Cycle de formation des ingénieurs en
Télécommunications
Option : Architecture des systèmes de
télécommunications
Rapport de Projet de fin d'études
Thème :
Etude et évaluation des performances
des
systèmes de gestion de batteries
Lithium- Ion
Réalisé par :
Zied JELASSI
Encadrants :
M. Dominique DALLET M. Chiheb REBAI
Travail proposé et réalisé en
collaboration avec
Année universitaire : 2009/2010
Dédicace
Dédicace
À ma mère «Aïcha» et mon
père «Hammadi» en témoignage de leur affection,
leurs sacrifices
et de leurs précieux conseils qui m'ont conduit à
la réussite dans mes études ;
À mes frères Mohamed et Bacem, à ma
soeur Khawla et à ma tente Naziha
en leur souhaitant la réussite dans leurs études
et dans leurs vies,
À tous ceux qui m'ont aidé afin de
réaliser ce travail, Et à tous ceux que j'aime et qui
m'aiment. Je dédie ce travail
Résumé
Résumé
L'époque actuelle est caractérisée par
une explosion de la demande des solutions mobiles. Suite à cette
croissance, les appareils sont devenus de plus en plus gourmands en
énergie. Pour assurer une autonomie importante, plusieurs industriels
emploient des batteries à haute densité d'énergie.
Dans ce cadre, les fabricants de batteries et en particulier
Saft ont déjà commencé à produire des batteries
Lithium-Ion dont leur densité d'énergie dépasse la 350
Wh/l.
Comme toutes les batteries Li-Ion, ces batteries
nécessitent encore un BMS, ou encore un système de gestion de
batterie, pour assurer son exploitation optimale et pour garantir une
durée de vie maximale.
Au cours de ce projet, nous avons étudié la
structure multiplexée de deux BMS (MAX11068 et LTC6802). Cette
étude s'intéresse aux problèmes liés à cette
architecture, notamment par rapport à la diaphonie et à
l'injection de charge.
Mots clés : Li-Ion, BMS,
diaphonie, injection de charge, CAN ?-?, CAN-SAR, LC-ADC
Abstract
The present era is characterized by an explosion in mobile
solutions demand. As consequence, electronic devices have become increasingly
energy depending and consuming. In order to ensure a substantial autonomy, many
industrialists employ very high energy density batteries.
In this context, battery manufacturers and Saft, for instance,
have already begun to produce Li-Ion batteries whose energy density is
exceeding 350 Wh / l.
These batteries, like all Li-Ion ones, still require a BMS
(Battery Management System) to ensure an optimum use and a maximum life
time.
During this project, we have studied the structure of two
multiplexed BMSs (MAX11068 and LTC6802). This study has examined the problems
referring to this architecture and has particularly focused on the crosstalk
and charge injection limitations.
Keywords: Li-Ion, BMS, crosstalk,
charge injection, Ó-Ä ADC, SAR-ADC, LC-ADC
Avant propos
Avant propos
Ce travail a été effectué dans le cadre
de mon projet de fin d'études pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur en télécommunications de l'Ecole
Supérieure des Communications de Tunis (SUP'COM). Il a été
réalisé au sein du laboratoire d'Intégration de
Matériau au Système (IMS) de Bordeaux, dans l'équipe
`Circuits et Systèmes Numériques' du groupe `Conception' du
département COFI.
Au terme de ce projet, Je tiens à remercier et à
exprimer ma profonde gratitude à mes encadrants Mr. Dominique DALLET et
Mr. Chiheb REBAI pour leur aide précieuse, leurs conseils et leurs
suggestions avisées qui m'ont aidé à mener à bien
ce travail.
De même, je tiens à remercier l'ensemble des
personnes travaillant au laboratoire IMS, les post-doctorants, les
ingénieurs, les étudiants en Maîtrise ainsi que les autres
stagiaires qui ont contribué à créer une ambiance de
travail agréable.
Je remercie aussi tous les enseignants de l'Ecole
Supérieure des Communications qui n'ont épargné aucun
effort pour me fournir une formation efficace et robuste.
J'étais enchanté de travailler sur ce projet et
j'espère que le présent rapport reflète cet enthousiasme.
Je tiens enfin à remercier les membres du jury qui me feront l'honneur
d'évaluer la contribution de ce travail.
Table de matières
DEDICACE I
RESUME II
AVANT PROPOS III
LISTE DES FIGURE VI
LISTE DE TABLEAUX IX
LISTE DES ABRÉVIATIONS X
INTRODUCTION GENERALE 1
LE CHAPITRE 1: LES BATTERIES: PRINCIPES ET SYSTEME DE
GESTION 3
1.1. INTRODUCTION 4
1.2. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D'UNE BATTERIE 4
1.2.1. Terminologies de Batterie 5
1.2.2. Les types de Batteries 13
1.3. BATTERY MANAGEMENT SYSTEM (BMS) 19
1.3.1. Acquisition de données 20
1.3.2. Détermination de l'état de la batterie
20
1.3.3. Gestion électrique 21
1.3.4. Gestion de la sécurité 21
1.3.5. Gestion thermique 22
1.3.6. Communication 22
1.4. CONCLUSION 23
CHAPITRE 2: MODELISATION DES BATTERIES LITHIUM ION
24
2.1. INTRODUCTION 25
2.2. LA BATTERIE LITHIUM-ION 26
2.3. LA BATTERIE VL34480 26
2.3.1. Le système électrochimique de la VL34480
27
2.3.2. La composition de la VL34480 28
2.4. LA MODELISATION DES BATTERIES LITHIUM-ION 28
2.4.1. Modèle d'Olivier Tremblay et Louis-A. Dessaint
29
2.4.2. Le modèle de MathWorks 34
2.4.3. Modèle de L. Gao 39
2.4.4. Discussion 45
2.5. CONCLUSION 47
CHAPITRE 3: ANALYSE DES PERFORMANCES DES SYSTEMES DE
MESURES DE TENSION MULTIPLEXEES 48
3.1. INTRODUCTION 49
3.2. SYSTEMES D'ACQUISITION DE DONNEES MULTIPLEXES 50
3.2.1. Le convertisseur analogique-numérique ??
51
3.2.2. Le convertisseur analogique-numérique SAR
53
3.2.3. Etude comparative entre le MAX11068 et LTC6802
54
3.3. MESURES ET RESULTATS 56
3.3.1. Introduction d'une perturbation à
l'entrée du BMS 57
3.3.2. Analyse de mesures 58
3.4. CONCLUSION 69
CONCLUSION GENERALE 70
ANNEXE 1: LA DATASHEET DE LA BATTERIE VL34480
71
ANNEXE 2: LE CONVERTISSEUR A/N A TRAVERSEE DE NIVEAU
73
BIBLIOGRAPHIE 80
Liste des figure
Figure 1.1: Cellule voltaïque composée de deux
demi-cellules reliées par un électrolyte. 5
Figure 1.2 : Cycle de vie d'une batterie Li-ion à
différents taux de déchargement 6
Figure 1.3 : Représentation de Nyquist d'une
résistance interne d'une batterie Plomb-acide. 9
Figure 1.4 : L'effet de la température sur la
résistance effective totale [38]. 9
Figure 1.5 : Diminution de Qd en fonction du nombre de cycle Cn
13
Figure 1.6 : Représentation schématique d'une
batterie Li-ion 16
Figure 1.7 : Statistique de la demande des batteries
rechargeables. 17
Figure 1.8 : Schéma du BMS 20
Figure 1.9: Flux d'état de la batterie. 21
Figure 2.1: Classification des batteries suivant leurs
densités énergétiques 26
Figure 2.2 : La batterie VL34480 [annexe1] 27
Figure 2.3 : Modèle de batterie Lithium-Ion
présenté dans [24] 29
Figure 2.4 : Le circuit électrique de base formé
par tension en circuit ouvert en série avec une
résistance et un circuit RC en parallèle. 30
Figure 2.5 : Caractéristique de décharge de la
batterie VL34480 pour C/5(0.9A) 32
Figure 2.6 : Comparaison directe entre la caractéristique
de décharge (0.9A, 0.2C) et la
caractéristique générée par le
modèle. 34
Figure 2.7 : Le modèle de MathWorks 35
Figure 2.8 : Modèle MathWorks 36
Figure 2.9 : Fenêtre de configuration du modèle
37
Figure 2.10 : la fenêtre View Discharge Characteristics
38
Figure 2.11 : Courbes de décharge fournies par le
deuxième modèle pour différents courants de
décharge 38
Figure 2.12 : La comparaison des résultats du
modèle de MathWorks et les caractéristiques fournies par Saft.
(a) la caractéristique de décharge de la VL34480 extraite de la
datasheet. (b) la sortie du modèle de MathWorks. 39
Figure 2.13 : Les sources de données du modèle
de L. Gao. (a) Les caractéristiques de décharge de la VL34480
à 20°C pour différents courant de décharge. (b) Les
caractéristiques de décharge de
la VL34480 à 0.9A-0.2C pour différentes
température. 40
Figure 2.14 : Schéma électrique du modèle de
L.GAO [25] 40
Figure 2.15: Détermination du facteur á [i(t)] pour
un courent de décharge de 8.8A par rapport à un courent de
référence de 0.9A 42
Figure 2.16: Rate factor á pour la batterie Li-Ion
VL34480 calculé pour un courant de référence de
0.9A 43 Figure 2.17: Détermination du facteur de
température et du potentiel de correction de la dépendance
en température 43 Figure 2.18: Facteur de
température (a) et potentiel de correction de la dépendance de la
température
(b) pour la batterie VL34480 pour une température de
référence de 20°C 44 Figure 2.19: Comparaison directe
entre la caractéristique de décharge (4.4A, 1C) à
20°C et la
caractéristique générée par le
modèle. 45
Figure 3.1: Principe du système d'acquisition de
données multiplexé 50
Figure 3.2 : Schéma bloc d'un CAN ?? 52
Figure 3.3 : Architecture du convertisseur à approximation
successive 53
Figure 3.4 : Dispositif de mesure du MAX11068 56
Figure 3.5 : Dispositif de mesure du LTC6802 57
Figure 3.6 : Présentation de l'arrangement des signaux
d'entrée pour le MAX11068 et le LTC680258
Figure 3.7 : Bruit impulsif à la fréquence 1/10Hz
59
Figure 3.8 : Bruit impulsif à la fréquence 1/6Hz
59
Figure 3.9 : Représentation temporelle de la sortie de la
troisième cellule sur la carte MAX11068 à
0°C et avec un bruit de 62,5Hz 60
Figure 3.10 : Evolution du paramètre << b >>
à 0°C pour la MAX11068 61
Figure 3.11 : Représentation du paramètre <<
a >> pour les cinq premières cellules à 0°C pour la
MAX11068 62 Figure 3.12 : Représentation du
paramètre << a >> pour les cinq premières cellules
à 20°C pour la
MAX11068 63 Figure 3.13 : Représentation du
paramètre << a >> pour les cinq premières cellules
à 40°C pour la
MAX11068 63
Figure 3.14: Densité spectrale du bruit à 20°C
et une fréquence de 125Hz 65
Figure 3.15 : Densité spectrale du bruit à
20°C et une fréquence de 1 KHz 65
Figure 3.16 : Densité spectrale du bruit à 0°C
et à la fréquence 2 KHz 66
Figure 3.17 : Densité spectrale du bruit à
20°C et à la fréquence 2 KHz 66
Figure 3.18 : Densité spectrale du bruit à
40°C et à la fréquence 2 KHz 67
Figure 3.19 : Densité spectrale du bruit de la cellule 3
à 0°C et à la fréquence bruit 4KHz 67
Figure 3.20 : Densité spectrale du bruit de la cellule 2
à 0°C et à la fréquence bruit 4KHz 68
Figure 3.21 : Erreur maximal absolue de la cellule deux, le bleu
correspond à la valeur de l'erreur de la LTC6802, le noir correspond
à la valeur de l'erreur de la MAX11068 68
Figure II.1 : Processus d'échantillonnage à
traversée de niveau 74
Figure II.2 : Erreur du temps de quantification du LC-ADC 77
Liste des tableaux
liste de tableaux
Tableau 1.1: Caractéristiques des batteries rechargeables
actuellement utilisées 19
Tableau 2.1 : Composition de la batterie VL34480 28
Tableau 3.1 : Tableau de comparaison entre le MAX11068 et le
LTC6802 [9, 10] 55
Tableau II.1: Caractéristiques du LC-ADC face aux ADC
classiques 78
Tableau II.2: LC-ADC comparé à une sélection
d'architecture de conversion A/N opérationnelles 79
Liste des abréviations
AC: Alternative Current
ADC: Analog to Digital
Convertor
AGP: Amplificateur à
Gain Programmable
Ah : Ampères-heures
BEV: Battery Electric
Vehicle BMS: Battery
Management System CAN:
Controller Area Network
CAN: Convertisseur
Analogique-Numérique
CMOS: Complementary Metal
Oxide Semiconductor
DC : Direct Curent
ENOB: Effective Number
of Bits FEM: Force
Electromotrice
FIR: Finite Impulse
Response HEV: Hybrid
Electric Vehicle HT: High
Temperature
LC-ADC: Level Crossing ADC
LCSS: Level Crossing
Sampling Schema
LSB: Least Significant
Bit LT: Low Temperature
MSB: Most Significant
Bit OV: Overvoltage
PHEV: Plug-in Hybrid
Electric Vehicle
SAR: Successive Approximation
Register
SNR: Signal to Noise
Ratio SoC: State of
Charge
SOD: State of
Discharge
SoH: State of
Health
UPS: Uninterruptible Power
Supply UV: Undervoltage
VE: Electric Vehicle
Introduction générale
La découverte de Rachid Yazami en 1980, au Centre
National de Recherche Scientifique et à l'institut de technologie de
Grenoble, a marqué une nouvelle piste dans le domaine des batteries. Ce
chercheur a pu intercaler le lithium dans le graphite. Cette découverte
a permis de rendre les batteries au lithium rechargeable. Cet apport fut
atteint dix ans après la proposition de la première batterie au
lithium.
Les premières batteries au lithium contiennent cette
substance chimique sous forme métallique, ce qui engendre des
problèmes de stabilité et de sécurité. Pour
remédier à ces limitations, la solution fut de l'utiliser sous la
forme ionique.
1991 a marqué une nouvelle étape pour ce type de
batterie. Sony a lancé la production de cette technologie. A partir de
cette date, les batteries Li-Ion n'ont cessé d'évoluer en termes
de composition chimique, de densité énergétique, etc.
Du fait de la tendance actuelle vers les applications mobile,
tels que la téléphonie portable, les tablettes numériques,
les ordinateurs portables, les véhicules électriques, les
satellites, etc., les fabricants ont adopté cette technologie. Ce choix
est justifié par le faible poids, la petite taille, la haute
densité énergétique, etc., de cette batterie.
Les batteries Li-Ion ont nécessairement recours
à un système de gestion, le BMS (Battery Management System). Ce
dispositif assure l'utilisation optimale de l'énergie emmagasinée
au sein de la batterie et une durée de vie maximale.
Sur le marché, plusieurs fabricants proposent
différents systèmes de gestion de batteries. En majorité,
ces systèmes se basent sur une architecture multiplexée qui fait
appel à un seul convertisseur analogique numérique. Cette
solution permet de réduire la taille du système et
essentiellement son coût.
Ce travail entre dans le cadre de l'étude des
différents problèmes liés à cette solution.
L'objectif principal de ce projet est de comparer de façon relative deux
différentes
technologies d'acquisition de données, à savoir
la MAX11068 de Maxim Semiconductors et la LTC6802 de Linear Technology, en
termes de diaphonie et d'injection de charge.
Ce document se compose de trois chapitres : le premier
chapitre présente le cadre générale de ce projet. En
effet, il définit les différentes terminologies liées
à la batterie Li-Ion. En plus, il présente le système de
gestion de ce type de batterie ainsi que les différentes
fonctionnalités qu'il assure.
Pour mieux comprendre cette technologie, le deuxième
chapitre traite d'avantage son comportement électrochimique. Ce chapitre
commence par présenter la batterie VL34480, la batterie sur laquelle les
tests ont été réalisés. Ensuite, l'étude et
la mise en oeuvre de trois différents modèles de batterie Li-Ion
sont proposées.
Le dernier chapitre est réservé pour
présenter le système de mesure multiplexé. Il
s'intéresse en particulier aux deux systèmes
étudiés. Puis, il présente le test effectué pour
évaluer les problèmes reliés à cette architecture,
ainsi que les résultats de ce test et le résultat de comparaison
entre les deux BMS étudiés.
Le chapitre 1: Les batteries: Principes
et Système de Gestion
1.1. Introduction
Du fait du progrès technologique et de
l'évolution rapide des systèmes mobiles, de nombreuses habitudes
changent. L'individu demande de plus en plus d'applications portables. Cette
nouvelle tendance crée une forte demande en source d'alimentation qui
doit être la plus efficace possible, que ce soit en termes de
fiabilité, de temps de charge ou de décharge et surtout de
surface occupée. Par rapport à tous ces points, la batterie
lithium-ion figure apparaît comme la solution la plus adaptée.
Après le mauvais démarrage des batteries en
lithium métallique au début des années quatre-vingt-dix,
les batteries lithium-ion, connues comme les batteries les plus sûres,
ont rapidement récupéré le retard. De nos jours, cette
technologie est concurrentielle vis à vis des domaines à haute
exigence tel que les applications militaires et spatiales.
Ce chapitre s'intéresse en premier lieu, à
définir le principe de fonctionnement des batteries ; ses terminologies
ainsi qu'une classification de différents types de batteries. Ensuite
nous porterons une attention particulière sur le système de
gestion de batterie Lithium-Ion(BMS), son utilité et ses
fonctionnalités.
1.2. Principe de fonctionnement d'une batterie
Une batterie est un dispositif qui convertit l'énergie
chimique directement en énergie électrique [1]. Il se compose
d'une ou plusieurs cellules voltaïques [2]. Chaque cellule voltaïque
se compose de deux demi-cellules connectées en série par un
électrolyte conducteur contenant des anions (ions négatifs) et
des cations (ions positifs). Une demi-cellule contient l'électrolyte et
une électrode utilisée pour la migration des anions, c'est
l'anode ou l'électrode négative. L'autre demi-cellule comprend
l'électrolyte et l'électrode utilisée pour la migration
des cations, c'est la cathode ou l'électrode positive. Le principe d'une
cellule voltaïque est représenté à travers la figure
1.1.
Figure 1.1: Cellule voltaïque composée de deux
demi-cellules reliées par un électrolyte.
La réaction redox, définie comme
l'abréviation du processus d'oxydoréduction, fait fonctionner la
batterie. La réduction (ajout d'électrons) se produit aux cations
au niveau de la cathode, tandis que l'oxydation (enlèvement
d'électrons) se produit aux anions au niveau de l'anode. Les
électrodes ne se touchent pas les unes aux autres, mais elles sont
électriquement reliées par l'électrolyte, qui peut
être solide ou liquide. De nombreuses cellules utilisent deux
demi-cellules avec des différents électrolytes. Dans ce cas,
chaque demi-cellule est enfermée dans un conteneur, et un
séparateur qui est perméable aux ions, mais la majorité
des électrolytes n'empêche pas le mélange.
1.2.1. Terminologies de Batterie
Dans cette section quelques terminologies communes aux batteries,
et employées dans un BMS (Battery Management System) sont
brièvement décrites.
1.2.1.1. C-Rate (REGIME de chargement et de
décharge)
Le chargement et le déchargement d'une batterie est
mesurée en C-Rate. Les batteries portables sont évaluées
à 1C [1, 3-5]. Cela signifie que la batterie à 1000 mAh devra
fournir 1000mA pendant une heure si elle se décharge à un
régime 1C. Théoriquement, si la même batterie se
déchargerait à 0.5C, elle devra fournir 500mA pendant deux
heures. 1C est souvent désigné comme une décharge à
une heure et 0.5C serait une décharge à deux heures. Lors du
déchargement d'une batterie à différents C-Rate, une plus
grande capacité de lecture est observée si la batterie est
déchargée à un bas C-Rate et vice versa [4].
Bien que les batteries rechargeables offrent dans l'ensemble
de bonnes capacités de chargement, le nombre de cycles (directement
lié à la durée de vie de la batterie) est plus
élevé si le courant de décharge est maintenu
modéré. La figure 1.2 montre les pertes de capacité
permanentes en utilisant des taux de décharge de 1C, 1.3C et 2C. Le test
a été effectué sur une batterie lithium-ion.
Figure 1.2 : Cycle de vie d'une batterie Li-ion à
différents taux de déchargement.1 1.2.1.2.
Capacité de stockage de la Batterie
L'énergie emmagasinée dans une batterie
correspond à sa capacité de stockage. Généralement,
il se mesure en Ah (ampères-heures). Plus il y a de matériel
d'électrolyte et d'électrodes dans la cellule, plus la
capacité de stockage de la cellule est importante, et vice versa [1, 5,
8]. Ainsi, pour une technologie chimique donnée, une petite cellule a
moins de capacité de stockage qu'une cellule plus grande, même si
elles développent la même tension en circuit ouvert [3].
La capacité de stockage de la batterie, que les
fabricants fournissent avec les spécifications de la batterie, est le
produit d'heures multiplié par la valeur maximale du courant constant
que cette batterie peut fournir à 20 O C, jusqu'à une tension
prédéterminée par cellule [3, 4]. Pour cette raison, une
capacité nominale de la batterie est toujours liée à la
durée prévue de décharge.
1 Cette figure est extraie de l'adresse suivante :
http://www.batteryuniversity.com/images/parttwo-31-1.jpg
t = (1.1)
I
Où, Q est la capacité de stockage de la
batterie, en mAh ou en Ah. I est le courant débité en mA
ou en A. t est le temps en heure que la batterie met pour une
décharge complète.
En raison des réactions chimiques à
l'intérieur de la batterie, la capacité de la batterie
dépend des facteurs suivants [1, 3-5].
· L'amplitude du courant.
· La tension admissible aux bornes de la batterie.
· La température et d'autres facteurs.
La capacité disponible de la batterie est aussi
fonction de son régime de décharge [3, 20]. Si une batterie est
déchargée à un taux relativement plus élevé,
la capacité disponible sera plus faible que prévu. Une
explication mathématique de la raison de ce phénomène a
été tout d'abord donnée par W. Peukert en 1897. Ce
phénomène suit donc une loi pouvant être exprimée
comme suit.
C = Ik . t (1.2)
Ici, C est la capacité de stockage de la
batterie en Ah. I est le courant de décharge en A.
t est le temps de décharge en heure et k est la
constante de Peukert pour une technologie de batterie donnée. Suivant
l'équation 1.2, Peukert a démontré que le temps de
décharge d'une batterie pouvait être calculé en utilisant
l'équation 1.3.
R
C (1.3)
C
t = k .
? ?
I
? C ?
?? ??
R
Où, R est le battery hour rating mesuré
en h. Pour une batterie idéale, k est égal à un
et dans ce cas, la capacité devient indépendante du courant de
décharge.
1.2.1.3. Résistance Interne
La résistance interne d'une batterie est
définie comme l'opposition à la circulation du courant dans une
batterie. Il y a deux composantes essentielles pour cette résistance: La
résistance électronique et la résistance ionique. Leur
effet combiné est dénommée la résistance effective
totale.
La résistance électronique englobe la
résistivité des matériaux utilisés tels que le
métal de couverture et les composants internes. Elle dépend aussi
de la façon dont les matériaux sont en contact les uns avec les
autres. L'effet de cette résistance est très rapide et peut
être détecté dans les millisecondes premières
après qu'une batterie est placée sous charge [5, 8].
La résistance ionique est l'opposition au passage du
courant dans la batterie due à des facteurs électrochimique
divers tels que la conductivité de l'électrolyte, la
mobilité des ions et la surface de l'électrode. Cet effet se
produit plus lentement que la résistance électronique [5, 8,
9].
Un certain nombre de techniques sont disponibles pour mesurer
la résistance interne de la batterie comme la méthode DC (courant
continu) ou la méthode AC (courant alternatif) [8, 21]. Pendant la
réalisation du test AC, il peut être remarqué que la
résistance interne d'une batterie dépend de la fréquence
[8, 9], qui entraine une expression complexe de la résistance de la
batterie ou plus précisément de son impédance. Cette
dernière peut être présentée à l'aide d'une
représentation de type Nyquist (partie imaginaire vs partie
réelle). Une forme générale d'une représentation de
Nyquist de l'impédance électrochimique complexe d'une batterie
plomb-acide à haute capacité est donnée par la figure 1.3
[8].
Figure 1.3 : Représentation de Nyquist d'une
résistance interne d'une batterie Plomb-acide.
En générale, la résistance interne de la
batterie augmente quand la température ambiante diminue. Ce
résultat peut s'expliquer par le fait qu'à basse
température les réactions électrochimiques qui ont lieu au
sein de la batterie ralentissent. En conséquence, la mobilité des
ions dans la batterie diminue. L'effet de la température sur la
résistance effective totale d'une batterie en alcaline neuve, E91 AA,
est représentée dans la figure 1.4.
Figure 1.4 : L'effet de la température sur la
résistance effective totale [38]. 1.2.1.4. State of Heath
(SoH)
Le SoH reflète un état général de la
batterie (état de santé de la batterie) et sa capacité
à fournir les performances spécifiées par rapport à
une batterie neuve. Elle dépend de
plusieurs paramètres tels que l'acceptation de charge,
la résistance interne, la tension, l'autodécharge, etc.
Pendant la durée de vie d'une batterie, sa
santé (ses performances) tend à se détériorer
progressivement à cause des changements physiques et chimiques
irréversibles qui ont lieu lors de l'usage et du vieillissement,
jusqu'à ce que finalement la batterie ne soit plus utilisable. Le SoH
donne donc une indication sur la position de la batterie par rapport à
son cycle de vie des batteries.
Le but du SoH est de fournir une indication sur le temps
consommé de la durée de vie utile de la batterie ou le temps
restant avant son remplacement. Par exemple, la connaissance du SoH aidera
l'ingénieur à anticiper les problèmes, à faire le
diagnostic des pannes ou à planifier le remplacement des batteries. Il
s'agit essentiellement d'une fonction de suivi de l'évolution à
long terme de la batterie.
Tout paramètre qui change considérablement avec
l'âge, telle que l'impédance de cellule, peut être
utilisée comme une base pour fournir une indication du SoH de la
batterie. Comme l'indication du SoH est relative à la condition d'une
nouvelle batterie, le système de mesure doit tenir un registre des
conditions initiales ou au moins un ensemble de conditions standards. Ainsi, si
l'impédance de la cellule est le paramètre surveillé, le
système doit garder en mémoire comme une référence,
la valeur initiale de l'impédance interne de la batterie avant sa
première utilisation.
En pratique, certains fabricants des équipements de
test estiment le SoH à partir des mesures d'un seul paramètre
comme l'impédance de la cellule. Dans le but d'améliorer la
pertinence de cette estimation, d'autres industriels mesurent plusieurs
paramètres qui varient en fonction de l'âge de la batterie et font
une estimation du SoH à travers une combinaison de ces facteurs. Parmi
ces facteurs, on compte la capacité, la résistance interne,
l'autodécharge, l'acceptation de charge, les capacités de
décharge, la mobilité des électrolytes, le nombre de
cycles, etc. Pour améliorer la qualité de cette estimation et
surtout l'interprétation de la valeur du SoH, une pondération est
appliquée à ces différents paramètres. Cette
pondération des facteurs individuels est effectuée sur les bases
de l'expérience, la chimie de la cellulaire et de l'application dans
laquelle la batterie est utilisée.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
De ce fait, on peut considérer que le SoH est une
mesure subjective puisque différents fabricants modifient sa
définition et ses facteurs à partir d'une variété
de paramètres mesurables. De cet ensemble de mesures, ils les traduisent
en SoH en fonction de leur propre ensemble de règles.
1.2.1.5. State of charge (SOC)
Le SoC (état de charge) est le pourcentage de la
charge actuelle par rapport à la charge maximale prévue dans une
batterie [5]. Le SoC est l'équivalent d'une jauge de carburant pour le
pack de batterie dans un BEV (Battery Electric Vehicle), un HEV
(Véhicule Electrique Hybride) ou un PHEV (Plug-in Hybrid Electric
Vehicle).
L'indication du SoC n'est pas aussi simple que cela pourrait
paraître et elle implique des mesures et une modélisation de la
batterie [10]. Pour s'en convaincre, il suffit de considérer un exemple
simple où la tension de la batterie V est mesurée, indexant ici
une mémoire gérée par un microcontrôleur et dans
laquelle serait stockée la relation V-SoC [11, 12]. La taille et la
précision des systèmes d'indication de SoC dépendent du
nombre de données stockées dans la relation V-SoC. Un autre
problème concerne la tension de la batterie qui est fonction de
différents paramètres comme la température, les taux de
décharge et le vieillissement. Faire la table de correspondance entre la
température et le taux décharge permet de résoudre les
deux premières dépendances [13]. Par contre, le vieillissement de
la batterie est un processus complexe qui implique de nombreux
paramètres de la batterie. Le processus est trop complexe pour
être abordé avec l'implémentation d'une simple table de
recherche [13].
1.2.1.6. La durée de vie résiduelle de
fonctionnement
Le SoC est habituellement affiché à
l'utilisateur avec une représentation graphique en barre ou en
pourcentage. Dans ce dernier cas 100% indique l'état plein de la
batterie et 0% l'état vide. Pour un utilisateur, il est important de
savoir combien de temps la batterie de son appareil portable (mobile, lecteur
de musique ou vidéo, ...) sera en mesure de fournir une énergie
suffisante pour assurer sa fonctionnalité. Malheureusement, une simple
indication du SoC ne fournit pas suffisamment d'informations sur cet aspect.
L'indication du temps restant d'utilisation sera la solution la plus attrayante
pour l'utilisateur d'appareil portable et c'est ainsi qu'est apparue la
durée de vie résiduelle pouvant être définie comme
suit [10] :
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
« La durée de vie résiduelle est le
temps estimé pour que la batterie puisse fournir du courant
d'alimentation à un appareil portatif dans des conditions de
décharge valable avant qu'il ne s'arrête de fonctionner.
»
La durée de vie résiduelle peut être
déduite de la capacité restante de deux façons, en
fonction du type de charge. Premièrement, dans le cas d'un courant de
charge, la capacité restante en mAh, donc exprimé en charge, est
divisé par le courant absorbé en mA. Deuxièmement, dans le
cas d'une puissance de charge, la capacité restante en mWh, donc
exprimée en énergie, est divisée par la puissance
absorbée en mW [10].
1.2.1.7. La durée de vie de la batterie
Pendant la durée de vie d'une batterie, sa
santé (ses performances) tend à se détériorer
progressivement à cause des changements physiques et chimiques
irréversibles qui ont lieu en raison de l'usage et de l'âge,
jusqu'à ce que finalement la batterie ne soit plus utilisable ou morte.
Le SoH donne une indication sur le point qui a été atteint dans
le cycle de vie des batteries et mesure sa condition par rapport à celle
d'une batterie neuve.
Le vieillissement de la batterie est un processus complexe
qui implique de nombreux paramètres de la batterie (par exemple
l'impédance, la capacité, etc.), la plus importante étant
la capacité. Pour illustrer ce phénomène, la figure 1.5
montre la capacité de décharge (Qd) d'une batterie
Li-ion en fonction du nombre de cycle (Cn) [5]. La courbe
de dégradation fait apparaître clairement un point de rupture ou
de transfert à partir duquel le taux de dégradation de la
batterie s'accroit. La position exacte du point de transfert varie selon le
type de batterie et les conditions d'exploitation [14, 15].
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 1.5 : Diminution de Qd en fonction du nombre de
cycle Cn.
1.2.2. Les types de Batteries
Après avoir exposé le principe de
fonctionnement et les différents paramètres de performances d'une
batterie, nous allons présenter les différents types de batteries
en fonction de la technologie utilisée. Les batteries sont
essentiellement classées en deux catégories :
· Les batteries primaires qui transforment de
manière irréversible l'énergie chimique en énergie
électrique. Quand l'offre initiale de réactifs est
épuisée, l'énergie ne peut être facilement
restaurée à la batterie par des moyens électriques. Des
batteries comme les batteries zinc-carbone et alcalines font partie de cette
catégorie.
· Les batteries secondaires qui peuvent être
rechargées. Autrement dit, elles peuvent avoir leurs réactions
chimiques inversées en fournissant de l'énergie électrique
à la cellule, permettant ainsi le rétablissement de leur
composition originale. Des batteries comme les batteries NiCd, NiMH, Li-Ion
font partie de cette catégorie.
Les deux types de piles ont leurs avantages et leurs
inconvénients. Une description détaillée de cette question
peut être trouvée dans [16].
En raison de leur fonction de réutilisabilité et
avec les avancés technologiques, les batteries secondaires sont de plus
en plus utilisées pour un bon nombre d'applications portables comme les
téléphones portables, les appareils photo portables, les
ordinateurs
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
d'automobile, l'avionique, les missions spatiales, etc. C'est
l'une des raisons pour laquelle nous allons décrire plus
précisément ce type de batterie.
1.2.2.1. Les Batteries Secondaires
Les batteries secondaires sont essentiellement
divisées en deux catégories : batterie à cellule humide et
batterie à cellule sèche. Un exemple de cellule humide est la
batterie plombacide. Ce type de batterie est fréquemment employé
dans l'approvisionnement de grande puissance pour la téléphonie
et les centres de calcul, le démarrage des véhicules à
moteur, l'éclairage, etc. Comme exemple de batteries sèches, on
peut citer les batteries NiCd (Nickel Cadmium), NiMH (Nickel Hydrure
Métallique) et Li-Ion (Lithium Ion). Ces batteries sont couramment
employées dans les appareils portables tels que les
téléphones portables, appareils photo, ordinateurs portables,
etc.
Les batteries NiCd sont composées d'une
électrode positive Ni(OH)2/NiOOH et d'une électrode
négative de Cadmium, Cd. L'électrolyte est une solution aqueuse
d'hydroxyde de potassium (KOH). Le grand avantage des batteries NiCd est leur
chargement rapide et leur performance à la décharge : il est
possible de recharger une batterie en 10 minutes et de délivrer un grand
courant lors de la décharge [1, 5, 10]. Les batteries NiCd ont une
tension de fonctionnement moyenne de 1,2 V et elles peuvent être
utilisées dans de nombreux appareils portables. Ils sont
particulièrement utilisés dans les téléphones
portables, les rasoirs, les caméscopes, les produits audio portables et
les ordinateurs portables.
Les inconvénients des batteries NiCd sont leur
densité d'énergie relativement faible et leur possible effet
mémoire. Cet effet mémoire fait que la batterie ne pourra
délivrer que la capacité utilisée pendant les cycles
précédents de charge/décharge. En raison de cette
incidence, de préférence, toute la capacité des batteries
NiCd doit être utilisée pour chaque cycle de décharge afin
d'éviter une diminution du SoC [10]. Un autre inconvénient est la
présence de cadmium, qui représente un danger pour
l'environnement. Cela peut conduire à une interdiction complète
de batteries NiCd dans l'avenir.
La principale différence entre les batteries NiCd et
NiMH est que dans une batterie NiMH un alliage d'hydrure métallique est
utilisé pour l'électrode négative, au lieu de cadmium. De
cette manière, une plus grande densité d'énergie est
obtenue et de plus, l'effet de mémoire et l'impact sur l'environnement
sont réduits. Les batteries NiMH peuvent d'ailleurs
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
remplacer les batteries NiCd sans modification du
système dans lequel elles sont insérées car elles ont
la même tension moyenne d'exploitation par cellule, soit 1,2 V. Les
applications oüse trouvent ce type de batterie sont les
téléphones sans fil et mobiles, les rasoirs, les
caméscopes, les produits audio portables, les ordinateurs
portables et les véhicules électriques hybrides (VEH).
Les inconvénients des batteries NiMH sont leur taux
d'autodécharge relativement élevé et leur faible
robustesse par rapport au sur-chargement, dernier point qui est aggravé
par le fait qu'il est difficile de détecter l'état plein de la
batterie pendant le processus de charge [5, 10].
Pour pallier aux inconvénients des deux autres
batteries, une nouvelle technologie basée sur le Lithium Ion est
proposée. Une représentation schématique
générale d'une batterie Li-ion est donnée dans la figure
1.6 [17]. La cellule se compose de cinq régions (de la gauche vers la
droite dans la figure 1.6) :
· un collecteur d'électrode négative actuelle
faite de cuivre,
· une électrode composite poreuse à insertion
négative,
· un séparateur poreux,
· une électrode composite poreuse à insertion
positive,
· et un collecteur d'électrode positive fait
d'aluminium.
Les électrodes composites sont réalisées
à partir de particules de matière active maintenues ensemble par
un liant et un matériau de remplissage approprié tel que le
carbone noir. Lorsque la décharge est sur le point de commencer
l'électrode négative est entièrement lithié et
l'électrode positive est prête à accepter les ions lithium.
Pendant la décharge, les ions lithium quittent les particules de
l'électrode négative et entrent dans la phase de solution, alors
que dans la région de l'électrode positive, les ions lithium,
dans la phase de solution s'intercalent dans les particules LiCoO2. Il en
résulte un gradient de concentration, qui pousse les ions de lithium de
l'électrode négative vers l'électrode positive. La tension
de la cellule baisse pendant la décharge. La cellule est
considérée comme ayant atteint la fin de la décharge
lorsque sa tension chute d'environ 3,0 V [17].
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 1.6 : Représentation schématique d'une
batterie Li-ion.
L'électrode positive est faite d'oxydes de lithium
(par exemple LiCoO2, LiNiO2 or LiMn2O4) pour le stockage des ions de lithium.
L'électrode négative en carbone est constituée de graphite
ou du coke de pétrole. L'électrolyte est
généralement un sel dissous dans un solvant organique. Mais, les
batteries avec d'autres solvants tels que le carbonate de propylène
existent également. Un exemple de sel utilisé est le LiPF6.
La tension de fonctionnement des batteries Li-ion est
critique et la surcharge/décharge provoque un vieillissement rapide de
la batterie, pouvant jusqu'à provoquer l'incendie ou l'explosion de la
batterie. Ainsi, un circuit de protection électronique est
nécessaire pour gérer correctement la charge et décharge
de la batterie. Les applications utilisant ce type de batteries sont les
téléphones portables, les rasoirs, les caméscopes, les
produits audio portables, les ordinateurs portables, etc.
Plusieurs types de systèmes de batteries rechargeables
ont été abordés plus haut. Leurs principales
caractéristiques sont résumés dans le Tableau 1.1 [10,
18].
Parmi les batteries de type secondaire, la batterie Li-Ion
est la plus utilisée, comme le montre la figure suivante,
associée à la part de marché de chaque sèche
rechargeable [19].
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 1.7 : Statistique de la demande des batteries
rechargeables.
1.2.2.2. Quelle est la meileure
batterie
Pour faire une évaluation objective des performances de
chacune de ces batteries, nous allons utiliser quelques unes des principales
caractéristiques que sont :
· La haute densité énergétique.
· La charge rapide et sure de la batterie.
· La décharge sure et efficace de la batterie.
· La haute FEM (Force Electromotrice).
· La haute efficacité de courant.
· La haute efficacité électrostatique.
· La longue vie avec conservation des performances.
· La faible autodécharge.
· Le faible entretien exigé.
· Le faible impact écologique.
Pris séparément, chacune des
caractéristiques décrites ci-dessus pourra être
effectivement obtenue, mais il sera impossible de toutes les réunir sur
une seule et même batterie [1, 5, 10, 18]. En effet, certaines batteries
peuvent être conçues pour une petite taille et une longue
utilisation, mais elles ont un cycle de vie limité. Une autre peut
être conçut pour augmenter sa durée de vie, mais cela se
fera au détriment de sa taille qui pourra être
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
encombrante. Un tiers peut avoir une densité
énergétique élevée et une longue durée de
vie, au détriment du coût qui sera élevé et qui
réduit le nombre d'application cible.
De même, une batterie au lithium peut être
conçue pour une densité d'énergie maximale, mais sa
sécurité pourrait être compromise. Le Tableau 1.1 [10, 18]
résume les points forts et les limites des systèmes de batteries
populaires actuellement utilisés.
Système de Batterie
|
NiCd
|
NiMH
|
Li-ion
|
Tension moyenne de
fonctionnement (V)
|
1.2
|
1.2
|
3.6
|
Energie Spécifique
(Wh/Kg)
|
30-60
|
50-90
|
90-115
|
Autodécharge/mois @ 20
oC
|
10-20
|
20-30
|
1-10
|
Cycle de vie
|
300-700
|
300-600
|
500-1000
|
Plage de Température
(oC)
|
-20-50
|
-20-50
|
-20-50
|
Exigence de Maintenance (jours)
|
30-60
|
60-90
|
Théoriquement pas d'exigence de maintenance
|
Sécurité
|
Thermiquement Stable
|
Thermiquement Stable
|
Circuit de
Protection
Obligatoire
|
Commercialisation depuis
|
1950
|
1990
|
1991
|
Temps de chargement
(h)
|
1
|
2-4
|
1.5-3
|
Tolérance de Surcharge
|
Moyenne
|
faible
|
Non Toléré
|
|
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Toxicité
|
élevée
|
Moyenne
|
faible
|
|
Tableau 1.1: Caractéristiques des batteries
rechargeables actuellement utilisées.
1.3. Battery Management System
(BMS)
Le système de gestion d'une batterie (BMS) est
habituellement employé dans les batteries secondaires. Il s'agit d'un
dispositif électronique qui gère une batterie rechargeable. La
tâche fondamentale d'un BMS est de veiller à ce qu'une utilisation
optimale de l'énergie soit faite à l'intérieur de la
batterie équipant le produit portable et que le risque de dommages de la
batterie soit empêché [5]. L'utilisation d'un BMS conduira
à une durée de vie plus importante et à une exploitation
plus sûre de batterie [6].
Un BMS peut effectuer plusieurs opérations comme la
détermination de l'état de la batterie, la gestion
électrique, la gestion de la sécurité, etc. En
résumé, les caractéristiques d'un BMS sont
dépendantes de l'application [7]. En général, les
fonctionnalités du BMS peuvent être découpées en
tâches suivantes [6, 7] :
· Acquisition de données.
· Détermination de l'état de la batterie.
· Gestion électrique.
· Gestion de la sécurité.
· Gestion thermique.
· Communication
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 1.8 : Schéma du BMS.
La figure 1.8 donne une vision synoptique d'un BMS dont on donne
brièvement les fonctionnalités de chaque bloc.
1.3.1. Acquisition de données
Tous les algorithmes de BMS utilisent des données
mesurées sur la batterie comme information d'entrée. Par
conséquent, la précision du système d'acquisition, qui est
fonction des paramètres système tels que le taux
d'échantillonnage, la résolution du convertisseur, la
réponse du filtre de front end, etc. est très importante. Un
choix approprié de ces paramètres dépend de l'application
ciblée. Par exemple, les taux d'échantillonnage dans les
applications de VE (Véhicules Electriques) ou de HEV (Véhicules
Electriques Hybrides) sont plus rapides que 1 échantillon par seconde,
alors que dans le cas d'UPS (alimentation en puissance sans interruption) sont
en dessous de 0,2 échantillons par seconde [5 -8, 10].
1.3.2. Détermination de l'état de la
batterie
L'état de la batterie est utilisé par le BMS
comme paramètre d'entrée et de plus, c'est un paramètre
important pour l'utilisateur. Cet indicateur peut être utilisé
pour estimer l'autonomie d'un véhicule électrique ou la
durée de vie de la batterie.
L'état de la batterie peut être décrit
par les deux paramètres SoC et SoH [5-8]. Ces deux paramètres
influencent les paramètres internes de la batterie comme le montre la
figure
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
1.9. Inversement, le SoC et le SoH sont fonction des
paramètres internes et externes de la batterie (température,
caractéristiques des charges, etc.). C'est pourquoi la connaissance de
ces paramètres peut être employée pour estimer le SoC et
SoH de batterie à un instant donné [5- 8].
Figure 1.9: Flux d'état de la batterie.
1.3.3. Gestion électrique
La gestion électrique contrôle le processus de
charge et de décharge de la batterie. Les tâches suivantes doivent
être remplies.
· Le contrôle du processus de chargement.
· Le contrôle du processus de décharge.
· Equilibrage de cellule.
Le processus de contrôle de charge et la limitation de la
décharge dépendent fortement de la technologie de batterie
employée [5-8, 10].
1.3.4. Gestion de la
sécuritéLa gestion de la sécurité
protège la batterie contre les conditions d'exploitation
critiques. Par exemple, dans le cas d'un véhicule
électrique, les tâches du système de gestion de la
sécurité sont les suivantes:
· La protection contre la décharge profonde.
· La protection des cellules individuelles contre la
surcharge/décharge Projet fin d'étude Page Zied
Jelassi
· La protection contre la température (emballement
thermique).
· La batterie s'éteint en cas d'accident.
1.3.5. Gestion thermique
Un système de gestion thermique est nécessaire
pour les applications à puissance élevée et pour les
batteries à haute température. Il doit assurer les tâches
suivantes:
· Egalisation de la température entre les
cellules.
· Refroidissement/chauffage de la batterie [6, 7].
Par conséquent, des systèmes avec du liquide ou
de l'air (ventilateur) sont utilisés. Le problème majeur est le
transfert de chaleur de l'intérieur des cellules de la batterie vers
l'extérieur, car la résistance thermique de l'électrolyte
et du boîtier de cellules en plastique est assez élevée.
1.3.6. Communication
La communication entre le BMS et d'autres dispositifs est une
autre tâche importante du BMS. Selon l'application, différents
systèmes d'interface peuvent être utilisés pour
l'échange de données. Voici quelques exemples possibles :
· Signaux analogiques.
· signaux modulés par la modulation de largeur
d'impulsion.
· Le bus CAN (Controller Area Network) ou le bus
I2C (Inter-Integrated Circuit).
Selon l'application, le BMS doit contenir plusieurs
caractéristiques. L'optimisation de ces caractéristiques est en
fonction de la technologie de batteries et l'application ciblée [6,
7].
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
1.4. Conclusion
Ce présent chapitre représente le cadre
générale de ce rapport. On a défini au cours les
terminologies qui ont relation avec les batteries Li-Ion, tels que le SOC, le
C-rate, etc. En plus, on s'est intéressé au système de
gestion de batteries qui représente une entité indispensable pour
la technologie étudiée. On a présenté ses
principales fonctionnalités.
Afin de mieux comprendre les batteries Li-ion, le chapitre
suivant présentera leurs comportements électriques et
électrochimiques via l'étude de trois modèles simulant la
décharge.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Chapitre 2: Modélisation des batteries
Lithium Ion
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
2.1. Introduction
Ces dernières années, la préservation de
l'environnement et le développement durable sont devenus deux
thèmes majeurs de notre société. De plus, on voit
apparaître une multiplication des applications qui fonctionnent avec
batterie telles que les voitures électriques (EV), les voitures hybrides
(HEV), les applications portables comme la téléphonie mobile et
sans fil, les caméscopes, les produits audio portables, etc. Ce point va
à l'encontre du développement durable et de la
préservation de l'environnement, et la seule façon de faire
converger ces deux points serait de minimiser la consommation d'énergie
de ces appareils et de rendre les batteries plus efficaces
énergétiquement.
Différentes technologies ont été
étudiées pour mener à bien cette action, et de part leur
densité énergétique élevée et leur
durée de vie importante, les batteries Lithium-Ion semblent les plus
adaptées. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle elles sont de plus
en plus employées dans tout type d'application portable. Afin
d'étudier et de simuler leurs comportements, il est nécessaire de
développer des modèles tenant compte des caractéristiques
technologiques.
La modélisation des batteries n'est pas nouvelle en
soi, mais avec la tendance actuelle, elle est devenue primordiale pour le
développement d'applications efficaces et plus écologiques. En
particulier, elle permet d'analyser les phénomènes
électrochimiques qui auront lieu au sein de la batterie et de
prévoir son comportement. En fonction de la granularité du
modèle, elle simule sa réponse tout en négligeant certains
facteurs (variation de la température, C-rate...). Le modèle de
batterie peut être :
· un modèle expérimental,
· un modèle électrochimique,
· ou un modèle basé sur un circuit
électrique.
Pour mieux comprendre le comportement électrique et
électrochimique de la batterie Lithium-Ion et pour présenter les
travaux de modélisation de ce type de batterie, ce chapitre commencera
par présenter sa composition chimique et métallique. Ensuite, on
s'intéressera à l'étude de trois différents types
de modèles, dont on fera une comparaison en termes de performances,
notamment par rapport à sa capacité à reproduire les
phénomènes réels.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
2.2. La batterie Lithium-Ion
Commercialisée pour la première fois par Sony
Energitech en 1991, la batterie lithium-ion occupe aujourd'hui une place
prédominante sur le marché de l'électronique portable. Ses
principaux avantages sont une densité d'énergie
élevée (densité massique deux à cinq fois plus que
le Ni-MH par exemple) ainsi que l'absence d'effet mémoire. Enfin,
l'autodécharge est relativement faible par rapport à d'autres
batteries. Cependant le coût reste important et cantonne le lithium aux
systèmes de petite taille [26].
Ce type de batterie est entièrement solide, ce qui
annule le risque d'explosion. En plus, elle ne présente pas de polluant
majeur dans sa composition, sauf si l'oxyde de vanadium (V2O5) est
utilisé. Son inconvénient principal est que le fonctionnement
optimal est obtenu pour une température élevée.
Capeeinxrinale (rneh)
6000
4500
4000
5500
5000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
0 25 50 75 100 125 150 175
Gammes d'autres marques Masse ( g )
MP 144350
VL34480
Saft
MP 174865 / VL34570
MP 176065
Figure 2.1: Classification des batteries suivant leurs
densités énergétiques2
La figure précédente représente une
classification des batteries (Li-Ion ou non) disponibles sur le marché
suivant leurs densités énergétiques.
2.3. La batterie VL34480
La batterie que nous allons étudier et
modéliser fait partie de la série VL, conçu pour une
autonomie et une durée de vie étendue. Elle est
dédiée au système mobile et elle est opérationnelle
sur un large intervalle de température [-50°C, 60°C]. Elle est
connue par sa haute densité énergétique qui est de l'ordre
de 380 Wh/l ou encore 160 Wh/Kg. Elle délivre
2 Figure extraite d'une présentation de Saft.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
une tension de 3.7V et possède une capacité
typique de 4.4Ah pour un courant de décharge égal à 0.9A,
une température de 20°C et une tension de coupure de 2.5V.
Figure 2.2 : La batterie VL34480 [annexe1]
2.3.1. Le système électrochimique de
la VL34480
Dans ce paragraphe, la nature de différentes parties
de la batterie étudiée sera spécifiée.
L'électrode positive est fabriquée à partir d'oxyde mixte
de cobalt et de lithium ou encore appelé oxyde de cobalt lithié
(LiCoO2) [22]. Cette structure solide est lamellaire, pouvant être
représentée comme des couches d'octaèdres CoO6 d'atomes de
cobalt et d'oxygène entre lesquels s'insèrent des atomes de
lithium.
C'est la structure lamellaire du LiCoO2 qui lui permet de jouer
efficacement le rôle de cathode dans les batteries au lithium :
· En charge, la cathode LiCoO2 est reliée
à la borne positive d'un générateur, permettant de
libérer des cations Li+ dans l'électrolyte en direction de
l'anode en carbone, elle-même reliée à la borne
négative du générateur : l'anode <<
s'épaissit >> d'un dépôt de lithium venu de la
cathode à travers l'électrolyte, tandis que la cathode se
<< vide >> de son lithium entre les couches d'octaèdres
CoO6.
· En décharge, la cathode se << reconstitue
>> en fixant des cations Li+ de l'électrolyte qui viennent
s'insérer entre les couches d'octaèdres CoO6 en absorbant un
électron tandis que des cations Li+ passent en solution dans
l'électrolyte du côté de l'anode en libérant un
électron : ces réactions sont à l'origine de la force
électromotrice de ce type de batterie.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
L'électrolyte est une solution d'hexafluorophosphate
de Lithium (LiPF6) dans un mélange de solvants organiques, à
savoir : Etylène Carbonate (EC) + DiMéthyl Carbonate (DMC) +
DiEythyl Carbonate (DEC) + Ethyl Acétate (EA) [22].
2.3.2. La composition de la VL34480
Le tableau suivant résume la composition de la batterie
désignée, en termes de métaux, polymère et
autres.
Métaux
|
%
|
Plastiques
|
%
|
Autres
|
%
|
Cuivre, acier, aluminium
|
31
|
Polypropylène
|
10
|
- Lithium cobaltite
|
29
|
|
|
|
|
- Carbone
|
16
|
|
|
|
|
- Solvants organiques
|
13
|
|
|
|
|
- Sels
|
1
|
|
|
|
|
- Lithium métal
|
0
|
|
Tableau 2.1 : Composition de la batterie VL34480
2.4. La modélisation des batteries Lithium-Ion
Trois modèles vont être présentés
dans cette partie, où les deux premiers s'inspirent des travaux de
Shepherd, qui a développé une équation qui décrit
le comportement électrochimique de la batterie en fonction de la tension
aux bornes de la batterie, la tension en circuit ouvert, la résistance
interne, le courant de décharge et l'état de charge. Cette
équation décrit à la fois la charge et la décharge
des batteries du premier et du second type. Ce modèle est
intéressent, mais il souffre du problème de boucle
algébrique. C'est la raison pour laquelle beaucoup de chercheurs
travaillent au développement de modèles à une seule
variable, en particulier le SOC. Ce sont des modèles plus simples mais
qui ne présentent pas de problème de boucle algébrique.
L'équation suivante est l'équation de base
développée dans les travaux de C. M. Shepherd [23]. Les termes de
cette équation seront étudiés de prés lors de la
présentation des différents modèles.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
A ( BQ it ) Cit
-1
+ exp - - (2.1)
? Q it
E E s K
= -
? Q ?
? ? i
- ?
Ni
Le troisième modèle est un modèle plus
complexe. Il se base sur un circuit électrique encore plus proche de la
réalité et une série d'équations
électrochimiques. Il prend en considération la dépendance
à la température et au taux de décharge.
2.4.1. Modèle d'Olivier Tremblay et Louis-A.
Dessaint
2.4.1.1. Présentation du
modèle
Ce modèle est basé sur les travaux d'Olivier
Tremblay, Louis-A. Dessaint et AbdelIllah Dekkiche de l'école de
Technologie Supérieure de l'Université du Québec,
Montréal [24]. Ce modèle de batterie est facile à
reprendre sur un logiciel de simulation dynamique. Dans notre cas nous avons
utilisé Matlab. Ce modèle utilise uniquement l'état de
charge de la batterie (SOC) comme une variable d'état afin
d'éviter le problème de boucle algébrique. Il est
démontré que ce modèle, composé d'une source de
tension commandée en série avec une résistance, peut
représenter avec précision quatre types de batteries (la batterie
Lithium Ion, la batterie Nickel Cadmium(NiCd), la batterie Nickel Hydrure
métallique (NiMH) et la batterie plomb acide). Les paramètres du
modèle peuvent être facilement extraits à partir des
courbes de décharge fournis par le constructeur. Une méthode
d'extraction de ces paramètres sera décrite par la suite. Le
modèle et l'extraction de paramètres seront validés par
une superposition des résultats de simulation avec les courbes de
décharge réelles données dans les spécifications
constructeurs de la batterie.
Figure 2.3 : Modèle de batterie Lithium-Ion
présenté dans [24]
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Comme déjà annoncé au début de ce
paragraphe, il existe trois grandes catégories de modèle de
batterie :
· Modèle expérimental
· Modèle électrochimique
· Modèle basé sur un circuit
électrique.
Les deux premiers modèles ne sont pas adaptés
pour représenter un modèle dynamique basé sur l'estimation
du SOC de la batterie [24]. Par contre, la troisième catégorie
peut représenter ses caractéristiques électriques. La
plupart des modèles appartenant à cette dernière
catégorie se base sur un circuit fait d'une source de tension
idéale en série avec une résistance interne, mais ils ne
prennent pas en considération le SOC de la batterie. D'autres se basent
sur la tension en circuit ouvert en série avec une résistance et
un circuit RC en parallèle, la figure suivante illustre ce type de
modèle (ce dernier cas sera vu de prés avec le modèle
dynamique de Lijun Gao, Shengyi Liu et Roger A. Douger).
Figure 02.4 : Le circuit électrique de base
formé par tension en circuit ouvert en série avec
une résistance et un circuit RC en parallèle.
Le modèle que nous allons étudier se base sur
la figure 2.3. Il s'articule sur une résistance constante avec une
source de tension contrôlée en série. Cette dernière
est décrite par l'équation 2 non linéaire.
? Q ?
E E K
= 0 - ? ? + A ( B it
exp ) (2.1)
- ·
? Q it
- ?
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
où E est la tension sans charge (V),
E0 est la tension constante de la batterie (V), K est la
tension de polarisation (V), Q est la capacité de la batterie
(Ah), it est la charge actuelle de la batterie (Ah), A est
l'amplitude de la zone exponentielle (V), et B est l'inverse de la
constante de temps de la zone exponentielle (Ah)-1.
En se basant sur le circuit du modèle, la tension de
batterie sera donc :
Vbatt = E - R · i
(2.2)
Où Vbatt est la tension de la
batterie en (V), R est sa résistance interne en (?) et
i est son courant en (A).
? Q ?
Le deuxième terme de l'équation 1, à savoir
K ? - , décrit le comportement réel
? i ? Q it ?
de la batterie ; si elle est complètement
déchargée, alors i sera égale à
zéro et Vbatt tendra vers E0. C'est le
même comportement d'une batterie réelle, mais ça
génère la non stabilité de la simulation.
Ce modèle présente un terme dépendant
uniquement de la charge actuelle de la batterie. Ce qui signifie qu'en cas de
décharge complète de la batterie, sa tension sera prés de
zéro. Mais, ce modèle donne des résultats précis et
représente également le comportement de la batterie. Ce
modèle se base sur une série d'hypothèses et de
limitations. Commençons par les hypothèses :
· La résistance interne est supposée
constante durant les cycles de charge/décharge et ne dépend pas
de l'amplitude du courant.
· Les paramètres du modèle sont
déduits des courbes de décharge et sont supposés
être les mêmes pour la charge.
· On ne considère pas l'effet de Peukert (la
capacité de la batterie ne varie pas en fonction de l'amplitude du
courant).
· La température ne perturbe pas le comportement du
modèle.
· On ne considère pas l'autodécharge et
l'effet mémoire.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Les limites du modèle sont :
· Le minimum de E est 0 V et le maximum de Vbatt est non
limité.
· Le minimum de Q est 0 Ah et de même son maximum
n'est pas limité. Par conséquent, le maximum du SOC peut
être supérieur à 100% si la batterie est
surchargée.
2.4.1.2. Extraction des paramètres du
modèle
L'extraction des paramètres du modèle utilise
l'exploitation de la caractéristique de décharge de la batterie
qui figure dans sa datasheet (annexe 1). La figure suivante présente la
caractéristique de décharge à un régime de 0.2C et
à 0.9A comme courant de décharge.
Figure 2.5 : Caractéristique de décharge de la
batterie VL34480 pour C/5(0.9A)
Sur cette figure, il apparaît clairement trois zones.
La première partie correspond à la mise en service de la batterie
et montre une chute de tension exponentielle de courte durée à
partir d'une batterie complètement chargée. Selon le type de
batterie, cette zone est plus ou moins large. La deuxième partie,
représentée par une courbe plus ou moins affine, correspond
à la charge qui peut être extraite de la batterie jusqu'à
ce que la tension tombe en dessous de la tension nominale de la batterie.
Enfin, la troisième représente la décharge totale de la
batterie, lorsque la tension chute rapidement. L'objectif est maintenant
d'extraire les paramètres du modèle à partir de cette
courbe de décharge et de certains éléments donnés
dans la description technique de la batterie :
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
· La résistance interne : les techniques de
mesure de ce paramètre ont déjà été
présentées dans le premier chapitre. Mais comme sa valeur est
généralement précisée par les fabricants, il est
possible de l'obtenir directement à partir des datasheets. Toutefois, si
elle n'est pas donnée, il existe une relation permettant de l'obtenir,
à savoir
1 ç (2.3)
-
R V
= nom Q
·
0 .2 · nom
Où R est la résistance interne (?),
Vnom est la tension à la fin de la zone nominale
(V), Qnom est la capacité à la fin de la zone
nominale (Ah) et ç est l'efficacité de la batterie.
Pour la détermination des autres paramètres,
trois points particuliers apparaissant sur la figure 2.5 sont utilisés.
La tension de charge complète (Vfull) située
à l'intersection de la caractéristique de décharge et
l'axe de tension, la fin de la zone exponentielle (la tension Vexp et
la capacité Qexp) et la fin de la zone nominale (la
tension Vnom et la capacité Q nom).
En utilisant les deux premiers points, on arrive a
déterminé la partie exponentielle dont la forme
mathématique est la suivante ( A exp(-B·
it) ) :
· A représente la chute de tension durant
la partie exponentielle (V), donc
A = Vfull - Vexp (2.4)
· B est la capacité mesurée à
la fin de la zone exponentielle (Ah)-1,
3
B = (2.5)
Qexp
· La tension de polarisation K peut être
déduite à partir de l'équation 2, le premier et le dernier
point de la figure 3, alors
V l V A
- + (exp( - · ) - 1)) · ( - )
B Q Q Q
ful nom nom nom
K = (2.6)
Qnom
· La tension constante E0 est déduite
ainsi
E 0 = Vfull + K + Ri - A
(2.8)
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Cette approche est très générale et elle
peut être appliquée à n'importe quel type de batterie.
2.4.1.3. La validation du modèle
Une fois les paramètres extraits, il est important de
valider le modèle, pour cela on donne sur la même figure la
caractéristique de décharge fournie par Saft et le
résultat de ce modèle. On voit bien que la courbe du
modèle suit la courbe de la datasheet. Le fait de voir que la courbe du
modèle descend à zéro volt pour atteindre la valeur de
cinq heures de décharge est déjà expliqué au niveau
de la numération des limitations du modèle. A la décharge
totale de la batterie Vbatt tend vers E0 mais pour ce modèle
Vbatt sera au voisinage de zéro.
Figure 2.6 : Comparaison directe entre la
caractéristique de décharge (0.9A, 0.2C) et la
caractéristique générée par le modèle.
2.4.2. Le modèle de
MathWorks
2.4.2.1. Présentation du modèle
Le deuxième modèle est le modèle
proposé par l'environnement MATLAB/SIMULINK et développé
par la société << The MathWorks ». Il s'agit d'un
modèle proposé dans une démonstration appelée
<< power_battery ». Dans cette étude, seul le modèle
basé sur les travaux présentés dans [23] et [24], a
été utilisé. La figure suivante donne le modèle
SIMULINK de la batterie avec son environnement de travail.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
La partie qui nous intéresse
Figure 2.7 : Le modèle de MathWorks
Contrairement au premier modèle, celui-ci attribue une
équation différente à chaque type de batterie, et en plus
il considère deux équations : l'une associée à la
charge et l'autre à la décharge. On donne ici les
différentes équations à la charge et à la
décharge en fonction des différents types de batteries :
· Modèle de batterie plomb-acide
o équation liée à la décharge (i*
> 0)
f1
- 1[Sel(ss)) 0 Exp
?
(2.9)
( it , i * , i , Exp) =
E0 -K · Q · 1 * -
K· · it + Laplace
Q it
.
Q- itQ-
o équation liée à la charge (i* < 0)
f 2 ( it , i * , i
, Exp) = E0 -K · Q
· i* K Q · it +
Laplace-1[Exp(s) 1)
it + 0. 1
Sel(s ) s
·
(2.11)
QQ-
it
· Modèle de batterie Lithium-Ion
o équation liée à la décharge (i*
> 0)
flot , i * , 0=
E 0-K· Q i * -K·
Q· it + A · exp( - B·
it) (2.11)
it
Q- itQ-
o équation liée à la charge (i* < 0)
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Q Q
f it i i E K
2 ( , * , ) 0
= - · · - ·
i K
* · it + A · exp( - B
· it)
it + 0. 1 · Q Q - it
(02.12)
· Modèle de batterie Nickel-Cadmium et
Nickel-Hydrure Métallique o équation liée à la
décharge (i* > 0)
Exp s
( ) ?
1 ? ·
- ? 0 ?
? Sel s
( ) ?
f1
Q Q
( , * , , )
it i i Exp E K
= - · · - ·
i K
* · +
it Laplace
0 Q it
- (2.13)
Q it
-
o équation liée à la charge (i*<
0)
f 2 ( it , i
* , i , Exp ) = E 0
-K · Q · i* K Q
·it + Laplace-1?
Exp(s) 1
0 . 1 Q Q it
it + ·
-
(2.14)
? Sel s s ( ) ?
oùAEBattu est la tension non
linéaire (V), E0 est la tension constante (V), Exp(s)
estla a dynamique de la zone exponentielle (V), Sel(s) est
représente le mode de la batterie (Sel(s) = 0 quand la batterie
se décharge et Sel(s) = 1 quand elle se charge), K est
la constante de polarisation (Ah-1) ou larésistancee de
polarisation (Ohms), i* est la dynamique du courantà a basse
fréquence (A), i est le courant de la batterie (A), it
est la capacité instantanée (Ah), Qest t la
capacité maximale de la batterie(Ah), A est la tension
exponentielle (V) et B est la capacité exponentielle
(Ah-1). La figure suivante donne la structure interne
dumodèlee :
Figure 2.8 : Modèle MathWorks
Projet fin d'étudee Page Zied Jelassi
2.4.2.2. Détermination des paramètres du
modèle
La configuration du modèle se fait à partir de
l'environnement SIMULINK où un nombre limité de paramètres
est accessible. La figure suivante donne l'interface graphique associée
au modèle d'une batterie Ni-MH.
Figure 2.9 : Fenêtre de configuration du modèle
La détermination des paramètres de ce
modèle se fait de la même manière que pour le modèle
précédant. On se base sur les même trois points : le point
de chargement total, la fin de la zone exponentielle et la fin de la zone
nominale. Une fois la configuration de ce modèle terminée, il est
possible de faire apparaître la courbe de décharge de la batterie
ainsi modélisée en ouvrant une fenêtre spécifique
« View Discharge Characteristecs » comme montre la figure 2.10.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 02.10 : la fenêtre View Discharge
Characteristics
Dans cette fenêtre, il faut donner les différents
courants de décharge. Dès la sélection de la commande de
dessin activée, deux figures apparaissent : la première donne les
différentes zones dans la caractéristique de décharge
à 0.2C (0.9A) (voir la figure 2.5) et la deuxième présente
les différentes courbes de décharge à différentes
courants de décharge (Voir la figure suivante).
Figure 2.11 : Courbes de décharge fournies par le
deuxième modèle pour différents courants
de décharge
2.4.2.3. Validation du modèle « MathWorks
»
Pour la validation du modèle, nous proposons une
comparaison entre les courbes de décharge issues du modèle et les
courbes de décharges fournies par le constructeur.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Malheureusement, il n'est pas possible de superposer ces deux
résultats et nous avons donc fait une comparaison des deux figures.
(a) (b)
Figure 2.12 : La comparaison des résultats du
modèle de MathWorks et les caractéristiques fournies par Saft.
(a) la caractéristique de décharge de la VL34480 extraite de la
datasheet. (b) la sortie du modèle de MathWorks.
2.4.3. Modèle de L. Gao
2.4.3.1. Présentation du modèle
Ce modèle est basé sur les travaux
présentés dans [25]. Il propose un modèle dynamique d'une
batterie lithium ion qui tient en compte du potentiel d'équilibre non
linéaire, de la dépendance en taux de décharge et en
température, des effets thermiques et de la réponse à la
demande de puissance transitoire. Le modèle est basé sur des
données accessibles aux publics tels que les fiches de données
(datasheet) fournies par les fabricants. L'objectif de ce modèle est de
reproduire les propriétés électriques et thermiques de la
batterie. A ce niveau, on rapproche tous les processus électrochimiques
et électrothermiques de la batterie de façon uniforme tout en
ignorant les variations spatiales des concentrations, les distributions de
phase et de potentiel. Ces hypothèses permettent la modélisation
de la batterie en utilisant les paramètres extraits à partir des
données expérimentales. La méthode d'extraction des
paramètres sera discutée ci-dessous.
Ce modèle s'appui sur les courbes de décharge
à courant constant et à température constante. La figure
2.13 représente ces courbes extraites de la datasheet de la batterie.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
(a) (b)
Figure 2.13 : Les sources de données du modèle de
L. Gao. (a) Les caractéristiques de décharge de la VL34480
à 20°C pour différents courant de décharge. (b) Les
caractéristiques de décharge de la VL34480 à 0.9A-0.2C
pour différentes température.
De plus, ce modèle se réfère à un
circuit électrique caractérisé par trois paramètres
qui
sont:
· Un potentiel d'équilibre E
· Une résistance interne Rint, divisé en deux
composantes R1 et R2
· Une capacité effective qui caractérise la
réponse transitoire de la batterie. Le schéma électrique
mettant en oeuvre ces composants est illustré par la figure 2.14.
Figure 2.14 : Schéma électrique du modèle
de L.GAO [25]
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
2.4.3.2. Extraction des paramètres du
modèle
Le potentiel d'équilibre E, appelé
aussi tension à circuit ouvert, dépend de la température
et de la quantité de matière active disponible dans les
électrodes, qui peut être spécifié par l'état
de décharge (SOD). La capacité de décharge dépend
encore du régime de décharge et de la température. Alors,
on admet une expression générique de ce potentiel : E (i, T,
t).
Les équations suivantes décrivent l'état de
décharge, la tension de la batterie et son potentiel d'équilibre
:
SOD
1 t
[ i t T t t
( ), ( ), = ? 0 á
] [ i t ] [ T t ] i t dt
( ) · â ( ) ( )
· (2.7)
Q
r
n
k
v i t T t t
[ ( ) , ( ), ] = ? c SOD i t T t t
· [ ( ), ( ) , ] ( )
+ Ä E T
k
|
(2.8)
|
|
k = 0
E i t T t t
[ ( ), ( ), ] [ ( ), ( ), ]
= v i t T t t R int i t
- ( ) (2.9)
où ck est le kième
coefficient du polynôme de la caractéristique de
référence (la courbe de décharge à C/5 rate (0.9A)
et à 20°C), Qr est la capacité de la
batterie à la tension de coupure (2.5V) sur la caractéristique de
référence, á [i(t)J est le facteur qui
décrit la variation du taux de charge/décharge, â
[Ti(t)J est le facteur qui décrit la variation de la
température et ÄE(T) est potentiel de correction de la
dépendance en température.
Comme présente l'équation 2.15, le SOD
dépend de á [i(t)J, â [Ti(t)J,
ÄE(T) et Qr. Ce dernier peut être
identifié directement sur la datasheet dans le champ typical capacity.
Les techniques de détermination des autres termes seront décrites
dans les paragraphes suivants.
2.4.3.2.1. Détermination du facteur á
[i(t)J
La méthode du calcul du facteur á [i(t)J
pour les courbes de décharge s'articule principalement sur les
caractéristiques de décharge à 20°C. Ce facteur se
déduit de façon relatif ; par rapport à la courbe de
référence. La figure suivante illustre la méthodologie
permettant la détermination de ce facteur pour un courant de
décharge de 8.8A.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
0,4)F,
a b ba
Figure 2.15: Détermination du facteur á [i(t)]
pour un courent de décharge de 8.8A par rapport à un courent
de référence de 0.9A
La détermination du rate factor utilise la forme
polynomiale de la courbe de référence et la courbe de
décharge. La différence à l'origine de l'axe des abscisses
entre ces deux représentations est égale à
(ir-i) Rint, où,
ir, i et Rint
représentent respectivement le courant de référence
(0.9A), le courant de décharge pour lequel on calcule le rate factor et
la résistance interne. Le terme b
représente la capacité maximale pour la
décharge de référence. Le terme a
représente l'intersection entre la forme polynomiale de la
courbe de référence atténuée par la quantité
(ir-i) Rint et la droite de la tension de
coupure y=2.5V. La valeur du rate factor est définit par
l'expression suivante :
a
á( i ) = (2.10)
b
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 2.016: Rate factor á pour la batterie Li-Ion
VL34480 calculé pour un courant de référence de 0.9A
La figure précédente représente la courbe
á(i) calculé pour un courant de référence
de 0.9A, ce qui correspond à 0.2C rate et à 20°C.
2.4.3.2.2. Détermination du facteur â [T(t)] et
de ÄE(T)
La technique de détermination du facteur de
température et du potentiel de correction de la dépendance en
température s'appuie sur les courbes de décharge à courent
constant (0.9A) et à différents températures. La figure
illustre cette méthode appliquée à la détermination
du â(-30) et ÄE(-30).
azo
d c
Figure 2.17: Détermination du facteur de
température et du potentiel de correction de la dépendance
en température
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
De la même façon, cette technique utilise encore
les formes polynomiales des caractéristiques de décharge.
Le terme ÄE(T) représente la
différence entre la forme polynomiale de la courbe de
référence et celle de la courbe de décharge mesurée
à une température T. Après la
détermination de cette valeur, on l'utilise dans le but de
déterminer le facteur de température. Le terme
d est la valeur de capacité pour laquelle le
polynôme de la courbe de décharge vaut 2.5V. Le terme
c représente la valeur de la capacité
pour laquelle le polynôme de la courbe de référence
affaibli par ÄE(T) vaut 2.5V.
La valeur du facteur de température est définit
par l'expression suivante :
c
â( T ) = (2.11)
d
Les figures suivantes présentent les résultats
d'extraction du facteur de température et du potentiel de correction de
la dépendance en température.
(a) (b)
Figure 2.18: Facteur de température (a) et potentiel de
correction de la dépendance de la température (b) pour la
batterie VL34480 pour une température de référence de
20°C
Après la détermination de ces
paramètres, on arrive à exploiter les équations 15-17 pour
représenter les caractéristiques de décharge à
n'importe quelle température et pour n'importe quel taux de
décharge (ou encore pour n'importe quel courant de décharge).
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2.4.3.3. Validation du
modèle
Pour la validation de ce modèle, on a utilisé
la superposition des résultats expérimentaux et de simulation. La
figure 2.19 représente la superposition de la caractéristique de
décharge pour 1C-rate et à 20°C fournie par Saft et celle du
modèle.
Figure 2.19: Comparaison directe entre la
caractéristique de décharge (4.4A, 1C) à 20°C et
la caractéristique générée par le
modèle.
2.4.4. Discussion
Les trois modèles présentés se basent
à la fois sur une équation décrivant le comportement
électrochimique de la batterie et un circuit électrique simulant
son comportement électrique. En plus, ils sont tous dynamiques dans le
sens où on peut prévoir la caractéristique de
décharge de la batterie Li-Ion à différent C-rate. De
plus, ils s'appuient sur les données des fabricants, à savoir les
caractéristiques de décharge à courant constant et/ou
à température constante.
Les trois modèles sont présentés dans
l'ordre de complexité ; du plus simple au plus compliqué. Comme
il a déjà été précisé, les deux
premiers modèles sont inspirés des travaux de C. M. Shepherd. On
remarque bien la ressemblance entre leurs équations
électrochimiques et celle de ce dernier. La différence entre eux
a eu lieu pour détourner les problèmes de boucle
algébrique.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Le premier modèle est un modèle assez simple.
Il met en évidence une seule équation pour décrire le
chargement et le déchargement de différents types de batteries et
en particulier les batteries Lithium-Ion. Suivant le signe du courant, on
choisie entre la charge et la décharge.
Le deuxième modèle utilise une série de
paire d'équations suivant le type de batterie, une pour la charge et
l'autre pour la décharge. Par contre, ce modèle ne peut traiter
qu'un nombre limité de type de batteries, qui sont les batteries Li-Ion,
plomb-acide, NiCd et NiMH. La précision de ces deux modèles est
directement liée à la précision avec laquelle on estime la
position des trois points : le point de chargement total, le point qui marque
la fin de la zone exponentielle et celui qui désigne la fin de la zone
nominale et le commencement de la décharge rapide. Pour la
détermination de ces points, on a utilisé les courbes de
décharge publiées par Saft sur la datasheet de la batterie
VL34480. Pour les convertir sous forme de tableur, on a eut recours à un
logiciel de reconnaissance de courbes « CurveUnscan ». Comme les
données du composant Saft sont grossières et que le logiciel de
reconnaissance de courbe est entaché d'une certaine
non-précision, on considère que notre source de données
est moyennement précise.
Le troisième modèle utilise une
régression polynomiale de la caractéristique de
référence pour l'extraction des paramètres. Il emploie la
SOD comme variable de ce polynôme. Pour la détermination de cette
variable, on fait appel à deux facteurs, le facteur de
température et celui du taux de charge. L'idée de ce
modèle est de simuler le comportement de la batterie
considérée à une température et un courant de
décharge bien précis, au contraire des deux autres
modèles. La précision de ce modèle dépend de la
précision de détermination des facteurs á(i),
â(T) et ÄE(T) qui dépend à leur tour
de la précision des données du fabricant.
Les modèles déjà présentés
ont été validés pour des batteries autres que la batterie
Li-Ion et à faible densité énergique. Ces batteries
possèdent des caractéristiques de décharge «
classique » qui semble à la caractéristique de
décharge à 0.9A-C/5 rate et à 20°C. Comme les
caractéristiques de la batterie VL34480 sont compliquées, on a
éprouvé des difficultés à adapter ces
modèles à ce type de batterie à haute densité
énergétique.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Pour la validation de ces modèles, on a
préféré comparer directement les résultats de
simulations aux données disponibles sur la datasheet de la batterie VL.
On a superposé ces résultats pour mieux voir leurs ressemblances
et leurs différences. Les figures 2.6, 2.12 et 2.19 représentent
ces résultats.
Pour la validation du modèle d'O. Tremblay et L.A.
Dessaint, on remarque que la sortie de simulation suit celle fournie par le
fabricant. En ce qui concerne le modèle de MathWorks, la sortie est
presque identique à la figure prise de la datasheet. Le modèle de
L. Gao est le modèle le plus compliqué. Sa sortie ressemble en
forme à la caractéristique expérimentale. Mais, elle est
un peu au dessus d'elle.
Pour simuler le comportement de ses batteries, Saft dispose de
plusieurs modèle Simulink. La différence entre les modèles
présentés et les modèles de Saft réside dans la
précision.
2.5. Conclusion
La modélisation des batteries est un outil essentiel
dans cette industrie qui présente de plus en plus de concurrence. Cette
technique permet la prédiction et le suivi du comportement de ces
produits. Encore, elle intervient au processus de leur développement. En
addition, les modèles de batteries sont devenus eux même des
produits commerciaux entre les fournisseurs de batteries et ses clients. Ils
permettent à ces derniers de connaître l'état de leurs
batteries.
Après un premier chapitre présentant le cadre
général de ce projet, ce chapitre était
dédié à l'étude du comportement électrique
et électrochimique de la batterie sous-test. On a
implémenté des modèles dynamiques dépendants de
différents paramètres. Et, on les a validés par rapport
à la batterie à haute efficacité énergétique
de Saft. Le chapitre suivant sera dédié à l'analyser de
l'effet d'une perturbation sur deux systèmes d'acquisition de
données ou encore deux BMS, a savoir MAX11068 de MAXIM et LTC6802 de
LINEAR TECHNOLOGY. Cette perturbation simule le courant de charge
/décharge d'une cellule.
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Chapitre 3: Analyse des performances
des systèmes de mesures de tension
multiplexées
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3.1. Introduction
La croissance rapide des systèmes mobiles crée
une forte demande sur les batteries rechargeables, dont le Li-Ion est la plus
nouvelle technologie [19]. L'emploi d'un BMS est essentiel avec ce type de
batterie. Il assure l'utilisation optimale de son énergie, l'autonomie
du périphérique portable et la minimisation du risque
d'endommagement de la batterie. L'utilisation d'un BMS mène à une
amélioration de l'autonomie du système. En outre, il rend la
durée de vie de la batterie plus longue et son utilisation plus
sûre [27].
Le CAN sert d'interface entre les paramètres du monde
réel et les circuits numériques. Il est une composante
élémentaire du BMS. Habituellement, une batterie est
composée de plusieurs cellules. Pour assurer les fonctionnalités
du système comme la sécurité, l'équilibrage de
cellules, etc., mesurer chaque sortie de cellule est nécessaire [27,
28]. On pourrait utiliser autant de CAN qu'il y a de cellules à
contrôler, mais cela entrainerai un surcoût important (surface et
puissance consommée). En pratique, le BMS est réalisé
à partir d'un seul CAN précédé d'un multiplexeur
[29, 30], permettant ainsi de balayer de nombreux canaux [31]. Ainsi, on
obtient une solution optimale en réduisant la surface du système
d'acquisition de données et sa consommation d'énergie. Cependant,
cette solution réduit la vitesse à laquelle les données
peuvent être acquises à partir d'un canal individuel, parce que de
multiples canaux sont analysés de façon séquentielle. En
outre, elle peut aussi entraîner des imprécisions comme la
diaphonie, l'injection de charge, etc. [29].
En raison de leur haute résolution et leur
fréquence appropriée les CAN ÓÄ et les CAN SAR sont
les plus adaptés aux applications de mesures multiplexées
[29-31]. Ils sont particulièrement bien adaptés pour un BMS,
puisque le signal d'entrée reste à basse fréquence
[28].
Ce chapitre présente en premier le concept du
système de mesures multiplexées. Il s'intéresse en
particulier à deux BMS : le MAX11068 et le LTC6802, basés sur
deux différents types de convertisseur analogique-numérique. En
second lieu, nous présenterons une étude sur l'effet de
l'introduction d'une perturbation simulant le courant de charge/décharge
sur l'une des entrées du système d'acquisition de données.
Cette étude compare de façon relative la tenue de ces deux BMS
face à la diaphonie et l'injection de charge.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
3.2. Systèmes d'acquisition de données
multiplexés
Le système d'acquisition de données
multiplexées est basé sur la figure suivante. Les
différents étages seront détaillés par la suite.
Figure 3.1: Principe du système d'acquisition de
données multiplexé
La figure 3.1 montre le multiplexeur qui reçoit en
entrée des canaux analogiques. Ce multiplexeur est un réseau des
commutateurs qui dirige les différents signaux d'entrée
analogique sur l'entrée du CAN pour la numérisation. Ces
commutateurs peuvent être mis en oeuvre via des relais ou des
commutateurs à semi-conducteur. Les relais fonctionnent à des
fréquences relativement faibles, dans la gamme de quelques kHz, alors
que les commutateurs à semi-conducteur peuvent fonctionner dans une
bande de plusieurs MHz [29, 30]. Cependant, les relais peuvent faire face
à des tensions plus élevées et fournissent une isolation
de canal supérieure à celle des commutateurs à
semi-conducteur [30].
Les spécifications clés du multiplexeur sont le
temps de commutation, la résistance et l'isolement du canal. Un
système à multiplexage permet l'utilisation d'un seul CAN, mais
cela se fait au détriment de la réduction de la vitesse à
laquelle les données peuvent être acquises sur un canal
individuel. Ceci est lié au fait que chaque canal est analysé de
façon séquentielle. En outre, le multiplexage peut introduire des
problèmes. Une source à haute impédance peut se combiner
avec la capacité parasite du multiplexeur et entraîner des
problèmes de diaphonie entre les canaux. En outre, l'impédance du
multiplexeur peut également conduire à une dégradation du
signal [29, 30].
L'AGP (amplificateur à gain programmable) permet une
amplification différente pour chaque canal. Le gain de l'AGP peut
être réglé par canal en fonction du niveau du signal. Cela
garantit que tous les canaux utilisent la dynamique complète du CAN.
L'AGP prévoit
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
également l'isolement entre la charge et le
multiplexeur. Ainsi, il permet de réduire la distorsion du signal qui se
produit en raison de la résistance du multiplexeur [29, 30].
Dans une application multiplexée, le CAN doit avoir un
cycle de latence nul et un faible temps d'établissement. La latence est
liée au nombre de cycles de données nécessaires entre le
début de la conversion du signal et la disponibilité des
données de sortie correspondantes. La latence est nulle si une
conversion entière est atteinte avant le début du prochain
cycle.
Le temps d'établissement est la durée entre le
début d'acquisition du signal et le moment où les données
sont disponibles pour être lu à partir du convertisseur.
Contrairement à la latence du cycle, le temps d'établissement ne
peut jamais être égale à zéro [29, 30].
La diaphonie et l'injection de la charge sont parmi les
principaux paramètres à prendre en compte pour l'étude des
performances d'un système d'acquisition multiplexé. La diaphonie
se produit lorsqu'une perturbation appliquée à un canal affecte
la précision de la mesure d'un autre canal. C'est un
phénomène dépendant de la fréquence [29, 30].
L'injection de charge a lieu lors de la commutation, ce qui
peut provoquer un changement de tension importante à l'entrée du
commutateur. Ce changement rapide de la tension injecte une charge à la
sortie du commutateur à cause de la capacité de commutation [29,
30].
Durant cette étude, on mettra l'accent sur les
phénomènes de diaphonie et d'injection de charge pour comparer
relativement les deux BMS, mais avant tout on rappelle brièvement le
principe de fonctionnement des deux CAN utilisés dans les BMS
considérés.
3.2.1. Le convertisseur analogique-numérique ??
Le CAN ?? s'appuie sur le sur-échantillonnage et la
mise en forme du bruit de quantification dans le but d'obtenir une
résolution élevée à partir d'une structure
électronique simple. Il est constitué d'un modulateur ?? et d'un
filtre décimateur numérique.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 3.2 : Schéma bloc d'un CAN ??
Le modulateur ?? permet d'échantillonner
l'entrée analogique à haute fréquence et il
génère un flux binaire correspondant au codage de l'information.
Pour nos applications, ce flux est formé sur un seul bit, mais il arrive
que ce flux puisse être codé sur un nombre de bit
supérieur. Le bloc numérique assure le filtrage numérique
de la sortie du modulateur, et sa fonction principale est de réduire la
cadence d'échantillonnage de sortie tout en augmentant la
résolution. Cette action est appelé décimation et elle
doit être précédée d'un filtrage pour éviter
le repliement du spectre sur l'information utile.
Ce type de convertisseur analogique-numérique est
reconnu par sa haute résolution, sa linéarité
intrinsèque, sa basse consommation de puissance et son faible
coût. Par contre, il est à faible bande passante et il peut avoir
une latence de cycle non nulle [29, 31]. Grâce à ses
caractéristiques, ce CAN est adapté pour les applications de
mesure précise et à faible bande passante [31].
Un autre avantage de cette technologie est la
simplicité du filtre d'anti-repliement analogique. Donc, c'est encore
bénéfique pour les applications multiplexées. La technique
de sur-échantillonnage diminue les contraintes sur ce filtre.
Généralement, un filtre de premier ordre suffit. On peut noter
que pour des structures à temps continu la fonction de filtrage est
intrinsèque : le filtre de boucle intègre le signal sur la
période bloquée par l'échantillonneur/bloqueur du
quantificateur. Plus l'ordre du modulateur augmente, plus la rejection de
repliement est forte. Cela simplifie la partie analogique pour une
résolution élevée et un bruit faible.
L'emploie d'un filtre numérique est essentiel. Ce
filtre ajoute un certain temps d'établissement. Ce qui limite les
performances du système [29]. Pour augmenter la précision des
systèmes de mesure multiplexée, il faut le prendre en
considération.
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3.2.2. Le convertisseur analogique-numérique
SAR
Le convertisseur à approximation successive (SAR) est
l'une des architectures les plus populaires pour la conversion analogique
numérique. En fait, elle prévoit un temps de conversion de
l'ordre du kHz jusqu'au MHz avec une complexité des circuits assez
modérée. L'architecture de base d'un CAN SAR est illustrée
par la figure suivante.
Figure 3.3 : Architecture du convertisseur à
approximation successive
Le SAR emploie un E/B (échantillonneur/bloqueur) en
entrée pour que celle-ci reste constant pendant la durée de
conversion, basée sur une méthode de dichotomie et
nécessitant plusieurs cycles d'horloge. Le principe est le suivant : Il
commence par comparer l'entrée analogique à un mot
numérique correspondant à la moitié de la pleine
échelle (tous les bits à 0 sauf le MSB (Most significant Bit) qui
est égal à 1) converti en analogique par le biais d'un
convertisseur numérique analogique. Cette séquence est de
longueur N (résolution du CAN) et elle est donc équivalente
à VREF/2. Suivant le résultat de la
comparaison, supérieure ou inferieure, on introduit un 1 ou un 0 dans le
SAR. Ce résultat sera introduit dans une version décalée
à droite de la séquence de comparaison déjà
utilisée. On répète ce traitement N fois afin d'obtenir la
sortie numérique. Le nombre d'itération définit le nombre
de décalage à droite de la séquence d'origine et
l'emplacement du bit du résultat de la comparaison en cours. Pour la
première itération, ce dernier occupe le MSB et pour la
dernière itération, il occupe le LSB (Least Significant Bit).
Contrairement au CAN ??, le CAN SAR nécessite un
filtre analogique d'antirepliement à l'entrée de chaque canal
[33, 34]. En effet, l'impédance totale du système ainsi que le
temps d'établissement augmentent. En conséquence, la bande
passante du système diminue et la probabilité d'apparition de la
diaphonie augmente [29].
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
L'architecture du SAR est capable d'avoir une latence de
cycle nulle [29-31]. En plus, en comparaison avec le CAN ??, elle peut
fonctionner à une fréquence d'échantillonnage plus haute
[32]. Ce sont les critères de base qui font des convertisseurs à
approximations successives les plus populaire pour les applications de
mesure.
3.2.3. Etude comparative entre le MAX11068 et LTC6802
Le MAX11068 et le LTC6802 sont les deux systèmes de
gestion de batteries que nous devions évaluer. Le tableau suivant permet
une comparaison de leurs caractéristiques, faisant ainsi
apparaître leurs similitudes et leurs différences.
LTC6802
|
MAX11068
|
Intervalle de température fonctionnel
[-40; 85]°C
|
Intervalle de température fonctionnel
[-40; 105]°C
|
Mesure
· mesure 4-12 cellules par IC
· 2 thermistances d'entrée + 1 capteur de
température sur-carte
|
Mesure
· mesure 2-12 cellules par IC
· 2 thermistances d'entrée
· 1 moniteur de température sur-carte
|
Surveillance
· Alarmes OV and UV (Programmable)
· Alarmes HT and LT
· Détection du circuit ouvert
|
Surveillance
· Alarmes OV and UV (Programmable)
· Alarmes HT and LT
· Détection du circuit ouvert
|
Communication
· 1MHz SPI (Serial Peripheral Interface)
· Architecture empilable jusqu'à 10 cartes via une
interface en chaîne (120 cellules)
|
Communication
· 400kHz I2C (Inter Integrated Circuit)
· Architecture empilable jusqu'à 31 cartes via une
interface en chaîne (372 cellules)
|
|
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Efficacité de puissance
modes veille, surveillance et mesure + mode arrêt
thermique
|
Efficacité de puissance
modes arrêt, veille et mesure + mode arrêt
thermique
|
Mesure des tensions des cellules
· 12 canaux Multiplexés
· CAN ?? de deuxième ordre
· Fréquence d'échantillonnage égale
à 512kHz
· Time slot pour chaque canal est de 0.5ms
· Résolution de 12 bits
· L'amplitude du CAN est de 6.14V
· Quantum égale à 1.5mV
· Filtrage de la tension de la cellule
· Pas de filtre analogique est employé
· Un filtre FIR Sinc2 est employé pour la
décimation numérique
Mesure des tensions des cellules
· 12 canaux Multiplexés
· CAN SAR
· Fréquence d'échantillonnage égale
à
· Time slot pour chaque canal est de 6.6ìs
· Résolution de 12 bits
· L'amplitude du CAN est de 5V
· Quantum égale à 1.22mV
· Filtrage de la tension de la cellule
· Un filtre RC passe bas est utilisé
150kHz
Tableau 3.1 : Tableau de comparaison entre le MAX11068 et le
LTC6802 [33, 34]
Après cette brève description, il apparaît
clairement que ces deux systèmes d'acquisition de données sont
assez similaires. Mais, comme ils emploient différentes architectures de
conversion analogique-numérique, le débit d'information sera
différent sur une durée fixe. C'est le MAX11068 qui fournit le
plus d'information sur une durée d'utilisation constante (débit
plus élevé). Cet avantage est très apprécié
par les utilisateurs (les fabricants de batteries LI-Ion tel que Saft) car il
permet de mieux suivre l'évolution de la batterie. Dans la section
suivante, nous allons présenter des résultats de mesures à
partir d'une introduction de perturbation sur l'une des entrées des BMS.
On comparera de façon relative leurs comportements face aux
phénomènes de diaphonie et injection de charge.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
3.3. Mesures et résultats
Comme déjà vu, il est clair que les CAN
ÓÄ et SAR sont adaptés pour les applications de mesures
multiplexées. Particulièrement, ils sont indiqués pour les
applications à faible bande passante, et leur choix est très
pertinent dans une application telle que le BMS. Suivant cette piste, les
systèmes d'acquisition de données multicanaux basés sur
les CAN ÓÄ et SAR ont été développés
par différents constructeurs de système électroniques pour
des applications de gestion de batterie Lithium-Ion [31-35].
Au cours de cette étude le MAX11068 et le LTC6802 sont
pris en considération. Ils sont développés respectivement
par Maxim Semiconductors et Linear Technology. Ces deux systèmes sont
conçus pour surveiller et mesurer les signaux des batteries Li-Ion. Ils
utilisent un convertisseur analogique-numérique de résolution 12
bits. Ils permettent de mesurer la tension d'au moins 12 cellules
montées en série. Le signal de chaque canal varie entre
zéro et cinq volts.
Le dispositif de mesure de la MAX11068 est illustré par
la figure 3.4. On emploie un MAX11068 EV KIT+ pour convertir les tensions de
batterie du domaine analogique au domaine numérique [34]. En plus, on
fait appel à un MINIQUSB jouant le rôle d'un adaptateur
USB/I2C. Il représente l'interface entre l'ordinateur et la
MAX11068 EV KIT+ [36].
Figure 3.4 : Dispositif de mesure du MAX11068
Le dispositif de mesure de la LTC6802 est présenté
par la figure 3.5. On utilise le DC1331 pour transformer les tensions de
batterie du domaine analogique au domaine
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numérique [33]. Le DC590B représente l'interface
entre l'ordinateur et le DC1331 [37]. En fait, c'est un adaptateur USB/SPI.
Figure 3.5 : Dispositif de mesure du LTC6802
L'objectif était d'étudier la robustesse de ces
deux systèmes face à l'injection de charge et la diaphonie. Dans
ce contexte, on a envisagé un test d'injection de perturbation à
l'entrée du BMS. Le processus sera expliqué dans ce qui suit.
3.3.1. Introduction d'une perturbation à
l'entrée du BMS
Pour étudier les performances des systèmes
considérés, une source de bruit est superposée sur une des
entrées. Ce type de perturbation représente un cas particulier de
bruit couramment rencontré dans les systèmes alimentés par
des batteries; bruit lié à l'électronique
et à l'environnement. L'ordre de grandeur du bruit est de
quelques dizaines de millivolts. Iiest généré
par le courant de charge/décharge de la batterie. Ce dispositif est
valable pour les deux systèmes considérés.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 3.6 : Présentation de l'arrangement des signaux
d'entrée pour le MAX11068 et le LTC6802
Comme montre la figure 3.6, les six premiers canaux sont
reliés à cinq cellules délivrant chacune 3.7V. Le reste
des canaux (C6-C12) sont court-circuités. Un courant est appliqué
à la troisième cellule. Une description détaillée
des caractéristiques du courant est donnée dans les paragraphes
suivants.
Pour générer un bruit de l'ordre de plusieurs
dizaines de millivolts, on a pris en considération la résistance
interne de la batterie Li-Ion et un courant approprié fut
employé. Avec les mesures, il est constaté que la
résistance interne est de 30 m?. D'après la loi d'Ohm,
donnée par l'équation 3.1, un courant de 3A crête à
crête sera donc employé. Donc, on génère une
perturbation équivalente à 90 mV crête à
crête.
(3.1)
Comme déjà vu dans le premier chapitre, la
résistance interne des batteries Li-Ion dépend de la
température. Les mesures sont faites à trois températures
différentes, à savoir 0°C, 20°C et 40°C. En plus,
comme la diaphonie varie en fonction de la fréquence, la perturbation
appliquée fera apparaître différentes fréquences. De
plus, nous avons utilisé trois différentes formes de signal
perturbateur : un courant sinusoïdal, un courant impulsif et un courant en
dent de scie. La variation de la forme du signal est adoptée pour mieux
suivre les perturbations entre les différentes cellules.
3.3.2. Analyse de mesures
La perturbation fut appliquée sur la cellule trois.
Théoriquement, son impacte doit être visible sur les cellules
voisines directes, à savoir la cellule deux et la cellule quatre. Dans
le
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but de suivre de façon rigoureuse cette perturbation, on a
choisie d'étendre l'étude sur les deux autres cellules, la
cellule un et la cellule cinq.
Pour les perturbations sous formes sinusoïdale ou en dent
de scie, les mesures sont enregistrées pour les fréquences
suivantes : 62,5Hz, 125Hz, 250Hz, 500Hz, 1KHz, 2KHz et 4KHz. Pour la
perturbation impulsive, on a les deux signaux représentés par les
deux figures suivantes.
Figure 3.7 : Bruit impulsif à la fréquence
1/10Hz
Figure 3.8 : Bruit impulsif à la fréquence
1/6Hz
L'analyse de ces mesures s'est effectuée dans le
domaine temporel et fréquentiel. Cette étude est une étude
relative qui s'intéresse à l'électronique de ces deux BMS
(MAX11068 et LTC6802). Donc, on considère ces derniers comme une boite
noire. En outre, on ne suit pas les phénomènes de diaphonie et
d'injection de charge entre pistes ou entre composants. Car, on ne dispose que
des mesures.
Les mesures faites sur les deux systèmes d'acquisition
de données sont enregistrées durant la même fenêtre
de lecture (durée identique). Le fait d'utiliser un CAN avec un
débit plus important pour le MAX11068 fait qu'il y a plus de
données à analyser, malgré tout il était important
que la durée soit rigoureusement identique car la perturbation peut
entraîner des phénomènes de charge et décharge
dépendant de la durée d'application de la perturbation.
Par rapport à la ressemblance des résultats des
deux BMS, on a préféré représenter l'analyse des
mesures suivant le domaine de variation (domaine temporel ou domaine
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
fréquentiel) pour mettre en évidence l'existence
des phénomènes de diaphonie et la résistance à
l'injection du charge.
3.3.2.1. Analyse temporelle
L'analyse temporelle s'appui sur la forme temporelle de mesures
ou encore la variation dans le temps des valeurs enregistrées.
Lors du tracé de l'évolution temporelle des
tensions de sorties de différentes cellules, on a constaté
qu'elles ne varient pas autour d'une valeur moyenne fixe pour chacune des
cellules. Par contre, ces tracés évoluent linéairement
comme le montre la figure suivante.
Figure 3.9 : Représentation temporelle de la sortie de
la troisième cellule sur la carte MAX11068 à 0°C et avec
un bruit de 62,5Hz
Dans le but de minimiser l'erreur de mesure, on a
utilisé la régression linéaire pour supprimer cette
variation. Cette technique consiste à représenter le signal non
bruité sous la forme :
(3.2)
Où << a >>
représente la valeur du gain et << b
>> la valeur d'offset. Pour la détermination de
leurs valeurs les deux équations suivantes l'assurent.
(3.4)
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
(3.5)
Le signe de << a >>
reflète l'état de cellules. En effet, si << a
>> est positif alors, la cellule étudiée est
dans une phase de charge. Par contre, s'il est négatif, cette
dernière se décharge. De plus, la valeur de ce paramètre
permet d'interpréter qualitativement la valeur de la résistance
à l'injection de charge. En outre, si << a
>> est importante en valeur alors, la cellule se charge
rapidement. Donc la résistance à l'injection de charge est faible
et vise versa. De plus, ce paramètre permet de suivre la diaphonie en
détectant la similitude du comportement de ce facteur à travers
les différentes cellules utilisées.
Le paramètre << b
>> qui signifie la valeur à l'origine est mit en
valeur pour connaitre l'état de charge de chaque cellule. En effet, ce
paramètre permet de déterminer la tension au début du test
de chaque cellule.
Figure 3.10 : Evolution du paramètre << b >>
à 0°C pour la MAX11068
La figure précédente illustre que les batteries
sont utilisées à différents niveau de charge. Ensuite, la
variation de ce paramètre est due au chargement de ces cellules
causé par la perturbation introduite. On remarque que les valeurs du
paramètre << b >> décroit
pour les températures de 20°C et 40°C car les cellules sont
passées en mode décharge. Les figures du paramètre
<< a >> illustrent ce changement.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 3.11 : Représentation du paramètre
<< a >> pour les cinq premières cellules à 0°C
pour la MAX11068
La figure précédente représente la variation
du paramètre << a >> en fonction
de la fréquence de perturbation. Cette variation est
représentée pour les cellules testées.
Le fait d'ajouter une source de courant devrait permettre la
charge de la batterie. Or plus la fréquence du bruit augmente, plus la
valeur de << a >> diminue. Comme le
chargement est limité par la résistance de charge, il semble que
l'influence de cette dernière soit plus importante lorsque la
fréquence augmente.
On examine le comportement des cellules voisines par rapport
à la perturbation appliquée sur la troisième cellule. On
voit apparaitre une similitude d'évolution. Le paramètre <<
a >> calculé pour chaque cellule varie
sensiblement de la même façon que celui de la cellule 3.
Les figures suivantes décrivent l'évolution du
gain à 20°C et à 40°C. On remarque bien que la
variation de ce facteur diminue lorsque la température augmente. La
variation devient moins importante. Elle tend vers décrire le
comportement normale des batteries ; la batterie délivre de
l'énergie au cours du temps donc elle se décharge.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 3.12 : Représentation du paramètre
<< a >> pour les cinq premières cellules à 20°C
pour la MAX11068
Figure 3.13 : Représentation du paramètre
<< a >> pour les cinq premières cellules à 40°C
pour la MAX11068
A ces deux températures, on remarque que la
perturbation appliquée sur la cellule trois ne permet pas de la charger.
Le domaine de variation du terme << a >> est très
faible. Il est intéressent de constater que cette perturbation qui
n'applique pas une charge de la troisième cellule implique une
décharge des autres cellules. Ceci semble être un fonctionnement
normal car sans une source de chargement, les cellules fournissent une tension
et donc elles se déchargent.
Comme le montrent les figures précédentes, plus
la température augmente plus le fonctionnement des batteries devient
normal. Ce résultat est conforme avec le fonctionnement en
température des batteries Li-Ion déjà
présenté dans le chapitre précédent : les batteries
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Li-Ion atteignent leur fonctionnement optimal pour des
températures élevées. En plus, la résistance
interne des batteries Li-Ion est inversement proportionnelle à la
température. Donc si la température augmente, la
résistance interne diminue et donc, l'amplitude de la perturbation
diminue.
Ce résultat peut encore évoquer la diaphonie
comme étant reliée à la structure en série des
cellules : si la cellule trois ne charge pas, les autres se déchargent.
Si la cellule centrale se charge, les autres, dans une moindre mesure, se
chargent. L'analyse fréquentielle traitera de près le
phénomène de diaphonie.
3.3.2.2. Analyse fréquentielle
L'analyse fréquentielle s'appuie sur la comparaison des
densités spectrales des signaux issus des différentes cellules.
Au cours de cette analyse, on retire la composante continue à partir de
l'algorithme de régression linéaire appliquée
précédemment et seul l'analyse spectrale du bruit est
réalisée.
Afin de mieux mettre en évidence les résultats
et les perturbations, les mesures du système BMS MAX11068 avec une
perturbation sinusoïdale seront utilisées. Ceci est lié au
fait que le système BMS LTC6806 est beaucoup moins sensible à la
diaphonie et que par conséquent, rien de significatif apparaît sur
l'analyse spectrale des signaux issus de chaque cellule à partir de ce
système. En plus, la transformée de Fourier d'un signal
sinusoïdal est représentée par deux Dirac en #177; Fsig.
Où, Fsig est la fréquence du signal.
L'idée de cette analyse est de suivre les pics, qui
apparaissent dans la densité spectrale de puissance de la cellule trois,
et celles qui lui sont voisines. Cette étude comparative a permis de
conclure qu'il n'y avait aucune transmission du bruit moyen, ou alors en
très faible proportion, et que seuls des pics de fréquence
étaient transmis, traduisant ainsi de l'importance plus ou moins grande
de la diaphonie.
Par définition, la diaphonie est directement
proportionnelle à la fréquence. Au cours de cette analyse, on a
constaté que la détection de ce phénomène demeure
plus simple à haute fréquence. En fait, plus la fréquence
augmente, plus l'apparition des pics devient claire. Cela est valable à
toutes températures. Les deux figures suivantes illustrent cette
interprétation.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 3.14: Densité spectrale du bruit à
20°C et une fréquence de 125Hz
Figure 3.15 : Densité spectrale du bruit à
20°C et une fréquence de 1 KHz
L'apparition de plusieurs pics peut être
expliquée par l'effet de l'électronique présent dans les
deux cartes et les outils de communication avec l'ordinateur. Comme
l'émission conduite dépend des structures présentes, qui
résonnent à différentes fréquences et comme les
tensions des différentes cellules suivent le même parcours de
composants électronique, on peut juger que les différents pics
doivent apparaitre sur chaque sortie mais à des différences
prés de puissance. Cette différence est explicable par
l'architecture du test. Donc, la présence de n'importe quels pics ne
peut être expliquée que par le phénomène de
diaphonie car les batteries fournissent des tensions continues. La comparaison
doive être effectuée par carte car elles n'utilisent pas les
mêmes composants. Les figures 16-18 illustrent cette théorie.
Cette analyse est faite pour des mesures
réalisées à température et à
fréquence constantes. On a constaté pour les deux cartes que plus
la température augmente, plus elles
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
montrent une résistance à la transmission de
perturbation. En addition, les cellules les plus sensibles à ce
phénomène sont les cellules directement voisines à la
cellule perturbée, à savoir la cellule deux et quatre.
Figure 3.16 : Densité spectrale du bruit à
0°C et à la fréquence 500 Hz
Figure 3.17 : Densité spectrale du bruit à
20°C et à la fréquence 500 Hz
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 3.18 : Densité spectrale du bruit à
40°C et à la fréquence 500 Hz
Les figures suivantes mettent en évidence l'existence de
la diaphonie.
Figure 3.19 : Densité spectrale du bruit de la cellule 3
à 0°C et à la fréquence bruit 4KHz
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure 3.20 : Densité spectrale du bruit de la cellule 2
à 0°C et à la fréquence bruit 4KHz
Ces deux dernières figures illustrent la transmission
de moins quatre pics ou encore quatre perturbations. Cette étude
confirme la théorie qui considère que les cellules deux et quatre
sont les plus sensibles à la perturbation.
Pour la comparaison des deux systèmes d'acquisition de
données, on s'est appui sur les mesures en absence du bruit. On a
calculé l'erreur maximale défini par la différence entre
les mesures bruitées et les mesures non bruitées. Comme montre la
figure suivante la carte MAX11068 est plus vulnérable à la
diaphonie et à l'injection de charge que la LTC6802.
Figure 3.21 : Erreur maximal absolue de la cellule deux, le
bleu correspond à la valeur de l'erreur de la LTC6802, le noir
correspond à la valeur de l'erreur de la MAX11068
La figure précédente montre les erreurs
maximales absolues pour les mesures de la MAX11068 et de la LTC6802. Ces
résultats sont calculés pour le deuxième canal Projet
fin d'étude Page Zied Jelassi
correspondant à une fréquence de bruit allant de
62.5 Hz à 500 Hz tout en utilisant une forme sinusoïdale de
perturbation. Il est clair que pour les deux cas, l'erreur augmente avec
l'augmentation de la fréquence du bruit. Ce résultat est en
accord avec les idées déjà présentées. Tout
en regardant dans son ensemble, les erreurs obtenues pour la LTC6802 sont
inférieurs à ceux obtenus avec la MAX11068. Il s'ensuit que, pour
le cas étudié le BMS LTC6802 montre plus de résistance
contre les phénomènes de diaphonie et d'injection de charge que
le BMS MAX11068.
3.4. Conclusion
Au cours de ce chapitre, on a effectué une étude
et une évaluation de performances de deux systèmes de mesures de
tensions multiplexées appliqués aux batteries Li-Ion. La
technique de multiplexage représente une solution plus rentable pour les
systèmes de mesure. Tout en fournissant des avantages
intéressants, le multiplexage peut également introduire des temps
de latence dans le système d'acquisition.
Le convertisseur analogique numérique ?? et le
convertisseur à approximation successive sont des bons candidats pour
les applications multiplexées. Les deux BMS étudiés
représentent l'état d'art de ces systèmes de mesure de
tension. Une étude de leurs comportements face aux
phénomènes de diaphonie et d'injection de charge a
été effectuée. Les résultats montrent que la
LTC6802 est plus performante que la MAX11068.
Il est connu que le CAN SAR peut obtenir de meilleurs taux
d'échantillonnage par rapport au CAN ÓÄ. Cependant, l'emploi
du filtre analogique, qui parait nécessaire pour la reconstruction du
signal, peut augmenter le temps d'établissement. Cet impact peut
dégrader les performances de l'application multiplexée.
Aujourd'hui, les batteries passent de plus en plus du temps en
stock avant qu'elles soient liquidées. Cette situation est
générée par la concurrence. D'où la
nécessité d'un BMS non gourmant en énergie. Les solutions
envisagées sont les systèmes qui ne fonctionnent qu'aux certaines
conditions, tels que le dépassement de la température maximale ou
minimale, etc. Une autre solution envisage assurer l'efficacité
énergétique du BMS. En particulier, l'emploi de la technologie de
conversion à traversée de niveau ou encore le level crossing
analog to digital conversion connu par son efficacité
énergétique, sa structure simple, etc., peut être la
nouvelle solution adoptée (voir annexe 2).
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Conclusion générale
Conclusion générale
Dans ce document, nous avons étudié deux
systèmes de mesure de tension multiplexés basés sur deux
technologies différentes. Nous nous sommes intéressés
à l'impact d'une perturbation appliquée à l'entrée
des systèmes testés. Nous avons analysé ses effets en
termes de diaphonie et d'injection de charge.
En effet, une étude préalable de la batterie
lithium-ion, ses terminologies et son BMS, nous a permis de se familiariser
avec cette technologie qui représente une partie indispensable des
applications de télécommunication et souvent oubliée.
Ensuite, une étude du comportement électrochimique
des Li-Ion à travers une étude de modélisation, nous a
permis d'approfondir nos connaissances dans ce domaine.
Enfin, une étude relative de deux BMS testés en
termes de diaphonie et d'injection de charge a été menée
pour évaluer l'effet d'un courant de charge/décharge. Nous avons
encore analysé la robustesse de chaque BMS à ces
phénomènes et nous avons terminé notre étude par
une comparaison dans le domaine temporel et dans le domaine fréquentiel
entre eux. Le résultat confirme ceux d'une première étude
où il fut montré que le BMS LTC6802 était plus robuste que
le BMS MAX11068.
Suite à l'étude des architectures de deux BMS et
à partir des nouvelles exigences des fabricants de batteries comme la
minimisation de la consommation d'énergie du BMS, nous avons
proposé une autre architecture de convertisseur analogique
numérique. Celle-ci correspond au CAN à traversée de
niveau. Cette étude sera développée dans le cadre d'un
projet de mastère.
A travers ces travaux effectués lors de mon projet de
fin d'étude, j'ai eu l'occasion de découvrir de nouvelles notions
que je n'ai pas eu l'occasion d'étudier tout au long de mon cursus
scolaire tel que le module d'alimentation et son gestionnaire. Il m'a permis
aussi de renforcer mes connaissances dans le domaine d'architecture des
systèmes de télécommunication, grâce à
l'étude de différentes architectures multiplexées et de
différents CAN.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Annexe 1: la datasheet de la batterie
VL34480
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Annexe 2: Le convertisseur A/N à
traversée de niveau
Introduction
Les applications mobiles tels que les réseaux de
capteurs distribués, la téléphonie portable, les
systèmes de gestion de batteries, les appareils
implémentés pour contrôler les corps humain, etc., sont
à ressources et consommation d'énergie limitées et de
taille réduite. Dans ce contexte, le LCSS (Level Crossing sampling
schema) est proposé comme une solution efficace. Dans cette annexe, on
s'intéressera en premier lieu au processus d'échantillonnage.
Puis, on présentera le LCSS. Et on terminera par le LC-ADC.
I. Processus
d'échantiionnage
Le processus d'échantillonnage est le fait de convertir
un signal analogique en une représentation discrète. Dans le
domaine temporel, il s'assure en multipliant le signal x(t) par la fonction
d'échantillonnage donnée par l'équation suivante :
(II.1)
Où est une fonction de Dirac et {tn}
est la séquence d'instants d'échantillonnage.
Ainsi, le signal échantillonné est donné par
l'équation suivante :
Dans le domaine fréquentiel, le processus
d'échantillonnage est un produit de convolution entre le spectre du
signal analogique et la fonction d'échantillonnage. Si SF(f)
est la transformée de Fourier de sF(t), le résultat
est décrit par l'expression suivante :
D'où, la transformée de Fourier du signal
échantillonné est définie par l'équation suivante
:
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
(II.4)
Où X(f) est le spectre du signal analogique
d'entrée.
III. L'échantillonnage à traversée de
niveau (LC-ADC)
Le concept de l'échantillonnage à
traversée de niveau est connu dés les années cinquante. Il
est connu aussi comme étant l'échantillonnage par
événement. Le principe de prélèvement des
échantillons est décrit par la figure suivante. On ne capte un
échantillon que lorsque de signal analogique d'entrée traverse un
seuil des seuils prédéfinis. Les échantillons ne sont pas
équidistants par rapport à l'échelle temporelle. Cette
caractéristique dépend de la variation du signal
d'entrée.
Figure II.1 : Processus d'échantillonnage à
traversée de niveau
Le choix de la distribution des niveaux est relié
à la variation du signal X(t). La figure
précédente représente une distribution
équidistante, où le quantum q est l'espacement entre deux seuils
successifs. Encore, la distribution peut être logarithmique ou une autre
distribution.
Pour ce type d'échantillonnage, chaque
échantillon est un couple (xn, tn).
Où xn est l'amplitude et tn
l'instant d'échantillonnage. Voir la quantification du temps,
xn doit être égal à un seuil et
tn peut être calculé en utilisant l'expression
suivante :
(II.5)
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Où, tn est l'instant de
l'échantillon courant, tn-1 la date de
l'échantillon précédant et dtn est
l'intervalle séparant les instants de l'échantillon courant et
précédant. Pour initialiser le processus, on propose que t1
et dt1 soient nuls.
L'échantillonnage classique ne s'intéresse pas
à la variation temporelle du signal analogique d'entrée. En
effet, il échantillonne à une période fixe, choisie pour
respecter le critère de Shannon. Donc, il prélève une
quantité d'information non utile, en particulier, pour les signaux
à faible variation sporadique tels que l'électrocardiogramme, le
phono cardiogramme, le signal sismique, etc. Cela peut engendrer une
augmentation de l'espace mémoire utilisé, de la band passante de
transmission, de la consommation d'énergie, etc.
Si on adapte de processus d'échantillonnage à la
variation temporelle du signal, on assure l'efficacité des ressources
employées.
IV. Le CAN à traversée de niveau
Par nature, la majorité des signaux réels varie
dans le temps. Les CAN classiques sont basés sur l'architecture de
Nyquist. Ils ne s'intéressent pas à la variation de signal. Ils
échantillonnent le signal à une cadence constante sans pour
autant considérer la nature du signal. Par conséquence, si on
exploite les signaux à faible variation tel que la décharge d'une
batterie Li-Ion, un grand nombre d'échantillons ne rapporte pas de
l'information utile. Par contre, cela provoque une activation du système
et une consommation d'énergie en plus.
Durant la conversion analogique numérique, les instants
d'échantillonnage sont connus. Par contre, l'amplitude est
quantifiée à la résolution du CAN. L'erreur est
caractérisée par le SNR. Le SNR théorique est donné
par l'expression suivante :
Où, N est la résolution du CAN.
Durant la conversion analogique numérique adaptant le
LCSS, les amplitudes des échantillons sont connues. Par contre, les
instants d'échantillonnage sont quantifiés à la
résolution d'une horloge.
En pratique, une horloge est utilisée pour enregistrer
les instants d'échantillonnage. Le temps de quantification se produit
faute de la résolution finie de l'horloge. Si Ttimer
est la
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
période de l'horloge, le temps de quantification
ät peut avoir une valeur entre zéro et cette
période.
Le temps de quantification ät engendre une erreur
d'amplitude äv en respectant la relation suivante :
(II.7)
Le temps de quantification montre qu'il introduit une erreur
à l'amplitude de l'échantillon. Comme l'erreur ät
est non corrélée au signal, on peut le modéliser par un
bruit blanc. Soit (xn, tn) le couple
amplitude-temps représentant le nième échantillon. Si
ätn est le temps de quantification produit pour
tn. Alors, la version quantifiée du
tn peut être exprimée ainsi :
(II.8)
La différence entre tn et
tqn engendre une erreur d'amplitude de
l'échantillon. Si ävn est l'erreur d'amplitude
correspondante alors, l'amplitude de l'échantillon est exprimée
ainsi :
(II.9)
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Figure II.2 : Erreur du temps de quantification du LC-ADC
Respectant l'équation A2.7, soient dx(t)/dt et
ät deux variables aléatoires indépendantes, alors
la puissance du bruit de quantification peut être calculée ainsi
:
(II.10)
Considérant dx(t)/dt à moyenne nulle et
ät uniformément distribué dans l'intervalle [0,
Ttimer], le résultat est donné par l'expression suivante
:
(II.11)
D'où
(II.12)
Comme le SNR est égal au ratio puissance signal par
puissance bruit, on peut écrire ainsi le SNR :
(II.13)
Où, Px est la puissance de x(t)
et Px' est celle de dx(t)/dt. Si on
réduit Ttimer par deux, le SNR augmente de six dB,
ce qui correspond à un bit de plus pour la résolution
effective.
Si x(t) est un signal sinusoïdal, alors le SNR sera
ainsi :
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V. Comparaison entre le LC-ADC et les structures
d'ADC actuels
Le tableau suivant représente les différences de
principe entre le convertisseur analogique numérique à
traversée de niveau et les CAN utilisant la technique
d'échantillonnage classique.
Caractéristiques
|
CAN classique
|
LC-ADC
|
Déclencheur de Conversion
|
Horloge
|
Traversée de niveau
|
Amplitude
|
Quantifiée
|
Valeur exacte
|
Temps
|
Valeur exacte
|
Quantifié
|
Dépendance du SNR
|
Nombre de bit
|
La période du Timer
|
Sortie du CAN
|
Amplitude
|
Couple Amplitude-temps
|
Tableau II.1: Caractéristiques du LC-ADC face aux ADC
classiques
Le tableau suivant est développé par Kirill
Kozmin, Jonny Johansson et Jerker Delsing. Ce tableau représente la
différence entre différentes technologies de conversion A/N en
termes de surface, de consommation d'énergie, etc.
Nbit
|
Taux de
conversion (Ms/s)
|
Consommation de puissance (mW)
|
Surface (mm2)
|
SNR (dB)
|
ENOB
|
Technologie CMOS
|
Architecture
|
14
|
40
|
72.8
|
1.15
|
64
|
10.35
|
0.18 ìm
|
Pipeline
|
14
|
125
|
1850
|
70
|
72
|
11.7
|
0.35 ìm
|
Pipeline
|
10
|
20
|
19.5
|
1.3
|
56
|
9
|
0.35 ìm
|
Pipeline
|
10
|
50
|
18
|
1.43
|
56
|
9
|
0.18 ìm
|
Pipeline
|
10
|
205
|
111
|
1
|
55
|
8.86
|
90 nm
|
Pipeline
|
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
11
|
70
|
49
|
1.2
|
60
|
9.7
|
0.18 ìm
|
Pipeline
|
4
|
NA
|
175
|
1.8
|
75
|
12.2
|
0.35 ìm
|
LC
|
Tableau II.2: LC-ADC comparé à une sélection
d'architecture de conversion A/N opérationnelles
VI. Conclusion
Les applications mobiles deviennent de plus en plus complexes.
On vise toujours un coût raisonnable, une taille minimale et une
autonomie maximale. Dans ce contexte, l'architecture LC-ADC est
sélectionnée par plusieurs chercheurs pour créer une
évolution dans l'évolution courante. Cette technologie ne
correspond pas à la conversion A/N classique. Dans le projet prochain,
on s'intéressera d'avantage à cette technologie, à la
reconstruction du signal converti avec un LC-ADC, etc.
Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
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Projet fin d'étude Page Zied Jelassi
Résumé
L'époque actuelle est caractérisée par
une explosion de la demande des solutions mobiles. Suite à cette
croissance, les appareils sont devenus de plus en plus gourmands en
énergie. Pour assurer une autonomie importante, plusieurs industriels
emploient des batteries à haute densité d'énergie.
Dans ce cadre, les fabricants de batteries et en particulier Saft
ont déjà commencé à produire des batteries
Lithium-Ion dont leur densité d'énergie dépasse la 350
Wh/l.
Comme toutes les batteries Li-Ion, ces batteries
nécessitent encore un BMS, ou encore un système de gestion de
batterie, pour assurer son exploitation optimale et pour garantir une
durée de vie maximale.
Au cours de ce projet, nous avons étudié la
structure multiplexée de deux BMS (MAX11068 et LTC6802). Cette
étude s'intéresse aux problèmes liés à cette
architecture, notamment par rapport à la diaphonie et à
l'injection de charge.
Mots clés : Li-Ion, BMS,
diaphonie, injection de charge, CAN ?-?, CAN-SAR, LC-ADC
Abstract
The present era is characterized by an explosion in mobile
solutions demand. As consequence, electronic devices have become increasingly
energy depending and consuming. In order to ensure a substantial autonomy, many
industrialists employ very high energy density batteries.
In this context, battery manufacturers and Saft, for instance,
have already begun to produce Li-Ion batteries whose energy density is
exceeding 350 Wh / l.
These batteries, like all Li-Ion ones, still require a BMS
(Battery Management System) to ensure an optimum use and a maximum life
time.
During this project, we have studied the structure of two
multiplexed BMSs (MAX11068 and LTC6802). This study has examined the problems
referring to this architecture and has particularly focused on the crosstalk
and charge injection limitations.
Keywords: Li-Ion, BMS, crosstalk,
charge injection, Ó-Ä ADC, SAR-ADC, LC-ADC
|