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l'information financière à la juste valeur risques et enjeux de la révolution : le cas tunisien

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par Sana Taboubi
IHEC Carthage - Master professionnel gestion et audit des risques 2007
  

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Conclusion Générale

Tout au long de ce mémoire nous avons essayé de répondre à une problématique qui fait lieu de débat relativement récent sur le plan international et qui consiste dans le choix de la méthode de présentation de l'information financière permettant d'atteindre le meilleur degré de pertinence possible et favorisant la prise de décision des utilisateurs.

Ce débat confronte, ainsi, le modèle du coût historique -synonyme de prudence- à celui de la juste valeur -synonyme de pertinence-. En d'autres termes, qui d'entre les coûts et les valeurs permettra de répondre aux nouvelles exigences en informations pertinentes du contexte économique international ?

Le modèle du coût historique avait fait ses preuves pendant longtemps, vu les qualités qu'il procure tels que la simplicité, l'objectivité et la prudence.

Toutefois, plusieurs enjeux ont été à l'origine de l'émergence et l'évolution de plus en plus accélérée du modèle d'évaluation à la juste valeur.

Dans un contexte économique international caractérisé par l'incertitude, la turbulence et la diversification des risques, la toile de fond de ce contexte demeure la qualité de l'information financière. Le recours à une présentation à la juste valeur de cette information vient ainsi répondre aux exigences des marchés financiers qui expriment de nouveaux besoins en information la plus pertinente possible et traduisant les risques induits par les fluctuations des marchés.

A travers le développement de la première partie du présent mémoire, nous avons essayé de présenter les principaux facteurs d'émergence du modèle comptable à la juste valeur.

Ainsi, nous avons conclu que l'émergence de ce modèle a été motivé principalement par le développement des marchés financiers, les conséquences néfastes des scandales financiers ayant bouleversé le monde des affaires, l'accroissement des besoins des gestionnaires et des investisseurs en information pertinente, ainsi que les motifs liés à la gouvernance d'entreprises.

Nous avons par la suite étudié le niveau d'utilisation du concept de la juste valeur respectivement dans le système comptable international et tunisien. Nous avons constaté qu'il gagne du terrain dans le système comptable international en réponse aux nouvelles exigences des investisseurs et du marché. Quand au système comptable tunisien le coût historique est le modèle de référence et la présence de la juste valeur reste limitée au niveau de certaines normes.

L'avènement du modèle comptable à la juste valeur a été accompagné d'un vif débat portant sur les avantages et les inconvénients qu'il procure à l'information financière.

D'une part, il a été jugé porteur d'un surplus de pertinence, d'objectivité, de neutralité, de prédiction et de comparabilité, d'autre part, on l'accuse d'être source de volatilité et de surplus de coût.

Un exposé des différents apports et limites de ce modèle eu égard les investisseurs et les analystes financiers, les entreprises et les institutions financières avait révélé que la pertinence de ce modèle par rapport à celui du coût historique est certes tributaire des besoins des utilisateurs des états financiers.

Ainsi, nous avons essayé à travers le développement de la deuxième partie, d'étudier la pertinence de l'évaluation à la juste valeur des instruments financiers selon les directives de l'IAS 39, pour les entreprises et les institutions financières tunisiennes.

Les principales répercussions relevées consistent dans la volatilité accrue des fonds propres et du résultat ayant conduit à une volatilité subséquente, de la valeur de l'entreprise mesurée par le PER, du ratio de solvabilité de la banque, ainsi que des principaux ratios financiers notamment celui de la rentabilité financière.

L'IAS 39 a d'importantes répercussions sur la gestion des risques des entreprises, elle énonce des règles de couverture beaucoup plus strictes et contraignantes, et exige la communication des informations pertinentes sur les intentions de gestion et de couverture des risques.

Cependant, la plupart s'inquiétait qu'en raison d'une utilisation croissante de l'évaluation à la juste valeur, la norme IAS 39 risque d'introduire une certaine volatilité dans les bilans dont la justification et la réalité économique des transactions sous jacentes ne seraient pas toujours cohérentes. De plus on révélait une inquiétude de nature purement prudentielle concernant les variations de juste valeurs comptabilisés au niveau du capital et les divergences avec les règles du comité de Bale II.

L'hypothèse de pertinence de l'information financière à la juste valeur ne peut être vérifiée qu'en fonction des exigences et des conditions de l'économie. Ainsi, nous avons lancé un questionnaire auprès des experts comptables, des entreprises et des institutions financières tunisiennes traitant la problématique suivante : est il pertinent d'opter pour une présentation à la juste valeur de l'information financière en Tunisie compte tenu de son contexte économique ?

Selon les conclusions tirées du questionnaire, l'approche d'adoption du modèle d'évaluation à la juste valeur avait été pleinement confirmée par la majorité de la population interrogée en motivant leurs choix par les nouvelles exigences du contexte économique tunisien caractérisé par des perspectives de développement du marché financier et d'ouverture des frontières.

Finalement, Le passage au modèle d'évaluation à la juste valeur n'est pas un projet de comptabilité, il est transversal à l'entreprise et relève des défis à horizons multiples, tels que la préparation d'une base de données nécessaire à l'estimation de la juste valeur, un grand besoin de formation et de développement des compétences, une adaptation des systèmes informatiques, et surtout la réduction du gap fiscal au regard des normes IAS/IFRS.

Une nouvelle problématique de taille peut conséquemment faire l'objet d'une réflexion, celle de l'adoption des normes IFRS pour les petites et moyennes entreprises.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand