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Caractérisation de la population des dromadaires (camelus dromedarius) en Tunisie

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par Mohamed OULD AHMED
Institut national agronomique de Tunisie - Doctorat d'univérsité  2009
  

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CHAPITRE V : CARACTERISATION DE L'ELEVAGE CAMELIN EN TUNISIE

I- INTRODUCTION

En milieu aride, le dromadaire est un animal domestiqué, au même titre que d'autres animaux d'élevage (ovin, caprin, équin, etc.) pour ses productions. Sa rusticité au milieu à faible productivité, son lait, sa viande et son travail sont très appréciés par les éleveurs, dont la vie en dépend dans le milieu désertique (Faye, 1997). En effet, le dromadaire est particulièrement adapté à ces types de milieux, qui, en dépit des maigres ressources alimentaires et des conditions éco-climatiques très hostiles, s'avèrent productifs. Malgré son incontestable intérêt pour la valorisation des zones désertiques, le dromadaire était resté une espèce négligée (Narjisse, 1989). Depuis quelques décennies, de nombreux chercheurs scientifiques de différentes régions du monde (australiens, asiatiques, méditerranéens, africains, américains, les pays du Golf) se sont intéressés à l'étude du dromadaire dans son milieu d'élevage.

En Tunisie, l'élevage constitue un des maillons importants de l'économie, en raison de sa multifonctionnalité. L'élevage du dromadaire fait partie intégrante de la production animale, son amélioration demeure un enjeu majeur, notamment pour assurer l'approvisionnement des populations en protéines animales. Les connaissances acquises sur les dromadaires demeurent toutefois insuffisantes pour optimiser leur production. Cet état de fait devrait nous inciter à rechercher la promotion des pratiques d'élevages inspirées des savoir-faire des éleveurs et mobiliser des moyens en vue de faire développer notre population cameline et accroître leur production et productivité. Il nous paraît tout d'abord indispensable, dans ce chapitre de caractériser l'élevage du dromadaire à partir des données recueillies sur terrain dans les zones de notre étude. Les axes de cette caractérisation s'articulent autour des :

· Différents types camelins élevés selon leur répartition socio-géographique dans leurs systèmes et modes d'élevage.

· Pratiques des éleveurs régissant les activités d'élevage.

· Potentialités productives et des perspectives prometteuses de l'espèce cameline.

· Majeures contraintes de l'épanouissement de cet animal.

Cela pour mettre en relief les atouts que constitue cette espèce animale dans les zones arides et semi arides au Sud tunisien.

II- MATERIEL ET METHODES

1- Présentation et choix des zones de l'étude

Cette étude a été réalisée sur des troupeaux camelins se trouvant dans les parcours de régions (Tataouine, de Kebili et de Médenine) à densité cameline élevée. Ces trois régions constituent les berceaux principaux de l'élevage camelin dans le pays (figure 9). Les éleveurs dans ces zones détiennent 83% de l'effectif national, respectivement 22091 (43%) unité femelles 10938 (22%) unités femelles et 9237 (18%) unités femelles pour Tataouine, de Kebili et de Médenine. Sgheir (2003) a signalé que plus de 70% des éleveurs se concentrent à Tataouine, Kebili et Médenine respectivement avec les pourcentages 45%, 11% et 15%. D'où notre choix pour ces trois régions qui s'est basé essentiellement sur l'importance de l'effectif et la masse des éleveurs.

Sur le plan éco-climatique, les régions arides tunisiennes s'étendent de la mer méditerranéenne jusqu'au grand Erg oriental. Dans cette zone limitée par la mer méditerranée et le désert, en passant par Jbels Matmata à Tataouine, se trouve une large gamme de variantes de ressources naturelles affectant l'état des parcours et par la suite les élevages spécifiques à ces écosystèmes marqués par l'aridité de son climat et par la dominance de l'activité agro-pastorale (Nasr, 1995). D'une manière générale, la zone aride tunisienne est occupée par des paysages steppiques, dont le trait commun est l'aridité (Firchichi, 1996). Les principaux parcours collectifs de la zone aride s'étendent sur la plaine Djeffara, d'El-Ouara et le plateau du Dhahar recevant entre 50 et 150 mm de pluie par an (Nasr et al., 2000).

Plaine Djeffara : La plaine de la Djeffara forme une langue de terre de faible altitude, 100 mètres en moyenne. Elle s'étend sur 400 kilomètres, du Sud de la ville de Gabès jusqu'en Libye, bordée à l'Est par la mer Méditerranée et à l'Ouest par la chaîne des Matmata. Ce massif montagneux est orienté du Nord au Sud et son altitude varie entre 400 mètres et 682 mètres en son point culminant. Il présente à l'Est des reliefs abrupts et fortement érodés, offrant un paysage de canyons et de piémonts. Dans sa partie Ouest, la cuesta descend progressivement jusqu'au grand Erg Oriental ce qui lui confère l'appellation de Dhahar (Cialdella, 2005).

Plateau Dhahar : s'étale du Nord de Matmata au grand Erg Oriental à l'Ouest dont la limite septentrionale a été matérialisée par la ligne virtuelle reliant Matmata à Bir Sultane, et les Erg des M'razigues sa limite méridionale, il couvre environ 1 235 500 hectares répartis entre les quatre gouvernorats du Sud (Tataouine 980 500 ha, Kebili 118 000 ha, Médenine 75 000 ha et

Gabès 62 000 ha). Le Dhahar est un grand espace pastoral dont les limites physiques sont imprécises. Ces parcours peuvent être classés dans la catégorie des parcours à rythme saisonnier d'utilisation. Cette situation est due à plusieurs facteurs qui soient, le schéma pluviométrique de l'année et les conditions écologiques et la proximité des points d'eau.

(Elloumi et al., 2001).

Plaine d'El Ouara : Située au Sud de la Tunisie, à la frontière Tuniso-libyenne, la plaine d'El Ouara constitue avec le plateau du Dhahar les principaux parcours collectifs du Sud-Est tunisien. Ces parcours couvrent ensemble plus de 1000.000 hectares dont environ 400.000 hectares à El Ouara. Ces parcours collectifs sont exploités par les agropasteurs du gouvernorat de Tataouine, de Médenine, de Kebili et parfois par des éleveurs des autres régions (Gabès, etc.).

Carte 3 : Localisation géographique de parcours

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