1.1.2- Géologie
d'Haïti
1.1.2.1- Structure générale
d'Haïti
Le territoire de la République d'Haïti a une
structure jurassienne, qui tient à la fois à ses
caractères tectoniques et aux formations qui la constituent.
Elle comprend une série de chaînes anticlinales
et de vallées synclinales, disposés en arc et limitées, le
plus souvent, par des failles et alternant du nord au sud. Le faillage est
également accentué au sein des différentes unités
tectoniques (BUTTERLIN, 1954).
1.1.2.2- Histoire géologique d'Haïti
Antécrétacé
Les plus anciennes formations haïtiennes qui soient
datées par leur faune appartiennent à l'Aptien ou à
l'Albien.
Woodring, cité par BUTTERLIN (1954), attribue au Trias
ou au Jurassique des roches magmatiques qui forment la plus grande partie du
Massif du nord et affleurent aussi largement dans la presqu'île du
Nord-Ouest et les Montagnes Noires (Labradorites et basaltes anciens,
péridotites, andésites et dacites) ainsi que les roches
métamorphiques qui semblent en dériver. L'existence des
formations semblables, mais dont l'âge est mieux défini, dans
d'autres régions d'Haïti ou des Grandes Antilles et une
détermination plus précise de l'âge des séries qui
les recouvrent, amènent à la conclusion que les labradorites et
les basaltes des régions septentrionales sont du Crétacé
(inférieur et peut-être, en partie, supérieur). On ne peut
donc rien dire de certain au sujet de l'histoire géologique d'Haïti
avant le Crétacé.
Crétacé
A part les formations magmatiques, le Crétacé
comprend les roches basaltiques de la Presqu'île du Sud. Elles
correspondent, à la fois, au Crétacé inférieur et
au Crétacé supérieur.
Les roches intrusives crétacées,
épaisses, se rencontrent surtout dans les Massifs du Nord et de la
Hotte. Elles sont représentées par des argiles schisteuses et des
marnes ou par des calcaires, de couleur souvent foncée, avec des veines
de calcite.
Le Crétacé correspond à une phase
géosynclinale. Il est surtout "volcanogène", mais les formations
sédimentaires sont bien développées dans le
Crétacé supérieur.
Eocène
Les formations magmatiques éocènes sont
représentées par:
- des labradorites et des basaltes, éocènes
moyens, qui affleurent sur la côte méridionale de la
Presqu'île du Nord-Ouest;
- des dolérites intrusives et des basaltes
associés, à augite titanifère, souvent riches en
analcime.
Les formations sédimentaires éocènes
fournissent les affleurements de roches les plus étendus de l'ensemble
des Chaînes haïtiennes, à l'exception du Massif du Nord.
Elles sont représentées essentiellement par des calcaires.
L'Eocène a été marqué par une
transgression marine progressive sur les reliefs édifiés au
Crétacé supérieur et en voie d'érosion.
Oligocène
Il présente seulement des affleurements volcaniques.
Des labradorites et des basaltes sont connus dans la partie dans la partie
occidentale du Massif du Nord et dans la Chaîne des matheux.
L'Oligocène inférieur et surtout
l'Oligocène moyen sont marqués par une transgression marine
importante. A l'Oligocène supérieur, par suite des premiers
mouvements tectoniques, la mer commence à régresser.
Miocène
Les affleurements limités de basaltes, sur les pentes
méridionales de la Chaîne des Matheux, fournissent les seules
roches volcaniques miocènes connues en Haïti.
Les formations sédimentaires, intensément
plissées, sont détritiques, très littorales,
fossilifères, à faciès molasse.
Le Miocène a été marqué par la
continuation et l'accentuation des mouvements tectoniques et de la
régression marine. La mer n'a pu se maintenir qu'en bordure des
Massifs.
Pliocène
Il est surtout représenté par des formations
continentales alluvionnaires, souvent assez difficiles à séparer
de celles du Pléistocène.
Le Pliocène a été marqué par une
émission étendue de la l'Île d'Haïti, entraînant
une érosion intense. La mer n'a continué à occuper que des
régions très déprimées. Les mouvements tectoniques
se sont poursuivis au cours du Pliocène.
Pléistocène et Récent
Le Pléistocène et Récent ont
été des périodes d'érosion. Le relâchement
des forces de compression tectonique a entraîné un faillage
normal, très extensif, qui a donné à la République
d'Haïti ses limites et sa physionomie actuelle et a été
accompagné d'éruptions volcaniques.
1.1.3- Climat
Haïti se situe dans la zone tropicale humide. De
grandes variations régionales, dues à la topographie et à
la direction des vents dominants, sont observées. Ces facteurs sont
responsables des chutes de pluie selon trois groupes :
1) d'avril à juin, l'air chaud et humide est
apporté par les Alizés venant du nord-ouest. Cette saison de
pluie est due aux courants de convection sur les plaines côtières
et les montagnes septentrionales de la pointe occidentale de la
presqu'île du sud. Elle est aussi provoquée par les montagnes de
l'intérieur par effet orographique.
2) du mois d'août à celui de novembre, se
forment des cyclones et des dépressions provoquant des averses sur la
totalité du pays.
3) d'octobre à décembre, le Nordé et les
pluies abondantes du nord et du versant septentrional de la presqu'île du
sud sont apportés par les fronts froids de l'Amérique du nord.
Les précipitations varient entre 400 mm (dans les
régions sous le vent) et plus de 2000 mm (en haute altitude). La
pluviométrie moyenne annuelle est de 1400 mm.
La température moyenne annuelle est de 27°C.
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