2.1.2 Hydrographie
La zone du Bassin du Saloum présente un ensemble
d'îles séparées par des cours d'eau dont les plus
importants sont le Saloum rejoignant la mer par un estuaire8 et le
Diombos (Ba et al., 1999 ; UICN, 1999). Malgré l'extrême
faiblesse des apports hydriques en provenance de l'amont, ce réseau a un
mode de fonctionnement hydrodynamique. Il n'en demeure pas moins que la
marée essentiellement de type diurne reste le principal facteur de
l'hydrodynamique estuarienne. Il en résulte donc un fort gradient de
salinité des eaux de l'aval vers l'amont. La teneur en sel des marigots
est partout élevée (Diop et al., 1995). Il a
été enregistré des taux de 70g/l à
côté de la mer vers la flèche de Sangomar et dans le
Bandiala, plus en aval des taux de 100g/l ont été
enregistrés vers Sokone, soit de deux à trois fois plus que la
salinité moyenne de la mer qui est de 35 g/l (UICN, 1999). Cependant,
plusieurs cours d'eau débouchent dans l'estuaire du Saloum, ce qui
témoigne l'humidité du milieu. Ces cours d'eau sont : Le
Latmingui, le Tyikat dieri, le Tawu et le Bil (Fall et al 2000), la
Néma, le Sokone, le Senghor et les marigots du NW de l'estuaire
(Nouidemona, 2004). La péjoration climatique qui a comme corollaire la
forte diminution des apports d'eau douce a réduit
énormément les débits de ces rivières et marigots
et a occasionné en même temps une forte
5 Etendues herbeuses ou le plus souvent nues, hyper
salées et stériles
6 Marius C. 1977. , Propositions pour une
classification et cartographie des sols de mangroves tropicales. ORTSTOM 97p
7 sols minéraux bruts qui occupent
l'essentiel des plages sableuses de la côte, de sols peu
évolués bien représentés au niveau des îles
Bétenti, de sols halomorphes localisés au niveau des tannes vifs
(souvent désignés sous le terme de sols sulfatés acides),
de sols hydromorphes sur les tannes herbacés, et calcimagnésiques
localisés à l'emplacement des amas artificiels de coquilles.
8 Zone de mélange d'eau douce et marine
destruction des ressources de la mangrove (Sene et
al., 1987). Aussi la rupture de la flèche de Sangomar depuis 1987 a
entraîné des modifications profondes tant dans l'hydrodynamique
que dans la sédimentologie de l'estuaire (Doyen A, 1985). Parmi ces
modifications, (Baillon, 1988) a noté la formation des bancs de sables
à proximité de Niodior et l'assèchement de la mangrove au
niveau de rupture de la flèche de Sangomar.
2.1.3 Climat
Le climat du Bassin du Saloum a fait l'objet de nombreuses
études (Donnheur, 1974 ; Leroux, 1983 ; Dresch, 1977 ; Leborgne et
al., 1988 ; Sagna, 1988, Ndong, 1996 ; Ndione, 1988 ; Sagna, 2000) et une
réactualisation de la situation a été récemment
effectuée.
Le Bassin du Saloum appartient à la zone tropicale et
est marquée par des températures relativement
élevées et une pluviométrie irrégulière
aussi bien dans le temps que dans l'espace. Son climat est soumis à des
influences à la fois géographiques et atmosphériques par
l'intermédiaire de l'alizé-maritime, de l'harmattan et de la
mousson. Ces flux déterminent deux saisons différenciées :
une saison sèche (de novembre à mai) marquée par la
prépondérance des alizés maritimes (à l'ouest) et
continental (à l'est) et une saison pluvieuse (de juin à octobre)
dominée par le flux de mousson issu de l'anticyclone de
Sainte-Hélène. Le maximum pluviométrique se situe en
août-septembre.
Les températures, généralement
élevées toute l'année suivent et déterminent le
rythme des saisons. Leur évolution et leur distribution résultent
de la conjonction de facteurs cosmiques, météorologiques et
géographiques. Les minima thermiques surviennent
généralement pendant les mois de décembre ou janvier et
les maxima en début et/ou à la fin des saisons des pluies. Le
gradient thermique varie du nord au sud avec un effet atténuant
très marqué au niveau de la côte.
Dans le Bassin du Saloum, les précipitations
constituent l'élément majeur du climat. La pluviométrie
fluctue entre 900 mm à Mbour et 1200 mm à Toubacouta.
Malgré sa régression, la pluviométrie reste le trait le
plus marquant du climat au cours des trente dernières années. Ce
qui faisait dire à Nicholson (1981) que « la pluviométrie
est peu abondante, sporadique. La sécheresse est ainsi une menace
permanente et les années sèches seront plus fréquentes que
les années humides. »
Les impacts de cette baisse pluviométrique sont : la
dégradation du couvert végétal, la raréfaction et
la salinisation des ressources en eau, la mobilisation des particules de sable
dans les zones déboisées devenant ainsi très
vulnérable à l'érosion éolienne. En outre,
l'évapotranspiration atteint 2200 mm d'où un déficit
hydrique exacerbé en saison sèche (Ndione, 1988). Ce
déficit pourrait affecter les plantations de mangrove surtout dans les
zones non immergées durant la saison sèche.
|
|
23
|
Pathé BALDE, Mémoire de Fin d'Etudes
pour l'Obtention du Grade de Master Foresterie et
Environnement
|
|
|
C'est pourquoi le choix des sites de reboisement doit tenir
compte, en plus des caractéristiques pédologiques, de l'immersion
durant la saison sèche.
|