Analyse du fonctionnement du marché monétaire en République Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Cédric Lubaki Université Protestante au Congo - Licence en Economie Monétaire Internationale 2009 |
Chap. III : Le marché monétaire Congolais :Ce chapitre est composé de 3 sections, à savoir : le marché monétaire en Banque Centrale, le marché interbancaire, et le marché des effets publics. Comme nous l'avions évoqué au chapitre premier, le marché monétaire comprend 2 compartiments : - Le marché interbancaire ; - Le marché des titres de créance négociables. Mais d'une manière particulière, le marché monétaire Congolais comprend 3 subdivisions, à savoir : a. Le marché monétaire en Banque Centrale : où les institutions financières bancaires se refinancent en liquidités à court terme, moyennant la mise en gage des effets publics ou privées ; b. le marché interbancaire : sur lequel les banques agréées du pays se rencontrent afin d'échanger entre elles des liquidités à court terme ; c. Le marché des effets publics : permettant aux établissements de crédit de mobiliser l'épargne publique à court terme, et où les entreprises empruntent directement auprès des agents économiques financiers ou non financiers. Section I : Le marché monétaire en Banque CentraleLes banques commerciales peuvent se refinancer auprès de la Banque Centrale du Congo autour des trois guichets : - Le guichet de call money : où les banques commerciales qui n'ont pas trouvé de financement auprès des autres banques pour combler leur situation débitrice, se tournent alors vers la Banque Centrale. Ce financement est conditionné par le nantissement des effets publics ; - Le guichet de réescompte : les banque de dépôts s'y procurent des liquidités avant l'échéance des effets détenus dans leurs portefeuilles contre paiement des agios ; - Le guichet des avances en compte courant : les banques bénéficient d'une ligne d'avance (un découvert bancaire) constituant une facilité de caisse. I.1 Situation du marché en Banque Centrale durant la période 2001 à 2007- 2001 : Le marché en Banque Centrale est demeuré quasi - inactif. Le ralentissement du niveau d'activités observé sur le marché en Banque Centrale au cours de l'année 2000, s'est poursuivi en 2001. Ø Réescompte : En 2001, le guichet de réescompte est resté inactif en raison principalement de la faible circulation des effets bancables ; Ø Call money : ce guichet n'a enregistré des opérations qu'au mois de Juillet et au mois d'août 2001 en raison du resserrement de la liquidité des banques consécutif à l'application de certaines mesures du PIR ; Ø Avances en comptes courants : Au 31 décembre 2001, le solde des avances en comptes courants s'est situé à 143,3 millions de CDF contre 18,6 millions au 31 décembre 2000. Ces avances ont été accordées essentiellement aux banques en provinces. - 2002 - 2003 : Le marché en Banque Centrale a été particulièrement actif au cours des quatre derniers mois de l'année 2002. Les banques ont été refinancées à traves 2 guichets, à savoir : le call money et les avances en comptes courants, le réescompte étant demeuré inactif, en raison principalement de la faible circulation des effets de bon standing. Ø Call money : C'est essentiellement au cours du dernier quadrimestre de l'année 2002, que le marché au jour le jour a connu une intense activité. En effet, le volume des transactions sur ce guichet, est passé de 100 millions de CDF en Septembre à 624 millions en Novembre, et à 9 860 millions à fin décembre 2002. Quant au taux d'intérêt, il est passé de 17% en Septembre à 29% à fin décembre 2002, alors qu'il se situait à 145% à fin décembre 2001 ; Ø Avances en comptes courants : Totalisant 143,3 millions de CDF à fin décembre 2001, le solde des découverts bancaires est passé à 2 606,8 millions une année plus tard. L'essentiel de ces avances a été accordé aux banques à Kinshasa. Pour ce qui est du taux d'intérêt appliqué, il s'est situé à 49% à fin décembre 2002 contre 165% une année auparavant. -2003 - 2004 : Comparativement à l'année 2002, les opérations du marché en Banque Centrale ont sensiblement augmenté en 2003. Toute fois, il importe de relever que le guichet de call money a été particulièrement actif, les deux autres guichets ayant enregistré un faible volume d'opérations. Ø Call money : Ce guichet au jour le jour, a connu un regain d'activité durant toute l'année. En effet, après avoir enregistré un pic au mois de janvier 2003, les opérations sur ce marché ont baissé en février avant d'amorcer une remontée spectaculaire au cours des 5 derniers mois de l'année. Cette augmentation s'explique par la baisse des avoirs libres des banques qui se sont établis à 14,3 millions de CDF au 31 décembre 2003. Le volume des opérations qui avait atteint 9 680,0 millions de CDF en 2002, s'est situé à 123 206,1 millions à fin décembre 2003. De 29% à fin décembre 2002, le taux d'intérêt sur ce guichet s'est situé à 13% au 31 décembre 2003, après avoir connu quatre modifications au cours de l'année sous examen ; Ø Réescompte : En 2003, le guichet du réescompte a connu d'activités qu'à partir du mois de septembre. D'un solde nul au 31 décembre 2002, le volume annuel des opérations au réescompte ne s'est élevé à 2 881,2 millions de CDF au 31 décembre 2003. La reprise des activités à ce guichet est attribuable à la faiblesse tant des liquidités bancaires, consécutive à la baisse des virements effectués par le secteur public, que du taux d'intérêt sur ce marché, lequel est passé de 24% à fin décembre 2002 à 8% une année après ; Ø Avances en comptes courants : L'encours des avances en comptes courants qui avait atteint 2 606,8 millions de CDF à fin décembre 2002, s'est établi à 215,0 millions au terme de l'exercice 2003. Le faible niveau des opérations des banques à ce guichet s'explique notamment par la rareté des effets de bon standing exigés en nantissement. -2004 - 2005 : Au cours de l'année 2005, le marché monétaire a connu une restructuration. Sur le marché en Banque Centrale, les guichets de réescompte, de call money et des avances en comptes courants sont restés opérationnels jusqu'au 24 février 2005. A partir du 25 février 2005, la Banque Centrale du Congo a procédé à une réduction de ses guichets de refinancement ; lesquels sont passés de 3 à 2 et, d'autre part, en de nouvelles conditions d'éligibilité à ses guichets. Le guichet de réescompte a été remplacé par celui de prêts à court terme, les anciennes maturités (14, 90,180 jours) ont été ramenées à une échéance de 7 jours maximum. Le taux d'intérêt des opérations des prêts à court terme est mutatis mutandis le taux directeur de la Banque centrale. La création du guichet des prêts à court terme a été dictée par la nécessité pour l'institut d'émission de mettre en exergue sa fonction de prêteur en dernier ressort, l'amenant à se désengager du financement direct de l'économie. Les prêts à court terme sont des avances accordées par la Banque Centrale aux banques créatrices de monnaie, remboursables endéans de 7 jours maximum. Par ailleurs, les guichets de call money et avances en comptes courants, ont été fusionnés en un seul guichet de facilités permanentes. Les facilités permanentes sont des avances de trésorerie consenties par l'institut d'émission aux banques pour une échéance maximum de 72 heures. Tableau 4: Evolution des transactions et des taux du marché monétaire (avant restructuration du marché monétaire congolais en 2005)
Source : Banque Centrale du Congo, Rapport Annuel 2004 - 2005 Le tableau n°4 ci - dessus, renseigne qu'au cours de l'année 2005, le volume des prêts à court terme s'est situé à 830,0 millions de CDF. Ce montant a constitué également l'encours à ce guichet à fin décembre 2005. S'agissant des opérations au guichet des facilités permanentes, elles ont atteint 96 088,1 millions de CDF à fin décembre 2005. L'encours à la même date a été de 680 millions. -2006 : Les 2 guichets de refinancement, à savoir les guichets des prêts à court terme (reprenant ses activités) et des facilités permanentes (qui a connu un accroissement des transactions), ont été actifs durant l(exercice 2006. Ø Prêts à court terme : Après une période d'inactivité en 2005, le guichet des prêts à court terme a enregistré des transactions chiffrées à 244 400millions de CDF à fin décembre 2006. En ce qui concerne l'encours des utilisations des prêts à court terme, il a atteint 850 millions de CDF à fin décembre 2006 contre 830,0 millions en décembre 2005, soit une augmentation de 7 670 millions de CDF ; Ø Facilités permanentes : s'agissant du volume des opérations dénouées au guichet des facilités permanentes, il s'est situé à 64 794,2 millions de CDF à fin décembre 2006, après avoir atteint 107 518,75 millions de CDF à la même période de 2005, soit une contraction de 39,7% ; Ø Taux : En 2006, le taux directeur a été modifié à 5 reprises. En effet, il est passé de 25,5% le 23 janvier à 28,5% le 26 Mai 2006 avant d'atteindre 35,0% le 9 septembre 2006. Le 18 octobre 2006, il s'est établi à 45,0% avant de baisser à 40,0% le 4 décembre 2006 ; il importe de noter que les différents réajustements ont été dictés par la nécessité de préserver la positivité des taux d'intérêt réels. -2007 : Les transactions du marché en Banque Centrale se rapportent essentiellement aux financements des banques auprès de l'institut d'émission à travers les guichets des prêts à court terme et des facilités permanentes. Au cours de l'année 2007, le guichet des facilités permanentes été plus actifs que celui des prêts à court terme. Ø Prêts à court terme : le volume des opérations effectuées au guichet des prêts à court terme a totalisé 92,2 milliards de CDF à fin décembre 2007, contre 235,9 milliards une année auparavant, soit une baisse de 60,9% consécutive à l'arrêt de l'opération de refinancement d'une banque de la place en février 2007 à la faveur de la reprise de l'UBC. Quant à l'encours, il a été nul suite au remboursement de la totalité de ce dernier à fin décembre 2007 ; Ø Facilités permanentes : L'ensemble des transactions sur ce guichet s'est établi à 251,4 milliards de CDF au 31 décembre 2007 après avoir atteint 64,7 milliards en 2006. A l'instar des prêts à court terme, l'encours sur ce compartiment de marché a été nul suite au remboursement de l'ensemble des prêts consentis. Tableau 5: Evolution des opérations sur le marché en Banque Centrale
Source : Banque Centrale du Congo, Rapport Annuel 2004 - 2005 * 35 En millions de CDF * 36 EN pourcentage |
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