UNIVERSITÉ DE
TUNIS
ECOLE SUPÉRIEUR DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES DE TUNIS
MÉMOIRE RÉALISEE EN VUE DE
L'OBTENTION DU MASTER PROFESSIONNEL EN
GESTION ET AUDIT DES
RISQUES
Thème
Présenté et soutenu
par :
Mlle Sana TABOUBI
Sous la direction de :
Mme Neila BOULILA TAKTAK
Mr Zoubair BATA
Année universitaire 2006-2007
J'exprime ma gratitude à mon encadreur Mme
Neila BOULILA TAKATK pour son précieux soutien et sa
disponibilité.
Je remercie vivement mon maître de stage Mr
Zoubeir BATA pour l'intérêt qu'il a donné à ce
mémoire en me faisant profiter de ses précieuses remarques et
conseils.
Mes remerciements les plus distingués
s'adressent à Mr Anis WAHABI pour ses conseils avisés et ses vifs
encouragements.
Qu'ils veuillent bien trouver dans ce
mémoire l'expression de ma profonde gratitude et de mes sentiments les
plus respectueux.
A mes chers parents,
Mon cher fiancé Mohamed,
Mes soeurs Nada, Hella, Chaima
Ma grand-mère Aïda
Que dieu les protège.
A la mémoire de mon grand père
Youssef.
Paix à son âme.
A tous ceux qui m'ont aidé de près
ou de loin à la préparation de ce Mémoire et plus
particulièrement mon amie Ines Kchiche...
?Sana ?
Listes des abréviations utilisées
FAS : Financial Accounting Standards.
FASB : Financial Accounting Standards
Board.
IAS : International Accounting
Standards.
IASB : International Accounting Standards
Board.
IASC : International Accounting Standards
Committee
IFRS : International Financial Reporting
Standards.
NCT : Normes Comptables Nationales.
SEC : Securities and Exchange Commission.
US GAAP : General Accepted Accounting
Principals.
Introduction générale
Au fil des années, la comptabilité comme toute
autre discipline humaine, n'a pas cessé de marquer des évolutions
très importantes, voir même des révolutions à fin de
s'adapter au mieux avec des exigences économiques en perpétuelle
évolution.
Historiquement, les conventions de la comptabilité ont
été choisies d'avantage pour favoriser la présentation des
comptes aux autorités de contrôle que la prise de décision
des investisseurs.
Toutefois, cette comptabilité basée sur le
coût historique et la convention de prudence, fournit une mesure du
résultat et des fonds propres légale, mais souvent
contestée. En fait, elle a révélé ses limites lors
des graves défaillances d'institutions financières
américaines et internationales. Le principe du coût historique
n'avait pas permis de révéler à temps leurs situations
critiques sur des produits dérivés qui mobilisent de faibles
capitaux lors de l'engagement initial mais qui recèlent un risque
très important.
Ainsi, et après plusieurs décennies de
contestation du modèle comptable basé sur le coût
historique, même s'il ne manque pas de défenseurs, les
normalisateurs anglo-saxon sont parvenus à faire accepter par l'union
européenne une remise en cause de l'un de ses principes comptables
fondamentaux qu'ils jugeaient incapables de fournir une évaluation
suffisamment représentative de la situation de l'entreprise.
Il s'agit là de l'évolution la plus importante,
et la plus discutée, le passage de l'évaluation au coût
historique des actifs et passifs vers l'évaluation à la juste
valeur. Cette dernière est censée permettre une meilleure
information, la plus proche de la réalité, aux apporteurs de
capitaux et aux créanciers par une référence à des
évaluations plus pertinentes que les valeurs historiques.
Dans les normes IAS on rencontre très
fréquemment la notion de juste valeur dans l'évaluation des
engagements sociaux, les actifs incorporels, la réévaluation des
immobilisations, les regroupements d'entreprises, le portefeuille titres,
etc.
Parmi ces normes, la norme IAS 39 qui porte sur les
instruments financiers est une révolution. En fait les instruments
financiers représentent une large portion des actifs et passifs dans
pratiquement chaque entreprise, en particulier les institutions
financières. Ils jouent également un rôle central dans le
fonctionnement efficient des marchés financiers. Par conséquent,
l'IAS 39 a d'importantes répercussions sur la gestion des risques des
sociétés et introduit des changements dans les ratios de
solvabilité des banques. C'est la raison pour laquelle cette norme
suscite encore plusieurs interrogations et tarde à être
acceptée par la communauté financière.
Les différents constats développés
ci-dessus nous ont amené à analyser l'utilité et les
implications du modèle comptable à la juste valeur dans l'optique
d'une éventuelle adoption en Tunisie, compte tenu de l'ouverture de
l'économie et des marchés financiers tunisiens et l'harmonisation
comptable qui en découle.
De plus, le passage au modèle comptable à la
juste valeur modifie substantiellement les métiers de la
comptabilité, du contrôle de gestion, d'analyse financière,
ainsi que les systèmes d'information. Il impose ainsi, une
véritable gestion de projet.
D'où l'intérêt d'aborder un tel sujet, en
fait qui dit gestion de projet dit gestion des risques qui en découlent.
Les questions clés de ce mémoire seront donc les
suivantes :
- Le modèle comptable à la juste valeur apporte
t-il les meilleures solutions aux problèmes posés par le
modèle comptable de référence basé sur le
coût historique ?
- Quelles sont les principales implications de l'adoption du
modèle comptable à la juste valeur, en se limitant aux directives
de la norme IAS 39, sur les entreprises et les banques tunisiennes ?
- Que pensent les professionnels comptables, les entreprises
et les institutions financières tunisiennes à propos de la
pertinence de l'information financière à la juste valeur dans le
contexte tunisien ?
Dans le but de répondre aux questions de recherche
ci-dessus évoquées, le présent mémoire est
organisé selon un plan de trois parties :
-La première partie sera consacrée à
évoquer les principaux débats associés à la juste
valeur. Dans un premier chapitre nous nous proposons de traiter les conditions
d'émergence et d'évolution du modèle comptable à la
juste valeur consécutivement dans les normes comptables internationales
puis tunisiennes. Dans un deuxième chapitre, notre analyse
s'intéressera à cerner les apports et limites du modèle
comptable à la juste valeur eu égard les investisseurs et
analystes financiers, les entreprises et les institutions
financières.
-La deuxième partie sera consacrée à
étudier les principaux enjeux pratiques de l'évaluation des
instruments financiers à la juste valeur selon les directives de la
norme IAS 39. Le premier chapitre constituera une analyse des principales
implications de l'IAS 39 sur la gestion des différents risques
financiers. Le second chapitre traitera de la pertinence de l'évaluation
de ces instruments à la juste valeur pour les entreprises et les
institutions financières tunisiennes, et ce en traitant l'impact sur la
valeur de l'entreprise et sur les exigences en fonds propres des banques.
-La troisième partie est un questionnaire auprès
des experts comptables, entreprises et institutions financières
tunisiennes traitant la pertinence de l'information financière à
la juste valeur.
Première partie
Vers un modèle comptable à la juste
valeur
Les principaux débats
INTRODUCTION
La comptabilité, sous la convention du coût
historique et fondée sur l'apparence juridique de la transaction, a le
mérite de la simplicité. En fait, à la date
d'entrée dans le patrimoine de l'entreprise les biens acquis sont
enregistrés à leur coût d'acquisition.
Tout au long de la durée de vie de ces biens, cette
comptabilité ne prend en compte que la valeur d'origine sans pour autant
l'ajuster aux variations des prix qui peuvent affecter cette valeur pendant sa
durée d'utilisation.
C'est dans ce contexte là que la comptabilité au
coût historique a souvent fait l'objet de rudes critiques. En fait, elle
a présenté plusieurs limites lors des graves défaillances
de grandes entreprises et institutions financières internationales,
comme le témoigne les exemples des catastrophes financières
survenues au cours des années 90, tel est le cas de la Barings, et le
fameux scandale d'ENRON qui a été de grande utilité pour
supporter l'introduction du concept de la juste valeur à grande
échelle.
Ce dernier n'a pas été la conséquence des
manoeuvres frauduleuses et de dissimulation seulement, mais aussi le
résultat de « l'inadaptation des règles comptables aux
nouvelles réalités de marché caractérisées
par l'explosion de la complexité des entreprises modernes (traitement
des « special purpose entities) », des opérations sur produits
dérivés, montages d'optimisation fiscale, etc.)
»1(*).
En outre, l'évaluation au coût historique avait
altéré la possibilité de divulguer à temps, les
situations sérieuses sur les produits dérivés que ces
institutions détenaient. Ainsi, et dans la volonté
d'accroître la transparence, la pertinence et la fiabilité des
informations financières et de mieux appréhender les risques
encourus suite à l'internationalisation des marchés financiers et
l'apparition des instruments financiers complexes, le référentiel
comptable international2(*)
se propose d'abandonner le principe du coût historique et de valoriser
les actifs et passifs à leur juste valeur.
Cependant, il est à signaler que les
déterminants qui expliquent l'émergence et l'évolution de
ce modèle sont encore plus variés et peuvent se résumer en
trois facteurs fondamentaux à savoir les facteurs conceptuels,
économiques et de gouvernance d'entreprise.
Toutefois, et à fin de tirer sa
légitimité par rapport au modèle comptable fondé
sur le coût historique qui a fait ses preuves pendant longtemps, une
étude des avantages et limites du modèle de la juste valeur doit
être effectuée.
Par conséquent, nous essayerons dans cette partie
d'analyser les facteurs d'émergence et d'évolution du
modèle comptable à la juste valeur (chapitre I), puis de
présenter les principaux avantages et limites de ce modèle eu
égard les investisseurs et analystes financiers, les entreprises et les
institutions financières (chapitre II).
CHAPITRE I
EMERGENCE ET ÉVOLUTION DU MODÈLE
COMPTABLE À LA JUSTE VALEUR
Introduction
Nous pouvons lier les déterminants de
l'émergence du modèle comptable à la juste à trois
facteurs fondamentaux à savoir : les facteurs conceptuels, les
facteurs économiques et les facteurs liés à la gouvernance
d'entreprise.
Nous présenterons dans ce chapitre, tout d'abord, les
principaux déterminants de l'évolution vers le modèle
comptable à la juste valeur (section 1), nous analyserons, par la suite,
les niveaux d'utilisation du concept de la juste valeur dans les normes
comptables internationales puis tunisiennes (section 2).
Section 1
Les
principaux déterminants de l'évolution vers un modèle
comptable à la juste valeur
1-1.Les mutations conceptuelles
Les comptabilités financières traditionnelles
s'appuyaient sur des principes bien établis dont principalement le
principe du coût historique et la convention de prudence. Ces principes
fournissaient la mesure du résultat et des capitaux propres la plus
légale possible, c'est-à-dire celle qui permet à la
comptabilité de répondre à son rôle ultime à
savoir la reddition des comptes et le contrôle.
Par ailleurs, ce modèle comptable, bien qu'il ne
manque pas de défenseurs, faisait l'objet de plusieurs contestations
dont l'une des causes essentielles tient directement aux nouvelles orientations
de la comptabilité énoncées par le cadre conceptuel
international de l'IASC en 1989, et qui peuvent se résumer
ainsi :
1-1-1.Le rôle de la comptabilité
La comptabilité traditionnelle accorde une importance
absolue à la fonction de contrôle et de reddition des
comptes. De ce fait, l'information financière doit
refléter la réalité juridique des actifs, passifs et
capitaux propres de l'entreprise.
Partant de ce principe, le choix du coût historique se
justifie par le fait que la valeur d'origine constitue une information
vérifiable reposant sur une évidence et est par conséquent
objective.
De nos jours, le rôle de la comptabilité devient
celui de l'aide à la prise des décisions
essentielles internes et externes.
D'où, la comptabilité doit se baser sur une
approche renouvelée permettant d'atteindre le meilleur degré de
pertinence possible.
1-1-2.Les utilisateurs des états financiers
Dans le temps, Les conventions et les principes comptables ont
été élaborés pour favoriser d'avantage la
présentation des comptes aux autorités de
contrôle que la prise de décision des investisseurs.
Avec le développement des marchés financiers et
la tendance vers l'encouragement des investissements, l'information comptable
devient le pilier sur le quel s'appuie les décisions importantes des
utilisateurs devenus privilégiés dont principalement les
investisseurs et les créanciers.
A cet effet, les états financiers sont orientés
en fonction des besoins en informations de ces utilisateurs.
1-1-3.Qualités attendues de l'information
comptable
Les qualités assignées à l'information
comptable sont édictées par les besoins en information des
utilisateurs.
En effet, la principale qualité attendue de la
comptabilité était la fiabilité, et ce
pour être utilisée par les autorités de contrôle.
Une information est considérée comme fiable
lorsqu'elle permet aux utilisateurs de s'y fier. Une des
caractéristiques de la fiabilité telle qu'énoncée
par le système comptable est la représentation fidèle.
La représentation fidèle, telle qu'introduite
dans le §26 du cadre conceptuel tunisien, est « la
correspondance ou la concordance entre la mesure ou la description et les
phénomènes qu'elle est censées représenter en
comptabilité. Ces phénomènes sont les ressources et les
obligations économiques de l'entreprise ainsi que les transactions et
évènements qui modifient ces ressources et
obligations ».
Avec l'évolution des besoins en informations des
utilisateurs, la pertinence devient la qualité
essentielle attendue de la comptabilité.
Par référence au cadre conceptuel du
système comptable tunisien, « La qualité de pertinence
de l'information s'apprécie par le rapport entre l'information et
l'usage qui en est fait »3(*).
L'émergence et l'évolution de la notion de la
juste valeur constituent ainsi une véritable mutation conceptuelle
pouvant être résumée dans le tableau suivant4(*).
Evolution vers la juste valeur : une
véritable mutation conceptuelle
|
Anciennes orientations
|
Nouvelles orientations
|
Rôle de la comptabilité
|
La reddition des comptes et la fonction de contrôle
|
L'aide à la prise de décision
|
Utilisateurs des états financiers
|
Multiplicité des utilisateurs
|
L'investisseur au sens générique
|
Qualités attendues de l'information comptable
|
La fiabilité
|
La pertinence
|
1-2.Le développement des marchés financiers et
l'apparition des dérivés
Les années 90 se caractérisent par un fort
développement des marchés financiers couplé à
l'apparition de scandales financiers notamment aux Etats-Unis.
Les exigences en termes de transparence financière, de
comparabilité des états comptables et d'amélioration de la
qualité de l'information n'ont alors cessé de s'accroître.
Par ailleurs, la comptabilité traditionnelle
basée sur le principe du coût historique et la convention de
prudence, avait révélé ses limites lors des graves
défaillances de grandes entreprises et institutions financières
internationales.
En effet, le principe d'évaluation au coût
historique n'avait pas permis de révéler à temps leurs
situations critiques sur les produits dérivés qu'elles
détenaient.
En fait les produits dérivés sont des
instruments financiers qui mobilisent un investissement net nul ou faible lors
de leur mise en place, mais qui recèlent un risque ultérieur
très important.
Par conséquent, ce n'est que suite à
l'apparition de ces instruments financiers complexes que la notion de la juste
valeur commence à prendre de l'importance au niveau de la
communauté financière internationale.
En outre, les tenants du modèle comptable à la
juste valeur affirment que cette dernière permet de remédier aux
limites que présentait le modèle du coût historique et
accroît la capacité de refléter l'impact économique
des opérations sur les dérivés.
En effet, le modèle du coût historique montre un
manque de pertinence et ne représente pas fidèlement la
réalité économique sous-jacente de l'entreprise ou de
l'institution financière détenant ces instruments. En fait,
« Pour certains, la logique de prévention des crises
systémiques du secteur financier et la recherche d'une plus grande
pertinence de l'information financière sont à l'origine de la
formulation d'une offre d'évaluation à la juste
valeur »5(*).
La montée en puissance de la notion de la juste valeur
a été, ainsi, impulsée tant par la SEC que par la FASB
à fin de remédier aux limites du modèle traditionnel.
L'initiative était apportée par Les normes
comptables FAS 107, publiée en 1991 et FAS 119 publiée en 1994,
relatives à l'information à fournir sur les produits
dérivés et sur la juste valeur des instruments financiers, et qui
ont prévu l'exigence d'indiquer la juste valeur de ces instruments dans
les notes aux états financiers.
En 1998, la FAS 133 est venue confirmer l'évaluation
à la juste valeur comme modèle (ou nouvelle convention) comptable
d'évaluation en l'imposant pour tous les instruments financiers
dérivés initialement et postérieurement, quelle que soit
leur nature et quelle que soit l'intention avec laquelle ils sont acquis ou
émis.
Nous arrivons ainsi à conclure que l'apparition des
innovations financières, a orienté les recherches de la
normalisation comptable vers l'adoption des mécanismes de valorisation
par le marché qui font d'avantage allusion à la pertinence (juste
valeur), qu'à l'équité (coût historique).
1-3.les motifs liés à la gouvernance
d'entreprise
Le principe du coût historique accorde une marge de
manoeuvre importante aux dirigeants en matière d'intégration de
l'incertitude. En fait ils apprécient subjectivement les risques
encourus concernant les charges prévisibles et les
dépréciations d'actifs. « Ceci leur fournit un
puissant instrument de stratégie comptable susceptible d'influencer
fortement la présentation de leur résultat. Ils peuvent de
même utiliser de façon opportuniste les cessions d'actifs recelant
des plus ou moins values latentes »6(*).
Partant de ce principe l'évaluation à la juste
valeur permet d'éliminer le risque d'induire les utilisateurs des
états financiers en erreur par les dirigeants.
De plus, la valorisation à la juste valeur des
instruments financiers réduit la capacité des dirigeants à
faire varier le résultat selon leurs objectifs en matière de
communication financière.
Ainsi, il serait impossible d'anticiper ou de retarder la
cession d'un titre de placement pour prendre en considération les plus
ou moins values en résultat. En effet, le résultat de la
période tiendra compte en tout état de cause de la variation de
sa juste valeur.
« Dans cette perspective, ce modèle
s'inscrit dans le sillage des exigences de gouvernance corporative,
c'est-à-dire la séparation plus affirmée entre la
propriété et le contrôle des
entreprises »7(*).
Dans ce même ordre d'idée, la comptabilisation
des instruments dérivés à la juste valeur améliore
la transparence de l'information financière et réduit, ainsi, les
coûts de surveillance engendrés par les relations contractuelles
actionnaires-dirigeants.
Section 2
niveau
d'utilisation du concept de la juste valeur
2-1. Juste valeur dans les normes comptables
internationales
Le système comptable international avait
consacré le choix de la juste valeur dans plusieurs normes IAS.
La première utilisation était celle relative
à la réévaluation des immobilisations prévue par
l'IAS 16, puis l'évolution du système comptable international
vers la juste valeur devient de plus en plus remarquable.
1-1-1.Définition
La juste valeur est définie dans le système
comptable international de l'IASB comme « le montant pour lequel un
actif pourrait être échangé, ou un passif éteint,
entre parties bien informées, consentantes, et agissant dans des
conditions de concurrence normale ».8(*)
On peut ainsi conclure de cette définition
que :
-La juste valeur d'une transaction est une estimation
théorique du montant de cette transaction, que cette
dernière soit réalisée effectivement ou pas.
-La transaction doit être équilibrée, on
entend par une transaction équilibrée :
*Une transaction dans laquelle les parties sont bien
informées de l'état de l'actif ou du passif objet de la
transaction et des conditions de son utilisation et détention.
*Une transaction basée sur le consentement des
parties, cela veut dire qu'aucune d'elles n'est soumise à une
contrainte physiques, psychologique, ou encore liées à une
conjoncture économique défavorable.
-La transaction doit être opérée dans des
conditions de concurrence normales, ce la signifie l'existence
d'un système d'offre et de demande sur le marché, ce qui rend
possible le processus d'arbitrage.
De plus, le concept de juste valeur est plus large et d'un
usage plus général que la valeur de marché, à
défaut de prix de marché observé sur un marché
actif, l'évaluation sera déterminée par
référence à la valeur d'échange sur laquelle
s'accordent deux parties indépendantes, par le prix de marché
d'un élément aux caractéristiques proches ou par le calcul
de la valeur actuelle nette des flux futurs.
Ainsi, l'évaluation à la juste valeur est
beaucoup plus qu'un nouveau standard comptable. Elle peut être le
fondement d'un nouveau modèle de représentation comptable
de l'entreprise « dont l'objectif serait de mieux traduire
dans les états financiers l'incertitude affectant les prévisions
de cash-flows et les opportunités d'investissement »9(*) .
« En répondant à l'ensemble de ces
objectifs, la juste valeur peut être donc considérée comme
la base d'un modèle comptable de représentation de l'entreprise
si son utilisation soit une pratique généralisée
et homogène. »10(*)
1-1-2.Niveau d'utilisation du concept de la juste
valeur dans les normes comptables internationales
En 2002, l'Union européenne a adopté les normes
internationales d'information financières(les IFRS) et a exigé
des sociétés européennes cotées qu'elles les
appliquent à compter de 2005 pour l'établissement de leurs
états financiers consolidés et ce en vue d'une harmonisation des
règles comptables utilisées par ses Etats membres. Il s'agit de
la plus importante évolution en matière de communication
financière depuis 25 ans, ce qui rend la transition aux normes IFRS
majeure pour près de 7 000 sociétés cotées qui
établissaient auparavant leurs comptes selon les principes comptables
généralement admis dans leur pays. Nous allons dans ce qui suit
présenter dans un tableau récapitulatif des normes comptables
internationales qui ont on fait référence à la notion de
juste valeur.
TABLEAU RÉCAPITULATIF DES NORMES
COMPTABLES INTERNATIONALES FAISANT RÉFÉRENCE À LA JUSTE
VALEUR
Norme comptable
|
Utilisation de la notion de juste
valeur
|
IAS 16 traitement comptable des immobilisations
|
Le traitement comptable des immobilisations :
comptabilisation des immobilisations à un montant
réévalué qui est égal à leur
juste valeur à la date de
réévaluation, moins tout amortissement cumulé à une
date postérieure.
|
IAS 17 les contrats de location
|
La comptabilisation initiale à la juste valeur des
contrats de location financement chez le preneur pour un montant égal
à la juste valeur du bien loué.
|
IAS 18 Traitement comptable des revenus
|
Comptabilisation à la juste
valeur des contreparties reçues ou à recevoir, la
différence entre la juste valeur et le montant nominal de la
contrepartie étant comptabilisé en produits financiers.
|
IAS 20 Les subventions publiques
|
Les subventions publiques, y compris les subventions non
monétaires, doivent être évaluées à la juste
valeur, tant qu'il n'existe pas une assurance raisonnable que :
L'entreprise se conformera aux conditions rattachées aux
subventions ; les subventions seront reçues.
|
IAS 21 la prise en compte de l'effet de variation des cours des
monnaies étrangères
|
Une transaction en monnaie étrangère doit
être enregistrée lors de sa comptabilisation initiale dans la
monnaie de présentation, en appliquant au montant en monnaie
étrangère le cours du jour entre la monnaie de
présentation et la monnaie étrangère à la date de
transaction.
|
IAS 28 les participations dans les entreprises
associées
|
La notion de la juste valeur est introduite dans les
informations à fournir, en fait la norme stipule que : la juste
valeur des participations dans des entreprises associées pour lesquelles
il existe des prix cotés publiés doit être parmi les
informations à fournir.
|
IAS 38 Immobilisations incorporelles
|
L'évaluation des immobilisations incorporelles à
la juste valeur constitue, dans le référentiel international, un
traitement autorisé dans la mesure où la juste valeur est
déterminée par référence à un marché
actif pour cette immobilisation. Un actif incorporel est évalué
initialement au coût. Ultérieurement, il peut être
évalué à sa juste valeur dans la condition où cette
juste valeur est déterminée par référence à
un marché actif pour cette immobilisation incorporelle.
|
IAS 39 Instruments financiers :
Comptabilisation et évaluation
11(*)
|
|
IAS 41 Actifs agricoles
|
Un actif biologique est évalué lors de la
comptabilisation initiale et à chaque clôture de comptes à
sa juste valeur diminuée des coûts estimés au point de
vente.
|
IFRS 3 regroupent d'entreprises
|
La norme stipule que : à la date d'acquisition,
l'acquéreur comptabilise à leur juste valeur les actifs, les
passifs et les passifs éventuels identifiables de l'entreprise acquise,
et comptabilise aussi le goodwill, qui a fait ultérieurement l'objet de
tests de dépréciation au lieu d'être amorti.
|
Constatations : Avec
l'émergence des instruments financiers et des produits
dérivés, et le fort développement des marchés
financiers, l'utilisation du concept de juste valeur dans le système
comptable international devient de plus en plus répondue.
Cette notion a été fortement retenue au niveau
des informations à fournir dans les notes aux états financiers,
notamment avec la publication de la norme IAS 32 en juin 1995 relative aux
informations à fournir et à la présentation des
instruments financiers.
2-2.Juste valeur dans les normes comptables
tunisiennes
Jusqu'à 1996, la Tunisie utilisait le plan comptable
1968 qui a été mis en place pendant la période de
« l'économie administrée »12(*). Ce n'est qu'à la
fin de 1996 qu'elle s'est dotée d'un système comptable en
cherchant à se rapprocher du référentiel comptable
international.
Selon le cadre conceptuel de la comptabilité,
« il existe plusieurs bases pour déterminer la valeur
à laquelle un élément sera constaté en
comptabilité :
-Le coût historique : le montant de
liquidité versé ou reçu pour acquérir un
élément.
-Le coût de remplacement : le montant qui
serait nécessaire aujourd'hui pour acquérir un
élément.
-La valeur de réalisation : le montant
correspondant au prix qui pourrait être tiré de la cession d'un
élément.
-La valeur actualisée : la valeur
actualisée des rentrées de fonds que procurera vraisemblablement
un élément.
Le coût historique demeure la base de mesure la plus
communément utilisée pour préparer les états
financiers. Il habituellement combiné avec d'autres bases de
mesures ».13(*)
Il est à remarquer que le concept de juste valeur n'est
pas évoqué expressément parmi les procédés
de mesure des éléments des états financiers.
2-2-1.Définition
Le normalisateur tunisien, comme son homologue international,
a donné la définition suivante de la juste valeur
« La juste valeur est le prix au quel un bien pourrait être
échangé, ou une dette acquittée, entre un acheteur et un
vendeur normalement informées et consentantes, dans une transaction
équilibrée. »14(*)
En outre, le concept de la juste valeur est
évoqué dans plusieurs normes comptables tunisiennes, et sa
définition est inspirée de celle de l'IASB, en fait, les
définitions proposées du terme « juste valeur » par les
systèmes et normes comptables tunisiennes et internationales reposent
sur les mêmes idées. Il n'y a pas donc de divergences
conceptuelles liées à la notion de juste valeur.
2-2-2. Niveau d'utilisation du concept de la juste
valeur dans les normes comptables tunisiennes
Nous allons
dans ce qui suit examiner le système comptable tunisien à fin de
cerner l'étendu de l'utilisation de la notion de juste valeur. Le
tableau suivant résume les normes comptables tunisiennes dans
lesquelles l'utilisation de la notion de juste valeur a été
prévue.
TABLEAU RÉCAPITULATIF DES NORMES
COMPTABLES NATIONALES FAISANT RÉFÉRENCE À LA JUSTE
VALEUR15(*)
NORME COMPTABLE
|
ETENDUE DE L'UTILISATION DE LA JUSTE
VALEUR
|
NCT n°1- «Norme Comptable Générale»
|
Présentation des ajustements conduisant à la
juste valeur des placements dans la même note avec les informations
relatives aux produits perçus et aux dates d'échéance.
|
NCT n°3 - « Revenus »
|
Mesure des revenus à la juste valeur des
contreparties reçues ou à recevoir
|
NC n°4 - « Les stocks »
|
Définition du coût historique : le
coût historique est le montant de liquidité versé ou
d'équivalent de liquidité ou la juste valeur de toute
autre contre partie donnée ou qu'il aurait fallu donner pour
s'approprier un bien au moment de son acquisition ou de sa production.
|
NCT n°5 -« Immobilisations corporelles »
|
Définition du coût historique - Echange de biens
- Dépenses postérieures - Evaluation postérieure à
la constatation initiale - Informations à fournir
|
NCT n°6 - « Immobilisations incorporelles »
|
Coût d'entrée des actifs incorporels acquis lors
d'acquisition d'entreprise
|
NCT n°7 - « Placements »
|
Coût d'entrée des placements - Evaluation des
titres non cotés à la date de clôture -
Détermination de la juste valeur des titres non cotés - Transfert
des placements - Informations à fournir
|
NCT n°9 - « Contrats de construction »
|
Mesure des revenus à la juste valeur des contreparties
reçues ou à recevoir
|
NCT n°15 - « Opérations en
monnaies étrangères »
|
Conversion des éléments monétaires
à la date de clôture
|
NCT n°16 - « Présentation des états
financiers des OPCVM »
|
Evaluation des placements en actions et valeurs
assimilées en date d'arrêté - Méthodes de
détermination de la juste valeur des titres
|
NCT n°17 - « Portefeuille titres et autres
opérations effectuées par
les OPCVM »
|
Evaluation des actions non admises à la cote -
Evaluation des droits attachés aux actions
|
NCT n°25 - « Le portefeuille titres dans les
établissements bancaires
|
Evaluation des titres de placement et d'investissement en date
d'arrêté pour l'estimation des provisions pour
dépréciation
|
NCT n°26 - « La présentation des états
financiers des entreprises d'assurance et / ou de réassurance »
|
Présentation au niveau des notes d'un état
récapitulatif des placements qui reprend la valeur brute, la valeur
nette et la juste valeur
|
NCT n°28 - « Les revenus dans les entreprises
d'assurances et / ou de réassurance »
|
Mesure des revenus à la juste valeur des contreparties
reçues ou à recevoir au titre de la vente du contrat d'assurance
ou de l'acceptation d'un risque
|
NCT n°31 - « Les placements dans les entreprises
d'assurance et / ou de réassurance »
|
Coût d'entrée des placements immobiliers acquis
à titre gratuit
|
Constations :
·Le normalisateur tunisien, en définissant la
juste valeur, continue à recommander l'évaluation basée
sur le coût historique qui constitue une base fiable se
caractérisant par sa vérifiabilité et son
objectivité.
·On constate que l'application du modèle
de réévaluation à la juste valeur autorisée par les
IFRS pour certaines catégories d'actifs (immobilisation corporelle,
immeuble de placement) est prohibée par les normes comptables
tunisiennes, sauf :
*Pour certaines catégories d'instruments financiers
(adoption de la position américaine) et ;
*Dans les situations où la juste valeur est
inférieure au coût historique par application de la convention de
prudence.
·Une application au niveau des normes sectorielles
relatives aux OPCVM pour les besoins de calcul de la valeur liquidative.
·Une initiative prise dans le cadre de
l'évaluation à la juste valeur avec les normes récentes
relatives aux groupes de sociétés.
Il faut préciser, par ailleurs, que le principe de
coût historique conjugué avec celui de la stabilité de la
monnaie dans le contexte tunisien est intimement lié au principe de
continuité d'exploitation, dans la mesure où la majorité
des entreprises tunisiennes s'assurent une grande partie de leurs biens afin de
les utiliser dans le cours normal de l'exploitation et non pour les vendre, et,
par conséquent, la valeur marchande perd de sa pertinence.
Toutefois, dans un contexte marqué par la globalisation
et la concurrence et où l'on tend à promouvoir les marchés
financiers, il est temps de consacrer plus d'efforts pour s'aligner au
référentiel comptable international en matière
d'évaluation à la juste valeur, et poursuivre l'initiative
d'évolution prise dans ce cadre avec les normes récentes
relatives aux groupes de sociétés.
Conclusion
L'émergence de la notion de juste valeur n'est plus
une histoire récente. En effet, l'examen détaillé du cadre
conceptuel international, fait apparaître que le coût historique
n'était pas la seule base de mesure de la richesse utilisée.
Actuellement, il est rare qu'une norme comptable
internationale ne fasse pas référence à la juste valeur.
Ceci est en fait dû aux exigences de plus en plus accrues d'augmenter la
transparence, la fiabilité et la pertinence des informations
financières dans un courant de globalisation et de développement
des innovations financières.
Au niveau national, l'examen du cadre conceptuel
révèle que l'utilisation de cette notion n'est pas assez
répondue et ne constitue pas, par conséquent, le
référentiel comptable de base.
Cependant, la réalité économique actuelle
caractérisée l'encouragement du recours aux marchés
financiers et le nombre croissant des opérations de fusion et
d'acquisition ont conduit les investisseurs à s'interroger
fréquemment sur la valeur des actifs qui vont changer de
propriétaire.
Ce qui incite les professionnels, au même titre que les
chercheurs à réfléchir sur les avantages et les
qualités d'une information comptable évaluée à la
juste valeur.
Chapitre II
Le
modèle comptable à la juste valeur
Apports et limites
Introduction
L'introduction du concept de la juste valeur dans les
référentiels comptables américain et international et sa
généralisation de plus en plus accrue de façon à
concerner presque la totalité des actifs et passifs financiers a
suscité un vaste débat au sein de la communauté comptable
et financière et dans le monde des affaires.
Ce débat autour de la juste valeur a opposé les
partisans de la comptabilité au coût historique dite statique
à ceux de la comptabilité à la valeur de marché
dite dynamique. De plus, il a été accentué sur les
avantages et les critiques adressées à chacun de ces
modèles d'évaluation. Alors que le modèle du coût
historique s'intéresse plus à la fiabilité,
objectivité et vérifiabilité de l'information, celui de la
juste valeur fait allusion d'avantage à la pertinence de
l'évaluation nécessaire à la prise de décision par
les utilisateurs.
Partant de ce principe, nous allons nous intéresser
dans ce chapitre à exposer les avantages du modèle comptable
à la juste valeur (Section 1), et les limites et difficultés
adressées à ce modèle (Section 2), eu égard les
investisseurs, les entreprises ainsi que les institutions
financières.
Section 1
Apports du modèle comptable à la juste
valeur
1-1.Utilité pour l'investisseur
Les principes comptables qui ont été
conçus auparavant pour favoriser les besoins en informations des
autorités de contrôle s'avèrent, actuellement,
inadaptés pour répondre aux exigences du contexte
économique caractérisé par l'incitation des
investissements et des initiatives privées.
Par conséquent, l'investisseur est devenu l'utilisateur
privilégié, et tout modèle d'évaluation comptable
doit lui permettre une meilleure aide à la prise de décision,
à fin de tirer sa légitimité face à l'ancien
modèle d'évaluation au coût historique.
Partant de ce principe, le modèle d'évaluation
à la juste valeur présente plusieurs avantages pour les
investisseurs et les professionnels de la finance qui peuvent être
résumés ainsi :
?L'évaluation à la juste valeur permet
l'amélioration de l'objectivité, de la neutralité, de la
transparence, de la pertinence et de la fiabilité des information
comptables, ceci est de nature à augmenter leur
crédibilité et à accroître la confiance des
investisseurs dans les informations mises à leurs dispositions.
?La notion de juste valeur s'inscrit dans le cadre d'une
approche dite «de marché», il s'agit d'une estimation
théorique de la valeur d'une transaction qui incorpore les tendances du
marché et traduit au mieux l'incertitude affectant les prévisions
de cash flow et les opportunités d'investissement.
?l'évaluation à la juste valeur permet une
meilleure estimation du risque engendré par la détention
d'instruments financiers complexes, en effet, connaissant la juste valeur d'un
instrument financier, les conditions dont il est assorti et les risques y
afférents, l'investisseur dispose, ainsi, des outils fondamentaux pour
évaluer les attentes du marché.
?Vu la richesse des informations financières
présentées à la juste valeur, le processus de
prévision est plus aisé.
?La comparaison interentreprises est plus intéressante
du fait que ce modèle d'évaluation réduit les
possibilités d'arbitrage comptable laissées aux dirigeants et
rend l'information plus transparente, favorisant, par conséquent, les
comparaisons entre entreprises.
?Augmentés du pouvoir explicatif de la juste valeur,
les états financiers ainsi publiés se trouvent
améliorés par une exhaustivité et une fiabilité
accrues, traduisant ainsi une information plus conforme à la
réalité. Les professionnels de la finance disposeront, ainsi,
d'un outil d'analyse financière très performant.
?La communication est renforcée. Il en résulte
une augmentation significative du reporting financier et du travail de
prévision. L'information comptable à la juste valeur cerne au
mieux ce qu'attendent les investisseurs en termes de lisibilité,
pertinence, fiabilité et comparabilité. « Le
financier devient un homme d'explication de texte. »16(*)
1-2.Utilité pour l'entreprise
Selon CASTA (2003), «L'évaluation
à la juste valeur peut être le fondement d'un nouveau
modèle de représentation comptable de l'entreprise dont
l'objectif serait de mieux traduire dans les états financiers
l'incertitude affectant les prévisions de cash-flows et les
opportunités d'investissement ».17(*)
Partant de cette citation, une question fondamentale se
pose :
L'utilisation de la juste valeur comme modèle comptable
d'évaluation permet-il de donner une meilleure estimation de la valeur
de l'entreprise et de mesure de performance ?
1-2-1.corrélation entre juste valeur et valeur
de l'entreprise
La valeur de l'entreprise n'est autre que le produit de la
valeur de l'action et du nombre total des actions émises.
Toutefois, « La relation entre la valeur d'une
entreprise et son prix sur le marché n'est pas toujours
vérifiée, il existe en effet d'autres facteurs influençant
cette relation que la finance a essayé d'étudier et de
modéliser18(*) ».
Ces études avaient confirmé que le lien entre le
cours boursier d'une entreprise et l'information financière est
tributaire des informations de base à savoir le
résultat et les capitaux propres.
Par conséquent, une question fondamentale se
pose : quel type d'information comptable peut s'avérer pertinent
pour l'évaluation de la valeur de l'entreprise ? L'information
comptable présentée au coût historique ou bien celle
présentée à la juste valeur ?
Les travaux récents de FAMA et FRENCH (1992) ont
exposé plusieurs variables pouvant expliquer la relation entre la valeur
de l'entreprise et l'information financière dont principalement le Price
Earning Ratio :
PER = cours de l'action / le bénéfice par
action
Le PER est un ratio qui juge la rentabilité
intrinsèque de l'entreprise, il fait référence ainsi au
résultat et sera impacté, par conséquent, par toute
volatilité de ce dernier.
Prenons, dans ce même ordre d'idées, l'exemple
des produits dérivés.
En fait, selon le but auquel l'opération sur les
dérivés est effectuée, l'effet sur l'évaluation de
l'entreprise traduit par le PER diffère.
Si l'entreprise détient le dérivé en
question pour des fins de spéculation, la prise en compte du
dérivé en comptabilité aura pour conséquences
d'augmenter la variabilité des bénéfices, du fait qu'ils
augmentent l'exposition de l'entreprise à l'impact des fluctuations du
marché.
Par contre, la comptabilisation des dérivés
utilisés à des fins de couverture réduit la
variabilité des bénéfices car ils atténuent les
fluctuations des marchés.
Il est à conclure, ainsi, que la comptabilité
à la juste valeur permet de refléter fidèlement les
implications économiques des opérations sur les
dérivés sur la valeur de l'entreprise.
1-2-2.Corrélation entre Juste valeur et mesure
des performances
L'objectif ultime des états financiers, sur lequel
s'accordent les cadres conceptuels international, américain et tunisien
est de fournir une information utile et pertinente sur la performance de
l'entreprise, sur sa situation financière ainsi que sur
la variation de celle-ci. Cependant,
« La comptabilité financière a traditionnellement pour
rôle de produire une information à caractère historique
relative à la mesure du patrimoine de l'entreprise et à son
évolution ». 19(*)
Cette information à caractère historique,
s'avère actuellement inadaptée pour fournir à
ses utilisateurs, dont principalement les managers de l'entreprise, une
information comptable et financière pertinente pour la prise de
décision.
C'est dans un souci de remédier à cette limite
et d'accroître la pertinence de l'information sur la performance de
l'entreprise que la notion de juste valeur est introduite, bien que non encore
généralisée, dans le système comptable
international.
Dans les modèles comptables classiques, le
résultat net constitue un bon indicateur de mesure des performances
d'une entreprise.
Néanmoins, les évolutions récentes dans
ce domaine se trouvent cohérentes avec l'approche générale
des normes IFRS privilégiant le bilan, en fait, « la
performance se mesure dans comptes de l'entreprise, les quels décrivent
parfois assez parfaitement toutes les forces et vulnérabilités
d'une firme. »20(*)
Les utilités de la notion de juste valeur dans la
mesure de la performance de l'entreprise peuvent être
appréhendées en distinguant entre les deux cas suivants :
-Comparaison des performances inter entreprises
-Comparaison des performances intra entreprises
Comparaison des performances
inter-entreprises :
L'adoption de la méthode de juste valeur permet une
harmonisation des méthodes d'évaluation et de présentation
de l'information financière pour toutes les entreprises d'un même
secteur ou de secteur différents, ceci rend la comparaison des
performances plus aisée.
Dans ce même ordre d'idées, CASTA (2003) affirme
que : « Au plan de la comparabilité des
états financiers, en présentant des valorisations
équivalentes pour un même instrument financier, quelle que soit sa
date d'acquisition, la juste valeur enlèverait tout intérêt
aux pratiques opportunistes de gestion du résultat (cherry picking) dues
à une utilisation perverse du principe de réalisation.
Au-delà, elle assurerait l'exhaustivité de la mesure de
performance : intégrant les gains et les pertes de transaction, mais
aussi de détention, le modèle d'évaluation à la
juste valeur rendrait compte de façon identique de la stratégie
adoptée -- cession versus conservation -- d'instruments financiers. De
plus, elle garantirait l'exhaustivité de la comptabilisation de la
valeur, plus particulièrement pour les produits dérivés
ayant un coût initial nul ».
En outre, cet auteur assure que cette approche facilite la
réconciliation du résultat comptable et du résultat
économique du fait qu'elle se réfère à des
données exogènes et facilement accessibles (les valeurs de
marché ou, à défaut de marché actif, les valeurs de
modèle reposant sur des paramètres externes). Ceci est de nature
à assurer la neutralité et l'unicité de l'information
produite par les entreprises et à redonner plus d'exhaustivité
à la mesure des performances.
Comparaison des performances
intra-entreprises :
Nous proposons de juger l'utilité de la notion de juste
valeur dans cette comparaison verticale de la performance d'une même
entreprise à partir de l'exemple du goodwill21(*).
Prenons l'exemple d'une entreprise qui comptabilise son
goodwill à son coût historique, puis l'amorti selon une
durée déterminée.
Cette pratique ne prend pas en considération les
écarts d'acquisitions entre les éléments du goodwill qui
peuvent être identifiables et les autres éléments non
identifiables. Ceci risque d'altérer l'exhaustivité et la
pertinence des comptes de bilan et de la valeur de l'entreprise. De plus, les
actionnaires se trouvent dans l'impossibilité de juger la performance
des choix et des acquisitions faites par les dirigeants.
Par ailleurs, le modèle de la juste valeur
proposé par les IFRS, impose aux entreprises de décomposer de
manière exhaustive l'écart d'acquisition en autant d'actifs et de
passifs acquis et identifiables.
Le solde des éléments non identifiables
(marques, relations clients...) est alors comptabilisé en goodwill, non
amortissable, mais qui fait l'objet d'un test annuel de
dépréciation ajustant cet actif en fonction de sa juste valeur.
La réduction de valeur du goodwill est, par ailleurs,
irréversible.
Les actionnaires ont ainsi l'opportunité de juger de la
performance des décisions et acquisitions faites par les dirigeants.
1-3.Utilité pour les institutions
financières
La logique de prévention des crises systémiques
du secteur financier et la recherche d'une plus grande pertinence de
l'information financière sont à l'origine de la formulation d'une
offre d'évaluation à la juste valeur. Partant de ce principe,
nous nous proposons d'évaluer les avantages de l'évaluation
à la juste valeur pour les institutions financières.
1-3-1.Une plus grande transparence
financière 22(*)
L'adoption de l'évaluation à la juste valeur
dans les comptes bancaires procure d'avantage de transparence
financière, en effet, l'information présentée à la
juste valeur est plus utile et utilisable pour les intervenants sur les
marchés.
Ainsi, nous remarquons une convergence entre l'approche de
l'évaluation à la juste valeur et les nouvelles dispositions de
l'accord de Bâle II. En fait, ce dernier accorde une importance accrue
à la communication financière au niveau du pilier 3.
1-3-2.Meilleure prise en compte des
risques24(*)
L'évaluation à la juste valeur des
éléments du bilan permet une meilleure prise en compte des
risques.
Ceci est nettement apparent dans l'évaluation à
la juste valeur des dérivés, selon les dispositions de la norme
IAS 39, qui permet d'attirer l'attention sur les risques que puisse engendrer
la détention de ces instruments qui ne requièrent pas un
investissement initial important mais qui peuvent engendrer par la suite des
risques trop importants. De plus, l'utilisation de la juste
valeur comme modalité de mesure des éléments d'actifs et
de passifs permet une plus grande sensibilité aux risques et redonne
plus d'exhaustivité aux pondérations effectuées en
fonction des risques.
Il s'agit là d'un deuxième point de convergence
avec les orientations de l'accord de Bâle II en matière de prise
en compte des risques.
Egalement, des études menées par Barth (1996),
Eccher (1996), Cornett (1996) et Nelson (1996) confirment que
« la comptabilisation de la juste valeur des titres apportent une
information plus pertinente, ces études montrent que les informations en
juste valeur des titres financiers permettent de mieux expliquer les cours des
banques que les informations issues d'une comptabilité au coût
historique. »24(*)
1-3-3Une plus grande harmonisation
internationale 25(*)
L'évaluation à la juste valeur permet une
harmonisation des méthodes d'évaluation au niveau international
vu la convergence des normes, principalement les IFRS et les US GAAP.
L'harmonisation internationale fait aussi partie des objectifs
de l'accord de Bâle II puisqu'elle favorise le contrôle
bancaire.
Section 2
Limites et difficultés du modèle
comptable à la juste valeur
2-1.Limites et difficultés pour l'investisseur
Du point de vue investisseurs et analystes financiers, les
critiques accordées à la juste valeur concernent les points
suivants :
L'abandon de la convention de prudence suite au traitement des
gains latents de la même manière que les pertes latentes, en
effet, une étude sur les réactions des cours boursiers
à l'adoption du SFAS 115 montre que la comptabilisation des pertes et
gains latents n'est utile qu'aux seuls organismes de régulation,
à l'exclusion des autres utilisateurs26(*).
À partir du moment où
l'information financière existe et est en relation directe avec les
données économiques, on peut effectivement dire que cette
information est pertinente. Cependant est-elle pour autant fiable ?
Les fluctuations des valeurs de marché risquent de
donner une impression de volatilité de l'information financière.
« Dans un environnement incertain, on enregistre de fortes et
rapides variations sur les hypothèses et projections utilisées
pour déterminer la valeur d'utilité. Ces modifications se
traduisent par des réévaluations des postes d'actif ou de
passif en fin de période, ce qui entraîne des difficultés
d'appréciation et de suivi. »27(*)
En outre, d'une entreprise à l'autre, le jugement et
les préoccupations des dirigeants ont un impact déterminant sur
les hypothèses. Il en est ainsi de la valorisation des actifs qui ne
sont pas négociés sur des marchés efficients et dont
l'estimation renvoie à des modèles internes. Ce qui engendre un
manque d'objectivité et de neutralité de ces valorisations et met
l'accent sur la réduction de la fiabilité et de la
comparabilité engendrée par l'utilisation de modèles
interne.
Complexité des méthodes mixtes
d'évaluation applicables à certaines catégories
d'instruments financiers ce qui rend difficile l'interprétation des
méthodes d'évaluation par les utilisateurs.
La volatilité accrue des résultats qui est de
nature à créer une certaine ambiguïté dans la
perception de la performance de l'entreprise par les investisseurs.
L'excès d'information qui risque de mettre les
investisseurs en ambiguïté, en effet, trop d'information tue
l'information.
Enfin, il est à souligner qu'il existe un manque
d'études et d'analyses portant sur les conséquences du
modèle de la juste valeur sur le long terme.
2-2. Limites et difficultés pour
l'entreprise
Les discussions actuelles relatives aux limites et
difficultés que pose le modèle comptable à la juste valeur
pour l'entreprise concernent notamment les problèmes de coûts, de
sécurité et de pilotage d'entreprise.
Les problèmes de
coût
La production d'une information à la juste valeur,
c'est-à-dire une information actuelle qui tient compte de toutes les
tendances du marché, engendre des coûts jugés
« prohibitifs au regard de son caractère plus
subjectif et facilement contestable », comme le souligne CASTA
(2003).Ces coûts sont dus notamment à :
-L'obligation de mettre en place des modèles
d'évaluation continus dans le temps ainsi que le recours, dans certains
cas, aux compétences de spécialistes en évaluation.
-Le développement du système d'information de
l'entreprise pour tenir compte des nouvelles exigences du modèle en
termes d'actualité de l'information.
-La nécessité de formation du personnel
comptable.
Les problèmes de
sécurité
L'abondance de l'information peut nuire aux
intérêts de l'entreprise. En effet, à vouloir fournir
toujours plus d'informations, l'entreprise est enfin en train de trop informer
les concurrents.
En fait, les entreprises sont contraintes de communiquer
davantage sur les modèles de gestion qu'elles adoptent, sur lesquels
reposent leurs décisions.
Cette communication, supportée par un reporting
financier représentatif de l'entreprise, peut constituer une information
considérablement précieuse pour les concurrents.
Les problèmes liés au pilotage de
l'entreprise
L'une des plus importantes critiques adressées au
modèle de la juste valeur est la prégnance accrue des
marchés financiers sur le pilotage des entreprises.
En effet, ce modèle s'inscrit dans une approche de
marché caractérisé par une orientation court terme qui
n'est pas adaptée aux mécanismes de pilotage de l'entreprise sur
le long terme.
En outre, l'évaluation à la juste valeur repose
sur la responsabilité des dirigeants dans le processus
d'évaluation et de choix des hypothèses, ceci est de nature
à engendrer des coûts de surveillance et à aggraver les
problèmes de pilotage.
Egalement, l'évaluation à la juste valeur pose
un problème dans l'estimation des actifs et passifs non
côtés, en fait si la valeur de marché peut être
considérée comme objective, il n'en va pas forcément de
même lors du recours à un modèle pour l'estimation de la
juste valeur des actifs non côtés.
Par ailleurs, pour les actifs échangés sur un
marché, « qu'est ce que la vraie juste valeur compte tenu
de la volatilité récente et parfois importante des
marchés ? La valeur instantanée est elle la meilleure
estimation de la juste valeur pour le détenteur de l'actif ?»
« Dès lors comment analyser la
performance économique de l'entreprise et faire le tri entre ce qui
ressort de l'action des dirigeants (performance intrinsèque) et ce qui
relève de facteurs exogènes (évolution des
marchés) ? » 28(*)
Encore, En cherchant à faire converger les valeurs
comptables et les valeurs dites de marché, on devrait obtenir, une
information plus pertinente d'un point de vue économique sur la valeur
de l'entreprise, et une garantie de l'exhaustivité de mesure des
performances. Ce qui constitue une aide considérable à la prise
de décisions stratégiques et opérationnelles.
Toutefois, pour tendre vers la valeur de l'ensemble de
l'entreprise, il convient aussi de tenir compte des actifs immatériels
non comptabilisables comme le capital humain, le savoir-faire, les relations
clients ou tout actif incorporel créé. Le modèle comptable
de la juste valeur n'a pas pu apporter de solution à cette
difficulté.
2-3.limites et difficultés pour les institutions
financières
Les institutions financières, de part leur fonction
économique d'intermédiaire financier, assure un équilibre
sur le marché de crédit en réduisant les asymétries
d'informations qui minent les relations de crédit. Pour se faire, elle
doit être suffisamment dotée en fonds propres qui absorberaient
les éventuelles pertes consécutives à la
réalisation de risques potentiels et qui constitueront, par ailleurs,
une assurance pour les déposants. Aussi, ce gage de confiance doit-il
être préservé afin de garantir la pérennité
de l'établissement bancaire.
La réglementation prudentielle bancaire joue un
rôle essentiel à ce niveau, dans la mesure où elle
édicte des normes visant à maintenir le niveau du capital en
adéquation avec les risques associés à l'activité
bancaire. Or, se sont les données comptables qui servent de support
à ces normes.
Ainsi, les méthodes d'évaluation retenues par
les établissements bancaires, et qui ont servi à la
détermination des fonds propres prudentiels vont non seulement
conditionner leur capacité à respecter les contraintes
réglementaires, mais également celle des autorités de
contrôle à appréhender, à travers les indicateurs
prudentiels produits, l'étendue de l'exposition des banques aux
risques.
L'obligation pour les banques européennes, de publier
leurs comptes en référentiel IAS, qui préconise un mode de
valorisation fondé sur le principe de la juste valeur, avait
été voté à l'unanimité en 2003 au sein du
Comité de Régulation Comptable européen à
l'exception des normes 32 et 39.
En effet, ces deux normes, et particulièrement les
dispositions de la norme IAS 39 relatives à la comptabilité de
couverture, font l'objet d'une forte opposition des établissements
bancaires européens.
Ces derniers contestent vivement la démarche
proposée par l'IASB en ce qui concerne le traitement comptable des
instruments financiers, « L'élément le plus
prisé dans l'argumentaire développé par la profession
bancaire, pour justifier son rejet de la norme IAS 39, demeure
incontestablement la volatilité artificielle des fonds propres induite
par la convention d'évaluation en juste valeur ».29(*)
Cette volatilité des fonds propres est la
conséquence directe de l'évaluation à la juste valeur des
titres plutôt que le coût historique, et peut être
relevée à deux niveaux :
-D'une part, les variations de juste valeur des titres
disponibles à la vente et des instruments de couverture de flux de
trésorerie, ces variations étant directement imputées aux
fonds propres.
-Et, d'autre part, les fluctuations du résultat dues
à l'imputation des variations de valeur de la catégorie des
actifs et passifs évalués à la juste valeur par
résultat.
Toutefois, cette volatilité marginale n'est pas
reflétée dans les cours des banques. Ainsi, le fait qu'elle
implique une prime de risque pour l'investisseur n'est pas supporté par
une forte évidence empirique.
De plus, la norme IAS 39 s'écarte des objectifs de la
réglementation prudentielle sur les fonds propres bancaires
préconisés par la commission de Bâle II. En fait, les
conséquences prudentielles de la norme IAS 39 peuvent apparaître
à deux niveaux :
-D'abord sur le numérateur du ratio de
solvabilité, et plus précisément les fonds propres
prudentiels, en fait les dispositions de la norme IAS 39 concernant la prise en
compte de la variation de juste valeur des instruments financiers disponibles
à la vente au niveau des capitaux propres engendrent une
volatilité artificielle de ces derniers.
-Ensuite, le dénominateur constitué par
l'ensemble de l'actif pondéré, en effet, la
réévaluation systématique des éléments
couverts et des opérations de couverture pourrait entraîner une
tendance à la hausse des actifs pondérés. Puisque soit ces
réévaluations sont neutres (baisse de la valeur de l'actif
couvert compensée par l'enregistrement d'un actif représentatif
du gain sur la couverture) soit elles augmentent ces actifs (hausse de l'actif
couvert avec création d'un passif représentant la perte de la
couverture).30(*)
Il en découle donc que les fluctuations des capitaux
propres et des actifs pondérés, si elles ne sont pas
corrigées par des mesures émanant des autorités
prudentielles, pourraient entraîner corrélativement une
volatilité des ratios prudentiels. Ainsi, il est nécessaire
d'autoriser le retraitement de données comptables, sinon il y aurait
notamment variation du ratio de solvabilité.
Cependant, et même si ce retraitement a
été autorisé, la non résolution des
problèmes de volatilité des résultats et des fonds propres
conduirait à l'instauration d'un double reporting financier, ce qui est
de nature à créer des problèmes opérationnels
très lourds.
On arrive, enfin, à conclure que les deux projets
Bâle II et IAS 39 auront des effets structurants pour les banques sur les
prochaines années, d'où « Une articulation
insuffisante des deux réformes peut entraîner une grande
complexité pour l'industrie bancaire, voire des effets
pervers ».31(*)
Conclusion
Le chapitre précédent s'efforce de
présenter les principaux avantages et inconvénients d'une
évaluation des bilans selon le principe de la juste valeur et de mettre
en évidence l'impact lié à l'adoption de ces normes par
les entreprises et les institutions financières.
La comptabilisation au coût historique ne fournit certes
pas toutes les informations nécessaires à l'appréciation
des risques et par conséquent à la prise de décision des
utilisateurs des états financiers dont principalement les investisseurs.
Toutefois, la juste valeur présente des
inconvénients majeurs, si elle est appliquée de façon
généralisée, et également des obstacles techniques
pour les entreprises et les établissements de crédit qui
l'adoptent.
Conclusion première partie
En dépit du débat actuel qui oppose le
modèle comptable basé sur le coût historique - synonyme de
prudence- à celui fondé sur la juste valeur - synonyme de
pertinence-, ce dernier gagne du terrain dans les différents
systèmes comptables, répondant ainsi aux nouvelles exigences des
investisseurs et du marché.
Quand au système comptable tunisien le coût
historique est le modèle de référence et la
présence de la juste valeur reste limitée au niveau de certaines
normes.
Nous avons essayé dans cette première partie, de
présenter les déterminants de l'évolution vers le
modèle d'évaluation à la juste valeur, puis de
dégager aussi bien ses avantages que ses inconvénients.
Nous avons constaté par la suite que la balance de
comparaison entre la juste valeur et le coût historique ne peut se
prononcer qu'en fonction des besoins des utilisateurs des états
financiers. De plus, l'application pourtant limitée à ce jour, de
la juste valeur crée une inquiétude certaine auprès des
praticiens qui redoutent autant les difficultés techniques et les
coûts qu'ils auront à surmonter, qu'ils contestent son
intérêt réel.
Deuxième partie
IAS 39 et la juste valeur des instruments
financiers
Enjeux pratiques
INTRODUCTION
Le développement des marchés financiers,
dû principalement à l'ouverture des frontières et à
l'augmentation des échanges commerciaux internationaux et des besoins de
financement des entreprises, avait été accompagné par
l'apparition de risques financiers variés et complexes.
Parallèlement, les instruments financiers sont devenus
de plus en plus utilisés pour gérer les risques financiers et les
fluctuations de certaines variables financières telles que le taux
d'intérêt ou de change, le cours des actions ou encore les
produits de base.
En conséquence, l'évaluation de ces instruments
financiers supportée par l'IAS 39 avait fait l'objet de plusieurs
discordes qui ont fait que le principal débat sur les IFRS soit
entièrement englobé dans cette norme.
En fait, cette norme soulève des questions plus vastes
que toute autre norme antérieure dans presque tous les domaines
comptables et financiers, elle modifie la façon dont l'entité
comptabilise ses instruments financiers et implique par conséquent des
changements importants dans les systèmes et les procédures de
comptabilisation ainsi que dans la politique de gestion des risques des
entreprises et des institutions financières.
Afin de cerner au mieux les différents constats
mentionnés ci-dessus, cette partie sera consacrée à
présenter, dans un premier chapitre, les principales implications de
l'IAS 39 sur la gestion des risques financiers, puis à étudier,
dans un second chapitre, la pertinence de l'information financière
à la juste valeur consécutivement pour les entreprises et les
institutions financières.
Chapitre I
instruments financiers :
objets
de discorde et sources de risques
Introduction
Ce chapitre sera consacré à étudier les
principaux risques qu'engendre l'utilisation croissante des instruments
financiers (section1), puis de présenter une synthèse sur
l'évaluation des instruments financiers selon la norme internationale
IAS 39 (section 2).
Section 1
Implications de l'IAS 39 sur la gestion des Principaux risques
financiers
1-1.Définitions et classements des instruments
financiers
1-1-1.Définitions
Les normes IAS 32 et 39 définissent l'instrument
financier comme étant : « tout contrat qui donne
naissance à la fois à un actif financier d'une entreprise et
à une dette financière ou à un instrument de capitaux
propres d'une autre entreprise »32(*).
On conclut ainsi que les instruments financiers comprennent
l'encaisse, les comptes clients et fournisseurs, les prêts et les
emprunts, les effets à payer et à recevoir, les placements dans
les titres de capitaux propres et les instruments de créances, ainsi que
les instruments dérivés.
1-1-2.Classements
·Classement par nature : Suivant le
classement par nature, les instruments financiers sont subdivisés en
deux catégories à savoir les instruments financiers primaires et
les instruments financiers secondaires.
Les instruments financiers primaires : comportent les
titres de participation et de placement, les prêts et les emprunts etc.
Ils correspondent à une transaction effective déjà
réalisée et donc enregistrée.
Les instruments financiers secondaires : appelés
aussi dérivés ou instruments de couverture, se subdivisent en
plusieurs catégories à savoir les contrats à terme
(Forward33(*) et
Future34(*)), les
swaps35(*) et les contrats
d'option36(*).
·Classement par intention de
détention
Suivant ce classement proposé par la norme
internationale IAS 39, on différentie 4 catégories d'actifs
financiers ainsi que deux catégories de passifs financiers :
-Les actifs financiers détenus à des fins de
transaction (held-for-Trading) sont ceux qui ont été acquis ou
cédés dans le but de dégager un bénéfice sur
les fluctuations à court terme. Les dérivés sont toujours
considérés comme détenus à des fins de transaction,
à moins que les directives de la comptabilité de couverture
soient applicables. Si les actifs financiers sont acquis pour une durée
indéterminée, ils ne font pas partie intégrante du
portefeuille de transaction mais appartiennent aux autres catégories :
Held-to-Maturity, Originated Loans and Receivables ou Available-For-Sale.
-Les placements détenus jusqu'à leur
échéance (Held-to-Maturity Investments) sont des actifs
financiers à paiement fixés ou déterminables et à
des échéances fixées, que l'entreprise a l'intention et la
capacité de conserver jusqu'à leur échéance.
-Les prêts et créances émis par
l'entreprise (loans and Receivables Originated by the Entreprise et Not
Held-for-Trading) sont des actifs financiers qui sont crées du fait de
la mise à disposition d'argent, de prestations de services ou de
marchandises. Ce qui est important est que l'argent aille directement du
créancier au débiteur. Si des actifs financiers sont
achetés (par exemple à une bourse ou par un
intermédiaire), ces valeurs ne peuvent pas être attribuées
à cette catégorie.
-Les actifs financiers disponibles à la vente
(Available-For-Sale) comprennent tous les autres actifs financiers.
-Les passifs financiers détenus à des fins de
transaction ainsi que les dérivés
-Tous les autres passifs financiers.
Quand à la comptabilité de couverture elle
distingue trois types de comptabilité à savoir :
-La couverture de l'exposition aux variations de la juste
valeur d'un actif ou d'un passif comptabilisé ou d'une partie
identifiée de cet actif ou de ce passif, variations attribuables
à un risque particulier et qui affecteront le résultat, est
considérée comme une couverture de juste valeur. Par exemple, une
obligation à intérêt fixe est soumise à un risque de
cours en cas de variation du taux d'intérêt. Une couverture de ce
risque est donc une couverture de juste valeur.
-La couverture de flux de trésorerie futurs d'un actif
ou passif financier existant (par exemple en cas de placements à taux
d'intérêt variable) ou de transactions futurs (futurs achats et
ventes) est désignée comme la couverture de flux de
trésorerie.
-La couverture d'un investissement net dans une filiale
étrangère (Hedges of a Net Investments in a Foreign Entity).
1-2.imlcations de l'IAS 39 sur la gestion des principaux
risques finaciers :
Certaines modifications apportées par les normes IAS 32 et
39 traitent la gestion des risques financiers. Ces modifications concernent
notamment les informations à fournir sur les instruments financiers
prévus par l'IAS 32, et la comptabilité de couverture
prévue par l'IAS 39.
1-2-1.Les principaux risques financiers
·Le risque de marché :
Ce risque
naît de mouvements dans les niveaux de volatilité
des prix de marché. Ce risque est généralement
analysé du point de vue de l'entreprise en terme de la nature de
l'opération qui est à l'origine de la naissance du risque. On
peut distinguer :
-Le risque de change : C'est le
risque que la valeur d'un instrument financier fluctue en raison de la
variation des cours des devises.
-Le risque de taux
d'intérêt : C'est le risque que la
valeur d'un instrument financier fluctue en raison de l'évolution des
taux d'intérêts pratiqués sur le marché.
-Le risque boursier : Ce risque peut être
engendré par l'évolution défavorable des cours des indices
boursiers ou celui de certaines actions détenues dans le portefeuille
d'une entreprise.
Les instruments financiers sont souvent utilisés pour
couvrir ces risques. Toutefois, tout en mobilisant de faibles capitaux lors de
l'engagement initial ils peuvent recéler un risque très
important. La relation entre le risque de marché et les instruments
financiers peut être schématisée dans la pyramide
suivante :
Instruments
financiers :
Traditionnels (actions,
obligations)
Non traditionnel (options,
futures..)
Les risques composants
-Boursier
-Taux d'intérêt
-Taux de change
Risque de marché total
Figure 1: la pyramide du
risque de marché37(*)
·Le risque de crédit :
c'est le risque de perte économique à cause de
l'incapacité d'une contrepartie à remplir ses obligations
contractuelles. L'activité de crédit génère
plusieurs expositions dont le risque de taux et le risque de change. Ces
derniers peuvent être couverts par l'intermédiaire de swap ou
d'options sur taux d'intérêt. De plus le risque de crédit
est fortement corrélé à tous les autres risques dont
principalement le risque de marché.
1-2-2.Pricipales implications de l'IAS 39 sur la
gestion des risques financiers :
·Informations à fournir sur les instruments
financiers :
-La gestion des risques et activités de
couverture : L'entité doit décrire ses objectifs et sa
politique en matière de gestion des risques financiers, y compris sa
politique de couverture pour chaque risque important pour lequel elle utilise
la comptabilité de couverture.
Pour les opérations de couverture, l'entité doit
fournir une description de la couverture, une description des instruments
financiers désignés comme instruments de couverture et leur juste
valeur à la date de clôture et la nature des risques couverts.
-Termes, conditions et méthodes
comptables : La norme IAS 32 stipule que pour chaque catégorie
d'actifs financiers, de passifs financiers et d'instruments de capitaux
propres, l'entité doit fournir 38(*):
-Les informations concernant l'ampleur et la nature des
instruments financiers, y compris les termes et conditions importants
susceptibles d'influer sur le montant, les dates et le degré de
certitude des flux monétaires futurs.
-Et, les principes et méthodes comptables
adoptés.
-Risque de taux d'intérêt :
L'entité doit fournir des informations sur son exposition au risque de
taux d'intérêt telles que les dates contractuelles
d'échéances et de refixation des prix, le taux
d'intérêt fixe ou variable, les taux d'intérêt
effectifs s'il ya lieu.
-Risque de crédit : L'entité doit
fournir également des informations sur son exposition au risque de
crédit tel que son exposition maximum au risque de crédit sans
tenir compte des justes valeurs des éventuelles garanties, ainsi que les
concentrations importantes des risques de crédits.
-Juste valeur : l'entité doit fournir une
information sur les méthodes et hypothèses significatives
utilisées pour déterminer la juste valeur de chacun des actifs et
passifs financiers. Elle doit préciser notamment si ces justes valeurs
ont été déterminées par rapport à des prix
de marché, si elles ont été déterminées
à l'aide de modèles d'évaluation, s'il n y a pas de prix
de marché observable, la part de sensibilité par rapport aux
modèles sous-jacents et le montant de la variation de juste valeur
calculés par des modèles d'évaluation comptabilisés
dans le résultat de l'exercice.
·La comptabilisation des
dérivés :
La norme IAS 39 a pour conséquence d'étendre le
champ des enregistrements comptables pour concerner les dérivés.
Ceci est contraire aux pratiques découlant du modèle comptable
traditionnel qui, faute d'une base chiffrée, les laisse figurer en
« hors bilan ».
Les instruments dérivés sont
comptabilisés en fonction de leur classification :
-Pour les dérivés détenus à des
fins de transaction, la variation de la juste valeur est comptabilisée
au résultat.
-Pour les dérivés désignés en
tant qu'instruments couverts et instruments de couverture, un traitement
optionnel qui consiste dans la comptabilité de couverture permet
d'assurer que les gains et les pertes sur l'élément couvert et
l'élément de couverture soient comptabilisés au même
moment.
L'entité n'a en aucun cas l'obligation de tenir une
comptabilité de couverture, en revanche si elle choisit d'en appliquer
elle doit se conformer à certaines règles spécifiques.
On conclut de ce qui précède que la norme IAS 39
avait d'importantes répercussions sur la gestion des risques des
instruments financiers, en effet et à travers:
·Les informations à fournir dans les notes aux
états financiers ;
·L'utilisation de la juste valeur comme
modalité de mesure des instruments financiers ;
·La prise en compte dans la comptabilité des
instruments dérivés, ainsi que l'option de la comptabilité
de couverture ;
La norme IAS 39 redonne plus d'exhaustivité à
l'appréhension des risques auxquels sont exposés les instruments
financiers.
Section 2
Traitement DES INSTRUMENTS FINANCIERS selon l'IAS 39
2-1.Enregistrement et évaluation initiale
Une entreprise comptabilise un actif ou un passif financier
quand et seulement quand elle devient participante aux dispositions
contractuelles de l'instrument.
L'enregistrement initial se fait au coût, lequel est la
juste valeur de la compensation donnée, dans le cas d'un actif ou de la
compensation reçu dans le cas d'une dette.
2-2
Evaluation ultérieure
Après leur comptabilisation initiale, les actifs
financiers y compris les dérivés doivent être
évalués selon l'une des deux modèles suivants (à
l'exception des instruments financiers désignés en tant
qu'éléments couverts ou d'éléments de
couverture) :
-A la juste valeur, pour les actifs disponibles à la
vente ou détenus à des fins de transaction.
-Au coût amorti, pour les pertes et les créances
émis ou acquis par l'entité et les placements détenus
jusqu' à l'échéance.
-Les passifs financiers appartenant à la
catégorie juste valeur par le compte de résultat, sont comme
leurs noms l'indiquent évalués à la juste valeur, et les
variations de celles-ci sont comptabilisées en charges ou en produits.
Les autres sont évalués au coût amorti.
-Les capitaux propres qui n'ont pas de prix coté sur un
marché actif, et dont la juste valeur ne peut pas être
évalué de façon fiable sont évalués au
coût amorti.
2-3.La comptabilité de couverture :
Pour les instruments dérivés détenus
à des fins de couverture, la variation de juste valeur est
comptabilisée selon la nature du risque couvert :
-Couverture contre le risque de variation de la valeur d'un
actif ou d'un passif suite à une variation de taux de change, du taux
d'intérêt ou du prix, dans ce cas les variations de juste valeur
sont comptabilisées en résultat.
-Couverture contre le risque que les flux de
trésorerie futurs associés à un instrument financier
monétaire fluctue suite à une variation du taux de change ou
d'intérêt, dans ce cas la partie efficace des variations de juste
valeur est comptabilisé en capitaux propres, et la partie non efficace
est comptabilisé en résultat net.
-Couverture contre le risque de change d'un investissement
net réalisé dans une activité à l'étranger,
cette couverture est comptabilisée de la même manière que
les couvertures de flux de trésorerie
Chapitre II
IAS 39
et la juste valeur des instruments financiers
Quelle
pertinence pour les entreprises et les institutions financières
tunisiennes ?
Introduction
A l'instar de tout autre actif ou passif, les instruments
financiers requièrent une évaluation bien
déterminée pour figurer dans les comptes d'une entité.
Cependant, le modèle d'évaluation à
retenir, la juste valeur ou le coût historique, fait depuis un certain
temps l'objet d'un débat passionné.
Le modèle du coût historique ne fournit pas
certes toutes les informations nécessaires à
l'appréciation des risques. Toutefois, il est à signaler que la
juste valeur présente des inconvénients non négligeables
si elle est appliquée de façon
généralisée.
Ce chapitre se propose d'étudier la pertinence de
l'évaluation à la juste valeur des instruments financiers
consécutivement dans le cas d'une entreprise (section 1) et d'une
institution financière (section 2).
Section 1
Passage des normes comptables nationales à la
norme IAS 39
1-1. Tableau de passage des normes comptables nationales
à la norme IAS 39
Nous essayons dans le tableau suivant d'effectuer une
comparaison entre les normes comptables tunisiennes traitant les instruments
financiers et celles relatives à L'IAS 39.
Tableau de passage des
normes comptables nationales à la norme IAS 39
Instruments financiers
|
NCT
|
IAS 39
|
Les titres de participations
|
-Coût d'entrée : le coût
historique.
-Evaluation à la date de clôture : la
valeur d'usage.
Evaluation des profits et des pertes :
les moins values potentielles dégagées sont
provisionnées. Les plus values par apport au coût ne sont pas
constatées.
|
-Coût d'entrée : la juste valeur
- Evaluation à la date de clôture :
la juste valeur
Evaluation des profits et des pertes :
les profits et pertes réalisées ou latentes sont
comptabilisés dans les capitaux propres.
En cas d'indication objective de dépréciation,
la perte doit être sortie des capitaux propres et constatée dans
le résultat même si l'actif financier n'a pas été
décomptabilisé.
|
Les prêts et
créances
|
-Coût d'entrée : coût
historique.
-Evaluation la date de clôture : le
montant restant dû.
Evaluation des profits et des pertes :
les dépréciations potentielles des
créances font l'objet de provisions jugées d'après leur
ancienneté et leur nature.
|
-Coût d'entrée : la juste valeur
-Evaluation la date de clôture : le
coût amorti calculé selon le taux effectif.
Evaluation des profits et des pertes :
les profits et pertes réalisées ou latentes
sont comptabilisées dans le résultat de l'exercice.
|
Les titres de placement
|
le système comptable tunisien prévoit trois
normes différentes à savoir :
NCT 7 : « norme comptable relative aux
placements :
-Coût d'entrée : Coût historique
récupérable
-Evaluation à la date de clôture : la valeur
de marché pour les titres côtés très liquides
Evaluation des profits et des pertes :
Les plus ou mois values dégagées constituent
respectivement un gain financier ou une charge financière.
Pour les titres non côtés et qui ne sont pas
très liquides, les moins values par rapport au coût font l'objet
de provision et les plus values ne sont pas constatées.
NCT 17 : norme comptable relative au portefeuille
titre et opérations effectuées par les OPCVM :
-Coût d'entrée : La valeur de
marché pour les titres côtés et la juste valeur pour
les autres.
-Evaluation à la date de clôture : La
valeur de marché pour les titres côtés et la juste
valeur pour les autres.
Evaluation des profits et des pertes :
Pour les titres côtés très liquides, les
plus ou moins values dégagées sont portées en
résultat.
Pour les titres non côtés et qui ne sont pas
très liquides, les moins values par rapport au coût font l'objet
de provision et les plus values ne sont pas constatées.
NCT 25 : norme comptable relative au portefeuille
titre dans les établissements bancaires : qui distingue entre
trois catégories de titres : les titres de transactions, de
placements et d'investissement, le recours à la juste valeur se limite
aux seuls titres de transactions.
|
Les dispositions suivantes de l'IAS 39 est applicable à
toutes les entreprises et institutions financières :
-Coût d'entrée : la juste valeur
-Evaluation à la date de clôture : La juste
valeur
Evaluation des profits et des pertes : Si détenus
pour des fins de transactions : l'évaluation des profits et des
pertes se fait au niveau du résultat.
Si détenus pour être disponibles à la
vente : l'évaluation des profits et des pertes se fait au niveau
des capitaux propres.
|
Les obligations
|
-Coût d'entrée : le coût historique
-Evaluation à la date de clôture :
Le coût amorti : selon le taux de
rendement effectif qui égalise le prix d'acquisition à la somme
des flux futurs actualisés y compris la valeur de remboursement.
Evaluation des profits et des pertes :
L'évaluation des profits et des pertes se fait au
niveau du résultat.
|
-Coût d'entrée : la juste valeur
-Evaluation à la date de clôture :
La juste valeur : s'il s'agit d'obligations
très liquides cotées
Le coût amorti : si l'intention de
détention de l'actif n'est plus la spéculation mais plutôt
la détention jusqu'à l'échéance et si
l'entité dispose de la capacité de détention.
Evaluation des profits et des pertes :
si les obligations sont détenus jusqu'à
l'échéance : l'évaluation de la perte ou du profit se
fait au niveau du résultat ;
si les obligations sont disponibles à la vente :
l'évaluation de la perte ou du profit se fait au niveau des capitaux
propres.
|
1-2. Constatations
D'après le tableau précédant, nous allons
essayer de présenter les principaux points de convergence et de
divergence entre les normes comptables tunisiennes et l'IAS 39 :
a)-Alors que l'IAS 39 parle d'instruments financiers, le
système comptable tunisien ne se réfère pas à cette
même base de distinction, aucune définition des instruments
financiers n'y est présentée, on parle toujours
d'éléments monétaires et d'éléments non
monétaires.
b)-Les normes comptables tunisiennes s'accordent sur un
point essentiel qui est la non prise en compte dans la comptabilité des
gains que s'ils sont réalisés, de ce fait, les gains latents ne
seront plus comptabilisés. Il s'agit là d'une consécration
de la convention de prudence.
L'IAS 39 préconise la comptabilisation des gains
latents comme les pertes latentes. La convention de prudence se trouve ainsi
écartée.
c)-Les normes comptables tunisiennes recommandent la prise en
compte des pertes latentes enregistrées sur les instruments financiers
au niveau du résultat via la constatation d'une
provision pour dépréciation, cette dernière est
réversible, donc susceptible de faire l'objet d'une
reprise. Alors que, l'IAS 39 fait la distinction entre deux cas :
*les instruments financiers de transaction pour lesquels toute
variation de juste valeur est constatée immédiatement en
résultat via le compte gains/pertes sur
instruments financiers, dans ce cas, cette constatation du gain ou de la perte
est irréversible.
*les instruments financiers disponibles à la vente pour
lesquels toute variation de juste valeur est constatée
immédiatement en capitaux
propres.
Section
2
Impacts, pour une entreprise, de l'évaluation
des instruments financiers à la juste valeur
Cas de TUNISAIR
Nous allons traiter dans ce cas, l'impact du passage à
la norme IAS 39 sur les états financiers de la société
tunisienne TUNISAIR, qui sont établis selon les directives du nouveau
système comptable tunisien.
Ceci nous amènera donc à étudier l'impact
de chaque opération sur :
-Les états financiers : le bilan et l'état
de résultat.
-L'analyse financière.
-L'évaluation boursière.
1-1.IMPACTS SUR LES ÉTATS
FINANCIERS
La mesure de l'impact du passage à l'IAS 39 sur les
états financiers de la société, sera consignée, en
premier lieu, dans le bilan, puis, dans l'état de résultat.
1-1-1.Impact sur le
bilan
*Bilan suivant les normes comptables tunisiennes
Bilan (Période du
31 décembre 2005)
(Montants exprimés en milliers
de DT)
ACTIFS
|
PASSIFS
|
Actifs immobilisés
-Autres actifs immobilisés
-titres de participation
(provisions)
Total actifs immobilisés
Autres actifs non courants
Actifs circulants
|
523963
141184
(5163)
659984
34729
447856
|
Capitaux propres
Résultat de l'exercice
Total capitaux propres
Passifs non courants
Passifs courants
|
282263
39634
321897
489837
360835
|
Total actifs
|
1172569
|
Total capitaux propres et passifs
|
1172569
|
*Bilan suivant la norme comptable IAS 39
Bilan (Période du
31 décembre 2005)
(Montants exprimés en milliers de DT)
ACTIFS
|
PASSIFS
|
Actifs immobilisés
-Autres actifs immobilisés
-titres de participation
Total actifs immobilisés
Actifs circulants
|
523963
136021
659984
447856
|
Capitaux propres -Réserves de
réévaluation
Total capitaux propres AV Résultat
Résultat de l'exercice
Total capitaux propres AP Résultat
Passifs non courants
Passifs courants
|
282263
(5163)
277100
489837
360835
|
Total actifs
|
1172569
|
Total capitaux propres et passifs
|
1172569
|
Interprétations :
Selon les normes comptables tunisiennes, les titres de
participations, figurent au bilan à leur coût historique, et la
dépréciation sur titres de participation fait l'objet d'une
provision.
Selon l'IAS 39, les titres de participation figurent pour leur
juste valeur et la dépréciation sur titre de participation est
constatée au niveau des capitaux propres.
Le résultat de l'exercice a augmenté suite
à la réintégration de la dotation aux provisions
initialement constatée.
D'après cet exemple, nous remarquons que le
modèle comptable à la juste valeur est conçu pour
accroître la qualité de l'information financière
destinée aux utilisateurs privilégiés qui sont les
investisseurs.
En effet, le
bilan à la juste valeur représente le potentiel de l'entreprise
(situation dynamique), alors que celui au coût historique
représente la situation financière de l'entreprise (situation
statique).
1-1-2.Impact sur l'état de
résultat
* Etat de résultat selon les normes comptables
tunisiennes
Etat de résultat
Période du 01janvier 2005 au
31décembre 2005
Produits d'exploitation
Charges d'exploitation
Résultat d'exploitation
Produits financiers
Charges financières nettes
Autres gains ordinaires
Autres pertes ordinaires
Résultat des activités ordinaires
avant impôts
Impôts sur le bénéfice
Résultat
net
|
2005
|
2004
|
898105
(889967)
8138
37357
(23975)
49470
(30458)
40532
(898)
39634
|
841795
(828432)
13363
20209
(21920)
33139
(17114)
27677
(2)
27675
|
En milliers de dinars
· Etat de résultat selon la norme IAS
39 :
Etat de résultat
Période du 01janvier 2005 au
31décembre 2005
Produits d'exploitation
Charges d'exploitation
Résultat d'exploitation
Produits financiers
Charges financières nettes
Autres gains ordinaires (1)
Autres pertes ordinaires
Résultat des activités ordinaires
avant impôts
Impôts sur le bénéfice (2)
Résultat net
|
2005
|
2004
|
898105
(889967)
8138
37357
(23975)
54633
(30458)
45695
(2446,9)
43248,1
|
841795
(828432)
13363
20209
(21920)
39775
(17114)
34317
(1992,8)
32324,2
|
En milliers de dinars
(1) dont reprises sur provisions des titres
de participations = 49470+5163= 54633
(2) 5163*0,3+898
Interprétations :
La prise en compte de la dépréciation sur titres de
participations au niveau des capitaux propres selon les directives de l'IAS 39
contribue à :
-augmenter le résultat pour le montant de la
dépréciation constatée initialement selon les directives
des normes comptables tunisiennes et réintégrée
après application de l'IAS 39 à fin d'être prise en compte
dans les capitaux propres
-une augmentation consécutive de la charge
d'impôts sur les sociétés.
1-2.Impacts sur l'analyse financière :
En étudiant l'impact de l'évaluation à la
juste valeur sur l'analyse financière de la banque, nous nous
intéressons successivement à :
-La capacité d'autofinancement
-La situation nette comptable
-Quelques ratios financiers
1-2-1. La capacité
d'autofinancement
« La CAF représente le revenu qui
est acquis à l'entreprise à l'occasion de ses opérations
de gestion, après rémunération de l'ensemble de ses
partenaires (autres entreprises, personnels, établissement de
crédit, administrations). »39(*)
Tableau de calcul de la CAF
Montants exprimés en DT
Eléments
|
NCT
|
IAS 39
|
2005
|
2004
|
2005
|
2004
|
Résultat net d'exploitation
+Dotations aux amortissements et provisions
-Reprises sur amortissements et provisions
-Produits nets sur cession d'éléments d'actifs
+Charges netts sur cession d'éléments d'actifs
|
8138
112558
(2107)
(41229)
12736
|
13363
130731
(2027)
(18563)
_
|
8138
112558
(7270)*
(41229)
12736
|
13363
130731
(8663)
(18563)
_
|
CAF
|
90096
|
123504
|
84933
|
116868
|
*7270=2107+5163
Interprétations :
·Comparaison intra exercices : la reprise
de la provision pour dépréciation des titres de participation
initialement déduite se traduit par une diminution de la CAF de 5163 DT
en 2005, et de 6636 DT en 2004.
·Comparaison inter exercices : La CAF,
calculée selon les normes comptables tunisiennes, a diminué de
33408 DT entre 2005et 2004.
La CAF, calculée selon les directives de l'IAS 39, a
diminué, elle aussi, de 31935 DT entre 2005 et 2006.
On remarque ainsi, que la capacité d'autofinancement a
gardé les mêmes tendances suite à l'application de la norme
IAS 39 aux états financiers de la société TUNISAIR.
La diminution de la CAF signifie :
-Une diminution des moyens destinés à la
couverture des charges de gestion et au maintien de la production.
-Une diminution des sommes destinés à
être distribués aux associés (dividendes)
-Une diminution des capacités d'autofinancement
affecté à la croissance de l'entreprise.
1-2-2. La situation nette
comptable
C'est la somme des fonds définitivement acquis aux
associés (actionnaires et porteurs de parts). Selon l'approche de
l'ordre des experts comptables français, la SNC peut être
déterminée ainsi :
Tableau de calcul de la
situation nette comptable
Montants exprimés en milliers de DT
Eléments
|
NCT
|
IAS 39
|
2005
|
2004
|
2005
|
2004
|
Capital social
Autres capitaux propres
Réserves
Réserves/TP
Résultats reportés
|
77597
405
336734
_
114478
|
77597
461
336734
_
133888
|
77597
405
336734
(5163)
114478
|
77597
461
336734
(6636)
133888
|
SNC
|
529214
|
548680
|
524051
|
542044
|
Interprétations :
·Comparaison intra exercices : La SNC de
TUNISAIR diminue vu la diminution des capitaux propres à la suite de la
prise en compte de la dépréciation sur titres de participation au
niveau des capitaux propres.
Les capitaux propres et la SNC varient
proportionnellement : lorsque les capitaux propres diminuent, la SNC
diminue.
·Comparaison inter exercices : La SNC,
calculée selon les normes comptables nationales, connait les mêmes
tendances que celle calculée selon les directives de l'IAS 39.
1-2-3. les ratios financiers
Quelques ratios financiers de l'entreprise TUNISAIR sont
présentés dans le tableau suivant :
Tableau de calcul des
ratios financiers
Montants exprimés en DT
Ratios
|
NCT
|
IAS 39
|
2005
|
2004
|
2005
|
2004
|
Ratios de solvabilité :
Capacité de remboursement :
Dettes structurelles/CAF
Ratios de rentabilité :
Taux de marge nette :
Résultat de l'exercice/CAHT
Retour sur actifs : ROA
Résultat net/total actifs
Rentabilité financière ROE
Résultat de l'exercice/capitaux propres
|
4,23
4,66%
3,38%
10,4%
|
3,55
3,46%
2,33%
10,1%
|
4,84
5,21%
3,68%
11,5%
|
3,74
4,04%
2,72%
12,1%
|
Interprétations
-Le ratio de capacité de
remboursement : Ce ratio apprécie la
capacité de l'entreprise à faire face au remboursement de ses
dettes par sa capacité de financement.
Comparaison intra exercice : On remarque une
légère augmentation de ce ratio après l'application de la
norme IAS 39 aux états financiers de la société TUNISAIR.
En fait, la diminution de la CAF engendre une diminution des moyens
destinés à couvrir les charges de gestion dont principalement les
dettes.
Comparaison inter exercices : On remarque que ce
ratio calculé selon les normes comptables tunisiennes, augmente de 2004
à 2005, il augmente également de 2004 à 2005 en appliquant
les dispositions de la norme IAS 39.
-Le taux de marge
nette :
Comparaison intra exercice : ce ratio a connu une
hausse de 0,55% en 2005 après la réintégration de la
provision pour dépréciation des titres de participation
initialement déduite au niveau du résultat de l'exercice et la
prise en compte de cette dépréciation au niveau des capitaux
propres.
Comparaison inter exercices : Ce ratio,
calculé selon les normes comptables tunisiennes, augmente de 1,2%. Il
augmente également de 1,17% en appliquant les dispositions de la norme
IAS 39. Il garde, ainsi, les mêmes tendances inter exercices.
-Le ratio de retour sur
actifs : C'est le taux de rentabilité des
investissements, il indique le bénéfice net réalisé
par l'entreprise par unité monétaire investie.
Comparaison intra exercice : en appliquant l'IAS
39, ce ratio augmente. Ceci s'explique par l'augmentation du
résultat.
Cependant, on peut se demander si l'augmentation de ce ratio
indique un véritable accroissement de la rentabilité des
investissements ou plutôt engendrée par l'augmentation du
résultat suite à la réintégration de la provision
et sa prise en compte au niveau des capitaux propres.
-Le ratio de rentabilité
financière : Ce ratio est d'une grande importance
pratique pour les actionnaires ou les investisseurs potentiels puisqu'il mesure
la rentabilité de leurs investissements. C'est le bénéfice
obtenu sur les fonds apportés par les actionnaires. La
rentabilité financière mesure en effet l'efficacité avec
laquelle l'entreprise utilise les capitaux mis à sa disposition par ses
actionnaires.
Comparaison intra exercices : Ce ratio augmente de
1,1% en 2005 et de 1,6% en 2005.
L'augmentation de ce ratio est favorable pour l'entreprise car
elle signifie qu'elle aura plus de chance à attirer de nouveaux
actionnaires.
Cependant, l'augmentation de ce ratio peut être en
réalité due à une volatilité du marché
intervenue à la date de clôture et non plus à une gestion
efficace par l'entreprise des capitaux propres mis à sa disposition par
les actionnaires.
1-3.Impact sur la valeur de l'entreprise
Nous allons nous intéresser dans cette partie à
l'évaluation de l'impact de l'utilisation de la norme IAS 39 sur la
valeur de l'entreprise TUNISAIR.
Pour se faire, nous nous proposons d'utiliser le PER qui
mesure la relation entre la valeur de l'entreprise présenté par
le cours de l'action et l'une des informations financières de base qui
est le bénéfice par action.
PER= cours de l'action / le bénéfice par
action
Tableau de calcul du PER
|
NCT
|
IAS 39
|
2005
|
2004
|
2005
|
2006
|
Cours de l'action
Bénéfice par action
|
12,72
2,55
|
12,97
1,78
|
12,72
2,85
|
12,97
2,08
|
PER
|
4,99
|
7,29
|
4,46
|
6,23
|
Constatations :
Comparaison inter exercices : Nous remarquons
d'après cet exemple que le PER de la société TUNISAIR
connaît une diminution importante de 2,3 entre 2004 et 2005.
En appliquant les dispositions de la norme IAS 39, ce ratio garde
les mêmes tendances à la baisse quoique cette baisse soit moins
importante (soit de 1,77).
Comparaison intra exercices : En appliquant les
dispositions de l'IAS 39, le PER de la société TUNISAIR diminue
de 0,53 en 2005 et de 1,06 en 2004.
Nous remarquons ainsi que la prise en compte des variations de la
juste valeur des titres de participation au niveau des capitaux propres
contribue à augmenter le résultat de la société
TUNISAIR, et par conséquent, à accroître le PER.
Section
3
Impact, pour une institution financière, de
l'évaluation des
Instruments financiers à la juste valeur :
Cas d'ATTIJARI BANK
Nous allons traiter dans ce cas, l'impact du passage à
la norme IAS 39 sur les états financiers de la banque tunisienne
ATTIJARI BANK, qui sont établis selon les directives du nouveau
système comptable tunisien.
Ceci nous amènera donc à étudier l'impact
de chaque opération sur :
-Les états financiers : le bilan et l'état
de résultat.
-L'analyse financière.
-Les exigences en fonds propres de la banque
1-1.IMPACTS SUR LES ÉTATS
FINANCIERS
La mesure de l'impact du passage à l'IAS 39 sur les
états financiers de la banque, sera consignée, en premier lieu,
dans le bilan, puis, dans l'état de résultat.
1-1-1.Impact sur le
bilan
*Bilan suivant
les normes comptables tunisiennes
Bilan (Période du 01janvier 2006 au
31décembre 2006) Montants
exprimés en DT
ACTIFS
|
CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS
|
Créances diverses (BCT, autres banques et
clientèles)
Portefeuille titres commercial
Portefeuille d'investissement
Titres d'investissement
Titres de participation
-provision
Valeurs immobilisées
Autres actifs
|
1754144
227926
12694
54230
(15911)
28273
108524
|
Capitaux propres avant résultat
Résultat de l'exercice
Capitaux propres après résultat
Total passifs
|
276383
(176418)
99965
2069915
|
Total actifs
|
2169880
|
Total capitaux propres et passifs
|
2169880
|
*Bilan suivant la norme internationale IAS 39
Bilan (Période du 01janvier
2006 au 31décembre 2006) Montants exprimés en DT
ACTIFS
|
CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS
|
Créances diverses (BCT, autres banques et
clientèles)
Portefeuille titres commercial
Portefeuille d'investissement
Titres d'investissement
Titres de participation
Valeurs immobilisées
Autres actifs
|
1754144
227926
12694
38319
28273
108524
|
Capitaux propres avant résultat
Réserves de
réévaluation
Capitaux propres avant résultat
Résultat de l'exercice
Capitaux propres après résultat
Total passifs
|
276383
(15911)
260472
(160490)
99989
2069898
|
Total actifs
|
2169880
|
Total capitaux propres et passifs
|
2169880
|
Remarque :
Nous avons supposé, par souci de simplification, que
les obligations sont détenues jusqu'à l'échéance,
dans ce cas, aucun impact sur les capitaux propres n'est constaté.
L'évaluation des profits et pertes se fait au niveau du
résultat.
Interprétations :
-En appliquant les dispositions de l'IAS 39, les titres de
participations figurent à leur juste valeur au lieu du coût
historique
-Les variations de la juste valeur des titres de participation
sont directement imputées au fonds propres.
-La valeur des fonds propres a diminué du montant de la
dépréciation sur titres de participation.
-Le déficit réalisé a diminué lui
aussi suite à la réintégration de la
dépréciation constatée initialement selon les normes
comptables tunisiennes.
1-1-2.Impact sur l'état de
résultat
* Etat de résultat selon les normes comptables
tunisiennes
Etat de résultat
Période du 01janvier 2006 au
31décembre 2006
Montants exprimés en DT.
Produits d'exploitation bancaires
Charges d'exploitation bancaires
|
2006
|
2005
|
154899
73418
|
147939
71061
|
Produit net bancaire
|
81481
|
76878
|
Dotations aux provisions et résultat des corrections de
valeurs sur portefeuille
Autres éléments constitutifs du résultat
d'exploitation
|
(10211)
247846
|
(6066)
(76455)
|
Résultat d'exploitation
|
(174576)
|
(5643)
|
Soldes en gains ou pertes des éléments
ordinaires
Impôts sur les bénéfices
|
(1652)
(190)
|
1702
(173)
|
Résultat de la
période
|
(176418)
|
(4114)
|
*Etat de résultat selon la norme IAS 39
Etat de résultat
Période du 01janvier 2006 au
31décembre 2006
Montants exprimés en DT.
Produits d'exploitation bancaires
Charges d'exploitation bancaires
|
2006
|
2005
|
154899
73418
|
147939
71061
|
Produit net bancaire
|
81481
|
76878
|
Dotations aux provisions et résultat des corrections de
valeurs sur portefeuille
Autres éléments constitutifs du résultat
d'exploitation
|
5700*
247846
|
935**
(76455)
|
Résultat d'exploitation
|
(158665)
|
1358
|
Soldes en gains ou pertes des éléments
ordinaires
Impôts sur les bénéfices
|
(1652)
(172)
|
1702
(134)
|
Résultat de la
période
|
(160490)
|
2926
|
*5700= (10211) +15911
Avec 15911 la valeur de la dotation aux provisions sur titres
de participation constatée selon les directives de la NCT et
réintégrée suite aux dispositions de l'IAS 39.
**935= (6066) + 7001.
Interprétations :
La prise en compte de la dépréciation sur titres
de participations au niveau des fonds propres de la banque avait pour
principaux impacts :
-La réduction du déficit constaté par
ATTIJARI BANK en 2006.
-Le résultat de l'exercice 2005 devient positif, et ce
suite à la prise en compte de la dépréciation sur titres
de participation au niveau des capitaux propres.
1-2.Impacts sur l'analyse financière
En étudiant l'impact de l'évaluation à la
juste valeur sur l'analyse financière de la banque, nous nous
intéressons successivement à :
-La capacité d'autofinancement
-La situation nette comptable
-Quelques ratios financiers
1-2-1. La capacité d'autofinancement
Tableau de calcul de la
CAF
Montants exprimés en KDT
Eléments
|
NCT
|
IAS 39
|
2006
|
2005
|
2006
|
2005
|
Produits d'exploitation
-Charges d'exploitation
+Autres produits d'exploitation
-Autres charges d'exploitation
-Charges de personnel
-Pertes provenant des autres éléments ordinaires
-Impôts sur le bénéfice
|
154899
(73418)
1186
(12308)
(39526)
(1652)
(190)
|
147939
(71061)
1194
(10466)
(35287)
(1702)
(173)
|
154899
(73418)
1186
(12308)
(39526)
(1652)
(172)
|
147939
(71061)
1194
(10466)
(35287)
(1702)
(134)
|
CAF
|
28991
|
30444
|
29008
|
30483
|
Interprétations :
·Comparaison intra exercices : La non
prise en compte de la dépréciation sur titres de participation au
niveau du résultat de l'exercice et son imputation au niveau des
capitaux propres contribue à augmenter le résultat, d'où
une augmentation subséquente de l'impôt sur les
bénéfices, ceci se traduit par une diminution de la CAF de 17 KDT
en 2006, et de 39 KDT en 2005. Ainsi si le résultat de l'exercice
augmente, la CAF augmente.
·comparaison inter exercice : La CAF
calculée selon les normes comptables tunisiennes, a diminué de
1453 KDT entre 2006 et 2005.
La CAF calculée selon les directives de l'IAS 39, a
diminué, elle aussi, de 1475 entre 2005 et 2006.
On remarque ainsi que la capacité d'autofinancement avait
gardé les mêmes tendances suite à l'application de l'IAS 39
aux états financiers d'ATTIJARI BANK.
L'impact de l'IAS 39 sur la CAF de la banque n'a pas
été aussi remarquable.
1-2-2. La situation nette
comptable
C'est la somme des fonds définitivement acquis aux
associés (actionnaires et porteurs de parts). Selon l'approche d l'ordre
des experts comptables français, la SNC peut être
déterminée ainsi :
Tableau de calcul de la
situation nette comptable
Eléments
|
NCT
|
IAS 39
|
2006
|
2005
|
2006
|
2005
|
Capital
Primes liées au capital
Réserves légales
Autres réserves
Réserves de
réévaluation
Fonds social
Ecart de réévaluation
Résultats reportés
|
150000
22200
7503
3113
_
14034
3646
(4113)
|
100000
22200
7503
3740
_
13595
3646
1
|
150000
22200
7503
3113
(15911)
14034
3646
(4113)
|
100000
22200
7503
3740
(7001)
13595
3646
1
|
SNC
|
196383
|
150685
|
180472
|
143684
|
Interprétations :
·La SNC de ATTIJARI BANK diminue vu la diminution des
capitaux propres à la suite de l'imputation de la valeur de
dépréciation des titres de participation au niveau des capitaux
propres.
Les capitaux propres et la SNC varient
proportionnellement : lorsque les capitaux propres diminuent la SNC
diminue.
·Comparaison inter exercices :
La SNC, calculée selon les normes comptables
tunisiennes, diminue de 45698 KDT entre 2005 et 2006.
La SNC, calculée selon la norme IAS 39, diminue de
36788 KDT entre 2005 et 2006.
La SNC calculée selon la norme IAS 39, connaît
presque les mêmes tendances que celle calculée selon les normes
nationales, quoique selon l'IAS 39, la diminution de la SNC soit moins
importante.
Ceci peut être expliqué par le fait que les
capitaux propres constituent l'un des facteurs déterminants dans le
calcul de la SNC.
La volatilité des capitaux propres engendrée par
la prise en compte de la variation de la juste valeur des titres de
participation conduit à une certaine volatilité de la SNC.
La volatilité de la SNC est de nature à
créer chez les actionnaires et les porteurs de parts de la banque une
incertitude quand à la véritable valeur des fonds qui sont
définitivement acquis par eux.
1-2-3. les ratios financiers
Tableau de calcul des ratios
financiers
Ratios
|
NCT
|
IAS 39
|
2006
|
2005
|
2006
|
2005
|
Ratios de solvabilité :
*Autonomie financière :
Capitaux propres/capitaux permanents
Ratios de rentabilité :
*Rentabilité financière ROE Résultat
d'exercice/capitaux propres
*Rentabilité des actifs ROA
Résultat net / total bilan
*Taux de marge nette :
Résultat de l'exercice /PNB
Ratios de structure :
Capitaux propres/total bilan
|
60,3%
-9%
-8,1%
-216%
9%
|
51,7%
-3%
-0,17%
-5%
6,5%
|
58%
-9,8%
-7,39%
-197%
8,31%
|
50%
2%
0,126%
4%
6,1%
|
Interprétations :
Le ratio d'autonomie
financière : Ce ratio permet d'apprécier
la structure des capitaux permanents pour pouvoir décider sur
l'autonomie financière de la banque et son degré de
dépendance vis-à-vis des prêteurs
Comparaison inter exercices : Ce ratio enregistre
une augmentation importante de 2005 à 2006, suite à
l'augmentation du capital effectuée en 2006.
En appliquant la norme IAS 39, ce ratio garde les mêmes
tendances vers la hausse
Comparaison intra exercice : En appliquant la norme
IAS 39, le ratio d'autonomie financière diminue de presque 2%. Ce qui
peut être expliqué par la prise en compte de la
dépréciation sur titres de participation au niveau des capitaux
propres.
Une diminution de ce ratio signifie :
-Une réduction de la valeur des capitaux dans la
structure globale des capitaux permanents de la banque.
-Une dégradation de l'autonomie financière de la
banque
-Une plus grande dépendance de la banque
vis-à-vis des tiers prêteurs.
Rentabilité financière
ROE : Ce ratio mesure le bénéfice obtenu
sur les fonds apportés par les actionnaires. Il permet de
déterminer ce que rapporte à la banque un dinar de capital.
Il mesure ainsi l'efficacité avec laquelle la banque
utilise les capitaux mis à sa disposition par les actionnaires.
Comparaison inter exercices : Ce ratio est en
dégradation remarquable vu que la banque est en train de réaliser
des déficits au cours des deux années.
Comparaison intra exercices : Cependant, on
remarque bien qu'en appliquant la norme IAS 39 en 2005, ce ratio devient 2%
après avoir été -3% selon les dispositions des normes
comptables nationales.
L'application de l'IAS 39 avait permis d'augmenter le
résultat net de la banque (vu que la dépréciation sur
titres de participation cesse d'être prise en compte en résultat
et figure en capitaux propres), ce qui contribue à améliorer la
rentabilité financière mesurée par le ROE.
Une interprétation plus fine de cette
conséquence nous amène à nous demander sur la
signification économique réelle de cette amélioration de
la rentabilité.
En effet, s'agit il effectivement d'une amélioration de
la rentabilité suite à une utilisation efficace des capitaux
propres de la banque ? Ou plutôt une croissance artificielle du
résultat provenant de la prise en compte des variations de juste valeur
des titres de participations au niveau des capitaux propres.
Rentabilité des actifs ROA :
Ce ratio indique le taux de rentabilité des
investissements, ou encore le bénéfice net réalisé
par unité monétaire investie. Ce ratio doit être
supérieur à 1.
Comparaison inter exercices : Ce ratio est en
dégradation immense vu l'aggravation du déficit en 2006.
Comparaison intra exercices : Ce ratio est
négatif en 2006 vu le déficit réalisé, et reste
négatif en appliquant la norme IAS 39.
Cependant en 2005, ce ratio ne garde pas les mêmes
tendances en appliquant la norme IAS 39, en effet, il devient positif.
Ceci est expliqué également par la variation
à la hausse du résultat suite à la
réintégration de la provision sur titres de participations
constatée selon les normes comptables tunisiennes.
Taux de marge nette : Ce
ratio mesure l'importance du résultat net par rapport au produit net
bancaire.
Ce ratio est négatif pendant 2005 et 2006 vu le
résultat déficitaire réalisé par la banque.
Cependant, on remarque qu'on 2005, ce ratio devient positif
après application de la norme IAS 39.
1-3.IMPACT SUR LES EXIGENCES EN FONDS PROPRES
Nous allons nous intéresser dans cette partie à
l'évaluation des principales conséquences de la norme IAS 39 sur
le ratio de solvabilité qui est un ratio fixant les exigences
réglementaires en fonds propres bancaires.
Ratio de solvabilité : Fonds
propres / Actifs pondérés par les risques
Les principaux points de divergence entre Bâle II et la
norme IAS 39 réside dans :
1) Le calcul des fonds propres : En fait, Bâle II
laisse ce calcul presque inchangé par rapport au ratio Cooke
défini par le comité de Bâle I, alors qu'avec l'IAS 39, on
aura une forte volatilité des fonds propres à la suite
de :
-La prise en compte au niveau des capitaux propres des
variations de juste valeur des titres disponibles à la vente et des
instruments de couverture de flux de trésorerie
-Et, l'imputation au résultat des variations de valeur
de la catégorie des actifs et passifs de transaction.
2) La comptabilisation des plus ou moins values
latentes : Selon l'IAS 39, une comptabilisation similaire des pertes et
gains latents est prévue. Cette comptabilisation a des
conséquences prudentielles qui peuvent dans certains cas être
néfastes, tel que par exemple, la prise en compte des plus values
latentes qui peuvent être éphémère.
Tableau de calcul du ratio
de solvabilité
Eléments
|
NCT
|
IAS 39
|
2006
|
2005
|
2006
|
2005
|
Fonds propres
Le capital
Les réserves légales
Autres réserves
Le résultat de l'exercice
|
150000
7500
55000
-17000
|
100000
10000
50000
-4000
|
150000
7500
39100**
-17000
|
100000
10000
43000***
-4000
|
Total fonds propres
|
195500
|
190000
|
179600
|
183000
|
Actifs pondérés*
|
2169880
|
2320486
|
2169880
|
2320486
|
Ratio de solvabilité
|
9%
|
8,18%
|
8,27%
|
7,88%
|
*estimé par le total actif
**55000-15900
***50000-7000
Interprétations :
En appliquant les dispositions de la norme IAS 39, on constate
que le ratio de solvabilité de la banque diminue de 0,82% en 2006 et de
0,45% en 2005.
Ceci est dû à l'imputation de la
dépréciation des titres de participation au niveau des capitaux
propres.
Les fonds propres de la banque sont signes de sa
solidité et sa capacité à faire face à ses
engagements vis-à-vis des créanciers et des clients. Ils lui
permettent également de financer des opérations de croissance
internes et externes.
L'application des dispositions de la norme IAS 39 engendre une
volatilité du ratio de solvabilité de la banque.
Conclusion deuxième partie
Tout au long de cette deuxième partie nous avons
essayé de présenter les principaux enjeux pratiques de
l'évaluation à la juste valeur des instruments financiers selon
les directives de l'IAS 39. A cet effet, nous avons étudié dans
un premier chapitre les principales implications de l'IAS 39 sur la gestion des
principaux risques financiers.
On a démontré, de prime abord, que cette norme
avait rendu la gestion des risques financiers plus rigoureuse en introduisant
des règles de couverture plus strictes et contraignantes qu'auparavant,
notamment, l'obligation pour l'entreprise de décrire exhaustivement ses
objectifs et sa politique de gestion des risques financiers et de fournir les
informations les plus pertinentes sur son exposition aux différents
risques ainsi que leurs concentrations éventuelles.
Ensuite, et à travers le retraitement effectué
sur les états financiers de la société TUNISAIR, et de
l'institution financière ATTIJARI BANK, nous avons constaté une
volatilité des capitaux propres et de la situation nette comptable des
deux entités. Ceci est de nature à créer chez les
actionnaires une incertitude quand à la véritable valeur des
fonds qui sont définitivement acquis par eux.
En outre, en étudiant l'impact de l'IAS 39 sur les
ratios financiers des deux entités, nous avons constaté que
l'impact a été nettement apparent au niveau du ratio de
rentabilité financière, qui a enregistré une augmentation
remarquable. Cependant cette augmentation est contestable du fait qu'elle peut
être due à une volatilité du marché intervenue
à la date de clôture et non plus à une gestion efficace des
capitaux propres mis à leurs dispositions par les actionnaires.
Ensuite, nous avons procédé à
étudier les implications de l'IAS 39 sur la valeur de l'entreprise en se
référant au PER. Nous avons enregistré un accroissement de
ce dernier suite à la prise en compte des variations de la juste valeur
des titres de participation au niveau des capitaux propres.
Finalement, et en étudiant l'impact sur le ratio de
solvabilité d'ATTIJARI BANK, nous avons constaté que l'imputation
aux fonds propres des variations de la juste valeur des instruments financiers
disponibles à la vente engendre une volatilité du ratio de
solvabilité de la banque. Ce qui va à l'encontre des objectifs de
la réglementation prudentielle.
PARTIE EMPIRIQUE
QUESTIONNAIRE SUR LA PERTINENCE DE
L'INFORMATION FINANCIÈRE À LA JUSTE VALEUR DANS LE CONTEXTE
TUNISIEN
Questionnaire
La Pertinence de l'information financière
à la juste valeur dans le contexte tunisien
Nom ou raison sociale :............
..........................
Activité :......
........................
Adresse :...
.................................
Date :...... ...........
I- QUESTIONS
PRÉLIMINAIRES
1) Les nouvelles normes comptables internationales IAS et la
création d'un référentiel comptable unique basé sur
la notion de la juste valeur visent à répondre aux
préoccupations mentionnées ci-dessous.
Parmi ces préoccupations, veuillez nous indiquer celle
qui marque le plus le contexte tunisien ?
-Développement des marchés financiers ?
-Renforcement de la communication financière et
privilège de l'investisseur plutôt que les autorités de
contrôle. ?
-Réduction du pouvoir discrétionnaire des
dirigeants en matière d'intégration de l'incertitude.
?
2) Pensez vous que le modèle du coût historique
permet d'apporter les meilleures solutions à ces préoccupations.
? OUI ?NON
Si non,
3) Pensez vous que le modèle à la juste valeur
est censée apporter les meilleures solutions à ces
préoccupations ? ? OUI ?NON
II- APPRÉCIATION DU MODÈLE COMPTABLE
À LA JUSTE VALEUR
1) L'objectif recherché par l'IASB en proposant le
référentiel comptable basé sur la juste valeur est
l'atteinte du meilleur degré de pertinence possible dans la production
d'une information financière utile à la prise de
décision.
Estimez vous que le modèle comptable à la juste
valeur permet :
-D'améliorer les qualités de l'information
financière à savoir
l'objectivité, la transparence, la pertinence et la
fiabilité. ?
-D'établir des comptes annuels utiles et favorisant la
prise de
décision à un grand nombre d'utilisateur.
?
-Le renforcement de l'efficacité du contrôle
prudentiel des
autorités de tutelle. ?
-Une meilleure approche du risque encouru sur les
instruments financiers et les engagements hors bilan. ?
-Une meilleure appréhension de la
réalité de l'entreprise. ?
-Une réduction des possibilités d'arbitrage
comptable laissés
aux dirigeants. ?
2) Selon l'IAS 39, les variations de juste valeur des
instruments financiers disponibles à la vente et la partie efficace des
variations de juste valeur des instruments de couverture de flux de
trésorerie sont constatées immédiatement en capitaux
propres.
Pensez vous que ce traitement aura un impact sur :
-La situation nette comptable de l'entreprise et son analyse
financière
?OUI ?NON
-Les exigences en fonds propres des institutions
financières ?OUI ?NON
III- ASPECTS
PRATIQUES :
III-1) Avant
propos :
1) dans le cadre du contexte tunisien,
caractérisé par :
-un marché financier peu dynamique.
-une approche comptable reposant d'avantage sur des
considérations juridiques et fiscales.
Pensez vous que l'évaluation à la juste valeur
est une évaluation pertinente qui donne une meilleure estimation
de la valeur de l'entreprise et du risque d'activité
? OUI ?NON
2) Selon vous quelle est l'approche à suivre dans le
contexte tunisien :
- Adoption des normes IAS/IFRS ?
- Adaptation des normes IAS/IFRS ?
- Ni adoption, ni adaptation ?
3) Pour l'un des deux premiers choix
sélectionné, veuillez indiquer quel est l'apport escompté
d'une telle stratégie ?
..................
4) Si vous choisissez la troisième alternative, quelles
solutions suggérez vous à fin de s'aligner à la profonde
mutation qu'a connu le référentiel comptable
international ?
-Information sur la juste valeur à fournir dans
les états financiers ?
-Un système de reporting adéquat et
périodique adapté en fonction ?
des normes IAS/IFRS.
-Autres, à préciser... ?
III-2)
Adoption :
1) Que pensez vous de l'adoption du modèle comptable
à la juste valeur en Tunisie ?
- Pour ?
- Pour, mais avec précisions complémentaires
?
Si pour, pensez-vous que le contexte tunisien est
propice à l'adoption de ce modèle ? ?OUI ?NON
Si pour, mais avec précisions
complémentaires
Quelles précisions complémentaires
souhaitez-vous apporter ?
.................................
2) Classez les préalables suivants par ordre
d'importance en vue de l'adoption du modèle comptable à la juste
valeur ?
- Une formation IFRS et un suivi permanent des
développements ?
- Un système d'information adéquat ?
- Des données nécessaires pour l'estimation de
la juste valeur ?
3) Pouvez vous indiquer si l'un des éléments
suivants pose un problème particulier pour l'adoption du modèle
comptable à la juste valeur, et en donner la raison :
- Données nécessaires pour l'obtention de la
juste valeur ?
- Adaptation des systèmes informatiques ?
- Connaissance des normes IAS, IFRS faisant
référence à la juste
valeur ?
- Formation et compétences particulières
?
- Normes IAS, IFRS difficiles à appliquer ?
- Coûts de l'adoption des normes IAS ?
- Convergence aux normes fiscales ?
4) Veuillez indiquer d'autres problèmes que vous jugez
importants pour l'adoption du modèle comptable à la juste
valeur ?
........................
III-3)
Adaptation :
1) Comment souhaitez vous procédez à
l'adaptation des normes IAS/IFRS au contexte tunisien ?
.....................
2) Selon vous, quelles sont les contraintes qui
interfèrent dans l'adaptation d'un tel modèle ?
- Données nécessaires pour l'obtention de la
juste valeur ?
- Adaptation des systèmes informatiques ?
- Connaissance des normes IAS, IFRS faisant
référence à la juste
valeur ?
- Formation et compétences particulières
?
- Normes IAS, IFRS difficiles à appliquer ?
- Coûts de l'adoption des normes IAS
- Convergences aux normes fiscales ?
- Autres, à préciser ... ?
..............................
LA PERTINENCE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE
À LA JUSTE VALEUR DANS LE CONTEXTE TUNISIEN : INTERPRÉTATION
DES RÉSULTATS.
A fin de cerner au mieux l'utilité de la mise en oeuvre
du modèle comptable à la juste valeur dans le contexte tunisien,
nous avons lancé une enquête sur la pertinence de
l'information financière à la juste valeur dans le contexte
tunisien auprès des experts comptables, des entreprises ainsi que des
institutions financières tunisiennes.
Sur les 40 questionnaires envoyés 29 seulement ont
répondu, soit un taux de retour de 72,5% :
·Sur les 15 questionnaires envoyés aux experts
comptables, 10 ont répondu, soit un taux de retour pour la population
des experts de 66%.
·Sur les 15 questionnaires envoyés aux
entreprises, 9 ont répondu, soit un taux de retour pour la population
des entreprises de 60%.
·Finalement, sur les 10 questionnaires envoyés
aux institutions financières, 6 ont répondu soit également
un taux de retour pour la population des institutions financières de
60%.
I) ETUDE DES PRÉOCCUPATIONS PROPRES AU SECTEUR
ÉCONOMIQUE TUNISIEN :
Figure 1
En s'interrogeant sur les préoccupations du contexte
économique tunisien pouvant être à l'origine de la mise en
place d'un référentiel comptable basé sur la juste valeur,
72 % de la population interrogée estime que le développement des
marchés financiers en est la principale préoccupation. Ce
pourcentage est composé ainsi : 80% des experts, 100% des
institutions financières, et, 77% des entreprises.
·21% de la population estime plutôt que le
référentiel comptable à la juste valeur vise le
renforcement de la communication financière et le privilège de
l'investisseur (20% des experts, 33% des institutions financières et 22%
des entreprises)
·14% seulement de la population estime que le
référentiel comptable à la juste valeur vise à
réduire le pouvoir discrétionnaire des dirigeants. (0% des
experts, 33% des institutions financières, et 22% des entreprises).
Nous remarquons, ainsi, que la majorité de la
population interrogée s'accorde sur le développement du
marché financier et la communication financière comme les motifs
les plus importants qui peuvent expliquer le recours à une
présentation comptable à la juste valeur. De plus aucun expert
comptable ne considère que la comptabilité à la juste
valeur permette de réduire le pouvoir discrétionnaire des
dirigeants en matière d'intégration de l'incertitude.
Ceci s'explique par les besoins d'harmonisation comptable
internationale qui découlent de l'ouverture des frontières et des
perspectives d'expansion du marché financier tunisien.
·89 % des entreprises et 100% des experts et des
institutions financières interrogées estiment que
le modèle comptable à la juste valeur puisse favoriser
le développement des marchés financiers et le renforcement de la
communication financière et 13% de la population estime qu'il favorise
la réduction du pouvoir discrétionnaire des
dirigeants.
II) APPRÉCIATION DU MODÈLE COMPTABLE
À LA JUSTE VALEUR
· Les avantages du modèle comptable
à la juste valeur
Figure 2
AVEC :
1-améliorer les qualités de l'information
financière
3-renforcer le contrôle prudentiel
4-meilleure appréciation du risque sur les
instruments financiers
5-meilleure appréhension de la
réalité de l'entreprise
6-réduire les possibilités d'arbitrage des
dirigeants
La population interrogée n'a pas été
unanime sur le degré de pertinence alloué à une
information financière élaborée selon la juste valeur. Le
graphique n°2 montre que :
·Une très grande portion des experts
comptables soit 90% estiment que ce modèle permet une meilleure
appréhension de la réalité de l'entreprise et 80% estiment
que ce modèle permet une meilleure appréciation du risque sur les
instruments financiers.
·Quand aux institutions financières, une
réponse unanime soit 100% a été attribuée
respectivement à l'amélioration de la qualité de
l'information financière et à l'appréciation du risque sur
les instruments financiers.
·66% des entreprises estiment que le modèle
comptable à la juste valeur permet une meilleure appréhension de
la réalité de l'entreprise.
Nous remarquons, en outre, que la capacité de ce
modèle à favoriser la prise de décision des utilisateurs a
été également confirmée quoique avec moins de
majorité (60% des experts, 83% des institutions financières et
45%des entreprises).
Toutefois, les plus faibles portions ont été
attribuées à l'aptitude du modèle à renforcer le
contrôle prudentiel des autorités de tutelle (0% des experts, 30 %
des institutions financières et 11%des entreprises) et à
réduire les possibilités d'arbitrage des dirigeants (11% des
entreprises, 16% des institutions financières, et 10% des experts).
Par conséquent, nous apercevons que
l'amélioration des qualités de l'information financière,
la meilleure appréciation du risque sur les instruments
financiers et la meilleure
appréhension de la réalité de l'entreprise
représentent les qualités recherchées par les
professionnels de l'adoption d'une information financière à la
juste valeur.
III) ASPECTS PRATIQUES
· Pertinence
de l'information financière à la juste valeur dans le
contexte tunisien :
Figure3
L'hypothèse de la pertinence de l'information
financière à la juste valeur dans le contexte tunisien a
été confirmée par la totalité des institutions
financières interrogées, 77% des entreprises et 50% des experts
comptables.
Il est à signaler qu'on s'attendait à avoir un
pourcentage plus élevé pour les experts car, selon la
première question, 90% de cette population estime que la
comptabilité à la juste valeur permet le développement des
marchés financiers et le renforcement de la communication
financière.
· Approche à
suivre :
Figure 4
Nous remarquons, d'après la figure 4, que la plupart de
la population interrogée privilégie plutôt l'approche
d'adoption des normes IAS/IFRS faisant référence à la
juste valeur. Ceci s'explique par le mouvement d'ouverture des
frontières dans lequel s'inscrit la Tunisie et les exigences
d'harmonisation comptable internationale qui en découlent.
Adoption
Figure 5
·L'hypothèse d'adoption du modèle
comptable à la juste valeur dans le contexte tunisien a
été pleinement confirmée par 83% des institutions
financières tunisiennes. Ces dernières considèrent que
l'apport escompté de l'adoption d'un tel modèle est le
renforcement de la communication financière et l'atteinte du meilleur
degré de pertinence possible.
·50% des experts ont été pour
l'adoption de ce modèle. Ils estiment qu'il permet de s'aligner aux
exigences du contexte économique international et d'éviter le
décalage par rapport au référentiel comptable
international dans le futur. 60% de cette population avait opté pour
l'adoption des normes internationales d'information financière IRFS pour
les PME.
·33% seulement des entreprises ont favorisé
l'adoption du modèle comptable à la juste valeur en estimant
qu'il permettrait d'appréhender au mieux la réalité de
l'entreprise et d'estimer les risques de son activité.
Difficultés
pratiques :
Figure 6
1-données nécessaires pour l'obtention de
la juste valeur
2-adaptation des systèmes
informatiques
3-connaissances des normes IAS /IFRS faisant
référence à la juste valeur
4-formation et compétences
particulières
5-coûts de l'adoption des normes
6-convergences aux normes fiscales
·50% des experts comptables ayant opté pour
l'adoption du modèle comptable à la juste valeur estime que les
principales difficultés résident dans les données
nécessaires pour l'obtention de la juste valeur, et 40% choisissent
plutôt les coûts d'adoption des normes.( formation
particulières, adaptation des logiciels de comptabilité
intégré, recours aux experts...)
·83% des institutions financières
considèrent également que les données nécessaires
pour l'obtention de la juste valeur présentent les difficultés
majeures dans l'adoption d'un tel modèle. 60% considèrent qu'il
s'agit plutôt des coûts de l'adoption des normes et du degré
de maîtrise des normes IAS/IFRS faisant référence à
la juste valeur.
·La totalité de la population des entreprises
envisage également que les données nécessaires pour
l'obtention de la juste valeur et la convergence aux normes fiscales
constituent les principales difficultés. 66% des entreprises
choisissent les coûts d'adoption des normes.
Nous pouvons conclure, ainsi, que les trois types de
populations interrogées s'accordent sur les données
nécessaires pour l'obtention de la juste valeur et les coûts
d'adoption des normes comme principales difficultés dans l'adoption du
modèle comptable à la juste valeur.
Adaptation
Figure 7
Concernant l'hypothèse d'adaptation du modèle
comptable à la juste valeur aux besoins du contexte tunisien, nous
remarquons qu'elle a été soutenue par 50% des experts comptables
et 55% des entreprises. Ces derniers pensent que le modèle comptable
à mettre en oeuvre doit tenir compte les exigences du tissu
économique tunisien caractérisé par la
prééminence des petites et moyennes entreprises.
Difficultés
pratiques :
Figure 8
1-données nécessaires pour l'obtention de
la juste valeur
2-adaptation des systèmes
informatiques
3-connaissances des normes IAS /IFRS faisant
référence à la juste valeur
4-formation et compétences
particulières
5-normes IAS difficiles à appliquer
6-coûts de l'adoption des normes
7-convergences aux normes fiscales
·30% des experts comptables ayant opté pour
l'adaptation des normes IAS /IFRS faisant référence à la
juste valeur estime que les coûts d'adoption des norme et la convergence
aux normes fiscales constituent les principales difficultés.
·La totalité des institutions
financières considère que les principales difficultés
résident dans les données nécessaires pour l'obtention de
la juste valeur, l'adaptation des systèmes informatiques et les
coûts d'adoption des normes.
·Quand aux entreprises, les données
nécessaires pour l'obtention de la juste valeur, l'adaptation des
systèmes informatiques et la connaissance des normes IAS/IFRS faisant
référence à la juste valeur constituent les
difficultés majeures.
Conclusion questionnaire
Les principales conclusions qu'on peut tirer de ce
questionnaire sont les suivantes :
·Les préoccupations propres au contexte
économique tunisien sont plutôt d'ordre macro économique,
en fait, la majorité absolue de la population interrogée estiment
que face à un contexte international concurrentiel, le
développement du marché financier et le renforcement de la
communication financière demeurent les préalables
fondamentaux.
L'adoption d'un modèle comptable d'évaluation
des actifs et passifs d'une entité doit être en mesure de produire
l'information la plus pertinente possible qui favorise la prise de
décision de l'utilisateur privilégié qui est
l'investisseur.
·Les qualités recherchées par les
professionnels d'une adoption d'une information financière à la
juste valeur sont l'amélioration des qualités de l'information
financière à savoir la pertinence, la fiabilité, la
transparence et l'objectivité, la meilleure appréciation du
risque sur les instruments financiers
et la meilleure appréhension
de la réalité de l'entreprise. Toutefois, la
majorité absolue de la population néglige la capacité de
l'information financière à la juste valeur de réduire les
possibilités d'arbitrage laissés aux dirigeants du fait que
l'estimation de la juste valeur est, également et dans certains cas,
subjective.
·L'approche d'adoption du modèle
d'évaluation à la juste valeur avait été
confirmée d'avantage par rapport à celle de l'adaptation. En
fait, la population ayant opté pour cette approche avait
argumenté son choix par le motif d'éviter le décalage par
rapport au référentiel comptable international dans le futur.
L'adoption des IFRS pour les petites et moyennes entreprises
avait été proposé par la majorité de la population
interrogée.
Concernant les difficultés de mise en place du
modèle d'évaluation à la juste valeur, les experts
comptables et les institutions financières s'accordent sur les
données nécessaires pour l'obtention de la juste valeur, ainsi
que les coûts d'adoption des normes comme principales
difficultés.
Quand aux entreprises, les contraintes sont principalement
d'ordre matériel (coût d'adoption des normes) et fiscal. En fait,
l'alignement à la démarche internationale et l'encouragement des
entreprises tunisiennes d'y adhérer est tributaire de la convergence de
la fiscalité vers ce nouveau référentiel comptable au lieu
de lui constituer un obstacle.
Conclusion Générale
Tout au long de ce mémoire nous avons essayé de
répondre à une problématique qui fait lieu de débat
relativement récent sur le plan international et qui consiste dans le
choix de la méthode de présentation de l'information
financière permettant d'atteindre le meilleur degré de pertinence
possible et favorisant la prise de décision des utilisateurs.
Ce débat confronte, ainsi, le modèle du
coût historique -synonyme de prudence- à celui de la juste valeur
-synonyme de pertinence-. En d'autres termes, qui d'entre les coûts et
les valeurs permettra de répondre aux nouvelles exigences en
informations pertinentes du contexte économique international ?
Le modèle du coût historique avait fait ses
preuves pendant longtemps, vu les qualités qu'il procure tels que la
simplicité, l'objectivité et la prudence.
Toutefois, plusieurs enjeux ont été à
l'origine de l'émergence et l'évolution de plus en plus
accélérée du modèle d'évaluation à la
juste valeur.
Dans un contexte économique international
caractérisé par l'incertitude, la turbulence et la
diversification des risques, la toile de fond de ce contexte demeure la
qualité de l'information financière. Le recours à une
présentation à la juste valeur de cette information vient ainsi
répondre aux exigences des marchés financiers qui expriment de
nouveaux besoins en information la plus pertinente possible et traduisant les
risques induits par les fluctuations des marchés.
A travers le développement de la première partie
du présent mémoire, nous avons essayé de présenter
les principaux facteurs d'émergence du modèle comptable à
la juste valeur.
Ainsi, nous avons conclu que l'émergence de ce
modèle a été motivé principalement par le
développement des marchés financiers, les conséquences
néfastes des scandales financiers ayant bouleversé le monde des
affaires, l'accroissement des besoins des gestionnaires et des investisseurs en
information pertinente, ainsi que les motifs liés à la
gouvernance d'entreprises.
Nous avons par la suite étudié le niveau
d'utilisation du concept de la juste valeur respectivement dans le
système comptable international et tunisien. Nous avons constaté
qu'il gagne du terrain dans le système comptable international en
réponse aux nouvelles exigences des investisseurs et du marché.
Quand au système comptable tunisien le coût historique est le
modèle de référence et la présence de la juste
valeur reste limitée au niveau de certaines normes.
L'avènement du modèle comptable à la
juste valeur a été accompagné d'un vif débat
portant sur les avantages et les inconvénients qu'il procure à
l'information financière.
D'une part, il a été jugé porteur d'un
surplus de pertinence, d'objectivité, de neutralité, de
prédiction et de comparabilité, d'autre part, on l'accuse
d'être source de volatilité et de surplus de coût.
Un exposé des différents apports et limites de
ce modèle eu égard les investisseurs et les analystes financiers,
les entreprises et les institutions financières avait
révélé que la pertinence de ce modèle par rapport
à celui du coût historique est certes tributaire des besoins des
utilisateurs des états financiers.
Ainsi, nous avons essayé à travers le
développement de la deuxième partie, d'étudier la
pertinence de l'évaluation à la juste valeur des instruments
financiers selon les directives de l'IAS 39, pour les entreprises et les
institutions financières tunisiennes.
Les principales répercussions relevées
consistent dans la volatilité accrue des fonds propres et du
résultat ayant conduit à une volatilité
subséquente, de la valeur de l'entreprise mesurée par le PER, du
ratio de solvabilité de la banque, ainsi que des principaux ratios
financiers notamment celui de la rentabilité financière.
L'IAS 39 a d'importantes répercussions sur la gestion
des risques des entreprises, elle énonce des règles de couverture
beaucoup plus strictes et contraignantes, et exige la communication des
informations pertinentes sur les intentions de gestion et de couverture des
risques.
Cependant, la plupart s'inquiétait qu'en raison d'une
utilisation croissante de l'évaluation à la juste valeur, la
norme IAS 39 risque d'introduire une certaine volatilité dans les bilans
dont la justification et la réalité économique des
transactions sous jacentes ne seraient pas toujours cohérentes. De plus
on révélait une inquiétude de nature purement prudentielle
concernant les variations de juste valeurs comptabilisés au niveau du
capital et les divergences avec les règles du comité de Bale II.
L'hypothèse de pertinence de l'information
financière à la juste valeur ne peut être
vérifiée qu'en fonction des exigences et des conditions de
l'économie. Ainsi, nous avons lancé un questionnaire
auprès des experts comptables, des entreprises et des institutions
financières tunisiennes traitant la problématique suivante :
est il pertinent d'opter pour une présentation à la juste valeur
de l'information financière en Tunisie compte tenu de son contexte
économique ?
Selon les conclusions tirées du questionnaire,
l'approche d'adoption du modèle d'évaluation à la juste
valeur avait été pleinement confirmée par la
majorité de la population interrogée en motivant leurs choix par
les nouvelles exigences du contexte économique tunisien
caractérisé par des perspectives de développement du
marché financier et d'ouverture des frontières.
Finalement, Le passage au modèle d'évaluation
à la juste valeur n'est pas un projet de comptabilité, il est
transversal à l'entreprise et relève des défis à
horizons multiples, tels que la préparation d'une base de données
nécessaire à l'estimation de la juste valeur, un grand besoin de
formation et de développement des compétences, une adaptation des
systèmes informatiques, et surtout la réduction du gap fiscal au
regard des normes IAS/IFRS.
Une nouvelle problématique de taille peut
conséquemment faire l'objet d'une réflexion, celle de l'adoption
des normes IFRS pour les petites et moyennes entreprises.
bibliographie
Ouvrages et articles
·Arnold SCHLIDER, «Comptabilité et
contrôle bancaire : les principaux enjeux », p3.
·C. DE BOISSIEU, J.H. LORENZI & J. MISTRAL
(2003), « Les normes comptables et le monde post-Enron»,
Conseil d'Analyse Economique français.
·Christian
MARMUSE, « performance », Encyclopédie
de gestion, 2ème édition, tome 2, p2195.
·Christian PANETIER, Benoît BESSON, Denis
CRAMAZOU, Didier DUMONT, Olivier DELELIS, Nathalie LOPES, Jacques PROVOST,
Jean-Pierre TROUÉ et Rainer WELFENS (2007) « juste
valeur : la recherche de la pertinence ».
Comité Jacques Coeur, DFCG Île-de-France1, p56.
·Dominique LACOUE-LABARTHE, « Bâle 2
et IAS 39 : les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires
des banques et l'évaluation en juste valeurs des instruments
financiers »
·Guy DUMAS et Daniel LARUE (2004), « Le
concept de la juste valeur et la normalisation comptable
internationale »
·Gwénaelle FLANDRIN-LEMAIRE (2003)
« l'impact macro économique de la norme IAS
39 », revue d'économie financière. N°47,
été 2003.
·Hamza BAHAJI (2006), cahier de recherche
n°2006-01 « IAS 39 et comptabilité de couverture en
juste valeur : simulation aléatoire de son impact sur les exigences en
fonds propres des banques », p 3.
·Eric MANCHON (2001), «Analyse bancaire de
l'entreprise » ; p96.
·Fédération française bancaire
(12 mai 2004), « Ratio de solvabilité, normes IAS : Les
principales conséquences ; Paris.
·Jean-François CASTA (2003), « La
comptabilité en juste valeur permet-elle une meilleure
représentation de l'entreprise ? », Centre de recherche sur la
gestion - CEREG, Université Paris Dauphine, p6.
·Revue d'économie financière en ligne
n°71 ; Association d'Economie Financière « Les
nouvelles normes comptables en question ».
·Price Waterhouse Coopers (2004), «
Similarités et divergences : une comparaison entre les normes comptables
internationales (IFRS) américaines (US GAAP) et tunisiennes (NCT)
», Tunis Office, Septembre 2004, p 8.
·Yves SIMON, Patrick JOFFRE (1997),
Encyclopédie de gestion, 2ème édition, tome1,
p549.
Thèses et
mémoires
·Anis WAHABI (2005), « La comptabilisation
à la juste valeur enjeux théorique et pratiques »,
mémoire d'obtention du diplôme d'expertise comptable, IHEC
Carthage.
·Hanen GHORBEL (1997), « analyse des
besoins en informations comptables des utilisateurs externes et potentiel du
nouveau système comptable tunisien à satisfaire ces
besoins », mémoire de DEA en comptabilité, institut
supérieur de comptabilité et d'administration des entreprises,
université de Manouba Tunis.
·Hichem HRRATHI (2006), « les instruments
financiers et la comptabilité de couverture », mémoire
de fin d'études en sciences comptables, institut des hautes
études commerciales de Carthage.
·Jaouida ELLEUCHE (1998), « pertinence de
l'information comptable et l'impact sur les comportements des cours et des
volumes des transactions mémoire de DEA en comptabilité, institut
supérieur de comptabilité et d'administration des entreprises,
université de Manouba Tunis.
·Mahmoud JARRAYA, et Mustapha KADDOUR (2006),
« instruments financiers : coût historique/juste valeur le
dilemme Prudence/Pertinence », mémoire de fin d'études
en sciences comptables, institut des hautes études commerciales de
Carthage.
·Zied BOUDRIGUA (2004), « l'audit interne
au sein d'un établissement bancaire », thèse
professionnelle pour l'obtention du master spécialisé audit,
université privée TIME université.
Décrets, textes
officiels et normes
·Décret n°96-2459 du 30 décembre
1996, portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité. Le
système comptable des entreprises, p12.
·IASB (2004), « Normes comptables
internationales », Journal Officiel de l'Union Européenne
», L394, 31/12/2004.
·Système comptable des entreprises (2004).
Norme comptable relative aux revenus (NC3). p69.
·loi de sécurité financière
n°2005-65 du 27 juillet 2005 modifiant et complétant le code des
sociétés commerciales.
Supports de cours
Abderrazek Gabsi (2006), CES de
révision comptable. IHEC
Neila Boulila Taktak (2006), la comptabilité des
instruments financiers. ESSEC
Sites Web
www.aef.asso.fr
www.camagasine.com
www.cnu.ca
www.costkiller.net
www.ey.com
www.experts-comptables-fr.org
www.fbf.fr
www.focusifrs.com
www.fr.wikipedia.encyclopédielibre.org
www.iasb.org.uk
www.iasc.org.uk
www.oboulo.com
www.tustex.com
www.pwc.fr
Congrès :
Congrès international 2007 de l'ordre des experts
comptables de Tunisie en partenariat avec la FIDEF (fédération
internationale des experts comptables francophones) : les normes
internationales IAS /IFRS : Adoption ou adaptation et impact sur les
PME.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
4
PREMIERE PARTIE :VERS UN
MODELE COMPTABLE A LA JUSTE VALEUR LES PRINCIPAUX DEBATS
4
INTRODUCTION
8
CHAPITRE I :
EMERGENCE ET ÉVOLUTION DU
MODÈLE COMPTABLE À LA JUSTE VALEUR
10
Introduction
10
SECTION 1 :
LES PRINCIPAUX DÉTERMINANTS
DE L'ÉVOLUTION VERS UN MODÈLE COMPTABLE À LA JUSTE VALEUR
11
1-1.LES MUTATIONS
CONCEPTUELLES
11
1-1-1.Le rôle de la
comptabilité
11
1-1-2.Les utilisateurs des états
financiers
12
1-1-3.Qualités attendues de
l'information comptable
12
1-2.LE DÉVELOPPEMENT DES
MARCHÉS FINANCIERS ET L'APPARITION DES
DÉRIVÉS
13
1-3.LES MOTIFS LIÉS À LA
GOUVERNANCE D'ENTREPRISE
14
SECTION 2:
NIVEAU D'UTILISATION DU CONCEPT DE LA
JUSTE VALEUR
16
2-1. JUSTE VALEUR DANS LES NORMES
COMPTABLES INTERNATIONALES
16
1-1-1.Définition
16
1-1-2.Niveau d'utilisation du
concept de la juste valeur dans les normes comptables
internationales
17
2-2.JUSTE VALEUR DANS LES NORMES
COMPTABLES TUNISIENNES
19
2-2-1.Définition
20
2-2-2. Niveau d'utilisation du
concept de la juste valeur dans les normes comptables
tunisiennes
20
CHAPITRE II: LE MODÈLE COMPTABLE À
LA JUSTE VALEUR :
APPORTS ET LIMITES
24
Introduction
24
SECTION 1 : APPORTS DU
MODÈLE COMPTABLE À LA JUSTE VALEUR
25
1-1.UTILITÉ POUR L'INVESTISSEUR
21
1-2.UTILITÉ POUR
L'ENTREPRISE
26
1-2-1.corrélation entre
juste valeur et valeur de l'entreprise
27
1-2-2.Corrélation entre
Juste valeur et mesure des performances
28
1-3.UTILITÉ POUR LES
INSTITUTIONS FINANCIÈRES
30
1-3-1.Une plus grande transparence
financière
30
1-3-2.Meilleure prise en compte des
risques
30
1-3-3Une plus grande harmonisation
internationale
31
SECTION 2 :LIMITES ET
DIFFICULTÉS DU MODÈLE COMPTABLE À LA JUSTE VALEUR
32
2-1.LIMITES ET DIFFICULTÉS POUR L'INVESTISSEUR
28
2-2. LIMITES ET DIFFICULTÉS POUR
L'ENTREPRISE
33
2-3.LIMITES ET DIFFICULTÉS POUR
LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES
35
Conclusion
37
CONCLUSION PREMIÈRE PARTIE
38
PARTIE II:IAS 39 ET LA JUSTE
VALEUR DES INSTRUMENTS FINANCIERS : ENJEUX PRATIQUES
35
INTRODUCTION
40
CHAPITRE I: INSTRUMENTS FINANCIERS:
OBJETS DE DISCORDE ET SOURCES DE
RISQUES
41
Introduction
41
SECTION 1:
IMPLICATIONS DE L'IAS 39 SUR LA
GESTION DES PRINCIPAUX RISQUES FINANCIERS
41
1-1.DÉFINITIONS ET CLASSEMENTS
DES INSTRUMENTS FINANCIERS
41
1-1-1.Définitions
41
1-1-2.Classements
42
1-2.IMLCATIONS DE L'IAS 39 SUR LA
GESTION DES PRINCIPAUX RISQUES FINACIERS :
43
1-2-1.Les principaux risques
financiers
44
1-2-2.Pricipales implications de l'IAS
39 sur la gestion des risques financiers :
45
SECTION 2:
TRAITEMENT DES INSTRUMENTS FINANCIERS
SELON L'IAS 39
47
2-1.ENREGISTREMENT ET ÉVALUATION
INITIALE
47
2-2 EVALUATION
ULTÉRIEURE
47
2-3.LA COMPTABILITÉ DE
COUVERTURE :
47
CHAPITRE II:
IAS 39 ET LA JUSTE VALEUR DES
INSTRUMENTS FINANCIERS :
QUELLE PERTINENCE POUR LES
ENTREPRISES ET LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES TUNISIENNES ?
49
Introduction
49
SECTION I:
PASSAGE DES NORMES COMPTABLES
NATIONALES À LA NORME IAS 39
50
1-1. TABLEAU DE PASSAGE DES NORMES
COMPTABLES NATIONALES À LA NORME IAS 39
50
1-2. CONSTATATIONS
52
SECTION II:
IMPACTS, POUR UNE ENTREPRISE, DE
L'ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS À LA JUSTE
VALEUR :
CAS DE TUNISAIR
54
1-1.IMPACTS SUR LES ÉTATS
FINANCIERS
54
1-1-1.Impact sur le
bilan
54
1-1-2.Impact sur l'état de
résultat
56
1-2.IMPACTS SUR L'ANALYSE
FINANCIÈRE :
58
1-2-1. La capacité
d'autofinancement
58
1-2-2. La situation nette
comptable
59
1-2-3. les ratios financiers
60
SECTION II:
IMPACT, POUR UNE INSTITUTION
FINANCIÈRE, DE L'ÉVALUATION
DES
INSTRUMENTS FINANCIERS À LA
JUSTE VALEUR : CAS D'ATTIJARI BANK
63
1-1.IMPACTS SUR LES ÉTATS
FINANCIERS
63
1-1-1.Impact sur le
bilan
63
1-1-2.Impact sur l'état de
résultat
65
1-2-1. La capacité
d'autofinancement
67
1-2-3. les ratios
financiers
69
1-3.IMPACT SUR LES EXIGENCES EN FONDS
PROPRES
71
CONCLUSION DEUXIÈME PARTIE
73
PARTIE III : QUESTIONNAIRE SUR
LA PERTINENCE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE À LA JUSTE VALEUR DANS
LE CONTEXTE TUNISIEN
75
I) ETUDE DES PRÉOCCUPATIONS PROPRES
AU SECTEUR ÉCONOMIQUE TUNISIEN :
80
II)APPRÉCIATION DU MODÈLE
77
III) ASPECTS PRATIQUES :
83
CONCLUSION TROISIEME PARTIE
81
CONCLUSION GÉNÉRALE
89
BIBLIOGRAPHIE
92
* 1 C. DE BOISSIEU, J.H. LORENZI
& J. MISTRAL (2003), « Les normes comptables et le monde
post-Enron», Conseil d'Analyse Economique français.
* 2 Le référentiel
comptable international a changé de nom pour passer des IAS aux IFRS,
marquant ainsi les nouvelles tendances.
* 3 Système comptable des
entreprises, IORT, 1996, p 6.
* 4 Anis WAHABI (2005),
« La comptabilisation à la juste valeur enjeux
théorique et pratiques », mémoire d'obtention du
diplôme d'expertise comptable, IHEC Carthage. p16.
* 5 Jean-François CASTA
(2003), « La comptabilité en juste valeur permet-elle une
meilleure représentation de l'entreprise ? », Centre de
recherche sur la gestion - CEREG, Université Paris Dauphine, p6.
* 6 Extrait d'un article
rédigé par Guy DUMAS et Daniel LARUE en février 2004
intitulé : « Le concept de la juste valeur et la
normalisation comptable internationale »
* 7 Anis WAHABI (2005),
« La comptabilisation à la juste valeur enjeux
théorique et pratiques », mémoire d'obtention du
diplôme d'expertise comptable, IHEC Carthage. p79
* 8 IASB (2004),
« Normes comptables internationales », Journal Officiel de
l'Union Européenne », L394, 31/12/2004.
* 9 Jean-François CASTA (2003),
« La comptabilité en juste valeur permet-elle une meilleure
représentation de l'entreprise ? », Centre de recherche
sur la gestion - CEREG, Université Paris Dauphine, p1.
* 10 Anis WAHABI (2005),
« La comptabilisation à la juste valeur enjeux
théorique et pratiques », mémoire d'obtention du
diplôme d'expertise comptable, IHEC Carthage. p15.
* 11 Voir la deuxième
partie, chapitre premier, Présentation générale de la
norme IAS 39.
* 12 Price Waterhouse Coopers
(2004), « Similarités et divergences : une comparaison entre
les normes comptables internationales (IFRS) américaines (US GAAP) et
tunisiennes (NCT) », Price Waterhouse Coopers, Tunis Office,
Septembre 2004, p 8.
* 13 Décret
n°96-2459 du 30 décembre 1996, portant approbation du cadre
conceptuel de la comptabilité. Le système comptable des
entreprises, p12.
* 14Système comptable
des entreprises (2004). Norme comptable relative aux revenus (NC3). p69.
* 15 Anis WAHABI (2005),
« la comptabilisation à la juste valeur : enjeux
théoriques et pratiques » ; p 26 et 27.
* 16 Article
co-rédigé par Christian Panetier (animateur du groupe de
travail), Benoît Besson, Denis Cramazou, Didier Dumont, Olivier Delelis,
Nathalie Lopes, Jacques Provost, Jean-Pierre Troué et Rainer
Welfens(2007) « juste valeur : la recherche de la
pertinence ». Comité Jacques Coeur, DFCG
Île-de-France1, p56.
* 17Jean-François CASTA
(2003), «La comptabilité en « juste valeur »
permet-elle une meilleure représentation de l'entreprise ?»
Centre de recherche sur la gestion - CEREG, Université Paris Dauphine,
p1.
* 18 Anis WAHABI (2005),
« La comptabilisation à la juste valeur enjeux
théorique et pratiques », mémoire d'obtention du
diplôme d'expertise comptable, IHEC Carthage, p41.
* 19 Yves SIMON, Patrick JOFFRE
(1997), Encyclopédie de gestion, 2ème édition,
tome1, p549.
* 20 Christian
MARMUSE, « performance », Encyclopédie
de gestion, 2ème édition, tome 2, p2195.
* 21 Exemple inspiré de
l'article : « juste valeur et la recherche de la
pertinence » (2007).Comité Jacques Coeur, DFCG
Île-de-France1, p57.
* 22 Prof. Arnold SCHLIDER,
«Comptabilité et contrôle bancaire : les principaux
enjeux », p3.
23 Idem.
* 24 Gwénaelle
FLANDRIN-LE MAIRE(2003) « l'impact macro économique de la
norme IAS 39 », revue d'économie
financière.n°47, été 2003.
* 25 Prof. Arnold SCHLIDER,
«Comptabilité et contrôle bancaire : les principaux
enjeux », p3.
* 26 Jean-François CASTA
(2003), «La comptabilité en « juste valeur »
permet-elle une meilleure représentation de l'entreprise ?»
Centre de recherche sur la gestion - CEREG, Université Paris Dauphine,
p11.
* 27 Article
co-rédigé par Christian Panetier (animateur du groupe de
travail), Benoît Besson, Denis Cramazou, Didier Dumont, Olivier Delelis,
Nathalie Lopes, Jacques Provost, Jean-Pierre Troué et Rainer
Welfens(2007) « juste valeur : la recherche de la
pertinence ». Comité Jacques Coeur, DFCG
Île-de-France1, p57.
* 28 Extrait d'un article de la
revue d'économie financière en ligne n°71 ; Association
d'Economie Financière « Les nouvelles normes comptables en
question ».
* 29 Hamza BAHAJI (2006),
cahier de recherche n°2006-01 « IAS 39 et
comptabilité de couverture en juste valeur : simulation aléatoire
de son impact sur les exigences en fonds propres des banques »,
p 3.
* 30 Idem, p 5.
* 31Fédération
française bancaire Paris 12 mai 2004, « Ratio de
solvabilité, normes IAS : Les principales
conséquences ».
* 32 Stéphane BRUN
(2005), « les normes comptables internationales
IAS/IFRS »
* 33: C'est un engagement
d'acheter ou de vendre une certaine quantité de supports, appelés
aussi biens sous-jacents, à une date d'échéance future et
à un prix spécifié au moment où le contrat est
passé.
* 34 C'est un contrat dont le
mécanisme est identique au Forward sauf que dans le cas de future il
existe une chambre de compensation et de standardisation des contrats et que la
conclusion de ce type de contrat nécessite un dépôt de
garantie allant en pratique de 1% à 10% de la valeur du support en
fonction du risque en cours par la volatilité de contrat.
* 35 C'est un contrat par
lequel deux parties s'engagent à échanger des montants de
liquidités à des dates spécifiées. Les swaps les
plus fréquents sont relatifs aux devises et aux taux
d'intérêt.
* 36 C'est un contrat de couverture
conditionnel, ouvrant un droit d'achat ou de vente d'unités d'actifs,
sans obligation ferme d'exécuter la transaction, pour l'un des
contractants, à savoir l'acheteur du contrat.
* 37 Introduction à la
gestion des risques (2006), cours de Risk management ESSEC.
* 38 Pour plus de
détails, voir IAS 32, instruments financiers : informations
à fournir et présentations. Il est à rappeler que le 18
Août 2005, l'IASB a publié la norme IFRS 7 : instruments
financiers informations à fournir qui annule et remplace la partie
relative aux informations à fournir sur les instruments financiers de la
norme IAS 32. Cette norme est applicable à partir du 1er
janvier 2007.
* 39 Eric MANCHON (2001),
«Analyse bancaire de l'entreprise » ; p96.
|