REPUBLIQUE DU CAMEROUN
REPUBLIC OF CAMEROON
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*****************
PAIX -TRAVAIL- PATRIE
PEACE-WORK-FATHERLAND
UNIVERSITE DE YAOUNDE II
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II
FACULTE DES SCIENCES
FACULTY OF JURIDICAL
JURIDIQUES ET POLITIQUES
AND POLITICAL SCIENCE
DEPARTEMENT DE SCIENCE
POLITIQUE
DEPARTMENT OF
POLITICAL SCIENCE
INITIATIVES DIPLOMATIQUES ET OCCUPATION DE L'ESPACE
AFRICAIN : LE CAS DU GOLFE DE GUINEE (2001-2008)
UNE APPROCHE DES USAGES GEOSTRATEGIQUES DE LA
DIPLOMATIE
Mémoire présenté et soutenu
publiquement en vue de l'obtention d'un Diplôme d'Etudes Approfondies
(DEA) en science politique
PAR
NCHARE NOM THEOPHILE MIRABEAU
Titulaire d'une Maîtrise en Science politique
SOUS LA DIRECTION DE
Dr. FOGUE TEDOM ALAIN
Chargé de cours
Université de Yaoundé II
Année académique : 2008-2009
SOMMAIRE
DEDICACES.......................................................................................................iii
REMERCIEMENTS.........................................................................iv
ACRONYMES ET
GLOSSAIRE.......................................................v
LISTE DES
ILLUSTRATIONS........................................................vi
LSTES DES
ANNEXES................................................................vii
RESUME.................................................................................viii
ABSTRACT................................................................................ix
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................1
TITRE I : IMPERATIFS GEOPOLITIQUES, PROJECTIONS
GEOSTRATEGIQUES ET OPERATIONNALISATION DES STRATEGIES
DE POSITIONNEMENT DANS LE GOLFE DE
GUINEE............................26
CHAPITRE I : INITIATIVES DIPLOMATIQUES DANS LE GOLFE
DE GUINEE ENTRE IMPERATIFS GEOPOLITIQUES ET PROJECTIONS
GEOSTRATEGIQUES...............................................................................28
Section I : Les initiatives diplomatiques dans le golfe
de Guinée comme
réponse aux impératifs
géopolitiques...............................................28
Section II : Initiatives diplomatiques dans le golfe de
Guinée comme instrument
de projection
géostratégique................................................................36
CONCLUSION...........................................................................51
CHAPITRE II : INITIATIVES DIPLOMATIQUES
DANS LE GOLFE DE GUINEE ET OPERATIONNALISATION DES PROJECTIONS EN CHEVAL DE
TROIE.................................................................................................52
Section I : Diplomatie offensive et cassure des verrous
coopératifs préétablis :
un projet géostratégique à
variables multiples................................52
Section II : Diplomatie défensive et
pérennisation des pré-carrés dans le
golfe de
Guinée........................................................................65
CONCLUSION...........................................................................74
TITRE II : INVARIANTS GEOSTRATEGIQUES, INITIATIVES
DIPLOMATIQUES ET THEATRALISATION DU GOLFE DE GUINEE......75
CHAPITRE III : PROJECTIONS HEGEMONIQUES ET ANCRAGE
GEOSTRATEGIQUE DANS LE GOLFE DE GUINEE : ENTRE POSTURES MARITIMES ET POSTURES
CONTINENTALES.........................................77
Section I : Géostratégie des mers et ancrage des
positions maritimes
dans le golfe de
Guinée...................................................................77
Section II: Intelligence géostratégique et ancrage
des positions
continentales dans le golfe de
guinée.............................................87
CONCLUSION...........................................................................97
CHAPITRE IV : DE LA ``GLACISATION'' DU GOLFE DE
GUINEE........98
Section I : Le golfe de Guinée : un ``espace-temps''
stratégique des
puissances
dominantes................................................................98
Section II : Le golfe de Guinée comme espace
para-sécuritaire et
d'expérimentation des
stratégies de Puissance.................................109
CONCLUSION.........................................................................117
CONCLUSION
GENERALE.........................................................118
ANNEXES..............................................................................122
SOURCES ET
BIBIOGRAPHIE.....................................................132
TABLE DES
MATIERES.................................................................................155
A
Claire et Gigi pour leur tendresse et affectif
soutien.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail,
nous remercions très sincèrement notre maître le
Dr. Alain FOGUE TEDOM qui, malgré ses nombreuses occupations, a
été pour nous autant une source qu'un guide chaleureux et
accueillant chaque fois que nous frappions à sa porte.
Nos remerciements vont aussi à tous les
enseignants du département de Science politique de l'Université
de Yaoundé II qui ont concouru à notre formation
académique. Nous saisissons cette opportunité pour leur exprimer
notre gratitude.
Quant aux documents recueillis dans nos collectes de
données, nous rendons un grand hommage aux conservateurs des
bibliothèques des Universités de Yaoundé I et II, de la
Fondation Paul Ango Ela, du CAPED, du Ministère de la recherche
scientifique et de l'innovation, de l'IRIC et du CCF de Yaoundé. Nos
hommages vont aussi aux libraires de l' Harmattan - Cameroun.
De nombreux camarades dont Francine Ngayap Ngandeu et
Désiré Manirakisa ont contribué à préciser
notre problématique et nos analyses. Nous leurs sommes redevables.
Enfin, nous sommes reconnaissant à la famille
Mba Pascal dont les marques de confiance et les soutiens multiformes ont
constitué pour nous un réconfort significatif en temps de
lassitude. A notre grand-soeur Rosette Nguanka, nous lui exprimons toute la
gratitude pour sa générosité et ses marques de
fraternité. Que mes parents trouvent dans ce travail le
témoignage de satisfaction pour leurs encouragements et la
reconnaissance pour tout ce qu'ils ont sacrifié pour faire de moi un
homme.
Dans l'impossibilité de citer dans
l'exhaustivité tous nos bienfaiteurs, nous adressons à tous ceux
qui n'ont pas été nommés nos sincères
remerciements.
ACRONYMES ET GLOSSAIRE
- ACOTA African Contingency operations Training
Assistance
- ACP Afrique-Caraïbes-Pacifique
- AFRICOM Africa command
- AGOA African Growth and Opportunities Acts
- AEF Afrique Equatoriale Française
- AOF Afrique Occidentale Française
- AOPG African Oil Policy Group
- APD Aide publique au developpement
- API American Petroleum Institute
- ARP African Regional Peacekeeping Program
- CAPED Centre Africain d'Etudes Stratégiques
pour la Promotion
de la Paix et le
Développement
- CGG Commission du Golfe de Guinée
- EUCOM European command
- GSPC Groupe Salafiste pour la Prédication
et le Combat
- IASPS Institute for Advanced Strategic and
Political Studies
- MEND Mouvement pour l'Emancipation du Delta du
Niger
- OAMCE Organisation Africaine et Malgache de
Coopération Economique
- IMET International Military Education and
Training Program
- IRIC Institut des Relations Internationales du
Cameroun
- NTIC Nouvelles techniques de l'information et de
la communication
- ONU Organisation des Nations Unies
- RDC République Démocratique du
Congo
- RECAMP Renforcement des capacités de maintien
de la paix
- SIDA Syndrome Immuno- Déficitaire Acquis
- UE Union Européenne
- UNESCO Fonds des Nations Unies pour l'Education, la
Santé et la Culture
- TICAD Tokyo International Conference for the
African Development
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1- Listes des cartes
- Carte 1 : Le Golfe de Guinée du point de vue
institutionnel.......................6
- Carte 2 : Domaine maritime et continental des pays du
golfe de Guinée
largo
sensu..........................................................................................7
- Carte 3 : La position géostratégique du
golfe de Guinée dans le monde.......12
- Carte 4 : Les accords militaires franco-africains
depuis 2002.........................90
2- Liste des photos
- Photo 1 : Les marins américains au
large du golfe de Guinée...................81
- Photo 2 : Le vaisseau USS Emory S.
Land qui a patrouillé le golfe de
Guinée en février
2005..................................................................81
- Photo 3 : Un déploiement aéronaval
américain en haute mer.....................82
- Photo 4 : Le Jules Verne au large du
golfe de Guinée.....................................82
LISTE DES
ANNEXES
ANNEXE 1 : Production et projection
pétrolière des pays du golfe de Guinée
de 1990 à
2033...........................................................................123
ANNEXE 2 : Structure et organisation des acteurs
institutionnels qui
interviennent dans le fonctionnement du
RECAMP...............124
ANNEXE 3 : Le ``don japonais'' et la construction des
écoles au
Cameroun.................................................................125
ANNEXE 4: Les initiatives militaires
américaines en Afrique depuis 2002....126
ANNEXE 5: Caricature des paradoxes du pipeline
Tchad-Cameroun..........127
ANNEXE 6 : Caricature des rivalités
occidentalo-chinoises en RDC...........127
ANNEXE 7 : Discours d'ouverture de Hu Jintao lors du sommet
Sino-africain
du 4 au 6 novembre
2006............................................................128
RESUME
Avec pour thème `` Initiatives
diplomatiques et occupation de l'espace africain : le cas du golfe de
Guinée (2001-2008). Une approche des usages
géostratégiques de la diplomatie'', le présent
mémoire porte sur les enjeux de la recrudescence des initiatives des
puissances dominantes en direction de l'Afrique. Avec pour cadre d'étude
le golfe de Guinée, creuset de ces initiatives depuis le début
des années 2000, il s'interroge sur les logiques géopolitiques et
la rationalité stratégique qui les sous-tendent et constate que
celles-ci reposent sur la configuration géographique et
géospatiale de cette région.
A travers une documentation diversifiée,
l'objet est de démontrer que les initiatives diplomatiques des
puissances américaines, européennes et asiatiques en terre
africaine visent sa transformation au mieux de leurs intérêts
politiques et stratégiques. Ainsi, son intérêt est qu'il
permet d'aller au-delà des enjeux pétroliers, sécuritaires
et humanitaires de ces initiatives comme il a été jusque
là démontré pour les appréhender comme des
modus operandi géostratégiques. En ce sens,
l'écart entre les logiques libérales avancées pour les
légitimer et les buts réalistes poursuivis fait du golfe de
Guinée une région travaillée par l'enchevêtrement de
plusieurs dispositifs de projection, d'opérationnalisation et d'ancrage
des stratégies de puissance. Sa position stratégique et les
conflits d'intérêts induits de la multiplicité des
puissances qui s'attachent à l'occuper et à le contrôler
conduisent à l'ériger en glacis géostratégique.
Enfin, au confluent de la globalisation dans
laquelle le continent peine à s'intégrer malgré
l'immensité de ses ressources et son intérêt
stratégique, cette étude amène à poser
l'impératif d'une veille stratégique face l'émerveillement
et l'euphorie avec lesquelles les leaders africains accueillent ces
initiatives.
ABSTRACT
Entitled ``Diplomatic initiatives and the occupation of the
African space: the case of the gulf of Guinea (2001-2008). A geostrategic
approach of diplomatic practices'', the present work focuses on the stakes of
the outbreak initiatives of great powers in Africa. Having as target the study
of the gulf of Guinea, blend to these initiatives since the beginning of 2000
years, it examines the geopolitical logics and the strategic rationality which
channels them and observes that from 2001 to 2008 these hinge on the geographic
and the geospatial configurations oh this region.
Through a diversified documentation, the objective is to
outline that the initiatives of the American, European and Asian powers in
Africa soil, aims at placing this continent at the service of theirs political
and strategic interests. Thus, it interest is that it permits to overstep oil,
security and humanitarian stakes like studies has shown today, and analyse them
like geostrategic modus operandi. In this line therefore, the gap
between liberal logics put out to legitimate them and the realist objectives
that they pursue shows that the gulf of Guinea is built-up by an interposition
of several devices of projection, of the power strategies operatinalisation and
the fixation. Her strategic position and the antagonisms coming from the
multiplicity of powers that aim at occupying and controlling it lead to erect
it and geostrategic glacis.
After all, on the confluent of the globalisation in which the
integration of Africa remain hypothetic despite the multiplicity of her
resources and her strategic interest, this study enunciate as imperative
strategic watch over, opposite the wonder and euphoria on which the African
leaders welcome theses initiatives.
INTRODUCTION GENERALE
L'histoire de l'Afrique montre qu'elle a longtemps
été l'axe majeur des projections géopolitiques et
géostratégiques des grandes puissances1(*). De cette considération,
la recherche des mobiles qui président à l'érection du
golfe de Guinée en terre de prédilection des initiatives
diplomatiques des grandes puissances justifie le choix et la pertinence de ce
sujet.
I- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET ET DE SON
INTERET
Le choix de ce sujet part de l'émerveillement
avec lequel les pouvoirs publics africains accueillent les
plénipotentiaires des puissances occidentales et asiatiques en
projection dans leurs territoires. Or s'il est admis que la
géostratégie - bien qu'ayant pour champ d'application initial
la guerre - peut aussi être appliquée en temps de paix2(*) et que la diplomatie
représente l'instrument privilégié des relations
internationales dans ce contexte, il s'avère pertinent d'envisager les
initiatives diplomatiques en terre africaine sous un angle
géostratégique. En réalité, l'action
géostratégique n'est plus le seul apanage des chefs militaires.
En tant qu'étude, la préparation et la coordination
stratégique et logistique des différents théâtres,
envisagés dans leur relation avec les configurations spatiales3(*), la géostratégie
peut aussi porter sur l'acquisition des facteurs géostratégiques
par des transactions diplomatiques4(*) et des entreprises militaires qui, bien
qu'étant parfois non-géostratégiques c'est-à-dire
opérant sur un théâtre unique, peuvent poursuivre des
objectifs géostratégiques5(*).
De ce fait, l'inscription des initiatives diplomatiques
dans des actions géostratégiques peut permettre l'explication des
projections des grandes puissances tant dans les régions
stratégiques ou sur les ressources stratégiques6(*). Dans cette optique, il est
indispensable de réfléchir sur les usages
géostratégiques de la diplomatie dans l'occupation d'un espace
géopolitique donné. Cependant, si les usages géopolitiques
de la diplomatie ont largement été étudiés, ceux de
la géostratégie ne semblent pas avoir trop
préoccupé les chercheurs. En réalité,
privilégiant la coopération et la diplomatie sous réserve
de l'utilisation de la force, la géopolitique a nourri plusieurs
études scientifiques sur le déploiement des acteurs
internationaux en relations internationales7(*). Il en est résulté une marginalisation
systématique de l'inscription des logiques stratégiques dans la
diplomatie8(*), soutenue par
l'antinomisme déclarée de leurs fondements
épistémologiques. Certains auteurs n'ont pas manqué de
dresser une frontière assez rigide entre géostratégie et
diplomatie laissant entrevoir la logique de belligérance et de
coercition pour la première et celle de négociation et
d'influence pour la deuxième9(*). Or « la diplomatie peut recourir à
la violence et l'usage de la force n'exclut pas les transactions
diplomatiques » 10(*).
Remarquable à bien des égards, cette
perception était donc réductive de la diplomatie à son
stade classique où elle ne servait qu'à représenter le
prince dans un tiers Etat11(*). De nos jours où la transnationalisation,
induite de l'irruption de nouveaux acteurs internationaux et de la
révolution des NTIC rendent caducs tout enfermement scientifique ou
théorique, l'analyse laisse entrevoir dans l'enchevêtrement des
évènements politiques, militaires, économiques et
technologiques, l'impératif d'un renouvellement des usages et des
pratiques.
L'étiolement des frontières entre
disciplines s'avère plus systématique et rend possible la
mitoyenneté et la transhumance des usages d'une discipline dans une
autre suivant les objectifs à atteindre. Les partenaires de l'Afrique
semblent l'avoir mieux compris pour ce qui est des habillages de leurs
projections géostratégiques qui passent désormais plus par
des initiatives diplomatiques. Cependant, si la géostratégie est
au préalable « un art et une discipline dont le but ultime vise la
transformation de l'espace au mieux des intérêts de la puissance
qui s'en sert »12(*), en temps de paix, elle raisonne en termes de glacis
ou vise la réalisation des démarches géopolitiques d'un
Etat, tout en empêchant l'aboutissement de celles des Etats adverses.
Considérer les enjeux que représentent
les facteurs géographiques dans la définition et la conduite des
initiatives diplomatiques dans le golfe de Guinée présente de ce
fait un intérêt euristique appréciable, tant elle
amène à s'interroger sur les usages géostratégiques
des initiatives diplomatiques en terre africaine. Au plan scientifique,
à partir des postulats d'une géostratégie en temps de
paix, elle permet d'appréhender les stratégies de projection,
d'occupation et de contrôle de l'espace africain ; opérant
ainsi une rupture avec l'opinion courante qui a tendance à les
appréhender comme des initiatives d'altruisme destinées à
renforcer ce que des slogans relayent comme ``coopération
gagnant-gagnant'' ou encore ``coopération fructueuse''. Il s'agit
de les appréhender comme des instruments de géopolitique et de
géostratégie car « si la géopolitique dit ce
qu'il faut acquérir ou conserver, la géostratégie dit si
cela est possible, comment et avec quels moyens »13(*).
II- OBJET ET CHAMP D'ETUDE
Travailler sur le golfe de Guinée relève
à la fois des éléments géographiques (A), des
données matérielles qui font de lui un enjeu géopolitique
(B) et géostratégique (C) représentatif des initiatives
d'occupation et de contrôle de l'espace africain.
A.
Le cadre géographique du golfe de Guinée
Le Golfe de Guinée est une aire
imprécise de l'espace maritime et continental contiguë au littoral
ouest-africain. L'absence d'une délimitation conventionnelle laisse
libre choix aux chercheurs. De ce fait, certains optent pour une
représentation restrictive allant du
cap des Palmes au
Libéria jusqu'au
cap Lopez Gabon14(*) . D'autres adoptent pour
une délimitation institutionnelle et se limitent aux huit Etats membres
de la Commission du Golfe de Guinée (CGG)15(*).
Enfin, d'autres optent pour une représentation
géopolitique et limitent le golfe de Guinée aux pays
pétroliers du littoral ouest-africain (de la Côte d'Ivoire en
Angola)16(*). Or si
étymologiquement un golfe est « une partie de la mer qui
avance dans les terres »17(*), ces délimitations s'avèrent être
des représentations galvaudées de la région, en tant que
rentrant marin dans un domaine continental ouvert ou fermé par un
goulet. A l'observation, l'entrant du golfe de Guinée commence en amont
vers la Guinée Bissau. Ainsi, dans le cadre de cette étude, nous
avons adopté une vision géographique du golfe de Guinée,
c'est-à-dire de la Guinée Bissau au sud de l'Angola. Il englobe
les domaines maritime et continental de ces deux pays, de la Guinée
Conakry, de la Sierra Léone, du Libéria, de la Côte
d'ivoire, du Ghana, le Togo, du Bénin, du Nigeria, du Cameroun, de la
Guinée équatoriale, de Sao Tomé et Principe, du Gabon, du
Congo et de la RDC. Ces pays regorgent d'importants atouts
géopolitiques qui sont la source des convoitises multiformes18(*).
Délimitation extensive des pays du golfe de Guinée
CARTE 2 : Domaine maritime et continental des pays
du golfe de Guinée largo sensu
Source : Réalisée à
partir d'une carte de l'Afrique publiée dans le site
http://www.afriqueindex.com/articles/carte-afrique.htm,
consulté le 4 juillet 2009.
|
B- Le golfe de Guinée: un cadre de choix dans la
géopolitique des ressources stratégiques d'Afrique
Le golfe de Guinée occupe une position
particulière en Afrique. Sa singularité géopolitique
découle autant de sa configuration territoriale que de la
multiplicité de ses ressources. Celles prises en compte dans le cadre de
cette étude sont celles qui ont une portée stratégique
c'est-à-dire celles qui entretiennent un lien direct avec la formation,
le perfectionnement et la pérennisation de la puissance des Etats
contemporains. Ce sont notamment les hydrocarbures, les ressources
minières, forestières et halieutiques.
B.
1- Les hydrocarbures
Les hydrocarbures désignent les
matières premières d'origine organique qui sont composées
de molécules d'hydrogène et d'atomes de carbone. Ce sont le
pétrole, le gaz naturel, l'uranium, l'étain et le cobalt.
1-1- Le pétrole
Le pétrole est de nos jours au centre des
enjeux géopolitiques contemporains. Son importance stratégique
découle de son apport aux vecteurs de puissance dont l'économie,
l'industrie et la sécurité comptent parmi les plus
indéniables. Cependant, s'il est reconnu que le Moyen Orient demeure le
pôle majeur de l'exploitation de l'or noir, l'instabilité et
l'insécurité croissante qui y règnent ont posé
l'impératif de la recherche d'autres pôles pétroliers
à travers le monde. En Afrique, les réserves de
pétrole19(*) se
chiffrent à 80 milliards de barils soit 8% des réserves mondiales
estimées à 143 milliards de barils20(*). Le Golfe de guinée
regorge plus du quart des réserves africaines avec plus de 24 milliards
de barils, produits principalement par le Nigeria, l'Angola, la Guinée
Equatoriale, le Gabon, le Cameroun et le Congo21(*). Cependant, les explorateurs pétroliers
estiment que dans une décennie, la production de cette
sous-région connaîtra un véritable boom22(*) eu égard à la
mise en exploitation de certaines réserves jusque là
inexploitées.
Par ailleurs, d'après Damian Ondo
Mané23(*), le
pétrole du golfe de Guinée regorge d'un avantage comparatif par
rapport à celui de l'Asie centrale ou d'Amérique latine. Avec une
densité située entre 30 et 40° API, c'est un pétrole
de très bonne qualité, off shore, peu lourd et doté d'une
teneur en souffre très faible. De plus, la situation géographique
du golfe de Guinée la rapproche plus de l'occident que l'Asie centrale.
Enfin, son exploitation est exempt des voies maritimes étroites plus
connues sous le vocable de ``passages obligés'' dont les plus
périlleux sont le détroit d'Ormuz qui relie le golfe Persique au
golfe et la mer d'Oman, le détroit de Malacca qui relie l'Océan
Indien à la mer de Chine septentrionale et à l'océan
pacifique, le détroit de Bab el-Mandab la mer Rouge au golfe d'Aden et
à la mer d'Oman, le canal de Panama l'océan pacifique à
l'océan Atlantique via la mer des Caraïbes, le canal de suez la
Méditerranée à la mer Rouge et enfin le détroit de
Bosphore la mer Noire à la Méditerranée.
1-2-Le gaz naturel
Au même titre que le pétrole, le golfe
de Guinée regorge d'importantes réserves de gaz naturel. Sur les
8% des réserves mondiales qu'abrite le continent africain, le quart se
localise dans le golfe de Guinée24(*). Le pays le plus nantie de la région est le
Nigeria, deuxième exportateur africain du gaz naturel
liquéfié après l'Algérie. Ensuite, s'illustre le
Cameroun dont les réserves du bassin du Rio del Rey et de
Douala/kribi-Campo sont estimées à 500 milliards de m3
par Didier Planche et Jean Vincent Tchienehom 25(*). Ces réserves font du Cameroun le
5e producteur africain26(*). Enfin, le Congo, l'Angola et la Guinée
Equatoriale sont pourvus des réserves non négligeables27(*).
C. 1-3- Les autres hydrocarbures et les ressources
minières : le cas au
D. Cameroun28(*)
E. Il s'agit ici des hydrocarbures solides (cobalt,
étain, rutile, etc.). Ils sont d'origine minière et servent dans
l'électronique de précision ou de guidage des vecteurs
nucléaires ou balistiques. Ces ressources sont aussi présentes
dans le golfe de Guinée. Au Cameroun, les réserves de cobalt sont
estimées à 250 millions de tonnes et sont localisés
à Lomié. De plus, le pays possède après la Sierra
Léone la deuxième réserve mondiale de rutile
estimée à 3 millions de tonnes.
F. Pour ce qui est des minerais, les trois importants
gisements de bauxite de Ngaoundal, de Fongo-Tongo et de Minim- Martip avec des
réserves estimées à 120 millions, 50 millions et plus d'un
million de tonnes respectivement; illustrent le potentiel minier du
Cameroun ; l'ensemble étant doté d'une teneur d'alumine
d'environ 47°/°. Les réserves de fer à Mbalam et
à Kribi dans la Région du Sud sont estimées à
près d'un milliards de tonnes. On a du marbre à Bidzaret
à Biou, du calcaire à Figuil (600 mille tonnes) ; de l'or
dans les Régions du Sud, de l'Est, de l'Adamaoua et du Nord. Le plus
important gisement se trouve à Bétaré Oya avec plus de 3
tonnes. Enfin, la société sud-coréenne C&K a mis en
évidence l'existence d'un gisement de diamant à Mobilong dans la
Région de l'Est, avec une valeur estimée de 740 millions de
carats. Ce gisement représente cinq fois la production mondiale si les
recherches de certification en cours confirment les estimations29(*). Enfin, au delà des usages de
l'or et du diamant dans l'esthétique, ces minerais servent aussi dans la
mise au point des satellites artificiels, à la fabrication des
téléphones portables et des autres matériaux de
télécommunication30(*).
G. 2- Les ressources forestières et le potentiel
hydraulique
Le golfe de Guinée abrite le bassin du Congo qui
est la deuxième réserve forestière du monde après
l'Amazonie. Pourvue d'une faune et d'une flore diversifiées,
l'écosystème de cette région du monde représente un
facteur indéniable dans les politiques de lutte contre le
réchauffement planétaire d'actualité. De même, le
golfe de Guinée est traversé par d'importants fleuves dont le
Sénégal, le Niger, le Wouri, la Sanaga et le Congo;
véritables pôles hydroélectriques d'Afrique. Enfin, cette
région bénéficie d'une large ouverture sur la mer offrant
d'immenses atouts pour la pêche et un vaste réseau portuaire. Et
si le golfe de Guinée représente un cadre
privilégié dans la géopolitique africaine, il
représente aussi un enjeu géostratégique
indéniable.
C- La position
géostratégique du Golfe de Guinée
Le Golfe de Guinée englobe un espace maritime et
continental dont l'enjeu géostratégique relève à la
fois de cette configuration géographique et de l'avantage
comparatif que regorge l'exploitation de ses ressources par rapport aux autres
régions du monde31(*). Espace-pivot entre l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique
méridionale, il constitue le pôle de convergence des importations
et des exportations par la façade occidentale de l'Afrique. Une vaste
région côtière d'environ 250 000 km2 fait
du golfe de Guinée une synthèse des facteurs
géoéconomiques, pétroliers, miniers et sécuritaires
d'Afrique. Enfin, du point de
vue de la géostratégie des océans, le
golfe de Guinée abrite une diversité de reliefs et d'atolls
marins pouvant servir d'espaces de repli aux forces navales et
aéronavales en cas de grande guerre32(*).
Le golfe de Guinée est de ce fait à la
fois un véritable rimland et un heartland33(*) africain, justifiant la
parodie que Damien Georges Awoumou fait à la célèbre
maxime de Mackinder34(*),
« qui tient le golfe de Guinée tient l'Afrique»35(*). Ce continent étant de
tout temps placé au coeur des intérêts géopolitiques
des puissances américaines, européennes et asiatiques, on peut
légitimement ajouter que ``qui tient l'Afrique commande en partie le
monde''. Enfin, si la géographie demeure un savoir-penser l'espace
(comme cadre), la géopolitique une politique de l'espace (comme enjeu)
et la géostratégie une stratégie de l'espace (comme
théâtre)36(*), le golfe de Guinée s'inscrit dans cette
trilogie et justifie la représentativité de son choix comme cadre
d'étude des stratégies d'occupation et de contrôle de
l'espace africain.
III-CLARIFICATION DES CONCEPTS ET DELIMITATION DU SUJET
Quatre concepts structurent notre sujet : les
initiatives diplomatiques, l'occupation de l'espace, les usages
géostratégiques et la diplomatie. La précision des
contenus qu'ils revêtent dans cette étude permet de mieux
délimiter notre champ de recherche.
Pour ce qui est de la notion d'initiatives
diplomatiques, il convient au préalable de définir le
concept de diplomatie pour mieux l'appréhender. Notion
polysémique, la diplomatie désigne à la fois tout ce qui a
trait à la politique étrangère ; envisagée
d'une part comme l'ensemble des procédés et des
mécanismes au moyen desquels celle-ci est définie et menée
et d'autre part comme l'activité du diplomate37(*). La diplomatie traduit donc
à la fois un art nécessitant des qualités précises,
dont le sang froid, la prudence, le discernement, la précision dans les
actes et la discrétion. Cependant, si les Etats disposent des centaines
d'unités diplomatiques disséminées à travers le
monde et se projettent d'une manière régulière en
relations internationales au travers de leurs représentants, c'est sans
doute parce qu'ils sont guidés par des logiques géopolitiques et
géostratégiques résumées dans la triple
déclinaison de la représentation, de la négociation et du
renseignement38(*). Ainsi,
nous entendons par initiatives diplomatiques toute projection des
puissances extra-africaines dans le golfe de Guinée. Elles englobent les
visites d'hommes d'Etat, d'envoyés spéciaux civils ou militaires,
l'action des chefs de missions diplomatiques accrédités, les
grandes rencontres diplomatiques avec les leaders de la région et
l'initiation des accords de coopération économique et
sécuritaire. Est donc exclu de ce champ d'investigation l'ensemble des
contacts transnationaux entre organisations, individus et réseaux
divers.
Cependant, parler des puissances extra-africaines
renvoie à tous les Etats du monde exceptés ceux africains; ce qui
ne circonscrit nullement notre champ d'étude. De ce fait, nous n'avons
retenu que les Etats les plus représentatifs et offensifs tels que les
Etats-Unis et le Brésil pour le continent américain ; la
France et l'Angleterre pour l'Europe ; la Chine, l'Inde et le Japon pour
l'Asie. Les Etats de l'Océanie n'ont pas été pris en
compte.
Pour ce qui est du concept d'occupation de
l'espace, il renvoie à la mise en disposition de l'espace
géographique ; envisagé au triple plan terrestre, maritime
et aérien. Il s'agit des stratégies de transformation de cet
espace au mieux des intérêts des puissances qui s'y projettent.
En ce sens, le concept d'occupation de l'espace s'inscrit dans le
champ d'application de la géostratégie, définie comme
« une stratégie fondée sur l'exploitation
systématique des possibilités offertes par les grands espaces en
termes d'étendue, de forme, de topographie, de ressources de tous
ordres »39(*).
Les usages géostratégiques désignent donc les
manoeuvres qui visent à placer ces espaces au service d'un
intérêt politique et stratégique.
Enfin, les bornes chronologiques du sujet
méritent d'être clarifiées. L'année 200140(*) est celle du repli des
Etats-Unis vers les hydrocarbures du golfe de Guinée suite aux
attentats du 11 septembre et de la montée de l'insécurité
au Moyen Orient, jusque là pôle privilégié de son
industrie pétrolière. Cette date marque aussi la ruée des
puissances émergentes comme la Chine, l'Inde et le Brésil.
L'année 2008 n'est qu'une borne de convenance. L'étude d'un
passé trop récent étant toujours plein d'écueils
car trop hâtif, elle permet d'opérer un recul dans le
temps41(*) pour mieux
cerner les rapprochements entre les initiatives diplomatiques des grandes
puissances et l'occupation du golfe de Guinée.
IV- REVUE DE LITTERARTURE ET ETAT DE LA
QUESTION
Les études qui ont été
menées jusqu'ici sur le golfe de Guinée ont épousé
trois principales approches. La première s'est évertuée
à mettre en perspective ses enjeux pétroliers, objet de
convoitises multiformes. Ici, l'objet est de statuer sur les risques
conflictogènes du pétrole, ``ressource de la discorde'' eu
égard à l'enchevêtrement des intérêts des
puissances en place et de s'interroger sur les politiques susceptibles de
soustraire la région de ces risques42(*).
La deuxième approche dépasse le stade des
appréhensions, statue sur la pauvreté et la conflictualité
pétrolière à l'oeuvre dans les pays du golfe de
Guinée, étudie ses causes et propose comme stratégie de
sortie de ce bourbier, l'acquisition d'une autonomie politique et
stratégique ainsi que la promotion de la démocratie43(*), la socialisation des
ressources pétrolières et la rationalisation de sa
gestion44(*), la
vitalisation de la Commission du Golfe de Guinée et la mise sur pied des
politiques de sortie de crise et de conciliation des parties en
conflit45(*).
Enfin, la troisième approche met en
évidence les rivalités entre les puissances occidentales et
asiatiques dans le Golfe de Guinée46(*). Elle se rapproche de cette étude mais souffre
de trois handicaps au moins. D'abord, elle demeure liée au paradigme du
``pétro-conflit'' et limite les projections des puissances en place
à l'exploitation pétrolière. Or le pétrole n'est
pas le seul enjeu du golfe de Guinée. Ensuite, elle utilise à
tort et à travers les concepts de géopolitique et de
géostratégie donnant l'allure d'un effet de mode et
méconnaît l'instrument de projection ou l'habillage des
stratégies des acteurs en place en l'occurrence ce que nous entendons
par initiatives diplomatiques. De plus, les études de cette
approche sont pour la plupart des articles de journaux ou d'Internet
dotés d'une valeur publicitaire et marchande, posant en grands titres
des analyses conjoncturelles circonscrites dans un cadre temporel du ``fait de
l'heure, du jour ou du mois''. Or l'analyse stratégique est
essentiellement dynamique47(*). Ces insuffisances justifient la pertinence de la
problématique de cette étude.
IV-
PROBLEMATIQUE
L'analyse du système international amène
à voir que la réalisation des politiques de puissance des Etats
contemporains nécessite le contrôle des zones stratégiques
et l'optimisation de certaines ressources dont l'inégale
répartition sur la planète annihile toute évolution
autarcique. Pour cela, ils doivent se projeter en relations internationales
pour combler leurs multiples déficits ou pour construire et maintenir
leur puissance. De ce fait, les régions du globe qui sont dotées
d'une position stratégique ou qui abritent ces ressources sont dans la
ligne de mire des politiques et stratégies de puissance des acteurs
majeurs du système international. En conséquence, les initiatives
diplomatiques dans le golfe de Guinée sont- elles une production normale
des rapports interétatiques ou la téléonomie d'une course
vers ses facteurs géographiques? Par une approche
géostratégique, peut-on les appréhender comme des
stratégies de transformation de cet espace au mieux des
intérêts politiques, économiques et stratégiques des
puissances qui s'y projettent ? En d'autres termes, ces initiatives ne
vont- elle pas au-delà de la diplomatie libérale
édulcorée des liens de coopération et d'amitié pour
s'inscrire dans des logiques géopolitiques et
géostratégiques ? Enfin, le golfe de Guinée n'est-il
pas de ce fait un théâtre d'affrontements ; sorte de glacis
géostratégique des grandes puissances ? L'ensemble de ces
interrogations gravite autour des enjeux géostratégiques des
initiatives diplomatiques des grandes puissances dans le golfe de
Guinée.
V- HYPOTHESES DE
RECHERCHE
L'intellection des initiatives diplomatiques des
puissances extra-africaines dans le golfe de Guinée peut se fonder sur
les facteurs géographiques de cette région48(*). De ce fait,
l'hypothèse centrale de cette recherche est que les relations entre les
pays du golfe de Guinée et les puissances étrangères sont
motivées par des impératifs géopolitiques qui font appel
aux projections géostratégiques sous le couvert d'initiatives
diplomatiques. Si elles les multiplient dans le golfe de Guinée, c'est
en référence aux multiples atouts de cette région.
En conséquence, celles-ci viseraient soit la refonte de
l'exploitation de cet espace, soit le maintien du statu quo sur leurs
acquis. Il en découle l'inscription de leurs initiatives dans
des actions géostratégiques puisque la multiplicité des
acteurs crée le conflit et les rapports de forces qui les placent dans
une dialectique des intelligences. Enfin, parler des usages
géostratégiques revient à inscrire ces initiatives dans
les invariants géostratégiques auquel cas toute tentative
d'intelligibilisation à l'oeuvre s'avèrera vaine. A cet effet,
les projections diplomatiques conduisent à la
théâtralisation du golfe de Guinée, laissant entrevoir un
glacis pour les acteurs majeurs du système international.
VI- BUTS ET OBJECTIFS DE
L'ETUDE
Cette étude répond au préalable
à une ambition académique ; celle d'apporter une contribution
à l'étude des relations qu'entretiennent les Etats africains en
général et plus particulièrement du golfe de Guinée
avec le monde extérieur.
Par une approche géostratégique, il est
question de lever le voile sur les enjeux de ces rapports pour comprendre les
logiques qui les affectent. Toutefois, nous visons un but scientifique fort
modeste, notamment démontrer que les initiatives diplomatiques des
puissances dominantes du système international sur le continent africain
sont des modus operandi géostratégiques. L'objet est de
susciter auprès des hommes politiques un éveil stratégique
par rapport à toute projection diplomatique étrangère en
terre africaine. Cette étude se veut donc un regard stratégiste
sur les initiatives diplomatiques des puissances extra-africaines dans le golfe
de Guinée. Enfin, nous pensons que tous ceux qui s'intéressent
à la géopolitique et à la géostratégie
pourront s'y référer et y trouver quelques
intérêts.
VII- CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES
La méthodologie est « la
procédure d'une science c'est-à-dire l'ensemble des pratiques
particulières qu'elle met en oeuvre pour que le cheminement de ses
démonstrations et de ses théorisations soit clair, évident
et irréfutable »49(*). Permettant au chercheur de transcender les obstacles
que Gaston Bachelard qualifiait d'épistémologiques50(*), elle se recoupe avec la
méthode51(*) avec
qui elles représentent le fondement de la scientificité de toute
étude. Ainsi envisagé, le cadre méthodologique qui a
guidé cette étude englobe à la fois un cadre
théorique (A) et des outils de collecte et de traitement des
données (B).
A- Le cadre théorique
Le cadre théorique fait référence
aux différentes théories qui ont été
convoquées pour répondre à la problématique de
cette étude. Une théorie étant un ensemble
systématisé d'idées et de lois émises d'une
manière logique et soumise à une vérification
expérimentale afin d'établir la vérité d'un
système scientifique52(*), le cadre théorique permet de ce fait de fixer
le réel scientifique, de l'analyser, de le comprendre et de
l'interpréter. En ce sens, le choix d'une théorie ne peut
être neutre car s'organisant autour d'un objet d'étude, des
concepts et des hypothèses que la recherche doit pouvoir valider ou
infirmer. Ainsi, deux approches théoriques ont guidé cette
étude : le libéralisme et le réalisme. Le recours
exclusif à ces deux théories peut susciter quelques
reproches53(*), mais elles
cadrent mieux avec l'objectif de cette étude ; celui de montrer
comment dans le golfe de Guinée les grandes puissances font passer des
objectifs réalistes donc géostratégiques sous un habillage
libéral, la diplomatie.
1- Le Libéralisme54(*) pour comprendre les
initiatives diplomatiques
Le libéralisme est un courant de pensée
né de ``l'Europe des Lumières'' avec comme fondement les
principes de liberté et de responsabilité individuelle. Il repose
sur l'idée que chaque Etre humain possède des droits
inaliénables et, à cet effet, les libéraux entendent
limiter au profit du libre choix de l'individu les obligations imposées
par l'Etat ou par les autres formes de pouvoir quelques soient leur forme et
leur mode de désignation.
Il a été appliqué aux relations
internationales et théorisé par des auteurs comme John Locke
(1632-1704), Montesquieu (1689-1755), Adam Smith (1723-1790), Emmanuel Kant
(1724-1804), Jeremy Bentham (1748-1832), David Ricardo (1727-1823), Richard
Cobden (1804-1865), Thomas Woodrow Wilson (1856-1924), Norman Angell, Robert
Kehoane, David Mitrany, etc. Prenant l'individu comme principal unité
d'analyse, ces auteurs insistent sur la primauté des rationalités
individuelles dans les relations internationales et dans le domaine politique
et économique. L'Etat quant à lui ne doit se limiter qu'à
la création et au maintien des conditions propices aux échanges.
En ce sens, il doit se focaliser sur la représentation et la
défense des intérêts de sa population sur la scène
internationale sous le couvert du libéralisme républicain,
commercial ou institutionnel55(*).
Cette approche critique la perception pessimiste qu'ont
entre eux les Etats et remet en cause la finalité et le fondement des
systèmes d'alliance et le développement militaire qui ont
entrainé la société internationale dans la spirale
apocalyptique de la course aux armements56(*). Elle souligne la volonté des Etats à
coopérer pour le bien être de leurs peuples suivant les principes
d'équité, de justice et d'interdépendance.
Appliquée à cette étude, les
initiatives diplomatiques dans le golfe de Guinée, revêtent
manifestement ces principes. A entendre les plénipotentiaires
extra-africains et les commentateurs de la vie publique, il est question chaque
fois de ``revivifier'' les liens de coopération et d'amitié
qui existent entre le pays hôte et le pays d'accueil ;
coopération qu'on s'empresse de proclamer ``forte'', ``fructueuse'' ou
``gagnant-gagnant''. Il en découle un discours essentiellement
tourné vers la réception hospitalière et euphorique de
``l'étranger'' et une appréhension éthique et
philanthropique de ses initiatives.
Au delà de cet idéalisme, la
théorie réaliste amène plutôt à voir dans ces
initiatives des projections géostratégiques au travers de la
diplomatie libérale.
2- Le réalisme pour comprendre les usages
géostratégiques de la diplomatie
Issue des observations des auteurs tels que Thucydide
(460-400 avt. J-C), Nicolo Machiavel (1469-1527), Thomas Hobbes (1588-1679),
Carl Von Clausewitz (1780-1831), Raymond Aron (1905-1983), Andrew Moravcisk,
Hans Morgenthau, Kennet Waltz et Henry Kissinger, l'approche réaliste
s'adapte mieux à toute analyse stratégique.
Parler du réalisme, c'est évoquer un
certain nombre de postulats qui sont pour ses théoriciens
consubstantiels aux relations internationales. Référence est
faite ici à l'Etat comme acteur privilégié des relations
internationales ; la recherche de la puissance et de
l'intérêt individuel, source d'anarchie de la
société internationale et enfin l'équilibre de terreur
comme seul stabilisateur des relations interétatiques57(*). Les réalistes se
fondent sur l'appréhension des rapports entre groupes sociaux et
politiques tels qu'ils sont au-delà de ce qu'on voudrait qu'ils soient
au nom d'un certain idéal comme formulé par les libéraux.
Il s'agit comme disait George Washington (1732-1799) « de ne croire
aucune nation au delà de son intérêt »58(*). Or si chaque Etat poursuit au
travers de ses représentants son propre intérêt dit
``national'', il se confronte au même désir de la part des autres
Etats ; d'où le conflit. Dans ce contexte et au-delà du
caractère pluriel de la théorie, les réalistes
préconisent la lucidité de l'action à la
spéculation normative, moraliste et institutionnelle des
libéraux.
Placées sous cet angle, les initiatives
diplomatiques des puissances dominantes du système international ne sont
point d'actes de charité. Ce sont des initiatives stratégiques
qui pour Joseph Vincent Ntuda Ebodé visent trois objectifs
majeurs : « transformer les situations défavorables en
situations favorables ; créer des opportunités et maintenir
le statu quo »59(*). La théorie réaliste permet de ce fait
de rendre au mieux les mobiles de tout projet de politique
étrangère ainsi que les moyens qui sont mis en oeuvre pour le
réaliser. Elle sera le principal socle paradigmatique de cette
étude.
B- Les outils de collecte et d'analyse des
données
Bien que privilégiant le
domaine de recherche à l'oeuvre ici en l'occurrence la
géostratégie, cette étude essaie
d'opérer un syncrétisme méthodologique à partir des
méthodes de collecte et de traitement de données usitées
en sciences sociales.
1- La recherche documentaire et les techniques de
recherche empirique comme outils de collecte de données
La recherche documentaire est un moyen d'investigation qui
s'appuie sur la collecte des documents laissés par les acteurs, les
témoins ou les analystes d'un fait. Elle a été
menée dans les centres documentaires60(*) où des documents afférents au sujet ont
été consultés. Ceux-ci comprennent des ouvrages, des
articles scientifiques, des thèses, des mémoires, des usuels et
des documents d'Internet. Cependant nous ne pouvons prétendre avoir mis
la main sur tous les documents portant sur notre sujet ; la plupart des
données diplomatiques étant généralement
frappées du sceau de la confidentialité. Ainsi, avons-nous
parfois recouru à la méthode inductive pour opérer des
généralisations à partir des groupes
d'intérêts.
Pour ce qui est des techniques de recherche
empirique, nous avons recouru
à l'observation directe61(*). En tant que méthode de collecte de
données qui procède par un regard de nature très
générale et le plus neutre que possible, elle s'adapte à
toute étude stratégique puisqu'elle permet d'appréhender
les manoeuvres d'un acteur telles qu'elles se présentent et non sous un
quelconque conditionnement. Il a donc été question de suivre et
d'observer le déploiement des acteurs en question, de
pénétrer les contours et la dynamique de leurs initiatives pour
cerner les enjeux.
2- Méthodes d'analyse des
données
Les données recueillies ont été
traitées à partir d'une analyse synchronique. Elle a permis une
démonstration à partir de l'analyse thématique des
initiatives diplomatiques dans le golfe de Guinée. Toutefois,
priorité a été donnée au prisme géopolitique
et géostratégique. D'après Pascal Lorot, l'analyse
géopolitique est
une méthode particulière qui repère,
identifie et analyse les phénomènes conflictuels, les
stratégies offensives et défensives centrées sur la
possession d'un territoire sous le triple regard des influences du milieu
géographique, pris au sens physique comme humain ; des arguments
politiques des protagonistes en conflit, des tendances lourdes de
continuités de l'histoire62(*).
Il s'agit ici d'une lecture des situations car pour chaque
groupes d'initiatives elle conduit à
identifier les acteurs, analyser leurs motivations,
décrire leurs intentions, repérer les alliances en gestation ou,
au contraire, les alliances en voie de déconstruction, que ce soit au
niveau local, régional, continental ou international63(*).
De ce fait, l'analyse géopolitique nous a
permis de comprendre que les initiatives diplomatiques en direction de
l'Afrique poursuivent moins les canons libéraux des relations
interétatiques que la défense des intérêts
économiques, sécuritaires et stratégiques, lesquels
recomposent l'espace africain et sous-tendent de nouvelles logiques
d'affrontements.
Pour ce qui de l'analyse géostratégique,
elle a permis d'envisager le golfe de Guinée comme un
théâtre dans lequel opèrent les grandes puissances. Nous
avons ainsi pu cerner le poids de certaines données
générales de stratégies (configuration
géographique, distances, situation historique, politique,
économique, démographique et les rapports de force) dans la
définition, la conduite et les issues des initiatives diplomatiques dans
cette région d'Afrique.
VII- PLAN DE L'ETUDE
Cette étude est construite autour de deux
titres. Le premier s'intitule ``Impératifs géopolitiques,
projections géostratégiques et opérationnalisation des
stratégies de positionnement dans le golfe de Guinée''.
Il analyse les logiques structurelles des initiatives diplomatiques
des grandes puissances dans le golfe de Guinée en les interposant entre
les logiques géopolitiques et les projections
géostratégiques pour cerner leurs enjeux (Chapitre I). En ce
sens, ces initiatives s'avèrent être les modus operandi
des stratégies d'occupation et de contrôle de la région
(Chapitre II).
Le Titre II ``Invariants
géostratégiques, initiatives diplomatiques et
théâtralisation du golfe de Guinée'' étudie
la modélisation des postures de fixation stratégique dans la
région (Chapitre III) ; construite au final en glacis
géostratégique des puissances dominantes du système
international (Chapitre IV).
TITRE I
IMPERATIFS GEOPOLITIQUES, PROJECTIONS GEOSTRATEGIQUES
ET OPERATIONNALISATION DES STRATEGIES DE POSITIONNEMENT DANS LE GOLFE DE
GUINEE
L'intelligibilité des enjeux des initiatives
diplomatiques dans le golfe de Guinée par une approche
géostratégique ne peut se réaliser que si on comprend au
préalable les logiques qui les structurent et les modélisent.
Dans cette perspective, ce titre repose sur deux idées essentielles,
développées en chapitres.
Le premier chapitre s'intitule ``Initiatives
diplomatiques dans le golfe de guinée : entre impératifs
géopolitiques et projections géostratégiques''.
Il a pour objet la mise en perspective des initiatives diplomatiques dans le
golfe de Guinée et leur interposition entre les politiques de mise en
disposition (politique de l'espace) et les stratégies de
réalisation de ces politiques (stratégies de l'espace). Ce
chapitre montre qu'avant d'être un théâtre
géostratégique, le golfe de Guinée est d'abord un espace
géographique savamment pensé et érigé en
espace-enjeu suivant la trilogie de l'appréhension de l'espace64(*). De ce fait, si cette
étude traite des usages géostratégiques de la diplomatie
dans l'occupation et le contrôle de l'espace africain, il ne peut se
départir des logiques épistémiques des sciences soeurs en
l'occurrence la géographie et la géopolitique.
Le second chapitre ``Initiatives diplomatiques dans
le golfe de guinée et opérationnalisation des projections
géostratégiques en cheval de Troie'' traite de la
fonctionnalité stratégique des initiatives diplomatiques dans la
région. Il amène à voir par quels dispositifs les acteurs
majeurs du système international procèdent pour rendre
opérationnels leurs projets de puissance dans le golfe de Guinée.
Ce chapitre montre de ce fait que les initiatives des puissances
étrangères dans la région sont soient des
stratégies offensives pour casser les verrous coopératifs
préétablis, soient des stratégies défensives pour
préserver et perpétuer les acquis.
CHAPITRE I
INITIATIVES DIPLOMATIQUES DANS LE GOLFE DE GUINEE
ENTRE IMPERATIFS GEOPOLITIQUES ET PROJECTIONS
GEOSTRATEGIQUES
Nous entendons par impératifs
géopolitiques l'ensemble des exigences politiques,
économiques et sécuritaires qui, se posant de manière
inconditionnelle à la construction et au maintien de la puissance des
Etats, permettent de comprendre les mobiles de leurs initiatives sur la
scène internationales. Les projections
géostratégiques quant à elles désignent les
procédés conscients et calculés au travers desquels les
Etats se projettent en relations internationales pour placer certains espaces
au service de leurs intérêts politiques et stratégiques. En
ce sens, ce chapitre cherche à répondre à la question du
pourquoi et du comment des initiatives des puissances
extra-africaines dans le golfe de Guinée. Il veut montrer que celles-ci
cherchent à répondre aux impératifs géopolitiques
qui se posent à ces puissances (Section I) et sont pour elles des
instruments de projections géostratégiques (Section II).
SECTION I : LES INITIATIVES
DIPLOMATIQUES DANS LE GOLFE DE GUINEE COMME REPONSE AUX IMPERATIFS
GEOPOLITIQUES
La finalité de toute analyse géopolitique est
de comprendre les relations intrinsèques qui lient une politique et un
espace donné à partir des données géographiques qui
érigent cet espace en enjeu de puissance65(*). Par ce fait, la construction, le perfectionnement et
le maintien d'une puissance66(*) peuvent être confrontés à des
impératifs qui justifient la politique étrangère des
Etats. De ce fait, la recherche des solutions à ces impératifs
épouse de prime abord le canal des initiatives diplomatiques. En
conséquence, l'analyse des enjeux géopolitiques de chaque
puissance dans le golfe de Guinée révèle qu'elles
cherchent à régulariser leurs manques géopolitiques et
acquérir les facteurs de construction, de perfectionnement ou de
maintien de leur puissance dans la société internationale.
Paragraphe 1 : La régularisation des manques
géopolitiques, l'acquisition des facteurs de construction et de
perfectionnement de puissance
Instrument de puissance67(*) et de sa matérialisation dans
l'espace68(*), la
géopolitique formulée en initiatives diplomatiques
représente un des instruments majeurs qu'utilisent les unités
politiques69(*) du
système international pour se projeter au delà de leurs
frontières et rechercher les ressources indispensables à leur
développement et à l'épanouissement de leurs populations.
Il convient donc de faire une étude au cas par cas des politiques de
puissance des Etats pris en compte dans cette étude pour mieux
appréhender les logiques géopolitiques qui sous-tendent leurs
initiatives dans le golfe de Guinée.
A- La recherche d'autres pôles pétroliers et
la lutte contre le terrorisme comme impératifs géopolitiques des
Etats-Unis dans le golfe de Guinée
De la fin de la Guerre Froide à septembre 2001, la
politique africaine des Etats-Unis était construite autour de trois
axes : la promotion du libéralisme et de ses corolaires
(économie de marché, démocratisation, Etats de droit), la
résolution des conflits et la lutte contre le SIDA70(*). Cependant, les attentats du
11 septembre 2001 sur les tours jumelles du Wall Street Center ;
manifestation de l'américanophobie et de l'insécurité
grandissante dans le golfe Persique - zone de prédilection de
l'industrie pétrolière américaine - allaient poser en
impératif de survie géopolitique et sécuritaire l'adoption
d'une nouvelle politique énergétique et l'endiguement de
l'expansion du terrorisme.
Pour ce qui est du premier, les Etats-Unis avaient le choix
entre réduire leur consommation du pétrole ou rechercher d'autres
pôles d'approvisionnement. C'est cette dernière qui fut retenue
car la première s'avérait suicidaire pour l'économie
américaine. L'enjeu était donc de réduire la
dépendance des Etats-Unis à l'or noir du golfe Persique. Ainsi,
dès le début de l'année 2002, cet impératif fut le
thème majeur de la réflexion dans les centres d'études
politiques et stratégiques américaines dont l'Institute for
Advanced Strategic and Political Studies (IASPS) faisait figure
d'envergure71(*). Les
analyses de cette institution firent de l'Afrique subsaharienne et plus
particulièrement le golfe de Guinée, le nouveau pôle
pétrolier américain. Ainsi fut mis sur pied à
Washington l'African Oil Policy Group (AOPG) qui, dans sa
première publication intitulée ``Afican oil : a priority
of US national security and African development'' érigea le golfe
de Guinée en ``zone d'importance stratégique'' pour la
sécurité américaine ; adjoignant à Washington
de se passer du pétrole de l'Orient car son importation finançait
indirectement le terrorisme72(*). Dans le même ordre d'idée, Walter M.
Kansteiner en sa qualité de Sous-secrétaire d'Etat chargé
des dossiers africains, proclama dans une conférence organisée
par l'
IASPS le 25 janvier 2002 que le
pétrole du continent noir était « devenu un
intérêt stratégique national pour les Etats-Unis
»73(*). De son
côté, le sénateur républicain de l'Etat de
Californie Ed Royce, président du sous-comité Afrique au sein du
comité de la Chambre des Représentants pour les relations
extérieures, déclarait que « le pétrole africain
devrait être traité comme une priorité pour la
sécurité nationale de l'après-11 septembre»74(*). Ces recommandations furent
reprises et développées par d'autres revues américaines
dont celle du Council of Foreign Relation et furent favorablement
accueillies par le régime de Georges Walker Bush. Ainsi, dans une
publication de la Quadrenal Defense Review (QDR), le Pentagone
présentait le pétrole africain comme un enjeu stratégique
pour les Etats-Unis75(*).
Pour ce qui est de l'endiguement du terrorisme et de
l'extrémisme islamiste, l'impératif découlait autant de la
réaction des Etats-Unis après l'attentat du 11 septembre que de
la réponse à la détermination des islamistes à
frapper les intérêts américains partout dans le monde.
Déjà en 1998, les attentats simultanés de Dar es Salam en
Tanzanie et de Nairobi au Kenya avaient montré qu'ils étaient
capables de le faire en Afrique dont la pauvreté, les frustrations
diverses, la corruption et la privatisation de la violence en faisaient un
terreau propice au développement du terrorisme. Ainsi, dans ses
publications la International Crisis Group76(*) démontrait la grandeur
du risque de voir l'islamisme radical se développer dans les pays comme
le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte au Maghreb ; au
Nigéria, en Mauritanie, au Mali et au Niger en Afrique de l'Ouest ;
au Soudan, en Ethiopie, Somalie, Tanzanie et au Kenya en Afrique de l'Est.
L'endiguement du terrorisme en Afrique était donc un grand
impératif pour les Etats-Unis d'autant plus que de nombreux experts y
signalaient déjà la présence d'éléments
d'al quaeda et que cette expansion pouvait s'internationaliser
jusqu'au Golfe de Guinée et représenter un handicap à la
nouvelle politique énergétique de Washington. L'acquisition du
pétrole et sa sécurisation allaient donc de paire ;
justifiant l'injonction du Vice-président Dick Cheney qui dans sa
Politique nationale de l'énergie recommandait de faire de la
sécurité énergétique une priorité de la
politique commerciale et étrangère des Etats-Unis77(*). Cette
``pétrostratégie''78(*) a modifié la géopolitique africaine des
Etats-Unis désormais structurée autour des modalités
d'accès aux hydrocarbures et de leur sécurisation par lutte
contre le terrorisme et l'extrémisme islamiste79(*).
Dans le golfe de Guinée, les Etats-Unis poursuivent
donc trois buts majeurs : construire au travers d'initiatives
diplomatiques et d'une panoplie de programmes humanitaires, économiques
et sécuritaires leur hégémonie dans la région; y
favoriser plus que par le passé le déploiement de leurs
multinationales pétrolières80(*) ; sonner le glas des pré-carrés.
La feuille de route est d'accroître de 15 à 25% les importations
pétrolières en provenance de la région horizon 2015 et de
réduire - suivant l'annonce faite par le président George W. Bush
le 31 janvier 2006 - de plus de 75% les importations américaines de brut
provenant du Moyen-Orient d'ici 202581(*).
B- La recherche des facteurs de soutien à la
croissance comme impératif géopolitique des puissances
émergentes dans le golfe de Guinée
La ruée des puissances émergentes (Chine,
Inde et Brésil) en Afrique et dans le golfe de Guinée repose sur
des impératifs économiques et démographiques. Pour ce qui
est du premier, induit de l'ouverture vers une économie de marché
et de la recherche des stratégies d'intégration dans la
mondialisation, le début des années 2000 a marqué une
montée fulgurante des économies de ces puissances.
Déjà classée 7e puissance mondiale en
199982(*), la croissance
économique de la Chine avait augmenté de 136% depuis 1990 et en
2002, l'agriculture ne représentait plus que 18% de son PIB, le secteur
tertiaire était monté à 32% tandis que le taux de
l'épargne privée s'évaluait à plus de 40% si l'on
s'en tient aux données de Fredy Mulongo83(*).
En Inde, l'industrialisation, le développement de
l'électronique et des nouvelles technologies ont réduit de 28%
l'apport de la paysannerie au PIB. La croissance était de 4,8% en 2001et
augurait des meilleures perspectives84(*).
Plus proche du golfe de Guinée que toute les autres
acteurs, le Brésil a atteint un taux de croissance de 4,2% et la
modernisation de l'agriculture, le développement de
l'électronique, de l'industrie alimentaire, chimique et
métallurgique ont fait de ce pays de 8 511 965 km2
la 8e puissance mondiale85(*). Ces données amènent à voir que
la recherche des débouchés, des espaces stratégiques et
des pôles à fort potentiel pétrolier, minier et forestier
comme le golfe de Guinée pour soutenir leur croissance sont pour ces
puissances un impératif de survie géopolitique.
Par ailleurs si la géopolitique consiste aussi
à chercher dans d'autres territoires les ressources indispensables
à l'épanouissement de son peuple, l'impératif
géopolitique auquel ces puissances cherchent à répondre
est de pouvoir satisfaire les besoins économiques et
énergétiques d'une population trop nombreuse86(*) ou de leur créer des
opportunités. Le golfe de Guinée représentant une aire
propice à la réalisation de ces impératifs du fait de ses
multiples enjeux et du déficit stratégique et d'autonomie
politique des leaders de cette région87(*) ; il a ainsi été placé au
centre de leur politique de puissance88(*).
Paragraphe 2 : Le maintien du statut quo
géopolitique
L'orientation des politiques de puissance des
Etats-Unis et des puissances émergentes vers le golfe de Guinée
posait aux partenaires traditionnels des pays de la région
l'impératif d'une préservation des acquis.
A- La préservation des pré-carrés
comme impératif géopolitique de la France et de l'Angleterre dans
le golfe de Guinée
Ces deux puissances ont depuis les années 60
noué avec leurs anciennes colonies d'Afrique Noire des relations
privilégiées et capitales dans la construction, le
perfectionnement et le maintien de leur puissance malgré leurs
faiblesses en ressources stratégiques. Au lendemain de la fin de la
guerre froide, ces relations furent portées au remodelage avec la fin de
la sous-traitance stratégique décidée par les Etats-Unis.
Certains auteurs assimilèrent maladroitement cette réorganisation
à un désengagement89(*). Synonyme d'un suicide géopolitique, il n'en
était rien. Ayant été supplantées par les
Etats-Unis dans les Grands lacs, il leur était désormais
impératif d'oeuvrer90(*) pour empêcher le basculement de leurs zones
d'influence du golfe de Guinée dans le giron américain ou des
puissances émergentes.
Dans une prospective stratégique, l'enjeu
était de préserver leurs facteurs de puissance dans la
région notamment les dispositifs qui leur permettent d'avoir une large
manoeuvre dans la vie politique, économique, monétaire,
culturelle et sécuritaire des pays en question.
Au plan économique et commercial, dans un
contexte de globalisation des échanges, l'impératif
géopolitique est le maintien des marchés captifs taillés
en Afrique depuis les indépendances. Dans le domaine de la monnaie et
des finances, il est question de demeurer les tuteurs monétaires des
Etats africains, de conserver le monopole dans la convertibilité des
monnaies, même dans les pays qui frappent les leurs propres. Au niveau de
la sécurité et de la défense, la perpétuation
d'implantations militaro-stratégiques est au coeur des politiques de
puissance dans la région. Dans le domaine culturel, l'enjeu est de
maintenir les pays de la région dans la Francophonie et le Commonwealth,
puissants instruments de rayonnement culturel et civilisationel91(*). Enfin par le biais de
réseaux parallèles et officieux (loges maçonniques,
officines de financement occulte et de corruption, réseaux affairistes,
lobbies pétroliers, forestiers et de trafic d'armes), l'impératif
est de perpétuer les relations patrimoniales qui assurent à ces
deux puissances la prédation des ressources stratégiques92(*).
B- le Japon et la préservation de ses
débouchés commerciaux
La montée de la Chine et de l'Inde en Asie
représente une menace à l'économie japonaise
déjà fortement concurrencée par les quatre dragons
(Taiwan, Hong-Kong, Corée du Nord et Singapour). En Afrique
subsaharienne et ceci depuis les indépendances, il s'était
taillé de vastes marchés pour son industrie automobile et
électronique, et des pôles d'hydrocarbures exploités par sa
principale firme pétrolière, la Japan National Oil
Company93(*).
Par ailleurs, la configuration géographique de l'Etat Nippon ne lui
offre que 13% des terres cultivables. Les besoins en produits tropicaux sont
donc un impératif pour le Japon qui importe 60% de ses produits
alimentaires. Ainsi pour soutenir son économie fortement
industrialisée et se maintenir au rang de deuxième
puissance mondiale, il a été appelé à
actualiser sa politique étrangère et à se montrer plus
offensif dans les régions stratégiques comme le golfe de
Guinée94(*).
En somme, l'enchevêtrement de ces politiques de puissance fait du
golfe de Guinée une région de convergence géopolitique.
Comment s'y positionner? La réponse à cette interrogation peut se
lire au travers des projections géostratégiques adoptées
à cet effet.
SECTION II : INITIATIVES DIPLOMATIQUES ET
PROJECTIONS GEOSTRATEGIQUES DANS LE GOLFE DE GUINEE
Le recours à la géostratégie par les
puissances extra-africaines pour rationaliser leurs politiques de puissance et
se projeter dans le golfe de Guinée s'inscrit dans l'appréhension
de cet art et discipline comme une dialectique des fins et des moyens. La fin
générale étant de pouvoir se positionner dans la
région, il convient de s'interroger sur les stratégies
adoptées dans cette perspective. A l'analyse, quatre principales
stratégies peuvent être distinguées : la
stratégie politico-diplomatique par les visites d'Etats et l'initiation
des grands sommets avec les leaders politiques africains ; la
stratégie économique par des traités commerciaux et
enfin la stratégie militaire par la signature des accords dits de
défense et de soutien militaire.
Paragraphe 1 : La stratégie
politico-diplomatique par les visites d'Etats et les Sommets
internationaux
De par ses enjeux géopolitiques et
géostratégiques, le golfe de Guinée est
devenu en Afrique l'espace-pivot d'offensives diplomatiques de
tout bord. Il en découle une recrudescence des projections par des
visites officielles et des sommets internationaux avec les chefs d'Etats de la
Région.
A- La projection par des visites d'Etats : le cas des
Etats-Unis, de la Chine et du Brésil95(*)
Depuis le début des années 2000, un
véritable ballet diplomatique a lieu dans le golfe de Guinée avec
la recrudescence des visites officielles d'hommes d'Etats, d'envoyés
spéciaux, de membres du gouvernement et des chargés de mission
civils et militaires. Chaque puissance s'attache à marquer sa
volonté de coopérer plus que par le passé avec les pays de
la région.
Pour ce qui est des Etats-Unis, ayant effectué
du 23 au 28 mai 2001 une visite d'Etat en Afrique Noire qui l'avait conduit
tour à tour au Mali, en Afrique du Sud, en Ouganda et au Kenya, Colin
Powel (alors Secrétaire d'Etat) revint au début de l'année
2002 en Angola et au Gabon. Son adjoint fut accueilli en septembre de la
même année au Nigéria et à Sao Tomé et
Principe. En octobre, Paul Biya, José Eduardo Santos, Theodoro Obian
Nguema Mbassogo respectivement présidents du Cameroun, de l'Angola et de
la Guinée Equatoriale furent reçus individuellement puis
collectivement par le président George Walker Bush.
De même, les officiels militaires de haut niveau
tels le général Carlton Fulford et le général James
Jones; commandant de l'EUCOM, sont reçus à Sao Tomé et au
Nigeria. En mars 2004, son adjoint le général Charles F. Wald
est accueilli dans ces deux pays et poursuit sa visite au Gabon. En
février 2006, l'amiral Harry Ulrich, commandant des forces navales
américaines en Europe et en Afrique est au Gabon et à Sao
Tomé. Le 22 février 2008, c'est au tour du général
William E. Ward, commandant d'AFRICOM d'être reçu à
Yaoundé. Ce même mois, Georges Bush effectua une visite d'Etat
sur le continent et, au Mali où il prononça son discours à
l'Afrique, il feint de cacher le pragmatisme de l'objet de sa visite :
L'Afrique est aussi de plus en plus vitale pour nos
intérêts stratégiques. (...) La nouvelle époque
est enracinée dans une puissante vérité : la
ressource la lus riche de l'Afrique n'est pas son pétrole, ce n'est pas
ses diamants, c'est le talent et la créativité de son
peuple.
C'est pourquoi nous concluons avec des dirigeants
africains pour donner à leur pays les moyens d'émanciper leurs
pays et d'écrire un nouveau chapitre de leur histoire (...)96(*).
Dans cette diplomatie offensive des Etats-Unis, les chefs
des missions diplomatiques ne sont pas en reste. Depuis 2001, ils se montrent
plus actifs dans leurs pays accréditaires, multipliant des audiences
auprès des chefs d'Etats, de Gouvernements, d'hommes politiques et des
membres de la société civile97(*).
Pour ce qui est de la Chine, arrivé au pouvoir en
mars 2003, Hu Jintao accorda sa première audience d'Etat au
président Biya, fut accueilli au Gabon en février 2004 ;
reçut à son tour le président Omar Bongo en fin
d'année. En avril 2006, il est reçu au Nigéria, au Congo
Brazzaville, au Gabon, au Soudan, en Angola et au Kenya. En février son
ministre des affaires étrangères Li Zhao Xing est accueilli au
Cap vert, au Sénégal, au Mali, au Libéria, au
Nigéria et en Libye. En Juin, le Premier ministre Wen Jabao se rend tour
à tour au Ghana, au Congo, en Angola, en Afrique du Sud, et en Tanzanie.
Du 30 janvier au 10 février 2007, Hu Jintao effectue sa troisième
visite en Afrique et est fastidieusement accueilli au
Cameroun,
au
Libéria,
en
Zambie,
au
Namibie,
en
Afrique
du Sud, au
Mozambique
et aux
Seychelles98(*). Au cours de ce
``périple'', il signe des contrats et multiplie des propositions de
charme aux chefs d'Etats africains99(*).
Enfin, pour le Brésil, dès l'arrivée au
pouvoir du président Lula da Silva en 2002, les relations entre le
Brésil et les Etats du golfe de Guinée ont pris une nouvelle
dynamique. Ainsi de 2002 à 2008, il s'est rendu cinq fois dans la
région, en 2002, deux fois en 2003, en 2005 et en 2008. Et dans cette
litanie de visites, il n'a pas manqué de clamer sa volonté de se
rapprocher des leaders du golfe de Guinée100(*).
B- La projection par des sommets internationaux
L'initiation des sommets à visée
stratégique avec les chefs d'Etats africains repose sur la poursuite
d'un primat réaliste et géostratégique au nom de la
coopération et de la fonctionnalité libérale des relations
internationales. Ces sommets sont des cadres stratégiques
d'infantilisation, de satellisation et d'inféodation des leaders
africains. L'enjeu est de leur proposer un partenariat en trompe l'oeil,
construit comme le plus bénéfique. Dans cette perspective, en
dehors des puissances qui disposaient déjà de ces cadres (la
France avec le Sommet France-Afrique, le Japon avec le TIKAD), la Chine, l'Inde
et le Brésil ont initié eux aussi des sommets avec les chefs
d'Etats du continent.
1- La France et l'actualisation du sommet
France-Afrique
La France a été la
première à expérimenter la stratégie des sommets
internationaux avec les chefs d'Etats africains. Suites aux rivalités
qui l'opposent dans son pré-carré golfe-guinéen aux
Etats-Unis et aux puissances émergentes, elle n'a donc fait que
remodeler les axes stratégiques qui le sous-tendent. Initié en
1973 sous la présidence Pompidou, le sommet France-Afrique avait pour
vocation la satellisation autour de la France des chefs d'Etats des ex-empires
coloniaux français et belge101(*). Cadre institutionnel d'affirmation et d'ancrage du
paternalisme néocolonial français en Afrique, relayé par
les logiques de la ``Françafrique''102(*), ce sommet est l'instrument majeur
d'énonciation de la géopolitique africaine de la France103(*). Durant ces assises, la
France profite pour réaffirmer sa tutelle sur ses anciennes possessions
africaines dont les dirigeants ont été fonctionnarisés
à travers les accords de coopération qui garantissent ses
intérêts. Elle dicte les axes de sa coopération et les
rassure de son soutien, sorte d'assurance vie pour leur régime.
Face aux ambitions géopolitiques des
Etats-Unis, du Brésil, de la Chine et de l'Inde, la France a
donné plus de vitalité tactique au sommet
franco-africain104(*).
D'une part, l'enjeu est de se construire stylistiquement une image de
partenaire traditionnel privilégié, disposé à
défendre les intérêts africains sur la scène
internationale et à soutenir ses efforts de développement, mais
aussi et surtout, d'affirmer implicitement la détermination
française à ne point se désengager des ses
intérêts dans le continent d'autre part. Par exemple, du 3 au 4
décembre 2005 lors du 23e sommet à Bamako, la France, alors
gouvernée par Jacques Chirac, avait adopté comme thème
volontariste « La jeunesse africaine, sa vitalité, sa
créativité, ses aspirations ». Dans son discours
d'ouverture, Jacques Chirac affirma : « Ce qui ne changera pas, c'est
l'engagement de la France en faveur de l'Afrique ». Apparemment, cette
affirmation tendait à rassurer les leaders africains du soutien
français. Or, elle traduisait plus la volonté de l'hexagone de ne
point se départir de son pré-carré africain et de dire
à ces leaders qu'ils avaient encore à gagner en demeurant
inféodés à la France. De même à Cannes au 24e
sommet, dernier du genre qu'il présidait, sur le thème «
L'Afrique et l'équilibre du monde », il prononça un discours
qui exultait les vestiges de la françafrique. Sujet à controverse
dans plusieurs médias, le ministre délégué au
développement, Brigitte Girardin, voulu répondre aux critiques,
mais trahit encore plus le socle patrimonial des relations qu'entretenaient les
chefs d'Etats africains avec Jacques Chirac :
(...) Ce que l'on appelle la "Françafrique" n'existe
plus depuis longtemps. Nous avons désormais avec les pays africains une
relation de partenariat. Nous n'imposons plus nos projets de
coopération, nous en discutons. Néanmoins, il
convient de ne pas négliger la dimension personnelle et affective des
relations qu'entretenait Jacques Chirac avec les dirigeants africains, lesquels
sont inquiets parce qu'ils ne veulent pas perdre le meilleur avocat qu'ils ont
jamais eu105(*).
2- Le Japon et le TICAD
Le Japon est la seconde puissance qui a
expérimenté la stratégie des sommets avec les chefs
d'Etats africains. S'il est vrai qu'il est présent en Afrique depuis les
années 1960, c'est en 1993 qu'il initie la Tokyo International
Conference for the African Development (TICAD). Tenu respectivement en
1993 (TICAD I), en 1998 (TICAD II), en 2003 (TICAD III) et en juin 2008 (TICAD
IV), elle a donc lieu de façon quinquennale et constitue pour l'Etat
nippon un instrument de positionnent stratégique dans une Afrique avide
d'aide.
Tout comme le sommet France Afrique, l'enjeu pour l'Etat
nippon est de se faire le principal acteur du développement africain au
travers des plans de développement qui sont adoptés au terme de
chaque conférence. Pour ne plus être perçu comme une
puissance du Nord et jouer sur la partition de l'échec de la
coopération Nord-Sud, le Japon s'est construit une nouvelle image, celle
de ``puissance moyenne''106(*). L'enjeu est de faire croire aux leaders africains
qu'il peut mieux promouvoir leur développement, contrairement aux
grandes puissances européennes ou américaines.
Ainsi, pour conquérir ou préserver ses acquis
dans le golfe de Guinée, le Japon à travers le TICAD s'est fait
deuxième pourvoyeur des APD après la France107(*). Il cherche à
captiver les chefs d'Etats africain afin d'acquérir de bonnes parts dans
les marchés et l'exploitation des richesses de leurs pays. La recherche
d'une caution morale à sa diplomatie en quête d'une nouvelle
dimension internationale108(*) est aussi au coeur de ces sommets. Ainsi, au terme
du TICAD I déjà, l'Etat nippon avait décidé
d'allouer 600 million de dollars Us - à débourser entre 1994 et
2000 - pour le rétablissement et le maintien de la paix en Afrique
subsaharienne109(*). De
plus, il s'était donné pour mission d'offrir aux Etats africains
des possibilités d'arrimage à ``l'économie
monde''110(*). Enfin, au
sommet du 28 au 30 mai 2008, auquel assistaient 51 pays africains dont 40 chefs
d'Etats et de gouvernements, le premier ministre japonais a poussé
encore plus loin son opération de charme en invitant ces leaders
à réaliser avec lui ``un siècle de croissance
africaine''111(*). Au
terme de la conférence dont le thème était
« Vers une Afrique qui gagne : un continent d'espoir et
d'opportunités », Yasuo Fukuda s'est donné pour
mission d'être le médiateur de l'Afrique au sommet du G8. Dans son
discours de clôture, il a annoncé des initiatives d'augmentation
des APD du Japon à l'Afrique et a déclaré: « A
l' avenir, l'Afrique deviendra un puissant moteur de croissance
mondiale ». Cette proclamation fantaisiste et courtisane du premier
ministre japonais tendait à occulter la visée stratégique
du TICAD en l'occurrence permettre au Japon de ne pas rester en marge du champ
de séduction et d'infantilisation des leaders africains pour
préserver ses marchés en Afrique et pouvoir mieux rivaliser et
même neutraliser les autres puissances. La Chine est entrée dans
le groupe en initiant en 2006 la ``chinafrique''112(*).
3- LA Chine et le sommet Sino-africain
Du 4 au 6 novembre 2006, plus de 40
délégations africaines dont 24 chefs d'Etats ont
été accueillis à Pékin dans le cadre du premier
sommet Chine-Afrique, concrétisation du Forum sur la coopération
Chine-Afrique
(FOCAC) créé en 2000. Si Hu Jintao tint à souligner qu'il
s'agissait de promouvoir la coopération Sud-Sud113(*), il ne manqua point à
rappeler le nouvel esprit que la Chine entendait l'insuffler :
La Chine oeuvre à établir et à
développer un nouveau type de partenariat stratégique
marqué par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan
politique, la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan
économique114(*).
Plus important évènement diplomatique jamais
organisé en Chine, l'accueil fastidieux réservé aux
leaders africains traduisait de manière éclatante
l'intérêt que la chine porte non aux chefs d'Etats africains, mais
aux richesses de leurs territoires. Dans une capitale décorée de
girafes et de slogans exotiques, l'objectif du sommet était clair :
montrer aux leaders africains que la Chine est plus proche d'eux que les autres
acteurs, les émerveiller et arracher de nouveaux accords. Pour stimuler
davantage leur cécité stratégique, Hu Jintao avait lui
aussi annoncé une série de mesures de soutien au
développement du continent ; en l'occurrence la multiplication par
deux de l'aide financière chinoise, l'annulation d'une partie de la
dette, l'octroie des prêts à taux préférentiels,
etc. Ce volontarisme n'était qu'un appât pour captiver les
leaders africains pour matérialiser la place de choix que la Chine
occupe dans l'échiquier géopolitique africain. Comme
illustration, en marge du sommet, douze entreprises chinoises ont signé
avec dix pays africains dont six du golfe de Guinée, seize accords
commerciaux d'une valeur totale de 1,9 milliard de dollars115(*). Et Wan Jifei en sa
qualité de président du Conseil chinois pour la promotion du
commerce international de se réjouir, « cette
conférence a débouché sur des résultats
importants »116(*). En ce sens, le sommet sino-africain n'était
pas loin de la France-Afrique ou du TICAD.
4- le Brésil et le Sommet Afrique
Amérique Latine
En réalité, l'idée d'un Sommet
Afrique-Amérique du sud avait été proposée en avril
2005 par l'ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo, lors
d'une visite d'Etat du président brésilien Lula da Silva. L'objet
était d'instituer un cadre où les leaders des deux régions
pouvaient s'accorder sur des mesures susceptibles de les soustraire de
l'hégémonie des grandes puissances du Nord. C'est donc tout
naturellement que du 28 au 29 novembre 2006, Abuja accueillit une quarantaine
de chefs d'Etats africains et sud américains et au terme du sommet, le
document final stipulait que :
Le Sud affiche ainsi sa détermination à unir ses
forces pour s'affranchir de la dépendance des puissances riches du Nord.
Ensemble, ils voudraient additionner leurs poids pétroliers respectifs,
par exemple, dans la balance internationale, développer le secteur des
biocarburants et crée une banque des pays du Sud117(*).
Or dès l'initiation du sommet en 2005, le
président Lula avait nourrit l'ambition d'une appropriation
hégémonique du sommet pour en faire son cadre
de ``réunion'' avec les chefs d'Etat africain. Au second sommet qui
eut lieu au Venezuela à Caracas le 12 et 13 avril 2008, il ne manqua pas
d'inscrire son ton dans la même visée que la France-Afrique, le
TICAD ou la Chine-Afrique. Cette récupération visait à
mieux positionner le Brésil dans le jeu des partenaires du continent et
de mieux assoir sa géopolitique118(*). Enfin, la dernière puissance qui a recouru
à la stratégie des sommets est l'Inde.
5- Le sommet Inde-Afrique
C'est du 8 au 9 avril 2008 à New Dehli que l'Inde a
fait ses premiers pas119(*) dans la stratégie des sommets avec les
leaders africains. En présence de quatorze délégations
africaines dont six du Golfe de Guinée (Ghana, Nigeria, Cameroun, Gabon,
Congo et RDC), le Premier ministre indien Manmohan Singh avait tenu
à les détourner de l'objectif réel du sommet en
déclarant dans son discours d'ouverture que ce sommet
visait « à renforcer le ``partenariat réel''
entre l'Inde et l'Afrique afin d'aider à réaliser les Objectifs
du millénaire pour le Développement (OMD) »120(*). Or les deux documents
adoptés au terme du sommet traduisaient bien l'ambition indienne.
Dans le premier document, si l'Inde et ``l'Afrique''
s'accordent sur l'impérativité de
l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU dans les
catégories de membres permanents et non permanents, l'aspiration
de l'Inde au poste de membre permanent est matérialisée par les
mesures annoncées dans le deuxième document en faveur des Etats
africains pour s'assurer de leur soutien. Au rang de ces mesures d'adulation,
on peut retenir ``l'Accord-cadre pour la coopération
indo- africaine'' dans les domaines de l'éducation, de
l'agriculture, de l'industrie et de la santé. Il prévoit ``un
partenariat renforcé'' dans l'intensification des relations
commerciales, dans le transfert des technologies et le
développement des ressources humaines. Enfin, il est retenu que
l'Inde augmentera son crédit à l'Afrique de 2,15 à
5,4 milliards de dollars dans les cinq années à
venir121(*). Cette main
tendue de l'Inde n'est donc point un acte de charité. Le sommet
Indo-africain était bien une projection géostratégique de
plus pour l'occupation de l'espace africain sous le couvert de la
coopération.
Paragraphe 2 : La stratégie
économique par des Traités commerciaux
Les puissances dominantes du système
international ont aussi recouru aux traités commerciaux pour
rationaliser leurs politiques de puissance en Afrique. Deux accords font figure
d'envergure dans cette stratégie : les accords ACP-UE pour les
puissances européennes et l'AGOA des Etats-Unis.
A- Les puissances européennes et les ACP
Les accords ACP sont l'aboutissement d'un long
processus entamé depuis décembre 1960 dans le cadre de la
coopération CECA-OAMCE (Communauté Européenne du Charbon
et de l'Acier- Organisation Africaine et Malgache de Coopération
Economique). En réalité, c'est à Lomé en octobre
1973 que furent signés les accords ACP-CEE. En juin 2000 à
Cotonou, ces accords furent changés en Accord de partenariat ACP-UE. Si
leur facette apparente était la « réduction et,
à terme, l'éradication de la pauvreté tout en contribuant
au développement durable et à l'intégration progressive
des pays ACP dans l'économie mondiale»122(*), leur objet réel est
la promotion du commerce entre les Etats de l'UE et les 77 pays ACP en
accordant aux premiers des relations économiques et commerciales
privilégiées. Instrument de prédation commerciale, de
contrôle du marché africain et d'asservissement des
économies du continent, ces accords en perpétuel
réadaptation permettent donc aux Etats de l'UE et à ses
principaux bénéficiaires en l'occurrence la France et
l'Angleterre d'avoir des relations avantageuses dans l'exportation des
ressources des pays ACP (Hydrocarbures, or, diamants, bois, banane,
café, coton, caoutchouc, cacao, etc.) ainsi que dans l'importation des
produits manufacturés 123(*). C'est certes pour s'inscrire dans cette
stratégie que les Etats-Unis ont institué l'African Growth
and Opportunities Acts.
B- Les Etats-Unis et l'AGOA
L'African Growth and
Opportunity Act (AGOA) a été initié par le
président américain Bill Clinton sous forme d'un projet de loi
pour faciliter les échanges commerciaux entre l'Afrique et les
États-Unis. Voté par le Congrès, il fut promulgué
le 18 mai 2000. Mis en ouvre par l'administration Bush, l'AGOA « permet
aux pays d'Afrique subsaharienne d'exporter vers les États-Unis des
produits conformes aux normes définies par le Système de
Préférences Généralisées (SGP) sans paiement
de frais de douane et sans contingentement»124(*). En 2000, l'AGOA se limitait
essentiellement aux vêtements et au textile. Sous le président
Bush, il a été élargi aux produits agroalimentaires,
forestiers, énergétiques, miniers et
d'équipements125(*).
La focalisation à l'Afrique Noire suscite
trois interrogations qui trahissent de manière flagrante l'enjeu
géostratégique de ce traité. D'abord pourquoi seulement
cette région d'Afrique? Est- ce parce que ses populations sont les plus
aimées des Américains ? N'est-ce pas parce que cette
région est dotée d'importantes ressources et que ses dirigeants
sont frappés d'une cécité stratégique propice au
succès de cette stratégie commerciale?
A la lecture des rapports qui lient les Etats de
cette région d'Afrique avec les puissances occidentales, seule la
troisième interrogation peut être répondue par
l'affirmative. Envisagé sous le principe des vases communicants, l'AGOA
ouvre plus le marché africain aux produits américains qu'il ne le
fait aux produits africains. Selon le rapport de l'United States Trade
Representative Office126(*) publié en mai 2005, l'AGOA représente
un véritable succès pour les échanges commerciaux entre
les États-Unis et l'Afrique. En 2004 déjà, les
exportations américaines en Afrique Noire connaissaient une augmentation
de 25 % par rapport à 2003 et se chiffraient à 8,6 milliards. Les
importations de l'Afrique quant à elles se chiffraient à 26,6
milliards et présentaient, une augmentation de 88 % par rapport à
l'année 2003.
Par ailleurs, l'AGOA est la concrétisation
de la diplomatie commerciale américaine du ``Trade not
Aid'' ; instrument de promotion du libéralisme commercial et
du capitalisme triomphant dont les Etats-Unis sont les principaux
bénéficiaires. Enfin, si pour le crédibiliser il a
été émis des conditionnalités pour être
éligible à ce programme127(*), il ne s'agissait qu'une stratégie de
marketing économique puisque qu'en dehors des pays comme le Soudan et la
Somalie, les Etats-Unis ``commercent''128(*) avec tous les pays d'Afrique subsaharienne et plus
particulièrement du golfe de Guinée ; réputés
dans le non respect des principes démocratiques et d'Etat de droit.
Encore plus illustratif, 80 % de toutes les importations américaines
dans le cadre de l'AGOA sont des produits pétroliers. C'est ce qui a
fait dire à Mamadou KA que le pétrole était la raison
principale de l'adoption de cette loi. Ainsi, concluait-il :
D'un point de vu général, l'AGOA fait peser la
balance du côté de la libéralisation des marchés et
de l'intégration à l'économie globale dans le seul but de
favoriser l'économie américaine, au lieu de mettre l'accent sur
le développement durable et équitable en l'Afrique129(*).
Enfin, dans ces manoeuvres
géostratégiques sous l'habillage d'initiatives diplomatiques, on
a celles militaire et sécuritaire.
Paragraphe 3 : La stratégie militaire par les
accords de défense et de soutien militaire
Deux puissances s'illustrent dans cette
stratégie ; la France et les Etats-Unis.
A- Du triple enjeu stratégique de la présence
militaire française en Afrique subsaharienne
C'est au lendemain des indépendances - qui en
réalité constituaient pour la France la poursuite de la
colonisation par d'autres moyens pour parodier Clausewitz - que la France
signa avec les leaders de ses anciennes colonies d'AOF, d'AEF et des
territoires sous tutelle des accords de défense et de coopération
militaire. Gardés secrets pour la plupart, ces accords avaient un triple
but stratégique : sécuriser les intérêts
français en Afrique ; assurer la sécurité des chefs
d'Etats africains acquis à sa cause en leur offrant tout le soutien
nécessaire pour assoir leur autocratie et combattre leurs
adversaires ; contrôler et s'assurer de la loyauté de ces
chefs d'Etat et dans les cas contraires promouvoir leur remplacement par le
soutien direct ou indirect à un coup d'Etat. La France a donc toujours
su concilier diplomatie et outil militaire pour faire valoir sa
géopolitique africaine130(*). En 1997, elle initie le RECAMP avec pour ambition
volontariste d'aider les Etats d'Afrique subsaharienne à se doter des
capacités de gestion et de règlement des crises et d'assurer
progressivement la sécurité du continent en proie à
l'internalisation et la privatisation des conflits de tout bord. Or si on ne
peut nier l'apport de ce programme dans l'entrainement et l'équipement
des armées africaines avec en perspective la promotion d'une force
préventive et d'une coopération militaire régionale, on ne
peut aussi nier son caractère directif131(*) puisqu'en plaçant les armées
africaines sous la dépendance logistique et professionnelle
française, il élargit l'extraversion sécuritaire et le
déficit d'autonomie politique de ces Etats.
B- Des initiatives de renforcement des forces africaines
à l'AFRICOM ou les enjeux du militarisme américain dans le
golfe de Guinée
Le quadrillage de l'Afrique et plus particulièrement du
golfe de Guinée par une panoplie de programmes dits de soutien militaire
et de lutte contre le terrorisme est bien une projection
géostratégique américaine pour mettre cet espace au
service de sa politique de puissance. Avec pour objet apparent « le
renforcement des capacités opérationnelles des forces de
défense africaines » et la lutte contre le terrorisme, ces
programmes132(*) ont
conduit en février 2007 à la création de l'Africa
Command (AFRICOM), effectif dès le 1er octobre 2008.
Placées sous l'angle réaliste, ces initiatives peuvent se
comprendre de trois manières. Premièrement, elles constituent
pour les Etats-Unis une matérialisation de la fin de la sous-traitance
stratégique qui l'avait jusque là liée aux puissances
européennes133(*). Deuxièmement, il est question de pouvoir
sécuriser soi-même ses intérêts face aux terroristes
et de matérialiser sa capacité de projection dans le continent
comme il ressort de cette affirmation de Jean-Claude Bessez :
(...) la création de ce nouveau commandement
représente autant un défi pour les américains qu'une ligne
de fracture pour les nations du continent. Facteur aggravant, de nouveaux
acteurs ont précédé le renouveau du tête à
tête avec les Européens désormais à la traine de
leur allié américain : l'Aigle américain se trouve
dorénavant en concurrence directe avec le très entreprenant
Dragon chinois, suivi de loin par le précautionneux Tigre
indien134(*).
Troisièmement enfin, ces initiatives s'inscrivent dans
la même logique de mise en dépendance stratégique et
sécuritaire des Etats du golfe de Guinée.
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, il ressort que la ruée des
puissances extra-africaines dans le golfe de Guinée repose de prime
abord sur des impératifs géopolitiques. Dans un contexte
d'interaction, eu égard aux enjeux en place, l'enchevêtrement de
ces politiques de puissance amène ces puissances à recourir
à l'intelligence stratégique pour se projeter dans la
région. Il en résulte une escalade de projections
politico-diplomatiques, commerciales et militaires dont
l'opérationnalisation mérite d'être
étudiée.
CHAPITRE II
INITIATIVES DIPLOMATIQUES DANS LE GOLFE DE GUINEE ET
OPERATIONNALISATION DES PROJECTIONS EN CHEVAL DE TROIE
Opérationnaliser, c'est conférer
à un dispositif stratégique des procédés
pragmatiques susceptibles de lui permettre d'atteindre de la meilleure
manière certains buts politiques. Ainsi, ce chapitre vise à
montrer que les puissances en projection dans le golfe de Guinée y ont
construit chacune des dispositifs stratégiques d'objectivation,
d'activation et d'opérationnalisation de leurs stratégies de
puissance. Son objet est d'ouvrir le cheval de Troie de chacune de ces
puissances et de mettre en lumière ces dispositifs. Il amène
à voir comment ils déstructurent, recomposent et reconfigurent
les domaines de leadership dans la région par des initiatives offensives
pour la cassure des verrous coopératifs préétablis
(Section I) et d'initiatives défensives des partenaires traditionnels en
vue de la pérennisation des pré-carrés en sursis (Section
II).
SECTION I : DIPLOMATIE OFFENSIVE ET CASSURE DES
VERROUS COOPERATIFS PREETABLIS : UN PROJET GEOSTRATEGIQUE A VARIABLES
MULTIPLES
Les initiatives diplomatiques offensives dans le
golfe de Guinée sont l'oeuvre des Etats-Unis, du Japon, de la Chine, de
l'Inde et du Brésil. Après s'être projetés dans la
région, l'enjeu est d'y rendre fonctionnel leurs stratégies de
puissance. Une lecture géostratégique amène à voir
deux groupes d'initiatives: l'instrumentalisation du protectorat
sécuritaire sur le golfe de Guinée par les Etats Unis et
l'activation de la fonctionnalité stratégique du bon samaritariat
par le Japon et les puissances émergentes.
Paragraphe 1 : Les Etats-Unis et l'instrumentalisation
du protectorat sécuritaire sur le golfe de Guinée
C'est avec les attentats simultanés de Dar es Salam
et de Nairobi en 1998 que les Etats africains réalisèrent qu'ils
n'étaient plus à l'abri du terrorisme. Des programmes de
contre-terrorisme conjoints furent adoptés à cet effet135(*). D'abord à
l'écart de cette lutte africaine contre le terrorisme, les attentats du
11 septembre ont servi de mobile aux Etats-Unis pour proclamer et
légitimer la Global War Againts Terror (GWAT) et se faire
unilatéralement l'acteur international de cette lutte. C'est donc sans
équivoque qu'ils convoquent la lutte contre le terrorisme pour justifier
leur stratégie d'hégémonisation du golfe de
Guinée.
A- L'appropriation unilatéraliste de la lutte contre
le terrorisme et légitimation d'un projet
pétrostratégique
Après avoir été pour la
première fois frappé au coeur de leur ``superpuissance'' par des
acteurs non pas étatiques mais individuels, les Etats-Unis ont vu leur
magistère international se relativiser et conduire à la suspicion
les tenants de l'unipolarité mondiale au sommet duquel ils
trônaient136(*).
C'est donc pour réaffirmer leur puissance et rassurer ses citoyens que
les Etats-Unis se sont approprié autocratiquement le devoir d'endiguer
ce fléau. Au-delà de l'appropriation des six axes de lutte
conçus par la communauté internationale137(*), les Etats-Unis
élaborèrent aussi leur propre programme de lutte, reposant sur
une ``politique du gros bâton''138(*), incluant l'élimination des germes et des
sanctuaires terroristes à travers le monde. Cependant, sans toutefois
nier l'effectivité de la lutte contre le terrorisme à
l'américaine, une analyse réaliste amène à dire que
les Etats-Unis ont fait de ce protectorat sécuritaire le cheval de Troie
de leur expansionnisme dans les zones stratégiques tels que le golfe
Persique, d'Aden et de Guinée. Rien de surprenant donc que les
autorités de Washington érigent le golfe de Guinée en
``zone grise'' et en ``arc d'instabilité'', prototype des
(...) bases arrière des terroristes et (...) viviers
des prêcheurs islamistes extrémistes et des nouveaux groupes
terroristes (GSPC, AQPM, Black Taliban in Nigeria, Tabligi Jamaat en Afrique
occidentale) implantés dans les pays producteurs de
pétrole139(*).
La création de l'AFRICOM avec pour mission
officielle de « réduire les conflits, d'améliorer la
sécurité, de vaincre les terroristes et appuyer la réponse
aux crises »140(*) n'était donc qu'une stratégie par
laquelle les Etats-Unis entendaient s'imposer en puissance globale avec un
quadrillage mondial par les forces américaines : la Us Northen
Command en Amérique du Nord ; la Us Southern Command
en Amérique du Sud, la Us Central Command pour le Proche
et Moyen Orient, la Us Pacific Command en l'Asie et l'Océan
Indien et enfin l'Africa Command pour l'Afrique. L'enjeu
pétrostratégique de cette dernière unité peut se
lire à travers sa focalisation dans les pays à fort potentiel
pétrolier du golfe de Guinée ; pourtant ce commandement se
veut africain. Déjà en 2002, la Maison Blanche avait
énoncé la ``Doctrine West point'' selon laquelle les
Etats-Unis ne pouvaient tolérer un rival potentiel dans les
régions qui leurs étaient stratégiques141(*). Ceci sous-tendait une
convergence des stratégies vers le contrôle et la
sécurisation des hydrocarbures à travers le monde.
B- Sécurisation des hydrocarbures et
matérialisation de la prégnance américaine dans la
région
La création de l'AFRICOM traduisait la
volonté de Washington de montrer qu'en matière de
sécurité, il ne faut compter que sur soit. L'autonomisation et la
particularisation d'une force pour l'Afrique illustrait bien
l'intérêt qu'il revêtait désormais pour Washington.
Au-delà des activités de sécurisation et
d'hégémonisation de ce commandement, s'illustre la
stratégie du see-basing ou du déploiement par la mer.
Son but est de sécuriser l'environnement maritime du golfe d'Aden et de
Guinée face à la pêche illégale, au trafic des
stupéfiants, d'êtres humains, à la contrebande du
pétrole et aux atteintes à l'environnement. L'importance
accordée à cette activité traduit l'intérêt
que les Etats-Unis portent aux domaines maritimes du golfe de Guinée
socle de leurs exploitations off shore en Afrique. De plus, la
nomination d'un Africain-américain en la personne du
général William E. Ward à la tête de ce commandement
est illustrative du cheval de Troie d'AFRICOM.
Enfin, par ces initiatives, Washington entendait
jeter un pavé dans les zones d'influence franco-anglaises et
matérialiser sa prégnance dans la région. A l'inauguration
de l'ambassade des Etats-Unis en Angola Collin Powel avait bien
déclaré : « Nous sommes ici pour
rester »142(*). Le Japon, la Chine, l'Inde et le Brésil
quant eux vont passer par des initiatives de fraternisation et de ``bon
samaritariat'' pour opérationnaliser leurs politiques de puissance dans
la région.
Paragraphe 2 : Initiatives de fraternisation et
fonctionnalité stratégique du ``bon samaritariat'' japonais et
des puissances émergentes
Les Japon et les puissances émergentes ont
exploité l'attentisme et l'appétit
qu'ont les chefs d'Etats africains des APD
pour se construire une figure de ``pays frère'' et
opérationnaliser leurs stratégie de positionnement dans le golfe
de Guinée.
A- Le ``don japonais'' et l'opérationnalisation du
TIKAD
C'est pour préserver ses
débouchés en Afrique et dans les Etats du golfe de Guinée
en particulier que le japon a opérationnalisé les
résolutions ``tikadiennes'' en quadrillant le continent des
réalisations socioéducatifs ; rendues célèbres
à travers la formule du ``Don japonais''. Cette diplomatie de
l'aide143(*) ;
lanterne de la visibilité géopolitique japonaise en Afrique, est
exercée soit directement dans les Etats pour qui le Japon a des
intérêts stratégiques144(*) ou indirectement dans les organisations annexes de
l'ONU qui s'occupent des problèmes africains. Pour les dons directs, on
s'intéressera au cas du Cameroun plus proche de nous et fort illustratif
de l'offensive japonaise dans le golfe de Guinée. On évoquera par
la suite quelques dons indirects puisqu'on ne peut les étudier ici dans
leur exhaustivité.
S'agissant du Cameroun, s'il est vrai que les
relations entre Yaoundé et Tokyo remontent aux années 1960, c'est
n'est qu'au début des années 1990 et surtout à partir des
années 2000 que le Japon a lancé en direction de ce pays
situé au coeur du golfe de Guinée des initiatives de charme par
des programmes d'assistance socioéducative. Ainsi, la construction des
écoles primaires par les autorités de Tokyo en Afrique Noire est
devenue le symbole même du ``Don japonais''. Au Cameroun, de 1997
à 2006, le Japon a déboursé « près de 46
milliards de FCFA pour la construction et l'équipement de 96
écoles et 1235 salles de classe dans les provinces du centre, littoral,
Ouest, Sud, Sud-Ouest, Nord et extrême Nord »145(*). On note aussi la
réfection et l'équipement de plusieurs services sociaux tel le
Centre d'Education et de Réhabilitation des Sourds et Malentendants
(CERSOM) de Bafoussam ; d'importants dons dans la lutte contre la
mortalité infantile à travers les programmes de
vaccination ; l'équipement des centres de santé, des
services de la communication, etc.
Réalisés en plusieurs
phases146(*), ces
initiatives constituent pour le Japon un puissant instrument de
géopolitique et de rayonnement international. Sans toutefois nier
l'incidence que ces infrastructures ont eue sur l'amélioration des
équipements scolaires, ces ``dons'' n'étaient qu'une manoeuvre de
conquête et de positionnement du Japon dans l'espace camerounais147(*). En s'investissant dans un secteur clé comme
l'éducation, cette démarche nipponne visait bien à assoir
idéologiquement sa stratégie de puissance dans le pays. Ayant
intériorisés qu'ils ont fréquenté dans les
écoles construites par le Japon, que lui refuseront un jour les jeunes
camerounais ? Dans les chefs lieux de région que n'a-t-on pas dit
sur cette ``bonté'' chaque fois qu'un média public
réceptionnait des équipements de réhabilitation
japonaises ? Or placé sous l'angle réaliste, ces initiatives
de construction d'une image généreuse du Japon visent plus une
cristallisation de ses intérêts dans les pays
bénéficiaires. Les dons indirects poursuivent le même
objectif au plan externe.
Par exemple, le 17 Mars 2008, le Programme
alimentaire mondial se félicitait d'un ``don généreux'' de
51,24 millions de dollars Us du Japon pour venir en aide aux
réfugiés, aux déplacés internes et à
d'autres groupes vulnérables dans 19 pays d'Afrique et d'Asie148(*). Le verseau
stratégique de ce don peut se lire à travers la
corrélation entre les montants alloués à chaque continent
et son équation géopolitique. Ainsi, il ressort que 90% de
cette contribution -soit 46,24 millions de dollars - est allouée
à 18 pays africains149(*). A priori, on peut se dire que cette focalisation
est due au fait que ce continent abrite le plus grand nombre de
réfugiés et de déplacés. Mais à posteriori,
on peut légitimement se poser la question de savoir si
l'Indonésie seule bénéficiaire extra-africain est le seul
pays d'Asie abritant des réfugiés. Toutefois, s'il est difficile
de répondre à cette question en l'absence de données
statistiques afférents150(*), l'hypothèse d'une stratégie japonaise
pour se rapprocher des ``pays frères en détresse'' peut toute de
même être avancée. Au demeurant, la stratégie du
``don'' a permis au Japon d'affermir ses positions dans les pays africains
où il a des intérêts stratégiques.
B- La Chine et le trompe l'oeil du ``partenariat
gagnant-gagnant''
Au lendemain du sommet sino-africain
qualifié d'évènement historique par Hu Jintao, la Chine a
publié le 12 janvier 2006, son Document sur la politique chinoise
à l'égard de l'Afrique dans lequel sont
évoqués différents objectifs de la coopération
sino-africaine sur les plans politique, économique, militaire et
culturel. Rappel du socle de cette coopération en l'occurrence
l'établissement et le développement d'« un nouveau type
de partenariat stratégique marqué par l'égalité et
la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un
esprit gagnant-gagnant sur le plan économique » ; ce
Document consacre la déclaration de Hu Jintao au sommet du 4 au
6 novembre : « La Chine restera toujours un bon ami, un bon
partenaire et un bon frère de l'Afrique ».151(*) Il convient donc de
décortiquer les concepts clés de ce ``nouveau type de
partenariat'' pour décrypter ses enjeux.
Premièrement, le substrat
``d'égalité et de confiance mutuelle'' sur lequel la Chine compte
bâtir son partenariat poursuit des enjeux réalistes par un primat
libéral idéaliste. Sous l'angle libéral, Hu Jintao veut
faire croire aux Etats africains qu'ils sont avec la Chine dans une même
catégorisation étatique en l'occurrence celle des pays du Sud.
Ils doivent par conséquents conjuguer leurs efforts et se soutenir
mutuellement pour résoudre efficacement leurs problèmes de
développement. Or sous un angle réaliste, il s'agit d'un mirage
car aucun Etat africain n'égale le niveau de développement et de
croissance de la Chine. En outre, le concept de ``confiance mutuelle'' dans les
relations interétatiques s'avère stratégiquement naïf
puisque la diplomatie est plus l'expression de l'égoïsme des Etats
que des contingences qui les contraignent à la coopération.
Par ailleurs, il convient de rappeler les grandes
lignes de la géopolitique africaine de la Chine pour cerner l'enjeu
stratégique du ``partenariat gagnant-gagnant''. La Chine a besoin des
marchés et des ressources énergétiques du continent et
plus particulièrement du golfe de Guinée pour soutenir sa
croissance en plein essor. Les Etats africains quant à eux ont nourri
l'illusion qu'ils ne peuvent se développer qu'avec l'aide
étrangère. C'est donc le postulat réaliste du
``donnant-donnant'' que la Chine a conceptualisé en ``gagnant-gagnant''.
Ainsi, dans les pays du golfe de Guinée, l'impression affichée
par l'activisme chinois laisse croire que ce sont les Etats de cette
région qui gagnent : constructions d'infrastructures sportives;
sanitaires, scolaires, routières152(*). La Chine s'exerce dans tous les secteurs
d'activité et les pays du golfe de Guinée et d'Afrique153(*) en bénéficient
mieux qu'ils ne le font avec les occidentaux, entent-t-on dans les discours
populaires. De plus, la Chine propose aux pays africains des prêts et des
crédits à taux préférentiels pour un montant
cumulé de cinq milliards de dollars ; elle a effacé les
prêts à taux zéro des pays africains les plus
endettés arrivés à échéance en
2005154(*). Que
bénéficie alors la Chine dans ce ``gagnant-gagnant''?
D'emblée, il convient de dire qu'aucun homme
d'Etat du golfe de Guinée n'affiche ce que la Chine tire de son pays. Ce
n'est donc qu'une analyse géostratégique qui peut permettre de
décrypter le gain géopolitique de la Chine dans ces pays. En ce
sens, elle est la principale sinon la seule ``gagnante'' de son partenariat
avec les Etats du golfe de Guinée et d'Afrique en général.
Le ``partenariat gagnant-gagnant'' n'est que l'opérationnalisation du
projet géostratégique chinois dans le continent et ceci pour
trois raisons au moins.
Premièrement la Chine entretient des
relations avec les autres régions du monde avec qui elle ne parle
nullement de ``partenariat gagnant-gagnant''. Si elle a forgé ce concept
pour qualifier ses rapports avec le continent africain, c'est juste pour
montrer aux leaders africains qu'ils sont des partenaires qu'elle respecte et
que leur continent n'est pas uniquement une réserve de matières
premières. De ce fait, l'enjeu est de se positionner
idéologiquement dans ces pays et de mieux y réaliser ses
objectifs de politique étrangère. Ainsi, dans tous les pays du
golfe de Guinée et d'Afrique, la Chine y opérationnalise
davantage sa politique de puissance. Certains leaders de la région
n'hésitent pas à offrir leurs ressources à une Chine plus
puissante et maîtresse du monde. Par exemple, lors du dîner
officiel offert le 26 avril 2006 à Hu Jintao en visite officielle au
Nigéria, Olusegun Obasanjo déclara: « Nous
souhaiterions un jour que la Chine dirige le monde, et quand ce sera le cas,
nous voudrions être juste derrière vous !
»155(*). En
priori, l'hypothèse d'un langage diplomatique tendant à
affriander le leader chinois pour lui signifier la volonté
nigériane ou africaine de voir la Chine comme principal partenaire des
pays de la région peut être avancée. Mais placé sous
un stratégique, ce discours amène à s'interroger sur ce
que les leaders africains peuvent tirer de leur partenariat avec la Chine quand
ils reçoivent avec émerveillement les initiatives de ses
plénipotentiaires. De plus, il amplifie l'imagerie d'une Afrique
rétrograde et heureuse de demeurer ``derrière'' les grandes
puissances.
Deuxièmement, si l'on s'en tient au
postulat réaliste de l'inconciliabilité des intérêts
en relations internationales qui stipule que chaque acteur définit seul
son intérêt et se donne les moyens de le réaliser, la
``coopération gagnant-gagnant'' représente pour la Chine un
instrument de géopolitique et de prédation des richesses
africaines. Et pour s'en convaincre, lorsque la Chine s'engage à
construire une infrastructure dans un pays d'Afrique, ce dernier ne
bénéficie que du produit fini. Le marché est gagné
par une entreprise chinoise qui utilise une main d'oeuvre essentiellement
chinoise et le réalise avec des matériaux chinois. C'est n'est
donc qu'un exutoire pour sa population active, une stratégie pour
expérimenter, perfectionner sa technologie et conquérir ainsi le
monde. Enfin, en échange de ces infrastructures, les Etats
bénéficiaires lui offrent des bonnes parts dans l'exploitation
des ressources stratégiques156(*) et ouvre leurs marchés à ses produits
hypercompétitifs157(*). La conséquence est qu'ils conduisent les
commerçants locaux à la faillite158(*), élargit le
fossé d'une économie africaine outrancièrement extravertie
et condamnée au consumérisme ; promeut une balance
commerciale déficitaire puisque la Chine exporte sur le continent des
produits manufacturés à haute valeur ajoutée alors qu'elle
n'y importe que des matières premières. Tous ces
éléments illustrent l'affirmation selon laquelle la
coopération sino-africaine est plutôt perdante pour les Etats du
golfe de Guinée et d'Afrique. Elle n'est donc pas loin des
modèles coloniaux et néocoloniaux institués par les
puissances occidentales. Valérie Niquet avait à cet effet raison
d'écrire que :
La Chine apparaît donc
en Afrique comme essentiellement prédatrice, selon le modèle hier
mis en oeuvre par les puissances coloniales. [Une] stratégie (...) qui
permet aux régimes les plus contestables de la région de
reconstituer une économie de rente fondée sur l'exploitation
massive des ressources naturelles, sans réel transfert de richesse ou de
savoir-faire vers les populations locales (...).159(*)
Partout en Afrique, les entreprises
et multinationales chinoises s'imposent à leurs concurrents occidentaux
et les rivalisent dans leurs marchés captifs. Par exemple en août
2004, la China Road and Bridge Corporation (CRBC) a remporté
à Douala au Cameroun un marché de réfection de 13 Km de
routes au détriment du consortium français
SOGEA/SATOM/RAZEL)160(*). En 2006, 900 entreprises chinoises de toutes
tailles étaient déjà installées en Afrique
embauchant plus de 800 000 travailleurs chinois. Ces chiffrent sont à
maximiser si on tient compte des particuliers qui envahissent jour après
jour tous les secteurs d'activités africains. Le cas des principales
villes du Cameroun plus près de nous l'illustre fort à propos. La
coopération gagnant-gagnant se révèle de ce fait
être l'opérationnalisation de la stratégie d'occupation et
de contrôle de l'espace africain par Pékin. Le Brésil et
l'Inde ont suivi eux aussi, ce canevas géostratégique.
C- Le Brésil et l'Inde à la suite de la
Chine
Le Brésil et l'Inde ont aussi inscrit
l'opérationnalisation de leurs stratégies de puissance dans le
golfe de Guinée dans la construction d'une figure de ``pays
frère'' venant contribuer au développement des Etats africains.
Au delà d'une formule volontariste comme le ``partenariat
gagnant-gagnant'' chinois, ces deux puissances ont fait valoir leur capital
sociohistorique et leur bon samaritariat pour opérationnaliser leurs
stratégie de positionnement dans la région.
Pour ce qui est du Brésil, avec 80 millions
de Noirs et Métis, - soit près de 48% de sa population - il
abrite la deuxième population noire au monde après le Nigeria.
Les autorités de Brasilia n'hésitent pas en conséquence
à se référer à ces descendants d'esclaves
africains pour dire aux leaders du continent que le Brésil est leur
«grand frère d'Amérique»161(*). De plus, le football et la
diffusion des feuilletons brésiliens dans la quasi-totalité des
médias africains ont ancré dans les mémoires cette
imagerie162(*). C'est en
développant ce capital de sympathie que le président Lula a pu
multiplier ses investissements dans le golfe de Guinée. Tout comme Hu
Jintao, le président Lula propose aux pays de la région des
offres de construction d'infrastructures moins couteuses que celles
occidentales. En se faisant l'un des pôles du renforcement et de la
consolidation de la coopération Sud-Sud, le Brésil a pu se faire
une puissance dans le golfe de Guinée et en Afrique, mieux que dans tout
autre continent163(*).
Et pour s'en convaincre, le volume des échanges commerciaux entre le
Brésil et l'Afrique déjà au double en 2003, a atteint 13,6
milliards de dollars en 2008164(*). Les entreprises brésiliennes parviennent
désormais à concurrencer celles américaines, russes,
françaises, anglaises ou encore chinoises. Par exemple, en juin 2008, le
groupe brésilien PETROBRAS a signé un accord d'exploration
pétrolière en Guinée-Bissau et d'exploitation d'une
importante réserve off-shore en Angola, tandis que la Companhia Vale
do rio Doce se taillait une part dans l'exploitation du manganèse
au Gabon et du charbon au Mozambique165(*).
En ce qui concerne l'Inde, à l'ouverture du
sommet indo-africain, le Premier ministre Manmohan Singh avait recouru au
passé colonial et aux grandes figures indiennes et africaines166(*) qui avaient lutté
ensemble contre le colonialisme européen pour souligner le destin commun
qui liait les deux communautés. « L'Inde et l'Afrique s'engage
dans un même combat : celui de la coopération pour un
développement mutuel » avait-il affirmé a cette
occasion167(*).
Cependant, les autorités de New Dehli n'hésitent pas à
développer en filigrane le trompe l'oeil d'un gagnant-gagnant à
l'indienne. Ainsi, entre 2003-2004, l'Inde a annoncé dans ses
prêts l'institution d'un régime préférentiel
tarifaire hors taxe, pour les 50 pays moins développés dont 34 se
trouvent en Afrique. En 2007 et 2008, il leur a accordé des lignes de
crédit d'une valeur de 2,15 milliards de dollars (plus de 900 milliards
de F.CFA) et augmenté le budget du programme d'« Aide
pour l'Afrique » pour le développement des ressources
humaines, le renforcement des compétences africaines dans les domaines
de la science, des technologies de l'information, de l'enseignement
professionnel, de la recherche, de l'énergie et de
l'agriculture168(*).
De ce fait, au delà du grand-coup
commercial que l'Inde espère réaliser en Afrique169(*), que gagne-t-elle par ces
initiatives? On peut répondre à cette interrogation à
travers deux considérations. Premièrement, l'Inde est une
puissance émergente. Et, partant du constat que toute puissance qui
entend s'affirmer sur la scène internationale s'attache toujours au
préalable à s'imposer en Afrique, ces initiatives de
fraternisation et de bon samaritariat constituent une stratégie de
puissance pour New Dehli. Deuxièmement, en s'attirant la sympathie des
leaders africains, l'Inde joue aussi la partition de la séduction pour
leur arracher des contrats dans l'exploitation des matières
premières stratégiques. Comme illustration, de 2004 à
2008, le volume du commerce entre l'Inde et l'Afrique a augmenté de
285% pour atteindre 25 milliards de dollars Us du fait des importations
du pétrole, du bois, des minerais et l'exportation dans ce continent des
tissus, des produits pharmaceutiques, de l'industrie d'habillement et de
l'électronique170(*).
Enfin, l'ensemble de ces initiatives offensives
portent atteinte aux intérêts des partenaires classiques des pays
du golfe de Guinée. Dans une logique interactionniste, ces derniers ont
mis sur pied une diplomatie défensive pour opérationnaliser leur
stratégie du retour au statu quo ante.
SECTION II : DIPLOMATIE DEFENSIVE ET PERENISATION
DES PRE-CARRES DANS LE GOLFE DE GUINEE
La déstructuration, la recomposition et la
reconfiguration des leaderships géopolitiques induites de
l'opérationnalisation des projections géostratégiques des
Etats-Unis, du Japon et des puissances émergentes dans le golfe de
Guinée a conduit la France et l'Angleterre à mettre sur pied une
diplomatie de pérennisation de leurs zones d'influence dans la
région.
Paragraphe 1 : Les mécanismes de
pérennisation des pré-carrés
La France et l'Angleterre ont eu recours à
deux mécanismes pour préserver et reconquérir leurs zones
d'influence dans le golfe de Guinée : Une diplomatie de reformation
théorique des accords de coopération qui les lient aux Etats de
la région et une diplomatie subversive contre les dissidents.
A- Une diplomatie de reformation théorique et de
continuité pratique
Face à l'impopularité des
réseaux de la françafrique et à l'irruption de nouveaux
acteurs déterminés à sonner le glas des zones d'influence,
la France et l'Angleterre ont été amenées à
modifier leur discours et à se prononcer pour l'exorcisation de leurs
rapports avec les pays africains. Ce qui s'avère être un mirage
car représentant un suicide géopolitique. A lire Emmanuel Dupuy,
c'est le président François Mitterrand qui inaugura à la
Baule la politique française de l'affichage des reformes de la
Françafrique sans toutefois l'accompagner de faits
réels171(*). Son
premier ministre Lionel Jospin lui emboita le pas en énonçant les
principes « ni ingérence, ni indifférence »
et « d'accompagnement sans dictée »172(*) pour qualifier ce que
devaient être les ``nouvelles'' relations entre la France et les Etats
africains. Mais, rien n'y fit. Durant l'administration Chirac, les
réseaux mafieux et les lobbies pétroliers, forestiers et
industriels français en Afrique retrouvèrent les ferments qui
avaient alimentés et soutenus leurs âge d'or dans le
passé173(*).
L'enthousiasme de Nicolas Sarcozy après son
élection l'a amené lui aussi
A se prononcer pour la fin de la Françafrique et cela
dans tous les domaines174(*). Tout comme ses prédécesseurs, ce
volontarisme s'avère difficile à réaliser175(*). Les
évènements de Côte d'Ivoire, du Tchad et de la
République Centrafricaine176(*) ont montré que la France n'était pas
encore prête à ``lâcher'' son pré-carré
africain. Se fondant sur la géopolitique africaine de la
France177(*), Chirac
rappelait très souvent que « l'Afrique est au coeur des
priorités de la France »178(*). Cette résistance aux reformes est due aux
réseaux commerciaux, industriels et pétroliers sur lesquels
repose la puissance française car d'une manière sincère,
certains n'hésitent pas à dire que « sans l'Afrique, la
France deviendrait une puissance de troisième rang »179(*).
L'analyse amène donc à dire que ce
volontarisme réformateur n'est que l'opérationnalisation de la
diplomatie défensive française dans ses zones d'influences
d'Afrique ou du golfe de Guinée. L'enjeu est de ne pas rester
indifférent aux revendications et critiques de la communauté
internationale et scientifique sur les dérives démocraticides et
néopatrimonialistes de la françafrique. Il s'agit d'un
désengagement de façade, d'une manoeuvre pour contenter l'opinion
publique internationale et la détourner des socles occultes sur lesquels
reposent les intérêts français. Par ailleurs, la France
cherche à contenir les leaders africains dans son giron afin de
contrecarrer les propositions adulatrices des puissances émergentes
comme la Chine, l'Inde et le Brésil. Dans le golfe de Guinée, que
ce soit dans les deux Guinée, en Côte d'Ivoire, au Bénin,
au Cameroun, en RDC, au Congo et au Gabon, Paris entend y préserver ses
intérêts stratégiques tout en embellissant son image sur la
scène internationale.
Pour ce qui de l'Angleterre, d'après Simon
Maxwell et Karin Christiansen180(*), la question qui structure sa politique de
repositionnement tactique sur le continent et dans le golfe de Guinée
plus particulièrement est la suivante : comment sans faux semblants
médiatiques se comporter autant en ancienne puissance coloniale qu'en se
montrant déterminée à oeuvrer dans un cadre de
solidarité internationale pour un réel partenariat susceptible de
contribuer au développement et à la construction d'une
stabilité durable au sud du Sahara. En réponse, la politique
adoptée depuis l'arrivée du Labor Party conduit par Tony
Blair au pouvoir en 1997 est de réviser la politique africaine de
l'Angleterre en l'imprégnant d'un humanisme idéaliste et d'une
volonté de Londres à sortir les pays d'Afrique subsaharienne de
la pauvreté et de la spirale des conflits. C'est ce que le ministre
britannique des affaires étrangères Robin Cook appelait
«The humanist internationalism», devant être mis en
oeuvre à travers la «ethical foreign
policy»181(*).
Les corolaires de ce volontarisme
stratégique ont été le renouvellement des relations
anglo-africaines, faisant du continent l'axe majeur du désendettement et
des APD britanniques, repensées et revigorées suivant une vision
libérale des relations internationales182(*). Au cours d'une tournée sur le continent en
2003, Tony Blair avait déclaré à Johannesburg :
L'Afrique est pour moi une passion. Fier de notre leadership
pour la remise de dette, fier des ressources supplémentaires que nous
allons dégager pour l'aide au développement, nous voulons donner
plus encore à l'avenir [...]. Ceci implique d'approfondir notre
partenariat avec l'Afrique. Je puis vous annoncer qu'à compter de 2006
la Grande-Bretagne accordera 1 milliard de livres sterling par an [...]. Ce
n'est pas de la charité, mais un investissement dans notre avenir
collectif183(*).
Cette dernière phrase exprimait bien la
fonctionnalité stratégique de la nouvelle politique africaine de
Londres : jouer aussi au meilleur partenaire sans toutefois se
départir de ses intérêts. Cette main tendue était
donc plus la reconduction du réalisme diplomatique qui a toujours
structuré la politique étrangère de la Grande Bretagne.
Elle allait en droite ligne avec la déclaration du leader conservatiste
Douglas Hurd, qui en sa qualité de ministre des affaires
étrangères avait affirmé en 1993: « La politique
étrangère britannique a pour objet de protéger et de
promouvoir les intérêts britanniques»184(*). Cette realpolitik
a été reconduite par Gordon Brown185(*). Elle amène à
constater que la volonté de reforme, de soutien au
désendettement, au développement et à la stabilité
en Afrique subsaharienne manifestée par les autorités de Paris et
de Londres ne visent que la perpétuation de leurs zones d'influences
respectives. Ainsi pour renforcer cette politique, une diplomatie du
``bâton et de la carotte'' a été initiée.
B- La mise sur pied d'une diplomatie subversive contre les
dissidents et le ménagement des leaders fidèles
Thomas Schelling distinguait à
côté de la diplomatie ``honnête'' celle ``vicieuse'' ou
subversive186(*). La
France aussi bien que l'Angleterre ont chacune recouru à cette
dernière pour préserver leurs pré-carrés dans le
golfe de Guinée.
D'une manière générale, en
Afrique, lorsqu'une puissance étrangère perd ses
intérêts dans un pays, elle mène au sein de la
communauté internationale une propagande subversive et
dénonciatrice contre le chef d'Etat de ce pays, au point de soutenir
directement ou indirectement un renversement militaire. Parallèlement,
tant que ses intérêts sont préservés dans un pays,
quelque soient l'autoritarisme de ce dirigeant, son image est blanchi et son
régime légitimé sous le couvert de la ``stabilité
politique''. Ce postulat vicieux a toujours été au coeur de la
politique africaine de la France et de l'Angleterre. Ainsi a-t-il
été appliqué contre les chefs d'Etats du golfe de
Guinée qui ont répondu trop favorablement aux propositions des
autres puissances.
En effet, s'étant rendue à
l'évidence qu'elle avait perdu le monopole sur l'exploitation
forestière, minière et pétrolière ainsi que dans
les travaux publics au Gabon, au Congo et en Angola, les autorités
françaises se sont montrées plus respectueuses de la transparence
dans la gestion publique de ces pays. Inscrite dans une logique de chantage,
cette diplomatie subversive s'est manifestée à travers deux
initiatives complémentaires : la publicisation propagandiste des
``biens mal acquis'' des présidents Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso
sur le territoire français et leur mise en cause dans des scandales
politiques, prototypes d'une crise pétrolière telles ``l'affaire
Elf''187(*) au Gabon et
``l'Affaire du Beach''188(*) au Congo. En Angola, la révélation des
réseaux d'approvisionnement d'armes et la mise en cause d'Eduardo Dos
Santos dans ``l'Affaire Falcone''189(*) poursuivait le même but. L'enjeu était
d'amener ces leaders à mesurer les lendemains funestes qui pouvaient
leur être réservés si les services secrets français
les livraient à la justice ou les abandonnaient à leurs
détracteurs locaux et de la diaspora. Il s'agit de leur dire
implicitement qu'ils ont intérêt à redonner au césar
français ce qui lui revient. C'est donc loin du
« relâchement de la solidarité patrimoniale »
ou du « recul » perçu par Wullson Mvomo
Ela190(*). Il s'agit
plus d'une mise en oeuvre des représailles, des mécanismes de
chantage et de dissuasion contre les leaders qui ont mis en péril leurs
intérêts.
Enfin, l'implication de la Grande Bretagne et de la
France dans la guerre civile au Libéria et en Cote d'Ivoire et leur mise
en cause dans la tentative de coup d'Etat de mars 2005 en Guinée
Equatoriale191(*)
montrent jusqu'où peuvent aller ces puissances pour préserver
leurs intérêts dans le golfe de Guinée.
Paragraphe 2 : De la survivance des zones d'influence
dans le golfe de Guinée
Malgré l'irruption des puissances
américaines et asiatiques dans le golfe de Guinée, la France et
l'Angleterre demeurent dans la plupart des pays de la région des
partenaires dominants. Les cas qui illustrent notre analyse sont le Cameroun
pour la France et la Sierra Léone pour la Grande Bretagne.
A- Le Cameroun comme exemple de pré-carré
français
En dépit du redéploiement et du
repositionnement géostratégique des puissances
occidentales et émergentes dans le golfe de Guinée, le Cameroun
représente l'un des bastions du pré-carré français
dans la région. Déjà au cours de la dernière
décennie, tandis que les relations économiques et commerciales
franco africaines étaient en difficulté dans la plupart des pays
- pris dans l'engrenage systémique des conflits et des revers des
programmes d'ajustement structurels-, celles franco-camerounaises se
renforçaient notamment avec la mise sur pied du programme des
privatisations. De plus, l'appui financier français à travers
l'initiative PPTE jouait le rôle de facilitateur des investissements
français. Ainsi, malgré la forte baisse induite de l'irruption
d'autres partenaires, la France est demeurée le premier client et le
premier fournisseur du pays en 2004192(*). Reçu en visite officielle en France par
Jacques Chirac le 27 et 28 juillet 2006 et par Nicolas Sarkozy le 28 et 29
octobre 2007, le Président Paul Biya n'a pas manqué de rappeler
cette place de leader que jouissait le France au Cameroun193(*). Ainsi, le marché et
le secteur privé camerounais sont quadrillés par
une centaine de filiales de groupes français (...),
représentant environ 30% des IDE, et quelque 200 PME-PMI de la
même origine, actives dans le BTP, les équipements
électriques et électroniques, la restauration, le conseil
juridique, fiscal, (...)194(*).
D'après Didier Planche, dans ce quadrillage font
figure d'envergure
Total et Perenco dans le secteur pétrolier, Vinci,
Bouygues, Razel (désormais filiale du groupe allemand Bilfinger Berger)
et Lafarge (Ciment avec CIMENCAM) dans le BTP, la Compagnie fruitière et
l'Union fruitière africaine dans l'agriculture d'exportation avec la
production de bananes, ainsi que Bolloré directement ou en partenariat
(groupe belge Fabri) dans les palmeraies et le caoutchouc, Vilgrain/SOMDIAA
dans la filière sucrière et également propriétaire
de la principale minoterie (SGMC), Castel dans le secteur des brasseries, des
boissons gazeuses et des eaux minérales, à nouveau Bolloré
dans les filières logistiques et transport (les transitaires SDV et
SAGA, CAMRAIL pour le rail, SEPBC pour les parcs à bois à
l'export), ainsi que Air France-KLM et Chronopost. De même, France
Télécom (Orange) et CFAO Technologies sont actifs dans le secteur
des télécommunications, de l'informatique et les TIC, Alucam dans
l'aluminium (contrôlé désormais par le canadien Rio Tinto),
CFAO dans la distribution automobile (Socada, Cami Toyota) et de
médicaments (Laborex), Rougier et Pasquet dans l'industrie du bois, AXA
(...) et Gras Savoye dans les assurances, Groupe Crédit Agricole dans le
secteur bancaire, Advans dans la microfinance, Ibis dans l'hôtellerie,
etc195(*).
Bénéficiant des marchés
captifs dans leurs secteurs respectifs, ces entreprises contribuent à
plus d'un titre au rayonnement économique de la France ; maintenant
toujours excédentaire sa balance commerciale. Ce carroyage
systématique du paysage économique du pays fait du Cameroun le
deuxième partenaire commercial et deuxième fournisseur de la
France en zone franc après la Cote d'Ivoire ; son troisième
client après la Côte d'Ivoire et le
Sénégal196(*).
Dans le but de faire face à la concurrence
des puissances occidentales et des puissances émergentes, la France a
accentué son programme d'aide en direction du Cameroun où le
président appelle explicitement les grandes puissances à
émettre « un Plan Marshall pour
l'Afrique »197(*). Ainsi, après l'atteinte du fameux ``point
d'achèvement'' de l'initiative PPTE en avril 2006, le Cameroun a
bénéficié de l'annulation de sa dette d'un montant de
3,47milliard de dollars de la part des créanciers bilatéraux du
Club de Paris dès le mois de juin et la mise sur pied d'un Contrat de
désendettement et de développement (D) qui maintient la France
comme le premier bailleur des fonds du pays198(*). Enfin, malgré le succès de cette
géopolitique de l'aide, la France fait face dans le pays à
l'offensive des firmes américaines, japonaises, chinoises, indiennes et
Malaisiennes. Ainsi, la pérennisation du président Biya à
la tête de l'Etat camerounais est d'une grande assurance pour les
entrepreneurs français qui légitiment le régime sous le
concept de stabilité.
B- La Sierra Léone comme exemple de zone
d'influence anglaise
La Sierra Léone occupe une place de choix
dans la géographie des ressources du golfe de Guinée. Pourvue
d'un potentiel, pétrolier, agricole, minier et forestier
appréciable, le pays est notamment reconnu pour son diamant qui à
lui seul justifie son placement au coeur des intérêts britanniques
dans la région. Ainsi, prise dans les convoitises d'autres puissances,
le pays a sombré dans une guerre civile sanguinaire qui a ravagé
le pays durant la décennie 1990. Pour sauver ses intérêts,
l'Angleterre y a effectué unilatéralement une intervention
militaire en mai 2000199(*). Mais la paix n'est revenue dans le pays que depuis
la fin d'année 2003. La Grande Bretagne demeure son premier bailleur de
fonds et son premier fournisseur. Les entreprises britanniques font
intrinsèquement partie du paysage économique du pays200(*). Cependant, tout comme le
Cameroun, le pays est en passe de basculer dans le giron américain et
d'autres puissances ; toutes déterminées à
réaliser leur politique de puissance dans le golfe de Guinée.
CONCLUSION
En somme, l'objectif de ce chapitre était de
mettre en lumière les mécanismes par lesquels les puissances
extra-africaines procèdent pour opérationnaliser leurs
stratégies de puissance dans le golfe de Guinée. Les initiatives
diplomatiques dans la région reposent de ce fait sur une dialectique
offensive et défensive de l'interactionnisme rationnel. Il en
découle une logique de théâtralisation qui les inscrit dans
des invariants géostratégiques.
TITRE II
INITIATIVES DIPLOMATIQUES, INVARIANTS GEOSTRATEGIQUES
ET THEATRALISATION DU GOLFE DE GUINEE
La géostratégie, en
tant que art et raisonnement sur la dimension géospatiale de la
stratégie se fonde sur des composantes (distances, conditions
climatiques, topographie, l'état des voies de communication, rapports de
force) qui modélisent la réflexion et l'action des acteurs qui
recourent à elle201(*). Et si l'objet est la transformation de l'espace au
mieux d'un intérêt politique, l'analyse des stratégies
à l'oeuvre se construit tant autour de ces composantes que sur des
fondamentaux qui définissent tout action stratégique en
l'occurrence la poursuite d'un but politique par des moyens rationnellement
pensés, la dialectique des volontés, la loi de la
réciprocité de l'action et la neutralisation de l'autre comme
issue capital de la situation202(*). Ce sont ces principes que nous entendons par
invariants géostratégiques. En ce sens, ce Titre cherche à
montrer que les imitatives des grandes puissances dans golfe de Guinée
s'inscrivent dans cette logique, amenant à voir un théâtre
d'émulation géostratégique.
Partant du fait que la géostratégie
peut s'inscrire dans un référent spatiotemporel
pré-conflictuel ou conflictuel ou encore servir plutôt à
préparer les puissances pour une probable conflagration203(*), deux axes de
réflexion structurent l'analyse ici.
Le premier vise à analyser les
stratégies de fixation des grandes puissances dans la région
à partir du diptyque espace maritime/espace continental. Il fait l'objet
du troisième chapitre intitulé ``Projections
hégémoniques et ancrage géostratégique dans le
golfe de Guinée : entre postures maritimes et postures
continentales''. Le deuxième vise à montrer à
partir de l'analyse de l'escalade des rivalités, des actions et
réactions stratégiques à l'oeuvre dans l'occupation et le
contrôle du cet espace-enjeu, qu'il constitue le nouveau glacis des
puissances dominantes du système international. Il est le thème
du quatrième chapitre titré ``De la ``glacisation'' du
golfe de Guinée ».
CHAPITRE III
PROJECTIONS HEGEMONIQUES ET ANCRAGE GEOSTRATEGIQUE DANS
LE GOLFE DE GUINEE : ENTRE POSTURES MARITIMES ET POSTURES
CONTINENTALES
Un ancrage est un dispositif qui assure la
fixité d'un matériel, d'un ouvrage ou des éléments
d'une construction soumis à une traction, à une pression interne
ou externe204(*). Il
vise l'établissement et le maintien à long terme d'un
système suivant un objectif précis. Ce concept traduit la
rationalité pragmatique à l'oeuvre dans les luttes
hégémoniques que se livrent les puissances extra-africaines dans
le golfe de Guinée. A cet effet, dans le but de cristalliser leurs
acquis géopolitiques et fixer à long terme leurs projets
hégémoniques dans cette région, elles recourent aux
actions géostratégiques. Sur la base des données
géospatiales des pays de la région, ces puissances orientent
leurs initiatives vers deux postures : une géostratégie des
mers et l'ancrage des positions maritimes (Section I) et une
géostratégie continentale pour les positions terrestres (Section
II).
SECTION I : GEOSTRATEGIE DES MERS ET ANCRAGE DES
POSITIONS MARITIMES DANS LE GOLFE DE GUINEE
Le golfe de Guinée forme un arc important de
l'Atlantique Est. La Zone Economique Exclusive (ZEE) cumulée des seuls
États de la CGG équivaut à un peu moins de la
moitié des 519 000 milles carrés du domaine maritime du
golfe de Guinée largo sensu c'est-à-dire de la
Guinée Bissau au sud de l'Angola. Région d'importance
stratégique, l'incapacité des Etats riverains à la mettre
en valeur et en tirer le plus grand profit du point de vue du droit
international de la mer les oblige à brader son contrôle aux
grandes puissances qui s'attachent par des manoeuvres diverses à s'y
positionner pour y faire valoir leur géopolitique. Ainsi, la
configuration mouvante des rapports de forces entre ces puissances
additionnée au basculement possible de leurs acquis dans la
région rendent hypothétiques leurs positions; posant en
impératif tactique l'intégration de la dimension maritime dans
leur conduite diplomatico-stratégique205(*). Dès lors l'hégémonisation des
espaces maritimes apparait comme une stratégie efficiente pour le
contrôle du golfe de Guinée, érigé en front
pétrostratégique.
Paragraphe 1 : L'hégémonie sur les
domaines maritimes comme stratégie de maîtrise et de
contrôle des espaces ou l'application des théories de Mahan
dans le golfe de Guinée
Sur le plan géostratégique, les
mers206(*) ne sont pas
seulement ces étendues d'eaux qui couvrent 71% de la superficie du globe
terrestre207(*).
Au-delà de leurs enjeux géopolitiques, ils sont par essence
géostratégiques208(*) et représentent de par leurs étendues
et leurs configurations, des points de projection pour la transformation des
espaces au mieux d'intérêts politiques et stratégiques,
suivant les théories de l'Amiral américain Alfred Thayer Mahan
(1840-1914)209(*). C'est
ce qui justifie le quadrillage des domaines maritimes du golfe de Guinée
par des forces navales de diverses nationalités.
A- Déploiements géostratégiques et
projections hégémoniques dans les domaines maritimes du golfe de
Guinée
La ``maritimisation'' des stratégies d'occupation et de
contrôle des espaces dans le golfe de Guinée peut se lire à
travers son quadrillage par les troupes navales des puissances qui s'y
projettent. L'enjeu pour chaque puissance est de maximiser d'une part ses
conditions d'accès aux routes commerciales210(*) et favoriser d'autre part
une grande sécurité de ses multinationales
pétrolières et halieutiques211(*). Deux puissances s'illustrent ici: les Etats-Unis et
la France.
En effet, la soif de l'or noir et la Global War against
Terror ont entrainé la résurgence des idées de Mahan
dans la diplomatie navale américaine212(*). Le positionnement d'appuis aéronavals dans
les ports du golfe de Guinée, les patrouilles en mer d'une brigade de
Marines, d'abord de la CENTCOM et désormais de l'AFRICOM, la
multiplication d'exercices conjoints et la formation des marins des pays
riverains aux Etats-Unis dans le cadre d'une panoplie de programmes dont l'IMET
(International Military Education and Training Program) et la
Global Fleet Station sont autant d'illustrations de la volonté
américaine d'ancrer son hégémonie navale dans la
région. L'enjeu stratégique des domaines maritimes du golfe de
Guinée a par ailleurs amené les Etats-Unis à y ancrer leur
stratégie de déploiement opérationnel à partir des
mers, formalisée en 1998 et plus connue sous le nom sea Basing.
Elle illustre la conjonction stratégique entre la posture maritime des
armées (basées en mer et aptes à intervenir en tout point
du globe en cas de grande guerre) et leur aspect expéditionnaire dans le
cadre de la défense des intérêts
américains213(*).
C'est dans ce cadre que du 25 janvier au 19 février 2005, un navire de
la marine américaine dénommé Emory S. Land (ESL) a
été dépêché d'Espagne avec à son bord
1400 marins pour patrouiller le golfe de Guinée en proie à la
criminalité maritime et aux rivalités entre puissances. Il avait
tour à tour mouillé au large du Ghana, du Togo, du Bénin,
du Nigeria, du Cameroun, du Gabon et de So Tomé et Principe, sous le
couvert du renforcement de la coopération militaire entre l'armée
américaine et celle de ces Etats214(*).
Par ailleurs sur fond d'hégémonisme,
la Us Navy a conçu en octobre 2006 un document intitulé
Stratégie de Coopération pour la Puissance Maritime au
21ème siècle ; posant aux Etats-Unis,
l'impératif de la domination des océans et la défense de
l'essentiel des voies maritimes qui relient l'Amérique aux
régions où ils tirent leurs ressources215(*). Si ce but est certes
géopolitique216(*), il porte aussi sur une action
géostratégique en l'occurrence développer la
suprématie américaine dans les points susceptibles de permettre
une large manoeuvre d'opération. Le Secrétariat à la
défense a de ce fait entrepris une ambitieuse modernisation de la flotte
américaine, incluant la conception ou l'achat de nouveaux porte-avions,
de destroyers, de croiseurs, de sous-marins et d'un nouveau type de navire
spécialisé dans le ``combat littoral''217(*). Réalisable sur plus
d'une décennie, la consistance des sommes allouées à ce
projet est impressionnante218(*). Enfin, en novembre 2007, les Etats-Unis ont
signé avec les chefs d'Etats du golfe de Guinée l'African
Partnership Station Initiative (APSI) qui autorise le déploiement
des forces navales américaines dans leurs domaines maritimes219(*). Le vaisseau USS Fort
McHenry a ainsi été déployé pour servir de plate
forme à ces forces amphibies pendant sept mois220(*).
Photo 1 : Les marins américains au
large du golfe de Guinée
Source : S. TAILLAT, « De
l'action «au-delà de l'horizon» à la stabilisation des
«littoraux chaotiques»», op.cit., p.1
Photo 2 : Le vaisseau USS
Emory S. Land qui a patrouillé le Golfe de Guinée en
février 2005
Source : Photo de la US Navy
publiée dans
http://navysite.de/ships/as39.htm
consulté le 26 septembre 2009.
Photo 3: Un déploiement aéronaval
américain en haute mer
Source : Michael T. KLARE,
« Géostratégie de l'énergie », op.cit.
p.6.
Pour ce qui est de la France, au-delà de
ses bases militaires continentales, elle s'est aussi attachée à
conquérir et à ancrer sa puissance navale dans le golfe de
Guinée. A la suite des Etats-Unis, c'est pour lutter contre la
criminalité maritime que les autorités françaises ont
persuadé les dirigeants du golfe de Guinée de
l'impérativité de la présence militaire française
dans la région. Désormais, les vaisseaux longtemps
cantonnés en haute mer patrouillent les côtes du golfe du
Guinée. Par exemple en 2007, relayant le TDC Orage221(*), le vaisseau polyvalent de
la marine française le ``Jules Verne''avait dans patrouillé
Photo 4 : Le Jules Verne au large
du golfe de Guinée Source : Marine
française, « Le Jules Verne dans le golfe de
Guinée », in Mer et marine, n° du 25 avril 2007,
p.1,
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=104491,
consulté le 25 mai 2009.
les domaines maritimes de la région d'avril au mois
d'août, avec pour mission officielle d'« assurer (...) la
permanence maritime française en Afrique de
l'ouest »222(*). Sous les ordres du Commandant l'Herminier, ce
navire était arrivé le 19 avril à Dakar, avait
stationné au large de Praia (Cap Vert) du 27 au 30 avril, à
Abidjan (Côte d'Ivoire) du 7 au 9 mai, à Lomé (Togo) du 11
au 16 mai), à Port Gentil (Gabon) du 19 au 28 mai, une nouvelle fois
à Lomé du 31 mai au 8 juin, puis à Douala (Cameroun) du 11
au 18 juin, à Port Gentil du 20 au 27 juin, à Accra (Ghana) du
1er au 3 juillet, à Abidjan du 5 au 7 juillet, à
Nouakchott (Mauritanie) du 13 au 18 juillet puis à Dakar du 20 au 26
juillet. Il n'était revenu à Toulon en France que le 3
août223(*).
Dans ce périple, cet impressionnant navire
d'une longueur de 151 mètres pour un déplacement de 10.250 tonnes
en charge et armé de plus de 260 marins avait ancré la
présence française dans le golfe de Guinée, constituant
une mission d'assistance, de soutien aux forces navales et aux multinationales
pétrolières françaises dans la région. Enfin, si ce
déploiement a été légitimé par la dissuasion
des bandes armées qui écument les mangroves du golfe de
Guinée, il n'en demeure pas moins qu'il s'agissait plus d'un
déploiement à visée hégémonique; car le
faisant, la France cristallisait sa présence militaire dans la
région et la matérialisait à ses rivales
américaines et asiatiques.
Au-delà des ces déploiements,
l'appropriation des sites stratégiques de la région est aussi un
grand enjeu de cette géostratégie maritime.
B- L'appropriation des sites stratégiques du golfe
de Guinée
Espace stratégique, le golfe de Guinée abrite
des sites dont l'occupation et le contrôle sont incontournables dans les
projections hégémoniques des puissances qui y sont actives. Ces
sites sont des îlots et atolls par lesquelles
les croiseurs de haute mer et les sous marins à
propulseur nucléaire peuvent
se masquer et pister toutes les situations
opérationnelles amies ou ennemies, et contrôler militairement le
trafic aérien, maritime, militaire et civil224(*).
Tout porte à penser que les puissances en projection
dans la région établissent une corrélation entre la
possession de ces sites (îles du Cap Vert, de Bioko, d'Elobey Grande et
Chico, Fernando Po, São Tomé et Principe, le Cap des Palmes, des
Trois Pointes, le Cap Lopez, etc.) et l'hégémonie dans les
domaines maritimes de la région et par delà sur l'espace
continentale. Ce déploiement s'inscrit dans le raisonnement de
Thucydide qui, longtemps avant Mahan, avait établi la pertinence
stratégique de la domination des mers. Ainsi avait-il écrit dans
son Histoire de la guerre du Péloponnèse:
Notre expérience du domaine maritime nous en
donne, malgré tout une plus grande sur terre, que celle du continent ne
leur en donne à eux en matière maritime. Et la connaissance de la
mer ne leur viendra pas aisément (...) car c'est une chose
considérable que la maîtrise de mer225(*).
On peut dès lors comprendre l'obstination des
Etats-Unis à développer un programme dit de
« sécurité côtière »226(*) dans le Golfe de
Guinée. En décembre 2006, Washington a ainsi signé avec
São Tomé et Principe un accord d'installation des radars de la
marine américaine dans l'île avec pour ambition le renforcement de
la surveillance de couloirs de navigation stratégiques227(*). De plus, des
négociations sont en cours pour la construction d'une base navale
américaine dans cette île, projet qui aboutira à la
transposition du site de l'US AFRICOM encore établi à Kelley
Barracks à Stuttgart, en Allemagne. L'appropriation des sites
stratégiques du golfe de Guinée permet aussi d'expliquer les
projets français, britannique et chinois de renforcer leurs rapports
avec les îles du Cap Vert et São Tomé et Principe. En y
établissant des points de déploiement ou de repli pour leurs
forces navales, ces puissances développent leurs capacités de
projection et de prédation des ressources pétrolières de
la région. En conséquence, le golfe de Guinée se trouve
morcelé en fronts stratégiques et
pétrostratégiques.
Paragraphe 2 : L'espace maritime du golfe de
Guinée comme front stratégique et
pétrostratégique des grandes puissances
Le golfe de Guinée apparait comme le creuset
des nouveaux rapports de force qui s'établissent entre les puissances
dominantes du système international.
De ce fait, le domaine maritime du golfe de Guinée est
une zone d'exercice de la diplomatie de la canonnière. Elle s'illustre
par la présence des croiseurs, destroyers, démineurs,
sous-marins, porte-avions et frégates qui se déploient ou qui
mouillent dans la région tandis que les hommes politiques s'attachent
à négocier les accords de légitimation ou de construction
des bases navales.
L'ancrage des domaines pétroliers, de production et
d'échanges de cet hydrocarbure est au coeur des stratégies
maritimes des puissances dominantes dans le golfe de Guinée. Chacune
d'entre elle s'évertue à proposer son savoir faire maritime aux
chefs d'Etats de la région avec pour ambition inavouée d'y assoir
au mieux ses positions et assurer la sécurité de ses
multinationales pétrolières228(*). Le potentiel off shore du golfe de Guinée a
ainsi fait de cette région un continuum pétrostratégique
hautement concurrentiel. Les acteurs historiques de l'industrie
pétrolière de la région (Shell, Chevron, ExxonMobil et
TotalFinaElf), - longtemps à l'abri d'un véritable challenge
dans les aires d'activité sous tutelle de leurs Etats d'origine -
doivent désormais faire face à l'irruption des nouveaux
acteurs ; eux aussi soutenus par l'action politique, diplomatique et
militaire de leurs Etats. Les plus offensifs de ces nouveaux acteurs sont
PETROBAS du Brésil, la China Petroleum Corporation, la
China petrochemical Corp, la China National
Offshore Oil corporation (CNOOC), la China national Petroleum compagny
(SINOPEC) et la Japan National Oil Company, etc. Sous
fond de luttes hégémoniques, il s'agit de la mise en oeuvre de ce
message adressé par les pétroliers américains à
l'administration Bush en janvier 2002 avec pour titre : « If you lead,
we'll follow [Si vous montrez la voie, nous suivrons] »229(*). Ainsi, les autorités
de Washington font recours à tous les moyens pour assurer le
déploiement et la fixation de leurs géants pétroliers. La
Chine, le Japon, l'Inde et le Brésil en font de même ;
mettant en éveil les partenaires traditionnelles de la région en
l'occurrence la France et l'Angleterre. L'escalade navale qui en résulte
conduit à la militarisation des domaines maritimes de la
région.
Par ailleurs, les diplomates230(*) en visitent d'Etat dans la région proclament
toujours devant la presse que les enjeux de leur présence sont le
renforcement de la coopération avec les Etats concernés pour le
bien de leurs populations. Pourtant, une analyse géostratégique
amène plutôt à corroborer avec le Wall Street
Journal qui dans un article intitulé Africa Emerges as a
Strategic Battlefield [L'Afrique émerge comme champ de bataille
stratégique]'' décrivait l'affrontement symbolique que se livrent
les grandes puissances autour des ressources africaines au moyen d'initiatives
diplomatiques231(*).
En somme, la présence navale des grandes puissances
dans le Golfe de Guinée repose sur la maritimisation de leurs
stratégies de puissance dans la région. Dans l'espace
continental, ces puissances s'attachent aussi à y fixer leurs positions
géopolitiques et géostratégiques.
SECTION II : INTELLIGENCE GEOSRATEGIQUE ET ANCRAGE
DES POSITIONS CONTINENTALES DANS LE GOLFE DE GUINEE
La multiplicité des acteurs dans le golfe
de Guinée exige pour la survie de leurs acquis l'intellection du cadre
et des logiques géographiques de la région afin d'y assoir leurs
positions et neutraliser leurs adversaires. Ainsi, font-ils recours à la
géostratégie entant que savoir-utiliser l'espace dans leur
conduites diplomatico-stratégiques. Dans ce contexte où les
rapports de force et la dialectique des intelligences échappent aux
chefs d'Etats de la région, la sauvegarde des intérêts
individuels prime sur l'affichage des logiques libérales
énoncées. Deux procédés sont de ce fait mis en
perspective : l'émulation des postures
diplomatico-stratégiques et la construction des infrastructures
d'intérêts stratégiques.
Paragraphe 1 : L'émulation des postures
diplomatico-stratégiques
Nous entendons par
émulation la propension des grandes puissances à s'égaler
ou à se surpasser dans leur conduite diplomatico-stratégique.
Sous l'angle réaliste, dans une perspective de fixation continentale,
l'analyse des déterminants à l'oeuvre amène à voir
avec Raymond Aron la dualité des personnages au travers desquels elle
est menée : les diplomates et les soldats232(*). Ainsi, les
représentations diplomatiques et la présence militaire des
grandes puissances dans les Etats du golfe de guinée ont
été pourvues de sens et de puissance.
A- Sens et puissance des représentations
diplomatiques
Dans les pays du golfe de Guinée, la
somptuosité des infrastructures abritant les services des chefs de
mission diplomatique est asymptotique de l'intérêt de chaque
puissance. En conséquence, depuis le regain d'intérêts de
ces puissances pour les ressources de la région, celles-ci se sont
attachées soient à ouvrir des missions diplomatiques dans les
pays où elles étaient jusque là absentes, soient à
reconstruire celles existantes et revigorer les attributions et la
personnalité de son ambassadeur. Chaque puissance s'attache de ce fait
à rivaliser les autres par la magnificence de ses infrastructures
diplomatiques.
Au Cameroun, en Guinée Equatoriale, au Nigéria
et en São Tomé et Principe, les Etats-Unis ont en
conséquence construit de nouveaux locaux pour leurs ambassades au
courant des années 2002-2003. La sous-secrétaire d'Etat aux
affaires africaines, Jendayi Frazer, avait de ce fait effectué une
tournée d'inauguration, grandement médiatisée et
saluée comme une illustration de l'excellence de leur coopération
avec Washington233(*) .
En 2002, l'ouverture de l'ambassade américaine à Luanda en Angola
par le Secrétaire d'Etat Colin Powel plaçait aussi ce pays dans
la ligne de mire de Washington234(*).
La Chine, l'Inde et le Brésil quant à elles
disposaient en 2008 des ambassades dans tous les pays de la région. La
Chine par exemple compte en Afrique 47 ambassades et 7 consulats
généraux. Le Brésil quant à lui disposait en 2002
de treize ambassades en Afrique. En 2006 le nombre était passé
à trente235(*).
Par ailleurs les chefs de mission diplomatique ont
été appelés à sortir des sentiers battus de leur
profession. La pluralité des puissances en présence à
conduit à l'adaptation fonctionnelle de leurs institutions diplomatiques
dans des missions géostratégiques. En réalité,
c'est au niveau de l'information ; troisième fonction diplomatique
traditionnelle après la représentation et la négociation
que se situe la fonctionnalisation géostratégique des
institutions diplomatiques des puissances en rivalité
géopolitique dans le golfe de Guinée. La configuration mouvante
des rapports de forces, l'imprévisibilité des issues des
dispositifs d'hégémonisation et d'ancrage des acquis
géopolitiques ont conduit ces puissances à mettre sur pied dans
leurs structures diplomatiques des cellules d'information de circonstance.
C'est ce que les Etats-Unis ont appelé Intelligence Preparation
of Battlefield (IPB). Fondé sur le Système d'Information
géographique (
SIG),
il s'agit d'une méthode d'analyse ou d'étude des régions
conflictuelles ou susceptibles de devenir un champ de bataille236(*). On peut dès lors
comprendre pourquoi les plénipotentiaires occidentaux, sud
américains et asiatiques s'intéressent de plus en plus aux
dimensions géographiques, environnementales et géospaciales de
leurs pays hôtes du golfe de Guinée. Sous le couvert de la
protection de l'environnement, les atouts physiques (relief, climat,
hydrographie, végétation, etc.), les marqueurs sociaux,
culturels, économiques attirent plus que par le passé leur
attention, amenant à les assimiler à ces explorateurs qui avaient
écumé l'Afrique avant la colonisation pour s'enquérir des
meilleures stratégies de prise en possession des territoires et de
neutralisation des puissances rivales.
Suivant la logique géostratégique du
savoir-penser l'espace pour mieux l'utiliser, les représentations
diplomatiques dans le golfe de Guinée sont de ce fait devenues des
outils majeurs de prospection pour l'élaboration des stratégies
de positionnement, d'occupation et de contrôle de la région.
B- Présence militaire et veillée d'arme sur
les acquis
Au-delà de l'enjeu stratégique de la
présence militaire des grandes puissances en Afrique237(*), la propension
interventionniste de ces forces (le cas des forces britanniques en Sierra
Léone en 2001, de celles françaises en Côte d'Ivoire en
2006, au Tchad et en Centrafrique en 2007, etc.) illustre bien la
veillée d'arme qu'elles mènent autour des acquis
géopolitiques des puissances en question.
Pour ce qui est de la France, le scepticisme qui plane autour
du discours volontariste du président Sarkozy devant les
députés sud-africains en mars 2008
sur la renégociation de tous les accords militaires de
la France en Afrique, donne raison à ceux qui pensent qu'il ne peut
handicaper le dispositif qui assure et garantit la géopolitique
africaine du pays dont il a la charge. La France entretient depuis de
nombreuses années une présence militaire permanente
centrée sur les pays d'importance stratégique ou dotés
d'énormes richesses naturelles. Ainsi, plus de dix mille soldats
français sont pré-positionnés à Dakar, à
Abidjan, à Lomé, à Libreville, à Ndjamena, à
Djibouti et aux Comores238(*). Dans les autres pays d'Afrique subsaharienne, sous
le couvert de l'assistance militaire, plus d'un millier d'officiers
français y sont déployés en permanence pour espionner et
contrôler la vie politique et économique ou inspirer et orienter
la françafrique.
En ce qui concerne les Etats-Unis,
avec la création de l'US AFRICOM, une partie du personnel militaire et
civil de cette force a été affectée dans les ambassades et
missions diplomatiques américaines pour « coordonner les
relations de militaire-à-militaire entre les Etats-Unis et 53 pays
africains, ainsi que les organismes de la défense et de la
sécurité africaines »239(*). Au total l'AFRICOM prévoit un effectif de 1
300 personnes, dont la moitié sera des employés civils, y compris
des représentants d'agences non militaires du gouvernement des
Etats-Unis. En février 2008, 400 personnes avaient déjà
été affectées à ce commandement240(*). Force polyvalente, on peut
lire dans son site Internet :
Le commandement militaire des Etats-Unis pour l'Afrique
développera une coopération plus étroite avec divers
agences du gouvernement américain en introduisant des
représentants d'autres agences au sein de son organisation. Ces
fonctionnaires ne sont pas des officiers de liaison. Ils sont des membres
entièrement intégrés dans le personnel du commandement.
Les cadres des Départements d'Etat, du Trésor, du Commerce et
d'autres agences apportent de nouvelles perspectives et des points de vue
consentant pour que les forces armées des Etats-Unis puissent donner un
appui plus efficace aux initiatives du gouvernement américain en
Afrique241(*).
De ce fait, au-delà de la lutte contre le terrorisme,
la criminalité maritime et la prévention des conflits qui sont
les missions officielles de cette force, son personnel jouera aussi une
fonction de cristallisation et d'ancrage de la puissance américaine en
Afrique en général et dans le golfe de Guinée en
particulier.
Paragraphe 2 : Constructions infrastructurelles et
fixation géostratégique dans les pays du golfe de
Guinée
La propension des grandes puissances à se
rivaliser sur l'initiation et le financement des projets de construction
infrastructurelle dans les pays du golfe de Guinée n'est pas
désintéressée. Elle est motivée par un
impératif de contournement des obstacles liés à
l'exploitation de certaines richesses. Pareille aux constructions coloniales,
celles-ci visent leur fixité géopolitique par une orientation
systématique vers leurs seuls intérêts, quitte à ce
que la réalisation satisfasse ou non ceux des populations riveraines.
Deux exemples illustreront notre propos : le pipeline Tchad-Cameroun pour
les intérêts américains et la construction des routes en
RDC pour les intérêts chinois.
A- Le pipeline Tchad-Cameroun et la fixation
géostratégique des intérêts pétroliers
américains
L'oléoduc Tchad-Cameroun a été
pensé au courant de l'année 2000 pour faciliter l'exploitation et
la commercialisation du pétrole Tchadien. Et si les pouvoirs publics de
ces deux pays en avait fait un modèle de coopération
intra-africaine, la question de son financement, des modalités et du
choix des multinationales qui allaient exploiter ce pétrole alimentaient
en sourdine les rivalités entre les puissances occidentales dont la
France et les Etats Unis242(*).
Devant relier la région de Doba (pivot des
gisements de Komé et de Bébedja) au port de Kribi sur une
distance de 1070 km, ce projet nécessitait de gros moyens. Sous
l'impulsion de Washington et au détriment de Paris, la Banque Mondiale
se saisit du projet et l'exploitation des gisements revint aux firmes
américaines EXonMobil, ChevronTexaco et Petronas.
Pour ne pas tout perdre, la France initia et
facilita la privatisation de la Régie Camerounaise de chemin de fer
(REGIFERCAM) ; reprise par le groupe Boloré sous le nom de Camrail.
Considérant que le train est le seul moyen de transport des
matériaux lourds des régions portuaires du Sud vers le Nord
Cameroun, l'enjeu était d'avoir le monopole sur le transport des
matériaux qui allaient servir à la construction de
l'oléoduc. Le Cameroun ne devait bénéficier in
fine que du droit de transit243(*). Dans cette dialectique des intelligences dont il
sortait perdant et livrait ses populations à l'expropriation, à
la pollution et aux dérives diverses, le projet fut lancé le 18
octobre 2000 et inauguré à Kribi par les présidents Biya
et Deby en octobre 2003.
Et si Les responsables de la SNH
(Société Nationale des Hydrocarbures) ont affirmé en
janvier 2009 que depuis cette inauguration le Cameroun a déjà
engrangé quelques 58,37 milliards F.CFA au titre des droits de
transit244(*), la
répartition de ces dividendes amènent à s'interroger sur
ce qu'ont bénéficié les populations riveraines. Rien si on
s'en tient au rapport de la Fondation Camerounaise d'Actions
Rationalisées de Formation sur l'Environnement (FOCASFE)245(*). Le pipeline Tchad-Cameroun
s'est révélé être un facteur de
détérioration de l'environnement, d'expropriation et
d'appauvrissement des populations riveraines246(*). Il s'agissait plus d'une construction de
contournement des obstacles physiques à l'exploitation du
pétrole, mobile de la présence américaine dans le golfe de
Guinée. Il a servi à l'ancrage des intérêts
stratégiques américains au Tchad par le Cameroun. En RDC, la
construction des infrastructures routières a joué un rôle
similaire pour la Chine.
B- Construction d'infrastructures routières et
fixation géostratégique des intérêts chinois en
RDC
C'est en 1961 que la Chine a noué des relations
diplomatiques avec la RDC en installant son ambassade à Stanley ville,
actuel Kisangani. Toutefois, les turbulences politiques qui survinrent au
lendemain de l'indépendance - culminées par l'assassinat du
Premier ministre Patrice Emery Lumumba et l'accession au pouvoir de Joseph
Désiré Mobutu - conduisirent à la fermeture de cette
ambassade suivant les logiques de la guerre froide. Il fallut attendre 1972
pour qu'elle soit à nouveau ouverte247(*). Et si en 2006, l'ambassadeur Fan Zhenshui dressait
un bilan prodigieux248(*) de la coopération entre les deux pays, la
Chine devait oeuvrer davantage pour s'imposer aux partenaires traditionnels en
l'occurrence les Etats-Unis, la Belgique, l'Angleterre et la France249(*). Ainsi, dans le but d'ancrer
ses positions dans ce pays, la Chine s'est engagée à financer
à hauteur de plus de 11 milliards de dollars américains la
construction de plusieurs autoroutes, routes et voies ferrées ;
toutes orientées vers les sites au potentiel minier important.
Satisfaisant le président Joseph Kabila qui y
trouvait des arguments pour sa campagne électorale, les protocoles
d'accord pour ce financement ont été signés
par le ministre d'Etat aux infrastructures, travaux publics et
reconstruction, Pierre Lumbi Okongo et le directeur général du
Groupement des entreprises chinoises le 18 septembre 2007. Evalués
à cinq milliards de dollars, le premier accord porte sur les travaux de
construction ou de modernisation des infrastructures routières et
ferroviaires250(*). Le
second, d'un montant de 6.500.000.000 de dollars vise la construction de 31
hôpitaux de 150 lits équipés, 145 centres de santé
de 50 lits équipés, de deux universités et de 5000
logements sociaux. En exploitant l'opportunisme et la cécité
stratégique des pouvoirs publics congolais, l'ambassadeur chinois en RDC
Fan Zhenshui a su négocier des mains de maître ces accords dont
l'enjeu géostratégique nécessite d'être
décrypté. On peut l'analyser sous quatre angles au moins; sous
l'angle de ce que la Chine tirait de ces accords, sous celui de
l'opportunité de l'orientation des infrastructures à construire,
des modalités de leur réalisation et enfin sous l'angle de la
réaction des partenaires traditionnels de la RDC.
Pour ce qui est du premier, il a été
dit que la géopolitique africaine de la Chine repose sur trois
enjeux : le ravitaillement en hydrocarbures, la quête des
débouchés et des marchés pour sa croissance
économique, l'expansion technologique et la promotion de son rayonnement
international. En conséquence, aux termes de ces accords, la Chine
à tenu à cristalliser ses dividendes. Dans le premier accord, les
deux parties conviennent qu'elle va exploiter les mines congolaises pendant 30
ans dans la province du Katanga comme contrepartie. Dans le deuxième, il
est décidé que la Chine recouvrira son argent par le
système de péage pendant un temps indéterminé selon
le modèle « Construire, exploiter et rétrocéder
»251(*). Il s'agit
donc d'un investissement à long terme qui permet à la Chine de
fixer ses intérêts dans le pays.
Deuxièmement, en ce qui concerne
l'opportunité de l'orientation faite aux infrastructures à
construire dans le premier accord, une lecture géopolitique et
géostratégique amène à voir leur orientation vers
les sites au fort potentiel minier (Kasaï, Lubumbashi, Likasi-Kolwezi,
Kivu, etc.) que la Chine s'est arrogée le monopole de l'exploitation sur
une trentaine d'année. Auquel cas comment comprendre
l'opportunité de ces infrastructures lorsque dans les zones rurales
l'absence du minimum vital, de médecins, de médicaments,
d'enseignants, d'eau et d'électricité hypothèquent
l'épanouissement des populations congolaises et les livrent aux groupes
rebelles ?252(*)
Troisièmement, pour ce qui est la
réalisation de ces infrastructures, il s'agit pour la Chine de trouver
un nouveau terrain d'expérimentation de sa technologie, des
marchés pour ses entreprises et la main d'oeuvre à sa pesante
démographie.
Quatrièmement enfin, ces accords
étaient pour Pékin un moyen d'ôter aux partenaires
classiques de la RDC leurs acquis et de neutraliser leurs ambitions futures. On
comprend ainsi pourquoi les pays de l'UE sous le couvert du Fond
Monétaire International (FMI) exigeaient la révision des
modalités de ce contrat alors que les Etats Unis et la Banque Mondiale
exigeaient son annulation pure et simple253(*). Quitte à ce que ces accords soient un jour
renégociés, il ressort in fine que la Chine est parvenue
à neutraliser les rapports de forces qui l'opposaient aux partenaires
classiques de ce pays. Elle a pu contourner les distances qui constituaient
l'obstacle majeur à l'exploitation des ressources minières dont
elle a désormais le monopole. L'ancrage de ses intérêts en
RDC est de ce fait un acquis sur le long terme.
CONCLUSION
En somme, il était
question dans ce chapitre de montrer comment les puissances en projection dans
le golfe de Guinée se servent de leur intelligence
géostratégique pour y ancrer et cristalliser leurs
intérêts. Il a permis de voir que deux postures sont à
l'oeuvre dans cette perspective. Suivant les conjonctures, les
opportunités et les intérêts à conquérir ou
à défendre, ces puissances s'exercent tant dans l'espace maritime
que dans l'espace continental de la région. La détermination
à maximiser leurs dividendes, à renverser ou à obstruer
l'essor de celles des autres fait d'elle un glacis
géostratégique.
CHAPITRE IV
DE LA ``GLACISATION'' DU GOLFE DE GUINEE
Au-delà de la conduite d'opérations
militaires à l'échelle macrogéographique en temps de
guerre254(*), la
rationalité géostratégique accorde en temps de paix une
grande importance au concept de glacis. Il se définit comme un
``espace-temps'' d'information plus qu'un simple terrain de manoeuvre dans
lequel se teste la détermination de l'adversaire ou de l'ennemi en
renforçant l'avantage du temps dont dispose la défense par le
retardement de l'exécution de ses plans255(*). Cependant, si la mise en
disposition d'un espace au service d'un intérêt politique par la
conduite diplomatico-stratégique « a pour sens
spécifique d'être dominée par le risque de guerre,
d'affronter des adversaires en une rivalité incessante dans laquelle
chacun se réserve le droit de recourir à l'ultime raison,
c'est-à-dire la guerre»256(*), il s'avère pertinent d'appréhender le
golfe de Guinée comme un glacis géostratégique. En ce
sens, ce chapitre vise à montrer qu'il représente un cadre
d'affrontements pour la facilitation, la maximisation du succès des
décisions stratégiques des grandes puissances (Section I) ainsi
qu'un espace para-sécuritaire et d'expérimentation d'avant-postes
pour les prémunir ou les préparer aux manoeuvres de grande
ampleur (Section II).
SECTION I : LE GOLFE DE GUINEE : UN
``ESPACE-TEMPS'' STRATEGIQUE DES PUISSANCES DOMINANTES
Si on corrobore avec Yves Lacoste la restriction
du qualificatif "géostratégique" aux conflits dans lesquels
« tel détroit, tel passage, tel archipel, tel gisement ou tel
espace ethnique » n'est plus la scène inerte d'une
rivalité interétatique, mais son enjeu fondamental et son facteur
déterminant257(*), l'approche géostratégique des
initiatives diplomatiques dans le golfe de Guinée amène à
dire que cette région ne se réduit pas au cadre passif
d'affrontements entre les grandes puissances. Il est pour elles un
espace-temps de neutralisation réciproque, d'information,
d'expérimentation et de test de leur détermination dans la lutte
hégémonique qui les y oppose.
Paragraphe 1 : Le golfe de Guinée comme
espace-temps de neutralisation ennemie et d'information en vue d'une meilleure
décision stratégique
Les initiatives diplomatiques des grandes puissances
dans le golfe de Guinée travaillent à faire de cette
région un espace susceptible de neutraliser la progression de leurs
ennemis potentiels ou réels et de fournir du temps pour élaborer
les meilleures stratégies de riposte.
A- L'espace-temps d'obstruction des
progressions ennemies
En multipliant chacune des initiatives dans le golfe
de Guinée, chaque puissance s'attache à maximiser ses positions
dans la région pour pouvoir les utiliser dans l'obstruction des buts
géopolitiques et stratégiques de ses ennemis ou de ses
adversaires. Pour ce qui est des ennemis nous prendrons le cas des terroristes
et des pirates. Pour les adversaires, nous illustrerons notre propos par
l'ensemble des déploiements des puissances en question, puisque chacune
se positionne en s'opposant aux autres et que ses positions présentent
de grandes probabilités d'être utilisées en cas de conflit
armés.
Le déploiement géostratégique et
pétrostratégique américain dans la région contre
les terroristes islamistes (ennemis numéro un actuel des
Etats-Unis), s'inscrit dans cette logique. En réalité, la
transposition de la GWAT dans le golfe de Guinée et en Afrique en
général représente pour les Etats-Unis un puissant moyen
de contenir et d'endiguer le développement du terrorisme en Afrique. Du
Plan sahel à l'US AFRICOM, un ensemble de forces et de programmes
militaristes258(*) plus
préventifs qu'expéditifs ont fait du golfe de Guinée, de
la corne de l'Afrique et du Maghreb des zones grises prioritaires dans la
GWAT259(*). La
susceptibilité que ces régions deviennent « le
prochain champ de bataille dans la guerre contre le
terrorisme »260(*) justifie l'appréhension des autorités
de Washington et permet de comprendre cette stratégie préventive.
En fin d'année 2008, le Général Jones, commandant de l'US
EUCOM expliquait à propos des missions de l'US AFRICOM:
En nous efforçant de contribuer à endiguer la
détérioration de la situation de ce continent qui ne cesse de
prendre de l'importance, nous diminuons le potentiel que présente
l'Afrique pour devenir le prochain front dans la guerre contre le
terrorisme261(*).
L'endiguement de la transposition et du
développement du terrorisme dans ces régions d'importance
stratégique s'explique donc par la volonté des Etats-Unis d'y
opérer une exemption stratégique pour ne pas avoir à
lutter sur deux fronts. Il convient de rappeler que malgré leur
puissance militaire, la pacification du Proche et Moyen Orient demeure
hypothétique. Ainsi, la mission première de l'US AFRICOM est
d'empêcher les problèmes africains de
dégénérer en crises et celles-ci en catastrophes262(*). Cette stratégie
prémonitoire justifie le soutien que les Etats-Unis et toutes les
puissances en projection dans les pays du golfe de Guinée multiplient
pour ``aider'' les pouvoirs publics à lutter contre les islamistes, les
pirates, les rebelles et l'insécurité en général.
Du Cap-Vert en Angola, leur présence militaire dans la région
trouve de ce fait une cynique légitimation : la lutte contre le
terrorisme, l'insécurité et la criminalité maritime.
Sur un tout autre plan, les initiatives de chaque
puissance dans la région heurtent les intérêts des autres.
Elle devient de ce fait l'adversaire des autres. Ce fait permet de comprendre
la volonté des puissances occidentales - conduites par les Etats-Unis,
la France et l'Angleterre - de contenir l'avancée des puissances
émergentes - Chine, Inde et Brésil plus particulièrement -
dans leurs pré-carrés du golfe de Guinée.
Appréhendée comme le nouveau porte
flambeau du ``péril jaune''263(*), la montée en puissance de la Chine sur la
scène internationale et son activisme en Afrique depuis le début
des années 2000 inquiètent les puissances occidentales et
l'érige en ennemi potentiel. En 1973 déjà, Alain
Peyrefitte avait popularisé la phrase de Napoleon
Ier : « Quand la Chine s'éveillera, le
monde tremblera »264(*). A lire Freddy Mulongo, avec 1,3 milliards
d'habitants, soit un peu plus du cinquième de l'humanité, la
Chine est le deuxième pôle mondial d'attraction des capitaux
étrangers. Sa croissance économique a augmenté de 136%
depuis 1990 et l'agriculture ne représente plus que 20% de son PIB. Avec
une diaspora de 60 millions d'individus répartis dans 119 pays du globe,
le commerce chinois s'accroit de 15% par an, avec un excédent de 16
milliards de dollars et des réserves en devises estimées à
plus de 100 milliards265(*).
La Chine parvient à imposer sa vision des
relations internationales à l'ONU, convoque en sommet l'UE et
amène les pays membres à se démettre de leur orgueil
d'Homme blanc266(*). En
Afrique et dans le golfe de Guinée, la Chine est devenue le premier
fournisseur267(*).
L'Angola est désormais son premier pôle pétrolier devant
l'Arabie Saoudite avec 456.000 barils/jour. Le Nigéria, la Guinée
Equatoriale, le Gabon, le Cameroun et le Congo lui ont octroyé
d'importantes concessions pétrolières.
L'organisation du sommet sino africain, signe de
défiance aux puissances occidentales, le souhait d'Olusegun Obasanjo
(alors président en exercice de l'OPEP) de voir la Chine diriger le
Monde268(*) dans son
discours de toast le 26 avril 2006 à Hu Jintao en visite officielle au
Nigéria et le troc corrosif passé le 18 septembre 2007 entre
Pékin et la RDC269(*) sont autant d'illustrations du réveil de
la Chine. Cette montée en puissance est devenue pour le monde occidental
une préoccupation majeure surtout pour les Américains pour qui
l'activisme chinois est susceptible de
(...) conduire à des frictions, voire un conflit
ouvert, entre Beijing et Washington.
Les Etats-Unis, par conséquent, ont besoin d'une
stratégie d'ensemble cohérente qui cordonne ses instruments de
pouvoir diplomatique, militaire et économique afin de contrer
l'influence grandissante de la Chine en Afrique270(*).
La France et l'Angleterre se sont mobilisées
pour endiguer sa progression dans le glacis africain271(*). La logique
d'action/réaction qui en résulte conduit à
l'émergence d'un nouvel enjeu : faire du golfe de Guinée un
espace-temps d'information pour l'élaboration et le perfectionnement des
stratégies en cas de grande guerre.
B- L'espace-temps d'information en vue de
l'élaboration et du perfectionnement des décisions
stratégiques
Le golfe de Guinée est un espace
stratégique. Or si l'objet de la stratégie est de conférer
« un caractère conscient et calculé aux
décisions par lesquelles on veut faire prévaloir une
politique »272(*), la géostratégie fournit de par la
connaissance des réalités de l'espace, des données
susceptibles de faciliter l'élaboration, l'amélioration ou le
perfectionnement de la décision des stratèges. Il convient alors
d'occuper et maîtriser les espaces qui, construits en glacis, travaillent
à rendre les instruments intellectuels de la décision
stratégique plus précis et plus efficaces. D'après Franck
Debié et ses paires, « La "géostratégie" n'est
vraiment "stratégique" que si elle utilise l'espace, la
réalité "géographique", de manière à servir
la décision du stratège »273(*). Cependant,
Si l'espace a une chance de trouver quelque utilité
pour la pratique stratégique, c'est d'abord en fournissant du temps et
de l'information. L'espace que cherche à conquérir la
géostratégie c'est un espace/temps. La géostratégie
fait partie de la stratégie dans la mesure où le stratège
se préoccupe d'organiser son espace pour améliorer le temps et
l'information dont il dispose pour prendre sa décision. (...)
Temporiser, utiliser toutes les possibilités de l'espace pour gagner du
temps et recueillir de l'information. (...). Si la géostratégie
organise l'espace pour gagner du temps c'est pour rendre plus sûre la
décision du stratège. Du temps et de l'information, c'est
l'information qui est la plus importante : le temps ne sert à rien si
l'espace est muet274(*).
De ces considérations théoriques, le
golfe de Guinée s'illustre de par sa position stratégique comme
cet espace-temps du géostratège. Au travers d'initiatives
diplomatiques, la détermination des grandes puissances à occuper
et à contrôler cette région d'Afrique ne repose donc pas
seulement sur des buts géopolitiques. Leurs déploiements dans
l'espace maritime et continental tel qu'il ressort du chapitre
précédent visent bien un but géostratégique :
maximiser leurs positions, y tirer des informations pour pénétrer
et comprendre les sources vitales et les logiques d'actions de leurs
adversaires afin de pouvoir les utiliser en cas d'affrontements
armés.
C'est durant la Deuxième guerre mondiale que
les grandes puissances ont mesuré la dimension stratégique du
continent africain en général. La lutte pour l'occupation et le
contrôle de son flanc ouest s'inscrit dans cette logique. Par ailleurs,
l'information est au coeur des projections diplomatico-stratégiques des
grandes puissances dans la région. Point n'est besoin de rappeler que
l'une des missions fondamentales des représentations diplomatiques est
l'information. On peut dès lors comprendre pourquoi ces puissances se
sont aussi attachées à y ouvrir des ambassades. De plus, le
renseignement est aussi parmi les missions fondamentales des leurs forces qui
quadrillent la région. Suivant le principe de l'actionable
intelligence, associant militaires, diplomates et fonctionnaires civils,
l'AFRICOM est par exemple appelé à améliorer le
renseignement au service de la veille sécuritaire
américaine275(*).
Le golfe de Guinée est par ailleurs un continuum agonique où
chaque puissance met à l'épreuve la détermination de ses
adversaires.
Paragraphe 2 : Le golfe de Guinée comme espace
d'affrontement et de test de la détermination des puissances
adverses
Les luttes de positionnement qui opposent les
grandes puissances dans le golfe de Guinée leur permettent de mesurer
chacune sa capacité de projection et celle de ses adversaires. En
mettant réciproquement en péril leurs intérêts dans
la région, elles deviennent des ennemis potentiels. Ainsi, le golfe de
Guinée est devenu un espace d'affrontement symbolique et de test de la
détermination de chacune des puissances en prévision d'un
affrontement armé éventuel.
A- L'espace d'affrontement symbolique en prévision
d'un éventuel conflit armé ou de la probable guerre des
matières premières
Les relations interétatiques
présentent toujours un risque d'affrontement armé276(*). Ainsi, le golfe de
Guinée apparait comme un champ de bataille stratégique dans
lequel les grandes puissances s'affrontent dans la recherche d'une plus grande
influence mondiale. Le risque que ces affrontements du moins symboliques
basculement vers un conflit armé est réel en
référence au fait que la plupart des ressources pour lesquelles
ces puissances s'affrontent sont des ressources épuisables. Se
raréfiant, ces ressources sont susceptibles de s'inscrire dans un futur
proche dans une logique darwinienne où seuls les plus forts pourront les
quérir. A lire Michael T. Klare277(*), les grandes puissances envisagent désormais
l'émergence d'un théâtre d'opération global
où l'élément déterminant sera la lutte pour les
ressources vitales bien plus que l'ont été jusqu'aux
années 1990 les idéologies et l'équilibre des forces entre
les puissances. De ce fait, celles-ci s'attachent à quadriller les
régions stratégiques ou qui abritent d'importantes ressources, y
expérimentent leurs doctrines militaires et reconfigurent leurs forces
afin de pouvoir l'emporter dans un tel environnement278(*).
En Chine par exemple, dans le rapport de
l'année 2006 intitulé Puissance Militaire de la
République Populaire de Chine, le ministère de la
défense chinoise appréhendait la compétition pour les
ressources et l'éventualité d'un conflit au sujet de Taiwan comme
causes potentielles susceptibles de déclencher une guerre entre les
États-Unis et la Chine279(*). En conséquence, ces deux facteurs ont
été placés au coeur de la réflexion
stratégique et de la modernisation militaire de l'armée chinoise.
Pour cette guerre économique, Michael T. Klare note que dans
l'édition 2008 de ce rapport, la Chine envisage de renforcer sa
capacité de projection dans les régions dans lesquelles elle tire
ses ressources, notamment les hydrocarbures280(*).
Les Etats-Unis quant à eux ne sont pas
restés en marge de cette préparation281(*) pour une éventuelle
guerre des matières premières ou un conflit quelconque contre ses
adversaires européens ou asiatiques. Même si avec les premiers ils
sont liés par des accords de défense tels que celui de l'OTAN
(Organisation du Traité de l'Atlantique Nord), l'inconciliabilité
de leurs intérêts dans la région n'augure pas de lendemain
meilleurs. Comme illustration, on peut évoquer l'unilatéralisme
de plus en plus marqué de Washington et la guerre d'Irak. Nombreux sont
les analystes qui pensent que l'AFRICOM n'est qu'une artillerie
américaine pour affermir sa superpuissance dans le golfe de
Guinée282(*). En
outre, les négociations pour l'installation de son quartier
général à São Tomé et Principe alors
qu'initialement Washington optait pour le Maroc283(*) traduit la stratégie
américaine de mieux se positionner dans la région et
acquérir des facilités de projection à l'intérieur
du continent.
Par ailleurs, à la lumière de
l'histoire récente de l'unilatéralisme américain,
l'intervention en faveur du Koweït lors de son invasion par Saddam Hussein
en 1990 et les deux guerres du Golfe, en1991 et en 2003, montrent que la
géopolitique américaine des hydrocarbures s'inspire
fondamentalement de la doctrine du président Jimmy Carter qui stipulait
que les États-Unis ne pouvaient permettre l'émergence d'une
puissance ennemie dans le contrôle des flux pétroliers du Golfe
Persique284(*). De ce
fait, dans le golfe de Guinée, l'objectif qui sous-tend le dispositif
diplomatique et militaire américain est « d'être en mesure de
dicter l'avenir de la politique énergétique mondiale » pour
reprendre les termes de l'ancien Vice-président Dick Cheney285(*).
La France et l'Angleterre quant à elles se
mobilisent aussi dans cette course sur l'avenir géopolitique des
ressources vitales. Sous le couvert de l'UE, la mise sur pied de l'EUFOR, dont
``l'humanisme sélectif''286(*) masque mal ses enjeux
géostratégiques287(*), montre que ces puissances n'entendent pas rester en
marge du glacis africain que représente désormais le golfe de
Guinée. Enfin, la résignation de Nicolas Sarkozy sur le retrait
des forces françaises répond au souci de Paris de
préserver sa main mise sur son pré-carré288(*). Le golfe de Guinée
apparait ainsi comme le centre de gravité des intérêts
européens, américains et asiatiques289(*). En conséquence,
cette région devient aussi pour chacune des puissances un espace
où elle peut éprouver la détermination des autres.
B- L'espace de test de la détermination des
adversaires
L'analyse des rivalités diplomatiques,
militaires et économiques des grandes puissances et des puissances
émergentes dans les pays du golfe de Guinée amène à
penser qu'en s'affirmant dans cette région, elles le font aussi dans
tout le continent et delà sur la scène internationale. Leurs
initiatives participent de ce fait à cette dynamique d'escarmouches, de
mise à l'épreuve pour déterminer jusqu'où peut
aller les autres.
L'enchevêtrement de ces logiques amène
à appréhender le golfe de Guinée comme un guet-apens
stratégique où les grandes puissances s'attachent à mettre
en difficulté les autres et éprouver leurs capacités de
projection290(*). Les
Etats-Unis ont de ce fait montré qu'ils demeuraient le premier
``prédateur''291(*) des hydrocarbures, réservant à
l'AFRICOM (dont la compétence s'étend sur les cinquante Etats
membres de l'Union Africaine à l'exception de l'Egypte) le droit de
lever par la force tout obstacle à cette fin car l'une de ses
mission est de
Développer la coopération militaire avec les
pays africains, d'apporter un soutien à des missions non militaires et
de mener des opérations militaires sur le continent africain si
elles sont décidées par le gouvernement
américain292(*).
La Chine et l'Inde ont quant-à eux fait
renaître le ``péril jaune''293(*) en bouleversant les équilibres
géopolitiques de la région ; le Brésil s'affirme
désormais comme une puissance malgré l'insuffisance des ses
moyens militaires, industriels et technologiques294(*) ; la France et
l'Angleterre sont déterminés à garder leurs
pré-carrés respectifs.
Tout porte donc à penser que chacune de ces
puissances est résolue à marquer sa présence dans le champ
stratégique d'exploitation des ressources africaines et du golfe de
Guinée plus particulièrement. Par ailleurs, construit en glacis,
cette région est aussi devenue pour ces puissances un cadre
d'endiguement des grandes menaces à leur sécurité et
d'expérimentation de leurs stratégies de puissance.
SECTION II : LE GOLFE DE GUINEE COMME ESPACE
``PARA-SECURITAIRE'' ET D'EXPERIMENTATION DES STRATEGIES
DE PUISSANCE
Ce n'est pas par philanthropie que
les grandes puissances s'attachent à transposer leur protectorat
sécuritaire en Afrique ou dans le golfe de Guinée. Si cette
région est devenue depuis la fin de l'année 2001 leur glacis,
elle ne se limite pas à un simple théâtre de
rivalités géopolitiques ou à un espace-temps d'information
et de mise à l'épreuve. Elle représente aussi pour elle un
cadre ``para-sécuritaire'' et d'expérimentation de leurs
stratégies de puissance.
Paragraphe 1 : Un cadre
``para-sécuritaire'' pour les grandes puissances
Assurer l'indépendance et la
sécurité intérieure et extérieure est l'un des
objectifs fondamentaux de tout Etat295(*). Cependant, les bouleversements sécuritaires
induits de la fin de la Guerre froide ont conduit à l'affranchissement
de la notion de sécurité du seul paradigme militaire. La
distinction traditionnelle entre menaces intérieures et
extérieures a perdu sa crédibilité. Les
événements qui se produisent dans un pays lointain peuvent
générer des ondes d'instabilité susceptibles de toucher
les autres pays du monde. De ce fait, la notion de sécurité
implique désormais la protection de l'environnement, l'acquisition des
ressources stratégiques, la lutte contre la prolifération des
armes légères et de destruction massive, le trafic des drogues et
les menaces asymétriques que constituent le terrorisme et la piraterie
maritime296(*). C'est
donc dire que si les grandes puissances s'attachent à conquérir
les ressources du golfe de Guinée, à lutter contre ces
dérives ou à fournir d'importants soutiens aux pays de la
régions dans cette perspective, c'est pour assurer au préalable
leur propre sécurité.
A- La sécurisation par l'acquisition des ressources
stratégiques
La conquête du monopole sur les ressources
stratégiques du golfe de Guinée repose sur la volonté des
grandes puissances d'assurer à leurs populations et à leurs
industries des chances maximales de survie en cas de pénurie mondiale de
ces ressources puisqu'elles sont épuisables. Il est à noter que
ces puissances sont pour la plupart dotées d'importantes ressources,
mais celles-ci sont conservées pour les prémunir de
l'épuisement des ressources de leurs fournisseurs africains ou d'Asie
Orientale. Les Etats-Unis par exemple disposent d'importantes ressources
énergétiques (charbon, pétrole et gaz naturel) dans les
réserves protégées d'Alaska297(*) ; la Chine est le
deuxième producteur mondial de charbon et onzième producteur du
pétrole298(*).
L'offensive de ces puissances sur les hydrocarbures
du golfe de Guinée299(*) représente de ce fait une manoeuvre de
sécurisation et de mise à l'abri même si la
réflexion est de plus en plus tournée vers le
développement des biocarburants. Aussi bien pour les Etats-Unis, le
Brésil, la Chine, l'Inde, la France et la Grande Bretagne,
l'accès aux hydrocarbures du golfe de Guinée est une
priorité géostratégique300(*). Par ailleurs, leur sécurité
dépend aussi de l'endiguement du terrorisme et de la criminalité
maritime dans la région.
B- La sécurisation par la lutte contre le
terrorisme et la piraterie maritime
Les puissances en projection dans le golfe de
Guinée ne peuvent mieux y réaliser leurs politiques et
stratégies de puissance si cette région n'est pas
sécurisée. Or la mettre à l'abri de
l'insécurité revient à endiguer sur l'ensemble du
continent le trafic des narco-stupéfiants, les rebellions, les menaces
terroristes et la criminalité maritime qui défient les
capacités militaires et logistiques des Etats africains. C'est dans
cette logique que les puissances qui ont des intérêts dans le
continent ont initié des programmes de lutte et de renforcement des
capacités africaines au maintien de la paix301(*). Toutefois, ces programmes
ne sont pas aussi désintéressés qu'ils le paraissent
puisqu'en assurant la sécurité des régions dans lesquelles
elles tirent leurs ressources stratégiques, ces puissances assurent au
préalable leur propre sécurité. En mars 2006 par exemple,
le Général James Jones, commandant de l'US EUCOM résumait
en ces termes l'intérêt croissant que les Etats-Unis portent au
continent africain :
L'Afrique est un impératif stratégique mondial
pour l'Amérique. Il importe donc de reconnaître que les questions
de sécurité africaines pèseront de plus en plus sur la
sécurité du territoire américain302(*).
Les pays de l'UE partent du même principe et la
mise sur pied de l'EUFOR additionné au maintien des forces
française en sont les illustrations. Dans le golfe de Guinée, les
menaces terroristes au Nigéria, la montée de la
criminalité maritime tout au long de l'année 2008 dans le delta
du Niger, à Limbé et dans la presqu'île de Bakassi au
Cameroun, au large de Libreville au Gabon, dans l'île de Bioko en
Guinée équatoriale et en Angola ont mis en éveil tant les
gouvernements des pays concernés que des grandes puissances303(*).
Les Etats-Unis en ont trouvé des arguments
additionnels pour légitimer la GWAT et la création d'AFRICOM, la
France et les pays de l'UE ont convoqué le fameux droit
d'ingérence pour justifier leur présence militaire. Or l'analyse
amène à voir que celui-ci n'est valable que si leurs
intérêts sont menacés.
Au Cameroun par exemple, en septembre 2008, une
cinquantaine d'individus cagoulés et bien armés ont
débarqué à Limbé avec des embarcations rapides et
pris d'assaut six banques du centre-ville ; opéré en toute
quiétude leur forfait et repris le large après avoir mis sur le
carreau un mort. L'affaire n'a intéressé que les autorités
de la défense camerounaise. Cependant, au lendemain de l'attaque du
navire français Bourbon Sagitta au large des côtes camerounaises
dans la nuit du 30 au 31 octobre 2008 et de l'enlèvement de ses dix
membres d'équipage (sept français, deux camerounais et un
tunisien), le président Biya est revenu en catimini d'un séjour
privé en Suisse et a reçu le 3 novembre l'ambassadeur
français au Cameroun Georges Serre304(*). Avec le soutien français, il a
négocié avec les Bakassi Freedom Fighters,
libéré les dix otages et les a reçu sur fond de
propagande au Palais de l'Unité305(*). Le Cameroun a par la suite donné son quitus
aux gouvernements français et américain de faire de leur possible
pour lutter contre ces ``assaillants''306(*). Le déploiement des forces navales
étrangères dans le golfe de Guinée participe de ce fait
plus à cette dynamique de sécurisation de l'exploitation
pétrolière et halieutique que des Etats de la
région307(*).
Chaque puissance s'attache plus à assurer la sécurité de
ses exploitations que des populations riveraines. La lutte contre le terrorisme
et la criminalité maritime dans le golfe de Guinée
relèvent donc plus des enjeux sécuritaires individuels et des
moyens d'hégémonisation, d'expérimentation des
stratégies de puissance que de protectorat
désintéressé.
Paragraphe 2 : Un espace d'expérimentation des
stratégies de puissance
Si on convient avec Philippe Moreau Defarges que la
réflexion géopolitique tourne autour de la détention de la
puissance décisive dans le monde futur308(*), les Etats qui aspirent à cette puissance se
doivent de trouver des glacis pour y expérimenter leurs
stratégies. L'enjeu est de détenir ce dont Sophie Chautard
appelle ``la mondialité'' ; concept qu'elle applique aux régions
qui par leur avantages stratégiques, intéressent de nombreux
acteurs, et aux puissances capables de posséder ces
régions309(*). De
par ses enjeux, le golfe de Guinée est l'une d'entre elles.
L'affirmation de la superpuissance américaine et le défi de la
Chine sont les deux cas qui illustreront notre propos.
A- L'affirmation de la superpuissance
américaine
Au début des années
1990 lorsque les Etats-Unis ont opéré un repli stratégique
vers le continent africain, rompant avec la sous-traitance stratégique
qui avait jusque là caractérisé sa politique africaine,
nombreux sont les analystes qui entrevoyaient déjà les
bouleversements géopolitiques et géostratégiques qui
allaient en résulter310(*). Depuis la fin de l'année 2002, avec
l'émergence du golfe de Guinée comme nouveau pôle
pétrolier et l'appropriation du contre terrorisme mondial, les
Etats-Unis se sont faits plus présents dans la région, y
déployant tant dans l'espace maritime que continental leurs forces,
leurs multinationales et entreprises commerciales311(*). De l'AGOA à
l'AFRICOM, Washington s'affirme comme une superpuissance dont les forces
militaires quadrillent le monde. Sous fond d'hégémonisme, cette
force vient à point nommé s'ajouter à l'EUCOM
centré sur l'Europe ; la Central Command au Proche et
Moyen Orient, La Pacific Command en Asie dans le pacifique et
l'Océan Indien, L'us Northern Command en Amérique du
Nord et l'US Southern Command en Amérique du Sud.
Malgré la concurrence de plus en plus
marquée des puissances émergentes et la résistance des
partenaires traditionnels des pays du golfe de Guinée, les Etats-Unis
s'affirment par le poids de leurs multinationales pétrolières
(Exon Mobil, Chevron, Texaco, Philips Petroleum, Ocean Energy, Noble Energy, et
Grynberg Petroleum) et de leurs arsenaux diplomatiques et militaires312(*). Sur les questions relevant
de la lutte contre le terrorisme et de la criminalité maritime, les
Etats-Unis contraignent à la coopération et à la
sous-traitance leurs adversaires européens et asiatiques313(*). Dans le golfe de
Guinée, dans la corne de l'Afrique, en Europe, dans le pacifique ou dans
l'Océan Indien, les vaisseaux américains suivent les tankers,
protègent les plate-formes qu'exploitent leurs multinationales
pétrolières.
B- Le défi de la Chine
Sous le gouvernement de Hu Jintao, le golfe de
Guinée et l'Afrique en général est devenu le cadre de la
matérialisation de l'effectivité du ``réveil''314(*) de la Chine. L'offensive
diplomatique des autorités de Pékin a culminé avec
l'organisation du premier sommet sino-africain, l'opérationnalisation du
fameux ``partenariat gagnant-gagnant'' et son ancrage en Afrique ont conduit
à imposer la Chine comme une puissance stratégique d'appoint.
De 2000 à 2007 les échanges
commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont été multipliés
par cinq, passant de 10 à 55 milliards de dollars, devant aller
au-delà de 100 millions en 2010315(*). Ce pays est devenu le premier fournisseur et le
troisième client du continent derrière les Etats-Unis et la
France. Plus de 800 sociétés chinoises y sont installées
et emploient un peu plus de 130 000 travailleurs chinois. Ces chiffres
devraient doubler voire tripler en 2015316(*). Ayant perdu l'Irak (occupé par les troupes
américaines), la Chine s'est tournée vers les pays du golfe de
Guinée qui assure 30 % de ses importations pétrolières.
Enfin, elle s'impose en pourvoyeur de fonds, annulant la dette de ses
fournisseurs et offrant des milliers de bourses d'étude317(*).Quels sont les clés
de cette montée en puissance sur la scène africaine?
Christian Harbulot pense qu'elle se trouve dans
l'inscription des rapports sino-africains dans ``une triple
légitimité'': la légitimité historique issue de
l'implication de la Chine dans les luttes de décolonisation de plusieurs
pays africains, la promotion des principes de non-ingérence et de
neutralité et enfin l'héritage tiers-mondiste de la guerre
froide318(*).
Cette analyse certes pertinente, souffre de se
focaliser sur les présupposés des rapports sino-africains et
méconnait leur aspect stratégique qu'elle prétend
étudier. De plus, en parlant de ``légitimité'', Christian
Harbulot amène à penser que la Chine-Afrique est une induction
naturelle du cheminement historique qui n'est nullement similaire entre les
deux peuples319(*). Et
lorsqu'il convoque la conférence de Bandoeng pour illustrer la
participation chinoise à la décolonisation du continent, il
semble ignorer que l'anticolonialisme tant des Etats-Unis, de l'Union
Soviétique et de la Chine ne se justifiait que par leur volonté
de voir les empires coloniaux se disloquer pour qu'ils puissent avoir leur part
dans l'exploitation des ressources africaines comme on le réalise
aujourd'hui. Cette conférence était donc plus pour la Chine un
moyen de se rapprocher des pays africains. Parlant de la ``coopération
sans conditionnalités'' et de la neutralité320(*), les analystes qui
convoquent ce principe pour justifier le succès de la Chine en Afrique
semblent ignorer qu'elle ne coopère qu'avec ceux qui reconnaissent son
unité en méconnaissant Taiwan. Le problème tibétain
est venu s'ajouter à ces conditionnalités non-dites mais
réelles. La non-ingérence et la neutralité brandies par
Pékin ne sont donc que des données fictives qui tendent à
différencier théoriquement la Chine des partenaires
occidentaux.
L'intelligibilité de la stratégie de
puissance de la Chine ne peut donc se faire que si elle est passée au
crible de l'analyse géopolitique et géostratégique. Dans
cette perspective, il ressort que la Chine a su tirer profit de la
cécité stratégique des leaders africains. Elle a su
construire et instrumentaliser des liens dits historiques qui la lient aux
Etats africains. Par son intelligence stratégique, elle a
été la mieux à expérimenter les usages
géostratégiques de la diplomatie ; problématique
centrale de cette étude. Enfin, par son ``partenariat-gagnant gagnant''
et l'émulation de son ``bon samaritariat'', elle a pu s'imposer en moins
d'une décennie comme la puissance émergente la plus
impressionnante du monde actuel, rivalisant et ravissant la vedette aux
occidentaux dans leurs pré-carrés africains321(*).
Il s'avère de ce fait naïf de penser que
le succès de la Chine en Afrique est une téléonomie
historique, ou encore l'induction de sa ``non ingérence'' dans la vie
politique des Etats africains. En instrumentalisant l'échec de la
coopération entre les Etats africains et leurs partenaires du Nord, la
Chine a conçu ces principes diplomatiques abstraits dans le seul but de
s'intégrer dans le champ des manoeuvres d'occupation et d'exploitation
de l'espace africain. En ce sens, son activisme en Afrique et plus
particulièrement dans les Etats du golfe de Guinée ne saurait se
limiter à la poursuite des buts géopolitiques. Sous l'angle
géostratégique, Pékin oeuvre aussi pour l'occupation de
cet espace stratégique afin d'affirmer la mondialité de sa
puissance322(*).
CONCLUSION
En somme, le golfe de Guinée
est de nos jours au coeur des enjeux géopolitiques,
géoéconomiques et géostratégiques des grandes
puissances qui en font leur glacis. Espace-enjeu, il est devenu à la
fois un espace-temps d'information, d'obstruction des buts géopolitiques
et stratégiques adverses, de sécurisation, de mise à
l'épreuve et d'expérimentation des stratégies de
puissance.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude sur la question
essentielle des usages géostratégiques de la diplomatie dans
l'occupation de l'espace africain à partir du cas de golfe de
Guinée, il ressort que ceux-ci reposent sur des manoeuvres de
transformation de cette région au mieux d'intérêts
politiques et stratégiques. L'enchevêtrement des
intérêts des acteurs en place conduit à faire d'elle un
cadre d'émulation des rapports de force et de dialectique des
intelligences.
Sous le couvert de la coopération et de
l'interdépendance entre les Etats, les grandes puissances s'y projettent
et sont accueillis avec euphorie par les pouvoirs publics au mépris de
la célèbre maxime de Georges Washington selon laquelle
« aucune nation ne doit être crue au-delà de son
intérêt »323(*). Le golfe de Guinée se trouve en
conséquence placé au carrefour de diverses constructions
géopolitiques et géostratégiques. Tant des Etats-Unis, du
Brésil, de la France, de la Grande Bretagne, de la Chine, de l'Inde et
du Japon, l'enjeu géostratégique de leurs initiatives tant
offensives que défensives est d'être présent dans la
région et de la placer au service de leurs stratégies de
puissance. Il en résulte des logiques de compétition où
l'action de l'une conduit à la réaction des autres.
A cet effet, il convient de corroborer avec Raymond
Aron pour qui la généralité des relations
interétatiques est qu'elles poursuivent toutes les mêmes
objectifs, définis en termes de puissance et de
sécurité324(*). De plus, pour les réaliser, le choix des
moyens diplomatiques et/ou militaires n'est que fonction des
contingences325(*).
Entre la diplomatie et la contrainte, les frontières ne sauraient donc
être étanches puisque la diplomatie peut s'inscrire dans la
violence et l'usage de la force n'exclut pas les transactions diplomatiques
comme a su le dire Guillaume Devin326(*). Au travers d'initiatives diplomatiques, les grandes
puissances recourent de ce fait aux manoeuvres géostratégiques
pour concrétiser leurs projets géopolitiques. Cette étude
conduit ainsi à souligner la pertinence de la conduite
diplomatico-stratégique au coeur de la pensée aronienne des
relations internationales. Elle réaffirme la mitoyenneté des
théories réaliste et libérale dans les relations
internationales puisqu'un Etat peut poursuivre des buts réalistes par
des actions libérales. La diplomatie entant qu'instrument de mise en
coopération est de ce fait aussi un vecteur des rapports de
forces327(*).
Quatre thématiques ont de ce fait
structuré ce travail. La première porte sur
l'enchevêtrement des impératifs géopolitiques à
l'oeuvre et l'appel aux projections géostratégiques. La
deuxième sur leur opérationnalisation ; la troisième
sur les stratégies d'ancrage en vue de la cristallisation des acquis
géopolitiques à long terme et la quatrième sur la
``glacisation'' de cet espace.
Le golfe de Guinée est donc semblable à
un champ de conflictualité où l'enjeu n'est plus seulement
pétrolier, mais aussi et surtout l'occupation des points
stratégiques susceptibles d'affirmer la mondialité d'une
puissance. En conséquence, les leaders de la région devraient
penser à la redéfinition de ce que leurs pays gagnent dans ce jeu
de puissance. La CGG devrait se doter des moyens plus pragmatiques
qu'institutionnels328(*)
et oeuvrer pour une réelle intégration des politiques de gestion
des ressources et de sécurisation contre les menaces asymétriques
en l'occurrence le terrorisme et la criminalité maritime. De même,
une réelle adhésion de tous les Etats de la région peut
leur permettre de taire leurs différends frontaliers et former un groupe
fort et crédible, capable de mieux défendre leurs
intérêts dans cette cours diplomatique des grandes puissances.
Pour cela, il leur faut au préalable se soustraire de cette
réception euphorique des initiatives diplomatiques des puissances
américaines, asiatiques et européennes. Elles alourdissent la
tutelle politique, stratégique et économique que ces puissances
exercent sur les Etats africains.
Cette étude ouvre ainsi d'autres pistes de
recherches qui méritent d'être explorées. Placé au
centre des enjeux internationaux de l'heure, le continent africain demeure
paradoxalement le moins intégré dans le concert des nations. Les
modalités de cette intégration devraient intéresser la
recherche stratégique. Et si on convient avec Alain Fogué
Tédom que la voie la plus rationnelle est la sortie de l'extraversion
par l'acquisition d'une autonomie politique et stratégique329(*),
l'opérationnalisation de ce projet demeure à définir.
La sauvegarde des intérêts des
puissances occidentales et asiatiques sur le continent ne pouvant que les
amener à redouter cette émancipation, l'enjeu pour les Etats
africains et plus particulièrement du golfe de Guinée est
d'inscrire leurs initiatives dans une dialectique des intelligences qui passe
au préalable par un éveil stratégique. Par pragmatisme, le
problème est de pouvoir instituer cet éveil sans toutefois se
mettre en situation de défiance face à ces puissances ;
auquel cas elles s'attacheraient à l'étouffer car tirant grand
profit de la cécité stratégique des leaders africains. En
ce sens, il se dégage au confluent de la mondialisation
l'impératif d'une réelle réflexion sur la sortie de cet
handicap à la capacité des leaders africains à
définir eux-mêmes l'intérêt de leurs pays et de se
donner les moyens de les réaliser.
Enfin, l'objectif poursuivi dans cette étude
était de montrer que les initiatives diplomatiques des grandes
puissances en Afrique sortent des canevas libéraux pour poursuivre des
buts réalistes et géostratégiques centrés autour de
l'occupation et du contrôle de l'espace africain. Peut-on dire que cet
objectif a été atteint? Nous pouvons l'estimer. Toutefois, il
convient de reconnaitre que les résultats auxquels nous sommes parvenus
souffrent d'une limite importante liée au fait que le réel
scientifique n'est jamais saisissable dans sa totalité. Ils s'inscrivent
dans l'essence de toute connaissance scientifique qui, d'après
Bachelard, doit se former en se reformant par une continuelle
évaluation330(*).
ANNEXES
ANNEXE 1 : Production et projection
pétrolière des pays du golfe de Guinée de 1990 à
2033 en milliers de barils par jour
|
Angola
|
Cameroun
|
Rép. du Congo
|
Guinée Equato.
|
Gabon
|
Nigéria
|
1990
|
473
|
145,8 (+)
|
165,7
|
0
|
270,0
|
1.812
|
1991
|
497
|
136,7 (+)
|
160,8
|
0
|
296,0
|
1.894
|
1992
|
549
|
129,9 (+)
|
172,8
|
3,1
|
294,0
|
1.959
|
1993
|
504
|
113,7 (+)
|
189,8
|
4,5
|
312,0
|
2.038
|
1994
|
550
|
107,9 (+)
|
180,8
|
4,9
|
356,0
|
1.897
|
1995
|
617
|
101,1 (+)
|
180,0
|
6,2
|
368,0
|
1.990
|
1996
|
679
|
101,7 (+)
|
196,0
|
16,9
|
364,0
|
2.179
|
1997
|
698
|
114,8 (+)
|
238,0
|
56,6
|
368,0
|
2.271
|
1998
|
739
|
119,5 (+)
|
252,8
|
82,9
|
378,3
|
2.231
|
1999
|
746
|
113,4 (+)
|
259,4
|
103,1
|
313,0
|
2.110
|
2000
|
748
|
114,2 (+)
|
253,0
|
117,9
|
272,3
|
2.261
|
2001
|
741
|
103,3 (+)
|
234,0
|
208,3
|
260,0
|
2.238
|
2002
|
894
|
102,5
|
230,1
|
248,1
|
251,2
|
1.960
|
2003*
|
875
|
97,3
|
215,0
|
282,2
|
270,1
|
2.450
|
Projections :
|
2004
|
996
|
90,1
|
228,2
|
383,2
|
272,6
|
2.460
|
2005
|
1.172
|
85,8
|
268,2
|
397,2
|
268,8
|
2.710
|
2006
|
1.606
|
81,4
|
278,0
|
409,3
|
243,0
|
2.700
|
2007
|
2.056
|
n/a
|
282,0
|
441,5
|
219,7
|
2.750
|
2008
|
2.142
|
n/a
|
278,2
|
494,5
|
192,1
|
2.810
|
2009
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
460,5
|
170,7
|
2.880
|
2010
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
427,0
|
162,7
|
2.700
|
|
2015
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
283,3
|
112,0
|
3.000
|
2020
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
82,0
|
3.400
|
2025
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
60,0
|
3.800
|
2030
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
44,0
|
n/a
|
2033
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
n/a
|
36,0
|
n/a
|
|
Note :
|
(*) Estimations
(+) Production de l'exercice ayant commencé au cours de
l'année indiquée (par exemple, 1990 correspond à
l'exercice 1990/91).
|
Source: Energy Information, U.S Department of
Energy, rapports du FMI, annexés par Damian ONDO MANE,
L'émergence du golfe de Guinée dans l'économie
mondiale : perspective et défis, op.cit., p.21.
ANNEXE 2 : Structure et organisation des acteurs
institutionnels qui interviennent dans le fonctionnement du RECAMP
FAZSOI
Sénégal
FFDJ
DJIBOUTI
RESEAU PERMANENT DE COOPERATION MILITAIRE
FORCES PREPOSITIONNEES
ALINDIEN
CORYMBE
EM Air
ESSENCE
SANTE
EM Marine
EM Terre
CONSULTATION
ETAT MAJOR INTERARMEES DE FORCE ET D'ENTRAINEMENT (EMIA-FE)
ETAT MAJOR DES ARMEES (EMA)
MINISTERE FRANÇAIS DE LA DEFENSE NATIONALE
SERVICE
PESC
DIRECTION
Coopération internationale et du Développement
DCID
DIRECTION
Nations Unies et Organisations Internationales
DNUOI
DIRECTION
Coopération militaire et de défense
DCMD
AMBASSADEUR RECAMP
MINISTERE FRANÇAIS DES AFFAIRES ETRANGERES
GENDARMERIE
DIRECTION
Afrique
Océan Indien
DAOI
ATTACHES DE DEFENSE AUPRES DES ETATS DE LA CEDEAO, DE LA CEEAC,
DE LA SADC
25 ATTACHES DE DEFENSE AUPRES DES ETATS MEMBRES DE L'UNION
EUROPEENNE
DIRECTION
COOPERATION EUROPEENNE
TFG
GABON
FFCV
CAP-VERT
ECOLES NATIONALES A VOCATION REGIONALE
Source : Samir BATTISS,
« RECAMP », in Opérations de paix, p.3,
http://www.operations
paix.
net/-RECAMP-
consulté le 22 juillet 2009.
ANNEXE 3 : Le ``Don japonais'' et la construction
des écoles au Cameroun
Projet
|
Date de signature de l'échange de
notes
|
Budget (FCFA)
|
Réalisation
|
1er
|
Phase 1
|
Août 1997
|
6,4 milliards
|
Construction de 9 écoles et la construction partielle de 5
écoles à Douala
|
Phase 2
|
Octobre 1998
|
6,8 milliards
|
6 écoles et la finition de 5 écoles à Douala
et la construction de 2 écoles et la construction partielle de 3
écoles à Yaoundé
|
Phase 3
|
Août 1999
|
5,8 milliards
|
Construction de 6 écoles et la finition de 3 écoles
à Yaoundé
|
2ème
|
Phase 1
|
Août 2001
|
5,65 milliards
|
10 écoles et 144 salles de classe dans le centre
|
Phase 2
|
Juin 2002
|
5,7 milliards
|
3 écoles et 56 salles de classe dans le centre ; 6
écoles et 74 salles de classe dans le Sud
|
Phase 3
|
Juin 2003
|
8 milliards
|
12 écoles et 163 salles de classe à l'Ouest
|
3ème
|
Phase 1
|
Août 2004
|
4 milliards
|
8 écoles et 125 salles de classes dans le Centre ; 5
écoles et 43 salles de classes dans le Sud
|
Phase 2
|
Juin 2005
|
8,8 milliards
|
10 écoles et 171 salles de classes dans le
Sud-Ouest ; 2 écoles et 16 salles de classe dans le centre
|
Phase 3
|
Juin 2006
|
4,5 milliards
|
7 écoles et 75 salles de classe dans l'extrême Nord,
4 écoles et 42 salles de classe dans le Nord.
|
Source : Tableau publié par Le
Communal, n° 10, novembre-décembre 2006, p.27, cité
par Christian ALIMA ZOA, « Les clés de l'offensive
politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun depuis
1991 », op.cit., p.85.
ANNEXE 4: Les initiatives militaires
américaines en Afrique depuis 2002
Source : Carte réalisée
à partir des données fournies par Joseph Vincent NTUDA EBODE dans
ses articles «Terrorisme et contre terrorisme en Afrique : perspectives
américaines et préoccupation américaines », op.cit.
et « Terrorisme mondial et contre terrorisme en Afrique :
l'African Command ou la fin de l'exception stratégique
africaine », op.cit.
Réalisateur :
Théophile NCHARE NOM
|
ANNEXE 5 : Caricature des paradoxes du pipeline
Tchad-Cameroun
Source : Alliance Nationale de la
Résistance du Tchad, « Pipe line Tchad/Cameroun : un accablant
constat ! Projet pipeline Tchad Cameroun: la pauvreté a-t-elle
diminué dans les zones traversées? », op.cit., p.3.
ANNEXE 6 : Caricature des rivalités
occidentalo-chinoises en RDC
Source : Cédric KALONJI,
« La RDC terrain de combat entre l'occident et la Chine »,
op.cit., p.1.
ANNEXE 7 : Discours d'ouverture de Hu Jintao lors
d'ouverture du sommet sino-africain du 4 au 6 novembre 2006
______________________________________
DISCOURS DE MONSIEUR HU JINTAO, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
POPULAIRE DE CHINE A LA CEREMONIE D'OUVERTURE DU SOMMET DE BEIJING DU FORUM
SUR LA COOPERATION SINO-AFRICAINE
BEIJING, 4 novembre 2006
Monsieur le Premier Ministre Meles Zenawi,
Chers Collègues,
Chers Invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Nous vivons aujourd'hui un jour mémorables.
Dans un esprit d'amitié, de paix, de coopération et de
développement, les dirigeants chinois et africains se trouvent
réunis à Beijing pour évoquer leur amitié et
discuter des grandes orientations pour le renforcement des relations
sino-africaines ainsi que la coopération et la coopération entre
les pays en développement. Je tiens d'abord à exprimer, au nom du
gouvernement et du peuple chinois et en mon nom personnel, mes chaleureux
souhaits de bienvenue et mes sincères remerciements à tous les
collègues ici présents. J'aimerai également transmettre,
à travers les dirigeants africains qui sont parmi nous aujourd'hui, aux
peuples africains frères, les salutations cordiales et les meilleurs
voeux du peuple chinois.
Le forum sur la coopération sino-africaine a
été crée en octobre 2000 sur l'initiative commune de la
Chine et de l'Afrique. Il s'agit là d'une action d'importance
première pour approfondir l'amitié traditionnelle et renforcer la
coopération sino-africaine. Durant les six années de son
existence, 2 conférences ministérielles ont été
organisées avec succès à Beijing et à Addis-Abeba,
et est ainsi devenu une plate forme importante et un mécanisme efficace
pour le dialogue collectif, l'échange d'expériences en
matière de gouvernance, le renforcement de la confiance mutuelle et le
développement d'une coopération pragmatique entre la chine et les
pays africains.
Chers Collègues,
Chers amis,
Cette année marque le cinquantenaire de
l'inauguration des relations diplomatiques entre la Chine nouvelle et les pays
africains. Malgré l'éloignement géographique,
l'amitié sino-africaine plonge ses racines de la profondeur des
âges et ne cesse de s'approfondir au fil des ans. Le peuple chinois et
les peuples africains, persévérants et entreprenants, ont su
créer au cours de longue histoire, une civilisation brillante aux
couleurs différentes. A l'époque contemporaine, refusant
l'asservissement, ils ont lutté vaillamment et écrit des pages
glorieuses de la conquête des libertés et de
l'émancipation, de la sauvegarde de la dignité humaine, de la
construction du pays et du renouveau de la nation. Le développement de
la Chine et de l'Afrique ont contribué largement à la
civilisation et au progrès de l'humanité.
Depuis un demi-siècle, les chinois et les
africains, étroitement solidaires, voient se raffermir sans cesse leur
amitié. Les échanges et la coopération sino-africaine se
sont développés sur tous les plans et ont donné des fruits
abondants. Dans les affaires internationales, la Chine et l'Afrique se sont
prêtées et concertées pour définir les
intérêts légitimes des pays en développement.
La Chine a été toujours et fermement
avec les peuples africains au cours de leur lutte pour la libération
nationale. Comme dans la construction de leurs pays, l'amitié
qu'éprouve le peuple chinois envers les peuples africains est constante
et invariable, comme le montrent les faits suivants : depuis la formation
des personnels techniques jusqu'à la formation des talents, depuis
l'aide à la construction des chemins de fer Tanzam jusqu'à la
réalisation de divers projets, depuis l'envoi des équipes
médicales jusqu'à l'envoi des officiers et des soldats chinois
pour les opérations de maintien de la paix. Le peuple chinois n'oubliera
pas l'appui total des amis africains au rétablissement de la
République Populaire de Chine dans son siège légitime aux
Nations Unies. Il n'oubliera non plus le voeu sincère des pays et
peuples africains de voir se réaliser la noble cause de la
réunification pacifique de la Chine ainsi que son objectif grandiose de
la modernisation du pays.
Aujourd'hui, l'amitié sino-africaine s'est
enracinée dans les coeurs de nos peuples. Si cette amitié
résiste à l'épreuve du temps et des aléas
internationaux, c'est que nous sommes de part et d'autre tous restés
fidèles, dans le développement de nos relations, aux justes
principes de l'amitié sincère, du traitement d'égal
à égal, du soutien mutuel t du développement commun.
L'amitié sincère, tel est le socle
solide pour le raffermissement continu de l'amitié sino-africaine. Nos
deux parties sont l'une comme l'autre très attachées à
notre amitié traditionnelle et travaillent de tout coeur pour la
renforcer.
Le traitement d'égal à égal est
la garantie sûre pour le renforcement de la confiance mutuelle
sino-africaine. Nous respectons le libre choix de chacun de sa voie de
développement, attachons une importance aux préoccupations de
chacun et apprenons consciencieusement les expériences de chacun en
matière de développement.
Le soutien mutuel constitue la force motrice
inépuisable de la coopération sino-africaine inscrite dans la
durée. Chacune de nos deux parties souhaite ardemment et soutien
sincèrement le développement et le progrès de l'autre tout
en engageant une coopération tous azimuts.
Le développement partagé est
l'objectif commun poursuivi inlassablement par les peuples chinois et
africains. La Chine et l'Afrique, l'une comme l'autre, sont très
attachées à leur coopération mutuellement avantageuse qui
devra profiter à leurs peuples.
Chers Collègues,
Chers Amis,
Actuellement, la situation internationale connait des
changements aussi profonds que complexes. La paix, le développement et
la coopération demeurent les grands thèmes de notre
époque. La multi polarisation et la mondialisation économique
gagnent en profondeur, les sciences et technologies connaissent des
progrès prodigieux, la coopération régionale est en plein
essor et l'interdépendance entre les pays s'accroit sans cesse.
Voilà autant d'opportunités inédites de
développement pour les différents pays. Mais, également
parallèlement, la disparité de développement dans le
monde, le fossé croissant entre le Nord et le Sud, l'entremêlement
des menaces traditionnelles et non traditionnelles sur la
sécurité et la multiplication des facteurs d'instabilité
et d'incertitude pouvant compromettre la paix et la sécurité du
monde font que de nombreux pays en développement sont confrontés
à des défis sérieux dans la voie de la réalisation
du développement durable.
La Chine est le plus grand pays en développement
dans le monde, tandis que l'Afrique est le continent regroupant le plus grand
nombre de pays en développement. La population totale de la Chine et de
l'Afrique représentent plus d'un tiers de la population mondiale. Si la
Chine et l'Afrique ne connaissent la paix et le développement, la paix
et le développement du monde ne seront qu'un vain mot.
Dans ce nouveau contexte, la Chine et l'Afrique voient
leurs intérêts communs s'élargir, et leurs besoins mutuels
s'accroître. L'établissement d'un nouveau partenariat
stratégique sino-africain est à la fois une exigence
intrinsèque de la coopération sino-africaine et une
nécessité pour promouvoir la paix et le développement et
la paix dans le monde. Que les rapports sino-africains progressent sans cesse,
cela contribuera non seulement au progrès de la Chine et de l'Afrique,
mais aussi au renforcement de la solidarité et de la coopération
entre les pays en développement et favorisera l'instauration d'un nouvel
ordre politique et économique international qui soit juste et rationnel.
En vue de faire progresser encore davantage le nouveau partenariat
stratégique sino-africain, la Chine est disposée à
renforcer sa coopération avec les pays africains dans les domaines
suivants :
Premièrement, approfondir nos relations
politiques marquées par l'égalité et la confiance
mutuelle. Pour se faire, il prolonger l'élan des échanges, de
visites et des contacts à haut niveau, engager un dialogue
stratégique, renforcer la confiance mutuelle sur le plan politique et
raffermir notre amitié traditionnelle pour aller de l'avant dans la
solidarité.
Deuxièmement, élargir la
coopération économiquement mutuellement avantageuse. Il importe
de valoriser les avantages de chacun, de resserrer les liens économique
et commun, d'élargir les champs de coopération entre nos
entreprises, d'élever le niveau de coopération en matière
de ressources humaines et d'explorer activement de nouvelles formes de
coopération pour que les fruits du développement profitent
à tous.
Troisièmement, accroître nos
échanges culturels pour faire jouer l'inspiration mutuelle. Il convient
de renforcer notre dialogue intellectuel, favoriser la compréhension et
l'amitié entre nos peuples, et notamment entre nos jeunes
générations, intensifier les échanges et la
coopération sur les plans éducatif, technico-scientifique,
culturel, médical, sportif et touristique afin de donner une force
morale et un appui culturel à la coopération sino-africaine.
Quatrièmement, promouvoir un
développement global équilibré et harmonieux. Il est
nécessaire de renforcer la coopération Sud-Sud, de promouvoir le
dialogue Nord-Sud, d'appeler les pays développés à honorer
leurs engagements concernant l'accès au marché, l'augmentation
des aides et la réduction des dettes, de mettre en oeuvre les objectifs
du millénaire pour le développement et de faire en sorte que la
mondialisation économique contribue à la prospérité
commune de tos les jours.
Cinquièmement, renforcer la coopération
internationale solidaire. Il importe de définir les buts et les
principes de la charte des Nations Unies, de respecter la diversité du
monde, la démocratisation des relations internationales, de
préconiser une coopération sur la sécurité
internationale caractérisée par la confiance mutuelle et le
bénéfice réciproque, de renforcer les consultations et les
concertations, de prendre en compte les préoccupations de chacun pour
faire face en commun aux menaces et aux défis sécuritaires
globaux de toutes sortes.
Chers Collègues,
Chers Amis,
Très attachés aux relations
d'amitié avec l'Afrique, la Chine considère depuis toujours le
renforcement de la solidarité et de la coopération avec les pays
africains comme une composante importante de sa politique de sa politique
étrangère. Elle continuera, tout comme par le passé, de
soutenir les pays africains dans la mise en oeuvre du NEPAD, ainsi que leurs
efforts pour renforcer leur puissance à travers une unité accrue,
assurer la paix et la stabilité sur le continent, réaliser le
redressement économique et élever leur statut sur la scène
internationale.
Pour faire progresser notre partenariat
stratégique sino-africain, et favoriser une coopération
sino-africaine diversifiée, élargie et orientée vers un
plus haut niveau, le gouvernement envisage de prendre huit mesures
suivantes :
1. Augmenter l'aide chinoise aux pays africains et doubler en
2009 par rapport à 2006.
2- Accorder des prêts préférentiels de 3
milliards de dollars US et des crédits acheteurs
préférentiels à l'exportation de 2 milliards de dollars US
aux pays africains au cours des trois prochaines années.
3. Créer un fonds de développement sino-africain
dont le capital s'élèvera progressivement à 5 milliards de
dollars US pour soutenir les entreprises chinoises et les encourager à
investir en Afrique.
4. Donner son aide pour la construction du Centre de
conférence de l'Union Africaine afin de soutenir les pays africains dans
leurs efforts pour accroître leur puissance à travers une
unité accrue ainsi que le processus de leur intégration.
5. Annuler les dettes gouvernementales liées aux
prêts sans intérêts arrivant à la fin de 2005 des
pays pauvres très endettés et les pays les moins avancés
africains ayant des relations diplomatiques avec la Chine.
6. Ouvrir davantage le marché chinois aux pays
africains et porter de 190 à 440, le nombre de produits
bénéficiant d'un tarif douanier zéro et en provenance des
pays les moins avancés africains ayant des relations diplomatiques avec
la Chine.
7. Créer au cours des trois prochaines années
15000 personnes, toutes catégories confondues, pour les pays africains,
envoyer 100 ingénieurs agronomes supérieurs chinois, créer
10 centres pilotes caractéristiques des techniques agricoles.
8. Construire 30 hôpitaux, offrir à titre gratuit
300 millions de yuans RMB pour lutter contre le paludisme, notamment par
l'achat de l'artémisinine et la création de 30 centres de
préventions et de traitement du paludisme, envoyer 300 jeunes
volontaires chinois, aider à créer 100 écoles rurales en
Afrique et porter, avant 2009, de 2000 à 4000 le nombre de bourses
accordées par le gouvernement chinois aux étudiants africains.
Chers Collègues,
Chers Amis,
La Chine et l'Afrique, berceau de la civilisation
humaine et des terres d'espoir, sont liées étroitement par une
communauté de destin et par des objectifs communs. La Chine restera
toujours un bon ami, un bon partenaire et un bon frère de l'Afrique.
Que nous travaillons la main dans la main et
oeuvrons ensemble pour réaliser le développement de la Chine et
de l'Afrique, assurer le bien être du peuple chinois et des peuples
africains et créer un monde de paix et de prospérité
partagée !!!
Je vous remercie.
Source : Discours publié dans
http://www.fmprc.gouv.cm et
annexé par S. TCHETCHOUA TCHOKONTE, « Enjeux et jeux
pétroliers en Afrique : étude de l'offensive
pétrolière chinoise dans le Golfe de Guinée »,
op.cit., pp.112-116.
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TABLE DES MATIERES
DEDICACES.......................................................................................................iii
REMERCIEMENTS.........................................................................iv
ACRONYMES ET
GLOSSAIRE.......................................................v
LISTE DES
ILLUSTRATIONS........................................................vi
LSTES DES
ANNEXES................................................................vii
RESUME.................................................................................viii
ABSTRACT................................................................................ix
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................1
I- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET ET DE SON
INTERET............2 II- OBJET ET CHAMP
D'ETUDE........................................................5
A- Le cadre géographique du golfe de
Guinée.......................................5
B- Le golfe de Guinée: un cadre de
choix dans la géopolitique des
ressources stratégiques
d'Afrique..................................................8
1- Les
hydrocarbures.............................................................8
1-1- Le
pétrole....................................................................8
1-2- Le gaz
naturel.................................................................9
1-3- Les autres hydrocarbures et
les ressources minières : le cas au
Cameroun....................................................................10
2- Les ressources forestières
et le potentiel hydraulique...................11
C- La position
géostratégique du Golfe de
Guinée............................11
III- CLARIFICATION DES CONCEPTS ET DELIMITATION DU SUJET...13
IV- REVUE DE LITTERARTURE ET ETAT DE LA
QUESTION.............15
V-
PROBLEMATIQUE.................................................................17
VI- HYPOTHESES DE
RECHERCHE...............................................18
VII- BUTS ET OBJECTIFS DE
L'ETUDE..........................................18
VIII- CONSIDERATIONS
METHODOLOGIQUES..............................19
A- Le cadre
théorique...............................................................19
1- Le Libéralisme pour comprendre les
initiatives diplomatiques.........20
2- Le réalisme pour comprendre les usages
géostratégiques de la
Diplomatie.......................................................................22
B- Les outils de collecte et d'analyse
des données..............................23
1- La recherche documentaire et les techniques de
recherche
empirique comme outils de collecte de
données...........................23
2- Méthodes d'analyse des
données............................................24
VIII- PLAN DE
L'ETUDE............................................................25
TITRE I : IMPERATIFS GEOPOLITIQUES, PROJECTIONS
GEOSTRATEGIQUES ET OPERATIONNALISATION DES STRATEGIES
DE POSITIONNEMENT DANS LE GOLFE DE
GUINE........................26
CHAPITRE I : INITIATIVES DIPLOMATIQUES DANS LE GOLFE
DE GUINEE ENTRE IMPERATIFS GEOPOLITIQUES ET PROJECTIONS
GEOSTRATEGIQUES..................................................................28
SECTION I : LES INITIATIVES DIPLOMATIQUES DANS LE
GOLFE
DE GUINEE COMME REPONSE AUX IMPERATIFS GEOPOLITIQUES...28
Paragraphe 1 : La régularisation des manques
géopolitiques, l'acquisition des facteurs de construction et de
perfectionnement de puissance.....................29
A- La recherche d'autres pôles pétroliers et
la lutte contre le terrorisme comme
impératifs géopolitiques des Etats-Unis
dans le golfe de Guinée...........29
B- La recherche des facteurs de soutien à la
croissance comme impératif
géopolitique des puissances émergentes
dans le golfe de Guinée............32
Paragraphe 2 : Le maintien du statut quo
géopolitique..............................34
A- La préservation des pré-carrés
comme impératif géopolitique de la
France et de l'Angleterre dans le golfe de
Guinée...........................34
B- Le Japon et la préservation de ses
débouchés commerciaux.................35
SECTION II : INITIATIVES DIPLOMATIQUES DANS LE GOLFE DE
GUINEE COMME INSTRUMENTS DE PROJECTION GEOSTRATEGIQUE.36
Paragraphe 1 : La stratégie politico-diplomatique
par les visites d'Etats
les Sommets
internationaux............................................................36
A- La projection par des visites d'Etats : le cas des
Etats-Unis, de la
Chine et du
Brésil................................................................37
B- La projection par des sommets
internationaux...............................39
1- La France et l'actualisation du
sommet France-Afrique.................39
2- Le Japon et le
TICAD........................................................41
3- LA Chine et le sommet
Sino-africain.......................................43
4- Le Brésil et le Sommet Afrique
Amérique Latine........................44
5- Le sommet
Inde-Afrique.....................................................45
Paragraphe 2 : La stratégie
économique par des Traités commerciaux...........46
A- Les puissances européennes et les
ACP.......................................46
B- Les Etats-Unis et
l'AGOA.......................................................47
Paragraphe 3 : La stratégie militaire par des
accords de défense et de
soutien
militaire.......................................................................49
A- Du triple enjeu stratégique de la présence
militaire française en Afrique
Subsaharienne.......................................................................49
B- Des initiatives de renforcement des forces africaines
à l'AFRICOM
ou les enjeux du militarisme américain dans le
golfe de Guinée............50
CONCLUSION...........................................................................51
CHAPITRE II : INITIATIVES DIPLOMATIQUES
DANS LE GOLFE DE
GUINEE ET OPERATIONNALISATION DES PROJECTIONS EN
CHEVAL DE
TROIE................................................................................52
SECTION I : DIPLOMATIE OFFENSIVE ET CASSURE DES VERROUS
COOPERATIFS PREETABLIS : UN PROJET GEOSTRATEGIQUE A
VARIABLES
MULTIPLES.........................................................52
Paragraphe 1 : Les Etats-Unis et l'instrumentalisation du
protectorat
sécuritaire sur le golfe de
Guinée......................................................53
A- L'appropriation unilatéraliste de la lutte contre
le terrorisme et
légitimation d'un projet
pétrostratégique.....................................53
B- La sécurisation des hydrocarbures et
matérialisation de la prégnance
américaine dans la
région.......................................................55
Paragraphe 2 : Initiatives de fraternisation et
fonctionnalité stratégique
du ``bon samaritariat'' japonais et des puissances
émergentes..................55
A- Le ``don japonais'' et l'opérationnalisation
du TIKAD....................56
B- La Chine et le trompe l'oeil du ``partenariat
gagnant-gagnant''...........58
C- Le Brésil et l'Inde à la suite de la
Chine.....................................63
SECTION II : DIPLOMATIE DEFENSIVE ET PERENISATION DES
PRE-CARRES DANS LE GOLFE DE GUINEE
....................................65
Paragraphe 1 : Les mécanismes de
pérennisation des pré-carrés..................66
A- Une diplomatie de reformation théorique et de
continuité pratique......66
B- La mise sur pied d'une diplomatie subversive contre
les dissidents et le
ménagement des leaders
fidèles..............................................69
Paragraphe 2 : De la survivance des zones d'influence dans le
golfe de
Guinée......................................................................................71
A- Le Cameroun comme exemple de pré-carré
français.......................71
B- La Sierra Léone comme exemple de zone
d'influence anglaise..........74
CONCLUSION...........................................................................74
TITRE II : INVARIANTS GEOSTRATEGIQUES, INITIATIVES
DIPLOMATIQUES ET THEATRALISATION DU GOLFE DE GUINEE......75
CHAPITRE III : PROJECTIONS HEGEMONIQUES ET ANCRAGE
GEOSTRATEGIQUE DANS LE GOLFE DE GUINEE : ENTRE POSTURES
MARITIMES ET POSTURES
CONTINENTALES...............................77
SECTION I : GEOSTRATEGIE DES MERS ET ANCRAGE DES
POSITIONS MARITIMES DANS LE GOLFE DE
GUINEE.....................77
Paragraphe 1 : L'hégémonie sur les domaines
maritimes comme stratégie de maîtrise et de contrôle des
espaces ou l'application des théories de Mahan
dans le golfe de
Guinée..................................................................78
A- Déploiements géostratégiques et
projections hégémoniques dans les
domaines maritimes du golfe de
Guinée......................................79
B- L'appropriation des sites stratégiques du
golfe de Guinée.................83
Paragraphe 2 : L'espace maritime du golfe de Guinée
comme front
stratégique et pétrostratégique des
grandes puissances..............................85
SECTION II : INTELLIGENCE GEOSRATEGIQUE ET ANCRAGE DES
POSITIONS CONTINENTALES DANS LE GOLFE DE
GUINEE.............87
Paragraphe 1 : L'émulation des postures
diplomatico-stratégiques................87
A- Sens et puissance des représentations
diplomatiques......................88
B- Présence militaire et veillée d'arme
sur les acquis..........................90
Paragraphe 2 : Constructions infrastructurelles et fixation
géostratégique
dans les pays du golfe de
Guinée.......................................................92
A- Le pipeline Tchad-Cameroun et la fixation
géostratégique des
intérêts pétroliers
américains...................................................92
B- Construction d'infrastructures routières et
fixation géostratégique
des intérêts chinois en
RDC....................................................94
CONCLUSION...........................................................................97
CHAPITRE IV : DE LA ``GLACISATION'' DU GOLFE DE
GUINEE........98
SECTION I : LE GOLFE DE GUINEE : UN ``ESPACE-TEMPS''
STRATEGIQUE DES PUISSANCES
DOMINANTES...........................98
Paragraphe 1 : Le golfe de Guinée comme espace-temps
de neutralisation
ennemies et d'information en vue d'une meilleure
décision stratégique.........99
A- L'espace-temps d'obstruction des progressions
ennemies....................99
B- L'espace-temps d'information en vue de
l'élaboration et du
perfectionnement des décisions
stratégiques................................103
Paragraphe 2 : Le golfe de Guinée comme espace
d'affrontement et de test
de la détermination des
adversaires...................................................104
A- L'espace d'affrontement symbolique en prévision
d'un éventuel
conflit armé ou de la probable guerre des
matières premières............105
B- L'espace de test de la détermination des
adversaires......................107
SECTION II : LE GOLFE DE GUINEE COMME ESPACE ``PARA-
SECURITAIRE'' ET D'EXPERIMENTATION DES STRATEGIES DE
PUISSANCE............................................................................109
Paragraphe 1 : Un cadre ``para-sécuritaire'' pour les
grandes puissances......109
A- La sécurisation par l'acquisition des
ressources stratégiques.............110
B- La sécurisation par la lutte contre le terrorisme
et la piraterie
maritime.......................................................................................110
Paragraphe 2 : Un espace d'expérimentation des
stratégies de puissance......113
A- L'affirmation de la superpuissance
américaine...........................113
B- Le défi de la
Chine............................................................114
CONCLUSION.........................................................................117
CONCLUSION
GENERALE.........................................................118
ANNEXES..............................................................................122
SOURCES ET
BIBIOGRAPHIE.....................................................132
* 1 Une lecture
diachronique de ces projections révèle deux principales
périodes : la première à travers des assauts
militaires ayant pour objet l'assujettissement systématique du
continent. Ici, on peut remonter à l'Antiquité gréco
romaine où les assauts de Jules César et d'Alexandre le Grand
aboutissent à la destruction de l'empire carthaginois ; l'annexion
de l'Egypte pharaonique sous la dynastie des Ptolémée, puis les
invasions Assyriennes et Perses qui mirent fin à cette brillante
civilisation vers 322 avant notre ère. Durant le Moyen Age, les empires
et royaumes soudano-africains furent soumis à plus de quatre
siècles de traite négrière arabo-musulmane et
transatlantique. Les progrès scientifiques et techniques du XVIIe et
XVIIIe siècles et la révolution industrielle qui en
résulta entraînèrent la colonisation du continent. La
décolonisation fictive des années 1960 a ouvert la voie à
la seconde période qui coure jusqu'à nos jours, marquée
par des relations asymétriques que perpétuent de nouveaux
instruments d'extraversion, d'exploitation et de mise en dépendance Voir
G. MOKHTAR (dir.), Histoire générale de l`Afrique,
Vol. II, Afrique Ancienne, Paris, UNESCO, 1980, 925p ; Elikia
M'BOKOLO, Afrique Noire et Civilisation, T.1et 2, Paris, L'Harmattan,
1994, 324&346 p ; Joseph KI-ZERBO, Histoire de l'Afrique Noire
d'hier à demain, Paris, Hatier, 1988, 887p ; Joseph Vincent
NTUDA EBODE, « De la décolonisation fictive à
l'hypercolonialisme : les nouvelles formes de domination à l'aube
du troisième millénaire » in Cahiers de
l'UCAC, N°6, février 2003, pp.357-368.
* 2 Alain FOGUE TEDOM,
« La géostratégie », Cours de Maîtrise
en Science Politique, Université de Yaoundé II, année
académique 2006-2007, p.28.
* 3 Martin MOTTE,
« Une définition de la géostratégie »,
in stratisc, ISC/CFHM/IHCC, 2005, p.11,
http://www.stratisc.org/strat_058_Motte_tdm.html,
consulté le 12 août 2009.
* 4 Comme illustration,
Martin MOTTE cite le cas de la cession de Zanzibar à l'Angleterre par
l'Allemagne en 1890 en échange d'Heligoland. Cette transaction relevait
de la géostratégie puisque Heligoland permettait le
contrôle de la "baie allemande", offrant des possibilités de
sortie navale et d'intervention sur d'autres théâtres. Ceci lui
permet d'opérer une distinction entre ``facteurs
géostratégiques'' (position d'une île, d'un détroit,
d'un golfe) et ``la mise en oeuvre géostratégique'', entant que
méthode de guerre. Voir Martin MOTTE, « Une définition
de la géostratégie », op.cit., pp.12-13.
* 5 L'illustration ici est
l'invasion du Koweït par Saddam Hussein ; opération
limitée dans l'espace et dans le temps, conduite sur un seul
théâtre et sans grand étirement des lignes de
communications. Toutefois, son objectif était
géostratégique dans la mesure où les dividendes du
pétrole koweïtien auraient permis le renforcement du potentiel
militaire irakien, donc sa capacité à frapper un jour sur
plusieurs théâtres à la fois (Israël et les monarchies
du Golfe par exemple). De plus, l'annexion du Koweït élargissait
également le débouché de l'Irak sur la mer, susceptible de
constituer un tiers théâtre contre les Émirats Unis. Ibid.
p. 13.
* 6 On entend par ressources
stratégiques les ressources indispensables à la construction, au
perfectionnement et au maintien de la puissance des Etats. D'après
Sophie CHAUTARD, ces ressources sont d'ordres alimentaire (l'eau, le blé
et le riz plus particulièrement) et énergétique
(hydrocarbures, charbon, l'uranium, etc.). Voir L'indispensable de la
géopolitique, Collection Principe- Studyrama, France, Jeunes
Editions, 2004, pp.67-72.
* 7 Voir Pierre M GALLOIS,
Géopolitique. Voies de puissance, Paris, Plon, 1990, 474p;
André GUICHAOUA, « Les nouvelles politiques africaines de la
France et des Etats-Unis vis-à-vis de l'Afrique centrale et orientale.
Afrique des grands lacs et République Démocratique du
Congo », in Polis, Revue Camerounaise de Science Politique,
vol.4, n°2, novembre 1997, CPSR, Yaoundé, pp.39-63.
* 8 Très peu d'auteurs
ont énoncé dans leurs publications la possibilité de
concilier ces deux disciplines. Le seul auteur à notre connaissance est
Raymond ARON avec ``la conduite diplomatico-sratégique''. Voir Paix
et guerre entre les nations, 4e éd, Paris, Calmand Levy,
1962, pp.19-102.
* 9 Voir par exemple
Hervé COUTEAU-BEGARIE, Traité de stratégie,
2e éd., Paris, Economica/Institut de stratégie, 1999,
p.95 et pp.685-878. Il a opéré un revirement dans ses
publications ultérieures en admettant que la géostratégie
(dont la définition demeure à pourvoir) peut aussi s'appliquer en
temps de paix mais, on ne doit pas oublier que son champ d'application
privilégié est la guerre sur plusieurs théâtres.
Lire à propos son article «Qu'est-ce que la
géostratégie ?», in stratisc.org, ISC/CFHM/IHCC,
2005, p.2,
http://www.stratisc.org/strat_050_291-QU%27EST.html
consulté le 17 aout 2009.
* 10 Guillaume DEVIN,
Sociologie des relations internationales, Paris, La
Découverte, 2002, p.74.
* 11 Yvan BANZOUNI, Le
métier de diplomate, Paris, l'Harmattan, 2005, pp.35-66.
* 12 Alain FOGUE TEDOM,
« La géostratégie », op.cit., p.30.
* 13 Hervé
COUTEAU-BEGARIE cité par Alain FOGUE TEDOM, « La
géostratégie », op.cit., p.22.
* 15 Les membres actuels de
cette organisation sont le Nigéria, le Cameroun, la République
Démocratique du Congo, le Congo, le Gabon, la République
centrafricaine, la Guinée Equatoriale et Sao Tomé et Principe.
Voir Albert-Didier OGOULAT, « Géostratégie et
polémologie dans l'espace Atlantique centre-oriental : le cas du golfe
de Guinée », in Stratisc.org, ISC/CFHM/IHC,
2005, pp.1-2, http://www.stratisc.org/Strategiqueh_80_
Ogoula.htm,
consulté le 6août 2009.
* 16 Michel KOUNOU,
Pétrole et pauvreté au Sud du Sahara : Analyse des fondements
de l'économie politique du pétrole dans le golfe de
Guinée, Yaoundé, Clé, 2006, p. 21. Voir aussi
Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE, « Enjeux et jeux pétroliers en
Afrique: étude de l'offensive pétrolière chinoise dans le
Golfe de Guinée », Mémoire de DEA en Science politique,
Université de Yaoundé II, 2007-2009.
* 17 Grand Dictionnaire
Encyclopédique Larousse, Presses des Imprimeries Hérissey,
Paris, 1984, p.428.
* 18 Côme Damien
Georges AWOUMOU, « Le golfe de Guinée face aux
convoitises », in Enjeux, Bulletin d'Analyse géopolitique
pour l'Afrique centrale, N° 22, janvier-mars 2005, pp. 15-20.
* 19 On se limitera ici
à un rappel des grandes lignes du potentiel pétrolier du golfe de
Guinée puisqu'il existe une littérature de qualité sur la
question. Pour d'amples informations, on pourra lire :
- Joseph Vincent NTUDA EBODE, « Les enjeux
pétroliers du golfe de Guinée » in Diplomatie
Magazine, n°8, 2004, pp.44-47.
- Michel KOUNOU, Pétrole et pauvreté au Sud
du Sahara, op.cit.
- Damian ONDO MANE, L'émergence du golfe de
Guinée dans l'économie mondiale : perspective et
défis, Document de travail du Fonds Monétaire international,
décembre 2005.
* 20 World Energy Council,
Potentiel de développement intégré de l'énergie
au plan régional en Afrique, Document de travail, 2003,
http://www.worldenergy.org
consulté le 10 février 2008.
* 21 Michel KOUNOU,
Pétrole et pauvreté au Sud du Sahara, op.cit., pp.22 et
31-37.
* 22 Voir annexe 1 :
Production et projection pétrolières des pays du golfe de
Guinée de 1990 à 2033.
* 23 Voir Damian ONDO
MANE, L'émergence du golfe de Guinée dans l'économie
mondiale, op.cit., pp.3-5.
* 24 Ibid., p.6.
* 25 Didier PLANCHE et Jean
Vincent TCHIENEHOM, «Le secteur de l'énergie constitue le
véritable moteur de la croissance des activités
économiques », op.cit. p.3.
* 26 World Energy Council,
Potentiel de développement intégré de l'énergie
au plan régional en Afrique, op.cit.
* 27 Ibid.
* 28 Les données
quantitatives et qualitatives données ici ont été
produites par Florence GATY et al, « Supplément Cameroun, les
grandes ambitions » in New Africa, le magazine de l'Afrique,
N° 4, Septembre -octobre 2004, p.115.
* 29Raphaël MVOGO,
« Cameroun : Le pays disposerait d'importants gisements
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consulté le 18 avril 2009.
* 30 Florence GATY et al,
« Supplément Cameroun, les grandes ambitions »,
op.cit., p.115.
* 31 Supra, p.9.
* 32 Jean-Pierre MELOUPOU,
« Le golfe de Guinée et l'intégration
sécuritaire : Enjeux, défis et perspectives », in
Honneur et Fidélité ; magazine des forces de
défense camerounaises, N° spécial du 20 mai 2009,
p.23.
* 33 Le rimland a
été conceptualisé par Spykman pour qualifier un espace
interposé entre le domaine territorial et le domaine maritime mobile des
rivalités perpétuelles entre puissances continentales et
puissances maritimes pour son contrôle. La notion de heartland
quand à été introduite dans la pensée
géopolitique et géostratégique par Mackinder pour rendre
compte des espaces pourvue des plaines les plus vastes du globe, de longs
fleuves navigables et de vastes domaines propices au nomadisme ou à la
communication. Il distinguait de ce fait un heartland nord dans
l'Arctique et la mer Caspienne et un heartland sud
localisé en Afrique subsaharienne permettant de contrôler la
péninsule Arabique, l'océan Indien et le sud de l'Atlantique.
* 34 Maxime suivant lequel
« qui contrôle le coeur du monde commande l'île du
monde ; qui contrôle l'île du monde commande le
monde », Mackinder cité par Alain FOGUE TEDOM, « La
géostratégie », op.cit., p.14.
* 35 Côme Damien
Georges AWOUMOU, « Le golfe de Guinée face aux
convoitises », op.cit., p.15.
* 36 Eustache AKONO
ATANGANE, « La géostratégie », cours de
Master II en science politique, Université de Yaoundé II -Soa,
2008-2009.
* 37 Raymond ARON regroupait
dans cette dénomination générique les hommes politiques,
les chefs de missions diplomatiques et les envoyés spéciaux
dès lors que leurs actes vont au-delà de leurs frontières
étatiques. Voir, Paix et guerre entre les nations, op.cit.,
p.18.
* 38 Voir l'article 3 de la
convention de Vienne de 1961 sur les pratiques diplomatiques.
* 39 Hervé
COUTEAU-BEGARIE, Traité de stratégie, op.cit, p.743.
* 40 Il est à noter
que depuis la fin de l'ère bipolaire, l'ensemble du continent africain
faisait déjà l'objet des rivalités entre les Etats-Unis et
la France. Sur ce sujet, on peut lire :
- André GUICHAOUA, « Les nouvelles politiques
africaines de la France et des Etats-Unis vis-à-vis de l'Afrique
centrale et orientale. Afrique des grands lacs et République
Démocratique du Congo » in Polis, Revue Camerounaise de
Science Politique, vol.4, n°2, novembre 1997, CPSR, Yaoundé,
pp.39-63 ;
- Philippe LEYMARIE, « Le continent noir entre
ancien et nouveau monde...Washington à la conquête
``d'espace vierge'' en Afrique », in Le Monde Diplomatique,
mars 1998, pp.20-21..
- Jean-Emmanuel PONDI, « Français et
Américains en Afrique Noire : nouvelle dynamique ou nouvelle
dynamite ? », in Afrique 2000, n°266, Bruxelles,
janvier-février 1997, pp.49-54.
- Stephen SMITH, « Les américains doublent la
France en Afrique », in Libération, 4 octobre 1996,
p.11.
- Claude WAUTHIER, « Une sourde concurrence sur le
continent africain : appétits américains et compromissions
françaises », in Le Monde Diplomatique, octobre 1994,
pp.17-18.
* 41 Ce recul dans le temps
sous-tend la méthode historique comme clé
privilégiée de l'analyse stratégique. Voir Hervé
COUTEAU-BEGARIE, Traité de stratégie, op.cit.,
pp.282-286. Pascal REYSSET et Thierry WIDEMANN allaient dans le même sens
en affirmant que « le passé constitue le savoir du
stratège et lui permet, devant le futur, d'expliquer le champ des
possibles, de les évaluer, de les sélectionner, (...) et surtout
de les hiérarchiser, fondant ainsi rationnellement le présent de
la décision. (...) La stratégie est tentative de rationalisation
du passé (...) en vue de répondre à une situation
précise ». Voir La pensée stratégique,
col. Que Sais-je ?, Paris, PUF, 1997, pp.121-122.
* 42 Voir :
- Joseph Vincent NTUDA EBODE, « Les enjeux
pétroliers du golfe de Guinée », op.cit.
- Côme Damien Georges AWOUMOU, « Le golfe de
Guinée face aux convoitises », op.cit.
- Damian ONDO MANE, L'émergence du golfe de
Guinée dans l'économie mondiale, op.cit.
- Jean-Pierre FAVENNEC et Philippe COPINSCHI, « Les
nouveaux enjeux pétroliers en Afrique » in Politique
Africaine, n° 89, Paris, mars 2003, p. 127-148.
- Etanislas NGODI, Pétrole et géopolitique
en Afrique centrale, Paris, l'Harmattan, 2008, 255p.
- René POURTIER, « Les hydrocarbures dans le
golfe de Guinée », Compte rendu de Conférence par
Christelle COMTE FLORET, 11 janvier 2008,
http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/hg/data/artfr.xml
, consulté le 1er juillet 2009.
- Wullson MVOMO ELA, « Pétrostratégie
et appels d'empire dans le golfe de Guinée » in Enjeux,
Bulletin d'Analyse géopolitique pour l'Afrique centrale, N°
22, janvier-mars 2005, pp. 7-11.
- Joseph OWONA NTSAMA, « Golfe de
Guinée : entre accalmie des litiges intra-régionaux et
aiguisement des appétits extra-régionaux » in
La Société camerounaise, FPAE, 20 octobre 2006.
* 43 Lire Alain FOGUE TEDOM,
Enjeux géostratégiques et conflits politiques en Afrique
Noire, Paris, l'Harmattan, 2008, 418p.
* 44 Voir:
- Michel KOUNOU, Pétrole et pauvreté au Sud
du Sahara, op.cit.
- Michel KOUNOU, « Paradoxes et misères du
pétrole africain », in Enjeux, n° 36, Juillet
2008, pp.10-19.
- Elie MVIE MEKA et Jean-Bertrand MENGUE MOLI,
« Pétrole et guerre civile en Angola », in
Enjeux, n° 36, Juillet 2008, pp26-32.
- Antoine-Denis N'DIMINA-MOUGALA, « Le
pétrole source de conflits territoriaux en Afrique centrale au XXe et au
début du XXIe siècles », in Enjeux, n°
36, Juillet 2008, pp.50-63.
- Mathias Eric OWONA NGUINI, « Structures, figures,
procédures géopolitiques et géoéconomiques du
pétrole en Afrique : Exorciser le cercle vicieux
pétrole-pauvreté-autocratie », in Enjeux,
n° 36, Juillet 2008, pp.6-8.
* 45 Voir :
- Ghislain Claude Y. ESSABE, « Enjeux
géopolitiques et tensions dans le golfe de Guinée : approche
communautaire de règlement par la diplomatie parlementaire »,
Mémoire de DEA en Géopolitique et géostratégie des
océans, Université Omar Bongo, 2004 ;
- Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO,
« Géostratégie des ressources naturelles et les
conflits de la république du Congo 1990-2002 : rivalité de
puissance et contrôle de l'énergie »,
Mémoire de DESS en Relations Internationales, Université de
Yaoundé II, Institut des Relations Internationales du
Cameroun, 2005.
- Albert-Didier OGOULAT,
« Géostratégie et polémologie dans l'espace
Atlantique centre-oriental », op.cit.
* 46 Voir :
- Ateleir Energy, « Le Golfe de
Guinée : une région au carrefour des influences
européenne, américaine et chinoise »,
http://www.geographie.ens.fr/~geostrat/etudes/hydrocarbures/fiches/3.4.Region
_ GG.html, consulté le 1er juillet 2009.
- Charles BWELE, «
Golfe
de Guinée : anti-piraterie ou pétrostratégie
? », Electrosphèr, 29 avril 2009,
http://electrosphere.blogspot.com/2009/04/golfe-de-guinee-anti-piraterie-ou.html,
consulté le 01 juillet 2009.
- Philippe COPINSCHI, « Le Golfe de Guinée,
nouvel enjeu stratégique », in Sociétal,
no42, Paris, SERPE, 2003, pp. 99-101.
- Idriss KPOUMIE, « Le Guinée: Centre d'un gros enjeu
à tort ou à raison »,
http://www.journalducamerouncom/article.php?aid=1876 , consulté le 1er
juillet 2009.
- Raphaël MVOGO, « Golfe de Guinée
: Paris et Washington envoient des navires pour assurer la
sécurité stratégique et
énergétique », in French. News, 13 mai
2009,
http://french.news.cn/afrique/2009-05/13/c_112109.htm
, consulté le 1er juillet 2009.
- Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE, « Enjeux et jeux
pétroliers en Afrique: étude de l'offensive
pétrolière chinoise dans le Golfe de Guinée »,
op.cit.
* 47Alain FOGUE TEDOM,
Enjeux géostratégiques et conflits politiques en Afrique
Noire, op.cit. p.302.
* 48 On fait
référence ici à la définition de la
géopolitique par Halford J. Mackinder (1861-1947) qui pour la
première fois envisagea l'explication de certains faits politiques par
des facteurs géographiques. Voir Philippe MOREAU DEFARGES,
Introduction à la géopolitique, Paris, Seuil, Col.
Points, 1994, p.47.
* 49 Omar AKTOUF,
méthodologie des sciences sociales et approches sociologiques des
organisations, Québec, Presses de l'Université de
Québec, 1992, p.20.
* 50 Lire à ce sujet
Gaston BACHELARD, La formation de l'esprit scientifique,
Contribution la psychanalyse de la connaissance objective, Paris,
Librairie française Jean Vrin, 1996, 257p.
* 51 René DESCARTES,
Discours sur la méthode. Pour bien conduire la raison et chercher la
vérité dans les sciences, Paris, Gallimard, 1970, 254p
* 52 Grand Dictionnaire
Encyclopédique Larousse, Presses des Imprimeries Hérissey,
Paris, 1984, p.920.
* 53 Ces théories
s'inscrivent dans les approches classiques des relations internationales. Or
celles-ci ont été remises en cause par les issues de l'ère
bipolaire avec pour corollaire leur révision théorique sous
l'épistémologie du néoréalisme, du
néolibéralisme, du postmodernisme et du transnationalisme. Il
peut donc nous être reproché avec raison de ne pas avancer avec la
science mais, l'unanimisme courant sur ce renouveau théorique ne doit en
rien occulter la pertinence de ces ``classiques'' dont l'importance demeure
incontournable dans l'intellection des relations internationales.
* 54 Les principes
théoriques avancés ici ont été tirés des
livres de :
- Amélie BLOM et Frédéric CHARILLON,
Théorie et concepts des Relations internationales, collection
Crescendo, Paris, Hachette Supérieur, 2001, 143p.
- Jean- Jacques ROCHE, Relations internationales, Paris,
Librairie Général de Droit et de Jurisprudence, 1999, 382p.
* 55 Pour le premier
courant, les relations internationales sont le prolongement des rapports
Etats/sociétés ; d'où la notion de paix
démocratique qui soutient que les Etats démocratiques ne se font
pas la guerre, mais sont appelés à coopérer au travers des
mécanismes démocratiques de leurs systèmes politiques. Ce
courant a été développé par John Locke,
Montesquieu, Adam Smith, Emmanuel Kant, etc. Avec pour tenants Jeremy Bentham,
David Ricardo et Richard Cobden, le second courant soutient que les
échanges commerciaux sont le fondement de la coopération entre
les Etats. Enfin, pour le troisième courant, si les différends
entre individus peuvent être résolus par des procédures
juridiques nationales, les conflits entre Etats peuvent aussi être
dénoués par des instances intergouvernementales. De ce fait, la
vie internationale nécessite des institutions supra nationales qui
doivent jouer le rôle d'éléments stabilisateurs. Les
auteurs ici sont Robert Kehoane, Joseph Nye, Ernest Haas, David Mitrany,
etc.
* 56 Voir plus
particulièrement ``le wilsonisme'' décrit par Colette BARBIER et
al, Dictionnaire des relations internationales au 20e
siècle, Paris, Armand Collin, 2002, p.265.
* 57 Jean- Jacques ROCHE,
Relations internationales, op.cit. pp. 78-114.
* 58 Cité par Alain
FOGUE TEDOM, « La géostratégie », op.cit.,
p.45.
* 59 Joseph Vincent NTUDA
EBODE, « Relations Internationales », cours de
Maîtrise en Science Politique, Université de Yaoundé II,
année académique 2006-2007.
* 60 Il s'agit de la
bibliothèque centrale de l'Université de Yaoundé I, de la
bibliothèque de l'Université de Yaoundé II, de la
Fondation Paul Ango ELA, de l'IRIC, du Ministère de la Recherche
Scientifique et de l'innovation, du CAPED et du CCF de Yaoundé.
* 61 Il convient de dire
qu'au début de cette étude, nous envisagions effectuer aussi des
enquêtes de terrain. Mais, nos tentatives d'entretien avec les chefs de
missions diplomatiques des puissances qui sont prises en compte dans cette
étude se sont avérées infructueuses.
* 62 Pascal LOROT,
Histoire de la géopolitique, Paris, Economica, 1995, p.713.
* 63 François THUAL,
Méthodes de géopolitique : apprendre à
déchiffrer l'actualité, Paris, Ellipses, 1996, p.34.
* 64 A la fois comme cadre,
enjeux et théâtre. Voir Eustache AKONO ATANGANE, « La
géostratégie », op.cit.
* 65 Lire à ce sujet
Pierre Marie GALLOIS, Géopolitique, les voies de la puissance,
op.cit. et Sophie CHAUTARD, L'indispensable de la
géopolitique, op.cit., pp.11-18.
* 66 La puissance est
définie par les réalistes comme la capacité d'un acteur
à influer sur la volonté des autres membres du système
international tout en les empêchant de faire de même avec la
sienne. Avec le renouveau théorique induit de la fin de l'ère
bipolaire et la dynamique actuelle des relations internationales
désormais transnationales et même infranationales avec l'irruption
des acteurs non étatiques, la notion de puissance tend à
être dévaluée car étant désormais une
donnée fongible, imprévisible et multiple. Voir Guillaume DEVIN,
Sociologie des relations internationales, op.cit., pp. 26-33.
* 67 Pierre M. GALLOIS,
Géopolitique, les voies de la puissance, op.cit.
* 68 Sophie CHAUTARD,
L'indispensable de la géopolitique, op.cit, p. 67.
* 69 Au sens de Raymond
ARON, c'est-à-dire les Etats.
* 70 Voir : Albert
BOURGI, « Afrique, le rêve américain », in
Jeune Afrique l'Intelligent, n°2106 du 22 au 28 mai 2001, p.
8 ; Frederick LERICHE, « La politique africaine des
Etats-Unis : une mise en perspective », in Afrique
contemporaine, Automne 2003, p.8.
* 71 Alain FOGUE TEDOM,
« La géostratégie », op.cit, p.33.
* 72 Ibid. p.34.
* 73 Cité par
Jean-Christophe SERVANT, « Une priorité
géostratégique : Offensive sur l'or noir
africain », in Le monde diplomatique, janvier 2003, p.2,
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/01/SERVANT/9856,
consulté le 29 juillet 2009.
* 74 Cité par
Jean-Christophe SERVANT, « Une priorité
géostratégique : Offensive sur l'or noir
africain », op.cit., p.2.
* 75 Wullson MVOMO ELA,
« Pétrostratégie et appels d'empire dans le golfe de
Guinée », op.cit., p. 8.
* 76 Cité par Joseph
Vincent NTUDA EBODE, «Terrorisme et contre terrorisme en Afrique :
perspectives américaines et préoccupations
américaines», in Défense et Sécurité
internationale, hors série n° spécial, L'année du
Terrorisme, Paris, 2006, p.2.
* 77 Conn HALLINAN,
cité par Jean-Claude BESSEZ, « Africom : Mode d'emploi du
nouveau cheval de Troie », in Strategicc-road, p.12,
http://www.strategic-road.com,
consulté le 14 juillet 2009.
* 78 Wullson MVOMO ELA,
« Pétrostratégie et appels d'empire dans le golfe de
Guinée », op.cit.
* 79 Voir, Fréderic
LERICHE, « La politique africaine des Etats-Unis : une mise en
perspective », op.cit, p. 8.
* 80 Parmi les plus
importantes, on peut citer Exon Mobil, Chevron, Texaco, Philips Petroleum,
Ocean Energy, Noble Energy, et Grynberg Petroleum.
* 81 Voir :
- Jean-Christophe SERVANT, « Une priorité
géostratégique : Offensive sur l'or noir
africain », pp.1-2.
- Michael T. KLARE, « Géostratégie de
l'énergie », in Reopen 911, Spotless Mind, 7 mai 2008,
pp.2-3,
http://www.reopen911.info/News/2008/05/07/michael-t-klare-geostrategie-de/l%E2%80%99energie-iii,
consulté le 29 juillet 2009.
* 82 Atlas Obs du
Monde, édition 2002, p.35.
* 83 Freddy MULONGO, «
RDC: Pourquoi l'aide de la Chine inquiète les Congolais ? », in
reveil-fm.com, jeudi 27 septembre 2007, p.1,
http://www.reveil-fm.com,
consulté le 11 août 2009.
* 84 Atlas Obs du
Monde, op.cit., pp.135-136.
* 85 Ibid., pp.46-47.
* 86 La Chine est le pays le
plus peuplé du monde avec une population estimée à plus de
1 253 595 000 d'individus en 2002, l'Inde le second avec
997 515 200 et le Brésil le 5e avec
167 966 700.
* 87 Alain FOGUE TEDOM,
Enjeux géostratégiques et conflits politiques en Afrique
Noire, op.cit.
* 88 Lire Philippe D.
ROGERS, «Dragon with a Heart of Darkness- countering Chinese Influence in
Africa», in JFQ/ issue 47, 4th quarter 2007, p.22-27,
www.ndu.edu ,consulté le 14 juillet
2009.
* 89 Vor Jeune Afrique
l'Intelligent, Dossier Spécial, « Pourquoi la France
lâche l'Afrique », n° 2008 du 27 mars au 2 avril 2001.
* 90 Lire :
- Afrique contemporaine, n° 207, « Le
sursaut africain du New Labour : principes, promesses et
résultats » Dossier spécial, automne 2003.
- Emmanuel DUPUY, « La politique africaine de la France :
Changement dans la continuité ?
http://www.ipseeu.org/La%20nouvelle%20politique%20africaine%20de%20la%20France%20%Version%201%27Internationale.doc.,
consulté le 22 juillet 2009.
* 91 Lucien Sédar
EFANGON, « La Francophonie : l'instrumentalisation
géopolitique d'une langue », in Revue Africaine
d'études politiques et stratégiques, n°5, 2008,
Université de Yaoundé II, Faculté des Sciences juridiques
et politiques, pp.247-264.
* 92 Lire:
- Agir Ici-Survie, Jacques Chirac et la
Françafrique : retour à la case Foccart ?,
n°9, Paris, L'Harmattan, 1996, 111p.
- Agir Ici-Survie, Dossiers noir de politique africaine de
la France, n° 7, France-Cameroun, croisement dangereux,
Paris, l'Harmattan, 1996, 95p.
- MONSIEUR X et
Patrick PESNOT,
Les dessous de la Françafrique : les dossiers secrets de
monsieur X, Paris, Nouveau monde, 2008, 395p.
- Stéphan SMITH et Antoine GLASER, Ces messieurs
Afrique, le Paris- village du continent Noir, Paris, Calman-Levy, 1992,
235p.
* 93 Voir Jean ESSENGUE ESSONO,
« Le Japon et l'Afrique depuis 1960. Influence économique entre les
deux bloc », Rapport de stage diplomatique, IRIC, 1991.
* 94 Voir :
- Christian ALIMA ZOA, « Les clés de l'offensive
politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun depuis
1991 », Mémoire de DEA en Science politique, Université
Yaoundé II, 2006.
- Kamo SHOZO, « De l'engagement économique
à l'engagement politique : les nouvelles orientations de la
politique africaine du Japon », in Afrique contemporaine,
n°212, hiver 2004, pp.55-66.
* 95 Nous n'avons pas voulu
transformer cette partie en une chronique de visite d'Etat dans le Golfe de
Guinée ou en Afrique. On pourrait en faire tout un livre. Aussi
avons-nous négligé les visites d'officiels des partenaires
classiques dont la France, l'Angleterre et le Japon pour privilégier ces
puissances dont la sismicité des visites de leurs
plénipotentiaires est assez illustrative des offensives diplomatiques
dans le golfe de Guinée.
* 96 President Bush's
trip to Africa, February, 2008. Disponible en intégralité
sur www.whitehouse.gov/news/
releases/20008/02/20080214.html.
La traduction et la mise en perspective est de nous.
* 97 Francis KPATINDE,
« Amérique mon amour », in Jeune
Afrique l'Intelligent, n°2106, 22-28 mai 2001, pp.14-15.
* 98 Voir :
- Elisa DRAGO, « Hu Jintao en Afrique : opération
séduction », rfi.fr, 30 janvier
http://www.rfi.fr/actufr/articles/085/article_49275.asp, page consultée
le 15 février 2009
- Philippe BOLOPION et Bruno PHILIP, « hu Jintao en
tournée en Afrique pour consolider la présence économique
chinoise sur le continent », in Le monde, samedi 3 février
2007, p.6.
- Nicolas CARVAJAL-PICHETTE, « l'Afrique en 12 jours
pour Hu Jintao »,
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/bmanalyse?codeanalyse=379
consulte le 25 mai 2009.
* 99 Nicolas
CARVAJAL-PICHETTE, « L'Afrique en 12 jours pour Hu
Jintao », op.cit.
* 100 Elisa DRAGO, «
Afrique - Amérique du Sud: L'Union fait la force, Premier sommet
Afrique/Amérique du sud contre l'hégémonie des grandes
puissances du Nord », in rfi.fr, p.1,
http://www.rfi.fr/actufr/articles/083/article_478
10.asp, Article publié le 28 novembre 2006,
consulté le 28 juillet 2009.
* 101 Le rayonnement
international de la Belgique s'étant effrité suites aux mauvaises
fortunes des indépendances de ses ex-colonies, la France avait
hérité de ses positions en Afrique en les intégrant dans
son giron patrimonial.
* 102 Ce concept traduit
les relations patrimoniales et indécentes que la France entretient
depuis la décolonisation avec les chefs d'Etat de ses anciennes colonies
d'Afrique. Lire à ce sujet :
- Agir Ici et Survie, Jacques Chirac et la
Françafrique : retour à la case Foccart ?,
op.cit.
- Samuël FOUTOYET, Nicolas Sarkozy ou la
Françafrique décomplexée, Tribord, Bruxelles, 2009,
153p.
- Baadikko MAMMADU, Françafrique :
l'échec. L'Afrique postcoloniale en question, L'Harmattan, Paris,
2001, 365p.
- Sayouba TRAORE et al, Dernières nouvelles de la
Françafrique, Vents d'ailleurs, La Roque d'Anthéron, 2003,
223p.
-
François-Xavier VERSCHAVE, La Françafrique : le plus
long scandale de la République, Stock, Paris, 1998, 379p.
- François-Xavier VERSCHAVE, Noir silence :
qui arrêtera la Françafrique ?, les Arènes,
Paris, 2000, 596p.
- Monsieur X et
Patrick PESNOT,
Les dessous de la Françafrique : les dossiers secrets de
monsieur X, op.cit.
* 103 Formulée par le
général de Gaule et résumée en deux points par
Alain FOGUE TEDOM:
- Placer les anciennes colonies au service de la
défense, du développement et du rayonnement international de la
France ;
- Faire jouer à la France le rôle d'avocat des
plus faibles dans les affaires du monde dans le but d'engranger la sympathie de
l'opinion internationale, indispensable dans une lutte inégale qui
l'oppose aux grandes puissances. Voir Alain FOGUE TEDOM,
« Géostratégie », op.cit. p.18.
* 104 L'orientation
donnée au 22e sommet en février 2003 l'illustre fort
à propos. Lire le discours d'ouverture de Jacques Chirac dans
http://www.sangonet.com/Fich5ActuaInterAfric/Discours_ouvertureJ2eS.html.
* 105 Cité par
Franck SALIN, « Le Sommet France-Afrique d'un président en fin
de règne : Jacques Chirac fait ses adieux à
l'Afrique », in Afrik, Jeudi 15 février 2007,
http://www.afrik.com/article11207.html,
consulté le 15 juillet 2009. La mise en perspective est de nous.
* 106 Lire Scarlett
CORNELISSEN, « La politique japonaise de moyenne puissance et l'Afrique :
un cadre d'analyse pour dépasser l'opposition réactif-proactif
», in Afrique contemporaine, n°212, Hiver 2004, pp.33-53.
* 107 De 1991 à
l'année 2000, le Japon était le premier fournisseur des APD. Voir
Makoto SATO et Chris ALDEN, « La diplomatie japonaise de l'aide en
Afrique », in Afrique contemporaine, n°212, Hivers
2004, pp.113-31,14.
* 108 Notamment se
départir de son passé impérialiste et expansionniste afin
de mieux postuler au conseil de sécurité de l'ONU. Ibid.
* 109 Joseph OWONA NTSAMA,
« Bref aperçu rétrospectif de la coopération
entre les pays riches et l'Afrique », in Enjeux, Bulletin
d'Analyse géopolitique pour l'Afrique centrale, N° 22,
janvier-mars 2005, p.44.
* 110 Ibid.
* 111 Voir Cameroon
Tribune, mardi 3 juin 2008, p.15.
* 112 Pierre
HASKI, « Premier tapis rouge pour la
Chinafrique», in Libération.fr, 3 nov.2006,
http://www.liberation
.fr/evenement/010165347-premier-tapis-rouge-pour-la-chinafrique,
consulté le 22 juillet 2009.
* 113 En jouant dans ce
registre, il était question pour le leader chinois de rappeler
implicitement l'échec de la coopération Nord-Sud. Ainsi
entend-t-il imposer la Chine comme le promoteur de la coopération
Sud-Sud jugée plus bénéfique aux pays du golfe de
Guinée et d'Afrique. Le concept Sud-Sud n'étant qu'une
catégorisation lacunaire et idéologique tout comme l'a
été celui de Tiers Monde, l'enjeu était tout simplement de
détourner les leaders africains des objectifs réels de sommet
à visée stratégique. Lire le discours d'ouverture en
annexe.
* 114 Khaled ELRAZ,
« Premier Sommet Chine Afrique. L'envol des échanges
commerciaux entre 2 continents », in Afrik.com, 4 novembre
2006,
http://www.afrik.com/article10646.html,
consulté le 22 juillet 2009.
* 115
Barthélémy COURMONT, « Chine- Afrique :
Après le sommet historique de Pékin », in
Iris-France.org, 7 décembre 2006, p.1,
www.iris-france.org/Tribunes-2006-12-07a.php3 - 37k, consulté
le 25 mai 2009.
* 116 Ibid.
* 117 Elisa DRAGO,
« Afrique - Amérique du Sud : L'union fait la
force », op.cit.
* 118 Ibid.
* 119 Abdou BENABBOU,
« Sommet Inde-Afrique : le premier pas de New Delhi »,
in le Journal Chrétien, 8 avril 2008,
http://www.journalchretien.net/Sommet-Inde-Afrique-le-premier-pas,11360.html,
consulte le 22 juillet 2009.
* 120 Cité par Daouda
Emile OUEDRAOGO, « sommet Inde-Afrique : l'Inde prépare un grand
coup commercial », in Lefaso.net, p.2,
http://www.lefaso.net/spip.php?article26353, consulte le 22 juillet 2009.
* 121 Daouda E. OUEDRAOGO,
« sommet Inde-Afrique : l'Inde prépare un grand coup commercial
», op.cit., p.2,
* 122 Centre
européen de gestion des politiques de développement,
« Accord de partenariat ACP-UE », in Le monde
diplomatique, 1er janvier 2006, p.2,
http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/europe/a12235,
consulté le 26 août 2009.
* 123 Depuis le
début de l'année 2002, l'UE a réévalué les
accords ACP en instituant une nouvelle base des relations commerciales entre
les deux zones en l'occurrence les "Accords de partenariat
économique" (APE). Proposée comme solution de l'Europe face
à l'inefficience du régime d'accès
préférentiel accordé aux pays ACP depuis les accords de
Lomé, ces APE devaient être conclus au plus tard au 31
décembre 2007 suivant le calendrier fixé par
l'UE. Accueillis très timidement par les pays en question sous la
pression de l'UE. Nombreux sont les acteurs de la société civile
qui ont manifestés courant 2007 contre ce qu'ils appréhendaient
comme ``menaces'' aux économies africaines. L'objet était de
plaider pour le maintien du principe de non-réciprocité qui a
toujours prévalu dans les relations commerciales UE-ACP. De plus, en
prévoyant la libéralisation de 90% des échanges entre l'UE
et les pays ACP et ouvrant 100% du marché européen contre 80% de
celui des ACP, ces accords ont soulevés des grandes discussions sur les
secteurs à protéger compte tenu de la faible marge de manoeuvre
que laisse ce chiffre et sur la baisse drastique des recettes douanières
des Etats africains. Pour en savoir plus, lire l'intégralité des
explications de Caroline Doremus-Mege, responsable du plaidoyer à Oxfam
France-Agir ici, interviewée par Falila GBADAMASSI, « Accords
de partenariat économique UE - ACP : une menace pour
l'Afrique », in Afrik.com, Jeudi 27 septembre 2007, p.2,
http://www.afrik.com/article12554.html
consulté le 26 août 2009.
* 124 Mamadou KA,
« La politique africaine des Etats-Unis de1947 à 2005: de
l'engagement sélectif à la politique de `'legacy'' »,
in Afrique contemporaine, avril 2008, p.3,
http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2008-4-p-137.htm,
consulté le 14 juillet 2009.
* 125 Frederick LERICHE,
« La politique africaine des Etats-Unis : une mise en
perspective », in Afrique contemporaine, Automne 2003,
p.18.
* 126 Cité par
Mamadou KA, « La politique africaine des Etats-Unis de1947 à
2005», op.cit., p.5.
* 127 On peut citer la
promotion d'une économie de marché, l'Etat de droit, la
suppression des obstacles aux échanges et aux investissements
américains, la protection des droits internationalement reconnu des
travailleurs, et la lute contre la corruption.
* 128 Au sens de Raymond ARON,
c'est-à-dire les relations d'intérêts et de puissance. Voir
Paix et Guerre entre les nations, op.cit., p.18.
* 129 Mamadou KA,
« La politique africaine des Etats-Unis de1947 à
2005 », op.cit., p.5.
* 130 Lire à ce
sujet :
- Jean DOISE et Maurice VAISSE, Diplomatie et outil
militaire : Politique étrangère de la France,
1871-1991, Paris, Seuil, 1992, 425p.
- Andréì DUMOULIN, La France militaire et
l'Afrique. Coopération et interventions : un état
des lieux, Bruxelles - GRIP-Editions Complexe, 1997, 136p.
- Andréì DUMOULIN, "La France et la
sécurité en Afrique subsaharienne", Revue Problèmes,
Politiques et Sociaux, Paris, La Documentation Française, 2008, pp.
1-72.
* 131 Voir annexe
2 : Structure et organisation des acteurs institutionnels
qui interviennent dans le fonctionnement du RECAMP.
* 132 On peut citer entre
autre la International Military Education and Training Program (IMET),
l'African Regional Peacekeeping Program (ARP) et l'African
Contingency Operations Training Assistance (ACOTA). Voir en Annexe la
carte des initiatives militaires américaines sur le continent
africain.
* 133 Voir Joseph Vincent
NTUDA EBODE, « Terrorisme mondial et contre terrorisme en
Afrique : l'Africa Command ou la fin de l'exception
stratégique africaine », op.cit.
* 134 Jean-Claude BESSEZ,
« Africom : Mode d'emploi du nouveau cheval de
Troie », op.cit., p.2.
* 135 On peut citer
l'adoption entre autre à Alger en juillet 1999 de la Convention de
l'Organisation de l'Unité Africaine sur la prévention de la lutte
contre le terrorisme, transformé en Plan d'Alger pour la
prévention et la lutte contre le terrorisme ; la création
d'un Centre africain d'Etudes et de Recherche sur le Terrorisme (CAERT), etc.
Voir Joseph Vincent NTUDA EBODE, «Terrorisme et contre terrorisme en
Afrique : perspectives américaines et préoccupations
africaines », op.cit.
* 136 Lire Francis Fukuyama,
La fin de l'histoire et le dernier homme, Paris, Flammarion, 1992,
418p.
* 137 Ces six axes visent
à empêcher l'approvisionnement des terroristes en financements et
en équipements ; le refus d'asile, l'arrestation et la traduction
en justice des terrorismes et leurs complices devant les juridictions
internationales ; la coopération entre les services de
renseignement afin de dénicher et désorganiser les réseaux
terroristes ; la création des centres d'étude en vue de la
compréhension des logiques d'engagement des jeunes dans les
réseaux terroristes ; le renforcement de la capacité des
Etats dans la lutte contre ce fléau et la sensibilisation des
populations au travers de la société civile. Voir Joseph V. NTUDA
EBODE, «Terrorisme et contre terrorisme en Afrique : perspectives
américaines et préoccupations africaines », op.cit.,
p.1.
* 138 L'Ouverture de la
prison d'exception de Guantanamo est l'une des illustrations.
* 139 Voir Jane's
Intelligence Review, Us woos North Africa as al-qaeda infiltrates
1er mars 2006, p.23, cité par J.C BESSEZ, « Africom :
Mode d'emploi du nouveau cheval de Troie », op.cit., p.1.
* 140 United States Africa
Command/ Bureau des Relations Publiques, « AFRICOM : Le Département
de la Défense des Etats-Unis annonce l'activation d'un commandement
géographique unifié », in Africom.mil, 1 octobre 2008,
http://www.africom.mil /indexFrancais.asp, consulté le 8 août
2009.
* 141 United States Africa
Command, op.cit, p.13.
* 142 Wullson MVOMO ELA,
« Pétrostratégie et appels d'empire dans le golfe de
Guinée », op.cit. p.8.
* 143 Lire à ce
sujet Makoto SATO et Chris ALDEN, « La diplomatie japonaise de l'aide
en Afrique », in Afrique contemporaine, n°212, Hiver
2004, pp.13-31.
* 144 Pour tout sur les
enjeux géopolitiques de l'offensive japonaise en Afrique, lire :
- Jean ESSENGUE ESSONO, « Le Japon et l'Afrique
depuis 1960. Influence économique entre les deux bloc ».
Rapport de stage diplomatique. IRIC, 1991.
- A. KOUMEALO, « Analyse de la
coopération bilatérale nippo togolaise de 1980 à
2000 ». Mémoire de maîtrise en relations
internationales. IRIC, 2001 ;
- Christian ALIMA ZOA « Les
clés de l'offensive politico-diplomatique du Japon en direction de
l'Afrique et du Cameroun depuis 1991 »
Mémoire de DEA en Science politique, Université
Yaoundé, 2006.
* 145 Cameroon
Tribune du 21 juin 2006, Cité par Christian ALIMA ZOA
« Les clés de l'offensive
politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun depuis
1991 », 2006, p.65.
* 146 Voir Annexe 3 : Le ``Don
japonais'' et la construction des écoles au Cameroun.
* 147 Par exemple, depuis
2004, le timbre postal du Cameroun est frappé d'une demi-photo du
président camerounais Paul Biya et des Premiers ministres qui se
succèdent à la tête de l'Etat nippon. De plus, au terme
d'un sondage réalisé à Yaoundé et
à Bafoussam par ALIMA ZOA pour son mémoire de DEA, il ressortait
que les personnes interrogées avaient déjà toutes
entendues parler du Japon ; elles n'étaient pas
indifférentes à la construction des écoles par les
Japonais au Cameroun (97.10%) ; cette initiative avait même
influencé positivement leur opinion sur le Japon (47%) et de
surcroît, 83.05% d'entre elles étaient convaincues que les
japonais voulaient ``aider'' le Cameroun. Voir Christian A. ZOA,
« Les clés de l'offensive
politico-diplomatique du Japon », p.67. Enfin, les Etats africains
ont tous soutenus la nomination du diplomate japonais Koïchiro Matsura
à la tête de l'UNESCO en 2005.
* 148 United Nations World
Food Programme, « Un
don généreux du Japon illustre son
engagement pour l'Afrique », 17 Mar 2008,
http://www.reliefweb.int/rw/rwb.nsf/db900sid/EGUA-7CWPE4?OpenDocument
, consulté le 28 juillet 2009.
* 149 Ce sont : le
Soudan, la RDC, l'Ouganda, le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Burundi,, la
Zambie, la Somalie, le Zimbabwe, le Mozambique, le Kenya, le Mali , le Burkina
Faso, l'Éthiopie, le Libéria, la Guinée, le Rwanda et la
Tanzanie.
* 150 Pour ce qui est du
continent africain, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Refugiés (HCR) estime à 17 millions le nombre de
réfugiés et de déplacés internes. Voir AFP,
« Afrique/monde, une convention pour protéger les
refugiés et déplacés », in Cameroon
Tribune, n°9462/5663, 25 octobre 2009, p.31.
* 151 Voir le discours
d'ouverture du sommet en annexe.
* 152 Les cas les plus
illustratifs sont la construction d'un palais de sport, d'un hôpital
gynéco-obstétrique à Yaoundé au Cameroun, des
infrastructures routières au Gabon, en Guinée Equatoriale et en
RDC. Lire Antonio GARCIA, « Chine-Afrique : La boulimie
pétrolière de Hu Jintao », in rfi.fr, 27 avril
2006,
http://www.rfi.fr/actufr/articles/076/article_43353.asp,
consulté le 25 mai 2009.
* 153 Même les
dirigeants jugés peu recommandables par les occidentaux tels le
Président soudanais, Omar El-Béchir, accusé d'orchestrer
un véritable génocide des populations du Darfour et frappé
d'un mandat d'arrêt international de la CPIJ et le Président
zimbabwéen Robert MUGABE, connu pour ses dérives racistes et
antidémocratiques. Actualisation de la realpolitik à la chinoise,
tous les pays susceptibles de promouvoir ses intérêts sont
fréquentables pourvue qu'ils « respectent le principe d'une
seule Chine » rappelait encore le chef de la diplomatie chinoise, Li
Zhaoxing. De plus, La Chine n'entend nullement se préoccuper des
problèmes politiques internes des pays avec qui elle coopère
suivant son fameux « principe de la non ingérence ».
« La Chine ne pose aucune condition politique à sa
coopération. (...) Nous ne voulons pas exporter nos propres valeurs
et notre modèle de développement » a plusieurs fois
déclaré Hu Jintao lors de ses tournées africaines. Voir
Barthélémy COURMONT, « Chine-
Afrique : Après le sommet historique de Pékin »,
op.cit., p.2.
* 154 Ibid., p.3.
* 155 Cité par
Barthélémy COURMONT, « Chine- Afrique :
Après le sommet historique de Pékin », op.cit. p.3.
* 156 Près de 30% du
pétrole importé par l'Empire du Milieu en 2005 provient des pays
du golfe de Guinée ; soit plus de 38 millions de tonnes,
l'équivalent de 760.000 barils par jour. L'Angola est devenu en
février 2006 le premier fournisseur de pétrole de la Chine,
devant l'Arabie Saoudite, avec plus de 450.000 barils de brut par jour, ce qui
correspond à 15 % du total des importations chinoises d'hydrocarbures.
Voir Heinrich KREFT, « La diplomatie chinoise de l'énergie »,
in Politique étrangère N°2/2006, p. 350.
* 157 Fabriquant 12% des
produits manufacturés mondiales, la Chine est devenue en 2005, le
premier fournisseur de l'Afrique devant la France et l'Allemagne et son
deuxième client derrière les Etats-Unis. Ses produits sont pour
toutes les bourses et englobent à la fois l'industrie d'habillement,
l'ameublissement, les produits électroménagers, les appareils
électroniques, les produits pharmaceutiques, la quincaillerie et
l'industrie automobile.
* 158 A Dakar par exemple,
l'Union nationale des commerçants et industriels du
Sénégal (UNICOIS) a depuis 2002 dressé contre les
commerçants chinois une série de chefs d'accusation :
travail illégal, déclaration de produits en pièce
détachées en lieu et place de produits finis et monopolisation
des places de marché au détriment des vendeurs
sénégalais. « Nous voulons éviter ce qui s'est
passé à Kampala (Ouganda) ou Nairobi (Kenya), où les
commerçants chinois ont mis quasiment tous les locaux au
chômage », expliquait alors le secrétaire permanent de
ce syndicat au journal Afrik. Voir le numéro du 9
février 2009,
http://www.afrik.com/article10646.html,
consulté le 22 juillet 2009.
* 159 Valérie
NIQUET, « La stratégie africaine de la Chine », in
Politique Etrangère, N°2/2006, p. 33.
* 160 Wullson MVOMO ELA,
« Pétrostratégie et appels d'empire dans le golfe de
Guinée », op.cit. p. 10.
* 161 Elisa DRAGO,
« Afrique - Amérique du Sud : L'union fait la
force », op.cit., p.2.
* 162 Au delà du
caractère ludique de ces films, ils représentent un puissant
instrument de géopolitique et de géostratégie
Brésilienne en Afrique puisque l'occupation de l'espace n'est pas
seulement maritime, terrestre et aérien ; elle est aussi virtuelle
et idéologique. Ces films ont sur une bonne marge de la population
africaine une grande influence au point de les amener à arrêter
tout pendant certaines heures de la soirée pour pouvoir suivre les
feuilletons. C'est donc un canal majeur du rayonnement international du
Brésil ; ce qu'ignorent ces populations.
* 163 Lire François LAFARGUE,
« Le Brésil, une puissance africaine ? », in
Afrique contemporaine, n° 228, 2008/4,
http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2008-4-p-137.htm
, consulté le 22 juillet 2009.
* 164 Ibid.
* 165 Ibid.
* 166 Il a cité
entre autre Mahatma Gandhi, Kwamé Nkrumah, Sékou Touré et
Nasser. Voir Daouda Emile OUEDRAOGO, « sommet Inde-Afrique : l'inde
prépare un grand coup commercial », op.cit., p.1.
* 167 Ibid.
* 168 Lire Abdou BENABBOU,
« Sommet Inde-Afrique : le premier pas de New Delhi »,
op.cit.
* 169 Daouda E. OUEDRAOGO,
« sommet Inde-Afrique : l'inde prépare un grand coup commercial
», op.cit., p.1.
* 170Xinhua,
« Ouverture du premier sommet du Forum Inde-Afrique », 8
avril 2008, p.1,
http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-04/08/content_610944.htm,
consulté le 12 juillet 2008.
* 171 Emmanuel DUPUY,
« La politique africaine de la France : Changement dans la
continuité ? », op.cit., p.2.
* 172 Ibid.
* 173 Lire Agir Ici et
Survie, Jacques Chirac et la Françafrique : retour à la
case Foccart ?, Paris, l'Harmattan, 1996, 111p.
* 174 Voir plus
particulièrement son discours prononcé au Cap, devant les
parlementaires sud-africains le 28 février 2008 et celui
prononcé à l'université Cheikh ANTA DIOP de Dakar, le 26
juillet 2008.
* 175 Lire Samuël
FOUTOYET, Nicolas Sarkozy ou la Françafrique
décomplexée, Tribord, Bruxelles, 2009, 153p.
* 176 Ces trois pays ont
connu tout au long des années 2006 et 2007une série
d'interventions des forces françaises. Au Tchad plus
particulièrement, l'étouffement de l'affaire de l'Arche de
Zoé et l'appui des forces françaises à Idris DEBY lors de
l'incursion rebelle des 2 et 3 février à N'Djamena ont
réaffirmé le déficit d'autonomie politique de ce
pays ; traduisant de ce fait le cercle vicieux et vissé de la
Françafrique.
* 177 Supra, p.40.
* 178 Emmanuel DUPUY,
« La politique africaine de la France : Changement dans la
continuité ? », op.cit., p.1.
* 179 Ibid., p.2.
* 180 Simon MAXWELL et
Karin CHRISTIANSEN, «Negociation as Simultaneous Equation»: Building
a new partnership with Africa", in International Affairs, n°
78/7, 2002, p. 477-491; cités par François GAULME, « Le
sursaut africain du New Labour : principes, promesses et
résultats », in Afrique contemporaine, n°
207, automne 2003, p.97.
* 181 Cité par
Richard DOWDEN, «Gordon Brown and Africa», in Africa Forum
Categories, Tuesday, 18 January 2005, p.1,
http://forums.csis.org/africa/?p=6,
consulté le 15 juillet 2009.
* 182 Voir François
GAULME, « Le sursaut africain du New Labour », op.cit.,
p.77.
* 183 Ibid., p.79.
* 184 Cité par
François GAULME, « Le sursaut africain du New
Labour », p.80.
* 185 Voir Richard DOWDEN,
«Gordon Brown and Africa», op.cit.
* 186 Cité par
Guillaume DEVIN, Sociologie des relations internationales, op.cit.,
p.62.
* 187 ``L'Affaire Elf'' est
d'après plusieurs auteurs le plus grand scandale pétrolier de la
françafrique. Mettant en cause André Tarallo et Omar Bongo dans
une litanie de détournement et blanchiment de dividendes
pétrolières de la multinationale Elf ainsi qu'une série de
biens mal acquis éparpillés à travers l'Europe, les
enquêtes ont révélé qu'Omar Bongo touchait des bonus
à la signature d'un contrat, compris entre 1 et 5 millions de dollars,
ou bénéficiait d'un versement de près d'un dollar par
baril de brut qui était viré dans un compte personnel
qu'administrait Tarallo. Dans un rapport sur le blanchiment de l'argent sale
aux Etats-Unis, le Congrès américain a estimé à 100
millions de dollars les sommes détournées chaque année par
le président Bongo et son entourage. Et si Tarallo prend bongo pour
responsable, ce dernier à rejeté ces accusations jusqu'à
son décès en Espagne le 8 juin 2009, loin de la France à
qui il avait tout donné. Voir David Servenay « L''affaire
Elf Mis en cause par Tarallo, Bongo répond sur RFI »,
http://www.rfi.fr/actufr/articles/040/article_21250.asp,
article publié le 11 avril 2003 et consulté le 30 juillet
2009.
* 188 Cette affaire porte
sur la disparition au port fluvial du Beach en mai 1999 de 353 refugiés
congolais qui rentraient au Congo après s'être refugiés en
RDC lors de la guerre Civile. Après un procès raté en
France en 2003 où seize proches de Sassou Nguesso comparaissaient pour
« génocide, crimes contre l'humanité, crimes de guerre
et assassinats », il a été ouvert le 19 juillet 2005
à Brazzaville un nouveau procès marqué par la
volonté du président congolais - mis en cause par plusieurs
associations françaises de droits de l'homme - de se blanchir de ce
sinistre forfait. L'enjeu était de juger l'affaire pour que la France ne
soit plus en mesure de le faire si le pourvoi engagé contre l'annulation
de l'ancienne procédure était acceptée. Ce qui est
demeuré lettre morte pour faire perdurer cette épée de
Damoclès suspendu sur la tête du président congolais. Voir
Habibou BANGRE, « Congo : l'affaire du Beach devant la justice Un
procès déjà très controversé », in
afrik.com, 19 juillet 2005,
http://www.afrik.com/article8630.html,
consulté le 30 juillet 2009.
* 189 Du nom de Pierre
Falcone, cette ``Affaire'' porte sur la vente d'armes en Angola alors qu'il
était sous embargo des Nations Unies en 1993-1994. Ce trafiquant d'arme
aurait avec le soutien des réseaux français conduits par Pierre
Pasqua, Jean-Christophe Mitterrand et
Alfred Sirven
- l'homme-clé de l'affaire Elf - mis
à profit la guerre qui opposait le régime d'Eduardo Dos Santos
à son opposant Jonas Savimbi. Instruit par les juges
Philippe Courroye et Isabelle Prevost-Desprez en 1999,
Pierre
Pasqua et Pierre Falcone ont été
condamnés à de la prison ferme le 11 décembre 2007 ;
jugement que le ministre de la défense Hervé Morin a
qualifié de malentendu. En visite officielle en Angola le 23 mai 2008,
Nicolas Sarkozy avait assuré son homologue Eduardo Dos Santos,
impliqué dans le dossier, qu'il souhaitait « tourner la page des
malentendus du passé ». On peut donc déduire la mise. Pour
tout sur cette ``Affaire'', consulter
http://www.denistouret.net/constit/Falcone.html.3.
* 190 Wullson MVOMO ELA,
« Pétrostratégie et appels d'empire »,
op.cit., p.11.
* 191 Anaïs
CHARLES-DOMINIQUE, « Guinée Equatoriale : Un
réseau britannique derrière la tentative de coup d'Etat »,
in Courrier international, 19 septembre 2004,
http://www.paradisfj.info/spip.php?article272, consulté le 30 juillet
2009.
* 192 Ambassade de France
au Cameroun, « Les relations économiques
France-Cameroun »,
http://www.ambafrance-cm.org/article.php3?id_article=356,
p.1, consulté le 12 août 2006.
* 193 Ministère des
Affaires étrangères, « Visite officielle de M. Paul
Biya, président de la République camerounaise (27-28 juillet
2006),
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-géo_833/cameroun_361/france-cameroun_1..,
consulté le 12 août 2006. Voir aussi Cameroon Tribune,
« Coopération France-Cameroun, un nouveau
départ », n° 8964/5163 du lundi 29 octobre 2007.
* 194 Georges SERRE,
Ambassadeur français au Cameroun de 2005 à juin 2009, cité
par Didier PLANCHE, « Un courant d'affaire à optimiser face
à la concurrence », in Financéco, n°009,
octobre-novembre 2009, p.4.
* 195 Didier PLANCHE,
« Un courant d'affaire à optimiser face à la
concurrence », in Financéco, n°009,
octobre-novembre 2009, p.5.
* 196 Ibid.
* 197 Voir son discours
devant le corps diplomatique lors de la réception des voeux de nouvel an
le 7 janvier 2008, cité à l'intégralité dans
Cameroon Tribune, n° 9009/5208 du 7 janvier 2008, p.3. En grande
ligne, le Journal titre d'une manière cynique « Face à
la grave question des migrations clandestines, l'appel de Paul Biya à un
``Plan Marshall'' pour l'Afrique ».
* 198 Didier PLANCHE,
« Un courant d'affaire à optimiser face à la
concurrence », op.cit., p.5.
* 199 Vospireamis.net,
« Brève histoire de la Sierra Léone »,
http://vospiresamis.net/PAFpgEscal2/PAF%20
Sierra%20Leone%201.html
, p.6, consulté le 3 août 2009.
* 200 Ibid.
* 201 Hervé
COUTEAU-BEGARIE, « Qu'est-ce que la géostratégie
? », op.cit., pp.3-8.
* 202 Hervé
COUTEAU-BEGARIE, Traité de Stratégie, op.cit., pp.
76-86.
* 203Franck DEBIE et al,
« A quoi sert la géostratégie ? », in stratisc,
ISC/CFHM/IHCC, 2005, http://www.stratisc.org/strat_050_DEBIEAQUOI.html,
pp.1-2, consulté le 17 août 2009.
* 204 Grand dictionnaire
encyclopédique Larousse, p.41.
* 205 Lire Raymond ARON,
Paix et guerre entre les nations, op.cit., pp.18-102
* 206Nous emploierons ce
terme pour désigner les deux grandes espaces fluides du globe en
l'occurrence les mers et les océans.
* 207 C'est ce qui justifie
l'appellation ``Planète bleue'' puisque sur un total de 510 millions de
km2 que représente la superficie du globe dit ``terrestre'',
les domaines maritimes s'étendent sur environ 361 millions, faisant
prédominer le bleue du point de vue de l'espace.
* 208 Voir Martin MOTTE,
« Une définition de la géostratégie »,
op.cit., p.13.
* 209
Considéré comme l'une des figures emblématiques de la
géostratégie des mers, cet officier de la marine
américaine est plus connu pour avoir conceptualisé la
stratégie navale comme clé de l'hégémonie future
des Etats-Unis dans le monde en référence à celle
britannique de son époque. L'enjeu géopolitique qui guide ce
projet est le contrôle exclusif des routes commerciales et des points
stratégiques que constituent les domaines maritimes du globe. Comment y
parvenir ? Telle est la valeur géostratégique de sa
théorie. Ainsi, il recommande deux stratégies ; l'une
bâtie sur la constitution de l'hégémonie navale
américaine et l'autre bâtie sur les alliances. Pour ce qui est de
la première, il préconise que la puissance industrielle (jusque
là réservée à l'expansion terrestre) soit aussi
mise au service de l'expansion maritime et que les Etats-Unis utilisent
toute leur puissance économique, démographique et intellectuelle
pour contrôler les points stratégiques maritimes tels que les
golfes, les détroits et les canaux. Pour la deuxième, il
recommande une alliance américaine avec la Grande Bretagne pour se
rendre maître des mers et contrer les ambitions maritimes de
l'Allemagne (terreur de l'Europe à cette époque) ou avec
les pays européens acquis en sa cause pour contrecarrer
l'impérialisme nippon en Asie orientale. L'expansionnisme et la
propension hégémonique des puissances contemporaines sur les
espaces maritimes puisent dans ses idées. Voir Hervé
COUTEAU-BEGARIE, Traité de Stratégie, op.cit., pp.
543-544 ; Philippe MOREAU DEFARGES, Introduction à la
géopolitique, op.cit., pp.44-45.
* 210 90% du commerce
mondial et les deux tiers du pétrole sont transportées par
mer.
* 211 Philippe COPINSCHI et
Pierre NOËL, « L'Afrique dans la géopolitique mondiale du
pétrole », in Afrique Contemporaine, n°216,
Avril 2005, p.34.
* 212 Lire à ce
sujet, Barry R. POSEN, « La maîtrise des espaces, fondement de
l'hégémonie militaire des Etats-Unis », in
Politique étrangère, n°1, Printemps 2003,
pp.41-56.
* 213 Stéphane
TAILLAT, « De l'action «au-delà de l'horizon»
à la stabilisation des «littoraux chaotiques»: la doctrine des
Marines », in Alliance géostratégique, 2 juin
2009, p.4, http// :www.alliancegopolitique.org/2009/
06/
02/de-laction-au-dela-de-lhorizon-a-la-stabilisation-des-littoraux-chaotiques-la-doctrine-des-marines/,
consulté le 5 Août 2009.
* 214 Noé NDJEBET
MASSOUSSI, « Expédition militaire: L'armée
américaine aux portes du Cameroun », in Le Messager,
10 février 2005.
* 215 Michael T. KLARE,
« Géostratégie de l'énergie », in
Reopen 911, 7 mai 2008, p.5, http://www.reopen911.
info/News/2008/05/07/michael-t-klare-geostrategie-de-l%E2%80%99energie-iii/,
consulté le 29 juillet 2009.
* 216 S'inscrivant dans la
théorie du navigateur britannique Walter Raleigh : "Qui tient la mer
tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui
tient la richesse du monde tient le monde lui-même". Cité par
Wikipedia, « Géopolitique »,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Géopolitique - 85k, consulté le
1er juillet 2009.
* 217 Michael T. KLARE,
« Géostratégie de l'énergie »,
op.cit., p.6.
* 218 Il est prévu
4,2 milliards de dollars pour une nouvelle génération de
porte-avions à propulsion nucléaire ; 3,2 milliards pour un
troisième destroyer lance-missile de la classe Zumwalt. Ces navires
dotés des capacités de furtivité avancées serviront
également de « banc d'essai » pour une nouvelle classe de
missiles de croisière, le CG(X) ; 1,3 milliards pour les deux
premiers navires de combat littoral ; 3,6 milliards pour un nouveau
sous-marin de la classe Virginia qui d'après Michael T. Klare
représente actuellement le programme le plus sophistiqué au monde
dans ce type de navire. Ces projets coûteront 16,9 milliards de dollars
au cours de l'exercice 2009, venant s'ajouter aux 24,6 milliards votés
pour l'exercice 2007 et l'exercice 2008.
* 219 Freddy MULUMBA
KABUAYI, « Afrique: Les enjeux et les dangers de
l'Africom », in Le Potentiel, 20 Décembre 2007, p.5,
http://fr.allafrica.com/stories/200712200575.html,
consulté le 1er juillet 2009.
* 220 Wikipedia, «USS
Fort McHenry (LSD-43)»,
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Star-Spangled_Banner,
consulté le 26 septembre 2009.
* 221 Ce navire s'est rendu
célèbre avec son intervention au Liberia en 2003 pour
l'évacuation de 550 ressortissants français et étrangers.
Baptisée opération "Corymbe, les unités de ce commandement
avaient par la suite contribué grandement au dispositif "Licorne",
facilitant l'acheminent des forces françaises en Côte d'Ivoire,
l'évacuation sanitaire, le transport du carburant, des munitions et des
vivres.
* 222 Marine française,
« Le Jules Verne dans le golfe de Guinée », op.cit., p.1.
* 223 Ibid., p.2.
* 224 Jean-Pierre MELOUPOU,
« Le golfe de Guinée et l'intégration
sécuritaire : Enjeux, défis et perspectives »,
op.cit.p.23.
* 225 Thucydide cité
par Pascal REYSSET et Thierry WIDEMANN, La pensée
stratégique, collection Que-sais-je ?, Paris, PUF, 1997,
p.28.
* 226 Stéphane
TAILLAT, « De l'action «au-delà de l'horizon»
à la stabilisation des «littoraux chaotiques»: la doctrine des
Marines », op.cit., p.3.
* 227 Suivant les propos de
Jendahi Frazer lors de la conférence régionale sur la
sécurité maritime au Bénin rapportés par Vince
CRAWLEY, « Les États-Unis contribuent à renforcer la
sécurité dans le golfe de Guinée », in
United States Africa Command, 20 décembre 2006,
http://www.africom.mil/inexFrançais.a
sp
consulté le 8 août 2009.
* 228 Voir :
- Info Coordination marée noire,
« Dispute des géants pétroliers mondiaux pour le Golfe
de Guinée en Afrique », http://
coordination-marée-noire.eu/spip.php?rubrique259&lang=fr, mercredi
31 août 2005, consulté le 9 août 2009.
- Philippe COPINSCHI, « Stratégie des acteurs
sur la scène pétrolière africaine (golfe de
Guinée) », in Revue de l'énergie,
no523, Paris, Editions techniques et économiques, 2001,
pp. 33-42.
Jean RIEUCAU, « Bioko (Guinée
équatoriale) : un espace insulaire stratégique au centre du
golfe de Guinée » in Les cahiers
d'outre-mer, n° 226-227, Avril-Septembre 2004,
http://com.revues.org/index548.h
tml, consulté le 01
juillet 2009.
* 229 Cité par J.C
SERVANT, « Une priorité géostratégique :
Offensive sur l'or noir africain », op.cit, p.19.
* 230 Au sens d'ARON, chefs
d'Etats, Premiers ministres, ministres des affaires étrangères,
ambassadeurs, etc. Voir Paix et guerre entre les nations, p.18.
* 231 Voir Guy GWETH,
« Guerre Economique & Géostratégie des
Puissances : La nouvelle course à l'Afrique des
Etats-Unis », in Intelligence stratégique et Diplomatie
économique, 10 février 2008, p.3,
http://www.assatashakur.org/forum/afrikan-world-news-fr/36339-guerre-economique-geostrategie-des-puissances-la-nouvelle-course-l-afrique-des-us.html
consulté le 5 août 2009.
* 232 Raymond ARON, Paix
et guerre entre les nations, op.cit., pp.17-18.
* 233 Au Cameroun par
exemple, évaluée à 24 milliards de F.cfa, la nouvelle
chancellerie américaine a été inaugurée en
février 2006 en présence du président Biya et des hautes
autorités de l'Etat. Présence remarquable et unique dans
l'histoire du pays, Jendayi Frazer n'avait pas
manqué dans son allocution de souligner que c'était la
première fois depuis une vingtaine d'années qu'un
secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines prenait part à
une cérémonie d'une telle envergure. Pour le
président Biya, « La nouvelle ambassade était le
« véritable reflet de l'excellence des relations entre le
Cameroun ». Dans un communiqué de presse, la nouvelle
chancellerie, était pour l'Ambassadeur Niels Marquardt « une
preuve de plus de l'engagement clair et ferme des Etats-Unis aux cotés
du Cameroun. Les Etats-Unis ont « l'intention
d'être ici pour toujours ». Voir Alexis NZEUGANG,
« Une lecture de la coopération américano-camerounaise
depuis 2001:contribution à l'étude des dimensions
pétrolière et militaire », Mémoire de Master II
en Science politique, Université de Yaoundé II, 2006,
pp.14-15..
* 234 Eric MARCLAY,
« Visées américaines sur l'Angola : Enjeux sur
l'arrière-scène mondiale », in Chaire Raoul
Dandurand des études stratégiques et géographiques,
http://www.dandurand.uqam.ca
fichier PDF, consulté le 8 août 2009.
* 235 Elisa DRAGO,
« Afrique - Amérique du Sud: L'Union fait la
force », op.cit., p.1.
* 236 Sur le sujet lire
dans Wikipédia, « Géostratégie »,
http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ostrat%C3%A9gie,
consulté le 28 mai 2009.
* 237 Supra, pp.49-50.
* 238 La grande
époque, « Redéfinition du dispositif militaire
français, scepticisme », 5mars 2008,
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/International/Redefinition-du-dispositif-militaire-francais-scepticisme-en-Afrique.html
consulté le consulté le 8 août 2009.
* 239 United States Africa
Command/ Bureau des Relations Publiques, « AFRICOM : Le
Département de la Défense des Etats-Unis annonce l'activation
d'un commandement géographique unifié », in
Africom.mil, 1er octobre 2008, p.1,
http://www.africom.mil/indexFrancais.asp,
consulté le 8 août 2009.
* 240 United States Africa
Command/ Bureau des Relations Publiques, « AFRICOM : Le
Département de la Défense des Etats-Unis annonce l'activation
d'un commandement géographique unifié », op.cit.,
p.1.
* 241 United States Africa
Command, op.cit, p.1.
* 242 Sur ce sujet lire
Agir Ici- Survie, Projet pétrolier Tchad-Cameroun: Dés
pipés sur le pipeline, n°13, Paris, l'Harmattan, 2001,
115p.
* 243 Wikipedia,
«Chad-Cameroon Petroleum Development and Pipeline Project»,
http://en.wikipedia.org/wiki/
Chad-Cameroon
_Petroleum_Development_and_Pipeline_Project,
juin 2009, consulté le 11 août 2009.
* 244 Tchadactuel,
« Le pipeline tchadien a déjà rapporté 58,37
milliards FCFA au Cameroun - APA », vendredi 2 janvier 2009,
http://www.tchadactuel.com/main.php?2009/01/02/2417-le-pipeline-tchadien-a-deja-rapporte-5837-milliards-fcfa-au-cameroun-apa,
consulté le 11août 2009.
* 245 Lire le commentaire
de ce rapport par l'Alliance Nationale de la Résistance du Tchad,
« Pipe line Tchad/Cameroun : un accablant constat ! Projet pipeline
Tchad Cameroun: la pauvreté a-t-elle diminué dans les zones
traversées? », octobre 2008,
http://anr.typepad.com/anr/2008/11/pipe-line-tchadcameroun-un-accablant-constat-.html,
consulté le 11 aout 2009. Ce témoignage contraste fortement avec
ceux de la SNH pour qui les populations riveraines du pipeline ont reçut
4 milliard de F.cfa en espèce et en nature au titre des indemnisations
et des compensations pour biens détruits ainsi que des contrats de
fournitures de biens et de prestations de service pour 273 milliards de F.cfa.
Voir SNH Info n° 014, octobre 2003 cité par Michel
Kounou, Pétrole et pauvreté au sud du Sahara, op.cit.
p.92.
* 246 Voir Annexe 5 :
Caricature des paradoxes du pipeline Tchad-Cameroun.
* 247 Pierre EMANGONGO,
« L'ambassadeur Fan Zhenshui fait le point de la coopération
sino-congolaise », in Le potentiel, Edition 3838 du Jeudi 28
Septembre 2006, p.1, http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?_
edition=&id_article=34914
consulté le 11 août 2009.
* 248 Ibid., pp.1-3.
* 249 Lire Cédric
KALONJI, « La RDC terrain de combat entre l'occident et la
Chine » in Congo Blog, 9 juillet 2009,
http://www.congoblog.net/la-rdc-terrain-de-combat-entre-l%E2%80%99occident-et-la-chine/,
consulté le 11 août 2009. Voir aussi Annexe 5 : Caricature des
rivalités occidentalo-chinoises en RDC.
* 250 Pour ce qui est des
chemins de fer, il est question de la construction d'un chemin de fer entre
Kinshasa et Ilebo au Kasaï Occidental, la modernisation de la ligne
Matadi-Kinshasa et Ilebo Kananga-Mwene-Ditu et Lubumbashi-Sakaniat sur un total
de 3213 Km. Dans le secteur des routes, l'accord prévoit la construction
d'une autoroute qui reliera Lubumbashi à Kasumbalesa (98 Km) ainsi que
le bitumage de plusieurs routes dont Likasi-Kolwezi (176 Km),
Lubumbashi-Kasomweno-Kilwa-Pweto (526 Km), Pweto-Moba-Kalemie (433 KM),
Kalemie-Fizi-Uvira (435 Km), Uvira-Bukavu (148 Km), Bukavu aéroport-Goma
(175 Km), Goma-Beni et Beni-Kasindi (440 Km). Le secteur routier concerne
également les tronçons Beni-Komanda-Bunia (202 Km),
Beni-Mambasa-Komanda-Mambasa (202 Km), Mambasa-Niania (226 Km),
Niana-Bafwasende -141 Km) et Bafwasende-Kisangani (200 Km) soit un total
cumulé de 3.402 Km. Outre les routes nationales, le protocole d'accord
concerne également la voirie des villes des provinces ainsi que la
capitale soit 450 Km. Voir Digital Congo, « La Chine va
construire une autoroute au Katanga » Kinshasa, 18 septembre 2007,
p.2,
http://www.digitalcongo.net/article/46767,
consulté le 11 août 2009.
* 251 Digital Congo,
« La Chine va construire une autoroute au Katanga »
op.cit., p.2,
* 253 Cédric KALONJI,
« La RDC terrain de combat entre l'occident et la Chine », op.cit.
p.1.
* 254 Lire à cet
effet :
- Hervé COUTAU-BEGARIE, « Qu'est-ce que la
géostratégie ? », op.cit.
- Paul CLAVAL, Géopolitique et
géostratégie, la pensée politique, l'Espace et le
territoire au XIXe siècle, Paris, Nathan-Université, 1994,
190p.
- Martin MOTTE, « Une définition de la
géostratégie », op.cit.
* 255 Franck DEBIE et al,
« A quoi sert la géostratégie ? », op.cit.,
pp.1-2.
* 256 Raymond ARON, Paix
et guerre entre les nations, op.cit. p.28.
* 257 Yves LACOSTE, «
Géopolitique et Géostratégie », op.cit., p.6.
* 258 Voir Annexe 4: Les
initiatives militaires américaines en Afrique depuis 2002.
* 259 Lire Pat LT CMDER
PETERSON, «USN, Into Africa-A new Frontier in the War on Terror», in
Proceedings,
May 2006, p.32-36.
* 260 Lire Lisa D. COOK,
«Africa: the Next Battleground in the Terror War», in Hoover Digest,
2005, http://www.hoover digest.org/041/cook.html consulté le14 juillet
2009.
* 261 Cité par
Jean-Claude BESSEZ, « Africom : Mode d'emploi du nouveau cheval
de Troie », op.cit, p.2.
* 262 Selon les termes de
la Quadrienal Review de février 2006, cité par
Jean-Claude BESSEZ, « Africom : Mode d'emploi du nouveau cheval
de Troie », op.cit, p.5
* 263 René NABA,
« Le quadrillage en douceur de l'Afrique », mercredi 5 mars
2008, p.5,
http://renenaba.blog.fr, consulté
le 17 aout 2009.
* 264 Cité par Freddy
MULONGO, « RDC: Pourquoi l'aide de la Chine inquiète les
Congolais ? », op.cit., p.1.
* 265 Ibid., p.1.
* 266 Lire à ce
sujet Guy GWETH, « Chine-UE: Pékin fait vaciller les
27 », in Guerre de l'information, Intelligence
stratégique, Leadership, Perception Management, Soft Power,
Stratégie, 27 novembre 2008,
http://gwethguy.wordpress.com/2008/11/27/chine-ue-pekin-fait-vaciller-les-27-guy-gweth/
consulté le 18 août 2009.
* 267 Jean-Christophe
MONGRENIER, « Redéploiement géostratégique et
projection de puissance euro-atlantique en Afrique subsaharienne »,
op.cit., p.10.
* 268 Cité par
Barthélémy COURMONT, « Chine- Afrique :
Après le sommet historique de Pékin », op.cit. p.3.
* 269 Supra, pp.94-97.
* 270 Philippe D. ROGER,
«Dragon with a Heart of Darkness-Countering Chinese Influence in
Africa», op.cit. p.24.
* 271 Lire :
- René NABA, « Le quadrillage en douceur de
l'Afrique », mercredi 5 mars 2008, op.cit.
- Jean-Christophe MONGRENIER, « Redéploiement
géostratégique et projection de puissance euro-atlantique en
Afrique subsaharienne », op.cit.
- Freddy MULUMBA KABUAYI, « Afrique: Les enjeux et
les dangers de l'Africom », op.cit.
* 272 Général
André BEAUFRE, cité par Jean-Marie MATHEY, Comprendre la
stratégie, op.cit., p.15.
* 273 Franck DEBIÉ et
al, « A quoi sert la géostratégie ? »,
op.cit., p.2.
* 274 Ibid.
* 275 Jean-Claude BESSEZ,
« Africom : Mode d'emploi du nouveau cheval de
Troie », op.cit, p.6.
* 276 Voir Raymond ARON,
Paix et guerre entre les nations, op.cit., p.28.
* 277 Michael T. KLARE,
« Géostratégie de l'énergie », op.cit,
p.2.
* 278 Ibid., p.3.
* 279 Ibid.
* 280 Michael T. KLARE,
« Géostratégie de l'énergie », op.cit,
p.3.
* 281 Lire John B. FORSTER,
« Guerre Economique et Géostratégie des Puissances: la
nouvelle course à l'Afrique des Etats-Unis », in
Intelligence stratégique et Diplomatie économique, 10
février 2008,
http://gwethguy.wordpress.com/2008/02/10/guerre-economique-geostrategie-des-puissances-la-nouvelle-course-a-l%E2%80%99afrique-des-etats-unis/
consulté le 5 août 2009.
* 282 Lire :
- Freddy MULUMBA KABUAYI, « Afrique: Les enjeux et
les dangers de l'Africom », op.cit. pp.1-4.
- Guy GWETH, « Guerre économique dans le
golfe de Guinée: l'artillerie US », in Intelligence
stratégique et Diplomatie économique, 23 janvier 2008,
http://gwethguy.wordpress.com/2008/01/23/guerre-economique-dans-le-golfe-de-guinee-lartillerie-americaine-guy-gweth/
consulté le 1er juillet 2009.
* 283 René NABA,
« Le quadrillage en douceur de l'Afrique », op.cit.,
pp.1-2.
* 284 Cité par Michael
T. KLARE, « Géostratégie de
l'énergie », op.cit, p.4.
* 285 Ibid.
* 286 Expression de
René Naba pour traduire la partialité et les revers de
l'intervention de la force européenne suivant une politique du deux
poids deux mesures. De plus, en fustigeant les chefs d'Etats qui leurs sont
hostiles, les puissances européennes accordent plus d'attention à
ceux du golfe de Guinée qui leurs garantissent l'accès aux
ressources stratégiques. Voir René NABA, « Le quadrillage en
douceur de l'Afrique », op.cit. p.4.
* 287 Lire Jean-Christophe
MONGRENIER, « Redéploiement géostratégique et
projection de puissance euro-atlantique en Afrique subsaharienne »,
op.cit.
* 288 Au lendemain du
discours de Sarkozy en l'Afrique du sud le 28 février, Hervé
Morin en sa qualité de ministre de la défense avait tenu à
ce sujet une conférence de presse déclarant que le retrait des
forces françaises n'était pas à l'ordre du jour et que
« la France gardera toujours des bases en Afrique ». Lire
La grande époque, « Redéfinition du dispositif
militaire français, scepticisme », op.cit., p.3.
* 289 Ateleir
Energy, « Le Golfe de Guinée : une région au carrefour
des influences européenne, américaine et chinoise »,
op.cit.
* 290 Jean-Christophe
MONGRENIER, « Redéploiement géostratégique et
projection de puissance euro-atlantique en Afrique subsaharienne »,
op.cit., p.8.
* 291 Guy GWETH,
« Guerre économique dans le golfe de Guinée:
l'artillerie US », op.cit., p.2.
* 292 Cité par
René NABA, « Le quadrillage en douceur de
l'Afrique », op.cit., p.1. La mise en perspective est de nous.
* 293 Ibid., p.5.
* 294 Voir François
LAFARGUE, « Le Brésil, une puissance africaine ? »,
op.cit.
* 295 Voir Raymond ARON,
Paix et guerre entre les nations, op.cit., p.101.
* 296 Pour en savoir plus
lire Jean-François DAGUZAN et Pascal LOROT « Repenser la
sécurité nationale », in Diploweb la revue
géopolitique,
http://www.diploweb.com/Repenser-la-securite-nationale.html,
consulté le 18 août 2009.
* 297 Voir ATLASOBS du
monde 2002, op.cit., p.99.
* 298 Ibid., pp.65-66.
* 299 Lire Jean-Christophe
SERVANT, « Une priorité géostratégique :
Offensive sur l'or noir africain », op.cit.
* 300 Ibid., p.19.
* 301 Supra, pp.49-51.
* 302 Interview paru dans
defenselink.mil, «EUCOM Leader calls Africa Global Strategic
Imperative», March 08, 2006, cité par Jean-Claude BESSEZ,
« Africom:Mode d'emploi du nouveau cheval de Troie »,
op.cit., p.1.
* 303 Charles BWELE,
« Golfe de Guinée : anti-piraterie ou
pétrostratégie ? », op.cit., pp.1-2.
* 304 Lire Cameroon
Tribune, « Prise d'otages au large de Bakassi : Paris et
Yaoundé se concertent », n° 9218/5417 du mardi 4 novembre
2008, pp.1-2.
* 305 Voir l'édition
de l'année 2008 de la publication de la Présidence de la
République du Cameroun, L'Année du Président 2008,
Stratégie Gagnante, pp.28-29.
* 306 Ibid. p.28.
* 307 Lire :
- Charles BWELE, « Golfe de Guinée :
anti-piraterie ou pétrostratégie ? », op.cit.,
pp.1-3.
- Infos Plus Gabon,
« Gabon: Les Etats-Unis protègent le Golfe de
Guinée », 25 Mars 2009,
http://www.infos
splusgabon.com/article.php3
?id_article=192
consulté le 1er juillet 2009.
- Denis NKWEBO, « Pourquoi la marine
américaine manoeuvre dans le golfe de Guinée ? »,
op.cit.
- Raphaël MVOGO, « Golfe de Guinée :
Paris et Washington envoient des navires pour assurer la sécurité
stratégique et énergétique », op.cit.
* 308 Philippe Moreau Defarges
cité par Alain FOGUE TEDOM, « La
géostratégie », op.cit. p.6.
* 309 Sophie CHAUTARD,
L'indispensable de la géopolitique, op.cit, p.18.
* 310 Lire :
- Claude WAUTHIER, « Une sourde concurrence sur le
continent africain : appétits américains et compromissions
françaises », op.cit.
- Philippe LEYMARIE, « Le continent noir entre ancien et
nouveau monde...Washington à la conquête d' ``espace
vierge'' » en Afrique », op.cit.
- Jean-Emmanuel PONDI, « Français et
Américains en Afrique Noire : nouvelle dynamique ou nouvelle dynamite ?
», op.cit.
- Stephen SMITH, « Les américains doublent la France
en Afrique », op.cit.
* 311 Guy GWETH,
« Guerre économique dans le golfe de Guinée:
l'artillerie US », op.cit. p.1.
* 312 Guy GWETH,
« Guerre économique dans le golfe de Guinée:
l'artillerie US », op.cit., p.2.
* 313 John B. FORSTER,
« Guerre Economique & Géostratégie des Puissances:
la nouvelle course à l'Afrique des Etats-Unis », op.cit.
pp.1-2.
* 314 Nous faisons
référence ici à la déclaration de Napoleon Ier :
« Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera »
popularisée par Alain Peyrefitte et citée par Freddy MULONGO,
« RDC: Pourquoi l'aide de la Chine inquiète les Congolais
? », op.cit., p.1.
* 315 Serge et Michel
Beuret cités par Christian HARBULOT, « La Stratégie de
puissance de la Chine en Afrique », in Intelligence
économique, p.5,
http://www.infoguerre.fr,
consulté le 19 août 2009.
* 316 Jean-Christophe
MONGRENIER, « Redéploiement géostratégique et
projection de puissance euro-atlantique en Afrique subsaharienne »,
op.cti. p.10.
* 317 NDZINGA AMOUGOU,
« Chine-Afrique : 40 milliards d'échanges
commerciaux », in Cameroon Tribune, n°8970/5169, mardi
6 novembre 2007, p.30.
* 318 Christian HARBULOT,
« La Stratégie de puissance de la Chine en
Afrique », op.cit., pp.6-10.
* 319 S'il est vrai que la
Chine à manqué de près au fameux ``Break-up of
China'', elle n'a certes pas souffert des plus de dix siècles de
traite négrière arabo-musulmane ou transatlantique, elle n'a pas
été colonisée, elle ne subit pas le néocolonialisme
sous laquelle croupissent les Etats africains. Civilisation millénaire,
elle a participé avec l'occident à l'écriture de
l'histoire des puissances contemporaines. Elle est une puissance
nucléaire, membre conseil de sécurité de l'ONU alors
qu'aucun Etat africain n'en fait partie. Pour en savoir plus sur l'Histoire
africaine, on pourra se référer aux dix tomes de l'Histoire
générale de l'Afrique publiés par l'UNESCO ; au livre
de Joseph KI-ZERBO, Histoire de l'Afrique Noire d'Hier à
demain, publié paris par Hatier en 1981 et aux deux tomes de
Afrique Noire .Histoire et Civilisation d'Elikia M'BOKOLO,
publiés à Paris aux éditions L'Harmattan en 1994 pour ne
citer que ceux là.
* 320 Lorsque Harbulot
affirme que la reconnaissance de Taiwan a cessé d'être depuis le
début des années 1990 le facteur structurant de la
coopération chinoise, il se résigne après pour reconnaitre
que seuls 6 des 53 pays africains reconnaissent ce ``dragon''. Comment
comprendre cela si ce n'est par crainte de représailles de
Pékin ?
* 321 Voir Guy GWETH,
« Chine-UE: Pékin fait vaciller les 27 », op.cit,
p.2.
* 322 Voir Guy GWETH,
« Chine-UE: Pékin fait vaciller les 27 », op.cit,
p.3.
* 323 Cité par Alain
FOGUE TEDOM, « La géostratégie », op.cit,
p.45.
* 324 Raymond ARON, Paix
et guerre entre les nations, op.cit., pp.100-101.
* 325 Ibid. pp.17-18.
* 326 Guillaume DEVIN,
Sociologie des relations internationales, op.cit. p.74.
* 327 Jean-Jacques ROCHE,
Relations internationales, op.cit., p.116.
* 328 Lire à ce
sujet Albert-Didier OGOULAT, « La Commission du Golfe de
Guinée, instrument du renouveau maritime sous-regional ? », in
Stratis.org, 2005,
http://www.stratisc.org/Strategique_80_Ogoula2.htm,
consulté le 15 août 2009.
* 329 Alain FOGUE TEDOM,
« Les questions stratégiques », op.cit., p.5.
* 330 Gaston BACHELARD, La
formation de l'esprit scientifique, op.cit., p.15.
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