérer la douleur, la faim et
beaucoup d'événements qui sont sources de tension pour atteindre
ce qu'ils considèrent comme un accomplissement personnel. Selon Maslow,
les besoins humains sont organisés selon une hiérarchie
où, à la base, on retrouve les besoins physiologiques
élémentaires et à son sommet, on retrouve les besoins
psychologiques et affectifs d'ordre supérieur. Ce sont ces besoins qui
créent la motivation humaine.
Besoins physiologiques
Dans la hiérarchie des besoins de Maslow, les besoins
physiologiques sont prioritaires. Généralement, une personne
cherche à satisfaire ses besoins physiologiques avant tous les autres
(Maslow, 1970).
o Par exemple, une personne qui manque de nourriture, de
sécurité et d'amour cherche habituellement à satisfaire
son besoin de nourriture avant de satisfaire son besoin d'amour.
· Les besoins physiologiques sont les besoins dont la
satisfaction est importante ou nécessaire pour la survie. Les
êtres humains ont huit besoins physiologiques fondamentaux : les besoins
d'oxygène, de liquides, de nourriture, de maintien de la
température corporelle, d'élimination, de logement, de repos et
de rapports sexuels.
o Un nourrisson doit avoir de l'aide pour satisfaire ses
besoins de nourriture, de logement, de liquides, de maintien de la
température corporelle et d'élimination.
· À mesure qu'une personne croît et se
développe, elle est de plus en plus en mesure de satisfaire ses besoins
physiologiques.
o Un enfant de deux ans qui veut de l'eau sait habituellement
où se trouve l'eau et comment en avoir. Bien que ses efforts puissent
être mal dirigés, s'il est très motivé et n'a
personne pour l'aider, il réussira à obtenir son verre d'eau.
Habituellement un adulte en santé est en mesure de satisfaire ses
besoins physiologiques sans aide.
· Les très jeunes enfants, les personnes
âgées, les pauvres, les malades et les handicapés
dépendent souvent des autres pour satisfaire leurs besoins
physiologiques fondamentaux. L'infirmière a souvent pour fonction
d'aider le client à satisfaire ses besoins physiologiques.
Besoins de protection et de
sécurité
Les besoins de protection et de sécurité physique
et psychologique viennent immédiatement après les besoins
physiologiques dans l'ordre de priorité des besoins.
Sécurité physique
o Lorsqu'un nourrisson vient au monde, sa
sécurité physique dépend entièrement des gens qui
l'entourent. Puis, à mesure qu'il grandit et se développe, il
parvient progressivement à une plus grande autonomie pour la
satisfaction de ses besoins. Généralement un adulte peut combler
lui-même
ses besoins de sécurité physique. Toutefois, une
personne âgée, malade ou handicapée peut ne pas être
en mesure de satisfaire sans aide ses besoins de sécurité
physique.
· Le maintien de la sécurité physique
implique la réduction ou l'élimination des dangers qui menacent
le corps ou la vie de la personne. Le danger peut être une maladie, un
accident un risque ou l'exposition à un environnement dangereux.
o Un client malade peut ne pas être en mesure de se
protéger d'un danger
comme l'infection. Sa protection face à un tel danger
dépend alors des
professionnels de la santé.
· Parfois, la satisfaction des besoins de
sécurité physique est plus importante que la satisfaction des
besoins physiologiques.
o Par exemple, une infirmière qui s'occupe d'un client
désorienté devra peut-être veiller à le
protéger pour qu'il ne tombe pas de son lit avant de lui dispenser des
soins visant à satisfaire ses besoins nutritionnels.
Sécurité psychologique
· Pour se sentir en sécurité
psychologiquement une personne doit savoir ce qu'elle peut attendre des autres,
y compris des membres de sa famille et des professionnels de la santé,
ainsi que des interventions, des expériences nouvelles et des conditions
de son environnement
· Toute personne sent sa sécurité
psychologique menacée lorsqu'elle fait face à des
expériences nouvelles et inconnues. Généralement, ces
personnes ne disent pas ouvertement qu'elles sentent leur
sécurité psychologique menacée, mais leur conversation
peut indirectement révéler leurs sentiments.
o Un étudiant qui entre au collège peut
ressentir une certaine insécurité s'il ne sait pas à quoi
s'attendre ; une personne qui commence un nouvel emploi peut se sentir
intimidée à l'idée d'avoir à entrer en contact avec
des inconnus ; un client qui doit subir une épreuve diagnostique peut
être effrayée par les techniques utilisées.
Besoins d'amour et d'appartenance
Après les besoins physiologiques et les besoins de
sécurité viennent les besoins d'amour et d'appartenance.
Généralement, une personne ressent le besoin
d'être aimée par les membres de sa famille et d'être
acceptée par ses pairs et par les membres de sa communauté.
Habituellement, le désir de combler ces besoins survient lorsque les
besoins physiologiques et les besoins de sécurité sont
satisfaits, car ce n'est que lorsqu'une personne se sent en
sécurité qu'elle a le temps et la force de rechercher l'amour et
l'appartenance et de partager cet amour avec d'autres (Rogers, 1961).
· Une personne qui est généralement en
mesure de satisfaire ses besoins d'amour et d'appartenance est souvent
incapable d'y arriver lorsqu'une maladie ou un traumatisme vient interrompre
ses activités.
o De plus, lorsqu'un client est hospitalisé, il lui
est encore plus difficile de satisfaire ces besoins. Le client est
obligé de s'adapter à certains aspects du système de
santé, comme l'organisation, les horaires, les contraintes du milieu,
les heures de visite. Il lui reste donc peu de temps ou d'énergie pour
satisfaire ses besoins d'amour et d'appartenance avec sa famille ou les
personnes clés dans sa vie.
Besoins d'estime de soi et de
considération
· Toute personne doit éprouver de l'estime pour
elle-même et sentir que les autres ont de la considération pour
elle.
· Le besoin d'estime de soi est rattaché au
désir de force, de réussite, de mérite, de maîtrise
et de compétence, de confiance en soi face aux autres,
d'indépendance et de liberté. Une personne a aussi besoin
d'être reconnue et appréciée des autres.
· Lorsque ces deux besoins sont satisfaits, la personne
a confiance en elle et se sent utile ; s'ils ne sont pas satisfaits, la
personne peut se sentir faible et inférieure (Maslow, 1970).
Besoin d'actualisation de soi
Les besoins d'actualisation de soi se trouvent au sommet de la
hiérarchie des besoins humains de Maslow.
· Lorsqu'une personne a satisfait tous les besoins des
niveaux précédents, c'est dans l'actualisation de soi qu'elle
parvient à réaliser pleinement son potentiel (Maslow, 1970).
· La personne qui s'est actualisée a l'esprit
mûr et sa personnalité est multidimensionnelle ; elle est souvent
capable d'assumer et de mener à terme des tâches multiples et elle
tire satisfaction du travail bien fait.
o Elle peut juger de son apparence, de la qualité de
son travail et de la façon dont elle résout les problèmes
sans se soumettre entièrement à l'opinion des autres.
o Bien qu'elle ait des échecs et des doutes, elle y fait
généralement face avec réalisme.
· La façon dont une personne réussit à
satisfaire le besoin d'actualisation de soi dépend de ses besoins
actuels, de son environnement et des agents stressants.
o Pour s'actualiser, le client doit créer un
équilibre entre ses besoins, les agents stressants et sa capacité
d'adaptation aux changements et aux exigences de son organisme et de son
environnement.
· L'actualisation de soi se définit par de multiples
caractéristiques :
- résoudre ses propres problèmes
- aider les autres à résoudre leurs
problèmes
- accepter les conseils des autres
- témoigner un grand intérêt pour le travail
et les questions sociales
- posséder de bonnes aptitudes à la communication,
tant pour écouter que pour communiquer
- contrôler son stress et aider les autres à
contrôler le leur
- apprécier son intimité
- rechercher de nouvelles expériences et de nouvelles
connaissances - prévoir les problèmes et les résoudre
- s'accepter.
Maslow postule que, tant que l'individu n'a pas satisfait les
premiers besoins de l'échelle, la motivation se prolonge ; ce qui
crée une tension. Cette tension n'est réduite que lorsqu'il a
assouvi les besoins inférieurs, puis il se trouve face à une
nouvelle classe des besoins, et ainsi de suite jusqu'au cinquième niveau
de l'échelle, celui de la réalisation ou de l'actualisation de
soi. Une seconde théorie est développée quelques
années plus tard.
3.2.2. La théorie des besoins
d'Alderfer
La théorie d'Alderfer est encore appelée
théorie ERD (ERG 1) et est à l'origine appliquée aux
situations de travail. Elle suggère que la motivation humaine est
provoquée par une tension (force interne), en l'occurrence la
nécessité de satisfaire trois types de besoins :
- les besoins d'existence (E)
- les besoins de rapports sociaux (R)
- les besoins de développement personnel (D)
Les motivations n'entretiennent pas des rapports
hiérarchiques, mais peuvent agir concomitamment et sont fonction de
l'intensité du besoin, qui dépendrait elle-même du
degré de satisfaction du désir. Plus l'individu les satisfait,
moins ils sont intenses. Cette classification d'Alderfer reposerait
plutôt sur un continuum allant du plus concret (besoin d'existence) au
plus abstrait (besoin de développement personnel) en trois
catégories. Seulement, l'intensité est subjective, fluctuante
dans le temps et compensable par un autre besoin
(frustration-régression) d'un individu à l'autre en fonction des
attentes de chacun. Il n'existe pas de préséance d'une
catégorie par rapport aux autres au sens de Maslow.
Cette théorie est graphiquement représentée
sous la forme :
Frustration des besoins de progression
Importance des besoins de progression
Importance des besoins de progression
Frustration des besoins de relation
Importance des besoins de
relation
Importance des besoins de relation
Représentation graphique de la théorie SPR
d'Alderfer
Frustration des besoins désir ou force satisfaction
des besoins
Frustration des besoins de subsistance
|
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|
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Importance des besoins de subsistance
|
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Importance des besoins de subsistance
|
|
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|
|
|
|
Source : Landry, Psychology of work behavior, 3e
édition, Dorsey, 1985, p 324.
Les lignes discontinues traduisent le caractère frustrant
d'un besoin non assouvi.
Les lignes continues présentent le cheminement normal du
processus de mise en place et surtout de réalisation par la satisfaction
des besoins.
Il s'agit de la relation entre les différents besoins et
le processus de leur réalisation.
3.2.3. Implications de la théorie des
besoins
Les travaux sur l'approche des besoins ont eu de nombreuses
applications. Elle a d'abord été a l'origine appliquée au
domaine des organisations. Elles ont été étudiées
sur des ensembles d'individus dans l'optique d'améliorer les
capacités productives. La théorie des besoins de Maslow, elle, a
fait l'objet de nombreuses applications à la médecine. C'est
ainsi qu'Henderson est parvenu à identifier quatorze besoins chez les
malades.
Henderson pour définir sa conception du rôle de
l'infirmière à défini quatorze besoins fondamentaux de
tout être humain (souvent formalisé sous forme d'une
grille). Ces
différents besoins sont : I. Respirer - II.
Boire et manger - III. Éliminer - IV. Se Mouvoir et
maintenir une bonne posture - V. Dormir et se reposer - VI. Se
vêtir ou se dévêtir - VII. Maintenir sa
température - VIII. Être propre soigné,
protéger ses téguments - IX. Éviter les
dangers - X. Communiquer - XI. Agir selon ses croyances ou ses
valeurs - XII. S'occuper en vue de se réaliser - XIII.
Besoin de se récréer - XIV. Besoin d'apprendre.
Polleti, infirmière suisse, dans une conférence
donnée en 1979, a précisé le contenu des
besoins qu'elle classe par ordre de priorité :
Besoins physiologiques de base :
Oxygénation - Équilibre hydrique et sodé
- Équilibre alimentaire - Équilibre acide-base -
Élimination des déchets - Température normale - Sommeil -
Repos - Relaxation - Activité - Mobilisation - Énergie - Confort
- Stimulation - Propreté - Sexualité.
Besoins de sécurité :
Protection du danger physique - Protection des menaces
psychologiques - Délivrance de la douleur - Stabilité -
Dépendance - Prédictibilité - Ordre.
Besoins de propriété :
Besoin de maîtrise sur les choses, sur les
événements - Besoin d'impact, de pouvoir sur l'extérieur
et donc besoin important de connaissances pour y arriver.
Besoins d'appartenance :
Amour et affection - Acceptation - Relations et communications
chaleureuses - Approbation venant des autres - Être avec ceux qu'on aime
- Être avec des compagnons.
Besoins d'estime de la part des autres :
Reconnaissance - Dignité - Appréciation venant des
autres - Importance, influence - Bonne réputation - Attention - Statut -
Possibilité de dominer.
Besoins d'estime de soi :
Sentiment d'être utile, valorisé - Haute
évaluation de soi-même - Se sentir adéquat, autonome -
Atteindre ses buts - Compétence et maîtrise -
Indépendance.
Besoins de se réaliser :
Croissance personnelle et maturation - Prise de conscience de
son potentiel - Augmentation de l'acquisition des connaissances -
Développement de son potentiel - Amélioration des valeurs -
Satisfaction sur le plan religieux et/ou philosophique -
Créativité augmentée - Capacité de percevoir la
réalité et de résoudre les problèmes,
augmentée - Diminution de la rigidité - Mouvement vers ce qui est
nouveau - Satisfaction toujours plus grande face à la beauté -
Moins de ce qui est simple, plus de ce qui est complexe.
Dans le cadre de ce travail de recherche, nous saisissons
l'approche des besoins comme stimulateur au niveau des stratégies
d'insertion professionnelle auprès des jeunes demandeurs d'emploi. Eu
égard de l'ancrage en psychologie sociale de la théorie des
motivations en général, et de l'approche théorique des
besoins en particulier, le besoin d'estime sociale se trouve compris dans le
quatrième stade de l'approche hiérarchique de Maslow. Le cadre
méthodologique va donc présenter la méthode
utilisée pour la saisir.
CADRE METHODOLOGIQUE
DEUXIEME PARTIE
Chapitre 4 : MODELE D'ANALYSE ET
OUTIL D'INVESTIGATION
Dans ce chapitre, nous nous évertuons à mettre
en exergue les méthodes et techniques d'approche du sujet que nous avons
utilisé dans le cadre de ce travail. Grawitz dit à propos qu'
« au sens le plus élevé et le plus général
du terme, la méthode est constituée de l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre, les vérifie » (2001 : 345). Ainsi nous nous
proposons avec Kaplan repris par Grawitz (op.cit) d'aider à comprendre
au sens le plus large, non pas les résultats de la recherche
scientifique, mais le processus de recherche luimême.
Ce chapitre présente donc le modèle d'analyse et
l'outil d'investigation utilisé dans la collecte des données,
ainsi que l'énoncé de la question de recherche. Auparavant, il
convient de rappeler le problème qui aura conduit à cette
investigation scientifique.
4.1. Rappel du problème
Les statistiques sur le chômage représentent un
épineux problème pour les gouvernements de la
quasi-totalité des Etats du monde entier. Ces chiffres sont
évocateurs du malaise que crée la situation de manque d'emplois
dans les groupes où il se manifeste. Cette situation est le fait, dans
notre pays, de la crise économique des années 80 qui s'est
traduit par le gel des recrutements dans la fonction publique passée
pour être le principal consommateur de la main d'oeuvre issue des
écoles. A coté de cette crise économique, on
déplore la segmentation accrue du marché du travail. Ces
différents phénomènes permettent de conclure de
l'inadéquation de la formule formation/emploi fort chère aux
approches théoriques de la théorie du capital humain. Dès
lors se sont développées des stratégies pour
répondre au souci d'insertion professionnelle. Ainsi, le processus
d'insertion a déterminé un ensemble de stratégies
reconnues comme démarches d'insertion professionnelle au sens de
Ferrieux et Carayon. A coté de ces stratégies, se sont mises en
place d'autres stratégies ayant pour but de permettre la transition
sociale par le biais de l'insertion professionnelle. Faisant suite à ce
constat, nous avons pensé à la notion de besoin de Maslow et
principalement de besoin d'estime non pas de soi mais d'estime sociale d'une
part. Il s'est
ensuite agi de voir les questions relatives aux
stratégies d'insertion professionnelle d'autre part. Le problème
de la recherche ainsi rappelé s'organise autour d'une question centrale
qu'il convient, en plus, de mentionner.
4.2. Enoncé de la question de
recherche
Compte tenu de l'abondante littérature sur le concept
d'estime et principalement d'estime de soi, eu égard à la
conception de Grawitz selon laquelle « le concept n'est pas seulement une
aide à percevoir, mais une façon de concevoir » (op.cit :
385), nous en sommes parvenus à considérer le besoin d'estime
sociale. Il nous revient, pour mener à son terme une recherche,
d'énoncer une question.
Dans le cadre de ce travail, elle est libellée telle
que suit : Existe-il- un lien entre le niveau du besoin d'estime sociale et les
stratégies d'insertion professionnelle ?
Quelles réponses sont à envisager à cette
interrogation principale de recherche ? Par la formulation des
hypothèses, une réponse sera apportée à cette
question. Cette réponse permettra de vérifier la qualité
de la relation entre le besoin d'estime sociale et les stratégies
d'insertion professionnelle.
4.3. Formulation des hypothèses
Cet aspect concerne l'ensemble constitué des
hypothèses, variables, facteurs, modalités et indicateurs que
nous nous proposons de combiner. La formulation de l'hypothèse
générale trouve sa réponse dans la question de recherche
préalablement posée. A cet effet, Rossi (1989 :16) affirme que
l'hypothèse est « une prédiction consistant à mettre
en relation des variables et un comportement » Seule l'évaluation
de l'hypothèse générale nous permettra de formuler des
hypothèses de recherche dont la confirmation ou l'infirmation se fera
par le truchement des variables indépendante et dépendante.
Robert (1998 : 70) distingue, en plus de l'hypothèse
générale, l'hypothèse de recherche qui s'intéresse
« aux manifestations et observations empiriques qu'on entend effectivement
réaliser ».
Quant à la variable, Doron et Parot (op.cit. : 745) la
définissent comme une « entité qui sans changer de nature,
varie (modalité ou valeur numérique) d'un élément
à l'autre »
La planification de l'enquête nous permettra de
dégager les modalités des hypothèses après un
éclatement de l'hypothèse générale.
4.3.1. Planification de l'enquête
En guise de réponse anticipée à notre
question de recherche, nous avons posé l'hypothèse
générale suivante :
« Il existe un lien entre le niveau de besoin
d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle des
jeunes ».
Cette hypothèse générale met en relation
deux variables. La variable indépendante est intitulée : le
niveau de besoin d'estime sociale et la variable dépendante est les
stratégies d'insertion professionnelle.
La planification de l'enquête requiert que nous nous
intéressions à la variable indépendante, car c'est elle
qui est, aux dires de Grawitz (op.cit.), susceptible de manipulation par le
chercheur. Nous étudierons les composantes qui la constituent et la
nature des relations qu'elle entretient, à travers ses modalités.
Il s'agit des relations de croisement et d'emboitement.
En référence aux travaux de Maslow (1970),
Coopersmith (1967) et Bouvard (2003), il apparaît que notre variable
indépendante, à savoir le niveau de besoin d'estime sociale peut
revêtir en définitive trois modalités qui
représentent des niveaux du besoin. Ces différents niveaux sont
:
M1 : Fort besoin d'estime sociale
M2 : Moyen besoin d'estime sociale
M3 : Faible besoin d'estime sociale.
Ces différents niveaux découlent des scores
issus de la cotation des modalités des facteurs que sont la famille
restreinte, la famille élargie et le groupe de pairs. Nous avons
recensé quatre modalités pour chacun des facteurs. C'est à
partir de ceux-ci qu'ont été élaborés des items du
questionnaire. Les indicateurs sont en rapport avec le degré d'accord
avec les items. Les indicateurs oscillent entre « fortement en
désaccord » et « fortement en accord » en
passant par des degrés intermédiaires. Les scores obtenus,
à partir de la cotation des indicateurs en fonction des modalités
de chacun des facteurs, ont été regroupés pour permettre
d'obtenir un score global associé à un facteur. Ces
différents scores ont permis
par un processus de regroupement de parvenir à des
intervalles. Ces intervalles sont obtenus sur la base du calcul de
l'écart théorique par intervalle (valeur maximale
théorique moins valeur minimale théorique divisé par trois
(nombre de modalités relatif au score global : faible, moyen,
élevé)). Ce sont ces intervalles qui sont à la base
des trois niveaux du besoin d'estime sociale. En rappel, ce sont : le fort
besoin d'estime sociale, le moyen besoin d'estime sociale et le faible besoin
d'estime sociale.
La variable dépendante, à savoir les
stratégies d'insertion professionnelle, comprend deux modalités
:
VD1 : Stratégies formelles d'insertion
professionnelle
VD2 : Stratégies informelles d'insertion
professionnelle
Compte tenu de l'impossibilité de vérifier
directement ces variables, il convient de procéder à
l'opérationnalisation. Le recours au plan factoriel nous permettra
d'observer les différentes combinaisons possibles de la variable
indépendante. Il nous revient comme le précisent Parot et
Richelle (1996 : 322-323) à « mettre en évidence non
seulement leurs effets respectifs, mais aussi leurs éventuelles
interactions »
C'est ainsi que l'analyse factorielle mise au point par
Spearman en 1924 constitue pour Grawitz (op.cit.) une méthode qui permet
d'analyser un facteur unique contenu dans le test d'intelligence. Par analogie,
nous appliquerons à notre étude et les variables,
indépendante et dépendante ainsi que les liens, sont contenus
dans le tableau suivant :
Tableau no 1 : Plan factoriel des
hypothèses de recherche
VI
VI1 VI2 VI3
VD
De cette analyse factorielle, découlent nos
hypothèses de recherche.
HR1 : Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale
et les stratégies d'insertion professionnelle
HR2 : Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime
sociale et les stratégies d'insertion professionnelle
HR3 : Il existe un lien entre le faible besoin d'estime
sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.
Ces hypothèses, variables, modalités et indicateurs
mis en lumière précédemment sont à l'origine du
tableau ci-dessous.
Tableau no 2 : Récapitulatif
des hypothèses, des variables, facteurs, modalités et
indicateurs
HG
|
VI
|
Facteurs
|
Modalités
|
Indicateurs
|
Il existe un
|
Niveau de besoin
|
Famille
|
Facilités dans les
|
-Tout à fait en
|
lien entre le
niveau de besoin
|
d'estime sociale
|
restreinte
|
rapports,
Sentiment d'aise, Nécessité du travail
|
désaccord,
-En désaccord, -Indécis
|
d'estime
sociale et les
stratégies d'insertion professionnelle
|
|
|
pour une meilleure considération, Incidence de
la famille restreinte sur les SIP
|
-D'accord,
-Tout à fait d'accord
|
|
|
Famille élargie
|
Utilité du jeune, Bonne appréciation,
Nécessité de travail comme réponse aux sollicitations,
Influence de la famille élargie sur les SIP
|
-Tout à fait en
désaccord,
-En désaccord, -Indécis
-D'accord,
-Tout à fait d'accord
|
|
|
Groupe de
pairs
|
Facilités de contact, Confiance en sa
valeur face au groupe, Nécessité de travail pour
une meilleure
intégration,
Impact du groupe de pairs sur les SIP
|
-Tout à fait en
désaccord,
-En désaccord, -Indécis
-D'accord,
-Tout à fait d'accord
|
|
VD :
|
Stratégies
|
Attendre les
|
-Tout à fait en
|
|
Stratégies d'insertion professionnelle
|
formelles d'insertion professionnelle
|
propositions
parentales
Passer des concours
|
désaccord,
-En désaccord, -Indécis
|
|
|
|
Solliciter un
recrutement
|
-D'accord,
-Tout à fait d'accord
|
|
|
|
Perfectionner son
niveau académique
|
|
|
|
Stratégies informelles d'insertion professionnelle
|
Cooptation,
Adhésion aux
sectes,
Rapports sexuels
|
-Tout à fait en
désaccord,
-En désaccord, -Indécis
|
|
|
|
|
-D'accord,
-Tout à fait d'accord
|
Le tableau précédent a l'avantage de donner un
aperçu sur les différents aspects pris en compte dans la
construction de l'instrument de collecte de données.
4.3.2. L'instrument de collecte de
données
En sciences sociales, les techniques servent à observer
les réactions et attitudes humaines par le recueil de données
à des fins d'analyse. Il n'est donc pas question de
constater en bloc des différences mais plutôt selon
Grawitz (op.cit. : 740) de distinguer les « composantes des attitudes,
réactions et comportements »
Si un chercheur est amené à comparer et à
chercher la proportion de tel élément par rapport à tel
autre, il voudra recueillir les données nécessaires de la
manière la plus apte à faciliter son travail. C'est dans cet
optique que Grawitz (ibid. : 740) pense que :
« La méthode la plus employée est la
méthode des échelles. Elle demande au sujet de réagir
verbalement par une approbation ou une réprobation, un accord ou un
refus à une série d'interrogations ou de propositions
standardisées. Le propre de l'échelle consiste à
transformer des caractéristiques qualitatives en une variable
quantitative, et pour cela à attribuer automatiquement à chaque
sujet, d'après ses réponses, une position le long d'une
échelle allant d'une approbation enthousiaste à une
désapprobation totale, en passant par des stades intermédiaires
»
Dans le cadre de cette recherche, notre choix s'est
porté sur une échelle de mesure. Celui que nous avons
utilisé à notre travail est l'inventaire d'estime de soi sociale,
la version de Bouvard et Coll. de 2003. Ne pensant pas l'utilisé tel
quel, nous l'avons adapté d'où la version présentée
ci-après.
Présentation du
questionnaire
L'instrument qui nous a inspiré, à savoir
l'inventaire d'estime de soi sociale, a été à l'origine
conçu par les anglais Lawson, Marshall et Mc Grath en 1979. Cette
première version a été traduite en français par
Gauthier, Samson et Turbide en 1981. La version qui a inspiré la
construction de notre échelle est l'adaptation de Bouvard et coll.
présentée en 2003. Cette échelle a été
développée pour évaluer l'estime de soi dans les
situations sociales. Bouvard (2003 : 236) pense qu'il a « l'avantage de
n'évaluer qu'une dimension de l'estime de soi »
Il convient de préciser que cet inventaire est
utilisé à des fins thérapeutiques car il présente
une visée diagnostique. Les études menées pour sa
validation concluent de sa liaison à « des capacités
d'affirmation de soi mais aussi à la dépression et à
l'anxiété » (Bouvard, ibid. : 238). C'est la raison pour
laquelle, dans notre énoncé, nous avons supprimé les items
relatifs l'anxiété et à la dépression pour
n'adapter que ceux inhérents à l'affirmation de soi. Il s'est agi
en outre d'arrêter un paramètre relatif à une
indifférence dans l'incidence des
différents groupes sociaux sur l'enquêté
dans l'ensemble du questionnaire. La méthode de l'IES exige de signifier
la similarité du sujet avec les énoncés proposés
sur une échelle de six (6) ponts. Cette échelle va de 1 «
complètement différent de moi » à 6 «
complètement comme moi ». Les notes de 2 à 5
représentent des cotations intermédiaires définies. Afin
de permettre à un individu de signifier son indifférence pour ce
qui est du besoin d'estime de sociale d'un des groupes dans notre étude,
nous avons opté pour l'échelle de Likert à 5 dimensions.
C'est cette cotation qui est utilisée dans notre adaptation du Bouvard.
Ce dernier comprend :
En I les informations sur le répondant sur 5 questions
allant de l'âge à l'état actuel d'étude.
En II, le besoin d'estime sociale pour lequel nous avons
élaboré une vingtaine d'items afin de mieux apprécier les
différents niveaux. Les sept premiers se rapportent à la famille
restreinte. De l'item 8 à l'item 13, il s'agit de besoin d'estime
sociale au sein de la famille élargie. De l'item 14 à l'item 20,
le besoin se rapporte au groupe de pairs.
La dernière partie du questionnaire porte sur les
stratégies d'insertion professionnelle qui se divisent en deux sous
groupes. Le premier est relatif aux stratégies formelles et va de l'item
1 à 4. A partir de l'item 5 jusqu'à la fin il est question des
stratégies informelles.
La version de l'instrument utilisée sur le terrain figure
en annexe. Elle est tributaire des modifications issues de la
pré-enquête.
4.3.3. La pré-enquête
Par la pré-enquête, on entend essayer sur un
échantillon réduit les instruments qui ont été
prévus pour effectuer l'enquête. D'après Fortin « le
pré-test (pré-enquête) consiste à faire remplir le
questionnaire par un petit échantillon reflétant la
diversité de la population visée (entre 10 et 30 sujets) afin de
vérifier si les questions peuvent être bien comprises. Cette
étape est tout à fait indispensable et permet de corriger ou de
modifier le questionnaire, de résoudre les problèmes
imprévus et de vérifier le libellé et l'ordre des
questions » (1996 : 251).
Notre pré-enquête a été conduite
sur échantillon réduit à 14 jeunes rencontrés au
FNE avec 11 déjà inscrits et 3 venus le faire. Elle a permis
d'une part de reformuler les items en transformant tous les
énoncés de la forme négative à la forme
affirmative. Lé but ici étant de
permettre une certaine uniformité devant faciliter la
compréhension. D'autre part, la préenquête nous aura permis
de supprimer certains items (4) dont la compréhension n'était pas
fluide. En plus, ces items jouaient un rôle de filtre.
4.3.4. La collecte des données
Elle a été facilitée par le fait que nous
avions entrepris auparavant une démarche administrative auprès
des dirigeants du FNE. Nous leurs avons adressé une demande
d'enquête justifiée. Nous tenons à préciser que
malgré cette démarche, nous avons été sujet
à suspicion, ce qui nous aura fait perdre trois jours et un accès
limité à nos besoins. L'enquête proprement dite s'est
déroulée au sein du FNE du 22 au 31 Octobre en fonction des jours
ouvrables de la semaine.
Du fait de l'implication de l'administration, les demandeurs
d'emploi nous étaient envoyés dans une salle d'attente
apprêtée pour la circonstance. Le téléviseur qui
meublait la salle d'attente a été éteint pour
éviter des nuisances devant perturber les sujets. Des indications en
termes de consigne étaient auparavant apportées pour faciliter le
remplissage. Ce dernier s'effectuait en notre présence. Ceci nous aura
permis de récupérer le maximum de questionnaires. Ceux des
enquêtés qui estimaient n'avoir pas assez de temps étaient
immédiatement remplacés. Cet échantillon était
extrait de la population existante sur le site de l'étude.
Chapitre 5 : POPULATION ET ECHANTILLON
Ce chapitre comporte en son sein la population à partir
de laquelle nous avons constitué l'échantillon. Ce dernier a
été élaboré à partir d'une technique
précise qui sera elle-même présentée. Ce chapitre se
termine par la technique de traitement de données collectées lors
de l'enquête. Mais avant, notre étude exige que nous
présentions le site de la recherche, le Fonds National de l'Emploi
(FNE).
5.1. Le site de l'étude
Le FNE est un organisme public jouissant d'une autonomie
juridique et financière. Il est l'instrument privilégié de
l'Etat au service de l'entreprise d'une part et des chercheurs d'emploi,
d'autre part. Il a été créé le 27 Avril 1990 et est
devenu opérationnel au cours de l'exercice 1991-1992. Cette structure a
pour mission générale, la promotion de l'emploi sur l'ensemble du
territoire national en favorisant l'accroissement des possibilités
d'emploi par :
- La diffusion des informations sur le marché de
l'emploi
- L'insertion dans les circuits de production des jeunes
camerounais en quête d'un premier emploi
- La réinsertion des travailleurs licenciés des
entreprises du secteur public, parapublic ou privé pour des raisons
économiques.
- La conception, le financement et le suivi des programmes ayant
trait :
* la formation formelle,
* l'autocréation d'emploi,
* l'appui à la création de micro-entreprises,
* éventuellement tout autre programme en fonction des
exigences du marché de l'emploi.
Le FNE comprend 7 agences reparties sur l'ensemble du territoire
national gérées par une direction générale
située à Yaoundé.
L'agence de Douala est celle qui nous concerne car c'est au
sein de celle-ci que nous avons mené notre enquête. Elle est
située à Bali dans l'arrondissement de Douala Ier
C'est de cette structure qu'est issue la population à partir de laquelle
a été extrait notre échantillon.
5.2. La population
Elle renvoie selon Grawitz (op.cit. : 876) à « un
ensemble dont les éléments sont choisies parce qu'ils
possèdent tous une même propriété et qu'ils sont de
même nature ». Il peut s'agir d'un ensemble de personnes
classées suivant un critère donné. La population
concernée par cette recherche a été retenue sous le
principal critère de demandeur d'emploi. Au sein du FNE, les demandeurs
d'emploi inscrits se subdivisent en quatre catégories. Ce sont : les
porteurs de projets, les déscolarisés, les compressés et
les diplômés.
Sur l'échiquier national, toutes ces catégories
forment au sein du FNE une population d'environ 215 000 individus inscrits.
Ces statistiques, nous les avons à partir des brochures
d'informations qui nous ont été remis au service de la
documentation de l'agence de Douala. Il ne nous a pas été permis
d'accéder aux données relatives à l'agence qui nous
concernait. Ainsi avons-nous recouru à d'autres critères pour
parvenir à la construction de notre échantillon.
5.3. Echantillon et technique
d'échantillonnage
Si le sondage scientifique est celui qui obéit au
hasard, Grawitz pense que le terme hasard ne signifie pas fantaisie ou
improvisation car l'étude des grands nombres montre que le hasard
lui-même présente des régularités. La construction
de l'échantillon dans le cadre de ce travail respecte la méthode
probabiliste d'échantillonnage. Il s'agit en effet de la technique de
sondage aléatoire. D'après Grawitz (ibid. : 537) elle «
permet de soustraire l'échantillon à un choix arbitraire ou
personnel et de procéder à un véritable tirage au sort
». Il s'agit par cette méthode d'accorder à chacune des
unités de la population une chance connue, non nulle d'appartenir
à l'échantillon.
Il faut retenir que le sondage aléatoire requiert une
liste complète des éléments de la population. Et comme
nous l'avons relevé précédemment, n'ayant pas pu
accéder aux informations (statistiques) portant sur la population, nous
avons arrêté des critères supplémentaires dans la
technique d'échantillonnage.
Seuls les diplômés ont d'abord été
retenus parmi les quatre catégories existantes sur le site de
l'étude. Dans ce sous groupe, nous n'avons pas eu, une fois de plus, les
statistiques. Mais nous tenons de la gestionnaire de fichiers de l'agence
(Douala) qu'ils seraient plus de dix mille à l'échelle nationale.
Nous avons alors appliqué le critère de diplômés
du
l'enseignement supérieur, donc des individus titulaires
au moins du Bacc, quel qu'il soit (général ou technique). A
partir de ce dernier critère, nous avons déterminé un
échantillon de 120 sujets auprès de qui nous mènerions
l'enquête. Ceux-ci étaient choisis de façon
aléatoire sur le base d'être titulaires au moins du Bacc.
Les questionnaires étaient distribués aux 120
sujets ; mais ce sont 116 qui nous sont revenus. Au cours du
dépouillement, nous avons constaté que 2 sujets ne remplissaient
pas le critère fondamental de diplômé du supérieur.
Ce qui a conduit à l'annulation pure et simple desdits questionnaires.
Quatre (4) autres étaient mal remplis. En définitive, ce sont 110
questionnaires qui sont soumis à l'analyse.
5.4. Technique d'analyse
Par cet aspect du travail, nous présentons la
méthode utilisée dans l'analyse des données
récoltées sur le terrain à la suite de l'enquête.
Néanmoins, nous tenions à présenter le
procédé de contrôle des questionnaires.
5.4.1. Contrôle des questionnaires
Le contrôle des questionnaires s'est effectué
à deux niveaux, sur le terrain et après la saisie des
données à la machine.
Sur le terrain, nous parcourions rapidement l'exemplaire du
questionnaire rempli et en cas de réponse manquante ou de doublons de
réponses, nous essayions de revoir l'intéressé afin qu'il
y apporte des compléments.
Après la saisie des données, un tri a permis de
déceler des réponses manquantes sur quelques modalités. La
recherche dans la base de données des individus concernés a, fort
heureusement, donné lieu à ces oublis de saisie. Ces deux niveaux
de contrôle ont abouti à l'obtention d'un masque de saisie
efficace à 100% à partir des réponses obtenues des items
des 110 questionnaires définitivement exploités.
La saisie des données s'est faite sur le logiciel
informatique Excel. Les données ont ensuite été
transportées par le logiciel statistique Stat Transfert. Il était
question par ce transport de l'exploitation de celles-ci. Elles ont fait
l'objet d'une analyse par le logiciel statistique SPSS (Statistical Package for
Social Sciences) dans sa version 10.0
5.4.2. Technique de vérification des
hypothèses
Avant de faire état de la technique d'analyse, il nous
paraît pratique de définir les scores qui ont
déterminé les indicateurs. Ils se présentent tel que suit
:
1 = fortement en désaccord
2 = en désaccord
3 = indécis
4 = en accord
5 = fortement en accord
Cet exercice a donné lieu à l'obtention des
scores au besoin d'estime sociale. C'est à partir du score total que
nous avons construit des intervalles ayant pour finalité
l'établissement des niveaux du besoin d'estime sociale.
Les différents niveaux obtenus sont :
- Fort besoin d'estime sociale avec un score total compris entre
71 et 100 - Moyen besoin d'estime sociale dont le score est compris entre 46 et
70
- Faible besoin d'estime sociale dont le score oscille entre 20
et 45.
Du point de vue de la statistique, on interprète la
relation de causalité entre deux variables ordinales en termes de
dépendance, de liaison de deux variables ou de concordance des
classements des individus à partir de deux variables. Les
hypothèses de recherche seront dès lors
interprétées de la manière suivante du point de vue
statistique :
HR1 : Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale
et les stratégies d'insertion professionnelle
HR2 : Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime
sociale et les stratégies d'insertion professionnelle
HR3 : Il existe un lien entre le faible besoin d'estime
sociale et les stratégies d'insertion professionnelle
5.4.3. L'analyse de corrélation
Elle touche à l'interaction pouvant exister entre deux
ou plusieurs variables. Il s'agit en fait de mesure de relation. Elle
a pour finalité de mesurer et de décrire la force de la relation
ou de l'interaction entre les variables.
Le coefficient de corrélation de Bravais-Pearson que
nous avons choisi pour vérifier nos résultats est le plus
utilisé. Il mesure la force et l'orientation de la relation entre deux
variables. Le coefficient de corrélation d'échantillon
symbolisé par r ou rxy est une valeur exprimant la force
selon laquelle deux variables sont reliées l'une à l'autre. Les
données doivent au préalable satisfaire trois conditions :
- La linéarité positive ou négative du nuage
de points
- La normalité c'est-à-dire que les deux variables
doivent impérativement suivre une distribution normale
- La possibilité pour les variables d'être mesurer
dans une échelle de mesure par intervalle.
Le coefficient de corrélation d'échantillon peut
être donné sous forme de rapport. On aura alors :
variables ient ensemble
var
rxy =
dégré avec les iables ient
séparément
var var
On peut aussi avoir
covaiance des iables
var
rxy = variance des var
|
|
iables séparément
|
Plusieurs formules sont alors possibles
a) la formule des données brutes
n
|
xy
|
-
|
x
|
y
|
rxy
|
|
|
|
[ nx2 - ( ) ] [
x 2 n y 2
- - ( ) ]
y 2
|
b) la formule de la covariance
( )
cov x y
,
( )( )
x x y y
- -
1
r xy = =
( )
n S Y
- 1 n -
x x
c) la formule Z réduit
y
avec Z
r xy
Z Z
x
1
x
n
-
x- x
Sx
Nos données ont été analysées par
les logiciels statistiques SPSS 10.0. Une corrélation linéaire
parfaite est identifiée par une valeur de +1 ou -1. Elle indique un
parfait ajustement de la relation. Une corrélation de 0 n'indique aucune
relation. Les valeurs intermédiaires d'une corrélation entre 0 et
1 reflètent quelle relation existe entre les variables. Elle peut
être positive ou négative. L'interprétation du coefficient
se conforme au schéma ci-après :
Valeur
|
Décision
|
|
0
|
Aucune corrélation
|
]0 - 0,20]
|
Faible corrélation
|
]0,20 -
|
0,40]
|
Corrélation faiblement significative
|
]0,40 -
|
0,60]
|
Corrélation moyenne
|
]0,60 -
|
0,80]
|
Corrélation significative
|
]0,80
|
- 1[
|
Corrélation forte
|
1
|
|
Corrélation parfaite
|
TROISIEME PARTIE
CADRE OPERATOIRE
Chapitre 6 : PRESENTATION DES RESULTATS
Ce chapitre traite des résultats de l'enquête et
comporte une série de tableaux portant sur les caractéristiques
de l'échantillon. Il débute par les informations sur les
répondants et s'achève par les différentes
fréquences obtenues dans les stratégies.
6.1. Identification des répondants
Il est question de revisiter ici les fréquences
obtenues à partir des items inhérents à l'âge, le
sexe, le type d'enseignement secondaire effectué, l'état actuel
d'étude et le dernier diplôme obtenu.
6.1.1. Répartition des répondants en
fonction de l'âge Le tableau ci après présente les
enquêtés suivant le critère de l'âge.
Tableau no 3 : Répartition des
enquêtés suivant l'âge
Intervalle d'âge du répondant
|
Intervalles
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
De 20 à 24 ans
|
28
|
25,5
|
De 25 à 29 ans
|
51
|
46,4
|
De 30 à 34 ans
|
23
|
20,9
|
De 35 à 39 ans
|
6
|
5,5
|
+ 39 ans
|
2
|
1,8
|
Total
|
110
|
100,0
|
La répartition des répondants suivant leur fait
état d'une majorité de jeunes de la tranche des 25-29 ans.
Ceux-ci ont un pourcentage de 46,4% pour un ensemble de 51 individus. Plus de
70% des jeunes inscrits au FNE ont un âge qui varie entre 20 et 29 ans.
La catégorie la moins représentée, avec un pourcentage de
1,8% pour seulement 2 sujets de notre échantillon est celle des plus de
39 ans.
6.1.2. Répartition des répondants en
fonction du sexe
Il s'agit ici des individus de l'échantillon
considérés en fonction du sexe.
Tableau no 4 : Répartition des
enquêtés suivant le sexe
Sexe du répondant
|
Sexe
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
Masculin
|
71
|
64,5
|
Féminin
|
39
|
35,5
|
Total
|
110
|
100,0
|
Il appert de ce tableau que 64,5% soit 71 individus de notre
échantillon est constitué des hommes et les 39 autres personnes
sont des individus de sexe féminin, pour un pourcentage de 35,5%.
6.1.3. Répartition des répondants en
fonction du type d'enseignement secondaire effectué
Dans le tableau ci-dessous, les individus sont repartis en
fonction du type d'enseignement secondaire qu'ils ont effectué au cours
de leur scolarité à ce niveau.
Tableau no 5 : Répartition des
enquêtés suivant le type d'enseignement secondaire
effectué.
Type enseignement secondaire
effectué
|
Type
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
Général
|
50
|
45,5
|
Technique
|
60
|
54,5
|
Total
|
110
|
100,0
|
Ce sont 60 sujets pour un taux de 54,5% qui se sont
orientés vers l'enseignement technique au cours de leur
scolarité. A coté de ceux-ci, 50 autres ont été
soumis à un
système d'enseignement qualifié de
général. Ces derniers représentent 45,5% de
l'échantillon.
6.1.4. Répartition des répondants en
fonction de l'état actuel d'étude
Dans ce tableau, nous tentons de relever la situation des sujets
qui composent notre échantillon sur le plan de la poursuite ou de
l'arrêt des études.
Tableau no 6 : Répartition des
enquêtés en fonction de l'état actuel d'étude
Etat actuel d'étude
|
Etat
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
continu
|
41
|
37,3
|
arrêt
|
69
|
62,7
|
Total
|
110
|
100,0
|
Pour 62,7% de l'échantillon soit 69 individus, la
recherche d'emploi via une inscription au FNE est incompatible avec la
poursuite des études, d'où l'arrêt. Seulement 41 individus
pensent que faute d'avoir un emploi, il vaut mieux continuer d'aller à
l'école. C'est la raison pour laquelle, malgré le fait
d'être demandeur d'emploi officiellement inscrits au FNE, ils continuent
leurs études.
6.1.5. Répartition des répondants en
fonction du dernier diplôme obtenu Dans ce tableau, nous
présentons les différents parchemins qui ont sanctionné le
dernier pallié pour nos sujets.
Tableau no 7 : Répartition des
enquêtés en fonction du dernier diplôme obtenu
Dernier diplôme obtenu
|
Diplômes
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
BAC
|
41
|
37,3
|
BTS
|
23
|
20,9
|
DEUG, DUT, DEUP
|
15
|
13,6
|
LICENCE
|
10
|
9,1
|
MAÏTRISE et +
|
21
|
19,1
|
Total
|
110
|
100,0
|
Le diplôme le plus représenté au FNE est
pour les sujets de notre échantillon le Baccalauréat. Ce
diplôme est celui de 41 individus, soit 37,3%. Quant au BTS, il
appartient à 20,9% alors que ce sont 19,1% qui sont titulaires de la
Maîtrise ou plus. Le diplôme le moins représenté est
la Licence avec seulement 10 sujets pour 9,1%.
6.2. Résultats obtenus à partir des
modalités du besoin d'estime social
Il s'agit dans ce cas des différentes modalités
qui sont pris en compte dans la détermination des scores ayant permis
d'établir les différents niveaux du besoin d'estime sociale chez
les sujets de l'échantillon. Les tableaux présentés ici
vont des modalités définies dans la famille restreinte à
celles de la famille élargie pour se terminer par celles définies
dans le groupe de pairs.
6.2.1. Modalités définies dans la famille
restreinte
Elles sont au nombre de quatre et commencent par la
facilité dans les rapports pour se terminer par l'incidence de cette
catégorie sur les SIP.
- La facilité dans les
rapports
Elle se présente sous forme de tableau et de diagramme.
Tableau no 8 : Répartition des
enquêtés en fonction de la facilité dans les rapports.
Facilité dans les rapports
|
niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
10
|
9,1
|
moyen
|
32
|
29,1
|
fort
|
68
|
61,8
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 1 : Diagramme en secteur de
la facilité de rapports
De ce tableau et de ce diagramme, il appert que les jeunes
demandeurs d'emploi présentent pour la plupart une forte facilité
à entretenir des rapports en dépits de leur situation. Ceci se
justifie par le fait que ce sont les scores de plus de la moitié de
l'échantillon, 68 sujets qui se sont exprimés à ce niveau.
Une faible facilité dans les rapports est le choix de seulement 10
personnes, soit 9,1%. Le niveau moyen de facilité est signifié
par 29,1%.
- Le sentiment d'aise
On retrouve dans cet aspect, le sentiment d'aise
qu'éprouve le jeune au sein de sa famille. Tout comme
précédemment, on va procéder par commentaire du tableau et
du diagramme qui composent cette modalité.
Tableau no 9 : Répartition des
répondants en fonction du sentiment d'aise.
Sentiment d'aise
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
16
|
14,5
|
moyen
|
35
|
31,8
|
fort
|
59
|
53,6
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 2 : Diagramme en secteur du
sentiment d'aise
On constate à partir de ce tableau et de ce diagramme
que l'indicateur dominant est le niveau fort avec une fréquence de 59
sujets pour un taux de 53,6%. L'ordre est décroissant et c'est le niveau
moyen qui est second avec 31,8% et le dernier niveau, celui qui est
qualifié de faible est le moins représenté avec 16
individus, soit 14,5%. C'est dire que le sentiment d'aise en famille est
fortement partagé par les jeunes demandeurs d'emploi en dépit de
leur situation de quête d'emploi.
- Nécessité de travail
Il est question de la nécessité qu'éprouve
le demandeur d'emploi. Cette nécessité est en rapport avec le
souci d'une meilleure considération au sein de la structure
familiale.
Tableau no 10 : Répartition
des répondants en fonction de la nécessité de travail.
Nécessité de travail
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
4
|
3,6
|
moyen
|
10
|
9,1
|
fort
|
96
|
87,3
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 3 : Diagramme en secteur de
la nécessité de travail
De ce tableau, il appert que la majorité des jeunes en
quête d'emploi via le FNE recherchent du travail pour répondre
à une meilleure considération au sein de leur famille
nucléaire car il faut le reconnaître la société
africaine est collective. C'est ainsi la quasitotalité de
l'échantillon à savoir 87,3% des jeunes qui est en quête de
travail pour une meilleure considération. Seulement 10 sujets, soit 9,1%
relèvent le caractère moyen de cette entreprise et 3,6%
soulignent la faiblesse de cette modalité à leur niveau.
- Incidence de la famille sur les stratégies
d'insertion professionnelle
La famille a une certaine influence sur les stratégies
d'insertion professionnelle et à travers le tableau et le diagramme
ci-dessous, les jeunes signifient les différents niveaux de ces
influences.
Tableau no 11 : Répartition
des répondants en fonction de l'incidence de leur famille sur les
stratégies d'insertion professionnelle.
Incidence de la famille restreinte
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
36
|
32,7
|
moyen
|
42
|
38,2
|
fort
|
32
|
29,1
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 4 : Diagramme en secteur de
l'incidence de la famille restreinte
On constate au regard de ce tableau, un certain
équilibre dans la distribution des effectifs en rapport avec l'incidence
de la famille restreinte sur les stratégies d'insertion professionnelle.
Le taux le plus élevé appartient au niveau moyen, soit 38,3%. Le
taux le mois représenté étant les personnes qui pensent
que la famille a une forte influence sur les stratégies.
6.2.2. Modalités définies dans la famille
élargie
Dans ce facteur, nous avons regroupé les
modalités que sont l'utilité du jeune pour sa famille
élargie, la qualité de l'appréciation de son entourage
avec en plus la nécessité de travail et l'impact de la famille
élargie sur les stratégies.
- Utilité du jeune
Les jeunes demandeurs d'emploi nous donnent leur niveau d'accord
avec l'idée de leur utilité auprès de leurs oncles,
tantes.
Tableau no 12 : Répartition des
répondants en fonction de l'utilité du jeune
Utilité du jeune
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
22
|
20,0
|
moyen
|
34
|
30,9
|
fort
|
54
|
49,1
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 5 : Diagramme en secteur de
l'utilité du jeune
Nous avons, à partir de ce tableau, environ 50% de
l'échantillon est d'accord quant au caractère fort de
l'idée qu'ils restent d'une certaine utilité pour leur famille
élargie même s'ils sont encore sans travail. Seulement 20% pensent
que leur utilité est assez faible.
-Bonne appréciation du jeune
Cette modalité revient à la perception du jeune
de l'appréciation de ses cousins et cousines à son endroit. Ces
derniers, il convient de le relever, appartiennent, à notre sens,
à sa famille élargie.
Tableau no 13 : Répartition
des répondants en fonction de la bonne appréciation
Bonne appréciation
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
13
|
11,8
|
moyen
|
25
|
22,7
|
fort
|
72
|
65,5
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 6 : Diagramme en secteur de
la bonne appréciation du jeune
Plusieurs jeunes sont fortement en accord avec l'idée
de bénéficier d'une bonne appréciation. Nous avons de ce
tableau, un effectif de 72 personnes pour 65,5% pour le degré fort et
22,7% pour le niveau d'accord moyen. Le reste, soit 11,8% pensent qu'ils sont,
auprès de leurs cousines et cousins sujets à mauvaise
appréciation.
- Nécessité de travail comme
réponse aux sollicitations
Dans cette modalité, nous mettons en exergue les
fréquences des différents degrés d'accord des jeunes avec
l'idée que le travail leur permettrait de répondre davantage aux
sollicitations des membres de la famille élargie.
Tableau no 14 : Répartition des
répondants en fonction de la nécessité de travail
Nécessité de travail en faveur de la
famille élargie
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
20
|
18,2
|
moyen
|
44
|
40,0
|
fort
|
46
|
41,8
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 7 : Diagramme en secteur de
la nécessité du travail
Le travail est faiblement nécessaire pour 20 personnes
lorsqu'il s'agit pour elles de répondre aux sollicitations de leur
entourage élargi. Mais pour les 90 personnes restantes, soit plus de
80%, le travail est soit moyennement nécessaire (40%) soit il l'est
fortement (41,8%). C'est dire une fois de plus qu'un individu ne recherche pas
du travail uniquement pour lui.
- Influence de la famille élargie sur les
stratégies d'insertion professionnelle
La famille éloignée, à notre avis, a une
incidence dans le processus de quête d'emploi d'un jeune
diplômé du supérieur. C'est aussi l'avis des sujets de
notre échantillon et à la fois le tableau et le diagramme le
montrent.
Tableau no 15 : Influence de la
famille élargie sur les stratégies d'insertion professionnelle
Influence de la famille élargie
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
37
|
33,6
|
moyen
|
56
|
50,9
|
fort
|
17
|
15,5
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 8 : Diagramme en secteur de
l'influence de la famille élargie sur les stratégies d'insertion
professionnelle
Le taux le plus représenté ici est le niveau
moyen soit 50,9% pour 56 personnes qui trouvent que la famille élargie
agit dans stratégies. Pour 37 autres personnes, la famille
élargie ne peut qu'agir faiblement alors que les 15,5% restant sont
fortement an accord pour ce qui est de l'influence de cet aspect de l'entourage
individuel.
6.2.3. Modalités définies dans le groupe
de pairs
Nous entendons par groupe de pairs, l'entourage secondaire et
non directement familial que une personne peut avoir à travers
l'établissement de liens sociaux. Dans cette optique que nous avons pris
en compte quelques indicateurs sociaux tel la facilité de contacts, la
confiance en sa valeur en face des pairs etc. Ce sont ces modalités qui
sont présentées dans la série de tableaux qui suivent.
- Facilité dans les contacts
Le jeune demandeur d'emploi se définit dans un groupe
qui impose une certaine dynamique à partir des différents statuts
des uns et des autres. C'est dans ce cadre que se développent des
interactions caractérisées par l'influence sociale et ses
corollaires.
Tableau no 16 : Répartition
des répondants en fonction de facilités dans les contacts
Facilité dans les rapports
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
13
|
11,8
|
moyen
|
25
|
22,7
|
fort
|
72
|
65,5
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 9 : Diagramme en secteur de
la facilité des rapports
Dans la diagramme qui illustre le tableau
précédent, on constate 65,5% de notre échantillon est
d'avis que les rapports leur sont hautement faciles en dépit de la
situation dans laquelle ces personnes se trouvent. Néanmoins, 13
personnes, soit 11,8% ne partagent pas cet avis et trouvent que leur
facilité de rapports est faible. Les 25 personnes restantes (22,7%) sont
moyennement d'accord avec cet énoncé.
- Confiance en sa valeur face au groupe
depairs
Les jeunes estiment qu'ils ont une certaine valeur même si
celle-ci n'est pas reconnue dans leur entourage. C'est ce que relèvent
le tableau et le diagramme ci-après.
Tableau no 17 : Répartition
des répondants en fonction de leur confiance face au groupe de pairs
Confiance face au groupe de pairs
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
7
|
6,4
|
moyen
|
33
|
30,0
|
fort
|
70
|
63,6
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 10 : Diagramme en secteur
de la confiance face au groupe de pairs
Une majorité conséquente de personnes de notre
échantillon garde de façon élevé confiance face
à leur semblable possédant une meilleure situation. Elles sont 70
à le signifier, soit 63,6%. Par contre, quand 33 d'entre elles (30%)
estiment perdre moyennement confiance en elles, très peu (7 personnes)
soit 6,4% n'ont pas assez confiance en elles face à leurs semblables
à cause de leur situation.
- Nécessité de travail pour une
meilleure intégration dans legroupe de pairs
Les individus pensent qu l'on ne devrait être qu'avec
ceux qui sont comme nous. Il est question de voir dans quelle mesure cet
état de fait s'applique chez les jeunes en quête d'emploi et ce
travail est il ce qui pourrait les permettre de mieux appartenir à un
groupe ? Le tableau et le diagramme en apportent une réponse.
Tableau no 18 : Répartition
des répondants en fonction de la nécessité de travail
Nécessité de travail pour une meilleure
intégration
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
7
|
6,4
|
moyen
|
28
|
25,5
|
fort
|
75
|
68,2
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 11 : Diagramme en secteur
de la nécessité de travail
Pour répondre aux attentes de son groupe de pairs, les
jeunes ont davantage besoin de travailler. Il s'agit non de travailler pour
frustrer les autres, mais c'est tout au moins afin de se savoir
supérieur à eux lorsqu'on leur offre un pot. C'est près de
70% qui le pense de façon forte. Si on ajoute à eux les 25,5%
dont l'accord est moyen, l'on se situe à environ 95%. Il ne reste plus
que 7 personnes pour qui la quête d'un emploi n'a qu'un faible rapport
avec la quête de l'intégration au sein du groupe de pairs.
- Impact du groupe de pairs sur les stratégies
d'insertion professionnelle
Le tableau et le diagramme nous présentent les
différentes fréquences de l'impact que le groupe de pairs peut
avoir sur les stratégies des jeunes dans leur quête d'emploi.
C'est la dernière modalité qui entre dans la détermination
du niveau de besoin d'estime sociale.
Tableau no 19 : Répartition
des répondants en fonction de l'impact du groupe de pairs
Impact du groupe de pairs
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
faible
|
22
|
20,0
|
moyen
|
50
|
45,5
|
fort
|
38
|
34,5
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 12 : Diagramme en secteur
de l'impact du groupe de pairs
Pour ce qui est de ce tableau et de son illustration
(diagramme), le plus grand effectif qui pense que le groupe de pairs a un
impact sur les stratégies appartient au niveau moyen ; cet effectif est
de 50, soit 45,5%. Le faible niveau lui n'est représenté
qu'à hauteur de 22 personnes pour 20% et 34,5 qui correspond à 38
personnes partage l'idée d'un impact considérable du groupe de
pairs sur les stratégies.
Les précédentes modalités sont celles dont
les scores ont été à l'origine de la détermination
des trois différents niveaux du besoin d'estime sociale.
Tableau no 20 : Répartition
des répondants en fonction des niveaux de besoin d'estime sociale
Besoin d'estime sociale
|
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
Faible besoin
|
1
|
0,9
|
Moyen besoin
|
59
|
53,6
|
Fort besoin
|
50
|
45,5
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 13 : Diagramme en secteur
des différents niveaux de besoin d'estime sociale
Nous référant au tableau du besoin d'estime
sociale, nous constatons que le faible besoin d'estime sociale n'est
représenté que par un seul sujet, soit 0,9%. Les deux autres
niveaux, à savoir le besoin d'estime sociale moyen est le plus
signifié dans cette étude avec 59 sujets pour 53,6% contre 45,5%,
soit une fréquence de 50 pour le besoin d'estime sociale fort. Il
revient à dire que les jeunes demandeurs d'emploi sont pour la plupart
déterminés par la quête de reconnaissance de la part
d'autrui à un degré qui varie du moyen au fort.
L'instrument que nous avons utilisé pendant
l'enquête étant réparti en trois, la dernière
dimension était inhérente aux stratégies d'insertion
professionnelle. C'est d'elle qu'il s'agira dans la dernière partie de
ce chapitre.
6.3. Résultats obtenus à partir des
stratégies d'insertion professionnelle
Les résultats qui portent sur les stratégies ont
été regroupés en deux catégories. Nous avons
recensé les stratégies dites formelles et les stratégies
dites informelles. Les tableaux de cette partie seront donc
présentés en tenant compte des différentes
stratégies énumérées dans l'instrument de collecte
de données. C'est la raison pour laquelle nous n'avons que deux tableaux
qui sont composés des mêmes modalités que ceux du besoin
d'estime sociale. Il s'agit une fois de plus des différents niveaux
d'accord avec l'utilisation des ces stratégies.
6.3.1. Stratégies formelles d'insertion
professionnelle
Nous présentons à travers ce tableau, le
résumé des réponses qu'ont donné les demandeurs
d'emploi inscrits au FNE. Dans ce tableau, nous ressortons les effectifs
liés à l'attente des propositions parentales, la
possibilité de faire acte de candidature à concours, la
quête du recrutement et enfin le perfectionnement académique
(poursuivre ses études ou suivre des formations)
Tableau no 21 : Répartition
des répondants en fonction du niveau d'accord quant à
l'utilisation des stratégies formelles d'insertion professionnelles
Stratégies formelles d'insertion
|
niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
Faible
|
6
|
5,5
|
Moyen
|
60
|
54,5
|
Fort
|
44
|
40,0
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 14 : Diagramme en secteur
des stratégies formelles d'insertion
Le tableau est l'illustration du contexte à notre avis,
dans la mesure où, les stratégies telles que se présenter
aux concours sont celles qui ont sous-tendu et défini le niveau faible
dans l'utilisation des stratégies pourtant reconnues formelles. Le
niveau élevé d'accord a été
préféré pour les stratégies telles la quête
de recrutements, d'où un effectif de 44 soit 40%. Le taux le
représenté est le niveau d'accord moyen car les jeunes pensent
les stratégies formelles perdent davantage de terrain. Néanmoins
le niveau d'accord moyen est exprimé par 60 pour un pourcentage de
54,5%
S'il en est ainsi des stratégies formelles, que dire des
stratégies informelles d'insertion professionnelle ?
6.3.2. Stratégies informelles d'insertion
professionnelle
Le tableau qui va suivre parle des stratégies qui ne
sont pas admises officiellement comme donnant accès à l'insertion
professionnelle. Elles sont néanmoins de plus en plus objet de
débats et participent dans une certaine mesure de l'insertion. Certaines
d'entre elles sont même déjà admises et à ce titre,
nous avons la cooptation qui s'emploie par un interventionnisme relationnel.
L'insertion professionnelle fait partie des merveilles que miroite
l'adhésion à des sectes de nos jours. Et d'autres
stratégies telles la pratique de l'homosexualité ou dans le
« meilleur » des cas l'entretien des rapports
hétérosexuels sont autant de moyens dont nous requerrons dans le
tableau ci après le niveau d'accord des jeunes quant à
l'utilisation de ces stratégies.
Tableau no 22 : Répartition
des répondants en fonction du niveau d'accord quant à
l'utilisation des stratégies informelles d'insertion professionnelle
Niveaux
|
Fréquences
|
Pourcentages
|
Faible
|
40
|
36,4
|
Moyen
|
57
|
51,8
|
Fort
|
13
|
11,8
|
Total
|
110
|
100,0
|
Figure no 15 : Diagramme en secteur
des stratégies informelles d'insertion
Nous constatons que, pour ce qui est de l'utilisation des
stratégies informelles, certains jeunes ne sont que faiblement d'accord.
Ceux-ci sont une quarantaine, soit un taux de représentativité de
36,4%. Ceux qui sont totalement d'accord sont peu nombreux car ce sont
là des pratiques non encore intériorisées dans nos moeurs.
Ils ont un taux de 11,8%, alors qu ceux qui admettent que ces stratégies
existent déjà notre société et qui admettent de
façon moyenne leur utilisation ont le pourcentage le plus
élevé. Ce pourcentage est de 51,8% pour dire plus de la
moyenne.
Si les stratégies à la fois formelles et
informelles sont autant de moyens pour parvenir à l'insertion
professionnelle, peut-on affirmer qu'elles sont en relation avec le besoin
d'estime sociale en général et les différents niveaux de
ce besoin en particulier ? C'est la réponse que l'analyse de
résultats tente d'apporter.
Chapitre 7 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre constitue le dernier de notre recherche. Il porte
sur l'analyse et l'interprétation des résultats de
l'étude. Par analyse, nous entendons vérification des
hypothèses de recherche et par ricochet de l'hypothèse
générale.
L'analyse des résultats se fera suivant l'ordre des
hypothèses de recherche, et nous utiliserons le test statistique de la
corrélation de Bravais-Pearson. Le signe du coefficient de
corrélation d'échantillon indique la direction de la relation et
sa valeur absolue l'intensité du lien. Les valeurs absolues plus grandes
indiquent une forte liaison. Les valeurs sont comprises entre -1 et +1.
7.1. L'hypothèse de recherche no 1
(HR1)
Cette hypothèse est intitulée : Il existe un
lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle.
Tableau no 23 : Répartition
des fréquences du croisement des variables de l'HR1
Niveau de besoin d'estime sociale
|
Stratégies d'insertion
|
Stratégie formelle
|
Stratégie informelle
|
Total
|
Fort besoin d'estime
|
19
|
31
|
50
|
Total
|
19
|
31
|
50
|
Au regard de ce tableau de croisement, on a une
fréquence moindre du fort besoin d'estime sociale pour les
stratégies formelles car seulement 19 personnes ont signifié leur
accord (fort ou moyen) quant à l'utilisation de ces stratégies
alors que les 31 personnes restantes sont en accord avec les stratégies
informelles. Seul le test de corrélation nous permettra de tirer une
conclusion à partir de sa valeur.
Tableau no 24 : Analyse de la
corrélation de l'HR1
Mesures symétriques
|
Valeur
|
Erreur standard asymptotique (a)
|
T approché (b)
|
Signification approchée
|
Intervalle par
Intervalle
|
R de Pearson
|
,222
|
,095
|
2,471
|
,015(c)
|
Ordinal par Ordinal
|
Corrélation de Spearman
|
,228
|
,087
|
2,540
|
,012(c)
|
Nombre d'observations valides
|
50
|
|
|
|
a- L'hypothèse nulle n'est pas
considérée.
|
b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans
l'hypothèse nulle.
|
c- Basé sur une approximation normale.
|
|
La valeur du coefficient de corrélation de Pearson pour
cette dimension, c'est-à-dire pour les 50 sujets de notre
échantillon qui ont un fort besoin d'estime sociale, est 0,22. Ce qui
signifie que la relation est positive mais faiblement significative. Autrement
dit, il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les
stratégies d'insertion professionnelle. C'est dire donc que l'HR1 est
vérifiée. Cependant, nous avons poussé l'analyse pour
définir le type de stratégies qui correspond le mieux au fort
besoin d'estime, d'où le tableau suivant.
Tableau no 25 : Analyse de la
corrélation avec la V.D. secondaire (Type de stratégies)
Mesures symétriques
|
Valeur
|
Erreur standard asymptotique (a)
|
T approché (b)
|
Signification approchée
|
Intervalle par
Intervalle
|
R de Pearson
|
,463
|
,065
|
5,673
|
,000(c)
|
Ordinal par Ordinal
|
Corrélation de Spearman
|
,473
|
,066
|
5,834
|
,000(c)
|
Nombre d'observations valides
|
31
|
|
|
|
a- L'hypothèse nulle n'est pas
considérée.
|
b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans
l'hypothèse nulle.
|
c- Basé sur une approximation normale.
|
|
L'analyse de l'HR1 avec les stratégies informelles
d'insertion professionnelle (SIIP) nous donne une valeur différente de
celle issue de l'analyse avec les stratégies combinées. La valeur
de la corrélation est dans ce cas égale à 0,46. La
croissance de cette valeur signifie tout simplement que le fort besoin d'estime
sociale est beaucoup plus lié aux stratégies informelles qu'aux
stratégies formelles. Ce qui revient davantage à confirmer notre
hypothèse de recherche. Sommes-nous capable de dire pareille pour la
deuxième hypothèse ?
7.2. L'hypothèse de recherche no 2
(HR2)
Cette hypothèse est celle en rapport avec le moyen
besoin d'estime sociale et est intitulée : Il existe un lien entre
le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle.
Tableau no 26 : Répartition
des fréquences du croisement des variables de l'HR2
Niveau de besoin d'estime sociale
|
Stratégies d'insertion
|
Stratégie formelle
|
Stratégie informelle
|
Total
|
Moyen besoin d'estime
|
48
|
11
|
59
|
Total
|
48
|
11
|
59
|
Le besoin d'estime sociale moyen est inégalement
reparti entre les stratégies d'insertion professionnelle. Il est
fortement dans les stratégies formelles d'insertion professionnelle
(SFIP) par 48 sujets contre 11 seulement pour les stratégies informelles
d'insertion. Cette répartition aura, à n'en point douter, des
répercussions sur l'analyse à donner au niveau de cette
hypothèse de recherche.
Tableau no 27 : Analyse de la
corrélation de l'HR2
Mesures symétriques
|
Valeur
|
Erreur standard asymptotique (a)
|
T approché (b)
|
Signification approchée
|
Intervalle par
Intervalle
|
R de Pearson
|
-,150
|
,093
|
-1,579
|
,117(c)
|
Ordinal par Ordinal
|
Corrélation de Spearman
|
-,167
|
,093
|
-1,756
|
,082(c)
|
Nombre d'observations valides
|
59
|
|
|
|
a- L'hypothèse nulle n'est pas
considérée.
|
b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans
l'hypothèse nulle.
|
c- Basé sur une approximation normale.
|
|
La valeur du coefficient de corrélation
d'échantillon de Pearson est dans ce cas égale à -0,15.
Cette valeur est ici négative et ainsi, ce n'est pas dire qu'il n'existe
pas de relation. Si les valeurs du coefficient de corrélation varient
entre -1 et +1, c'est, à juste titre, pour indiquer le sens de la
relation. C'est la valeur absolue qui permet de comprendre
l'intensité
de cette relation. Dans le cas spécifique de cette
hypothèse, cette valeur est de 0,15 et elle indique une faible
corrélation du besoin d'estime moyen avec les stratégies
d'insertion professionnelle en général, c'est-à-dire que
l'HR2 est, elle aussi, vérifiée. Comme
précédemment, nous avons vérifié quel type de
stratégies sied au moyen besoin d'estime sociale.
Tableau no 28 : Analyse de la
corrélation avec la V.D. secondaire (Type de stratégies)
Mesures symétriques
|
Valeur
|
Erreur standard asymptotique (a)
|
T approché (b)
|
Signification approchée
|
Intervalle par
Intervalle
|
R de Pearson
|
,253
|
,091
|
2,840
|
,005(c)
|
Ordinal par Ordinal
|
Corrélation de Spearman
|
,258
|
,093
|
2,895
|
,005(c)
|
Nombre d'observations valides
|
59
|
|
|
|
a- L'hypothèse nulle n'est pas
considérée.
|
b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans
l'hypothèse nulle.
|
c- Basé sur une approximation normale.
|
|
La valeur du coefficient de corrélation pour cette
analyse est différente du fait qu'il s'agit du croisement de la variable
indépendante de l'hypothèse de recherche no 2 avec une
modalité de la variable dépendante, à savoir les
stratégies formelles d'insertion professionnelle (SFIP). On constate
alors que cette valeur est positive et même supérieur à la
précédente. Nous pouvons dès lors affirmé qu'il
existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies
formelles d'insertion professionnelle, malgré que cette relation soit
faiblement significative.
7.3. L'hypothèse de recherche no 3
(HR3)
Cette hypothèse était en rapport avec le faible
besoin d'estime sociale et nous l'avons libellé : Il existe un lien
entre le faible besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle.
Elle n'a pas été prise en compte par le logiciel
lors de l'analyse parce que, dans notre échantillon, seul un sujet a
présenté ce niveau de besoin. Ne pouvant donc pas
vérifié l'hypothèse, il était nécessaire de
procéder à une analyse de contenu. Eu égard au fait que
cette étude traite du lien entre les deux variables que sont le besoin
d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle par
l'utilisation du test de corrélation de Pearson, nous avons retenu
l'idée du rejet ou mieux de l'infirmation de cette hypothèse de
recherche.
L'hypothèse de recherche no 3 est donc
rejetée.
Le tableau ci après récapitule les résultats
mais, en plus, définie le seuil de signification pour chacun des
résultats obtenus par hypothèse de recherche.
Tableau no 29 : Vue globale des
résultats, décisions et différents seuils de signification
pour l'HR1.
|
Stratégies d'insertion professionnelle
|
Stratégies informelles d'insertion
|
Fort besoin d'estime sociale
|
Corrélation de Pearson
|
,222(**)
|
,463(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,005
|
,000
|
N
|
50
|
31
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
|
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
|
Si le fort besoin d'estime sociale est ainsi faiblement
significatif lorsqu'il est corrélé aux stratégies
d'insertion professionnelle, c'est inhérent au fait que la part des
stratégies informelles est conséquente par rapport aux
stratégies formelles. Néanmoins, le seuil de signification selon
le logiciel s'élève à 99% pour certifier de la
fiabilité de ces analyses.
Tableau no 30 : Vue globale des
résultats, décisions et différents seuils de signification
pour l'HR2.
|
Stratégies d'insertion professionnelle
|
Stratégies formelles d'insertion
|
Moyen besoin d'estime sociale
|
Corrélation de Pearson
|
-,150(*)
|
,253(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,316
|
N
|
59
|
48
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
|
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
|
En ce qui concerne l'hypothèse de recherche
no 2 la valeur négative signifie tout simplement que plus la
valeur de la corrélation baisse, plus la relation régresse ;
c'est dire que plus la valeur absolue tendra vers 0 et moins on aura de chance
d'obtenir un lien significatif. C'est la raison pour laquelle le seuil de
signification pour ce qui est de cette analyse est de 95% alors que la
fiabilité du lien avec les stratégies formelles est de 99%.
7.4. Implications des résultats et
suggestions
Deux des trois hypothèses de recherche
préalablement définies ont été
vérifiées et bien que la troisième hypothèse soit
rejetée, l'hypothèse générale est confirmée.
On peut affirmer qu'il existe un lien entre le niveau de besoin
d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle desjeunes
demandeurs d'emploi inscrits au FNE de la ville de Douala.
De façon générale, l'absence de faible
besoin d'estime sociale se traduit par le souci des jeunes à
s'insérer professionnellement pour satisfaire aux exigences des membres
de leur entourage et par là, pour davantage acquérir une
considération qui passe aujourd'hui par la capacité des uns et
des autres à répondre aux demandes qui leurs sont
adressées. Selon la théorie de la motivation en
général, et de l'approche hiérarchique des besoins, la
quête de reconnaissance sociale devrait apparaître après
qu'un individu ait satisfait les besoins précédents. La
quête de besoin d'estime sociale se révèle chez les jeunes
en
situation de demande d'emploi. On peut dire que certains des
besoins inférieurs ne sont pas encore satisfaits quand la plupart de
jeunes, selon l'INS 2005) arrivent pour la première fois sur le
marché du travail entre 28 et 29 ans. Ils sont encore dépendants
des parents avec qui ils habitent encore, pour la grande majorité. La
hiérarchisation des besoins tout comme l'a souligné Alderfer,
n'est pas toujours respectée. Certains besoins permettent de satisfaire
d'autres et les jeunes le démontrent au travers de ces résultats.
Le niveau d'accord quant à l'utilisation d'une stratégie
dénote de la permissivité dont jouie cette démarche
auprès du sujet. S'il faut, pour résoudre les besoins d'ordre
inférieurs, utiliser toutes les stratégies, les résultats
démontrent, une fois de plus que, plus le besoins s'intensifient et plus
le niveau d'accord quant à l'utilisation d'une stratégie
croît. Les déviances tant constatées et
décriées par les média ne sont pas des expressions du
naturel ou du génétique individuel, mais tout simplement des
moyens pour parvenir à un but. La misère aidant, l'on est
prêt à tout pour paraître aux yeux de ses semblables car
dit-on «qui n'a rien, n'est rien».
Si la jeunesse d'aujourd'hui représente l'avenir de
demain, il est temps de tirer la sonnette d'alarme et d'interpeller les uns et
les autres au débat. Un travail de fond devra être abattu en aval
et en amont. En amont, il est urgent pour les pouvoirs publics de revaloriser
l'intellect. Cette revalorisation permettra aux uns et aux autres de reprendre
en main leur destinée léguée aux mains de ceux qui peuvent
subvenir matériellement et financièrement, aux besoins aussi
primaires soient ils, des nécessiteux. La refondation du système
universitaire peut être la clé du succès de la valorisation
de l'intellect. Elle passe inexorablement par une meilleure
considération des enseignants et d'un processus d'assistance à
l'endroit des étudiants en général et de ceux des niveaux
relativement élevés en particulier. En aval, la pauvreté
est un fléau à combattre avec la dernière énergie
car c'est encore elle qui avilie l'homme. Aussi, un travail de sensibilisation
sociale sur la valeur intellectuelle est nécessaire pour
générer une meilleure considération de ceux qui ont choisi
de faire de longues études. Ils sont des laissés pour compte car
l'imaginaire populaire les considère comme des personnes qui ne servent
à rien. En définitive, c'est à ce prix et à ce prix
uniquement que la sérénité sera retrouvée au sein
de la jeunesse.
CONCLUSION GENERALE
La quête de la reconnaissance sociale entretient-elle
une relation avec les stratégies d'insertion professionnelle dans le
domaine de l'insertion professionnelle ? Tel a été le fil
conducteur au moment où nous démarrions cette recherche. Au cours
du voyage devant nous conduire à la réponse à cette
question, deux escales importantes ont été envisagées,
question de nous procurer les nécessaires provisions pour le voyage. La
gare d'embarquement était constituée des observations empiriques
inhérentes à toutes ces déviances sociétales
(prolifération des sectes, pratique de l'homosexualité, «
droit de cuissage», etc.). Ces dernières sont en rapport avec le
questionnement sur les pratiques tant sectaires que sexuelles relayées
en grande pompe par les médias.
Le premier point d'ancrage était la littérature
sur les principales notions en relation avec le sujet d'étude. Y ont
été identifiés, les principaux concepts en rapport avec le
thème central de notre recherche à savoir le besoin d'estime
sociale chez les jeunes demandeurs d'emploi. Le choix de cette population se
trouve dans les statistiques liées au chômage dans lesquelles les
jeunes tiennent le haut du pavé. Au sortir de cette étape, nous
nous sommes orientés vers notre domaine d'étude, la psychologie
sociale pour nous enquérir de la considération à ce
thème accordée. Cet exercice a permis de constater que les
recherches sur le besoin d'estime sociale ont un fondement en psychologie
sociale. On le situe dans le domaine de la motivation et principalement sur les
approches théoriques des besoins.
Fort de ces constats, nous avons posé le
problème de l'étude : la présumée relation entre le
besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.
Aussi, la question de recherche posée était la suivante :
Existe-t-il un lien entre le niveau de besoin d'estime sociale et les
stratégies d'insertion professionnelle ? A cette question de recherche,
une réponse provisoire a été donnée. Elle constitue
notre hypothèse générale, libellée ainsi que suit :
Il existe un lien entre le besoin d'estime sociale et les stratégies
d'insertion professionnelle. L'opérationnalisation de cette
hypothèse a donnée lieu à trois hypothèses de
recherche. Ce sont :
HR1 : Il existe un lien entre le fort besoin
d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle
HR2 : Il existe un lien entre le moyen
besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle
HR3 : Il existe un lien entre le faible
besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle.
Le second point d'ancrage nous a mené sur le terrain
pour collecter les données nécessaires à la
vérification des hypothèses. Devant travailler avec les
demandeurs d'emploi, notre investigation nous a conduit au FNE, retenu comme
cadre d'étude. Ont en définitive constitué
l'échantillon, 110 sujets obtenus par la méthode
d'échantillonnage aléatoire. Ce sont des jeunes, demandeurs
d'emploi, diplômés de l'enseignement supérieur.
L'instrument de collecte de données, l'inventaire d'estime de soi
sociale (IES) de Bouvard, a été adapté pour permettre une
application de nos facteurs dans la détermination des différents
niveaux de besoin. Ces niveaux sont issus du score global obtenu à
partir des items inhérents au dit besoin d'estime sociale.
Les données collectées ont été
saisies sur le logiciel informatique Excel, puis ont été
transportées pour exploitation vers le logiciel statistique SPSS version
10.0
L'outil d'analyse retenu pour la vérification des
hypothèses était le test du coefficient de corrélation
d'échantillon de Bravais-Pearson. Les résultats ci après
ont été obtenus.
En ce qui concerne l'hypothèse de recherche
no 1, il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et
les stratégies d'insertion professionnelle, le test de
corrélation indique une relation positive entre la variable
indépendante et la variable dépendante. Cette relation est
faiblement significative.
Pour ce qui est de l'hypothèse de recherche
no 2, à savoir il existe un lien entre le moyen besoin
d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle, la
relation est, elle aussi, positive mais faible en terme de signification.
La dernière hypothèse de recherche
intitulée, il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale
et les stratégies d'insertion professionnelle, n'est pas
vérifiée car elle est invalide du point de vue statistique. Cette
situation est inhérente au fait qu'il n'existe qu'un seul sujet chez qui
s'exprime le faible besoin d'estime sociale, dans notre échantillon.
Dès lors, la méthode d'analyse conseillée est une analyse
de contenu soutendue par un entretien comme instrument de collecte de
données, entre autres.
Les hypothèses de recherche no 1 et
no 2 étant confirmées et dans l'ensemble
significatives, l'hypothèse générale est confirmée
: il existe un lien entre le niveau de besoin
d'estime sociale et les stratégies d'insertion
professionnelle des jeunes demandeurs d'emploi.
De ces résultats, quelques observations peuvent
être dégagées. Premièrement, seules deux dimensions
du besoin d'estime sociale s'expriment majoritairement dans notre
échantillon. Ce sont le fort et le moyen besoin d'estime sociale. Ceci
est en confirmation le développement de la question du pouvoir financier
dans notre contexte au mépris des valeurs éthiques et morales qui
fondent la vie sociale et déterminent, par conséquent, l'individu
qui s'y meut. C'est dans cette optique que s'inscrit, à notre sens,
l'usage des stratégies informelles. Ainsi, avons-nous constaté
que plus le besoin d'estime sociale croît, plus la tendance est à
l'utilisation des stratégies informelles d'insertion professionnelle
reléguant par là même la qualification et la
compétence, maîtres mots du discours officiel et par ricochet, des
stratégies formelles. Secondairement, nous constatons que
l'environnement social est un facteur coercitif favorable à l'usage d'un
type de stratégies. Aussi, les stratégies sont liées au
contexte et les jeunes s'orientent en fonction de la donne sociale en terme
d'offres professionnelles. Ceci revient à dire que ce travail ne saurait
être généralisable du fait du fait de l'emprise de
l'environnement dans le choix des stratégies.
Cependant, au plan théorique, il convient de dire que
l'approche stratégique dans l'insertion professionnelle doit prendre en
compte la notion de motivation en général, et en particulier le
besoin d'estime sociale. Ce dernier ne s'inscrivant pas dans la perspective de
Maslow par une succession hiérarchique, il correspond davantage au
schéma d'Alderfer et se situe au niveau II, le besoin de rapports
sociaux, sans prise en compte d'une quelconque préséance. En
outre, il convient à l'approche stratégique de s'inscrire dans la
contextualisation des démarches d'insertion professionnelle afin
d'accroître son efficacité. C'est, en définitive, sous cet
angle que nous entreprenons d'axer nos recherches à venir.
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www.univ-montp3.fr
www.wikipedia.org/wiki
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE i
DEDICACES iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES ABREVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES FIGURES viii
RESUME ix
ABSTRACT x
|
INTRODUCTION GENERALE
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE Chapitre
1 : Problématique
|
1
5
6
|
1.1.
|
Contexte général de l'étude
|
6
|
1.2.
|
Problème de l'étude
|
9
|
1.3.
|
Orientation théorique de l'étude
|
10
|
1.4.
|
Question de recherche et hypothèse
générale
|
14
|
1.5.
|
Objectifs et buts de l'étude
|
15
|
1.6.
|
Intérêts et pertinence de l'étude
|
16
|
1.7.
|
Type d'étude
|
18
|
1.8.
|
Délimitation de l'étude
|
18
|
|
Chapitre 2 : Cadre conceptuel
|
20
|
2.1.
|
La jeunesse
|
20
|
2.1.1.
|
Définition et historique
|
20
|
2.1.2.
|
Jeunesse e milieu familial
|
22
|
2.1.3.
|
Jeunesse et environnement social
|
22
|
2.2.
|
Le besoin d'estime sociale
|
23
|
2.2.1.
|
La notion de besoin
|
23
|
2.2.2.
|
La notion d'estime
|
25
|
2.2.3.
|
Le social
|
26
|
2.2.4.
|
Le besoin de réussite
|
28
|
2.2.5.
|
L'origine socioprofessionnelle
|
29
|
2.3.
|
L'insertion socioprofessionnelle
|
30
|
2.3.1.
|
La notion de transition sociale
|
31
|
2.3.2.
|
La transition sociale juvénile
|
32
|
2.3.3.
|
La transition socio-économique
|
33
|
2.4.
|
Les stratégies d'insertion professionnelle
|
34
|
2.4.1.
|
Définition
|
34
|
2.4.2.
|
Quelques types de stratégies
|
35
|
2.4.3.
|
Aspiration et famille
|
38
|
Chapitre3 : Orientation
théorique 40
3.1. La théorie de la motivation 41
3.1.1. Historique 41
3.1.2. Définition 42
3.1.3. Éléments constitutifs de la motivation 44
Le déclenchement du comportement 44
La direction du comportement 45
L'intensité du comportement 45
La persistance du comportement 45
3.1.4. Le phénomène motivationnel 45
3.2. Quelques théories de la motivation 46
3.2.1. La théorie des besoins de Maslow 47
Besoins physiologiques 48
Besoins de protection et de sécurité 49
Besoins d'amour et d'appartenance 50
Besoins d'estime de soi et de considération 51
Besoins d'actualisation de soi 51
3.2.2. La théorie des besoins d'Alderfer 52
3.2.3. Applications de la théorie des besoins 54
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE 57
Chapitre 4 : Modèle d'analyse et outil
d'investigation 58
4.1. Rappel du problème 58
4.2. Enoncé de la question de recherche 59
4.3. Formulation des hypothèses 59
4.3.1. Planification de l'enquête 60
4.3.2. L'instrument de collecte de données 64
Présentation du questionnaire 65
4.3.3. La pré enquête 66
4.3.4. La collecte de données 67
Chapitre 5 : Population et échantillon
68
5.1. Le site de l'étude 68
5.2. La population 69
5.3. Echantillon et technique d'échantillonnage 69
5.4. Technique d'analyse 70
5.4.1. Contrôle des questionnaires 70
5.4.2. Technique de vérification des hypothèses
71
5.4.3. L'analyse de corrélation 72
TROISIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE 74
Chapitre 6 : Présentation des
résultats 75
6.1. Identification des répondants 75
6.1.1. Répartition des répondants en fonction de
l'âge 75
6.1.2. Répartition des répondants en fonction du
sexe 76
6.1.3. Répartition des répondants en fonction du
type d'enseignement secondaire effectué 76
6.1.4. Répartition des répondants en fonction de
l'état actuel d'étude 77
6.1.5. Répartition des répondants en fonction du
dernier diplôme obtenu 77
6.2. Résultats obtenus à partir des
modalités du besoin d'estime social 78
6.2.1. Modalités définies dans la famille
restreinte 78
6.2.2. Modalités définies dans la famille
élargie 82
6.2.3. Modalités définies dans le groupe de pairs
86
6.3. Résultats obtenus à partir des
stratégies d'insertion professionnelle 92
6.3.1. Stratégies formelles d'insertion professionnelle
92
6.3.2. Stratégies informelles d'insertion professionnelle
93
Chapitre 7 : Analyse et interprétation des
résultats 95
7.1. L'hypothèse de recherche no 1 (HR1) 95
7.2. L'hypothèse de recherche no 2 (HR2) 97
7.3. L'hypothèse de recherche no 3 (HR3) 100
7.4. Implications des résultats et suggestions 101
CONCLUSION GENERALE 104
BIBLIOGRAPHIQUE 107
ANNEXE iTABLE DES MATIERES
112
ANNEXES
QUESTIONNAIRE D'EVALUATION
CONSIGNE
Ce questionnaire porte sur le besoin d'estime sociale et est
strictement personnel. Vous n'y mettrez que des réponses correspondant
à vos opinions.
Ne vous inquiétez pas car l'anonymat et la
confidentialité de vos réponses sont garantis. Vous
êtes priés de signifier votre choix en mettant une
croix dans la case correspondant à votre opinion. Il est
question de nous dire à quel degré vous êtes d'accord avec
l'énoncé sous la forme suivante. Garder à l'esprit que
vous êtes un demandeur d'emploi.
Fortement en désaccord si vous
êtes totalement contre l'affirmation
En désaccord si votre
désaccord n'est pas strict
Indécis si votre avis sur
l'affirmation est mitigé ou si vous êtes indifférent quant
à l'énoncé En accord si votre
accord n'est pas strict
Fortement en accord si vous êtes
totalement d'avis avec l'affirmation.
Seule votre sérieux et votre sincérité
garantiront la validité de ce travail. Merci d'avance de participer au
progrès de la science.
I- Renseignements sur le répondant
1- Age ans
2- Sexe : Masculin Féminin
3- Type d'enseignement : Général Technique
4- Etat actuel d'étude :
5- Dernier diplôme obtenu : II- Besoin
d'estime sociale
Nos
|
Intitulé de l'item
|
Fortement en des accord
|
En des accord
|
Indecis
|
En accord
|
Fortement en accord
|
1
|
J'ai des facilités à m'entretenir avec mes
parents
|
|
|
|
|
|
2
|
Mes frères et soeurs ont besoin de me savoir productif
|
|
|
|
|
|
3
|
Je me sens à l'aise en famille malgré mon statut
|
|
|
|
|
|
4
|
Je serais pris un peu plus au sérieux si j'ai un
travail
|
|
|
|
|
|
5
|
Je m'entends bien avec mes frères et soeurs malgré
mon statut
|
|
|
|
|
|
6
|
Je suis assez utile pour ma famille en dépit de mon
statut
|
|
|
|
|
|
7
|
Ma famille a une influence sur ma stratégie d'insertion
professionnelle
|
|
|
|
|
|
8
|
Je reste utile pour mes oncles et tantes malgré mon
statut
|
|
|
|
|
|
9
|
Mes cousins et cousines me trouvent intéressant
malgré ma situation
|
|
|
|
|
|
10
|
J'ai des facilités à rendre mes oncles et tantes
à l'aise malgré mon statut
|
|
|
|
|
|
11
|
Je recherche du travail pour davantage répondre aux
sollicitations de mes oncles et tantes
|
|
|
|
|
|
12
|
Mes cousins et cousines apprécient à juste titre ma
compagnie
|
|
|
|
|
|
13
|
Mes oncles, tantes, cousins et cousines ont un impact sur ma
stratégie d'insertion professionnelle
|
|
|
|
|
|
14
|
Je me fais des ami(e)s facilement malgré ma situation
|
|
|
|
|
|
15
|
Quand je suis avec les copains, je reste confiant malgré
mon statut
|
|
|
|
|
|
16
|
J'entre facilement en contact avec des personnes en dépit
de mon statut
|
|
|
|
|
|
17
|
Je garde une certaine valeur face aux ami(e)s malgré mon
statut
|
|
|
|
|
|
18
|
J'ai besoin de travailler pour mieux intégrer le groupe de
personnes de mon âge
|
|
|
|
|
|
19
|
Je demeure solliciter par les personnes de mon âge
malgré mon statut
|
|
|
|
|
|
20
|
Mes ami(e)s, copains et personnes de mon âge ont un impact
sur ma stratégie de recherche d'emploi
|
|
|
|
|
|
III- Stratégies d'insertion
professionnelle
Voici des stratégies d'insertion professionnelle ; Dites
à quel degré vous êtes d'accord quant à leur
utilisation. Aujourd'hui, les jeunes
|
1
|
préfèrent attendre les propositions de leurs
parents
|
|
|
|
|
|
2
|
préfèrent passer des concours
|
|
|
|
|
|
3
|
préfèrent solliciter un recrutement
|
|
|
|
|
|
4
|
préfèrent continuer les études ou suivre des
formations pour améliorer leur niveau.
|
|
|
|
|
|
Au cas où ces précédentes stratégies
s'avèrent inefficaces, dites à quel degré vous êtes
d'accord quant à l'utilisation des stratégies suivantes. Les
jeunes
|
5
|
préfèrent me faire aider par un parent influent
|
|
|
|
|
|
6
|
préfèrent solliciter l'aide d'une tierce personne
influente
|
|
|
|
|
|
7
|
préfèrent adhérer à des sectes magico
religieuses
|
|
|
|
|
|
8
|
préfèrent entretenir des rapports
hétérosexuels
|
|
|
|
|
|
9
|
préfèrent entretenir des rapports homosexuels
|
|
|
|
|
|
Merci pour votre sincérité et votre
précieuse collaboration
|