EPIGRAPHE
Romain 5, 3-5 : « Bien plus, nous nous
réjouissons même dans nos souffrances, car nous savons que la
souffrance produit la patience et la patience produit la résistance
à l'épreuve et la résistance produit
l'espérance ; cette espérance ne nous déçois
pas, car Dieu a versé son amour dans nos coeurs par le Saint-Esprit
qu'il nous donne »
AVANT PROPOS
Tout parcours scientifique ; dès l'école
maternelle jusqu'au seuil de l'université doit être
approuvé par un travail de fin d'études
« TFE » afin d'obtenir le titre de licencié. Et le
travail de fin de cycle est celui au quel nous nous heurtons bien avant
l'aboutissement final. Il est cet avant dernière preuve de nos acquis
académique qui nous confer le titre de gradué.
C'est avec un sentiment de bonheur que nous sommes
arrivés au bout de l'élaboration de notre travail de fin de cycle
« TFC » réalisé après un temps fort de
sacrifices tant sur le plan intellectuel, moral que financier.
La vie ici bas dit-on, ne se réalise pas en un jour et
sans le concours des autres ; comme qui dirait « un seul doigt
ne peut pas nettoyer la figure, il faut le concours des quatre autres pour
former une main afin de nettoyer la figure ».
Bref, dans la vie on à toujours besoin des autres
grands ou petits afin de réaliser une performance quelconque. Le
succès de cette performance dépend de la manière dont
chacun contribue à sa réalisation.
C'est par une haute gratitude et reconnaissance que nous
adressons à travers ces écrits nos vifs remerciements à
tout ceux qui ; de loin ou de près nous ont soutenu jusqu'à
ce stade.
Au vu de tout ce qui précède, nous rendons
primordialement gloire à l'Eternel Dieu, pour la grâce et la
miséricorde nous accordées tout au long de notre vie.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements s'adressent :
A toute la famille KABALA
Notre feu père « KABALA MAPA MUTOMBO
Godefroid » pour l'Éducation et la discipline nous transmises
dès les bas âges. Paix à son
âme.
Notre mère, nos frères et notre soeur pour tant
d'amour, et de sacrifice qu'ils ont enduré pour la réussite de
toute notre vie.
Ainsi qu'à nos plus proches amis, (es) connaissances
et camarades qui de près ou de loin nous ont assistés et soutenus
moralement, physiquement et matériellement.
Nous serons malhonnête intellectuellement et
scientifiquement si nous ne prenons pas en compte d'abord le dévouement
de notre Directeur le Professeur Abbé Joseph BAAMBE qui a accepté
la direction de notre travail en dépit de ses multiples occupations et a
activement participé à la construction de celui-ci comme il se
doit.
Nos vifs remerciements s'adressent également à
toutes les autorités académique, professeurs et assistants de
l'Université catholique du Congo particulièrement ceux de la
faculté des communications sociales pour avoir entouré avec
intérêt et attention notre savoir durant notre parcours
académique.
Veuillez recevoir notre profonde gratitude.
NYEMBWE KABALA Alain
DEDICACES
Nous réservons une pensée particulière
à notre très chère dulcinée MUKONKOLE MWANYA Rachel
dit ROF, sans oublier le premier fruit de notre amour MUSWAMBA
KABALA Dimercia.
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
Jusqu'à ce jour, certaines maladies n'ont pas encore
trouvé de thérapies curatives spécifiques et efficaces.
Pour ces types de maladies, il est conseillé plus la prévention.
Or, pour atteindre toutes les couches sociales, il faudrait recourir aux
médias.
A cet effet , les responsables des chaines de
télévisions à Kinshasa sont sollicités et ont
inséré , dans leurs grilles de programmes , des émissions
de santé , dont la substance est constituée de messages appelant
tout le monde à la lutte contre le danger qui le guette et qu'il court
à cause de l'ignorance des principes de prévention en
matière de santé publique. Cela est assez manifeste chez les
jeunes, lesquels s'adonnent à une sexualité irresponsable avec
des partenaires occasionnels et sans protection, en dépit du fait que
les émissions éducatives en la matière sont
diffusées quotidiennement.
Dans la perspective de l'éveil des kinois face au
danger qui les guette, le présent travail cherche sur base de quels
principes communicationnels ces émissions de santé publique
produites et diffusées par les chaines de télévisions
congolaises en général et kinoises en particulier peuvent-elles
trouver écho auprès des groupes cibles pour le changement des
comportements des individus dans le domaine de santé publique.
Autrement dit, ce travail cherche à répondre
à la question de savoir sur quelles stratégies de communication
ces différentes télévisions se fondent pour que les
émissions de santé télévisées et
diffusées à l'intention des groupes produisent chez ceux - ci un
impact considérable.
HYPOTHESE
Nous avançons l'hypothèse selon laquelle la
promotion de la santé publique à travers les émissions
télévisées de santé ne peut avoir un impact
considérable que lorsque la démarche de communication
utilisée met l'accent sur le principe de participation, de
coopération et de partenariat, sur la dimension de dialogue,
d'échange, d'implication de la cible dans l'interaction
communicationnelle.
INTERET DU SUJET
Ce sujet trouve son intérêt du fait même de
l'importance grandissante de la problématique de la santé
publique avec ses conséquences incalculables sur l'avenir de
l'humanité. Aussi, cette étude à-t-elle le mérite
de penser et de repenser la manière de communiquer des émissions
télévisées kinoises lorsqu'il s'agit de la promotion de
domaines exigeante ou ayant pour finalité le changement de comportement.
C'est un appel à la sensibilisation et à la mobilisation pour un
nouveau-faire communicationnel.
En outre, cette étude invite la population-cible
à s'approprier à travers un processus de réception
critique et responsable des émissions télévisuelles
contribuant à son développement durable et à instaurer
ainsi à un partenariat responsable en matière de prise en charge
des questions de santé publique.
Enfin, cette étude se veut une contribution à
l'amélioration de la qualité de la communication
socio-éducative à travers les émissions
télévisuelles de santé publique.
METHODOLOGIE
La méthode est un ensemble d'opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline scientifique cherche à
atteindre les objectifs ou les résultats qu'elle poursuit en les
démontrant et en les vérifiant.
En ce sens, la méthode est, d'après Grawitz, M.
et Pinto, R., « un ensemble d'opérations mises en oeuvre pour
atteindre un ou plusieurs objets en suivant et en respectant des
procédés rigoureux et systématiques (1(*)) ». la technique quant
à elle , n'est rien d'autre qu'un ensemble des moyens et d'attitudes
auxquels recourt le chercheur pour résoudre un problème ou mieux
appréhender la réalité
sous études(2).
Pour étayer cette problématique liée
à la promotion de la santé publique par la communication, nous
nous appuierons sur l'approche ethnographique de la communication
appliquée à l'éducation socio-sanitaire. Cette
ethnographie nous permettra de rendre compte de l'expérience des
bénéficiaires des émissions télévisuelles de
santé en nous amenant à nous intégrer dans leur milieu de
vie selon la logique de l'observation participante(2(*)). Par ailleurs, cette approche
ethnographique appliquée à l'éducation socio-sanitaire
suppose un rapport d'interdépendance entre la pensée et ses
moyens d'expression.
Pour ce faire, les techniques documentaires, d'interview,
d'entretien en profondeur nous aideront à compléter les
données d'ordre théorique et pratique sur le sujet.
DELIMITATION DU SUJET
Cette étude se limite à l'apport de la
communication dans la promotion de la santé publique à travers un
des aspects spécifiques de la communication, à savoir la
communication médiatique opérée à la suite du
message reçu. Et les moyens d'expression choisis pour pouvoir
étudier cette espèce de double implication du producteur et du
récepteur dans le cadre de changement de comportement se trouvent
être l'émission télévisuelle de santé
« carnet de santé »diffusée sur la chaine
Raga Tv en raison de son ancienneté et surtout de son audience
auprès du public.
SUBDIVISION DU TRAVAIL
Cette étude comporte trois chapitres. Le premier se
donne pour tache d'appréhender les concepts opératoires de
l'étude et de circonscrire le cadre théorique de
référence relative à la communication du changement de
comportement.
Le deuxième va s'attacher à la
présentation de l'approche méthodologique et de la description de
l'émission télévisuelle de santé publique,
à savoir « carnet de santé », qui constitue
le corpus de l'étude.
Le troisième chapitre, enfin, rend compte de
l'étude ethnographique effectuée auprès de la
population-cible et reconstitue les récits en les analysant et en les
interprétant conformément à la grille d'analyse et
d'explication de ce que le public fait du message reçu en vue du
changement de comportement.
CHAPITRE PREMIER :
APPROCHE CONCEPTUELLE ET
CADRE THEORIQUE
0.1. INTRODUCTION
Le présent chapitre se propose de dégager
quelques considérations conceptuelles et théoriques à la
fois sur les émissions télévisuelles, la santé
publique et la théorie de l'appropriation afin de mieux circonscrire le
champ théorique et conceptuel de notre étude.
Cet effort d'élucidation nous amènera à
cerner le contour sémantique des notions fondamentales telles que la
télévision et l'émission télévisée,
la santé publique, la communication pour la santé, la
réception médiatique et la théorie de l'appropriation.
SECTION1 : APPROCHE
CONCEPTUELLE
A travers cette section, nous nous donnons la tache
d'expliciter les concepts fondamentaux que constitue la toile de fond du champ
d'investigation afin de rendre intelligible et compréhensible le sujet
de cette étude. Il s'agit des concepts d'émission
télévisé et de santé publique.
1.1. EMISSION TELEVISEE
Pour bien cerner cette notion, il nous parait utile d'aborder
avant tout de manière séparée de chacun de ces concepts
afin de montrer en quoi l'un serait le contenant (le support) et l'autre le
contenu(le constituant).
1.1.1. Télévision
Dans le concept
« télévision », nous allons
donner une tentative de genèse et de définition qui sera
nécessairement suivie par la clarification de son rôle avant de
déceler les effets négatifs et positifs.
1.1.1.1. Genèse et définition
Dans le concept télévision telle
qu'elle est apparue dans la première moitie du
20èmesiècle, elle appartient à la famille des
médias de diffusion2(*) la télévision est un média qui
permet de combiner l'image, le son, la couleur et le mouvement, ce qui autorise
une très grande liberté dans l'expression du message
publicitaire. Selon le dictionnaire de communication, la
télévision est l'activité du secteur audiovisuel à
coté du cinéma, de la vidéo et du diaporama
sonorisé qui met à la disposition du public
téléspectateur soit par voie hertzienne directe ou indirecte par
satellite , soit par câble (coaxial) en cuivre et fibre optique , des
images animées ou sonorisées organisées sous forme d'une
grille de programmes(films fictions, variétés, sport,
informations, débats, reportages , jeux, etc.) .
Ainsi, les médias en général et la
télévision en particulier, ont pris une telle importance qu'ils
constituent aujourd'hui les principaux moyens d'informations et de formation
,ils guident et inspirent les comportements individuels , familiaux et
sociaux2(*)
De tous les médias en général et la
télévision, à cause de son pouvoir de fascination par
l'image, est le moyen de communication parmi tant d'autres qui jouent un grand
rôle dans l'évolution de la vie des sociétés
modernes , car elle est la technique qui modifie nos moeurs , nos
mentalités, nos comportements par le son et limage2(*).
1.1.1.2. Typologie du média
télévision
Une brève typologie du média
télévision peut être élaborée à partir
de certains critères.
1. Le critère juridique : qui permet de distinguer
les télévisions du secteur public et celles du secteur
privé et celles du secteur associatif ;
2. Le critère de la finalité conduit aux deux
catégories des télévisions commerciales et des
télévisions d'intérêt général ;
3. Le critère de l'espace de diffusion aboutit à
diverses catégories d'appellation variable télévision
locale, télévision transfrontalière,
télévision transnationale ;
4. Le critère de la grille de programme, se traduit par
les classes télévision généraliste et
télévision thématique ;
Cette dernière est quelques fois désignée
par des expressions « de télévision
fragmentée », système de télévision en
« narrowcasting » ; par opposition à la
télévision généraliste qui est une
télévision de masse ou broadcasting ;
5. Le critère du monde d'accès au programme
débouche sur la télévision à péage et
à la télévision gratuite (la taxe pour possession d'un
poste de télévision n'étant supposé comme
l'acquittement d'un prix, chacune des catégories peut comprendre des
sous catégories).
1.1.1.3. Le rôle de la télévision
La télévision, comme outil de communication ou
comme tout autre média, doit jouer un rôle primordial qui est
d'informer, d'éduquer et de distraire le grand public.
La télévision peut aussi être
utilisée comme outil mercantique directe qui ne va pas sans doute
empêcher les investissements. Cette télévision peut
revêtir trois formes :
ü Le message publicitaire : renvoyant un
numéro vert, à un service minitel ou à un site
international ;
ü Les émissions consacrées aux
télé-achats ;
ü La chaine de télévision
spécialement consacrée au télé-achat2(*)
1.1.1.4. Les aspects négatifs et positifs de la
télévision
La télévision en soi ne peut pas être
déclarée bonne ou mauvaise, puisqu'elle ne joue jamais seul. Elle
se borne plutôt à renforcer les tendances engendrées par
l'entourage immédiat.
1.1.1.5. Aspect négatif de la
télévision
Parmi les effets négatifs de la
télévision, nous avons retenu ce qui suit3(*) :
ü « la télévision peut devenir
un instrument d'aliénation et repli sur soi, lorsqu'on en
abuse » ;
ü « elle risque surtout de régenter ou
d'imposer un rythme de vie à une communauté ou même
à une famille et déterminer les heures de repos, de coucher et
même l'aménagement de l'espace familial » ;
ü « la télévision, est
malheureusement le cas de Kinshasa, qui risque d'entraver gravement les valeurs
morales des téléspectateurs. Autant que les kinois se
réjouis de l'enrichissement de son espace télévisuel par
de nouvelles chaines, autant il consomme sans discernement. l'enjeu ici n'est
pas d'accéder à une formation, mais de choisir et de s'approprier
une bonne information, c'est-à-dire une information qui est
objectivement vraie qui édifie4(*) .
La télévision n'a pas que des effets
négatifs.
1.1.1.6. Apports positifs de la
télévision
Parmi les apports positifs de la télévision, D.
Mweze, en énumère cinq, à savoir :
ü La télévision est notre colporteuse des
nouvelles. le mode est saturé d'événement qui ne sied pas
d'ignorer puisqu'ils peuvent avoir un impact important sur notre vie. La
télévision est devenue un tapis volant électrique, pour
utiliser l'expression d'Edwin Emery. Les éléments lointains et
rendu instantanés interpellent et peuvent pousser à une prise de
position(...). La télévision nous branche sur d'autres visions du
monde, d'autres cultures, d'autres projets de société et accroit
nos connaissances tout en oeuvrant notre champ cognitif à d'autres
horizons...
ü La télévision peut servir d'instrument
d'éducation ; elle peut aider à prendre conscience des
problèmes qui entravent la vie sociale l'environnement ou
l'épanouissement individuel et peut être proposée des
solutions. elle peut suggérer un comportement digne face à une
situation ;
ü La télévision permet aux membres d'une
même famille d'être informés sur la vie politique de leur
pays et prendre les options vis- à-vis d'elles ;
Dans un pays ou il y a très peu de distraction, la
télévision est souvent un cadre pour se défouler,
s'évader, aérer l'esprit des tensions psychologiques quotidiennes
emmagasinées à causes des vicissitudes de la vie ;
ü La télévision est devenue un pole
d'attraction et peut rassembler les membres d'une même famille (qui
autrement resteraient dispersés ou, isolés) dans le cas heureux,
elle permet d'amorcer un échange entre les membres d'une
société.
Ajoutons à cela un fait observable à Kinshasa et
partout en république démocratique du Congo où la
télévision arrose ses images qui méritent d'être,
soulignée par le professeur D.Mweze : lors des grandes
compétitions sportives certaines familles mettent un poste
téléviseur à la disposition des voisins et mêmes de
tout passant. L'événement sportif devenant le petit écran
devient un prétexte pour se rassembler sans protocole, être
simplement ensemble et vibrer au même diapason5(*)
1.1.2. Emission
Dans le concept « émission », nous
allons tout simplement essayer de donner sa définition avant
d'énumérer quelques types d'émission sachant que la liste
n'est pas exhaustive.
1.1.2.1. Définition
Par émission, il faut entendre ce qui est transmis par
la voix des ondes il peut aussi s'agir d'un programme de radio ou de
télévision6(*) .
Nous retenons cette dernière puisqu'elle va le plus
nous intéresser dans la mesure où il est question dans notre
étude d'une analyse des émissions
télévisées.
1.1.2.2. Types d'émission
Il existe plusieurs types d'émissions parmi lesquels
- Emission radiophonique qui passe seulement à
la radio ;
- Emission télévisée, celle qui passe
dans un média télévisuel ;
- Emission radiotélévisée qui passe au
même moment à la radio et à la
télévision ;
- Emission en direct qui se passe directement au moment ou se
déroule les émissions :
- Emission en différé qui ne se passe pas en
direct ou au même moment.
a. selon le genre et le contenu
ü Emission de variétés musicales qui
consiste à faire passer sur l'écran de la
télévision les artistes musiciens exhibant les pas de danses
accompagnés de leurs ensembles musicaux.
ü Emission sportive : liée à
l'ensemble des exercices physiques se présentant sous forme de jeux
individuels ou collectifs, pouvant donner lieu o une compétition et
pratiquer en observant certaines règles.
ü Emission de santé : relative au bon
fonctionnement de l'organisme et à la conservation de la santé
collective.
ü Emission d'esthétique qui à un rapport
à l'entretien de la beauté du corps ou du visage ou de la
théorie du beau, de la beauté en général et du
sentiment qu'elle fait naitre.
ü Emission de culture générale : qui
à un rapport avec la culture l'intérieur de l'ensemble du public
par les moyens de communication de masse (grande presse, TV) ou un ensemble des
usages, des documents, des manifestations artistiques, religieuses,
intellectuelles qui définissent et distinguent un groupe, une
société.
b. selon le mode de diffusion
v Emission en direct qui se passe au moment ou se
déroulent les événements ;
v Emission en différé qui ne se passe pas
directement au moment ou se déroule dans notre société.
1.2. LA SANTE PUBLIQUE
1.2.1.
Généralité sur la santé
Disons avant tout qu'il n'est pas aisé de
définir la santé, car les définitions différentes
selon le regard que l'on adopte. La santé est l'état de quelqu'un
dont l'organisme fonctionne normalement7(*) .
Mais pour le docteur le Leriche (chirurgien en 1936),
« la santé, c'est dans le silence des organes ».et
selon Georges gangrihem, la santé c'est la capacité de
surmonté les crises8(*) .
En 1946, l'organisation mondiale de la santé (oms),
définit la santé comme un état complet de bien être
physique, mental ou moral, et ne consiste pas seulement en une absence de
maladie.
Ainsi, la santé est un concept que chacun est
appelé à définir et il n'est pas possible de la
définir d'une seule manière, valable pour tous, en tout lieu et
tout temps. Cependant la définition proposée par L'OMS à
le mérite de décrire les différentes composantes d'un
état de santé et d'avoir contribué à
l'évolution du concept de santé vers une représentation
positive de la santé.
D'où l'OMS fait référence à la
notion de bien-être pour définir la santé. Le
bien-être, selon l'OMS, peut être considéré comme la
satisfaction des baisions et l'accomplissement des capacités physiques,
intellectuelles et spirituelles.
Ainsi, pour être en « bonne
santé », les baisions fondamentaux doivent être
atteints, à savoir les baisions nutritionnels (manger et boire en
quantité suffisante), sanitaire (propriété et
hygiène), éducatif (instruction et éducation en lien avec
notre culture) et affectifs (se sentir aimé et être
aimé).
Bref, la santé s'exprime donc dans chacune de ces
démentions biologique, sociale et psychologique. Mais la notion de
santé varie également selon le moment, la façon don
l'individu se perçoit et s'analyse. La notion de santé
dépend aussi de groupes d'appartenance, de la société et
de la culture de l'individu
1.2.2. Bref historique
Si l'on trouve dans les serments du moyen
âge des préceptes concernant l'hygiène et les conduites
vestimentaires, l'origine de la prévention et de l'organisation des
systèmes de soins, au sens moderne du terme, remonte à la fin du
dix-neuvième siècle. En découvrant, par observation, la
notion de contamination, le docteur Semmelweis inaugure la santé
publique. Son successeur, docteur pasteur, fut beaucoup plus
célèbre. C'est sous l'aire de pasteur et de l'ensemble de ses
découvertes, dont l'objectivation microbienne, que l'on voit apparaitre
la notion de santé publique au du dépistage, de la vaccination et
de l'organisation sanitaire des eaux usées dans les grandes
villes9(*) . C'est donc
« pour assurer les conditions de travail optimales en terme de
rendement que l'on s'est intéressé à la santé des
classes laborieuses »10(*) . En l'absence des médicaments efficaces, on
à décidé de lutter contre la saleté et de
promouvoir l'hygiène médicale et domestique.
A partir de la sonde guerre mondiale, les progrès sont
très importants dans le domaine de la prévention, du diagnostique
et de la prévention, du diagnostic et du traitement des maladies. Les
techniques d'investigation corporelle sont rapides, en matière de
microbiologie et d'imagerie médicale. La société consacre
beaucoup d'argent ç la recherche scientifique et technique. On diffuse
et on vulgarise les connaissances médicales. « le corps
est assimilé à une machine qu'il faut apprendre à
entretenir pour qu'elle fonctionne le mieux et le plus longtemps
possible »11(*)
.
C'est à la même époque que l'on constate
une certaine passivité des populations et une absence d'évolution
des indicateurs de santé.
L'éducation sanitaire apparait dans ce contexte. Ce
sont les professionnels de la santé qui s'en emparent et transmettent
principalement des messages sur les conséquences des comportements
quotidiens.
L'approche pédagogique devient biomédicale,
axée sur la transmission d'un savoir effrayant dont on présuppose
qu'il fera changer les comportements individuels. Ainsi les compagnes
d'information sont organisées pour vanter les mérites du lait
dans l'alimentation des enfants .il en sera même distribué dans
les écoles. L'éducation de masse sur la santé prend son
envol vingt ans plus tard , dans les années soixante-dix ,
soixante-quinze, les compagnes de santé publique se sont
multipliées , mais les analyses d'impact restent très peu
prudentes. Et face aux réalités sur le terrain, un relatif
constat d'échec est fait quant à la l'efficacité des
campagnes de prévention.
Les professionnels de la santé, grâce aux
approches participatives communautaires et grâce à la politique
transdisciplinaire de l'OMS commencent à travailler avec d'autres
professionnels, notamment ceux du champ de l'éducation, de la sociologie
et de la psychologie. Le constat est que la connaissance seule ne suffit pas
à favoriser les changements de comportement et la prise en compte des
conditions de vie est un facteur déterminant. L'éducation
à la santé va naitre.
Dans les années quatre-vingt, et sous l'égide de
l'OMS, le concept de la santé fit son apparition. Les professionnels de
la santé n'agissent plus seuls, un champ théorique s'est mis en
mouvement portant sur la recherche en sciences sociales et à la
recherche médicale.
Des lors, ce mouvement poursuit sa route, se cherchant encore.
L'éducation pour la santé, parce qu'elle concerne les êtres
humains, aura toujours à prendre en compte ces paradoxes. C'est donc par
l prétention à l'éducation pour la santé qu'on peut
s'assurer que tout individu a les moyens d'y arriver.
1.2.2.1. Définition de la santé publique
L'évocation de la santé par l'approche curative
individuelle fait référence sans ambigüité, à
la médecine moderne. Celle de la santé publique n'est toujours
pas claire. L'OMS, en 1952, affirme que la santé publique
« est l'art et la science de prévenir les maladies, de
prolonger la vie, d'améliorer la santé physique et mentale des
individus par les moyens d'actions collectives pour12(*) :
- Assainir le milieu (hygiène du milieu) ;
- Lutter contre les épidémies (maladies
contagieuses) ;
- Enseigner l'hygiène corporelle (état sanitaire
de la collectivité) ;
- Organiser les services médicaux et infirmiers
(problèmes de santé des populations) ;
- Faciliter les accès aux consultations précoces
et aux traitements préventifs ;
- Mettre en oeuvre des mesures sociales propres à
chaque membre de la collectivité un niveau de vie comptable avec la
santé.
En 1973, l'OMS élargit la notion de santé
publique en évoquant les problèmes concernant la santé
d'une population, l'état sanitaire d'une collectivité, les
services sanitaires généraux et l'administration des services de
soins. C'est à cette époque que la santé publique devient
une discipline autonome qui s'occupe de la santé globale sous tous ses
aspects : curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux.
La santé publique va contribuer à
améliorer l'efficacité et l'efficience du marché des soins
et réduire les risques, en termes d'apparition ou de réapparition
d'une maladie.
1.2.2.2. Les objectifs de la santé publique
Ces objectifs sont stratifiés par priorité afin
de réduire les décès évitables et ainsi, augmenter
l'espérance de vie, réduire les incapacités
évitables et ainsi, améliorer la qualité de la vie
notamment sans maladie ou incapacité, réduire les
inégalités face à la santé.
Pour aboutir à ces objectifs, des actions de
préventions telles que la vaccination, hygiène bucco-dentaire,
etc. vont être financées et développées. Des
campagnes d'information sue les comportements et leurs effets, notamment ceux
liés à l'alcoolisme, le tabagisme, la drogue, les accidents
domestiques, la violence sous formes, les maladies sexuellement transmissibles,
sont régulièrement conçues et diffusées. Tout comme
aussi les efforts pour améliorer la qualité de vie des personnes
handicapées ou maladies sont entrepris.
Voila ce qu'exige la mise au point d'une politique de
santé publique entendue comme l'ensemble des choix stratégiques
des pouvoirs publics pour choisir les champs d'intervention, les objectifs
généraux à atteindre et les moyens qui sont
engagés.
1.2.2.3. Santé publique et concepts connexes
Il existe un certain nombre des concepts soit similaires, soit
proches de la santé publique qu'il faille expliciter pour un meilleur
entendement.il s'agit de la notion de soins de santé primaire (SSP) et
celle de la santé communautaire.
a) Les soins de santé primaire(SSP) sont des soins
essentiels (curatifs, préventifs et promotionnels) reposant sur des
méthodes, des techniques et des pratiques scientifiques valables et
socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous avec
la pleine participation de la communauté et à cout supportable
par le pays.
b) La santé communautaire nécessite la
participation des membres de la communauté à la gestion de leur
santé individuelle et collective. Ici la participation de la
communauté est recherchée à tous les niveaux de l'action,
c'est-à-dire13(*) :
- Analyser l situation sanitaire de la
communauté ;
- Identifier le problème, choisir les
propriétés ;
- Définir les objectifs et activités, mobiliser
les ressources pour améliorer la situation ;
- Améliorer la situation ;
- Organiser et conduire l'action ;
- Evaluer l'action.
1.3. LA COMMUNICATION POUR
LA SANTE
La communication pour la santé est un processus pour le
changement de comportement de santé. Les organismes et structures de
santé y accordent beaucoup d'importance et d'intérêt.
Chaque organisme doit avoir une méthodologie healthcom14(*) présentée dans
le « recueil du guide de formation à la formation à la
communication : boité à outils pour le renforcement de
compétences en matière de communication » traduit en
mai 1999 par africa consultants international(ACI) à Dakar.
Cette méthodologie permet aux structures de
santé de concevoir et de mettre en oeuvre des programmes de
communication pour la santé efficace capable de favoriser des
changements et des comportements15(*) développés par healthcom qui est une
organisation de communication pour la survie de l'enfant. Cette
méthodologie à permis aux organismes de promouvoir de nouvelles
lignes de conduite pour les populations des pays en développement elle
repose sur quelques principes.
CHAPITRE DEUXIEME :
APPROCHE METHODOLOGIQUE ET
DESCRIPTION DU CORPUS DE L'ETUDE
2.0. INTRODUCTION
Le second chapitre de notre travail se préoccupe de
présenter l'approche méthodologique qui nous aidera à
mieux lire et comprendre le processus de l'appropriation et de la
réception médiatique de l'émission " carnet de
santé" sous examen. Aussi, ce chapitre tiendra de brosser une
description sommaire de ladite émission afin d'éclairer de
nombreux lecteurs sur ce cadre d'investigation qui constitue le lieu
d'appréhension et de concrétisation de notre cadre
théorique. C'est ainsi qu'il tournera autour de deux principales
sections dont la première consiste en une présentation de
l'ethnographie de la communication et la seconde en la description de
l'émission " carnet de santé"
SECTION 1 : APPROCHE
METHODOLOGIQUE : ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICATION
2.1.1. Définition
L'ethnographie est la science de l'anthropologie dont l'objet
est l'étude descriptive et analytique, sur ce terrain, des moeurs, des
coutumes de populations déterminées. Cette étude
était autres fois cantonnée à des populations dites alors
primitive.
Cependant, et en particulier depuis le mouvement des
indépendances des pays colonisés, l'ethnographie occidentale
s'est tournée de plus en plus sur ses propres sociétés et
groupes sociaux. L'ethnographie peut ainsi se porter sur des populations dont
les origines sont très proches du chercheur (ce qui à
soulevé des problématiques nouvelles d'observation).il peut
s'agir d'un groupe social large (la bourgeoisie parisienne) ou des usagers
d'une institution, d'un groupe de jeunes, de SDF, des voyageurs des transports
publics.... Les possibilités sont tout aussi infinies qu'en terrain
exotique. Le mot, composé du préfixe ethno-(dérivé
du grec ethnos, proprement » toute classe d'êtres d'origine ou
de condition commune » et du suffixe-graphie ( emprunté au
grec graphe in »écrire »), signifie
littéralement « description des peuples ».
2.1.2. Historique et
différence entre ethnographie, ethnologie et anthropologie
Le terme est apparu pour la première fois en 1607.il
à été mentionné pour désigner des
collections d'éditions, mais déjà en 1839 à paris
se crée une société ethnologique.
En Allemagne, on utilise simultanément deux termes
volskunde-« étude de son propre
peuple »- et volkerkunde-« description
des peuples étrangers ».
En Russie cette discipline scientifique est
appelée « études des
peuples » net dans les pays
anglophones-« anthropologie culturelle et
sociale ».les termes qui précédent ne
différent pas seulement par les noms des sciences, mais aussi parce
qu'ils traitent différemment leur objet d'étude : soit
l'homme, soit la société, soit le peuple ou la culture.
Ethnologie et ethnographie sont deux démarches
distinctes et qui ont été pensées comme des moments
successifs par Claude Lévi-Strauss (qui rajoutait
l'anthropologie) :
- L'ethnographie, de type pratique, enregistre l'organisation
d'une société ;
- L'ethnologie de type formel et réflexif,
établit à partir de ces descriptions les lignes
générales de structure et d'évolution de cette
société ;
- L'anthropologie serait alors une méta-analyse de
dimension comparatiste entre différentes sociétés
ethnographiées (sur une thématique précise cependant.)
2.3. APPLICATION DE LA
METHODE AU SUJET
Certains rapports de sondage soulignent que les gens passent
d'avantage de temps devant la télévision et encore plus devant
les NTIC.
Mais que nous disent-ils des changements sociaux,
comportementaux, de l'action de la technique dans la société, des
utilisations effectives, des représentations, de la culture
médiatique et surtout des messages véhiculés par les
médias en leur direction.
Les recherches en sciences de l'information et de la
communication s'inscrivent dans une logique interdisciplinaire qui se structure
depuis les années 1970.
Les premières recherches émanent des sociologues
américains et concernent les études sur la réception.
C'est dans le cheminement de ces réflexions que c'inscrit notre
recherche sur l'appropriation des émissions télévisuelles
de santé publique) Kinshasa.
Il s'agit en effet de comprendre en quoi ces émissions
télévisuelles de santé ont une influence sur les gens
d'une part et, dans une certaine réciprocité la réaction
de ceux-ci.
Si l'on considère le cas de la population de Kinshasa
qui s'intéresse à la communication médiatique, on peut
distinguer clairement entre quatre ordres de réalité : celui
des techniques que l'on met en oeuvre dans ses pratiques ; celui plus
spécialisé, des théories sur lesquelles s'appuient ces
techniques ; et enfin celui des enjeux qui sont associés à
la communication16(*),
alors il faut faire le choix d'une méthode d'analyse de ces quatre
dimensions.
Pour cela, il faut" une ethnographie des usages afin de
pouvoir observer le plus finement possible l'action effective de la technique
(médias ou mieux la télévision) dans la
société"17(*).
Ce travail cherchera donc à répondre à la
question suivante : dans quelles mesure une approche ethnographique
permet-elle de participer au travail de recueil de données pertinentes
pour la construction des émissions télévisuelles de
santé en général et de ce carnet de santé en
particulier.
Défendre l'approche ethnographique comme méthode
de recueil de données sur les usages des médias et pus
précisément de la télévision impose de
définir ce que nous entendons par approche ethnographique au regard du
terrain de la communication audio-visuelle.
En effet, plusieurs méthodes sont envisageables :
il peut s'agir, par exemple, d'observer les gens dans leur saison.
L'anthropologie utilise généralement quatre formes de production
de données : l'observation participante (insertion prolongée
de l'enquêteur dans le milieu de vie des enquêtes), l'entretien(les
interactions discursives délibérément suscitées par
le chercheur d'une manière plus ou mois directive), les
procédés de recension (le recours à des dispositifs
d'investigation systématique), la collecte de sources
écrites18(*).
Du fait que toute information doit être
vérifiée, le chercheur croise ainsi les informations afin de ne
pas s'appuyer sur une seule source.
Quant à notre recherche, elle à choisit des
individus de manière isolée dans leur interaction avec le
média télévisuel. Ainsi, pendant un certain nombre de
temps, nous avons observé et analysé les interactions des gens
ayant comme source d'éducation, de culture et de formation, les
programmes télévisés et avons comparé leur
comportement et action suite au contact fait avec la télévision
en particulier.
Parallèlement, nous avons analysé avec une
attention particulière les contenus des discussions, les échanges
et les expressions de ces gens dans leur milieu de vie et de travail. Il s'agit
autant des contenus de l'émission télévisuelle
« carnet de santé » et des interactions des gens
entre eux (forums de discussion, tranches de vie, témoignages,..).
Enfin, nous avons fait des entretiens de face à face
avec les enquêtes afin d'approfondir les réponses obtenues par
l'observation. Ces entretiens nous ont permis notamment de faire cet aller et
retour nécessaire entre le terrain et la théorie, entre
l'observation du faire et les représentations explicitées dans le
dire.
2.3.1. Les axes de notre
méthode d'étude.
Nous aborderons donc ce travail selon deux axes : par
rapport à la nécessaire rupture des trois unités de lieu,
de temps et d'action d'une part, la place et le statut du chercheur au regard
de son terrain et des sujets enquêtés d'autres part.
Il est donc pertinent d'utiliser les outils ethnographiques
pour étudier l'appropriation de l'émission
télévisuelle « carnet de santé ».
2.3.2. La redéfinition
des trois unités
2.3.2.1. Le lieu
La méthode classique de l'ethnographe, en ce qui
concerne le lieu réside dans le fait de circonscrire son terrain
à une zone géographique précise, souvent lointaine, sur
laquelle il mènera son enquête (observation, entretiens, recueil
des matériaux, etc.).Cette vision du terrain, du lieu monolithique vient
des premières études faites dans des contres
éloignées, souvent colonisées. Il y avait alors une
certaine logique de l'éloignement qui allait de pair avec la
nécessaire distanciation de l'ethnologue envers son quotidien, sa
société. L'ailleurs était donc ce terrain qu'il faillait
étudier. Par cet ailleurs, il faudrait entendre une
société singulière, une ethnie particulière, un
groupe spécifique.
Le terrain était donc le lieu sur lequel se rendait
l'ethnographe pour mener à bien son étude. Cette
délimitation géographique qui coïncide avec une
délimitation ethnique et culturelle n'était finalement qu'un
découpage ethno-temporel du réel dont l'objectif était de
le rendre observable et de permettre la construction de l'objet ethnographique.
Mais c'était considéré que le terrain se
basait sur une unité géographique et culturelle close,
hermétique. Or, il ne faudrait pas confondre lieu de l'observation et
culture étudiée. Ce qui nous intéresse lorsque l'on
étudie l'appropriation d'une émission de santé publique,
(est le rapport entre technique et société, technique et sujet,
technique et groupes sociaux. C'est cette " culture de la
télévision" en tant que fait social qui nous intéresse et
donc le lieu en question n'est pas nécessairement monolithique, à
moins d'étudier une" communauté virtuelle», et encore ...
finalement, le lieu correspond, « aux enquêtes de plus en plus
nombreuses qui se sont assignées pour objectif non plus telle
société mais telle catégorie de faits (exemple : les
pratiques religieuses) ».19(*)
Cette remise en question des approches classiques de
l »ethnographie date des années 1950 et il est surprenant que
les recherches en sciences de l'information et de la communication ne
commencent que lorsque seulement à s'y intéresser.
En outre, l'élasticité, la fluidité qui
caractérisent les sociétés actuelles, ses membres, sa
culture, devraient permettre de transcender la caractérisation du
terrain sur cette unité de lieu, d'autant plus que lorsque le terrain en
question est aussi mouvant et peu stabilisé que les communautés
juvéniles.
Il conviendra effectivement d'envisager de vivre son terrain
comme peuvent le faire les sujets enquêtes, c'est-à-dire en
étant régulièrement présent dans leur lieu de
discussion et d'échange.
Enfin, du point de vue du recueil des données,
l'ethnographie reste la méthode plus pertinente pour obtenir des
données de" première main". Pour cela, il faut, comme le souligne
Stéphane Beaud et florence weber " réaliser des entretiens dans
des lieux ou les enquêtes se sentent comme chez eux"20(*) .
Il s'agit donc de contextualiser l'environnement dans lequel
évoluent les sujets enquêtés (milieu de vie et de travail).
Comme le dit Lévi-Strauss dans tristes tropiques, le
terrain ethnographique passe alors de in situ à in tempo.21(*)
2.3.2.2. Le temps
Les premières études ethnographiques
étaient, comme le dit F. Paul-Lévy en exposant les principes
formulés par A. compte « la recherche, la quête d'un
autre temps, du temps le plus distant de celui qui semble être le notre,
du temps le plus proche de l'origine, du temps disparu et en quelques sortes
miraculeusement conservé par quelques groupes témoins
préservés à la fois de l'évolution et de la
civilisation ».22(*)
Les études monographiques ont donc laissée penser
que les sociétés étudiées étaient
figées dans le temps, comme si l'objet d'étude et le terrain
étaient réduits à n'être analysés qu'au
présent, puisqu'à l'échelle de l'ethnographe, seul
interprète.
En effet, loin d'être une entité homogène
vivant en autarcie, les gens, sont hétérogènes,
connectés en des temps différenciés et indissociables dune
histoire du groupe social dans lequel ils s'insèrent parfois
malgré eux.
Aussi, même si l'appropriation de cette émission
télévisuelle de santé publique est dans
l'immédiateté, le présent, il n'en demeure pas moins que
l'objet technique à une histoire, des ancêtres (les affiches et
autres) et surtout, que les gens qui l'utilisent ont également une
histoire individuelle et collective. Cela empêche donc l'ethnologue de
pouvoir prétendre à une quelconque historicité de son
étude, pour peu qu'il le souhaite.
Il faut donc opérer ce déplacement
d'unité temporelle en réintroduisant l'histoire du groupe et son
rapport avec l'outil technique. Cela doit se faire en gardant à l'esprit
que le chercheur ne peut se contenter du présent comme gage
d'authenticité même si cela doit le conduire à introduire
dans son analyse des données qui ne sont pas uniquement liées au
terrain à proprement parler : articles de journaux, récits,
etc. pour le pendant médiatique, témoignages des consommateurs,
des lieux extérieurs de lecture ou de rencontre de débat,
articles de presse, etc.
En cela, le caractère interdisciplinaire que
revêtent les sciences de l'information et de la communication peut
être d'un secours précieux. Non enfermé dans une mono
discipline, le chercheur en sciences de l'information et de la communication
peut se prévaloir d'une démarche ethnographique, à
condition de respecter la triangulation et les outils qui sont mis à sa
disposition par la discipline connexe, sans en subir les aspects
potentiellement négatifs.
2.3.2.3. L'action
Elle " est le résultat de la conjugaison des
unités de lieu et de temps, à démontrer la
perpétuation d'une tradition d'une tradition au sein de l'objet
d'étude qu'est telle ou telle société23(*) ", tel ou tel groupe. Il
s'agit donc de valoriser ce qui dure, ce qui est " traditionnel». C'est
postuler l'existence d'une frontière étanche entre la
société et le reste du monde et cela, de façon durable
dans le temps, comme si aucune influence extérieure ne pouvait venir
remettre en cause un certain ordre établi ; ce denier se
perpétuant par un phénomène de répétition
immuable.
En effet, bien que cela puisse sembler paradoxal, " toutes
les « les cultures » sont différentes mais
aucune n'est radicalement étrangère ou incompréhensible
aux autres "24(*). La
connexion mondialisée de l'ensemble des sociétés, des
cultures, qu'elles soient majoritaires, minoritaires ou minorisées, qui
peuplent la planète, bien qu'hétérogène, est par
définition le lieu de tous les échanges, toutes les
perméabilités et donc de toutes les évolutions possibles.
Finalement, ces trois unités que sont le lieu, le temps
et l'action renvoyant à la volonté distanciaire du chercheur
à son objet d'étude. C'était donc considérer qu'il
ne faisait que décrire la réalité sans prendre en compte
le découpage spatio-temporel effectué lors de l'observation.
Or, et c'est à cette condition seulement que
l'ethnographie comme méthode d'analyse de l'appropriation de
l'émission télévisuelle de santé publique,
« carnet de santé » est envisageable, c'est
principalement dans le passage de l'observation à l'analyse que devrait
se faire la distanciation objectivant25(*) .il convient donc d'interroger la place et le statut
du chercheur par rapport à ce terrain l'appropriation
télévisuelle.
2.3.2.4 le chercheur
Pour Stéphane Beaud et florence weber, " pour observer
tel ou tel micro-objet, dans des micro-situations, il faut avoir une place
possible, pouvoir se faire sa place. A vrai dire, les terrains ne sont pas
faciles ou difficiles dans l'absolu, mais en relation avec le statut social de
l'enquêteur"26(*).
Ce statut social est trop peu souvent interroger en sciences de l'information
et de la communication .quelle est la place du chercheur, de l'ethnologue en
sciences de l'information et de la communication face à son terrain et
aux enquêtes. Dans le cas qui nous intéresse ici, il s'agit des
gens qui s'exposent à la télévision et qui suivent
régulièrement l'émission dont il est question .en ce qui
concerne l'objectivité, penser que c'est la distanciation qui permet de
la déterminer, c'est aussi penser que l'ethnographie est une
méthode non pertinente. En effet, comment faire de l'observation
participante observante, sans être dans l'objet étudié,
sans faire partie du groupe sociale étudié «l'ethnologue
sait qu'à trop de distance , toutes choses perdent sens, et qu'un
cosmonaute éternellement mis sur l'orbite, sans espoir de retour ,
porterait aussi peu d'intérêt à la terre qu'à la
lune »27(*)
Etudié un fait social, c'est donc être dans et
hors de l'objet étudié. C'est capable de faire ces allers et
retours nécessaires entre un vécu connu et partager une prise de
distance critique par rapport à ce dernier. En ce qui concerne
l'anonymat ou la présentation du chercheur afin de créer un
climat de confiance avec les enquêtes, il nous semble que nous devons
nous interroger sur la patience de l'injonction faite par S. Beaud et florence
weber lorsque ces derniers mettent en garde l'apprenti ethnographe :"
n'oubliez pas ce que signifie « se
présenter » : décliner nom et qualité ,
justifier sa présence, désamorcer les soupçons, offrir une
image présentable , supportable revient pour le chercheur à
« se fondre" dans les us et coutumes propres au groupe
étudié . Finalement, il convient, pour faciliter la collecte des
données, de rejoindre S. Beaud et F. weber lorsqu'ils en appellent au "
au bon sens sociologique, c'est-à-dire à la connaissance des
normes en vigueur dans le milieu enquêté"28(*) et à la
nécessité " de gagner la confiance de l'enquête, de
parvenir rapidement) le comprendre à demi-mot et à entrer
(temporairement) dans son univers (mental) "29(*).
2.4. CONCLUSION SUR LA
METHODE D'ETUDE
Il est essentiel de bien comprendre qu'il ne s'agit pas
d'abandonner les trois unités de lieu, de temps et d'action, mais
d'opérer un emplacement, de les adapter aux nouvelles données de
la recherche, de la société et de ces évolutions, des
nouveaux objets d'étude et de leur environnement technique, humain,
économique, social et politique. En outre, le statut et la place du
chercheur doivent sans cesse être interrogés. Lorsqu'il est sur
son terrain, découpage spatio-temporel du réel physique ou
"virtuel ", il est un élément d'entropie éventuelle. En
Cela, il doit avoir conscience du degré de nuisance potentielle qu'il
représente et des biais qu'il peut induire dans les réponses des
sujets enquêtés. Même en cas de non dévoilement de
son statut du chercheur, l'ethnologue sur terrain, sa simple présence
fait que l'environnement se trouve modifié : il y a une personne
supplémentaire connectée au groupe, un récepteur
supplémentaire, etc.
Pour peu qu'il se dévoile, à la demande d'un
correspondant, ou qu'il se trouve identifié grâce à un
profil annonçant son statut, très vite, par le " bouche à
oreille", la quasi-totalité des membres d'un même groupe en
contact connaitra le but de sa présence dans le milieu .il ne sera alors
plus identifié que comme chercheur avec tous les biais que cela peu
induire ; absence de réponse ou celles du genre : " je ne suis
pas un cobaye", réponses biaisées pour que la face
présentée au chercheur soit conforme à la face
souhaitée , etc. le chercheur ne peut faire abstraction de tous ces
aléas de la recherche sur le terrain s'il veut pouvoir analyser avec
pertinence le matériau recueilli.
Enfin, lorsque l'on s'attache à étudier un
groupe particulier, n'oublions pas que " ce que nous observons ne
« vaut » pas pour une autre population que celle que nous
avons enquêtée directement. Nous entrons dans la catégorie
des monographies. Pour autant, nous n'abdiquons pas toute ambition de
généralisation. Cependant, nous ne généralisons pas
sur des individus « individus » ou
des « populations », mais sur
des « processus » et des
« relations. » "
2.5. PRESENTATION DE
« CARNET DE SANTE »
Ce point présente le cadre institutionnel et la
signalétique, ensuite nous décrirons les deux émissions
consacrées au VIH/SIDA.
2.5.1. Cadre institutionnel
L'émission « carnet de
santé » est diffusée sur raga TV30(*) , qui est une
société privée à responsabilité
limitée. Elle est crée en 1996 par versi zahiri de
nationalité anglo-pakistanaise.
L'ensemble des activités de raga S.P.R.L. est
supervisé par une direction générale et animé par 5
directions notamment :
- La direction administrative ;
- La direction des programmes ;
- La direction des informations ;
- La direction commerciale et financière.
Le siège se trouve sur 22, avenue des aviateurs dans la
commune de la Gombe .raga à d'autres bureaux qui abritent sa station
radio et télévision.
Cette chaine de radio diffusion et de télévision
est l'aboutissement de quatre projets à savoir : Raga F.M (Radio),
Raga TV, Raga câble et Raga Net.
Raga télévision est capté sur toute
l'étendue de la ville de Kinshasa et sur une grande partie de la
république démocratique du Congo et ses environs.
Elle compte plus de cinquante émissions qui passent en
direct ou en diffère en deux langues à savoir : le
français et le lingala.
Le programme de celle-ci est reparti en trois
branches :
- Télé matin qui va de 5 heures 30 à 12
heures ;
- Télé midi qui part de 12 heures à 17
heures 30 minutes ;
- Télé soir qui débute à 17 heures
30 jusqu'à l'aube, car Raga diffuse 24h/24.
2.5.2. Signalétique
Produit par l'ONG action pour la promotion de la santé
des défavorisés « APROSAD »,
l'émission « carnet de santé » constitue le
projet principal de celle-ci.
Selon leur motivation, ces médecins n'ont
constaté que Kinshasa, la capitale de la république
démocratique du Congo, avec ses six millions d'habitants dispose de
plusieurs chaines de télévision (privée, religieuse, et
étatique). Un regard sur la grille des programmes de la plupart de ces
télévisions a permis de constater aussi que seuls la musique, le
théâtre, le sport, les spectacles mystico-religieux occupaient une
place au sein de ces outils d'information. L'information médicale
à travers les émissions spécialisées était
peu ou pas du tout diffusée.
Pendant ce temps, les conditions d'accès aux soins de
qualité devenant de plus en plus difficile, la médecine
traditionnelle a commencé à monter en surface malgré ses
acteurs peu crédibles et moins convainquant. En plus, l'ignorance et les
tabous, conférées à certains sujets par les coutumes et
moeurs ont conduit la population à des comportements et attitudes
néfastes à la santé.
Pour faire face à cette situation, l'APROSAD a
conçu une émission de télévision
médico-socioculturelle qui est à la fois éducative,
instructive, formative et informative.
« Carnet de santé » a pour
objectifs de :
- Contribuer à la compréhension et à la
prévention des maladies ;
- Partager avec les téléspectateurs les
émotions, témoignages, difficultés, joies, croyances et
points de vue sur un sujet médical ;
- Contribuer à lever ou bannir certains tabous qui
empêchent de l'état physique et moral de la population.
L'émission est intégrée dans la grille de
programme de Raga TV en qualité d'émission extérieur.
Ce magazine est diffusé tous les dimanches de 20h-21h
en direct et est rediffusé le lundi de 14h-15h 00'. Sa durée est
donc de 60minutes.
Lancé depuis le 06 aout 2000, l'émission a
déjà produit plus d'une centaine de parutions
intéressantes les unes des autres. Les différents thèmes
abordés concernent :
1. La femme : - hygiène et grossesses, les moyens,
les menstruations, les infections uro-génitales ;
2. Les enfants : la fièvre, l'asthme
l'intérêt de la vitamine A, l'épilepsie, le paludisme, les
maladies cardiaques ;
3. L'homme : les maladies de la prostate, l'hernie, le
régime alimentaire des travailleurs ;
4. La société : le bon usage des
médicaments, le piège des diagnostics traditionnels, les
anecdotes de la santé l'intérêt d'une chaine de
solidarité pour les enfants cardiopathes, l'anesthésie ;
5. Le professionnel de la santé : la
déontologie médicale ;
6. Et une trentaine d'émission sur le VIH/SIDA.
En outre, l'émission présente deux
médecins pétris d'une relative expérience en
médecine générale, et en pédiatrie .ils
sélectionnent les thèmes à aborder, traitent la substance
de la matière et répondent sur le plateau aux questions.
Elle a aussi une présentatrice qui joue le rôle
de modératrice. Elle annonce l'émission et conduit le programme
sous forme de débat. Elle accorde la parole aux
téléspectateurs qui intervienne tua téléphone et
s'assurer de leur satisfaction par des réponses claires de la part des
médecins consultants permanents de l'émission.
Un expert (spécialiste de la matière
traitée) intervient dans le corps de l'émission à, travers
un reportage préalablement obtenu sur les questions sur les questions
spécifiques nécessitant sa compétence. Cette interview est
réalisée par les médecins permanents de l'émission
qui concerne les aspects exigeant une mise au point de l'expert.
Le public intervient d'abord au début de
l'émission pour exprimer à travers des propos libres leurs
connaissances sur le sujet à examiner sous forme d'un reportage
tourné quelques jours auparavant. Puis participe en direct à
l'émission à travers le téléphone ouvert, soit
à l'émission prochaine à travers les courriers
adressés à l'émission.
L'émission adopte un langage clair et simple, le
français et/ou le lingala (langage local), adopté à la
compréhension de toutes les couches sociales.
Les exemples sont puisés dans les faits et habitudes
quotidiens. L'introduction des images d'illustration tout au long de
l'émission facilité la compréhension de certaines
situations.
2.5.3. Description des deux
éditions de « carnet de santé »
2.5.3.1. Le choix du corpus
Nous avons choisi de décrire deux numéros de
l'émission « carnet de santé « notamment
ceux du « sida et jeunes » et de « sida ;
chauffeur et commerçantes de la commune de ndjili ». Ce choix
a été guidé par la disponibilité des supports.
2.5.3.2. Description des dispositifs
- Emission n°1 « SIDA : chauffeur
et commerçantes de la commune de ndjili ».
Dans cette édition de l'émission
« carnet de santé » le décor n'a pas
été remarquable. Mais l'émission se passait dans un enclos
sur et paisible donnant ainsi une impression d'intimité.
- Emission n°2 »Sida et jeunes ».
Dans les différents séquences, le décor
est représenté de manière à attirer du public, de
faire comprendre à celui-ci qu'il s'agit bien d'une émission de
santé traitant du Sida. Le décor qui est le plus remarquable et
qui figure à la 2ieme séquence est celui de
l'entretien du docteur KAZADI aimé et KANKOLONGO Nicka avec les jeunes
de la commune de ndjili. L'espace est décoré des affichages
expliquant le mode de' prévention, le mode de contamination, etc.
2.5.3.3. Analyse des éléments
énonciatifs
- Emission n°1
Cette édition compte 3 séquences
La première se déroule sur le plateau habituel
de l'émission, ou l'on voit l'animatrice Nicka Nkakolongo, son
invité, Yolande Company et le docteur permanent aimé kazadi.
L'animatrice commerce par une salutation des téléspectateurs et
présente ensuite son invité .pour introduire ce qui viendra, elle
pose quelques questions à ces invités sur le plateau et demande
à la régie de lancer l'élément sur leur entretien
avec les chauffeurs de la commune de ndjili qui constitue notre
2ème séquence.
2ème séquence : c'est la partie
ou se passe le jeu de question réponse entre le docteur kazadi et ses
invités, les chauffeurs er les commerçantes.
- Emission n°2
Cette édition comporte cinq séquences.
La première débute sur le plateau habituel ou
l'animatrice a commencée par annoncer le thème de l'année
de la journée mondiale du Sida du 1er décembre .elle
à ensuite signalée que les chefs de différents
états du monde ont signés un accord sur l'engagement de la lutte
contre le sida et la RDC en fait partie , les deux invités , yolande et
le docteur kazadi ont commentés sur le thème de la journée
du 1er décembre de l'année 2005 qui s'est
intitulé « sida tenir les promesses »
La 2ème séquence : nous fait voir
l'entretien de l'équipe de « carnet de
santé » et des jeunes de la commune de ndjili.
L'émission s'est déroulée sous forme d'un dialogue,
l'animatrice fait la lecture de quelques lettres des télespectateurs.et,
le docteur permanent de l'émission, répond aux questions des
téléspectateurs.
La 3ème séquence : c'est le retour
sur le plateau de raga tv, juste après l'élément sur le
« le sida et jeune » et la publicité
sur « medisept ». le dialogue continu avec les
commentaires sur le thème de l'année, les questions des
téléspectateurs et l'élément sur les jeunes.
La 4ème séquence : est un reportage
montrant le message du pasteur docteur NGALASI de l'église de
« louange » qui, pour cette annonce, exhorte toute la
population congolaise, les chrétiens en occurrence, de bien tenir leur
promesse et ceci de manière sincère .car cela aura pour
conséquence de diminuer la propagation de la maladie.
La 5ème séquence : se passe sur le
plateau, le docteur aimé kazadi répond aux questions
posées par les téléspectateurs et l'animatrice.
Elle annonce la fin du magazine mais avant, elle à voulu
que le docteur aimé kazadi et yolande, puissent dire leur dernier mot
pour inviter les téléspectateurs à tenir leur promesse et
à respecter ce qui leur est recommandé dans l'émission car
le sida représente vraiment un réel danger. L'animatrice conclue
parla lecture de carnet d'anniversaire.
CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre nous à aidé à comprendre
l'ethnographie de la communication en tant qu'approche méthodique et
surtout à saisir la radioscopie de l'émission « carnet
de santé », qui est une émission de santé
à caractère éducatif et qui fait partie des médias
de masse.il nous à également permis d'avoir une large
connaissance du cadre institutionnel par lequel le magazine « carnet
de santé » passe son message et aussi du déroulement de
l'émission par l'analyse descriptive des éditions parlants du
VIH/SIDA qui constitue une problématique de la santé publique en
république démocratique du Congo.
Nous allons dans le chapitre suivant, mesurer la
réception et l'appropriation de « carnet de
santé » et voir comment le public contribue réellement
à combattre le virus du SIDA à travers l'appropriation des
messages télévisuels reçus.
CHAPITRE TROISIEME :
LA CONSOMMATION DE L'EMISSION « CARNET DE SANTE » PAR LE
PUBLIC KINOIS
3.0. INTRODUCTION
Le dernier chapitre de notre travail est consacré
à la consommation des messages de santé publique diffusés
par l'émission télévisuelle " carnet de santé"
auprès du public kinois en vue de vérifier le changement de
procédé par une approche ethnologique de la communication,
c'est-à-dire en recourant à des entretiens en profondeur avec la
cible.
Ainsi, ce chapitre reprend les résultats des
récits des intervenants avant de les analyser et de les
interpréter. Il finit par envisager des perspectives d'avenir par
rapport à la problématique des émissions
télévisuelles socio-éducatives à Kinshasa.
3.1. RAPPEL DE L'APPROCHE
ETHNOGRAPHIQUE DE LA COMMUNICATION
Le terme " ethnographie" a été utilisé
d'abord par les anthropologues pour désigner le travail de terrain au
cours duquel sont collectés des informations et des matériaux qui
serviront ensuite à une élaboration théorique. on comprend
ainsi que les études ethnographiques su les publics consistent à
" aller sur le terrain" pour tenter de décrire et donc
inévitablement d'interpréter les pratiques des sujets dans leur
contexte culturel, sur la base d'observations des activités de tous les
jours.
L'ethnographie de la communication est donc une
démarche qualitative qui étudie les interactions entre
différents membres d'une communauté donnée.
L'intérêt de cette approche tient essentiellement aux
possibilités de compréhension contextuelle qu'elles permettent,
en particulier en facilitant l'approche des connexions entre différents
aspects du phénomène à l'étude31(*).
C'est donc avant tout une étude de terrain du type
qualitatif, car l'ethnographie s'occupe essentiellement de regarder,
d'écouter et de conserver avec les gens, de collecter et de
réunir les informations diverses.
Elle se caractérise par une présence longue sur
place, établisse des relations de proximités et de confiance avec
certaines enquêtes, écoutent attentivement et travaillent
patiemment dans une longue période32(*). Elle se fonde sur l'observation participante de
données recueillies de façon non contrainte en milieu naturel et
sur les entretiens qui consistent à interroger les acteurs et les
utiliser en tant que ressources pour la compréhension des
réalités sociales .
En effet, à en croire miles et huberman, les
données qualitatives permettent des explications riches et solidement
fondées de processus ancrés dans un contexte local. Avec les
données qualitatives, on peut respecter la dimension temporelle,
évaluer la causalité locale et formuler des explications
fécondées.33(*)
Dans l'enquête ethnographique,
l'enquêteur/chercheur est le seul responsable de son travail du
début à la fin : du projet de recherche à
l'enquête et à la l'analyse pris au texte définitif. Cette
absence de délégation est la condition sine qua non du
contrôle de l'ethnographe sue le va-et-vient entre théorie et
empire, entre fabrication des données et fabrication des
hypothèses34(*).
L'enquête ethnographique exige donc la présence
du chercheur sur le terrain pour entrer en contact avec les enquêtes.
L'entretien n'est pas superficiel, mais en confiance, d'écoute attentive
et de créer des liens.
Etude qualitative, l'ethnographie permet par l'analyse
sociologique, de comprendre les mécanismes de l'opinion, de comprendre
pourquoi les gens pensent ceci ou cela, pourquoi ils s'autorisent ou non telle
ou telle pratique, comment ils comprennent leur environnement.
De façon générale, les approches
qualitatives permettent de mieux appréhender les processus à
travers lesquels les technologies acquièrent une signification et de
mètre à jour des variétés des pratiques.
Pour cela, la logique méthodologique adoptée
voudrait que l'ethnographie soit perçue à la fois comme un art et
une discipline scientifique qui repose sur une triple
détermination : savoir voir, savoir-être avec d'autres et
avec soi-même et enfin savoir écrire.
C'est ainsi que Yves winkin postule qu'un chercheur en
ethnographie doit posséder ces trois compétences, celles-ci sont
contenues dans les missions qu'il assigne à la discipline :
« l'ethnographie, aujourd'hui, c'est à la fois un art et une
discipline scientifique qui consiste d'abord à savoir voir. C'est
ensuite une discipline qui exige de savoir être, avec d'autres et avec
soi-même, quand vous vous retrouver face à d'autres. Enfin, c'est
un art qui exige de savoir retranscrire à l'intérieur d'un public
tiers (tiers par rapport à celui que vous avez étudié) et
donc de savoir écrire .art de voir, art d'être , art
d'écrire »35(*)
Ces trois compétences évoquées par
Y.winkin synthétisent tout le travail ethnographique. Le chercheur
s'emploi e à partager le quotidien des enquêtes et devient un des
leurs en observant la distance critique qui permet d'interpréter ce
qu'il a vu et vécu avec un minimum d'objectivité. Vient enfin,
l'écriture qui est le moment ou le chercheur restitue à l'aide
d'une bonne relation écrite avant de procéder à
l'interprétation.
Ainsi donc, une approche interprétative offre la
possibilité par exemple de « regarder la
télévision » dans un contexte élargi
l'étude de la consommation comme symbolique, autrement dit comme
participant à la création d'un univers symbolique de
significations.
Mais en ce qui concerne l'ampleur des recherches, le reproche
classique fait aux études ethnographiques des audiences concerne leur
circonscription souvent trop étroite, qui limite leur portée.
3.2. ECHANTILLON ET TECHNIQUE D'ENQUETE
a) Echantillon
L'échantillon de l'enquête ethnographique est
extrêmement réduit afin de laisser au chercheur de temps
d'approfondir le sujet avec l'enquête. C'est dans ce sens que Miles et
Huberman affirment que les chercheurs qualitatifs travaillent habituellement
avec de petits échantillons de personnes, michés dans leur
contexte et étudiés en profondeur36(*) .
Pour Beaud et weber « les entretiens approfondis ne
visent pas à produire des données quantifiées et n'ont
donc pas besoin d'être nombreux. Ils n'ont pas pour vocation d'être
représentatif »37(*).
Ainsi, à la différence de l'échantillon
quantitatif, l'échantillon qualitatif ne peut avoir une
représentation statique.
Notre échantillon est limité à huit
enquêtes dont quatre hommes et quatre femmes.il est constitué en
totalité par deux chauffeurs et deux commerçants ainsi que des
jeunes étudiants (en raison de quatre dont 2 garçons et 2 filles)
ayant suivi et participé très régulièrement aux
émissions de « carnet de santé » retenues
dans notre corpus.
b) Technique d'enquête
On peut donc dire que l'entretien ethnographique auquel nous
avons fait allusion dans ce travail nous à permis de vider tout ce qui
se trouve dans le fort intérieur de nos enquêtes en rapport avec
le sujet sous examen. Nous avons pris tout notre temps (soit d'avril jusque
juin 2010 pour échanger en profondeur avec nos enquêtés et
créer ainsi un climat de confiance réciproque.
c) Le questionnaire
En ce concerne notre étude sur l'appropriation de
l'émission télévisuelle « carnet
santé », les entretiens ont tourné autour de
cératines préoccupations et thèmes principaux, dont
notamment sur l'audience suivi de l'émission « carnet de
santé » sur l'appréciation de l'émission, des
sujets traités ainsi que de la méthodologie adoptée, sur
l'audience des émissions sous examen leur apport dans le changement de
comportement des enquêtés, les raisons de ce changement et du non
changement.
3.3. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Nous présentons ici les résultats que nous
obtenus des entretiens sur terrain grâce à l'ethnologie de la
communication.
Autrement dit, il s'agit de dépouiller les
résultats des entretiens réalisés auprès de 2
chauffeurs, de 2 commerçantes et de quatre jeunes étudiants (dont
2 garçons et 2 filles).
3.3.1. Identité des
enquêtés
Tel qu'annoncé plus haut, notre échantillon
comprend huit enquêtés dont quatre de sexe masculin et quatre de
sexe féminin. La moitié d'enquête est âgée de
plus de 35 ans, (il s'agit de deux chauffeurs et de deux femmes
commerçantes), l'autre moitié de nos enquêtes est
constituée des jeunes dont l'âge varie entre 22 ans et 30 ans
(il s'agit de deux étudiantes et de deux étudiants).
En outre, tous nos enquêtes adultes (chauffeurs et
femmes commerçantes) ont un niveau de graduat (2) et celui de licence
(2).
Enfin, à propos de l'état civil, tous les
enquêtes adultes sont mariés et les jeunes étudiants sont
tous célibataires ;
3.3.2. Présentation et
analyse des résultats
Les résultats de nos entretiens peuvent se
résumer à travers les points ci-après :
Ø L'audience (suivi) de l'émission
« carnet de santé » ;
Ø L'appréciation de l'émission
(intérêt et rapport) ;
Ø L'appréciation de la méthodologie
d'approche d'animation de l'émission ;
Ø L'apport dans le changement de comportement des
enquêtes ;
Ø Les raisons de changement de comportement ;
Ø Les raisons de non changement de
comportement ;
Ø Proposition de renforcement des capacités de
changement de comportement à travers cette émission, de
santé publique.
a) L'audience (ou le suivi) de l'émission
« carnet de santé »
Tous nos enquêtés affirment suivre
régulièrement l'émission « carnet de
santé » et surtout les deux émissions que nous avons
ciblées dans le cadre de cette étude, à savoir
« Sida : chauffeur et commerçantes de la commune de
Ndjili «et» Sida et jeune ».
b) L'appréciation de
l'émission
De prime abord, tous nos enquêtés connaissent les
objectifs poursuivis par l'émission, à savoir contribuer à
la compréhension et à la prévention des malades ;
partager avec les téléspectateurs les émotions, les
témoignages, croyances et points de vue sur un sujet médical,
contribuer à lever ou bannir certains tabous ce empêchent
l'épanouissement de l'état physique et moral de la population.
A ce sujet, tous estiment de l'apport de cette émission
est indispensable, car elle leur apporte des connaissances nécessaires
en termes d'éducation, d'instruction, de formation et d'information par
rapport et en rapport avec la propagation, la prévention et la lutte
contre les pandémies en général, et la pandémie de
SIDA en particulier.
c) L'appréciation de sujets
traités
L'ensemble d'enquêtes reconnaître que
l'émission a eu à traiter différents thèmes de
santé publique en mettant plus l'accent sur l'appel au changement de
comportement. Parmi les thèmes de carnet de santé qu'ils sont
déjà suivi, ils ont cité, entre autres, les thèmes
de la femme (hygiène et grossesse par exemple), les enfants (la
fièvre, le paludisme, l'internet de la vitamine A, la
poliomyélite, etc.), l'homme (les malades de prostate, l'hernie, le
régime alimentaire, les maladies cardiaques, etc.), la
société (le bon usage des médicaments,
l'anesthésie, le piège des diagnostics traditionnels, les
inconvénients, de l'automédication, etc.) les professionnels de
santé (le respect de la déontologie médicale).
Aussi, les enquêtés reconnaissent avoir suivi et
apprécié plus de vingt émission sur le VIH/SIDA qui leur
ont apporté non seulement des élément des
éléments de connaissance sur la programmation, la protection et
la lutte contre cette pandémie, mais aussi et surtout l'apprentissage
d'un certain nombre des conduites à observer en rapport avec
l'hygiène sanitaire.
Grâce à ces émissions, nos enquêtes
disent avoir adopté des comportements positifs et favorables
vis-à-vis non pas seulement de la pandémie mais aussi des
personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVV) en éliminant la discrimination
et al stigmatisation.
Enfin, ces émissions leur ont fourni des
éléments d'information et de connaissance qui leur permettent de
contribuer activement à la prévention par l'information
grâce aux connaissances et compétences acquises à travers
l'émission « carnet de santé ».
d) L'appréciation de la méthodologie
d'approche de l'émission
Les enquêtes apprécient à juste valeur la
méthodologie d'approche de l'animation de cette émission dans la
mesure où elle recourt à la communication participative à
travers les interventions du public ou par des propos libres, par
téléphone ouvert ou par courriers des lecteurs.
A côté de cette participation active du public,
il y a aussi, la présence ou le recours à des personnes
ressources et des témoignages qui apportent des réponses à
des questions spécifiques du public nécessitant de la
compétence de la part des médecins permanents qu'interviennent
dans cette émission.
Aussi, faudra-t-il souligné le recours à des
sujets ou des thèmes ayant trait directement à l'environnement
sanitaire des Kinois, ou encore fustigeant certains tabous, coutumes et moeurs
qui ont conduit la population à des comportements et des attitudes
néfastes à la santé. Cette émission, à donc
l'avantage d'aborder des sujets, des thèmes ainsi que des exemples et
des témoignages tirés du milieu de vie ambiant de la cible
à laquelle elle s'adresse.
Enfin, les enquêtés ont relevé le langage
clair et simple que les animateurs et les intervenant dans cette
émission utilisent pour faire passer des faits et des habitudes
quotidiens, des images d'illustrations qui facilitent sans doute la
compréhension de certaines situations auprès de la population
Kinois.
Ce langage accessible accélère sans doute le
sentiment d'identification à l'émission et d'appropriation de
l'émission de la part du public Kinois.
e) L'apport dans le changement de comportement
dans le chef du public.
Il y a lieu de faire observer ici que l'ensemble de nos
enquêtes ont révélé l'importance et l'apport combien
considérable de cette émission dans leurs habitudes, attitudes et
comportements. En effet, longtemps habitués à suivre
régulièrement les émissions de musique, le
théâtre, le cinéma (films), cette émission est venue
éveiller leur attention, susciter leur intérêt sur des
questions vitales de santé et les mobiliser autour de son programme afin
d'obtenir une libération sociale.
Ensuite, cette émission a réussi à les
détourner des vielles habitudes qui consistaient à douter de la
réalité du VIH/SIDA, à en avoir peu, etc. jusqu'à
en avoir des informations sûres sur le mode de transmission, de
programmation ainsi que sur les mécanismes de prévention, de
protections de santé publique que l'émission « carnet
de santé » a suscité auprès du public, elle a en
outre réussi à transformer, former, persuader et
développer une habilité sur ce que le public doit savoir en
matière de santé (connaissances), ce qu'il doit croire
(croyances), ce qu'il doit penser (attitudes) et ce qu'il doit faire (la
pratique)
f) Les raisons de changement de comportement du
public
Parmi les nombreuses raisons qui peuvent avoir amené
les enquêtes à adopter des nouveaux comportements positifs et
favorables en matière de l'attention et de l'intérêt pour
des informations en rapport avec la santé publique (bonne conduite,
sexualité responsable, fidélité, abstinence, usage du
préservatif, etc.), il y a lieu de signaler :
Ø La dimension participative de
l'émission ;
Ø Le langage adopté (simple et claire) ;
Ø La qualité de sujet traités qui
puissent dans le vécu quotidien de la population (faits images
illustrations, etc.).
L'ensemble de ces raisons ont amené nos
enquêtés à se reconnaître à travers
l'émission, à l'aimer et à réagir dans le sens des
changements souhaités.
3.4. INTERPRETATION DES
RESULTATS
Partant des données issues des entretiens en profondeur
avec nos enquêtés pendant un temps (soit trois mois durant), il
nous revient de dégager les considérations suivantes en rapport
avec des variables jugées significatives afin de répondre
à notre problématique et surtout vérifier nos
hypothèses de départ :
Ø Les émissions télévisuelles en
général ne sont plus considérées par nos
enquêtés comme simplement un objet de divertissement (musique,
théâtre, films, etc.), mais aussi et surtout comme ayant une
fonction socio-éducative et culturelle à la fois
éducative, instructive, formative et informative ;
Ø Les émissions télévisuelles en
général ne sont plus considérées par nos
enquêtés comme simplement un objet de divertissement (musique,
théâtre, films, etc....), mais aussi et surtout comme ayant une
fonction socio-éducative et culturelle à la fois
éducative, instructive, formative et informative ;
Ø L'émission « carnet de
santé » doit son succès à son approche
méthodologique qui consiste à sélectionner et à
traiter des sujets sous forme de questions et réponses ;
d'évaluer rapidement des comportements, attitudes et pratiques (CAP)
d'un petit « échantillon sur le sujet à traiter
à travers les interviews (propos libres) ; la conduite de
l'émission sous forme de débats, la mise au point sur des
questions fondamentales par un expert et surtout la participation du public en
direct ou par courrier.
Ø Le recours au langage clair et simple adopté
à la compréhension de toutes les couches de la vie sociale,
à des exemples puisés dans les faits et habitudes quotidiens
ainsi que des images d'illustrations qui facilitent la compréhension de
certaines situations, n'ont fait que familiariser le public de
l'émission, d'attirer son attention, de susciter son
intérêt et sa sympathie, de l'aimer et de l'amener à agir
dans le sens souhaité.
Ø Le changement de comportement observé dans le
chef de nos enquêtés est sans doute le fruit de la mise en
pratique, c'est-à-dire de conduite, la sexualité responsable, la
fidélité, l'abstinence, l'usage du préservatif, etc.
3.5. APPRECIATION CRITIQUE
ET PERSPECTIVES
Ø Au regard des résultats auxquels nous sommes
parvenu à travers cette étude, il y a lieu de considérer
que l'émission « carnet de santé » est un
outil de communication par excellence qui associe à la fois le son et
l'image dans le but d'informer, de former et d'éduquer le public sur la
santé publique. L'objectif de cette émission a toujours
été d'apporter des informations concernant des modes de
transmission, de prévention, de protection, de protection et de lutte
contre certaines maladies, dont principalement le VIH/SIDA.
La particularité de cette émission réside
dans le fait qu'elle traite de tous les sujets ayant trait à la
santé publique en recourant aux experts en la matière, à
la participation des téléspectateurs et à la prise en
compte des frais et des images des illustrations puisés du vécu
quotidien de la population Kinoise en vue d'obtenir d'elle un changement de
comportement. Toutefois, ces résultats quasi satisfaisants ne devraient
pas pousser les producteurs ainsi que les animateurs de cette émission
à baisser les bras, d'autant plus que le changement des comportements
est un processus à long terme.
Pour ce faire, nous nous proposons de demander aux acteurs de
cette émission de prendre suffisamment en compte les exigences à
la fois de la communication socio-éducative et celle de la communication
pour le changement de comportement. En effet, la communication
socio-éducative permet à l'émission « carnet de
santé » de devenir davantage une forme d'éducation qui
vise à acquérir/diffuser des connaissances et des outils
nécessaires à l'action et à la prise de décision
ou simplement à l'éducation intellectuelle du public, à
travers des initiatives de formation, de vulgarisation, de sensibilisation, de
propagande et de promotion de la santé publique, etc. A ce titre, la
communication socio-éducative constitue une forme d'accompagnement du
public à la vie sociale en pendant en charge des thèmes tels que
l'éducation à la santé publique.
La communication pour le chargement de comportement, quant
à elle, met l'accent sur l'augmentation du niveau de conscience
(c'est-à-dire offrir de l'information face aux risques et méfaits
possibles du comportement irresponsable, en valorisant les habitudes
comportementales plus saines), sur l'éveil émotionnel (qui
favorise l'identification, l'expérimentation et l'expression des
émotions reliées aux risques des comportements irresponsables
dans le but de développer des sentiments favorables aux comportements
souhaités) et sur la libération sociale (qui insiste sur le fait
que les nouveaux comportements souhaités doivent concerner toutes les
couches sociales de la population.
Bref, la communication pour le changement de comportement doit
être compris par les producteurs et les animateurs de l'émission
comme un processus interactif s'inscrivant dans un large programme de
prévention et visant à développer les approches et les
messages appropriés, à travers une variété de
supports et canaux pour promouvoir, développer et pérenniser des
comportement positifs aux niveaux individuel et collectif. Ce processus
interactif devra avoir comme principe informer, éduquer et communiquer
à travers le renforcement des connaissances sur un problème
donné, la stimulation du dialogue dans la communauté cible, la
création de la demande d'information et services, le plaidoyer au niveau
des décideurs politiques et leaders d'option, le développement
des compétences nécessaires par rapport à l'adoption d'un
comportement souhaité, au niveau individuel.
Somme toute, la problématique des émissions
socio éducatives relève non seulement des programmes des
émissions mais aussi du public. Pour ce faire, le succès ou la
réussite d'une émission socio-éducative est fonction de la
prise en compte de la sociologie des habitudes de vie, à fin de faire
des médias en général, et de la télévision
en particulier de véritables écoles parallèles qui
éduquent les adultes et les jeunes à la recherche des programmes
susceptibles d'éveiller leur conscience et d'enrichir leurs
connaissances et de modifier leurs habitudes et manières de vivre, de se
compter et de penser de croire et d'agir.
CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre a été le lieu où nous avons
examiné, à partir des entretiens ethnologiques, le degré
de réception et d'appropriation des pratiques de santé publique
à partir de la réception et d'appropriation des pratiques de
santé publique à partir de la réception de
l'émission « carnet de santé ». Nous sommes
arrivée aux résultats selon lesquels l'émission,
« carnet de santé », contribue à
l'amélioration des indicateurs de santé par la promotion des
comportements favorables à la santé (bonne conduite,
sexualité responsable, abstinence, fidélité, utilisation
du préservatif etc.), facilite la compréhension des maladies en
vue de leur prévention, aide à bannir ou à lever des
tabous, des croyances qui empêchent l'épanouissement individuel et
collectif.
Assi, nous nous sommes rendue compte que le but ultime de
cette émission est la changement de comportement du public à
travers un message orienté dans le but de pousser ce dernier à
l'action à partir de ce qu'il sait, croit, pense et fait.
Nous terminons en suggérant à l'émission
de faire un plaidoyer dans cette vaste opération de changement, en
faveur des opérations politiques et des leaders d'opinion afin qu'ils
s'impliquent dans la dynamique de la libération sociale.
CONCLUSION GENERALE
Notre recherche a porté sur la consommation de
l'émission télévisuelle de santé publique
« carnet de santé » par le public Kinois afin de
rechercher à savoir le degré de réception
médiatique de cette émission et son impact en termes de
changement de comportement escompté.
Avant de répondre à cette vaste
problématique de la promotion de la santé publique par les
médias en général et la télévision en
particulier, nous sommes d'abord parti d'une évidence selon laquelle la
lutte pour la promotion de la santé publique est un combat dans lequel
tout le monde doit s'investir : famille, école, les ONGD, les
médias, etc.
Mais comme la télévision est l'un des moyens de
communication le plus utilisé et susceptible de modifier le
comportement, de bouleverser et même de déséquilibrer la
psychologie des téléspectateurs, nous avons choisi
l'émission, carnet de santé diffusée sur la chaîne
de télévision RAGA TV comme notre champ de recherche.
Fondant notre étude à la fois sur la
théorie de la communication socio-éducative, de la
réception médiatique et de l'appropriation en vue du changement
de comportement, nous avons reconnu à l'approche ethnologique de la
communication pour vérifier de quelle manière cette
émission contribue, tant soit peu, au changement de comportement du
public Kinois en matière de l'éducation à la santé
publique.
Au terme de cette étude, les résultats attestent
que l'émission « carnet de santé »,
grâce à son approche méthodologique basée
essentiellement sur la communication participative, le recours à des
experts et aux témoignages, l'usage d'un langage simple et clair, la
qualité des sujets et des thèmes abordés, puisés
dans les faits et les habitudes quotidiens de la population Kinois avec des
images d'illustrations concrètes, est un véritable outil de
communication pour le changement de comportement observé (bonne
conduite, sexualité responsable, fidélité, abstinence,
utilisation du préservatif, etc....)
L'émission « carnet de
santé » est un programme télévisé
à la fois éducatif, préventif, instructif, formatif,
informatif et positif selon une approche médico-socio-culturelle qui
tient compte de mode de vie, du milieu, de l'environnement et intègre
les politiques et enfin assure le plaidoyer en vue d'un meilleur
épanouissement sanitaire de la population Kinoise.
Partant de cette étude ethnologique, nous demandons aux
concepteurs et animateurs de cette émission de prendre en compte le fait
que le changement de comportement est un modèle transthéorique et
chronologique (continu) qui appelle le public-cible à un engagement qui
consiste à encourager les personnes à être confiantes en
leur habilité à apporter le nouveau comportement et à
s'engager sérieusement à le faire. Cela veut dire que le pouvoir
de persuasion d'un message n'est pas seulement de sa nature, ni même de
son intensité de clôture, du sens, de son thème ; mais
également de sa structure fondée sur la culture du
récepteur.
BIBLIOGRAPHIE
A. LES OUVRAGES :
1. AUGE, M., Un ethnologue dans le métro,
éd. Hachette littératures, coll. Pluriel actuel, Paris,
1986 ;
2. BALLE, F., Medias et société presse,
audiovisuel, télécommunication, télématique,
7e éd., Montchrestien Euja, Paris ;
3. BALLE, F., Médias et société,
presse, édition, cinéma, radio ; télévision,
internet ; CD-Rom DVD, éd. Montchrest, Paris, 2001 ;
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terrain, produit et analyse des données ethnolographiques,
éd. La Découverte, Paris 1998 ;
5. BERTRAND, C.J. (dir), Médias, introduction
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éd. Ellipses, Paris 1997 ;
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découverte, coll. Science et société, Paris,
2002 ;
7. FALCONI, A., Les bases de l'audiovisuelle initiation au
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1992 ;
8. GRAWITZ, M. et PINTO, R, Méthodes en sciences
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9. JAUSS, H-R, Pour une esthétique de la
réception, éd. Gallimard, Paris 1978 ;
B. LES ARTICLES
1. GHIGLIONET, R., La réception des messages.
Approche psychologiques dans hermès 11-12, Paris, CNRS,
1993 ;
2. HALL. S., Codage décodage, dans
réseaux, N°68, CENT, 1994 ;
3. LIVINGSTONE, S. et LUNIT, P. Un public
actif, un téléspectateur critique dans hèmes
11-12, CNRS, Paris 1993.
C. LES DICTIONNAIRES ET
ENCYCLOPEDIES
1. Dictionnaire Larousse en cinq volumes ;
2. PERLA SERFATY, GARZON,
« l'appropriation », in SEGAUD, M., dictionnaire critique
de l'habitat et du logement, éd. Armand Coli, Paris, 2003 ;
3. REY, A., L'émission, grand Robert de la langue
français, 2e éd. 2 (Chas-Enth), Paris, édition
Dictionnaire, le Roberte ; 2001.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
AVANT PROPOS
ii
REMERCIEMENTS
iii
DEDICACES
iv
INTRODUCTION GENERALE
1
PROBLEMATIQUE
1
HYPOTHESE
1
INTERET DU SUJET
1
METHODOLOGIE
2
DELIMITATION DU SUJET
3
SUBDIVISION DU TRAVAIL
3
CHAPITRE PREMIER :
4
APPROCHE CONCEPTUELLE ET CADRE THEORIQUE
4
0.1. INTRODUCTION
4
SECTION1 : APPROCHE CONCEPTUELLE
4
1.1. EMISSION TELEVISEE
4
1.1.1. Télévision
4
1.1.2. Emission
8
1.2. LA SANTE PUBLIQUE
9
1.2.1. Généralité sur la
santé
9
1.2.2. Bref historique
10
1.3. LA COMMUNICATION POUR LA SANTE
13
CHAPITRE DEUXIEME :
15
APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DESCRIPTION DU CORPUS DE
L'ETUDE
15
2.0. INTRODUCTION
15
SECTION 1 : APPROCHE METHODOLOGIQUE :
ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICATION
15
2.1.1. Définition
15
2.1.2. Historique et différence entre
ethnographie, ethnologie et anthropologie
15
2.3. APPLICATION DE LA METHODE AU SUJET
16
2.3.1. Les axes de notre méthode
d'étude.
18
2.3.2. La redéfinition des trois
unités
18
2.4. CONCLUSION SUR LA METHODE D'ETUDE
22
2.5. PRESENTATION DE « CARNET DE
SANTE »
23
2.5.1. Cadre institutionnel
23
2.5.2. Signalétique
24
2.5.3. Description des deux éditions de
« carnet de santé »
26
CONCLUSION PARTIELLE
27
CHAPITRE TROISIEME : LA CONSOMMATION DE
L'EMISSION « CARNET DE SANTE » PAR LE PUBLIC KINOIS
28
3.0. INTRODUCTION
28
3.1. RAPPEL DE L'APPROCHE ETHNOGRAPHIQUE DE LA
COMMUNICATION
28
3.3.1. Identité des
enquêtés
31
3.3.2. Présentation et analyse des
résultats
31
3.4. INTERPRETATION DES RESULTATS
34
3.5. APPRECIATION CRITIQUE ET PERSPECTIVES
35
CONCLUSION PARTIELLE
36
CONCLUSION GENERALE
37
BIBLIOGRAPHIE
38
TABLE DES MATIERES
40
* (1) 1 GRAWITZ, M. &
PINTO, R., méthode en sciences sociales, tome2, paris,
Foucher, 1971 ; p.49
(2) Ibidem, p.50
NOWICKI, « de la relation avec l'autre. Quelle
méthode pour la communication inter culturelle, in SFSCI, Marseille,
paris du 07au 09 octobre 2002, p.440
* (3)NOWICKI « de la relation
avec l'autre à la relation à l'autre. Quelle méthode pour
la communication inter culturelle, in SFSIC, Marseille, paris du 07 octobre
2002, p.440
* 4 A propos de la classification des
médias en médias de diffusion et medias de communication, lire
F.BALLE ; médias et société,
télématique 7 e édition. Paris moncherestien
E.J.A.1 presse, audiovisuel, télécommunication994, p.36-37
* 5 A.FALCOXI, les bases de
l'audiovisuel : initiation au langage médiatique, Kinshasa,
édition saint Paul Afrique.1992, p.26
* 2 G.NANSILLON-J.P.COUDERC.
mercantique. Action commerciale ; paris Ed. Foucher.1999, p.432
* 3 D.MWEZE (dir) famille et
télévision, collection logos, n°1. 1997, P.7-8
* 4 D.MWEZE chrirulwire
nkingi, regard sur les téléspectateurs kinois, dans famille et
télévision actes de 28 journée mondiales des
communications sociales (logos), Kinshasa FCK, FCS, 1996, p.13
* 5 Ibidem, p.13
* 6 A. Rey.,
l'émission, grand robert de la langue française, 2eme
éd.2 (chas-enth), pris, édition dictionnaire le robert, 2001,
p.206-207
* 7 Dictionnaire Larousse en
cinq volumes
* 8 Cfr. Santé
publique : notion de base, in
http://www.infimiers
com./étud/cours/santé pu/base-de-santé
publique.phip.consulté le 13/03/1009
* 9 La santé
publique.php, consulté le 13/03/2009
* 10 Sandrine-berthon, B.
apprendre la santé à l'école, paris esp, 1992, pp.12-15
* 11 Idem, p.15
* 12 Moreau, j. &
truchet, D.droit de la santé publique, paris, Dalloz, 2004, p.97
* 13 Moreau. & TRUCHET,
D., opt.cit, p.102
* 14 ACI : guide
formation à la communication pour la santé : boite à
outils pour le renforcement de compétence en matière de
communication, Dakar, saint Paul, traduction 1999, p.30
* 15 Idem, p. 30
* 16 BRETON Ph.etPROULX S.,
l'explosion de la communication à l'aube du XXIe
siècle, éd. la découverte, coll. Sciences et
société, paris, 2002
* 17 PROULXS, la
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paris, 3et4décembre1999 http:/barthes.ens.fr/articles/proulx2000.html
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* 18 POUTRAIN V. ETHEAS.,
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* 19 ROSSELIN C. ?
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* 20 Beaud s. et weber f.
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données ethnographiques, éd. la découverte, paris, 1998
* 21 Levi Strauss c. tristes
tropiques, éd, Plon, coll. Pocket, 1955
* 22 Porulux s." la
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une ethnographie des usages", in actes du colloque comprendre les usages
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http:/barhes.ens.fr/articles/proulx2000.html (page visitée le
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* 23 Rosselin c.op.cit,
p.41
* 24 Augem., un ethnologue
dans le métro, éd. hachette littératures, coll. Pluriel
actuel 1986, p.20
* 25 Bareille, c, pour une
reconnaissance de l'approche ethnographique en sciences de l'information et de
la communication
* 26 Bauds et weber f .,
op.cit,p.51
* 27 Augem., op.cit,
p.193
* 28 Ibidem, p.106
* 29 Ibidem, p.203
* 30 Source : raga
* 31 Ekambo, j.c. nouvelle
anthropologie de la communication, Kinshasa, Ifasic, éditions, 2004,
p.58
* 32 Wahnich, st.,
enquêtes quantitatives et qualitatives, observation ethnographique,
paris ; la découverte, 2006, p.12
* 33 Beauds, s. et weber, f.
guide de l'enquête de terrain, paris, la découverte, 2003,
p.293
* 34 Miles, M. ethuberman,
M., analyse des données qualitatives, 2e édition,
Bruxelles, de bock, 2003, p.11
* 35 Winkin, y.
anthropologie de la communication, de la théorie au terrain, paris,
seuil, 2001, p.139
* 36 Miles, M., et huberman,
M .opt, p.11
* 37 Beaud.s.et weber.F.,
opt,p.293
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