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enjeux et limites de la microfinance dans un contexte de lutte contre la pauvreté: Etude à partir du CPS Diourbel

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par Serigne Cheikh FALL
Ecole Nationale des Travailleurs Sociaux Spécialisés- Dakar - Diplôme d'Etat en Travail Social 2006
  

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1-2 Justification du choix du thème

La problématique du financement d'activités génératrices de revenus d'une large frange de la population a toujours suscité en nous, une persistante interrogation. Ce souci est d'autant plus justifié, qu'il trouve son origine dans un contexte à la fois de pauvreté aggravée et de déstructuration du réseau bancaire.

Le foisonnement de structures mutualistes d'épargne et de crédit à travers le pays depuis quelques années et l'engouement que le phénomène suscite tant au niveau des femmes, des hommes, de l'Etat que des bailleurs de fonds constituent pour nous, une raison supplémentaire de nous intéresser davantage au secteur microfinancier.

Le paysage financier du Sénégal est incontestablement marqué maintenant par la présence imposante des institutions de microfinance. Ceci est d'autant plus justifié que cette présence s'opère dans un contexte marqué par les défaillances des institutions étatiques de financement du développement et les difficultés d'accès aux sources conventionnelles de financement pour bon nombre de familles et de MPE.

Alors, l'impact d'un tel secteur sur la satisfaction des besoins des populations en souffrance de financements d'activités de tous ordres suscite beaucoup d'intérêt ; car il s'avère plus que jamais nécessaire d'opérer à une analyse appropriée des besoins effectifs de la cible pour rendre plus efficaces les interventions en leur direction. Or, en partant du principe que l'initiative privée demeure à l'heure actuelle un levier privilégié pour réduire la pauvreté, le financement de ces initiatives demeure la clé de la réussite de tout élan de promotion de développement endogène.

Sur un autre registre, le travailleur social que nous sommes appelés à devenir, ne pouvait être insensible à toutes ces formes d'innovation sociale dont la visée n'est rien d'autre que la volonté de combattre la face hideuse de l'humanité qu'est la pauvreté. Les valeurs qui fondent le métier de travailleur social sont structurées autour, entre autres, de la foi aux ressources de la personne mais aussi de l'autonomie. En effet, pour le travailleur social la relation d'aide trouve sa justification dans la volonté pour le client de se rendre autonome car la pensée développée par le fondateur de la Grameen Bank est plus que valable chez le travailleur social : l'aide ne doit pas servir à soulager la conscience du donneur en décourageant le demandeur de toute initiative; mais bien, à opérer des changements structurants réels pour que riches et pauvres puissent avoir les mêmes chances d'accéder au marché. De ce point de vue, la microfinance constitue alors pour nous un sujet de recherche intéressant.

Une autre raison de justification du choix de ce sujet, c'est d'inscrire davantage la question relative à la microfinance dans la préoccupation politique des décideurs compte tenu du rôle important qu'elle peut jouer notamment dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement. En effet, le monde s'est assigné pour objectif de réduire la pauvreté de moitié d'ici à l'horizon 2015 conformément aux engagements de Copenhague. Une telle volonté est également exprimée par les africains eux-mêmes à travers le NEPAD (New Partenership for African Development).

En outre, avec l'effondrement du système socialiste dans la presque totalité des anciens pays dits de l'Est, combiné aux tensions ethno-politiques du Tiers Monde, les grands déséquilibres mondiaux qui sont à la base de l'extrême pauvreté ne sont pas prêts de s'estomper si rien n'est fait. De ce point de vue, la recherche de l'alternative par la voie de l'économie sociale et solidaire qui se singularise par sa fonction de redistribution des richesses et d'une justice et une solidarité mondiales, ne pouvait qu'emporter l'adhésion du travailleur social qui de surcroît, vit la pauvreté au quotidien.

Vu sous cet angle, l'instrument privilégié de l'économie sociale et solidaire que constitue la microfinance par sa présence remarquable au Sénégal, représente un bon prétexte pour mieux cerner pour annihiler les forces qui entretiennent les dysfonctionnements sociaux.

Il suffit cependant, comme d'ailleurs l'ont souligné certains chercheurs, de trouver au secteur stratégique qu'est la microfinance un cadre juridique, institutionnel et financier adapté pour relever les défis qui lui sont lancés.

Nous espérons enfin, par ce travail, apporter notre modeste contribution dans l'élargissement du champ de la connaissance en levant un coin de voile sur une question aussi préoccupante que le délicat sujet du financement de l'économie à la base et de l'impact de l'outil microfinancier sur la prise en charge des besoins réels de ses cibles. Ce travail pourrait servir de support à tous ceux que des recherches sur le secteur de la microfinance intéresseraient dans le futur ; il nous a servi par ailleurs à perfectionner nos techniques de recherche.

Telles sont, les principales raisons qui nous ont amené à porter un choix sur l'analyse des services financiers offerts par le CPC de Diourbel par rapport aux besoins individuels et collectifs de ses clients.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote