RESUME
La présente étude sur la contribution des
plates formes multifonctionnelles à l'amélioration des conditions
de vie des ménages s'est déroulée dans les cinq provinces
de la région de l'Est du Burkina. Elle avait pour objet global
d'évaluer l'impact des plates formes multifonctionnelles sur les
conditions de vie des ménages de l'Est du Burkina. Les enquêtes
ont concernés 54 villages parmi les lesquelles 648 ménages ont
été enquêtés. Des analyses statistiques descriptives
ont permis d'estimer la fréquentation des PTF et de la perception des
effets de la PTF autour des paramètres tels que l'amélioration
des conditions des femmes, la scolarisation des filles, et une augmentation du
revenu des ménages. Les calculs des statistiques de base comme les
fréquences et les tests de différence de moyennes en effets
positifs de la PTF par province ont été possible grâce aux
analyses quantitatives. Ces analyses révèlent que les PTF
dégagent plus d'effets positifs que d'effets négatifs. De plus,
ces effets sont perçus de façon prononcée dans les
provinces de la Gnagna et de la Tapoa.
Au terme de cette étude, on peut dire que les PTF
influencent positivement le niveau de scolarisation des filles, les conditions
de vie des femmes, l'augmentation de revenus, et donc contribuent à
l'amélioration des conditions de vie des populations.
Mots-clés : plate forme multifonctionnelle (PTF),
Conditions de vie des ménages, amélioration.
1
INTRODUCTION
Au cours de ces 10 dernières années, le Burkina
a connu l'une des croissances économiques annuelles les plus importantes
de l'Afrique de l'Ouest avec 4.6% en 2002 et 7.1% en 2005, grâce à
la décentralisation, à la libéralisation de
l'économie et enfin avec la création d'un cadre favorable
à l'initiative privée (UEMOA, 2007).
En dépit des taux de croissance soutenus depuis la
dévaluation du franc CFA, l'indice de pauvreté est resté
supérieur à 44% au cours de la dernière décennie.
Selon l'enquête prioritaire n°3 effectué en 2003, 46.4 % des
12 millions de burkinabè vivent en dessous du seuil de pauvreté,
estimé à 82 672 FCFA par an et par personne.
Pour 14 millions d'habitants (INSD, 2007), près de 85%
de la population burkinabé vit en milieu rural, dans quelques 8 663
villages de moins de 5 000 habitants qui regroupent les tranches les plus
pauvres de la population. En effet, 52% de la population rurale vit en dessous
du seuil de pauvreté contre 19.9% en milieu urbain. Le milieu rural
contribue à hauteur de 92.2% à l'incidence de la pauvreté
nationale (ZAHONOGO, 2003). Le Burkina reste toujours confronté aux
contraintes majeures de son développement socioéconomique. D'une
part, les aléas climatiques constituent des obstacles au secteur
agricole, composante majeure du Produit intérieur brut (PIB) et d'autre
part, on constate un faible accès aux services sociaux de base
(santé, éducation de base, nutrition/alimentation,
eau/assainissement) qui représentaient moins de 25% des dépenses
budgétaires en 2001 (UEMOA, 2005).
L'indicateur de pauvreté le plus utilisé par le
PNUD se fonde sur l'apport calorifique minimal fournissant à
l'être humain l'énergie nécessaire pour mener une vie
normale. La pauvreté de consommation (elle est encore appelée
pauvreté alimentaire qui est affinée à la pauvreté
en énergie calorifique) reflète la non disponibilité de
cette quantité d'énergie, et la pauvreté par le revenu
(pour ceux qui ne cultivent pas pour se nourrir) reflète un manque
d'argent pour acheter cette quantité de nourriture. Si toute
l'énergie de travail d'un individu est utilisée simplement pour
lui fournir des calories équivalentes ou inférieures à cet
apport minimal, il est bloqué et se trouve confronté à la
difficulté de sortir de la pauvreté. En outre, au-delà de
la simple obtention de nourriture, les êtres humains ont besoin
d'énergie pour d'autres tâches de survie, comme par exemple, la
garantie d'un abri et la vie sociale (PNUD, 1999).
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