3.2. Méthodologie.
Pour mener a bien ce travail, une méthodologie a
été adoptée, dont les principaux axes sont définis
comme suit :
3.2.1. La recherche documentaire.
Celle-ci a consisté a faire des recherches a
travers les différentes bibliotheques et centres de documentation. Il
s'agit principalement des bibliotheques de la Faculté des Lettres et
Sciences Humaines, de la Faculté d'Agronomie, du centre de documentation
du Campus numérique de l'université de Niamey, de la bibliotheque
du Centre Régional Agrhymet, du Centre de documentation de l'IRD...etc.
En plus, certains documents personnels ainsi que des sites Internet ont
été également consultés. Ceci a permis
d'approfondir les connaissances sur certains aspects du theme
d'étude.
3.2.2. Analyse des documents cartographiques existants.
Elle a permis d'apprehender et de delimiter les grands
ensembles du milieu physique et d'acquerir des connaissances de base sur l'etat
d'occupation des sols. Pour ce faire, les cartes topographiques au
1/200.000(edition de 1960) de la Republique du Niger, feuilles ND-32-XII et
ND-32-XI ont servi d'informations de base. En outre, la carte d'occupation des
sols de la Region Agricole Sud du Niger, situation de Mars 1975 a l'echelle de
1/100.000 (Projet de pedologie PNUD/FAO NC/77 ?005) a ete utilisee.
3.2.3. Les traitements des images.
Le cheminement requis, pour les traitements des images
satellitaires et photos Corona est presente dans la figure no6. Cela
a permis d'aboutir aux cartes d'occupation des sols et celles des changements
intervenus.
C'est une procedure associant interpretation des photos
aeriennes et images satellitaires et l'integration des donnees du
terrain.
3.2.3.1. Les pretraitements.
Les pretraitements sont des operations effectuees sur
les images, afin d'ameliorer leurs aspects radiometrique et geometrique pour en
extraire des informations significatives des donnees teledetectees, notamment
la preparation des images pour les controles sur le terrain et leur lecture
visuelle sur ecran.
3.2.3.1.1. Importation et combinaison des
bandes.
Les images satellitaires sont generalement fournies sous
forme de bandes individuelles. Ces dernieres doivent etre importees puis
combinees afin de constituer une image multispectrale. Les images Landsat sont
fournies au format Geotiff de l'USGS, celles de SPOT sont sous formes de
fichiers *.dat en format standart SPOT contenant le nombre de bandes, trois (3)
bandes par defaut pour SPOT XS et une seule bande pour SPOT
panchromatique.
3.2.3.1.2. La mosaique des images.
La mosaique des images consiste a couvrir la zone
d'interet par la fusion de deux ou plusieurs images, en vue d'en former une
seule plus grande.
Image 2007
Image 19116
Image 1994
C()R ()NIA 1964
Images brutes
Prétraitement
Images corrigées
Codification
Digitalisation
Interprétation
Cartes occupation des sols
provisoires
Points de contrôles
Verité-terrain
Entretiens
Correction et integration des donnees de
terrain
Résultats cartographiques
Analyse et integration des informations
Carte 1964
Carte 19116
Carte 1994
Carte 2007
Croisement et analyse des couches
Cartes de dynamiaue
Base de données SIG
Figure no6 : organigramme du traitement des
images
3.2.3.1.3. L'amélioration visuelle des images
(rehaussement et composition colorée)
Le rehaussement de l'image ou amélioration des
contrastes a pour but d'améliorer l'apparence visuelle des images, ce
qui en facilite l'analyse visuelle et l'interprétation.
La composition colorée consiste en la
superposition des canaux afin d'avoir une image en couleur (fausse ou vraie
couleur). On attribue les couleurs additives rouge, vert et bleu a trois canaux
différents qu'on superpose : 1, 2, 3 pour Spot HRV et 2, 3, 4 pour
Landsat T M.
Ce qui permet d'obtenir une image en couleur En effet, le
capteur du satellite Landsat T M comprend sept canaux tandis que celui du
satellite Spot HRV en compte trois.
3.2.3.1.4..Les corrections
géométriques.
Les images satellitaires acquises présentent
des déformations systématiques inhérentes a la prise de
vue (ellipsoïde terrestre, défilement des satellites, variation de
vol, technologie du capteur,...etc.) qui rendent difficile leur
intégration avec d'autres données géographiques. Les
corrections géométriques visent a recaler l'image sur un
référentiel géographique (carte) ou une autre
image.
La procédure consiste a :
-Choisir des points d'appui ou de calage ou points amers,
communs entre la référence (carte ou image) et l'image a
corriger.
-Calculer la relation entre points sources et points de
référence.
-Appliquer le polynôme de déformation sur
l'image a corriger pour créer une nouvelle image dans le
référentiel choisi. Elle peut se faire aussi en identifiant sur
l'image des points remarquables sur le terrain appelés points
de contrôle au sol ou ground points control,dont
les coordonnées sont prises au GPS. Dans le cadre de la présente
étude, toutes les images ont été calées par rapport
a la Landsat TM de 1986. La fonction appliquée est celle de type
polynomial de second ordre, le systeme de projection utilisé est le
systeme géographique.
3.2.3.1.5..Extraction de la zone d'étude et choix
des sites de reconnaissance.
Les scenes des images étant lourdes couvrant
des vastes superficies (185 km x 185 km pour Landsat et 60 km x 60 km pour
SPOT), il est nécessaire d'en extraire une image couvrant uniquement sa
zone d'intérest pour faciliter le processus de traitement sur
écran. Cette opération est réalisable avec Erdas Imagine
ou l'extension Image analysis de Arc View.
3.2.3.2. Analyse des données.
Il s'agit de l'étape d'extraction analytique et
ou sélective des informations. Il s'agit de tous les traitements devant
conduire a la discrimination des différentes classes thématiques
et d'occupation des sols recherchées. Ils sont effectués sur la
base d'une connaissance préalable des caractéristiques
biophysiques du milieu.
3.2.3.2.1. Etablissement de la nomenclature.
La nomenclature ou clef d'interprétation a pour
but de définir les différentes classes d'occupation des sols et
leurs caractéristiques spectrales avant toute classification. Ainsi, il
a été établi une nomenclature des différentes
classes en s'inspirant de la nomenclature nationale du Niger,
réalisée par la Division de la Statistique et de la Cartographie
Forestiere (DSCF 2001) pour l'élaboration des bases des données
sur l'occupation des sols.
Dans le cadre de la présente étude, huit
(08) classes d'occupation des sols ont été définies (cf.
légendes cartes). Toutefois, pour une question d'harmonie, les mares ne
sont pas prises en compte a part entiere dans cette étude. Le souci
était d'éviter un déséquilibre dans la nomenclature
d'occupation des sols, car la plupart des mares rencontrées
présentent un fort peuplement de strate arborée. De ce fait, le
choix a été porté sur cette derniere unité. C'est
le cas par exemple au sud-ouest de Likaridi.
3.2.3.2.2. Interpretation des images.
La classification constitue l'une des étapes la
plus importante dans le traitement des images. Elle consiste a affecter a
chaque objet de l'image une classe préalablement
définie.
Trois (3) principaux types de classification sont
rencontrés :
-la classification non supervisee des images.
Au cours de la classification non supervisée,
les divers éléments de l'image (pixels) sont automatiquement
classés en fonction de leurs caractéristiques spectrales et du
nombre de classes fixé par l'opérateur. Ce qui permet d'effectuer
une premiere segmentation des images en grands themes d'occupation des sols.
Mais cette méthode de classification présente des
inconvénients, car le regroupement des valeurs numériques
crée des classes dont la signification thématique est parfois
difficile a identifier (Girar.M.C & Girard.C.M, 1999).
-la classification supervisee des images.
Elle consiste a regrouper les unités en classes
d'occupation des sols en fonction d'un ou de plusieurs caracteres communs qui
prennent un sens thématique bien précis. Grace a une connaissance
préalable du terrain, ces classes sont par la suite corrigées.
Dans ce type de classification, les classes obtenues ont une signification
précise. L'inconvénient est le temps de réalisation qui
est long, en particulier pour le choix des zones d'apprentissage (Girar.M.C
& Girard.C.M, 1999).
Vu les difficultés a discriminer certaines
unités au cours de la délimitation en classes spectrales et les
difficultés a dissocier certaines unités physiographiques les
unes des autres, ces deux méthodes ont été
abandonnées, préférant la numérisation a
l'écran.
-l~interprétation visuelle ou
numérisation.
L'interprétation a été
effectuée a l'écran, tout en tenant compte des clefs
préalablement définies par délimitation des
différentes unités d'occupation des sols. L'interprétation
proprement dite a été effectuée par segmentation des
images en zones homogénes en tenant compte des caractéristiques
spectrales des unités
(forme,tonalite,structure/texture,répartition spatiale), des
données collectées sur le terrain, mais aussi en se basant sur
les données existantes. L'interprétation a permis de créer
trois (3) types d'éléments géométriques,
représentant les données spatiales : les points
(représentant les villages, infrastructures,...etc.), la ligne
(correspondant les routes), et les polygones (qui correspondent aux
unités d'occupation des sols).
-la codification
Sous les logiciels SIG, ArcMap, ArcView,
MapInfo,...etc., le polygone des unités d'occupation des sols
crée automatiquement une table des attributs associés a chaque
entité d'une classe d'occupation des sols donnée. Un code
numérique (nom de la classe d'occupation des sols, surface,
périmétre, numéro d'identifiant déterminant sa
position dans la carte numérique) permet de rattacher chaque polygone ou
objet a l'ensemble de ses attributs (TSAYEM M., 1999 cité par
Alssata).
-l~élaboration des documents cartographiques
provisoires (SIG.)
Cette étape a permis d'élaborer des
cartes d'occupation des sols provisoires, aprés interprétation
des images satellitaires et photographies aériennes au laboratoire, en
se basant sur des connaissances préalables du terrain. Toutefois, la
campagne de vérité-terrain conditionne l'élaboration
définitive des cartes d'occupation des sols et celles des
changements
3.2.3.2.3. La vérité terrain.
L'interprétation sur écran des images
satellitaires et photographies aériennes exige une grande
capacité de synthése. Cependant, quelque soit le mode de
traitement des données de télédétection
utilisé, la vérité-terrain reste et demeure une
étape indispensable. Celle-ci permet d'abord de développer des
clés de détermination qui associent a des caractéristiques
du message télédétecté des caractéristiques
précises de l'occupation des sols (André.N. & Ado.D. K,
2002). Aussi, elle permet de vérifier la validité des limites des
différentes classes d'occupation des sols issues de la classification
ainsi que la précision de celle-ci, notamment par la confrontation des
résultats cartographiques a la réalité du
terrain.
Pour ce faire, des sites ont été
identifiés sur l'image, auxquels des coordonnées ont
été intégrées. A l'aide d'un GPS, les unités
correspondant a ces sites ont été vérifiées sur le
terrain. Au niveau de chaque site, les observations faites sont
consignées sur des fiches de relevés de terrain. Cette
étape du traitement a permis de visiter les sites
échantillon,
représentant chacun un theme de la nomenclature
préalablement définie, et rectifier les erreurs
d'interprétation, afin de valider les travaux cartographiques. D'une
maniere générale, la vérité-terrain apparait comme
un complément indispensable a l'analyse des images et des photos. Aucune
autre source d'information ne peut la remplacer, elle seule nous renseigne sur
l'exactitude de nos interprétations, sur les raisons et la mise en place
des évolutions analysées ainsi que sur l'extension du
phénomene (Catherine Bodart, 2004).
3.2.3.2.4. Correction et integration des donnees de
terrain.
Cette étape consiste a intégrer les
données collectées sur le terrain, la superposer avec la couche
de base afin d'apporter les corrections nécessaires.
C'est une sorte de confrontation des informations lues
sur l'image ou la photographie aérienne et la correspondance de ces
informations sur le terrain. C'est une étape qui permet de confirmer,
d'infirmer ou de nuancer l'interprétation effectuée au
laboratoire.
3.2.3.2.5. Estimation de la precision des resultats
(matrice de confusion)
Un traitement en soi n'a pas de signification s'il
n'est pas accompagné d'une estimation numérique de sa
qualité (André N. Ado D. K, 2002). La matrice de confusion permet
ainsi de connaitre le niveau de précision des traitements. Elle consiste
en la confrontation des résultats du traitement d'images satellitaires
avec ceux de la vérité-terrain. La matrice de confusion compare
un point (ou une surface) dont on sait par des observations au sol qu'il
appartient a la classe I, a la classe i obtenue en ce point par le traitement
en représentant la probabilité (i/I) (Girard, 1989, cité
par André N. Ado.D, 2002).
Dans la colonne de la matrice sont
comptabilisés les observations sur le terrain, et dans la ligne, les
résultats du traitement de classification sur les mêmes
unités spatiales. Tous les points correctement classifiés se
localisent dans la diagonale de la matrice. Les cases non diagonales rendent
comptent des erreurs de confusion ou d'omission des
classifications.
Ceci permet de calculer :
- la precision totale : elle correspond au nombre de
pixels bien classés, divisés par le nombre total d'individus ou
points contrôlés.
- l'erreur d'excedents ou de confusion : pourcentage
de pixels d'une classe issue de la classification qui appartiennent, en fait a
d'autre classes, dans les données de référence. Elle est
obtenue en divisant le nombre de pixels mal classés, mais listés
dans la même ligne, par le nombre total de pixels affectés a la
classe de la ligne.
- l'erreur de deficits ou d'omission : pourcentage de
pixels d'une classe de référence affectés a d'autres
classes par la classification. Elle est obtenue en divisant le nombre de pixels
n'appartenant pas a la classe, mais listés dans la même colonne,
sur le nombre total de pixels de la colonne.
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