1.1.2. Conditions de vie des ménages
Dans son essai sur les principes de la population, Malthus
(1798) estime que l'augmentation de la population simultanément au
manque de subsistances va nécessairement provoquer famine et
pauvreté. Selon la théorie classique, la croissance du PIB
augmente le revenu des pauvres aussi bien dans les pays pauvres que dans les
pays riches. La mise en oeuvre de bonnes politiques économiques induit
une croissance qui sera bénéfique aux pauvres qu'à
l'économie générale. Pareto (1896) dans son manuel
d'économie politique pense que la lutte contre la pauvreté passe
par la croissance de la production. Dans une vision plus actuelle, la
pauvreté est vue dans un concept multidimensionnel. Sen (1981),
définit la pauvreté comme un manque de moyens de vivre
correctement et de mettre en valeur ses capacités individuelles.
D'autres penseurs approchent la pauvreté comme une privation
inacceptable de la condition humaine du point de vue des opportunités
économiques, de l'éducation, de la santé et de la
nutrition autant qu'un manque de moyen et de sécurité. Gnoumato
(2008) a consacré une partie de son étude sur la plate forme
multifonctionnelle pour la lutte contre la pauvreté. Il ressort de cette
étude que la pauvreté monétaire se manifeste par un manque
de revenus pour bien se nourrir et se payer des services pouvant libérer
du temps et de l'énergie. Par contre, la pauvreté en milieu rural
se traduit par l'insuffisance d'accès aux services de base comme l'eau
potable, la santé, l'éducation, l'énergie... C'est la
pauvreté des conditions de vie ou d'existence humaine
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1.1.2.1. Gain de temps
Le gain de temps provient de l'accomplissement des
activités suivantes : l'approvisionnement en eau, la
mouture et le décorticage. La consommation journalière de l'eau
est un besoin vital. A travers l'étude d'impact des PTF sur les
conditions de vie des ménages au Mali, il ressort que tous les jours
avant l'installation de la PTF, les femmes et les jeunes filles rurales
étaient obligées de se lever très tôt le matin aux
alentours de 4 heures pour se rendre à des kilomètres du village
à la recherche d'eau. Selon Diagana (2001), grâce au module «
eau », le temps épargné par les femmes est en moyenne de 6
heures par semaine. Le nombre d'heures épargnées au cours d'une
année équivaut à 312 soit 52 semaines. Aussi, la mouture
et le décorticage sont entrepris avec des méthodes rudimentaires
dans le monde rural, ces tâches prennent de nombreuses heures pour
être accomplies. Avec l'utilisation de la PTF, le gain de temps
cumulé par femme sur une semaine, équivaut en moyenne à
une journée de travail de 8 heures pour la mouture (transformation de
céréales telles que le mil, le sorgho, le maïs) et de 4
heures pour le décorticage du karité et du riz. Plus important
encore, la PTF permet aux femmes villageoises et surtout aux jeunes filles de
s'affranchir des corvées journalières, notamment piler les
céréales et la corvée quotidienne de l'eau. La femme peut
utiliser ce gain de temps additionnel pour s'adonner à des
activités génératrices de revenus comme le
maraîchage et le commerce des produits agricoles transformés par
la PTF (PNUD, 2004).
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