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Initiatives diplomatiques et occupation de l'espace africain. le cas du golfe de guinée (2001-2008). une approche de usages géostratégiques de la diplomatie

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par Théophile Mirabeau Nchare Nom
Université de Yaoundé II - DEA sciences politiques 2009
  

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B- Les Etats-Unis et l'AGOA

L'African Growth and Opportunity Act (AGOA) a été initié par le président américain Bill Clinton sous forme d'un projet de loi pour faciliter les échanges commerciaux entre l'Afrique et les États-Unis. Voté par le Congrès, il fut promulgué le 18 mai 2000. Mis en ouvre par l'administration Bush, l'AGOA « permet aux pays d'Afrique subsaharienne d'exporter vers les États-Unis des produits conformes aux normes définies par le Système de Préférences Généralisées (SGP) sans paiement de frais de douane et sans contingentement»124(*). En 2000, l'AGOA se limitait essentiellement aux vêtements et au textile. Sous le président Bush, il a été élargi aux produits agroalimentaires, forestiers, énergétiques, miniers et d'équipements125(*).

La focalisation à l'Afrique Noire suscite trois interrogations qui trahissent de manière flagrante l'enjeu géostratégique de ce traité. D'abord pourquoi seulement cette région d'Afrique? Est- ce parce que ses populations sont les plus aimées des Américains ? N'est-ce pas parce que cette région est dotée d'importantes ressources et que ses dirigeants sont frappés d'une cécité stratégique propice au succès de cette stratégie commerciale?

A la lecture des rapports qui lient les Etats de cette région d'Afrique avec les puissances occidentales, seule la troisième interrogation peut être répondue par l'affirmative. Envisagé sous le principe des vases communicants, l'AGOA ouvre plus le marché africain aux produits américains qu'il ne le fait aux produits africains. Selon le rapport de l'United States Trade Representative Office126(*) publié en mai 2005, l'AGOA représente un véritable succès pour les échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique. En 2004 déjà, les exportations américaines en Afrique Noire connaissaient une augmentation de 25 % par rapport à 2003 et se chiffraient à 8,6 milliards. Les importations de l'Afrique quant à elles se chiffraient à 26,6 milliards et présentaient, une augmentation de 88 % par rapport à l'année 2003.

Par ailleurs, l'AGOA est la concrétisation de la diplomatie commerciale américaine du ``Trade not Aid'' ; instrument de promotion du libéralisme commercial et du capitalisme triomphant dont les Etats-Unis sont les principaux bénéficiaires. Enfin, si pour le crédibiliser il a été émis des conditionnalités pour être éligible à ce programme127(*), il ne s'agissait qu'une stratégie de marketing économique puisque qu'en dehors des pays comme le Soudan et la Somalie, les Etats-Unis  ``commercent''128(*) avec tous les pays d'Afrique subsaharienne et plus particulièrement du golfe de Guinée ; réputés dans le non respect des principes démocratiques et d'Etat de droit. Encore plus illustratif, 80 % de toutes les importations américaines dans le cadre de l'AGOA sont des produits pétroliers. C'est ce qui a fait dire à Mamadou KA que le pétrole était la raison principale de l'adoption de cette loi. Ainsi, concluait-il :

D'un point de vu général, l'AGOA fait peser la balance du côté de la libéralisation des marchés et de l'intégration à l'économie globale dans le seul but de favoriser l'économie américaine, au lieu de mettre l'accent sur le développement durable et équitable en l'Afrique129(*).

Enfin, dans ces manoeuvres géostratégiques sous l'habillage d'initiatives diplomatiques, on a celles militaire et sécuritaire.

* 124 Mamadou KA, « La politique africaine des Etats-Unis de1947 à 2005: de l'engagement sélectif à la politique de `'legacy'' », in Afrique contemporaine, avril 2008, p.3, http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2008-4-p-137.htm, consulté le 14 juillet 2009.

* 125 Frederick LERICHE, « La politique africaine des Etats-Unis : une mise en perspective », in Afrique contemporaine, Automne 2003, p.18.

* 126 Cité par Mamadou KA, « La politique africaine des Etats-Unis de1947 à 2005», op.cit., p.5.

* 127 On peut citer la promotion d'une économie de marché, l'Etat de droit, la suppression des obstacles aux échanges et aux investissements américains, la protection des droits internationalement reconnu des travailleurs, et la lute contre la corruption.

* 128 Au sens de Raymond ARON, c'est-à-dire les relations d'intérêts et de puissance. Voir Paix et Guerre entre les nations, op.cit., p.18.

* 129 Mamadou KA, « La politique africaine des Etats-Unis de1947 à 2005 », op.cit., p.5.

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