Analyse du fonctionnement du marché monétaire en République Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Cédric Lubaki Université Protestante au Congo - Licence en Economie Monétaire Internationale 2009 |
II.2.2.4 Les sociétés financières et les institutions financières spécialiséesDans cette catégorie, on retrouve les intermédiaires financiers spécialisées dans le financement des besoins à moyen ou long terme. En RDC, deux entreprises sont généralement rangées dans la catégorie des sociétés financières spécialisées : la Société Financière de Développement (SOFIDE) et le Fonds de promotion de l'Industrie (FPI). II.2.2.4.1 La SOFID ELa Société Financière de Développement a pour mission de concourir techniquement financièrement au développement de la RDC en favorisant la création, l'extension ou la modernisation des entreprises industrielles, agricoles ou autres établies au Congo. Elle peut prendre des participations dans leur capital sous plusieurs formes30(*). II.2.2.4.2 Le FPILe Fonds de promotion de l'Industrie est un organisme créé pour financer le développement industriel du pays est alimenté en ressources à partir de la parafiscalité. Il s'agit d'une taxe privée sur la vente au détail des biens produits et/ ou commercialisés sur toute l'étendue du pays d'une part et prélevée à l'importation d'autre part. Selon les ordonnances n° 89 - 171 du 07 août 1989 et n° 89 - 031 du 07 août 1989, les ressources du Fonds de promotion de l'Industrie constituent une subvention destinée à la réalisation de l'objet social du Fonds pendant dix ans depuis 1999). Au - delà de cette échéance, elles constituent des lignes de crédit dont les conditions d'octroi et de remboursement seront fixées par le Gouvernement31(*). Pour ce qui concerne les institutions financières spécialisées, nous retrouvons d'une part les bureaux de change et les messageries financières, d'autre part les entreprises d'assurance et les organismes de sécurité sociale.
a. Les Bureaux de change et les messageries financières
Toute personne morale de droit Congolais autre que celles reprises à l'article 52 de l'actuelle réglementation de change en vigueur désireuse de faire des opérations d'achat et de vente des monnaies son unique profession doit se faire agréer par la Banque Centrale du Congo en qualité de Bureau de change. L'instruction administrative de la BCC n°007 portant réglementation de l'activité des bureaux de change en RDC du 18 mai 2001 détermine les conditions d'agrément, le fonctionnement et de transmission des données statistiques à l'Institution d'émission. Les bureaux de change sont habilités à : - acheter et vendre au comptant contre la monnaie nationale des billets de banque ou des chèques de voyage (traver's chèque) en monnaies étrangères qui leur sont présentés ou demandés ; - acheter et vendre au comptant des billets ou chèques de voyage (traver's chèque) en monnaies étrangères contre d'autres billets en monnaies étrangères. Les bureaux de change ne sont pas autorisés à constituer des dépôts pour compte de leurs clients, opérer les transferts avec l'étranger, imposer ou exporter les billets de banque, accorder des prêts à leurs clientèles. Ils sont tenus d'afficher les cours de change acheteurs et vendeurs du jour. Tableau 1: Liste des Bureaux de change opérationnels à KINSHASA
Source : Plan Stratégique du Développement de la Banque Centrale du Congo et du Système Financier National Tableau 2: Liste des Bureaux de change opérationnels à l'intérieur du Pays
Source : Plan Stratégique du Développement de la Banque Centrale du Congo et du Système Financier National Comme on peut le constater, la lecture du tableau n°5 nous renseigne qu'il n'existe que 4 bureaux de change agréés pour les 10 autres provinces que compte la RDC. Cette situation ne peut que favoriser la création des marchés parallèles, ainsi que des marchés noirs.
Les messageries financières sont des intermédiaires financiers qui effectuent sans déplacement physique des fonds du donneur d'ordre, des opérations de transfert. Il existe 2 catégories des messageries financières : - les Messageries financières opérant sur le territoire national et avec l'étranger. Ex : WESTERN UNION, MONEY GRAM, etc. ; - les Messageries financières opérant sur le territoire national. En RDC, l'agrément en qualité de messagerie financière est accordé seulement après contrôle par la BCC. On compte des messageries tenues par des Congolais et celles appartenant aux expatriés. Ces messageries tirent leurs bénéfices des pourcentages frappés sur les opérations de transfert de fonds. Le type de transfert dépend d'une maison à une autre. Depuis une dizaine d'année on assiste à une prolifération des messageries particulièrement à Kinshasa. Parmi les raisons de cette prolifération, on peut citer : - l'absence des banques sur toute l'étendue du territoire Congolais et de la lenteur dans les procédures bancaires ; - les clients ne sont plus obligés d'être bancarisés pour recevoir ou envoyer de l'argent ; - l'absence du climat des affaires : pillage, Zaïrianisation, nationalisation, insécurités, inflation monétaire, le manque d'esprit de la protection et de l'importance de l'entreprise. Sur base des données partielles des services de la BCC de décembre 2004, les messageries financières ont drainé un flux global d'U.S $ 96,62 millions de transferts entrants contre U.S $ 40,91 millions de transferts sortants. b. Les entreprises d'assurance et les organismes de sécurité sociale La RDC dispose que d'une seule entreprise d'assurance : la Société Nationale d'Assurances (SONAS) qui est une entreprise publique à caractère technique et commercial, elle est dotée de la personnalité juridique et fait du monopole de toutes les opérations d'assurances en RDC. Elle assure seule toute la branche d'assurance du pays. Une libéralisation du secteur est cependant envisagée. Pour ce qui concerne les organismes de retraite, la RDC dispose également que d'un seul organisme, à savoir l'Institut National de Sécurité Sociale (INSS). * 30 www.sofide.com/3.html * 31 Mabi Mulumba, op.cit |
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