Les anciennes puissances coloniales et la résolution des conflits en Afrique( Télécharger le fichier original )par Netton Prince TAWA Université de Cocody - DEA Droit Public 2006 |
CONCLUSION GENERALEAu terme de cette étude, l'on peur aisément affirmer qu'engager des recherches sur ce thème constitue une entreprise difficile certes, mais passionnante et relever le défi est une manière de combler un vide scientifique. Car la revue de littérature faite sur le phénomène de l'intervention aura permis de comprendre que la question l'impact de l'intervention des anciennes puissances coloniales dans la résolution des conflits en Afrique est un domaine quasiment inexploité. A ce stade, on rappellera à toutes fins utiles que le problème central était de savoir si les interventions des anciennes puissances coloniales dans la résolution des conflits en Afrique auront été bénéfiques à l'Afrique en quête de stabilité et de sécurité. Il s'agissait en quelque sorte d'une "autopsie204(*)" de l'intervention des partenaires traditionnels de l'Afrique que sont ses anciennes puissances coloniales auxquelles nous avons adjoint les Etats-Unis d'Amérique. Cette autopsie révèle en substance que, si par un concours de circonstances ces puissances interventionnistes se présentent comme ayant des aptitudes ou des atouts pour résoudre les conflits qui éclatent sur le continent africain, il faut noter en définitive, que leurs interventions sont souventes fois influencées par divers facteurs qui en fin de compte amenuisent l'attente légitime des Africains, qui pourtant, n'hésitent pas trop souvent à s'abandonner à elles dans la quête de la quiétude perdue. La sauvegarde de leurs intérêts nationaux est dans la plus part des temps favorisée ; de sorte que les conflits qu'elles prétendent résoudre constituent des fonds de commerce et des occasions pour la vente d'armes. Toute chose qui a pour conséquence de perpétuer la souffrance de la population en quête de stabilité. La révolution est-elle donc permise dans ce domaine ? En d'autres termes, peut-on ou doit-on conseiller aux Africains de renoncer à ces interventions quand, à la lumière de ce travail, on sait que l'échec de certaines initiatives de résolution est souvent dû en partie à ces Africains eux-mêmes ? Dans un monde fortement mondialisé ou globalisé, le risque serait trop grand. L'autarcie serait peut-être trop couteuse. Pourtant il ne faut pas occulter les initiatives africaines, qui malgré tout, sont porteuses d'espoir et commencent d'ailleurs à avoir une reconnaissance internationale205(*). Sur ce point, la conclusion et l'invite de SESSANGA HIPUNGU Dja Kaseng Kapitu sont courageuses et s'offrent comme une voie à explorer. En effet, l'auteur conclut de la manière suivante : « L'Afrique a besoin d'un modèle global et permanent de sécurité basé d'abord sur ses forces internes et capable de résorber ses vulnérabilités206(*) ». A ce stade, il faut se réjouir de l'institution par l'Union africaine d'un organe spécial de prévention, de gestion et de résolution des conflits africains. Et souhaiter qu'il ait tous les moyens nécessaires pour accomplir cette mission noble. Finalement, Joseph KI-ZERBO avait raison en affirmant que « nous pouvons construire une nouvelle Afrique. Nous avons les créneaux porteurs, surtout au niveau des industries culturelles. Nous avons des chercheurs... de la gestion des conflits207(*) ». BIBLIOGRAPHIE
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* 204 L'expression est de Roland MARCHAL, in « Somalie : Autopsie d'une intervention », Politique internationale, n°61, automne 1993, pp.191-208. * 205 Le « dialogue direct » entre les principaux protagonistes du conflit ivoirien et la signature des accords de OUAGADOUGOU constituent un signal fort que l'Afrique doit pouvoir se faire confiance. D'ailleurs, la nomination de Djibril BASSOLE, Ministre burkinabé des affaires étrangères par les Nations unies pour "exporter" l'expérience du « dialogue direct » au Soudan apparaît comme la reconnaissance de cette initiative africaine. * 206 SESSANGA HIPUNGU Dja Kaseng Kapitu, op. cit., p.31. * 207 Joseph KI-ZERBO cité par le Professeur Simon Pierre EKANZA lors d'une conférence prononcée le vendredi 04 mars 2005 sur le thème "La colonisation : un défi pour l'Afrique aujourd'hui" au Centre de Recherche et d'Actions pour la Paix à Abidjan |
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