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Le role des états membres de l'union africaine dans son intervention pour le maintien de la paix au Darfour/Soudan. Defis et perspectives. Cas du Rwanda 2004/2006

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par Yves Naho and Pacifique Barihuta
Université nationale du Rwanda - Licence 2006
  

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Le nombre des questions

Tableau 2  : Personnes interviewées

Tableau 3 : La population d'étude

Tableau 4  : La représentativité de l'échantillon

Tableau 5  : Répartition des répondants selon le sexe et leurs catégories

Tableau 6  : Force de protection selon les pays d'origine

Tableau 7  : MILOBS selon les pays d'origine

Tableau 8  : La discipline des FRD envers les staffs

Tableau 9  : La discipline envers la population darfourienne

Tableau 10 : Explications Cat. B

Tableau 11 : Explications Cat C

Tableau 12  : La coopération avec les autres forces de l'UA

Tableau 13  : La coopération avec les staffs des ONGI et de l'ONU

Tableau 14  : La coopération avec la population du Darfour

Tableau 15  : Evaluation des forces de l'UA

Tableau 16 : Explications

Tableau 17  : L'évaluation du travail accompli par les FRD au Darfour

Tableau 18 : Explications cat. B

Tableau 19 : Explications cat.C

Tableau 20  : Effet de l'éducation et entraînement militaire avant d'aller en mission

Tableau 21  : Ce qui peut être ajouté dans l'éducation et entraînement militaire avant d'aller en mission

Tableau 22 : Problèmes rencontrés au Darfour

Tableau 23 : Explications

LISTE DES SCHEMAS

Schéma 1 : Les formes de maintient de la paix au sein de l'ONU

Schéma 2 : Schéma synthétique des problèmes et perspectives

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: A qui de droit

Annexe 2 : Questionnaires (Cat. A, B et C)

Annexe 3 : Guides d'interview

Annexe 4 : Liste des interviewés

Annexe 5 : Table de détermination de la taille de l'échantillon

Annexe 6 : Carte de déploiement AMIS au Darfour

Annexe 7 : Carte du Drafour

INTRODUCTION GENERALE

I. PROBLEMATIQUE

En Avril 1994, il se produit au Rwanda un génocide qui emporta plus d'un million de personnes. Ceci se passa sous les yeux de la communauté internationale et surtout de l'ONU et ses cinq forts (les cinq membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies) qui se sont révélés inefficaces et irresponsables pour sauver des civils innocents qui étaient entrain d'être tués par leurs frères rwandais.

Dans son livre «J'ai serré la Main du Diable, la Faillite de l'Humanité au Rwanda »(2003 :30), le Lieutenant Général Roméo Dallaire, alors Commandant de la Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda (MINUAR) montre « comment aussi la communauté internationale, en s'appuyant sur un mandat inepte de l'ONU, sur ce que l'on pourrait qualifier d'indifférence, de vils intérêts, de racisme, a pu contribuer à favoriser et à encourager de tels crimes contre l'humanité. Bref, comment nous avons pu engendrer le lamentable fiasco au cours duquel des millions de personnes ont été assassinées ou déracinées »

En effet, cette non-intervention ou si nous pouvons dire mieux cette non-assistance aux citoyens en danger n'a pas été l'effet du hasard. Il n'échappe donc pas au principe philosophique de causalité selon lequel « tout fait a une cause, les mêmes causes dans les mêmes conditions produisant les mêmes effets » (Dictionnaire Petit Larousse, 1995 :195). Cette citation de Roméo Dallaire nous donne des éclaircissements sur les cause de la non-intervention de la part des grandes puissances : « Ce dont j'ai finalement pris conscience, c'est qu'à la source de tout cela réside l'indifférence fondamentale de la communauté internationale envers la situation critique de sept ou huit millions de noirs-Afrcains dans un pays miniscule n'ayant aucune valeur stratégique et aucune ressource naturelle susceptible d'intéresser une puissance mondiale » (op.cit., 2003 :31).

Cependant, à cette non-intervention se contrasta l'action héroïque et acclamée par tous du Front Patriotique Rwandais (FPR) alors signataire des accords d'Arusha qui devraient être appliqués sous un cessez-le-feu exclusif et que ces rebelles, pour prouver leur détermination à la résolution pacifique du conflit, devraient à tout prix respecter.

Sous le commandement du Général Major Paul KAGAME, « l'homme qui avait réussi à transformer une horde de guérilleros loqueteux en une force capable de donner à deux reprise du fil à retordre aux soldats français sur le terrain » (op.cit. 2003 : 100), le FPR, une armée rebelle et disciplinée, se rabattra du nord, où elle avait placé son Quartier Général vers Kigali.

« Ces militaires que nous rencontrions étaient, de toute évidence, bien commandés, bien entraînés, et motivés. [...] mais ils étaient toujours propres et professionnels. [...] les officiers, jeunes également, savaient commander leurs hommes. Lorsqu'ils ne s'entraînaient pas, ils devraient assister à des cours, nettoyer leur armement[...]»(op.cit. 2003 : 100), raconte le Lieutenant Général qui affirme que « sa supériorité se manifestait par le leadership, la formation, l'expérience, la frugalité, la mobilité, la discipline et un bon morale » (op.cit. 2003 : 100).

Animé par toutes ces qualités, le FPR se chargea du secours aux civils innocents dans tous les coins du pays y compris la capitale. Le 17 juillet 1994 celle-ci tomba dans ses mains et ce fut la poursuite de ce noble objectif dans les provinces restantes du pays.

Il appartenait donc aux rwandais de sauver leurs frères rwandais. Comme le révélera Paul KAGAME dans son discours destiné aux étudiants et professeurs du Collège de BOLTON le 11 avril 2005: « even in the midst of genocide, however, when the powerful were busy protecting their narrow `strategic' interests, Rwandans courageously defied the state organized killing machine and stopped the genocide »

« Cependant, même au milieu du génocide, quand les puissants étaient préoccupés par la protection des leurs soi-disant intérêts `stratégiques', les rwandais vaincront courageusement l'Etat organisateur de la machine à tuer et stoppèrent le génocide »(Notre traduction).

Néanmoins, il appartenait à ces rwandais ayant arrêté le génocide de s'organiser et reconstruire leur nation avec l'appui de leur compatriotes pour ne plus subir le même sort car comme le dit l'ambassadeur Francis M. Dieng, (1981 :7) « [...] the best way to ensure the internal security is to put its house in order, to serve its people to a pacifying level of satisfaction and sustain a degree of national consensus behind government policies, programs and actions».

« La meilleure façon d'assurer la sécurité locale est de mettre sa maison en ordre, servir les intérêts de son peuple jusqu'à un niveau rassurant sa satisfaction et maintenir un degré de consensus national sur les politiques, les programmes et les actions du gouvernement » (Notre traduction).

Pendant ce temps, une région Ouest du Soudan devenait de plus en plus un terrain où le sang coulait du jour au jour et la question qui se pose est comment expliquer l'inaction de la communauté internationale face à ce qui se passe au Darfour, dix ans seulement après le génocide au Rwanda ? (AYAD C., 21 mai 2005 :12). Les noirs du Darfour étaient entrain d'être tués par les arabes (aussi habitants du Darfour) soutenus par le Gouvernement du Soudan. Ces massacres perpétrés par les milices progouvernementales ne restent pas sans histoire. Selon le rapport des Médecins Sans Frontières, « l'histoire qui se cache derrière est complexe » ( www.msf.be, consulté le 24 mai 2004).

En réalité, ce conflit extrêmement violent a débuté en février 2003 et la lutte pour les ressources sévit depuis des dizaines d'années au Darfour. De tout temps, il a été la patrie de groupes ethniques qui ont toujours lutté, coopéré, fait du commerce et lancé diverses incursions. Le conflit actuel est dépeint par le Gouvernement du Soudan comme un affrontement direct entre les `Arabes' nomades (les `Janjaweed' signifiant un homme avec un cheval et un pistolet) et les paysans `africains'.

Les critiques accusent pourtant le gouvernement soudanais de manoeuvrer des tensions ethniques traditionnelles et de poursuivre une politique d'"Arabisation" dans Darfour, afin de maintenir une base de soutien là ( http://www.free-definition.com/Darfur.html, consulté le 30 septembre 2005)

À la lumière de l'urgence humanitaire continue et de l'impasse de guerre civile, le 23 juillet le congrès des USA soutient Mme Condoleeza Rice qui déclare le 21 juillet, lors de sa visite au Darfour les tueries de masse des civils dans Darfour pour être génocide.

En effet, Gérard Prunier, spécialiste de l'Afrique orientale et directeur du Centre français d'études éthiopiennes, se pose la question de savoir s'il y a un génocide en cours au Darfour (op.cit., 21 mai 2005 : 15). Pour lui, ce qui se passe au Darfour est un génocide ambigu. Les raisons de cette affirmation sont diverses.

Primo, se basant sur la définition du génocide donnée par l'ONU en décembre 1948, il y a génocide lorsqu'il y a volonté d'annihilation totale ou partielle d'un groupe de population. Or ici, on est dans un cas certain d'annihilation partielle, alors que dans les «vrais» génocides, comme celui des juifs d'Europe ou des Tutsis au Rwanda, il y a eu une volonté de disparition totale d'un groupe humain.

Secundo, toujours selon la même définition, il y a génocide quand il y a «volonté» délibérée. Pour Gérard Prunier, dans le cas du Darfour, c'est presque impossible à déterminer car il n'y a pas le désir de la part de Khartoum d'anéantir tous les Africains du Darfour mais en revanche, d'en tuer un nombre immense, jusqu'à les amener à résipiscence, à obéir par la terreur.

Partant de ces deux principales raisons, il préfère donc parler de politique génocidaire.

Conscients de leur responsabilités, les chefs africains cherchent "une solution africaine" à Darfour dans un sommet spécial au Ghana le 27 juillet 2004 convoqué par, le Président Olusegun Obasanjo du Nigeria, alors Président de l'UA.

Le 29 juillet 2004 le conseil de la paix et de sécurité de l'Union africaine a annoncé lors d'une réunion à Addis Abeba qu'il comptait envoyer la mission militaire d'observateur et une force multinationale de maintien de la paix avec l'emphase particulière sur le désarmement des Janjaweeds si le gouvernement soudanais ne le fait pas seul. Cette mission à l'origine serait composée par 300 hommes, un contingent petit comparativement au travail spécifique de désarmer les miliciens. Ce fut la première intervention militaire de l'UA dans un Etat membre.

Par ailleurs, elle devra être assistée par les grandes puissances si celles-ci ne veulent pas s'y impliquer directement. C'est ce que suggéra le Président KAGAME lors de sommet de Ghana en rappelant que « if the United Nations and its Security Council are unable to act, regional actors should be empowered to do so and supported »: « Si l'ONU et son conseil de Sécurité sont incapables d'agir, les acteurs régionaux devraient être mandatés de le faire et donc être supportés» (Notre traduction).

Le Rwanda sera parmi les premiers pays à envoyer ses troupes au Darfour sous recommandation de différents leaders comme le signale le Lieutenant Général Charles KAYONGA : « the rwandan forces have been commended by several leaders and among those are South African President THABO MBEKI, OLUSEGUN OBASANJO of Nigeria and the British Prime Minister Tony BLAIR (KAREMERA E., 18-20/02/2005 :7)» :« Les forces rwandaises ont été recommandées par beaucoup de leaders entre autres le président Sud Africain THABO MBEKI, OLUSEGUN OBASANJO du Nigeria et le Premier Ministre Britannique Tony BLAIR» (Notre traduction).

Comme cela se passe dans les affaires internationales, le déploiement des forces au Darfour ne se passa pas sans accords entre toutes les parties actives dans cette intervention. C'est ainsi que dans le cas du Rwanda il fut instauré l'« AFRICAN UNION-RWANDA MOU (MEMORENDUM OF UNDERSTANDING) ». La responsabilité réside en son article 1er qui stipule que « Rwanda shall contribute to AMIS the personnel and equipment [...] in accordance with AMIS Operational Plan » : « le Rwanda contribuera à la MIAS le personnel et le matériel selon le Plan Opérationnel de la MIAS » (notre traduction) ; tandis que celle de l'UA réside en l'art. 4 qui stipule que « the AU commission will pay the Government of Rwanda for the loss or damage [...] » : « la commission de lUA remboursera le Gouvernement Rwandais pour toute perte ou dégâts» (Notre traduction).

Le premier contingent dont 77 officiers et 243 hommes de troupes fut envoyé en Septembre 2004 avec comme mission de protéger les observateurs au Darfour et de sécuriser cette région. Depuis cette date, un mouvement d'alternance est opéré après chaque six mois et ceci d'une manière bien régulière.

Cependant, plusieurs questions restent toujours sans réponses sur ce sujet et suscite de meilleures clarifications. Ce travail a donc ambition de chercher les réponses aux questions suivantes :

Quel est l'apport du Rwanda, Etat-membre de l'Union Africaine dans l'intervention pour le maintien de la paix au Darfour?

Quel professionnalisme que les forces rwandaises envoyées au Darfour possèdent -elles pour le maintien de la paix ?

II. HYPOTHESES DU TRAVAIL

1. A travers sa contribution du personnel et du matériel, la discipline et la bonne coopération que ses forces manifestent sur terrain, l'apport du Rwanda est considéré de grande importance.

2. La formation reçue avant d'aller en mission au Darfour dans différentes académies militaires est conforme aux normes internationales pour servir de forces de maintien de la paix.

III. OBJECTIFS DU TRAVAIL

OBJECTIF GLOBAL

L'objectif global de ce travail est de dégager l'apport du Rwanda dans l'intervention pour le maintien de la Paix au Darfour au sein de l'Union Africaine.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

Les objectifs spécifiques de ce travail sont les suivantes :

· démontrer le professionnalisme de la force rwandaise

· démontrer les défis et les perspectives de cette intervention.

IV. CHOIX ET INTERET DU TRAVAIL

D'abord, la participation pour la première fois du Rwanda dans l'intervention pour le maintien de la paix est un sujet qui peut attirer l'attention de toute personne qui s'intéresse à la sécurité internationale. En tant que rwandais, nous avons choisi ce sujet avec une curiosité de savoir en réalité l'apport de notre pays dans les affaires internationales et ce, en matière de sécurité.

Ensuite, la vision de cette recherche est d'apporter notre contribution au Gouvernement et à l'Union Africaine en leur suggérant d'autres procédés pour une bonne intervention à venir.

Enfin, l'autre intérêt c'est que tout étudiant à l'UNR doit présenter un travail de fin d'études avant d'obtenir un diplôme à la fin de ses études.

V. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

METHODES

Pour bien mener notre recherche, nous avons fait recours à des méthodes historique, dialectique et systémique.

TECHNIQUES

Les techniques qui nous ont aidé à réaliser notre travail sont les techniques documentaire, d'observation, de questionnaire et enfin d'interview.

VI. DELIMITATION SPACIO-TEMPORELLE DU SUJET

Compte tenu de notre sujet, l'étude s'inscrit dans l'espace et dans le temps.

Pour ce fait, notre travail se limite du point de vue espace tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. Pour le premier cas, nous avons travaillé au Rwanda (dans les académies militaires de GAKO et NYAKINAMA) tandis que pour le second cas nous nous sommes limité au Soudan plus particulièrement au DARFUR.

Du point de vue temps, notre travail s'est étendu du premier jour du déploiement du premier contingent rwandais au Darfour (août 2004) jusqu'au mi-2006.

VII. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Le présent travail se subdivise en trois chapitres encadrés au début par une introduction générale et à la fin par une conclusion générale et des recommandations ainsi qu'un schéma synthétique des défis et perspectives.

Ces chapitres sont :

· Le cadre conceptuel et théorique

· La méthodologie de recherche

· La présentation, l'analyse et l'interprétation des données.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo