4.2.3. Dynamique des sols nus.
Dans la présente étude, les sols nus
sont constitués des surfaces dénudées, des dunes vives et
des terrains rocheux. Cependant, les changements intervenus ne concerne que les
surfaces dénudées et les dunes vives.
4.2.3.1. Influence du climat sur la dynamique des sols
nus.
Le secteur d'étude est un plateau sableux,
caractérisé par la présence des dépressions, de
terrain rocheux et formations dunaires dont les sommets sont souvent couvert de
sables vifs. C'est donc une zone qui parait trés sensible aux
conséquences des variations climatiques.
La baisse des précipitations, et leur mauvaise
répartition spatio-temporelle, combinées aux sécheresses
récurrentes des derniers décennies ont eu des effets
néfastes sur la végétation, qui est le seul "manteau"
protecteur des sols. En effet, celle-ci s'est considérablement
réduite, exposant les sols aux risques d'érosion éolienne
et hydrique. Les déficits pluviométriques enregistrés ont
contribué a la régression du couvert herbacé et ligneux,
notamment la diminution du taux de leur couverture végétale et
durée de vie.
L'analyse des statistiques d'occupation des sols de la
présente étude montre une régression presque
généralisée des ressources végétales, a
l'exception de la steppe arborée, depuis le début des
sécheresses des années 70 et 80. Du coup, cette régression
de la végétation a entrainé une augmentation des
superficies des surfaces dénudées et des dunes vives, car ces
terres mal protégées, sont sujettes aux activités
érosives, particulièrement celles éoliennes. Les
statistiques montrent une évolution des surfaces dénudées
et dunes vives entre 1964 et 2007. En effet, les surfaces
dénudées sont passées de 0,88% en 1964, a 1,17 % en 1994
et 2,46% en 2007 de la superficie totale de la zone d'étude. Quant aux
dunes vives, elles ont progressé de 0,01% en 1964 a 0,05% en 1986 ; a
0,23% en 1994 avant de régresser a 0,19% en 2007. Cette progression des
sols nus est en relation avec la régression du couvert
végétal, (qui elle-même est liée en partie a celle
de la pluviométrie et donc aux sécheresses récurrentes),
tandis que leur restauration serait liée aux opérations de
récupération des sols et a la régénération
naturelle, localement de plus en plus importante. Aussi, l'importance de la
végétation et sa distribution étant tributaire de la
disponibilité en eau, la baisse de la pluviométrie parait
beaucoup favoriser l'évolution des sols nus. Des travaux ont
montré l'influence du climat sur la dynamique des ceux-ci (sols
nus).
Dans le Département de Gouré,
aprés une forte dégradation environnementale (Karimoune, 1994)
contemporaine a la « grande sécheresse », il semble que
l'augmentation relative des précipitations n'ait fait qu'arrêter
l'hémorragie, sans pour autant entrainer une amélioration
environnementale notable (Bodart, 2004 ; Hountondji et al, 2004), entrainant de
facto la dégradation continue des sols.
4.2.3.2. Influence des activités humaines sur la
dynamique des sols nus.
L'influence humaine, sur la dynamique des sols nus,
est perçue par ses multiples interventions souvent nuisibles sur le
milieu naturel. Le secteur d'étude, est durement touché par les
sécheresses des derniéres décennies. Avec la
démographie galopante que connait cette région et l'augmentation
de l'effectif du cheptel, les besoins en bois de chauffe, en terres de cultures
et celle de aires de parcours,...etc se font de plus en plus sentir. Et pour
satisfaire ses besoins, l'homme agit sur les ressources végétales
déjà entamées par les sécheresses, exposant du coup
le sol a l'érosion. En plus, la charge pastorale imposée par un
cheptel dont l'effectif en UBT est de plus en plus croissant, au sortir des
sécheresses des années 70 et 80, contribue a la
dégradation du milieu. Les surfaces dénudées, tout comme
les dunes vives sont généralement localisés dans les zones
de fortes activités humaines (l'élevage compris), notamment les
villages, bas-fonds, cuvettes....etc. La transformation de certaines
unités végétales en surfaces dénudées ou en
zones d'ensablement est en partie la résultante de l'influence de
l'homme sur la dégradation du milieu et donc la formation des sols
nus.
4.2.4. Evolution globale du milieu naturel entre 1964 et
2007.
L'analyse diachronique a permis de restituer la
dynamique qu'a subit le secteur d'étude. De cette étude, on
constate, globalement, et ce de 1964 a 2007, une résilience du milieu
sur 73% de la zone étudiée. (Les terrains rocheux sont
comptabilisés parmi les zones a résilience).
Les péjorations climatiques et les pratiques
anthropiques ont conduit a la dégradation du milieu, sur 21% de la
superficie du secteur d'étude. Cependant, l'amélioration relative
des conditions climatiques de ces derniéres années semble
atténuer la saignée environnementale, entrainant une restauration
localisée de l'environnement, qui atteint 6%de la superficie de la zone
d'etude, bien qu'elle soit(restauration) nettement inférieure a la
dégradation. Cette restauration, plus perceptible
particuliérement au sein de la steppe arborée serait liée
a la résistance et a l'adaptation de ceux-ci aux conditions climatiques
et édaphiques du milieu, mais aussi due probablement aux interventions
des projets et ONGs opérant dans la zone.
Toutefois, cette résilience est a relativiser,
car des détails plus poussés pourront apporter des modifications,
surtout que lorsqu'on prend en compte que les ressources
végétales et a une échelle beaucoup plus
réduite.
restauration 6%
resilience 73%
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degradation 21%
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Figure no18 : Evolution globale du secteur
d'étude, entre 1964 et 2007.
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