Au niveau national le taux du chômage s'établit
à 9%.Cependant, ce taux d'ensemble masque des disparités suivant
la zone de résidence, le sexe, et l'âge. Il ressort de
l'enquête permanente auprès des ménages (EPAM-2004) que le
taux du chômage dans les villes régionales s'établit
à 14%, il atteint jusqu'à 6,6% en zone rurale.
A Bamako le taux du chômage s'établit à
11%.
De cette analyse, il faut remarquer que le chômage touche
plus les femmes que les hommes au niveau national (11% et 7,2%).Ce taux
à Bamako est respectivement de 9,1 et 13,2% .Le chômage touche
plus les jeunes, en effet pour cause d'étude, les jeunes arrivent
tardivement sur le marché du travail. Mais ceux déjà sur
le marché connaissent d'énormes difficultés à
s'insérer. Ainsi, le taux de chômage des jeunes est de 17%
à Bamako. Ce taux est fortement influencé par le niveau de
chômage des jeunes de 15-19 ans (ceux
qui ont abandonné l'école) et les flux
migratoires des campagnes vers la capitale.
Le taux maximal du chômage est atteint entre 25-29 ans.
Autrement, à l'âge où tous les jeunes ont terminé
avec leur étude, ils connaissent des difficultés dans leur
première insertion sur le marché de l'emploi. A partir de 30 ans,
le taux de chômage baisse progressivement jusqu'au environ de 45-49 ans,
âge auquel ceux qui perdent leur emploi ont des difficultés
à trouver un emploi. Il faut signaler que, dans la ville de Bamako le
chômage touche plus les diplômés et les personnes
instruites, que les non diplômés et les personnes non instruites.
En effet la proportion des chômeurs sans niveau d'instruction est de
33%.Globalement les chômeurs de Bamako ont un niveau plus
élevé que ceux des régions.
L'obtention d'un premier emploi partout au Mali est une
difficulté réelle sur le marché du travail. La grande
majorité des chômeurs sont à la recherche de leur premier
emploi (76,5%) contre seulement (20%) de chômeurs qui ont eu l'avantage
d'exercer un emploi antérieur.
Les travailleurs indépendants et les manoeuvres sont les
plus vulnérables au chômage et constituent respectivement 58,3% et
16,2% de la population active ayant déjà travaillé.
On constate également que 87% des pertes d'emploi ont
été enregistrées dans les entreprises privées
(formelles et informelles) en 2004.
On peut distinguer deux types de chômage : le
chômage de courte durée, c'est-àdire moins d'un an, et le
chômage de longue durée dans le cas contraire. Au niveau national,
les chômeurs de courte durée ne représentent que 19%. Cette
proportion est pratiquement la même quel que soit la zone de
résidence (même à Bamako)
Plus de 80% du chômage au Mali est donc un
chômage de longue durée et mérite donc une attention
particulière. Le chômage de longue durée peut
entraîner de graves difficultés économiques, surtout
lorsque les prestations de chômage sont inexistantes au Mali.
Normalement, les allocations éventuelles de licenciement, les
économies personnelles et éventuellement l'aide de la famille
permettent de faire face à un chômage de courte durée.
Le chômage de longue durée frappe plus les femmes
que les hommes, 84,3% chez les femmes contre 77,2% chez les hommes.
La durée moyenne du chômage est de 80 mois soit
environ 6,7 ans(OEF). Elle est donc très longue et serait à
même de compromettre les aptitudes au travail des individus qui
chôment. Toutefois, cette durée devrait être
considérée comme une période où ces personnes n'ont
pas eu accès à un « véritable » emploi, mais pas
comme une absence totale de toute activité professionnelle. La
durée du chômage des anciens actifs occupés est plus courte
(51 mois soit 4,3 ans) que celle des primo-demandeurs qui mettent 88 mois soit
7,3 ans pour obtenir un premier emploi. De ces analyses, il ressort que les
jeunes souffrent plus de chômage, ainsi que les femmes, et que le
chômage est multiformes.