3.4- Evaluations phytosociologiques
Les études préliminaires ont montré une
utilisation riche et variée des produits de D. Oliveri dans le
centre du Bénin (Houéhounha, 2005). Les impacts des
prélèvements des organes de l'espèce sur la physionomie de
ses peuplements dans les terroirs villageois et dans les forêts
classées, ont été renseignés dans ce milieu
géographique. Dans ce sens, les relevés phytosociologiques ont
été effectués sur 10.000 ha dans les zones des plateaux
(Agbangnizoun, Djidja et Zagnanado) et dans la pénéplaine
cristalline (Dassa-Zoumè, Savè et Savalou)
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constitués respectivement des sols ferrallitiques, des
sols ferrugineux au sein desquels sont disséminés des sols
hydromorphes.
Au niveau de la Commune de Djidja, les Forêts
Classées de Dan et d'Atchérigbé, ont été
choisies. Ce choix est lié au fait que dans ce milieu
géographique, ces deux Forêts Classées sont les seules
à avoir encore de vastes superficies non plantées avoisinant
3.904,1 ha sur 4.374 ha classés en 1942 soit 89,25% (IFN-DFS-PBF2,
2007). Dans les Forêts Classées et dans les terroirs villageois
des Communes ciblées, en raison des difficultés liées au
choix des arbres situés aux limites des placettes, et pour la
facilité de l'installation, 85 placettes temporaires circulaires de 907
m2 (17 m x 17 m x 3,14), ont été installées
dans un quadrillage à maillage carré de 1000 m X 1000 m. Les
centres des placettes sont distants de 500 m les uns des autres. Dans les
terroirs villageois, l'installation a pris en compte les sites oil la
présence de D. oliveri est remarquée. Dans les
Forêts Classées, le quadrillage a été
systématique sur les 3.904,1 ha (partie non plantée). Dans les
terroirs villageois, les placettes ont été installées en
fonction des facteurs :
n Floristiques (végétation).
n Topographiques (carte topographique
détaillée).
n Pédologiques (carte du sol).
n Anthropiques (exploitation agro-sylvo-pastorale, alimentaire
et culturelle).
Le taux de sondage est de 0,58% dans les Forêts
Classées et de 0,54% dans les Terroirs Villageois.
Sur chaque placette installée, tous les arbres ayant un
diamètre de référence (dbh) supérieur ou
égal à 5 cm, ont été systématiquement
mesurés. Aucune espèce ligneuse n'a été
écartée. Les espèces qui ont un diamètre de
référence inférieur à 5 cm, sont comptées et
rangées dans des classes de hauteur de 0 à 1 m, 1 à 3 m ou
plus de 3 m.
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De même, les informations relatives à la nature
du sol, à l'état de végétation, aux essences, et
à l'altitude de la station etc., ont été aussi
notées.
A l'aide du logiciel CAP (Community Analysis
Package), les relevés effectués, ont été
soumis à une analyse multivariée. La méthode
utilisée est celle de Jaccard.
Pour le choix des transects, des matériels
planimétriques sont utilisés et comportent diverses cartes
topographiques établies à l'échelle de 1/200.000.
Sur les placettes, à l'aide du GPS 72 (Global
Positioning System), les coordonnées géographiques et autres
informations importantes sont prises; le clisimètre Suunto a
servi à mesurer les pentes de terrain et les hauteurs d'arbres ; le
compas forestier et le ruban diamètre ont été
utilisés pour les mesures de diamètre; la craie forestière
pour marquer les sujets.
v Les espèces végétales
récoltées ont été identifiées : à
partir des travaux de terrain réalisés au cours des inventaires
forestiers : Fonton (1996), ONAB (2004), IFN-DFS-PBF2 (2007).
v Avec le concours des systématiciens de l'herbier
National de l'UAC.
v A partir des ouvrages de botanique systématique tels
que : Flora of West Tropical Africa (Hutchinson et al., 1954 et 1972);
Flore illustrée du Sénégal, tome 1 à 4 (Berhaut,
1971); Flore du Bénin, Tome 3, (de Souza, 1988); Guide des adventices
d'Afrique de l'Ouest (Akobundu et Gyakwa, 1989); Arbres, arbustes et lianes des
zones sèches d'Afrique de l'Ouest (Arbonnier, 2000) ; Flore Analytique
du Bénin (Akoègninou et al., 2006).
Les relevés phytosociologiques ont été
effectués suivant la méthode sigmatique de Braun-Blanquet
(1932) utilisée par Sinsin (1993) et Oumorou (1998). Ils ont permis
de déterminer les coefficients
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d'abondance- dominance, la structure de la
végétation, la superficie inventoriée, etc.
La surface terrière dans les différentes
phytocénoses a été déterminée à
l'aide des résultats des mesures de diamètre.
Les types biologiques ont été
vérifiés sur le terrain.
Les données collectées ont été
classifiées, hiérarchisées et l'ordonnées avec le
logiciel CAP (Analyse multivariée). Ce logiciel ayant permis la
présentation des tableaux phytosociogiques des différents
groupements végétaux.
La richesse spécifique (R) est le nombre
d'espèces présentes dans une phytocénose donnée. La
diversité spécifique a été déterminée
par le calcul des indices de diversité de Shannon (1949) et du
coefficient d'équitabilité de Pielou (1966).
L'indice de diversité de Shannon (H) exprime la
diversité des espèces au niveau des placeaux.
R
H
Pi
- E=
i1
log 2 Pi avec, (1)
log
Pi = (ni/N) est la fréquence relative des individus de
l'espèce (i); (ni) est le nombre d'individus de l'espèce (i);
(N) est le nombre total d'individus recensés
H varie en moyenne de 0 à 5 bits, les valeurs
élevées de H, traduisent les conditions favorables pour
l'installation de nombreuses espèces. Par contre, les valeurs faibles de
H, traduisent les conditions défavorables du milieu pour l'installation
des espèces.
L'équitabilité de Pielou (E) traduisant le
degré de diversité atteint par rapport au maximum possible a
été évaluée en utilisant la formule
ciaprès
E = H S; Avec, (2)
2
H = indice de diversité de Shannon;
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log 2 S = valeur théorique de la
diversité maximale pouvant être
atteinte dans chaque groupement.
L'équitabilité de Pielou correspond à un
état de répartition égale de tous les individus entre
toutes les espèces du groupement; S le nombre total d'espèces.
Elle varie généralement de 0 à 1. Les valeurs proches de 1
témoignent d'une répartition proportionnellement similaire des
espèces. Par contre, les valeurs proches de 0 correspondent à la
présence d'un nombre élevé d'espèces rares, d'un
petit nombre d'espèces dominantes.
Les spectres biologiques et phytogéographiques ont
été calculés à partir des types biologiques et
phytogéographiques. Nous avons :
Les thérophytes (Th) ; plantes annuelles ne subsistant
durant la période d'arrêt de végétation qu'à
l'état de graine.
Les hémicryptophytes (Hé) ; plantes vivaces
dont les bourgeons de reprise de végétation se situent au niveau
du sol (à moitié cachés dans le sol).
Les géophytes (Gé) ; plantes vivaces dont les
bourgeons de reprise de végétation se situent en dessous du
niveau du sol.
Les chaméphytes (Ch) ; plantes vivaces dont les
bourgeons de reprise de végétation se situent entre 0 et 50 cm du
sol.
Les phanérophytes (Ph) ; plantes ligneuses de tailles
variables, à bourgeons végétatifs exposés aux
intempéries, donc sans protection.
Suivant la hauteur des bourgeons terminaux par rapport au sol, on
distingue :
· Les mégaphanérophytes (MPH) h > 30 m
;
· Les mésophanérophytes (mPH) 10 m -< h
-< 30 m ;
· Les microphanérophytes (mph) 2 m -< h -< 10
m ;
· Les nanophanérophytes (nph) 0,5 m -< h -< 2
m.
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Les types de distribution qui nous concernent sont :
· Eléments base soudano-guinéen (SG)
S = espèces soudaniennes ;
GC = espèces guinéo-congolaises.
· Espèces pluri-régionales africaines ou
espèces à distribution continentale (espèces de
liaison).
SZ = Soudano-Zambésiennes ;
At = Afro-tropicales ;
Am = Afro-malgaches ;
· Espèces à large distribution
Pan = pantropicales ;
AA = afro-américaines ;
Pal = paléotropicales.
Les spectres biologiques ont permis d'observer la
répartition des espèces dans les différentes formes de
vie. Les spectres phytogéographiques mettent en évidence la
répartition des espèces selon leur aire de distribution. Pour
chaque type de groupement végétal, nous avons un spectre brut
reflétant la présence et un spectre pondéré qui
prend en compte les coefficients de recouvrement moyen des espèces.
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