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Stratégie de communication de l'émission "carnet de santé"

( Télécharger le fichier original )
par Alain Nyembwe Kabala
Université catholique du congo - Gradué en communications sociales 2009
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

Romain 5, 3-5 : « Bien plus, nous nous réjouissons même dans nos souffrances, car nous savons que la souffrance produit la patience et la patience produit la résistance à l'épreuve et la résistance produit l'espérance ; cette espérance ne nous déçois pas, car Dieu a versé son amour dans nos coeurs par le Saint-Esprit qu'il nous donne »

AVANT PROPOS

Tout parcours scientifique ; dès l'école maternelle jusqu'au seuil de l'université doit être approuvé par un travail de fin d'études « TFE » afin d'obtenir le titre de licencié. Et le travail de fin de cycle est celui au quel nous nous heurtons bien avant l'aboutissement final. Il est cet avant dernière preuve de nos acquis académique qui nous confer le titre de gradué.

C'est avec un sentiment de bonheur que nous sommes arrivés au bout de l'élaboration de notre travail de fin de cycle « TFC » réalisé après un temps fort de sacrifices tant sur le plan intellectuel, moral que financier.

La vie ici bas dit-on, ne se réalise pas en un jour et sans le concours des autres ; comme qui dirait « un seul doigt ne peut pas nettoyer la figure, il faut le concours des quatre autres pour former une main afin de nettoyer la figure ».

Bref, dans la vie on à toujours besoin des autres grands ou petits afin de réaliser une performance quelconque. Le succès de cette performance dépend de la manière dont chacun contribue à sa réalisation.

C'est par une haute gratitude et reconnaissance que nous adressons à travers ces écrits nos vifs remerciements à tout ceux qui ; de loin ou de près nous ont soutenu jusqu'à ce stade.

Au vu de tout ce qui précède, nous rendons primordialement gloire à l'Eternel Dieu, pour la grâce et la miséricorde nous accordées tout au long de notre vie.

REMERCIEMENTS

Nos remerciements s'adressent :

A toute la famille KABALA

Notre feu père « KABALA MAPA MUTOMBO Godefroid » pour l'Éducation et la discipline nous transmises dès les bas âges. Paix à son âme.

Notre mère, nos frères et notre soeur pour tant d'amour, et de sacrifice qu'ils ont enduré pour la réussite de toute notre vie.

Ainsi qu'à nos plus proches amis, (es) connaissances et camarades qui de près ou de loin nous ont assistés et soutenus moralement, physiquement et matériellement.

Nous serons malhonnête intellectuellement et scientifiquement si nous ne prenons pas en compte d'abord le dévouement de notre Directeur le Professeur Abbé Joseph BAAMBE qui a accepté la direction de notre travail en dépit de ses multiples occupations et a activement participé à la construction de celui-ci comme il se doit.

Nos vifs remerciements s'adressent également à toutes les autorités académique, professeurs et assistants de l'Université catholique du Congo particulièrement ceux de la faculté des communications sociales pour avoir entouré avec intérêt et attention notre savoir durant notre parcours académique.

Veuillez recevoir notre profonde gratitude.

NYEMBWE KABALA Alain

DEDICACES

Nous réservons une pensée particulière à notre très chère dulcinée MUKONKOLE MWANYA Rachel dit ROF, sans oublier le premier fruit de notre amour MUSWAMBA KABALA Dimercia.

INTRODUCTION GENERALE

PROBLEMATIQUE

Jusqu'à ce jour, certaines maladies n'ont pas encore trouvé de thérapies curatives spécifiques et efficaces. Pour ces types de maladies, il est conseillé plus la prévention. Or, pour atteindre toutes les couches sociales, il faudrait recourir aux médias.

A cet effet , les responsables des chaines de télévisions à Kinshasa sont sollicités et ont inséré , dans leurs grilles de programmes , des émissions de santé , dont la substance est constituée de messages appelant tout le monde à la lutte contre le danger qui le guette et qu'il court à cause de l'ignorance des principes de prévention en matière de santé publique. Cela est assez manifeste chez les jeunes, lesquels s'adonnent à une sexualité irresponsable avec des partenaires occasionnels et sans protection, en dépit du fait que les émissions éducatives en la matière sont diffusées quotidiennement.

Dans la perspective de l'éveil des kinois face au danger qui les guette, le présent travail cherche sur base de quels principes communicationnels ces émissions de santé publique produites et diffusées par les chaines de télévisions congolaises en général et kinoises en particulier peuvent-elles trouver écho auprès des groupes cibles pour le changement des comportements des individus dans le domaine de santé publique.

Autrement dit, ce travail cherche à répondre à la question de savoir sur quelles stratégies de communication ces différentes télévisions se fondent pour que les émissions de santé télévisées et diffusées à l'intention des groupes produisent chez ceux - ci un impact considérable.

HYPOTHESE

Nous avançons l'hypothèse selon laquelle la promotion de la santé publique à travers les émissions télévisées de santé ne peut avoir un impact considérable que lorsque la démarche de communication utilisée met l'accent sur le principe de participation, de coopération et de partenariat, sur la dimension de dialogue, d'échange, d'implication de la cible dans l'interaction communicationnelle.

INTERET DU SUJET

Ce sujet trouve son intérêt du fait même de l'importance grandissante de la problématique de la santé publique avec ses conséquences incalculables sur l'avenir de l'humanité. Aussi, cette étude à-t-elle le mérite de penser et de repenser la manière de communiquer des émissions télévisées kinoises lorsqu'il s'agit de la promotion de domaines exigeante ou ayant pour finalité le changement de comportement. C'est un appel à la sensibilisation et à la mobilisation pour un nouveau-faire communicationnel.

En outre, cette étude invite la population-cible à s'approprier à travers un processus de réception critique et responsable des émissions télévisuelles contribuant à son développement durable et à instaurer ainsi à un partenariat responsable en matière de prise en charge des questions de santé publique.

Enfin, cette étude se veut une contribution à l'amélioration de la qualité de la communication socio-éducative à travers les émissions télévisuelles de santé publique.

METHODOLOGIE

La méthode est un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline scientifique cherche à atteindre les objectifs ou les résultats qu'elle poursuit en les démontrant et en les vérifiant.

En ce sens, la méthode est, d'après Grawitz, M. et Pinto, R., « un ensemble d'opérations mises en oeuvre pour atteindre un ou plusieurs objets en suivant et en respectant des procédés rigoureux et systématiques (1(*)) ». la technique quant à elle , n'est rien d'autre qu'un ensemble des moyens et d'attitudes auxquels recourt le chercheur pour résoudre un problème ou mieux appréhender la réalité sous études(2).

Pour étayer cette problématique liée à la promotion de la santé publique par la communication, nous nous appuierons sur l'approche ethnographique de la communication appliquée à l'éducation socio-sanitaire. Cette ethnographie nous permettra de rendre compte de l'expérience des bénéficiaires des émissions télévisuelles de santé en nous amenant à nous intégrer dans leur milieu de vie selon la logique de l'observation participante(2(*)). Par ailleurs, cette approche ethnographique appliquée à l'éducation socio-sanitaire suppose un rapport d'interdépendance entre la pensée et ses moyens d'expression.

Pour ce faire, les techniques documentaires, d'interview, d'entretien en profondeur nous aideront à compléter les données d'ordre théorique et pratique sur le sujet.

DELIMITATION DU SUJET

Cette étude se limite à l'apport de la communication dans la promotion de la santé publique à travers un des aspects spécifiques de la communication, à savoir la communication médiatique opérée à la suite du message reçu. Et les moyens d'expression choisis pour pouvoir étudier cette espèce de double implication du producteur et du récepteur dans le cadre de changement de comportement se trouvent être l'émission télévisuelle de santé « carnet de santé »diffusée sur la chaine Raga Tv en raison de son ancienneté et surtout de son audience auprès du public.

SUBDIVISION DU TRAVAIL

Cette étude comporte trois chapitres. Le premier se donne pour tache d'appréhender les concepts opératoires de l'étude et de circonscrire le cadre théorique de référence relative à la communication du changement de comportement.

Le deuxième va s'attacher à la présentation de l'approche méthodologique et de la description de l'émission télévisuelle de santé publique, à savoir « carnet de santé », qui constitue le corpus de l'étude.

Le troisième chapitre, enfin, rend compte de l'étude ethnographique effectuée auprès de la population-cible et reconstitue les récits en les analysant et en les interprétant conformément à la grille d'analyse et d'explication de ce que le public fait du message reçu en vue du changement de comportement.

CHAPITRE PREMIER :

APPROCHE CONCEPTUELLE ET CADRE THEORIQUE

0.1. INTRODUCTION

Le présent chapitre se propose de dégager quelques considérations conceptuelles et théoriques à la fois sur les émissions télévisuelles, la santé publique et la théorie de l'appropriation afin de mieux circonscrire le champ théorique et conceptuel de notre étude.

Cet effort d'élucidation nous amènera à cerner le contour sémantique des notions fondamentales telles que la télévision et l'émission télévisée, la santé publique, la communication pour la santé, la réception médiatique et la théorie de l'appropriation.

SECTION1 : APPROCHE CONCEPTUELLE

A travers cette section, nous nous donnons la tache d'expliciter les concepts fondamentaux que constitue la toile de fond du champ d'investigation afin de rendre intelligible et compréhensible le sujet de cette étude. Il s'agit des concepts d'émission télévisé et de santé publique.

1.1. EMISSION TELEVISEE

Pour bien cerner cette notion, il nous parait utile d'aborder avant tout de manière séparée de chacun de ces concepts afin de montrer en quoi l'un serait le contenant (le support) et l'autre le contenu(le constituant).

1.1.1. Télévision

Dans le concept « télévision », nous allons donner une tentative de genèse et de définition qui sera nécessairement suivie par la clarification de son rôle avant de déceler les effets négatifs et positifs.

1.1.1.1. Genèse et définition

Dans le concept  télévision telle qu'elle est apparue dans la première moitie du 20èmesiècle, elle appartient à la famille des médias de diffusion2(*) la télévision est un média qui permet de combiner l'image, le son, la couleur et le mouvement, ce qui autorise une très grande liberté dans l'expression du message publicitaire. Selon le dictionnaire de communication, la télévision est l'activité du secteur audiovisuel à coté du cinéma, de la vidéo et du diaporama sonorisé qui met à la disposition du public téléspectateur soit par voie hertzienne directe ou indirecte par satellite , soit par câble (coaxial) en cuivre et fibre optique , des images animées ou sonorisées organisées sous forme d'une grille de programmes(films fictions, variétés, sport, informations, débats, reportages , jeux, etc.) .

Ainsi, les médias en général et la télévision en particulier, ont pris une telle importance qu'ils constituent aujourd'hui les principaux moyens d'informations et de formation ,ils guident et inspirent les comportements individuels , familiaux et sociaux2(*)

De tous les médias en général et la télévision, à cause de son pouvoir de fascination par l'image, est le moyen de communication parmi tant d'autres qui jouent un grand rôle dans l'évolution de la vie des sociétés modernes , car elle est la technique qui modifie nos moeurs , nos mentalités, nos comportements par le son et limage2(*).

1.1.1.2. Typologie du média télévision

Une brève typologie du média télévision peut être élaborée à partir de certains critères.

1. Le critère juridique : qui permet de distinguer les télévisions du secteur public et celles du secteur privé et celles du secteur associatif ;

2. Le critère de la finalité conduit aux deux catégories des télévisions commerciales et des télévisions d'intérêt général ;

3. Le critère de l'espace de diffusion aboutit à diverses catégories d'appellation variable télévision locale, télévision transfrontalière, télévision transnationale ;

4. Le critère de la grille de programme, se traduit par les classes télévision généraliste et télévision thématique ;

Cette dernière est quelques fois désignée par des expressions « de télévision fragmentée », système de télévision en « narrowcasting » ; par opposition à la télévision généraliste qui est une télévision de masse ou broadcasting ;

5. Le critère du monde d'accès au programme débouche sur la télévision à péage et à la télévision gratuite (la taxe pour possession d'un poste de télévision n'étant supposé comme l'acquittement d'un prix, chacune des catégories peut comprendre des sous catégories).

1.1.1.3. Le rôle de la télévision

La télévision, comme outil de communication ou comme tout autre média, doit jouer un rôle primordial qui est d'informer, d'éduquer et de distraire le grand public.

La télévision peut aussi être utilisée comme outil mercantique directe qui ne va pas sans doute empêcher les investissements. Cette télévision peut revêtir trois formes :

ü Le message publicitaire : renvoyant un numéro vert, à un service minitel ou à un site international ;

ü Les émissions consacrées aux télé-achats ;

ü La chaine de télévision spécialement consacrée au télé-achat2(*)

1.1.1.4. Les aspects négatifs et positifs de la télévision

La télévision en soi ne peut pas être déclarée bonne ou mauvaise, puisqu'elle ne joue jamais seul. Elle se borne plutôt à renforcer les tendances engendrées par l'entourage immédiat.

1.1.1.5. Aspect négatif de la télévision

Parmi les effets négatifs de la télévision, nous avons retenu ce qui suit3(*) :

ü «  la télévision peut devenir un instrument d'aliénation et repli sur soi, lorsqu'on en abuse » ;

ü « elle risque surtout de régenter ou d'imposer un rythme de vie à une communauté ou même à une famille et déterminer les heures de repos, de coucher et même l'aménagement de l'espace familial » ;

ü « la télévision, est malheureusement le cas de Kinshasa, qui risque d'entraver gravement les valeurs morales des téléspectateurs. Autant que les kinois se réjouis de l'enrichissement de son espace télévisuel par de nouvelles chaines, autant il consomme sans discernement. l'enjeu ici n'est pas d'accéder à une formation, mais de choisir et de s'approprier une bonne information, c'est-à-dire une information qui est objectivement vraie qui édifie4(*) .

La télévision n'a pas que des effets négatifs.

1.1.1.6. Apports positifs de la télévision

Parmi les apports positifs de la télévision, D. Mweze, en énumère cinq, à savoir :

ü La télévision est notre colporteuse des nouvelles. le mode est saturé d'événement qui ne sied pas d'ignorer puisqu'ils peuvent avoir un impact important sur notre vie. La télévision est devenue un tapis volant électrique, pour utiliser l'expression d'Edwin Emery. Les éléments lointains et rendu instantanés interpellent et peuvent pousser à une prise de position(...). La télévision nous branche sur d'autres visions du monde, d'autres cultures, d'autres projets de société et accroit nos connaissances tout en oeuvrant notre champ cognitif à d'autres horizons...

ü La télévision peut servir d'instrument d'éducation ; elle peut aider à prendre conscience des problèmes qui entravent la vie sociale l'environnement ou l'épanouissement individuel et peut être proposée des solutions. elle peut suggérer un comportement digne face à une situation ;

ü La télévision permet aux membres d'une même famille d'être informés sur la vie politique de leur pays et prendre les options vis- à-vis d'elles ;

Dans un pays ou il y a très peu de distraction, la télévision est souvent un cadre pour se défouler, s'évader, aérer l'esprit des tensions psychologiques quotidiennes emmagasinées à causes des vicissitudes de la vie ;

ü La télévision est devenue un pole d'attraction et peut rassembler les membres d'une même famille (qui autrement resteraient dispersés ou, isolés) dans le cas heureux, elle permet d'amorcer un échange entre les membres d'une société.

Ajoutons à cela un fait observable à Kinshasa et partout en république démocratique du Congo où la télévision arrose ses images qui méritent d'être, soulignée par le professeur D.Mweze : lors des grandes compétitions sportives certaines familles mettent un poste téléviseur à la disposition des voisins et mêmes de tout passant. L'événement sportif devenant le petit écran devient un prétexte pour se rassembler sans protocole, être simplement ensemble et vibrer au même diapason5(*)

1.1.2. Emission

Dans le concept «  émission », nous allons tout simplement essayer de donner sa définition avant d'énumérer quelques types d'émission sachant que la liste n'est pas exhaustive.

1.1.2.1. Définition

Par émission, il faut entendre ce qui est transmis par la voix des ondes il peut aussi s'agir d'un programme de radio ou de télévision6(*) .

Nous retenons cette dernière puisqu'elle va le plus nous intéresser dans la mesure où il est question dans notre étude d'une analyse des émissions télévisées.

1.1.2.2. Types d'émission

Il existe plusieurs types d'émissions parmi lesquels

- Emission radiophonique qui passe seulement à la radio ;

- Emission télévisée, celle qui passe dans un média télévisuel ;

- Emission radiotélévisée qui passe au même moment à la radio et à la télévision ;

- Emission en direct qui se passe directement au moment ou se déroule les émissions :

- Emission en différé qui ne se passe pas en direct ou au même moment.

a. selon le genre et le contenu

ü Emission de variétés musicales qui consiste à faire passer sur l'écran de la télévision les artistes musiciens exhibant les pas de danses accompagnés de leurs ensembles musicaux.

ü Emission sportive : liée à l'ensemble des exercices physiques se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs, pouvant donner lieu o une compétition et pratiquer en observant certaines règles.

ü Emission de santé : relative au bon fonctionnement de l'organisme et à la conservation de la santé collective.

ü Emission d'esthétique qui à un rapport à l'entretien de la beauté du corps ou du visage ou de la théorie du beau, de la beauté en général et du sentiment qu'elle fait naitre.

ü Emission de culture générale : qui à un rapport avec la culture l'intérieur de l'ensemble du public par les moyens de communication de masse (grande presse, TV) ou un ensemble des usages, des documents, des manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent et distinguent un groupe, une société.

b. selon le mode de diffusion

v Emission en direct qui se passe au moment ou se déroulent les événements ;

v Emission en différé qui ne se passe pas directement au moment ou se déroule dans notre société.

1.2. LA SANTE PUBLIQUE

1.2.1. Généralité sur la santé

Disons avant tout qu'il n'est pas aisé de définir la santé, car les définitions différentes selon le regard que l'on adopte. La santé est l'état de quelqu'un dont l'organisme fonctionne normalement7(*) .

Mais pour le docteur le Leriche (chirurgien en 1936), « la santé, c'est dans le silence des organes ».et selon Georges gangrihem, la santé c'est la capacité de surmonté les crises8(*) .

En 1946, l'organisation mondiale de la santé (oms), définit la santé comme un état complet de bien être physique, mental ou moral, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie.

Ainsi, la santé est un concept que chacun est appelé à définir et il n'est pas possible de la définir d'une seule manière, valable pour tous, en tout lieu et tout temps. Cependant la définition proposée par L'OMS à le mérite de décrire les différentes composantes d'un état de santé et d'avoir contribué à l'évolution du concept de santé vers une représentation positive de la santé.

D'où l'OMS fait référence à la notion de bien-être pour définir la santé. Le bien-être, selon l'OMS, peut être considéré comme la satisfaction des baisions et l'accomplissement des capacités physiques, intellectuelles et spirituelles.

Ainsi, pour être en «  bonne santé », les baisions fondamentaux doivent être atteints, à savoir les baisions nutritionnels (manger et boire en quantité suffisante), sanitaire (propriété et hygiène), éducatif (instruction et éducation en lien avec notre culture) et affectifs (se sentir aimé et être aimé).

Bref, la santé s'exprime donc dans chacune de ces démentions biologique, sociale et psychologique. Mais la notion de santé varie également selon le moment, la façon don l'individu se perçoit et s'analyse. La notion de santé dépend aussi de groupes d'appartenance, de la société et de la culture de l'individu

1.2.2. Bref historique

Si l'on trouve dans les serments du moyen âge des préceptes concernant l'hygiène et les conduites vestimentaires, l'origine de la prévention et de l'organisation des systèmes de soins, au sens moderne du terme, remonte à la fin du dix-neuvième siècle. En découvrant, par observation, la notion de contamination, le docteur Semmelweis inaugure la santé publique. Son successeur, docteur pasteur, fut beaucoup plus célèbre. C'est sous l'aire de pasteur et de l'ensemble de ses découvertes, dont l'objectivation microbienne, que l'on voit apparaitre la notion de santé publique au du dépistage, de la vaccination et de l'organisation sanitaire des eaux usées dans les grandes villes9(*) . C'est donc «  pour assurer les conditions de travail optimales en terme de rendement que l'on s'est intéressé à la santé des classes laborieuses »10(*) . En l'absence des médicaments efficaces, on à décidé de lutter contre la saleté et de promouvoir l'hygiène médicale et domestique.

A partir de la sonde guerre mondiale, les progrès sont très importants dans le domaine de la prévention, du diagnostique et de la prévention, du diagnostic et du traitement des maladies. Les techniques d'investigation corporelle sont rapides, en matière de microbiologie et d'imagerie médicale. La société consacre beaucoup d'argent ç la recherche scientifique et technique. On diffuse et on vulgarise les connaissances médicales. « le corps est assimilé à une machine qu'il faut apprendre à entretenir pour qu'elle fonctionne le mieux et le plus longtemps possible »11(*) .

C'est à la même époque que l'on constate une certaine passivité des populations et une absence d'évolution des indicateurs de santé.

L'éducation sanitaire apparait dans ce contexte. Ce sont les professionnels de la santé qui s'en emparent et transmettent principalement des messages sur les conséquences des comportements quotidiens.

L'approche pédagogique devient biomédicale, axée sur la transmission d'un savoir effrayant dont on présuppose qu'il fera changer les comportements individuels. Ainsi les compagnes d'information sont organisées pour vanter les mérites du lait dans l'alimentation des enfants .il en sera même distribué dans les écoles. L'éducation de masse sur la santé prend son envol vingt ans plus tard , dans les années soixante-dix , soixante-quinze, les compagnes de santé publique se sont multipliées , mais les analyses d'impact restent très peu prudentes. Et face aux réalités sur le terrain, un relatif constat d'échec est fait quant à la l'efficacité des campagnes de prévention.

Les professionnels de la santé, grâce aux approches participatives communautaires et grâce à la politique transdisciplinaire de l'OMS commencent à travailler avec d'autres professionnels, notamment ceux du champ de l'éducation, de la sociologie et de la psychologie. Le constat est que la connaissance seule ne suffit pas à favoriser les changements de comportement et la prise en compte des conditions de vie est un facteur déterminant. L'éducation à la santé va naitre.

Dans les années quatre-vingt, et sous l'égide de l'OMS, le concept de la santé fit son apparition. Les professionnels de la santé n'agissent plus seuls, un champ théorique s'est mis en mouvement portant sur la recherche en sciences sociales et à la recherche médicale.

Des lors, ce mouvement poursuit sa route, se cherchant encore. L'éducation pour la santé, parce qu'elle concerne les êtres humains, aura toujours à prendre en compte ces paradoxes. C'est donc par l prétention à l'éducation pour la santé qu'on peut s'assurer que tout individu a les moyens d'y arriver.

1.2.2.1. Définition de la santé publique

L'évocation de la santé par l'approche curative individuelle fait référence sans ambigüité, à la médecine moderne. Celle de la santé publique n'est toujours pas claire. L'OMS, en 1952, affirme que la santé publique « est l'art et la science de prévenir les maladies, de prolonger la vie, d'améliorer la santé physique et mentale des individus par les moyens d'actions collectives pour12(*) :

- Assainir le milieu (hygiène du milieu) ;

- Lutter contre les épidémies (maladies contagieuses) ;

- Enseigner l'hygiène corporelle (état sanitaire de la collectivité) ;

- Organiser les services médicaux et infirmiers (problèmes de santé des populations) ;

- Faciliter les accès aux consultations précoces et aux traitements préventifs ;

- Mettre en oeuvre des mesures sociales propres à chaque membre de la collectivité un niveau de vie comptable avec la santé.

En 1973, l'OMS élargit la notion de santé publique en évoquant les problèmes concernant la santé d'une population, l'état sanitaire d'une collectivité, les services sanitaires généraux et l'administration des services de soins. C'est à cette époque que la santé publique devient une discipline autonome qui s'occupe de la santé globale sous tous ses aspects : curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux.

La santé publique va contribuer à améliorer l'efficacité et l'efficience du marché des soins et réduire les risques, en termes d'apparition ou de réapparition d'une maladie.

1.2.2.2. Les objectifs de la santé publique

Ces objectifs sont stratifiés par priorité afin de réduire les décès évitables et ainsi, augmenter l'espérance de vie, réduire les incapacités évitables et ainsi, améliorer la qualité de la vie notamment sans maladie ou incapacité, réduire les inégalités face à la santé.

Pour aboutir à ces objectifs, des actions de préventions telles que la vaccination, hygiène bucco-dentaire, etc. vont être financées et développées. Des campagnes d'information sue les comportements et leurs effets, notamment ceux liés à l'alcoolisme, le tabagisme, la drogue, les accidents domestiques, la violence sous formes, les maladies sexuellement transmissibles, sont régulièrement conçues et diffusées. Tout comme aussi les efforts pour améliorer la qualité de vie des personnes handicapées ou maladies sont entrepris.

Voila ce qu'exige la mise au point d'une politique de santé publique entendue comme l'ensemble des choix stratégiques des pouvoirs publics pour choisir les champs d'intervention, les objectifs généraux à atteindre et les moyens qui sont engagés.

1.2.2.3. Santé publique et concepts connexes

Il existe un certain nombre des concepts soit similaires, soit proches de la santé publique qu'il faille expliciter pour un meilleur entendement.il s'agit de la notion de soins de santé primaire (SSP) et celle de la santé communautaire.

a) Les soins de santé primaire(SSP) sont des soins essentiels (curatifs, préventifs et promotionnels) reposant sur des méthodes, des techniques et des pratiques scientifiques valables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous avec la pleine participation de la communauté et à cout supportable par le pays.

b) La santé communautaire nécessite la participation des membres de la communauté à la gestion de leur santé individuelle et collective. Ici la participation de la communauté est recherchée à tous les niveaux de l'action, c'est-à-dire13(*) :

- Analyser l situation sanitaire de la communauté ;

- Identifier le problème, choisir les propriétés ;

- Définir les objectifs et activités, mobiliser les ressources pour améliorer la situation ;

- Améliorer la situation ;

- Organiser et conduire l'action ;

- Evaluer l'action.

1.3. LA COMMUNICATION POUR LA SANTE

La communication pour la santé est un processus pour le changement de comportement de santé. Les organismes et structures de santé y accordent beaucoup d'importance et d'intérêt. Chaque organisme doit avoir une méthodologie healthcom14(*) présentée dans le «  recueil du guide de formation à la formation à la communication : boité à outils pour le renforcement de compétences en matière de communication » traduit en mai 1999 par africa consultants international(ACI) à Dakar.

Cette méthodologie permet aux structures de santé de concevoir et de mettre en oeuvre des programmes de communication pour la santé efficace capable de favoriser des changements et des comportements15(*) développés par healthcom qui est une organisation de communication pour la survie de l'enfant. Cette méthodologie à permis aux organismes de promouvoir de nouvelles lignes de conduite pour les populations des pays en développement elle repose sur quelques principes.

CHAPITRE DEUXIEME :

APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DESCRIPTION DU CORPUS DE L'ETUDE

2.0. INTRODUCTION

Le second chapitre de notre travail se préoccupe de présenter l'approche méthodologique qui nous aidera à mieux lire et comprendre le processus de l'appropriation et de la réception médiatique de l'émission " carnet de santé" sous examen. Aussi, ce chapitre tiendra de brosser une description sommaire de ladite émission afin d'éclairer de nombreux lecteurs sur ce cadre d'investigation qui constitue le lieu d'appréhension et de concrétisation de notre cadre théorique. C'est ainsi qu'il tournera autour de deux principales sections dont la première consiste en une présentation de l'ethnographie de la communication et la seconde en la description de l'émission " carnet de santé"

SECTION 1 : APPROCHE METHODOLOGIQUE : ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICATION

2.1.1. Définition

L'ethnographie est la science de l'anthropologie dont l'objet est l'étude descriptive et analytique, sur ce terrain, des moeurs, des coutumes de populations déterminées. Cette étude était autres fois cantonnée à des populations dites alors primitive.

Cependant, et en particulier depuis le mouvement des indépendances des pays colonisés, l'ethnographie occidentale s'est tournée de plus en plus sur ses propres sociétés et groupes sociaux. L'ethnographie peut ainsi se porter sur des populations dont les origines sont très proches du chercheur (ce qui à soulevé des problématiques nouvelles d'observation).il peut s'agir d'un groupe social large (la bourgeoisie parisienne) ou des usagers d'une institution, d'un groupe de jeunes, de SDF, des voyageurs des transports publics.... Les possibilités sont tout aussi infinies qu'en terrain exotique. Le mot, composé du préfixe ethno-(dérivé du grec ethnos, proprement » toute classe d'êtres d'origine ou de condition commune » et du suffixe-graphie ( emprunté au grec graphe in »écrire »), signifie littéralement « description des peuples ».

2.1.2. Historique et différence entre ethnographie, ethnologie et anthropologie

Le terme est apparu pour la première fois en 1607.il à été mentionné pour désigner des collections d'éditions, mais déjà en 1839 à paris se crée une société ethnologique.

En Allemagne, on utilise simultanément deux termes volskunde-« étude de son propre peuple »- et volkerkunde-« description des peuples étrangers ».

En Russie cette discipline scientifique est appelée « études des peuples » net dans les pays anglophones-« anthropologie culturelle et sociale ».les termes qui précédent ne différent pas seulement par les noms des sciences, mais aussi parce qu'ils traitent différemment leur objet d'étude : soit l'homme, soit la société, soit le peuple ou la culture.

Ethnologie et ethnographie sont deux démarches distinctes et qui ont été pensées comme des moments successifs par Claude Lévi-Strauss (qui rajoutait l'anthropologie) :

- L'ethnographie, de type pratique, enregistre l'organisation d'une société ;

- L'ethnologie de type formel et réflexif, établit à partir de ces descriptions les lignes générales de structure et d'évolution de cette société ;

- L'anthropologie serait alors une méta-analyse de dimension comparatiste entre différentes sociétés ethnographiées (sur une thématique précise cependant.)

2.3. APPLICATION DE LA METHODE AU SUJET

Certains rapports de sondage soulignent que les gens passent d'avantage de temps devant la télévision et encore plus devant les NTIC.

Mais que nous disent-ils des changements sociaux, comportementaux, de l'action de la technique dans la société, des utilisations effectives, des représentations, de la culture médiatique et surtout des messages véhiculés par les médias en leur direction.

Les recherches en sciences de l'information et de la communication s'inscrivent dans une logique interdisciplinaire qui se structure depuis les années 1970.

Les premières recherches émanent des sociologues américains et concernent les études sur la réception. C'est dans le cheminement de ces réflexions que c'inscrit notre recherche sur l'appropriation des émissions télévisuelles de santé publique) Kinshasa.

Il s'agit en effet de comprendre en quoi ces émissions télévisuelles de santé ont une influence sur les gens d'une part et, dans une certaine réciprocité la réaction de ceux-ci.

Si l'on considère le cas de la population de Kinshasa qui s'intéresse à la communication médiatique, on peut distinguer clairement entre quatre ordres de réalité : celui des techniques que l'on met en oeuvre dans ses pratiques ; celui plus spécialisé, des théories sur lesquelles s'appuient ces techniques ; et enfin celui des enjeux qui sont associés à la communication16(*), alors il faut faire le choix d'une méthode d'analyse de ces quatre dimensions.

Pour cela, il faut" une ethnographie des usages afin de pouvoir observer le plus finement possible l'action effective de la technique (médias ou mieux la télévision) dans la société"17(*).

Ce travail cherchera donc à répondre à la question suivante : dans quelles mesure une approche ethnographique permet-elle de participer au travail de recueil de données pertinentes pour la construction des émissions télévisuelles de santé en général et de ce carnet de santé en particulier.

Défendre l'approche ethnographique comme méthode de recueil de données sur les usages des médias et pus précisément de la télévision impose de définir ce que nous entendons par approche ethnographique au regard du terrain de la communication audio-visuelle.

En effet, plusieurs méthodes sont envisageables : il peut s'agir, par exemple, d'observer les gens dans leur saison. L'anthropologie utilise généralement quatre formes de production de données : l'observation participante (insertion prolongée de l'enquêteur dans le milieu de vie des enquêtes), l'entretien(les interactions discursives délibérément suscitées par le chercheur d'une manière plus ou mois directive), les procédés de recension (le recours à des dispositifs d'investigation systématique), la collecte de sources écrites18(*).

Du fait que toute information doit être vérifiée, le chercheur croise ainsi les informations afin de ne pas s'appuyer sur une seule source.

Quant à notre recherche, elle à choisit des individus de manière isolée dans leur interaction avec le média télévisuel. Ainsi, pendant un certain nombre de temps, nous avons observé et analysé les interactions des gens ayant comme source d'éducation, de culture et de formation, les programmes télévisés et avons comparé leur comportement et action suite au contact fait avec la télévision en particulier.

Parallèlement, nous avons analysé avec une attention particulière les contenus des discussions, les échanges et les expressions de ces gens dans leur milieu de vie et de travail. Il s'agit autant des contenus de l'émission télévisuelle « carnet de santé » et des interactions des gens entre eux (forums de discussion, tranches de vie, témoignages,..).

Enfin, nous avons fait des entretiens de face à face avec les enquêtes afin d'approfondir les réponses obtenues par l'observation. Ces entretiens nous ont permis notamment de faire cet aller et retour nécessaire entre le terrain et la théorie, entre l'observation du faire et les représentations explicitées dans le dire.

2.3.1. Les axes de notre méthode d'étude.

Nous aborderons donc ce travail selon deux axes : par rapport à la nécessaire rupture des trois unités de lieu, de temps et d'action d'une part, la place et le statut du chercheur au regard de son terrain et des sujets enquêtés d'autres part.

Il est donc pertinent d'utiliser les outils ethnographiques pour étudier l'appropriation de l'émission télévisuelle «  carnet de santé ».

2.3.2. La redéfinition des trois unités

2.3.2.1. Le lieu

La méthode classique de l'ethnographe, en ce qui concerne le lieu réside dans le fait de circonscrire son terrain à une zone géographique précise, souvent lointaine, sur laquelle il mènera son enquête (observation, entretiens, recueil des matériaux, etc.).Cette vision du terrain, du lieu monolithique vient des premières études faites dans des contres éloignées, souvent colonisées. Il y avait alors une certaine logique de l'éloignement qui allait de pair avec la nécessaire distanciation de l'ethnologue envers son quotidien, sa société. L'ailleurs était donc ce terrain qu'il faillait étudier. Par cet ailleurs, il faudrait entendre une société singulière, une ethnie particulière, un groupe spécifique.

Le terrain était donc le lieu sur lequel se rendait l'ethnographe pour mener à bien son étude. Cette délimitation géographique qui coïncide avec une délimitation ethnique et culturelle n'était finalement qu'un découpage ethno-temporel du réel dont l'objectif était de le rendre observable et de permettre la construction de l'objet ethnographique.

Mais c'était considéré que le terrain se basait sur une unité géographique et culturelle close, hermétique. Or, il ne faudrait pas confondre lieu de l'observation et culture étudiée. Ce qui nous intéresse lorsque l'on étudie l'appropriation d'une émission de santé publique, (est le rapport entre technique et société, technique et sujet, technique et groupes sociaux. C'est cette " culture de la télévision" en tant que fait social qui nous intéresse et donc le lieu en question n'est pas nécessairement monolithique, à moins d'étudier une" communauté virtuelle», et encore ... finalement, le lieu correspond, « aux enquêtes de plus en plus nombreuses qui se sont assignées pour objectif non plus telle société mais telle catégorie de faits (exemple : les pratiques religieuses) ».19(*)

Cette remise en question des approches classiques de l »ethnographie date des années 1950 et il est surprenant que les recherches en sciences de l'information et de la communication ne commencent que lorsque seulement à s'y intéresser.

En outre, l'élasticité, la fluidité qui caractérisent les sociétés actuelles, ses membres, sa culture, devraient permettre de transcender la caractérisation du terrain sur cette unité de lieu, d'autant plus que lorsque le terrain en question est aussi mouvant et peu stabilisé que les communautés juvéniles.

Il conviendra effectivement d'envisager de vivre son terrain comme peuvent le faire les sujets enquêtes, c'est-à-dire en étant régulièrement présent dans leur lieu de discussion et d'échange.

Enfin, du point de vue du recueil des données, l'ethnographie reste la méthode plus pertinente pour obtenir des données de" première main". Pour cela, il faut, comme le souligne Stéphane Beaud et florence weber " réaliser des entretiens dans des lieux ou les enquêtes se sentent comme chez eux"20(*) .

Il s'agit donc de contextualiser l'environnement dans lequel évoluent les sujets enquêtés (milieu de vie et de travail).

Comme le dit Lévi-Strauss dans tristes tropiques, le terrain ethnographique passe alors de in situ à in tempo.21(*)

2.3.2.2. Le temps

Les premières études ethnographiques étaient, comme le dit F. Paul-Lévy en exposant les principes formulés par A. compte «  la recherche, la quête d'un autre temps, du temps le plus distant de celui qui semble être le notre, du temps le plus proche de l'origine, du temps disparu et en quelques sortes miraculeusement conservé par quelques groupes témoins préservés à la fois de l'évolution et de la civilisation ».22(*)

Les études monographiques ont donc laissée penser que les sociétés étudiées étaient figées dans le temps, comme si l'objet d'étude et le terrain étaient réduits à n'être analysés qu'au présent, puisqu'à l'échelle de l'ethnographe, seul interprète.

En effet, loin d'être une entité homogène vivant en autarcie, les gens, sont hétérogènes, connectés en des temps différenciés et indissociables dune histoire du groupe social dans lequel ils s'insèrent parfois malgré eux.

Aussi, même si l'appropriation de cette émission télévisuelle de santé publique est dans l'immédiateté, le présent, il n'en demeure pas moins que l'objet technique à une histoire, des ancêtres (les affiches et autres) et surtout, que les gens qui l'utilisent ont également une histoire individuelle et collective. Cela empêche donc l'ethnologue de pouvoir prétendre à une quelconque historicité de son étude, pour peu qu'il le souhaite.

Il faut donc opérer ce déplacement d'unité temporelle en réintroduisant l'histoire du groupe et son rapport avec l'outil technique. Cela doit se faire en gardant à l'esprit que le chercheur ne peut se contenter du présent comme gage d'authenticité même si cela doit le conduire à introduire dans son analyse des données qui ne sont pas uniquement liées au terrain à proprement parler : articles de journaux, récits, etc. pour le pendant médiatique, témoignages des consommateurs, des lieux extérieurs de lecture ou de rencontre de débat, articles de presse, etc.

En cela, le caractère interdisciplinaire que revêtent les sciences de l'information et de la communication peut être d'un secours précieux. Non enfermé dans une mono discipline, le chercheur en sciences de l'information et de la communication peut se prévaloir d'une démarche ethnographique, à condition de respecter la triangulation et les outils qui sont mis à sa disposition par la discipline connexe, sans en subir les aspects potentiellement négatifs.

2.3.2.3. L'action

Elle " est le résultat de la conjugaison des unités de lieu et de temps, à démontrer la perpétuation d'une tradition d'une tradition au sein de l'objet d'étude qu'est telle ou telle société23(*) ", tel ou tel groupe. Il s'agit donc de valoriser ce qui dure, ce qui est " traditionnel». C'est postuler l'existence d'une frontière étanche entre la société et le reste du monde et cela, de façon durable dans le temps, comme si aucune influence extérieure ne pouvait venir remettre en cause un certain ordre établi ; ce denier se perpétuant par un phénomène de répétition immuable.

En effet, bien que cela puisse sembler paradoxal, " toutes les « les cultures » sont différentes mais aucune n'est radicalement étrangère ou incompréhensible aux autres "24(*). La connexion mondialisée de l'ensemble des sociétés, des cultures, qu'elles soient majoritaires, minoritaires ou minorisées, qui peuplent la planète, bien qu'hétérogène, est par définition le lieu de tous les échanges, toutes les perméabilités et donc de toutes les évolutions possibles.

Finalement, ces trois unités que sont le lieu, le temps et l'action renvoyant à la volonté distanciaire du chercheur à son objet d'étude. C'était donc considérer qu'il ne faisait que décrire la réalité sans prendre en compte le découpage spatio-temporel effectué lors de l'observation.

Or, et c'est à cette condition seulement que l'ethnographie comme méthode d'analyse de l'appropriation de l'émission télévisuelle de santé publique, « carnet de santé » est envisageable, c'est principalement dans le passage de l'observation à l'analyse que devrait se faire la distanciation objectivant25(*) .il convient donc d'interroger la place et le statut du chercheur par rapport à ce terrain l'appropriation télévisuelle.

2.3.2.4 le chercheur

Pour Stéphane Beaud et florence weber, " pour observer tel ou tel micro-objet, dans des micro-situations, il faut avoir une place possible, pouvoir se faire sa place. A vrai dire, les terrains ne sont pas faciles ou difficiles dans l'absolu, mais en relation avec le statut social de l'enquêteur"26(*). Ce statut social est trop peu souvent interroger en sciences de l'information et de la communication .quelle est la place du chercheur, de l'ethnologue en sciences de l'information et de la communication face à son terrain et aux enquêtes. Dans le cas qui nous intéresse ici, il s'agit des gens qui s'exposent à la télévision et qui suivent régulièrement l'émission dont il est question .en ce qui concerne l'objectivité, penser que c'est la distanciation qui permet de la déterminer, c'est aussi penser que l'ethnographie est une méthode non pertinente. En effet, comment faire de l'observation participante observante, sans être dans l'objet étudié, sans faire partie du groupe sociale étudié «l'ethnologue sait qu'à trop de distance , toutes choses perdent sens, et qu'un cosmonaute éternellement mis sur l'orbite, sans espoir de retour , porterait aussi peu d'intérêt à la terre qu'à la lune »27(*)

Etudié un fait social, c'est donc être dans et hors de l'objet étudié. C'est capable de faire ces allers et retours nécessaires entre un vécu connu et partager une prise de distance critique par rapport à ce dernier. En ce qui concerne l'anonymat ou la présentation du chercheur afin de créer un climat de confiance avec les enquêtes, il nous semble que nous devons nous interroger sur la patience de l'injonction faite par S. Beaud et florence weber lorsque ces derniers mettent en garde l'apprenti ethnographe :" n'oubliez pas ce que signifie « se présenter » : décliner nom et qualité , justifier sa présence, désamorcer les soupçons, offrir une image présentable , supportable revient pour le chercheur à « se fondre" dans les us et coutumes propres au groupe étudié . Finalement, il convient, pour faciliter la collecte des données, de rejoindre S. Beaud et F. weber lorsqu'ils en appellent au " au bon sens sociologique, c'est-à-dire à la connaissance des normes en vigueur dans le milieu enquêté"28(*) et à la nécessité " de gagner la confiance de l'enquête, de parvenir rapidement) le comprendre à demi-mot et à entrer (temporairement) dans son univers (mental) "29(*).

2.4. CONCLUSION SUR LA METHODE D'ETUDE

Il est essentiel de bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'abandonner les trois unités de lieu, de temps et d'action, mais d'opérer un emplacement, de les adapter aux nouvelles données de la recherche, de la société et de ces évolutions, des nouveaux objets d'étude et de leur environnement technique, humain, économique, social et politique. En outre, le statut et la place du chercheur doivent sans cesse être interrogés. Lorsqu'il est sur son terrain, découpage spatio-temporel du réel physique ou "virtuel ", il est un élément d'entropie éventuelle. En Cela, il doit avoir conscience du degré de nuisance potentielle qu'il représente et des biais qu'il peut induire dans les réponses des sujets enquêtés. Même en cas de non dévoilement de son statut du chercheur, l'ethnologue sur terrain, sa simple présence fait que l'environnement se trouve modifié : il y a une personne supplémentaire connectée au groupe, un récepteur supplémentaire, etc.

Pour peu qu'il se dévoile, à la demande d'un correspondant, ou qu'il se trouve identifié grâce à un profil annonçant son statut, très vite, par le " bouche à oreille", la quasi-totalité des membres d'un même groupe en contact connaitra le but de sa présence dans le milieu .il ne sera alors plus identifié que comme chercheur avec tous les biais que cela peu induire ; absence de réponse ou celles du genre : " je ne suis pas un cobaye", réponses biaisées pour que la face présentée au chercheur soit conforme à la face souhaitée , etc. le chercheur ne peut faire abstraction de tous ces aléas de la recherche sur le terrain s'il veut pouvoir analyser avec pertinence le matériau recueilli.

Enfin, lorsque l'on s'attache à étudier un groupe particulier, n'oublions pas que " ce que nous observons ne « vaut » pas pour une autre population que celle que nous avons enquêtée directement. Nous entrons dans la catégorie des monographies. Pour autant, nous n'abdiquons pas toute ambition de généralisation. Cependant, nous ne généralisons pas sur des individus « individus » ou des « populations », mais sur des « processus » et des « relations. » "

2.5. PRESENTATION DE « CARNET DE SANTE »

  Ce point présente le cadre institutionnel et la signalétique, ensuite nous décrirons les deux émissions consacrées au VIH/SIDA.

2.5.1. Cadre institutionnel

L'émission « carnet de santé » est diffusée sur raga TV30(*) , qui est une société privée à responsabilité limitée. Elle est crée en 1996 par versi zahiri de nationalité anglo-pakistanaise.

L'ensemble des activités de raga S.P.R.L. est supervisé par une direction générale et animé par 5 directions notamment :

- La direction administrative ;

- La direction des programmes ;

- La direction des informations ;

- La direction commerciale et financière.

Le siège se trouve sur 22, avenue des aviateurs dans la commune de la Gombe .raga à d'autres bureaux qui abritent sa station radio et télévision.

Cette chaine de radio diffusion et de télévision est l'aboutissement de quatre projets à savoir : Raga F.M (Radio), Raga TV, Raga câble et Raga Net.

Raga télévision est capté sur toute l'étendue de la ville de Kinshasa et sur une grande partie de la république démocratique du Congo et ses environs.

Elle compte plus de cinquante émissions qui passent en direct ou en diffère en deux langues à savoir : le français et le lingala.

Le programme de celle-ci est reparti en trois branches :

- Télé matin qui va de 5 heures 30 à 12 heures ;

- Télé midi qui part de 12 heures à 17 heures 30 minutes ;

- Télé soir qui débute à 17 heures 30 jusqu'à l'aube, car Raga diffuse 24h/24.

2.5.2. Signalétique

Produit par l'ONG action pour la promotion de la santé des défavorisés « APROSAD », l'émission « carnet de santé » constitue le projet principal de celle-ci.

Selon leur motivation, ces médecins n'ont constaté que Kinshasa, la capitale de la république démocratique du Congo, avec ses six millions d'habitants dispose de plusieurs chaines de télévision (privée, religieuse, et étatique). Un regard sur la grille des programmes de la plupart de ces télévisions a permis de constater aussi que seuls la musique, le théâtre, le sport, les spectacles mystico-religieux occupaient une place au sein de ces outils d'information. L'information médicale à travers les émissions spécialisées était peu ou pas du tout diffusée.

Pendant ce temps, les conditions d'accès aux soins de qualité devenant de plus en plus difficile, la médecine traditionnelle a commencé à monter en surface malgré ses acteurs peu crédibles et moins convainquant. En plus, l'ignorance et les tabous, conférées à certains sujets par les coutumes et moeurs ont conduit la population à des comportements et attitudes néfastes à la santé.

Pour faire face à cette situation, l'APROSAD a conçu une émission de télévision médico-socioculturelle qui est à la fois éducative, instructive, formative et informative.

« Carnet de santé »  a pour objectifs de :

- Contribuer à la compréhension et à la prévention des maladies ;

- Partager avec les téléspectateurs les émotions, témoignages, difficultés, joies, croyances et points de vue sur un sujet médical ;

- Contribuer à lever ou bannir certains tabous qui empêchent de l'état physique et moral de la population.

L'émission est intégrée dans la grille de programme de Raga TV en qualité d'émission extérieur.

Ce magazine est diffusé tous les dimanches de 20h-21h en direct et est rediffusé le lundi de 14h-15h 00'. Sa durée est donc de 60minutes.

Lancé depuis le 06 aout 2000, l'émission a déjà produit plus d'une centaine de parutions intéressantes les unes des autres. Les différents thèmes abordés concernent :

1. La femme : - hygiène et grossesses, les moyens, les menstruations, les infections uro-génitales ;

2. Les enfants : la fièvre, l'asthme l'intérêt de la vitamine A, l'épilepsie, le paludisme, les maladies cardiaques ;

3. L'homme : les maladies de la prostate, l'hernie, le régime alimentaire des travailleurs ;

4. La société : le bon usage des médicaments, le piège des diagnostics traditionnels, les anecdotes de la santé l'intérêt d'une chaine de solidarité pour les enfants cardiopathes, l'anesthésie ;

5. Le professionnel de la santé : la déontologie médicale ;

6. Et une trentaine d'émission sur le VIH/SIDA.

En outre, l'émission présente deux médecins pétris d'une relative expérience en médecine générale, et en pédiatrie .ils sélectionnent les thèmes à aborder, traitent la substance de la matière et répondent sur le plateau aux questions.

Elle a aussi une présentatrice qui joue le rôle de modératrice. Elle annonce l'émission et conduit le programme sous forme de débat. Elle accorde la parole aux téléspectateurs qui intervienne tua téléphone et s'assurer de leur satisfaction par des réponses claires de la part des médecins consultants permanents de l'émission.

Un expert (spécialiste de la matière traitée) intervient dans le corps de l'émission à, travers un reportage préalablement obtenu sur les questions sur les questions spécifiques nécessitant sa compétence. Cette interview est réalisée par les médecins permanents de l'émission qui concerne les aspects exigeant une mise au point de l'expert.

Le public intervient d'abord au début de l'émission pour exprimer à travers des propos libres leurs connaissances sur le sujet à examiner sous forme d'un reportage tourné quelques jours auparavant. Puis participe en direct à l'émission à travers le téléphone ouvert, soit à l'émission prochaine à travers les courriers adressés à l'émission.

L'émission adopte un langage clair et simple, le français et/ou le lingala (langage local), adopté à la compréhension de toutes les couches sociales.

Les exemples sont puisés dans les faits et habitudes quotidiens. L'introduction des images d'illustration tout au long de l'émission facilité la compréhension de certaines situations.

2.5.3. Description des deux éditions de « carnet de santé »

2.5.3.1. Le choix du corpus

Nous avons choisi de décrire deux numéros de l'émission «  carnet de santé «  notamment ceux du « sida et jeunes » et de «  sida ; chauffeur et commerçantes de la commune de ndjili ». Ce choix a été guidé par la disponibilité des supports.

2.5.3.2. Description des dispositifs

- Emission n°1 « SIDA : chauffeur et commerçantes de la commune de ndjili ».

Dans cette édition de l'émission « carnet de santé » le décor n'a pas été remarquable. Mais l'émission se passait dans un enclos sur et paisible donnant ainsi une impression d'intimité.

- Emission n°2 »Sida et jeunes ».

Dans les différents séquences, le décor est représenté de manière à attirer du public, de faire comprendre à celui-ci qu'il s'agit bien d'une émission de santé traitant du Sida. Le décor qui est le plus remarquable et qui figure à la 2ieme séquence est celui de l'entretien du docteur KAZADI aimé et KANKOLONGO Nicka avec les jeunes de la commune de ndjili. L'espace est décoré des affichages expliquant le mode de' prévention, le mode de contamination, etc.

2.5.3.3. Analyse des éléments énonciatifs

- Emission n°1

Cette édition compte 3 séquences

La première se déroule sur le plateau habituel de l'émission, ou l'on voit l'animatrice Nicka Nkakolongo, son invité, Yolande Company et le docteur permanent aimé kazadi. L'animatrice commerce par une salutation des téléspectateurs et présente ensuite son invité .pour introduire ce qui viendra, elle pose quelques questions à ces invités sur le plateau et demande à la régie de lancer l'élément sur leur entretien avec les chauffeurs de la commune de ndjili qui constitue notre 2ème séquence.

2ème séquence : c'est la partie ou se passe le jeu de question réponse entre le docteur kazadi et ses invités, les chauffeurs er les commerçantes.

- Emission n°2

Cette édition comporte cinq séquences.

La première débute sur le plateau habituel ou l'animatrice a commencée par annoncer le thème de l'année de la journée mondiale du Sida du 1er décembre .elle à ensuite signalée que les chefs de différents états du monde ont signés un accord sur l'engagement de la lutte contre le sida et la RDC en fait partie , les deux invités , yolande et le docteur kazadi ont commentés sur le thème de la journée du 1er décembre de l'année 2005 qui s'est intitulé « sida tenir les promesses »

La 2ème séquence : nous fait voir l'entretien de l'équipe de « carnet de santé » et des jeunes de la commune de ndjili. L'émission s'est déroulée sous forme d'un dialogue, l'animatrice fait la lecture de quelques lettres des télespectateurs.et, le docteur permanent de l'émission, répond aux questions des téléspectateurs.

La 3ème séquence : c'est le retour sur le plateau de raga tv, juste après l'élément sur le « le sida et jeune » et la publicité sur « medisept ». le dialogue continu avec les commentaires sur le thème de l'année, les questions des téléspectateurs et l'élément sur les jeunes.

La 4ème séquence : est un reportage montrant le message du pasteur docteur NGALASI de l'église de « louange » qui, pour cette annonce, exhorte toute la population congolaise, les chrétiens en occurrence, de bien tenir leur promesse et ceci de manière sincère .car cela aura pour conséquence de diminuer la propagation de la maladie.

La 5ème séquence : se passe sur le plateau, le docteur aimé kazadi répond aux questions posées par les téléspectateurs et l'animatrice.

Elle annonce la fin du magazine mais avant, elle à voulu que le docteur aimé kazadi et yolande, puissent dire leur dernier mot pour inviter les téléspectateurs à tenir leur promesse et à respecter ce qui leur est recommandé dans l'émission car le sida représente vraiment un réel danger. L'animatrice conclue parla lecture de carnet d'anniversaire.

CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre nous à aidé à comprendre l'ethnographie de la communication en tant qu'approche méthodique et surtout à saisir la radioscopie de l'émission «  carnet de santé », qui est une émission de santé à caractère éducatif et qui fait partie des médias de masse.il nous à également permis d'avoir une large connaissance du cadre institutionnel par lequel le magazine «  carnet de santé » passe son message et aussi du déroulement de l'émission par l'analyse descriptive des éditions parlants du VIH/SIDA qui constitue une problématique de la santé publique en république démocratique du Congo.

Nous allons dans le chapitre suivant, mesurer la réception et l'appropriation de «  carnet de santé » et voir comment le public contribue réellement à combattre le virus du SIDA à travers l'appropriation des messages télévisuels reçus.

CHAPITRE TROISIEME : LA CONSOMMATION DE L'EMISSION « CARNET DE SANTE » PAR LE PUBLIC KINOIS

3.0. INTRODUCTION

Le dernier chapitre de notre travail est consacré à la consommation des messages de santé publique diffusés par l'émission télévisuelle " carnet de santé" auprès du public kinois en vue de vérifier le changement de procédé par une approche ethnologique de la communication, c'est-à-dire en recourant à des entretiens en profondeur avec la cible.

Ainsi, ce chapitre reprend les résultats des récits des intervenants avant de les analyser et de les interpréter. Il finit par envisager des perspectives d'avenir par rapport à la problématique des émissions télévisuelles socio-éducatives à Kinshasa.

3.1. RAPPEL DE L'APPROCHE ETHNOGRAPHIQUE DE LA COMMUNICATION

Le terme " ethnographie" a été utilisé d'abord par les anthropologues pour désigner le travail de terrain au cours duquel sont collectés des informations et des matériaux qui serviront ensuite à une élaboration théorique. on comprend ainsi que les études ethnographiques su les publics consistent à " aller sur le terrain" pour tenter de décrire et donc inévitablement d'interpréter les pratiques des sujets dans leur contexte culturel, sur la base d'observations des activités de tous les jours.

L'ethnographie de la communication est donc une démarche qualitative qui étudie les interactions entre différents membres d'une communauté donnée. L'intérêt de cette approche tient essentiellement aux possibilités de compréhension contextuelle qu'elles permettent, en particulier en facilitant l'approche des connexions entre différents aspects du phénomène à l'étude31(*).

C'est donc avant tout une étude de terrain du type qualitatif, car l'ethnographie s'occupe essentiellement de regarder, d'écouter et de conserver avec les gens, de collecter et de réunir les informations diverses.

Elle se caractérise par une présence longue sur place, établisse des relations de proximités et de confiance avec certaines enquêtes, écoutent attentivement et travaillent patiemment dans une longue période32(*). Elle se fonde sur l'observation participante de données recueillies de façon non contrainte en milieu naturel et sur les entretiens qui consistent à interroger les acteurs et les utiliser en tant que ressources pour la compréhension des réalités sociales .

En effet, à en croire miles et huberman, les données qualitatives permettent des explications riches et solidement fondées de processus ancrés dans un contexte local. Avec les données qualitatives, on peut respecter la dimension temporelle, évaluer la causalité locale et formuler des explications fécondées.33(*)

Dans l'enquête ethnographique, l'enquêteur/chercheur est le seul responsable de son travail du début à la fin : du projet de recherche à l'enquête et à la l'analyse pris au texte définitif. Cette absence de délégation est la condition sine qua non du contrôle de l'ethnographe sue le va-et-vient entre théorie et empire, entre fabrication des données et fabrication des hypothèses34(*).

L'enquête ethnographique exige donc la présence du chercheur sur le terrain pour entrer en contact avec les enquêtes. L'entretien n'est pas superficiel, mais en confiance, d'écoute attentive et de créer des liens.

Etude qualitative, l'ethnographie permet par l'analyse sociologique, de comprendre les mécanismes de l'opinion, de comprendre pourquoi les gens pensent ceci ou cela, pourquoi ils s'autorisent ou non telle ou telle pratique, comment ils comprennent leur environnement.

De façon générale, les approches qualitatives permettent de mieux appréhender les processus à travers lesquels les technologies acquièrent une signification et de mètre à jour des variétés des pratiques.

Pour cela, la logique méthodologique adoptée voudrait que l'ethnographie soit perçue à la fois comme un art et une discipline scientifique qui repose sur une triple détermination : savoir voir, savoir-être avec d'autres et avec soi-même et enfin savoir écrire.

C'est ainsi que Yves winkin postule qu'un chercheur en ethnographie doit posséder ces trois compétences, celles-ci sont contenues dans les missions qu'il assigne à la discipline : «  l'ethnographie, aujourd'hui, c'est à la fois un art et une discipline scientifique qui consiste d'abord à savoir voir. C'est ensuite une discipline qui exige de savoir être, avec d'autres et avec soi-même, quand vous vous retrouver face à d'autres. Enfin, c'est un art qui exige de savoir retranscrire à l'intérieur d'un public tiers (tiers par rapport à celui que vous avez étudié) et donc de savoir écrire .art de voir, art d'être , art d'écrire »35(*)

Ces trois compétences évoquées par Y.winkin synthétisent tout le travail ethnographique. Le chercheur s'emploi e à partager le quotidien des enquêtes et devient un des leurs en observant la distance critique qui permet d'interpréter ce qu'il a vu et vécu avec un minimum d'objectivité. Vient enfin, l'écriture qui est le moment ou le chercheur restitue à l'aide d'une bonne relation écrite avant de procéder à l'interprétation.

Ainsi donc, une approche interprétative offre la possibilité par exemple de «  regarder la télévision » dans un contexte élargi l'étude de la consommation comme symbolique, autrement dit comme participant à la création d'un univers symbolique de significations.

Mais en ce qui concerne l'ampleur des recherches, le reproche classique fait aux études ethnographiques des audiences concerne leur circonscription souvent trop étroite, qui limite leur portée.

3.2. ECHANTILLON ET TECHNIQUE D'ENQUETE

a) Echantillon

L'échantillon de l'enquête ethnographique est extrêmement réduit afin de laisser au chercheur de temps d'approfondir le sujet avec l'enquête. C'est dans ce sens que Miles et Huberman affirment que les chercheurs qualitatifs travaillent habituellement avec de petits échantillons de personnes, michés dans leur contexte et étudiés en profondeur36(*) .

Pour Beaud et weber « les entretiens approfondis ne visent pas à produire des données quantifiées et n'ont donc pas besoin d'être nombreux. Ils n'ont pas pour vocation d'être représentatif »37(*).

Ainsi, à la différence de l'échantillon quantitatif, l'échantillon qualitatif ne peut avoir une représentation statique.

Notre échantillon est limité à huit enquêtes dont quatre hommes et quatre femmes.il est constitué en totalité par deux chauffeurs et deux commerçants ainsi que des jeunes étudiants (en raison de quatre dont 2 garçons et 2 filles) ayant suivi et participé très régulièrement aux émissions de «  carnet de santé » retenues dans notre corpus.

b) Technique d'enquête

On peut donc dire que l'entretien ethnographique auquel nous avons fait allusion dans ce travail nous à permis de vider tout ce qui se trouve dans le fort intérieur de nos enquêtes en rapport avec le sujet sous examen. Nous avons pris tout notre temps (soit d'avril jusque juin 2010 pour échanger en profondeur avec nos enquêtés et créer ainsi un climat de confiance réciproque.

c) Le questionnaire

En ce concerne notre étude sur l'appropriation de l'émission télévisuelle « carnet santé », les entretiens ont tourné autour de cératines préoccupations et thèmes principaux, dont notamment sur l'audience suivi de l'émission « carnet de santé » sur l'appréciation de l'émission, des sujets traités ainsi que de la méthodologie adoptée, sur l'audience des émissions sous examen leur apport dans le changement de comportement des enquêtés, les raisons de ce changement et du non changement.

3.3. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Nous présentons ici les résultats que nous obtenus des entretiens sur terrain grâce à l'ethnologie de la communication.

Autrement dit, il s'agit de dépouiller les résultats des entretiens réalisés auprès de 2 chauffeurs, de 2 commerçantes et de quatre jeunes étudiants (dont 2 garçons et 2 filles).

3.3.1. Identité des enquêtés

Tel qu'annoncé plus haut, notre échantillon comprend huit enquêtés dont quatre de sexe masculin et quatre de sexe féminin. La moitié d'enquête est âgée de plus de 35 ans, (il s'agit de deux chauffeurs et de deux femmes commerçantes), l'autre moitié de nos enquêtes est constituée des jeunes dont l'âge varie entre 22 ans et 30 ans (il s'agit de deux étudiantes et de deux étudiants).

En outre, tous nos enquêtes adultes (chauffeurs et femmes commerçantes) ont un niveau de graduat (2) et celui de licence (2).

Enfin, à propos de l'état civil, tous les enquêtes adultes sont mariés et les jeunes étudiants sont tous célibataires ;

3.3.2. Présentation et analyse des résultats

Les résultats de nos entretiens peuvent se résumer à travers les points ci-après :

Ø L'audience (suivi) de l'émission « carnet de santé » ;

Ø L'appréciation de l'émission (intérêt et rapport) ;

Ø L'appréciation de la méthodologie d'approche d'animation de l'émission ;

Ø L'apport dans le changement de comportement des enquêtes ;

Ø Les raisons de changement de comportement ;

Ø Les raisons de non changement de comportement ;

Ø Proposition de renforcement des capacités de changement de comportement à travers cette émission, de santé publique.

a) L'audience (ou le suivi) de l'émission « carnet de santé »

Tous nos enquêtés affirment suivre régulièrement l'émission « carnet de santé » et surtout les deux émissions que nous avons ciblées dans le cadre de cette étude, à savoir « Sida : chauffeur et commerçantes de la commune de Ndjili «et» Sida et jeune ».

b) L'appréciation de l'émission

De prime abord, tous nos enquêtés connaissent les objectifs poursuivis par l'émission, à savoir contribuer à la compréhension et à la prévention des malades ; partager avec les téléspectateurs les émotions, les témoignages, croyances et points de vue sur un sujet médical, contribuer à lever ou bannir certains tabous ce empêchent l'épanouissement de l'état physique et moral de la population.

A ce sujet, tous estiment de l'apport de cette émission est indispensable, car elle leur apporte des connaissances nécessaires en termes d'éducation, d'instruction, de formation et d'information par rapport et en rapport avec la propagation, la prévention et la lutte contre les pandémies en général, et la pandémie de SIDA en particulier.

c) L'appréciation de sujets traités

L'ensemble d'enquêtes reconnaître que l'émission a eu à traiter différents thèmes de santé publique en mettant plus l'accent sur l'appel au changement de comportement. Parmi les thèmes de carnet de santé qu'ils sont déjà suivi, ils ont cité, entre autres, les thèmes de la femme (hygiène et grossesse par exemple), les enfants (la fièvre, le paludisme, l'internet de la vitamine A, la poliomyélite, etc.), l'homme (les malades de prostate, l'hernie, le régime alimentaire, les maladies cardiaques, etc.), la société (le bon usage des médicaments, l'anesthésie, le piège des diagnostics traditionnels, les inconvénients, de l'automédication, etc.) les professionnels de santé (le respect de la déontologie médicale).

Aussi, les enquêtés reconnaissent avoir suivi et apprécié plus de vingt émission sur le VIH/SIDA qui leur ont apporté non seulement des élément des éléments de connaissance sur la programmation, la protection et la lutte contre cette pandémie, mais aussi et surtout l'apprentissage d'un certain nombre des conduites à observer en rapport avec l'hygiène sanitaire.

Grâce à ces émissions, nos enquêtes disent avoir adopté des comportements positifs et favorables vis-à-vis non pas seulement de la pandémie mais aussi des personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVV) en éliminant la discrimination et al stigmatisation.

Enfin, ces émissions leur ont fourni des éléments d'information et de connaissance qui leur permettent de contribuer activement à la prévention par l'information grâce aux connaissances et compétences acquises à travers l'émission « carnet de santé ».

d) L'appréciation de la méthodologie d'approche de l'émission

Les enquêtes apprécient à juste valeur la méthodologie d'approche de l'animation de cette émission dans la mesure où elle recourt à la communication participative à travers les interventions du public ou par des propos libres, par téléphone ouvert ou par courriers des lecteurs.

A côté de cette participation active du public, il y a aussi, la présence ou le recours à des personnes ressources et des témoignages qui apportent des réponses à des questions spécifiques du public nécessitant de la compétence de la part des médecins permanents qu'interviennent dans cette émission.

Aussi, faudra-t-il souligné le recours à des sujets ou des thèmes ayant trait directement à l'environnement sanitaire des Kinois, ou encore fustigeant certains tabous, coutumes et moeurs qui ont conduit la population à des comportements et des attitudes néfastes à la santé. Cette émission, à donc l'avantage d'aborder des sujets, des thèmes ainsi que des exemples et des témoignages tirés du milieu de vie ambiant de la cible à laquelle elle s'adresse.

Enfin, les enquêtés ont relevé le langage clair et simple que les animateurs et les intervenant dans cette émission utilisent pour faire passer des faits et des habitudes quotidiens, des images d'illustrations qui facilitent sans doute la compréhension de certaines situations auprès de la population Kinois.

Ce langage accessible accélère sans doute le sentiment d'identification à l'émission et d'appropriation de l'émission de la part du public Kinois.

e) L'apport dans le changement de comportement dans le chef du public.

Il y a lieu de faire observer ici que l'ensemble de nos enquêtes ont révélé l'importance et l'apport combien considérable de cette émission dans leurs habitudes, attitudes et comportements. En effet, longtemps habitués à suivre régulièrement les émissions de musique, le théâtre, le cinéma (films), cette émission est venue éveiller leur attention, susciter leur intérêt sur des questions vitales de santé et les mobiliser autour de son programme afin d'obtenir une libération sociale.

Ensuite, cette émission a réussi à les détourner des vielles habitudes qui consistaient à douter de la réalité du VIH/SIDA, à en avoir peu, etc. jusqu'à en avoir des informations sûres sur le mode de transmission, de programmation ainsi que sur les mécanismes de prévention, de protections de santé publique que l'émission « carnet de santé » a suscité auprès du public, elle a en outre réussi à transformer, former, persuader et développer une habilité sur ce que le public doit savoir en matière de santé (connaissances), ce qu'il doit croire (croyances), ce qu'il doit penser (attitudes) et ce qu'il doit faire (la pratique)

f) Les raisons de changement de comportement du public

Parmi les nombreuses raisons qui peuvent avoir amené les enquêtes à adopter des nouveaux comportements positifs et favorables en matière de l'attention et de l'intérêt pour des informations en rapport avec la santé publique (bonne conduite, sexualité responsable, fidélité, abstinence, usage du préservatif, etc.), il y a lieu de signaler :

Ø La dimension participative de l'émission ;

Ø Le langage adopté (simple et claire) ;

Ø La qualité de sujet traités qui puissent dans le vécu quotidien de la population (faits images illustrations, etc.).

L'ensemble de ces raisons ont amené nos enquêtés à se reconnaître à travers l'émission, à l'aimer et à réagir dans le sens des changements souhaités.

3.4. INTERPRETATION DES RESULTATS

Partant des données issues des entretiens en profondeur avec nos enquêtés pendant un temps (soit trois mois durant), il nous revient de dégager les considérations suivantes en rapport avec des variables jugées significatives afin de répondre à notre problématique et surtout vérifier nos hypothèses de départ :

Ø Les émissions télévisuelles en général ne sont plus considérées par nos enquêtés comme simplement un objet de divertissement (musique, théâtre, films, etc.), mais aussi et surtout comme ayant une fonction socio-éducative et culturelle à la fois éducative, instructive, formative et informative ;

Ø Les émissions télévisuelles en général ne sont plus considérées par nos enquêtés comme simplement un objet de divertissement (musique, théâtre, films, etc....), mais aussi et surtout comme ayant une fonction socio-éducative et culturelle à la fois éducative, instructive, formative et informative ;

Ø L'émission « carnet de santé » doit son succès à son approche méthodologique qui consiste à sélectionner et à traiter des sujets sous forme de questions et réponses ; d'évaluer rapidement des comportements, attitudes et pratiques (CAP) d'un petit « échantillon sur le sujet à traiter à travers les interviews (propos libres) ; la conduite de l'émission sous forme de débats, la mise au point sur des questions fondamentales par un expert et surtout la participation du public en direct ou par courrier.

Ø Le recours au langage clair et simple adopté à la compréhension de toutes les couches de la vie sociale, à des exemples puisés dans les faits et habitudes quotidiens ainsi que des images d'illustrations qui facilitent la compréhension de certaines situations, n'ont fait que familiariser le public de l'émission, d'attirer son attention, de susciter son intérêt et sa sympathie, de l'aimer et de l'amener à agir dans le sens souhaité.

Ø Le changement de comportement observé dans le chef de nos enquêtés est sans doute le fruit de la mise en pratique, c'est-à-dire de conduite, la sexualité responsable, la fidélité, l'abstinence, l'usage du préservatif, etc.

3.5. APPRECIATION CRITIQUE ET PERSPECTIVES

Ø Au regard des résultats auxquels nous sommes parvenu à travers cette étude, il y a lieu de considérer que l'émission « carnet de santé » est un outil de communication par excellence qui associe à la fois le son et l'image dans le but d'informer, de former et d'éduquer le public sur la santé publique. L'objectif de cette émission a toujours été d'apporter des informations concernant des modes de transmission, de prévention, de protection, de protection et de lutte contre certaines maladies, dont principalement le VIH/SIDA.

La particularité de cette émission réside dans le fait qu'elle traite de tous les sujets ayant trait à la santé publique en recourant aux experts en la matière, à la participation des téléspectateurs et à la prise en compte des frais et des images des illustrations puisés du vécu quotidien de la population Kinoise en vue d'obtenir d'elle un changement de comportement. Toutefois, ces résultats quasi satisfaisants ne devraient pas pousser les producteurs ainsi que les animateurs de cette émission à baisser les bras, d'autant plus que le changement des comportements est un processus à long terme.

Pour ce faire, nous nous proposons de demander aux acteurs de cette émission de prendre suffisamment en compte les exigences à la fois de la communication socio-éducative et celle de la communication pour le changement de comportement. En effet, la communication socio-éducative permet à l'émission « carnet de santé » de devenir davantage une forme d'éducation qui vise à acquérir/diffuser des connaissances et des outils nécessaires à l'action et à la prise de décision ou simplement à l'éducation intellectuelle du public, à travers des initiatives de formation, de vulgarisation, de sensibilisation, de propagande et de promotion de la santé publique, etc. A ce titre, la communication socio-éducative constitue une forme d'accompagnement du public à la vie sociale en pendant en charge des thèmes tels que l'éducation à la santé publique.

La communication pour le chargement de comportement, quant à elle, met l'accent sur l'augmentation du niveau de conscience (c'est-à-dire offrir de l'information face aux risques et méfaits possibles du comportement irresponsable, en valorisant les habitudes comportementales plus saines), sur l'éveil émotionnel (qui favorise l'identification, l'expérimentation et l'expression des émotions reliées aux risques des comportements irresponsables dans le but de développer des sentiments favorables aux comportements souhaités) et sur la libération sociale (qui insiste sur le fait que les nouveaux comportements souhaités doivent concerner toutes les couches sociales de la population.

Bref, la communication pour le changement de comportement doit être compris par les producteurs et les animateurs de l'émission comme un processus interactif s'inscrivant dans un large programme de prévention et visant à développer les approches et les messages appropriés, à travers une variété de supports et canaux pour promouvoir, développer et pérenniser des comportement positifs aux niveaux individuel et collectif. Ce processus interactif devra avoir comme principe informer, éduquer et communiquer à travers le renforcement des connaissances sur un problème donné, la stimulation du dialogue dans la communauté cible, la création de la demande d'information et services, le plaidoyer au niveau des décideurs politiques et leaders d'option, le développement des compétences nécessaires par rapport à l'adoption d'un comportement souhaité, au niveau individuel.

Somme toute, la problématique des émissions socio éducatives relève non seulement des programmes des émissions mais aussi du public. Pour ce faire, le succès ou la réussite d'une émission socio-éducative est fonction de la prise en compte de la sociologie des habitudes de vie, à fin de faire des médias en général, et de la télévision en particulier de véritables écoles parallèles qui éduquent les adultes et les jeunes à la recherche des programmes susceptibles d'éveiller leur conscience et d'enrichir leurs connaissances et de modifier leurs habitudes et manières de vivre, de se compter et de penser de croire et d'agir.

CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre a été le lieu où nous avons examiné, à partir des entretiens ethnologiques, le degré de réception et d'appropriation des pratiques de santé publique à partir de la réception et d'appropriation des pratiques de santé publique à partir de la réception de l'émission « carnet de santé ». Nous sommes arrivée aux résultats selon lesquels l'émission, « carnet de santé », contribue à l'amélioration des indicateurs de santé par la promotion des comportements favorables à la santé (bonne conduite, sexualité responsable, abstinence, fidélité, utilisation du préservatif etc.), facilite la compréhension des maladies en vue de leur prévention, aide à bannir ou à lever des tabous, des croyances qui empêchent l'épanouissement individuel et collectif.

Assi, nous nous sommes rendue compte que le but ultime de cette émission est la changement de comportement du public à travers un message orienté dans le but de pousser ce dernier à l'action à partir de ce qu'il sait, croit, pense et fait.

Nous terminons en suggérant à l'émission de faire un plaidoyer dans cette vaste opération de changement, en faveur des opérations politiques et des leaders d'opinion afin qu'ils s'impliquent dans la dynamique de la libération sociale.

CONCLUSION GENERALE

Notre recherche a porté sur la consommation de l'émission télévisuelle de santé publique « carnet de santé » par le public Kinois afin de rechercher à savoir le degré de réception médiatique de cette émission et son impact en termes de changement de comportement escompté.

Avant de répondre à cette vaste problématique de la promotion de la santé publique par les médias en général et la télévision en particulier, nous sommes d'abord parti d'une évidence selon laquelle la lutte pour la promotion de la santé publique est un combat dans lequel tout le monde doit s'investir : famille, école, les ONGD, les médias, etc.

Mais comme la télévision est l'un des moyens de communication le plus utilisé et susceptible de modifier le comportement, de bouleverser et même de déséquilibrer la psychologie des téléspectateurs, nous avons choisi l'émission, carnet de santé diffusée sur la chaîne de télévision RAGA TV comme notre champ de recherche.

Fondant notre étude à la fois sur la théorie de la communication socio-éducative, de la réception médiatique et de l'appropriation en vue du changement de comportement, nous avons reconnu à l'approche ethnologique de la communication pour vérifier de quelle manière cette émission contribue, tant soit peu, au changement de comportement du public Kinois en matière de l'éducation à la santé publique.

Au terme de cette étude, les résultats attestent que l'émission « carnet de santé », grâce à son approche méthodologique basée essentiellement sur la communication participative, le recours à des experts et aux témoignages, l'usage d'un langage simple et clair, la qualité des sujets et des thèmes abordés, puisés dans les faits et les habitudes quotidiens de la population Kinois avec des images d'illustrations concrètes, est un véritable outil de communication pour le changement de comportement observé (bonne conduite, sexualité responsable, fidélité, abstinence, utilisation du préservatif, etc....)

L'émission « carnet de santé » est un programme télévisé à la fois éducatif, préventif, instructif, formatif, informatif et positif selon une approche médico-socio-culturelle qui tient compte de mode de vie, du milieu, de l'environnement et intègre les politiques et enfin assure le plaidoyer en vue d'un meilleur épanouissement sanitaire de la population Kinoise.

Partant de cette étude ethnologique, nous demandons aux concepteurs et animateurs de cette émission de prendre en compte le fait que le changement de comportement est un modèle transthéorique et chronologique (continu) qui appelle le public-cible à un engagement qui consiste à encourager les personnes à être confiantes en leur habilité à apporter le nouveau comportement et à s'engager sérieusement à le faire. Cela veut dire que le pouvoir de persuasion d'un message n'est pas seulement de sa nature, ni même de son intensité de clôture, du sens, de son thème ; mais également de sa structure fondée sur la culture du récepteur.

BIBLIOGRAPHIE

A. LES OUVRAGES :

1. AUGE, M., Un ethnologue dans le métro, éd. Hachette littératures, coll. Pluriel actuel, Paris, 1986 ;

2. BALLE, F., Medias et société presse, audiovisuel, télécommunication, télématique, 7e éd., Montchrestien Euja, Paris ;

3. BALLE, F., Médias et société, presse, édition, cinéma, radio ; télévision, internet ; CD-Rom DVD, éd. Montchrest, Paris, 2001 ;

4. BEAUD, S. et WEBER, F., Guide de l'enquête de terrain, produit et analyse des données ethnolographiques, éd. La Découverte, Paris 1998 ;

5. BERTRAND, C.J. (dir), Médias, introduction à la presse, la radio et la télévision, 2e éd. Ellipses, Paris 1997 ;

6. BRETONS, R. PROULX, S., L'explosion de la communication à l'aube du XXIe siècle, éd. La découverte, coll. Science et société, Paris, 2002 ;

7. FALCONI, A., Les bases de l'audiovisuelle initiation au langage médiatique, éd. Saint Paul Afrique, Kinshasa, 1992 ;

8. GRAWITZ, M. et PINTO, R, Méthodes en sciences sociales, Tome 2, éd. Foucher, Paris 1971 ;

9. JAUSS, H-R, Pour une esthétique de la réception, éd. Gallimard, Paris 1978 ;

B. LES ARTICLES

1. GHIGLIONET, R., La réception des messages. Approche psychologiques dans hermès 11-12, Paris, CNRS, 1993 ;

2. HALL. S.,  Codage décodage, dans réseaux, N°68, CENT, 1994 ;

3. LIVINGSTONE, S. et LUNIT, P.   Un public actif, un téléspectateur critique  dans hèmes 11-12, CNRS, Paris 1993.

C. LES DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES

1. Dictionnaire Larousse en cinq volumes ;

2. PERLA SERFATY, GARZON, « l'appropriation », in SEGAUD, M., dictionnaire critique de l'habitat et du logement, éd. Armand Coli, Paris, 2003 ;

3. REY, A., L'émission, grand Robert de la langue français, 2e éd. 2 (Chas-Enth), Paris, édition Dictionnaire, le Roberte ; 2001.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

AVANT PROPOS ii

REMERCIEMENTS iii

DEDICACES iv

INTRODUCTION GENERALE 1

PROBLEMATIQUE 1

HYPOTHESE 1

INTERET DU SUJET 1

METHODOLOGIE 2

DELIMITATION DU SUJET 3

SUBDIVISION DU TRAVAIL 3

CHAPITRE PREMIER : 4

APPROCHE CONCEPTUELLE ET CADRE THEORIQUE 4

0.1. INTRODUCTION 4

SECTION1 : APPROCHE CONCEPTUELLE 4

1.1. EMISSION TELEVISEE 4

1.1.1. Télévision 4

1.1.2. Emission 8

1.2. LA SANTE PUBLIQUE 9

1.2.1. Généralité sur la santé 9

1.2.2. Bref historique 10

1.3. LA COMMUNICATION POUR LA SANTE 13

CHAPITRE DEUXIEME : 15

APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DESCRIPTION DU CORPUS DE L'ETUDE 15

2.0. INTRODUCTION 15

SECTION 1 : APPROCHE METHODOLOGIQUE : ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICATION 15

2.1.1. Définition 15

2.1.2. Historique et différence entre ethnographie, ethnologie et anthropologie 15

2.3. APPLICATION DE LA METHODE AU SUJET 16

2.3.1. Les axes de notre méthode d'étude. 18

2.3.2. La redéfinition des trois unités 18

2.4. CONCLUSION SUR LA METHODE D'ETUDE 22

2.5. PRESENTATION DE « CARNET DE SANTE » 23

2.5.1. Cadre institutionnel 23

2.5.2. Signalétique 24

2.5.3. Description des deux éditions de « carnet de santé » 26

CONCLUSION PARTIELLE 27

CHAPITRE TROISIEME : LA CONSOMMATION DE L'EMISSION « CARNET DE SANTE » PAR LE PUBLIC KINOIS 28

3.0. INTRODUCTION 28

3.1. RAPPEL DE L'APPROCHE ETHNOGRAPHIQUE DE LA COMMUNICATION 28

3.3.1. Identité des enquêtés 31

3.3.2. Présentation et analyse des résultats 31

3.4. INTERPRETATION DES RESULTATS 34

3.5. APPRECIATION CRITIQUE ET PERSPECTIVES 35

CONCLUSION PARTIELLE 36

CONCLUSION GENERALE 37

BIBLIOGRAPHIE 38

TABLE DES MATIERES 40

* (1) 1 GRAWITZ, M. & PINTO, R., méthode en sciences sociales, tome2, paris, Foucher, 1971 ; p.49

(2) Ibidem, p.50

NOWICKI, « de la relation avec l'autre. Quelle méthode pour la communication inter culturelle, in SFSCI, Marseille, paris du 07au 09 octobre 2002, p.440

* (3)NOWICKI «  de la relation avec l'autre à la relation à l'autre. Quelle méthode pour la communication inter culturelle, in SFSIC, Marseille, paris du 07 octobre 2002, p.440

* 4 A propos de la classification des médias en médias de diffusion et medias de communication, lire F.BALLE ; médias et société, télématique 7 e édition. Paris moncherestien E.J.A.1 presse, audiovisuel, télécommunication994, p.36-37

* 5 A.FALCOXI, les bases de l'audiovisuel : initiation au langage médiatique, Kinshasa, édition saint Paul Afrique.1992, p.26

* 2 G.NANSILLON-J.P.COUDERC. mercantique. Action commerciale ; paris Ed. Foucher.1999, p.432

* 3 D.MWEZE (dir) famille et télévision, collection logos, n°1. 1997, P.7-8

* 4 D.MWEZE chrirulwire nkingi, regard sur les téléspectateurs kinois, dans famille et télévision actes de 28 journée mondiales des communications sociales (logos), Kinshasa FCK, FCS, 1996, p.13

* 5 Ibidem, p.13

* 6 A. Rey., l'émission, grand robert de la langue française, 2eme éd.2 (chas-enth), pris, édition dictionnaire le robert, 2001, p.206-207

* 7 Dictionnaire Larousse en cinq volumes

* 8 Cfr. Santé publique : notion de base, in http://www.infimiers com./étud/cours/santé pu/base-de-santé publique.phip.consulté le 13/03/1009

* 9 La santé publique.php, consulté le 13/03/2009

* 10 Sandrine-berthon, B. apprendre la santé à l'école, paris esp, 1992, pp.12-15

* 11 Idem, p.15

* 12 Moreau, j. & truchet, D.droit de la santé publique, paris, Dalloz, 2004, p.97

* 13 Moreau. & TRUCHET, D., opt.cit, p.102

* 14 ACI : guide formation à la communication pour la santé : boite à outils pour le renforcement de compétence en matière de communication, Dakar, saint Paul, traduction 1999, p.30

* 15 Idem, p. 30

* 16 BRETON Ph.etPROULX S., l'explosion de la communication à l'aube du XXIe siècle, éd. la découverte, coll. Sciences et société, paris, 2002

* 17 PROULXS, la construction sociale des objets informationnels : matériaux pour ethnographie des usages, in actes du colloque comprendre les usages d'internet, paris, 3et4décembre1999 http:/barthes.ens.fr/articles/proulx2000.html (page visitée le 10/07/2009)

* 18 POUTRAIN V. ETHEAS., les méthodes d'enquête qualitatives sur l'internet, ethnographiques.org (en ligne) n° (nov.2003). ww.ethnographiques.org/documents/article/arpouheas.htm) (page visitée le 10/07/2009

* 19 ROSSELIN C. ? HABITER UNE PIECE.une ethnographie des espaces par la culture matérielle, thèse d'anthropologie sociale comparée, université paris v- René Descartes, 1998, p.41

* 20 Beaud s. et weber f. guide de l'enquêté de terrain produire et analyser des données ethnographiques, éd. la découverte, paris, 1998

* 21 Levi Strauss c. tristes tropiques, éd, Plon, coll. Pocket, 1955

* 22 Porulux s." la construction sociale des objets informationnels : matériaux pour une ethnographie des usages", in actes du colloque comprendre les usages d'internet, paris, 3et 4, décembre 1999 http:/barhes.ens.fr/articles/proulx2000.html (page visitée le 10/10/2003

* 23 Rosselin c.op.cit, p.41

* 24 Augem., un ethnologue dans le métro, éd. hachette littératures, coll. Pluriel actuel 1986, p.20

* 25 Bareille, c, pour une reconnaissance de l'approche ethnographique en sciences de l'information et de la communication

* 26 Bauds et weber f ., op.cit,p.51

* 27 Augem., op.cit, p.193

* 28 Ibidem, p.106

* 29 Ibidem, p.203

* 30 Source : raga

* 31 Ekambo, j.c. nouvelle anthropologie de la communication, Kinshasa, Ifasic, éditions, 2004, p.58

* 32 Wahnich, st., enquêtes quantitatives et qualitatives, observation ethnographique, paris ; la découverte, 2006, p.12

* 33 Beauds, s. et weber, f. guide de l'enquête de terrain, paris, la découverte, 2003, p.293

* 34 Miles, M. ethuberman, M., analyse des données qualitatives, 2e édition, Bruxelles, de bock, 2003, p.11

* 35 Winkin, y. anthropologie de la communication, de la théorie au terrain, paris, seuil, 2001, p.139

* 36 Miles, M., et huberman, M .opt, p.11

* 37 Beaud.s.et weber.F., opt,p.293






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