CONCLUSION GENERALE
L'urbanisation devient un phénomène qui doit
préoccuper les décideurs étant donné que les pays
sous-développés connaissent un taux d'urbanisation croissant.
Cette urbanisation, dans nos villes, se remarque par une
extension sans fin des espaces urbains conduisant au lotissement des quartiers
périphériques ou environnant la ville.
Dans notre pays, la R.D.C, l'urbanisation a
évolué suivant l'histoire de la question foncière allant
de l'époque de l'E.I.C passant par la colonisation à la
période du pays indépendant (à nos jours).
Au cours de cette période historique, les
propriétés ont été changées suivant les
périodes et suivant les intérêts qui ont été
soit d'exploiter, soit d'exproprier les blancs, soit de récupérer
la situation pour vouloir éviter l'aliénation de la terre. Ainsi,
l'urbanisation dans notre pays a vu le jour grâce à la
colonisation et son évolution s'est accélérée
après les indépendances. Il en est de même pour la ville de
Goma.
Jadis chef lieu de la sous-région du Nord-Kivu, elle
est devenue chef-lieu de la région du Nord-Kivu et a connu l'extension
de ses limites allant jusqu'à empiéter les limites des zones
rurales environnant. Ainsi, la ville de Goma connaît des quartiers
populaires non-lotis, des quartiers résidentiels lotis, et des quartiers
périphériques qui vivaient encore de l'agriculture et de
l'élevage comme dans le milieu rural.
Devant faire face à la pression tant interne
qu'externe, les décideurs recourent au lotissement des quartiers
péri-urbains.
Le lotissement de ces quartiers est considéré
comme une solution aux problèmes de peuplement dans la ville de Goma car
les espaces des quartiers populaires et résidentiels sont saturés
et doivent accueillir les populations urbaines en croissance naturelle et les
candidats migrateurs. A ceci, ajoutons que des raisons tant économiques
que politiques sous tendent aussi le lotissement.
Le lotissement, en tant qu'outil d'urbanisation, est
pratiqué sans tenir compte de l'existence de la population sur les
terrains à lotir et la loi sur le lotissement est loin d'être
appliquée surtout en ce qui concerne la population autochtone.
La pratique du lotissement de la ville de Goma revêt une
dimension plus technique et politique que socio-économique, culturelle
et environnemental.
Le lotissement, opéré de cette façon et
centré sur les services fonciers, conduit à des
conséquences sociales, économiques, culturelles et
environnementales sur la vie de la population.
Ces conséquences comprises comme perturbation de la vie
locale accroissent le nombre de consommateur et des inégalités
sans pour autant créer des structures d'encadrement et de promotion des
activités au profit de la population.
Pour limiter ces conséquences, une politique de
lotissement centrée sur la population est à adopter. C'est le
processus participatif du lotissement multipiloté appuyé par le
développement solidaire ou « rurbain » qui conduit à la
maîtrise de l'urbanisation et permet de mettre fin à
l'urbanisation curative au profit de l'urbanisation préventive.
Ce processus se base sur un consensus que doivent trouver les
acteurs du lotissement en jeu (Etat, services publics, population et
organisations socio-économiques).
Quarte éléments sont à considérer
pour les décideurs afin d'appliquer ce processus:
· la conception d'un plan d'aménagement de la
ville de Goma à long terme basé sur les milieux ruraux avoisinant
les 20 Km de ceinture,
· la conception d'une politique de développement
rurbain adapté au contexte et faisant appel à la participation
des divers acteurs et compétences multiples,
· privilégier les infrastructures de base, les
équipements collectifs et les structures de production dans 1es
quartiers à lotir,
· associer à la politique de l'habitat urbain des
mécanismes de crédit à tous les niveaux et dans divers
domaines.
Ces éléments ne peuvent se réaliser que
si l'Etat ou les décideurs manifestent une volonté politique et
que les populations marginalisées acceptent de se battre pour leurs
causes. A ce point de vue, le rôle des organisations
socio-économiques devient alors capital pour combattre l'ignorance de
ces populations. Et l'Etat doit jouer le rôle régulateur.
Toutefois, la contribution du lotissement au
développement de la ville de Goma ne petit être positive que si
des mesures d'encadrement participatives intégrées sont mises en
oeuvre et tiennent compte des potentialités du milieu. Il est
accepté des experts de l'habitat et de l'urbanisation que les villes
jouent un rôle crucial dans la croissance économique du pays, ou
mieux dans le développement national.
Etant ouvert aux compléments, ce travail
n'épuise pas toutes les questions relatives au lotissement et ses
conséquences.
Une question reste à étudier, l'estimation
quantitative de préjudices causés par le lotissement curatif tel
qu'il est opéré actuellement et les possibilités de faire
respecter les nonnes urbanistiques ou de lotir des quartiers populaires.
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