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D'ABOMEY-CALAVI (UAC) ------------------@------------------ FACULTE
DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES
HUMAINES (FLASH) ------------------------@------------------------
ECOLE DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE
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«ESPACES, CULTURES ET
DEVELOPPEMENT» --------------------------@--------------------------
THESE DE DOCTORAT UNIQUE
OPTION : GESTION DE L'ENVIRONNEMENT
SPECIALITE : ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT
TITRE :
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH.
& DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Présentée par: Sous la direction du
:
Rémy HOUEHOUNHA Professeur Brice A.
SINSIN
(UAC)
JURY :
Président : Professeur Michel BOKO
FLASH/UAC (Bénin)
Rapporteur : Professeur Brice A. SINSIN FSA/UAC
(Bénin)
EXAMINATUERS :
1- Professeur Thiou TCHAMIE UL (Togo)
2- Professeur Bienvenu SAMBOU UCAD
(Sénégal)
3- Professeur Christophe HOUSSOU FLASH/UAC
(Bénin)
ANNEE ACADEMIQUE: 2008-2009
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
DEDICACE
A vous
Veuve HOUEHOUNHA Hounka Clémentine née LEGBA; Veuve
HOUESSOU Rosalie née HOUEHOUNHA ;
Veuve TIME Eugénie née HOUEHOUNHA ;
TOGBONON Antoinette née HOUEHOUNHA ;
HOUEHOUNHA Julien, Justin, Gisèle ;
HOUEHOUNHA C. Pascaline née DABLAKA;
AYITEVI B. Rosemonde ;
HOUEHOUNHA S. S. Bénédicta;
Dr HOUEHOUNHA A. F. Irisse;
HOUEHOUNHA H. M. Dodé;
GNANMI M. Daryl;
MIGAN A. Merveille.
Trouvez à travers ce modeste travail, le témoignage
de mon engagement à vos côtés.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
SOMMAIRE
Dédicace : 2
Avant-propos : 4
Résumé : 6
Abstract : 8
Sigles et acronymes : 10
Première partie : Introduction
générale, milieu d'étude et 12
démarche méthodologique
Chapitre 1 : Introduction générale
13
Chapitre 2 : Milieu d'étude et traits socioculturels
25
Chapitre 3 : Matériel et méthodes
33
Deuxième partie : Résultats 56
Chapitre 4 : Evaluation des connaissances
57 ethnobotaniques en relation avec Daniellia
oliveri
Chapitre 5: Typologie des groupements végétaux
à 68
Daniellia Oliveri, analyse des paramètres
dendrométriques des peuplements dans les
Forêts Classées, terroirs villageois du Centre du
Bénin et caractéristiques écologiques des peuplements du
Bénin
Chapitre 6: Conduite de la reproduction de Daniellia
93
oliveri et analyse des capacités de sa
reproduction sur divers sites écologiques au centre du Bénin
Chapitre 7 : Régénération naturelle de
D. oliveri et 105
exploitation de ses rejets au Centre du Bénin
Troisième partie : Discussion des résultats, Conclusion
121 générale et recommandations
Chapitre 8: Discussion des résultats
122
Chapitre 9 : Conclusion générale et recommandations
141
Annexes : 154
Questionnaires : 155
Guide d'entretien 164
Grille d'observation 166
Liste des figures : 170
Liste des tableaux : 173
Liste des photos: 175
Table des matières : 177
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
AVANT PROPOS
Depuis notre inscription en première année au
département de sociologie anthropologie de l'Université Nationale
du Bénin actuellement Université d'Abomey-Calavi, notre statut
d'Agent forestier responsable de la gestion des ressources forestières,
n'a cessé d'animer en nous, l'envie de conduire à terme, la
recherche sur la gestion rationnelle des ressources naturelles.
Comme le disait si bien Beaud (2003), `' la thèse
est la preuve écrite que l'on est dans un domaine, capable de mener
à bien une recherche, de maîtriser une technique, de contribuer
à une avancée dans l'ordre de la connaissance, de la
réflexion, de l'analyse ou de la créativité».
En nous accordant avec la pensée de l'auteur, nous
reconnaissons que ce travail a été long, exigeant et
contraignant. Il a de ce fait, pesé pendant plusieurs années sur
notre vie socio- professionnelle et familiale puisque les charges induites par
la conduite des recherches de la thèse, sont difficilement
supportables.
En inscrivant le présent travail dans le couronnement
des années d'apprentissage et d'expérimentation des
méthodes et outils de recherche action dans le domaine de la gestion des
ressources naturelles, nous assumons l'entière responsabilité de
cette oeuvre qui ne pourrait aboutir sans le soutien et la contribution des
personnes de bonne volonté.
C'est le lieu de témoigner avec respect, toute notre
gratitude à notre directeur de thèse le Professeur Brice A.
SINSIN, Vice- Recteur chargé de la Recherche Universitaire à
l'UAC qui, malgré ses multiples occupations et responsabilités, a
accepté de diriger ce travail à travers un encadrement et un
suivi rigoureux. Son amour du travail bien fait a été la boussole
qui a gouverné la conduite des travaux de terrain et les analyses
subséquentes.
Le même témoignage est destiné aux Docteurs
Achille E. ASSOGBADJO, Valentin KINDOMIHOU et à Monsieur Hermane T.
AVOHOU du Laboratoire
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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d'Ecologie Appliquée de l'UAC ; ils se sont
donnés corps et âme pour assurer les résultats obtenus.
Nos remerciements vont également aux enseignants de
l'Ecole Doctorale Pluridisciplinaire de la FLASH-UAC pour toutes les peines
endurées et les sacrifices consentis dans le cadre de
l'amélioration du présent travail. Dans ce registre, nous pensons
spécialement au Professeur Michel BOKO, Directeur de ladite
école, et au Docteur Constant HOUNDENOU.
Aux personnels du Laboratoire d'Ecologie Appliquée
(LEA-FSA/UAC), du Laboratoire des Sciences du Sol, Eaux et Environnement
(LSSEE), de l'Herbier National, et de l'Inspection Forestière du Zou et
des Collines à Abomey, nous exprimons toute notre reconnaissance pour
leur implication inconditionnelle dans la fiabilisation des résultats
obtenus.
Aux populations des groupes socioculturels rencontrés,
nous disons merci pour avoir accepté les dérangements et
perturbations créés dans leurs programmes par les équipes
de collecte des données de terrain. Aux membres de ces équipes,
nous disons merci et les rassurons de notre attachement à la valeur de
leurs contributions dans les résultats obtenus.
Nous remercions sincèrement Messieurs : Albert
TINGBE-AZALOU, Sylvain G. AKINDELE, Alphonse KOUKE, Brice TENTE, Yvonne CAKPO,
Louis LAWANI, Emmanuel SALIFOU, André TANDJIEKPON pour les diverses
partitions jouées à nos côtés durant les phases de
recherche et de finalisation du document.
Enfin, je n'oublie point les amis, collègues et parents
pour leurs précieuses contributions à la concrétisation de
ce projet cher à nous tous.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
RESUME
Daniellia oliveri est une espèce à
usage multiple, endémique en Afrique au Sud du Sahara, elle est
répandue dans les savanes et jachères de la zone
SoudanoGuinéenne. Cette étude examine le niveau de connaissance
des usages des organes de l'espèce afin d'apprécier la
contribution des actions anthropiques sur sa survie à travers les
objectifs suivants : (i) évaluer les connaissances ethnobotaniques des
populations locales sur D. oliveri; (ii) caractériser les
structures des groupements végétaux à D. oliveri
dans les terroirs villageois et dans les Forêts Classées du
Bénin; (iii) évaluer les techniques de reproduction de D.
oliveri sur différents types de sols au Bénin; (iv)
évaluer de façon comparative, l'impact des activités
anthropiques (désherbage, feux de végétation) sur le
développement des rejets de D. oliveri sur différents
types de sols ; (v) déterminer les retombées économiques
issues de l'exploitation des rejets de l'espèce.
Pour atteindre ces objectifs, la démarche
méthodologique a consisté à : (i) collecter des
données quantitative et qualitative sur un échantillon de 1.200
individus appartenant à 7 groupes sociolinguistiques (Fon,
Peulh, Bariba, Yoa, Nago, Goun, Berba) ciblés dans 21
Communes oil la présence de D. oliveri a été
reconnue; (ii) collecter des données dendrométriques et
phytosociologiques des espèces sur 85 placettes temporaires de 907
m2 chacune dans des Forêts Classées et terroirs
villageois du Bénin; (iii) utiliser des tests de germination et de
bouturage pour évaluer l'aptitude de l'espèce à la
multiplication artificielle dans 4 types de substrats (sablonneux, argileux,
latéritique et ferrallitique); (iv) installer et collecter des
données périodiques (nombre de pieds, diamètre, hauteur)
sur 16 placettes permanentes de 50 m2 chacune sur quatre types de
sol avec un traitement et un témoin (désherbage et feux de
végétation) afin de suivre le développement des rejets et
leur capacité à produire du bois de feu commercialisable.
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Les résultats ont montré que: (i) une vingtaine
d'usages de l'espèce est reconnue par les populations ayant fait l'objet
d'investigation ; (ii) l'aire de répartition spatiale de l'espèce
D. oliveri s'étend du centre au Nord du Bénin et peut
être répartie en cinq zones d'exploitation ; (iii) les usages sont
plus diversifiés dans le Sud, le Centre que dans le Nord du Bénin
; (iv) les Forêts Classées et les terroirs villageois sont
perturbés par les actions anthropiques avec comme indices de
diversité des espèces compagnes de D. oliveri variant de
3,80 bits dans les terroirs villageois à 2,75 bits dans les Forêts
Classées; (v) l'espèce se reproduit par graines, par boutures de
racines et ne nécessite pas un traitement particulier; (vi) le
traitement des graines par le choc thermique a donné les plus faibles
taux de germination, mais semble stimuler la croissance en hauteur des
plantules les premiers mois de végétation ; (vii) le
développement des rejets de l'espèce n'est pas forcément
lié au type de sol mais aux traitements appliqués aux peuplements
(en trois ans, la densité est passée en moyenne de 17.650
rejets/ha pour les placettes désherbées à 8.400 rejets/ha
pour les placettes témoins parcourues annuellement par les feux de
végétation ; la croissance en hauteur et en diamètre des
rejets a augmenté rapidement et a atteint 300-500 cm de hauteur et 3,5-4
cm de diamètre dans la même période; (viii) après 3
ou 4 ans de conduite des rejets de l'espèce, le traitement par
désherbage pendant les deux premières années de suivi a pu
permettre de tripler les revenus issus de la commercialisation des rejets comme
bois de feu.
L'étude a jeté les premières bases de la
sylviculture de D. oliveri. Les différents usages des organes
de l'espèce témoignent de l'urgence et de la
nécessité de la mise en oeuvre des plans simples de gestion des
espaces colonisés par D. oliveri en vue de la sauvegarde de
l'espèce.
Mots cles: Daniellia oliveri,
ethnobotanique, reproduction, bois de feu, Bénin
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
ABSTRACT
Daniellia oliveri is a multi-purpose species, endemic
in the Southern Sahara of Africa. It is widespread in the savanna areas and the
fallow lands of SudanoGuinean zone. The study of D. Oliveri concerned
the level of knowledge and the uses of the parts of the species to assess the
contribution of anthropogenic activities on its survival through the following
objectives: (i) An assessment of the ethnobotanical knowledge of the local
people on D. Oliveri; (ii) The characteristics and structures of the
D. Oliveri in the rural landscape and in protected forests of Benin;
(iii) An assessment of the reproduction technics of D. Oliveri on
different types of soil in Benin; (iv) A comparative evaluation of the impact
of anthropogenic activities (weeding, wildfire) on shoot development of D.
oliveri with respect to soil types; (v) the evalution of economic benefits
from shoot exploitation. In order to achieve these objectives, the method
consisted of: (i) quantitative and qualitative data collection on a sample of
about 1,200 individuals which belonged to 7 sociolinguistic groups e. g.
(Fon, Fulani, Bariba, Yoa, Nago, Goun, Berba). Sites investigated were
21 municipalities, where the presence of D. Oliveri was recognized;
(ii) data collection in phytosociology and dendrometric of the species from 85
temporary plots of 907 m2 in the protected forests and in rural
landscapes; (iii) Seed germination test, cutting for evaluating the ability of
the species, according to types of substrates (sandy, Clay, lateritic and
ferrallitic); (iv) to establish and collect periodic data (number of
individuals, height and diameter) in 16 permanent plots of 50 m2 on
each of the 4 types of soil with two treatments (weeding and bush burning) to
monitor the development of their shoots and their ability to produce marketable
firewood.
The results showed that: (i) Twenty uses of the species are
recognized by people subjected to investigation; (ii) The spatial distribution
of D. Oliveri extended from the southern of Benin to the northern
part; (iii) The uses were best known in the southern and central than the
northern part of Benin; (iv) The protected
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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forests and the rural landscapes were affected by
anthropogenic activities so that the diversity index of companion species of
D. Oliveri varied from 3.80 bits in the rural landscapes against 2.75
bits in the protected forests; (v) D. oliveri reproduced from seeds,
by cuttings of roots and did not require particular treatments; (vi) Treatment
of seeds by thermal shock gave the lowest germination rate, and seemed to
stimulate height growth of seedlings in early vegetation stage; (vii) The
development of shoots from was not linked soil types, but the treatment applied
to stands in three years should an increase the density by an average of 17,650
individuals/ha in weeded plots but 8,400 trees / ha in plots that experienced
annual wild-fires. Growth in height and diameter reached respectively 200-500
cm and 3.5-4 cm during the same period; (viii) After 3 to 4 years of monitoring
shoots the weeding treatment permitted to gain three times, the income from the
marketing young trees as firewood.
The studies have laid down the foundations of D.
Oliveri stand management and its sylviculture. The various uses
impacts of D. Oliveri suggest the urgency and necessity of the
implementation of appropriate management plans, for areas colonized by D.
Oliveri to protect the species.
Key words: Daniellia Oliveri,
ethnobotanic, reproduction, firewood, Benin
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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SIGLES ET ACRONYMES
ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement
ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation
Aérienne en Afrique et à Madagascar
CEE : Communauté Economique Européenne
CENAP : Centre National d'Agro-Pédologie
CENATEL : Centre National de Télédétection
et de surveillance du couvert végétal
CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole
CTFT : Centre des Techniques Forestières Tropicales
d1,3 : Diamètre d'un arbre à 1,30 mètre
au-dessus du niveau
du sol (Diamètre de référence)
DATC : Direction de l'Administration Territoriale et des
Collectivités
DGFRN : Direction Générale des Forêts et des
Ressources Naturelles
Dg : Diamètre moyen par ha
EPAC : Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi
FAO : Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
G/ha : Surface terrière
GPS : Global Positioning System (Système Global de
Positionnement)
ICRA : Centre International pour la Recherche Agricole
orientée vers
le développement
IGN : Institut Géographique National
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
LEA : Laboratoire d'Ecologie Appliquée
LSSEE : Laboratoire des Sciences du Sol, Eaux et Environnement
MEHU : Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
l'Urbanisme
N/ha : Nombre d'arbres par ha
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ORTOM : Office des Recherches Scientifiques et Techniques
d'Outre-Mer
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UNB : Université Nationale du Bénin
UNESCO : United Nations Educations, Science and Culture
Organization. (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et
la Culture)
PREMIERE PARTIE :
INTRODUCTION GENERALE, MILIEU
D'ETUDE ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE
Contexte
Les ressources forestières du Bénin sont
relativement limitées du fait de la localisation du pays dans le couloir
sec Dahoméen, et en raison d'une forte emprise des facteurs de
dégradation. Stone (1996) a montré la pénétration
de plus en plus intense de l'agriculture dans les zones protégées
et au niveau des terres marginales du Bénin ; il a précisé
qu'au Nord du pays, les feux de végétation sont à
l'origine de la destruction de près de 50.000 ha de
végétation chaque année. Bien que les
écosystèmes africains soient reconnus comme étant les plus
importants et les plus riches en termes d'abondance et de diversité
d'espèces de plantes (IPGRI, 1999), les menaces qui pèsent sur
les espèces et les écosystèmes n'ont jamais
été aussi graves (UNEP/CBD, 1994). L'absence de données
récentes issues d'un inventaire global des formations
végétales, nous avait conduit en 2005 à prendre pour base,
les conclusions des études menées en 1978 et 1998 respectivement
par le Projet Pilote de la Surveillance de la Couverture Forestière
Tropicale et par le CENATEL (2002). Ces deux études indiquaient que les
formations arbustives et savanicoles du Bénin, ont diminué en 20
ans de 2.892.726 ha de leur superficie (soit 33,23 %). Pendant la même
période, la mosaïque culture-jachère, a augmenté de
2.397.087 ha de superficie (soit 271,75 %).
Les raisons qui militent en faveur de la gestion rationnelle
des ressources naturelles en général et des ressources
forestières en particulier, émanent du pressentiment que les
forêts soient, de véritables mines de biodiversité,
indispensables à la vie des êtres vivants (UNESCO, 1993). Tenant
compte du fait que les écosystèmes d'un pays, par leur contenu
biologique, leurs fonctions et leurs interactions, font du milieu naturel, l'un
des trésors biologiques potentiels du pays, il importe de prendre des
dispositions.
Déjà entre 1940 et 1955, vingt et un mille cinq
cent quatre vingts (21.580) km2 de la superficie du Bénin,
étaient érigés en domaine classé de l'Etat soit
environ
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20% de la superficie totale du pays. Les pertes annuelles des
forêts étant estimées entre 1995 et 2000 à 1,2 % de
la superficie du pays (FAO, 1999a), la gestion rationnelle des forêts
rémanentes constitue donc une priorité (Sokpon, 1995).
Actuellement ce pourcentage de perte a considérablement
évolué, compte tenu des occupations et aliénations
illicites constituant de graves dangers pour les formations forestières
et pour l'environnement. L'inventaire forestier national (IFN-DFS-PBF2, 2007),
estime les formations arbustives et savanicoles existants en 2007 à
1.505.737 ha contre 2.785.394 ha de superficie, de mosaïque culture et
jachère. Les conséquences liées au phénomène
de réduction des formations végétales, s'observent
à travers l'accélération de l'érosion
entraînant la dégradation des sols et la progression de la
sahélinisation. Aussi, la perturbation des cycles climatiques et
l'assèchement des rivières ou l'irrégularité des
régimes des fleuves, n'ajoutent-ils pas leurs grains de sel au fait
incriminé ?
Malheureusement, la recherche forestière, pendant
longtemps, s'est orientée vers les espèces forestières
exotiques (Eucalyptus spp, Tectona grandis, Gmelina arborea, Acacia
auriculiformis...); espèces réputées pour leurs
croissances rapides et leurs grandes productivités. C'est depuis peu que
les espèces locales, font l'objet de recherche (ICRA-INRAB, 2002).
Certaines espèces sont connues en fonction des multiples utilisations
qu'en font les populations. Ainsi, les usages liés à la
production du bois d'oeuvre, du bois de service, et du bois énergie sont
très répandus. De même, les plantes fourragères,
alimentaires, médicinales etc., répondent quotidiennement aux
besoins des populations.
Mais les arbres ne jouent pas que le rôle de production,
ils sont intégrés à la vie sociale, culturelle et parfois
occulte des populations rurales (Guny et al., 1997). Répondre
quotidiennement aux besoins des populations devrait rimer avec la mise en
oeuvre des normes de la Convention sur la Diversité Biologique qui
énumère en sont article 10, cinq mesures à prendre pour
l'utilisation durable des éléments constitutifs de la nature.
Parmi ces mesures, figurent entre
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autres, `' la protection et l'encouragement de l'usage
coutumier des ressources biologiques conformément aux pratiques
culturelles traditionnelles compatibles avec les impératifs de leur
conservation ou de leur utilisation durable » (UNEP/CBD, 1994).
Au Bénin, 3000 espèces ont été
inventoriées dans les écosystèmes forestiers (MEHU, 2002)
dont 172 espèces sont consommées par les populations locales
comme plantes alimentaires (Codjia et al., 2003) et 814 comme plantes
médicinales (Sinsin et Owolabi, 2001). Au nombre de ces
dernières, Daniellia oliveri est utilisée pour le
traitement d'une vingtaine de maladies (Berhaut, 1967 ; Houéhounha,
2005; Dotchamou, 2006). Cette espèce n'est pas utilisée dans les
programmes de reboisement au Bénin bien que d'importants programmes
d'aménagement du couvert forestier soient en cours dans le pays. S'il
est vrai que la reconstitution du couvert végétal dans les
programmes d'aménagement forestier passe par les semis, les plantations,
les rejets de souches, le marcottage naturel et le drageonnage (Bellefontaine
et al., 2000), il est aussi vrai qu'avant de l'entreprendre, les
options techniquement et économiquement viables en fonction des
espèces concernées et des moyens disponibles sont à
analyser (Bellefontaine, 2005). D. oliveri se reproduit par voie
sexuée (Guny et al., 1997 , Ouédraogo et al.,
2003). Il a été montré que l'espèce produit
abondamment de semences (Guny et al., 1997). Il se reproduit
également par voie asexuée (Bellefontaine et al., 1997 ;
Harivel et al., 2006). Particulièrement, les modes de
reproduction végétative par drageons ou rejets de souche ont
été mentionnés (Giffard, 1974 ; Bellefontaine et
al., 1997, Harivel et al., 2006). Explorer les
possibilités d'utilisation de divers modes de reproduction à
savoir les semences et les boutures de segments de tiges et de racines, dans la
multiplication artificielle de D. oliveri en général et
la production de plants sur différents types de sols au Bénin,
constitue une préoccupation (Houéhounha, 2009). En Afrique
Sub-saharienne, la grande disponibilité des terres cultivables peut
donner la possibilité de produire la biomasse à partir de la
conduite des rejets dans les jachères (Marrison et
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Larson, 1996). Les jachères constituées
d'espèces pionnières à croissance rapide et capables de
rejeter après exploitation étant les plus indiquées
(Kauter et al., 2003), l'étude sur la conduite des rejets
abondants de D. oliveri sur différents types de sols, ne
peut-elle pas apporter une contribution à l'enrichissement des
données de base de la sylviculture de l'espèce?
Dans le souci de contribuer aux efforts de recherche sur les
espèces autochtones du Bénin, nous avons choisi de traiter le
thème : «Analyse des impacts écologiques et
socioculturels de l'exploitation des produits de Daniellia oliveri (Rolfe)
Hutch. et Dalz. sur la viabilité de ses peuplements au
Bénin».
Cette étude, pour répondre à la
préoccupation centrale relative aux influences des actions anthropiques
sur les groupements végétaux à D. oliveri au
Bénin, devrait répondre aux interrogations suivantes :
Quelle est l'influence sur D. oliveri au Bénin,
des facteurs écologiques due à son l'exploitation?
Quels impacts socioculturels, la présence de cette
espèce, a sur les groupes sociolinguistiques du Bénin?
Quelles sont les stratégies adaptées à la
gestion durable des peuplements de D. oliveri au Bénin?
Pour répondre aux interrogations, la présente
étude s'est appuyée sur une base théorique établie
entre autres sur la problématique à l'aide de démarche
méthodologique pour aboutir aux résultats discutés.
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1.1- Problématique et justification
Les hommes de tous les temps, ont entretenu avec les
végétaux en général et les plantes en particulier,
des relations riches et variées. Cette réalité qui fait
l'essence du contenu de la science ethnobotanique, une science au carrefour de
la botanique et des sciences humaines, est présente dans la zone
soudanienne de l'Afrique de l'Ouest dominée par de vastes formations de
savanes (HahnHadjali, 1998).
Bien que les conséquences des activités
anthropiques soient souvent visibles sur le terrain, la question de
l'environnement dans les pays d'Afrique en voie de développement, se
présente en terme de déséquilibre entre les ressources
naturelles et les besoins accrus des populations recherchant
l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail (Geny et
al., 1992).
De façon générale, le
déséquilibre est souvent aggravé par un certain nombre de
facteurs dont l'agriculture, le surpâturage et les feux de
végétation qui, en association avec les facteurs climatiques et
pédologiques, constituent des causes de perturbations des
phytocénoses sensibles (Sinsin et Oumorou, 2000). Au
Bénin, La dégradation des écosystèmes suite
à l'introduction de la culture du coton par exemple, a
accéléré l'augmentation des terres cultivables,
l'utilisation abondante des pesticides et l'exploitation des terres marginales
(Toko et da Matha Sant'Anna, 1999).
Dans le même sens, Akoègninou et Akpagana (1997),
ont montré la raréfaction des grands arbres dans l'aire
classée des collines de Savalou (Centre du Bénin) et
attribué le fait à l'action de l'homme. Selon ces auteurs, dans
ce milieu spécialisé dans la fabrication du gari
sohoui1, les bois des espèces (Afzelia africana,
Anogeissus leiocarpus, Burkea africana, Pterocarpus erinaceus, Isoberlinia
doka), sont recherchés pour la combustion. Mais la
raréfaction des espèces forestières peut ne pas être
seulement due à la recherche du bois pour la combustion. Certaines
formes d'usage des parties du végétal, sont parfois
préjudiciables à la survie des espèces. Sinsin (1985), a
montré que la
1 Farine issue du manioc pelé, pressé et
grillé dans un vase au feu
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
déforestation n'est pas seulement synonyme d'abattage des
arbres, elle peut être due à un écorçage sauvage des
espèces ligneuses.
Malgré la croissance démographique et les
difficultés qui en découlent, il est regrettable de constater que
la prise de conscience de la nécessité d'une gestion rationnelle
de l'environnement tarde à prendre forme au sein des populations. Cette
situation est apparemment due au fait que :
les soucis du court terme sont plus pressants que ceux du
long terme car, ne s'inscrivant forcément pas dans les valeurs
culturelles essentielles.
L'existence parfois de vastes espaces non cultivés
donnant l'illusion d'une marge de manoeuvre possible.
Dans ces conditions, l'homme par ses pratiques de
prélèvement continu de matériel végétal,
fait généralement peu attention aux effets de destruction qu'il
provoque.
A ce propos, Maldague (1974) écrivait : «A
chaque instant, alors que s'accroît le nombre d'hommes, disparaissaient
à tout jamais des tonnes de terres fertiles, s'abattent des
forêts, s'appauvrissent des écosystèmes, se
dégradent des paysages...». C'est donc entre autres à
une régression des formations végétales, à une
raréfaction voire une disparition des espèces ligneuses et au
remplacement progressif des graminées pérennes par des
espèces annuelles à cycle court qui s'observent (Liricollais,
1987). Toutefois, les zones soumises aux actions anthropiques
présentent-elles encore des surfaces conservées à
l'état naturel (Kéré, 1998). Ces zones sont le plus
souvent, des aires favorables au développement des essences
pionnières parmi lesquelles, certaines comme D. oliveri sont
endémiques2 en Afrique.
Décrite par Hutchinson et Dalziel en 1954 et 1972, cette
espèce a pour synonyme : Paradaniellia oliveri selon Rolfe.
Très connue au Bénin, elle porte les noms de za en
Fon3 et en Mahi, Iya en Nago et en Idatcha,
Lifitin en Minan,
2 Relatif A l'endémisme :
caractéristique d'un taxon confiné dans une aire restreinte
3 Fon, Mahi, Nago, Idatcha, Minan, Goun, Batombou,
Ditamari, Yom, Dendi : Langues parlées par des groupes
socioculturels du Bénin
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Jatin en Goun, Niabou en Batombou,
Muyo en Ditamari, Nyaadou en Yom et
ferma en Dendi (de Souza, 1988). En français elle est
appelée Copalier Africain de balsam ou Santan (Tailfer, 1989). Certains
groupes socioculturels en ont tiré des noms de localités :
Zadakon (à l'orée de la couronne de za),
Zakanmè (dans le peuplement de za) à Djidja,
Zassa (Sous l'arbre za) à Zogbodomey et à
Agbangnizoun, Zakpo (Beaucoup de za) à Bohicon et
à Zogbodomey, Idou ya (rendez-vous des chasseurs au
pied de D. oliveri) à Ouessè. (Résultats
d'enquêtes présente étude, 2006).
Espèce sous valorisée par les textes
forestiers4 en vigueur au Bénin, elle connaît
cependant, de nombreux usages lui accordant une place de choix au sein de
certains groupes socioculturels du Bénin (Houéhounha, 2005).
Certains auteurs ont travaillé dans le domaine des usages.
Dégbé (1987) s'est intéressé à la
résine de D. oliveri, très riche en huile essentielle.
Pour cet auteur, il a été mis en évidence dans
l'espèce qu'on retrouve au Bénin, un mélange de
sesquiterpènes volatils, de l'acide daniellique à deux cycles
hydroaromatiques. Dans l'écorce de l'espèce au Nigeria, Persinos
et al. cités par Dégbé (1987) ont trouvé
du bêta- sistostérol dans l'extrait
éthéropétroléique de la plante. Par ailleurs, Menu
et al. (1994) cités par Lawani (2003), ont trouvé dans
l'espèce collectée au Bénin et au Burkina Faso,
vingt-trois constituants dans l'huile extraite de D. oliveri.
Dans la flore illustrée du Sénégal,
Berhaut (1975), a inventorié quelques vertus médicinales de
D. oliveri. Il a également montré que l'écorce
d'une branche de D. oliveri coupée et grillée,
mise dans le vin de palme, rend le vin plus digeste et empêche le
ballonnement du ventre du consommateur. L'action protectrice contre les
attaques de termites des objets trempés dans la résine de
l'espèce, a été évoquée par l'auteur. De
même, dans une contribution aux études ethnobotaniques et
floristiques au Togo, Adjanohoun et al. (1989), on décrit
l'espèce D. oliveri, en mentionnant ses vertus pour la
médecine traditionnelle et la pharmacopée. Dans un
développement sommaire, ils ont indiqué que les
4 Ordonnance N° 74- 26 du 22 mars 1974 et loi des
finances gestion 2007
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racines de l'espèce sont utilisées en
décoction pour le traitement des dysménorrhées.
Sur un autre plan, Onana (1995), dans un document relatif
à l'inventaire et à la phénologie des ligneux du Nord du
Cameroun, faisait remarquer qu'une soixantaine d'espèces dans les
savanes du Nord du Cameroun, entre dans l'alimentation des ruminants
domestiques. Dans ce lot d'espèces, il ressort que les arbres et
arbustes les plus exploités sont par ordre de préférence,
Ficus sycomorus, Daniellia oliveri, Afzelia
africana ..., pour ce qui concerne les feuilles. C'est dire que les
feuilles de D. oliveri sont très appétées par
certains animaux domestiques. Selon les mêmes auteurs, les fleurs de
Daniellia oliveri sont mieux appétées que celles de
Pterocarpus erinaceus et de Bombax costatum. Les
graines servent à alimenter les ruminants au Niger. Dans le même
sens, Tenté (2000), s'est aussi intéressé à
l'alimentation des animaux domestiques et a trouvé que les feuilles de
D. oliveri, sont utilisées comme fourrage dans les
Départements de l'Atacora et de la Donga5 au Bénin.
Guny et al. (1997), ont trouvé que D. oliveri fournit
un bon bois de menuiserie et de service. Montrant que le bois se prête
mal pour la charpente des maisons, ils l'ont apprécié pour la
fabrication des tam-tams. Son adaptation comme boisénergie, est
signalée bien que la coutume dans certaines régions du Mali,
interdise de brûler ce bois dans les concessions à cause de la
colère des `'génies». Les feuilles pour les auteurs de
l'ouvrage, fournissent un très bon fourrage. L'écorce exsude une
oléorésine utilisable comme encens et huile d'éclairage.
Dotchamou (2006), a contribué à la méthodologie du cubage
des arbres de l'espèce dans le domaine classé au Bénin.
De façon générale, les ouvrages
explorés ont montré l'action anthropique comme une
préoccupation sérieuse dans le contexte du déboisement et
de la réduction de la diversité biologique. C'est le
résultat d'une démographie galopante que Wilson (1992),
désignait comme un monstre en présence duquel, la
durabilité n'est qu'une fragile construction théorique. Dans un
document
5 Atacora et Donga sont des subdivisions territoriales
situées au Nord-Ouest du Bénin.
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directif, de la Banque Mondiale, Banuri et al. (1993)
affirmaient que les causes de la dégradation de l'environnement, sont
aussi variées que ses manifestations. Ils ont cependant pointé un
doigt accusateur sur l'accélération de la croissance
démographique dans de nombreux pays en développement.
Ainsi, les auteurs ont surtout traité une partie de la
monographie des usages des organes de l'espèce, les aspects chimiques de
sa résine et la méthodologie du cubage des arbres sur pied. Ces
aspects en réalité n'évaluent ni les chances de survie ni
l'urgence et la nécessité de sauvegarder l'espèce. Dans le
cadre de l'approfondissement des connaissances sur D. oliveri,
l'omission des aspects relatifs aux impacts de l'exploitation des produits de
l'espèce sur le plan écologique, social et culturel, est un vide
qu'il importe de combler.
En prenant en compte les aspects omis par les auteurs, nous
avons estimé que seuls des objectifs précis, en relation avec des
hypothèses bien posées dans un cadre méthodologique
adéquat, peuvent conduire à atteindre des résultats
attendus.
1.2- Objectif global
L'objectif principal de cette étude, est de contribuer
à une gestion durable des ressources génétiques de
Daniellia oliveri au Bénin.
1.3- Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques visés par l'étude
ont permis de :
a Evaluer les connaissances ethnobotaniques des
populations locales sur D. oliveri ;
a Caractériser les structures des
groupements végétaux à D. oliveri dans les
terroirs villageois et les Forêts Classées du Bénin;
· Evaluer les techniques de reproduction de D.
oliveri sur différents types de sols au Bénin;
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DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
I Evaluer de façon comparative,
l'impact des activités anthropiques (désherbage, feu de
végétation) sur le développement des rejets de D.
oliveri sur différents types de sols;
I Déterminer les retombées
économiques issues de l'exploitation des rejets de l'espèce.
1.4- Hypothèses et questions de recherche
Pour mener cette étude, cinq hypothèses ont
été posées.
H1 : L'intensité des usages des organes de D.
oliveri varie suivant les besoins socioculturels.
Q1 : Quelles sont les types d'exploitation des produits de D.
oliveri ?
Q2 : Quelles influences, les pesanteurs socioculturelles
exercent-elles sur la variation de la structure des peuplements de D.
oliveri ?
H2 : Les groupements végétaux à D.
oliveri ont des structures dissemblables dans les terroirs villageois et
dans les Forêts Classées.
Q1 : Quelles sont les structures des groupements
végétaux à D. oliveri dans les terroirs
villageois?
Q2 : Quelles sont les structures des groupements
végétaux à D. oliveri dans les Forêts
Classées?
H3 : Les modes de reproduction de D. oliveri, sont
caractéristiques de l'intensité de prélèvement de
ses organes.
Q1 : Quelles sont les modes de reproduction de D. oliveri
?
Q2 : Quelles influences les pressions de
prélèvement des organes de D. oliveri, exercent-elles
sur chaque mode?
H4 : Les actions anthropiques influencent la conduite des rejets
de D. oliveri.
Q1 : Quelles sont les actions anthropiques susceptibles
d'influencer la conduite des rejets de D. oliveri ?
Q2 : Quels rôles jouent les actions anthropiques dans la
conduite des rejets de D. oliveri ?
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
H5 : L'exploitation traditionnelle des rejets de D. oliveri
assure aux populations des revenus substantiels.
Q1 : Quels sont les modes d'exploitation des rejets de D.
oliveri?
Q2 : Quelles sont les retombées économiques issues
de l'exploitation des rejets de D. oliveri ?
Ces questions de recherche qui ne sont que les principales, ont
contribué à l'organisation du thème traité en neuf
chapitres.
1.5- Organisation de la thèse
Le présent travail présenté ici sur D.
oliveri, comporte neuf chapitres :
Le premier chapitre (partie introductive), présente la
problématique, la justification du sujet, les questions de recherche
ainsi que les objectifs et les limites de l'étude ;
Le deuxième chapitre traite du milieu d'étude et
concerne la présentation des milieux physique et humain selon les
différentes zones du Bénin ;
Le troisième chapitre traite des différentes
méthodes utilisées pour obtenir des résultats ainsi que
des matériels adaptés à chaque méthode ;
Le quatrième chapitre, présente les usages des
organes de D. oliveri par les différents groupes socioculturels
ainsi que la répartition spatiale de ses peuplements au Bénin
;
Le cinquième chapitre traite de la typologie des
groupements végétaux à D. oliveri et analyse les
paramètres dendrométriques de ses peuplements dans les
Forêts Classées et dans les terroirs villageois du centre du
Bénin oil les usages des organes de D. oliveri ont
été les plus reconnus ;
Le sixième chapitre, présente la conduite de la
reproduction de D. oliveri et analyse les capacités de sa
multiplication sur divers sites écologiques du centre du Bénin
;
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Le septième chapitre, présente la conduite de la
régénération naturelle de D. oliveri et les
possibilités d'exploitation de ses rejets au centre du Bénin ; Le
huitième chapitre, présente la discussion sur les
différents résultats obtenus ;
Le neuvième chapitre présente les conclusions
générales et les principales recommandations de
l'étude.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
CHAPITRE 2 : MILIEU D'ETUDE ET TRAITS
SOCIOCULTURELS
2.1 Milieu Physique
La République du Bénin avec une superficie
totale de 114 763 km2 est située entièrement dans la
zone intertropicale, entre les parallèles 6°30' et 12°30' de
latitude Nord et les méridiens 1° et 3°40' de longitude Est
(FAO, 1998). Elle est limitée au Nord par les Républiques du
Niger et du Burkina Faso, au Sud par l'océan Atlantique, à
l'Ouest par la République du Togo et à l'Est par la
République du Nigeria (Fig.1). En dehors de la zone Nord-Ouest dans les
chaînes de l'Atacora, le Bénin présente un relief peu
accidenté. Par son extension entre la côte du Golfe du
Bénin et la vallée du Niger (6°17 à 12°4 N), la
République du Bénin présente une gamme variée de
climats caractérisés par la faiblesse relative des
précipitations annuelles qui varient de 900 à 1300 mm par an. La
combinaison de ces différentes saisons a donné naissance à
trois zones climatiques étalées du Sud au Nord: la zone
guinéo-congolaise, la zone soudano-guinéenne et la zone
soudanienne (White, 1983, Sinsin et al., 2004).
2.1.1- La zone guinéo-congolaise
Elle connaît quatre saisons et s'étend de la
côte (6°25 N) à la latitude de 7°30 N. Elle a une
pluviométrie moyenne de 1200 mm par an avec en moyenne 250 jours de
pluies. La grande saison de pluie courte de mars à fin juillet et la
petite de septembre à mi-novembre. Ces périodes de pluies sont
alternées de 2 saisons sèches: une grande, de mi-novembre
à mi-mars et une petite d'août à septembre. On y enregistre
une température moyenne journalière qui varie de 25°
à 29°C. L'humidité de l'air varie entre 69 % et 97 %. La
zone guinéenne est le domaine des sols ferrallitiques, profonds et peu
fertiles (7000 km2), des sols alluviaux et vertisols (3600
km2) localisés dans les vallées des fleuves Mono,
Couffo et Ouémé, et dans la dépression de la Lama. Ces
sols sont riches en argile, en matière organique et en
éléments minéraux. On distingue plusieurs
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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types d'écosystèmes dans cette zone que sont :
(i) les formations des sols bien drainés, c'est-à-dire des
cordons sableux (anciens ou récents) ; (ii) les formations des zones
humides (lagunes et vasières) et (iii) la formation originelle des
plateaux constituée par la forêt dense humide semi-decidue oil on
trouve les vestiges sous forme de lambeaux (forêt de réserve
botanique de Pobè, forêts sacrées ou forêts
reliques). Les principales espèces végétales
rencontrées dans la zone guinéo-congolaise sont entre autres
Ceiba pentandra, Afzelia africana, Diospyros mespiliformis, Anogeissus
leiocarpus, Antiaris toxicaria, Milicia excelsa, Mimusops andongensis,
Triplochyton scleroxylon, Piptadeniastrum africanum et Terminalia
superba (Natta, 2003, Assogbadjo, 2007).
2.1.2- La zone soudano-guinéenne
Elle est située entre 7°30' N et 9°45' N. Le
régime pluviométrique dans la zone soudano-guinéenne est
unimodal (mai-octobre) et la pluviométrie moyenne annuelle varie de 900
mm à 1110 mm répartie le plus souvent sur 113 jours en moyenne.
L'humidité relative varie de 31 % à 98 % dans cette zone.
L'insolation moyenne s'élève à 2305 heures par an. Les
températures varient entre 25°C et 29°C dans cette zone. La
zone de transition soudano-guinéenne prolongeant la zone à
affinités guinéennes, est le domaine des mosaïques de
forêts claires, avec éventuellement des forêts denses
sèches, parsemées de savanes arborées et arbustives et
traversées par des galeries forestières. On trouve dans cette
zone les sols minéraux peu évolués et peu fertiles et les
sols ferrugineux sur socle cristallin de fertilité variable. Dans cette
zone, on rencontre Daniellia oliveri, Parkia biglobosa et
Terminalia glaucescens sur les sols bien drainés,
Anogeissus leiocarpus, Acacia campylacantha et Terminalia
macroptera sur les sols hydromorphes, Isoberlinia doka et
Detarium microcarpum sur les sols sur cuirasses ou roches peu profondes
(FAO, 1998, Natta, 2003, Assogbadjo, 2007).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
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2.1.3- La zone soudanienne
Elle est située entre 9°45 N et 12°25 N. La
pluviométrie dans cette zone varie de 900 à 1100 mm par an,
répartie en moyenne sur 145 jours. L'humidité de l'air varie de
18 % pendant l'harmattan (décembre à février) à 99
% en août pendant la saison de pluies. La température moyenne
mensuelle varie de 24°C à 31°C dans cette zone. Le nombre
total d'heures ensoleillées est de 2862 par an. La zone soudanienne est
le domaine des sols hydromorphes, des sols drainés, des cuirasses
ferrallitiques et des lithosols. La zone soudanienne est constituée de
savanes et de galeries forestières avec des arbres recouvrant faiblement
le sol. Dans la partie sud de cette zone, la végétation est
analogue à celle de la zone de transition. On rencontre des peuplements
d'Isoberlina doka et d'I. tomentosa et ensuite des
espèces comme Adansonia digitata, Pterocarpus erinaceus, Afzelia
africana, Erythrophleum guineense, Amblygonocarpus andongensis et
Swartzia madagascariensis.
Le climatogramme de chacune des trois zones climatiques est
présenté sur la figure 2 et renseigne mieux sur les
différences saisons sèches et pluvieuses au Bénin.
Sur le plan hydrographique, le Bénin possède
plusieurs cours d'eau dont les plus importants sont le fleuve
Ouémé au centre et au sud (450 km), la rivière Pendjari au
nord-ouest (380 km), le fleuve Couffo au sud-est (170 km), le fleuve Niger au
nord et au nord-est et enfin, le fleuve Mono à l'ouest (100 km).
Certains de ces cours d'eau ont d'importants affluents. Il s'agit du Niger avec
le Mékrou (410 km), l'Alibori (338) et la Sota (250 km), et
l'Ouémé avec le Zou (150 km). En outre, le territoire
béninois dispose dans la zone littorale, d'un important réseau
lacustre et lagunaire d'environ 270 km2. Les principaux lacs et
lagunes, sont d'Ouest en Est, le lac Toho, le lac Togbadji, le lac
Ahémé (78 km2), le lac Nokoué (135
km2) et la lagune de Porto-Novo (30 km2). Plus au Nord de
cette chaîne, se trouvent de tous petits lacs de barrage dans les plaines
de l'Ouémé et du Mono.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Ces différents éléments morpho-climatiques
et fluviaux participent à la formation des sols exploitables pour
l'agriculture (White, 1983, FAO, 1998).
Figure 1 : Carte de situation de la zone
d'étude
250,00
35
Stations météologiques
Page | 29
1/2ETP Pluie Temp
30
200,00
25
20
15
10
5
0
J F M A M J J AS O N D
Mois
Climatogramme du domaine soudanien (zone I) : données des
stations Porga et Boukoumbé
Pluie et 1/2 ETP (mm/mois)
180,00
160,00
140,00
120,00
100,00
80,00
60,00
40,00
20,00
0,00
1/2ETP Pluie Temp
31
30
29
28
27
26
25
24
23
Temperature moyenne mensuelle ('C)
J F M A M J J A S O N D Mois
Climatogramme du domaine guinéen (zone III):
données des stations Sèhouè et Comè
Temperature moyenne mensuelle (T)
Pluie et 1/2 ETP (mm/mois)
Figure 2: Carte du Bénin montrant les
climatogrammes selon les différentes zones climatiques
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
150,00
100,00
50,00
0,00
J F M A M J J A S O N D
Pluie et 112 ETP (mm/mois)
250,00
200,00
150,00
100,00
50,00
0,00
1/2ETP Pluie Temp
29
28
27
26
25
24
23
22
31
30
Temperature moyenne mensuelle (°C)
Mois
Climatogramme du domaine soudano-guinéen (zone II) :
données des stations Bassila et Dassa
2.2 - Traits socioculturels
2.2.1- Population
Le Bénin compte en 2002, 6.752.569 habitants pour une
densité moyenne de 58,8 habitants au km2. Cette population
est composée de 36% d'urbains et de 64% de ruraux. Les 2/3 de la
population sont concentrés dans le Bénin méridional sur
1/10e de la superficie totale. Le taux brut de natalité est
de 45 000 et celui de mortalité est de 17 000 . Le
taux d'accroissement naturel de la population est de 3,25 %. A ce rythme, la
population doublera en 24 ans ; elle sera de 11.700.000 habitants en 2025 et
passera à 18.100.000 en 2050. L'espérance de vie des deux sexes
est de 54,2 ans, soit 51,8 ans pour le sexe masculin et 65,6 ans pour le sexe
féminin en 2002 (INSAE, 2002).
2.2.2- Groupes socio- linguistiques
Figure3: Principaux groupes ethniques du
Bénin Source : INSAE, 2002
La population béninoise est formée d'une
mosaïque linguistique. Cinquante et une langues sont parlées par
une population d'environ sept millions d'habitants. Cette multiplicité
de langues, témoigne une richesse linguistique et socioculturelle.
Mais à y voir de près, l'on constate que seule
une vingtaine de langues est parlée par des groupes sociolinguistiques
de plus de 60.000 habitants chacun (INSAE, 2002).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Sur la base d'un tri qui tient compte d'un minimum de 2 % de
poids démographique par langue parlée, on obtient une douzaine de
langues parlées par plus de 70 % de la population (Fig. 3). Par
ailleurs, hormis les groupes sociolinguistiques, Fulfuldé et
Dendi, les principaux groupes sociolinguistiques béninois
appartiennent à la famille linguistique
Congo-kordofanienne et à la sous-famille
Nigéro-congolaise (INSAE, 2002).
2.2.3- Santé
Dans les campagnes, la plupart des populations n'ont pas
accès à l'eau potable. Les infrastructures sanitaires sont
insuffisantes. Quelques 18 % de la population ne profitent pas des services de
santé. En 1998, on dénombrait en moyenne un médecin pour
15.940 habitants contre 1 pour 33.030 en 1960. A Cotonou, ce taux était
de 1 pour 5.000. Dans les campagnes les paysans ont recours essentiellement aux
plantes médicinales pour se soigner. On compte 1 lit d'hôpital
pour 1.774 personnes et 1 lit de maternité pour 463 femmes de 15
à 49 ans. Les principales maladies restent le paludisme et les
parasitoses intestinales (FAO, 1998 ; INSAE, 2002).
2.2.4- Satisfaction des besoins en bois de feu
La production annuelle de bois de feu au Bénin a
été évaluée à 5.400.000 tonnes de bois en
1995 (Duhem, 2007) pendant que la demande totale annuelle de bois de feu,
dépasserait les 300.000 mètres cube. En outre, la consommation
globale de bois de feu augmente chaque année de 2,65% (Duhem, 2007). En
dehors de l'autoconsommation des paysans, le bois de feu produit à
l'intérieur du pays, est écoulé principalement vers les
grands centres urbains du pays. Ainsi, la consommation annuelle de bois de feu
est actuellement estimée à environ 150.000 tonnes à
Cotonou, 35.000 tonnes à Porto-
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Novo, 28.000 tonnes à Abomey-Bohicon. De façon
générale au Bénin, la production du bois de feu se fait
essentiellement à partir de la collecte du bois mort, de la
récupération des produits de défrichement et de la coupe
de bois vert. La production résultant de la coupe de bois vert s'est
développée ces dernières années et constitue une
des principales sources d'approvisionnement des centres urbains du pays. Mieux,
les zones de production en dehors des forêts domaniales, ont tendance
à s'éloigner des centres de consommation du fait de la
démographie et de la pression sur les ressources forestières.
En résumé, dans certaines localités du
Bénin, l'obtention du bois de feu constitue un véritable
problème ; les rejets de D. oliveri, sont localement
utilisés comme bois de feu (Houéhounha, 2005).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
CHAchaPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES
Le chapitre 3 concerne les différentes approches
méthodologiques adoptées pour la collecte de données, les
outils utilisés, les travaux de laboratoire effectués ainsi que
les traitements appliqués aux données collectées.
3.1- Matériel végétal
étudié: Daniellia oliveri
3.1.1- Contenu du genre Daniellia
Le genre Daniellia comprend 9 espèces et une
variété (pilosa). Deux des espèces occupent les
forêts claires et les savanes boisées (D. oliveri, et
D. alsteeniana). Les autres espèces (D. thurifera,
D. ogea, D. oblonga, D. pynaertii, D. klainei, D. soyauxii et
D. mortehanii) se retrouvent exclusivement en forêts denses
humides.
Sur les 9 espèces, 3 espèces sont présentes
au Bénin: D. oblonga, D. ogea, et D. oliveri qui fait
l'objet de cette étude.
3.1.1.1- Daniellia oliveri (Rolfe) Hutchinson
& Dalziel
D. oliveri (Rolfe) Hutch. & Dalz. est
distribuée du Sénégal au Cameroun (Fig.4). Arbre des
savanes soudaniennes et guinéennes pouvant atteindre une hauteur de 30 m
(Arbonnier, 2000). D. oliveri, embranchement des Cormophytes, sous-
embranchement des Phanérogames, super-classe des Angiospermes, classe
des Dicotylédones, série des Caliciflores, ordre des Rosales,
famille des Légumineuses, sous-famille des Césalpinioideae. Elle
possède une cime dense facilement reconnaissable par sa couronne en
forme de cône renversé, aplatie sur le sommet (Arbonnier, 2000)
(Photo1).
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Les feuilles de D. oliveri sont paripennées,
alternes. Le rachis est long de 15 à 30 cm et porte 4 à 9 paires
de folioles opposées ou
Figure 4: Répartition spatiale de D.
oliveri dans le monde (Points jaunes)
Source: CAB International, 2000
subopposées. Les folioles
ovales, elliptiques, sont longues de 9 à 15 cm et
larges de 4 à 7 cm vers la base (Photo 4).
On distingue au niveau des folioles, dix à quinze
nervures latérales transparentes à l'état frais avec un
fin réseau laissant apercevoir des points translucides. La foliole est
également bordée d'un filet translucide. Les folioles sont
parfois glabres, elles peuvent être pubescentes,
veloutées des deux
côtés. La période de feuillaison est de
décembre à février (Berhaut,
1975).
Le fût est courtement ramifié et buissonnant
à la base au stade arbuste, mais devient déformé, rugueux
et fissuré. Généralement basbranchu, il a une hauteur
moyenne comprise entre (8 et 10) m. De couleur blanc-grisâtre, il porte
une écorce épaisse, gris-cendré, écailleuse qui se
détache en grandes plaques circulaires (Photo2) (Akouègninou
et al., 2006)
Les fleurs de D. oliveri sont en panicules de couleur
blanche. Longues de 15 à 30 cm et portant des racènes horizontaux
distiques longs de 5 à 15 cm. Les racènes portent des fleurs
hautes de 25 à 30 mm à calice en massue dans le bouton floral
(Photo 5). Dans le bouton floral, on distingue :
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quatre sépales larges de 4 à 6 mm,
un pétale blanc parfois deux plus larges et
dépassant les sépales ; les autres pétales étant
minuscules,
dix étamines dépassant les pétales.
La période de floraison est de janvier à mars.
Le fruit de D. oliveri est une gousse lisse, plate,
déhiscente à maturité. D'une longueur d'environ 8 cm et
d'une largeur de 5 cm, il contient deux valves papyracées rigides. A
l'une des valves, est attachée une seule graine obovale longue de 15
à 20 mm par une panicule longue de 15 mm (Photo6). La structure de la
graine accrochée à l'une des valves permet de classer la graine
dans la catégorie des planeurs légers. Facilement projeté
par le vent sur de longues distances pour ensemencer champs et jachères
avoisinants.
La racine principale est pivotante avec des racines
latérales généralement traçantes et abondantes dans
les horizons de surface. Elles peuvent aller aussi loin en profondeurs lorsque
la texture du sol le permet. Sur le plateau d'Abomey, l'installation d'un
bâtiment exige l'essouchage de la parcelle ce qui produit une grande
quantité de souches de D. oliveri destinées au bois de
feu (Photo 7). Les racines de D. oliveri ont une capacité de
drageonner rapidement à plusieurs endroits et parfois loin de la
souche-mère (Guny et al., 1997).
3.1.1.2- Daniellia oblonga (Oliver)
Grand arbre de forêt dense pouvant atteindre 65
mètres. Il est distribué du Sud du Bénin à l'Est du
Cameroun.
Les feuilles comptent huit paires de folioles à forme
oblongue, acuminée-aiguë de dimensions 6-12 cm x 2,5-4 cm
Les fleurs sont relativement petites, glabres et de couleur bleue
à l'extérieur. Les sépales ont une longueur variant entre
1 à 1,2 cm.
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L'écorce de couleur grise, est finement ondulée
verticalement (Akoègninou et al., 2006).
3.1.1.3- Daniellia ogea (Harms) Rolfe ex
Holland
Grand arbre de forêt dense pouvant atteindre 60 m de haut.
Il est distribué du Sénégal au Gabon.
Les feuilles comptent 6 à 9 paires de folioles, obliques,
acuminées, asymétriques à la base et mesurant 6-14 x 2,5-5
cm.
Les fleurs sont de couleur bleu-violet, densément
pubescentes. Les sépales pubescents à l'extérieur,
mesurent environ 1,5 x 1 cm. Les pétales sont au nombre de cinq dont
deux rudimentaires et trois grandes d'environ 10 x 5-9 mm. Les appellations et
les caractéristiques morphologiques diffèrent d'une espèce
à l'autre (Tableaux 1 et 2).
Tableau 1: Quelques appellations courantes des
Daniellia dans leur aire de répartition géographique
Pays
|
Appellation courante
|
Observations
|
Congo
|
Singa N'Dola
|
|
Côte d'Ivoire
|
Faro
|
|
Gabon
|
Loulaviol
|
|
Ghana
|
Shedua
|
|
Guinée Equatoriale
|
N'Su
|
|
République Démocratique du Congo
|
Bolengu
|
|
Sierra Leone
|
Gbessi
|
|
Nigeria
|
Oziya
|
|
Bénin
|
Za
|
Autres appellations au chapitre 2.3
|
Source : Adjanohoun et al., 1989
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Tableau 2: Caractéristiques
comparées des espèces du genre Daniellia
Morphologie/ Habitats
|
D. oblonga
|
D. ogea
|
D. oliveri
|
a- Forme de la couronne
|
Cime étalée
|
Cime étalée
|
Cime étalée, en forme de cône
renversé
|
b- Hauteur moyenne (m)
|
65
|
60
|
30
|
c- Feuilles
|
8 paires obliques abruptement acuminées
|
6-9 paires obliques, acuminées
|
4 à 11 paires obliques,
acuminées
|
d- Folioles
|
Oblongues, acuminéesaiguës
|
Oblongues à ovées
|
Ovées, acuminées
|
|
d- Dimensions folioles
|
6-12 cm x 2,5 x 4 cm
|
6-14 x 2,5 -5 cm
|
6,5 - 15 x 3,5 - 8 cm
|
f- Couleur des fleurs
|
Bleue
|
Bleue violet
|
Blanche
|
g- Dimensions sépales
|
10 - 12 x 8 cm
|
15 x 10 mm
|
15 -20 x 8 - 12 mm
|
h- Couleur et texture de l'écorce
|
Grise, finement ondulée verticalement
|
Lisse sur un tronc à contreforts couts arrondis
|
Noire, sillonnée
|
i- Floraison
|
-
|
Février-Décembre
|
Février-décembre
|
j- Maturité des graines
|
-
|
Mars-Août
|
Février-mars
|
k- Milieu écologique
|
Forêt dense sur terre de barre, forêt
marécageuse
|
Forêt dense sur terre de barre, forêt
marécageuse
|
Savanes soudaniennes et guinéenne sur tous les types de
sols
|
l- Aire géographique
|
Bénin au Cameroun
|
Sénégal au Gabon
|
Sénégal au Soudan
|
|
Source : Akoègninou et al., 2006
; Arbonnier, 2000.
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Photo1: D. oliveri dans sa forme
spécifique dans la Commune de Dassa au Centre du Bénin
(Houéhounha, 2009)
Photo2: Ilot de D. oliveri au niveau de
la Forêt Classée de Soubroukou dans la Commune de Djougou au
Nord-Ouest du Bénin (Houéhounha, 2009)
Photo 3: Ecorce de D. oliveri
Cliché: Houéhounha, 2009
Photo 4: Feuille de D. oliveri
(Houéhounha, 2008)
Photo 5: Panicules de fleurs de D.
oliveri (Houéhounha, 2005)
Photo 6: Fruits et graines de D.
oliveri (Houéhounha, 2005)
Photo 7: Souches et racines de D.
oliveri (Houéhounha, 2005)
3.2- Sources documentaires
Dans le but de mieux cerner les contours du sujet, un
recensement et une exploitation des ouvrages généraux,
méthodologiques et spécifiques existants sur le thème et
sur le Bénin ont été faits à travers des sites
Internet et au niveau des centres de documentation. Ces phases ont permis de
faire le point des connaissances relatives au thème et de saisir les
différents concepts qui lui sont rapportés.
A cet effet, plusieurs centres de documentation et
bibliothèques ont été visités.
3.3- Données démographiques et
ethnobotaniques
Les données démographiques ont été
collectées à l'Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique (INSAE), aux Centres Régionaux pour la Production
Agricole (CeRPA) des différents secteurs agricoles, auprès des
autorités communales et locales.
L'utilisation des outils de recherche en sciences sociales
(questionnaire, guide d'entretien, grille d'observation, etc.) a permis
d'apprécier l'importance des usages des organes de D. oliveri
dans la pratique quotidienne de certains groupes socioculturels de la zone
d'étude.
Dans ce cadre, les investigations ont essentiellement
porté sur les Départements oil la présence de D.
oliveri a été constatée.
Sur la base de la carte des ethnies du Bénin
proposée par le Troisième Recensement Général de la
Population et de l'Habitat (RGPH3) (Fig. 5), 7 Départements (Plateau,
Zou, Collines, Borgou, Alibori et Donga) ont été ciblés
(Tableau 3). Au sein de ces Départements, les groupes sociolinguistiques
ayant le taux de représentation le plus élevé, ont
été retenus. Le choix du groupe sociolinguistique
départemental tient compte surtout des choix opérés dans
les autres Départements. Ainsi,
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même si dans un Département, un groupe
sociolinguistique a un poids élevé, il ne peut être choisi
s'il l'a été déjà dans un autre Département.
Avec un taux de sondage de 1/1.000, les groupes socioculturels ayant fait
l'objet de nos investigations, totalisent 1.269 enquêtés
répartis dans les Départements (Tableau 3).
Tableau3: Répartition des
enquêtés dans les Départements ciblés de la zone
d'étude
Départements
|
Population du Département
|
% du groupe sociolinguistique choisi dans
les
Départements
|
Population correspondante
|
Enquêté correspondant au taux
de sondage de 1/1000
|
Observations
|
Atacora
|
543.929
|
14,2 % (Berba)
|
77.237
|
77
|
Les Bariba plus nombreux sont choisis dans le Borgou
|
Alibori
|
522.619
|
22,1 % (Peulh)
|
115.498
|
115
|
|
Borgou
|
720.287
|
37,6 % (Bariba)
|
270.827
|
270
|
|
Donga
|
351.913
|
28,5 % (Yoa)
|
100.295
|
100
|
|
Collines
|
535.671
|
26,5 % (Nago)
|
141.952
|
141
|
Les Nago et apparentés sont plus nombreux
|
Zou
|
596.788
|
86,5 % (Fon)
|
516.221
|
516
|
|
Plateau
|
406.715
|
12,4 % (Goun)
|
50.432
|
50
|
Les Goun sont choisis bien
que les Nago soient plus nombreux
|
Total
|
-
|
-
|
1.272.462
|
1.269
|
|
Source : Données INSAE-RGPH3. (2002)
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P a g e | 42
Figure 5 : Carte de répartition des poids
ethniques du Bénin en 2002
Dans les 7 Départements, un choix raisonné a
permis de retenir dans 21 Communes (3 Communes par Département). Dans
chaque
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Commune ciblée, 03 Arrondissements ont
été tirés au hasard pour servir de lieu d'investigation.
Tout le territoire de l'Arrondissement a été retenu pour
enquêter individuellement, toute personne ayant des liens avec
l'exploitation ou l'usage des produits de D. oliveri. Les
enquêtés dont au moins 25% de femmes par Arrondissement, sont
âgés de 25 à 65 ans. Ils proviennent essentiellement, de 06
groupes socioprofessionnels ou confessionnels composés d'agriculteurs,
de sculpteurs, de responsables de cultes, de vendeuses de pâte
lyo, de tradithérapeutes, et des personnes ressources.
Sur la base du taux de sondage retenu (1/1.000), il a fallu en
moyenne, 212 enquêtés par groupe socioprofessionnel ou
socioconfessionnel ciblé (Tableau 4).
Tableau4: Répartition des
effectifs des enquêtés par Département et par groupe
socioprofessionnel
Groupes Socioprofessionnels
|
Atacora
|
Alibori
|
Borgou
|
Donga
|
Collines
|
Zou
|
Plateau
|
Total par groupe socioprofessionnel
|
Agriculteurs
|
13
|
20
|
45
|
17
|
24
|
84
|
9
|
212
|
Sculpteurs
|
13
|
20
|
45
|
17
|
24
|
84
|
9
|
212
|
Responsables de culte
|
13
|
20
|
45
|
17
|
24
|
84
|
9
|
212
|
Vendeuses de pâte
|
13
|
20
|
45
|
17
|
24
|
84
|
9
|
212
|
Tradithérapeutes
|
13
|
20
|
45
|
17
|
24
|
84
|
9
|
212
|
Autres
|
13
|
20
|
45
|
17
|
24
|
84
|
9
|
212
|
Total par Département
|
78
|
120
|
270
|
102
|
144
|
504
|
54
|
1272
|
Dans la pratique, le questionnaire, le guide d'entretien ont
servi de base aux techniques des interviews semi structurées,
utilisées au niveau des personnes ressources ou individus ciblés
afin de recueillir des informations d'ordre général et
spécifique sur les relations possibles des hommes avec l'espèce
D. oliveri. A travers les différents questionnaires, les
informations suivantes ont été recueillies :
v Informations sur les traits socioculturels de la zone
d'étude ;
v Informations sur les connaissances des usages de
l'espèce ;
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v Informations sur la survie de l'espèce face aux usages
;
v Informations sur les stratégies endogènes
liées à la protection de l'espèce.
Les observations directes et participantes ont ajouté les
précisions nécessaires à l'étude.
Les données quantitatives ont fait objet de
dépouillement et de saisie aux moyens de logiciels de traitement de
données appropriées. Saisies dans le logiciel EPI-info
(version 6), les données ont été statistiquement
analysées sous SPSS et exportées vers Excel. Cette
démarche a permis de comparer et d'hiérarchiser les moyennes
obtenues par rapport aux réponses des enquêtés sur la
connaissance des usages, leurs perceptions sur la survie de l'espèce et
leurs propositions d'action pour sa sauvegarde. En ce qui concerne les
informations qualitatives, il a été question de réaliser
un recoupement des différents points de vue issus des entretiens et
observations. Leur confrontation avec les informations quantitatives a
renforcé les analyses. Une combinaison des approches qualitatives et
quantitatives a permis de faire une analyse croisée et transversale des
données issues du terrain afin de construire la matrice de diagnostic
stratégique (MDS) sur l'exploitation des produits de D. oliveri
au Bénin.
3.4- Evaluations phytosociologiques
Les études préliminaires ont montré une
utilisation riche et variée des produits de D. Oliveri dans le
centre du Bénin (Houéhounha, 2005). Les impacts des
prélèvements des organes de l'espèce sur la physionomie de
ses peuplements dans les terroirs villageois et dans les forêts
classées, ont été renseignés dans ce milieu
géographique. Dans ce sens, les relevés phytosociologiques ont
été effectués sur 10.000 ha dans les zones des plateaux
(Agbangnizoun, Djidja et Zagnanado) et dans la pénéplaine
cristalline (Dassa-Zoumè, Savè et Savalou)
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constitués respectivement des sols ferrallitiques, des
sols ferrugineux au sein desquels sont disséminés des sols
hydromorphes.
Au niveau de la Commune de Djidja, les Forêts
Classées de Dan et d'Atchérigbé, ont été
choisies. Ce choix est lié au fait que dans ce milieu
géographique, ces deux Forêts Classées sont les seules
à avoir encore de vastes superficies non plantées avoisinant
3.904,1 ha sur 4.374 ha classés en 1942 soit 89,25% (IFN-DFS-PBF2,
2007). Dans les Forêts Classées et dans les terroirs villageois
des Communes ciblées, en raison des difficultés liées au
choix des arbres situés aux limites des placettes, et pour la
facilité de l'installation, 85 placettes temporaires circulaires de 907
m2 (17 m x 17 m x 3,14), ont été installées
dans un quadrillage à maillage carré de 1000 m X 1000 m. Les
centres des placettes sont distants de 500 m les uns des autres. Dans les
terroirs villageois, l'installation a pris en compte les sites oil la
présence de D. oliveri est remarquée. Dans les
Forêts Classées, le quadrillage a été
systématique sur les 3.904,1 ha (partie non plantée). Dans les
terroirs villageois, les placettes ont été installées en
fonction des facteurs :
n Floristiques (végétation).
n Topographiques (carte topographique
détaillée).
n Pédologiques (carte du sol).
n Anthropiques (exploitation agro-sylvo-pastorale, alimentaire
et culturelle).
Le taux de sondage est de 0,58% dans les Forêts
Classées et de 0,54% dans les Terroirs Villageois.
Sur chaque placette installée, tous les arbres ayant un
diamètre de référence (dbh) supérieur ou
égal à 5 cm, ont été systématiquement
mesurés. Aucune espèce ligneuse n'a été
écartée. Les espèces qui ont un diamètre de
référence inférieur à 5 cm, sont comptées et
rangées dans des classes de hauteur de 0 à 1 m, 1 à 3 m ou
plus de 3 m.
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De même, les informations relatives à la nature
du sol, à l'état de végétation, aux essences, et
à l'altitude de la station etc., ont été aussi
notées.
A l'aide du logiciel CAP (Community Analysis
Package), les relevés effectués, ont été
soumis à une analyse multivariée. La méthode
utilisée est celle de Jaccard.
Pour le choix des transects, des matériels
planimétriques sont utilisés et comportent diverses cartes
topographiques établies à l'échelle de 1/200.000.
Sur les placettes, à l'aide du GPS 72 (Global
Positioning System), les coordonnées géographiques et autres
informations importantes sont prises; le clisimètre Suunto a
servi à mesurer les pentes de terrain et les hauteurs d'arbres ; le
compas forestier et le ruban diamètre ont été
utilisés pour les mesures de diamètre; la craie forestière
pour marquer les sujets.
v Les espèces végétales
récoltées ont été identifiées : à
partir des travaux de terrain réalisés au cours des inventaires
forestiers : Fonton (1996), ONAB (2004), IFN-DFS-PBF2 (2007).
v Avec le concours des systématiciens de l'herbier
National de l'UAC.
v A partir des ouvrages de botanique systématique tels
que : Flora of West Tropical Africa (Hutchinson et al., 1954 et 1972);
Flore illustrée du Sénégal, tome 1 à 4 (Berhaut,
1971); Flore du Bénin, Tome 3, (de Souza, 1988); Guide des adventices
d'Afrique de l'Ouest (Akobundu et Gyakwa, 1989); Arbres, arbustes et lianes des
zones sèches d'Afrique de l'Ouest (Arbonnier, 2000) ; Flore Analytique
du Bénin (Akoègninou et al., 2006).
Les relevés phytosociologiques ont été
effectués suivant la méthode sigmatique de Braun-Blanquet
(1932) utilisée par Sinsin (1993) et Oumorou (1998). Ils ont permis
de déterminer les coefficients
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d'abondance- dominance, la structure de la
végétation, la superficie inventoriée, etc.
La surface terrière dans les différentes
phytocénoses a été déterminée à
l'aide des résultats des mesures de diamètre.
Les types biologiques ont été
vérifiés sur le terrain.
Les données collectées ont été
classifiées, hiérarchisées et l'ordonnées avec le
logiciel CAP (Analyse multivariée). Ce logiciel ayant permis la
présentation des tableaux phytosociogiques des différents
groupements végétaux.
La richesse spécifique (R) est le nombre
d'espèces présentes dans une phytocénose donnée. La
diversité spécifique a été déterminée
par le calcul des indices de diversité de Shannon (1949) et du
coefficient d'équitabilité de Pielou (1966).
L'indice de diversité de Shannon (H) exprime la
diversité des espèces au niveau des placeaux.
R
H
Pi
- E=
i1
log 2 Pi avec, (1)
log
Pi = (ni/N) est la fréquence relative des individus de
l'espèce (i); (ni) est le nombre d'individus de l'espèce (i);
(N) est le nombre total d'individus recensés
H varie en moyenne de 0 à 5 bits, les valeurs
élevées de H, traduisent les conditions favorables pour
l'installation de nombreuses espèces. Par contre, les valeurs faibles de
H, traduisent les conditions défavorables du milieu pour l'installation
des espèces.
L'équitabilité de Pielou (E) traduisant le
degré de diversité atteint par rapport au maximum possible a
été évaluée en utilisant la formule
ciaprès
E = H S; Avec, (2)
2
H = indice de diversité de Shannon;
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log 2 S = valeur théorique de la
diversité maximale pouvant être
atteinte dans chaque groupement.
L'équitabilité de Pielou correspond à un
état de répartition égale de tous les individus entre
toutes les espèces du groupement; S le nombre total d'espèces.
Elle varie généralement de 0 à 1. Les valeurs proches de 1
témoignent d'une répartition proportionnellement similaire des
espèces. Par contre, les valeurs proches de 0 correspondent à la
présence d'un nombre élevé d'espèces rares, d'un
petit nombre d'espèces dominantes.
Les spectres biologiques et phytogéographiques ont
été calculés à partir des types biologiques et
phytogéographiques. Nous avons :
Les thérophytes (Th) ; plantes annuelles ne subsistant
durant la période d'arrêt de végétation qu'à
l'état de graine.
Les hémicryptophytes (Hé) ; plantes vivaces
dont les bourgeons de reprise de végétation se situent au niveau
du sol (à moitié cachés dans le sol).
Les géophytes (Gé) ; plantes vivaces dont les
bourgeons de reprise de végétation se situent en dessous du
niveau du sol.
Les chaméphytes (Ch) ; plantes vivaces dont les
bourgeons de reprise de végétation se situent entre 0 et 50 cm du
sol.
Les phanérophytes (Ph) ; plantes ligneuses de tailles
variables, à bourgeons végétatifs exposés aux
intempéries, donc sans protection.
Suivant la hauteur des bourgeons terminaux par rapport au sol, on
distingue :
· Les mégaphanérophytes (MPH) h > 30 m
;
· Les mésophanérophytes (mPH) 10 m -< h
-< 30 m ;
· Les microphanérophytes (mph) 2 m -< h -< 10
m ;
· Les nanophanérophytes (nph) 0,5 m -< h -< 2
m.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Les types de distribution qui nous concernent sont :
· Eléments base soudano-guinéen (SG)
S = espèces soudaniennes ;
GC = espèces guinéo-congolaises.
· Espèces pluri-régionales africaines ou
espèces à distribution continentale (espèces de
liaison).
SZ = Soudano-Zambésiennes ;
At = Afro-tropicales ;
Am = Afro-malgaches ;
· Espèces à large distribution
Pan = pantropicales ;
AA = afro-américaines ;
Pal = paléotropicales.
Les spectres biologiques ont permis d'observer la
répartition des espèces dans les différentes formes de
vie. Les spectres phytogéographiques mettent en évidence la
répartition des espèces selon leur aire de distribution. Pour
chaque type de groupement végétal, nous avons un spectre brut
reflétant la présence et un spectre pondéré qui
prend en compte les coefficients de recouvrement moyen des espèces.
3.5- Evaluations de la germination et de la dynamique de
croissance des plantules de D. oliveri
Des tests de germination de graines et de reprise des
bourgeons de tige et de racine ont été conduits en station. Une
étude de la croissance des plantules issues des trois types de
matériel végétal a été aussi
réalisée. Pour les tests de germination, les graines après
extraction des gousses, ont été réparties en cinq lots.
Quatre des cinq lots ont subi chacun un type de prétraitement et le
dernier lot comme témoin. Ainsi, les cinq traitements de semences sont
constitués comme suit : (i) sans
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
prétraitement, (ii) trempage dans l'eau ordinaire
pendant 24 heures, (iii) trempage dans l'eau chaude portée à
ébullition pendant 15 mn puis dans l'eau ordinaire pendant 24 heures,
(iv) enrobage dans l'acide sulfurique concentré à 97%, l'enrobage
a duré 15 mn avant que les graines ne soient trempées dans l'eau
ordinaire pendant 24 heures, et enfin (v) brûlage avec la paille
sèche. Toutes les graines sont semées à plat,
c'est-à-dire dans la position qu'elles ont en tombant des arbres.
Pour les tests de reprise des bourgeons, les boutures n'ont
subi aucun prétraitement. Elles ont été obliquement
plantées dans le substrat. Pour éviter la pourriture
précoce des boutures, le bout aérien de chaque bouture, est
taillé en biais et protégé par une toile en plastique afin
d'empêcher l'infiltration dans les tissus des eaux de pluie ou
d'arrosage.
Quatre types de substrats représentant les principaux
types de sols de la zone d'étude, ont été
prélevés par sondage à la tarière de 0 à 20
cm de profondeur sur les 16 placeaux de suivi des rejets de D.
oliveri. Il s'agit du sol ferrugineux-argileux dans la Commune de
Zogbodomey, du sol ferrugineux- sablonneux dans la Commune d'Abomey, du sol
ferrallitique sablonneux dans la Commune de Zagnanado et du sol ferrallitique
latéritique dans la Commune d'Agbangnizoun. Ces types de substrats ont
été utilisés afin de déterminer l'influence du sol
sur la germination des graines ou sur la reprise des bourgeons et sur la
croissance des jeunes plantules. Les caractéristiques
pédologiques et chimiques de ces différents types de substrats
ont été déterminées au Laboratoire des Sciences du
Sol, de l'Eau et de l'Environnement d'Abomey- Calavi (LSSEE).
Sur chaque type de substrat, 50 graines ayant subi un type de
traitement ou 50 boutures segments de tiges ou de racines, ont
été installées sur des planches de pépinière
à la même période. Un témoin a été
prévu.
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Les données suivantes ont été soit
journellement ou mensuellement collectées : (i) le nombre de plantules
levées, le nombre de boutures de tiges ou de racines
bourgeonnées, relevés journellement sur une période de 30
jours, (ii) la hauteur de 10 pousses au niveau de chaque traitement,
mesurées (mensuellement) à partir du premier mois jusqu'au
cinquième mois. La collecte des données s'est
déroulée en deux étapes : (i) du 25 janvier 2007 au 24
février 2007 pour les données relatives à la germination
des graines et à la reprise des bourgeons des boutures de tige et de
racine ; (ii) du 24 février 2007 au 25 juillet 2007 pour les mesures
mensuelles de hauteur des pousses. Des tests d'analyse de variance ont
été réalisés suivant les conditions de Zar (1999)
pour : (i) d'une part déterminer l'effet des prétraitements et du
substrat sur la germination des graines, et l'effet du type de bouture et du
substrat sur le taux de reprise des bourgeons, et d'autre part comparer les
taux de germination des graines dans le cas du semis aux taux de reprise des
bougeons dans le cas de la multiplication végétative. Dans chacun
de ces cas, le modèle utilisé est un modèle croisé
fixe avec comme facteurs, le prétraitement et le substrat dans le
premier cas et dans le second cas, le type de bouture et le substrat, (ii)
d'une part déterminer l'effet des prétraitements et du substrat
sur la croissance des plantules issues des graines, et l'effet du type de
bouture et du substrat sur la croissance des pousses issues des boutures de
tiges et de racines, et d'autre part comparer les performances de croissances
des plantules issues des graines et des pousses issues de boutures sur
différents types de substrats. Dans chacun des cas un modèle
d'analyse de variance avec mesures répétées a
été utilisé, le facteur de mesures
répétées étant le facteur temps avec cinq niveaux
correspondant aux cinq dates de mesure des hauteurs.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
La normalité des résidus des populations a
été vérifiée grâce au test de Shapiro-Wilk et
l'homogénéité des variances grâce au test de Levene
(Zar, 1999). Deux types de transformations de variables ont été
effectués dans le cas où les conditions d'applicabilité
des analyses de variance ne sont pas remplies :
(i) la transformation angulaire pour les taux de germination ou
de reprise des bourgeons par la formule :
y = 2 arcsin x où, (3)
x représente les taux de germination ou de reprise des
bourgeons en pourcentages,
(ii) la transformation logarithmique par la formule :
y = 1 0 logx où, (4)
x représente la hauteur des plantules.
Pour les modèles d'analyse de variances avec mesures
répétées, l'hypothèse de sphéricité a
été vérifiée par le test de Mauchly et dans le cas
de violation de l'hypothèse, l'ajustement de Huynh-Feldt avec les
F et les valeurs de probabilité associées ont
été utilisés.
Le seuil de signification utilisé est 5%. Dans le cas
de différences significatives, le test de Student-Newman-Keuls a
été utilisé pour la séparation des moyennes (Zar,
1999).
3.6- Evaluation de la conduite et de la commercialisation
des rejets de D. oliveri
A raison de quatre placettes par type de sol, suivant les
quatre principaux types de sols dans le Centre du Bénin (Fig.6), 16
placettes permanentes de forme carrée de 50 m2 (10 m X 5 m)
chacune, ont été installées pour le suivi des rejets de
D. oliveri.
Des analyses de variance et des tests de Newman et Keuls
(Dagnelie, 1975), ont permis de comparer et d'hiérarchiser les moyennes
des différentes variables dendrométriques (hauteur,
diamètre et nombre de
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DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
pieds mesurés) de rejets de D. oliveri au
niveau des différents types de sols (argileux, sablonneux, ferrallitique
et latéritique). Deux niveaux de traitements ont été
appliqués (placette entretenue et non entretenue) et ceci sur une
période de 3 ou 4 ans. Avant de procéder aux différentes
analyses, le test de normalité de Shapiro-Wilk a été
effectué pour vérifier la normalité des résidus et
le test de BreushPagan (appelé aussi test de Cook-Weisberg) pour
vérifier leur homogénéité. Dans le cas où
les conditions d'applicabilité des analyses de variance ne sont pas
remplies, des transformations de variables notamment des transformations
logarithmiques ont été effectuées.
Les mesures dendrométriques nous ont permis de calculer la
surface terrière moyenne et la densité des ligneux.
v La surface terrière moyenne (Gi).
Gi = E 102 4 ou Gi = E
C24ð (5)
G1 : est en m2/ha D = diamètre (m) et C =
circonférence (m).
v La densité (D) des ligneux
D = N/S avec, (6)
N = nombre de tiges de diamètre supérieur ou
égal à 5 cm et S la superficie inventoriée.
Les critères applicables aux morceaux de bois vendables
ont été retenus à travers la définition des
caractéristiques dendrométriques des bois de D. oliveri
commercialisés sur trois marchés de la zone d'étude.
Sachant que les catégories et les dimensions des produits
commercialisables dépendent des communautés et des usages
envisagés (Abbot et Lowore, 1999), les critères des morceaux de
bois de D. oliveri destinés à la commercialisation en
bois de feu dans le milieu d'étude ont été définis.
Les produits vendus sur trois marchés à savoir: Abomey (sol
sablonneux) ; Agbangnizoun (sol latéritique) et Zogbodomey (sol
argileux) ont servi de base à l'étude. Sur ces marchés, 30
fagots de bois de D. oliveri à raison de 10 fagots par
marché, ont été
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DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
achetés de façon aléatoire. Les
caractéristiques mesurées portent sur le poids moyen frais de
chaque fagot, le nombre de morceaux de bois contenus dans chaque fagot, la
longueur et le diamètre à la base et au fin bout des morceaux.
Les valeurs obtenues seront comparées à celles des rejets de
D. oliveri conduits sur des placettes installées sur ces
mêmes milieux. L'expérimentation s'est déroulée
pendant 48 mois sur les mêmes placettes avec les deux traitements. Les
mesures ont été prises dans un intervalle de temps de 6, 12, 18,
24, 36 et 48 mois après abandon des champs. Le but du choix de cet
intervalle est d'estimer par semestre, la biomasse produite.
Pour déterminer la densité du bois, cinq
morceaux mesurant en moyenne 15 centimètres de long ont
été sélectionnés par marché et par placette
et mis à sécher à l'étuve à la
température de 80°C pendant 15 jours.
La tige commercialisable devrait donc avoir une hauteur et un
diamètre moyen supérieur aux valeurs limites des
caractéristiques dendrométriques des morceaux de bois vendus sur
les marchés ciblés. Les volumes des morceaux ont
été calculés avec la formule de Smallian :
V = ð / 4( D1 2
+D22) L/ 2 (7)
D1= Diamètre supérieur ;
D2= Diamètre inférieur ;
L= Longueur assimilée à un tronc en forme de
cône.
Le volume total étant le cumul des volumes des
différents morceaux. La biomasse totale de chaque arbre a
été redressée en utilisant la formule de base de
l'étude de Pontallier et al. (1997) et de Verwijst et Telenius
(1999).
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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La valeur actuelle nette (VAN) a été
calculée en utilisant un taux d'escompte de 3% pour chacun des deux
systèmes sylvicoles afin de cadrer avec l'inflation. Le seuil de
rentabilité et le temps de récolte le plus avantageux ont aussi
été déterminés graphiquement avec les courbes de
valeur nette actualisée et la productivité des placettes à
différentes périodes.
Figure 6: Localisation des placettes de suivi
des rejets de D. oliveri sur la carte pédologique du Centre du
Bénin
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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DEUXIEME PARTIE :
RESULTATS
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DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
CHAPITRE 4: EVALUATION DES CONNAISSANCES
ETHNOBOTANIQUES EN RELATION AVEC D. OLIVERI
4.1- Domaines liés aux usages de D. oliveri au
Bénin
La connaissance sur les usages des organes de D.
oliveri par les groupes socioculturels du Bénin, ne fait l'objet
d'aucun doute (Tableau5). En situant l'espèce dans son habitat naturel,
le groupe socioculturel Fon et apparentés la comparent au
Khaya senegalensis qui pousse en forêt (Zoun-za ou D.
oliveri de forêt). Cette appellation tire ses fondements de la
morphologie semblable aux deux espèces: D. oliveri domine les
régions de savane et K. senegalensis les régions
forestières et les savanes. Les organes de D. oliveri
connaissent des usages multiples dans plusieurs domaines (alimentaire,
médicinal, culturel, cultuel) (Houéhounha et al.,
2008).
Tableau 5 : Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance des usages des organes de D.
oliveri dans les Départements du Bénin
Domaine
|
Organe
|
|
|
Départements concernés
|
|
|
|
Observations
|
Plateau (54)
|
Zou (504)
|
|
Collins (144)
|
Borgou (270)
|
Alibori (120)
|
|
Donga (102)
|
|
Atacora (78)
|
Alimentaire
|
Feuille
|
20
|
%
|
100
|
%
|
0
|
%
|
0
|
%
|
0
|
%
|
0
|
%
|
0
|
%
|
Emballage de pâte lyo
|
Feuille
|
80
|
%
|
31
|
%
|
85
|
%
|
74
|
%
|
99
|
%
|
55
|
%
|
66
|
%
|
Aliment de bétail
|
graine
|
0
|
%
|
0
|
%
|
0
|
%
|
74
|
%
|
99
|
%
|
55
|
%
|
66
|
%
|
Aliment de bétail
|
Médicinal
|
Feuille Ecorce Racine Bois Sève
|
100
|
%
|
100
|
%
|
99
|
%
|
52
|
%
|
56
|
%
|
48
|
%
|
62
|
%
|
Traitement d'une vingtaine de maladies
|
Culturel
|
Bois
|
60
|
%
|
70
|
%
|
36
|
%
|
5
|
%
|
0
|
%
|
0
|
%
|
0
|
%
|
Sculpture sur bois, masque
Guèlèdè
|
Rejet
|
100
|
%
|
100
|
%
|
89
|
%
|
62
|
%
|
46
|
%
|
58
|
%
|
55
|
%
|
Bois de feu
|
Ecorce
|
0
|
%
|
0
|
%
|
41
|
%
|
74%
|
99
|
%
|
55
|
%
|
58
|
%
|
Apiculture : Ruche d'abeilles
|
Cultuel
|
Sève
|
100
|
%
|
100
|
%
|
99
|
%
|
52 %
|
56
|
%
|
48
|
%
|
62
|
%
|
Encens des religions
|
Légende : - Les nombres entre
parenthèses désignent la taille de l'échantillon
- Les nombres suivi de pourcentage représentent la
proportion d'enquêtés ayant reconnu l'usage de l'espèce
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
4.2- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
alimentaire
4.2.1- Feuilles, fleurs et graines de D. oliveri
comme aliments des animaux
Dans le pâturage, les ruminants en
général, les bovins et les caprins en particulier, consomment les
jeunes feuilles, les fleurs et les graines sèches de D. oliveri
(Onana, 1995) (Photo 13). L'utilisation de ce fourrage a été
signalée dans tous les Départements ayant fait l'objet de nos
investigations. Le groupe socioculturel Peulh en a une meilleure
connaissance. En totalisant plus de 77 % des enquêtés hommes et
plus de 22 % des enquêtées femmes, ce groupe socioculturel devance
nettement tous les autres groupes en terme de maîtrise des usages dans ce
domaine bien que les enquêtées femmes du groupe socioculturel
Bariba, soit plus de 27 % à reconnaitre cet usage. De
façon générale, au moins 8 % des enquêtés
dans chaque Département ciblé, ont reconnu que cette
espèce est consommée par les animaux domestiques (Fig. 7).
Figure 7: Usage des feuilles de D.
oliveri comme fourrage par les groupes socioculturels
enquêtés
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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4.2.2- Feuilles de D. oliveri pour l'emballage
de la pâte lyo L'emballage de la pâte
lyo avec les feuilles de D. oliveri est une pratique des
populations du plateau d'Abomey et de celles de ses environs (Photo11). Cette
pratique nécessite l'usage des folioles des feulles de palme, seuls les
enquêtés des groupes socioculturels des Départements du Zou
(75-100 %) et du Plateau (20-60 %) ont reconnu cet usage. Les
enquêtés des autres Départements n'ont manifesté
aucune connaissance par rapport à cet usage (Tableau 6).
Tableau 6: Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance de l'usage des feuilles de D.
oliveri pour l'emballage de la pâte lyo selon les groupes
socioculturels
Départements
et groupe socioculturels
|
% (H) oui
|
% (F) oui
|
Zou (Fon)
|
75
|
100
|
Collines (Nago)
|
0
|
0
|
Plateau (Goun)
|
20
|
60
|
Borgou (Bariba)
|
0
|
0
|
Alibori (Peulh)
|
0
|
0
|
Donga (Yoa)
|
0
|
0
|
Atacora (Berba)
|
0
|
0
|
Légende : H= Homme F= Femme
4.3- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
médicinal
4.3.1- Organes de D. oliveri utilisés
dans la pharmacopée
Les organes de D. oliveri (feuilles, écorces,
racines, sève) sont utilisés pour le traitement de 20 maladies
reconnues par les enquêtés ayant fait l'objet de nos
investissements au niveau des Départements (Photo10; Fig. 8). Les
enquêtés hommes et femmes des groupes socioculturels Nago,
Goun, et Fon, ont une meilleure connaissance des vertus
thérapeutiques de D. oliveri. Ils sont entre 60 à 70 %
chez les hommes et 7 à 40 % chez les femmes à reconnaître
les vertus de D. oliveri dans le traitement du paludisme, des
troubles
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
psychosomatiques, de la fièvre, de l'impuissance
sexuelle chez les hommes, des crises cardiaques, de l'accouchement difficile
chez la femme, de la toux, du rhumatisme, des plaies buccales, des maux de
dents, des retards de croissance chez les enfants, de la fragilité des
os des enfants, de la rougeole, des maux de ventre chez le nourrisson, de la
diarrhée, des maux de tête, de la blennorragie, du vomissement et
du diabète.
Figure 8: Usage des organes de D.
oliveri pour la pharmacopée par les groupes socioculturels
enquêtés
4.4- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
culturel
Deux usages principaux ont été signalés : le
bois pour la sculpture et la sève comme encens.
4.4.1- Bois de D. oliveri utilisé pour la
sculpture
La fabrication des statuettes a donné chez les groupes
socioculturels Fon et apparentés, le nom à la profession
des sculpteurs sur bois : `'bo tchio kpa to». Mais à
l'intérieur de cette profession, les spécialisations suivantes
sont notées : (i) la sculpture des mobiliers et des objets
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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d'art ; (ii) la sculpture des mortiers et des tam-tams ; (iii) la
sculpture des masques, des statuettes et la xylographie.
Parmi ces trois spécialités, il est observé
que les deux premières utilisent abondamment le bois de D.
oliveri comme matière première. La sculpture sur bois
utilise comme matière première, du bois de qualité et
parfois de grand diamètre. Dans 4 Départements sur 7 ayant fait
l'objet de nos investigations, les enquêtés ont reconnu
l'utilisation du bois de D. oliveri pour la fabrication des objets
d'art, des fauteuils et des masques (Photo 12). Les Départements du Zou,
des Collines, du Plateau et du Borgou, connaissent donc une activité
intense dans le domaine de la sculpture avec utilisation du bois de D.
oliveri. Dans les autres Départements, aucun enquêté
n'a reconnu l'utilisation de bois de D. oliveri dans la sculpture sur
bois (Tableau 7).
Tableau 7: Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance de l'usage du bois de D.
oliveri pour la sculpture selon les groupes socioculturels
Départements
et groupe socioculturels
|
%(H) oui
|
% (F) oui
|
Zou (Fon)
|
59
|
15
|
Collines (Nago)
|
34
|
0
|
Plateau (Goun)
|
40
|
20
|
Borgou (Bariba)
|
5
|
0
|
Alibori (Peulh)
|
0
|
0
|
Donga (Yoa)
|
0
|
0
|
Atacora (Berba)
|
0
|
0
|
Légende : H= Homme F= Femme
4.4.2- Rejets de D. oliveri utilisés
comme bois de feu
L'usage des rejets de D. oliveri est très
répandu au Bénin (Photo 9). Dans les Départements ayant
fait l'objet de nos investigations, les populations ont reconnu l'utilisation
du bois de D. oliveri à des fins du bois de feu (tableau 8).
Dans les Départements du centre Bénin, les
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
populations locales maîtrisent mieux les connaissances
de cet usage par rapport aux enquêtés des groupes socioculturels
du septentrion (Nord du Bénin), oil l'usage est reconnu par moins de 50
% d'enquêtés (Tableau 8).
Tableau 8: Pourcentage des enquêtés
ayant connaissance de l'usage du bois de D. oliveri comme
énergie domestique selon les groupes socioculturels
Départements
et groupe socioculturels
|
% (H) oui
|
% (F) oui
|
Zou (Fon)
|
66
|
34
|
Collines (Nago)
|
59
|
29
|
Plateau (Goun)
|
60
|
40
|
Borgou (Bariba)
|
29
|
33
|
Alibori (Peulh)
|
15
|
32
|
Donga (Yoa)
|
10
|
48
|
Atacora (Berba)
|
8
|
48
|
Légende : H= Homme F= Femme
4.4.3- Ecorce de D. oliveri utilisée
pour la confection des ruches L'écorce de D. oliveri
est très utilisée dans les Départements du Nord et du
centre. Cela peut s'expliquer par le fait que ces Départements aient
plus bénéficié des appuis de formation en apiculture. Les
Départements du Zou et du Plateau font figure de parent pauvre dans ce
domaine. Aucun enquêté n'a connaissance de cet usage (Fig. 9). De
façon générale, ce sont les Départements du Nord du
pays qui desservent le reste du pays en miel compte tenu des
potentialités naturelles de ces régions. L'écorce de
D. oliveri compte tenu de sa structure extérieure,
représente un matériel de fortune adapté à la
construction des ruches.
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Figure 9: Usage de l'écorce de D.
oliveri pour la confection des ruches par les groupes socioculturels
enquêtés
4.5- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
cultuel
4.5.1- Sève de D. oliveri utilisée
comme encens
Les investigations menées sur le terrain ont
montré que la sève de D. oliveri est utilisée
comme encens dans tous les Départements du Bénin. Dans les
Départements du septentrion, l'usage de la sève de D.
oliveri comme encens est reconnu par environ 46 à 56 % des
enquêtés. Par contre, dans les Départements du Sud, une
plus grande proportion de la population locale (60 et 70% au niveau des hommes
et 30 à 40 % au niveau des femmes) utilise la sève de
l'espèce comme encens (Tableau 9). Il ne peut en être autrement
quand on sait que l'encens porte le nom de `' Za likpo» (morve de
za) chez le groupe socioculturel Fon. L'encens étant
utilisé pour sa vertu spirituelle et thérapeutique, son usage se
fait sur les lieux de culte et aux domiciles des fidèles religieux
(Photo 8).
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Tableau 9: Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance de l'usage de la sève de D.
oliveri comme encens selon les groupes socioculturels
Départements
et groupe socioculturels
|
% (H) oui
|
% (F) oui
|
Zou (Fon)
|
66
|
34
|
Collines (Nago)
|
70
|
29
|
Plateau (Goun)
|
60
|
40
|
Borgou (Bariba)
|
42
|
9
|
Alibori (Peulh)
|
56
|
0
|
Donga (Yoa)
|
48
|
0
|
Atacora (Berba)
|
47
|
15
|
Légende : H= Homme F= Femme
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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Photo 8: Sève séchée et
moulue de D. oliveri, utilisée Comme encens dans la Commune de
Djougou au Nord-Ouest du Bénin (Houéhounha, 2009)
Photo 9: Fagots de rejets de D.
oliveri, utilisés comme bois de feu dans la Commune d'Agbangnizoun
au Centre du Bénin (Houéhounha, 2005)
Photo 10: Tronc écorcé de D.
oliveri pour usage en pharmacopée dans la Commune de Zogbodomey au
Centre du Bénin (Houéhounha, 2005)
Photo 12: Fauteuils sculptés en bois
de D. oliveri dans la Commune de Zagnanado au Centre du Bénin
(Houéhounha, 2005)
Photo 11: Emballage de la pâte
lyo avec les feuilles de D. oliveri dans la Commune de
Bohicon au Centre du Bénin (Houéhounha, 2005)
Photo 13: Feuilles de D. oliveri,
utilisées comme fourrage dans la Commune de Parakou au Nord-Est du
Bénin (Houéhounha, 2005)
Conclusion partielle
Au Bénin, bien que les textes forestiers punissent la
mutilation d'essences protégées (loi 93-009 du 2 juillet 1993),
les comportements culturels accordent peu de valeur aux rejets de
végétations naturelles que le groupe socioculturel Fon,
traite de gbé, diminutif de gbé-han. Ce qui
signifie concrètement que l'espèce est envahissante et peut
être responsable d'insalubrité. Classés dans cette
catégorie, les rejets de D. oliveri au niveau de ce même
groupe socioculturel, font l'objet de plusieurs proverbes montrant `' la
gestion de bien sans maître» qui en est faite.
Ainsi, on entend dire :
`' Ta gni za ta bonou éhoo énonvozon aa»
; littéralement traduite,
l'expression signifie que la tête de l'homme n'est pas
comparable à la souche de D. oliveri qui rejette après
le fauchage. Une allusion faite à la protection de la vie humaine qui
une fois perdue, ne peut régénérer comme des souches de
D. oliveri.
Par ailleurs, parlant du droit de propriété, le
même groupe socioculturel fait parfois allusion aux feuilles de D.
oliveri en ces termes :
`'Nou tché gni zaman bo énon da ma bio
mèdé aa». En clair, l'expression signifie que les
feuilles de D. oliveri, sont considérées comme `'un
bien sans maître» et l'on peut en user sans être
inquiété par un propriétaire. Ici, c'est le
caractère inépuisable des rejets de l'espèce qui est
prôné.
Globalement, on peut retenir que c'est la fonction de D.
oliveri qui fait d'elle une espèce de grande portée
utilitaire au Bénin. Dans une approche physiologique, il est
généralement admis que c'est la fonction qui fait l'organe, mais
dans le cas précis, on peut constater que c'est plutôt la fonction
qui légitime l'espèce. L'espèce est d'une grande
utilité pour les différents groupes socioculturels du
Bénin et c'est cela qui fait
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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toute sa particularité. Seulement que sous l'influence
de l'activité humaine et notamment de la dynamique des populations,
l'espèce est aujourd'hui menacée.
Cette situation est inquiétante d'autant plus que la
plupart des enquêtés en dehors des Peulhs ne sont pas
conscients du caractère épuisable de l'espèce. Sur le plan
diachronique, on peut signaler que les rapports entre D. oliveri et
l'Homme sont très anciens et que les pressions d'exploitation que
l'espèce subit sont révélatrices d'un
phénomène socio anthropologique et ethnobotanique majeur
(l'emballage de lyo avec les feuilles de l'espèce,
l'utilisation de l'encens, sont rapportés par des enquêtés
comme des pratiques ayant cours dans l'ancien royaume du
Danhomè).
A travers l'encens, par exemple, l'espèce
révèle la présence du sacré et du religieux.
L'usage multidimensionnel, voire global de l'espèce mérite
qu'elle soit protégée au regard des perceptions que les
enquêtés en font. L'espèce ayant une grande faculté
à rejeter naturellement, il est important dans une perspective de
développement durable, de prendre les mesures efficaces en vue de la
protéger. La conduite des rejets et la mise en oeuvre de plans simples
de gestion des peuplements sont visées.
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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CHAPITRE 5: TYPOLOGIE DES GROUPEMENTS VEGETAUX A D.
OLIVERI, ANALYSE DES PARAMETRES DENDROMETRIQUES DES PEUPLEMENTS DANS LES FORETS
CLASSEES, TERROIRS VILLAGEOIS DU CENTRE DU BENIN ET CARACTERISTIQUES
ECOLOGIQUES DES PEUPLEMENTS DU BENIN
5.1- Typologie des groupements
Des 85 relevés effectués dans les terroirs
villageois d'Agbangnizoun, de Djidja, de Zagnanado, de Dassa-Zoumè, de
Savè et de Savalou et dans les forêts classées
d'Atchérigbé et de Dan, le dendrogramme et la DCA ont permis de
faire la discrimination en 2 groupements au niveau des terroirs villageois et
des Forêts Classées (Fig. 10).
5.1.1- Terroirs villageois
Du dendrogramme de la classification hiérarchique des
60 relevés, il ressort une
hétérogénéité au sein des types de
végétations. Deux groupements ont été
identifiés. Une analyse de ces groupements fait apparaître un
mélange de différentes formations végétales
(forêts galeries, savanes arborées, savanes arbustives,
jachères et champs).
(i) Le premier ensemble est composé de 37
relevés dont la majorité est constituée par les
espèces des formations de savanes arborées et de jeunes
jachères. Cet ensemble correspond au groupement végétal
à D. oliveri et Lannea barteri (TV1 sur la figure10).
(ii) Le deuxième regroupement est composé de 23 relevés
dont l'ensemble est dominé par les champs et les vieilles
jachères et correspond au groupement végétal à
D. oliveri et Lonchocarpus sericeus (TV2 sur la figure
10).
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
5.1.2- Forêts Classées
Des résultats de l'analyse du dendrogramme de 25
relevés effectués sur sol argileux, argilo-sableux et
gravillonnaire à Atchérigbé et à Dan et soumis
à la DCA, il ressort également deux groupements qui se
présentent comme suit:
(i) Groupement à Lonchocarpus sericeus et
Pterocarpus erinaceus (FC1) : Ce groupement est composé de 12
relevés en majorité issus de la localité de Dan et
constitué essentiellement de savanes arborées sur sols argileux
ou argilo-sableux. (ii) Groupement à Lonchocarpus sericeus et
Pseudocedrela kotschyi (F) : il est constitué de 13
relevés en majorité de la Forêt Classée
d'Atchérigbé. Ce groupement est essentiellement formé de
savanes arbustives sur sol gravillonnaire (Fig. 12).
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DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
|
DISSEMBLANCE (%)
|
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|
|
|
|
TV1
TV2
1 0,75 0,50 0,25 0
Figure 10: Dendrogramme de 60 relevés des
terroirs villageois
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Ordination Plot
SA7
280 260 240 220 200 180 160 140DJ 120 100 80 60 40 20
0
SA9
SA8
SA1
D6
D5
S8
DJ4
D2
SAC1 DJC3 Z2
SA5D4
S2
ZC6
Z1
DJ3
S9S6
D3
S1D
C4 DJ2
AGC5
SAC3
ZC7 DJC1 SA
DC1
SA11
5ZC5
DJ1
ZC3S5
S7ZC4
S4
SA4
Z3
AGC3
Z
Z4
AG
AGC4
DC3
AGC1
SA3
D1 SA12 SA2 SAC4
ZC1 SA6 S3
SA10 AG1
0 50 100 150 200 250
Figure 11: Carte factorielle de 60
relevés des terroirs villageois
FC1
F
Figure 12: Dendrogramme de 25 relevés des
Forêts Classées de Dan et d'Atchérigbé
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Page | 72
200 180 160 140 120 100 80 60 40 20
0
D10
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260
A6
D3
Ordination Plot
A5
A11
D4
A4
A2
A7
A15
A13
D7 D8A10 D1
A3
D2 A9
D9
A12
A8
A14
D6
A1
D5
Figure 13: Carte factorielle de 25
relevés des Forêts Classées de Dan et
d'Atchérigbé
5.1.3- Appréciation de la diversité au sein
des groupements: Composition floristique et structures des groupements
Dans les terroirs villageois de Zagnanado, Djidja,
Agbangnizoun, Savalou et Savè (terroir villageois) un total 39
espèces appartenant à 22 familles a été
inventorié.
Le groupement TV1 (groupement à D. oliveri
et Lannea barteri), a une richesse spécifique de 34
espèces appartenant à 18 familles. Le groupement à D.
oliveri et Lonchocarpus sericeus (TV2) comprend 28 espèces
et 16 familles.
Les espèces les plus abondantes au niveau de TV1 sont :
D. oliveri (23,2%) ; Lannea barteri (19,22%) ; tandis que
D. oliveri (28%) et Lonchocarpus sericeus (11%) sont les
espèces les plus abondantes au niveau de TV2. Les espèces les
plus faiblement représentées sont Borassus aethiopum,
Zanthoxylum zanthoxyloïdes, Cola cordifolia ayant toutes
une fréquence de 0,09% et Blighia sapida, Anacardium
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occidentale, Irvingia gabonensis avec une
fréquence de 0,02% respectivement pour TV1 et TV2.
Au niveau des Forêts Classées
d'Atchérigbé et de Dan la richesse spécifique est de 19
espèces appartenant à 10 familles.
Le groupement à Lonchocarpus sericeus et
Pterocarpus erinaceus (FC1) est constitué de 9 familles avec
une richesse spécifique de 15 espèces. Le second groupement
identifié au niveau de cette zone est le groupement à
Lonchocarpus sericeus et Pseudocedrela kotschyi (F) qui a
presque la même richesse spécifique que le premier groupement soit
14 espèces appartenant à 9 familles.
Les espèces les plus fréquentes au sein des deux
groupements sont : Lonchocarpus erinaceus (26,31%), Pterocarpus
erinaceus (15,78%) Vitellaria paradoxa (15,78%) Pseudocedrela
kotschyi (14,47%) pour FC1 et Lonchocarpus sericeus (44,44%),
Pseudocedrela kotschyii (17,03%) pour F.
Acacia macrostachya (0,08%), Holoptelea
grandis (0,04%) et Terminalia glaucescens (0,03%), Vitex
doniana (0,03%), Diospyros mespiliformis (0,03%) sont les
espèces les moins fréquentes représentées
respectivement au niveau de FC1et F.
Ainsi, l'espèce D. oliveri abondante au niveau
des terroirs villageois, n'est qu'au second rang dans les Forêts
Classées et même absente dans l'un des groupements des
Forêts Classées.
Au niveau de TV1, les familles les plus abondantes sont :
Caesalpiniaceae (27%), Anarcadiaceae (22%) et Combretaceae (13%). Les familles
les moins représentées sont : Ebenaceae, Araceae, Rutaceae, et
Sterculiaceae qui ont toutes une fréquence de 1% (Tableau 10).
Les familles les plus représentatives au niveau de TV2
sont : Caesalpiniaceae (30%), Papilionaceae (16%). Celles qui sont rares
sont
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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les Bombacaceae (0,4%), les Sapindaceae et les Simaroubaceae qui
ont toutes un pourcentage de 0,22%.
Au sein du groupement de FC1, les familles qui dominent sont :
Papilionaceae (42%), Meliaceae (18%) suivies des Sapotaceae (16%). Les
Verbenaceae (3,9%), les Mimosaceae (2,2%) et les Anarcadiaceae (1,31%) sont les
familles les moins représentées (Tableau 10).
Tableau 10: Fréquence des
différentes familles inventoriées au sein des différents
groupements
Zone Protégée
|
Forêt Classée
|
TV1
|
TV2
|
FC1
|
F
|
Familles
|
Pi
|
Familles
|
Pi
|
Familles
|
Pi
|
Familles
|
Pi
|
Caesalpiniaceae
|
0,270
|
Caesalpiniaceae
|
0,297
|
Papilionaceae
|
0,421
|
Papilionaceae
|
0,448
|
Anarcadiaceae
|
0,224
|
Papilionaceae
|
0,160
|
Meliaceae
|
0,180
|
Combretaceae
|
0,174
|
Combretaceae
|
0,134
|
Combretaceae
|
0,106
|
Sapotaceae
|
0,158
|
Meliaceae
|
0,170
|
Papilionaceae
|
0,095
|
Anarcadiaceae
|
0,090
|
Combretaceae
|
0,061
|
Sapotaceae
|
0,089
|
Sapotaceae
|
0,074
|
Meliaceae
|
0,083
|
Moraceae
|
0,061
|
Caesalpiniaceae
|
0,081
|
Meliaceae
|
0,042
|
Arecaceae
|
0,067
|
Caesalpiniaceae
|
0,039
|
Moraceae
|
0,019
|
Verbenaceae
|
0,042
|
Mimosaceae
|
0,047
|
Verbenaceae
|
0,039
|
Mimosaceae
|
0,011
|
Mimosaceae
|
0,040
|
Moraceae
|
0,045
|
Mimosaceae
|
0,022
|
Ebenaceae
|
0,004
|
Annonaceae
|
0,027
|
Verbenaceae
|
0,040
|
Anarcadiaceae
|
0,013
|
Verbenaceae
|
0,004
|
Moraceae
|
0,025
|
Sapotaceae
|
0,029
|
|
|
|
|
Arecaceae
|
0,015
|
Annonaceae
|
0,013
|
|
|
|
|
Apocynaceae
|
0,005
|
Musaceae
|
0,007
|
|
|
|
|
Icacinaceae
|
0,003
|
Icacinaceae
|
0,007
|
|
|
|
|
Myrtaceae
|
0,002
|
Bombacaceae
|
0,004
|
|
|
|
|
Araceae
|
0,001
|
Simaroubaceae
|
0,002
|
|
|
|
|
Ebenaceae
|
0,001
|
Sapindaceae
|
0,002
|
|
|
|
|
Rutaceae
|
0,001
|
|
|
|
|
|
|
Sterculiaceae
|
0,001
|
|
|
|
|
|
|
Légende : TV1 = terroir villageois 1 ;
TV2= terroir villageois 2 ; FC1= Forêt Classée 1 ; F= Forêt
Classée 2, Pi= Fréquence.
5.1.4- Diversité spécifique des groupements
abritant D. oliveri
La figure 14 indique les indices de diversité de Shannon
et l'Equitabilité de Pielou en fonction des différents
groupements.
Les indices de diversité de Shannon sont plus
élevés au niveau des groupements des terroirs villageois qu'au
niveau des Forêts Classées. Ces indices avoisinent 3,80 bits au
niveau des terroirs villageois et
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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varient entre 2,75 bits et 3,15 bits au niveau des Forêts
Classées d'Atchérigbé et de Dan.
Figure 14: Indices de diversité de
Shannon (H') et Equitabilité de Pielou (E)
Légende : TV1 = terroir villageois 1 ;
TV2= terroir villageois 2 ; FC1= Forêt Classée 1 ; F= Forêt
Classée 2 ; H'= Indice de Shannon ; E= Indice de Pielou
5.1.5- Distribution des individus en espèces:
Diagramme Rang/Fréquence
Les figures 15, 16, 17 et 18 illustrent les diagrammes
Rang/Fréquence de la distribution des espèces ligneuses
respectivement au sein des groupements TV1, TV2, FC1 et F. A travers l'analyse
de la Fig. 15, il est à noter : (i) La grande abondance de D.
oliveri au premier rang, suivie de Lannea barteri. (ii) Un palier
plus ou moins étagé constitué au premier rang de
Vitellaria paradoxa, Terminalia glaucescens et de Pterocarpus
erinaceus et des espèces de second rang formées de:
Parkia biglobosa, Lonchocarpus sericeus, Dialium guineense,
Azadirachta indica, Pseudocedrela kotschyi, Isoberlinia
doka. (iii) Les espèces rares qui forment la queue de
l'extrémité droite de la courbe sur l'axe des abscisses sont:
Diospyros mespiliformis, Borassus aethiopum, et Cola
cordifolia
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Frequence des individus Ln ni
4,00
6,00
5,00
3,00
2,00
0,00
1,00
0,00 1,61 2,40 2,77 3,00 3,22
Ln ri
Rang des individus
y = -0,000x2 - 0,135x + 4,151 R2 =
0,965
ln ni
Poly. (ln ni)
Cette distribution s'ajuste au mieux à la fonction
polynomiale d'équation :
y = -0,0007x2 - 0,1178x + 4,8851 avec un coefficient
de détermination R2 = 0,95
Frequence des individus Ln ni
4,00
6,00
5,00
3,00
2,00
0,00
1,00
0,00 1,10 1,95 2,30 2,56 2,77 2,94 3,09 3,22 3,33 3,43 3,43
Ln ri Rang des individus
y = -0,000x2 - 0,117x + 4,885 R2 =
0,952
ln ni
Poly. (ln ni)
Figure 15: Diagramme Rang-fréquence des
espèces du groupement à D. oliveri et Lannea
barteri (TV1)
Légende : ri= Rang des individus ni=
Nombre d'individus
Au niveau du groupement à D. oliveri et
à Lonchocarpus sericeus (TV2), la
figure 16 permet de dégager les remarques suivantes :
(iv) La grande abondance de D. oliveri puis de
Lonchocarpus sericeus ;
(v) Un palier plus ou moins étagé
constitué de Elaeis guineense, Lannea barteri, et de
Terminalia macroptera et des espèces de rang
intermédiaire telles que : Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa,
Anogeissus leocarpa et Isobernilia doka etc. ; (vi) une
queue constituée par les espèces rares qui sont : Antiaris
africana, Anacardium occidentale, Blighia sapida et Irvingia
gabonensis.
Cette distribution s'ajuste au mieux à une fonction
polynomiale d'équation :
y = -0,0006x2 - 0,135x + 4,151 avec R2 =
0,96
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Figure 16: Diagramme Rang-fréquence des
espèces du groupement à D. oliveri et Lonchocarpus
sericeus (TV2)
Légende : ri= Rang des individus ni=
Nombre d'individus
La distribution des espèces en rang-fréquence au
niveau des groupements des Forêts Classées
d'Atchérigbé et de Dan suit presque la même courbe que
celle des localités de Zagnanado, Savalou, Savè, Agbangnizoun et
Djidja.
Concernant le groupement à Lonchocarpus sericeus
et Pterocarpus erinaceus (FC1), l'analyse de la figure 17 permet
de noter :
(vii) l'abondance de Lonchocarpus sericeus qui est au
premier rang suivie de Pterocarpus erinaceus. (viii) Un palier
constitué des espèces du second rang dont quelques unes sont :
Vitellaria paradoxa, D. oliveri, Azadirachta indica, Prosopis
africana. (ix) Une petite queue formée par les espèces rares
qui sont: Acacia macrostachya et Holoptelea grandis.
Le meilleur ajustement de cette distribution est une fonction
polynomiale de troisième degré d'équation y
=-0,0021x3 +0,0549x2 - 0,6549x + 4,8492 avec un
coefficient de détermination R2= 0,96.
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
0,0 0,7 1,6 1,9 2,1 2,3 2,6 2,7
ln ri Rang des individus
Frequence des individus Ln ni
4,5
4
3,5
3
ln ni
2,5
Poly. (ln ni)
2
1,5
1
0,5
0
y = -0,002x3 + 0,054x2 - 0,654x +
4,849 R2 = 0,965
Figure 17: Diagramme Rang-fréquence des
espèces du groupement à Lonchocarpus sericeus et
Pterocarpus erinaceus (FC1)
Légende : ri= Rang des individus ni=
Nombre d'individus
Il ressort de l'analyse de la figure 18, (x) une abondance de
Lonchocarpus sericeus et de Pseudocedrela kotschyi ; (xi) Une chute
plus ou moins brutale est constatée au niveau des espèces du
second rang dont quelques unes sont : Anogeissus leiocarpa, D.
oliveri, Parkia biglobosa, Afzelia africana ; (xii) des
espèces rares qui forment la queue de l'extrémité droite
de la courbe sur l'axe des abscisses sont : Pterocarpus erinaceus,
Terminalia glaucescens, Vitex doniana et Diospyros
mespiliformis.
Cette distribution s'ajuste au mieux à la fonction
polynomiale d'équation y = 0,0107x2 - 0,5343x + 5,1042 avec
un coefficient de détermination R2 = 0,97.
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DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Frequence des individus Ln ni
4,00
6,00
5,00
3,00
2,00
0,00
1,00
0,00 1,10 1,61 1,95 2,20 2,40 2,40
Ln ri
y = 0,010x2 - 0,534x + 5,104 R2 =
0,972
Rang des individus
ln ni
Poly. (ln ni)
Figure 18: Diagramme Rang-fréquence des
espèces du groupement à Lonchocarpus sericeus et
Pseudocedrela kotschyi (F)
Légende : ri= Rang des individus ni=
Nombre d'individus
5.1.6- Spectres biologiques et phytogéographiques
des groupements à Daniellia oliveri
Le spectre biologique brut des groupements des terroirs
villageois affiche une abondance des phanérophytes avec une dominance
des mégaphanérophytes dont les fréquences sont de 62% et
75% respectivement au sein de TV1 et de TV2. Les
mésophanérophytes (22% et 8%) et les nanophanérophytes
(10% et 4%) sont plus abondantes au niveau de TV1 et de TV2. La présence
de géophytes est à noter au niveau de TV2 avec une faible
contribution de 1% (Fig. 19 et Fig. 20).
Concernant le spectre phytogéographique (Fig. 21 et
Fig. 22), les espèces soudano-zambéziennes abondent avec un
pourcentage de 36% et de 35% (Tableau 12) respectivement pour TV1 et TV2.
Viennent ensuite les espèces Plurirégionales Africaines, les
Soudaniennes et les Pantropicales. Les Guinéo-Congolaises, les
Paléotropicales et les Soudano-Guinéennes ont une contribution
très faible au niveau des deux groupements.
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Dans les groupements de la Forêt Classée, il est
noté une nette abondance des espèces Afro-malgaches, les
Plurirégionales Africaines, les Soudaniennes et les
Soudano-Zambéziennes. Les Afro-Malgaches ont un pourcentage de
contribution de 44% et de 26% respectivement au niveau de F et de FC1 (Fig.
21). Les espèces Soudaniennes et les Soudano-Zambéziennes ont
respectivement 30% et 20% au sein de FC1, tandis qu'elles ont une
fréquence de 19% au niveau de F.
Figure 19: Spectre brut des types biologiques
Figure 20: Spectre brut des types biologiques
au sein des groupements des terroirs villageois au sein des
groupements des Forêts Classées
Légende : TV1 = terroir villageois 1 ;
TV2= Terroir villageois 2 ; FC1= Forêt Classée 1 ; F= Forêt
Classée 2 ; MPh= mésophanérophites; mph=
microphanérophytes ; nph= nanophanérophytes ; Ge=
Géophytes
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Figure 21: Spectre brut des types
phytogéographiques Figure 22: Spectre brut des types
phytogéographiques au sein des groupements des terroirs villageois au
sein des groupements des Forêts Classées
Légende : TV1 = Terroir villageois 1 ;
TV2= Terroir villageois 2 ; FC1= Forêt Classée 1 ; F= Forêt
Classée 2, AM= Afro-Malgaches ; AT= Afro-Tropicales ; GC=
Guinéo-Congolaises ; PA=Pluri-régionales africaines ; Pan=
Pantropicales ; Pal= Paléotropicales ; SG= Guinéo-congolaises ;
SZ= SoudanoZambiennes ; S= Soudaniennes
5.1.7- Evolution des paramètres
dendrométriques des différents groupements
5.1.7.1- Densité et surface
terrière
La densité la plus élevée est au niveau
du groupement TV1 avec 282 pieds à l'hectare (Fig. 23) ; tandis qu'au
niveau de TV2 une densité de 194 pieds/ha à été
déterminée avec un pourcentage de contribution de D.
oliveri de 26% et de 32% respectivement pour TV1 et TV2 (Fig. 23).
Les surfaces terrières totales sont de 10,42
m2/ha et de 9,80 m2/ha respectivement au niveau de TV1 et
de TV2 avec une contribution de D. oliveri de 42% pour TV1 et 8,58%
pour TV2.
Au niveau des Forêts Classées de Dan et
d'Atchérigbé, il a été déterminé
des densités de 209 pieds/ha et 229 pieds/ha respectivement au sein
de FC1 et F. Les surfaces terrières totales
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sont de 1,27m2/ha à 0,98m2/ha
respectivement au sein de FC1 et de F avec une quasi absence des pieds de
D. oliveri au sein de ce dernier groupement (Fig. 24).
Forêt Classée
Terroir villageois
300
250
200
150
100
50
0
Densite
(Individus/ha)
TV1 TV2
FC1 F
Dt
D (DO)
Groupements
Figure 23: Densité des espèces au
sein des différents groupements
Légende : TV1 = Terroir villageois 1 ;
TV2= terroir villageois 2 ; FC1= Forêt Classée 1 ; F= Forêt
Classée 2, Dt= Densité ensemble des espèces; D(DO)=
Densité de D. oliveri au sein des espèces
Figure 24 : Surface terrière des
espèces au sein des différents groupements
Légende : TV1 = Terroir villageois 1 ;
TV2= Terroir villageois 2 ; FC1= Forêt Classée 1 ; F= Forêt
Classée 2, Gt= Surface terrière ensemble des espèces ; G
(DO)= Surface terrière de D. oliveri au sein des
espèces
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5.1.7.2- Répartition des individus par classe de
diamètre
La distribution des individus par classe de diamètre
suit la même allure au sein des différents groupements. Les
individus de diamètre compris entre 5 cm et 25 cm dominent au sein des
quatre groupements (Fig. 25 et Fig. 26). Les autres centres de classe (35 cm ;
55 cm ; 75 cm et 95 cm) ont une contribution plus faible. Il est à noter
l'absence totale des individus de grand diamètre au niveau de FC1 et de
F ; toutefois quelques pieds (95cm ; 115cm) sont notés au sein des
terroirs villageois.
Nbre d'individus
300
250
200
150
100
50
0
15 35
Centre de classe (cm)
FC1
F
Nbre d'individus
400
800
700
600
500
300
200
100
0
15 35 55 75 95 115 135 155
Centre de classe (cm)
TV1
TV2
Figure 25: Répartition des individus par
classe de diamètre Figure 26: Répartition des
individus par classe de diamètre au
sein des groupements des Forêts Classées au sein des
groupements des terroirs villageois
Légende : TV1 = FC1= Forêt
Classée 1 ; F= Forêt Classée 2, TV1= terroir villageois 1 ;
TV2= terroir villageois
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5.2- Répartition spatiale et abondance des
peuplements de D. oliveri au Bénin
L'intensité des usages des organes de D.
oliveri a imprimé à ses peuplements, la physionomie
qualifiée en droit de `'gestion de bien sans
maître». Cet état des choses a fait remonter la limite
sud de l'aire de répartition de D. oliveri jusqu'à la
latitude 7°20' Nord (Fig. 27). Cette limite devant normalement être
assimilable à la rencontre de la zone forestière avec la savane.
Actuellement, seul quelques pieds solitaires et des rejets de souches de
l'espèce dans les Départements du Couffo de l'Atlantique et du
Plateau demeurent les représentants vivants de l'espèce.
5.2.1- Principales zones de répartition des
peuplements de D. oliveri au Bénin
Le suivi de la pression exercée par les utilisateurs
des organes de l'espèce a servi de base à la partition du
territoire national en cinq zones de pression (Fig. 27).
5.2.1.1- Zones d'absence de l'espèce
Du bassin sédimentaire côtier jusqu'à la
latitude 7°10' Nord, l'espèce est totalement absente. Cette zone
qui couvre environ 985.139 ha, correspond à la limite territoriale des
quatre Départements du Sud du Bénin (Ouémé,
Atlantique, Littoral et Mono).
5.2.1.2- Zones de surexploitation de
l'espèce
La zone comprise entre les latitudes 7°10' et 7°30'
Nord correspondant à une proportion d'environ 3,10 % du territoire,
couvre une partie des Départements du Couffo, du Zou et de
l'Ouémé. Dans cette zone, les sujets de grand diamètre ont
disparu laissant place à des rejets exploités pour les feuilles
et à des fins de bois de feu.
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5.2.1.3- Zones de forte pression d'exploitation de
l'espèce
La portion du territoire comprise entre les latitudes
7°30' et 8°14' Nord, est désignée comme telle parce
qu'on y observe des plages de sujets de même génération
(les cohortes). Ce sont les zones de forte densité de peuplement de
l'espèce tant dans les Forêts Classées que dans les
terroirs villageois. Ces zones attirent les exploitants (sculpteurs)
recherchant les sujets ayant les diamètres les plus gros.
5.2.1.4- Zones d'absence d'exploitation de
l'espèce
Les zones d'absence d'exploitation de l'espèce se
situent dans les Départements du nord du pays (Atacora, Alibori) et
occupent une proportion d'environ 47,19 % de la superficie totale du pays.
Elles englobent surtout les Aires Protégées du Bénin.
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Figure 27: Carte de l'évaluation de la
pression anthropique sur les peuplements de D. oliveri au
Bénin
5.2.1.5- Zones d'exploitation modérée de
l'espèce
Evaluées à environ 32,25 % de la superficie totale
du pays, les zones d'exploitation modérée se situent au voisinage
des zones d'absence d'exploitation. Les usages des organes de l'espèce y
sont rares. L'influence des zones d'exploitation a permis de
caractériser les D. oliveri et ses peuplements dans les zones
climatiques à partir des résultats de l'inventaire forestiers
national de 2007.
Tableau 11: Quelques caractéristiques
dendrométriques de D. oliveri dans les terroirs villageois et
dans les Forêts Classées du Bénin
Zone climatique
|
Milieu étudié
|
Nbre de
Placettes
(nombre d'individus)
|
Peuplement principal
|
DG (cm)
|
DMAX (cm)
|
Hfut (m)
|
G/ha (m2)
|
Vfut/ha (m3)
|
Vtot/ha (m3)
|
Zone Guinéenne
|
terroir villageois
|
298
|
28,55
|
79
|
5,3
|
0,12
|
0,45
|
1
|
Forest Classée
|
11
|
23,75
|
36
|
4,4
|
0,18
|
1,045
|
1,085
|
Zone Soudano-guinéenne
|
terroir villageois
|
891
|
29,76
|
101
|
5,46
|
0,29
|
1,05
|
2,47
|
Forest Classée
|
68
|
45,6
|
58
|
5,5
|
0, 14
|
0,52
|
1,25
|
Zone Soudanienne
|
terroir villageois
|
739
|
29,35
|
95
|
5,45
|
0,07
|
0,28
|
0,66
|
Forest Classée
|
161
|
35,21
|
84
|
5,51
|
0,59
|
2,27
|
9,79
|
Légende : DMAX= Diamètre moyen
maximal G/ha= Surface terrière par ha
Hfut = Hauteur moyenne fût
Vfut/ha= Volume fût par ha
Vtot/ha= Volume total par ha
Source des données : IFN-DFS-PBFII,
2007
Nbre de pieds/ha
7
4
6
5
3
0
2
1
Terroir villageois
Zone Guinéenne Zone Soudano-Guinéenne Zone
Soudanienne
Forest ClasséeTerroir
villageois
Forest ClasséeTerroir
villageois
Forest Classée
N/ha
Milieu d'étude par zone climatique
Figure 28: Densités moyennes (N/ha) de
D. oliveri dans les peuplements principaux des Forêts
Classées et terroirs villageois du Bénin
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Milieu d'étude par zone climatique
16
Nbre de tiges/ ha
14
Forêt Classée
Forêt Classée
Forêt Classée
Zone Guinéenne
Zone Soudanienne
Terroir villageois
Terroir villageois
Zone Soudano- Guinéenne
Terroir villageois
Tiges
12
10
8
6
4
2
0
Figure 29: Densités moyennes de D.
oliveri dans les sous-bois des Forêts Classées et terroirs
villageois du Bénin
Hauteur en m
18
16
Forêt Classée
Forêt Classée
Forêt Classée
Zone Guinéenne
Zone Soudanienne
Terroir villageois
Milieu d'étude par zone climatique
Terroir villageois
Zone Soudano- Guinéenne
Terroir villageois
Htot (m)
14
12
10
8
6
4
2
0
Figure 30: Hauteur totale (Htot) moyenne de
D. oliveri dans les Forêts Classées et terroirs
villageois du Bénin
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Figure 31: Carte de répartition des
densités de peuplement de D. oliveri dans les Forêts
Classées (FC) des Départements du Bénin
Figure 32: Carte de répartition des
densités de peuplement de D. oliveri dans les terroirs
villageois (TV) des Départements du Bénin
Le tableau 11 et les figures 28, 29, 30, 31 et 32, obtenus
à partir des données de l'inventaire forestier national de 2007
(IFN-DFS-PBFII, 2007), présentent les caractéristiques et
l'abondance de D. oliveri sur l'ensemble du territoire du
Bénin.
En zone Guinéenne et Soudano-Guinéenne, la
densité des peuplements de D. oliveri est plus
élevée dans les terroirs villageois que dans les Forêts
Classées ; par contre, elle est plus élevée dans les
Forêts Classées que dans les terroirs villageois de la zone
Soudanienne (Fig. 28).
La régénération naturelle de D.
oliveri au niveau des sous-bois des Forêts Classées du
Bénin est nulle par contre, les terroirs villageois font
apparaître dans toutes les zones climatiques, une
régénération plus abondante dans la zone Guinéenne
et Soudanienne qu'en zone Soudano-Guinéenne (Fig. 29).
La hauteur totale moyenne de D. oliveri
observée est inférieure à 20 mètres (Fig. 30).
Globalement, l'espèce est plus présente dans les
Forêts Classées et les terroirs des Départements des
Collines (Fig. 31 et Fig. 32). Ce constat explique l'intensité de la
pression d'exploitation notée à la figure 27.
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Conclusion partielle
Dans l'ensemble, les espèces de l'élément
base Soudano-guinéennes sont très peu représentées
ou même quasi inexistantes. Les espèces à large
distribution ont une contribution faible, ceci confirme que les groupements
sont présents dans des milieux plus ou moins perturbés par les
actions anthropiques et que la colonisation croissante du milieu par les
espèces exotiques telles que Azadirachta indica, Mangifera
indica est un indicateur de la présence humaine. Les
résultats obtenus expliquent une utilisation accrue de l'espèce
D. oliveri dans le milieu d'étude. Les faibles valeurs de la
surface terrière en général indiquent l'absence
d'espèces de grand diamètre au sein de ces savanes. La valeur
élevée de la surface terrière au niveau de TV2 peut
s'expliquer par la présence de certains grands arbres au niveau des
vieilles jachères et de certains champs. Toutefois, la conservation de
certains pieds comme Mangifera indica, Parkia biglobosa,
Azadirachta indica, est constatée. Ils servent d'abris et sont
également utilisés comme fruitiers.
Les présents résultats posent une fois encore
l'épineux problème de la sécurisation du domaine
classé de l'Etat au Bénin. Les pressions anthropiques
exercées sur les espèces usitées, semblent plus
accentuées dans le domaine classé de l'Etat que dans les terroirs
villageois. Cette situation se justifie dans la mesure oil les exploitants sont
obligés d'acheter ou de demander auprès des propriétaires
terriens, l'autorisation de couper les arbres dans les champs et
jachères ; ce qui n'est pas le cas dans les forêts
classées.
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CHAPITRE 6: CONDUITE DE LA REPRODUCTION DE D. OLIVERI
ET ANALYSE DES CAPACITES DE SA REPRODUCTION SUR DIVERS SITES ECOLOGIQUES AU
CENTRE DU BENIN
6.1- Régénération naturelle
Chez la plupart des essences forestières, la
reproduction par voie sexuée est la plus utilisée. A l'image des
schémas classiques, la production des plantules de D. oliveri
à partir des graines a suivi les principales étapes que sont :
ü La recherche des semences ;
,/ La mise en germination des graines ;
ü Le suivi des plants en pépinière.
Quant à la reproduction par voie asexuée les
boutures mûres de tige et de racine préparées en fragments
possédant des bourgeons dormants, ont été mises en terre
sans aucun traitement. Pour le test de reproduction de l'espèce,
l'analyse chimique des substrats utilisés a donné les
résultats ci-après (tableau 12).
Tableau 12: Composition chimique des substrats
de pépinière utilisés
Nom du profil
|
Substrat (sol argileux)
|
Substrat (sol sablonneux)
|
Substrat (sol ferrallitique)
|
Substrat (sol latéritique)
|
C %
|
2,94
|
1,79
|
0,16
|
0,27
|
C/N
|
16,3
|
12,0
|
2,3
|
4,5
|
M.O. %
|
5,06
|
3,08
|
0,27
|
0,46
|
pHeau (1/2,5)
|
7,2
|
7,4
|
6,4
|
5,9
|
pHkcl (1/2,5)
|
6,7
|
6,9
|
5,1
|
5,0
|
K+ éch. Méq/100g
|
0,36
|
0,46
|
0,05
|
0,16
|
Na+ éch. Méq/100g
|
0,08
|
0,06
|
0,04
|
0,06
|
CEC Méq/100g
|
17,50
|
9,80
|
10,20
|
8,30
|
Pass. BrayI ppm
|
24
|
100
|
5
|
7
|
Le tableau12 présente les propriétés
physico-chimiques des substrats utilisés pour la réalisation des
pépinières. De ces résultats, il ressort que les sols
ferrallitiques et latéritiques sont acides, très
dégradés avec une faible teneur en matière organique, un
rapport C/N très faible et
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une faible capacité d'échange cationique. Les
sols ferrugineux argileux et sablonneux par contre sont neutres, moins
dégradés avec une teneur en matière organique, un rapport
C/N élevé et une capacité d'échange cationique
élevée. De ce fait, ils sont plus fertiles que les sols
ferrallitiques et latéritiques.
6.2- Effet des traitements pré -germinatifs et du
substrat sur la
germination des graines de D.
oliveri
Le tableau 13 présente les taux de germination des
graines par traitement et selon le substrat. Le type de substrat n'influe pas
significativement sur la germination des graines (F =1,144, p<0,356).
Globalement, les taux moyens de germination par substrat fluctuent entre 63,00
#177; 29,78% et 66,00 #177; 30,24%. Par contre le prétraitement
germinatif influe significativement sur la germination des graines (F =
239,785, p < 0,0001). Les graines non traitées présentent le
taux de germination le plus élevé (93,00 #177; 3,37 %). Elles
sont suivies des graines prétraitées à l'acide sulfurique
(85,00 #177; 4,28%), des graines trempées dans l'eau (70,00#177;6,45%).
Les graines trempées dans l'eau chaude et les graines traitées au
feu ont les taux de germination les plus faibles (respectivement 58,00 #177;
5,01% et 13,75 #177;1,98%).
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Photo 14 Photo 15
Photo 16 Photo 17
Photos: 14 : Plantules issues de graines
semées dans un substrat sablonneux; 15 : Plantules
issues de graines semées dans un substrat de terre de barre ; 16
: Plantules issues de bouture de racine implantée dans un
substrat argileux; 17 : Plantule issue de bouture de tige
implantée dans un substrat de latérite.
Cliché : Houéhounha, 2007
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Tableau 13 : Taux moyens de germination
(%) des graines de D. oliveri pour cinq types de prétraitements
sur quatre types de substrats
Prétraitements
|
|
Substrats
|
|
Moyenne
|
S. ferrug. sablonneux
|
S. ferrallitique
|
S. latéritique
|
S. ferrug. argileux
|
Aucun
|
93,00#177;4,24
|
94,00#177;2,83
|
93,00#177;1,41
|
93#177;7,07
|
93,00#177;3,37a
|
Eau
|
68,00#177;11,31
|
69,00#177;1,41
|
55,00#177;4,24
|
77#177;4,24
|
70,00#177;6,45c
|
Eau chaude
|
60,00#177;5,36
|
60,00#177;8,49
|
55,00#177;4,24
|
57#177;4,24
|
58,00#177;5,01d
|
Acide
|
82,00#177;5,36
|
84,00#177;2,83
|
85,00#177;4,24
|
89#177;4,24
|
85,00#177;4,28b
|
Brûlage
|
12,00#177;2,83
|
15,00#177;1,41
|
13,00#177;1,41
|
15#177;1,41
|
13,75#177;1,98e
|
Moyenne
|
63,00#177;29,83
|
64,00#177;29,01
|
63,00#177;29,78
|
66#177;30,24
|
-
|
6.3- Effet du type de bouture sur les taux de reprise des
bourgeons de D. oliveri pour quatre types de substrat
Le tableau 14 présente les taux de reprise des
bourgeons de segments de racines et de tiges de D. oliveri pour les
quatre types de substrats. Le type de substrat n'influe pas significativement
sur la reprise des bourgeons des boutures de segments des tiges et racines (F =
2,117, p<0,176). Par contre, le taux de reprise des bourgeons varie
significativement en fonction du type de bouture (F= 210,825, p < 0,0001).
Les boutures de segments de racines présentent les taux de reprise les
plus élevés (66,00#177;3,38%) et les boutures de segments de
tiges les taux de reprise les plus faibles (38,75#177;4,40%).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Tableau 14: Taux moyens de reprise
des bourgeons de racine et de tige de D. oliveri sur quatre types de
substrats
Substrats
|
Taux de reprise des bourgeons
|
Boutures de racines
|
Boutures de tiges
|
Substrat ferrugineux sablonneux
|
70,00#177;2,83
|
41,00#177;4,24
|
Substrat ferrallitique
|
62,00#177;2,83
|
37,00#177;4,24
|
Substrat latéritique
|
66,00#177;0,00
|
41,00#177;7,07
|
Substrat ferrugineux argileux
|
66,00#177;0,00
|
36,00#177;2,83
|
Moyenne
|
66,00#177;3,38
|
38,75#177;4,40
|
Substrat : F=2,117, p<0,176 ; Type de bouture : F=210,825,
p<0,0001 ; Interaction substrat*type de bouture : F=0,520, p<0,680)
6.4- Croissance en pépinière des plantules
issues des différentes graines prétraitées pour les quatre
types de substrats
Pour l'ensemble des traitements et des substrats, la hauteur
des plantules varie significativement avec le temps entre 30 et 150 jours
(F=3824,536, p<0,0001). Toutefois, le rythme de croissance est
significativement influencé par le prétraitement des graines
(interaction temps-prétraitement : F = 87,235, p<0,0001 et le type de
substrat (interaction temps-substrat : F=51,85, p<0,0001).
Les figures 33a à 33d comparent la croissance des
plantules issues des cinq types de graines prétraitées sur chacun
des quatre différents substrats.
Sur les sols sablonneux et ferrallitiques (Fig. 33a et Fig.
33b), la hauteur des plantules croit rapidement pour tous les types de
prétraitements, mais les plantules issues des graines
prétraitées avec le feu ont montré les hauteurs les plus
élevées sur les 150 jours. Elles sont suivies par les plantules
issues des graines traitées à l'acide sulfurique et dans une
moindre mesure les plantules issues des graines trempées dans l'eau
simple. Les plantules issues des graines
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L'EXPLOITATION DES PRODVITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HVTCH. &
DALZ. SVR LA VIABILITE DE SES PEVPLEMENTS AV BENIN
non traitées et trempées dans l'eau chaude montent
des hauteurs les plus faibles après 90 jours.
Sur les sols latéritiques (Fig. 33c), bien que les
plantules issues des graines brûlées aient montré les
hauteurs les plus élevées pendant les trois premiers mois
(F=292,742, p<0,0001 au mois 1, F= 351,095, p<0,0001 au mois 2 et
F=128,223, p<0,0001 au mois 3), leur vitesse de croissance sur les 150 jours
est plus faible que les autres prétraitements. Les plantules issues des
graines traitées à l'acide sulfurique, bien qu'ayant une hauteur
initiale moyenne faible, croissent rapidement entre 30 et 90 jours. A partir de
120 jours on observe plus de différences significatives entre les
hauteurs de ces plantules et celles des plantules issues des graines
brûlées. Les plantules issues des graines non traitées,
trempées dans l'eau simple ou dans l'eau chaude montrent des hauteurs
significativement inférieures aux deux autres sur les 150 jours. Par
ailleurs à partir de 90 jours leur rythme de croissance diminue,
à l'exception des plantules issues des graines non traitées pour
lesquelles la croissance s'accélère et augmente significativement
à 150 jours.
Sur le sol argileux (Fig. 33d), les plantules issues des
graines brûlées montrent les hauteurs les plus
élevées pendant les trois premiers mois (F = 659,4 ; p <
0,0001 au mois 1, F = 561,584 p < 0,0001 à deux mois, F = 210,794 ; p
< 0,0001 et à trois mois), bien que leur rythme de croissance sur les
150 jours soit plus faible que les autres prétraitements dont les
plantules croissent très rapidement. A partir de 120 jours, ce sont
plutôt les plantules issues des graines non traitées qui
présentent les hauteurs les plus élevées, suivies des
graines traitées au feu et à l'acide sulfurique (F=126,412,
p<0,0001 à 120 jours et F=128,864, p<0,0001 à 150 jours).
En outre, la vitesse de croissance des plantules au niveau de tous les
traitements diminue à partir du quatrième mois. Les plantules
issues des graines traitées à
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
l'eau chaude et à l'eau simple présentent les
hauteurs les plus faibles sur les cinq mois.
En général, c'est le sol argileux qui favorise
les croissances les plus vigoureuses, suivi par le sol latéritique et le
sol ferrallitique. Les plus faibles croissances sont observées au niveau
du sol sablonneux (F= 284,33; p<0,0001).
33a. Sol ferrugineux sablonneux
33b. Sol ferrallitique
33c. Sol latéritique 33d.
Sol ferrugineux argileux
Figure 33. Croissance des plantules issues des
cinq types de graines sur quatre différents substrats.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
.
34a. Plantules issues des boutures de tiges
34b. Plantules issues des boutures de racines
Figure 34: Croissances des plantules issues des
boutures de tiges et de racines sur quatre types de substrat.
6.5- Croissance des plantules issues des boutures de tiges
et de racines sur quatre types de substrats
Les figures 34a et 34b présentent la croissance des
pousses issues de boutures de tiges et de racines sur quatre types de substrats
différents. La hauteur des pousses varie significativement avec le temps
(F=10129,514, p<0,0001). Toutefois, cette variation est significativement
influencée par le type de bouture (interaction type de bouture-temps :
F=31587,341, p<0,0001) et le type de substrat. (Interaction temps-type de
substrat : F=1278,406, p=<0,0001).
Les pousses issues des boutures de tiges ont une hauteur
moyenne en 30 jours très faible, elle est inférieure à 3
cm quelque soit le type de substrat (Fig. 33a). On note une chute de la hauteur
des plantules entre 30 et 60 jours et une mortalité totale de toutes les
pousses pour tous les types de sols excepté le sol sablonneux. Pour ce
dernier, la
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DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
hauteur des pousses croit légèrement entre 30 et 60
jours et chute aussi aboutissant à une mortalité totale des
plantules à 90 jours.
Les plantules issues des boutures de racines ont une hauteur
à 30 jours significativement supérieure à celle des
plantules issues des boutures de tige. Pour tous les types de substrats, la
hauteur augmente significativement avec le temps (Fig.34b). Pendant les deux
premiers mois, les hauteurs les plus élevées sont obtenues sur le
sol argileux (F=299,43, p<0,0001 à un mois, F=49,543, p<0,0001
à deux mois). A partir de trois mois, les hauteurs les plus
élevées sont obtenues sur sols latéritiques suivis du sol
argileux (F=223,878,
p<0,0001 à trois mois, F=184,295, p<0,0001 à
quatre mois et F=111,622, p<0,0001 à cinq mois).
6.6- Comparaison des taux de réussite et de la
croissance des pousses pour la propagation par graines et par boutures de
racines de D. oliveri.
La figure 35 compare pour les quatre types de substrats, les
taux de germination des graines prétraitées aux taux de reprise
des bourgeons des boutures de segments de racines. Le taux de réussite
varie significativement en fonction de la nature du matériel
végétal utilisé (F=225,508, p=0,0001). La propagation par
graines non traitées présente le taux de réussite le plus
élevé (93,25#177;3,37%). Elle est suivie de la propagation par
graines traitées à l'acide sulfurique (85,00#177;4,28%). La
propagation par boutures de racines présente des taux de réussite
qui ne sont pas significativement différents de la propagation par
graines trempées dans l'eau simple (respectivement 66,00#177;3,38% et
70,25#177;6,45%). La propagation par graines préalablement
brûlées ou trempées dans l'eau chaude présente les
taux de réussite les plus faibles (respectivement 13,75#177;1,98% et
58,00#177;5,01%).
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
La comparaison de la croissance des plantules issues des
graines à la croissance des jeunes pousses issues des bourgeons des
boutures de segments de racines a montré de façon
générale, que les pousses issues des boutures de segments de
racines ont des hauteurs significativement inférieures à celles
des plantules issues des graines quelques soit les types de
prétraitements appliqués (F=15225,223, p<0,0001). La hauteur
moyenne des pousses issues des boutures de segments de racines fluctue entre
4,43#177;0,73 cm à un mois et 6,64#177;0,26 cm à cinq mois. Pour
les plantules issues des graines, elles varient en moyenne entre 9,35#177;2,38
cm le premier mois à 11,42#177;2,20 le cinquième mois.
Figure 35: Comparaison des taux de
réussite à 30 jours des modes de propagation par graines et par
boutures de racine
Légende: GRO= graine sans
prétraitement ; GR1= graine trempée dans l'eau ; GR2= graine
trempée dans l'eau chaud ; GR3 : graine trempée dans l'acide ;
GR4= graine brûlée ;
BT= bouture de racine
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Conclusion partielle
Ce chapitre a montré que les graines de D.
oliveri ne présentent pas de problèmes de dormance et que
l'espèce peut être reproduite artificiellement par semis de
graines mares. Elle peut aussi être reproduite par boutures de racines.
Ce qui s'oppose au constat d'absence de régénération
naturelle de D. oliveri observée sur tous les types de sols au
cours l'inventaire national de 2007 (IFN-DFS-PBF2, 2007). En
pépinière, le semis présente l'avantage d'un meilleur taux
de germination et d'une croissance plus rapide des plantules par rapport aux
boutures de racines dans les cinq premiers mois; mais il importe de faire des
investigations sur la survie des plants issus de chaque type de matériel
végétal en milieu naturel face aux divers aléas avant de
choisir l'option la plus viable pour les programmes d'enrichissement ou
d'installation de plantation. La recherche des techniques appropriées
à la reproduction de D. oliveri, a montré que le
prétraitement germinatif des graines, bien qu'ayant un effet non positif
sur la germination, pourrait bien stimuler la croissance des plantules.
Contrairement aux résultats de prétraitement de la plupart des
graines à tégument dur, le choc thermique réduit le taux
de germination des graines de D. oliveri ; le trempage dans l'eau
chaude et le bralage des graines, ont donné les résultats les
plus faibles ce qui permet d'expliquer en partie les résultats de
l'inventaire forestier national exécuté dans un milieu parcouru
annuellement par les feux de végétation en période de
fructification de l'espèce. Il est cependant montré que les
boutures de racines qui abondent dans les zones surexploitées, donnent
de bons résultats en pépinière. Cette aptitude peut servir
de base à la conduite de la régénération naturelle
de l'espèce dans le centre du Bénin.
Dans la sous-région, conduire et commercialiser les
produits issus de rejets d'espèces végétales locales
est possible dans le cadre d'un
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développement d'activités
génératrices de revenu au profit des agriculteurs en
général et des femmes en particulier (Naughton-Treves et
al., 2007; Morton, 2007).
La bonne qualité de régénération
est importante pour tout système de conduite des rejets (Mitchell et
al., 1999). La réussite du transfert des plants issus des
pépinières sur les lieux de plantation, étant encore
inconnue, le chapitre 8 de la présente étude à permis
d'évaluer les densités, la croissance en hauteur et en
diamètre des rejets sur différents types de sols avec deux
traitements.
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CHAPITRE 7 : REGENERATION NATURELLE DE D. OLIVERI ET
EXPLOITATION DE SES REJETS AU CENTRE DU BENIN
7.1- Evolution du nombre de pieds suivant différents
traitements et types de sol
Les observations démarrées le 1er octobre 2004
ont permis de constater que le nombre de pieds de D. oliveri a
varié significativement (p < 0,0001), d'un type de sol à un
autre et suivant le traitement appliqué sans que les deux facteurs ne
s'influencent significativement (tableau 15). Six mois après le
défrichement, aucune différence significative pour la variable
nombre de rejets n'a été observée (p = 0,054) quel que
soit le type de sols et le traitement appliqué. Il est cependant
important de signaler qu'après un an d'observation, le nombre moyen de
pieds sur les différents sols, a subi une réduction d'effectifs
à cause du développement des rejets émergents (tableau15)
(Houéhounha et al., 2009).
7.2- Densité des rejets selon les stations
Les souches de D. oliveri rejettent abondamment
(Photo18) et peuvent donner six mois après un défrichement et
selon le type de station, une densité variant entre 68.000 tiges/ha
(pour le traitement témoin) à 101.500 tiges/ha (pour le
traitement entretien) (Fig. 36). Mais deux ans après, cette
densité selon le traitement subi par le peuplement (entretien ou
incendie), chute et varie entre 8.300 à 27.000 tiges à l'hectare.
En trois ans de suivi, les stations A1, B1, C1 et D1 ont perdu naturellement,
66,70 % des rejets de départ pour ne laisser émerger que 33,30 %.
Dans le même temps, les stations A2, B2, et D2 oil la compétition
avec les herbacées et autres ligneux est développée,
phénomène aggravé par les passages des feux de
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végétation, la réduction de la
densité de rejets de D. oliveri est de 89,84 % des rejets de
départ soit une émergence de 10,16 % seulement. De façon
générale, les stations entretenues ont permis d'augmenter les
rejets émergents de 23,14 % de plus que les stations testées au
feu de végétation. En fait les résultats des
stratégies démographiques et de la dynamique des peuplements de
D. oliveri sont du type r-k (r faisant référence
à un taux de croissance exponentiel et k, à un niveau maximal de
biomasse).
60
55
50
55
Sol argileux Sol sablonneux
Sol ferrallitique Sol latéritique
52
40
42
40
29
23
16
15
23
15
153
113
113
100
80
104
71
Entretien
Entretien
Entretien
Entretien
Entretien
Sans entretien
Sans entretien
Sans entretien
Sans entretien
Sans entretien
48 mois
24 mois
36 mois
12 mois
6 mois
146
180
160
140
120
60
40
20
0
Nbre de pieds
Traitements et Périodes
Figure 36: Densités moyennes de D.
oliveri sur les stations par période de relevé des
données
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Tableau 15: Moyennes du nombre de pieds de
D. oliveri et erreurs standard suivies du test de Student Newman et
Keuls
Sol
|
12 mois
|
Moyenne
|
24 mois
|
Moyenne
|
36 mois
|
Moyenne
|
48 mois
|
Moyenne
|
Entretien
|
Sans entretien
|
Entretien
|
Sans entretien
|
Entretien
|
Sans entretien
|
Entretien
|
Sans entretien
|
Argileux
|
127,00#177;25
|
149,50#177;6,5 a
|
138,25#177;9,31
|
38,00#177;4 a X
|
22,00#177;3 a
|
30,00#177;5,05
|
56,00#177;6 a
|
42,00#177;3 a X
|
49,00#177;4,88
|
29#177;4 a X
|
21,50#177;4,
|
25,25#177;3,27
|
|
a X
|
X
|
A
|
|
X
|
B
|
X
|
|
B
|
|
50 a X
|
A
|
Sablonneux
|
153,00#177;28
|
146,5#177;10,5 a
|
149,75#177;12,35
|
42,5#177;0,5 a X
|
16,00#177;3 a
|
29,25#177;7,75
|
71,5#177;9,5 a
|
50,5#177;5,5 a X
|
61,00#177;7,54
|
40,50#177;2,50
|
15#177;3 a Y
|
27,75#177;7,53
|
|
a X
|
X
|
A
|
|
Y
|
B
|
X
|
|
AB
|
a X
|
|
A
|
Ferrallitique
|
113,5#177;23,5
|
104,5#177;9,5 a
|
109,00#177;10,67
|
52,00#177;0 a X
|
29,00#177;3 a
|
40,5#177;6,75 A
|
113,00#177;20
|
60,00#177;12 a
|
86,5#177;18,02
|
55#177;11 a X
|
23#177;6 a X
|
39#177;10,55
|
|
a X
|
X
|
A
|
|
Y
|
|
a X
|
Y
|
A
|
|
|
A
|
Latéritique
|
84,00#177;11 a
|
129,5#177;27,5 a
|
106,75#177;17,85
|
43,00#177;6 a X
|
22,00#177;0 a
|
32,5#177;6,54 B
|
66,50#177;6,5
|
55,00#177;13 a
|
60,75#177;6,8
|
37#177;8 a X
|
15,5#177;0,5
|
26,25#177;7,01
|
|
X
|
Y
|
A
|
|
X
|
|
a X
|
X
|
AB
|
|
0 a X
|
A
|
Moyenne
|
119,38#177;12,
|
132,5#177;9,01
|
-
|
43,87#177;2,35 A
|
22,25#177;2 B
|
-
|
76,75#177;9,34
|
51,87#177;4,34
|
-
|
40,37#177;4,48
|
18,75#177;2,
|
-
|
|
18 A
|
A
|
|
|
|
|
A
|
B
|
|
A
|
03 B
|
|
Légende : - Les moyennes suivies de la
même lettre ne sont pas statistiquement différentes ;
- A, B : Comparaison des sols pour l'ensemble des entretiens et
la comparaison des deux entretiens pour l'ensemble des sols ; - a, b :
Comparaison des sols pour chacun des entretiens ;
- X, Y : Comparaison des deux entretiens pour chaque type de
sol
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7.3- Croissance en hauteur des rejets de D. oliveri
suivant différents traitements et types de sol
La hauteur moyenne des rejets emergents de D.
oliveri sur les stations etudiees, six mois après le defrichement,
varie entre 43,83 cm et 59,20 cm (Fig. 36) selon que la station soit entretenue
ou non, on peut noter après un an de conduite des rejets, un
developpement en hauteur au niveau des stations A2, B2, et D2. La moyenne de
hauteur a varie de 89,65 cm à 107,42 cm contre une variation de 65,87 cm
à 85,75 cm au niveau des stations A1, B1, C1 et D1 (Fig. 37). Mais, deux
ans après, la hauteur moyenne des rejets des A1, B1, C1 et D1, a pris le
dessus et a donne une moyenne variant entre 100,26 cm et 100,48 cm. Dans le
même temps, les rejets emergents des stations A2, B2, et D2, n'affichent
qu'une hauteur moyenne comprise entre 80,56 cm et 91 cm (Fig. 37).
Specifiquement, à la première observation, on
note un impact hautement significatif (p < 0,0001) des 4 types de sols et un
impact significatif des traitements sur la croissance en hauteur des rejets de
l'espèce. 12 mois après le defrichement, aucune difference n'est
notee entre hauteurs des rejets selon les types de sols et les traitements
appliques. En outre, l'analyse du tableau 16, montre que la croissance en
hauteur de D. oliveri est significativement importante 6 mois
après l'installation de l'essai sur les sols ferrallitiques et
lateritiques en comparaison avec les sols argileux et sablonneux. A 12 mois,
c'est-àdire 6 mois plus tard, la croissance de l'espèce a
beaucoup plus evolue sur les sols argileux et sablonneux que sur les sols
ferrallitiques et lateritiques. Au niveau des placettes entretenues, les
resultats ont montre que la croissance en hauteur est significative (p <
0,0001) à 6 mois de même qu'à 12 mois. Cette tendance
generale de l'influence des sols s'est confirmee par le type de traitement
à 24 mois puis à 36 mois. Pour ce qui concerne le traitement
d'entretien au niveau de
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chaque type de sol, c'est seulement sur le sol
latéritique qu'on note une différence.
A 36 mois, il a été observé seulement un
effet significatif du type de traitement appliqué sur les croissances en
hauteur (p < 0,0001). L'influence du sol sur les variables
dendrométriques n'étant toujours pas significative (p < 0,77)
6 mois après le démarrage des essais, les mêmes remarques
que précédemment ont été faites pour les
mensurations prises à 36 mois. Le tableau 16 présente la
synthèse des résultats d'ANOVA et des tests de Newman et Keuls
pour les impacts des types de sols et des traitements sur les variables
dendrométriques mesurées.
Globalement, on note après 36 mois, une croissance en
hauteur des rejets de D. oliveri. Cette croissance n'a pas
significativement varié d'un sol à un autre quel que soit la
période. Par contre, la différence entre les traitements s'est
confirmée et montre bien que l'entretien des parcelles a favorisé
la croissance des rejets (Fig. 36).
Sol argileux
Sol sablonneux Sol ferrallitique Sol latéritique
Traitements et périodes
Hauteur en mètre
48 mois
36 mois
24 mois
12 mois
6 mois
4
0
6
5
3
2
1
Entretien
0,59 0,57
Sans entretien
Entretien
2,18 2,24 2,26
Sans entretien
Entretien
Sans entretien
1,57
Entretien
3,87
Sans entretien
2,68
Entretien
5,27
Sans entretien
3,83
Figure 37: Hauteurs moyennes des rejets de
D. oliveri sur les stations par période de relevé des
données
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Tableau 16 : Moyennes des hauteurs de D.
oliveri et erreurs standard suivies du test de Student Newman et Keuls
Sol
|
12 mois
|
Moyenne
|
24 mois
|
Moyenne
|
36 mois
|
Moyenne
|
48 mois
|
Moyenne
|
|
Sans entretien
|
|
Sans entretien
|
|
Sans entretien
|
|
Sans entretien
|
|
17,48#177;0,20
|
19,86#177;1,46 b
|
18,67#177;0,91 B
|
68,28#177;3,38
|
74,03#177;6,08
|
71,16#177;3,29
|
80,37#177;6,61
|
52,72#177;4,26 a
|
66,55#177;8,60
|
127,11#177;0,8
|
105,02#177;7
|
116,07#177;7,
|
|
b X
|
X
|
|
(1,83) a X
|
(1,87) a X
|
(1,85) A
|
a X
|
X
|
A
|
0 a X
|
,44 a X
|
07 A
|
Sablonneux
|
22,09#177;2,55
|
20,47#177;2,53 b
|
21,28#177;1,54 B
|
64,74#177;0,76
|
77,70#177;1,75
|
71,22#177;3,82
|
87,40#177;9,70
|
44,66#177;8,09 a
|
66,03#177;13,37
|
154,57#177;0,8
|
92,16#177;19
|
123,36#177;19
|
|
b X
|
X
|
|
(1,81) a X
|
(1,89) a X
|
(1,85) A
|
a X
|
X
|
A
|
0 a X
|
,77 a Y
|
,74 A
|
Ferrallitique
|
42,41#177;3,09
|
38,17#177;1,51 a
|
40,29#177;1,86 A
|
75,67#177;6,88
|
107,42#177;18,
|
91,55#177;12,14
|
75,84#177;5,76
|
46,50#177;0,52 a
|
61,18#177;8,79
|
140,36#177;15,
|
88,17#177;9,
|
114,26#177;16
|
|
a X
|
X
|
|
(1,88) a X
|
26 (2,02) a
|
(1,95) A
|
a X
|
Y
|
A
|
46 a X
|
83 a Y
|
,82 A
|
|
|
|
|
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
Latéritique
|
45,53#177;1,57
|
30,70#177;2,80
|
38,11#177;4,47 A
|
85,36#177;6,55
|
89,66#177;11,6
|
87,51#177;5,58
|
87,65#177;6,30
|
45,81#177;0,57 a
|
66,73#177;12,35
|
149,11#177;2,4
|
95,52#177;3
|
122,31#177;15
|
|
a X
|
ab Y
|
|
(1,93) a X
|
1 (1,95) a
|
(1,94) A
|
a X
|
Y
|
A
|
5 a X
|
a Y
|
,55 A
|
|
|
|
|
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
31,88#177;4,7
|
27,30#177;2,98
|
-
|
73,52#177;3,54
|
87,20#177;6,51
|
-
|
82,82#177;3,32
|
47,42#177;2,09
|
.
|
142,78#177;4,9
|
95,22#177;5,
|
-
|
|
A
|
B
|
|
( 1,86) A
|
(1,93) A
|
|
A
|
B
|
|
2 A
|
02 B
|
|
|
Légende :
- Les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas
statistiquement différentes ;
- valeur entre ( ) est la moyenne issue de la transformation
logarithmique, ceci pour assurer la normalité de la population et
l'égalité de variances ;
- A, B : Comparaison des sols pour l'ensemble des entretiens et
la comparaison des deux entretiens pour l'ensemble des sols ;
- a, b : Comparaison des sols pour chacun des entretiens ;
- X, Y : Comparaison des deux entretiens pour chaque type de
sol
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
7.4- Croissance en diamètre des rejets de D.
oliveri suivant différents traitements et types de sol
Le diamètre moyen des rejets de D. oliveri
six mois après le défrichement des stations
étudiées, varie de 1,1 cm à 1,69 cm (Fig. 38).
Après deux ans de suivi, le diamètre moyen a varié de 2,26
cm à 3,87 cm. Spécifiquement, pour la première
observation, on note un impact très hautement significatif (p <
0,0001) des 4 types de sols. Il est aussi noté un impact significatif
des traitements sur la croissance en diamètre des rejets de
l'espèce. A la deuxième observation, aucune différence
n'est cependant notée entre les diamètres des rejets selon les
types de sols et les traitements appliqués (tableau 17).
A partir de la troisième année d'observation,
il a été noté un effet significatif du type de traitement
appliqué sur la croissance en diamètre des rejets (p < 0,004),
l'influence du sol sur les variables dendrométriques n'étant
toujours pas significative (p < 0,49) (tableau 17).
Globalement, de la première année à la
quatrième année, il a été noté une
croissance en diamètre des rejets de D. oliveri. Cette
croissance n'a pas significativement varié d'un sol à un autre
quel que soit la période. Par contre, la différence entre les
traitements s'est confirmée et montre bien que le désherbage des
placettes a favorisé la croissance des rejets en diamètre.
Il ressort du tableau 17 que les moyennes des variables
dendrométriques mesurées sont sensiblement les mêmes d'une
station à une autre.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Diamétre en cm
4
4,5
0,88
0,62
2,37
2 2,16
1,51
3,72
2,46
3,89
2,66
Sol argileux Sol sablonneux Sol ferrallitique Sol
latéritique
Entretien
Sans entretien
6 mois
12 mois
24 mois
36 mois
48 mois
Entretien
Sans entretien
Entretien
Sans entretien
Entretien
Sans entretien
Entretien
Sans entretien
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Traitements et périodes
Figure 38: Diamètres moyens des rejets
de D. oliveri sur les stations par période de relevé des
données
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Tableau 17: Moyennes des diamètres de
D. oliveri et erreurs standard suivies du test de Student Newman et
Keuls
Sol
|
12 mois
|
Moyenne
|
24 mois
|
Moyenne
|
36 mois
|
Moyenne
|
48 mois
|
Moyenne
|
|
Sans entretien
|
|
Sans entretien
|
|
Sans entretien
|
|
Sans entretien
|
|
0,58#177;0,02
|
0,59#177;0,01 a
|
0,58#177;0,01 B
|
2,44#177;0,05 a X
|
2,15#177;0,21
|
2,30#177;0,12 A
|
2,41#177;0,09
|
1,53#177;0,18 a
|
1,97#177;0,27 A
|
3,68#177;0,08
|
2,88#177;0 a
|
3,28#177;0,23
|
|
b X
|
X
|
|
|
a X
|
|
a X
|
Y
|
|
a X
|
Y
|
A
|
Sablonneux
|
0,59#177;0,02
|
0,57#177;0,03 a
|
0,58#177;0,01 B
|
2,18#177;0,07 a X
|
2,24#177;0,14
|
2,21#177;0,06 A
|
2,26#177;0,24
|
1,57#177;0,06 a
|
1,91#177;0,22 A
|
3,87#177;0,13
|
2,68#177;0,4
|
3,27#177;0,38
|
|
b X
|
X
|
|
|
a X
|
|
a X
|
X
|
|
a X
|
0 a X
|
A
|
Ferrallitique
|
0,88#177;0,08
|
0,75#177;0,04 a
|
0,81#177;0,05 A
|
2,25#177;0,28 a X
|
2,30#177;0,43
|
2,28#177;0,21 A
|
1,77#177;0,18
|
1,50#177;0,38 a
|
1,63#177;0,19 A
|
3,55#177;0,40
|
2,26#177;0,2
|
2,91#177;0,42
|
|
a X
|
X
|
|
|
a X
|
|
a X
|
X
|
|
a X
|
6 a X
|
A
|
Latéritique
|
0,88#177;0,04
|
0,62#177;0,04 a
|
0,75#177;0,07 A
|
2,37#177;0,16 a X
|
2,00#177;0,17
|
2,19#177;0,14 A
|
2,16#177;0,23
|
1,51#177;0,22 a
|
1,84#177;0,23 A
|
3,72#177;0,03
|
2,46#177;0,2
|
3,09#177;0,37
|
|
a X
|
Y
|
|
|
a X
|
|
a X
|
X
|
|
a X
|
1 a Y
|
A
|
Moyenne
|
0,73#177;0,06
|
0,63#177;0,03 B
|
-
|
2,31#177;0,07 A
|
2,17#177;0,10
|
-
|
2,15#177;0,12
|
1,53#177;0,09 B
|
-
|
3,71#177;0,09
|
2,57#177;0,1
|
-
|
|
A
|
|
|
|
A
|
|
A
|
|
|
A
|
3 B
|
|
|
- Les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas
statistiquement différentes ;
- A, B : Comparaison des sols pour l'ensemble des entretiens et
la comparaison des deux entretiens pour l'ensemble des sols ;
- a, b : Comparaison des sols pour chacun des entretiens ;
- X, Y : Comparaison des deux entretiens pour chaque type de
sol
- X, Y : Comparaison des deux entretiens pour chaque type de
sol
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
7.5- Retombées socioéconomiques issues de
l'exploitation des rejets de D. oliveri
7.5.1- Détermination des caractéristiques des
morceaux de bois de D. oliveri vendus sur les marchés de la zone
d'étude
Les longueurs des morceaux de bois de D. oliveri
vendus sur les marchés ayant fait l'objet de nos investigations, varient
d'un marché à un l'autre. Les morceaux les plus longs sont vendus
sur le marché d'Abomey oil les fagots mesurent parfois plus d'un
mètre. Viennent ensuite les marchés de Zogbodomey et
d'Agbangnizoun oil les longueurs de fagots varient entre 93 et 97 cm.
Les plus grands diamètres à la base sont
mesurés sur le marché de Zogbodomey avec des diamètres
moyens allant à plus de 4 cm. Les fagots du marché d'Abomey ont
des diamètres moyens à la base inférieurs à 2,5 cm.
C'est le marché qui produit les bois les moins gros ; les rejets
étant sous une pression permanente (Tableau18).
Tableau 18: Dimensions des morceaux de bois
vendus dans trois différents marchés de la zone d'étude
Type de sol
|
Marché
|
Paramètres
|
Longueur
|
Diamètre au gros
|
Diamètre au fin
|
dominant
|
|
mesurés
|
(cm)
|
bout (cm)
|
bout (cm)
|
Sable
|
Abomey
|
Moy#177;SE
|
101,84#177;1,1
|
2,39#177;0,02
|
1,18#177;0,02
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
CI (95%)
|
99,58#177;104,
|
2,34#177;2,44
|
1,14#177;1,21
|
|
|
|
09
|
|
|
Latérite
|
Agbangnizoun
|
Moy#177;SE
|
93,08#177;1,97
|
3,87#177;0,32
|
2,44#177;0,33
|
|
|
CI (95%)
|
89,23#177;96,9
|
3,24#177;4,51
|
1,80#177;3,09
|
|
|
|
4
|
|
|
Argile
|
Zogbodomey
|
Moy#177;SE
|
97,97#177;1,24
|
4,42#177;0,12
|
2.48#177;0.07
|
|
|
CI (95%)
|
95,55#177;100,
|
4.19-4.65
|
2.33-2.62
|
39
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
7.5.2- Estimation de la quantité de matière
sèche des rejets de D. oliveri dans les jachères de 6 à 36
mois
La quantité de matière sèche contenue
dans les rejets est très importante. Quel que soit l'âge du rejet,
la différence entre la biomasse totale et la biomasse commercialisable
de D. oliveri est faible. Le bois de l'espèce se sèche
rapidement et les résultats obtenus avec les prélèvements
effectués sur les rejets de six mois, ont donné plus de 98 % de
matières sèches commercialisables (Cette proportion s'est
maintenue jusqu'à 18 mois pour chuter à 24 mois avant de
reprendre son ascension à 36 mois (Tableau 19 et Fig. 39).
Tableau 19: Estimation de la quantité de
matière sèche des rejets commercialisables dans les
jachères de 6, 12, 18, 24 et 36 mois
Age des rejets (mois)
|
Quantité totale de bois
|
Quantité de bois commercialisable
|
Equation
|
R2
|
Equation
|
R2
|
6
|
DM = -0.51+0.26× h×d2
|
0,9987
|
DM=24.14× d1.86
|
0,9876
|
12
|
DM =
-4.91636+0.3011× h×d2
|
0,9920
|
DM=21.89×d2.11
|
0,9916
|
18
|
DM = 10.38+0.27× h×d2
|
0,9924
|
DM =30.79× d1.87
|
0,9757
|
24
|
DM = 43.56+0.21× h×d2
|
0,9782
|
DM=17.43×d2.55
|
0,9004
|
36
|
DM = 79.75+0.19×h×d2
|
0,977
|
DM=13.86×d2.75
|
0,9553
|
Légende: DM=
quantité de matière sèche par g; h= longueur
totale; d= diamètre à la base;
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
7
Volume en m3
entretien témoin entretien témoin entretien
témoin
Sol argileux Sol sablonneux Sol latéritique
Traitements et types de sol
6
5
4
3
2
1
0
Figure 39: Evaluation de la quantité de
matière sèche de D. oliveri sur les stations
après 36 mois de suivi.
7.5.3- Rentabilité de l'exploitation des rejets de
D. oliveri en bois de feu
Il faut en moyenne 45 rejets émergents de 80 cm
à 100 cm de longueur et de 2,50 à 3 cm de diamètre
à la base, pour former un fagot. Ces valeurs dendrométriques,
sont obtenues au bout de deux ou trois ans de conduite des rejets. Les stations
entretenues ont produit une moyenne de 780 fagots par ha contre une moyenne de
270 fagots par ha sur les stations traitées aux feux de
végétation. A raison de 8000 FCA le passage d'entretien par ha,
deux passages d'entretien par an pendant 2 ans, reviennent à 32000 FCA.
En commercialisant le fagot entre 250 FCA et 300 FCA et en prenant en compte
les charges liées au transport, l'exploitation des rejets des stations
entretenues dégage une marge bénéficiaire
supérieure au double de celle obtenue sur les placettes traitées
aux feux de végétation (tableau 20).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Globalement, le type de sol n'est pas un déterminant du
revenu qui pourrait être issu de la vente des rejets de D.
oliveri. Seul l'entretien des parcelles a été à la
base d'une amélioration des rendements.
Tableau 20: Coat de production traditionnelle
des rejets de D. oliveri dans trois localités de la zone
d'étude
Traitement
|
Désherbage1
|
Age de rejets (mois)
|
Unités
|
Coat unitaire
|
Abomey
|
Agban- gnizoun
|
Zogbo- domey
|
Moy#177;SD
|
Défrichement
|
Désherbage
|
n.a2
|
FCFA/ha
|
8000
|
6000
|
6000
|
6667#177;1154
|
témoin
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Désherbage
|
Désherbage
|
n.a
|
FCFA/ha
|
8000
|
8000
|
8000
|
8000#177;000
|
témoin
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
n.a
|
Récolte
|
Désherbage
|
6
|
FCFA/ha
|
5000
|
4000
|
4000
|
4333#177;5774
|
12
|
FCFA/ha
|
8000
|
6000
|
6000
|
6667#177;1155
|
18
|
FCFA/ha
|
12000
|
9600
|
9600
|
10400#177;1386
|
24
|
FCFA/ha
|
16000
|
12800
|
12800
|
13867#177;1847
|
36
|
FCFA/ha
|
16000
|
16000
|
16000
|
16000#177;000
|
42
|
FCFA/ha
|
16000
|
16000
|
16000
|
16000#177;000
|
témoin
|
6
|
FCFA/ha
|
3000
|
2000
|
2000
|
2333#177;577
|
12
|
FCFA/ha
|
6000
|
5000
|
5000
|
5333#177;577
|
18
|
FCFA/ha
|
8000
|
6000
|
6000
|
6667#177;1154
|
24
|
FCFA/ha
|
10000
|
8000
|
8000
|
8667#177;1154
|
36
|
FCFA/ha
|
10000
|
8000
|
8000
|
8667#177;1154
|
42
|
FCFA/ha
|
10000
|
8000
|
8000
|
8667#177;1154
|
Transport
|
n.a
|
n.a
|
FCFA/kg DM/km
|
0.21
|
0.13
|
0.13
|
0.15#177;0.05
|
Légende : 1
deux passages de désherbage par an ; 2n.a=
moyenne non applicable;
3CFA= Monnaie d'Afrique Centrale et de l'Ouest,
L'exploitation traditionnelle des rejets de D.
oliveri en prenant en compte les charges ne dégage un
bénéfice qu'à partir de 18 mois de développement
végétatif des rejets (Fig. 40). Au niveau de la conduite des
rejets à travers le désherbage, la possibilité de
dégager les bénéfices commence après 36 mois de
développement végétatif des rejets (Fig. 41).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
45 000
FCFA
|
40 000 35 000 30 000 25 000
|
|
|
|
20 000 15 000 10 000 5 000 0
|
Charge Revenu Bénéfice
|
-5 000
|
6 mois 12 mois 18 mois 24 mois 36 mois 48 mois
|
|
PERIODE D'EXPLOITATION
Figure 40: Evaluation des charges et
bénéfices de l'exploitation traditionnelle des rejets de D.
oliveri dans la zone d'étude
140 000
-40 000
120 000
100 000
80 000
60 000
Charge Revenu Bénéfice
40 000
20 000
0
6 mois
24 mois 36 mois 48 mois
18 mois
12 mois
-20 000
FCFA
PERIODE D'EXPLOITATION
Figure 41: Evaluation des charges et
bénéfices de l'exploitation suivie des rejets de D.
oliveri sur les stations par période de relevé des
données
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Photo 18: Rejets d'une souche de D.
oliveri 30 jours après la coupe du sujet sur sol argileux dans la
Commune de Zogbodomey au Centre du Bénin (Houéhounha, 2005)
Photo 19: Rejets abondants de D.
oliveri sur sol ferrallitique, 60 jours après défrichement
dans la Commune de Zagnanado au Centre du Bénin (Houéhounha,
2005)
Photo 20 : Rejets exploitables de D.
oliveri sur sol sablonneux après 36 mois de suivi (traitement
désherbage) dans la Commune d'Abomey au Centre du Bénin
(Houéhounha, 2007)
Photo 21 : Rejets de D. oliveri
(à droite témoin brûlé) sur sol sablonneux à
36 mois de suivi dans la Commune
d'Abomey au Centre du Bénin
(Houéhounha, 2007)
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Conclusion partielle
Les sols sur lesquels les stations de suivi de l'exploitation
des rejets de D. oliveri sont implantées, sont dans l'ensemble
dégradés. La richesse du sol n'a donc pas été un
facteur limitant pour le développement des rejets de D. oliveri
puisqu'en trois ou quatre ans il est possible d'exploiter sur toutes les
stations, les rejets de D. oliveri comme bois de feu. L'exploitation
traditionnelle des rejets de D. oliveri en bois de feu, peut
être améliorée avec des passages de désherbage
(entretien) des peuplements. Cette technique culturale peut en deux ans, faire
passer la densité moyenne de 8.400 rejets exploitables par ha sur les
placettes témoins à 17.650 rejets par ha sur les placettes
entretenues. Bien que l'utilisation des rejets de D. oliveri comme
bois de feu soit reconnue par la totalité des enquêtés des
localités voisines des stations, l'adoption des techniques de conduite
des rejets doit être posé. Mais, au moment oil le bois
énergie devient une grande préoccupation pour les populations et
les gouvernants, l'obtention à moindre coût du matériel
combustible peut constituer une solution adaptée pour les couches les
plus vulnérables du pays. En choisissant de faire de la jachère
cultivée, les producteurs du centre du Bénin, peuvent apporter
des soins de désherbage aux rejets de D. oliveri et les
conduire pendant quelques années. Les feux de végétation
constituant un véritable handicap pour les programmes de reboisement
villageois. Les rejets de D. oliveri peuvent mieux supporter l'action
des feux que les espèces exotiques à croissance rapide
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
TROISIEME PARTIE :
DISCUSSION DES RESULTATS,
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
CHAPITRE 8 : DISCUSSION DES RESULTATS
8.1- Monographie des usages de D. oliveri
La maîtrise des usages des organes de D.
oliveri par les groupes socioculturels du Bénin, a pour
conséquence une variation de la physionomie de la structure des
peuplements de l'espèce. Cette étude a montré que selon
l'intensité d'exploitation, cinq zones peuvent être
définies sur la base de l'absence de l'espèce, de sa
surexploitation, de la concentration d'exploitation, de l'absence
d'exploitation et de son exploitation modérée. Si les
réserves de faune du Nord du Bénin semblent être
épargnées des activités d'exploitation des organes de
D. oliveri, il n'en est pas de même des régions du Centre
où il règne une activité intense dans ce domaine. Au
centre du Bénin comme parfois ailleurs dans les autres
Départements, la professionnalisation de la sculpture sur bois de D.
oliveri, le commerce de la pâte lyo emballée avec
les feuilles de l'espèce, l'exploitation de ses rejets et l'utilisation
de sa résine comme encens, connaissent un développement
important. Parfois les populations locales ne soient pas toutes
informées de l'usage de certains produits de D. oliveri comme
la résine pour l'éclairage de fortune, comme bois de menuiserie,
comme bois charpente, comme produit de protection contre les termites, et comme
cure-dent.
Mais, la maîtrise des usages contraste nettement avec
les perceptions sur la protection de cette espèce. En effet, la
perception qui fait penser que D. oliveri est un `'don de
Dieu», qu'elle rejette naturellement, est très
développée dans tous les groupes socioculturels
enquêtés. Le développement culturel étant l'ensemble
des rapports de l'homme avec la nature environnante, dans un cadre conceptuel
et spirituel,
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
l'homme doit agir comme un agent relativement autonome par
rapport aux contraintes écologiques et sociales (Henri et al.,
1985).
En recherchant des solutions de plus en plus faciles à
l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail, les hommes
ignorent bien souvent les notions élémentaires de
l'équilibre de la nature. Leur comportement dans le milieu naturel est
assimilable à celui des agents perturbateurs qui contribuent à
provoquer ou à précipiter les ruptures d'équilibre dans
différents domaines.
Dans le domaine économique, la commercialisation de la
pâte lyo emballée avec les feuilles de D.
oliveri, la fabrication et la commercialisation des objets d'art faits
avec le bois de D. oliveri, la collecte et le commerce de l'encens et
des rejets de D. oliveri, sont autant de faits porteurs qui favorisent
l'exploitation de l'espèce. Dans le même temps, il est
observé une non maîtrise de la demande par les acteurs
concernés, ce qui ne fait qu'aggraver la situation d'exploitation de
l'espèce.
Selon le cas, l'exploitation des organes de D.
oliveri était jadis, strictement à but royal ou familial. De
nos jours, la nécessité de création d'activités
génératrices de revenus et les problèmes
socioéconomiques, conduisent les acteurs à rechercher le maximum
de rentabilité ; ils profitent des opportunités offertes par les
marchés d'arts internationaux, les festivals nationaux et
régionaux pour soumettre les rares peuplements de D. oliveri
à l'exploitation intensive. Sur le plan médicinal et social, le
traitement d'une vingtaine de maladies avec les organes de D. oliveri
est indéniablement un fait porteur majeur au moment oil les prix des
produits pharmaceutiques ne cessent de grimper. De même, les effets
néfastes du chômage ont poussé les populations à
rechercher les professions les plus porteuses. Ainsi, bien qu'aucune
certification de leurs produits ne soit faite, ils se débattent à
travers des structures et organisations pour fournir aux
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
consommateurs, des produits médicinaux issus de
l'exploitation des organes de D. oliveri. Cette situation qui
contribue à réduire le taux de chômage, permet aussi de
livrer sur le marché, des produits à coûts réduits
même si les risques d'intoxication et la probabilité d'acheter des
produits de mauvaise qualité existent. Dans tous les cas, la
libéralisation de la vie associative et la promotion de l'artisanat
local, sont des opportunités qui galvanisent l'exploitation des organes
de D. oliveri.
Dans le domaine politique, les organes de D. oliveri
sont gérés en général comme des biens communaux
(sans maître). Cette situation est favorisée par la
sous-valorisation de l'espèce par les textes forestiers en vigueur au
Bénin. Dans un milieu oil la mauvaise gestion des ressources
forestières est érigée en règle par les populations
qui pensent que les ressources naturelles dont D. oliveri sont
inépuisables, l'adoption d'une réglementation efficace s'impose.
Pourtant, il n'y a pas si longtemps, l'accès aux ressources
forestières était réglementé par les pouvoirs
traditionnels. Les textes modernes, malgré la rigueur de la
réglementation, manquent de spécification par espèce et de
mécanisme de suivi approprié. La solution devrait provenir de
l'approche de gestion participative prônée. Mais pour le moment,
l'approche sert de prétexte pour la surexploitation des ressources
forestières dont D. oliveri.
Dans le domaine culturel et cultuel, l'utilisation abondante
de l'encens sur les lieux de prière et de culte religieux, est conforme
aux exigences de certains cultes installés au Bénin. De
même, la fabrication des statuettes, en dehors de son caractère
d'objet d'embellissement des maisons, répond à une exigence
traditionnelle dans certains groupes socioculturels. Chez le groupe
socioculturel Fon et apparentés par exemple, les jumeaux
décédés sont toujours représentés par des
statuettes. La non maîtrise de la demande d'objets d'art ou de
quantité
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
d'encens utilisable pendant une période donnée,
fait qu'aucune planification des matières premières à base
des organes de D. oliveri, n'est possible. Jadis transmises par voie
orale ou par initiation, les pratiques religieuses incluant l'utilisation de
l'encens, étaient largement répandues. De nos jours, le label
encens de D. oliveri est peu connu ce qui est la cause de la
sous-valorisation de l'espèce.
Dans le domaine technologique, la raréfaction des
espèces dites de valeur a créé des ouvertures vers
l'exploitation des produits de D. oliveri surtout pour la satisfaction
des besoins en bois de sculpture, de menuiserie et de l'énergie
domestique. Bien que les qualités technologiques du bois de D.
oliveri soient mal connues, la morphologie de l'espèce, sa
capacité à produire des rejets abondamment (environ plus de
100.000 rejets/ha 3 mois après défrichement) la production
massive de la biomasse foliaire des jeunes rejets, la croissance rapide de ses
rejets (plus de 2 m de hauteur moyenne en 18 mois) constituent les raisons qui
militent en faveur de l'exploitation de l'espèce.
Dans le domaine du genre, l'activité d'exploitation des
produits de D. oliveri est le fait de tous les groupes socioculturels
sans distinction d'âge, de sexe, de religion et de condition sociale.
De la matrice de diagnostic stratégique (MDS) sur
l'exploitation des produits de D. oliveri, faisant la synthèse
des usages recensés (Tableau 21), il s'en dégage des menaces
possibles dans les différents domaines.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Tableau 21: Matrice de diagnostic
stratégique (MDS) de l'exploitation des produits de D. oliveri
au Bénin
DOMAINES
|
FAITS PORTEURS
|
TENDANCES LOURDES
|
ACTEURS
|
INCERTITUDES CRITIQUES
|
STRATEGIES
|
S
|
W
|
0
|
T
|
PASSEES
|
PRESENTES
|
FORCE
|
FAIBLESSE
|
OPPORTUNITE
|
MENACES
|
Economique
|
-Commerce de Lyo emballé avec les feuilles de
D. oliveri -Commerce des objets d'arts fabriqués avec le bois
de D. oliveri -Production et commercialisation de l'encens de D.
oliveri
-Collecte et commerce de bois de feu de D. oliveri
|
Existence habitude alimentaire
séculaire à base de lyo sur le plateau
d'Abomey
Exigence de la clientèle par
rapport à la
qualité morphologique et technologique de
l'espèce
|
Populations Etat
Commune Agence de tourisme
|
Maîtrise de la demande de lyo et d'objets
d'art
Intérêt de la recherche pour l'étude
approfondie des aptitudes technologiques du bois de D.
oliveri.
|
Lyo : aliment de la cuisine familiale
Objets d'art : Appartenant au domaine royal
|
Extension dumarché de consommation de
Lyo du
centre vers le sud et le nord du Bénin
Inscription de la sculpture
sur la liste des métiers artisanaux
|
Création d'activités génératrice s
de
revenus
|
Conditions de rentabilité non maîtrisées
(Charges,
prix...) ; dépendance des fluctuations du
marché (offre, demande, mécanisme de fixation des prix)
|
Promotion des mets locaux, et objets d'arts à travers
SIAO, MABAS, Festivals culturels nationaux et régionaux,
etc.
|
Pression sur
les organes de
1 'essence utilisée comme matière
première
|
Social
|
Traitement des maladies avec les organes de D.
oliveri Professionnalisation de la sculpture sur bois de
D. oliveri.
Professionnalisation du commerce de
Lyo emballé avec les feuilles de D.
oliveri.
|
-Cherté des
produits pharmaceutiques ; -Persistance de la perception des
populations du caractère occulte de la phyto- thérapie ;
- Chômage et Exigence du
marché du travail Habitude
alimentaire de certaines régions du pays
|
Tradi thérapeute Sculpteur Populations
|
Certification des principes actifs des organes de
l'espèce
Investissement dans
l'industrie pharmaceutiqu e
Maîtrise de l'inflation
|
Traitement empirique dominant
Lyo : aliment de la cuisine familiale
Objets d'art pour le privilège des grands dignitaires du
pouvoir
|
Combinaison du traitement médical et la tradi
-thérapie
Inscription de la sculpture sur la liste des métiers
artisanaux
|
Traitement à moindre coût de certaines maladies
Réduction du taux de chômage
|
Absence de normes et de dosages
Risque d'intoxication Médicamenteuse
Formation sur le tas
Absence d'écoles des arts
|
Association médecine moderne et médecine
traditionnelle
Libéralisation de la vie associative au Bénin
Politiques orientées vers la promotion de l'artisanat
local
|
Pression sur
les organes de l'essence utilisée comme matière
première
|
Légende: S= Strength; W= Weakness;
O= Opportuneness; T= Threat
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
DOMAINES
|
FAITS PORTEURS
|
TENDANCES LOURDES
|
ACTEURS
|
INCERTITUDES CRITIQUES
|
STRATEGIES
|
S
|
W
|
0
|
T
|
PASSEES
|
PRESENTES
|
FORCE
|
FAIBLESSE
|
OPPORTUNITE
|
MENACES
|
Politique
|
-Sous-valorisation de l'espèce par les textes
forestiers en vigueur
-Gestion des
produits de D.
oliveri. sous la
forme de biens sans maître (Biens communaux)
|
Mauvaise gestion des ressources naturelles
|
- Exploitants - Administra- tion
forestière
- Populations
|
Impression
que les ressources de D. oliveri sont
inépuisables
|
Accès aux ressources naturelles règlementé
par les structures et pouvoirs traditionnels
|
Accès aux ressources naturelles règlementé
par des textes.
|
Réglementa tion du mode
d'accès aux ressources naturelles en
général
|
Absence de mécanisme de suivi évaluation
Absence de réglementation
spécifique à _
l'espece
|
Promotion de la gestion participative
des ressources naturelles
|
Pression sur les organes de l'essence sous valorisée
|
Environne- mental
|
-Caractérisation des forêts claires et savanes en
Afrique sud sahélienne -Couverture et protection des sols par
l'espèce -Contribution à la diversité biologique
|
Endémisme en Afrique au sud du Sahara
|
- Administra tion
forestière
- Chercheurs - Exploitants - Populations
|
- Suivi de l'espèce
- Intérêt de la recherche pour l'étude
approfondie
des caractéristique s biologiques et écologiques
D. oliveri.
|
Accès à la ressource
sans des mesures exceptionnel- les de
protection de l'espèce.
|
Manque de rigueur au
profit de
l'espèce dans l'application
des textes règlementaires.
|
Grégarisme de l'espèce à l'état
naturel
Régénératio n naturelle abondante et
spontanée
|
Absence de mécanisme de suivi évaluation et de
protection de l'espèce
|
Mise en oeuvre des accords sur
les
conventions sur la
diversité biologique
|
Risque d'extinction de l'espèce
|
Culturel
|
Fabrication d'objets d'art avec le bois de D.
oliveri
Encensement des lieux de culte et de prières avec
l'exudation de D. oliveri
|
Demandes spécifiques
d'objets d'art fabriqués avec le bois de D.
oliveri
Exigence de l'utilisation de l'encens dans certains cultes.
|
- Sculpteurs - Agence du tourisme
- Responsa- bles et
Fidèles religieux
|
Maîtrise de la demande
Processus ou principes religieux incluant l'encens
|
Transmission orale et par initiation
|
Transmission par écriture,
par formation et par initiation
|
Fabrication des
masques guèlèdè,
des trônes avec le bois de D.
oliveri. Multiplica- tion des lieux de cultes
|
-Développement des marchés d'arts dolosifs
-Faible
développement de foires régionales et locales
-Absence de labellisation de l'encens de D. oliveri.
|
-Inscription de la danse guèlèdè au
patrimoine culturel
mondial -Promotion d'arts authentiques à travers les
festivals -Expansion des religions
|
Pression sur
les organes de l'essence utilisée comme matière
première
|
Légende: S= Strength; W= Weakness;
O= Opportuneness; T= Threat
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
DOMAINES
|
FAITS PORTEURS
|
TENDANCES LOURDES
|
ACTEURS
|
INCERTITUDES CRITIQUES
|
STRATEGIES
|
S
|
W
|
0
|
T
|
PASSEES
|
PRESENTES
|
FORCE
|
FAIBLESSE
|
OPPORTUNITE
|
MENACES
|
Technologi- que
|
-Usage du bois de D. oliveri comme matière
première de sculpture
-Usage
promotionnel du bois d'oeuvre de D. oliveri.
-Usage du bois de D. oliveri. comme bois
énergie.
|
- Raréfaction des espèces jadis exploitées
en bois d'oeuvre
- Découverte et adaptation à la valeur
technologique de D. oliveri.
|
- Administra- tion
forestière
- Exploitants forestiers -Populations
|
Mécanisme de mesure de la résistance du bois et
de la valeur
calorifique de l'espèce
|
Exploitation à la cognée, à la
machette
|
Exploitation à la
tronçonneuse
|
Facilité d'exploita- tion
|
Gaspillage des ressources ligneuses
Absence de recherches approfondie sur les
caractéristiques
techn
du boi ologiques
s de
l'espèce
|
Réglementa- tion : Arrêté
N°
0388/MFEEP22 /EFC du
juillet 1981 portan t interdiction ction
terdi
de la tronçonneuse pour le sciage du bois
|
Pression sur les organes de l'essence
utilisée
|
Genre
|
-Traitement des maladies avec les organes de D.
oliveri. par Hommes et Femmes, jeunes et vieux.
-Commerce de Lyo emballés avec les feuilles de
D. oliveri. par les femmes de tous âges
-Exploitation de
bois de D. o liveri. par des hommes de tous
âges
|
Accès
indifférenciés de l'espèce à tous les
genres
|
- Tradi- thérapeute
- Populations
- Exploitants forestiers
- Administra tion
forestière
|
_
Aspects sacres
reconnus à l'espèce
|
Accès aux ressources
naturelles _
reglementé
par les structures et pouvoirs traditionnels
|
Promotion du genre dans la gestion
forestière (Hommes et femmes dans l'administra- tion,
vieux et jeunes dans la cogestion, etc.)
|
Produits
de l'espèce indifférem ment
utilisés par tous les genres.
|
Absence de mécanisme de suivi évaluation des
règles de gestion de l'espèce
|
Promotion du genre dans la gestion participative des
ressources naturelles
|
Pression sur les organes de l'essence vulnérable
|
Légende: S= Strength; W= Weakness;
O= Opportuneness; T= Threat
Sur la base des menaces possibles relevées au niveau de
la matrice du diagnostic stratégique (tableau 21), il a
été nécessaire d'analyser les différentes formes
d'utilisation susceptibles d'avoir des impacts sur les peuplements de
l'espèce (Tableau 22).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
|
|
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|
Culturels
|
Usage de l'encens dans des cultes religieux
|
|
|
|
|
|
Usage des rejets comme bois énergie
|
|
|
|
|
|
Absence de l'espèce de la liste des arbres
sacrés
|
|
|
|
|
|
Sculpture des masques glèlèdè
|
|
|
|
|
|
Fabrication des mortiers
|
|
|
|
|
|
Sculpture sur bois des objets d'art
|
|
|
|
|
|
Spécialisation dans l'usage des produits de
l'espèce
|
|
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|
|
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|
Légende :
|
Effet favorable
|
|
Effet non apprécié
|
|
Effet réversible
|
|
|
Effet défavorable
|
|
Effet à long terme
|
Effet irréversible
|
S'il est vrai que la socialisation assure un certain
attachement au terroir, il est aussi vrai que de nos jours la recherche de
matière première relative aux gros pieds de D. oliveri,
peut amener les artisans à quitter leur terroir et à parcourir
des dizaines de kilomètre à travers des Communes et des
Départements. Ils sont appelés parfois à s'établir
partiellement ou définitivement dans les localités où le
problème de disponibilité de matière première ne se
pose pas. Cette démarche, qu'elle soit provisoire ou définitive,
menace la survie des
peuplements (Tableau 22). En effet, les artisans en
déplacement, cherchent à maximiser leurs profits et ne se
préoccupent guère d'une gestion rationnelle des peuplements. Un
tel comportement souvent constaté au sein de la plupart des groupes
sociaux, inspire l'analyse des implications liées aux relations homme-
nature. Les actions que les groupes sociaux exercent sur le milieu naturel sont
à l'origine des perturbations observées au niveau des groupements
végétaux concernés.
8.2- Typologie des groupements végétaux
à D. oliveri
A partir des résultats obtenus, il en résulte
que la diversité au sein des groupements des terroirs villageois est
plus élevée que celle des groupements des Forêts
Classées. Mais, il convient de signaler qu'une valeur
élevée de l'indice de Shannon ne signifie pas toujours une
richesse spécifique plus grande. Un indice de Shannon
élevé peut traduire soit une richesse spécifique
élevée, soit une plus ou moins équitable
répartition des individus entre les espèces mais plutôt les
deux tendances à la fois.
Pour Auclaire et Goff (1971), c'est
l'équitabilité de Pielou qui permet des comparaisons plus
rigoureuses des diversités entre peuplements. Les valeurs de
l'Equitabilité de Pielou sont plus ou moins élevées au
sein des groupements comme TV1 (0,76), TV2 (0,79) et FC1 (0,8). Ce qui pourrait
s'expliquer par une assez bonne répartition des individus au sein de ces
groupements; ce qui se traduit par un bon partage des ressources du sol. Ceci
pourrait sous-entendre que ces milieux sont isotropes car offrant suffisamment
d'habitats en tout point. Cet indice est moyen au niveau de F (0,68). Cette
valeur moyenne pourrait s'expliquer par le fait qu'au sein de ce groupement, la
plupart des espèces ont du mal à tirer l'essentiel du milieu ;
conséquence d'une perturbation du milieu. Le défrichement des
terres forestières et leur
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
conversion en terres agricoles sont une des premières
causes directes du déboisement. C'est un processus qui traduit souvent
des choix des politiques agricoles (cultures extensives, cultures
industrielles, cultures intensives, cultures mécanisées, etc.).
Les choix politiques provoquent la conversion des acteurs de façon
temporaire ou définitive. Le raccourcissement des jachères
forestières en est une conséquence.
Les résultats de pression anthropique sur le milieu
d'étude confirment ceux de Houéhounha (2005) qui avait
trouvé dans le même milieu, des indices de diversité
avoisinant 3,9 bits au niveau des forêts et savanes ; tandis qu'au sein
des formations plus anthropisées, les indices de diversité
étaient plus faibles (2,45 bits). Cette valeur plus ou moins
élevée de l'indice de diversité de Shannon (3,83)
trouvée actuellement au niveau des champs et jachères de notre
zone d'étude peut s'expliquer par la recrudescence des espèces au
niveau des jachères durant ces trois dernières années.
Les familles comme celles des Caesalpiniaceae et des
Anarcadiaceae des terroirs villageois sont les plus abondantes au niveau des
terroirs tandis que dans les forêts classées, ce sont les
Papilionaceae et les Meliaceae qui sont les plus abondantes. Les espèces
de valeur appartenant aux familles retrouvées dans les terroirs
villageois sont mieux protégées par les propriétaires
terriens ; tandis qu'au niveau des Forêts Classées, les
espèces comme D. oliveri sont des cibles faciles des
exploitants. Les mégaphénérophytes sont les plus
abondantes avec un pourcentage de 68% et 54% respectivement pour FC1 et F.
Suivent les microphanérophytes qui ont un pourcentage de contribution de
25% et de 44% respectivement pour FC1 et F. Les mésophanérophytes
et la nanophanérophytes sont faiblement représentées.
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Dans l'ensemble, les espèces de l'élément
de base Soudano-guinéen sont peu représentées ou
même quasi inexistantes. La raréfaction des effectifs diminue le
succès reproductif des espèces solitaires car elle amoindrit la
probabilité de rencontre des individus de sexe opposé (ou le
transfert de pollen entre individus d'espèces de plantes
autostériles). De plus, elle accentue les risques de propagation de
gènes défectueux dans les générations futures, ce
qui pousse de plus l'espèce vers l'extinction à cause de la
dépression génétique due à la consanguinité
(Foose et al., 1985).
Les espèces à large distribution comme D.
oliveri ont une contribution faible au niveau des terroirs villageois (13%
pour TV1 et 26% pour TV2), et un peu plus élevée au niveau de la
Forêt Classée (32% pour FC1 et 46% pour F). Ceci confirme que les
groupements des forêts classées présentent un milieu plus
ou moins perturbé. Dans les formations moins perturbées, il
existe quelques pieds sénescents pour servir de semencier. Les
Forêts Classées étant généralement
perçues comme un stock de produits sans propriétaire où
les arbres sont détruits sans considération des
conséquences à long terme ; il importe de procéder
à une réappropriation de l'espace forestier. Dans ce cadre, le
contrôle de l'ensemble des aspects sociaux, économiques et
fonciers se traduisant par une expression des politiques forestières,
agricoles et d'aménagement du territoire, s'avère essentiel.
8.3- Reproduction de D. oliveri
L'étude a permis d'explorer les possibilités
d'utilisation de divers modes de reproduction sexuée et asexuée
à savoir le semis de graines et les boutures de tiges et de racines,
dans la multiplication artificielle de D. oliveri en
général et la production de plants en pépinière en
particulier. Les résultats ont montré que les graines de D.
oliveri ont une très bonne aptitude à la germination. Elles
ne nécessitent pas de prétraitements ou un type de substrat
particulier. Les graines mûres
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de l'espèce ne souffrent donc pas de problèmes
de dormance. Toutes les méthodes de prétraitement testées
dans le cadre de cette étude ont induit des pertes de viabilité
des semences, avec des effets variables suivant les méthodes. Le
prétraitement qui affecte le moins la viabilité des graines est
le trempage dans une solution d'acide sulfurique avec des pertes de l'ordre de
9-10% par rapport aux graines non-traitées. Mais les traitements qui
affectent le plus la viabilité des graines sont le brûlage au feu
et le trempage dans l'eau chaude avec des pertes de l'ordre de 80% pour le
brûlage et 35% pour l'eau chaude. La chaleur semble donc être un
facteur préjudiciable à la viabilité des graines de D.
oliveri. Outre, leur bonne aptitude à la germination, les graines
de D. oliveri ont aussi une bonne aptitude à la conservation
dans les conditions paysannes (Ouédraogo et al., 2003). En
effet, elles peuvent se conserver pendant plus d'un an avec les moyens
traditionnels peu coûteux et sans une perte significative de
viabilité (Ouédraogo et al., 2003).
Si pour la germination des graines, le prétraitement a
produit un effet néfaste et le substrat pratiquement pas d'effet, il
semble qu'il n'en est pas de même pour la croissance des plantules issues
des graines. En effet, sur tous les types de substrats, les plantules issues
des graines traitées au feu ont montré les croissances les plus
significatives pendant les trois premiers mois. Elles sont suivies par les
plantules issues des graines traitées à l'acide sulfurique.
Après trois mois, la même tendance est maintenue sur les sols
ferrugineux sablonneux, ferrallitique et latéritique. Sur le sol
ferrugineux argileux par contre en quatre ou cinq mois, c'est plutôt les
plantules issues des graines non traitées qui montrent les meilleures
hauteurs. Elles sont suivies des plantules issues du traitement au feu et du
traitement à l'acide sulfurique. Ainsi, sur les sols ferrugineux
argileux, on n'a peut-être pas besoin de prétraitement des graines
pour stimuler la croissance en
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hauteur des plantules. Les croissances les moins fortes sont
obtenues pour les plantules issues des graines traitées à l'eau
simple et à l'eau chaude pour tous les types de sol.
Ces effets possibles du prétraitement sur le
développement des plantules suggèrent que le prétraitement
pourrait influer sur l'utilisation des réserves de la graine par les
plantules, favorisant une croissance plus rapide, une vigueur plus grande et
donc une meilleure chance d'établissement durant les premiers mois. En
effet, la croissance et la vigueur des plantules dépendent de la
disponibilité des réserves nutritives que la graine contient.
Ainsi, par exemple, les semences les plus grosses ou lourdes
génèrent généralement des plantules plus
vigoureuses qui croissent et résistent mieux aux aléas du milieu
(Khan et al., 1999; Baraloto et al., 2005; Bladé et
Vallejo, 2008; Du et Huang, 2008). Un autre processus par lequel le
prétraitement pourrait influer sur le développement des plantules
est le raccourcissement du temps d'émergence de la plantule par
élimination des possibles obstacles mécaniques au
développement de la plantule (Du et Huang, 2008). Toutefois, des
investigations complémentaires devraient être faites par d'autres
essais et sur d'autres espèces pour confirmer ces relations entre le
prétraitement et le développement des plantules.
De façon pratique, ces tendances suggèrent que,
pour maximiser le nombre de plants et la croissance des plantules sur les cinq
premiers mois, on peut utiliser des graines non traitées sur substrat
argileux en pépinières ou en semis direct dans une zone oil
prédominent les sols argileux.
Ces résultats expliquent aussi les observations faites
pendant l'inventaire forestier national de 2007 au Bénin, qui a
montré que la régénération naturelle de D.
oliveri dans les Forêts Classées et dans les terroirs
villageois est presque nulle (IFN-DFS-PBF2, 2007). En effet, les
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peuplements de D. oliveri sont
généralement situés dans des formations
végétales à caractère savanicole. Les savanes sont
très menacées par les feux de végétation qui sont
allumés pendant la période de maturation des semences de
l'espèce. Les effets néfastes du feu sur la germination des
graines combinés avec la forte pression des prédateurs et des
parasites, expliqueraient la faible régénération naturelle
observée. Un phénomène similaire a été
observé dans un essai de régénération artificielle
par semis direct dans la zone de Benega à 160 km de Ouagadougou par
Ouédraogo et al. (2003) qui ont obtenu un taux de survie de
plantules de D. oliveri de 3,7% sur une année, après un
taux de levée initial 70%. Les facteurs de stress étaient
essentiellement le feu, les prédateurs et le piétinement par le
bétail (Ouédraogo et al., 2003).
Concernant la multiplication végétative
artificielle, les résultats ont montré que les boutures de tiges
sont inappropriées pour reproduire l'espèce. Les pousses issues
des bourgeons de ces boutures n'ont pas été viables car elles ont
dégénéré très rapidement en l'intervalle de
30 jours et sont toutes mortes. Par contre, les boutures de racines ont
été viables avec des taux de réussite de l'ordre de 66 %
et une croissance constante des jeunes pousses jusqu'à cinq mois
après le début du bouturage. Bien que l'enracinement n'ait pas
été directement observé, les boutures de tiges n'auraient
pas développé des racines pour leur survie, ce qui a fait
qu'après l'épuisement des réserves au bout d'un mois,
toutes les pousses ont dégénéré. Par contre, les
boutures de racines ont développé des racines adventives, ce qui
explique la survie et la croissance des pousses sur plus de cinq mois.
La comparaison de la multiplication par graines et de la
multiplication par boutures de racines du point de vue des taux de
réussite suggère que le taux de réussite des boutures de
racines est bien supérieur au taux de germination des graines
traitées au feu, mais inférieur au taux
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de germination des graines non traitées ou
traitées à l'acide sulfurique. Du point de vue de la croissance,
les pousses issues des boutures de racines croissent beaucoup moins vite que
tous les types de graines traitées. En somme, du point de vue de la
croissance des jeunes pousses en pépinière, les boutures de
racines ne présentent pas d'avantage par rapport au semis de graines.
Dans tous les cas, la bonne aptitude à la germination
et à la conservation en milieu paysan des graines de D. oliveri
(Ouédraogo et al., 2003) et la croissance
relativement bonne des plantules sont autant d'avantages à l'actif de la
multiplication par semis.
Toutefois, il convient de mener des essais sur la survie des
plants issus des différents types de matériel de reproduction
face à divers types de stress comme le feu, la sécheresse, le
broutage, le piétinement, etc. Cette aptitude à résister
au stress est déterminante dans la réussite de toute initiative
de restauration.
8.4- Exploitation des rejets de D. oliveri
Les observations faites ont permis de retenir que les souches
de D. oliveri tout en rejetant abondamment, assurent le
développement des rejets émergents qui dominent et privent les
autres rejets de la lumière. De 68.000 rejets par ha au départ,
les rejets émergents ne sont que 27.300/ha après deux ans de
végétation sur les stations entretenues. La croissance des sujets
dominés a été freinée par la réduction de la
lumière imposée par les plants dominants. Les stations non
entretenues, ont été très sensibles à ce
phénomène; la densité est passée de 101.500 rejets
à l'ha à 8.300 rejets/ha au bout de deux ans. Le sujet
émergent bénéficie donc des meilleures conditions à
son développement. Ces résultats sont confirmés par
Irkonanan (1994) qui a montré que la sélection des rejets
producteurs de bois d'oeuvre de D. oliveri, d'Isoberlinia doka
et de Pterocarpus erinaceus, permet la
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croissance des sujets épargnés. Le
dépressage présente donc un réel intérêt pour
l'amélioration d'un peuplement. Dans le cas de cette étude,
dès les premiers mois, le développement du sujet émergent
se fait au niveau de la hauteur ce qui lui permet de mieux étouffer les
sujets dominés; une hauteur moyenne de 62,73 cm a été
observée la première année sur les stations entretenues
contre une moyenne de 70,50 cm sur les stations non entretenues.
Le développement des sujets émergents peut
être renforcé par un rabattage des sujets dominés. Ce
faisant, l'on assure une certaine concentration des réserves nutritives
à la disposition du sujet émergent. Cette opération pour
être efficace, se fera pendant la période d'arrêt de
végétation c'est-à-dire en saison sèche. Le choix
de cette période est dicté par le souci de disposer du temps et
parfois de la main d'oeuvre nécessaire à cette activité
sylvicole. Ce résultat vient appuyer les recherches de Giffard (1974)
qui a montré qu'en sylviculture en zone sèche, il est
intéressant de couper les espèces non désirées
durant la saison la moins propice à leur multiplication
végétative. Cette technique sylvicole est utilisée par
certains paysans du Centre du Bénin pour faciliter les travaux
d'essouchage de D. oliveri. En effet, avec le développement des
sujets émergents, le système racinaire à la recherche des
ressources nécessaires au développement des rejets, favorise un
enracinement pivotant qui prend l'ascendance sur les racines secondaires. En
sectionnant la racine pivotante, la souche est facilement détruite. Les
rejets émergents sont exploités pour des fins de bois
énergie. Cet usage est diversement reconnu dans les localités
voisines des stations.
Globalement, les sols sur lesquels les peuplements de la
régénération sont implantés, sont dans l'ensemble
dégradés. La richesse du sol n'est donc pas un facteur limitant
pour le développement des rejets de D. oliveri puisque en trois
ans il est possible d'exploiter sur toutes les
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stations, les rejets de D. oliveri en bois de feu.
L'exploitation traditionnelle des rejets de D. oliveri en bois de feu,
peut être améliorée avec des passages de désherbage
(d'entretien) des peuplements. Cette technique culturale fait passer la
densité du simple au double. Bien que l'utilisation des rejets de D.
oliveri comme bois de feu soit reconnue par la totalité des
enquêtés, le problème de l'adoption des techniques de
conduite des rejets peut se poser. En effet, lors du suivi des stations, grande
a été la surprise des populations de voir comment on peut
s'occuper d'une espèce considérée comme envahissante pour
en faire une production commercialisable. Cette situation confirme les
observations faites par Maldague (1985) sur l'adoption des innovations en
milieu paysan. Dans ces conditions, seules les preuves de rentabilité de
la conduite des rejets sont nécessaires.
8.5- Rentabilité de l'exploitation des rejets de D.
oliveri
Au moment oil le bois énergie devient une grande
préoccupation des populations et des gouvernants, l'obtention à
moindre coût du matériel combustible peut constituer une solution
adaptée pour les couches les plus vulnérables du pays. En
choisissant de faire de la jachère cultivée, les producteurs du
Centre du Bénin, peuvent apporter des soins de désherbage aux
rejets de D. oliveri et les conduire pendant environ 5 ans. En
comparaison avec les charges nécessaires à l'installation d'une
plantation d'espèce exotique à croissance rapide (Acacia
auriculiformis) par exemple, l'on constate qu'il faut en moyenne 653.250
FCFA pour installer et conduire la plantation d'un ha dans le milieu
d'étude (Rapports annuels 2007-2008 Projet Bois de Feu Phase 2). Avec
une densité de plantation de 2.500 plants par ha, le revenu
escompté après 5 ans avoisine dans les conditions actuelles,
1.125.000 FCFA. Au prix de 250 FCFA le fagot de 45 rejets de D.
oliveri, les stations entretenues, donnent au moins le double du revenu
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net des stations parcourues par les feux. En mettant en
parallèle l'exploitation des rejets de D. oliveri avec le gain
obtenu sur les plantations, on remarque qu'en 5 ans, avec deux passages
d'entretien par an sur deux ans, l'exploitation des rejets procure une marge
bénéficiaire de 598.700 FCFA/ ha contre 471.750 FCFA au niveau
d'un ha de plantation d'espèce à croissance rapide sur la
même période. Le couvert végétal du Centre du
Bénin étant assujetti aux feux de végétation, le
passage du feu dans une plantation d'Acacia auriculiformis
peut aussi réduire les efforts à zéro (Floquet, 1994). Les
feux de végétation étant un handicap sérieux dans
les programmes de reboisement villageois, la conduite des rejets de D.
oliveri peut être une solution : les rejets de l'espèce
supportent mieux les feux de végétation et présentent par
conséquent moins de contrainte de gestion aux producteurs.
L'exploitation du bois de D. oliveri pour des usages
autres que le bois de feu, fait que les peuplements de l'espèce
cèdent du terrain aux rejets dans le Centre du Bénin. La
régénération naturelle par les rejets, constitue une
chance à saisir pour la mise en oeuvre des programmes de recherche sur
D. oliveri. La conduite des rejets, fait partie des stratégies
de conception des bases de la sylviculture de l'espèce
(Houéhounha, 2009).
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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Conclusion partielle
La connaissance des usages de D. oliveri par les
groupes socioculturels du Bénin accélère l'exploitation de
l'espèce dont les sujets de grand diamètre disparaissent du Sud
vers le Nord. La pression de l'exploitation des organes de l'espèce est
plus ressentie dans les Forêts Classées que dans les terroirs
villageois. L'espèce D. oliveri majoritaire dans les
groupements des terroirs villageois, est absente ou au mieux occupe le second
rang des espèces des groupements des Forêts Classées. La
valeur de l'indice d'équitabilité de Pielou (0,68) confirme le
phénomène de perturbation avancée des groupements des
Forêts Classées oil l'on note plus dominance par rapport aux
groupements des terroirs villageois. A la suite de certaines études
montrant la capacité de régénération abondante de
D. oliveri, l'étude sur la reproduction a montré que
D. oliveri se reproduit sur tous les types de sol sans
nécessité de prétraitement. Le bouturage des racines a
aussi donné un bon résultat. Ce dernier résultat a
été confirmé par la conduite des rejets qui entre trois et
cinq ans dans les conditions de l'application de la technique de
désherbage, peuvent procurer des revenus supérieurs au double de
ce qui est obtenu sur des sites témoins.
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CHAPITRE 9 : CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
L'étude sur les impacts écologiques et
socioculturels de l'exploitation de Daniellia oliveri en rapport avec
la viabilité de ses peuplements, nous a offert l'occasion de
vérifier que les besoins relatifs à l'usage des produits de
D. oliveri sont les plus divers au sein des groupes socioculturels
Fon, Nago, Goun, Bariba, Peulh, Yoa et Berba. De la feuille à
la racine en passant par la tige et à la sève, toutes les parties
de l'espèce sont utiles à quelque chose.
Mais, les besoins socioculturels liés aux usages des
produits de l'espèce n'ont pas eu la même intensité au sein
de l'ensemble des groupes socioculturels. En observant l'existence d'une
meilleure connaissance des usages des organes de l'espèce dans le Sud et
le Centre du Bénin, une relation de cause à effet est
établie par rapport à l'impact écologique laissé
par l'exploitation intense de l'espèce dans cette partie du pays. En
effet, environ 8 % de la superficie du territoire du Bénin sont
actuellement soumis à cette exploitation qui se traduit par la
présence dans cette partie du pays, des jachères à D.
oliveri. L'exploitation intense du bois de l'espèce l'a
dégagée de son habitat naturel et l'a réduite à des
rejets de souche. Actuellement dans les zones de surexploitation, les
connaissances de l'espèce se limitent généralement
à sa vie buissonnante, tant les grands sujets ont disparu. La
surexploitation a évolué du Sud vers le Centre et le Nord oil la
pression est actuelle (entre 7°35' et 8°14' latitude Nord) (Fig. 27).
Plus au Nord entre les latitudes 9°40' et 12°30' Nord, en dehors des
Aires Protégées oil l'exploitation de l'espèce n'est pas
signalée, les Forêts Classées sont soumises à la
même pression anthropique que les terroirs villageois. A ce niveau,
l'absence d'une véritable politique de sécurisation du domaine
classé de l'Etat est indexée.
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Les groupements végétaux à D.
oliveri, compte tenu du caractère pionnier de l'espèce,
devraient être plus présents dans les Forêts Classées
que dans les terroirs villageois livrés à l'exploitation
incontrôlée. L'Etat étant un propriétaire souvent
absent, les Forêts Classées sont plus illégalement
exploitées que les terroirs villageois Mieux, les sujets de gros
diamètre sont plus présents dans les terroirs villageois que dans
les Forêts Classées. L'indice de Shannon et
l'équitabilité de Pielou ont montré que les deux milieux
sont perturbés; mais la perturbation des groupements des forêts
classées est plus accentuée. La perturbation du milieu est
liée à la surexploitation des ressources forestières qui
le plus souvent, vise les qualités physiques, chimiques ou
technologiques des espèces.
Dans le cas de cette étude, la forme morphologique de
l'espèce (tronc cylindrique, gros diamètre, fût parfois
dégagé), les vertus thérapeutiques et spirituelles de
l'espèce, attirent les groupes socioculturels à en user.
Cependant, il est constaté que des sculpteurs sur bois, aux
tradithérapeutes en passant par les responsables de cultes, la prise de
conscience de la disparition de l'espèce ne soit pas une
préoccupation. Pourtant, certains artisans sont obligés
d'utiliser actuellement du bois immature pour fabriquer des mortiers qui sont
facilement attaqués et détruits par les insectes xylophages.
Heureusement, D. oliveri se reproduit par voies sexuée et
asexuée. Utiles dans le processus de multiplication
végétative, les graines de D. oliveri se conservent sans
soins particuliers pendant plusieurs mois. Le prétraitement germinatif
n'est pas nécessaire cependant, l'espèce se reproduit mieux par
graine et par bouture de racine. Mais, malgré le taux de germination
élevé des graines sans aucun prétraitement (plus de 90 %)
en pépinière, l'absence de régénération
naturelle sous les semenciers des terroirs ayant fait l'objet de notre
étude (IFN-DFSPBF2, 2007) serait due à la mort des graines de
l'espèce soumises au
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choc thermique des feux de végétation. En effet,
le traitement des graines par brûlage et par trempage dans de l'eau
chaude, a donné les taux de germination les plus bas. Le milieu
d'étude étant la savane assujettie aux feux de
végétation pendant la période de fructification de
l'espèce, les graines subissent le plus souvent le choc thermique. Sur
un autre plan, la conduite des rejets de souches et de racines a montré
que le développement de l'espèce n'est pas nécessairement
lié au type de sols mais, peut dépendre du traitement des
peuplements. Le désherbage des placettes et le traitement avec les feux
de végétation, ont servi de base à la définition
d'une stratégie visant à mieux exploiter les jachères
à D. oliveri en bois de feu. Avec le désherbage continu
sur deux ans, la densité des rejets émergents peut quadrupler
celle des placettes témoins passées aux feux de
végétation. Face aux pressions exercées sur
l'espèce par les groupes socioculturels, il urge de prendre des mesures
adéquates visant à freiner l'utilisation anarchique actuellement
observée chez les usagers des produits de D. oliveri. Ces
mesures seront surtout scientifiques, incitatives et règlementaires.
Sur le plan scientifique, il importe de :
n Poursuivre les recherches sur la
régénération assistée de l'espèce afin de
capitaliser les informations nécessaires à la maîtrise de
sa sylviculture.
n Approfondir les connaissances sur l'utilisation de la
résine de l'espèce afin de mieux valoriser l'encens de
l'espèce;
n Conduire des recherches sur les qualités de la
matière grasse `' huile de Daniellia `' contenue dans le bois
de l'espèce afin d'augmenter la liste des usages possibles de
l'espèce.
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Sur le plan de l'incitation, il importe de :
n Assurer la promotion des objets d'art issus du bois de
D. oliveri sur les marchés internationaux d'art. Les
expositions des produits artisanaux fabriqués à partir du bois de
D. oliveri serviront de base de publicité pour la valorisation
de l'espèce.
n Attribuer des prix aux meilleurs artisans
spécialisés dans l'utilisation du bois de l'espèce et qui
observent une exploitation respectueuse de l'environnement. Ces artisans seront
des modèles dans leur milieu oil le gaspillage des ressources
forestières est parfois très préoccupant.
Sur le plan réglementaire il est nécessaire de
:
n Retirer l'espèce de la liste des espèces du
troisième groupe pour la mettre au premier groupe de la loi des
finances. En effet, la taxation différentielle en répartissant
les espèces en quatre groupes, autorise le prélèvement des
taxes à l'exploitation de façon dégressive du groupe
supérieur au groupe inférieur. Le fait que l'espèce soit
classée dans les groupes inférieurs attire la pression de
l'exploitation ce qui ne favorise pas sa protection.
n Organiser la labellisation des produits issus de D.
oliveri afin de les valoriser et d'assurer à ses peuplements,
plus de protection.
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
A N N E X E S
P a g e | 155
Questionnaire sur la connaissance des usages des
produits dérivés de D. oliveri
Localité:
Age:
Sexe :
Profession :
Religion :
Groupe sociocommunautaire :
.................................................................................
Quels sont les usages des organes de D. oliveri que vous connaissez
?
Pharmacopée Reproduction Bois d'énergie
Pas de connaissance Autres (à préciser)
Pharmacopée
Emballage
Autres (à préciser) Fourrage
Pas de connaissance
Pharmacopée Bois d'oeuvre Bois d'énergie
Pas de connaissance Autres (à préciser)
Pharmacopée
Culte religieux
Pas de connaissance Autres (à préciser)
Fait à , le
L'enquêteur
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
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Questionnaire sur l'utilisation du bois de D.
oliveri
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Localité : Age : Sexe :
Profession : Religion : Groupe
sociocommunautaire :
Connaissez-vous le bois D. oliveri ?
Oui Non
Si oui, à quoi l'utilisez-vous en priorité ?
Menuiserie Objet d'art Carbonisation Bois de feu Autres à
préciser Pas de réponse
Où trouvez-vous le bois pour les usages identifiés
?
Forêt Savane Jachère Champs Domaine classé D.
Protégé
Pensez-vous que le bois est toujours disponible pour les usages
identifiés ?
Oui Non
Si oui, quels sont les facteurs qui militent en sa protection
?
Si non, que faire pour garantir la survie des peuplements ?
Quelle quantité de bois récoltez-vous pour un
chargement du produit ? (charbon de bois) ; (madrier) ; (salon complet) ; (bois
de feu)
Que vous rapporte un chargement du produit fabriqué ?
- Frais de production ·
- Coûts de manutention et de transport ·
- Montant de la vente ·
- Bénéfice net ·
Quelle est l'importance de votre activité sur la vie
socioculturelle des populations ?
Quelle est l'influence de votre activité sur la survie des
peuplements de Daniellia ?
Rajeunissement Dégradation Disparition Raréfaction
des
sujets exploitables
Que faire pour mieux valoriser l'utilisation du bois de D.
oliveri ?
Fait à , le
L'enquêteur
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
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Questionnaire sur l'utilisation des feuilles pour
emballage
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Localité · Age ·
Sexe ·
Profession · Religion · Groupe
sociocommunautaire ·
Connaissez-vous les feuilles de D. oliveri ?
Oui Non
Si oui, à quoi l'utilisez-vous en priorité ?
Quelle qualité de feuilles utilisez-vous pour l'emballage
?
Jeune feuille Feuille caduque Feuille sèche Pas de
réponse
Quelle quantité de feuilles est nécessaire pour
quelle quantité de produit emballé ?
1 panier de feuilles en kg 2 paniers de feuilles en kg
40 boules
80 boules
120 boules
+ 120 boules
40 boules
80 boules
120 boules
+ 120 boules
Où trouvez-vous les feuilles d'emballage ?
Champs Jachères Forêts D. classé D.
protégé Pas de
réponse
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Pensez-vous que les feuilles d'emballage utilisées sont
épuisables ?
Oui Non
Si oui, que préconisez-vous pour sa protection ?
Si non, quelles sont les raisons qui guident votre réponse
?
Quelle est l'importance culturelle de l'emballage des
denrées alimentaires avec les feuilles de D. oliveri dans la
vie des populations ?
Quelles sont les techniques de récoltes des feuilles
d'emballage de D. oliveri ?
Quelles sont les implications écologiques de l'utilisation
des feuilles d'emballage dans la survie de D. oliveri ?
Retard Développement Dépérissement Sans Pas
réponse
de croissance branchu influence
Que faire pour valoriser l'utilisation des feuilles de D.
oliveri comme emballage des denrées alimentaires ?
Fait à , le
L'enquêteur
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
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Questionnaire sur l'utilisation de
l'encens
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Localité : Age : Sexe :
Profession : Religion : Groupe
sociocommunautaire :
............................................................................................................ · ·
Connaissez-vous l'encens ?
Oui Non
Si oui, l'utilisez-vous ?
Oui Non
Si oui, à quelle occasion ?
Si non, pourquoi ce n'est pas utilisé ?
Quelle est la signification de l'utilisation de l'encens dans
votre religion ?
Où trouve-t-on l'encens que vous utilisez ?
......................................................................................... · ·
Quelle quantité d'encens est nécessaire pour vous par mois ?
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Connaissez-vous le prix d'achat d'un kg d'encens ?
Que faites vous en cas d'absence d'encens ?
Quelle est l'influence de l'utilisation de l'encens sur la vie
des fidèles ?
Connaissez-vous l'encens de D. oliveri ?
Oui Non
Si oui, quelle est sa valeur spirituelle ?
Quelles sont les techniques de récolte de l'encens de
D. oliveri ?
Quels sont les risques de survie des arbres exploités pour
la production de l'encens ?
Dépérissement Vieillissement Retard de Sans risque
Pas de réponse
Croissance
Fait à , le
L'enquêteur
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
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Questionnaire sur le traitement des
maladies à partir des organes de D. oliveri
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age | 162
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Localité : Age : Sexe :
Profession : Religion : Groupe
sociocommunautaire :
Quelles sont les maladies que vous guérissez avec les
organes de D. oliveri ?
Quelles sont les maladies qui sont traitées avec les
feuilles seules de D. oliveri ?
Quelles sont les maladies qui sont traitées avec les
racines seules de D. oliveri ?
.............................................................................................................. Quelles
sont les maladies qui sont traitées avec l'écorce seule de D.
oliveri ?
Quelles sont les maladies qui sont traitées avec la
sève seule de D. oliveri ?
Combien de vertus, possède une plante jeune (verte), une
plante âgée (mûre) ?
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Quelle est l'importance de votre activité sur la vie
socioculturelle des populations ?
Quelle rémunération obtenez-vous de vos prestations
?
............................................................................................................ · ·
Peut-on dire que les connaissances thérapeutiques font
vivre ses pratiquants ?
Quelle est l'influence de votre activité sur la survie des
peuplements de D. oliveri ?
Retard Développement Dépérissement
Raréfaction des
de croissance branchu produits
Dégradation Autres à préciser Pas de
réponse
Que faire pour garantir la continuité de votre
activité ?
Fait à , le
L'enquêteur
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
GUIDE D'ENTRETIEN
INFORMATIONS SUR LES CONDITIONS AGRO-
ECOLOGIQUES DE LA ZONE D'ETUDE
Quels sont les facteurs biophysiques qui caractérisent le
milieu ?
INDICATEURS :
Climat, topographie, nature des sols, couvert
végétation, hydrographie.
INFORMATIONS SUR L'ESPECE D. OLIVERI
1- Connaissez-vous l'espèce D. oliveri ?
2- Existe-t-il des peuplements de cette espèce dans le
milieu ?
3- Quelle est l'importance de l'espèce dans la culture
locale ?
INDICATEURS :
Présentation de l'espèce, la morphologie de la
plante, feuilles, fleurs, fruit, présence de l'espèce dans le
paysage local, place de l'espèce dans la culture locale.
|
INFORMATIONS SUR LES TRAITS SOCIOCULTURELS DE LA
|
ZONE D'ETUDE
1- Quels sont les groupes socioculturels impliqués dans
l'usage des produits de l'espèce D. oliveri ?
2- Quelles sont les influences que la culture exerce sur l'usage
des produits de l'espèce D. oliveri ?
3- Quelles connaissances les groupes socioculturels, ont des
impacts des produits sur la viabilité des peuplements ?
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
INDICATEURS :
Densité de population, groupes sociolinguistiques, groupes
socioculturels, relations ethnobotaniques.
|
INFORMATIONS SUR LES USAGES DES ORGANES DE
|
D. OLIVERI
1- Connaissez-vous les usages liés aux feuilles de D.
oliveri ?
2- Connaissez-vous les usages liés à la racine de
D. oliveri ?
3- Connaissez-vous les usages liés à
l`écorce de D. oliveri ?
4- Connaissez-vous les usages liés à la
sève de D. oliveri ?
INDICATEURS :
Vertus thérapeutiques, rôle
énergétique, contribution agropastoro-alimentaire, place dans
l'artisanat.
INFORMATIONS SUR LA SURVIE DE D. OLIVERI
1- Quels sont les facteurs limitant la présence de D.
oliveri dans un milieu ?
2- Connaissez-vous des stratégies ou des formes locales
de protection de D. oliveri ?
3- Connaissez-vous des stratégies ou des formes locales
de régénération ou de restauration des peuplements de
D. oliveri ?
INDICATEURS :
Reboisement, mise en défens des domaines, protection,
aménagement des domaines
GRILLE D'OBSERVATION
|
SUIVRE LA RECOLTE DES FEUILLES DE L'ESPECE D.
OLIVERI POUR L'EMBALLAGE DE LA PATE LYO
|
1- Connaître les aires de récolte des feuilles de
D. oliveri
2- Chronométrer le temps nécessaire pour la
récolte des feuilles d'emballage de 500 boules de lyo
3- Participer à la récolte des feuilles
d'emballage nécessaires pour 100 boules de lyo
4- Compter avec les récolteuses de feuilles d'emballage
de lyo, le nombre de souches fournissant les feuilles d'emballage de
500 boules de lyo
5- Evaluer la superficie de champ à parcourir pour la
récolte des feuilles nécessaires à l'emballage de 500
boules de lyo
SUIVRE LA PREPARATION ET L'EMBALLAGE AVEC LES FEUILLES DE D.
OLIVERI DE 500 BOULES DE LYO
1- Connaître la quantité de maïs
nécessaire pour fournir 500 boules de lyo
2- Connaître le processus de la préparation de
lyo
3- Evaluer la quantité de folioles de D. oliveri
et de folioles de palme nécessaires pour l'emballage de 500 boules de
lyo
4- Connaître la périodicité de
préparation de lyo au niveau de 05 vendeuses du marché
de Bohicon et d'Abomey
SUIVRE LA FABRICATION DES OBJETS D'ART AVEC LE BOIS DE D.
OLIVERI
1- Connaître l'aire d'exploitation des pieds de D.
oliveri destinés à la sculpture sur bois.
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
2- Mesurer les volumes de bois nécessaire pour la
fabrication d'un fauteuil complet
3- Evaluer la masse volumique des déchets produits par la
fabrication d'un fauteuil complet
4- Evaluer le coût de fabrication d'un fauteuil complet
|
SUIVRE LA FABRICATION DES MORTIERS AVEC LE BOIS DE
D. OLIVERI
|
1- Connaître les procédures d'exploitation des
pieds de D. oliveri
2- Connaître les aires d'exploitation de l'espèce
pour la fabrication de trois modèles différents de mortiers
3- Evaluer la masse volumique des déchets produits par la
fabrication de trois modèles de mortiers à partir du bois de
D. oliveri
4- Evaluer les coûts de fabrication de trois
différents modèles de mortier
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FICHE D'INVENTAIRE FORESTIER
d 1,3 = 5 cm
Caractéristique de la station :
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Placette N° :
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Coordonnées
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A
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X
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Y
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B
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X
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Y
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C
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X
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Y
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D
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X
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Y
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Terroir de
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N° placeau échantillon : Coordonnées UTM
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X
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Formation végétale
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Y
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Rayon (m)
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Observations particulières
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N° fiche/Nombre fiche éch.
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N° d'ordre
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Code essence ou N° herbier ou
nom local
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Usage local
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Organe
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d1,3 (cm)
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ht (m)
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hf (m)
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Taux de recouvrement
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1
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2
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3
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4
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5
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6
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7
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8
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9
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10
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11
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12
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13
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14
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|
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15
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16
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17
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18
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19
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20
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Date
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Nom et signature Nom et signature
Superviseur Chef d'équipe
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
FICHE D'INVENTAIRE FORESTIER
d 1,3 < 5 cm
Caractéristique de la station :
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Placette N° :
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Coordonnées
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A
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X
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Y
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B
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X
|
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Y
|
|
C
|
X
|
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Y
|
|
D
|
X
|
|
Y
|
|
Terroir de :
|
|
N° placeau échantillon : Coordonnées UTM
|
X
|
|
Formation végétale
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|
Y
|
|
Rayon (m)
|
|
Observationsparticulières
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|
N° fiche/Nombre fiche éch.
|
|
|
N° d'ordre
|
Code essence ou N°
herbier/Nom local
|
Usage local
|
Taux
de recouvrement
|
h = 1 m
|
1 < h = 3 m
|
h > 3 m
|
1
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2
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3
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4
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5
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6
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7
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8
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9
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10
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11
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12
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13
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14
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15
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Date
Nom et signature Nom et signature
Superviseur Chef d'équipe
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
LISTE DES FIGURES
Pages
Figure 1 : Carte de situation de la zone
d'étude 28
Figure 2 : Carte du Bénin montrant les
climatogrammes selon les 29
différentes zones climatiques
Figure 3 : Principaux groupes ethniques du
Bénin 30
Figure 4 : Répartition spatiale de D.
oliveri dans le monde 34
(Points jaunes)
Figure 5 : Carte de répartition des poids
ethniques du Bénin en 42
2002
Figure 6 : Localisation des placettes de suivi
des rejets de D. 55
oliveri sur la carte pédologique du Centre du
Bénin
Figure 7 : Usage des feuilles de D.
oliveri comme fourrage par les 58
groupes socioculturels enquêtés
Figure 8 : Usage des organes de D.
oliveri pour la pharmacopée 60
par les groupes socioculturels enquêtés
Figure 9 : Usage de l'écorce de D.
oliveri pour la confection des 63
ruches par les groupes socioculturels enquêtés
Figure 10 : Dendrogramme de 60 relevés
des terroirs villageois 70
Figure 11 : Carte factorielle de 60
relevés des terroirs villageois 71
Figure 12 : Dendrogramme de 25 relevés
des Forêts classées de 71
Dan et d'Atchérigbé
Figure 13 : Carte factorielle de 25
relevés des Forêts Classées de 72
Dan et d'Atchérigbé
Figure 14 : Indices de diversité de
Shannon (H') et équitabilité de 75
Piélou (E)
Figure 15 : Diagramme rang - fréquence
des espèces du 76
groupement à D. oliveri et Lannea
barteri (TV1)
Figure 16 : Diagramme rang - fréquence
des espèces du 77
groupement à D. oliveri et Lonchocarpus
sericeus (TV2)
Figure 17 : Diagramme rang - fréquence
des espèces du 78
groupement à Lonchocarpus sericeus et
Pterocarpus
erinaceus (FC1)
Figure 18 : Diagramme rang - fréquence
des espèces du 79
groupement à Lonchocarpus sericeus et
Pseudocedrela kotschyi (F)
Figure 19 : Spectre brut des types biologiques
au sein des 80
groupements des terroirs villageois
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
Figure 20 : Spectre brut des types biologiques
au sein des 80
groupements des Forêts Classées
Figure 21 : Spectre brut des types
phytogéographiques au sein des 81
groupements des terroirs villageois
Figure 22 : Spectre brut des types
phytogéographiques au sein des 81
groupements des Forêts Classées
Figure 23 : Densité des espèces au
sein des différents groupements 82
Figure 24 : Surface terrière des
espèces au sein des différents 82
groupements
Figure 25 : Répartition des individus par
classe de diamètre au 83
sein des Groupements des Forêts Classées
Figure 26 : Répartition des individus par
classe de diamètre au 83
sein des Groupements des terroirs villageois
Figure 27 : Carte de l'évaluation de la
pression anthropique sur les 86
peuplements de D. oliveri au Bénin
Figure 28: Densités moyennes (N/ha) de
D. oliveri dans les 87
peuplements principaux des Forêts Classées et
terroirs villageois du Bénin
Figure 29 : Densités moyennes de D.
oliveri dans les sous-bois des 88
Forêts Classées et terroirs villageois du
Bénin
Figure 30 : Hauteur totale (Htot) moyenne de
D. oliveri dans les 88
Forêts Classées et terroirs villageois du
Bénin
Figure 31 : Carte de répartition des
densités de peuplement de D. 89
oliveri dans les Forêts Classées (FC) des
Départements du Bénin
Figure 32 : Carte de répartition des
densités de peuplement de D. 90
oliveri dans les terroirs villageois (TV) des
Départements du Bénin
Figure 33 : Croissance des plantules issues des
cinq types de 99
graines sur quatre différents substrats
Figure 33a Sol ferrugineux sablonneux 99
Figure 33b Sol ferrallitique 99
Figure 33c Sol latéritique 99
Figure 33d Sol ferrugineux argileux 99
Figure 34 : Croissance des plantules issues des
boutures de tiges 100
et de racines sur quatre types de substrats
Figure 34a Plantules issues des boutures de
tiges 100
Figure 34b Plantules issues des boutures de
racines 100
Figure 35 : Comparaison des taux de
réussite à 30 jours des modes 102
de propagation par graines et par bouture de segments
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
de racine
Figure 36 : Densité moyenne de D.
oliveri sur les stations par 106
période de relevé des données
Figure 37 : Hauteurs moyennes des rejets de
D. oliveri sur les 109
stations par période de relevé des
données
Figure 38 : Diamètre moyennes des rejets
de D. oliveri sur les 112
stations par période de relevé des
données
Figure 39 : Evaluation des quantités de
matière sèche de D. oliveri 116
sur les stations après 36 mois de suivi
Figure 40 : Evaluation des charges et
bénéfices de l'exploitation 118
traditionnelle des rejets de D. oliveri dans la
zone
d'étude
Figure 41 : Evaluation des charges et
bénéfices de l'exploitation 118
suivie des rejets de D. oliveri sur les stations
par
période de relevé des données
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau 1 : Quelques appellations courantes des
Daniellia 36
dans leur aire de répartition géographique
Tableau 2 : Caractéristiques
comparées des espèces du 37
genre Daniellia
Tableau 3 : Répartition des
enquêtés dans les départements 41
ciblés de la zone d'étude
Tableau 4 : Répartition des effectifs des
enquêtés par 43
département et par groupe socioprofessionnel
Tableau 5 : Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance 57
des usages des organes de D. oliveri dans les
Départements du Bénin
Tableau 6 : Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance 59
de l'usage des feuilles de D. oliveri pour
l'emballage de la pâte lyo selon les groupes
socioculturels
Tableau 7 : Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance 61
de l'usage du bois de D. oliveri pour la
sculpture selon les groupes socioculturels
Tableau 8 : Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance 62
de l'usage du bois de D. oliveri Comme énergie
domestique selon les groupes socioculturels
Tableau 9 : Pourcentage des
enquêtés ayant connaissance 64
de l'usage de la sève de D. oliveri comme
encens selon les groupes socioculturels
Tableau 10 : Fréquence des
différentes familles inventoriées 74
au sein des différents groupements
Tableau 11 : Quelques caractéristiques
dendrométriques de 87
D. oliveri dans les terroirs villageois et dans les
Forêts Classées du Bénin
Tableau 12 : Composition chimique des substrats
de 93
pépinière utilisés
Tableau 13 : Taux moyens de germination (%) des
graines de 96
D. oliveri pour cinq types de prétraitements sur
quatre types de substrats
Tableau 14 : Taux moyens de reprise des bougeons
de racine 97
et de tige de D. oliveri sur quatre types de
substrats
Tableau 15 : Moyennes de nombre de pieds de
D. oliveri et 107
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
erreurs standard suivies du test de student Newman et Keuls
Tableau 16 : Moyennes des hauteurs de D.
oliveri et erreurs 110
standard suivies du test de student Newman et Keuls
Tableau 17 : Moyennes des diamètres de
D. oliveri et erreurs 113
standard suivies du test de student Newman et Keuls
Tableau 18 : Dimensions des morceaux de bois
vendus dans 114
trois différents marchés de la zone
d'étude
Tableau 19 : Estimation de la quantité de
matière sèche des 115
rejets commercialisables dans les jachères de 6, 12, 18,
24 et 36 mois
Tableau 20 : Coût de production
traditionnelle des rejets de 117
D. oliveri dans trois localités de la zone
d'étude
Tableau 21 : Matrice de diagnostic
stratégique (MDS) de 126
l'exploitation des produits de D. oliveri au
Bénin
Tableau 22 : Effets de l'exploitation des
produits de D. oliveri 129 sur la viabilisation des
peuplements au Bénin
LISTE DES PHOTOS
Pages
Photo 1 : D. oliveri dans sa forme
spécifique dans la Commune 38 de Dassa au Centre du
Bénin
Photo 2 Ilot de Daniellia oliveri au
niveau de la Forêt Classée 38
de Soubroukou dans la Commune de Djougou au Nord-Ouest du
Bénin
Photo 3 : Ecorce de D. oliveri
39
Photo 4 : Feuille de D. oliveri
39
Photo 5 : Panicules de fleurs de D.
oliveri 39
Photo 6 : Fruits et graines de D.
oliveri 39
Photo 7 : Souches et racines de D.
oliveri 39
Photo 8 : Sève séchée et
moulue de D. oliveri, utilisée comme 65
encens dans la Commune de Djougou au Nord-Ouest du
Bénin
Photo 9 : Fagots de D. oliveri
utilisés comme bois de feu dans 65
la Commune d'Agbangnizoun au Centre du Bénin
Photo 10 : Tronc écorcé de D.
oliveri pour usage en 65
pharmacopée dans la Commune de Zogbodomey au Centre du
Bénin
Photo 11 : Emballage de la pâte
lyo avec les feuilles de D. oliveri 65
dans la Commune de Bohicon au Centre du Bénin
Photo 12 : Fauteuils sculptés en bois de
D. oliveri dans la 65
Commune de Zagnanado au Centre du Bénin
Photo 13 : Feuilles de D. oliveri
utilisées comme fourrage dans 65
la Commune de Parakou au Nord-Est du Bénin
Photo 14 : Plantules issues des graines de
D. oliveri semées 95
dans un substrat sablonneux
Photo 15 : Plantules issues des graines de
D. oliveri semées 95
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
dans un substrat de terre de barre
Photo 16 : Plantules issues de bouture de racine
de D. oliveri 95
implantée dans un substrat argileux
Photo 17 : Plantules issues de bouture de tige
de D. oliveri 95
implantée dans un substrat de latérite
Photo 18 : Rejets d'une souche de D.
oliveri, 30 jours après la 119
coupe du sujet sur sol argileux dans la Commune de Zogbodomey au
Centre du Bénin
Photo 19 : Rejets abondants de D.
oliveri sur sol ferralitique, 60 119
jours après défrichement dans la Commune de
Zagnanado au Centre du Bénin
Photo 20 : Rejets exploitables de D.
oliveri sur sol sablonneux 119
après 36 mois de suivi (traitement désherbage) dans
la Commune d'Abomey au Centre du Bénin
Photo 21 : Rejets de D. oliveri
(à droite témoin brûlé) sur sol
119
sablonneux à 36 mois de suivi (traitement feu de
végétation) dans la Commune d'Abomey au Centre du Bénin
TABLE DES MATIERES
Pages
DEDICACE 2
SOMMAIRE 3
AVANT PROPOS 4
RESUME 6
ABSTRACT 8
SIGLES ET ACRONYMES 10
CHAPITRE 1 : Introduction générale
13
1.1- Problématique et justification 17
1.2 - Objectif global 21
1.3 - Objectifs spécifiques 21
1.4 - Hypothèses et questions de recherche 22
1.5 - Organisation de la thèse 23
CHAPITRE 2 : Milieu d'étude et traits
socioculturels 25
2.1- Milieu physique 25
2.1.1- Zone guinéo-congolaise 25
2.1.2- Zone soudano-guinéenne 26
2.1.3- Zone soudanienne 27
2.2- Traits socioculturels 30
2.2.1 - Population 30
2.2.2- Groupes sociolinguistiques 30
2.2.3- Santé 31
2.2.4- Satisfaction des besoins en bois de feu 31
CHAPITRE 3 : Matériel et méthodes
33
3.1- Matériel végétal étudié :
Daniellia oliveri 33
3.1.1- Contenu du genre Daniellia 33
3.1.1.1- Daniellia oliveri (Rolfe) Hutchinson et Dalziel
33
3.1.1.2- Daniellia oblonga (Oliver) 35
3.1.1.3- Daniellia ogea (Harms) Rolfe ex Holland 36
3.2- Sources documentaires 40
3.3- Données démographiques et ethnobotaniques
40
3.4- Evaluations phytosociologiques 44
3.5- Evaluations de la germination et de la dynamique de 49
croissance des plantules de D. oliveri
3.6- Evaluation de la conduite et de la commercialisation des
52
rejets de D. oliveri
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
CHAPITRE 4 : Evaluation des connaissances ethnobotaniques
57
en relation avec D. oliveri
4.1- Domaines liés aux usages de D. oliveri au
Bénin 57
4.2- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
alimentaire 58
4.2.1- Feuilles, fleurs et graines de D. oliveri comme
aliments des 58
animaux
4.2.2- Feuilles de D. oliveri pour l'emballage de la
pâte lyo 59
4.3- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
médicinal 59
4.3.1- Organes de D. oliveri utilisés pour la
pharmacopée 59
4.4- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
culturel 60
4.4.1- Bois de D. oliveri utilisé pour la
sculpture 60
4.4.2- Rejets de D. oliveri utilisés comme bois
de feu 61
4.4.3- Ecorce de D. oliveri utilisée pour la
confection des ruches 62
4.5- Usages des organes de D. oliveri dans le domaine
cultuel 63
4.5.1- Sève de D. oliveri utilisée comme
encens 63
CHAPITRE 5 : Typologie des groupements
végétaux à D. 68
oliveri, analyse des paramètres
dendrométriques de
peuplements dans les Forêts Classées,
terroirs villageois du
Centre du Bénin et caractéristiques
écologiques des
peuplements du Bénin
5.1- Typologie des groupements 68
5.1.1- Terroirs Villageois 68
5.1.2- Forêts Classées 69
5.1.3- Appréciation de la diversité au sein des
groupements : 72
composition floristique et structures des groupements
5.1.4- Diversité spécifique des groupements
abritant D. oliveri 74
5.1.5- Distribution des individus en espèces : Diagramme
75
Rang/Fréquence
5.1.6- Spectres biologique et phytogéographique des 79
groupements à Daniellia oliveri
5.1.7- Evolution des paramètres dendrométriques des
différents 81
groupements
5.1.7.1- Densité et surface terrière 81
5.1.7.2- Répartition des individus par classe de
diamètre 83
5.2- Répartition spatiale et abondance des peuplements de
D. 84
oliveri au Bénin
5.2.1- Principales zones de répartition des peuplements de
D. 84
oliveri au Bénin
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
5.2.1.1- Zones d'absence de l'espèce 84
5.2.1.2- Zones de surexploitation de l'espèce 84
5.2.1.3- Zones de forte pression d'exploitation de
l'espèce 85
5.2.1.4- Zones d'absence d'exploitation de l'espèce 85
5.2.1.5- Zones d'exploitation modérée de
l'espèce 87
CHAPITRE 6: Conduite de la reproduction de D.
oliveri et 93
analyse des capacités de sa reproduction sur
divers sites
écologiques au Centre Bénin
6 .1- Régénération naturelle 93
6.2- Effet des traitements pré -germinatif et du substrat
sur la 94
germination des graines de D. oliveri
6.3- Effet du type de bouture sur les taux de reprise des 96
bourgeons de D. oliveri pour quatre types de
substrats.
6.4- Croissance en pépinière des plantules issues
des différentes 97
graines prétraitées pour les quatre types de
substrats
6.5- Croissance des plantules issues des boutures de tiges et de
100
racines sur quatre types de substrat
6.6- Comparaison des taux de réussite et de la croissance
des 101
pousses pour la propagation par graines et par boutures
racines
de D. oliveri
CHAPITRE 7: Régénération naturelle
de D. oliveri et 105
exploitation de ses rejets au Centre du
Bénin
7.1- Evolution du nombre de pieds suivant différents
traitements 105
et types de sol
7.2- Densité des rejets selon les stations 105
7.3- Croissance en hauteur des rejets de D. oliveri
suivant 108
différents traitements et types de sol
7.4- Croissance en diamètre des rejets de D.
oliveri suivant 111
différents traitements et types de sol
7.5- Retombées socioéconomiques issues de
l'exploitation des 114
rejets de D. oliveri
7.5.1- Détermination des caractéristiques des
morceaux de bois 114
de D. oliveri vendus sur les marchés de la zone
d'étude
7.5.2- Estimation de la quantité de matière
sèche des rejets de D. 115
oliveri dans les jachères de 6 à 36
mois
7.5.3- Rentabilité de l'exploitation des rejets de D.
oliveri en bois 116
de feu
CHAPITRE 8: Discussion des résultats
122
8.1- Monographie des usages de D. oliveri 122
8.2- Typologie des groupements végétaux à
D. oliveri 130
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
8.3- Reproduction de D. oliveri 132
8.4- Exploitation des rejets de D. oliveri 136
8.5- Rentabilité de l'exploitation des rejets de D.
oliveri 138
CHAPITRE 9: Conclusion générale et
recommandations 141
Références bibliographiques 145
ANNEXES 154
Questionnaires 155
Guide d'entretien 164
Grille d'observation 166
Liste des figures 170
Liste des tableaux 173
Liste des photos 175
Table des matières 177
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQVES ET SOCIOCVLTVRELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODVITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HVTCH. &
DALZ. SVR LA VIABILITE DE SES PEVPLEMENTS AV BENIN
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