L'agriculture biologique au Tchad; Sa pratique et sa contribution pour la préservation des équilibres écologiques de base

3.1. Cadre biophysique :

3.1.1. Le climat :

Du Nord au Sud, le Tchad présente trois différentes zones climatiques :

D'abord, il s'agit de la zone saharienne désertique. Située au Nord, elle occupe plus de la moitié du territoire et est caractérisée par une très faible pluviométrie (isohyète 200mm). La saison des pluies diminue progressivement jusqu'à s'annuler dans les hautes altitudes. L'agriculture y est limitée aux oasis (dattes et cultures irriguées), l'élevage est restreint aux dromadaires, aux chèvres et aux ânes.

Ensuite vient la zone sahélienne avec la pluviométrie oscillant entre 300 à 700mm par année. Il s'agit d'une zone agropastorale soumise à la transhumance.

Enfin, la zone soudanienne au sud, avec 800 - 1200mm de pluie par année. C'est une zone à vocation agricole. On y pratique aussi l'élevage sédentaire des petits ruminants.

Tableau II : Répartition pluviométrique dans les zones climatiques

Zones climatiques	Superficie	Pluviométrie annuelle
Zone saharienne	780 000 km2	200mm / an
Zone sahélienne	374 000 km2	300 - 700mm / an
Zone soudanienne	130 000 km2	800 - 1200mm / an

(Source: Enquête Démographique et de Santé 1996-1997)

3.1.2. Le Relief :

Le relief du Tchad est comparable à une cuvette bordée par deux couronnes de montagnes et de plateaux : au nord avec le massif du Tibesti et à l'Est par les massifs gréseux du Ouaddaï et du Guera s'abaissant vers le Sud-Ouest. La zone la plus basse est le Lac Tchad, réceptacle finale de vastes plaines d'inondation des fleuves Chari et Logone. On y trouve aussi des plaines d'inondation au centre et au sud, caractérisées par les sols noirs et craquelés en saison sèche, surtout dans les bassins du Chari et Logone.

Tableau III : Différents massifs montagneux du Tchad

Massifs	Emi-Koussi	Mont Guera	Aboutelfane	Maraone	Ennedi	Pic toussidé	Mont de Lam	Kapka
Altitude	3415m	1613m	1500m	1320m	1300m	3315m	1163m	1200m

(Source : Géographie du Tchad ; J. Cabot)

3.1.3. L'hydrographie :

La cuvette tchadienne présente une hydrographie déficiente. Le seul réseau fluvial est constitué par le Chari et le Logone. Les autres cours d'eau comme le Batha qui alimente le lac Fitri et le Bahr el Ghazal, sont des fleuves intermittents.

Le Chari coule sur une distance de 1200km et prend sa source en République Centrafricaine (RCA) dans le plateau de l'Oubangui. Il coule en suivant la pente de la cuvette vers l'ouest du pays. Il est en partie navigable pendant quatre mois ; d'août à Décembre, entre Sarh et Ndjamena. Ses affluents sont :

- sur la rive droite ; on trouve le Bahr Aouk, le Bahr Keita; le Bahr Salamat et le Bahr Erguig.

- Sur la rive gauche; on a le Bahr Sara et le Ba-Illi.

Le Logone long de 1000km est constitué de deux branches principales avec des sources différentes : le Logone proprement dît prend sa source dans le plateau de l'Adamaoua (Vina et Mbéré) au Cameroun et la Pendé qui est issue des montagnes de Yade en RCA.

Les deux branches se rencontrent en amont de Laï. On trouve un petit affluent: Tandjilé, sur la rive droite, ces eaux finissent par rejoindre le Bahr Illi. Sur la rive gauche, l'ancienne déversoir du Mayo-Kebbi vers Bénoué au Cameroun. Le Logone est navigable de Moundou à Ndjamena de Août à Décembre.

Le Lac Tchad reçoit en grande partie les eaux du système Chari Logone. C'est le fond d'une ancienne transgression marine (mer paléotchadienne). Sa superficie varie en fonction des variations climatiques (de 2500 km² à 25000 km²). Sa profondeur excède rarement quatre (4) mètres.