Définition des concepts et
introduction
Pour mieux aborder ce thème, il est nécessaire de
définir certains concepts clés tels que :
- L'assainissement : c'est une action qui
vise à l'amélioration de toutes les conditions qui, dans le
milieu physique de la vie humaine, influent ou sont susceptibles d'influer
défavorablement sur le bien être physique, mental ou
social ;
- Les déchets ménagers : ce
sont les ordures et les eaux usées issues des travaux de ménage
(reste de cuisine, eaux issues de la lessive, nettoyage...) ;
- L'épidémiologie : c'est une
science médicale qui étudie les facteurs intervenants dans
l'apparition des maladies et des différents phénomènes
morbides, ainsi que leur fréquence, leur distribution
géographique et socio-économique, leur évolution ;
- L'environnement : c'est le substrat et
tous ceux qu'il abrite à savoir l'eau, l'air (l'ensemble des
éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels) ;
- L'insalubrité : c'est un
état de ce qui est nuisible à la santé ;
- La pollution : c'est la
dégradation d'un milieu naturel par des substances chimiques,
déchets industriels ou ménagers ;
- L'urbanisation : c'est la concentration
croissante de la population dans des agglomérations de type urbain.
Dans ces dernières décennies, les questions
environnementales occupent la majeure partie des débats internationaux,
nationaux et régionaux suite aux menaces que subit l'environnement par
les effets induits des activités de l'homme. Dans les pays en
développement, notamment dans les villes, le problème qui menace
le plus l'environnement est l'insalubrité. Pour cela,
l'insalubrité est devenue un danger à Bamako. Il est
caractérisé par le manque d'infrastructures et
d'équipements de gestion des déchets ménagers, l'incivisme
et le poids des traditions des populations face aux pratiques d'hygiène
et d'assainissement, le manque de synergie d'action des acteurs
d'assainissement...
La production des déchets ne cessent de croître,
phénomène qui ne laisse personne indifférente.
A l'instar des autres communes du District de Bamako, la commune
I notamment le quartier de Banconi subit les impacts de
l'insalubrité.
La situation devient chaque jour de plus en plus
inquiétante.
L'insalubrité exerce un impact négatif sur la
population de Banconi. Ainsi, nous avons un état sanitaire
précaire lié aux maladies épidémiques et
endémiques.
Les pollutions transforment l'environnement en un espace
épidemiogène.
C'est dans ce cadre que nous avons choisi ce
thème intitulé: `'Déchets ménagers, impact sur
la santé et l'environnement en commune I du District de Bamako'' pour
comprendre le phénomène et apporter notre contribution dans le
cadre du mémoire de maîtrise.
Pour traiter ce thème, nous avons posé comme
question principale de recherche :
Quelle influence les déchets ménagers exercent-ils
sur la santé et l'environnement ?
Les questions de recherche sont :
- Comment les déchets ménagers sont-ils
gérés à Banconi ?
- Quels sont les effets des déchets ménagers sur la
santé des populations ?
- Quels effets exercent-ils sur l'environnement ?
Pour traiter ce thème, nous nous sommes fixés
comme :
Objectif principal : analyser l'impact des
déchets ménagers sur la santé humaine et
l'environnement.
Les objectifs spécifiques sont :
- Déterminer les causes de la prolifération des
déchets ménagers ;
- Identifier les effets des déchets ménagers sur la
santé ;
- Identifier les méfaits des déchets
ménagers sur l'environnement ;
- Proposer des solutions pour réduire les
conséquences
Hypothèses :
- L'insuffisance d'infrastructures et d'équipements, le
faible taux d'adhésion aux prestations des GIE, la pauvreté,
l'incivisme et les habitudes traditionnelles des populations... expliquent la
prolifération des déchets ménagers.
- Les déchets ménagers sont la principale cause des
maladies endémiques et épidémiques qui frappent les
populations de Banconi.
- Les déchets ménagers peuvent entraîner la
pollution de l'environnement ;
- Pour réduire les conséquences des déchets
ménagers nous devons élaborer des stratégies efficaces de
collecte, d'évacuation et de traitement des déchets
ménagers...
Ce travail s'articule autour de quatre chapitres qui sont :
Présentation du milieu d'étude, Production et nature des
déchets ménagers, Impact des déchets ménagers sur
la santé et l'environnement, Gestion des déchets ménagers
à Banconi.
Méthodologie :
Pour traiter ce thème, nous avons adopté la
méthode suivante :
Nous avons élaboré un questionnaire, un guide
d'entretien à l'intension de certaines personnes ressources,
effectué deux stages.
- Le questionnaire : il a été
élaboré pour recueillir des informations quantitatives. Il a
été adressé dans un premier temps aux populations de
Banconi dans le but d'obtenir des informations sur la façon de
gérer les déchets et comprendre leurs impacts sur la santé
et l'environnement afin d'établir une statistique sur les faits.
Dans un second temps, il a été adressé aux
G.I.E pour comprendre leur système de collecte et leurs
problèmes.
L'échantillonnage : pour bien faire ce travail, nous
avons pris un échantillon de 120 personnes qui ont été
choisi au hasard. Néanmoins, nous avons enquêté plus de
populations riveraines des marigots.
Il a été fait selon le critère adulte homme
ou femme.
- Le guide d'entretien : il a
été élaboré à l'intension du personnel de
l'ASACOBA, clinique Kassoum de Layebougou, S.A.C.P.N de la Mairie de la commune
I, de l'I.N.R.S.P, dans l'objectif de cerner les différents
paramètres de notre thème.
- La revue documentaire : pour bien faire
un travail de mémoire, il est indispensable de faire une fouille
documentaire sur le thème. Cette démarche nous a conduit aux
bibliothèques de la FLASH, l'Institut du Sahel, l'Agence Universitaire
de la Francophonie (A.U.F), S.A.C.P.N, le net et la consultation des articles
de journaux.
Certes, elle nous a permis d'avoir d'importantes informations sur
notre thème en particulier et d'approfondir notre connaissance
scientifique en générale.
- Le stage : nous avons fait deux stages de
recherches à la D.S.U.V.A du 26 Octobre au 23 Décembre 2009 et
à la D.R.A.C.P.N du 03 Mars au 03 Avril 2010. Ces stages rentraient dans
le cadre de la recherche d'informations sur la gestion des déchets
ménagers.
Chapitre I
Présentation du milieu
d'étude
1.1 Milieu physique :
Le District de Bamako est situé entre le 12°38' de
latitude Nord et le 7°59' de longitude Ouest, avec une altitude de 381 m
à l'aéroport de Bamako-Sénou. Il s'étend de l'Ouest
en Est sur 22km et du Sud au Nord sur 12km pour une superficie de
267km2.
Le District de Bamako, divisé en six (6) communes par
l'ordonnance du 18 Août 1978 modifiée par la loi de février
1982 va connaître une forte déconcentration administrative.
La commune I a été créée par
l'ordonnance n°78-32/ CMLN du 18 Août 1978, abrogée par la
loi n°96-025 du 21 février 1996 fixant le statut spécial du
District de Bamako. C'est une collectivité territoriale dotée de
la personnalité morale et de l'autonomie financière
conformément aux dispositions de la loi 93-008 du 11 février 1993
déterminant les conditions de la libre administration des
collectivités territoriales.
La commune I, couvrant une superficie de 3426km2. Elle
est composée de neuf (9) quartiers qui sont : Banconi, Sikoroni,
Djoumanzana, Fadjiguila, Korofina Nord, Korofina Sud, Djélibougou,
Boulkassoumbougou et Sotuba.
Le quartier de Banconi est situé au Nord de la commune. Il
est composé de dix (10) petits quartiers qui sont : Salembougou au
Sud, Flabougou, Zèkènèkorobougou à l'Est, Razel,
Plateau à l'Ouest, Layebougou au centre, Djanguinebougou au Nord,
Noumoribougou Nord-Est, Farada au Nord et Sourakabougou à l'Ouest.
1.1.1 Le relief : il est
caractérisé par des plateaux et collines de type granitique avec
un sol accidenté de type latéritique, ce qui représente
quelques difficultés pour l'aménagement d'infrastructures
d'assainissement. les hauteurs dominantes sont :
· Le Sikoroni koulou, situé à Sikoroni
renferme la plus grande carrière de la commune ;
· le Djékoulouni à Djoumanzana, ancienne
carrière sert aujourd'hui de dépôt d'ordures.
Ces différentes collines sont soumises à
l'exploitation de carrière. S carrières les plus
exploitées sont celles de Moellons à Nafadji et à Sikoroni
et la carrière de sable de Banconi-Razel. Cette activité est
très importante et rentable pour la commune et permet de dégager
des surfaces importantes prêtes à être
aménagées par l'habitation.
1.1.2 Hydrographie : le réseau
hydrographique de la commune est constitué par quatre cours d'eau
(marigots) et le fleuve Niger. Les cours d'eau qui traversent la commune
sont :
· le Tienkolé : il
s'étend sur une longueur de 5km environ, avec 20,30 km2 comme
superficie du bassin versant et est situé entre Korofina et Banconi. Il
prend sa source dans les collines de Kati avant de se jeter dans le fleuve
Niger ;
· le Banconi : il s'étend sur
une longueur de 7km environ 50km2 comme superficie du bassin versant
et est situé à l'Ouest des quartiers spontanés de Banconi
et de Sikoroni ;
· le Farakoba : il s'étend sur
une longueur de 6km environ avec 97km2 comme superficie du bassin
versant et est situé entre le quartier de Boulkassoumbougou et
Titibougou (cercle de Kati) ;
· le Molobalini : avec une longueur de
6km environ, 11,31km2 comme superficie du bassin versant et est
situé entre Djélibougou et Korofina. Il provoque des
dégâts (inondations) souvent des pertes en vie humaine chaque
année d'où son nom Molobalini.
L'existence de ces marigots pose un certain nombre de
problèmes de santé du fait que ces marigots sont parfois des
lieux de prolifération des déchets ménagers et des
dépotoirs anarchiques.
Et deviennent les foyers de maladies infectieuses avec la
persistance des vecteurs comme les moustiques, mouches, cafards, souris..., par
la contamination de la nappe phréatique, les mauvaises odeurs...
1.1.2 Le climat : le climat est de type
tropical caractérisé par :
Une saison froide de Novembre à Janvier et chaude de
Février à Mai et une saison humide, chaude de Juin à
Octobre avec une pluviométrie très variable (800 à 1000 mm
par an).
La température minimale moyenne varie entre 20° et
25°, tandis que la maximale moyenne varie entre 35° et 40°.
1.2 Milieu humain :
Avec une superficie de 3426 km2, la commune I a une
population estimée à 284838 habitants en 2007 avec un taux de
croissance annuelle de 4,3%.
Le phénomène d'urbanisation galopante constitue un
évènement démographique, géographique et
socioculturel majeur.
Le quartier de Banconi confronté à un
problème d'urbanisation, a presque la quasi-totalité de ses
ménages surpeuplés (souvent plus de 30 personnes). Cette
situation pose un sérieux problème d'hygiène du cadre de
vie.
Tableau n°1 : taille des familles et
situation d'occupation
Modalités
|
Flab
|
Noum
|
Djang
|
Zèkènè
|
Layeb
|
Taux
|
Pop/famille
|
2-10
|
4
|
5
|
4
|
0
|
3
|
13,33%
|
10-20
|
19
|
11
|
6
|
1
|
3
|
33,33%
|
20-40
|
18
|
10
|
7
|
4
|
5
|
36,66%
|
40 +
|
6
|
0
|
3
|
3
|
7
|
16,66%
|
occupation
|
Prop
|
35
|
23
|
13
|
7
|
15
|
77,5%
|
Locat
|
12
|
4
|
7
|
1
|
3
|
22,5%
|
Source : enquête personnelle en
Août 2009
Le gros quartier de Banconi est constitué par une
population d'origines diverses, composées de plusieurs ethnies :
Bambara, Sénoufo, Minianka, Sarakolé, Sonrhaï, Wolof,
Peulh...
L'enquête menée sur le terrain, révèle
que sur les 120 personnes dont une personne par ménage
enquêtées, 19 familles ont chacune un effectif de plus de 40
personnes soit 15,8% composés essentiellement de Sarakolés,
Sénoufo, Peulh. D'après l'enquête, trois familles ont un
effectif d'environ 100 individus, 44 familles ont effectif compris entre 20 et
40 personnes soit 36,6% ; 40 familles ont chacune un effectif compris
entre 10 et 20 soit 33,3% et enfin 16 familles ont chacune un effectif de 2
à 10 éléments soit 13,3%.
1.2.1 Evolution de la population :
Le taux d'accroissement de la population de la commune I a
beaucoup diminué entre les deux horizons. Référant un
phénomène de saturation progressive des quartiers.
Tableau n°2 : répartition de la
population par quartier en 1998 et estimation en 2007 en commune I.
Quartiers
|
Population en 1998
|
Fréquence en 1998
|
Estimation en 2007
|
Banconi
|
63 062
|
32,34%
|
104 507
|
Boulkassoumbougou
|
28 821
|
14,78%
|
47 758
|
Sikoroni
|
26 221
|
13,45%
|
43 451
|
Djélibougou
|
22 058
|
11,31%
|
36 552
|
Djoumanzana
|
18 061
|
9,26%
|
29 928
|
Fadjiguila
|
14 387
|
7,38%
|
23 838
|
Korofina Nord
|
14 350
|
7,36%
|
23 780
|
Korofina Sud
|
4 979
|
2,56%
|
8 246
|
Sotuba
|
3 095
|
1,59%
|
5 124
|
Total
|
195 034
|
100%
|
323 184
|
Source : Mairie de la commune I
Quatre quartiers (Banconi, Boulkassoumbougou, Sikoroni et
Djélibougou) totalisent 71, 88% de la population totale de la commune en
1998.
En 1998, la commune comptait 99 544hommes soit 51% et
95 537 femmes soit 48,98% et une population flottante au nombre de 47 soit
0,02%.
De 1998 à 2006, il a été enregistré
122 078 naissances vivantes dont 3 601 décès soit une
proportion de 2,95%.
La diversité ethnique et l'effectif des populations par
famille constituent un facteur dominant dans l'explication des conditions
d'hygiène et d'assainissement.
1.2.2 Migration : selon l'analyse du
recensement général de la population et de l'habitat d'avril 1998
(Migration et pauvreté), la région de Sikasso et le District de
Bamako constituent les principales zones d'attraction en 1987 et 1998.
La population immigrante étrangère est
estimée à 49 243 et celle nationale à 334 303
dans le seul District de Bamako. La commune I n'est pas en marge de ce flux
migratoire.
1.2.3 Economie : l'économie de la
commune I est basée sur trois secteurs qui sont : le primaire, le
secondaire et le tertiaire.
· Le primaire : il est dominé
par l'agriculture et l'élevage.
· Agriculture : le maraichage
constitue l'activité dominante et occupe une partie de la population.
Pratiqué sur le long du chemin de fer Bamako Koulikoro, la zone ACI de
Sotuba (en voie de disparition), la zone Babiabougou (Korofina Sud) et sur les
flans des marigots non aménagés ; les principales
spéculations pratiquées sont : la carotte, laitue, poivre,
betterave, chou, gombo...
En 2006, ces différentes cultures ont occupées une
superficie totale de 27 647 km2 contre 18 144
km2 en 2007. Cette réduction des superficies est liée
au phénomène galopant de l'urbanisation.
Pour l'organisation et la sauvegarde des intérêts
des maraîchers, trois coopératives ont été
créées :
· Wétou : 70 membres sise à
Sotuba ;
· Dukafa : 45 membres, sise à
Boulkassoumbougou ;
· Dugu Suma : 50 membres, sise à Babiabougou.
· Elevage :
D'une manière générale, l'élevage est
florissant dans le District de Bamako notamment en commune I. les effectifs par
espèce, du cheptel enregistré dans la commune I au cours de
l'année 2006 sont :
Tableau n°3 : effectifs du
bétail précisé dans le tableau ci-dessous par rapport au
total du District de Bamako en 2006.
Espèces
|
Total de la C I
|
Total du District
|
Taux
|
Bovins
|
1000 têtes
|
21 340
|
4,69%
|
Ovins
|
1350 têtes
|
11 842
|
11,4%
|
Caprins
|
450 têtes
|
9 220
|
4,88%
|
Equins
|
30 têtes
|
298
|
10,07%
|
Arsins
|
380 têtes
|
2 000
|
19%
|
Porcins
|
120 têtes
|
880
|
13,64%
|
Volailles
|
10 000 individus
|
853 000
|
1,17%
|
Source : Mairie de la commune I
Parmi les espèces du bétail élevé en
commune I, la proportion des porcins parmi l'effectif du District
s'élève à 13,64%. Le porc est un animal qui se plaise dans
les endroits inondés et sales. En réalité, aujourd'hui, le
nombre est plus élevé et triple l'effectif de 2006, chose qui
pose un énorme problème de salubrité dans les environnants
de ses éleveurs.
Certes, quelques ménages font de l'élevage dans
leur domicile notamment celui des ovins, bovins, volaille...
L'élevage bien qu'étant source de revenu important,
est aussi source d'insalubrité.
· Le secondaire : il est dominé
par l'artisanat et l'industrie.
· L'artisanat : dans ce secteur, on
note la présence de quelques 6333 artisanats repartis entre 171 corps de
métiers. L'activité artisanale est dominée par la
mécanique et la menuiserie métallique. Les ateliers sont
disposés le long des routes et dans certaines parcelles vides.
· L'industrie : selon les
résultats du recensement industriel de 2006, organisé par la
C.P.S/Industrie commerce, le tissu industriel du District de Bamako englobe 227
unité industrielles dont la part de la commune I est
évaluée à 7,93% soit 18 unités reparties en 7
branches d'activité.
La situation par branche d'activité se présente
comme suit :
· La fabrication des produit alimentaires (boisson, tabac,
...) : 44,44% est la plus importante ;
· La fabrication des produits chimiques :
22,22% ;
· La métallurgie et la fonderie : 11,11%.
Les autres activités dont celles extractives,
d'édition et d'imprimerie, la fabrication de verre, la poterie, la
distribution d'électricité, gaz et d'eau représente chacun
5,56% des unités de la commune.
· Le tertiaire : il est dominé
par le petit commerce.
Conformément à l loi n°96-058,
déterminant les ressources fiscales (impôts et taxes) du District
de Bamako et les communes qui le composent, les recettes de la commune sont
perçues sur :
· Les spectacles et divertissements,
· Les distributeurs automatiques et appareils de jeu
installés dans les lieux publics,
· Les établissements de nuit, dancing et
hôtels,
· Les bals, tam-tams et réjouissances similaires,
· La publicité et l'affichage dans les lieux
publics,
· Les installations à caractère commercial et
artisanal,
· L'usage privatif du domaine public,
· Le marché à bétail,
· Les installations portant sur les activités
technologiques et artisanales,
· L'installation des pompes de distribution publique
d'hydrocarbure,
· L'extraction de sable, moellon, gravier ou
latérite,
· Les prestations de service portant sur l'habitat et
· Les prestations administratives.
En 1999 , les recettes de l'ensemble des marchés de
la commune I étaient de 26 721 023 F, alors qu'une
étude de la MDD réalisé en 1997, les estimait à
125 161 000 F soit un taux de recouvrement de 21%. Sur la base de ces
informations, le PDUB et la Mairie de la commune I, ont procédé
en Mai 2000 à un recensement participatif des marchés. Ce travail
a permis de connaître le potentiel des marchés de la commune pour
l'année en cours.
Il chiffrait le potentiel à 117 390 000 F.
Le tableau ci-dessous en donne les résultats.
Tableau n°4 : résultat du
recensement du potentiel des marchés par quartier en 2000.
Marchés
|
Potentiel (F CFA)
|
Recette annuelle (F CFA)
|
Taux
|
Fadjiguila
|
31 374 000
|
9 000 000
|
29,00%
|
Boulkassoumbougou
|
22 120 000
|
5 400 000
|
24,00%
|
Banconi
|
40 086 000
|
9 000 000
|
22,45%
|
Djélibougou
|
10 566 000
|
2 160 000
|
20,00%
|
Sikoroni
|
6 174 000
|
720 000
|
12,00%
|
Babiabougou
|
2 160 000
|
450 000
|
21,00%
|
Voie publiques
|
|
12 681 000
|
|
Total
|
125 161 000
|
39 411 000
|
31,00%
|
Source : Mairie de la commune I
A travers ce tableau, il ressort que la recette d'aucun
marché ne vaut le tiers de son potentiel ce qu'il ya lieu de souligner
que ces marchés ont besoin d'un aménagement conséquent.
Ainsi, le gros quartier de Banconi ayant deux marchés : celui de
Flabougou et de Farada n'atteint pas le pourcentage des quartiers de
Boulkassoumbougou et Fadjiguila qui ont chacun un marché.
En Mai 2000, un recensement participatif des marchés par
la Mairie de la Commune I et PDUB/SNV, a permis d'avoir une idée sur le
potentiel des marchés de la commune et juger des taux de recouvrement de
chacun des marchés. La commune est dotée de neuf (9)
marchés. On y compte 7 525 vendeurs.
Les taxes recouvrables sont ainsi de 376 250 F CFA soit
9 782 500 F CFA par mois soit 117 390 000 F CFA par an.
Les prévisions au cours des quatre récentes
années ont nettement évolué, en particulier 2004 et 2005
soit de 18,07% en 2003 à 27,01% en 2004 à 28,62% en 2005 et 26,3%
en 2006.
Les recettes ont progressivement évolué. Elles sont
passées de 18,28% à 30,73%. Ce qui s'explique d'une part au
dynamisme de la commune et de l'autre à un début de
maîtrise des potentialités existantes.
1.2.4 L'habitat :
Le quartier de Banconi se présent e souvent comme un
quartier construit en dehors des normes urbanistiques légales.
A l'instar de quelques quartiers de la commune, Banconi
présente des gènes réels à son
épanouissement. Cependant, bien que certaines de ces difficultés
et contraintes affichent des similitudes avec celles des autres quartiers,
cette étude nous a permis de déceler quelques
particularités. Celles-ci entre autres en constituent les
principales :
· L'habitat et le problème de lotissement,
· L'insalubrité,
· L'insuffisance d'intérêt aux aspects
environnementaux,
· Le problème d'eau potable...
Dans la commune I, il existe trois types de constructions qui
sont le type moderne, rencontré dans les quartiers entièrement
lotis (Boulkassoumbougou, Korofina Nord, Djélibougou, Djoumanzana et
Fadjiguila) ; le type semi moderne aux quartiers partiellement lotis
(Banconi, Korofina Sud et Sikoroni) enfin le type traditionnel au quartier
spontané de Sotuba. Dans les quartiers partiellement lotis, près
de 45 à 50% des zones d'habitats sont occupés par les habitats
spontanés. Ainsi, à Banconi notamment
Zèkènèkorobougou, Layebougou et Noumoribougou
correspondent à ces critères.
Tableau n°5 : Type d'habitat et nombre
d'enfant de moins de 15 ans par ménage et par secteur du quartier de
Banconi.
Modalités
|
Flab
|
Noum
|
Djang
|
Zèkènè
|
Layeb
|
Taux
|
Type
D'habitat
|
Banco
|
9
|
10
|
9
|
2
|
9
|
32,5%
|
Semi dur
|
33
|
17
|
10
|
3
|
9
|
60%
|
Dur
|
5
|
0
|
1
|
3
|
0
|
7,5%
|
Nombre
D'enfant/ ménage
|
2-10
|
30
|
19
|
8
|
2
|
3
|
51,6%
|
10-20
|
14
|
7
|
9
|
5
|
8
|
35,8%
|
20 +
|
3
|
1
|
3
|
1
|
7
|
12,5%
|
Source : enquête personnelle en
Août 2009.
La précarité des conditions de vie des populations
de Banconi se voit à travers ce tableau, ainsi, pour le type d'habitat
Semi dur, nous avons 60% et sont composés des maisons souvent en banco
renfermé par une couche de ciment ; 32,5% pour le type Banco et
7,5% pour le type Dur. Cela nous montre la promiscuité du logement et le
manque ou l'insuffisance d'infrastructures d'urbanisation.
Certes, les familles sont densément peuplées.
Ainsi, 51,66% des ménages enquêtés ont chacun un effectif
de d'enfant de moins de 15 ans compris entre 2 à10, 35,83% compris entre
10 à 20 et 12,5% ayant un effectif de 20 et plus.
En perspective, beaucoup de ménage a un effectif
très élevé.
A la page suivante, se trouve la carte N°1, relative au
quartier de Banconi.
Chapitre II
Production et nature des déchets
ménagers
2.1 Production des déchets
ménagers :
2.1.1 Les déchets solides : la
production des déchets solides est devenue aujourd'hui
une préoccupation dans le District de Bamako et en commune I en
particulier. Elle ne cesse de croître. En 2005, la production
journalière était de 2100 m3 / jour, dont 987
m3 /jour évacuée, soit 47%.
En commune I du District de Bamako, particulièrement
à Banconi, la question demeure importante. A l'instar de quelques
quartiers de la commune, nous voyons poussé des tas d'ordures dans les
rues, sur les flans des marigots dans le quartier de Banconi.
Ci-dessous, le tableau relative aux quantités d'ordures
produites en commune I et celles produites dans le District de Bamako en cinq
ans.
Tableau N°6 : Quantités
d'ordures produites en commune I et celles produites dans le District de
Bamako de 2005 à 2009.
Années
|
Quantités (tonnes) en commune I
|
Quantités (tonnes) dans le District
|
Taux
|
2005
|
62 428
|
325 829
|
19,16%
|
2006
|
65 224
|
342 448
|
19,04%
|
2007
|
68 019
|
359 043
|
18,94%
|
2008
|
70 814
|
378 255
|
18,72%
|
2009
|
74 076
|
398 430
|
18,60%
|
Source : DNACPN (Politique Nationale
d'Assainissement) 2009.
Ce tableau donne les quantités d'ordures produites en
commune I par rapport à celles produites dans le District de Bamako
durant cinq ans. De ce tableau, il ressort que la proportion des déchets
produits en commune I dimunie au fil des années comme on le voit dans le
tableau avec 19,16% en 2005 et 18,60% en 2009 soit une réduction de
0,56% en cinq ans. Cela peut s'expliquer par la naissance de plusieurs
dépôts anarchiques... mais la part de la commune I reste toujours
au dessus de la moyenne des déchets produits dans le District de Bamako
qui est de 16,66%. Ce qui fait savoir que la production est
élevée en commune I.
2.1.2 Les déchets liquides :
La production des déchets liquides est
élevée en commune I. ils sont produits à travers les
travaux de ménage, les besoins de salubrité, les activités
rémunératrices comme la teinture...
En effet, la quantité des eaux usées produites dans
le District de Bamako était de 43 000m3/j en 1998 et
atteindra 63 000m3/j1(*) en 2010. Cette augmentation n'est pas
accompagnée par la réalisation d'ouvrages appropriés.
2.2 La nature des déchets
ménagers :
Les déchets organiques, totalement biodégradables
laissent place de plus en plus à un ensemble complexe
hétérogène plus ou moins dégradable. Les
déchets produits en commune I et particulièrement à
Banconi sont mixes. Ils sont composés de matériaux
fermentescibles, matériaux recyclable et inertes et des matériaux
plastiques.
· Les déchets solides ménagers sont d'origines
végétale et/ou animale résultant de la manutention,
préparation ou de la consommation des aliments provenant des travaux de
cuisine, de nettoyage, latrines et autres.
Ils sont composés de différentes matières
comme le reste de cuisine, plastiques, textiles, feuilles d'arbres, cartons,
papiers...
· Les déchets liquides ménagers sont des eaux
grises, eaux vannes (eaux usées issues des travaux de cuisine, de la
lessive, nettoyage, puisards, latrines)...
2.3 La collecte des déchets :
La collecte des ordures au niveau des ménages est
assurée par les G.I.E.
Les frais de prestation vont de 1 500 F à 2 000 F par
mois. Le nombre de G.I.E augmente du jour au lendemain, mais faute
d'organisation, de moyens, ils ne sont pas dynamiques dans leur travail. Ils se
créent et disparaissent au fil du temps2(*). Ils sont chargés d'acheminer les ordures vers
les dépôts de transit.
Ensuite, la municipalité à travers la D.S.U.V.A,
les évacue vers le dépôt final. L'insuffisance
d'équipement de collecte a donné naissance au débordement
des dépôts de transit et à la prolifération des
dépôts anarchiques à travers la ville. Cette mauvaise image
de la ville est renforcée aussi par des populations sensibles à
la question par le poids des traditions et l'incivisme d'un poignet de
population.
Certains, à cause de la mauvaise appréciation de la
prestation des G.I.E, font recours aux collecteurs (charretiers) clandestins.
Là, les prix sont négociables c'est-à-dire qu'ils
dépendent de la quantité des déchets à
évacuer.
Les déchets liquides sont drainés dans les
caniveaux et les collecteurs naturels (marigots). Néanmoins, les eaux
vannes et les eaux grises certainement stockées dans les puisards sont
évacuées par les Spiros.
Certaines pratiques des populations sont source du manque
d'éducation environnementale, sous information, précarité
des conditions de vie...
· Le déficit de collecte :
parmi, les milliers de tonnes de déchets produits à Bamako en
général et en commune I en particulier, seulement 60% est
évacué chaque année.
Certes, le faible taux de couverture des G.I.E de collecte
d'ordure, le faible taux d'adhésion au service des G.I.E, l'incivisme de
certains et le poids des traditions des autres, l'insuffisance
d'équipements ne promettent pas un cadre de vie confortable en commune I
et particulièrement à Banconi.
L'insuffisance et l'état des caniveaux sont des situations
qui encouragent certes des populations à proliférer les eaux
usées dans les rues.
· Perspectives : le déficit de
collecte et ses différents paramètres entrainent une accumulation
d'ordures avec son corollaire de prolifération de dépôts
anarchiques à travers le District de Bamako.
Cette attitude exerce une influence sur la santé de
l'homme et son environnement.
La photo ci-dessous est un exemple de dépôt
anarchique à Bamako.
Photo N°1 : dépôt
anarchique aux pieds de la FLASH.
Source : photo personnelle (13 Novembre
2009)
De cette photo, il ressort que les dépôts
anarchiques envahissent la ville de Bamako. Le quartier de Banconi en commune I
ne fait pas exception à ça.
La croissance de la production des déchets solides a
entrainé le débordement des dépôts de transit.
L'insuffisance des équipements de collecte et l'inconscience des
collecteurs (G.I.E, charretiers) entraînent de plus en plus, la
prolifération des dépôts anarchiques à travers les
aires publiques.
Chapitre III
Impact des déchets ménagers sur la
santé et l'environnement
à Banconi
3.1 Impact sur la santé :
La mauvaise gestion des déchets ménagers est
à l'origine du problème de la santé publique d'autant plus
qu'il constitue le facteur dominant de création de nids de production
des vecteurs de menace de la santé comme les moustiques, mouches,
cafards, souris...
Soumise à une urbanisation galopante et non
planifiée, les villes des pays en développement apparaissent
comme des espaces à risques potentiels sanitaires.
A Bamako en général, singulièrement en
commune I notamment à Banconi, les déchets ménagers sont
mal gérés à causes de l'absence d'infrastructures
d'hygiène et d'assainissement de base, un manque de synergie d'action
des acteurs... cela se traduit par une hygiène défectueuse qui
offre des conditions bioécologiques favorables au développement
de germes pathogènes (virus, bactéries, parasites) responsables
de nombreuses maladies qui sévissent dans nos quartiers les transformant
de plus en plus en espace potentiellement
`'épidémiogène''(un espace dont le fonctionnement
génère des germes pathogènes qui provoquent des processus
pathologiques et qui contribuent à faire apparaître et propager
des phénomènes morbides au sein d'une population3(*)).
3.1.1 Diagnostic :
La mauvaise gestion des déchets ménagers et
plusieurs facteurs ont entraîné une inquiétude en
matière de santé des populations à Banconi.
3.1.1.1 Les facteurs : plusieurs facteurs
expliquent la menace grandissante de l'état sanitaire des
populations.
La santé est un problème multidimensionnel dans le
quartier. Le schéma pyramidal de la menace résume la
complexité des facteurs explicatifs de l'impact qui s'alignent autour de
deux grands facteurs : le facteur physique et le facteur humain.
· Le facteur physique :
Les conditions de l'environnement physique constituent un risque
à la santé.
Dans les villes des pays en développement et plus encore
dans les quartiers pauvres, les problèmes de l'environnement sont le
manque ou l'insuffisance de réseaux de drainage et de traitement des
déchets liquides, lotissement, aménagement des marigots...
L'aspect climatique est important est parmi les facteurs de
risque pour la santé. La zone intertropicale est favorable à la
vie des insectes nuisibles à la santé de l'homme comme les
moustiques, mouches, cafards...Cf. carte n°2 aux annexes.
Les conditions climatiques du milieu (chaud et humide) est
favorable à la prolifération des agents pathogènes. Cf.
Annexe 1: carte endémique du paludisme.
En effet, ces insectes causent plusieurs maladies dont le
paludisme, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde...
· Le facteur humain :
Il constitue certes une menace pour la santé à
Banconi. L'homme est le maître de l'environnement, il le façonne
par ses activités, ses besoins nécessitant un aménagement
ou une préservation rentrant ainsi à l'amélioration de son
cadre de vie. Le quartier n'est pas doté d'une urbanisation viable.
A Banconi, les habitudes et le poids des traditions des
populations en matière d'hygiène et d'assainissement ont
transformé son environnement en une véritable menace de sa
santé.
En effet, les donnés démographiques comme la taille
des ménages occupent une place de choix dans l'explication du cadre de
vie. Dans certains ménages, le nombre de personnes atteint souvent
cent(100) avec une proportion d'enfants de moins de quinze(15) ans d'à
peu près 40%. Cf. tableau n°1 et n°5.
Toutes ces personnes utilisent les mêmes toilettes. Ce qui
expose les populations à de gros risques d'épidémies.
L'approvisionnement en eau potable est inégalement reparti
et se pose avec acuité dans certaines zones. Certains font recours aux
puits. Les sources d'approvisionnement public en eau potable ne remplissent pas
très souvent les normes d'hygiène.
Les habitudes et le poids des traditions ne condamnent pas ces
pratiques. Donc ceux-ci sont également en cause.
3.1.1.2 Le problème de la santé
publique :
Un environnement malsain est propice à la
prolifération des insectes nuisibles comme les moustiques, mouches,
cafards, souris...
· La parasitologie :
(les vecteurs pathogènes)
La parasitologie est l'étude de l'interaction entre deux
populations d'êtres vivants dont l'une vit au dépend de l'autre.
Il suffit de considérer l'écologie vectorielle.
Ø Les insectes locales, vecteurs de menace de
santé publique :
- Les moustiques :
Le parasite se multiplie dans le foie
et le sang,
Provoquant fièvre
et frissons
HOMME
Un moustique infecté
un moustique pique
pique un homme
un homme infecté
MOUSTIQUE
Les parasites se multiplient dans l'estomac du
moustique
Et migrent vers les
glandes salivaires
Figure 1 : le cycle palustre
Ce cycle comporte
deux étapes essentielles :
une phase asexuée chez
l'homme et une phase
sexuée chez le moustique.
L'anophèle femelle
Injecte à l'homme le parasite sous forme de
« sporozoïte » ; après avoir
séjourné dans le sang, il donne de
« mérozoïtes ». Après quelques cycles de
réplication, des parasites mâles et femelles (gamétocytes)
sont formés à l'intérieur des globules rouges. Lorsqu'un
moustique pique une personne infecté, il est infecté et peut
ainsi transmettre le parasite à nouveau à un homme.
Les différentes espèces de moustiques appartiennent
toutes au même groupe zoologique, elle un certains nombres de
caractéristiques communes.
Avec leurs pièces buccales qui piquent et sucent, les
femelles des anophèles prélèvent sur les mammifères
(hommes et animaux) du sang dont elles ont besoin pour produire ses oeufs. Les
larves se développent dans l'eau. La saison des moustiques
s'étend toute l'année dans les régions chaudes et humides
ils sont actifs toute l'année notamment là où le
problème d'hygiène et d'assainissement se pose. La plupart se
cache pendant le jour et ne vole qu'à la tombée du soleil. Les
moustiques ne sont pas uniquement gênants mais ils sont aussi très
dangereux en tant que vecteurs de nombreuses maladies.
Les trois groupes principaux sont : les moustiques communs
(culex spp), les moustiques de la fièvre jaune (aèdes spp) et les
moustiques du paludisme (anophèles spp). Le premier groupe se produit
près des habitations dans les rizières. Ce type d'espèce
culex transmet des maladies entre autre l'encéphalite, la
filariose...
Les moustiques de la fièvre jaune (aèdes spp)
comprennent de très nombreuses espèces qui se manifestent surtout
dans les régions urbaines. Les larves d'aèdes se
développent dans les eaux légèrement polluées, dans
de petites mares, de vieux pneus d'automobile,...
Le moustique à l'origine des épidémies
urbaines est Aèdes aegypti. C'est aussi le vecteur de la dengue, autre
arbovirose en pleine extension à travers le monde.
Les moustiques ont une espérance de vie de trois (3)
à douze (12) semaines (longévité et capacité
vectorielle).
- Les mouches :
Les espèces de mouches importantes sont : la mouche
commune, la petite mouche domestique, la mouche faciale, la mouche des fruits
ou du vinaigre, la mouche bleue de la viande, la mouche grise de la viande, la
mouche piqueuse des étables.
La mouche piqueuse des étables diffère des autres
de mouches en ce sens que c'est la seule qui ait besoin de sang pour produire
ses oeufs. Elles piquent les hommes et les animaux pour se nourrir. Elles se
produisent surtout dans les endroits chauds et secs.
Les adultes se nourrissent des déchets
végétaux et animaux mais aussi de sueur et de fèces. Elles
pondent des centaines d'oeufs dans les déchets organiques en
décomposition où les asticots demeurent pendant tous leurs stades
de développement.
- Les souris, cafards :
Ces espèces bien étant différents sont
nuisibles à l'environnement de l'homme. Les aires urbaines insalubres
sont propices à leur production. Ils vivent du reste de cuisine, de
fèces et de déchets organiques en général.
Banconi étant un quartier spontané est devenu un
des fiefs de ces espèces à Bamako. Ainsi, dans certains
ménages, les gens ont du mal à garder leur nourriture à
l'abri de ces insectes. En pus de ceux-ci, les souris font trous partout dans
les maisons.
Graphique n°1 : les vecteurs de cause
des maladies à Banconi.
Source : enquête personnelle
(Août 2009).
Ce graphique nous montre la proportion des vecteurs de maladies
qui touchent la population de Banconi. Ainsi, il ressort que la part des
moustiques et des mouches demeure importante avec 43,33% et 10,83% que les
autres causes dominées par les ordures, eaux usées...soit
45,83%.
Ø Germes pathogènes : ces
insectes causent les maladies en deux façons principales : la
principale est purement mécanique et la deuxième par
piqûre.
- La première (mécanique) :
tout comme notre environnement est insalubre, ainsi, les mouches
véhiculent par leurs pattes des milliers de micro bactéries qui
en grande quantité peuvent provoquer des maladies comme la
diarrhée, le choléra...
Ces insectes nous contaminent par consommation directe et ou en
se posant par exemple sur les matières fécales puis transmettent
les agents infectieux en se posant sur nos produits alimentaires. Ainsi, les
hommes contractent des maladies débilitantes et mortelles comme la
fièvre typhoïde, dysenterie, le choléra...
On pense également que les cafards, qui se plaisent dans
la saleté, transmettent mécaniquement des maladies.
- La deuxième (par piqûre) :
le rôle vectoriel des moustiques est la faculté de piquer. Les
insectes peuvent communiquer des maladies lorsque leur organisme abrite des
virus, bactéries ou des parasites qu'ils transmettent par une
piqûre ou d'autres façons.
Un faible taux d'insecte contamine de cette manière. Par
exemple, sur les nombreuses espèces de moustiques qui existent, seul les
anophèles transmettent le paludisme, la maladie contagieuse la plus
mortelle du monde après la tuberculose. D'autres moustiques sont
porteurs de plusieurs sortes de maladies. D'après
l'O.M.S : « de tous les insectes qui transmettent des
maladies, le moustique est le plus dangereux ; il transmet le paludisme,
la dengue, fièvre jaune qui ensemble sont responsable de plusieurs
millions de décès4(*). »
· Les pathologies :
Tous ces insectes se plaisent dans les zones chaudes, humides et
malsaines favorables à leur expansion.
Plusieurs maladies sont liées à différents
types de déchets sous deux principales formes qui sont la parasitologie
et le phénomène de pollution.
Cependant, à Banconi, les consultations médicales
évaluent le poids de l'impact.
Tableau n°7 : consultations
médicales par secteur du quartier de Banconi en 2008.
Période
|
Secteur de Banconi
|
Total
|
Zèkènè
|
Layeb
|
Plateau
|
Flab
|
Janvier
|
69
|
71
|
116
|
114
|
370
|
Février
|
63
|
55
|
128
|
121
|
367
|
Mars
|
46
|
53
|
109
|
102
|
310
|
Avril
|
57
|
76
|
128
|
98
|
359
|
Mai
|
64
|
54
|
127
|
118
|
363
|
Juin
|
69
|
73
|
122
|
100
|
364
|
Juillet
|
112
|
109
|
122
|
159
|
528
|
Août
|
98
|
83
|
148
|
121
|
431
|
Septembre
|
89
|
90
|
129
|
119
|
410
|
Octobre
|
105
|
89
|
127
|
136
|
457
|
Novembre
|
100
|
85
|
113
|
152
|
450
|
Décembre
|
81
|
79
|
102
|
131
|
393
|
Total
|
953
|
917
|
1461
|
1471
|
4802
|
Taux
|
20%
|
19%
|
30%
|
31%
|
100%
|
Source : ASACOBA (résultat des
activités 2008)
De ce tableau, il ressort que les consultations sont nombreuses
pendant la saison pluvieuse. Cela peut s'expliquer en partie par le fait qu'en
hivernage, les eaux de ruissellement drainent les ordures dans les caniveaux,
marigots et dans les rues ; ce qui entraînent un malaise
général (les mauvaises odeurs, la vivacité des insectes
nuisibles, la prolifération des bactéries...) provoquant ainsi
une forte prévalence du paludisme chez les enfants et les femmes
enceintes.
Ø Première forme
(parasitologie) : ce sont les maladies transmises par
piqûre et les maladies transmises par transport.
Parmi ces maladies, le paludisme est le plus
sévère.
- Le paludisme : c'est une maladie
parasitaire potentiellement mortelle transmise par des moustiques de type
anophèle femelle. On pensait à l'origine que cette maladie
provenait des zones marécageuses, d'où le nom de paludisme
dérivé du mot ancien « palud » (marais). En
1880, les scientifiques ont découvert a véritable cause du
paludisme ; un parasite unicellulaire appelé plasmodium transmis
d'une personne à une autre par piqûre de moustique
(anophèle femelle qui a besoin du sang pour nourrir ses oeufs).
Quatre vingt dix pour cent (90%) des décès dû
au paludisme, surviennent en Afrique au sud du Sahara principalement chez les
jeunes enfants.
D'après l'O.M.S, le paludisme tue un enfant toutes les
trente secondes.
Le parasite du paludisme pénètre dans l'organisme
de l'hôte humain lorsqu'un moustique anophèle contaminé
fait un repas de sang. Le parasite subit alors une série de
transformation au cours de son cycle de vie complexe cf. figure n°1. Grace
à ces changements, les plasmodes échappent au système
immunitaire, contaminent le foie et les globules rouges, et prennent finalement
une forme capable d'infecter à nouveau un moustique lorsqu'il pique une
personne contaminée. Dans le corps du moustique, le parasite subit de
nouvelles transformations jusqu'à ce qu'il soit capable de contaminer
à nouveau un hôte humain lorsque le moustique femelle prend un
repas de sang suivant.
En générale, le paludisme s'accompagne de
fièvre, vomissement, et autres symptômes de type grippal.
En 2008, sur un total de 120606 cas de paludisme
enregistré dans le District de Bamako ; la commune V
représentait 26%, 20% pour la commune II, 18% pour la commune VI, 16%
pour la commune I, 12% pour la commune IV et 7% pour la commune III.
En commune I, singulièrement à Banconi, la plupart
des malades du paludisme ne font pas recours aux centres de santé sauf
en cas d'urgence, par contre, la `'pharmacie mobile'' ou `'par terre'' et la
médecine traditionnelle sont très sollicitées.
- La fièvre : il ya la fièvre
jaune et la fièvre typhoide ; infectieuses et contagieuses
transmises par l'eau et par toxi-infection alimentaire
caractérisé par une fièvre (état de stupeur et de
troubles digestifs).
La fièvre jaune est une maladie virale qui fut
décrite pour la première fois au milieu du XII au Yucatàn
(Mexique). Elle est due à un arbovirus (virus transmis par un arthropode
vecteur), le virus amaril, qui a été isolé en 1927
simultanément au Ghana et au Sénégal, à l'Institut
Pasteur de Dakar. Ce virus est transmis à l'homme par des moustiques du
genre Aèdes. Le virus amaril infecte également le singe en
forêt où persiste un cycle singe-moustique (cycle selvatique) dans
lequel l'homme n'est qu'un intrus. La fièvre jaune serait donc avant
tout une zoonose, qui existait peut être depuis des milliers
d'années et qui a été transmise à l'homme lorsque
celui-ci s'est aventuré en forêt tropicale.
L'Afrique est de loin le continent le plus touché, avec
95% des cas recensés dans le monde et d'après l'O.M.S, 200
0005(*) cas et 30 000
décès par an. La fréquence des épidémies et
des cas isolés a régulièrement augmenté au cours de
ces dernières années comme principalement au Mali et au Soudan en
2005.
Les salmonelles responsables de la fièvre typhoïde
et paratyphoïde ayant l'homme pour réservoir, la contamination se
fait par injection d'eau ou d'aliments ayant subit une contamination
fécale d'origine humaine. Comme toutes maladies à transmission
oro-fécale, ces fièvres surviennent le plus souvent dans des
zones où l'hygiène est précaire.
Le graphique ci-dessous montre la fréquence des maladies
infectieuses parmi celles rencontrées par les populations de Banconi.
Graphique n°2 : les pathologies
fréquentes à Banconi.
Source : enquête personnelle
(Août 2009).
Ce graphique nous montre les pathologies fréquentes et
leurs proportions dans le quartier de Banconi. Il ressort que le paludisme
demeure le plus important soit 58,33%, ensuite les autres pathologies comme les
diarrhées, le choléra soit 30% et les fièvres avec 11,
67%.
Le tableau ci-dessous relatif aux pathologies enregistrées
à l'ASACOBA en 2008, confirme en partie les résultats de notre
graphique ci-dessus.
Tableau n°8 : taux de morbidité
des pathologies enregistrées à travers les consultations à
l'ASACOBA en 2008.
Les pathologies
|
Nombre de cas
|
Taux
|
Paludisme
|
12 568
|
42%
|
Infections pulmonaires
|
8 670
|
29%
|
Maladies diarrhéiques
|
8 085
|
27%
|
Infections génitales
|
5 972
|
20%
|
Autres parasitoses
|
4 194
|
14%
|
Infections urinaires
|
2 698
|
9%
|
Schistosomiase
|
1 802
|
6%
|
Plaies abcès
|
1 270
|
4%
|
Source : ASACOBA (résultat des
activités 2008).
Ce tableau donne les résultats des consultations des
femmes et des enfants à l'ASACOBA ; il ressort que parmi les
pathologies enregistrées à travers les consultations, le
paludisme, les infections pulmonaires, les maladies diarrhéiques sont
les plus importantes.
Ø Deuxième forme (phénomène
de pollution) :
La mauvaise gestion des déchets ménagers a
entraîné non seulement la prolifération des insectes
nuisible à la santé de l'homme mais aussi une pollution de plus
en plus remarquable promettant la dégradation des conditions
environnementales et sanitaires publiques des populations.
Ainsi, à Banconi, les déchets ménagers
(ordures et eaux usées) constituent chacun un front agressif pour
l'environnement.
- Déchets solides : la prolifération des
dépôts anarchiques d'ordures, l'utilisation des marigots comme
dépôts d'ordures, l'incinération des ordures constituent
une menace pour l'eau, l'air et le sol.
Les mauvaises odeurs, la prolifération des ordures dans
les rues et dans les rues et dans les collecteurs naturels des eaux
usées et pluviales ont entraîné un malaise au niveau des
habitants.
D'après l'O.M.S, `'la santé est un état
de bien être complet : physique, mental et social et non pas
simplement l'absence de maladies ou d'infirmité''6(*).
La santé renferme la notion d'équilibre et
d'harmonie du corps humain en son sein et dans son adaptation dynamique au
milieu ambiant.
Certes, l'incinération des ordures provoque la pollution
de l'air qui peut entraîner des maladies pulmonaires...
- Déchets liquides : selon Louis
Pasteur7(*) « un agent provoque une maladie selon
un enchaînement logique, cartésien de
phénomènes ». la maladie est l'aboutissement d'un
processus linéaire déclenché par un facteur, le microbe.
Les dangers potentiellement présents dans une eau sont soit des
molécules chimiques toxiques, soit des micro-organismes (vers
intestinaux, virus, bactéries, protozoaires).
Au Mali, les maladies hydriques fréquentes sont : le
choléra, la dysenterie, la fièvre typhoide, la bilharziose
(toutes ces maladies sont liées essentiellement aux micro-organismes) et
le goitre qui favorise l'hyperthyroïdie due à l'absence d'iode dans
l'eau.
Les diarrhées aigues sont presque toujours d'origine
infectieuse.
La prévalence des diarrhées aigues infectieuses
varie en fonction de la saison, de la localisation géographique, du
groupe d'âge étudié et des conditions hygiéniques et
sanitaires.
Dans les pays en développement, elles présentent la
première cause de mortalité infantile. Sous nos climats,
l'immense majorité des diarrhées aigues sont bénignes et
guérissent spontanément.
Elles entraînent surtout des complications chez les jeunes
enfants, les sujets âgés ou immunodéprimés.
La lutte contre les maladies liées à l'eau
d'alimentation reste un enjeu majeur dans les pays développement,
où les diarrhées sont la 2è cause de
mortalité infantile. L'O.M.S affirme régulièrement que la
qualité micro biologique de l'eau reste la première
préoccupation de santé publique à l'échelle
mondiale. La contamination de l'eau de boisson joue un rôle très
important dans ces pays du fait de l'absence d'assainissement et des
difficultés d'approvisionnement en eau. Ces difficultés
empêchent une bonne hygiène alimentaire ou personnelle ce qui
augmente le risque d'infection. La typhoïde reste répandue et des
épidémies de choléra surviennent et se propagent à
l'échelle des continents.
L'eau, ressource naturelle indispensable à la vie est
devenu de manière directe ou indirecte l'une des causes de maladie ou de
mort. La mauvaise gestion des déchets ménagers entraîne la
pollution de la nappe phréatique pouvant entraîner elle aussi la
pollution des eaux de puits qui ne sont pas traitées suivant les normes
d'hygiène mais consommées par des populations à 70% faute
de problème d'approvisionnement en eau potable dans certains
endroits.
De plus, les fèces humaines contiennent des micros
organismes pathogènes.
Sachant qu'à Banconi, une portion de population fait de
mauvaise pratique en matière d'hygiène et d'assainissement comme
la vidange des latrines et puisards, force est de reconnaître que la
dégradation de la qualité de l'eau des puits est possible.
Une population relativement pauvre ne peut pas couvrir tous ses
besoins en matière d'eau avec de l'eau potable (robinet) dont le service
d'approvisionnement est médiocre par endroit aux sources publiques
lucratives.
Les dangers liés à la contamination microbienne de
l'eau ne se limite pas aux gastro-entérites aigues.
Certaines bactéries pathogènes transmises par l'eau
ne sont pas d'origine entérique. Ce sont des bactéries qui vivent
dans l'environnement et peuvent engendrer des infections, le plus souvent chez
des personnes immunologiquement fragiles. La plus connue est la
lésionnelle.
Ainsi, les maladies hydriques ont été
identifiées dont les plus fréquentes sont entre autres le
paludisme, les diarrhées, choléra, amibiase, filarioses...
Dans les pays en développement, 80% des maladies sont
représentées par les maladies hydriques parmi lesquelles la
diarrhée constitue la principale cause de mort des enfants.
Le diagramme ci-dessous présente le paludisme, la
méningite+la fièvre jaune en 2008 dans le District de Bamako.
Graphique n°3 : taux de paludisme, de
la méningite+la fièvre jaune en 2008 dans le District de
Bamako.
Source : Mairie de la commune I, 2008.
Ce diagramme nous donne les taux de contamination du paludisme,
de la méningite+la fièvre jaune dans le District de Bamako.
A l'image de ce graphique, il ressort que le paludisme est plus
important en termes de pathologies courantes dans le District de Bamako.
3.1.2 Perspectives :
A l'instar ses quartiers spontanés, les méfaits des
maladies endémiques et épidémiques ont entrainé une
pression sur les facteurs socio-économiques des habitants du quartier de
Banconi.
3.1.2.1 Les conditions
socio-économiques :
Les conséquences de la mauvaise gestion des déchets
ménagers ont joué sur les conditions socio-économiques
(niveau de revenu et de pauvreté) des habitants du quartier de
Banconi.
· Les conditions sociales : en
Afrique, les conduites à tenir devant le malade engagent le corps
social. La perception de la maladie, les coûts économiques, les
charges sociales, le choix de l'itinéraire thérapeutique sont
déterminantes dans l'explication des conditions sociales de la
maladie.
L'individu malade, perd son état de bien être
physique et moral, ainsi la maladie peut être un véritable
problème de société dont les émotions, les
résonnances engendrent bien des malaises au sein du cercle de la
famille, amis, camarades, de la communauté.
En effet, la maladie engendre un malaise social au sein d'un
ménage, d'une communauté...en ce sens qu'au sein d'un
ménage pauvre où un ou des membres tombent fréquemment
malade, entraînent souvent un refus partiel ou un découragement
à l'accompagnement du patient jusqu'à son rétablissement,
à la longue c'est l'éclatement du tissus social...
· Les conditions économiques :
les maladies d'origine insalubres entraînent une pression sur les
ressources économiques d'un pays. Les maladies endémiques et
épidémiques nécessitent d'énormes dépenses
pour les éradiquer.
Chaque année, l'état débourse plusieurs
milliards de nos francs pour des campagnes d'information, de sensibilisation,
de vaccination, de soin...pour la prévention des maladies transmissibles
comme le paludisme...
En cas de maladie, les incapacités de travail
occasionné sont autant de pertes encore plus importantes qu'elle puisse
conduire à la mort.
Le gros quartier de Banconi, caractérisé par la
précarité des conditions de vie, on tombe fréquemment
malade et si un enfant tombe malade, presque les 2/5 du budget mensuel de la
famille qui ne dépasse guère 50 000 F CFA y est investi.
Ainsi, beaucoup de ménages font recours à la pharmacopée
ou à la `'pharmacie mobile'' dont cette dernière ne garantit pas
des soins curatifs.
Par ailleurs, tout le monde n'a pas de moustiquaire et les
maisons ne sont pas traitées par les insecticides ; même ceux
qui le font ne font pas un traitement régulier.
3.1.2.2 Suggestions :
Les déchets ménagers sont dangereux pour la
santé de l'homme, mais utile lorsqu'ils sont bien
gérés.
· Les propositions :
La problématique de la gestion des déchets
ménagers et ses conséquences sur la population
relèvent : de la façon de gérer, les habitudes de
tout un chacun en matière d'hygiène et d'assainissement.
En résumé, pour surmonter l'impact des
déchets sur la santé des populations, il faut des
stratégies de gestion efficace des déchets ménagers. Pour
ce faire, il faut :
- Construire des dépôts de transit et
final ;
- Planifier la collecte, l'acheminement et le traitement des
déchets,
- Informer et sensibiliser la population,
- Appliquer rigoureusement les textes,
- Appuyer les structures en matériel, humain et
financier,
- Adopter un règlement de police en matière
d'hygiène et d'assainissement,
- Construire un réseau de drainage fiable et
améliorer l'existant,
- Construire un réseau de mini égout et
égout,
- Construire des bassins d'épuration des eaux
usées...
La politique nationale d'hygiène8(*) a été
adoptée en janvier 1996. Elle était prévue par le
schéma directeur et partie intégrante du Plan d'Action National
Environnemental (PANE). Elle s'est assigné les objectifs suivants :
améliorer les comportements individuels et collectifs de la
communauté, augmenter le financement des programmes d'hygiène
publique, améliorer les taux de couverture en assainissement, mettre en
place une banque de données sur l'hygiène. La priorité est
accordé à l'I.E.C surtout des femmes et des enfants.
· Les avantages :
Pour lutter contre la pollution de l'environnement, une technique
de recyclage des déchets plastiques es pavés a vu le jour. Le
pavé s'obtient à partir d'un mélange de déchets
plastiques fondus et de sable fin qu'on malaxe avant de passer dans des moules
traditionnelles. Les déchets plastiques servent aussi de combustible
pour la cuisson des pavés.
La technique des pavés est de plus en plus utilisée
pour le revêtement des rues de plusieurs viles d'Afrique de l'ouest
depuis le début des années 1990, avec l'appui financier des
donateurs étrangers. Selon des techniciens, le revêtement
effectué avec des pavés sont moins coûteux et plus
résistants.
Les déchets plastiques agressent la vue aussi bien en
ville qu'en brousse, mais constituent surtout un danger permanent pour les
ressources naturelles et les animaux. Le plastique est une matière non
biodégradable qui bouche les canalisations et les caniveaux
d'évacuation des eaux pluviales et usées.
3.2 Impact des déchets ménagers sur
l'environnement :
La situation actuelle de l'environnement est intimement
liée à la situation actuelle de la gestion des déchets
ménagers dans les pays en développement.
3.2.1 Les déchets
ménagers :
Pendant longtemps, les hommes se sont peu
préoccupés de leur milieu naturel, s'ingérant dans la
nature et usant d'elle souvent sans mesuré, aménageant à
tour de bras et rejetant largement effluents et déchets de toutes sortes
dont les déchets ménagers. Le constat est dramatique
aujourd'hui.
Des zones entières ont été
dévastées et nombre de cours d'eau et nappes souterraines sont en
cours de risque.
3.2.1.1 Les déchets solides :
Les ordures ménagères augmentent sans cesse de
volume. Les déchets initialement, purement organiques, totalement
biodégradables laissent place de plus en plus à un ensemble
à un ensemble complexe, hétérogène plus ou moins
dégradable.
La décomposition des déchets solides (les
éléments organiques qu'ils contiennent) sous l'action de l'eau,
l'air et de la température sont susceptibles de provoquer des dangers
immédiats ou lointains incalculables sur l'environnement de l'homme (les
pollutions, les mauvaises odeurs...).
Le phénomène est assez grave lorsque les
déchets sont mal gérés car ils sont composés de
matériaux fermentescibles, matériaux recyclables et inertes et
des matériaux plastiques.
Les déchets solides constituent l'un des dangers les plus
importants pour l'environnement notamment par la pollution de l'eau, sol et de
l'air.
Dans le District de Bamako, le ministère de
l'environnement et de l'assainissement a recensé en 2005, 188 points
noirs d'occupation anarchique à travers les différentes communes
dont 134 occupations de bas fonds repartis comme suit : 9 à
Farakoba, 21 à Molobalini, 45 à Banconi et 59 à
Farakoni.
En commune I notamment à Banconi, l'impact des
déchets solides se fait sentir.
En effet, sur le long des ruisseaux ou marigots, sont
entassées des ordures qui sont certes à l'origine de la pollution
du sol et de l'air. En plus des ordures, les boues des latrines
enterrées souvent ou déversées dans les environs des
concessions s'avèrent plus menaçant...
3.2.1.2 Les déchets liquides :
Les déchets liquides sont un autre problème crucial
pour le bien être de l'environnement.
La gestion des déchets liquides à Banconi, laisse
voir que les conséquences sont néfastes sur l'environnement.
L'élimination des excréments et des urines dans des
conditions insalubres constitue l'une des causes d'infection les plus courantes
de l'environnement. La stagnation et l'infiltration des eaux usées sont
des facteurs qui influencent la dégradation des éléments
de l'environnement.
Le non respect des normes dans la réalisation des ouvrages
d'assainissement individuels est une base de la pollution des ressources en
eau.
Paramètres chimiques :
L'évaluation de la quantité des ions
présents dans l'eau. Les normes de l'O.M.S pour ces ions sont :
- Le chlore total>0,25mg/l
- Le chlore libre>0,2mg/l
- Les nitrates<50mg/l
- Les nitrites<3mg/l
- Le sulfate<250mg/l
- Le phosphate<5mg/l
Paramètre des micro-organismes :
Il s'agit de rechercher la présence des coliformes totaux,
des coliformes fécaux et des streptocoques fécaux.
Les normes de l'O.M.S sont :
- Coliformes totaux <10/100 ml d'eau
- Coliformes fécaux = 0/100 ml d'eau
- Streptocoques fécaux = 0/100 ml d'eau.
3.2.2 Les pollutions environnementales :
La pollution augmente en raison notamment de l'accroissement
rapide de la population. Chaque être vivant produit inévitablement
des déchets.
La pollution de la nappe superficielle est
généralisée à Bamako et localisé dans
plusieurs secteurs9(*). A
titre d'exemple, la teneur en nitrites dans les puits de Bozola est de
2,23mg/l, 145,2mg/l à Niaréla alors que la norme admise est de
0,10mg/l.
La stagnation des eaux usées et leur infiltration, le non
entretien et les défaillances des ouvrages d'assainissement sont les
causes de plusieurs pollutions et de multiplication des vecteurs de
maladies.
Cet état cause beaucoup de problèmes de
santé publique et de pollution de l'air, eau et sol dont les
conséquences sont l'explosion des gîtes larvaires et
l'augmentation de la prévalence du paludisme, fièvre
typhoïde, hépatites, dermatoses, maladies diarrhéiques
gastro-intestinales.
Selon l'O.M.S, 80 à 85% des maladies ont un lien
étroit avec l'insuffisance d'assainissement en Afrique tropicale.
Les déchets ménagers sont à l'origine de
plusieurs types de polluants, parmi lesquels :
- Le méthane : abondamment dégagé par
la décomposition des matières organiques, il contribue fortement
à l'effet de serre. En décharge par exemple, il ya formation d'un
biogaz contenant de 40 à 60% de méthane (le reste étant du
gaz carbonique, de l'azote, du gaz sulfhydrique, et divers acides plus ou moins
volatils et soufrés) sur une période pouvant atteindre une
dizaine d'années.
- L'acide chlorhydrique : il est produit par
l'incinération (la combustion d'une tonne de déchets
ménagers entraîne l'émission de plus de 7 kg d'acide
chlorhydrique).
3.2.2.1 La pollution hydrique :
Les eaux usées domestiques sont riches en déchets
organiques, graisses (eaux de cuisine), matières minérales (eaux
de bain, de lessive) et hydrocarbonates, azote, phosphore et potassium (eaux
vannes ou eaux usées du W.C) qui polluent l'eau.
Une eau est dite polluée lorsque ses qualités sont
dégradées, perturbant la vie aquatique et rendant son utilisation
dangereuse pour l'homme et les animaux.
Une eau à usage domestique doit être de goût
agréable.
Cependant, les eaux de puits du quartier de Banconi sont
dégoutantes. Cette dégradation résulte de la
présence de polluants en quantité suffisante pour qu'elles
puissent être nocives.
Pour le contrôle de la qualité des eaux, une
structure a été créée à l'occasion en 1990
appelé Laboratoire de la Qualité des Eaux (L.Q.E). Ce laboratoire
a pour mission de déterminer, gérer, et de protéger la
qualité des eaux du territoire national, notamment par la
réalisation des activités suivantes :
- L'échantillonnage et analyse physico-chimiques et
bactériologiques des eaux, incluant le suivi et le contrôle de
leur qualité ;
- Analyse des dépôts et des
sédiments ;
- Etudes hydro chimique et hydrodynamique sur l'origine et
l'évolution des nappes d'eau ;
- Etudes et mesures correctives contribuant à
l'amélioration et à la protection de la qualité des
eaux ;
- Inventaire des données sur la qualité des eaux et
de la constitution d'archives.
En 2000, le L.Q.E a effectué 2121 analyses
bactériologiques et physico-chimiques. Les analyses effectuées
comprennent près d'une trentaine de paramètres physico-chimiques
et microbiologiques requis pour évaluer la qualité des eaux
souterraines. De l'ensemble des analyses effectuées, 90% portent sur des
échantillons d'eaux souterraines et de surface, tandis que 10% portent
sur des échantillons d'eaux usées.
La pollution des eaux souterraines est fréquente. Elle est
bactériologique, chimique ou physique (température et
radioactivité).
Les matières organiques sont des matières oxydables
qui nécessitent pour leur décomposition une certaine
quantité d'oxygène, c'est pourquoi elles sont
considérées comme des matières polluantes.
Ces polluants sont :
- Soit des substances qui perturbent l'équilibre
biologique de l'environnement ;
- Soit des substances toxiques pour les êtres vivants.
Parmi les polluants, nous avons les polluants organiques qui sont
des produits rejetés par les êtres vivants :
excréments, déchets alimentaires.
Ils sont biodégradables c'est-à-dire qu'ils
s'éliminent progressivement dans l'eau de façon naturelle, par
réaction chimique ou par l'action des micro-organismes présents
naturellement dans l'eau ; les contaminants microbiologiques qui sont des
microbes pathogènes peuvent provoquer des maladies tant pour la faune et
la flore que pour l'homme.
D'après les conclusions du schéma directeur et
programme de drainage des eaux pluviales de l'assainissement des eaux
usées du District de Bamako, les normes de dégradation des
qualités de l'eau de la nappe phréatique ont été
largement dépassées.
- L'eau pour la plupart est chlorée et
hydrocarbonatée avec comme cation fréquent le sodium ;
- Le PH peut descendre à des valeurs très faibles
de l'ordre de 3,7 ;
- Les zones de concentration élevée sont les
quartiers à peuplement ancien pour toutes les périodes.
- Les minéralisations totales moyennes sont de
0,3g/l ;
- Les concentrations augmentent généralement en
saison des pluies.
On relève d'après ces résultats, qu'en
plusieurs fois, les concentrations limites tolérées
généralement par les normes ont été
généralement dépassées. Ceci dénote une
pollution très avancée de la nappe10(*).
Les concentrations des eaux usées mélangées
aux déchets solides en DBO et DCO à Banconi11(*) est respectivement de 400mg/l
en DBO5 et 1152mg/l en DCO.
Ces facteurs sont d'autant pus nocifs qu'ils contaminent
directement le sol par ruissèlement générant des charges
en DBO et MES.
La DCO, représente l'ensemble des matières
oxydables et la DBO5, la part des matières organiques
biodégradables.
La différence entre DCO et DBO5
représente la charge en matière s organiques peu ou pas
dégradables.
Pour les eaux domestiques, le rapport est de 1,5 à 2. Ce
qui correspond à une biodégradation facile. Il peut atteindre 2,5
à 3 sans inconvénients très sensible.
Le PH (Potentiel d'Hydrogène) permet de savoir si
l'échantillon d'eau est acide, basique, ou neutre. L'échelle des
PH varient de 0 à 14. Le PH de neutralité est 7.
Le tableau ci-dessous donne un diagnostic dans certains quartiers
de Bamako.
Tableau n°9 : concentration en DBO des
eaux usées.
Modalités
|
Banconi
|
Lassa
|
Missira
|
Quartier Mali
|
Hippodrome
|
Medina-coura
|
A.E.P
(l/hbt/j)
|
45
|
45
|
65
|
70
|
120
|
120
|
Taux de rejet
|
50%
|
50%
|
65%
|
70%
|
80%
|
80%
|
Volume des eaux usées (l/hbt/j)
|
22
|
22
|
42
|
49
|
96
|
96
|
DBO spécifique (g/hbt/j
|
40
|
40
|
40
|
40
|
40
|
40
|
DBO eaux grises+vannes (mg/l)
|
1782
|
1782
|
948
|
817
|
417
|
417
|
75% DBO spécifique (g/hbt/j)
|
30
|
30
|
30
|
30
|
30
|
30
|
DBO eaux grises (mg/l
|
1336
|
1336
|
711
|
613
|
313
|
313
|
Source : S.T.V : D.S.U.V.A
Le zoning de perméabilité des quartiers de Banconi,
Sikoroni, Djélibougou, Djoumanzana, Sotuba, est de 10x10-6
(perméabilité) par m/s est forte.
La pollution du sol est provoquée par des déchets
ménagers et leur infiltration dans le sol pollue la nappe
phréatique. Une pollution peut aller jusqu'à une dizaine
d'années voire plus pour être plus nocive.
La pollution hydrique est intimement liée à celle
du sol.
Cependant, la pollution de l'air par les déchets
ménagers est le plus souvent produite par l'incinération des
ordures et les mauvaises odeurs des eaux usées et ordures
proliférées anarchiquement dans les rues.
3.2.2.2 La pollution de l'air :
La pollution de l'air en commune I peut être
déterminée d'une part par l'incinération des
déchets et d'autres part au transport des particules fines et plastiques
par le vent qui rend l'air dangereux à respirer. Le vent véhicule
ainsi les bactéries nocives à la santé.
La santé publique est menacée. Cependant, les
sources de pollution de l'air sont multiples. Le brûlage anarchique des
pneus, des ordures ménagères et des déchets de toutes
sortes, les activités industrielles, le trafic automobile, constituent
des facteurs polluants de l'air. Par exemple, la fumée
dégagée par le brûlage de pneus contient des substances
très dangereuses telles que les dioxines et les furannes.
Ces polluants organiques ont une durée de vie qui peut
s'étendre sur vingt (20) ans et menace sérieusement la
santé publique. Ils peuvent persister dans les tissus graisseux du corps
humain. Ils sont cancérigènes et provoquent des malformations,
des maladies respiratoires... La nuisance des colorants utilisés par les
teinturières est avérée. Les eaux souillées
versées sur le sol contiennent des éléments polluants.
Leur contact avec l'air est aussi dangereux.
Au regard de ces différents éléments, un
véritable danger plane sur la ville de Bamako. Les pratiques polluantes
sont quotidiennes dans notre capitale. Cette pollution expose ses habitants
à beaucoup de maladies.
3.2.3 Les perspectives et suggestions :
Ces situations de pollution de l'environnement laissent
réfléchir comment sera l'avenir de nos futures
générations ?
Chacun doit méditer sur sa part de responsabilité
dans la dégradation de son environnement afin de minimiser ses
effets.
L'insalubrité persistante a une source ; la
croissance de la population doit nous amener à innover ou renforcer nos
stratégies de lutte contre ses multiples nuisances afin de rendre notre
cadre de vie agréable.
3.2.3.1 Les perspectives :
Les déchets ménagers peuvent être
valorisés pour contribuer au développement économique de
notre pays.
Avec les déchets ménagers, on peut obtenir du
pavé, du biogaz, des carreaux, du compost pour rentabiliser le
maraichage...
3.2.3.2 Suggestions :
Pour un environnement sain et sans impact négatif sur les
populations, nous devons entreprendre des stratégies efficaces de
collecte et de traitement des déchets ménagers ainsi que les
infrastructures les supportant.
Pour faire, il faut bien définir le rôle de
chacun : autorités administratives et politiques, partenaires,
citoyens et acteurs.
Il faut une politique efficace de gestion des déchets
ménagers, une synergie d'action des acteurs intervenants dans ce
domaine, une prise de conscience des citoyens aux pratiques d'hygiène et
d'assainissement.
Cependant, il faut :
- Renforcer l'information, éducation, communication dans
le cadre de l'application des textes sur les violations des
règlements ;
- Faire la promotion des ouvrages d'assainissement et leur
entretien régulier ;
- Curer régulièrement les caniveaux et collecteurs
(marigots) avant le début de chaque hivernage ;
- Aménager les grands collecteurs (marigots) par le
revêtement maçonné des berges.
- Construire des réseaux de mini égouts et
égouts ;
- Appliquer rigoureusement la loi N°01-020 du 30 Mai 2001,
relative aux pollutions et nuisances.
Le schéma directeur d'identification de la tranche
prioritaire : Volume 3/4 , est une initiative de solution pour la gestion
des eaux usées à Bamako.
D'après ce schéma, trois variantes de desserte en
eaux usées ont été identifiées et examinées
pour l'horizon 2017. Elles sont les suivantes :
- Variant 1 (V1), consiste à prévoir la couverture
de tout le District par un réseau séparatif conventionnel
centralisé. Toutes les eaux usées seront évacuées
vers le réseau qui lui-même sera raccordé à une
station d'épuration ;
- Variante 2 (V2), consiste à couvrir 55% de la superficie
de la ville par un réseau conventionnel et environ 45% continuera
à être desservi par un système individuel ;
- Variante 3 (V3), consiste à couvrir 55% de la superficie
par un réseau séparatif conventionnel et environ 45% par des mini
réseaux.
Certes, à l'occasion de la fête du cinquantenaire de
l'indépendance du Mali, un vaste programme d'aménagement des
infrastructures d'assainissement est entrain de s'exécuter.
Chapitre IV
Gestion des déchets ménagers à
Banconi
4.1 La gestion des déchets :
La gestion des déchets ménagers à Banconi
constitue une équation difficile à résoudre vu la
quantité des déchets produits et la quantité
évacuée, le manque d'équipement, le comportement de
certaines personnes ne plaident pas en faveur d'une bonne propreté. Il
en résulte un faible taux d'évacuation.
4.1.1 Les déchets solides :
La gestion des déchets ménagers à Banconi
est une équation difficile à résoudre.
A l'hivernage, certaines personnes attendent la pluie pour verser
les ordures dans les eaux de ruissèlement dans les rues, tandis que
d'autres situés au bord des marigots en font de ceux-ci, le lieu de
dépôt de leurs ordures.
L'une des moyens de gestion des ordures est `acquisition d'une
poubelle ; cependant, la majeure partie des ménages
enquêtés ont des poubelles, comme l'indique le tableau
ci-dessous.
Tableau n°10 : existence et
état des poubelles.
Modalités
|
Flab
|
Noum
|
Djang
|
Zèkènè
|
Layeb
|
Existence
poubelles
|
Oui
|
41
|
21
|
10
|
8
|
7
|
Non
|
6
|
6
|
10
|
0
|
11
|
Etat
poubelles
|
Bon
|
17
|
3
|
7
|
3
|
3
|
Mauvais
|
24
|
18
|
3
|
5
|
4
|
Source : enquête personnelle
(Août 2009).
A Banconi, 72,5% des ménages disposent de poubelles mais
seulement 37,9% ont des poubelles adéquates pendant que 60,1% utilisent
de vieux récipients.
Ceux qui n'ont pas de poubelles, représente 28,5% des
ménages enquêtés ; et sont généralement
des ménages situés au bord des marigots qui font de ce dernier le
lieu de dépôt de leurs ordures pendant que les autres font recours
à l'incinération.
Dans la plupart des cas, les poubelles ne peuvent pas contenir
les ordures, c'est pourquoi les poubelles sont souvent débordées
d'ordures avant le passage du G.I.E qui ne ramasse que celles contenues de la
poubelle.
Certes, beaucoup de ménages ne sont pas abonnés aux
prestations des G.I.E.
Tableau n°11 : nombre d'abonnés
aux prestations des G.I.E.
Quartiers
Modalités
|
Flab
|
Noum
|
Djang
|
Zèkènè
|
Layeb
|
Abonnés
|
42
|
3
|
19
|
4
|
5
|
Non abonnés
|
5
|
17
|
8
|
4
|
13
|
Source : enquête personnelle
(Août 2009).
A Banconi, sur les 120 ménages enquêtés, 73
sont abonnés aux prestations des G.I.E soit 60,8% et 47 non
abonnés soit 39,2%.
Certes, les avis sont partagés sur la satisfaction des
abonnés aux services des G.I.E. pour certains, les G.I.E ne sont pas
dynamiques voire nuls ; par contre, pour d'autres, leurs prestations sont
assez bien.
Cependant, les non abonnés sont des ménages qui
gèrent de façon traditionnelle leurs déchets.
4.1.2 Les déchets liquides :
L'évacuation des eaux usées ménagères
et pluviales à Banconi est assurée par les caniveaux
situés au bord des voies bitumées, par le réseau
d'égout à faible diamètre, réalisé en
Décembre 1999 à Flabougou par l'O.M.H (Office Malienne de
l'Habitat) avec 414 familles connectées. Les frais de réalisation
de ce réseau étaient remboursables, avec une longueur de 12 km.
Chaque famille connectée devait rembourser une somme de 127 000 F
CFA, cela pourrait servir à la réalisation d'autres types
d'infrastructures.
Il existe des caniveaux aux abords des principaux axes routiers
de Banconi :
- De la R.R 14 (Route Régionale n°14) au
marché de Layebougou,
- De la bretelle Nelson Mandela à la frontière
Korofina nord à travers les secteurs Flabougou et
Zèkènèkorobougou,
- De la frontière Banconi plateau/Hippodrome jusqu'au pont
de Djanguinebougou,
- De la frontière Hippodrome à travers Banconi
plateau au marché de Layebougou.
Le tableau ci-dessous, donne un diagnostic sur les caniveaux
à Banconi.
Tableau n°12 : état des
caniveaux.
Nombre total des caniveaux 16
|
Nombre
|
Dégradé taux
|
Nombre
|
Non dégradé taux
|
7
|
43,75%
|
9
|
56,25%
|
Curés
|
Non curés
|
A ciel ouvert
|
Longueur
|
03
|
13
|
16
|
8500m
|
Source : S.A.C.P.N
Le nombre de caniveaux curé représente 18,75%, non
curé 81,25%. Les caniveaux deviennent de plus en plus les lieux de
prolifération des ordures de toute sorte et sont le plus souvent remplis
d'ordures à cause de l'insuffisance de nettoyage.
Cependant, le marigot est le principal draineur des eaux
usées ménagères et pluviales de Banconi.
Ces eaux usées proviennent de la lessive, du nettoyage,
latrines, puisards, boues des latrines...
La topographie du terrain est un véritable handicap
à la réalisation des infrastructures de drainage des
déchets liquides à Banconi du fait que le sol est
accidenté par endroit.
La photo ci-dessous, montre le marigot (Tienkolé)
collecteur des eaux usées et pluviales situé entre
Djanguinebougou et Layebougou.
Photo n°2 : le marigot
(Tienkolé) servant de dépôt d'ordures.
Source : photo personnelle (03/01/2010).
Cette image montre un dépôt anarchique de
déchets le long du marigot le `'Tienkolé'' à Banconi.
Il ressort de cette photo que la population riveraine des
marigots les utilise à des fins de dépôt d'ordures.
Cependant, l'incivisme des uns et le poids des traditions des
autres rendant l'insalubrité complexe et difficile à
résoudre.
La vidange manuelle des puisards et latrines est la technique
assez répandue non seulement en raison du coût abordable mais que
les latrines traditionnelles ne sont pas vidangeables efficacement que
manuellement. Les boues sont enterrées aux alentours de la concession ou
déposées dans la rue. Le prix d'une vidange varie entre
5 000 F et 14 000 F ou selon la taille de la fosse. La vidange
mécanique est faiblement pratiquée dans les quartiers
périphériques. Certaines parties sont inaccessibles par le spiros
à cause du relief et de l'étroitesse des rues. Le coût va
de 15 000 F à 17 500 F par voyage.
Le tableau ci-dessous montre les lieux d'évacuation des
eaux usées et le type de vidange des latrines et puisards à
Banconi.
Tableau n°13 : évacuation des
eaux usées ménagères par quartier et type de vidange des
puisards et latrines.
Modalités
|
Flab
|
Noum
|
Djang
|
Zèkènè
|
Layeb
|
Evacuation des eaux usées
|
Cour
|
1
|
0
|
0
|
1
|
4
|
Caniveau
|
16
|
0
|
0
|
1
|
0
|
Puisards
|
23
|
18
|
5
|
4
|
3
|
Rue
|
7
|
9
|
15
|
2
|
11
|
Type de vidange
|
puisards
|
Manuel
|
3
|
13
|
5
|
4
|
3
|
Autres
|
20
|
5
|
0
|
0
|
0
|
latrines
|
Manuel
|
3
|
2
|
6
|
1
|
11
|
Autres
|
44
|
25
|
14
|
7
|
7
|
Source : enquête personnelle
(Août 2009)
Ce tableau montre que le problème de la gestion des
déchets liquides ménagers est très délicat.
En effet, seulement 44,2% des ménages
enquêtés ont des puisards et environ 52,8% font une vidange
manuelle. Les eaux de ces puisards vidés manuellement, sont
déversées dans la rue tard la nuit généralement
pendant la fin de la semaine.
Cependant, 36,6% des ménages déversent directement
leurs eaux usées dans la rue, 5% dans la cour et 14,2% dans les
caniveaux.
Les caniveaux sont remplis souvent d'immondices ne servent plus
efficacement au drainage des eaux usées et pluviales.
Pour le vidange des latrines, 19,2% des ménages le font
manuellement et 80,8% font recours aux spiros (camion citerne qui vide les
latrines et puisards) ; ceux-ci ne pouvant pas évacuer les boues
des excrétas nécessite une intervention manuelle.
Certes, quelle qu'en soit le lieu d'évacuation des eaux
usées et le type de vidange des puisards et latrines, la situation
demeure préoccupante.
4.2 Les difficultés de la
gestion :
La gestion des déchets ménagers reste très
problématique.
Parmi les milliers de m3 de déchets produits
dans le District de Bamako dont 766 500 m3 en 2004, seulement
60% est évacué.
Les difficultés de gestion des déchets
ménagers à Banconi s'arrangent autour de deux aspects importants
qui sont : l'insuffisance d'équipement et les habitudes et
traditions des populations.
4.2.1 L'insuffisance
d'équipement :
La gestion des déchets ménagers nécessite
l'acquisition d'un certain nombre d'équipements tout comme une bonne
hygiène le nécessite.
Dans le quartier de Banconi, les équipements publics
d'assainissement, d'adduction d'eau potable sont encore embryonnaires.
En effet, il ya un seul dépôt de transit,
débordé et non aménagé12(*) situé sur un terrain de
football à coté du marché de Banconi Farada et 17
dépôts anarchiques dont 16 situés au niveau des collecteurs
naturels d'eaux usées et pluviales.
4.2.2 Les habitudes et traditions :
Le poids des traditions pour les uns et l'incivisme pour les
autres sont d'un apport inestimable dans les difficultés de gestion des
déchets ménagers à Banconi.
La photo ci-dessous montre une rue inondée d'eaux
usées et évoquant ainsi le manque d'infrastructures de drainage
des eaux usées, l'incivisme des uns face à la gestion de leurs
déchets.
Photo n°3 : une rue inondée
d'eaux usées
Source : photo personnelle (septembre
2009).
De cette photo, il ressort que les eaux usées
prolifèrent dans les rues n'ayant pas trouvé une canalisation
pour couler.
La gestion des déchets liquides ménagers se pose
avec acuité à Banconi.
Certes, les ménages évacuent leurs eaux
usées partout (cour, rue, caniveaux, marigots, puisards). De nombreux
ménages ne respectent pas les règles élémentaires
d'hygiène en dépit de la présence de quelques
infrastructures d'évacuation et de moyens.
En effet, plusieurs personnes de Banconi ne mesurent pas l'impact
des déchets ménagers.
L'aspect financier est un facteur prépondérant dans
la gestion des déchets ménagers.
4.3 Les acteurs et les partenaires de la gestion des
déchets ménagers :
4.3.1 Les acteurs: plusieurs structures,
associations...interviennent entre autres formes dans la gestion des
déchets à Banconi.
4.3.1.1 Les G.I.E: créée et
régis par le code du commerce par la loi n°92002/ANRM du 27
Août 1992, les G.I.E sont chargés de la collecte des
déchets au niveau des ménages vers les dépôts de
transit ou anarchiques moyennant des frais de prestation.
Ainsi à Banconi, huit (8) G.I.E opèrent qui
sont : G.I.E Keneya walé à Razel, G.I.E MSP (Multi Services
Plus) à Noumoribougou, G.I.E Sanya Kalamènè à
Djanguinebougou, G.I/E Djeya à Zèkènèkorobougou,
G.I.E Keneyaso à Flabougou, G.I.E BSK à Plateau, G.I.E PAT Mali
à Layebougou, G.I.E Djeya à Salembougou. Ils ont comme moyens
d'équipements : des charrettes à traction animale et des
gants, cache-nez pour la protection. Les frais de prestation vont de 1500
à 2000 F CFA.
Ils bénéficient l'aide des partenaires à
travers la Mairie de la commune.
Ils sont confrontés à d'énormes
problèmes qui sont entre autres l'insuffisance des dépôts
de transit, le manque de confiance entre les ménages et eux,
l'insuffisance des matériels d'intervention...
En effet, nous avons des collecteurs clandestins qui ne font pas
l'objet d'abonnement des ménages. Ils négocient le prix selon la
quantité des déchets.
Plusieurs ménages adhèrent à leurs
prestations car ils sont souvent efficaces que les G.I.E.
Il s'est avéré que de nombreux ménages du
quartier ne sont pas abonnés aux prestations des G.I.E trouvant pour
motif que les coûts de transport de ces déchets par les G.I.E sont
trop élevés. Aussi, les familles qui se sont abonnés aux
prestations des G.I.E, observent de sérieux retard dans
l'évacuation de leurs ordures. Les espoirs misés sur eux n'ont
pas à présent comblé les attentes car les G.I.E se
créent et se disparaissent au fil du temps.
4.3.1.2 La mairie: le District de Bamako est
dirigé par un conseil ayant à sa tête un Maire central. Le
conseil dresse la politique d'assainissement dont l'application est
assurée par les communes.
Le conseil municipal délibère sur l'hygiène
publique et l'assainissement, il en assure ainsi la maîtrise d'ouvrage au
niveau local, de tout projet de réalisation d'ouvrages d'assainissement
collectif. L'administration et les collectivités prennent en charge,
avec la participation des usagers concernés, tous les travaux tendant
à la réalisation d'ouvrage collectif d'évacuation et de
traitement des eaux usées et pluviales (code de l'eau, loi N°02-006
du 31 janvier 2002).
La commune a pour vocation de planifier, d'organiser et de
contrôler l'assainissement en tant que service public sur son
territoire.
Elle est actuellement chargée de la gestion administrative
des G.I.E, suivi et du contrôle du matériel affecté par la
D.S.U.V.A, de la coordination de toutes les actions d'assainissement. Une
commission dirigée par un conseiller municipal gère
généralement les problèmes de salubrité dans les
normes.
Ainsi, dans chaque commune, il ya un maire adjoint
généralement le troisième chargé de
l'assainissement assisté par le délégué de la
D.S.U.V.A. les mairies n'ayant pas des moyens d'équipements propre
à elles, interviennent à travers la D.S.U.V.A.
- Le S.A.C.P.N (Service d'Assainissement et de
lutte Contre les Pollutions et Nuisances) : c'est le secteur chargé
de l'assainissement à la Mairie de la commune I. il élabore et
oriente la politique d'assainissement.
Ce service est chargé de veiller sur les pratiques des
populations en matière d'assainissement et de lutte contre les
pollutions et nuisance. Il passe par l'information, sensibilisation des
populations sur la préservation de l'environnement, à l'appel aux
G.I.E pour la sérénité dans leurs travaux et à
l'application des textes pour les éventuelles violations des normes
d'assainissement et d'hygiène. Pour ce faire, il intervient par suite
d'une plainte des voisins par des pratiques insalubres d'un ménage en
envoyant une convocation à l'envers du coupable pour
d'éventuelles sanctions selon la loi N°01-020 du 30 Mai 2001,
relative aux pollutions et nuisances (les textes).
Dans le cadre de la répression des infractions, l'article
42 de la loi, dispose que, lorsque l'infraction est commise dans le cadre de
l'activité d'une personne morale, la responsabilité pénale
incombe à toute personne physique qui, de par ses fonctions, a la
responsabilité de la gestion, de la surveillance ou du contrôle de
cette activité. Ainsi, toute personne morale en casus est tenue à
titre principal au paiement des amendes, réparations civiles, frais et
dépens. Le texte prévoit dans son article 43, une amende de 3000
à 18 000 F CFA, pour les auteurs d'infractions de détention
et d'abandon des déchets domestiques solides dans des conditions
favorisant le développement d'organisme nuisibles, d'insectes et autres
vecteurs de maladies susceptibles de provoquer des dommages aux personnes et
à l'environnement. Les auteurs de brûlis anarchiques tels que
l'incinération des déchets domestiques solides en plein air et
à l'intérieur de toute agglomération seront
sanctionnés. Idem pour les personnes qui déversent dans les cours
d'eau, les caniveaux ou autres lieux publics ou privés, les
déchets domestiques liquides non conformes aux normes de rejet.
Quiconque se sera opposé aux agents verbalisateurs sera puni d'une
amende de 20 000 à 120 000 F CFA et d'une peine
d'emprisonnement allant de 11 jours à 3 mois ou de l'une des deux
peines.
Ainsi, en commune I, la Mairie a signé un contra avec la
radio Djèkafo pour passer des émissions d'information,
sensibilisation, débats sur l'hygiène et l'assainissement ;
faciliter la mise en place des G.I.E ; encourager l'adhésion des
ménages aux prestations des G.I.E.
Les espoirs misés sur cette démarche ne donnent pas
à présent des fruits mûrs car la population n'a pas
confiance aux autorités municipales par le fait que la majeure partie
des promesses de campagne n'est pas tenue.
4.3.1.3 Les services techniques et
administratifs :
La D.S.U.V.A est l'instrument dont dispose la Mairie du District
pour assurer l'évacuation des déchets solides. Elle est
dotée de moyens humains et logistiques. Mais le manque de financement la
corruption et la vétusté du parc automobile sont les maux qui
minent ce service.
· La D.S.U.V.A : (Direction des
Service Urbains de Voirie et D'assainissement). Elle est la structure
chargée de l'évacuation des déchets ménagers des
dépôts de transit et anarchiques vers la décharge finale
qui n'a pas vu le jour à présent mais qui est en cours de
construction à Noumoubougou sur la route de Koulikoro.
C'est un service d'exploitation et d'exécution
chargé de la collecte et de la mise en décharge des ordures
ménagères. La D.S.U.V.A est l'élément de
l'application de la politique du Gouvernement du District de Bamako en
matière d'assainissement.
Elle est responsable de :
-l'entretien du réseau de voirie à l'exception des
routes rurales et nationales ;
-l'entretien des ouvrages d'assainissement ;
-la réalisation des travaux de voirie et des ouvrages
d'assainissement ;
-nettoyage des espaces publics ;
-la vidange des fosses septiques et des installations
sanitaires ;
-curage des caniveaux qui est maintenant confié aux
G.I.E ;
-la collecte et de l'évacuation des déchets
solides ;
-l'entretien des véhicules du District de Bamako ;
-l'organisation des manifestations de pavoisement.
Elle agit au niveau des communes par l'intermédiaire de
divisions. Ainsi, on trouve une division pour les communes I et II, une
division pour les communes III et IV et une dernière pour les communes V
et VI.
Créée par l'arrêté N°54 D.B.I.C.B
du 26/05/1990, la D.S.U.V.A est chargée d'assurer la conception,
programmation et la coordination des activités d'assainissement et de
voirie dans le District de Bamako.
La D.S.U.V.A est divisée en trois services intervenant
dans la gestion des déchets ménagers. Ces trois services
sont : le service d'assainissement (SS) divisé en quatre services
sectoriels, le service des travaux de voirie (STV) et le service de maintenance
et atelier (SMA).
· Le service d'assainissement (S.A):
il est divisé en quatre secteurs intervenant chacun dans un espace bien
déterminé. Un délégué de chaque service
sectoriel travaille dans chaque commune en collaboration avec le maire adjoint
chargé de l'assainissement avec lequel il fait la programmation. Certes,
les parties les plus débordées sont ciblées pour les
opérations d'évacuation).
Une association du nom de Bessin, associe plusieurs acteurs de la
gestion des déchets ménagers dans la commune I,
présidé par Mme le Maire de la commune I, les G.I.E
d'assainissement, la B.U.P.E, le S.A.C.P.N et le SS1 de la voirie tous sont
motivé pour la promotion de la salubrité en commune I.
· Le service des travaux de voirie
(STV) : avant l'avènement de la démocratie,
le STV s'occupait de la réalisation et l'entretien des ouvrages publics
d'assainissement. Après cet évènement, le gouvernement a
encouragé la création des G.I.E dans le cadre de la
réduction du taux de chômage des jeunes et la promotion du
libéralisme économique en leur confiant plusieurs taches comme
celle de la collecte des ordures, du curage des caniveaux... Maintenant avec le
manque ou l'insuffisance d'équipement, il n'intervient en tant que
assistant.
Il est divisé en deux sections : l'une chargée
de l'entretien des voies bitumées et latéritiques et l'autre de
la réalisation des infrastructures publiques d'assainissement.
· Le service de maintenance et atelier
(SMA) : il est chargé de la réparation et
de l'entretien des engins roulants et statiques.
Il est divisé en trois sections qui sont la technique, la
mécanique et la menuiserie (métallique et bois).
L'état met à la disposition du SMA
2 500 000 F CFA par trimestre pour la maintenance des engins du parc
auto. L'insuffisance des moyens et le ralentissement de l'approvisionnement en
pièces de rechange entraînent la maintenance partielle des engins,
chose qui joue sur l'espérance de vie des équipements. La
durée de vie normale d'un camion est de cinq (5) ans13(*). Les dons de véhicules
que les partenaires nous font, sont des engins déjà
utilisés. Ces partenaires sont notamment la Mairie d'Angers, Lyon... La
vétusté des équipements rend le rendement faible et est un
facteur prépondérant de ce que nous vivons aujourd'hui.
En son temps, le gouverneur du District de Bamako, Mr Yaya
Bakayoko a initié une étude de faisabilité sur la
décentralisation de la voirie c'est-à-dire divisé les
matériels de la D.S.U.V.A entre les communes du District. Les mairies
devaient ainsi assurer le fonctionnement de leurs voiries avec l'appui du
Gouvernorat du District. Après un bout de temps, les mairies se sont
montrées incapables d'assurer le fonctionnement suite aux coûts de
maintient du parc. Pour ce faire, elles devaient faire contribuer les
populations à la réussite de l'initiative.
Le deuxième volet est venu suite au don du Japon au Mali
qui était une quarantaine de camion au temps du Gouverneur du District
Karamoko Niaré.
Que ce soit les services de voirie ou les G.I.E, aucun ne dispose
de matériels suffisants pour ses tâches.
· La D.N.A.C.P.N : (Direction
Nationale d'Assainissement et de lutte Contre les Pollutions et Nuisances).
Créée par l'ordonnance N°098-27/P-RM du 25
Août 1998, a pour mission l'élaboration des éléments
de la politique nationale en matière d'assainissement et de
contrôle des pollutions et nuisances et sa mise en oeuvre. Dans ce cadre,
elle est chargée de :
- Suivre et veiller à la prise en compte par les
politiques sectoriels et les plans, programmes de développement des
questions environnementales et la mise en oeuvre des mesures
arrêtées en la matière ;
- Assurer la supervision et le contrôle technique des
procédures d'études d'impact sur l'environnement ;
- Elaborer et veiller au respect des textes législatifs,
réglementaires et normatifs en matière d'assainissement et de
contrôle des pollutions et nuisances ;
- Assurer la formation, l'information et la sensibilisation des
citoyens sur les problèmes d'insalubrité, de pollution et de
nuisance en rapport avec les structures concernées, les
collectivités territoriales et la société civile ;
- Assurer avec les structures concernées le suivi de la
situation environnementale du pays.
4.3.2 Les partenaires de la gestion en commune
I :
Beaucoup d'ONG, associations interviennent en commune I d'une
manière ou d'une autre dans la gestion des déchets
ménagers.
En résumé, les progrès enregistrés
dans l'assainissement de manière générale résultent
en grande partie de l'appui des partenaires au développement à
travers des projets et programmes avec l'état ou directement avec les
collectivités territoriales ou des associations. Ces partenaires de plus
en plus nombreux, contribuent techniquement et financement à
l'amélioration de l'assainissement au Mali en général et
particulièrement en commune I. l'état malien se trouve incapable
de prendre et de réaliser tous ces souhaits en matière
d'assainissement.
Les associations et les ONG soutiennent les activités des
G.I.E grâce à un appui technique, notamment en organisant des
formations, en aidant au montage des dossiers de demande de financement,
à des dotations en matériels essentiellement des charrettes et
des ânes. Nous pouvons citer principalement : SNV, AJA Mali,
Alphalog, ENDA Tiers Monde, World Education, Action Mopti et la croix rouge
Malienne.
Le tableau ci-dessous donne un effectif des partenaires qui
interviennent dans le domaine de l'assainissement, du développement
social, santé...en commune I du District de Bamako.
Tableau n°14 : liste de quelques
partenaires et leurs types d'appui.
Noms
|
Domaine d'intervention
|
activités
|
Zone couverte
|
Type d'appui
|
SNV
|
Renforcement des capacités des acteurs
|
Assainissement, santé...
|
Commune I
|
Matériels, formation, financement
|
ACF
|
Inondation
|
salubrité
|
Banconi
|
Matériel
|
Water-Aid
|
Forage, adduction d'eau
|
forage
|
Mali
|
Matériel et action sociale
|
AMASBIF
|
Appui aux aides ménagères, hygiène du
milieu
|
|
Commune I, Gao, Koulikoro
|
Matériel
|
GUAMINA
|
Environnement, développement social
|
Développement social
|
District
|
|
AMRAD
|
Appui initiative de base, développement local
décentralisé
|
|
District
|
Développement local décentralisé
|
JIGI
|
Projet ciwara santé
|
Santé, hygiène, reproduction, assainissement
|
District
|
Matériel, formation, sensibilisation
|
Culture et développement de la ville de Meylan
|
Culture, éducation, gouvernance et citoyenneté
|
Formation, assainissement
|
District
|
Financement
|
Source : Mairie de la commune I (2007).
Conclusion
Cette étude a porté sur l'impact des déchets
ménagers sur la santé et l'environnement en commune I du District
de Bamako : cas de Banconi.
L'approche méthodologique de cette étude s'est
appuyée sur la réalisation d'enquête quantitative et
qualitative et d'un stage.
A la lumière des résultats obtenus, nos
hypothèses ont été vérifiées.
La production des déchets ménagers augmente sans
cesse. Cette augmentation ne s'est pas accompagnée par la
réalisation d'infrastructures adéquates. A cela s'ajoute
l'insuffisance d'équipements de collecte. En 2005, la production
journalière était de 2100m3/j, dont 987m3/j
évacuée à Bamako, soit 47%.
Certes, le taux d'évacuation a atteint 60% en 2009.
Ils sont composés de matériaux fermentescibles,
matériaux recyclables et inertes et des matériaux plastiques.
L'insuffisance d'équipements de collecte a donné
naissance au débordement des dépôts de transit et à
la prolifération des dépôts anarchiques à travers la
ville.
Il s'est avéré que les déchets
ménagers ont un impact sur la santé des populations par la
persistance des maladies endémiques comme le paludisme avec un taux de
prévalence élevé dans le District de Bamako
particulièrement à Banconi, la diarrhée qui constitue
l'une des causes de morbidité des nouveaux nés, fièvre
jaune, fièvre typhoïde...et épidémique comme le
choléra, grippes...
Cependant, les déchets ménagers entrainent la
pollution de l'environnement notamment celle des eaux superficielles et
souterraines, le sol et contribuent à la pollution de l'air d'où
des études comme celle de Consortium Kittelberger, Uni conseils, SETA
Mali sur le schéma directeur et programme de drainage des eaux
pluviales, d'assainissement des eaux usées du District de Bamako,
Schéma directeur et définition de la tranche prioritaire, volume
4/4 ont montré que les normes de pollution ont été
largement dépassées à Bamako.
En effet, la prolifération des déchets
ménagers à Banconi relève de la mauvaise gestion d'une
part des autorités par l'insuffisance des infrastructures et
d'équipements de drainage, de collecte et de traitement des
déchets ménagers ; d'autre part par le faible taux
d'adhésion des populations aux prestations des G.I.E, l'incivisme et les
habitudes traditionnelles de gestion des déchets ménagers d'un
certain nombre de population.
Au terme de notre étude, nous avons constaté que
l'impact des déchets ménagers a entrainé une
dégradation du cadre de vie des populations.
Pour améliorer leur cadre de vie, nous proposons les
solutions suivantes :
- Réaliser et entretenir les infrastructures de gestion
des déchets ménagers ;
- Améliorer les équipements de collecte, de
drainage et de traitement des déchets ménagers ;
- Renforcer la sensibilisation de la population sur l'impact de
la mauvaise gestion des déchets ménagers, pour les convaincre
à adhérer aux prestations des G.I.E ;
- Renforcer les capacités des acteurs de la gestion des
déchets ménagers...
La prise en compte de nos suggestions et recommandations
permettra de faire un grand pas vers l'amélioration du cadre de vie des
populations.
Enfin, cette étude nous a permis d'avoir une connaissance
approfondie sur les déchets ménagers. Néanmoins, elle
présente des insuffisances.
L'ébauche a posé les bases d'une recherche future
pour un développement plus approfondi.
Bibliographie
· Ouvrages généraux :
- Beaujeu Jacqueline, Garnier et Georges Chabot:
Traité de Géographie urbaine, édition Armand
Colin, 215 pages ;
- Bouaré Seydou, Doumbia Soumana: Projet
d'élaboration d'une convention sur le cadre de vie dans le District de
Bamako, Octobre 2007, 55 pages.
- Diarra Balla, Ballo Moise, Jacques Champaud:
Structure urbaine et dynamique spatiale à Bamako (Mali),
éditions Donniya, 2003, 114 pages ;
- Jean Dercourt & Jacques Pacquet:
Géologie : Objets et méthodes, BORDAS, Paris, 1990, 400
pages.
- Le petit Larousse illustré
2009 ;
- Mairie de la commune I: Monographie de la
commune I, 2007, 113 pages ;
- Mairie de la commune I: Plan
d'exécution du PSD de la commune I du District de Bamako, Janvier 2008,
69 pages.
- UNICEF: Analyse de la situation des enfants et
des femmes, Mali 1997, 77 pages.
· Ouvrages spécifiques :
- CREPA: Atelier d'élaboration du plan
quinquennal d'hygiène et d'assainissement de la commune I du District de
Bamako, Mars 2006, 57 pages ;
- Consortium Kittelberger, Uni conseils, SETA
Mali: Schéma directeur et programme de drainage des eaux
pluviales, d'assainissement des eaux usées du District de Bamako,
schéma directeur et définition de la tranche prioritaire, volume
4/4 : plans, 2008, 13 pages ;
- Consortium Kittelberger, Uni conseils, SETA
Mali: Schéma directeur et identification de la tranche
prioritaire, volume ¾, étude d'impact environnemental, janvier
2008, 66 pages ;
- D.N.A.C.P.N: Politique Nationale
d'Assainissement (PNA), Janvier 2009, 45 pages ;
- D.R.A.C.P.N, Mairie de la commune I: Rapport
d'étude sur l'état des lieux des infrastructures d'assainissement
en commune I, 28 pages ;
- SNV: Programme de développement
économique, social et culturel de la commune I du District de Bamako,
2005-2009, 69 pages ;
- SNV: Rapport d'étude sur l'état
des lieux des ouvrages et d'équipements individuels/collectifs
d'assainissement en commune I, Février 2006, 72 pages ;
- SNV: Diagnostic en matière d'eau
potable et d'assainissement dans la commune I du District de Bamako, Octobre
2008, 19 pages ;
- SNV: Schéma directeur et programme de
drainage des eaux pluviales, d'assainissement des eaux usées du District
de Bamako, la collecte et analyse des données, volume 2, diagnostic
technique, Septembre 2007, 163 pages ;
- SNV: Stratégie de gestion des
déchets solides à Bamako, 67 pages ;
- Tecsult International: Etude de la
stratégie de gestion des déchets à Bamako, Document
N°4, Août 2001, 35 pages.
· Mémoires:
- Diabagaté Souleymane: Assainissement et
gestion des ordures ménagères à Abobo (V2) : cas de
Abobo Baoulé, Institut de Géographie Tropical ;
- Diallo Abdoulaye: La collecte des
déchets dans le District de Bamako : cas de la commune I,
2008-2009, 82 pages ;
- Dembélé Fadiaman: Le
problème de l'évacuation des eaux usées et ordures dans le
District de Bamako : cas de Médina-coura, Zone industrielle et
Fadjiguila, ENSup, 1990 ;
- Doumbia Awa: Gestion des déchets
liquides domestiques dans le District de Bamako : cas de la commune III,
2003-2004, FLASH, 48 pages ;
- Glandier Sabine: Risques sanitaires
liées aux fuites de lixiviats des centres de stockage des déchets
ménagers et assimilés, 2001-2002, ENSP, Rennes, 51
pages ;
- Kéita Fadel : Analyse sociologique
de la gestion des déchets solides à Korofina Nord en commune I du
District de Bamako, 2007, 67 pages ;
- Sylla Safiatou: L'insalubrité dans la
commune I du District de Bamako : cas du quartier de Banconi, état
des lieux, causes et conséquences sur la population, 2008-2009, 43
pages ;
- Sotamenou Joël, Kangnia Dia Bernadette:
La décentralisation pour une gestion efficace des
déchets solides municipaux de la ville de Yaoundé, 2005, 8
pages ;
- Yamba Kafando: Environnement urbain et
problèmes de santé à Ouagadougou : cas du quartier de
Cissin, 2004, 98 pages.
· Articles de journaux:
- L'essor: n°16092 du 11/12/2007 ;
gestion des ordures à Kalaban-coro, Baba Cissé ;
- L'essor: n°16518 du 01/09/2009 ;
Marchés de Bamako et insalubrité persistante ;
- Malikunda 2009: L'hivernage complique la
situation, Moussa Sow ;
- Républicain du 17/03/2009: Bamako,
l'une des capitales les plus insalubres de la sous région, Nouhoum
Dicko ;
- Loi n°01-020 du 30 Mai 2001, relative aux
pollutions et nuisances.
· Les sites:
- www.eid-med.org;
- www.cyes.info;
- www.pasteur.fr;
- www.cnrs.fr;
- www.memoireonline.com.
* 1 Politique nationale
d'assainissement (PNA), janvier 2009.
* 2 Seydou Ouologuem, chef du
S.A.C.P.N à la Mairie de la commune I.
* 3 WWW. Pasteur.fr
* 4 WWW.eid-med.org
* 5 www.pasteur .fr
* 6 O.M.S :
définition de la santé en 1946.
* 7 Biologiste et chimiste
francais (1822-1895), il jeta les bases de la microbiologie, mit en
évidence le rôle des germes dans la propagation des maladies
infectieuses.
* 8 Analyse de la situation des
enfants et des femmes du Mali, UNICEF, 1997, 104p.
* 9 Collecte et analyse des
données : volume 2 ; diagnostic technique en 2007 du groupe
Kittelberger, Uni-conseils et SETA Mali.
* 10 Schéma directeur et
identification de la tranche prioritaire, volume ¾, étude d'impact
environnemental, janvier 2008 : p 22.
* 11 Schéma directeur et
programme de drainage des eaux, de l'assainissement des eaux usées du
District de Bamako, 2007 : p 92.
* 12 Me Dembélé
Fatoumata Dembélé, chef du SS1 (D.S.U.V.A).
* 13 Mr Modibo Zerbo :
ingénieur en mécanique : chef du SMA.
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