Plans d'expériences - Préparation des
mélanges
Dans le but d'optimiser le nombre des essais, et par suite le
nombre de mélanges à préparer, qui répondent
correctement à nos attentes, nous avons utilisé une approche
statistique pratique et informatisée dite « plans
d'expériences ». L'utilisation de cet outil demande une
connaissance préalable de son principe et de son mode de fonctionnement.
Pour cela et avant d'entamer la procédure de la détermination de
nos mélanges, nous rappelons ci-après les différents types
de plans d'expériences, leurs domaines d'utilisation ainsi que
leur démarche.
I-
12: Les plans d'expériences [18]
I-12-1: Définition
Un plan d'expérience est une approche statistique
permettant de maîtriser un problème à plusieurs
paramètres tout en suivant un programme préconçu des
différentes expériences qu'on se doit effectuer. Il a pour but
de minimiser le nombre d'essais pour obtenir des résultats fiables qui
reflètent la variation réelle du phénomène
étudié en fonction de ses diverses caractéristiques.
Dans les années trente, les premiers plans
d'expériences structurés ont vu le jour en agronomie. Ces plans
se sont développés au cours des dernières années et
leur utilisation s'est étendue pour intéresser, finalement, tous
les secteurs de production et de compétitivité.
I-12-2: Terminologie
Avant d'entamer l'élaboration du plan
d'expérience, la connaissance d'une certaine terminologie qui lui est
associée revêt une importance primordiale.
ü Facteurs
Un facteur est un paramètre que l'on peut varier d'une
expérience à une autre, et qui influence le résultat final
(réponse). Le nombre de facteurs entrant en jeu est, couramment,
supérieur à celui des réponses. Deux types de facteurs
sont distingués :
- Facteur quantitatif : tout facteur mesurable. Sa
variation est soit continue, à savoir le dosage en cendres volantes, en
CBG ou en fillers de calcaire, soit discontinue dans le cas de classes de
ciment par exemple.
- Facteur qualitatif : tout facteur non mesurable tel que
la nature de granulats ou leur type.
ü Niveau des facteurs
C'est la délimitation du domaine de variation d'un
facteur donné. En général, la variation de chaque facteur
est délimitée par deux niveaux : supérieur et
inférieur.
ü Domaine expérimental
Le domaine expérimental est schématisé
par un polyèdre à k dimensions, où k est le nombre de
facteurs considérés. Chaque côté de ce
polyèdre, est défini par les deux niveaux extrêmes
caractérisant le facteur correspondant à ce côté.
ü Réponses
Les réponses sont les propriétés à
mesurer pour la variation d'un facteur.
ü Effet
L'effet d'un facteur X sur une réponse Y est obtenu en
étudiant les variations des valeurs de Y en fonction de celles de X. Si
le facteur X a une interaction avec lui-même, on parle d'un effet
quadratique. Un effet peut être positif, nul ou négatif. Il est
exprimé par le coefficient multiplicatif de X dans un modèle
mathématique de la réponse. La signification de l'effet de X sur
Y est donnée par des tests statistiques.
ü Interaction
On dit qu'il y a interaction entre deux facteurs X et X' si
l'effet de X dépend du niveau de X' et inversement. Cette interaction
est notée interaction XX' ou interaction X'X.
I-12-3: Méthodologie des plans
d'expériences
Pour l'élaboration d'un plan d'expériences, on
passe généralement par les trois étapes
suivantes :
I-12-3-1 La recherche
des facteurs influents
Cette étape consiste à répondre à
un ensemble de questions concernant l'influence des facteurs
considérés sur le phénomène
étudié : parmi tous les facteurs susceptibles d'influer sur
la réponse, lesquels ont une influence significative ? Que vaut
cette influence ? et y a t il des interactions entre ces
facteurs ?
Une fois les facteurs influents sont bien
déterminés et leurs influences est quantifiées, on passe
au second stade :
I-12-3-2 La
modélisation
Dans cette phase, on cherche quelle est la forme de
l'influence définie dans la première étape :
linéaire, courbe.... et quelle est l'équation mathématique
régissant, avec une précision donnée, la variation du
phénomène en fonction des facteurs influents.
La modélisation d'une réponse se fait en
choisissant des points expérimentaux dont le nombre est au moins
égal à la somme des effets, des interactions et des effets
quadratiques. Ainsi on définit une matrice de n lignes et k colonnes,
où n est le nombre d'expériences et k est le nombre des
effets.
I-12-3-3
L'optimisation
Après la détermination de la forme graphique et
analytique de notre réponse, il est primordial d'aller chercher les
conditions expérimentales donnant le meilleur résultat. Cette
étape nécessite préalablement une connaissance assez
profonde du phénomène étudié.
Un plan d'expériences est dit optimal, s'il satisfait,
au moins, l'un des critères d'optimalité suivants :
· Matrice d'HADAMARD :
pour atteindre en n expériences la variance minimale, la matrice X
associée au plan doit vérifier la condition d'Hadamard :
tX*X= n*I.
· Déterminant
maximal : le plan choisi est optimal si et seulement si
dét(tX*X) est maximal.
· Trace : le plan optimal
est celui ayant trace((tX*X-1)) minimale.
· Diagonale : le plan
optimal est celui ayant la valeur maximale sur la diagonale de
(tX*X-1) la plus faible possible.
I-12-4: Différents types de plans
d'expériences
Trois grandes familles de plans d'expériences sont
présentes :
I-12-4-1 Plans
factoriels complets à deux niveaux
Ces plans permettent l'étude de k facteurs à
raison de deux niveaux (-1, +1) par facteur. Ils renferment toutes les
combinaisons possibles des k facteurs à leurs deux niveaux.
Pour étudier k facteurs, sur la base des plans
factoriels à deux niveaux, il faut réaliser 2k essais,
d'où le nom de plans 2k donné à cette famille
de plans.
La matrice des essais comporte k colonnes et 2k
lignes. Elle se construit de la façon suivante :
- Colonne du 1er facteur : alternance de -1 et
+1.
- Colonne du 2éme facteur : alternance de -1 et +1
de 2 en 2
- Colonne du 3éme facteur : alternance de -1 et +1
de 4 en 4
- ....
Le domaine expérimental est présenté dans
l'espace des facteurs à k dimensions. Les points expérimentaux
sont situés aux sommets du polyèdre.
I-12-4-2 Plans
fractionnaires à deux niveaux
Les plans fractionnaires à deux niveaux sont des plans
optimaux, permettant de réduire la charge expérimentale,
proposée par un plan factoriel complet, en focalisant sur les effets
les plus intéressants.
Un plan factoriel complet comporte 2k essais et
permet d'estimer, non seulement les effets des facteurs, mais aussi toutes
leurs interactions possibles. De ce fait, on est toujours amené
à faire plus d'essais pour collecter moins d'informations car les
interactions d'ordre supérieur ou égal à 2 sont
négligeables et ne peuvent rien nous apporter.
La solution proposée par les plans fractionnaires
consiste à utiliser pour l'étude de k facteurs les matrices des
effets des plans complets 2k-p. L'avantage de ces plans est
évident : la charge expérimentale est divisée par
2p par rapport aux premiers plans, p est le nombre de facteurs
aliasés « confondus »
délibérément, c'est-à-dire qui ont des niveaux de
même alternance dans la matrice des expériences.
I-12-4-3 Plans de
mélange
La démarche générale des plans de
mélange consiste à traduire la variation d'une réponse en
fonction des constituants du mélange par la relation Y= f(Xi)
avec Xi =1 et i varie entre 1 et k (le nombre total de facteurs).
a- Modèles représentatifs d'un
mélange
Pour traduire les variations d'une réponse en fonction
de la composition du mélange, il existe plusieurs modèles,
à savoir le modèle linéaire, le modèle quadratique,
le modèle spécial cubique... Pour élaborer un tel
modèle de degré n avec k constituants, le réseau
Scheffé (k,n) propose de choisir les teneurs en Xi du mélange
suivant la série 0,1/n, 2/n,..., n/n ; ainsi on aura autant de
mélanges différents que de coefficients à
déterminer dans le modèle polynomial.
- Modèle linéaire
Dans le cas des mélanges, on a toujours la relation
suivante : Xi =1 qui exprime la notion d'un mélange. De
ce fait, le modèle linéaire prend sa forme : Y = ak
Xk . Ce modèle n'a pas de constante. Pour k=3, on
aura : Y = a1 X1 + a2 X2 +
a3 X3. La résolution de cette équation
nécessite alors trois mélanges chacun est situé au sommet
du triangle représentatif du domaine expérimental. Et pour tester
la validité du modèle, on effectue un autre essai au barycentre
du triangle.
- Modèle quadratique
C'est un modèle de degré 2. Sa forme
générale est : Y = aiXi +
aij XiXj (j>i).
Dans le cas du mélange ternaire on a :
Y= a1X1 + a2X2 +
a3 X3 + a12 X1 X2 +
a13 X1 X3 + a23 X2
X3
Ce modèle est dicté par un réseau
Scheffé (3,2) constitué par six points aux sommets et aux milieux
des arrêts du triangle. Pour tester la validité de ce
modèle, on a recours à faire quatre essais situés dans les
barycentres des sous triangles ainsi formés.
- Modèle spécial cubique
Il s'agit cette fois d'un modèle de degré 3,
ayant la forme générale suivante :
Y= amXm + aij
XiXj + aijh XiXjXh
(i<j<h) et m varie librement entre 1 et k.
Dans notre cas k=3, on a :
Y = a1X1 + a2X2 +
a3 X3 + a12 X1 X2 +
a13 X1 X3 + a23 X2
X3+ a123 X1X2X3
Dans ce cas, on a sept facteurs à déterminer
donc il nous faut sept mélanges qui seront pris aux sommets, aux milieux
des arrêts et au barycentre du domaine expérimental.
Pour tester la validité de ce modèle on effectue
les six mélanges correspondant aux 1/3 et 2/3 de chaque arrêt.
Ainsi, on aura au total 13 mélanges de ciments à
réaliser.
b- Différents types de
mélanges
Les plans de mélanges permettent le choix des
mélanges à tester de façon à pouvoir mieux estimer
les coefficients ai, aij et aijh. Ce sont des
plans optimaux.
Ces plans sont distingués selon les contraintes
auxquelles sont soumises leurs différentes composantes
xi :
- Plan de mélange type I : dans
ce plan, on note qu'il n'y a pas de contrainte particulière.
- Plan de mélange de type II :
est tel que Xi li. ses contraintes sont
fréquemment rencontrées. Si aucune contrainte n'est
signalée sur une composition, il y a toujours la contrainte naturelle
Xi0.
- Plan de mélange de type III :
est tel que li Xi ui. ce sont les plus
fréquents et les plus difficiles à utiliser.
- Plan de mélange type IV :
où Xi (i=2...k) <<X1 où X1
est le solvant. C'est un cas très particulier de solutions.
I-12-5: Outils de calcul
Parmi les outils mathématiques et statistiques
utilisés pour l'estimation des coefficients des modèles ainsi que
leur test, on trouve la régression linéaire. Pour étudier
cet outil on s'intéresse aux modèles linéaires, et on
réalise n essais. Si le modèle est polynomial, les
résultats de la régression sont applicables en posant :
X3 = X1², X4= X2²,
X5= X1X2 ....
Il est à noter que les différents types de plans
d'expériences ainsi que toutes les méthodes et tous les tests,
ci-après, sont informatisés et présentés dans un
logiciel « Design Expert » qu'on a utilisé pour
faire le traitement statistique de nos résultats.
I-12-5-1 Estimation des
coefficients du modèle
Soient :
Y est le vecteur réponse.
X est la matrice des essais
A est le vecteur inconnu des coefficients.
E est le vecteur des écarts.
Ces vecteurs sont reliés par la relation matricielle
suivante : Y= XA + E
La contrainte des moindres carrés
« tE*E soit minimale » nous conduit à
trouver le vecteur inconnu A permettant de minimiser tE*E, en effet,
le vecteur recherché est donné par la formule suivante :
A'= (tX*X)-1* tX *Y
I-12-5-2 Analyse de la
variance
Le but des différentes méthodes de l'analyse des
variances est le test de la signification de la régression :
recherche de biais et le test de signification globale.
- L'équation de l'analyse de la variance :
En reprenant l'équation matricielle Y= XA+E, on peut
écrire donc tY*Y = tA'*tX*X+
tE*E
Dans cette équation :
· tY*Y représente yi²,
ayant un degré de liberté n.
· tE*E représente ei²,
ayant un degré de liberté n-(k+1)
· et tA'*tX*X représente la
somme des carrés dus à la régression, ayant un
degré de liberté k+1.
- Recherche du biais :
Pour ce faire, on doit disposer d'une estimation s² de la
variance aléatoire ou bien la variance des mesures ².
En faisant une comparaison, avec le test de Snedecor, de la
variance aléatoire et de la variance résiduelle définie
par : , on peut déboucher sur l'égalité (ou non) des ces
deux variances.
Le test de Snedecor, ou test F, consiste en la comparaison de
la valeur de F= sR²/s² à la valeur théorique
F1-,n-k,n-1 où est le risque choisi.
Si sR² n'est pas significativement
différente de s² on dit que le test F est non significatif,
alors :
· La variance résiduelle pourra être
considérée aussi comme estimation de ².
· La part des variations de y non expliquée par le
modèle est aléatoire et de variance ², le modèle est
sans biais.
Si le test F est significatif, alors le modèle
testé a un biais et il faut chercher un autre modèle en
introduisant d'autres variables ou en choisissant une autre fonction...
- Tests de signification :
Ces tests ne pourront être faits que dans le cas d'un
modèle sans biais. Pour savoir si la part des variations de y
expliquée par la régression est significativement plus grande que
celle due aux variations aléatoires, on calcule le rapport suivant
dit : loi de Snedecor: , si la valeur de F est significative (inégalité des deux
variances), on peut conclure que les variables retenues pour la
modélisation ont un effet significatif sur la réponse Y.
Test de signification
|
Sources de variation
|
Somme des carrés
|
Degrés de liberté
|
Carré moyen
|
F (Snedecor)
|
partielle
|
a0
a1
.
.
ak
|
na0²
.
.
.
nak²
|
1
.
.
.
1
|
na0²/1
.
.
.
nak²/1
|
.
|
Globale
|
Régression
|
tA'*tX*Y
|
K
|
tA'*tX*Y/k
|
|
Variance résiduelle
|
tE*E
|
n-k
|
tE*E/(n-k)
|
|
Dispersion totale
|
tY*Y
|
n
|
|
|
Tableau
2 : Analyse de la variance
Le test de signification globale n'est significatif que si
F> F1-, k,n-k. Une fois ce test est fait, on passe à un
autre test, mais cette fois ci pour chaque facteur : test de signification
partielle. Ce test ne sera lui même significatif que si F>
F1-,1,n-k.
En dernier lieu, et pour tester la fiabilité d'un
modèle on calcule le coefficient de corrélation multiple ou
« le pouvoir explicatif », donné par la
formule :
Où y0 est la moyenne des y.
Le modèle n'est fiable que si la valeur de R² est
proche de 1.
I-
13: Préparation des mélanges
I-13-1: Essai d'expansion
L'expansion d'un mortier est étroitement liée
à sa composition. Etant ceci, nous sommes amenés à
préparer un ensemble de mélanges (de ciments) sur la base des
plans d'expériences et ceci dans le but de montrer et d'analyser
l'influence de chaque constituant sur l'expansion du béton.
Dans cette étude, nous nous sommes limités
à un ciment ternaire composé du Clincker broyé
gypsé, des cendres volantes et des fillers calcaire.
Afin de répondre à des exigences commerciales
et techniques, on a choisi un pourcentage minimal de CBG de 50% dans nos
mélanges. Par contre, les autres constituants sont laissés
libres. On se retrouve donc dans le cas d'un plan de mélange de type
II de caractéristiques suivantes :
ü Facteurs
Les facteurs à considérer dans ce plan de
mélange sont les pourcentages des différents constituants du
ciment à savoir :
% en CBG.
% en fillers calcaire.
% en cendres volantes.
ü Réponse
Dans cette étude, la réponse choisie est
l'expansion du mortier du béton, exprimée en %.
ü Contraintes
Les contraintes à considérer dans cet essai sont
les suivantes :
Ø % CBG + % Cendres volantes + % filliers de calcaire =
100%
Ø 50% % CBG 100 %
Ø 0% % Cendres volantes 100 %
Ø 0% % filliers de calcaire 100 %
ü Plan expérimental
Conformément à la théorie des plans de
mélange type II, on obtient donc 13 mélanges qui doivent faire
l'objet d'une étude expérimentale.
Figure 7 : Domaine
expérimental
Le tableau ci-après présente les
différents mélanges choisis avec leurs compositions.
Mélange(*)
|
% CBG
|
% CV
|
% filliers de calcaire
|
1
|
100
|
0
|
0
|
2
|
50
|
50
|
0
|
3
|
50
|
0
|
50
|
4
|
75
|
25
|
0
|
5
|
75
|
0
|
25
|
6
|
50
|
25
|
25
|
7
|
83.33
|
16.67
|
0
|
8
|
83.33
|
0
|
16.67
|
9
|
66.67
|
0
|
33.33
|
10
|
50
|
16.67
|
33.33
|
11
|
50
|
33.33
|
16.67
|
12
|
66.67
|
33.33
|
0
|
13
|
66.66
|
16.67
|
16.67
|
Tableau
3 : Matrice des expériences pour l'essai d'autoclavage.
Afin de valider ce modèle scientifique et juger de son
efficacité et de sa véracité, nous avons
préféré ajouter ces cinq mélanges
supplémentaires :
Mélange
|
% CBG
|
%CV
|
% fillers calcaire
|
14
|
58.33
|
25
|
16.67
|
15
|
33.33
|
50
|
16.67
|
16
|
58.33
|
16.67
|
25
|
17
|
41.67
|
33.33
|
25
|
18
|
25
|
50
|
25
|
Tableau
4 : Mélanges supplémentaires pour l'essai d'autoclavage
I-13-2: Essais de
résistance
Ces essais ont pour objectif la détermination de
l'influence des cendres volantes sur la résistance du béton
à jeune et moyen âge.
Dans cette étude nous nous sommes limités
à cinq ciments binaires composés du clinker broyé
gypsé et de cendres volantes. Un ciment ternaire supplémentaire
est ajouté pour la comparaison et l'analyse des résultas.
L'ensemble des ciments à tester sont
présentés dans le tableau suivant :
Mélange
|
Composition
|
CBG(%)
|
CV(%)
|
FC(%)
|
1
|
100
|
0
|
0
|
7
|
83.33
|
16.67
|
0
|
4
|
75
|
25
|
0
|
12
|
66.67
|
33.33
|
0
|
2
|
50
|
50
|
0
|
6
|
50
|
25
|
25
|
Tableau
5 : Matrice des expériences pour l'essai de résistance
Chapitre II: Essais et Résultats
Ce paragraphe est une présentation
générale de la démarche expérimentale
adoptée afin de réaliser les différents essais
prévus, ainsi qu'un résumé des résultats
obtenus.
II-
1: Essai accéléré sur mortier par autoclavage
[5]
II-1-1: Présentation
Cet essai est destiné à juger de l'influence des
cendres volantes sur l'expansion des éprouvettes de mortier 4*4*16
enrichies en alcalins, autoclavées pendant 5h à une
température de 127°C et à une pression de 0.15 MPa.
II-1-2: Matériaux soumis à l'essai
ü Basalte
La norme régissant cet essai nous impose un sable de
granularité entre 0.16 et 5 mm réparti, pour chaque
gâché, de la manière suivante :
Classe granulaire
|
Pourcentage en masse
|
0.16-0.315
|
10
|
0.315-0.63
|
10
|
0.63-1.25
|
25
|
1.25-2.5
|
25
|
2.5-5
|
30
|
Tableau 6
: Répartition des granulats utilisés dans l'essai
d'autoclavage
La préparation de ces quantités est faite
par tamisage et lavage. Les fractions obtenues sont ensuite
séchées dans le four à 80°C et conservées dans
des sacs plastiques en attendant la préparation du mortier.
ü Ciment
Comme nous l'avons déjà mentionné dans
les chapitres précédents, nous avons préparé des
ciments spéciaux pour notre étude afin d'inhiber l'effet de
l'alcali-réaction. Il s'agit de 18 ciments composés de trois
constituants principaux à savoir : Le CBG, Les fillers calcaire et
les cendres volantes.
Chaque ciment doit être enrichi par ajout de NaOH dans
l'eau de gâchage pour obtenir 4% d'équivalent de
Na20 par rapport à la masse totale du ciment.
Afin de déterminer la quantité de cet ajout, il
est primordial de faire un bilan d'alcalins.
|
% Na2O
|
% K2O
|
% Na2O équivalent
=% Na2O + 0.658
K2O
|
Cendres Volantes
|
0.42
|
0.9
|
1.01
|
Fillers Calcaire
|
0.12
|
0.12
|
0.2
|
CBG
|
0.26
|
1.02
|
0.93
|
Tableau
7 : Bilan des alcalins
La quantité totale de Na2O équivalent, dans
chaque mélange, est déduite en additionnant celle présente
dans le CBG, les fillers calcaire et les cendres volantes. Les quantités
de la soude à ajouter sont présentées en annexe1 (tableau
22).
II-1-3: Exécution de l'essai
II-1-3-1
Préparation du mortier
Pour chaque ciment préparé, on a prévu
une gâchée. Chaque gâchée est l'équivalente de
trois éprouvettes d'essai, elle est composée de :
ü 600 g de ciment.
ü 1200 g de granulats secs (Basalte).
ü 300 ml d'eau déminéralisée avec
ajout de NaOH correspondant.
Afin de préparer notre mortier on a passé par
les étapes suivantes :
ü On verse l'eau contenant l'ajout NaOH, dans le malaxeur
et on introduit le ciment.
ü On met le malaxeur en marche à vitesse lente et
après 30 s on introduit
régulièrement et successivement les
quantités spécifiées de chaque fraction du basalte en
commençant par la fraction la plus grosse. On met le malaxeur à
sa vitesse maximale et on continue à mélanger pendant 30 s
supplémentaires.
ü On arrête le malaxeur pendant 1min 30 s en
raclant pendant 15 s.
ü On reprend ensuite le malaxage à grande vitesse
pendant 60 s.
II-1-3-2
Préparation des éprouvettes
Pour préparer les éprouvettes, on a
utilisé des moules pour trois éprouvettes prismatiques de 40 mm *
40 mm * 160 mm munis à chaque extrémité des plots en acier
inoxydable, destinés à la mesure des variations dimensionnelles.
La longueur de base L0 entre les plots est de 160 mm.
Le moulage des éprouvettes est effectué selon la
procédure suivante :
D'abord on remplit le moule jusqu'à la moitié,
on l'égalise et on le met sur la table à choc. Ensuite, on met la
table à choc en marche en exécutant 60 chocs. Après, on
laisse le moule fixe sur la table à choc, on remplit l'autre
moitié et on remet la table en marche. Finalement on enlève le
moule, on l'arase et puis on le couvre par une lame de verre.
II-1-3-3 Conservation
des éprouvettes
Les moules sont placés sans retard sur un support
horizontal, dans l'armoire de la salle de conservation à une
température de 20 °C et ceci jusqu'au démoulage.
Après 24 h du gâchage, on démoule les éprouvettes,
on les immerge dans l'eau potable à 20°C, convenablement
identifiées et espacées, jusqu'à l'essai d'autoclavage.
II-1-3-4
Procédure d'autoclavage
Après 48h du gâchage, on retire les
éprouvettes de l'eau et on mesure leurs longueurs initiales. La mesure
est faite dans la salle de conservation, régulée à
20°C, et ceci à l'aide d'un appareil spécial de
précision 0.001 mm. Ensuite, on place les éprouvettes dans
l'autoclave, en position verticale, espacées d'au moins 10 mm. On
remplit l'autoclave d'eau potable, de façon à ce que les
éprouvettes puissent être recouvertes de 30 mm d'eau. On ferme
l'autoclave et on règle la puissance de chauffage, de façon
à ce que le seuil de 0.15 MPa de pression relative et de 127°C de
température soit atteinte 1h après la mise en marche.
Après 5h d'autoclavage maintenu à la
température et à la pression relative spécifiées,
on arrête le chauffage et on règle l'ouverture de la soupape de
détente de façon à faire revenir la pression
atmosphérique en 15 min environ. On laisse refroidir les
éprouvettes dans l'autoclave ou dans un récipient
approprié, en les gardant constamment en immersion dans l'eau qui a
servi pour l'autoclavage, dans la salle de conservation. Les longueurs finales
des éprouvettes sont mesurées 18 h après cet essai
d'autoclavage dans la même salle.
II-1-4: Expression des
résultats
La déformation relative sur chaque éprouvette en prenant comme longueur de base L0
= 160 mm est donnée par la formule suivante :
: La déformation relative de l'éprouvette N° i (i =
1, 2,3).
: La longueur initiale de l'éprouvette N° i ( i =
1,2,3 ).
: La longueur finale de l'éprouvette N° i ( i = 1,2,3
).
Le résultat, exprimé en pourcentage, est la moyenne
arithmétique des.
La déformation relative de chaque éprouvette ne
doit pas s'écarter de 15% de la moyenne.
II-1-5: Résultats
Mélange
|
Composition
|
Expansion moyenne (%)
|
% CBG
|
% CV
|
% FC
|
1
|
100
|
0
|
0
|
0,154
|
2
|
50
|
50
|
0
|
0,032
|
3
|
50
|
0
|
50
|
0,184
|
4
|
75
|
25
|
0
|
0,090
|
5
|
75
|
0
|
25
|
0,208
|
6
|
50
|
25
|
25
|
0,086
|
7
|
83,33
|
16.67
|
0
|
0,121
|
8
|
83,33
|
0
|
16.67
|
0,183
|
9
|
66,67
|
0
|
33.33
|
0,233
|
10
|
50
|
16.67
|
33.33
|
0,109
|
11
|
50
|
33.33
|
16.67
|
0,058
|
12
|
66,67
|
33
|
0
|
0,054
|
13
|
66,67
|
16.67
|
16.66
|
0,097
|
14
|
58,33
|
25
|
16.67
|
0,088
|
15
|
33,33
|
50
|
16.67
|
0,019
|
16
|
58,33
|
16.67
|
25
|
0,110
|
17
|
41,67
|
33.33
|
25
|
0,051
|
18
|
25
|
50
|
25
|
0,008
|
Tableau 8: Résultats moyens
de l'expansion moyenne sur trois éprouvettes 4*4*16
Les résultats détaillés de l'expansion sont
présentés dans l'annexe2 (tableau23 ).
II-
2: Essais de résistance [19]
II-2-1: Présentation
Dans ce projet de fin d'étude, nous avons adopté
ce mode opératoire dans le but de déterminer l'influence des
cendres volantes sur la résistance mécanique des ciments.
En effet, nous avons réalisé cet essai avec six
ciments ayant des teneurs différentes de cendres volantes. Ces ciments
sont choisis des 18 mélanges déjà établis pour
l'essai d'autoclavage. Pour chaque ciment, on a prévu un
écrasement à 2,7 et 28 jours.
II-2-2: Exécution de l'essai
Pour chaque ciment choisi, on a prévu trois
gâchés. Chaque gâché est destinée à un
écrasement. Equivalente de trois éprouvettes d'essai, elle est
composée de :
ü 225 ml d'eau
ü 450g de ciment.
ü 1350 g de sable normalisé.
Le malaxage du mortier ainsi que la préparation des
éprouvettes sont identiques à l'essai d'autoclavage.
Après démoulage, les éprouvettes sont
introduites dans l'eau dans la salle de conservation jusqu'au moment
d'écrasement (2,7 et 28 jours).
II-2-3: Résultats
II-2-3-1
Résistance à la compression
Mélange
|
Composition
|
Résistances moyennes
|
% CBG
|
% CV
|
% FC
|
Rc2j MPa
|
Rc7j MPa
|
Rc28j MPa
|
1
|
100
|
0
|
0
|
30.1
|
36.1
|
52.5
|
7
|
83.33
|
16.67
|
0
|
24
|
31.6
|
48.6
|
4
|
75
|
25
|
0
|
22.2
|
29.4
|
40.2
|
12
|
66.67
|
33.33
|
0
|
17.9
|
27.4
|
39.1
|
2
|
50
|
50
|
0
|
13.4
|
18.6
|
27.4
|
6
|
50
|
25
|
25
|
14.3
|
20.1
|
28.2
|
Tableau 9 : Résistances
moyennes à la compression à 2, 7 et à 28 jours
Les résultats détaillés de la
résistance à la compression sont présentés dans
l'annexe3 (tableau25 )
II-2-3-2
Résistance de traction
Mélange
|
Composition
|
Résistances moyennes
|
% CBG
|
% CV
|
% FC
|
Rt2j MPa
|
Rc7j MPa
|
Rc28j MPa
|
1
|
100
|
0
|
0
|
5.2
|
6.7
|
8.8
|
7
|
83.33
|
16.67
|
0
|
4.7
|
6.4
|
8.4
|
4
|
75
|
25
|
0
|
4.7
|
6.2
|
8.3
|
12
|
66.67
|
33.33
|
0
|
4.2
|
5.6
|
8.1
|
2
|
50
|
50
|
0
|
3.2
|
4.3
|
5.2
|
6
|
50
|
25
|
25
|
3.3
|
4.5
|
6.4
|
Tableau 10 : Résistances
moyennes à la traction à 2, 7 et à 28 jours
Les résultats détaillés de la
résistance à la traction sont présentés dans
l'annexe4 (tableau26 )
|