CHAPITRE PREMIER : CADRE DE L'ETUDE, DONNÉES ET
MÉTHODES
I.
PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE
1.
Aspects physiques
Avec une superficie de 167.800 Km², le Nord-Ouest
centrafricain occupe l'espace de la Nana Mambéré, de la
Mambéré Kadéi, de l'Ouham-Pendé, de l'Ouham et de
l'Ombella-M'Poko. Il s'étend entre 14° 25' et 19° 00' de
longitude Est, et 3°45' et 8° 35' de latitude Nord (Fig.2). Une telle
position géographique le place dans une zone écologiquement
soudano-guinéenne, à cheval sur les écosystèmes
forestiers et soudaniens. Cet espace jouit d'un climat subéquatorial au
sud, couvert par la forêt équatoriale. Le climat devient plus sec
et le nombre de jours des pluies s'amenuise au fur et à mesure que l'on
progresse vers le Nord (Fig. 3). Avec l'allongement de la durée de la
saison sèche, la végétation se dégrade
progressivement, passant d'une forêt caducifoliée en zone
soudanienne à une savane sèche dans la région de Kabo
(Fig. 4).
Fig.
2 : Localisation du Nord-Ouest centrafricain
Fig.
3 : Hauteurs pluviométriques annuels en Centrafrique
Fig. 4 : Domaines
phytogéographiques, parcs et réserves en Centrafrique
Trois grandes unités topographiques constituent le
paysage géomorphologique : d'abord, les massifs de
Bakoré (Nord de la Pendé) et du Yadé
(prolongement de l'Adamaoua camerounais), culminent dans le Mont Ngaoui
à 1410 m, ensuite, le plateau de Carnot enfin les plaines
alluvionnaires.
Les sols du Nord-Ouest de la Centrafrique sous climat
subéquatorial et tropical sont anciens puisque les formes du relief
(mont, collines, butes témoins) sont émergées depuis
plusieurs millions d'années (Lang et Malibangar, 1998). Par
conséquent, ils sont évolués, ayant subi une
altération biogéochimique sous climats chauds et pluvieux. On
retrouve différents types de sols qui évoluent selon leur
degré d'induration (Fig. 6), ce sont : les sols ferrallitiques et
psammitiques moyennement à fortement désaturés, rouge ocre
et bien drainés sur les grès diamantifères de Carnot.
Les sols bruns eutrophiques et les lithosols de formations
jeunes d'érosion diverses se retrouvent sur le massif du Yadé,
dans les localités de Bouar et de la Pendé, ils sont de plus en
plus soumis à un fort lessivage dû au relief et aux
activités agropastorales. Les sols alluvionnaires s'étendent de
la plaine lagunaire de l'Ouham jusqu'à la Grande et
Moyenne Sido au nord.
Des formes topographiques (surfaces quasi planes)
introduisent des variantes et de fortes différences en modifiant
l'écoulement de l'eau. L'exemple le plus remarquable est celui des fonds
inondables de Bocaranga et de Koui, où le sol est périodiquement
augmenté d'alluvions fraîches qui restent fort humides en
période de basses eaux.
Le réseau hydrographique (Fig. 5) est dominé
par deux principaux bassins, celui du Tchad au nord et celui du Congo au sud.
Les principaux cours d'eau sont : la Nana, la
Pendé, l'Ouham, la Gribingui, la grande
et moyenne Sido, tous affluents du Chari ; la
Mbaéré, puissant affluent de la Lobaye sur la
rive droite, se jette dans la grande rivière Oubangui sur
les seuils rocheux de Zinga; enfin la Sangha formée par la
réunion de Kadéi et la Mambéré
à Nola, a une importante fonction commerciale puisque navigable 10 mois
sur 12 à la hauteur de Salo, elle dessert la région en produits
pétroliers et favorise les échanges commerciaux avec les deux
Congo au sud.
La dorsale oubanguienne partage nettement les deux grands
bassins versants : Chari au nord avec plusieurs cours d'eau
réguliers et intermittents, et celui de l'Oubangui au sud qui
ne reçoit que deux importantes rivières, la Lobaye en
amont et la Sangha en aval, navigables pendant la période de
hautes eaux de juin à octobre.
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