MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE DU MALI
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE * * * * * * * * * * *
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SCIENTIFIQUE Un Peuple Un But
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Une Foi
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* * * * * * * * * * * * * * * FACULTE DES
SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION (F.S.E.G)
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DER : AQPE
MÉMOIRE DE FIN DE CYCLE
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THÈME :
IMPACT DE L'AUTO EMPLOI SUR LE
CHÔMAGE DANS LA VILLE DE
BAMAKO
PRESENTE ET SOUTENU PAR : Mamadou Toloba
POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE EN
SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION : Analyse Quantitative et Po litique
Economique (A.Q.P.E)
Directeur de memoire : Membres du jury :
M. Mamady Sissoko M. Issoufou Mouteye
M. Amadou G Kouyaté
Date de soutenance : le 09/03/2010
PROMOTION (2004 -- 2008)
TABLE DES MATIERES
Introduction
|
1-3
|
Première partie : Approches Théoriques
|
4
|
Chapitre I: Fondement théorique
de l'emploi et du chômage
|
...5
|
Sectoin1 : Approche explicative de
l'emploi
|
5
|
1) Définition du concept de l'auto emploi
|
5-6
|
2) Le plein emploi
|
6
|
|
3) Le sous emploi .
|
6-7
|
3 .1.1-Sous emploi visible 7
3.1.2-Sous emploi invisible 7
Section2 : Approche explicative du chômage
|
.8 8
|
1) Typologie du chômage
|
1.1.1-Le chômage frictionnel
|
.8
|
1.1.2-Le chômage structurel
|
8
|
1.1.3-Le chômage conjoncturel ou cyclique
|
8
|
1.1.4-Le chômage saisonnier
|
9
|
2) Caractéristique démographique du chômage
|
..9
|
3) Le taux de chômage naturel
|
..10
|
Chapitre II : Les contraintes de
l'auto emploi et le chômage
|
10
|
Section1 : Le marché de
l'emploi .
|
.10
|
1) Fonctionnement du marché de l'emploi
|
.10-12
|
2) L'emploi informel
|
12-14
|
|
Section2 :L'auto emploi et ses contraintes
|
14
|
1) Contraintes financières et fiscales
|
14-16
|
2) Contraintes culturelles
|
17
|
|
Deuxième partie : Etude pratique
. 18
L'ANPE . 19 Chapitre III : la politique de lutte
contre le chômage et son analyse.........20
Section1 : Les différents programmes
d'insertions à la création d'emploi 20
1) la nécessité des programmes 20-21
2) Les composantes des programmes 21-22
> Sous composante 1 21
> Sous composante 2 21
> Sous composante 3 22
3) La finalité des programmes 22-23
Section2 :L'analyse du
chômage 23
1) Constat du chômage .23-24
Tableau N°1 : Taux d'inactivité par sexe et zone de
résidence 24
2) L'évolution démographique et le chômage
24-25
3) Le taux du chômage et son analyse 25-27
Chapitre IV: Evaluation de l'impact de l'auto emploi
28
Section1 : Création des activités
d'auto emploi .28
1) Les différents secteurs et branches d'activités
28-29
Tableau N°2 : Répartition de la situation dans la
profession suivant le secteur d'activité 28
2) Les activités d'auto emploi créées
29-30
Figure N°1 : répartition des diplômés
ayant obtenus un emploi en 2006 29
Figure N°2 : répartition des emplois
créés au Mali en 2008 30
3) les secteurs d'activités et le revenu des
indépendants 31
Section2 : Incidence de l'auto
emploi sur le chômage 32
1) Incidence de l'auto emploi selon le secteur et branche
d'activité 32-33
Tableau N°3 : répartition en % des emplois suivant
le secteur d'activité 32
Tableau N°4 : Répartition en % de la population de
Bamako qui travaille par branche d'activité...33
2) Incidence sur le chômage .33-34
3) Incidence sociale .34
CONCLUSION ET RECOMMANDATION 35-37
· Bibliographies : ......38-39
· Annexes : I-V
Tableau N°1 : revenus d'activité par
catégorie socioprofessionnelle ....I
Tableau N°2 : Répartition des chômeurs ayant
déjà travaillé suivant le sexe et la raison principale de
la perte d'emploi .II-IV
Tableau N°3 : Répartition en % des actifs
occupés pratiquant au moins une activité secondaire suivant le
secteur institutionnel de l'activité principale IV
Tableau N°4 : Répartition des emplois intermittents
suivant le type et le lieu de résidence V
REMERCIEMENTS :
Je remercie « ALLAH » le tout Puissant, le
Miséricordieux pour m'avoir donné la vie, la force et le courage
pour la réalisation de ce travail. Que ta gloire dure toujours !
Et son Prophète Mohamed paix et salut sur Lui, pour
tout le bien qu'il a fait pour l'humanité.
Mes chaleureux remerciements vont à l'endroit de :
> M. Mamady Sissoko, DGA Hôpital de Point G et
professeur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion,
avec qui j'ai eu l'honneur et le plaisir de réaliser ce travail. Trouvez
ici l'expression de ma profonde gratitude ;
> L'ensemble du corps enseignant de la faculté des
sciences économiques et
de gestion, mes sincères remerciements et toute ma
reconnaissance ;
> Mon père Salif et ma mère Awa tolo, de
m'avoir guidé dans les moments difficiles de la vie et surtout de
m'avoir octroyé les valeurs qui sont les leurs ;
> Toute la famille Toloba, au Mali et à Abidjan pour
leur soutien moral ;
> Toute la famille Guindo à Sevaré (Mopti),
particulièrement à feu Ba Samba Guindo
> Mes deux grands frères Bekaye Toloba et Dr.Toloba
Yacouba et leurs femmes, pour leur conseil et soutien ; qu'ils trouvent ici mes
sincères reconnaissances ;
> Notre chère patrie, je dis merci infiniment pour
tous les oeuvres dans le cadre de l'éducation, la santé, la
formation, en bref le développement. Nous en sommes fiers.
> Tout le personnel de la direction générale
du budget (DGB), particulièrement la division notification, pour leur
soutien matériel et moral.
> Je n'oublie pas mes frères et soeurs, mes amis et
tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à mon
éducation et surtout à la réalisation de ce travail.
ANPE : Agence nationale pour la promotion de l'emploi AQPE :
Analyse quantitative et politique économique BIT : Bureau international
du travail
CEA : Commission économique pour l'Afrique
CIST : Conférence internationale des statisticiens du
travail DCPE : Document cadre de politique économique
DER : Département d'étude et de recherche
DGB : Direction générale du budget
DNSI : Direction nationale de la statistique et de
l'informatique ELIM : Enquête légère intégrée
auprès des ménages
EPA : Etablissement public à caractère
administratif EPAM : Enquête permanent auprès des
ménages
F CFA : Franc de la communauté financière
d'Afrique FSEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économique
OEF : Observatoire de l'emploi et de la formation OIT :
Organisation international du travail
ONMOE : Office nationale de la main d'oeuvre et de l'emploi PAP
: population active potentielle
PIB : Produit intérieur brut
PJE: Programme emploi jeune
PME : Petite et moyenne entreprise
PNA/ERP : Programme national d'action pour l'emploi en vue de
réduire la pauvreté
PNE : Politique nationale de l'emploi
SMIG : Salaire minimum interprofessionnelle garantie THIMO :
Travaux à haute intensité de main d'oeuvre USA : Etats unis
d'Amérique (United states of America)
II
Introduction
Au cours des deux dernières décennies, la
création d'entreprise ainsi que le travail indépendant n'ont
cessé de susciter l'intérêt des autorités publiques.
En effet, la création d'entreprise ainsi que le travail
indépendant pourraient constituer une porte de sortie au chômage,
voire une alternative à la réduction du chômage.
Le chômage est un phénomène
socio-économique qui touche à des degrés divers tous les
pays du monde. Mais il prend des proportions dramatiques dans les pays pauvres
en raison du sous développement des infrastructures de productions. Chez
nous malgré les multiples efforts déployés par les
autorités publiques pour infléchir la courbe du chômage et
du sous emploi, la crise de l'emploi persiste, apparaissant presque comme un
problème insoluble. Le marché du travail semble en effet
être saturé et l'apport des structures créées pour
juguler le fléau s'avère limité.
Les statistiques établissent que les salariés ne
dépassent guère les cinq pourcent (5%) de la main d'oeuvre
nationale et que la majorité des ressources humaines de notre pays se
trouve dans une situation d'auto emploi (ANPE-2006).
Dans les pays en développement, où rares sont ceux
qui peuvent se permettre d'être ouvertement en chômage, le
problème se pose davantage en terme de sous emploi et travail mal
rémunéré ou médiocre dans le secteur informel.
Raison pour laquelle, promouvoir l'auto emploi à pour
intérêt social de faciliter l'insertion professionnelle et
d'écourter le temps de recherche d'emploi pour la mise en valeur des
compétences du promoteur. Cette façon de faire permet de
réduire le taux du chômage, de stimuler l'esprit d'initiative et
d'autonomie.
Si l'auto emploi naît d'imitation, les pouvoirs publics
doivent améliorer les cadres afin d'inciter le plus grand nombre
à se lancer à leur propre compte. Inciter un grand nombre
améliore le taux d'entreprenariat dans une région ou dans un
pays. Ceci se traduit à une conversion en matière de recherche
d'emploi.
L'intérêt est aussi stratégique. La prise de
conscience de l'auto emploi comme moyen d'insertion professionnelle est une
occasion de conserver pendant une durée assez longue ses
compétences, puisque le chômage à un effet de
« cicatrisation » sur le capital humain. Sans un
emploi, les compétences acquises diminuent pour finalement
disparaître. En effet l'expérience acquise
pendant la période de l'auto emploi rehaussera les
compétences globales du promoteur et lui procure une certaine
faculté d'adaptation qui lui sera bénéfique lorsqu'il
s'engagera dans d'autres aventures sur le marché du travail.
Ainsi du point de vue géographique, une différence
nette apparait entre les zones urbaines et rurales, surtout entre la capitale
et les autres zones. En outre le chômage demeure en zone urbaine. Cette
situation traduit un véritable déséquilibre
géographique quant aux opportunités d'emploi, car la plupart des
unités de productions marchandes étant concentré dans les
zones urbaines dont la capitale.
La problématique que révèle ce sujet
qu'aujourd'hui, il est indispensable de s'attaquer au chômage et aux
problèmes que rencontrent les jeunes défavorisés. Ils sont
soit sans emploi, soit cantonnés dans des emplois très peu
rémunéré, voire pas du tout rémunéré,
appartenant souvent au secteur de l'économie informelle où les
heures et les conditions de travail sont inacceptables (sous emploi) et les
possibilités de progression sont très minces.
Dans un pays en voie de développement comme le Mali, les
perspectives et le modèle de développement économique,
social et politique des décennies prochaines dépendront notamment
de notre aptitude à créer un nombre suffisant d'emplois
décents, susceptible de réduire le chômage et la
pauvreté.
Au regard de cette situation alarmante, des questions s'imposent
à savoir quelles politiques nationales pour l'emploi ? Pourquoi
favoriser l'entreprenariat des jeunes ? Les programmes d'emploi actuels
sont-ils efficaces ? Le travail indépendant est-il un moyen de
réduire le chômage durablement ?
L'objectif principal du travail est d'étudier l'impact
réel de l'auto emploi sur le chômage dans la ville de Bamako.
Spécifiquement le travail à pour objectif de :
v' Déterminer les différentes modalités des
programmes de lutte contre le chômage ;
v' Faire le constat de l'augmentation croissante, au fil des
années du secteur informel ;
v' Déterminer, le rôle du travail
indépendant dans la réduction du taux de chômage ;
v' D'appréhender, le rôle social du travail
indépendant ;
Le présent document est fondé sur une
méthodologie basée sur la recherche documentaire et l'utilisation
des données issues des mémoires et publications scientifiques
à caractère économique.
Ce document est divisé en deux grandes parties, une
première partie basée sur l'étude théorique de
l'auto emploi sur le chômage qui contient deux chapitres :
· Le fondement théorique de l'emploi et du
chômage ;
· Les contraintes de l'auto emploi et le chômage.
Et une deuxième partie portant sur l'étude
pratique de l'auto emploi sur le chômage comprenant aussi deux chapitres
:
· La politique de lutte contre le chômage et son
analyse ;
· L'évaluation de l'impact de l'auto emploi.
Dans chacun de ces chapitres, il y a des sections qui contiennent
des paragraphes.
Première partie : Approches
théoriques
Elle nous permettra de faire recours à des connaissances
théoriques des différentes documentations basées sur
l'emploi dans sa généralité. Ainsi que
la problématique qui entoure la définition du concept de l'
auto emploi
Chapitre I: Fondement théorique de l'emploi et
du
chômage
Section1 : Approche explicative de l'emploi
1) Définition du concept de l'auto emploi :
Plusieurs expressions interviennent dans la désignation de
l'auto emploi. On désigne également l'auto emploi à
travers les expressions de « travail indépendant » ou de
« travail autonome ».Pour l'organisation de coopération et de
développement économique l'OCDE (2000), l'emploi
indépendant est perçu comme une source très importante de
développement de l'entreprenariat et de la petite entreprise, ce qui
représente un potentiel de croissance de l'emploi à long terme.
Selon la définition internationale « un emploi indépendant
est un emploi dont la rémunération est directement liée au
bénéfice et dont le titulaire prend
les décisions de gestion affectant l'entreprise ou est
tenu responsable de la bonne santé de l'entreprise» (l'OCDE-2000,
P166). Dans cette définition, il y a des exceptions notables qui sont
à signaler, en particulier le cas des propriétaires
gérants d'entreprise constitués en société qui
représentent une part importante de l'emploi indépendant dans
certains pays de l'OCDE (31,4% au USA en 1998 par exemple).
Les propriétaires gérants sont
propriétaires de leur entreprise et responsable de sa gestion, mais d'un
point de vu juridique ils sont salariés de l'entreprise. En règle
générale, l'expression « emploi indépendant »
désigne donc
les «travailleurs à leur propre compte » et les
« employeurs ».
La définition qu'ont retenu JOSEPH DJAOWE et CHARLES-ALAIN
BITA dans leur étude, c'est que « L'auto emploi repose sur les
conditions suivantes : il est le fruit d'un libre choix, il assure un revenu
adéquat à la famille et repose sur une relation de
dépendance et/ou de subordination et enfin, il génère des
revenus supérieurs aux prestations qu'on pourrait percevoir en cas
d'assistance1 ».
1. Joseph djaowé et charles-Alain Bita « le
rôle des institutions de micro finances dans la création et le
développement de la petite entreprise camerounaise », in Victor
TSAP, op.cit
Les statisticiens de l'emploi indépendant distingue trois
(3) sous catégories : emploi indépendant sans salarié, ce
qui correspond à la catégorie des
« travailleurs à leur propre compte » ; emploi
indépendant avec salariés (catégorie des « employeurs
» ; et les travailleurs familiaux non rémunérés
2) Le plein emploi :
Le plein emploi apparait pour la première fois en 1913
sous la plume de ARTUR CECIL PIGOU. C'est un objectif de politique
économique. On considère qu'il est atteint lorsque le
chômage n'intervient que pour des raisons telles que l'âge des
travailleurs, leur état de santé ou de qualification
insuffisante. On parle alors de chômage frictionnel. Le plein emploi est
une situation d'une zone dont le chômage est réduit au
chômage frictionnel (appelé aussi chômage de transition ou
chômage incompressible : c'est le chômage de faible durée
existant entre l'arrêt d'un emploi, et le début d'un autre). Il
n'existe pas de difficulté particulière à trouver un
emploi. Cette situation correspond selon certains à un taux de
chômage inferieur à 5%, au sens du bureau international du travail
(BIT), pour d'autres le plein emploi existe lorsque le taux du chômage
global est marginal : moins de 1%.Le plein emploi peut concerner
l'économie entière, ou bien seulement certains marchés du
travail (par exemple, le marché des artisans qualifiés), lorsque
le passage d'un marché de travail à un autre est faible.
La définition courante du plein emploi restreint un peu
les données qu'elle est censée couverte .Par exemple seule les
femmes exerçant un emploi et celles qui sont inscrites au chômage
sont comptabilisées dans la population active, les femmes au foyer, et
pour plus particulièrement même celles qui ont quittées
leur emploi pour assurer un service familial indispensable (éducation
des enfants en bas âge, assistance auprès des parents
âgés ou handicapés) n'étant pas prise en compte .
3) Le sous emploi :
Selon l'organisation international du travail(OIT), le sous
emploi
existe « lorsque la durée ou la productivité
de l'emploi d'une personne est inadéquate par rapport à un autre
emploi possible que cette personne est disposée à occuper et
capable de faire ».Il s'agit d'une défaillance du marché du
travail.
On distingue deux (2) formes de sous emploi :
3.1.1) Le sous emploi visible :
Le sous emploi visible se mesure par le volume horaire
consacré à l'activité. Ce volume horaire est
comparé aux normes en vigueur en vue de déterminer le sous emploi
visible.
Est donc en situation de sous emploi visible toute personne
active occupée travaillant en deçà des normes
légales.
3.1.2) Le sous emploi invisible :
Il se définit comme le fait de percevoir moins que le
salaire minimum, soit d'occuper un emploi à faible productivité,
selon l'hypothèse que rémunération et productivité
sont liées (revenu horaire insuffisant).
Section2 : Approche explicative du chômage
1) Typologie du chômage :
Le chômage désigne l'ensemble des personnes de
quinze ans (15 ans) et plus, privées involontairement d'emploi et qui en
recherche un activement.
La science économique distingue plusieurs types de
chômage selon leurs causes. 1.1.1) Le chômage
frictionnel :
Il est composé des travailleurs ayant quitté leur
emploi pour en rejoindre un autre soit certain, soit facile à trouver
compte tenu de l'état du marché. Sans conséquence sociale
dramatique, il est un indicateur de mobilité professionnelle et de
dynamique économique ; il reste très limité lorsque la
conjoncture est mauvaise (on ne démissionne pas d'un emploi, sans avoir
la proposition certaine, en période de sous emploi de masse).
1.1.2) Le chômage structurel :
Il est dû à des changements structurels dans divers
secteurs de l'économie. Beaucoup plus préoccupant, il provient
des rigidités de nature économique, sociale et politique. On peut
l'expliquer à partir de l'inadéquation entre l'offre et la
demande de travail.
1.1.3) Le chômage conjoncturel ou cyclique :
Il est dû à l'évolution négative de
l'économie, au ralentissement de l'activité.
1.1.4) Le chômage saisonnier :
Il est lié aux variations d'activité au cours de
l'année dans certains secteurs économique (exemple : le tourisme)
et chômage technique, subi par des travailleurs dont les moyens de
productions sont devenus inutilisables, sont à classer parmi les causes
secondaires du chômage.
2) Caractéristique démographique du
chômage :
La croissance démographique à été
toujours une réalité mondiale. Cette croissance pour la seule
région de l'Afrique sub-saharienne s'élevait à un taux
annuel moyen de 2,5% sur la période de 1997 à 2006. De nombreux
constats montrent que la transition démographique a bien
été engagée. Celle-ci constitue l'élément le
plus révélateur de l'explication de l'accroissement de la
population sur le marché de l'emploi. Elle distingue entre autre par le
fait que la proportion de jeunes y est relativement élevée.
Cependant en réalité, ceux-ci représentent une part
marginale sur le marché du travail ce qui provoque un retard dans leurs
processus de socialisation. « Par transition démographique on
entend : le passage par étape d'un régime démographique
traditionnel, caractérisé par des taux de natalité et de
mortalité élevés, à un régime
démographique moderne présentant les caractéristiques
inverses (faibles natalité, faible mortalité2)
».
En 2015, certains prévoient particulièrement pour
l'Afrique sub-saharienne, que le nombre de travailleurs et de chercheurs
d'emploi sera trois fois supérieur à celui des membres de l'OCDE,
de l'Europe de l'Est et de l'ex-Union soviétique réunis. Cela
s'explique entre autre par une diminution de la population active dans les
principaux pays industrialisés qui profitera à la croissance
à posteriori de la population active des pays en voie de
développement.
Selon quelques auteurs, la croissance de l'offre de travail se
décompose en deux éléments. Elle se caractérise
avant tout par le renforcement de la population en âge de travailler qui
dépend de l'évolution de la structure par âge de la
population, d'autre part, elle est composée de l'évolution de la
participation de cette même population au marché du travail. Il
faut signaler que l'accroissement naturel de la population c'est-à-dire
l'excédant de la natalité sur la mortalité va influencer
sur l'offre global de travail ; ainsi que les flux migratoires (internes et
externes)
2 l'économie de Bandoeng à la mondialisation
2eme ed,stéphanie treillet, collection Circa dirigé
par CDechaudemaison,Ed Armand colin,2007,231 pages
3) Le taux du chômage naturel :
Le taux du chômage naturel correspond à la
combinaison du chômage structurel et du chômage de friction, ce
sont les formes de chômage qui ne peuvent pas être
évitées même à un niveau très
élevé d'activité économique.
C'est un concept créé par MILTON FRIEDMAN et EDMOND
PHELPS dans les années 1960. Pour FRIEDMAN, il correspond au taux de
chômage d'équilibre vers lequel l'économie tend sur le long
terme. Selon l'hypothèse du modèle, en absence de choc et de
cycle économique, les salaires tendent à un niveau
d'équilibre qui égalise l'offre et la demande sur le
marché du travail. Le chômage découle alors pour un niveau
de compétence donné, du refus des travailleurs d'accepter un
salaire jugé trop faible (concept de chômage volontaire et salaire
de réserve) et l'inintérêt pour les firmes de proposer un
salaire trop élevé. Il est issu de la théorie
néoclassique. Ainsi ce taux de chômage d'équilibre
dépend de l'importance des rigidités qui empêchent le bon
fonctionnement du marché de travail. Le taux de chômage naturel
n'est pas constant, car dépend des facteurs réels qui agissent
à la fois sur l'offre et la demande : facteurs démographiques, le
progrès technique(SOLOW), salaire minimum.
Chapitre II : Les contraintes de l'auto emploi et
le
Chômage
Section1 : Le marché de l'emploi
1) Fonctionnement du marché de l'emploi :
Le fonctionnement du marché de travail suppose
l'ajustement entre l'offre et la demande d'emploi. Cette situation implique un
compromis entre le patronat et les salariés en ce qui concerne les
salaires et les qualifications.
Les néoclassiques considèrent le travail comme une
marchandise homogène. On parle de marché de l'emploi lorsque d'un
côté, un travailleur (les ménages en général)
se présente sur le marché du travail pour offrir sa main
d'oeuvre. Il se comporte donc comme un vendeur. Evidemment, plus le salaire
offert pour un emploi donné est élevé, plus les candidats
sont nombreux et inversement. De plus, un individu accepte un l'emploi que s'il
estime plus avantageux à ses yeux, c'est-à-dire, celui qui offre
la rémunération la plus élevée au regard des
attraits et difficultés du poste. A l'inverse, un employeur (les
entreprises en général) se présente sur le marché
du travail pour se procurer de la main-d'oeuvre, et se comporte donc comme un
acheteur. Ainsi, l'employeur accepte d'embaucher un travailleur que s'il
rapporte plus qu'il ne coûte. Selon la même logique, un employeur
ne consent à des hausses de salaires ou des avantages sociaux
supplémentaires qu'à condition que la productivité des
travailleurs soit suffisante pour justifier des coûts additionnels. Sur
ce marché se confrontent une offre et une demande de travail, qui sont
une fonction respectivement croissante et décroissante du salaire
réel. Le déséquilibre sur ce marché porte le nom
de
« chômage ».
Deux théories s'opposent quant à l'origine du
chômage dans une économie : la théorie libérale
estime que « le chômage est volontaire » et la théorie
keynésienne selon laquelle « le chômage est involontaire
». Selon la théorie libérale, lorsque le marché
fonctionne convenablement, le salaire est parfaitement flexible et permet
d'égaliser l'offre à la demande de travail. Une offre
supérieure à la demande conduit à une baisse du salaire,
et une demande supérieure à l'offre à une augmentation,
cela jusqu'à égalité entre les deux. Sauf un certain taux
de chômage frictionnel ou chômage d'équilibre, mis en
évidence par William H. Beveridge, résultant de la
mobilité du travail et du laps de temps nécessaire pour retrouver
un nouvel emploi après avoir quitté le précédent,
ou un taux de chômage naturel résultant de l'inadaptation de
certains individus (Friedman), le chômage, selon cette théorie est
volontaire et s'explique par un refus individuel ou collectif d'accepter de
travailler au salaire d'équilibre.
Par ailleurs, les prolongements néolibéraux
conviennent que l'Etat serait à l'origine du chômage par ses
interventions qui nuisent au fonctionnement du marché. Ainsi Friedman et
Rueff pensent que l'allocation de chômage perturbe le calcul rationnel
des individus. Chez les Keynésiens, par contre, le chômage n'est
pas un phénomène « microéconomique » et «
volontaire » Selon Keynes, l'équilibre partiel existe, mais il n'y
a aucune raison pour que les seules forces du marché y parviennent,
puisque offre et demande de travail résultent de variables
différentes (salaire nominal pour l'offre de travail et salaire
réel pour la demande de travail). Le niveau d'emploi n'est pas
fixé sur le marché du travail, il résulte directement du
niveau global de la production, qui lui même résulte du niveau de
la demande effective, c'est-à-dire, de la demande anticipée par
les entreprises.
Quelle que soit la théorie sur l'origine du chômage,
des spécialistes convergent aujourd'hui pour admettre qu'il faut rendre
le marché du travail flexible (minimiser les conditions et les
coûts d'entrée et de sortie). Pour que le marché de travail
soit qualifié de flexible, il doit donc fonctionner librement et pouvoir
s'adapter aux chocs conjoncturels et à un environnement
économique en perpétuelle évolution. La flexibilité
du marché du travail désigne la facilité avec laquelle les
travailleurs et les employeurs peuvent négocier des contrats de travail
mutuellement avantageux. Selon Joseph Stiglitz (1974), la rotation de la
main-d'oeuvre (le turn-over) a en effet un coût non négligeable
pour l'entreprise : un coût de licenciement (surtout si des primes de
licenciement sont prévues), un coût d'embauche (par exemple
l'utilisation d'un cabinet de recrutement), un coût de formation et un
coût d'adaptation (les nouveaux embauchés sont moins productifs
que les anciens). Ces nouveaux coûts peuvent inciter les entreprises
à rémunérer leurs salariés au-dessus du salaire du
marché (et donc du salaire d'équilibre) afin de fidéliser
leur main-d'oeuvre.
Quand un marché de l'emploi est tourné en
majorité vers le secteur informel, la rigidité du marché
de l'emploi (la vitesse de rotation d'un poste à un autre ou d'un emploi
à un autre est réduite) constitue un des dysfonctionnements du
marché de l'emploi. Cette rigidité s'apprécie à
travers des indicateurs comme le coût du recrutement, le coût du
licenciement et l'indice de rigidité de l'emploi (La Banque Mondiale et
l'International Finance Corporation) définissent ces indicateurs) :
· le coût du recrutement : cet indicateur
mesure toutes les prestations sociales notamment le fonds de pension,
l'assurance maladie, l'assurance maternité, les accidents de travail,
les allocations familiales et autres contributions obligatoires ainsi que les
charges salariales liées à l'embauche d'un employé,
l'indice est comprise entre 0 et 100. Celui du Mali est 33(doing business
2010)
· le coût du licenciement : cet indicateur
mesure le coût des exigences en matière de préavis au
licenciement, des indemnités de licenciement et des amendes dues en cas
de licenciement pour sureffectif. Ces charges peuvent conduire les entreprises
à maintenir ses anciens effectifs. Les effets sont négatifs sur
les jeunes qui doivent intégrer le milieu professionnel où la
saturation des postes conduit au chômage de ces derniers, l'indice est
comprise entre 0 et 100. Celui du Mali est 40(doing business 2010)
· L'indice de rigidité de l'emploi est la
moyenne de trois sous- indices : l'indice de difficulté à
recruter, l'indice de rigidité des horaires et l'indice de
difficulté à licencier. Chacun de ces sous- indices se compose de
plusieurs éléments et est affecté d'une valeur entre 0 et
100 ; plus la valeur est élevée, plus la réglementation
est rigide. Celui du Mali est 31(doing business 2010)
Ces rigidités sont des raisons qui limitent la chance des
jeunes à intégrer le milieu professionnel immédiatement
après leur carrière universitaire ou scolaire
2) L'emploi informel :
L'expression de travail décent reflète une
aspiration universelle à savoir l'espoir de tout un chacun
d'accéder à un travail productif dans des conditions de
liberté, d'équité, de sécurité et de
dignité humaine. L'expression découle des travaux du Bureau
international du travail depuis son rapport à la 87ème
session de la
Conférence internationale du Travail en
19993.
En absence de travail décent, la population active qui se
retrouve au chômage a le sentiment d'être inutile, exclut, de ne
valoir rien ce qui fragilise leur stabilité. Entre autre, cela les
poussent à exercer des activités illégales pour pouvoir
survivre.
Dans les années 1970, le secteur public dit encore
secteur formel structuré était le premier employeur dans un pays
où la population active urbaine ne cessait de croître. Or, le
ralentissement des embauches des années 1980 s'est traduit par de
profonds bouleversements sur le marché du travail urbain impliquant
des
licenciements importants dans le secteur privé qui n'a
pas pris le relais. Les évolutions mouvementées du secteur formel
n'ont fait qu'accélérer le développement du secteur
informel.
3 OCDE « la renaissance partielle de l'emploi
indépendant, Paris perspective de l'emploi de l'OCDE
Selon certaines enquêtes, le secteur informel a pour but
principal la satisfaction des besoins des ménages, principalement en
biens de consommation courante (alimentation, habillement) et en services, il
constitue également le mode d'insertion privilégié de la
main d'oeuvre.
Tout cela laisse entrevoir que le développement du
secteur informel dans les grandes villes d'Afrique subsaharienne
témoigne plus d'une logique de survie que de l'émergence
d'activités productrices qui offriraient une solution alternative
à la crise du marché de l'emploi.
Il est délicat de définir le secteur informel dans
la mesure où il y a une diversité des acteurs constituant la main
d'oeuvre de travail : les salariés non protégés et
indépendants, mais aussi les apprentis et les travailleurs familiaux
collaborant à l'entreprise familiale.
Ainsi la définition donnée par la XVème
Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST) en 1993 :
« le secteur informel peut être décrit, d'une façon
générale comme un ensemble d'unités de production des
biens ou des services en vue principalement de créer des emplois et des
revenus pour les personnes concernées. Ces unités ayant un faible
niveau d'organisation, opèrent à petite échelle de
manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail
et le capital en tant que facteurs de production4 ». Dans un
contexte, où la majorité de l'emploi proviennent de l'informel,
l'essentiel est de savoir comment rendre le travail informel décent ou
comment permettre la formalisation du travail informel, mais surtout comment
créer plus d'emplois formels. Le concept d' « emploi informel
» se défini pour l'exercice d'une activité économique
par le non enregistrement, l'absence de contrat ou de protection sociale.
La micro-entreprise est donc un segment principal constitutif du
secteur informel. Selon la classification internationale utilisée par le
BIT, une microentreprise s'identifie dès lors qu'elle compte moins de 10
personnes employées.
On peut tirer d'une étude5 menée par
Sarah MARNIESSE6 sur le marché du travail en Afrique
sub-saharienne, que 85% des emplois crées en 1993 l'ont
été dans le secteur informel
4 http/
www.uneca.org/statistics/stacom
2008/document/Fr-informel sector.pdf /5 Marché du travail et
compétitivité en Afrique subsaharien, dénis Cogneau,sarah
Marniesse,J.Y Moisseron,Economica,2000,173 pages./6*Economiste de l'agence
Française de Développement(AFD)
Le constat qui ressort depuis une vingtaine d'années est
que le secteur informel grossit de jour en jour. Concernant l'Afrique
sub-saharienne et notamment de l'Ouest, les micro-entreprises
représentent un poids important tant au niveau des emplois
proposés que dans le nombre d'entreprise concernée.
Dans « Les activités informelles »,
principalement celles des micro-entreprises progressent plus qu'elles ne
régressent. Les comportements des entrepreneurs de ce secteur sont
variables. En effet, on constate que dans le secteur informel parmi les
travailleurs indépendants, il y avait ceux qui étaient devenu
indépendants pour des raisons positives. Le plus souvent, il s'agit de
petits entrepreneurs qui deviennent indépendants pour tirer parti des
compétences et expériences acquises lors de leur passage dans le
secteur formel et cela avant de monter leur petite affaire.
Dans cette optique, il semblerait que le développement de
ces activités informelles ne doit pas être mal perçu en ce
sens qu'elles ne dégradent pas forcément le marché du
travail. Il est montré que parfois ces activités sont aussi
compétentes que celles du secteur formel.
Section2 :L'auto emploi et ses contraintes
1) Contraintes financières et fiscales :
Pour investir dans une activité économique les
difficultés rencontrées peuvent être
financières. En effet, les conditions des
institutions financières ainsi que le montant important du capital
minimum pour commencer légalement une activité sont des
contraintes fortes. L'effort personnel du créateur lui-même
dépend de sa propension à épargner. Or, des
études7 montrent que le capital économisé par
les salaires dépasse rarement quelques dizaines de milliers de francs.
Il ressort que les fonds propres apparaissent comme une source de financement
largement insuffisante. Les contraintes financières constituent ainsi un
frein à l'entreprenariat. La facilité d'accès au
crédit favorise le financement des activités. Si des gens ne
choisissent pas d'investir massivement, c'est en partie à cause des
conditionnalités des banques qui ne sont pas à leur
portée, mais aussi de l'environnement macroéconomique qui entoure
les règles de crédit. Dans un environnement essentiellement
informel et où la densité des banques est insuffisante, le faible
taux de bancarisation constitue aussi un frein à l'accès au
crédit sans omettre la culture même du crédit.
7 Paugman,S, « le revenu minimum d'insertion en France
après six ans ;un bilan contrasté »Intervention
économique, N°28, Montréal, P,21-45
Dans la FRANC la relation entre les institutions
financières et les PME à besoin de financement
révèle une situation paradoxale : d'une part, il existe un
secteur privé qui a un besoin de financement pour se développer
et d'autre part le taux d'épargne est relativement élevé,
ce qui se traduit par un secteur bancaire anormalement sur liquide.
En effet, la surliquidité bancaire désigne une
situation de déséquilibre profond et permanent entre les
ressources et les emplois d'une banque. Plus spécifiquement, elle
traduit une situation où la trésorerie bancaire est en permanence
largement excédentaire, en raison des facteurs autonomes (conjoncturels)
et institutionnels. Cela peut provenir de l'utilisation de l'instrument de la
politique monétaire qui impose aux banques commerciales la constitution
des réserves obligatoires non rémunérées, ou bien
des variations positives des opérations extérieures. Le ratio de
liquidité qui dispose que les disponibilités des
établissements de crédit doivent être au moins
égales à leurs exigibilités à moins d'un mois.
Ainsi, toute banque dont le ratio de liquidité se situe au-dessus de
100%, peut être considérée comme étant en situation
de surliquidité.
Le paradoxe est que cette surliquidité s'accompagne d'une
situation de rationnement du crédit dans le financement des projets
notamment en direction des PME. Le rationnement du crédit
désignant la situation d'une banque qui refuse de prêter aux
conditions de quantité et de taux demandés.
Selon le dernier rapport de la Commission Economique pour
l'Afrique(CEA), deux justifications fondamentales peuvent être
avancées pour expliquer les sources de cette surliquidité.
Premièrement, elle serait le résultat du rapatriement des
capitaux spéculatifs qui avaient été placés hors de
la zone pour se protéger contre la dévaluation, ainsi que des
recettes d'exportation qui n'étaient plus domiciliées dans les
banques locales. Deuxièmement, elle serait le fait de l'incertitude qui
pèse sur l'environnement des affaires, qui n'est pas susceptible de
réduire la perte de la banque en cas de défaillance de
l'emprunteur. C'est ce qui explique que la plupart des projets ne soient pas
éligibles au financement bancaire alors qu'ils présentent un
potentiel économique important. Selon les offreurs de crédit, les
difficultés de financement du secteur privé sont globalement
liées soit au risque de réalisation de l'état
défavorable de la nature (choc qui peut perturber le fonctionnement du
secteur) ou bien celui du défaut de remboursement de l'emprunteur. Ces
deux risques traduisent souvent l'une des formes suivantes (CEA, 2007):
l'asymétrie de l'information qui apparaît dans la
difficulté de déterminer le risque des projets proposés
à partir des données comptables, l'insuffisance de
sûretés réelles pour garantir les prêts et
réduire la probabilité de défaut de l'emprunteur
liée au risque d'aléa moral, des dysfonctionnements des
procédures de recouvrement et la faiblesse des fonds
propres qui ne sont pas en mesure de participer
financièrement même à un faible niveau au financement de
leurs propres projets.
En effet, une économie basée majoritairement sur
le secteur informel, cas des Etats Africains. Les « micro-entrepreneurs
» qui constituent ce secteur sont exclus du système bancaire
conventionnel. Cette situation les pousse à se diriger vers les
institutions de micro finances. Dans la plupart des cas, ces crédits
sont octroyés avec des taux assez élevés, ce qui rend
beaucoup insolvable.
Les contraintes sont aussi d'ordre fiscal.
La fiscalité peut être incitative ou dissuasive de
la promotion d'emploi indépendant. LAFFER8 a établi
une corrélation entre le taux d'imposition et les recettes fiscales, une
relation à optimiser pour maximiser les recettes fiscales sans nuire
à l'entreprise. Les analystes du secteur informel pensent que la
rigidité fiscale contribue à la promotion du travail au noir. La
propension à l'informel en Afrique ainsi que le phénomène
des « faux indépendants » dans les pays de l'OCDE sont des
illustrations de la propension à l'évasion fiscale : «
Hormis l'Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, on a constaté à
différents moments, dans plusieurs pays, un accroissement du nombre de
travailleurs indépendants qui travaillent pour un seul donneur
d'ouvrage, et pour lesquels le statut d'indépendant n'est
peut-être guère plus qu'un moyen de réduire la
fiscalité totale supportée par l'entreprise et par le
travailleur9*». La fiscalité, malgré le fait
qu'il soit un outil de souveraineté de l'Etat, de l'amélioration
de ses revenus et de la justice sociale, se conçoit souvent comme source
de pauvreté et limite l'entreprenariat. Un conflit existe entre le
pouvoir public et les redevables (contribuables) : l'opinion voudrait,
collectivement, plus de services publics et moins de taxes, pourtant les
premiers ne vont sans les seconds. Le souci est de trouver une fiscalisation
optimale répondant à la fois aux aspirations de l'Etat, sans
décourager les entrepreneurs, des petits comme des grands.
8 Papin, R, Stratégie pour la création
d'entreprise, Paris, Dunod 2001/ 9*Parrot,E, L'argent, Paris Ed
Salvator,2002
3) Contraintes culturelles :
La culture est un critère très déterminant
quant à l'encouragement ou au découragement de l'esprit
d'entreprise. Aujourd'hui, on évoque l'idée d'une certaine «
culture d'entreprise. » Difficile à définir, la culture
d'entreprise moderne peut se résumer à travers le souci de
rechercher le bénéfice (maximisation de profit), l'accumulation
du capital dans une perspective d'un investissement productif, la culture
documentaire permettant la transparence et le compte rendu des états
financiers en vue d'un meilleur suivi. Cette manière de définir
la « culture d'entreprise » se heurte, en Afrique, aux
considérations et pressions sociales limitant l'achèvement des
objectifs de maximisation. Les notions de « pluralité de
rationalité » et de «limite de rationalité » sont
encore objets de recherche, puisque le domaine de la rationalité des
agents économiques possède des limites. Les deux limites
importantes sont la pluralité des rationalités et la limite
même de la rationalité. Le fait que la rationalité soit
plurielle permet de valoriser la manière d'agir des cultures autres
qu'occidentales, réputées d'être rationnelles. La limite de
rationalité tient compte des limites physiques et du caractère
fini de la condition humaine qui l'empêcherait d'avoir de l'emprise sur
toute chose. En invoquant un des freins à l'esprit de l'entreprise en
Afrique, Alioune Sall parle de la prédominance des systèmes
lignagères comme mode de production ayant comme conséquences
« un caractère commun : la minimisation du risque y
est préférée à la maximisation du profit ou de la
productivité. La recherche de la minimisation du risque inspire les
décisions de migrer, elle conduit surtout à investir dans les
liens sociaux, à les diversifier et à les privilégier par
rapport à l'accumulation du capital...Ainsi l'investissement dans le
lien social amène-t-il à donner aux solidarités intra et
intergénérationnelles un rôle clé dans la
société10». La conséquence de ce choix est
que ces systèmes de production minimisent autant que faire se peut
l'investissement physique et économique. La culture documentaire quant
à elle évoque les notions de gestion où règne le
souci de transparence et de communication des états financiers
pertinents, parfois une des conditions pour bénéficier d'un
crédit auprès des établissements de crédit.
Ces contraintes justifient les limites d'entreprendre et de
promouvoir de manière générale l'esprit d'entreprise.
Elles peuvent justifier aussi le refuge du dynamisme entreprenariat dans
l'informel et dans les micros entreprises.
10 Rotillon, Economie des ressources naturelles, Paris la
Découverte, 2005
Deuxième partie : Etude pratique
Elle nous permettra d'introduire l'Agence Nationale pour la
promotion de l'emploi(ANPE), et l'ensemble de la politique de lutte contre
le chômage. Elle permettra aussi d'étudier l'incidence
réelle de l'auto emploi sur le chômage dans la capitale
malienne(Bamako).
L'ex -Office National de la Main d'OEuvre et de l'Emploi
(ONMOE) actuelle Agence Nationale pour l'Emploi (ANPE) a été
créée par l'ordonnance N°01- 016/PRM du 27février
2001 ratifiée par la loi n°01-019 du 30 mai 2001.Elle est
organisée par le décret n°01-054/PRM du 23mars 2001, par la
délibération n°01/CA-ANPE et la Décision
n°044/ANPE.
Elle est un établissement public à
caractère administratif (EPA) dotée de son autonomie
financière et de la personnalité morale.
La mission de l'ANPE est de contribuer à la mise en
oeuvre de la politique de l'emploi du gouvernement du Mali. A ce effet elle est
chargée de :
· Procéder à la collecte, à la
centralisation, à l'analyse et à la diffusion des données
relatives au marché de l'emploi ;
· Procéder à la prospection, à la
collecte des offres d'emploi auprès des employeurs et à la mise
en relation de l'offre et de la demande de l'emploi ;
· Assurer l'accueil, l'information et l'orientation des
demandeurs d'emploi ;
· Promouvoir l'auto emploi à travers l'information
et l'orientation des futurs entrepreneurs ;
· Réaliser toutes activités en relation avec
ses missions qui lui serait confié par l'Etat, les
collectivités territoriales ou les établissements publics ;
· Réaliser toutes études sur l'emploi et la
formation professionnelle ;
· Concourir à la mise oeuvre des activités de
formation professionnelle, de perfectionnement, de reconversion et d'insertion
;
· Concevoir et mettre en oeuvre des mécanismes et
des actions destinées à assurer la promotion de l'emploi,
notamment de l'emploi féminin.
Elle dispose d'une antenne dans chacune des régions du
Mali
Chapitre III : la politique de lutte contre le
chômage
et son analyse
Section1 : Les différents programmes
d'insertions à la création d'emploi
1) la nécessité des programmes :
Dans un contexte ou le chômage de masse fait son
apparition, ainsi que le développement du sous emploi.
L'élaboration des programmes d'emploi pour la réduction du
chômage est nécessaire en matière de politique nationale de
l'emploi. Par politique publique nous entendons l'ensemble des interventions de
la puissance publique en vue de faire reculer le chômage et relancer
l'emploi (dépense publique pour l'emploi, programme de formation
professionnelle.....).
Au Mali, en définissant la politique nationale de
l'emploi les autorités disent considérer l'emploi comme la base
de développement humain durable et comme un moyen primordial de lutte
contre la pauvreté. A ce titre, on peut retenir entre autre et tel que
définis dans le document cadre de Politique Economique (DCPE-1998), les
objectifs suivants :
· conforter et sécuriser les emplois privés
existants et améliorer les performances dans l'emploi public ;
· Réduire le chômage et le sous emploi par
l'intensification des activités (notamment à haute
intensité de main d'oeuvre) ;
· Améliorer l'offre de main d'oeuvre par une
meilleure des formations aux besoins ;
· Accroitre la demande de travail dans les milieux urbains
et ruraux grâce au développement du secteur privé ;
· Promouvoir l'emploi au niveau local en tenant compte des
spécificités au niveau régional ;
Pour ce qui concerne spécifiquement les jeunes, la
nécessité était pour les autorités publiques de
faire la promotion de l'auto emploi (création d'entreprise notamment par
les jeunes diplômés).
Ainsi dans les années 1990, tirant la leçon de
l'échec de cette approche, les autorités ont opté pour
une politique tournée vers la promotion de l'emploi
salarié, à travers notamment le volontariat
(programme destiné à recruter des contractuels dans le secteur de
l'enseignement et de la santé) et le stage de qualification
professionnelle à travers les contrats de qualification
professionnelle.
Mais à partir de 2003, les autorités publiques ont
jugé nécessaire la mise en place de plusieurs programmes en
faveur de la promotion de l'auto emploi (création d'entreprise, stage
professionnelle, stage de qualification....).
Il ressort de ce constat que l'ensemble de ces programmes avaient
pour but de réduire le chômage et le sous emploi.
2) Les composantes des programmes :
A quelques variantes près, tous les programmes
présentent les mêmes composantes à savoir travaux à
haute intensité de main d'oeuvre (THIMO), l'aide à l'insertion
par l'aide à l'embauche et l'auto emploi et le renforcement
institutionnel.
> Sous composante 1 : THIMO
Ces travaux à haute intensité de main d'oeuvre
portent principalement sur
· La réhabilitation et l'entretien des routes et des
pistes rurales
· L'assainissement et la gestion des ordures
ménagères
· La réhabilitation d'autres infrastructures (centre
de santé école et bâtiments publics).
> Sous composante 2: Aide à l'insertion par
l'aide à l'embauche et à l'auto emploi
Ici, il s'agira d'intervenir à la fois au niveau de
l'emploi salarié et de l'auto emploi. Pour ce qui est du premier, il est
prévu la mise en oeuvre et le développement de la formation
professionnelle technique ainsi que l'apprentissage. Ces mesures permettront
d'accroître l'employabilité des personnes cibles ce qui doit
faciliter leur insertion sur le marché du travail. Quant au second, les
programmes insistent sur la mise en place d'un fonds d'appui aux
activités prioritaires, par exemple la préparation et
l'exécution des microprojets prioritaires (individuel et/ou collectifs
et décentralisé), sans oublier l'appui à l'accès au
crédit auprès des institutions financières.
Par ailleurs, il sera accordé un appui à
l'information en améliorant sa collecte, son analyse et sa diffusion.
> Sous composante 3 : Appui
institutionnel
Vu la diversité des programmes d'emploi au Mali, il
importe d'assurer la cohérence et :
· L'intégration de leurs activités,
· La synergie entre les composantes d'un programme et
d'autres programmes
· La révision de la stratégie nationale au
niveau des objectifs, des instruments et des incitations
· Le renforcement des capacités des principales
institutions s'occupant de l'emploi
3) La finalité des programmes :
Le chômage, en particulier lorsqu'il persiste sur une
longue période contribue à accroître le taux de
dysfonctionnement social (dépression chronique, violence familiale,
etc.) le sentiment de désespoir, la perte de l'estime de soi,
résultant du chômage et de l'absence de possibilités
d'emploi qui conduisent à un amoindrissement de la volonté
d'obéir à la loi et à un refus de se conformer aux normes
sociales ,d'où l'idée de l'instauration de plusieurs programmes
(programme emploi jeune (PJE),programme 2000 jeunes volontaires dan la fonction
publique, programme de promotion de l'auto emploi en zone urbaines et rurales,
programme national d'action pour l'emploi en vue de réduire la
pauvreté ( PNA/ERP)....) d'insertion et de réinsertion
apparaît non seulement comme une bouée de sauvetage pour tous les
chômeurs, mais aussi un moyen pour repenser la vision de
développement harmonieux de notre pays.
La réinsertion est un processus permettant le retour
des chômeurs sur le marché de l'emploi ou revenir dans sa
région et s'insérer effectivement dans son milieu.
Le Programme Emplois Jeunes (PEJ) est un vaste programme qui a
comme objectif de développer, de contribuer à l'offre de
possibilités d'emploi salarié et d'emploi indépendant tant
en milieu urbain qu'en milieu rural ainsi qu'à la mise en place d'un
système de financement et de garantie des projets d'entreprises des
jeunes. Il couvrait une période de 5 ans (2002 - 2007) avec comme champ
d'application territorial l'ensemble du Mali et s'adresse à l'ensemble
des jeunes maliens âgés de 15 à 40 ans
(diplômés et non diplômés, de l'intérieur
comme de l'extérieur) en quête d'insertion professionnelle. Le
programme continu jusqu'à présent.
Le PNA/ERP est principalement destiné au financement de
la population vulnérable (Associations, personnes handicapées
etc. ....)
Quant à la réintégration, c'est
également un processus qui consiste à l'acquisition des
compétences et la réalisation des activités
économiques en permettant de se prendre en charge (par la promotion de
l'auto emploi).
Pour atteindre les objectifs fixés, cinq domaines
d'interventions prioritaires ont été retenus dans le cadre de la
Politique Nationale de l'Emploi (PNE) : l'emploi local, la promotion des
travaux à haute intensité de main-d'oeuvre(THIMO), la formation
professionnelle et technique, le développement des entreprises et
l'emploi informel.
Surtout l'approche THIMO, qui a pour mission une plus grande
quantité d'utilisation de mains d'oeuvres (aménagement et
réhabilitation des routes....). Ainsi, la valorisation de l'emploi
informel relève d'une vision stratégique, car la majorité
des indépendants exercent dans ce domaine (71,4% en 2004).
De l'analyse de la politique publique de l'emploi ont peut
retenir essentiellement des résultats mitigés :
La stratégie basée sur l'auto emploi à
donner des résultats pas très souhaitable, car les projets
financés n'ont pas eu un réel impact économique (en terme
d'embauche d'emploi) ;
Les emplois crées sont majoritairement temporaire ;
La plupart des projets financés sont en faveur des
diplômés et des hommes ;
Section 2 :L'analyse du chômage
1) Constat du chômage :
La durée moyenne du chômage au Mali est d'environ
de sept (7) ans(OIT).Ce chiffre parait considérable et amène
à poser la question de savoir si les individus concernés ne
perdraient pas leurs aptitudes et qualification durant la période. Un
processus de « déqualification » est à craindre. En
effet, un tel processus remet en cause « l'employabilité »des
chômeurs.
La population en âge de travailler ou population active
potentielle (PAP) est estimée en 2004 à 5 256 297 individus, soit
47% de la population totale du pays. Elle est composée de 2 997 032
femmes, soit 56,5% et 2 259 265 hommes, soit 43,5%.
Mais sur le plan géographique, la majeure partie, presque
69% de la population active potentielle se trouve en zone rurale.
La capitale, Bamako abrite 727 813 individus en âge de
travailler (environ 14% de la population active du pays).D'autre part, quelle
que soit la zone de
résidence, la population femme en âge de
travailler est supérieure à celle des hommes : 55% à
Bamako. En 2004, les actifs occupés à Bamako
représentaient 53,2% de la population active potentielle.
Ainsi le taux du chômage s'établissait à 11%
dans la ville de Bamako (aujourd'hui estimé entre 5 à 8%).
Le taux d'activité qui est un indicateur du marché
de travail, était estimé à 59,8%, cela signifie que la
population active qui travail à Bamako, rapportée sur l'ensemble
de la population active est supérieure à 50%.
Le taux d'inactivité mesure le rapport entre le nombre
d'inactif appartenant au groupe d'âge de 25-54 ans (groupe où
l'inactivité est maximale) et le nombre total des personnes appartenant
à ce groupe. Un taux d'inactivité assez élevé
indique des difficultés de l'économie à créer de
l'emploi, ce taux était 25% en 2004 à Bamako. Mais ce taux
augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la capitale,
cela justifie la disparité géographique de l'emploi au Mali.
Le tableau ci-dessous présente les taux
d'inactivité des 25 - 54 ans par sexe et zone de résidence.
Tableau N°1: Taux d'inactivité par sexe et
zone de résidence
Zone de résidence
|
Hommes
|
Femmes
|
Ensemble
|
Bamako
|
5,7
|
42,4
|
25,0
|
Autres villes
|
14,8
|
54,5
|
38,2
|
Zones rurales
|
18,4
|
59,3
|
43,8
|
Ensemble
|
15,8
|
56,6
|
40,4
|
|
Source : OEF-2004
2) L'évolution démographique et le
chômage :
L'accroissement démographique de la ville de Bamako est
impressionnant : 2500 habitants en 1884 ; 8000 habitants en 1908 ; 37000
habitants en1945 ; près de 100 000 habitants en 1960 lors de
l'indépendance du Mali. L'agglomération comptait plus de 1 258
182 habitants, soit 38% de la
population urbaine du Mali (OEF-2004), et continue d'attirer
une population rurale en quête de travail (estimé aujourd'hui
à plus 2 000 000
d'habitants).Cet accroissement incontrôlé entraine
des difficultés en terme de création d'emploi dans la ville. Mais
sur cette population 52,5 étaient des femmes (OEF-2004).
La population de Bamako est relativement très jeune, car
les moins de 15 ans représentait 42,1%(OEF).Les personnes
potentiellement actives sont nombreuses. Le groupe d'âge 15-59 ans
constitue 54,4% des effectifs de la population de Bamako. L'importance de ce
groupe d'âge serait due à l'exode rural et à la migration
des élèves pour les écoles professionnelles et
l'université. La plupart des élèves et étudiants
restent après leur étude, ceci à un effet d'accroitre
l'offre des demandeurs d'emploi sur le marché de Bamako. Mais cette
situation est due à ce que toutes les unités de production
importante existe à Bamako (déséquilibre
géographique quant à l'opportunité de l'emploi).
Il faut remarquer que le nombre de personnes
âgées est très faible (3,5% des individus ont plus de
60ans-OEF-2004).En 2004, 33% de la population de la capitale était des
migrants.
Les facteurs comme l'accroissement naturel de la population et
la migration (interne et externe) ont un impact réel sur l'offre
d'emploi.
3) Le taux du chômage et son analyse :
Au niveau national le taux du chômage s'établit
à 9%.Cependant, ce taux d'ensemble masque des disparités suivant
la zone de résidence, le sexe, et l'âge. Il ressort de
l'enquête permanente auprès des ménages (EPAM-2004) que le
taux du chômage dans les villes régionales s'établit
à 14%, il atteint jusqu'à 6,6% en zone rurale.
A Bamako le taux du chômage s'établit à
11%.
De cette analyse, il faut remarquer que le chômage touche
plus les femmes que les hommes au niveau national (11% et 7,2%).Ce taux
à Bamako est respectivement de 9,1 et 13,2% .Le chômage touche
plus les jeunes, en effet pour cause d'étude, les jeunes arrivent
tardivement sur le marché du travail. Mais ceux déjà sur
le marché connaissent d'énormes difficultés à
s'insérer. Ainsi, le taux de chômage des jeunes est de 17%
à Bamako. Ce taux est fortement influencé par le niveau de
chômage des jeunes de 15-19 ans (ceux
qui ont abandonné l'école) et les flux
migratoires des campagnes vers la capitale.
Le taux maximal du chômage est atteint entre 25-29 ans.
Autrement, à l'âge où tous les jeunes ont terminé
avec leur étude, ils connaissent des difficultés dans leur
première insertion sur le marché de l'emploi. A partir de 30 ans,
le taux de chômage baisse progressivement jusqu'au environ de 45-49 ans,
âge auquel ceux qui perdent leur emploi ont des difficultés
à trouver un emploi. Il faut signaler que, dans la ville de Bamako le
chômage touche plus les diplômés et les personnes
instruites, que les non diplômés et les personnes non instruites.
En effet la proportion des chômeurs sans niveau d'instruction est de
33%.Globalement les chômeurs de Bamako ont un niveau plus
élevé que ceux des régions.
L'obtention d'un premier emploi partout au Mali est une
difficulté réelle sur le marché du travail. La grande
majorité des chômeurs sont à la recherche de leur premier
emploi (76,5%) contre seulement (20%) de chômeurs qui ont eu l'avantage
d'exercer un emploi antérieur.
Les travailleurs indépendants et les manoeuvres sont les
plus vulnérables au chômage et constituent respectivement 58,3% et
16,2% de la population active ayant déjà travaillé.
On constate également que 87% des pertes d'emploi ont
été enregistrées dans les entreprises privées
(formelles et informelles) en 2004.
On peut distinguer deux types de chômage : le
chômage de courte durée, c'est-àdire moins d'un an, et le
chômage de longue durée dans le cas contraire. Au niveau national,
les chômeurs de courte durée ne représentent que 19%. Cette
proportion est pratiquement la même quel que soit la zone de
résidence (même à Bamako)
Plus de 80% du chômage au Mali est donc un
chômage de longue durée et mérite donc une attention
particulière. Le chômage de longue durée peut
entraîner de graves difficultés économiques, surtout
lorsque les prestations de chômage sont inexistantes au Mali.
Normalement, les allocations éventuelles de licenciement, les
économies personnelles et éventuellement l'aide de la famille
permettent de faire face à un chômage de courte durée.
Le chômage de longue durée frappe plus les femmes
que les hommes, 84,3% chez les femmes contre 77,2% chez les hommes.
La durée moyenne du chômage est de 80 mois soit
environ 6,7 ans(OEF). Elle est donc très longue et serait à
même de compromettre les aptitudes au travail des individus qui
chôment. Toutefois, cette durée devrait être
considérée comme une période où ces personnes n'ont
pas eu accès à un « véritable » emploi, mais pas
comme une absence totale de toute activité professionnelle. La
durée du chômage des anciens actifs occupés est plus courte
(51 mois soit 4,3 ans) que celle des primo-demandeurs qui mettent 88 mois soit
7,3 ans pour obtenir un premier emploi. De ces analyses, il ressort que les
jeunes souffrent plus de chômage, ainsi que les femmes, et que le
chômage est multiformes.
Chapitre IV: Evaluation de l'impact de l'auto
emploi
Section1 : Création des activités
d'auto emploi
1) Les différents secteurs et branches
d'activités
L'activité économique du pays est dominée
par l'agriculture, en dehors de Bamako, et occupe une grande partie des actifs
occupés.
Le regroupement des branches permet de définir trois
secteurs d'activités économiques : le secteur primaire
«Agriculture, élevage, forêt et pêche», le secteur
secondaire «Industrie» et le secteur tertiaire «Services ».
Le tableau cidessous présente la répartition de l'emploi par
secteur d'activité.
Tableau N°2 : Répartition de la situation
dans la profession suivant le secteur d'activité
Situation dans la profession
|
Agriculture, élevage, forêt, pêche
|
Industrie
|
Services
|
ENSEMBLE
|
Salarié
|
11569
|
55686
|
255584
|
322839
|
|
17,2%
|
79,2%
|
100,0
|
Patron, travailleur indépendant
|
743399
|
288156
|
661068
|
1692622
|
|
17,0%
|
39,1%
|
100,0
|
Apprenti, aide familial
|
230325
|
47382
|
77588
|
355293
|
|
13,3%
|
21,8%
|
100,0
|
Ensemble
|
985292
|
391225
|
994238
|
2370754
|
|
16,5%
|
41,9%
|
100,0
|
|
Source : EPAM-2004
Sur le plan national, l'activité économique est
dominée par le secteur de «l'Agriculture, élevage,
forêt, pêche» et celui des «Services» qui occupent
respectivement 41,6% et 41,9% des actifs. Le secteur industriel, dominé
par des petites unités familiales informelles, n'occupe que 16,5% des
actifs.
Cependant, on observe une grande disparité des
situations par zone de résidence. A Bamako le secteur des Services
domine avec 83,1% des actifs indépendants. En milieu rural, c'est
évidemment le secteur « Agriculture, élevage, forêt et
pêche » qui domine.
2) Les activités d'auto emploi créées
:
En 2006,18974 emplois publics et privés ont
été créés. Sur cet ensemble on dénombre 8
836 emplois (soit 46,57% de l'ensemble) sont occupés par des
diplômés. La majorité des diplômés a
été recrutée dans le secteur privé. En effet 5 255
soit 59,47% des diplômés sont employés dans le secteur
privé. Les recrutements des diplômés dans la fonction
publique sont encore timides. Ils représentent seulement 11,99% des
emplois créés. Une frange non négligeable des
diplômés (28,47%) a été recrutée par les
collectivités territoriales. La part de l'auto emploi reste
très faible pour l'année 2006 (moins de 1% des emplois
créés).
Fig. N°1 Répartition des
diplômés ayant obtenu un emploi en 2006
Collectivités territoriales
28,47%
Fonction publique 11,99%
Auto emploi
0,07%
Emplois privés 59,47%
Source : Direction nationale de l'emploi(DNE)
En 2008 les emplois crées au Mali sont de 30446. Les
emplois privés créés sont au nombre de 22 214 dont 17 992
emplois salariés et 4 222 auto emplois. Ces emplois
représentent 72,96% de l'ensemble des emplois créés au
Mali. Ceci montre que le secteur privé demeure le principal pourvoyeur
d'emplois en République du Mali. Sur ces 22 214 emplois privés, 2
973 placements soit 13,38% ont été gérés par les
structures officielles d'intermédiation (ANPE par exemple).
emploi public 27%
emploi salarié 59%
auto emploi 14%
fig2:Repartition des emplois créés en
Republique du Mali en 2008
Source : Direction nationale de
l'emploi(DNE)
IL faut remarquer que plus de 60% des auto- emplois
créés sont de la capitale Bamako.
3) les secteurs d'activités et le revenu des
indépendants :
De façon générale l'insuffisance du revenu
est un phénomène qui concerne quasiment toute la population. En
effet la pauvreté réduite à la dimension monétaire
touchait 6,5 millions de personnes en 2001.Ces pauvres travaillent en grande
partie dans le secteur primaire, environ 90% des emplois des pauvres
relèvent de ce secteur.
De plus, près de la moitié des actifs
occupés (46%) ont un revenu inferieur au SMIG (24730 FCFA,
EPAM-2004).
L'inégalité de répartition des revenus
dépend également selon les secteurs d'activité. On
constate que les revenus tirés de l'emploi du secteur formel sont
trois(3) fois plus élevé que ceux tirés de l'informel
(respectivement 82000 FCFA et 25000fcfa) 11 .Cette situation est
particulièrement préoccupante, dans la mesure où deux(2)
actifs sur trois(3) occupent un emploi informel.
La disparité des revenus dépend aussi de la
localité géographique. En effet les personnes jouissant d'une
faible rémunération sont plus concentrées dans les zones
rurales que dans les grandes villes, surtout dans la capitale.
Ainsi dans la ville de Bamako, 39,4% des actifs gagnent moins de
21000fcfa, 41% dans les autres villes du pays et 49% dans les zones rurales
(EPAM-2004).Il faut remarquer que les 2/3 de ces personnes exercent dans le
secteur informel, dont la moitié des personnes sont à leur
propre
compte « auto employeur ».
Ainsi, le revenu mensuel moyen des cadres supérieurs,
146 399 FCFA, est 5 fois supérieur au revenu des « Employés
» qui est de l'ordre de 27050 FCFA et double pratiquement celui des «
Patrons employeurs ou travailleurs à son propre compte ».
11 Chômage et condition d'emploi des jeunes au
Mali-Fousseini Traoré-Centre d'étude et recherche sur le
développement International-Université D'auvergne
Section2 : Incidence de l'auto emploi sur le
chômage
1) Incidence de l'auto emploi selon le secteur et branche
d'activité :
le secteur primaire domine l'activité
économique du pays, en dehors de Bamako. Les travailleurs
indépendants « auto employeurs », au sein des actifs de Bamako
représentent 47,6%.Parmi ces indépendants
83 ,1% exercent dans le secteur tertiaire « service ».
Quand au secteur secondaire, il représente 16,4% des actifs, les «
auto employeurs » représentent 14,5% .Le primaire reste très
faible.
Le tableau ci-dessous présente la nature des emplois
suivant les secteurs d'activité.
Tableau N°3: Répartition en % emplois
suivant le secteur d'activité.
Zones de résidence
|
Agriculture, élevage, forêt, pêche
|
Industrie
|
Services
|
ENSEMBLE
|
Bamako
|
1681
|
63629
|
321825
|
387135
|
|
16,4%
|
83,1%
|
100,0%
|
Autres villes
|
59077
|
89894
|
273616
|
422587
|
|
21,3%
|
64,7%
|
100,0%
|
Zones rurales
|
923912
|
237702
|
398797
|
1561033
|
|
15,2%
|
25,5%
|
100,0%
|
Ensemble
|
984670
|
391225
|
994238
|
2370754
|
|
16,5%
|
41,9%
|
100,0%
|
|
Source : EPAM-2004
Les actifs de Bamako, travaillent plus
généralement dans les branches comme le commerce/vente avec
44,9%des actifs occupés, et 15,7% dans d'autre service différent
des branches éducation/santé, ainsi que la communication. Ces
activités se retrouvent dans la plupart des cas, dans le secteur
informel, dans lequel se trouve la plupart des « auto employeurs
».
Le tableau ci-dessous présente les personnes travaillant
par branche d'activité, dans la ville de Bamako.
Tableau N°4 : répartition(en %)de la
population de Bamako qui travaille par branche
d'activité
Agriculture/ chasse/ Cueillette/ex ploitation
forestière
|
Pêc he/ élev age
|
Industrie/tran sformation /mine/carrière
|
constr uction
|
trans port
|
comm unicati on
|
Cce/ve nte
|
adminis tration
|
éducatio n/santé
|
Autre service
|
5,6
|
0,4
|
6,7
|
7,8
|
7,5
|
0,9
|
44,9
|
7,5
|
2,7
|
15,7
|
|
Source : Enquête légère
intégrée auprès des ménages (ELIM-2006, Volume1)
2) Incidence sur le chômage :
La part de l'auto emploi « formel », dans la
création de l'emploi au sein du territoire malien reste très
faible. Cette part était moins de 1% en 2006 et de 13,87% en 2008 sur
l'ensemble des emplois créés. Cette part reste marginale sur le
niveau du taux de chômage. Mais la plupart de l'auto emploi se retrouve
dans le secteur informel, qui est de l'ordre de 80% sans l'emploi agricole.
Les travailleurs indépendants sont les plus
vulnérables au chômage et constituent 58,3% de la population des
chômeurs ayant déjà travaillé.
On constate également que 87% des pertes d'emploi ont
été enregistrées dans les entreprises privées
(formelles et informelles), ce qui prouve la vulnérabilité de ces
structures.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que 37,4% des
personnes qui recherchent un emploi marquent leur préférence pour
un emploi indépendant et près d'un tiers (32%) pour un emploi
salarié (EPAM-2004). Cette préférence pour les emplois
indépendants montre bien que, c'est un bon système de
microcrédit accompagné de formations qui pourrait aider à
créer des activités d'auto emplois et réduire le
chômage.
Il faut signaler que la part de l'auto emploi, dans la
réduction du chômage reste marginale sur tout le territoire malien
(la quasi totalité de ces activités d'auto emplois sont
recensées à Bamako), à part dans le secteur informel.
La mesure de l'informalité de l'emploi à Bamako se
situe autour de 80% sans les emplois agricoles. La moitié des
entreprises informelles sont composées
d'une seule personne et plus des trois quart (3/4) ont au
maximum cinq(5) personnes.
Le tableau suivant représente la structure de l'emploi
informel à Bamako. Tableau N°5 : structure de l'emploi informel
à Bamako
Libellé
|
Fréquence(%)
|
1 seule personne
|
52,3
|
2 personnes
|
12,4
|
3 à 5 personnes
|
15,7
|
6 à 10 personnes
|
7,8
|
11 à 20 personnes
|
4,4
|
Plus de 20 personnes
|
4,2
|
TOTAL
|
100
|
|
Source :
www.aimf.asso.fr/pres/col_bamako/abidjan-7.html
L'analyse de ces données montre que l'emploi informel
représente des potentialités considérables dont la mise en
valeur pourrait contribuer à lutter contre la pauvreté, à
la création d'emplois, à la réduction du taux de
chômage.
3) Incidence sociale :
Plus le chômage dure, plus il est pénible. Cela
donne le sentiment aux chômeurs d'être inutile dans la
société. Ainsi, on assiste le plus souvent aux tensions sociales
(grèves, tensions familiales...).
Devant cette incapacité du secteur formel à
créer de l'emploi, face à l'accroissement de la population des
actifs, cette situation pousse la majorité des actifs
(diplômés et sans diplômés) à se lancer dans
le secteur informel ; d'où l'émergence de ce secteur
d'année en année. Cela participe également au
développement du sous emploi, caractéristique des
économies Africaines.
Une enquête réalisée par la DNSI(2001),
montre l'impact des auto employeurs dans la société de Bamako, et
fait ressortir, que 69,3% des travailleurs de Bamako sont des non
salariés et 55,5% travaillent à leur compte (d'où leur
poids dans la société). Ces travailleurs ne participent
pleinement pas à l'animation du marché de travail à
Bamako. Mais la plupart des chômeurs font des travaux temporaires pour ne
pas se sentir exclut par la société.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le chômage touche toutes les couches sociales de la
population, aussi bien les personnes sans instruction que les personnes
diplômées. Il s'agit essentiellement d'un chômage de
première insertion qui affecte surtout les jeunes.
Nombre de jeunes (15 à 24 ans) ont une entrée
précoce dans la vie active, ce qui ne favorise pas une meilleure
insertion sur le marché de l'emploi, puisqu'ils y entrent assez souvent
parce qu'ils abandonnent trop tôt leurs études. Les jeunes femmes,
bien souvent ne sont pas scolarisées ou abandonnent très
tôt les études, plus que les jeunes hommes, ainsi le chômage
touchait 17% des jeunes à Bamako en 2004. De ce fait, elles vivent des
situations plus difficiles, ce phénomène s'observe aussi bien au
niveau du chômage que du sous-emploi.
Le chômage à Bamako est le résultat de la
faiblesse des embauches. Les créations d'emplois bruts proviennent
surtout du secteur informel et des emplois domestiques. Ces emplois sont des
emplois précaires, avec des conditions de travail très
difficiles.
Malgré la faiblesse des revenus, le secteur informel
est un palliatif au chômage et à l'exclusion sociale. Il constitue
un refuge pour beaucoup de personnes qui sont à la porte du
chômage et de la pauvreté.
Bien que sa participation à la production
intérieure brute (PIB) et au revenu national ne soit pas encore bien
connue, il est certain, compte tenu de la diversité des
activités, du nombre de personnes qui y travaillent et des revenus
moyens, que ce secteur occupe une place très importante dans le
développement économique, social et culturel du Mali. Compte tenu
de cette contribution, le secteur informel doit faire l'objet d'une attention
particulière.
Le niveau d'instruction, bien que n'expliquant pas le
chômage, permet à ceux qui en ont un niveau suffisamment
élevé d'avoir un emploi plus rémunérateur, donc une
meilleure intégration sur le marché de l'emploi,
particulièrement dans le secteur moderne, ce qui leur permet de ne pas
vivre dans la situation de sousemploi. Le taux des chômeurs sans niveau
d'instruction était de 33% à Bamako en 2004. Le secteur moderne,
cible de la population active, à une faible capacité d'absorption
à Bamako, ce qui constitue l'un des problèmes majeurs de
l'emploi.
La solution suprême aux problèmes de
chômage et du sous-emploi, est une relance économique qui ferait
de l'emploi salarié et l'auto emploi, l'objet de la croissance.
L'instauration d'une croissance économique durable et créatrice
d'emploi permettrait en effet d'augmenter la capacité d'absorption du
secteur moderne par la création de nouvelles entreprises et de nouveaux
emplois aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Cette augmentation de la capacité d'absorption du secteur moderne suffit
à elle seule à diminuer le taux de chômage et de
sous-emploi ?
Face à l'accroissement démographique de la
population active, cela semble difficile ; d'où la
nécessité de création d'entreprise, donc se lancer dans
l'auto emploi pour diminuer le taux de chômage.
Bien que le taux moyen de survie, des entreprises nouvellement
créées soit faible. Le lancement d'une nouvelle activité
(d'une entreprise) est une aventure passionnante, mais très
risquée. La combinaison de plusieurs facteurs empêche de cerner le
principal déterminant de la pérennité. Selon
PAPIN12 le taux moyen d'échec est de 30% dès la
première année, 50% pour la période des deux
premières années, 65% après les trois premières
années et 75% après les quatre premières années.
RECOMMANDATION EN VUE DE LA PROMOTION DE L'AUTO
EMPLOI :
· Renforcement des capacités des femmes et
encadrement des promoteurs ruraux :
Des récentes études sur la pauvreté
monétaire au Mali sont parvenues à tirer des conclusions (la
pauvreté touche près des 2/3 de la population, soit 63,8%).
D'abord, la pauvreté s'observe plus en milieu rural (88%) qu'en milieu
urbain (22%). Ensuite, la pauvreté affecte plus des femmes rurales
(1,9%) que des hommes ruraux (1,1%) 13.
· Réduction du délai de financement
:
Le comité de crédit qui choisit les projets
à financer se réunit de façon irrégulière et
sans une date fixe. Réduire le délai signifie rendre
régulier le rythme de comité de crédit et financer les
activités sitôt que le plan d'affaire est élaboré.
Les études économiques qui figurent dans le plan d'affaire n'ont
plus la même signification si le financement intervient trois, quatre ou
cinq mois après le montage du projet. Au Mali, il existe sept (7)
procédures pour la création d'entreprise et un délai de 15
jours (doing business-2010)
12 Papin, R, Stratégie pour la création
d'entreprise, création, reprise développement, 5eme
Ed. Paris, Dunod-1993
13
http://penserpouragir.org/article169.html
· Réduction du taux d'intérêt
:
Un taux d'intérêt élevé influence
négativement sur la pérennité des activités
créées. Même si le taux d'intérêt incite au
travail, puisqu'un crédit doit, de toutes les manières être
remboursé
· Plaider pour des allègements fiscaux en
faveur des promoteurs débutants :
Certaines raisons de fermeture des activités et de non
pérennité relèvent de la fiscalité. La plus grande
difficulté que rencontrent les promoteurs une fois installés est
la pression fiscale
· Réadapter l'éducation à la
formation :
A ce niveau, certaines reformes doivent avoir un contenu
spécifique, orienté vers la promotion et la valorisation des
compétences identifiées.
· Un programme de formation dans le secteur
informel : qui abordera les problèmes de ce secteur en offrant
une formation technique et commerciale ainsi que l'accès au
financement.
· Mettre en place un plan de sauvetage des
entreprises en faillite, si cela est justifié. Cela dans le but de
garantir les emplois.
Tableau N°1 : Revenus d'activité par catégorie
soci oprofessionnelle
|
%
|
Nombre moyen d'années d'études
|
Ancienneté moyenne
(Années)
|
Durée hebdomadaire moyenne
(en heures)
|
Revenus mensuels moyens
(en 1000 de Fcfa)
|
Secteur formel
|
|
|
|
|
|
Cadres, patrons
|
18,8
|
10,3
|
11,3
|
44,3
|
116
|
Employés, ouvriers, manoeuvres
|
6,3
|
7,1
|
9,0
|
46,1
|
65
|
Secteur informel
|
|
|
|
|
|
Patrons, associés
|
5,4
|
4,3
|
9,6
|
53,8
|
103
|
Comptes propres
|
44,1
|
2,8
|
8,8
|
48,0
|
44
|
Employés, ouvriers, manoeuvres
|
9,3
|
3,2
|
6,1
|
55,0
|
38
|
Apprentis, aide familiaux
|
6,6
|
3,0
|
3,1
|
52,0
|
16
|
Personnel de maison
|
|
|
|
|
|
Salariés
|
7,7
|
0,3
|
1,8
|
62,4
|
9
|
|
100
|
4,4
|
8,2
|
49,5
|
57
|
Ensemble
|
|
|
|
|
|
Source : EPAM-2000
Tableau N°2 : Répartition des
chômeurs ayant déjà travaillé suivant le sexe et la
raison principale de la perte d'emploi
Raison de
perte d'empl oi
|
Milieu de résidence
|
Ensembl e
%
|
Bamako
|
Autres zones urbaines
|
Zones rurales
|
Sexe
|
Total
|
Sexe
|
Total
|
Sexe
|
Total
|
Masculi n
|
Féminin
|
%
|
Masculi n
|
Féminin
|
%
|
Masculi n
|
Féminin
|
%
|
%
|
%
|
%
|
%
|
%
|
%
|
Compr ession de
person nel
(secteu r privé)
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
24,1%
|
0,0%
|
17,5%
|
7,2%
|
Fermet ure
d'entre prise
|
22,5%
|
0,0%
|
7,9%
|
0,0%
|
11,8%
|
8,9%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
5,0%
|
(secteu r privé)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Restruc turatio n, compre ssion de person nel (Entrep rise publiqu e)
|
8,0%
|
0,0%
|
2,8%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,7%
|
Licenci ement
|
0,0%
|
11,8%
|
7,7%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
1,3%
|
0,0%
|
1,0%
|
2,3%
|
Compr ession de la fonctio n
publiqu e
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
1,7%
|
1,3%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,4%
|
Fin de contrat
|
8,0%
|
11,4%
|
10,2%
|
24,8%
|
0,0%
|
6,1%
|
4,2%
|
0,0%
|
3,0%
|
5,9%
|
Départ volonta
ire (rémun ération insuffis ante)
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
24,1%
|
0,0%
|
5,9%
|
6,1%
|
0,0%
|
4,4%
|
3,8%
|
Départ volonta ire
(condit ions de travail insatisf aisante s)
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
2,6%
|
0,0%
|
1,9%
|
0,8%
|
Départ
|
22,5%
|
0,0%
|
7,9%
|
5,2%
|
0,0%
|
1,3%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
2,4%
|
volonta ire
(travail inintére ssant)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autre raison
|
39,0%
|
76,8%
|
63,5%
|
45,8%
|
86,5%
|
76,6%
|
57,8%
|
76,8%
|
63,0%
|
67,8%
|
Non
déclaré
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
3,9%
|
23,2%
|
9,1%
|
3,7%
|
Ensem ble
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
Source : EPAM-2004
Tableau N°3: Répartition en % des actifs
occupés pratiquant au moins une activité secondaire suivant le
secteur institutionnel de l'activité principal
Secteur institutionnel
|
Bamako
|
Autres villes
|
Zones rurales
|
Mali
|
M
24,9
|
F
0,0
|
Ens
14,5
|
M
25,5
|
F
29,5
|
Ens
26,8
|
M
3,7
|
F
6,3
|
Ens
4,5
|
M
7,6
|
F
9,5
|
Ens
8,1
|
Secteur public
|
Entreprise privée Formelle
|
28,9
|
0,0
|
16,8
|
22,2
|
16,7
|
20,5
|
3,2
|
1,1
|
2,6
|
6,9
|
3,4
|
5,9
|
Entreprise privée Informelle
|
40,1
|
100,0
|
65,2
|
49,2
|
53,8
|
50,7
|
89,7
|
81,5
|
87,4
|
82,1
|
78,6
|
81,1
|
ONG, Organisations Internationales,
Associations
|
6,1
|
0,0
|
3,5
|
3,0
|
0,0
|
2,1
|
3,4
|
11,1
|
5,6
|
3,5
|
8,6
|
5,0
|
Employés de maison
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Ensemble
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : EPAM-2000 M = sexe masculin; F = sexe féminin;
Ens. = Ensemble
Tableau N°4 : Répartition des emplois
intermittents suivant le type et le milieu de résidence
Type de
travail intermittent
|
Bamako
|
%
|
Autres villes
|
|
%
|
Zones rurales
|
|
%
|
Ensemble
|
%
|
Occasionnel à la journée
|
19
|
141
|
33,5%
|
24
|
808
|
16,2%
|
72
|
334
|
8,6%
|
|
116
|
283
|
11,1%
|
Occasionnel à la tâche
|
9
|
381
|
16,4%
|
49
|
847
|
32,6%
|
90
|
993
|
10,9%
|
|
150
|
221
|
14,3%
|
Occasionnel saisonnier
|
28
|
263
|
49,4%
|
67
|
193
|
43,9%
|
650
|
901
|
77,7%
|
|
746
|
358
|
71,2%
|
Non déclaré
|
|
386
|
0,7%
|
11
|
193
|
7,3%
|
23
|
484
|
2,8%
|
|
35
|
063
|
3,3%
|
Ensemble
|
57
|
171
|
100,0
%
|
153
|
042
|
100,0
%
|
837
|
711
|
100,0
%
|
1
|
047
|
925
|
100,0%
|
SOURCE : EPAM-2004
Référence bibliographiques :
A. OUVRAGES :
1. Joseph-Djaowé et charles-Alain Bita, « le
rôle des institutions dans la création et le développement
de la petite entreprise camerounaise », in victor TSAP,op.cit
2. L'économie de développement de Bandoeng
à la mondialisation 2eme ed,Stephanie treillet,collection circa
dirigé par C-DECHAUDEMAISON ,ed Armand colin,2007,231 pages.
3. Marché du travail et competivité en Afrique
subsaharien, Denis Cogneau,Sarah Marniesse, J.y Moisseron, Economica,2000,173
pages
4. PAUGMAN, S, « le revenu minimum d'insertion en France
après six ans ; un bilan contrasté »Intervention
économique, n°28,Montréal ,P,21- 45
5. PAPIN, R , Stratégie pour la création
d'entreprise, Paris, Dunod 2001
6. PERROT, E, l'argent, Paris Ed Salvator,2002
7. RICARDO, P, Ecueils de la mondialisation: urgence d'un
nouveau contrat social, Montréal, Ed Fides 1997
8. ROTILLON, Economie des ressources naturelles, Paris la
Découverte, 2005
9. Chômage et condition d'emploi des jeunes au Mali,
Fousseini traoréCentre d'étude et de recherche sur le
développement internationalUniversité D'auvergne
10. PAPIN, R, Stratégie pour la création
d'entreprise, création, reprise de développement, 5eme
Ed.Paris, Dunod-1993
B. ARTICLES ET COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES
1. Organisation de Coopération et de
Développement Economique(OCDE), la renaissance partielle de l'emploi
indépendant, Paris perspective de l'emploi de l'OCDE.
2. Commission Economique d'Afrique(CEA)
C. MEMOIRES, THESES, RAPPORTS et AUTRES DOCUMENTS
1. « l'impact de l'auto emploi sur le chômage et la
pauvreté au Cameroun », par aloys Mahwa-université
catholique D'Afrique centrale-Maitrise
2. « emploi des jeunes en côte d'ivoire » par
vakaramoko Doumbia-univresité de cocody/CIRES
D.SOURCES ELECTRONIQUES :
1. htt/
www.uneca.org/statistics/stacom
2008/document/fr-informel sector.pdf
2. htt/
www.wikipedia.org
3.
www.memoireonline.com/.../m_impact-auto-emploi-chomage-pauvretecameroun19.html
4.
http://francais.doingbusiness.org/ExploreEconomies/?economyid=121
5. htt/
www.aimf.asso.fr/pres/col_bamako/abidjan-7.html
|